Dictionnaire des rimes
Les rimes en : paissance
Que signifie "paissance" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- (Droit forestier) Action de paître, de mettre en pâturage des animaux.
- Puis c’est la fuite éperdue, ou l’assaut donné à l’intrus (s’il est faible), ou la reprise des occupations, de la paissance, de la rumination, de l’amour, des gambades. — (Samuel Beckett, Mercier et Camier, 1946. p. 23.)
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "paissance".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
-
enfance
- Première partie de la vie de l’être humain, précédant l’adolescence.
- Jadis, aux temps lointains de ma jeunesse, aux temps de mon enfance à jamais disparue, je me réjouissais en arrivant pour la première fois dans un endroit inconnu… — (Nicolas Gogol, Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
- De ma tendre enfance je ne parlerai pas. […]. Eussé-je autrement décidé que je me garderais du ridicule qui s’attache à quiconque fait un sort aux minuties du premier âge. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, 1942, page 15)
- Ma grand-mère a des principes, elle est le cadre rigide et clair de mon enfance, celui sur lequel on s'appuie, à l'opposé de l'agitation trouble de l'hôtel. Pas de bruit le dimanche chez mamie, pas de vélo, la table est un lieu de silence, pas une friterie de gare. — (Sylvia Kristel, Nue : Dans l'ombre du fantasme, écrit avec Jean Arcelin, Le Cherche-Midi, 2006)
- État de celui qui est enfant, qui se comporte comme tel.
- De sa bouche lisse, Amédée souriait, repris par l’hébétude de l’enfance. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- être, tomber ou retomber en enfance, se dit d’une personne âgée qui n’a plus l’usage de la raison, se dit aussi d’une personne qui retrouve l’exubérance de sa jeunesse.
- Elle me l’avait écrit en effet, et il fallait que j’eusse perdu un peu la tête pour l’oublier. Ce fut l’opinion du domestique, car il me regarda d’un air qui disait : « Monsieur Bonnard est tombé en enfance », et il se pencha sur la rampe de l’escalier pour voir si je ne me livrerais pas à quelque action extraordinaire. Je descendis raisonnablement les degrés et il se retira désappointé. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 204.)
- Les litanies de saint Antoine de Padoue que sa petite-fille vient lui réciter aux trois Angelus ont seules la vertu de calmer la grand-mère en enfance qu'on ne voit pas, cachée qu’elle demeure dans sa chambre, mais comme l’âme de la maison, on la devine partout présente. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 276)
- (Sens figuré) Commencement, début.
- Les monuments qui nous restent de cette époque lointaine, attestent que les premiers Ardennais étaient des hommes demi-sauvages et appartenant à un peuple encore dans l’enfance de la civilisation. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, 1861, p.22)
- (Collectivement) Ensemble des enfants.
- Le seul aspect de la femme révèle qu’elle n’est destinée ni aux grands travaux de l’intelligence, ni aux grands travaux matériels. Elle paie sa dette à la vie non par l’action mais par la souffrance, les douleurs de l’enfantement, les soins inquiets de l’enfance ; […]. — (Arthur Schopenhauer, Essai sur les femmes, dans Pensées & Fragments, traduction par J. Bourdeau , Félix Alcan, éditeur, 1900 (16e éd.))
-
tolérance
- Capacité à supporter un inconvénient.
- Ne pouvant régler les événements, je me règle moi-même, et m’applique à eux, s’ils ne s’appliquent à moi. Je n’ai guère d’art pour savoir gauchir la fortune et lui échapper ou la forcer, et pour dresser et conduire par prudence les choses à mon point. J’ai encore moins de tolérance pour supporter le soin âpre et pénible qu’il faut à cela. Et la plus pénible assiette pour moi, c’est être suspens ès choses qui pressent, et agité entre la crainte et l’espérance. — (Montaigne, Essais , II, 17, De la présomption, 1595)
- Condescendance, indulgence, action de supporter ce que l’on ne peut empêcher ou que l’on croit ne pas pouvoir empêcher.
- Ce n’est pas un droit, c’est une tolérance. Il ne jouit de cela que par tolérance. Il n’en jouit que par la tolérance de ceux qui le pourraient empêcher.
- (En particulier) (Politique, Religion) Fait de ne pas s’opposer à des idées, à des positions différentes des nôtres.
- Qu’est-ce que la tolérance ? C’est l’apanage de l’humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses et d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de la nature — (Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764)
- Nos Prosélytes seront-ils intolérants pour cela ? Au contraire, ils seront tolérants par principe ; ils le seront plus qu’on ne peut l’être dans aucune autre doctrine, puisqu’ils admettront toutes les bonnes Religions qui ne s’admettent pas entre elles, c’est-à-dire, toutes celles qui, ayant l’essentiel qu’elles négligent, font l’essentiel de ce qui ne l’est point. (…) Quant aux Religions qui sont essentiellement mauvaises, qui portent l’homme à faire le mal, ils ne les toléreront point, parce que cela même est contraire à la véritable tolérance, qui n’a pour but que la paix du Genre-humain. Le vrai tolérant ne tolère point le crime, il ne tolère aucun dogme qui rende les hommes méchants. — (Rousseau, Lettres écrites de la montagne, Première Lettre, 1764)
- Un prince qui ne croit pas indigne de lui, de dire qu’il regarde comme un devoir de ne rien prescrire aux hommes dans les choses de religion, mais de leur laisser à cet égard une pleine liberté, et qui par conséquent ne repousse pas le noble mot de tolérance *, est lui-même éclairé et mérite d’être loué par le monde et la postérité reconnaissante, comme celui qui le premier, du moins du côté du gouvernement, a affranchi l’espèce humaine de son état de minorité, et a laissé chacun libre de se servir de sa propre raison dans tout ce qui est affaire de conscience. — (Kant, Qu’est-ce que les Lumières ?,1784 (in Éléments métaphysiques de la doctrine du droit) trad. Durand, 1853) → (voir infra une lecture plus proche du texte de Kant.) [3]
- [Homais] – Je veux seulement dire, répliqua-t-il alors d’un ton moins brutal, que la tolérance est le plus sûr moyen d’attirer les âmes à la religion. — (Flaubert, Madame Bovary, 1857)
- Ces bouffonneries ne sont pas bien prouvées. Ce qui l’est mieux et ce qui fut peut-être plus funeste à Boniface, c’est sa tolérance. Un inquisiteur de Calabre avait dit : « Je crois que le pape favorise les hérétiques, car il ne nous permet plus de remplir notre office. » — (Jules Michelet, Histoire de France : Moyen Âge, tome troisième, Ernest Flammarion, Paris, 1893, p. 132)
- (…) La véritable élégance est moins loin de la simplicité que la fausse ; (…) Un filet de vert sombre s’harmonisait dans le tissu du pantalon à la rayure des chaussettes avec un raffinement qui décelait la vivacité d’un goût maté partout ailleurs et à qui cette seule concession avait été faite par tolérance, tandis qu’une tache rouge sur la cravate était imperceptible comme une liberté qu’on n’ose prendre. — (Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919)
- Le pape Innocent III (1193-1216) devait rompre avec cette tradition de tolérance et se faire l’inspirateur d’une politique hostile, qu’il mena avec une vigueur exceptionnelle. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Malheureusement, il n’existait aucun attachement philosophique au laïcisme et à ses valeurs de scepticisme, d’expérimentation et de tolérance, si essentielles au pluralisme politique. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- La tolérance religieuse s’exprime volontiers aujourd’hui au travers de l’expression « Toutes les religions se valent « ou, en se limitant au champ chrétien, « Toutes les confessions se valent ». — (Olivier Fatio, Pour sortir l’œcuménisme du purgatoire, page 39, Labor et Fides, 1993)
- Affichant non sans panache un athéisme militant, il appelle à en finir avec une certaine tolérance envers les religions monothéistes, intrinsèquement intolérantes et pétries de haine. — (Basile de Koch, Histoire universelle de la Pensée: de cro-Magnon à Steevy, 2005)
- (Administration, Art, Métrologie) Écart toléré dans la dimension, la quantité, etc., des marchandises fournies.
- (Numismatique) Ce que la loi permet de donner aux monnaies d’or et d’argent en plus ou en moins que le titre ou le poids réel.
-
survivance
- (Histoire) Droit ou faculté de succéder à une personne dans sa charge après sa mort.
- Il avait un gouvernement, et le roi lui en accorda la survivance pour son fils.
- Il fut reçu en survivance.
- Lettres, brevet de survivance.
- (Courant) Ce qui survit d’un passé révolu.
- Dans une région, n’existent pas uniquement des représentants de la flore caractéristique. D’anciens occupants ont pu laisser des survivances ; […]. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 77)
- (Littéraire) Maintien en vie.
- Tant que l’homme ne fut pas capable de produire plus que le strict nécessaire à sa survivance, les vainqueurs ne pouvaient que mettre en fuite et massacrer les vaincus, et s’emparer des aliments récoltés. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste)
- Pourquoi le floriste s’interdirait-il de songer au milieu qui règle la présence d’une infiltration atlantique ici et la survivance d’une station méditerranéenne là ? — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 150)
- Survie d'un peuple dans un contexte sociopolitique défavorable. → voir Survivance
- Pour une large part de l’élite cléricale, qui se chargeait de définir les conditions nécessaires à la survivance et à l'épanouissement de la nation canadienne-française, le paysan qui abandonnait sa terre et la campagne, pour émigrer dans les centres urbains, courait le risque de la déchéance personnelle, sur les plans moral et matériel et, du même coup, contribuait au tarissement des forces vives de la nation. — (Jean Hamelin (dir.), Histoire du Québec, Edisem, 1977, page 421)
- Dès le début du XXe siècle, cette menace se précise au point où on commence à parler de survivance. Cependant, et malgré tous les efforts, il est clair que les Canadiens français, dans les années 1920-1930, ont le sentiment d'avoir perdu du terrain, puisque les mouvements visent alors à refranciser; on parle de renaissance, de recouvrer la place qui est due au français, etc. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal, 2020, page 84)
- Il a abandonné l’indépendance, pour se contenter de la survivance. — (Patrick Bellerose, Québec solidaire: Manon Massé cède sa place de chef parlementaire, Le Journal de Québec, 17 mai 2021)
-
impudence
- Manque de pudeur, effronterie extrême.
- Ces rustres n’eussent pas osé agir avec une impudence aussi inconcevable s’ils ne se sentaient appuyés par quelque forte bande. — (Walter Scott, Ivanhoé, ch. XXV, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Le Truculentus représente la vie et les gestes d'une gueuse, qui, par sa rapacité, ses éhontements et l’impudence de sa mauvaise foi, révolterait même les blasés de nos petits théâtres. — (Edelestand Pontas Du Méril, Histoire de la comédie ancienne, Paris : chez Didier & Cie, 1869, volume 2, page 285)
- Ce mouvement était inimitable; il avait la canaillerie, l’impudence, la persuasion d’un dresseur, d’un tombeur de femmes. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- En effet, je n'en ai pas, et cela m'est égal, mais je ne désire pas supporter une nouvelle impudence de votre part ! — (Jean Ray, Harry Dickson, La Chambre 113, 1933)
- (Par extension) Action et parole impudentes.
- Il mérite d’être châtié pour ses impudences.
-
obligeance
- (Soutenu) Disposition à se montrer obligeant, serviable.
- Il eut le soin de se faire donner, par le Directeur-général des Postes, un mot qui recommandait silence et obligeance au directeur du Havre. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Ne me raccompagnez pas, je trouverai bien le chemin. Il le trouva, en effet, grâce à l’obligeance d’une sœur souriante et muette qui l’extrayit des cuisines, où il s’était fourvoyé, pour le conduire jusqu’à la lourde porte bardée de ferrures. — (Alain Demouzon, La Pêche au vif, 1977, chapitre 6)
- Sa générosité n’est pas faiblesse ; son obligeance ne dépasse pas les obligations normales et naturelles ; aucune arrière-pensée en son comportement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
-
défiance
- Sentiment de celui qui se défie de quelqu’un, de quelque chose, ou de lui-même.
- Las enfin de voir mes instances inutiles, je fis servir ; alors ils se décidèrent à accoster, bientôt même ils montèrent à bord sans défiance. — (Voyage de Dumont d’Urville autour du Monde, raconté par lui-même)
- Depuis le commencement de 1820, Cadiz est, aux yeux du gouvernement d’Espagne, en état de suspicion et de défiance. — (Anonyme, Espagne. - Cadiz et Gibraltar, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
- L'université de Paris a provoqué souvent les défiances de Rome. — (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au moyen-âge, Revue des Deux Mondes, 1839, tome 19)
- Pour sonder son frère, Aristide, qui n’osait paraître inquiet ouvertement, se contenta de lui demander :— As-tu lu mon article d’hier ? Qu’en penses-tu ?Eugène eut un léger mouvement d’épaules.— Vous êtes un niais, mon frère, répondit-il simplement.— Alors, s’écria le journaliste en pâlissant, tu donnes raison à Vuillet, tu crois au triomphe de Vuillet.— Moi !… Vuillet…Il allait certainement ajouter : « Vuillet est un niais comme toi. » Mais en apercevant la face grimaçante de son frère qui se tendait anxieusement vers lui, il parut pris d’une subite défiance. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99-100)
- Les bourgeois d’une place eussent-ils voulu capituler, que la garnison se gardait contre eux et leur interdisait l’accès des tours et des courtines. C’est un système de défiance adopté envers et contre tous. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- (Proverbial) Défiance est mère de sûreté, pour éviter d’être trompé, il faut ne pas donner légèrement sa confiance.
- (Désuet) Défi, action de défier.
- On annonça qu’un héraut du comte de Ravenstein venait d’entrer dans la cour du château, apportant les défiances de son maître. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Dans un geste de défiance envers Donald Trump, engagé dans une lutte sans merci pour faire annuler sa défaite électorale, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a félicité Joe Biden et Kamala Harris pour leur victoire électorale et a demandé aux républicains de cesser leurs manœuvres pour tenter de renverser le résultat du scrutin. — (Normand Lester, McConnell se rend. Fin de la sédition Trumpienne?, Le journal de Québec, 16 décembre 2020)
-
sérance
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe sérancer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe sérancer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe sérancer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe sérancer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe sérancer.
-
malfaisance
- Disposition à faire du mal à autrui, en parlant des personnes et des choses.
- Il a donné des preuves de malfaisance.
- La malfaisance d’un air vicié, d’un produit avarié.
- Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice.— (Émile Zola, J’accuse...!, 1898)
- Ce génie médical est demeuré pour moi une preuve éclatante de la malfaisance des concours. — (Léon Daudet, ‘’Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux’’, Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, page 322)
- Marivon – c'était ainsi qu'on l'appelait – n'avait point réputation de malfaisance, mais il faisait pitié comme font pitié les faibles et les innocents et il prêtait à sourire. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 37)
-
concomitance
- (Didactique) Coexistence de plusieurs faits.
- Si je raisonne objectivement, je suis obligé de constater la concomitance évidente entre la persistance du sentiment religieux dans une grande partie de la population et la continuation d’une natalité qui, […], demeure malgré tout très belle. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
interdépendance
- Dépendance réciproque.
- Ce chaos dans lequel j’allais chercher au hasard une idée, un paysage, une injustice, un crime, un exploit devenait harmonieux à force d’interdépendance, de sens… — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 299)
- Tout au contraire, le mal qui ravage aujourd’hui notre globe s’intensifierait, puisqu’il est dans une large mesure, le résultat direct du mythe de l’indépendance politique totale dans un monde en totale interdépendance économique et sociale. — (Emery Reves, Anatomie de la Paix, 1945)
- La « révolution » d’Emmanuel Macron décivilise : en place des interdépendances et des solidarités d’hier, elle produit partout du « chacun seul ». — (Un collectif d’intellectuels, « Carton rouge contre la révolution conservatrice d'Emmanuel Macron », Libération, en ligne le 10 janvier 2020 ; consulté le 16 janvier 2020)
-
bombance
- (Familier) Bonne chère abondamment servie.
- c’était là que Florent et Gavard venaient faire des bombances avec ces deux salopes de Méhudin ; au dessert, il se passait des choses abominables. — (Émile Zola, Le Ventre de Paris, Georges Charpentier, Paris, 1873)
- Toujours très longs, les dîners que donnait ce bon vieux prêtre ; souvent même, c’étaient des bombances méridionales auxquelles plusieurs des notables de la région étaient conviés. Dix ou quinze plats se succédaient, accompagnés des fruits les plus dorés, les plus beaux, et des vins les plus choisis parmi ceux que la contrée produisait si abondamment en ce temps-là. — (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
- Le jeûne commence au f’jer, à l’heure où l’on parvient à distinguer un fil blanc d’un fil noir. Au moghreb, un coup de canon, salué avec allégresse par les fidèles affamés et altérés, annonce sa fin et la reprise des bombances qui durent toute la nuit. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 126)
- Le contrat jouait depuis deux mois, et l’argent, s’il en restait au bout du semestre, paierait des bombances, des filets à papillons, une nasse à goujons… — (Colette, Sido, 1930, Fayard, page 100)
- Convenons-en, les exemples de bombance qui lui sont ici donnés ne sont pas faits pour lui inspirer des idées de modération. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
désobéissance
- Action de désobéir.
- Désobéissance à la loi.
- Persister dans la désobéissance.
- Acte de désobéissance.
- Habitude de désobéir.
- La désobéissance est le défaut principal de cet enfant.
- Acte par lequel on désobéit.
- C’est pour une seule désobéissance qu’il a été puni.
- Les désobéissances de cet enfant lui attirent de fréquentes punitions.
- Le péché est une désobéissance à la loi de Dieu. — (Manuel du catéchiste: méthodologie de l’enseignement de la religion dans les écoles primaires et les pensionnats, 1907)
-
chance
- (Absolument) Concours de circonstances jugé malheureux ou heureux quant à son influence sur le succès, la réalisation, la réussite ou l’échec d’une action ou d’un événement ; contexte jugé favorable ou non d’une action.
- […] puisque nul ne peut avec certitude se dire à tout jamais à l’abri des chances de la guerre. — (Henri Dunant, Un souvenir de Solférino, Jules-Guillaume Fick, 1862, page 113)
- C’était un si grand résultat que de se trouver dans ce Maraucourt, où elle avait tant de chances contre elle pour n’arriver jamais, qu’elle devait maintenant ne désespérer de rien. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Comme les mutations se produisent au hasard, la chance que deux mutations se retrouvent précisément dans la même région est comparable à celle d'obtenir un double six avec deux dés à cent faces. — (Siddhartha Mukherjee, L'Empereur de toutes les maladies : Une biographie du cancer, traduit de l'américain : Eric Favereau, Champs/Flammarion, 2013 & 2016)
- Chance favorable.
- Souhaiter bonne chance à quelqu’un.
- Courir la chance.
- Se mettre à couvert de toute chance.
- (Au pluriel) Probabilités chiffrées d’occurrences d’un événement.
- À partir de ce jour, le mouvement de Paris nous saisit, et nous fûmes entraînés dans ce tourbillon où les plus fortes têtes risquent de s’étourdir, où les cœurs les plus robustes ont mille chances pour une de faire naufrage. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 157)
- […], et chaque fois que, dans un lieu public, quelqu’un déclarait à haute voix, d’un ton assuré et confiant : « C’est forcé qu’ils y arrivent ! » il y avait dix chances contre une qu’il s’agit de vol aérien. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 6 de l’édition de 1921)
- Privé de tout accommodement, de ses fards, de ses sourires et de ses ruses, le vice a peu de chance de séduire la vertu la plus chancelante. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928 ; Préface de la 3e édition de 1929)
- La personne qui achète un billet de loterie le lundi en vue d’un tirage le vendredi a deux fois plus de "chances" de mourir avant le tirage que de gagner le gros lot — (Jean Dion, Le Devoir, 18 février 1999)
- Une étude récente a démontré que les chances de valider son billet de train dès la première introduction dans le composteur sont de 1 sur 200 000 […]. — (Pascal Fioretto, Petit dictionnaire énervé de nos vies de cons, Paris : Éditions de l’Opportun, 2011)
- Possibilité subjective estimée de réalisation, de succès, de réussite.
- Et voilà qu’Eugène passait les soirées entières dans le salon jaune, écoutant religieusement ces grotesques que lui, Aristide, avait si impitoyablement raillés. Quand il sut, par les bavardages de la ville, que son frère donnait des poignées de main à Granoux et en recevait du marquis, il se demanda avec anxiété ce qu’il devait croire. Se serait-il trompé à ce point ? Les légitimistes ou les orléanistes auraient-ils quelque chance de succès ? — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- Douce soirée où l’on pouvait encore croire — à la rigueur, le calcul des probabilités cédant à une chance inouïe — qu'il n'y aurait pas de morts pendant la guerre. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- J’avais dénoué cent fois ce sophisme, en montrant que le ressort des guerres n’était pas tant l’intérêt que l’honneur ; chose bien aisée à comprendre pour des hommes qui présentement risquaient tout, avec une faible chance de gagner, et de gagner fort peu. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 215)
- (Une chance) Occasion, contexte éphémère heureux, favorable ; opportunité.
- La tête en l’air, qui suit à Oxford quelques cours de botanique, se prépare à devenir pasteur quand une chance imprévue s’offre à elle : on lui propose de partir, au titre d’homme de compagnie du capitaine Robert Fitz-Roy, âgé de vingt-six ans et au caractère difficile, pour un très long voyage d’étude. — (Jean d’Ormesson, C’est une chose étrange à la fin que le monde, 2010, ISBN 978-2-221-12336-2)
-
impertinence
- Manière irrespectueuse de parler et d’agir.
- C’est une grande misère que de n’avoir pas assez d’esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. Voilà le principe de toute impertinence. — (Jean de La Bruyère, Caractères (1696), section "De la société et de la conversation".)
- Voilà comme sont tous ces grands seigneurs, […], ils vous engagent à parler, vous y invitent par des compliments ; vous croyez les amuser, point du tout ! Ils vous font des impertinences, vous mettent à distance et vous jettent même à la porte sans se gêner. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- — Monseigneur, dit-il, nous venons vous demander mille pardons de l’impertinence de ce peuple, qui ne cesse de crier qu’il veut la mort de votre ennemi, et qu’il voudrait même vous voir Régent si nous avions le malheur de perdre sa majesté. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Les Sophistes ont risqué, au Ve siècle, sans être autrement molestés, les plus graves impertinences, telle que celle-ci : la religion n'est qu'un mensonge utile. — (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1966)
- Manière de parler et d’agir contre les bienséances.
- Dire des impertinences. - S’exprimer avec impertinence.
- (Autrefois) Ce qui n’a rien de commun avec la chose dont il s’agit ; caractère de ce qui n'est pas pertinent.
-
connaissance
- Exercice de la faculté par laquelle on connaît et on distingue les objets.
- Perdre toute connaissance.
- Il est resté longtemps sans connaissance.
- Elle se trouva mal en rentrant dans sa maison : on s’efforça vainement de la secourir, de la ranimer ; elle expira sans avoir repris ses sens, ni laissé apercevoir aucune marque de connaissance. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Son mari était mourant et elle-même était très-gravement malade, n’ayant pas sa connaissance et ne sachant rien de ce qui se passait autour d’elle. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Idée, notion, concept qu’on a de quelque chose, de quelqu’un ; le fait de le connaître.
- La connaissance abstraite qui porte sur des notions générales est une connaissance confuse. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
- Ayant une suffisante connaissance des taudis de Marseille, je m’imaginais que leur misère n’était guère dépassable. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il est vrai […] que les juifs, plus versés que les prêtres chrétiens dans la connaissance des Écritures, étaient de redoutables controversistes, à ce point que Saint Louis manifesta sa répugnance pour les discussions entre les juifs et les chrétiens insuffisamment instruits. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Claudel a rapproché, avec raison et magnifiquement, connaissance et naissance. Toute connaissance est une naissance, une naissance du monde en nous, une naissance de nous dans les autres ou des autres en nous. Et cette naissance dans la connaissance est quelque chose d'admirable parce que c'est par là que nous devenons un être nouveau, c'est par là que nous devenons libres. — (Maurice Zundel, Silence, parole de vie, éditions Anne Sigier, 1990, page 104)
- (Droit) En parlant d'un tribunal ou d'un juge, droit de traiter certaines affaires.
- La connaissance de ce crime appartient au tribunal pénal.
- Attribuer à un juge, à un tribunal la connaissance de certaines causes.
- Juger, se prononcer en connaissance de cause.
- Personne connue, avec laquelle on a des liaisons ou des relations.
- De n’pas danser, on mord les autres, n’est-ce pas ? et j’ai justement vu — quand tu m’interrogeais — une connaissance avec qui j’suis en affaire et qui, en douce, m’a fait signe de rappliquer. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Des amis, des connaissances de Justine Vayrac, rejoints par des anonymes, ont participé, dimanche, à une marche blanche en hommage à la jeune femme de 20 ans, tuée après une sortie en discothèque. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 novembre 2022, page 4)
- On a pu déambuler un peu plus tranquillement, Lewis, l'arabe et le chauffeur Sélim s'arrêtant à chaque pas pour saluer des connaissances enturbannées ou entarbouchées, Mabel et moi devisant sabir. — (Jacques Darribehaude, La grande vadrouille, Éditions de La Table Ronde, 1956, chapitre 4)
- (Au pluriel) (Absolument) Savoir, instruction, lumières acquises.
- Nous sommes si éloignés de connaître tous les agens de la nature, et leurs divers modes d’action ; qu’il ne serait pas philosophique de nier les phénomènes, uniquement parce qu’ils sont inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances. — (Pierre-Simon de Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Mme Ve Courcier, Paris, 1814 (2e édition))
- Il n'est de véritable savoir que celui qui peut se changer en être et en substance d'être, c'est-à-dire en acte. Les connaissances les plus vaines sont celles qui se réduisent en pures paroles et qui ne peuvent sortir de ce cycle verbal. — (Paul Valéry, Tel Quel, Gallimard, édition 1943, page 277)
- Les premiers livres des peuples contiennent la masse entière de leurs connaissances, sous une enveloppe poétique ou religieuse, dans une vaste et confuse unité. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
- (Au singulier) Relation privilégiée avec les choses de la sorcellerie.
- Elle avait eu, dès son enfance, l’esprit trop nourri de croyances merveilleuses, pour ne pas compter sur la connaissance que sa mère lui avait donnée à l’effet de repousser les méchants fadets et les follets pernicieux. — (George Sand, Jeanne, 1844)
-
somnolence
- État d’inertie, de songe, ou de torpeur, lié à la fatigue, à la chaleur ou au froid.
- Il y eut encore entre ce moment de somnolence et le sommeil réel un intervalle pareil à celui du crépuscule, qui sépare le jour de la nuit, intervalle bizarre et indescriptible pendant lequel la réalité se confond avec le rêve, de manière qu’il n’y a ni rêve ni réalité. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Et puis, surtout, midi approche, avec sa lassitude, avec son invincible somnolence. — (Pierre Loti, Un pèlerin d'Angkor, 1912)
- Un autre symptôme contre lequel le lieutenant Hobson engageait ses compagnons à réagir, c'était une somnolence opiniâtre, que quelques-uns ne parvenaient pas à vaincre. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Je tombai cependant dans cette sorte de somnolence que provoquent les trépidations régulières d’un train en marche, […]. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- (Sens figuré) — Car Montpellier, hors la session universitaire où la nuée virevoltante des étudiants envahissait et rendait vie et bruyance, rompant avec la somnolence habituelle de ma douce et égocentrique ville, restait figée dans un train-train « pépère ». — (Michel Reynaud, Elles et eux et l'Algérie, Éditions Tirésias, 2004, p. 11)
-
hanse
- (Moyen Âge) Au Moyen Âge, association des marchands d'une région, telle qu'il s'en forma dans les ports et les villes de l'Europe du Nord.
- C'est à Paris que la civilisation a germé, […], que se sont fondées la hanse pour les marchands, imitée en Allemagne, et la basoche pour les clercs, imitée en Angleterre, […]. — (Victor Hugo, Paris, 1867, chap. 2, §. 3, Nouvelle édition augmentée, Arvensa Éditions, 2014, p. 16)
- (En particulier) (Absolument) La hanse germanique ou teutonique, ou absolument, la Hanse, association de cités marchandes commerçant dans la Baltique et la mer du Nord, du XIIe au XVIesiècle.
- Le réveil [à Lübeck] fut un enchantement ; nous nous trouvions face à face avec le fantôme évoqué d'une des cinq villes hanséatiques qui gouvernaient deux mers, soldaient des armées, entretenaient des généraux et soudoyaient une demi-douzaine de rois. — (Albert Vandal, En karriole à travers la Suède et la Norwège, 1876)
- Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,Moi dont les Monitors et les voiliers des HansesN’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ; — (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre, 1871)
- avondance
- bocquence
-
convenance
- Conformité, accord d’une chose avec une autre.
- Ces choses-là n’ont point de convenance l’une avec l’autre, entre elles.
- Il y a entre ces deux fiancés une parfaite convenance de fortune, de condition.
- Il y a convenance d’humeur, de caractère, de goût entre ces deux amis.
- Quand la directrice siège dans le préau et qu’il ne s’agit pas de faits très graves, les parents conversent avec elle, sur place, au-dessus de la barrière, au lieu d’aller dans son cabinet. Si je me trouve occupée à attifer des enfants, je ne me dérange pas ; car, — par l’excès même de mon anxiété observatrice, — j’ai pris un visage mort, un air de stupidité laborieuse, tout à fait en convenance avec ma fonction, — aussi puis-je, sans indiscrétion, rester près de la directrice : « Je n’existe pas ». — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Commodité ; utilité particulière.
- On sentait qu’il ne demandait rien à personne, qu’il travaillait à sa convenance, et que, dans ce monde, sa philosophie ne pouvait être ni étonnée ni troublée. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, chapitre 11, 1867)
- Mais il y a folkloristes et folkloristes. J'en ai vu de singuliers, quelques-uns d’effarants. On se fait un folklore à sa convenance. On attend des fées. On part à leur rencontre, le bâton de pèlerin à la main. — (Charles Le Goffic, Brocéliande, avec la collaboration de Auguste Dupouy, La Renaissance du Livre, 1932, page 98)
- (Spécialement) (Au pluriel) Ce qui est conforme aux règles, aux usages de la société.
- Il alla remercier le lieutenant-colonel Filloteau et s’informer des petits devoirs de convenance qui doivent occuper la première journée d’un sous-lieutenant arrivant au régiment. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Croyez-moi, pour une fille, comme pour une femme, la gloire sera toujours d’enfermer dans la sphère des convenances les plus serrées, ses ardents caprices. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- — M. de Sainte-Austreberthe est ici pour me plaire, dit-elle ; il ne me plaît point, je le lui montre.— Encore faut-il le faire avec convenance.— En quoi ai-je manqué aux convenances ? — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Ce fut la veuve qui nous tira d’embarras ; elle parlait d’une voix vive, légère, qui baissait parfois par décence, puis, les convenances satisfaites, reprenait avec un nouvel entrain. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 223)
- Mais le maître des Hautes Héez dédaigne toute convenance. Qu'il garde sa barbe toute entière, mais qu'il la cultive. Elle lui donne l'air d'un Robinson, d'un homme des cavernes, voire d'un hors-la-loi: — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- De même que les enfants flairent sous l’écorce des convenances la vraie étoffe dont sont faits les êtres, mon radar interne, s’affolant subitement, m’apprenait que M. Ozu me considérait avec une patiente attention. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 180)
- Un mec qui ne s'encombrera pas des convenances et de la séduction à deux balles, qui rentrera, posera le kébab et sans dire un mot, m'embrassera fougueusement en me disant de ne pas m'inquiéter pour toutes les histoires de couple pourries […]. — (Laura Bernard, Football, amour, kébab, Éditions Publibook, 2012, page 49)
-
présidence
- Fonction de président, droit d’exercer cette fonction.
- Il a été nommé à la présidence de cette assemblée.
- C’est lui qui a la présidence dans ce conseil d’administration.
- La présidence du Sénat, de la Chambre des députés.
- (Spécialement) Fonction du chef d’État, dans les républiques.
- L’expérience a prouvé que la présidence de la République n'était pas une institution mais une complication, ce n’est pas une garantie, mais un péril. — (Émile de Girardin, L’abolition de l’Autorité par la simplification de gouvernement, librairie Nouvelle, Paris, 1851, page 31)
- Mais ce n’est là qu'une frime. Au fond, Grévy a pris le goût de l’Élysée ; il n’est pas insensible à la gloriole et aux menus avantages matériels de la présidence. — (Alexandre Zévaès, Histoire de la Troisième République 1870 à 1926, Éditions Georges-Anquetil, 1926, page 247)
- Élu à 48 ans à la présidence de la République, l’ancien maire de Chamalières (Puy-de-Dôme) incarna la modernité, le temps d'un unique mandat. Il est mort ce mercredi du Covid à l’âge de 94 ans. — (Nicole Gauthier, Disparition : Valéry Giscard d’Estaing, un septennat et au revoir , le 3 décembre 2020, dans Libération)
- Place du président.
- La première présidence de la cour d’appel est vacante.
- Temps pendant lequel une personne exerce les fonctions de président.
- Cet arrêt a été rendu sous la présidence d’un tel.
- Cet événement est arrivé sous votre présidence.
- (Par extension) Résidence du président.
- Il s’est rendu à la présidence.
-
stance
- Nombre déterminé de vers offrant un sens complet, et assujetti, pour la mesure des vers et l’ordre des rimes, à une règle qui s’observe dans toute la pièce.
- Quatre jeunes filles, […], conduisaient le chœur, élevant au ciel pour l’âme du défunt, une hymne dont nous n’avons pu retrouver que deux ou trois stances. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- C’est, dit-elle, de simples stances sur lesquelles j’ai osé plaquer des réminiscences d’airs allemands. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Au lieu d’admirer les fleurs, Samuel Cramer, à qui la phrase et la période étaient venues, commença à mettre en prose et à déclamer quelques mauvaises stances composées dans sa première manière. — (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; Gallimard, 2012, collection Folio, page 25.)
- Stances irrégulières, vers dont les stances diffèrent entre elles par le nombre ou la mesure des vers ou par l’entrelacement des rimes.
- (Golf) Position des pieds au sol lors de la frappe.
- abense
-
dépense
- L’argent qu’on emploie à quelque chose que ce puisse être.
- Cette femme […] avait un goût décidé pour la dissipation et l’amusement : très bornée dans ses dépenses, elle ne pouvait se procurer les plaisirs dont elle était avide, ni consentir à s’en priver. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- La dépense moyenne par hectare pour me défendre contre l’oïdium et le mildew atteignit 106 fr., tandis que dans les années ordinaires, je puis me contenter de cinq traitements mixtes, dont les frais peuvent être réduits à 60 fr. — (Paul Coste-Floret, Les travaux du vignoble : plantations, cultures, engrais, défense contre les insectes et les maladies de la vigne, Montpellier: chez Camille Coulet & Paris : chez Masson & Cie, 1898)
- Ces dépenses injustifiées et excessives sont communément appelées, reprenant ainsi le terme de la jurisprudence des juridictions du contentieux de la tarification, abusives. — (Jean-Pierre Hardy, Financement et tarification des établissements et services sociaux et médico-sociaux, Éditions Dunod, 5e éd., 2018, p. 101)
- À titre de rédacteur de discours (salarié ou à la pige), rappelez-vous que les projets de vos clients, surtout ceux des politiciens, occasionnent rarement des dépenses. Classez ce mot dans les substances allergènes. Parlez plutôt d’investissements, toujours planifiés pour le développement de l'entreprise ou le bien de la collectivité. — (Gilles Trudeau, Discours gagnants – Petit guide de rédaction', Linguatech éditeur, Montréal. 2018, page 16)
- (Par extension) Compte où se trouve porté ce qui a été dépensé ou déboursé.
- La dépense se monte à tant. Passer en dépense. Porter une somme, un article en dépense. La dépense excède la recette. Livre de dépense.
- (Sens figuré) Emploi que l’on fait de son temps, de ses efforts pour obtenir quelque chose.
- Dépense physique.
- Une grande dépense de forces.
- (Par extension) Une dépense de munitions, de charbon, d’essence, etc. Il a fait inutilement une grande dépense d’esprit, d’érudition.
- (Vieilli) Lieu où l’on reçoit et où l’on distribue les objets en nature, où se fait le paiement des gens de service et des fournisseurs, etc., dans une communauté, dans un internat scolaire.
- Pièce où l'on serre les provisions de bouche ; garde-manger.
- Celui-ci, qui aimait ses aises, avait condamné toutes les fenêtres d'un côté pour les remplacer par une étroite lucarne, qui donnait sans doute sur une dépense obscure. — (Nicolas Gogol, Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault -1949)
-
précellence
- Excellence hors de toute comparaison.
- De la précellence du langage français. — (Titre d'un éloge de la langue française par Henri Estienne, 1579)
- En ce temps j'avais pour les vers une prédilection passionnée; je tenais la poésie pour la fleur et l'aboutissement de la vie. J'ai mis beaucoup de temps à reconnaître – et je crois qu'il n'est pas bon de reconnaître trop vite – la précellence de la belle prose et sa plus grande rareté. — (André Gide, Si ne grain ne meurt, Gallimard, 1976, p.203)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.