Dictionnaire des rimes
Les rimes en : occurrence
Que signifie "occurrence" ?
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- Événement, situation étant survenue.
- Dès la première page, cette formule « l’accident fatal… » Et, plus bas, « l’arme chargée à son insu… » Assurément, ce fin lettré n’ignore pas qu’en français d’autrefois toute occurrence désastreuse peut noblement être désignée par le mot accident, et pas seulement un coup de feu parti au hasard. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 187)
- (Peut-être sous l'influence de l'homonyme anglais) Fait de survenir.
- [...] pour le dire d'emblée, nous émettons toutes nos réserves quant à la possibilité de succès d'une telle contestation, mais l'occurrence même d'une contestation nous paraît probable. — (François Côté et David Santarossa, « Culture et citoyenneté québécoise : un virage amorcé vers la laïcité », dans La loi sur la laïcité de l'État, Presses de l'Université Laval, Québec, 2023, page 128)
- (Liturgie) Se dit de deux fêtes qui tombent le même jour.
- Il y a dans les bréviaires une table des occurrences.
- (Linguistique) Apparition d'une unité linguistique (mot, locution, intonation, etc.) dans un corpus.
- Enfin nous relevons deux occurrences reprenant le schème de la femme dangereuse, un des mythèmes principaux de la construction de l'image de la candidate socialiste, et dont nous avons parlé supra : « Matriarche» et « mère fouettarde ». — (Florence Absolu, Les femmes politiques dans la presse: mythèmes, biographèmes et archétype, Verlag Königshausen & Neumann, 2014, page 424)
- Le nombre des vocables d'un texte et leurs nombres d'occurrences respectifs sont deux caractères quantitatifs qui concourent à la définition de la structure d'un vocabulaire ; en regroupant les vocables qui ont le même nombre d'occurrences, il est possible de former des classes de fréquence ayant chacune un effectif déterminé. — (Lang.1973)
- (Par métonymie) Unité linguistique dont on constate la présence dans un texte ou un corpus.
- L'occurrence phrase apparaît deux fois dans cette phrase.
- Les noms propres (cf. Paul, La Maison Blanche) dénomment des occurrences, les items lexicaux des types ou catégories (ou concepts si l’on veut) (cf. librairie, nager, triste), i. e. des entités qui sont destinées à avoir des occurrences que l’on peut appréhender à l’aide de la dénomination en question, sans qu’elles aient été elles-mêmes nommées ainsi. — (Kleiber, Georges. « De la dénomination à la désignation : le paradoxe ontologico-dénominatif des odeurs », Langue française, vol. 174, no. 2, 2012, pp. 45-58.)
- (Par métonymie) Fréquence d'une unité linguistique dans un corpus.
- Faible occurrence.
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "occurrence".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
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insuffisance
- État de ce qui est insuffisant.
- J'ai parlé tout à l'heure de l’insuffisance du personnel à l’infirmerie de Chelsa. Que dire à ce point de vue de l’infirmerie de Gray's Inn? Pour ces 500 malades, il n'y a qu'un médecin. — (Paul-Gabriel d’Haussonville, L’Enfance à Paris, 1879, Calmann-Lévy, p.126)
- L’insuffisance du numéraire circulant en France étant avérée, Colbert avait résolu de protéger à outrance l'industrie du royaume. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo - Les Corsaires chez eux, p.119, éd. Honoré Champion, 1925)
- Infériorité, inaptitude, de certaines personnes pour certaines choses.
- L’insuffisance de ses raisons, de ses moyens.
- Dysfonctionnement.
- Chef-d'œuvre de suffisance en même temps que d’insuffisance administrative, le plan 17, en un mot, recélait autant d’impéritie, dans la préparation, qu'en devait déceler le "plan d’opérations" dans sa conduite. — (Victor Margueritte, Au bord du Gouffre, 1919)
- — Au point de vue pathogénèse, on doit considérer que dans les cœliaquies, il y a insuffisance primitive des fonctions du grêle. Mais un facteur constitutionnel est incontestable. — (Journal de physiologie et de pathologie générale, vol. 37/n° 2, Éditions Masson et Cie, 1939, p. 1536)
- Néanmoins, l’annuloplastie restrictive s'accompagne fréquemment d'une récurrence de l’insuffisance mitrale fonctionnelle ou d'une altération de la capacité fonctionnelle […]. — (Pierre-Vladimir Ennezat & Sylvestre Maréchaux, « Échographie-Doppler dans le diagnostic et le suivi de l’insuffisance cardiaque » , dans le Manuel d'échocardiographie clinique, sous la direction de Ariel Cohen & Pascal Guéret, Médecine Sciences Publications (Lavoisier), 2012, p. 387)
- Dans son jugement, Philip Barlow a établi les causes de la mort comme étant en premier une insuffisance respiratoire aiguë, en deuxième l'asthme dont souffrait la fillette et en troisième l'exposition à la pollution, qui a à la fois déclenché et aggravé sa maladie. — (AFP, « La pollution considérée comme l'une des causes de la mort d'une fillette londonienne », radio-canada.ca, 16 décembre 2020)
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délivrance
- Action de délivrer quelqu’un de quelque chose ou résultat de cette action, qu’il s’agisse de la libération d’un individu ou de l’affranchissement d’un peuple.
- C’est lui qui a contribué à votre délivrance. - La délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc. - La délivrance d’un prisonnier.
- (Sens figuré) Événement qui libère une personne d'une situation douloureuse.
- Nous ne sommes plus capables d’amour. Résignons-nous, docteur. Attendons de le devenir…, et si vraiment ce n’est pas possible, attendons la délivrance générale sans jouer au héros. Moi, je ne vais pas plus loin. — (Albert Camus, La Peste (1947))
- (Religion) Libération d'une personne qui était habitée ou tourmentée par un démon.
- Permission, qui octroie un droit.
- Il paraît qu'à raison de leur éloignement des habitants de Neuillay-les-Bois avaient exercé rarement leur droit de prendre de l'épine et de couper des bromalles ; mais au mois d'octobre 1852, et à des jours différents, quelques habitants se sont introduits dans le bois des Houx, et là, sans donner aucun avertissement ni demander aucune délivrance, ont coupé des bromalles et en ont fait des bourrées. — (« Cour d'Appel de Bourges, 24 février 1853 », dans le Journal du Palais, édité par Stéph. Cuënot, Th. Gelle & A. Fabre, tome 1er de 1853, Paris : aux bureaux du journal, 1853, page 378)
- Lors de l'examen du projet de loi d’orientation sur l'énergie, les députés ont voté en première lecture un amendement du rapporteur Serge Poignant (UMP), co-signé par Patrick Ollier (UMP), affirmant que la procédure actuelle de délivrance des permis est “lourde et est perçue comme entravante”. — (Thierry Devige-Stewart, « L'Assemblée confie aux maires la délivrance des permis de construire des éoliennes », le 27/05/2004, sur le site du Moniteur (www.lemoniteur.fr))
- (Obstétrique) Sortie de l’arrière-faix, du placenta après l'accouchement.
- Comme l'accouchement, la délivrance est une fonction naturelle ; comme l'accouchement aussi, cette fonction peut être simple ou compliquée, […]. — (Alfred-Armand-Louis-Marie Velpeau, Traité complet de l'art des accouchemens ou Tocologie théorique et pratique, page 496, Baillière, 1835)
- (Par extension) (Familier) Délivre, cet arrière-faix lui-même.
- (Par extension) L'accouchement lui-même.
- Comme un fruit caché qui serait parvenu à maturité sans qu’on s’en aperçût et se détacherait spontanément, survint une nuit la délivrance de la fille de cuisine. — (Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Gallimard, 1913, page 150 → lire en ligne)
- À midi, Mme Maigret téléphonait d’Alsace qu’on espérait la délivrance de sa sœur pour la nuit suivante. — (Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 6)
- Action de délivrer, de remettre quelque chose entre les mains d’une personne.
- Au-delà de l'évaluation des relations entre pharmaciens, patients et médecins, l'étude vise à apprécier la situation globale en Belgique et par région de la délivrance de méthadone et d'opiacés de substitution. — (Évaluation de la Délivrance de Méthadone en Belgique, sous la direction de Yves Ledoux, Academia Press, 2005)
- (Foresterie) (France) Cession, gérée par l’ONF, de bois issu d'une forêt communale à la commune propriétaire ou à ses administrés pour affouage.
- Dans ces conditions, l'ONF a non seulement le devoir de conseiller à la collectivité de faire procéder à l'exploitation des bois par un professionnel au choix de ladite collectivité mais est également fondé à refuser la délivrance d'une coupe sur pied destinée aux habitants affouagistes et à ne délivrer les bois qu'une fois façonnés par le professionnel retenu par la collectivité. — (Réponse du ministère de l’Agriculture à la question de la sénatrice Martine Berthet, Cessions de bois aux particuliers et affouage en forêts communales, 26 juillet 2018 → lire en ligne)
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romance
- (Poésie) Poème espagnol en vers généralement octosyllabiques (les vers pairs étant assonancés et les impairs libres) et qui traite de sujets historiques, épiques, amoureux, etc. Note : en ce sens, il peut être masculin, comme le mot espagnol.
- [Corneille] ne nous a fait connaître qu’une très-faible partie des dicts, faits et gestes du Cid contenus dans les quatre ou cinq premières romances. — (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, page 401)
- […] on voit surgir l’épopée espagnole dans ces fameuses romances, qui forment pour l’Espagne une gloire à part […] où sont enregistrées toutes les luttes et les beautés de son histoire […] et qui ont réfléchi […] l’élégance et la galanterie des Maures, sans jamais perdre ce sévère caractère catholique. — (Montalembert, Sainte Élisabeth, 1836)
- Il y a un romance fameux du romancero espagnol, où un chevalier (…) cherche refuge sous un chêne. « Sur la branche la plus haute, il vit que se tenait une petite infante ». — (Montherland, Pte Inf. Castille, 1929, page 604)
- (Musique) Chanson tendre ou plaintive.
- Les actrices d’opéra-comique de ce temps-là ne se bornaient pas à roucouler un air ou une romance : on voulait encore qu'elles jouassent la comédie; […]. — (Eugène de Planard, « Théâtre : 1772. Mort de madame Favart, actrice », dans les Éphémérides universelles, ou tableau religieux, politique, littéraire, scientifique et anecdotique, tome 4 : Avril, 2e éd., Paris : chez Corby, 1834, page 396)
- Lorsque Julie se leva pour aller au piano chanter la romance de Desdémone, les hommes accoururent de tous les salons pour entendre cette célèbre voix, muette depuis si long-temps, et il se fit un profond silence. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Ce qu’elle chantait – ah ! la fatale et maudite chanson ! –, c’était une vieille romance larmoyante et tendre, pareille à celles que les aveugles nasillent dans les rues. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- — Tenez, voilà une chanson que j'ai écrite il y a trois ans. Un peu de romance sentimentale, ça ne saurait faire de mal à personne. — (Henry Miller, L’Ancien Combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- (Par extension) Air sur lequel se chante une romance.
- Jouer une romance.
- (Sens figuré) Ce qui marque une certaine sensibilité banale.
- Les jeunes lecteurs de romances et de ballades romantiques se rappelleront sans peine que, dans ces siècles obscurs, comme on les appelle, les femmes étaient initiées aux mystères de la chirurgie […] — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- (Anglicisme) Relation romantique.
- Des histoires, des aventures, des flirts, des romances et des liaisons. Des amourettes sans importance et sans lendemain qui, avec du recul, ne semblaient exister qu’au pluriel. — (Ida Junker, Les Années fastes, chez l’auteur à Asnières, 2007, page 9)
- Je n'ai aucune envie de tricher, d'inventer une romance où j'aurais le rôle flatteur de l'amoureux triomphant ; parallèlement, lui présenter mon idylle comme un foirage complet risquerait de voiler l'image du macho insubmersible à laquelle il est attaché. — (James Fillol, Une autre gloire : Souviens-toi d'où tu es tombé, Société des Écrivains, 2011, page 192)
- Style de littérature consacrée aux aventures amoureuses.
- Après des débuts dans la romance et l’urban fantasy sous le pseudonyme Charlie Genet, elle s’est lancée dans le thriller. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 9)
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démence
- Aliénation mentale.
- Le XVe siècle apparaît affolé, dès sa naissance. Il semble que la démence de Charles VI se propage. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Voici les signes avant-coureurs de la mort : dans les accès de folie, la phase du rire, fatale ; dans la démence, le geste répétitif d'effranger et de froisser les draps du lit. — (Pline l'Ancien, Histoires de la nature, traduction de Danielle Sonnier, Éditions Jérôme Millon, 1994, p.86)
- (Par hyperbole) Démarche, action, conduite qui indique de la déraison, de l’extravagance.
- Je vous avais recommandé de ne jamais dormir deux à deux afin d'éviter les occasions de vous égarer en certaines démences que je ne suis pas autorisé par le Roi lui-même à vous interdire, mais que je déclare néanmoins, de mon chef, abominables. — (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
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déférence
- Respect qui porte à se conformer à la volonté, aux désirs, aux sentiments de quelqu’un.
- Franz et Hermann, les deux archers qui avaient tiré avant lui, lui avaient tendu la main, mais avec un sentiment de déférence qui indiquait que, non seulement ils le reconnaissaient pour leur camarade, mais encore pour leur maître. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- […], je me croise avec le major Noltitz. Je me range par déférence. Il me salue avec cette grâce qui distingue les Russes de condition. Je lui rends son salut. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Je n’avais pas beaucoup de choses pour moi, mais j’avais certes de la bonne tenue, on pouvait le dire, le maintien modeste, la déférence facile et la peur toujours de n’être pas à l’heure et encore le souci de ne jamais passer avant une autre personne dans la vie, de la délicatesse enfin… — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, 1932, Gallimard (Folio #28 réédition 2019) page 141)
- Le sécularisme, associé au régime d'une loi qui ne serait pas de provenance divine, s'atrophia et s'écroula. Une plus grande déférence vis-à-vis de l'éthos islamique fut exigée et accordée. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 155)
- Bien sûr, les gens de justice qui ont l'habitude d'une déférence intégrale et d'une infantilité savamment entretenue dès qu'on leur adresse la parole dans une enceinte de tribunal, n'aiment guère cette liberté revendiquée haut et clair, en public, […]. — (Michel Onfray, Politique du rebelle : Traité de résistance et d'insoumission, Grasset, 1997)
- Ce n'était pas une déférence formelle : on avait plus d’estime les uns pour les autres. — (Amélie Nothomb, Acide sulfurique, Albin Michel, Paris, 2005)
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désobéissance
- Action de désobéir.
- Désobéissance à la loi.
- Persister dans la désobéissance.
- Acte de désobéissance.
- Habitude de désobéir.
- La désobéissance est le défaut principal de cet enfant.
- Acte par lequel on désobéit.
- C’est pour une seule désobéissance qu’il a été puni.
- Les désobéissances de cet enfant lui attirent de fréquentes punitions.
- Le péché est une désobéissance à la loi de Dieu. — (Manuel du catéchiste: méthodologie de l’enseignement de la religion dans les écoles primaires et les pensionnats, 1907)
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distance
- Intervalle ; longueur.
- A peu de distance de Dinant, en Belgique, dans la vallée de la Lesse, il existe un assez grand nombre de ces grottes qui ont dû servir d’habitation ou de refuge à nos ancêtres ; […] — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 176)
- Les îles Galapagos, mon escale prévue, n’étaient qu’à huit cent milles à vol d’oiseau, mais malgré la courte distance, c’était une longue traversée. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, 1929)
- — Il faut bien que je selle mon cheval pour suivre monsieur. Monsieur peut être tranquille, je tiendrai ma distance à six pas. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Par extension) Intervalle de temps.
- Séjournant, reprenant en 1912, à l'Institut Pasteur d’Algérie, l’étude de Edm. Sergent, V. Gillot, G. Lemaire et Bories sur les chèvres d’Alger et de Kléber, constate que le nombre des chèvres infectées est resté le même à Alger, à cinq ans de distance (4,2 p. 100). — (Edmond Sergent et L. Nègre, « La fièvre ondulante en Algérie », dans la Revue d’hygiène et de médecine préventive, volume 36, Éditions Masson et Cie, 1914, page 496)
- Ce sont donc le lunettes d'Argand que nous emprunterons pour suivre, à cinquante millions d'années de distance, la genèse des Alpes. — (Pierre Rousseau, Histoire de la Terre, volume 2 : Jeunesse de la Terre, Nouvelles Éditions Latines, 1950, page 63)
- (Sens figuré) Différence de nature, de statut ou de classe sociale.
- Le syndicalisme se trouve engagé, en France, dans une propagande antimilitariste qui montre clairement l’immense distance qui le sépare du socialisme parlementaire sur cette question de l’État. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre III, Les préjugés contre la violence, 1908, page 150)
- La distance qui sépare l’homme civilisé de l’homme sauvage.
- Il y a trop de distance entre vous, entre sa condition et la vôtre.
- Le danger commun rapproche les distances.
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performance
- (Sport) Manière dont s’est comporté un cheval dans une course.
- Les parieurs, avant de jouer aux courses, étudient les performances précédentes des chevaux engagés.
- (Par extension) Résultats chiffrés obtenus par un athlète, une équipe sportive.
- En raison des conditions météorologiques, les performances ont été très moyennes.
- (Sens figuré) Production et performance sont évidemment liés. Ainsi, le poids de la carcasse d’un animal (production) dépend de ses performances de croissance, surtout pour un jeune animal. — (Cirad/Gret/MAE, Mémento de l'Agronome, 1 692 pages, page 1252, 2002, Paris, France, Cirad/Gret/Ministère des Affaires Étrangères)
- (Par extension) Exploit, réussite remarquable dans un domaine.
- La performance du réparateur d’électroménager n'en est une qu’au regard du temps qu'il passe pour effectuer sa réparation. — (Béatrice Fermon & Philippe Grandjean, Performance et innovation dans les établissements de santé, Dunod, 2015, page 14)
- On ne joue plus une œuvre du passé, on en fait un exploit. La tragédie du répertoire devient le prétexte de performances presque sportives pour de grands comédiens, pas toujours en forme. — (Jean Vilar, De la tradition théâtrale, L'Arche, 1955. Cent ans de théâtre)
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défervescence
- (Chimie) (Rare) Absence ou diminution d’effervescence.
- (Médecine) Décroissance ou disparition de la fièvre.
- Au cours de la crise, telle défervescence peut annoncer l’entrée en convalescence, comme tout aussi bien elle peut être suivie le lendemain d’une nouvelle poussée inflammatoire. — (Georges Demangeat, Attitude de l’homéopathie dans le rhumatisme articulaire aigu)
- Diminution de l'activité d'un phénomène.
- Le Temps annonçait que le fléau était en pleine défervescence. Le carnivorisme s’éteignait. — (J.-H. Rosny aîné, La Force mystérieuse, 1913)
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réticence
- Action de taire à dessein une chose qu’on pourrait ou qu’on devrait dire.
- Indépendamment des causes ordinaires de nullité, […], le contrat d’assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l’assuré a été sans influence sur le sinistre. — (Article L113-8, Code des assurances, France, version 2010)
- Dans le récit qu’il m’a fait, il a mis beaucoup de réticence.
- Il a usé avec moi de réticence.
- Chose même que l’on n’a pas dite.
- Dans ce discours, il n’y a point de mensonge formel, mais il y a bien des réticences.
- Dans cet acte, il y a une réticence frauduleuse.
- Des réticences perfides.
- (En particulier) (Rhétorique) Figure par laquelle l’orateur en s’interrompant fait entendre ce qu’il ne veut pas dire expressément.
- Il y a un tour de Fiction, au moyen duquel la penſée ne doit pas être entendue littéralement comme elle eſt énoncée, mais qui laiſſe apercevoir le véritable point de vûe en le rendant ſeulement plus ſenſible & plus intéreſſant par la Fiction même. De là naissent l'Hyperbole, la Litote, l'Interrogation, la Dubitation, la Prétérition, la Réticence, l'Interruption, le Dialogiſme, l'Épanorthoſe, l'Épitrope, & l'Ironie ; celle-ci ſe ſoudiviſe, à raison des points de vûe ou des tons, en ſix eſpèces ; ſavoir, la Mimèſe, le Chleuaſme ou Perſifflage, l'Aſtéiſme, le Charientiſme, le Diaſirme, & le Sarcaſme. — (Encyclopédie méthodique : Grammaire et Littérature, tome second, Panckoucke / Plomteux, Paris / Liège, 1784)
- La réticence en dit quelquefois plus que les paroles.
- Réserve ou restriction.
- En effet, il n’y a pas si longtemps que la réunion des deux éléments de ce titre — préhistoire et Amérique — aurait suscité beaucoup de réticence chez plus d’un américaniste. — (Marc-R. Sauter, en préface de Préhistoire de l’Amérique, par Salvator Canals Frau, Paris : Payot, 1953, page 5)
- Dans leur ardeur surexcitée, ils morigénaient ceux qui marquaient quelque indécision ou réticence, leur démontrant que dans les circonstances actuelles la meilleure des prudences était d’agir vite.— (Émile Pataud et Émile Pouget, Comment nous ferons la Révolution, 1909)
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semence
- (Génériquement) Élément originaire d’un être.
- De sa semence naît Shou, le dieu de l’air, et de sa salive Tefnout, le principe humide, qui, ensemble, donnent naissance au dieu Geb. — (René Passet, Les grandes représentations du monde et de l’économie à travers l’histoire, 2011)
- (Agriculture) Grain, graine que l’on sème.
- Si les graines sont destinées à servir de semence, il vaut mieux ne pas les faire sortir des balles et les rentrer immédiatement dans un grenier bien sec ; de cette manière elles conservent mieux leur faculté germinatrice. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 149)
- La moindre semence de légumineuse, souvent pas plus grosse qu’une tête d’épingle, nourrit sa Bruche, un nain, qui patiemment la gruge, l’excave en habitacle ; et lui, le dodu, l’exquis, serait épargné ! — (Jean-Henri Fabre, La Bruche des haricots, Souvenirs entomologiques, 1903, Série VIII, chapitre 4)
- Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. Le mal cessa avec l’application de ce remède. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Ces espèces adventices, dont les graines sont apportées avec les semences introduites, ont pu résister à des conditions climatiques défavorables. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 34)
- (Biologie) Sperme, substance mâle dont les animaux sont engendrés.
- À mesure que les ovules quittent le ventre de la femelle, ils sont fécondés par le mâle. La semence s’échappe par l’orifice anal. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- (Sens figuré) Acte ou action fondant une situation.
- Il démontre qu’un traité cauteleux est une semence de discorde & de haines. — (Gabriel Bonnot de Mably, Observations sur l'histoire de France, Volume 1, 1788, page 171)
- (Par extension) Organe d’un plant destiné à la propagation.
- Avant que de mettre la semence en terre, il est bon de la faire tremper dans l’eau jusqu’à ce qu’elle gonfle. — (Augustin Roux, Traite de la culture et de la plantation des arbres à ouvrer, 1750, page 53)
- (Agriculture) Élément obtenu par éclat, division ou récolte.
- En Afrique et dans le Pacifique du Sud, la cochenille Aspidiella hardii est un insecte suceur qui infeste les rhizomes encore au champ. […]. Les rhizomes infestés finissent par se dessécher. On parvient à lutter contre ce phénomène en plongeant les rhizomes de semence dans du phosalone, du monocrotophos ou du quinalphos. — (Dominique Cardon, Ressources végétales de l'Afrique tropicale : colorants et tanins, PROTA, 2005, page 81)
- (Maraîchage) Plant dans les cas d’espèces à reproduction végétative se reproduisant généralement avec des organes spécialisés tels que les pommes de terre (tubercules), l’ail (caïeux), l’échalote (gousses).
- Récoltez les pommes de terre de semence dès que possible afin de réduire l’exposition aux agents pathogènes. — (Pourriture Molle et Jambe Noire de la Pomme de Terre, International Potato Center, page 14)
- (Par extension) Grain ou graine qui n’est pas destiné aux semailles.
- On emploie aussi les semences de la nigelle de Damas en médecine ; on leur accorde à peu près les mêmes propriétés que celles de la Nigelle cultivée (Nigella sativa L.), espèce qu’on cultive aussi dans les jardins pour sa graine qu’on emploie comme condiment. — (Gustave Heuzé, Les plantes industrielles, 1860, seconde partie, page 361)
- (Par analogie de taille) (Bijouterie) Joyau de très petite taille.
- Les Orfèvres appellent semence de perles, des perles fort menues qu’on vend au poids. — (Antoine Furetière, Dictionnaire universel, chez Reinier Leers, 1708)
- (Absolument) Petits clous à tête large et à tige carrée qui sont employés par les tapissiers ou les cordonniers. Généralement en acier bleui ou en cuivre.
- Nous travaillions au bahut sous la lampe. Je battais les semelles mouillées. Mon père enfonçait les semences, cogne, cogneras-tu. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 67)
- … pour quarante sous de semences de tapissier qui pourraient peut-être servir. — (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, Denoël, 2000, collection Folio, page 50)
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providence
- (Vieilli) Sagesse qui prévoit et qui pourvoit.
- La providence du prince doit s’étendre sur tous ses sujets.
- Suprême sagesse par laquelle Dieu (ou une autre puissance supérieure) conduit toutes choses.
- Le mot providence dérive du latin providentia, qui signifie « prévoyance », un néologisme créé par Cicéron qui provient de pro, « en avant », et videre, « voir ». La providence est ce qui voit d'avance; c'est Dieu pour les chrétiens par exemple. La plupart des courants spirituels ou religieux la décrivent comme une action d'une volonté extérieure, transcendante à l'homme et conduisant à des fins positives, à une possible évolution. — (Christine Michaud et Thomas De Koninck, Le Petit Prince est toujours vivant, Gallimard/Édito, 2020, page 140)
- Le conspirationnisme désigne en effet, selon lui, toute une vision de l'histoire dans laquelle la providence divine a été remplacée par l'action d'autres forces, humaines, qui pilotent tous les événements significatifs du monde ; […]. — (Guillaume Cazeaux, Odyssée 2.0: La démocratie dans la civilisation numérique, Armand Colin, 2014)
- Voilà l'histoire du cruel tyran. Elle se renouvelle régulièrement sur cette planète et explique assez bien pourquoi certains Terriens demeurent sceptiques sur les effets de la divine Providence. — (Pierre Daninos, Despotes cruels et divine Providence, in Daninoscope, 1963)
- (Par extension) Dieu lui-même considéré dans sa providence. — Note : On l’écrit alors avec une majuscule.
- Varlin avait dit, le 29 avril 70, salle de la Marseillaise : « Déjà l’Internationale a vaincu les préjugés de peuple à peuple. Nous savons à quoi nous en tenir sur la Providence qui a toujours penché du côté des millions. Le bon Dieu a fait son temps, en voilà assez ; […] ». — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, page 21)
- Les décrets de la providence sont ses pensées, lesquelles constituent sa nature même, et ne sont imperscrutables que pour l'esprit fini, pour l'esprit qui ne s'est pas élevé à la pensée. — (« Deuxième introduction du traducteur », dans Philosophie de l'Esprit, tome 2, par Georg Wilhelm Friedrich Hegel, traduit pour la première fois et accompagnée de deux introductions et d'un commentaire perpétuel par Auguste Véra, Paris : chez Germer Baillière, 1869, p. CXIII)
- Ainsi, cet argent que la Providence avait si longtemps tardé à mettre entre mes mains, il fallait à tout prix m'en débarrasser au plus vite sous peine de le voir fondre comme un bloc de glace. — (Pierre Daninos, Fortune, in Daninoscope, 1963)
- (Sens figuré) Chance, bonheur.
- Du reste sa venue avait été un bienfait, et sa présence était une providence. Avant l’arrivée du Père Madeleine, tout languissait dans le pays; maintenant tout y vivait de la vie saine du travail. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 5, 2 ; 1862)
- Celui ou celle qui contribue beaucoup à la fortune ou au bonheur d'autrui ou qui songe pour lui à tout ce qui peut lui être utile ou agréable.
- Écossais jusqu'à la moelle, grand amateur du pibroch dont il joue avec conviction, serviable, jovial, toujours très actif, il est la providence des rares touristes étrangers qui visitent la résidence chérifienne. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 75)
- (Rhône-Alpes) (Vieilli) Établissement congrégationniste destiné à l’hébergement, l’éducation religieuse et la formation à un métier des enfants de familles pauvres, dans le Rhône et la Loire à partir du XVIIIe siècle.
- Les providences sont apparues au xviiie siècle dans le cadre de la lutte contre la mendicité, le vagabondage et la prostitution. La première providence de Lyon apparut en 1711 quand des dames pieuses de la Compagnie de Sainte-Françoise louèrent à Fourvière une « Maison / Hôpital de la Providence » où furent accueillies des filles de huit à vingt ans dans le besoin et risquant de tomber dans la prostitution. — (Gabriel Mas, Internat et travail chrétien au milieu du XIXe siècle in Religion et enfermements, collectif, Presses universitaires de Rennes, 2005, page 93)
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afférence
- (Anatomie) Ce qui est afférent.
- Il existe une organisation très précise des connexions en fonction de la position des afférences par rapport au neurone. — (Pierre Césaro, dir. Bernard Lechevalier, Francis Eustache, Fausto Viader, Traité de neuropsychologie clinique)
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stance
- Nombre déterminé de vers offrant un sens complet, et assujetti, pour la mesure des vers et l’ordre des rimes, à une règle qui s’observe dans toute la pièce.
- Quatre jeunes filles, […], conduisaient le chœur, élevant au ciel pour l’âme du défunt, une hymne dont nous n’avons pu retrouver que deux ou trois stances. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- C’est, dit-elle, de simples stances sur lesquelles j’ai osé plaquer des réminiscences d’airs allemands. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Au lieu d’admirer les fleurs, Samuel Cramer, à qui la phrase et la période étaient venues, commença à mettre en prose et à déclamer quelques mauvaises stances composées dans sa première manière. — (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; Gallimard, 2012, collection Folio, page 25.)
- Stances irrégulières, vers dont les stances diffèrent entre elles par le nombre ou la mesure des vers ou par l’entrelacement des rimes.
- (Golf) Position des pieds au sol lors de la frappe.
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rémittence
- (Médecine) Caractère des affections qui sont rémittentes, c’est-à-dire qui éprouvent des rémissions, de la diminution, du répit.
- Ces rémittences méritent une attention toute spéciale autant par elles-mêmes que par leurs conséquences médico-légales. — (L. V. Marce, Traité pratique des maladies mentales, 1862)
- À cette fin d’automne, repassent et se marient en une rémittence les souvenirs. C’est le glauque du Rhin se grisant sous les sureaux et les saules ; c’est les botticelliennes aux grâces variantes, enrobantes, emmitonnantes, qu’on sent bouger, refuir. Et les eaux tavelées et lavées du Rhin et les femmes de Botticelli glissent, en leur analogie, entre des ramages et des brises. — (Francis Poictevin, Ombres, Alphonse Lemerre, Éditeur, Paris, 1894)
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impénitence
- (Théologie) État de celui qui est impénitent.
- Vivre, mourir dans l’impénitence.
- Impénitence finale, l’impénitence dans laquelle on meurt.
- Familièrement et par manière de plaisanterie,
- Mourir dans l’impénitence finale, persister dans une opinion, dans une habitude auxquelles on est fort attaché et qui d’ailleurs ne sont point blâmables.
- Ils y trouvent leur gloire, fût-ce dans l’impénitence ou dans le mal. — (Colette Becker, Jean-Louis Cabanès, Le Roman au XIXe siècle, 2001)
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astringence
- (Médecine) Qualité de ce qui est astringent.
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attirance
- Charme particulier de certaines choses ou de certains êtres qui attire à eux les gens ou les bêtes.
- L’attirance de la mer.
- L’attirance d’un maître.
- Chaque fois que nos regards se croisaient, je ressentais une attirance physique. — (Nathalie Daussy, Mon univers, 2008)
- bocquence
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existence
- Fait d’être, état de ce qui existe ; par exemple le fait d’être d’une manière absolue, ou pour la perception, ou encore pour la conscience.
- Je crois confusément à beaucoup de choses ; par dessus tout, à l’existence de Dieu, sinon aux dogmes de la religion ; […]. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Il semble donc qu'on est en droit de conclure à l’existence d'un large mouvement humain se dirigeant, vers l'époque quaternaire, de l'Est du vieux monde à l'Ouest du nouveau. — (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., p.15)
- La plus récente causerie de Wambery portait sur l’existence d'un tyran walachien, le Voïvode Drakula (ou Vlad Drakul), réputé buveur de sang humain. Le tout-Londres ne parle bientôt plus que de vampires. — (François Rivière, Dracula, cent ans et toutes ses dents, dans Libération (journal), 31 décembre 1987)
- (En particulier) Vie.
- Les Lettres à l'Étrangère, […], ces lettres contiennent des aveux, voilés, il est vrai, des histoires obscures, sans doute, mais reconnaissables pour qui connaît un peu l’existence secrète de Balzac. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Lentement, irrésistiblement, avec ampleur, Bert se rendit compte de l’immense tragédie qui ébranlait l’humanité, et au milieu de laquelle s’écoulait sa petite existence ; […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- […] Henri Fagerolle, jeté brusquement dans une sorte de tourbillon irrésistible, avait entièrement perdu pied. Il se laissait glisser, ballotter, secouer dans les remous d'une existence qui ne lui accordait aucun répit. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 88)
- La jeune femme était inquiète de ce bouleversement qu'elle sentait envahir son existence. Elle était heureuse cependant, car elle avait une raison de vivre et d'espérer. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", Édition Corrêa, 1940)
- Voilà une existence qui n'a rien à voir avec celle que j'ai connue dans un bourg morvandiau, au milieu des toucheurs de bœufs et des mineurs. — (Lucien Taupenot, Un médecin d'hier se souvient: Hippocrate en Bourgogne, 2009, page 5)
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décadence
- Dégradation, abaissement général des valeurs, des comportements que reconnait une société, un peuple ou un pouvoir politique comme étant la norme à devoir respecter.
- … ouvrez vos cellules de marbre et laissez partager votre repos à un frère fatigué, qui aimerait mieux avoir à combattre cent mille païens que d’être témoin de la décadence de notre ordre sacré ! — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Cependant, le caractère vraiment ornemental et architectural des armoiries, qui ne tolérait pas une représentation des objets sous leur forme parfaitement naturelle, se conserva […] jusqu’au milieu du 16e [siècle]. Depuis, les bonnes traditions allèrent s’affaiblissant, jusqu’au 19e qui a été témoin de la décadence complète de cet art vénérable, dont il semble qu’on eût oublié même les principes les plus élémentaires. — (Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : précédé d’un Dictionnaire des termes du blason, tome 1 (A–K), G. B. van Goor Zonen, Gouda, 1884)
- Sommes-nous donc dans une époque d’irrémédiable décadence ? Plus nous approchons de la fin de ce siècle, plus notre décomposition s’aggrave et s’accélère, et plus nos cœurs, nos cerveaux, nos virilités vont se vidant de ce qui est l’âme, les nerfs et le sang même d’un peuple. — (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
- Bismark jugea tout autrement. La République devait causer, à son avis, la décadence définitive des Gaules alors que le quasi-absolutisme germanique maintiendrait la prééminence allemande. Les événements de 1914 ont tranché le différend. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, p. 27)
- Le pays des terribles Cadets de Gascogne, le pays de madrés, des malins, des finauds, des habiles, […] ce pays là ne serait plus qu’un pays de hongres, voué à la décadence et à la destruction ? — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Dégradation, disparition, offense.
- L’humanité avait-elle les moyens de prévenir ce désastre de la guerre dans les airs ? Question oiseuse, aussi oiseuse que de demander si elle aurait pu empêcher la décadence qui transforma l’Assyrie et Babylone en des déserts arides. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 409 de l’édition de 1921)
- On s’accorde à signaler la décadence progressive de l’élevage du mouton en Russie. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- (En particulier) (Histoire) Derniers siècles de l’empire romain.
- Les Romains de la décadence.
- Les poètes latins de la décadence.
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rénitence
- (Médecine) Caractère de ce qui est rénitent.
- La rénitence d’une tumeur.
- Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- (Philosophie) Signifie la force des corps solides par laquelle ils résistent à l'impulsion des autres corps, ou réagissent avec une force égale à celle qui agit sur eux.
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dépendance
- (Jurisprudence) Tout accessoire d’une chose principale, de tout ce qui tient ou se rattache à une chose sans la constituer essentiellement.
- La seule dépendance de Chevrainvilliers est le hameau de Verteau, qui se trouve à un quart de lieue au nord-ouest. Il y avait aussi un château dans ce hameau. — (E.-H. Félix Pascal, Histoire topographique, politique, physique et statistique du, Corbeil : Crété & Melun : Thomas, 1836, vol.2, page 507)
- Toute chose établie à perpétuelle demeure dans une maison en est une dépendance.
- Accessoires d’un domaine.
- Ce château a de fort belles dépendances.
- Ce parc est une dépendance du château que vous voyez là-bas.
- (Droit féodal) Terre qui dépendaient d’une autre.
- Cette terre était de la dépendance de tel seigneur, était de sa dépendance.
- Rapports qui lient certaines choses, certains êtres, et qui les rendent nécessaires les uns aux autres.
- Dans certains cas, on observe en outre de la céphalalgie, de la dyspnée, du coma, symptômes qui sont presque toujours sous la dépendance de l'urémie occasionnée par la néphrite. — (Charles-Albert Vibert, Précis de toxicologie clinique et médico-légale, Paris, Baillière, 1907, page 224)
- Il y a entre ce phénomène et cet autre une dépendance mutuelle, une telle dépendance que…
- (Grammaire) Ce qui traite des rapports d’un mot ou d’un groupe de mots avec tel ou tel mot dont il dépend.
- Syntaxe de dépendance.
- Sujétion ; subordination.
- Le fragile édifice du crédit, – qui avait des proportions que nul n’avait prévues, et qui avait tenu dans une dépendance réciproque des centaines de millions d’hommes, sans que personne s’en rendît clairement compte, – s’effondra dans la panique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921).
- Pour nombre de PVD l’exportation de main-d’œuvre et de cerveaux est devenue une véritable ressource, la conséquence étant une véritable dépendance vis-à-vis de ce « commerce » : l’Égypte, qui fournit les Pays du Golfe en actifs a été directement concernée par les crises qui ont affecté cette région depuis les années 1980. — (Christian Pradeau & Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/vol. 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
- (En particulier) Sujétion à un stupéfiant.
- Entre l’addictologie et Laurent Karila, c’est une histoire d’affect qui dure. Après un internat de psychiatrie, il s’entiche rapidement de la science des dépendances. — (Julia Tissier, L’inventeur du sexo-bobo, Libération, 23 juillet 2010)
- La dépendance à l’alcool.
- État d’une personne qui ne peut pas (ou très difficilement) effectuer seule les actes essentiels de la vie courante, et qui nécessite pour cela une assistance quotidienne.
- La dépendance des personnes âgées.
- (Construction) Construction annexe qui dépend d'un bâtiment principal.
- (Informatique, Programmation) Bibliothèque ou programme tiers utilisé par le programme courant.
- Aptitude n'affiche par défaut que les chaînes de dépendances « most installed, strongest, tightest, shortest ». Dans ce cas, il cherche une chaîne qui ne contient que les paquets qui sont installés ou qui seront installés. Il recherche les dépendances les plus fortes possibles dans ce cadre, et recherche les chaînes qui évitent les dépendances ORed et Provides, et il recherche la chaîne de dépendance la plus courte qui respecte ces contraintes. — (Manuel du logiciel aptitude, consulté le 2 octobre 2018 → lire en ligne)
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appartenance
- Fait d’appartenir.
- L'important, pour le moment, est de constater que l’identification des musulmans est passée, pour assurer leur sécurité totale, de la désignation vague d’appartenance à un groupe (ahl) à celle, beaucoup plus précise, d'une kabila, symbolisée par un nom qui l’individualise durablement. — (Jean-Pierre Chrétien & Gérard Prunier, Les Ethnies ont une histoire, Karthala, 1989, page 113)
- Le groupe dʼappartenance peut être défini comme celui auquel lʼindividu est reconnu appartenir. — (Nathalie Guichard, Régine Vanheems, Comportement du consommateur et de lʼacheteur, 2004)
- « C’est vrai, je n’éprouve qu’un faible sentiment de solidarité à l’égard de l’espèce humaine… » dit Houellebecq comme s’il avait deviné ses pensées. « Je dirais que mon sentiment d’appartenance diminue un peu tous les jours. » — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 171)
- On n'est pas un juif, un musulman ou un catholique, on appartient seulement, par un hasard heureux ou non, à un groupe qui partage certaines croyances, certaines habitudes culturelles, certains rituels. Cette appartenance religieuse ne doit en aucune façon pervertir la liberté intellectuelle de chacun de nous.— (Alain Bentolila, Quand l'appartenance dicte sa loi à l'identité, dans La Croix, 13 octobre 2014, page 24)
- En général, les leffs concernent des familles et non des territoires et l’appartenance à un leff résiste à la pérégrination. — (Marie-France Dartois, Agadir et le sud marocain: à la recherche du temps passé, des origines au tremblement de terre du 29 février 1960, Courcelles, 2008, page 337)
- Dépendance d’une propriété foncière, d’un domaine.
- Vendre une maison avec toutes ses appartenances et dépendances.
- Cette métairie est une des appartenances de ma terre.
- Ce village était une appartenance de telle châtellenie.
- (Par analogie) (Équitation) Méronymes de la selle.
- Les appartenances de la selle.
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reconnaissance
- Action par laquelle on retrouve dans sa mémoire l’idée, l’image d’une chose ou d’une personne quand on vient à la revoir.
- Une lettre fut cause de leur mutuelle reconnaissance. - Il reconnut les meubles qu’on lui avait volés ; et, après que la reconnaissance qu’il en fit eut été vérifiée devant le juge, ils lui furent délivrés.
- Action d’examiner en détail et avec soin certains objets pour en constater l’espèce, le nombre, etc.
- Dans les premières grammaires du français, se pose le problème de la reconnaissance de l’article comme catégorie, ou plutôt celui de la forme que doit prendre son traitement. — (Jean-Marie Fournier, À propos des grammaires françaises des XVIIe et XVIIIe siècles : le traitement des exemples et des parties du discours , dans Histoire Épistémologie Langage, 1998, volume 20, n° 20-2, page 135)
- Faire la reconnaissance des lieux, des meubles, des papiers. - La reconnaissance sera longue.
- Acte par lequel on reconnaît qu’on a reçu quelque chose, soit par emprunt, soit en dépôt, ou pour reconnaître qu’on est obligé à quelque chose.
- Pourtant, tous les actes unilatéraux ne sont pas réceptices alors même qu'ils produisent des effets sur des tiers. Ainsi, la reconnaissance d’enfant naturel, le testament et l'acceptation de succession sont de nature à produire des conséquences sur des tiers. Pourtant ils ne s'adressent à personne. — (Jamal Rbii, « L’acte unilatéral réceptice », dans Métamorphoses de l’acte juridique, sous la direction de Marc Nicod, Presses de l'Université de Toulouse 1 Capitole, 2011, page 98)
- Il me donna ses pierreries en garde, je lui en donnai ma reconnaissance. Il m’a passé une reconnaissance de la rente, de la pension qu’il me doit.
- Aveu ou confession d’une faute.
- Cette prompte reconnaissance de sa faute lui en a mérité le pardon.
- (Diplomatie) Action de reconnaître, d’admettre comme légal un gouvernement étranger.
- La reconnaissance de ce gouvernement par l’Angleterre ne se fit point attendre.
- Gratitude ; souvenir des bienfaits reçus.
- Eh ! Mon cher grand génie, vous êtes un homme supérieur, vous savez bien que la reconnaissance est un mot d’imbécile, on le met dans le dictionnaire, mais il n’est pas dans le cœur humain. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
- Sa santé laissant de plus en plus à désirer il avait refusé le renouvellement de son mandat de T∴ P∴ S∴ G∴ C∴, mais le Sup∴ Cons∴, désireux de lui témoigner sa reconnaissance et de conserver sa précieuse collaboration, lui décerna à l’unanimité le titre de T∴ P∴ S∴ G∴ C∴ d'Honneur. — (Ordre maç∴ mixte international "Le Droit humain", Hommage à nos aînés, Comité d’édition de l’ordre, 1954, page 60)
- (Spécialement) Considération.
- Chez Aviapartner, les syndicats demandent « une juste reconnaissance de leur travail » soit « au moins 200 euros brut ». — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 16 juillet 2022, page 6)
- Un troisième ami de la maison, le principal du collège d’Arbois, M. Romanet, exerça une influence décisive sur la carrière de Louis Pasteur. Ce maître, qui se proposait chaque jour d’élever davantage l’esprit et le cœur de ses collégiens, inspirait à Pasteur quelque chose de plus que le respect et la reconnaissance; c’était de l’admiration. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 14)
- Raschi, en se cantonnant dans son rôle de commentateur, s'est attiré, lui, la reconnaissance de tous. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Militaire) Action d’examiner la position, la nature d’un terrain et les dispositions de l’ennemi.
- […], et, pour se procurer des renseignements précis en faisant quelques prisonniers, il résolut de lancer une vigoureuse reconnaissance de l'autre coté de Buzancy. Mais cette reconnaissance ne tarda pas à prendre les proportions d'un véritable combat, […]. — (Vicomte Ulric-Guelfe de Civry, Un engagement de cavalerie, le combat de Buzancy, 27 Août 1870, Londres : Arliss Andrews, 1878)
- Le 22 Août, la marche vers le Nord devait être continuée. Mais un épais brouillard couvrait le sol empêchant les reconnaissances. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), p. 5)
- En résumé, la reconnaissance a pour but de communiquer de l’information au commandant pour qu’il prenne des décisions éclairées. — (Vladimir Kessia, « La reconnaissance blindée : son rôle au sein de l’Armée canadienne », dans Revue militaire canadienne, printemps 2022 [texte intégral])
- (Marine) Action d’apercevoir, de découvrir, d’explorer des côtes, des rades, etc., en naviguant.
- Il fit la reconnaissance d’une baie qui avait échappé à tous les autres navigateurs.
- (Droit féodal) Droit payable en nature.
- Dès 1505, nous voyons le receveur de Saint-Dié adjuger, pour douze années, à un habitant de Plainfaing, la part du prince sur le Rosberg, moyennant un canon de 32 francs et une reconnaissance de 2 fromages. — (Pierre Boyé, Les Hautes-Chaumes des Vosges, Rencontres transvosgiennes, 2019, ISBN 978-2-9568226-0-8)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.