Dictionnaire des rimes
Les rimes en : prestance
Que signifie "prestance" ?
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- Maintien imposant.
- Sa taille était élevée, et sa prestance, que l’âge et la fatigue avaient respectée, était droite et majestueuse. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Pourvue d’une instruction supérieure, elle a commencé par des éducations particulières, mais sa prestance d’ogre faisait peur aux petites filles. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Elle était une de ces femmes auxquelles leur forte taille et leur prestance masculine donneraient le droit de s’habiller, sans qu’on les remarquât, en homme. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- C’était un homme de belle prestance, blond, l’œil profondément enfoncé sous l’arcade, le nez camard, les pointes de la moustache relevées à angle droit, et de longues mains blanches. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 146 de l’édition de 1921)
- Mais Plantin – qui ressemblait en outre à Aznavour – conservait dans la vie courante un sourire professionnel qui n’était pas dénué de tout charme, ajouté à une certaine prestance dite « d’officier » aux temps où ceux-ci étaient gardés pour la Revanche. — (René Fallet, Paris au mois d’août, Denoël, 1964, Le Livre de Poche, page 21)
- À plus de quatre-vingt ans, elle avait encore une prestance agréable et, ce qui m’avait toujours frappé et surpris, un cou parfait, sans une ride. Le devait-elle aux vertus du vinaigre de Bully dont elle faisait usage ? — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 105)
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "prestance".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
- abense
-
consistance
- État d’un corps qui prend un certain degré de solidité.
- Faire évaporer un liquide jusqu’à la consistance de sirop.
- Pour le faumage façon « ricotta », mixez les ingrédients jusqu'à obtenir une consistance relativement lisse. Goûtez afin d'ajuster l'assaisonnement. — (Lloyd Lang, Une journée dans mon assiette Vegan, Éditions Hachette Cuisine, 2019, page 170)
- État d’un corps dont les parties sont liées entre elles de manière à offrir une certaine résistance.
- Bientôt, il n’y eut plus de ronces et Mokkhi reconnut sous ses pieds la consistance de l’herbe. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- La consistance du sol doit être estimée sur la parcelle juste avant le travail. — (Pascal Balleux, Philippe Van Lerberghe, Boisement des terres agricoles: guide technique, 2001)
- (Sens figuré) Stabilité ; fixité ; permanence.
- […] mais, dans les grandes circonstances, ma femme n’a jamais hésité d’approuver ce qu’elle pensait propre à mettre de la consistance dans ma vie et à rehausser mon nom dans l’estime publique : en cela elle a plus de mérite qu’une autre. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, tome V, livre XIII, Garnier, 1910 (1850 pour la 1re édition), page 243)
- Donc, l'art de la peinture esquisse et restitue en image les Grâces et donne de la consistance à leur corps par les couleurs ; désormais, il les peint toutes trois en pied et les présente nues, sans vêtements ni voiles. — (Marina Loukaki, Les Grâces à Athènes : Éloge d’un gouverneur byzantin par Nikolaos Kataphlôron, Éditions De Gruyter, 2019, page 83)
- Ce bruit, cette nouvelle, etc., prend, acquiert de la consistance, Ce bruit, cette nouvelle, etc., devient moins vague, commence à se confirmer.
- C’est un esprit qui n’a point de consistance, c’est un caractère sans consistance, se dit d’une Personne qui n’est pas ferme dans ses résolutions, dans ses opinions, etc., et qui en change aisément.
- C’est un homme sans consistance dans le monde, ou simplement
- Sans consistance, Sans crédit, sans considération.
- (Droit) Il désigne ce en quoi consiste une succession ou un domaine et ses dépendances.
- La consistance d’une succession.
- Donner un état de la consistance d’une terre.
- (Logique) Absence d'énoncé contradictoire d'une théorie.
-
tolérance
- Capacité à supporter un inconvénient.
- Ne pouvant régler les événements, je me règle moi-même, et m’applique à eux, s’ils ne s’appliquent à moi. Je n’ai guère d’art pour savoir gauchir la fortune et lui échapper ou la forcer, et pour dresser et conduire par prudence les choses à mon point. J’ai encore moins de tolérance pour supporter le soin âpre et pénible qu’il faut à cela. Et la plus pénible assiette pour moi, c’est être suspens ès choses qui pressent, et agité entre la crainte et l’espérance. — (Montaigne, Essais , II, 17, De la présomption, 1595)
- Condescendance, indulgence, action de supporter ce que l’on ne peut empêcher ou que l’on croit ne pas pouvoir empêcher.
- Ce n’est pas un droit, c’est une tolérance. Il ne jouit de cela que par tolérance. Il n’en jouit que par la tolérance de ceux qui le pourraient empêcher.
- (En particulier) (Politique, Religion) Fait de ne pas s’opposer à des idées, à des positions différentes des nôtres.
- Qu’est-ce que la tolérance ? C’est l’apanage de l’humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses et d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de la nature — (Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764)
- Nos Prosélytes seront-ils intolérants pour cela ? Au contraire, ils seront tolérants par principe ; ils le seront plus qu’on ne peut l’être dans aucune autre doctrine, puisqu’ils admettront toutes les bonnes Religions qui ne s’admettent pas entre elles, c’est-à-dire, toutes celles qui, ayant l’essentiel qu’elles négligent, font l’essentiel de ce qui ne l’est point. (…) Quant aux Religions qui sont essentiellement mauvaises, qui portent l’homme à faire le mal, ils ne les toléreront point, parce que cela même est contraire à la véritable tolérance, qui n’a pour but que la paix du Genre-humain. Le vrai tolérant ne tolère point le crime, il ne tolère aucun dogme qui rende les hommes méchants. — (Rousseau, Lettres écrites de la montagne, Première Lettre, 1764)
- Un prince qui ne croit pas indigne de lui, de dire qu’il regarde comme un devoir de ne rien prescrire aux hommes dans les choses de religion, mais de leur laisser à cet égard une pleine liberté, et qui par conséquent ne repousse pas le noble mot de tolérance *, est lui-même éclairé et mérite d’être loué par le monde et la postérité reconnaissante, comme celui qui le premier, du moins du côté du gouvernement, a affranchi l’espèce humaine de son état de minorité, et a laissé chacun libre de se servir de sa propre raison dans tout ce qui est affaire de conscience. — (Kant, Qu’est-ce que les Lumières ?,1784 (in Éléments métaphysiques de la doctrine du droit) trad. Durand, 1853) → (voir infra une lecture plus proche du texte de Kant.) [3]
- [Homais] – Je veux seulement dire, répliqua-t-il alors d’un ton moins brutal, que la tolérance est le plus sûr moyen d’attirer les âmes à la religion. — (Flaubert, Madame Bovary, 1857)
- Ces bouffonneries ne sont pas bien prouvées. Ce qui l’est mieux et ce qui fut peut-être plus funeste à Boniface, c’est sa tolérance. Un inquisiteur de Calabre avait dit : « Je crois que le pape favorise les hérétiques, car il ne nous permet plus de remplir notre office. » — (Jules Michelet, Histoire de France : Moyen Âge, tome troisième, Ernest Flammarion, Paris, 1893, p. 132)
- (…) La véritable élégance est moins loin de la simplicité que la fausse ; (…) Un filet de vert sombre s’harmonisait dans le tissu du pantalon à la rayure des chaussettes avec un raffinement qui décelait la vivacité d’un goût maté partout ailleurs et à qui cette seule concession avait été faite par tolérance, tandis qu’une tache rouge sur la cravate était imperceptible comme une liberté qu’on n’ose prendre. — (Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919)
- Le pape Innocent III (1193-1216) devait rompre avec cette tradition de tolérance et se faire l’inspirateur d’une politique hostile, qu’il mena avec une vigueur exceptionnelle. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Malheureusement, il n’existait aucun attachement philosophique au laïcisme et à ses valeurs de scepticisme, d’expérimentation et de tolérance, si essentielles au pluralisme politique. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- La tolérance religieuse s’exprime volontiers aujourd’hui au travers de l’expression « Toutes les religions se valent « ou, en se limitant au champ chrétien, « Toutes les confessions se valent ». — (Olivier Fatio, Pour sortir l’œcuménisme du purgatoire, page 39, Labor et Fides, 1993)
- Affichant non sans panache un athéisme militant, il appelle à en finir avec une certaine tolérance envers les religions monothéistes, intrinsèquement intolérantes et pétries de haine. — (Basile de Koch, Histoire universelle de la Pensée: de cro-Magnon à Steevy, 2005)
- (Administration, Art, Métrologie) Écart toléré dans la dimension, la quantité, etc., des marchandises fournies.
- (Numismatique) Ce que la loi permet de donner aux monnaies d’or et d’argent en plus ou en moins que le titre ou le poids réel.
-
prégnance
- (Psychologie) Comportement d'une organisation psychologique privilégiée (sa force, sa stabilité, sa fréquence…), parmi toutes celles possibles.
- Quand certains soirs, à la faveur d’une de leurs phrases, d’un de leurs gestes, il m’est donné de constater chez ces deux-là la couleur de mes propres prégnances, je me dis que je serai sans doute en eux jusqu’à leur propre fin, comme une grande chair de clarté, une extrême fable nourricière. — (Geneviève Amyot, Je t’écrirai encore demain, « Lettre de septembre », Éditions du Noroît, Montréal, 1995, page 124)
- La prégnance renvoie à une notion de force, qui impressionne, s'impose à l'esprit. On peut opposer à la notion d'illusion proposée par les mystiques le caractère prégnant de ce monde que l'on peut voir, toucher, sentir, entendre exister.
- (Sens figuré) Idée qui s'impose à l’esprit.
- La prégnance de cette conception chez Freud est si puissante qu’il me semble qu’elle est en partie à l’origine de la seconde topique. — (Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient : Freud, le Christophe Colomb des neurosciences, Odile Jacob, 2009, page 351)
- (Philosophie) Production d'intelligibilité dans le vécu sensible, ne le réduisant pas aux sensations[1].
-
persistance
- Qualité de ce qui est persistant ; action de persister.
- Le curé de Gross-Aspern nous introduisit dans ce fameux cimetière où Français et Autrichiens se battirent ayant du sang jusqu’à mi-jambe, avec un courage et une persistance également glorieuses de part et d'autre. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre premier (note de bas de page))
- Oui, comment l’expliquez-vous? demanda le docteur, car enfin, quelle que soit la persistance de la vie, vous n’admettez pas qu’au bout de deux heures une tête coupée parle, regarde, agisse. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes - Le Chat, l’huissier et le squelette, 1849)
- Si je raisonne objectivement, je suis obligé de constater la concomitance évidente entre la persistance du sentiment religieux dans une grande partie de la population et la continuation d’une natalité qui […] demeure malgré tout très belle. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Selon une étude chinoise, récemment publiée dans The Lancet, 76 % des patients qui ont été hospitalisés en raison de la COVID-19 ont signalé la persistance d’au moins un symptôme, six mois après l’apparition des premiers symptômes, et la proportion était plus élevée chez les femmes. — (Mélanie Meloche-Holubowski, « Se rétablir sans vraiment guérir : le mystère de la « longue COVID » », site radio-canada.ca, 19 janvier 2021)
- (En particulier) (Programmation) Mécanisme consistant à sauvegarder les données d’un programme au-delà de sa période d’exécution, afin que le programme puisse les réutiliser lors d’une future exécution.
- (En particulier) (Mathématiques) Propriété d’un nombre entier de générer un nouveau (donc différent) nombre entier après une transformation mathématique donnée.
-
bioluminescence
- Phénomène biologique qui produit de la lumière.
- Quel que soit le cas de bioluminescence, l’énergie chimique est convertie en énergie lumineuse avec un rendement quantique élevé. — (Rüdiger Wehner, Walter Gehring, Biologie et physiologie animales, 1999)
-
vengeance
- Peine causée à l’offenseur pour la satisfaction personnelle de l’offensé.
- La vengeance est le plaisir des dieux ; et, s’ils se la sont réservée, comme nous le disent les prêtres, c’est parce qu’ils la regardent comme une jouissance trop précieuse pour de simples mortels. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- La vengeance est permise, […], c’est le droit imprescriptible du faible et de l’opprimé ; cependant, elle doit être proportionnée à l’injure reçue. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- La vengeance est un plat qui se déguste glacé, mais se délivre brûlant. — (Maurice G. Dantec, Laboratoire de catastrophe générale : Journal métaphysique et polémique 2000-2001, Paris, Éditions Gallimard, 2001)
- (Par extension) Désir de se venger.
- On passe ainsi de la jalousie à la vengeance, et on sait que la vengeance est un sentiment d’une puissance extraordinaire, surtout chez les êtres faibles. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.V, La grève générale politique, 1908, p.229)
-
essence
- Ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est, ce qui constitue la nature d’une chose.
- Le bien physique et le mal physique, le bien moral et le mal moral ont donc évidemment leur origine dans les lois naturelles. Tout a son essence immuable, et les propriétés inséparables de son essence. D’autres lois auraient d’autres propriétés essentielles […] — (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
- « Nous ne connaissons rien, dit le baron de Bielfeld, nous ne connaissons rien de la nature ou de l’essence de Dieu ; — pour savoir ce qu’il est, il faut être Dieu même. » — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- En France nous sommes traditionnels. […] C’est l’extérieur des institutions, et non leur essence, qui possède chez nous le privilège de l’inviolabilité. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d’essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d’échanges et de compénétrations n’ont pas entamés. — (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d’Orléans, 1985)
- À coup sûr, l’essence de la laïcité, mis à part la séparation de la religion et de l’État, est l’acceptation de la proposition selon laquelle il n’y a pas de finalité des formes, pas de possession exclusive de la vérité absolue et indivisible. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 159)
- (Botanique) Espèce apte à produire du bois.
- En cas d’attaques pathogènes, comme la maladie de la suie sur l’érable, si on a d’autres essences, elles vont supporter le choc. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 27 janvier 2023, page 3)
- Chaque tendeur paraît avoir une essence de prédilection pour ses hayettes. Ici, on me dit du « chêne ». Certains retiennent le charme […] — (Jacques Lambert, Campagnes et paysans des Ardennes : 1830-1914, 1988)
- L’autécologie des mélèzes est assez mal connue, tout du moins dans les zones où ils ont été et sont introduits comme essence de reboisement. — (Philippe Riou-Nivert, Le Mélèze, 2001, page 52)
- Plus précisément les écologistes accusent les essences résineuses de podzoliser les sols, […]. — (Maurice Bonneau, La forêt française métropolitaine à l'aube du XXIème siècle, 2006, page 290)
- (Sylviculture) (Par extension) Espèce dominante d’une forêt.
- Un bois d’essence de chêne.
- (Cosmétologie) Huile aromatique très subtile qu’on extrait de certaines substances.
- Essence de roses.
- Extrait concentré et épuré de certaines substances.
- L’essence de cannelle du commerce est loin d'être pure, mais on peut la purifier par une nouvelle distillation avec de l'eau que l'on sépare en grande partie par décantation, […]. — (C. Favrot, Traité élémentaire de Physique, Chimie, Toxicologie et Pharmacie, Paris : Béchet jeune & labé, 1841, vol.2, page 391)
- (Spécialement) (Peinture) (Par ellipse) Essence de térébenthine.
- Pour réchampir les moulures, on broie les couleurs à l'huile de noix et on détrempe à l’essence; on applique deux couches généralement plus foncées que le fond. — (Eugène Aucamus, Menuiserie serrurerie, plomberie, peinture et vitrerie, Paris : chez P. Vicq-Dunod & Cie, 1898, p. 297)
- (En particulier) (Automobile, Motocyclisme) Carburant pour automobiles, issu du pétrole raffiné, et généralement opposé au gazole.
- Notre hydravion chargé de 2,600 litres d’essence accusait un poids de 5,500 kilogrammes. — (Jean Mermoz, Mes Vols, p.61, Flammarion, 1937)
- […] de nombreuses unités blindées d'avant-garde étaient stoppées sur les routes, faute de combustible : […]. Les appels radio des tankistes réclamant de l’essence se faisaient entendre sans cesse. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, p.153-154)
- Est dénommé « essence » le mélange d'hydrocarbures d'origine minérale ou de synthèse, destiné notamment à l'alimentation des moteurs thermiques à allumage commandé, répondant aux spécifications suivantes : […] — (Claude Martin et Jean Pinchon, « Caractéristiques de l'essence », Arrêté du 28 décembre 1966, Journal officiel de la République française du 13 janvier 1967, page 575)
- Son œil s'attarde pourtant sur la jauge d’essence. Impitoyable, l’aiguille marque zéro. Par quel miracle, le réservoir où Mr. Smith a versé de ses mains, au moment du départ, soixante-dix litres de supercarburant, a-t-il pu se vider subitement ? — (Serge Dalens, La tache de vin, Éditions Fleurus, 2012, p 189)
- (Par métonymie) N’importe quel carburant pour une voiture.
- Le plus ennuyeux pour les agriculteurs fut sans aucun doute le défaut d’essence et de ficelle pour les lieuses. On voyait ressortir les anciens matériels mis au rebut comme les javeleuses et les batteuses à tripot. — (Gérard Giuliano, Jacques Lambert, Les Ardennais dans la tourmente : l’Occupation et la Libération, Terres ardennaises, Charleville-Mézières, 1994, page 81)
- (Philosophie) Par opposition à accident, ce qui constitue la nature permanente d’un être, indépendamment de ce qui lui arrive.
- La prudence et la politique sont, à vrai dire, une même habitude ou disposition d’esprit; mais elles n’ont pas la même nature ou la même essence. — (Aristote, La morale et la politique d’Aristote, traduites du grec par Jean-François Thurot, 1823, page 264)
-
extravagance
- Action extravagante, discours extravagant.
- Ces écarts d’imagination ne paraissent pas invraisemblables, quand on est témoin des folies, des extravagances que ces belles Liméniennes font faire aux étrangers. — (Flora Tristan, « Les Femmes de Lima », dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
- Puis, nous conférons. Impossible, nous en tombons tout de suite d’accord, de souscrire à l’extravagance dont on veut nous faire prendre la responsabilité. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Bizarrerie, incohérence, folie.
- Un petit chat entra, circonspect et naïf, un ordinaire et irrésistible chaton de quatre à cinq mois. Il se jouait à lui-même une comédie majestueuse, mesurait son pas et portait la queue en cierge, à l’imitation des seigneurs matous. Mais un saut périlleux en avant, que rien n’annonçait, le jeta séant par-dessus tête à nos pieds, où il prit peur de sa propre extravagance, se roula en turban, se mit debout sur ses pattes de derrière, dansa de biais, enfla le dos, se changea en toupie… — (Sidonie-Gabrielle Colette, La Maison de Claudine, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 115)
- Nous avons déjà parlé de la mode excentrique des souliers de cette époque ; les pointes de ceux que portait Maurice de Bracy auraient pu concourir pour le prix de l’extravagance avec les plus bizarres, car elles étaient tournées et entortillées comme les cornes d’un bélier. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- À Jules Verne, trop pondéré, je préférais les extravagances de Paul d’Ivoi. — (Jean-Paul Sartre, Les Mots, 1964, collection Folio, page 64)
- Ils étaient arrivés à ce degré d’intimité où faire l’amour commence à ressembler à une extravagance. — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 96)
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transcendance
- Caractère de ce qui est transcendant. Supériorité incontestable d’une personne ou d’une chose sur une autre.
- A-t-on pensé aussi que dès que l’on abandonne la notion de liberté, on accède immédiatement, sans effort, sans tromperie langagière, sans exhortations humanistes, sans transcendance, à la notion toute simple de tolérance ? — (Henri Laborit, Éloge de la fuite, 1976, Le Livre de poche, page 78)
- La transcendance du génie de Pascal, de Leibniz, du Professeur Botul.
- Un air de hauteur, de transcendance, de pédanterie. (Saint-Simon) un air de supériorité désagréable.
- (Mathématiques) Propriété d’un nombre ne pouvant être la racine d’aucun polynôme à coefficients entiers.
- La transcendance de π et e a été prouvée.
- Géométrie transcendante ; Courbe transcendante ; Équations transcendantes.
- (Philosophie) Caractère de ce qui est transcendant. Nom de réalités transcendantes.
- Transcendance de Dieu, du divin, du sacré.
- Soit nous choisissons une transcendance qui nous écrase et ne nous laisse d'autre attitude possible que la prosternation et la soumission, et là, on arrête de rire. Soit on affirme que la liberté humaine est à la hauteur de cette transcendance, on la regarde dans les yeux, et on rit. — (Abdennour Bidar, Pour une réforme de l'islam, Télérama n° 3393, janvier 2015)
- Termes transcendants : les termes ens, unum, verum, bonum, res. (d'Alembert)
- (Phénoménologie) (XXe siècle) Chez Husserl et dans la philosophie de Heidegger. Ce qui est en dehors de la conscience.
- La transcendance…[cet] antérieur à tout comportement. — (Heidegger, Qu'est-ce que la métaphysique?, 1929, trad. H. Corbin, 1951) [1]
- Il faut entendre par transcendance le mode de présentation de l’objet en général. — (Jean-François Lyotard, La phénoménologie, PUF, Quadrige, 2011, page 30)
- briolance
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interférence
- (Physique) Phénomène dans lequel deux vibrations s’annulent en se superposant.
- Il faut noter aussi que Newton, après avoir découvert le phénomène d’interférences qu'on nomme depuis lors «les anneaux de Newton» avait tenté une fort intéressante synthèse du point de vue des ondes et de celui des corpuscules […]. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l'Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
- Deux vibrations mécaniques, par interférence, peuvent produire du repos. Le silence peut résulter de l’interférence de deux vibrations sonores. L’obscurité peut résulter de l’interférence de deux vibrations lumineuses.
- (En particulier) (Télécommunications) Phénomène résultant de la superposition d’au moins deux oscillations ou ondes cohérentes de même nature et de fréquences égales ou voisines; ce phénomène se manifeste par une variation dans l’espace ou dans le temps de l’amplitude de la résultante des ondes ou oscillations superposées.
- Intervention d’un élément extérieur dans un problème, une situation, un processus.
- Savez-vous que j'ai, moi, des devoirs envers la France et, qu’en vertu de ces devoirs, je ne puis admettre l’interférence d’aucune puissance étrangère dans l’exercice des pouvoirs français ? — (Charles De Gaulle, Mémoires de guerre, tome 2 : L’Unité, Plon, 1956, page 116)
- Pour nous, jusque là, l’interférence du religieux dans les questions féministes, c’était les courriers d’associations intégristes de lutte contre l’IVG que nous recevions dès que nous traitions du sujet ! — (Valérie Toranian, interview dans Le Point n° 2375, 8 mars 2018)
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négligence
- Défaut de soin, d’exactitude, d’application.
- Des prêtres prêchaient que les malheurs du pays étaient la conséquence des hérésies et de la négligence des devoirs religieux. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ce texte a été corrigé avec beaucoup de négligence.
- Il aura peine à se faire pardonner ses négligences.
- (En particulier) Le peu de soin qu’une personne apporte à son vêtement, à son extérieur.
- Ce savant affecte dans sa mise une excessive négligence.
- Faute légère que fait un auteur, lorsqu’il n’apporte pas assez de soin à corriger son style.
- Il y a dans cet ouvrage des négligences qu’il sera facile de corriger.
- (Droit) Faute involontaire qui néanmoins peut donner lieu à des poursuites judiciaires.
- (Psychologie) Problème neurologique qui empêche un patient d’avoir conscience d’une partie de son environnement ou de son corps.
- La négligence ne se limite pas à une modalité sensorielle, mais elle peut affecter l’ensemble de nos sens et toucher notre capacité à agir. Par exemple, un malade négligera aussi bien les informations visuelles, auditives ou tactiles que certaines odeurs. D’autre part, il n’utilisera plus son bras et sa jambe gauche, même si elles ne sont pas paralysées. — (Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient : Freud, le Christophe Colomb des neurosciences, Odile Jacob, 2009, page 85)
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silence
- Absence de bruit.
- Si tout est silence et repos dans les savanes de l’autre côté du fleuve, tout ici, au contraire, est mouvement et murmure : […]. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Tout était calme autour de lui ; on était arrivé à cette heure mystérieuse de la nuit où la nature semble dormir, et où tous les bruits sans nom de la solitude s’éteignent pour ne laisser, suivant l’expression indienne, entendre que le silence. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Et puis le silence , ce grand silence qui plane au-dessus des solitudes islandaises , et que trouble seul le sifflement du vent ou le cri des pluviers dorés. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 81)
- Aux arrêts, dans les gares, tous les bruits du dehors – la sonnerie du télégraphe, le clac-clac rythmique du graisseur, […] –, tout cela vous arrive multiplié par le silence, rendu plus net par la nuit. — (Octave Mirbeau, La Chambre close, Ernest Flammarion, Paris, 1920)
- Enfin, en ces temps particulièrement bruyants médiatiquement, de nombreux fans d’Arte y apprécient les silences et chuchotements, et l’absence d'émissions et de jingles criards. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 septembre 2022, page 10)
- Le silence tombait du haut du ciel comme une cascade vertigineuse, traversant de part en part la Terre, sans rencontrer la plus légère résistance. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 125)
- Le cri du gravier sous ses bottines, dans le silence, la fit tressaillir. — (Pierre Louÿs, Psyché, 1927, page 136)
- Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le fait de se taire, de ne plus faire de bruit.
- […], la jeune fille porta un doigt à sa bouche pour lui commander le silence, et de l’autre main lui fit signe de la suivre. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Au moindre geste d’improbation, il nous apostrophait et nous imposait silence avec une fureur qui nous touchait sans nous convaincre ; […]. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 36)
- Puisqu’on a lyrisé tous les bruits de la nature, depuis le murmure de l'ouragan jusqu'au beuglement du cricri, je vais mettre, moi, ses silences en musique. — (Karol Beffa, « Bruit et musique », dans Parler, composer, jouer : Sept leçons sur la musique, éditions Le Seuil, 2017)
- (Par extension) Action de ne pas exprimer sa pensée, oralement ou par écrit ; fait de se taire.
- Quoique très instruite, elle n’avoit ni les caprices, ni l’humeur qu’on attribue aux gens de lettres, qui tantôt se livrent à une loquacité importune, tantôt se renferment dans un silence méprisant. — (E.-F. Lantier, Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page 35)
- Il nous semble être retourné au collège, de nouveau nous marchons en rang, nous faisons des devoirs et surtout des pensums, et l’on nous astreint au silence […] — (Jean Heimveh, Question d’Alsace, 1889)
- Et rien en effet dans son langage, pas plus que dans ses silences ni dans son attitude, ne décela à sa bourgeoise qu’il avait les sens aux aguets et faisait bonne garde. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Mon passe-temps favori est la conversation coupée de silences. Les autres fournissent la conversation, moi les silences. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 74)
- Aussi, lorsque, après avoir franchi une porte vitrée immense, donnant sur un vestibule un peu moins vaste que le Square du temple, nous nous engageâmes dans un large escalier aux marches déclives, usées et traîtresses, mais qu’une rampe remarquablement ciselée aidait à gravir sans péril, je me contentai, toujours prudent, d’admirer l’élégante rampe en silence. — (Léo Malet, L’Ours et la Culotte, 1955, chapitre VIII)
- Le silence est l’arme la plus puissante du mal. — (Maurice Magre, Le Sang de Toulouse, 1931)
- Absence de mention d’une chose, du manque de témoignage sur un sujet, sur un fait.
- Mon manuel fait silence sur ce fait. - Le silence des journaux sur cet incident est significatif.
- (En particulier) (Internet) Absence d’un document pertinent dans un moteur de recherche.
- Le moteur de recherche doit fonctionner rapidement et efficacement (en minimisant à la fois le silence — informations pertinentes auxquelles on n’a pas accès — et le bruit — informations non pertinentes auxquelles on accède. — (Jean-Marc Hardy, Gaetano Palermo, Réussir son site web en 60 fiches, 3e édition, page 70)
- (Musique) Interruption du son dans une phrase musicale.
-
assurance
- Certitude.
- On ne peut plus douter de cette nouvelle, on en a une entière assurance. J’ai l’assurance que cette place me sera donnée.
- Confiance.
- Prenez cette étoffe avec assurance, en assurance, elle est fort bonne. En toute assurance.
- (En particulier) Confiance en soi-même.
- Choyé par les siens, protégé par ses aînés, il avait conquis l’assurance, l’arrogance presque de ceux qui se sentent forts, […]. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Par extension) Ensemble de paroles, de promesses, de protestations par lesquelles on s’efforce de donner à une personne la certitude de quelque chose, ou de lui inspirer de la confiance.
- Ce ne sont pas là de vaines assurances, des assurances en l’air. — Donner à quelqu’un des assurances de sa fidélité, de son dévouement. — On lui a donné l’assurance qu’il serait nommé. Recevoir l’assurance d’une chose.
- Hardiesse.
- Pour accuser avec une telle assurance, il fallait qu'existât la preuve indéniable de la félonie de François. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- C’est un jeune acteur, qui n’a pas encore d’assurance. Prenez de l’assurance.
- Ayez plus d’assurance. Montrez de l’assurance. Perdre son assurance. Une noble assurance.
- (Rare) (Vieilli) Sûreté ; état où l’on est hors de péril.
- Je l’ai mis en lieu d’assurance.
- (Spécialement) Promesse, obligation nantissement, etc., qu’on donne pour servir de sûreté à quelqu’un avec qui l’on traite.
- Je vous donnerai vos assurances, une bonne assurance. C’est un homme dont il est prudent d’exiger des assurances.
- (Spécialement) (Assurance) Contrat par lequel on garantit contre certains risques sa personne ou son bien, ou par lequel, à de certaines conditions, on assure à soi ou à d’autres le paiement d’une somme convenue.
- Les sociétaires soumis à l’assurance obligatoire auront à supporter deux tiers du montant des cotisations, l'autre tiers est à la charge du patron. — (Statut de la Caisse locale générale de secours en cas de maladie pour l'arrondissement de Metz-campagne - Valable à partir du 1er janvier 1914, § 49, imp. H. Jauch, Metz, 1914, page 80)
- […] des observateurs, […] signalent chez les campagnards du Lot comme une tare tout à fait caractéristique un individualisme outrancier, féroce, têtu, rétrograde qui leur a laissé ignorer jusqu'à ce jour les bienfaits de la solidarité, de l'entr’aide et même, dans bien des cas, de l'assurance et du remembrement. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
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gouvernance
- (Désuet) Dans le nord de la France (Flandre, Artois), bailliage.
- La gouvernance d’Arras, de Lille, etc.
- (Anglicisme) Mode de gestion des affaires, art du « bien gouverner ». — Note : Cette notion est sujette à controverse, car définie et entendue de manières très diverses, voire opposées.
- Le numérique, comme moteur d'un changement de l'école, ne peut agir que dans le cadre d'une gouvernance éducative renouvelée, qui fait confiance à l’encapacitation des acteurs locaux : l'Australie et le Royaume-Uni illustrent ici cette approche. — (Bernard Cornu & Jean-pierre Véran, « Le numérique et l'éducation dans un monde qui change », dans la Revue internationale d'éducation-Sèvres, n° 67 : Pédagogie et révolution numérique, décembre 2014, page 42)
- La gouvernance est sage et paternaliste, la politique infantile et malpolie. C’est pour ça que les peuples adultes préfèrent la politique à la gouvernance. — (Omar Saghi, « Soyez polis, dites gouvernance », Tel quel, n° 596 (http:/www.telquel-online.com))
- Le président Abdelaziz Bouteflika n'avait, à aucun moment, admis l'idée que l’Algérie et les Algériens étaient prêts, politiquement et culturellement, à vivre sous le régime de la démocratie. Dans la pensée du démocrato-sceptique qu'il était, celle-ci ne saurait fonctionner autrement que selon la mécanique obsolète de la moubayaâ, une gouvernance dirigiste à consonance mystique. — (Badr'eddine Mili, Les présidents algériens à l'épreuve du pouvoir, Casbah Éditions, 2015, page 76)
- (Spécialement) Structure supranationale d'encadrement, d'orientation et de réglementation plus ou moins formelle.
- Le terme gouvernance, l'« art ou la manière de gouverner », était employé en ancien français jusqu'au XIVe siècle comme synonyme de gouvernement. Tombé en désuétude, il réapparut dans les années 1990 par le biais de l'anglais (governance). Bien que ce vocable irrite certains penseurs, comme l'universitaire canadien Alain Deneault, qui le considère comme une façon de travestir la mainmise des entreprises privées sur l'État, l'expression « gouvernance mondiale » désigne aujourd'hui l'ensemble des règles d'organisation des sociétés humaines à l'échelle de la planète. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, page 760)
- La gouvernance est intimement liée au cosmopolitisme. Bien qu'il n'existe pas de démocratie mondiale, il existe bien une gouvernance mondiale. Des tribunaux internationaux (Cour pénale), des organisations régulatrices de l'économie (Banque mondiale, Fonds monétaire international), de la culture (UNESCO), du politique (Organisation des Nations unies), le marché, ses entreprises mondialisées et ses organismes régulateurs, les réseaux mondialisés issus de la société civile (organisations non gouvernementales), les diasporas, et j'en passe, constituent effectivement la toile de fond d'une gouvernance mondiale. La gouvernance se différencie d'un gouvernement mondial par le fait qu'elle n'a pas de centre, de frontières précises, n'est pas le lieu d'une souveraineté, mais des lieux où se nouent de multiples souverainetés; elle fonctionne en réseau. Le lieu d'un gouvernement est visible, alors que les lieux de la gouvernance sont invisibles. Le gouvernement renvoie à un démos, à une politie; la gouvernance, pour employer l'expression de Hardt et Negri, renvoie quant à elle à la « multitude ». — (Argument, volume XXII, n° 2, printemps-été 2020, page 161)
- Manière de concevoir et d’exercer l’autorité à la tête d’une entreprise, d’une organisation, d’un État.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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truculence
- Caractère de ce qui est truculent.
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inconsistance
- Défaut de consistance.
- L’inconsistance d’une crème.
- Manque de soin et d’ensemble dans la conduite et dans les discours.
- L’inconsistance du caractère.
- L’inconsistance de son raisonnement.
- Pourquoi serions-nous chagrinés par l’inconsistance éventuelle d’un énoncé comme « il existe un type d’infinité supérieur à l’énormité », étant donné que nous désirons parvenir au plus près du lieu absolu, lequel in-consiste ? — (Alain Badiou, L’Immanence des vérités: L’Être et l’événement, 3, 2018)
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expérience
- Connaissance des choses, acquise par l’usage du monde et de la vie.
- Sur les réseaux sociaux, la « vanlife » (vie en van), regroupe une communauté grandissante, partageant expériences et bons plans. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 8)
- Ce n'est pas par raison qu'un pilote agit avec mesure: il le fait instinctivement, avec d'autant plus de naturel qu'il a de l'expérience et de ce fait, une tendance à ne rien risquer. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- La jeunesse connaît ces privilèges : Qui saurait la confondre ? L’expérience, cette béquille pour éclopés de la vie, ne vient point alourdir le survol de ses certitudes. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 26)
- Le maire sortant de Bordeaux Alain Juppé (UMP) a présenté lundi sa liste pour les élections municipales, qu’il a voulue « équilibrée » en y associant « l'expérience » de sortants à « deux tiers de nouveaux candidats » […]. « Ce n’est pas une liste de partis », a souligné devant la presse M. Juppé, en précisant qu’il avait souhaité « associer l'expérience et la nouveauté » […].. — (L'Express, 21 janvier 2008)
- La validation des acquis de l’expérience (VAE), mise en place en 2002, est souvent présentée comme une réforme de consensus. Son principe est, il est vrai, séduisant : faire reconnaître sous forme de diplômes ou de certifications l’expérience acquise au cours de la vie professionnelle et sociale. — (Le Monde diplomatique, octobre 2007)
- Épreuve instituée pour étudier la façon dont se passent les phénomènes naturels et rechercher les lois qui les régissent, en les reproduisant artificiellement.
- Un célèbre Académicien a déjà tenté cette expérience , & j'ai lieu de croire que la répétant & opérant avec tout le soin qu'elle exige, nos résultats seront à-peu-près les mêmes. — (Résultat des Expériences & Observations de MM. De Ch… & Cl… sur l'Acier fondu, dans le Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts, juillet 1788, , vol.33, p.46)
- De nombreuses expériences m'avaient convaincu que le régime végétarien était celui qui me convenait le mieux et me donnait la plus grande résistance physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- L’expérience consista à faire disparaître un dé à jouer en acajou dans une salle d’expérience de l’Université du Texas afin qu'il réapparaisse dans un laboratoire de GeoTricks, quelques kilomètres plus loin. — (Christian Ost, « Un dé en acajou a disparu », dans Un dé en acajou a disparu et autres nouvelles économiques : Nouvelles, Éditions Quadrature, 2011)
- (En particulier) Essai pratiqué avec le matériel réduit d’un laboratoire dans un but scientifique ou industriel.
- Rentré en Russie, Pavlov […] découvrit les nerfs réglant la sécrétion pancréatique et réalisa son expérience classique sur l'alimentation fictive. — (E. Asratian, I. Pavlov : sa vie et son œuvre, p.13, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1953)
- Au sein de chaque groupe, tous les participants étaient complices avec l’expérimentateur, sauf un, dénommé le sujet. L’expérience visait à observer comment ce dernier allait réagir au comportement des autres. — (Henri-Pierre Maders, Animer une équipe projet avec succès: les meilleures pratiques au service des chefs de projet, Éditions Eyrolles, 2012, p. 145)
- (Spécialement) (Néologisme) (Anglicisme) (Souvent en apposition) Situation vécue considérée comme exceptionnelle ou marquante.
- L'expérience poker au Casino de Montréal — (La Presse, 13 janvier 2008)
- Vivez l'expérience de l’Opéra de Montréal — (Voir, 12 avril 2007)
- (Philosophie) Acquisition de connaissances par l’épreuve des choses, soit au moyen des sens, soit au moyen de la conscience (par opposition à raison ou à raisonnement).
- Pour échapper au monisme de Parménide, Aristote eût pu faire remarquer que l'expression « L'Être est » est vide de sens, car aucune expérience vécue ne correspond à la saisie de l'être en soi : nous n'appréhendons que des « étants ». — (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1925, éd.1966)
- Le caractère de l’homme se reconnaît donc, et s’explicite alors, en fonction des données de sa programmation totale, qui s’appellent son expérience. Expérience, qui porte l’action et comprend la pensée. — (Bélanger, Henri, Place à l’homme, Hurtubise HMH, Montréal, 1972)
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portance
- (Aéronautique, Physique) (Mécanique des fluides) Composante de la force subie par un corps en mouvement dans un fluide qui s’exerce perpendiculairement à la direction du mouvement et contrairement à la gravité.
- La portance est ce qui permet à un avion de voler.
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déliquescence
- (Chimie) Propriété qu’ont certains corps solides d’absorber l’humidité de l’air et de passer ensuite à l’état liquide ou semi-liquide.
- État d’un corps ainsi pénétré par l’humidité.
- Un sel qui tombe en déliquescence.
- (Sens figuré) État de décadence avancée.
- A ces dévergondages, à ces déliquescences, à ces dépravations, il y a de douloureuses conséquences. […] ; une partie de la jeunesse aurait été atteinte en sa constitution physique, aux sources mêmes de la vie. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Au Ve siècle, l'empire romain, miné par les luttes intestines, tombe en déliquescence. Des invasions de peuples barbares désolent et bouleversent aussi bien Rome que les Gaules. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
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rémittence
- (Médecine) Caractère des affections qui sont rémittentes, c’est-à-dire qui éprouvent des rémissions, de la diminution, du répit.
- Ces rémittences méritent une attention toute spéciale autant par elles-mêmes que par leurs conséquences médico-légales. — (L. V. Marce, Traité pratique des maladies mentales, 1862)
- À cette fin d’automne, repassent et se marient en une rémittence les souvenirs. C’est le glauque du Rhin se grisant sous les sureaux et les saules ; c’est les botticelliennes aux grâces variantes, enrobantes, emmitonnantes, qu’on sent bouger, refuir. Et les eaux tavelées et lavées du Rhin et les femmes de Botticelli glissent, en leur analogie, entre des ramages et des brises. — (Francis Poictevin, Ombres, Alphonse Lemerre, Éditeur, Paris, 1894)
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descendance
- Progéniture, ensemble des individus issus d’une reproduction sexuée ou asexuée.
- M. Leblond, […], a calculé la corrélation entre taux butyreux et teneur en matières azotées pour les descendances des 20 taureaux Frisons et des 21 taureaux Normands […]. — (Revue laitière française: N° 195 à 205, Association laitière française, 1963, page 254)
- Graines ailées, aigrettées, duvetées, enveloppées de gourmandise et en appelant à l'oiseau ! de quelle ingéniosité fait preuve chaque plante pour éparpiller le plus loin possible d’elle sa descendance ! — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 302)
- Lignée généalogique, lignage.
- Dans les rues se croisaient des Panamaniens bronzés de pure descendance espagnole, des nègres de la Jamaïque, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il prétend qu’il est de cette maison, mais sans établir clairement sa descendance.
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éloquence
- Don de la parole, talent de bien dire, d’émouvoir, de persuader, art d’entraîner.
- Ainsi l’éloquence, dans la bouche d’un Orateur vertueux, rend les hommes justes, & dans celle du méchant rend les autres comme lui. L’un fait le bonheur des peuples, l’autre est la peste des nations. — (J. Beauvais, L'art de bien parler et de bien écrire en français, Paris : chez Valade, 1773, page 33)
- L'éloquence n'est pas dans la quantité des choses dites, mais dans leur intensité. — (Antoine Albalat, L'art d'écrire enseigné en vingt leçons (sixième leçon), 1899)
- La bouche grasse, les pommettes rouges, les yeux injectés de bourgogne, Guillaume-Adolphe Porcellet célébra la grève, la sainte grève!… Avec une rare éloquence, il parla des exploiteurs de peuples, des affameurs de pauvres. — (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée, 1918)
- Quand nous ne pouvons plus penser, nous nous sauvons par l’éloquence. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 153)
- Ce prologue le fatiguait, mais il ne pouvait l’écourter. L’éloquence fait partie de la fonction ; et il en avait trop complaisamment composé les périodes pour se priver de la satisfaction de s’entendre les phraser et de jouir de ces cadences étudiées. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- S’il a peu d’affinités avec l’impénétrable Robespierre que tous ces jeunes queutards traitent d’eunuque, il est fasciné en revanche par l’éloquence de l’avocat Danton qui n'a pas son pareil pour retourner un auditoire hostile. — (Alain Bouzy, La loi de la guillotine : La véritable histoire de la bande d'Orgères, Le Cherche-Midi, 2016, part. 4, chapitre 1)
- (Par extension) Qualité de ce qui produit ou peut produire sur l’auditeur ou le spectateur les mêmes effets, les mêmes impressions que l’éloquence.
- Les femmes ont un inimitable talent pour exprimer leurs sentiments sans employer de trop vives paroles ; leur éloquence est surtout dans l'accent, dans le geste, l’attitude et les regards. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Ce fut un mouvement respectueux plein de cette vive éloquence particulière au geste et qui surpasse celle des plus beaux discours. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Dans ce domaine, la maussade arithmétique vous a des éloquences qu’on ne saurait contredire. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le canon grondait en avant de nous, comme un orage lointain ; nous entendions cela depuis Toul ; ce n’était pour moi qu’une sorte d’éloquence. Nul parmi nous ne savait rien de la guerre ; […]. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 9)
-
bectance
- (Argot) ou (Populaire) Nourriture.
- Question bectance, c'était le paradis.
- — Certes, le chemin fut long… mais rien que les viennoiseries parisiennes valaient cette peine ! — Hormis votre passion pour la bectance… vous avez quoi à m’apprendre ?! — (Thierry Glorris, Lisa, Le Codex angélique tome 2, Delcourt, 2007, planche 11, cases 4-6)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.