Dictionnaire des rimes
Les rimes en : messire
Que signifie "messire" ?
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- (Histoire) Titre d’honneur qui se donnait anciennement, dans les actes, à des personnes de distinction.
- Messire Goupil, vaguement étourdi par quelque plomb qui lui avait meurtri la caboche, se réveillait en effet fort opportunément […] — (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Messire, messire, messire, un sarrasin dans une charriote du diable ! C'est tout ferré, y'a point d'boeuf pour tirer ! — (Christian Clavier (Jacquouille la Fripouille), dans Les Visiteurs, 1993)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "messire".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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redémolir
- Démolir de nouveau.
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navire
- (Navigation) Bateau qui sert à naviguer sur mer.
- Dès le second jour de notre traversée, nous arrivâmes en vue des Orcades. […]. Dans ces parages se sont perdus des milliers de navires, au nombre desquels on compte les vaisseaux de l’Invincible Armada. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 28)
- Le temps était calme et le navire dériva vers l’Équateur, sans que l’équipage se souciât de son sort. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
- Lui-même, à son dernier congé, en plaisantait devant moi, d’être un gradé de la marine qui, comme le petit navire de la chanson, n’avait ja-ja-jamais navigué. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.151)
- Au-dessus de ma couchette est une boussole à carte renversée et, lorsque mon navire se gouverne lui-même et que je me repose, je n’ai qu’à ouvrir les yeux pour savoir la route qu’il suit. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, 1929)
- […] le navire imperturbable cingle vers l’immensité polaire, se glisse parmi les icebergs fantastiques qui dérivent en tournoyant cauteleusement, évités de justesse, en vain menaçants. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Héraldique) Meuble représentant un bâtiment de fort tonnage dans les armoiries. Sa représentation est si variée que le blasonnement doit être exhaustif pour éviter les erreurs. Il faut préciser le nombre de mâts ou le type de navire auquel on fait référence. Si les voiles sont d’une couleur autre que le navire, on le dit habillé. S’il est représenté avec son agrès, il est dit équipé. Si des pavillons sont visibles en haut des mâts, on le dit flammé. S’il est posé sur une onde (mer, rivière…), on le dit flottant ou voguant. À rapprocher de bateau, drakkar, flobard, gabarot, galère, nef et vaisseau.
- D’azur au navire contourné de trois mâts de sable, habillé d’hermine, flammé de gueules et voguant sur une mer d’argent, qui est de la commune d’Hennebont du Morbihan → voir illustration « armoiries avec un navire »
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dahir
- (Maroc) Décret émis par le sultan ou le roi du Maroc.
- Le vétérinaire surveille aussi minutieusement l’application du dahir du 4 août 1914 interdisant l’abatage pour le boucher des femelles de l’espèce bovine avant l’âge de huit ans et de celles des espèces ovine et caprine avant cinq ans. — (Maurice de Périgny, Au Maroc : Fès, la capitale du Nord, Paris : chez Pierre Roger & Cie, 1917, page 26)
- Il y a cinquante ans, les rares propriétaires fonciers étaient des chorfa, des zaouïas, des dignitaires du makhzen qui avaient obtenu leurs terres par dahir chérifien. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 115)
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enhardir
- Rendre hardi.
- Mais, dès qu’il vit Béatrix orpheline et sans appui, il s’enhardit au point de lui déclarer qu’il l’aimait. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Les mots qu'elle venait de me dire et son air de volonté m’enhardissaient à la prendre. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre I)
- Le neveu du cheikh Gaafar, qui, tout jeune homme avait lorgné avec une admiration jalouse l’épouse de son oncle, s’enhardit jusqu’à demander sa main. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- La demi-faveur dont les nationalistes se sentirent entourés les enhardit. Voulant par tous les moyens prévenir la révision du procès Dreyfus, ils entamèrent une violente campagne contre les magistrats de la Cour de cassation chargés d’examiner le pourvoi. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Poutine a été enhardi par l’indifférence sympathique de Trump dans sa volonté de reprendre pour la Russie le terrain perdu. — (Normand Lester, Poutine, Trump et le parti républicain, Le Journal de Québec, 23 mars 2022)
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prévenir
- (Vieilli) Devancer, venir avant.
- Cette nouvelle a prévenu le courrier.
- Elle l’interrogeait sur le hasard qui les rassemblait, et prévenait soudain ses réponses par d’autres questions. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XVI. Le basilic, 1748)
- Vous arrivez bien tard au rendez-vous, je vous ai prévenu de plus d’une heure.
- Être le premier à faire ce qu’un autre voulait faire.
- Il voulait venir me voir, mais j’ai été bien aise de le prévenir.
- Il vous perdra, si vous ne le prévenez.
- J’avais l’intention de vous rendre ce service : votre ami m’a prévenu.
- Prévenir quelqu’un par toutes sortes de bons offices : Lui rendre de soi-même toutes sortes de bons offices, avant d’en avoir reçu de lui.
- (Droit) Se saisir le premier d’une affaire.
- En certains cas, les baillis et sénéchaux prévenaient les juges subalternes.
- Le pape prévient l’ordinaire : Quand il confère avant l’ordinaire, sa collation prévaut.
- Anticiper.
- Chez certains enfants heureusement doués, la sagesse prévient l’âge.
- Aller au-devant de, pourvoir à.
- Prévenir les besoins, les désirs de quelqu’un.
- Prévenir les ordres, les intentions de ses supérieurs.
- Elle donna à la salle et aux mets son coup d’œil de maîtresse de maison ; puis, certaine d’avoir prévenu toutes les exigences des voyageurs, elle rentra dans la cuisine. — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
- Aller au-devant de quelque chose de fâcheux pour le détourner, empêcher par ses précautions qu’il n’arrive.
- Freind, en parlant de Petrus Salimis, rapporte plusieurs exemples où, par l’intermittence du pouls, ce médecin prédisait certaines syncopes, dont il prévenait les paroxysmes par la saignée et par d'autres remèdes […]. — (Dictionaire des sciences médicales, tome 44, Paris : chez Charles-Louis-Fleury Panckoucke, 1820, page 417)
- Prévenir une maladie, un malheur, un accident, un danger.
- Il vaut mieux prévenir les crimes que d’avoir à les punir ou, absolument,
- Il vaut mieux prévenir que punir.
- Prévenir les objections, les difficultés : Aller au-devant des objections, des difficultés, et y répondre, les résoudre par avance.
- Faire naître par avance dans l’esprit des sentiments favorables ou défavorables.
- Il a prévenu ses juges, l’esprit de ses juges.
- Ils se sont laissé prévenir.
- Je suis bien aise que quelqu’un le prévienne en ma faveur avant que je lui parle.
- De jolis cheveux, d’un blond foncé, prévenaient en faveur d’une figure assez irrégulière, mais dont les traits trop grands respiraient la franchise et la vivacité. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- — Votre cœur, il me semble, n’a rien à voir dans ce que vous me dites aujourd’hui, puisque vous ne me connaissez pas. Cela ne pourrait être que si on l’avait prévenu contre moi, et alors je vous demanderais de ne pas céder à cette prévention sans m’avoir entendu. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Sa physionomie mâle et franche nous prévint tout de suite en sa faveur. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Instruire, avertir quelqu’un d’une chose par avance.
- Oui, pardon, madame, j’ai oublié de vous prévenir, il a une gastro, mais ça va mieux, il sera là demain. — (Tatiana de Rosnay, Moka, 2006, partie I)
- C’est un type. Mais que j’te prévienne, pas fortiche du tout, ni mariole. Un gars quoi ! Un bon gars. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Et il se rappela douloureusement avoir entendu Mme Kroner prévenir que le petit-déjeuner serait servi tôt ce matin-là à cause du service religieux. — (Alex La Guma, L'oiseau meurtrier, traduit de l'anglais sud-africain par Jean-Pierre Richard, Éditions Karthala, 1986, page 146)
- Tenter d'éviter ; faire obstacle à, prémunir.
- Dans nos sociétés modernes, ne faudrait-il pas plus de rabat-joies pour prévenir l'agressivité invisible nichée dans la bonne humeur des “winners” ? — (Philippe Détrie, La convivialité: Aller vers une entreprise où il fait bon travailler, Éditions Eyrolles, 2011, page 47)
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pressentir
- Prévoir confusément quelque chose par un sentiment non raisonné.
- Giselle ! cria le comte d’une voix angoissée, messieurs, excusez-moi, j’ai peur, je pressens quelque malheur. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Quand Olivier Émery était au fond du trou comme aujourd'hui, il n'avait plus aucun espoir et pressentait que tout était joué. Téléphoner à FIP ne servirait plus à rien, aucun réconfort ne lui parviendrait, […]. — (Jean-Marc Souvira, Le Vent t'emportera, Éditions Fleuve Noir, 2011, chapitre 24)
- Les autorités provinciales, à qui rapport fut fait de l’événement, ordonnèrent de laisser les choses comme elles étaient et pressentirent que cet enterrement par les tigres présageait un avenir brillant à la famille. — (Le Courrier du Vietnam, Histoires courtes, site lecourrier.vn, 14 novembre 2020)
- (Par extension) Entrevoir, deviner.
- Bien que, par intervalles, de brèves et pâles soleillées courussent sur les chemins défoncés, sur les prairies semées de flaques miroitantes, on pressentait que l’accalmie serait de peu de durée, et que l’averse recommencerait avant la fin du jour. — (André Theuriet, La Chanoinesse, partie 3, chapitre II, 1893)
- Le baromètre est en baisse, mais le ciel s’éclaircit vers le Sud où je pressens le beau temps. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il pressentait que l’eau triompherait des semelles sans résistance, et, sournoisement, s’infiltrerait jusqu’aux chevilles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 9)
- Mais Loïse, sa fille, insiste pour demeurer : elle aime la forêt, paraît-il, […], le père cède. Non qu’il ne pressente pas qu’autre chose travaille cette jeunesse. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Sonder, tâcher de découvrir les dispositions, les sentiments de quelqu’un sur quelque chose.
- Pressentir quelqu’un sur une affaire.
- Avant de lui proposer cet échange, il serait bon de le pressentir.
- Le seul moyen de ne pas s’exposer à un échec est de pressentir les intéressés.
- Il faut le pressentir sur ce mariage.
- Se renseigner sur les intentions de quelqu'un auquel on envisage de confier des responsabilités.
- Le poste qu'on m'avait proposé n'était plus vacant. Mais les affaires montées par la société qui m'avait pressenti étaient en train de prendre une extension énorme. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 97)
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méconduire
- (Belgique) Se conduire mal.
- Dès que l'élève tombe enceinte et que les parents sont au courant, toute la famille la rejette l'accusant de se méconduire et de déshonorer la famille. — (Antoine Hasabumutima, « La femme burundaise face aux conflits » in Ndongozi Burundi n°311, 2003)
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reconstruire
- Construire à nouveau (par exemple une maison démolie, un raisonnement oublié, etc.).
- En un mot elle reconstruisait par la pensée la série d’événements auxquels le chasseur s’était subitement mêlé […] — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- En fait, Sédille venait souvent en Villeneuvien séjourner dans sa belle-famille, pour laquelle il reconstruisit la villa de Boisrond (1878-1879) à Bussy-le-Repos. C'est ainsi qu'il se fit connaître dans la région. — (Monuments historiques, Caisse nationale des monuments historiques, 1994, n° 191-194, page 74)
- Vous devez vous marrer, vous autres Américains. Après, y aura plus qu’à nous ramasser à la petite cuillère, à nous aider à reconstruire ce qu'on aura dégommé et à nous vendre ce qu'on ne sera plus foutu de produire ! — (Lionel Chouchon, L'homme qui ne supportait pas les infos, Le Pré aux Clercs, 1996, chap. 5)
- (Linguistique) Proposer une forme théorique pour un mot ancien qui serait à l’origine d’un ou plusieurs mots dans une langue en particulier.
- En comparant les mots des langues indoeuropéennes un linguiste a pu reconstruire la forme *dwóh₁ pour deux
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périr
- Prendre fin ; cesser d’être.
- M. Duménil, faible alors, condamné à périr bientôt d'un mal incurable, se trouvait rarement en état de diriger les essais du Marquis : […]. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Par la barbe d’Aaron ! qu’arrivera-t-il si ce jeune homme meurt ? S’il périt entre nos mains, ne serons-nous pas accusés de sa mort […] — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- D’ici je puis encore apercevoir l’empereur. S’il périssait pendant la campagne, je ne l’aurais jamais vu. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Avoir une fin malheureuse ou violente.
- Le sieur Tassin de Montcourt ayant péri révolutionnairement, ses biens, et notamment les deux septièmes qui lui appartenaient dans la terre de Saint-Escobille, furent confisqués au profit de la nation. — (Hospices de Dourdan contre Tassin de Villiers, Cours de Cassation, 6 mai 1818, dans le Journal du Palais : Jurisprudence française, volume 14 (1817-1818), Paris : chez F.-F. Patris, 1839, page 791)
- Nous parlons sans ménagement de cette paix qui fut jusque-là la seule dangereuse, des deux ou trois camarades communs qu’elle a fait périr. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Les fusils partaient, des étrangers étaient tués. L’ordre revenu, on punit quelque fellahs en guise d’exemple. Son père, dont le caractère était vif, périt dans la répression. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu’ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur par la furieuse certitude, la peur atroce et annihilante, la frayeur immonde de périr en Fagne […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Être détruit, en parlant des choses.
- Les sources auxquelles j'ai puisé pour mon travail sont malheureusement loin d'être abondantes. On sait que les commentaires de Sylla ont péri, ainsi que les livres de Tite-Live qui racontaient la guerre sociale. — (Prosper Mérimée, Essai sur la guerre sociale, Paris : chez Firmin Didot frères, 1841, page 3)
- Les vaisseaux périrent corps et biens. - Périr au port, dans le port. - Les plus grands empires ont péri. - Périssent avec eux leurs détestables enseignements !
- (Sens figuré) Être ruiné ou anéanti.
- Mais, les protestants, fussent-ils tous riches comme Crésus, il n'en demeurera pas moins vrai, que le protestantisme périra comme ont péri toutes les autres sectes. — (Jean Perrone, Le protestantisme et l'église catholique: Controverses à l'usage du peuple, traduit de l'italien par Auguste Onclair, Bruxelles & Louvain : chez C.-J. Fonteyn, 1856, page 31)
- Supposez maintenant un demi-criminel, comme Lucien qui, sauvé d’un premier naufrage de sa vertu, pourrait s’amender et devenir utile à son pays, il périra dans les traquenards de l’instruction. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- (Droit) Tomber en forclusion, en prescription, périmer.
- Il a laissé périr son appel.
- (Pronominal) Se tuer.
- Faudrait avoir vraiment mauvais cœur pour laisser un pauvre homme se périr… — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Les Amours d’un prince, 1912, chapitre XXVI)
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alunir
- Atterrir sur la Lune, se poser sur la surface de la Lune.
- La prochaine fois, vous devrez alunir au centre d’un grand cratère, ou peut-être à proximité du fameux « mur » lunaire, une falaise qui mesure 60 milles de long sur 800 pieds de large. — (Jeune Afrique, Numéros 312 à 329, Éditions Jeune Afrique, 1967, page 3)
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enfuir
- (Transitif) Échapper rapidement quelque part.
- Cela n'eut d'autre effet que d'effrayer la troupe, et de la faire enfuir cinq milles plus loin dans la prairie. — (Voyage au Nouveau-Mexique, à la suite d'une expédition ordonnée par le gouvernement des États-Unis, pour reconnoître les sources des rivières Arkansas, Kansès, La Plate, et Pierre-Jaune, dans l'intérieur de la Louisiane occidentale, Zebulon-Montgomery Pike, Breton de La Martinière, Société de Géographie de Lyon, D'Hautel, 1812)
- (Pronominal) Fuir, s’échapper de quelque part.
- […]; mais, quand il vit s’enfuir devant lui, en boitant, l’homme courbé et enveloppé de bandages sanglants, sa pitié l’emporta. […]. Il ne revit pas l’éclopé et il n’en aperçut même aucune trace. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 369 de l’édition de 1921)
- Confusion : le kaiser s'est enfui en Hollande, mais le militarisme demeure et les chefs sociaux-démocrates du nouveau régime, républicain, font alliance avec les généraux monarchistes et les corps francs à croix gammée contre les spartakistes. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 12)
- (Pronominal) (Sens figuré) S’écouler d’un pot, d’un vase, en parlant d’une liqueur.
- Prenez garde, votre vin s’enfuit.
- (Pronominal) (Sens figuré) Passer, disparaître, se dissiper.
- […], Rinaldi expliquait si gaiement comme quoi, son père le destinant à la moinaille, on l'avait enfermé en un couvent d'où il s'était enfui, un beau jour, avec la caisse de l’économe, la nièce de l’abbé et une douzaine de mots latins dans la cervelle pour tout bagage, […]. — (Adrien Paul, Les Malvivants, ou le Brigandage moderne en Italie, Paris : Librairie centrale, 1866, p. 131)
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ébahir
- Étonner fortement, surprendre.
- Je restai ébahi.
- Il n’y a point là de quoi s’ébahir.
- Puis elle souleva par ses moignons un gilet de couleur cuivrée, charmant et fort coûteux, l’étirant lentement entre ses mains silencieuses tel le chasseur d’oiseaux ébahi qui retient son souffle en contemplant l’oiseau prodigieux qu’il déploie en le tenant par le bout de ses ailes flamboyantes. — (Nabokov, traduction de Maurice Couturier, Lolita, in Œuvres romanesques complètes, t. II, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2010, p. 932)
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débleuir
- Enlever la coloration bleue.
- Au-delà, l’océan se lève dans un bleu si bleu qu’il débleuit tous les autres bleus dans cet univers de bleus. — (Don Winslow, Cool, 2012, page 41)
- (Pronominal) ou (Intransitif) Perdre sa coloration bleue.
- En levant les yeux, par exemple, je vis le ciel se débleuir, s’assombrir ; et puis, soudainement, au-dessus de moi, j’aperçus à ma droite — c’est-à-dire un peu au sud du point vers lequel je montais — une noirceur qui grossissait à vue d’œil. — (Maurice Renard, Le péril bleu, 1974, page 198)
- Traiter une pièce de métal pour lui enlever le bleu.
- L’acier qui a été bleui à la chaleur se débleuit immédiatement par son passage à l’acide chlorhydrique très-dilué, au dixième, par exemple. — (Alfred Roseleur, Manipulations hydroplastiques, 1873)
- (Marine) Faire perdre son innocence, sa naïveté à quelqu’un (un bleu).
- (Marine) Désapprêter (un vêtement).
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amollir
- Rendre mou et maniable.
- L'hiver était rude. Sur les routes que le court dégel de midi amollissait vaguement, la boue se ridait, se hérissait en lilliputiennes murailles et les sillons durcis qui bordaient les ornières ne s'affaissaient point. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- La constipation se guérit en insinuant du beurre dans l’anus de l’animal pour amollir la fiente ; la tirer ensuite avec le doigt, ce qui se nomme défienter : suppositoires de savon ; lavemens comme aux tranchées. — (abbé Rozier, J.A. Mongez le jeune, M. de la Métherie, Observations sur la physique, sur l’histoire naturelle et sur les arts, 1786, page 97)
- J’attendais un miracle, un fabuleuse révélation au moment où l’Eucharistie fondrait dans ma bouche. J’appréhendais aussi de l’avaler, la sachant trop large pour mon gosier, et ignorant qu’elle fût susceptible de s’amollir, tel un cachet. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, réédition Folio, page 83)
- (Sens figuré) Affaiblir, efféminer.
- La volupté amollit le courage.
- La retraite fortifie la vertu, la vie dissipée l’amollit.
- Pour gagner ce cœur de petite fille, qui se montrait si froid et si dur, madame Donis avait cru qu’elle devait commencer par l’amollir. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Pronominal) Devenir mou.
- La terre commence à s’amollir.
- (Pronominal) Devenir moins net.
- Il ne pleut pas vraiment encore, mais une espèce de bruine doit flotter dans l’air, car les contours s’amollissent. — ( Philippe Delerm, La sieste assassinée, Gallimard, collection Folio, 2001, page 9)
- (Pronominal) (Sens figuré) S’affaiblir, devenir efféminé.
- Son courage s’amollit.
- Il s’est amolli dans les voluptés.
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mégir
- Mettre en mégie.
- Façonner par la mégie.
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aveulir
- (Transitif) Rendre veule, sans volonté.
- Il s’engourdit, s’amollit, s’affadit. L’abus des mignardises, des riens aimables susurrés et des regards fripons l’aveulissait. — (Marcel Aymé, nouvelle Le Faux Policier, publiée en 1945 dans Pan : revue artistique, satirique et littéraire, reprise dans le recueil Le Vin de Paris, éditions Gallimard, collection « Blanche », 1947, puis dans le tome III des Œuvres romanesques complètes (page 983-984) de Marcel Aymé, dans la Bibliothèque de la Pléiade.)
- (Pronominal) Devenir veule.
- Les Français ont oublié la guerre, la victoire et l'enthousiasme ; ils s’aveulissent ; ils laissent la bride sur le cou à ceux qui les dépouillent. — (Paul Chack, Sur les bancs de Flandre, 1927, p.252)
- Comme ces pères lâches qui trouvent plus facile de satisfaire tous les caprices de leurs enfants que de leur opposer fermement des valeurs fortes, l’Église ne cessait de s’aveulir. — (Dan Brown, Da Vinci Code, Traduction Daniel Roche, 2004)
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choisir
- Action de faire un choix ; prendre une personne ou une chose de préférence à une autre ou à plusieurs autres.
- On ne s'étonnera donc pas que l'astronome de Greenwich eût été choisi pour opérer dans la circonstance suivante qui intéressait au plus haut point la science sélénographique. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Dans le pays de production ou d’élève, tout le monde est à peu près apte à choisir un cheval. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- J’allai dans la sellerie où je choisis des courroies solides dont j’éprouvai la force de résistance... […]. — (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
- Ensuite il accompagna le médecin du Zeppelin dans une rue voisine, et força la porte d’une pharmacie où le major choisit les médicaments dont il avait besoin. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
- Notons que le terme association a été très mal choisi. Il n'implique pas que les plantes se prêtent une aide quelconque. En général, elles sont concurrentes. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p.114)
- On préfère construire un roman, qu'on déroule à sa guise, au rythme que l'on choisit, on l'illustre d'images d'Épinal aux coloriages grossiers, aux violentes couleurs. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Débusquer les bases biologiques d’un comportement n’enlève rien à l’humanisme du geste ni au libre arbitre : nous demeurons toujours libres de choisir entre un geste altruiste ou égoïste. — (La démagogie est-elle génétique ?, dans Le Québec sceptique, n°58, p.17, automne 2005)
- Personne ne vous engage pour être votre ami. Les gens vous engagent pour concevoir des solutions à des problèmes. Mais s'ils peuvent obtenir la même solution auprès d'un chic type et d'un personnage imbuvable, ils choisiront le premier. — (Mike Monteiro , Métier web designer, adapté de l'anglais par Charles Robert, Editions Eyrolles, 2012, page 14)
- (Absolument) — Il y a chez ce marchand de quoi choisir.
- (Intransitif) — Nous choisirons parmi ces objets.
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duumvir
- (Antiquité) Personnage qui, chez les Romains, faisait partie d’un collège, d’un tribunal composé de deux magistrats.
- Il avait refusé de vendre une maquette en plâtre coloré de la cathédrale de Durham et la miniature d’un dromon en bois polychrome voisinant avec le masque frigide d’un duumvir inconnu. — (Jean Ray, La Cité de l’indicible peur, 1943)
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inspire
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de inspirer.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de inspirer.
- Le réalisateur des deux premiers épisodes, Juan Antonio Bayona, s’inspire de la conception des films de Peter Jackson, elle-même inspirée par les artistes fétiches de Tolkien, John Howe et Alan Lee. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 2 septembre 2022, page 11)
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de inspirer.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de inspirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de inspirer.
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fournir
- Pourvoir ; approvisionner.
- Mais, somme toute, les dirigeables n’étaient pas mieux fournis, en fait de cuirassement et d’armement, que la plus petite canonnière. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 290 de l’édition de 1921)
- Toutes ces plantes appartiennent à la classe des cultures dites industrielles, parce qu'elles fournissent des produits qui servent de matières premières à l'industrie. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 101)
- Dans les sols légers et perméables la potasse sera fournie sous forme de kaïnite. Dans les sols argileux, il faut éviter de l'employer. — (René Lafon, La culture du blé dans l'arrondissement de Barbezieux avec une étude de sols de l'arrondissement, Barbezieux : Imprimerie Émile Venthenat, 1913, page 28)
- (Absolument) — Ce commerçant qui fournit dans cette maison. - Il se fournit d’ordinaire chez ce marchand.
- En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, officier français de confession juive, est condamné à la déportation à vie pour avoir fourni des documents secrets à l'Allemagne.[1]
- Livrer ; procurer ; faire avoir.
- Ces chiffres comparés avec le nombre de pieds cubes d'eau que les aqueducs de la ville fournissent en 24 heures, démontreraient, ce que la simple inspection des fontaines publiques aux diverses heures du jour et de la nuit prouve déjà, que les deux tiers environ de l’eau potable qui arrive à Lausanne se répandent dans les égouts , sans avoir été préalablement utilisés. — (Charles Louis Mayor, Essai sur un procédé pour la distribution de l'eau potable, Lausanne : chez Georges Bridel, 1846, page 5)
- Il pense avec d’amers regrets à son pouvoir évanoui, aux empiffreries de viande de porc que lui fournissaient les nigauds, aux vaches grasses à tout jamais remplacées par des vaches maigres. — (« Missions d'Asie », dans les Annales de la propagation de la foi, vol. 80-82, chez l’Éditeur des Annales, 1908, page 88)
- Pourquoi construire d'inconfortables maisons en planches et en tôle ondulée quand le feuillage des cocotiers peut vous fournir des abris toujours frais? — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Encore aujourd'hui, le diocèse de Rodez est, de tous, celui qui fournit le plus grand nombre de prêtres, le plus grand nombre de missionnaires. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- En effet, en dehors des tossafistes, qui illustrèrent le rabbinat français au XIIe et XIIIe siècle, la famille de Raschi a fourni au judaïsme maintes célébrités. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Je m'explique: nos usines cédulent le départ et l'arrivée des bateaux, leur fournissant la quantité de glace nécessaire pour qu'ils rapportent le poisson dans le meilleur état de fraîcheur possible. — (La pêche au Canada, n° 2 à 6, Ministère des Pêcheries du Canada, 1971, page 3)
- L’huile que fournissent les graines de colza.
- Cette école préparatoire est destinée à fournir des officiers, des professeurs, des administrateurs, etc.
- Ce livre m’a fourni plusieurs citations, des idées, des renseignements.
- (En particulier) (Cartes à jouer) Mettre la carte qui est prévue par la règle du jeu.
- Si vous avez de l’atout, vous devez en fournir.
- (En particulier) Produire, exposer, surtout en termes de procédure et d’administration.
- Fournir ses défenses, ses griefs.
- Il n’a pas fourni toutes les pièces du dossier.
- J’en fournirai la preuve quand on le voudra.
- (Hippologie) Parcourir l'espace de dressage
- Ce cheval a bien fourni la carrière.
- Accomplir.
- Il s’est jeté dans sa voiture qui a fourni une course furibonde à travers Paris. — (Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra, 1910)
-
ouvrir
- Faire que ce qui était clos, fermé, ne le soit plus.
- Qui ouvrirait les armoires de la belle, ou soulèverait certains rideaux, ne serait pas peu surpris d’y trouver le bonnet de nuit du maître, sa ceinture élastique, son tire-botte et sa cire à favoris. — (Robert Burnand, La vie quotidienne en France en 1830, 1943, page 64)
- Longtemps, Bert resta assis, seul dans un coin de la cabine de Kurt, ne bougeant pas, ne s’aventurant même pas à ouvrir la porte. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 173 de l’édition de 1921)
- Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
- Ruisselant de sueur, Jimmy tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, fit entrer Jim et la referma derrière lui. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […] avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C’est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Absolument) — Ne m’avez-vous pas dit qu’un instant avant que nous arrivassions, un homme sans chapeau […] était venu frapper à la porte, et qu’on lui avait ouvert ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
- (Intransitif) Cette porte n’ouvre jamais. — Ce magasin n’ouvre pas le dimanche.
- Donner accès — Note d’usage : Il est alors suivi d’un adverbe de lieu.
- Cette porte ouvre sur le jardin, sur la cour.
- (Sens figuré) Accueillir dans, recevoir dans.
- Ouvrir sa maison à quelqu’un. — Elle lui ouvrit son lit.
- Écarter ce qui est replié, ce qui est joint ; déployer.
- Le uhlan mettait pied à terre, ouvrait tranquillement une carte ou un calepin, prenait des notes. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e édition, page 184)
- Elle ouvrit chaque lame, passa le doigt sur le fil et les referma lentement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Entamer, fendre, couper, percer quelque chose.
- Avec la serpette, elle fend en quatre l’extrémité d’un brin qu’elle engage ensuite dans le fendoir. Un coup de manivelle et le brin s’ouvre en quatre comme une corolle de fleur. — (François Gardi, L’Atelier du vannier, Éditions de Borée, 2004, page 383)
- Ouvrir un abcès, la veine, le ventre.
- Pratiquer une ouverture, une percée.
- Au XVe siècle, une fenêtre à meneaux fut ouverte dans cette abside, à travers la maçonnerie visigothe. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Il avait fait ouvrir une vue sur son voisin, on la lui a fait boucher.
- On a ouvert beaucoup de chemins, de routes dans cette forêt, dans ce bois.
- Ouvrir un mur, ouvrir une forêt, un bois.
- Commencer à creuser, à fouiller.
- Ouvrir la tranchée, la terre pour faire un fossé.
- Ouvrir un canal, une mine, une carrière.
- (Sens propre) ou (Sens figuré) Rendre une chose accessible, en faciliter l’abord, le passage, l’occupation.
- Ouvrir les ports, les mers, les chemins.
- Il lui a ouvert l’accès aux dignités.
- Il m’a ouvert la route de la fortune.
- Il lui a ouvert la carrière de l’administration.
- Une belle carrière s’ouvre devant vous.
- (Sens figuré) Commencer ; mettre en route ; débuter.
- On ouvrit la séance par un sacrifice à Cérès. Des prêtres immolèrent un jeune cochon, et de son sang purifièrent l'enceinte. — (E.-F. Lantier, Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page 5)
- En ouvrant la séance, M. Hibon, président sortant, adresse ses remerciements pour le grand honneur, qui, dit-il, fut fait à un amateur de présider les travaux de la Société en 1936, puis il prie M. Allorge de lui succéder au fauteuil présidentiel. — (Bulletin de la Société botanique de France, tome 84, séance du 8 janvier 1937, page 1)
- Ouvrir la campagne par un siège, par une bataille.
- La succession est ouverte.
- Ouvrir le scrutin, un cours de médecine.
- Ouvrir la dispute. — Son nom ouvre la liste.
- Ouvrir le bal, une exposition, une foire.
- Ouvrir un magasin, une banque, de nouvelles écoles, une boutique.
- (Pronominal) Se confier à quelqu’un, lui déclarer ce qu’on pense sur quelque chose.
- Il ne s’était jamais ouvert de cela à personne.
- Il y avait si longtemps qu’un Français ne m’avait parlé français, que je le trouvai éloquent, quoiqu’il fût parfaitement sot, et, au bout d’un quart d’heure, nous nous ouvrîmes l’un à l’autre sur notre position. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- « Vous écrivez, cela devait être. Que vous en fassiez un secret pour ceux qui vous entourent, c’est une timidité que je comprends, et je vous sais d’autant plus gré de vous ouvrir à moi. » — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 96)
- — Vous verrez que je suis votre amie, votre sincère amie, et que vous avez tort de ne pas vous ouvrir à moi, entièrement avec franchise, avec abandon, comme vous le feriez avec votre mère. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Madame de Matefelon ne se tint pas de s’en ouvrir à M. l’abbé Puce, curé de Montsoreau. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 30)
- L’acharnement de Monique risquait de troubler le cours paisible de l’existence de Me Valfroicourt qui résolut d’aller s’ouvrir de ses soucis à sa femme. — (Charles Exbrayat, Au « Trois cassoulets », Le Masque, Librairie des Champs-Élysées, 1971, page 12)
- Pour ne m'en être ouvert à personne, même à Bertille, faute de preuve, je m'en doutais depuis longtemps. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 237)
- (Pronominal) Devenir ou être ouvert.
- À cet instant, la porte de la rue s’ouvrit et un homme encore jeune, visiblement saoul, entra. C’était le comique du quartier. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Dans l’intérieur, qui paraissait impraticable, des routes se sont miraculeusement ouvertes, parcourues aussitôt par des automobiles. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Parfois) Avoir son issue ou son débouché.
- Les ravins dont la réunion forme la vallée de la Bresle qui s'ouvre dans la Manche, au-dessous de la ville d’Eu , commencent par des plis de terrain dans les bois de Formerie et à Secqueville , dépendance contiguë de Bouvresse : […]. — (Louis Graves, Essai sur la topographie géognostique du département de l'Oise, Beauvais : chez Achille Desjardins, 1847, page 117)
- (Pronominal) Se blesser.
- S’ouvrir le bras.
- (Pronominal) Éclore, en parlant d'une fleur ou d'un bourgeon.
- Le platycodon, que l'on connaît peu, appartient à la famille des campanulacées. Ses boutons bien ronds donnent en s'ouvrant de magnifiques fleurs bleues et sucrées. — (Alice Caron Lambert et Jacques Denarnaud, La cuisine des fleurs: les recettes d'Alice, ACR Édition, 1995, page 12)
- (Sylviculture) Diminuer le couvert et, ce faisant, augmenter la quantité de lumière atteignant le sol et les troncs.
- Suivre les référentiels en nombre de tiges conduirait alors à ouvrir excessivement les peuplements sans l’effet espéré sur le diamètre et, probablement, à favoriser l’apparition de gourmands et de branches basses sur la bille de pied. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
-
dépérir
- S’affaiblir graduellement jusqu’à l’anéantissement total.
- La langue est dure, déformée et relevée à la pointe : c'est la « langue de bois » des paysans allemands. La mastication est difficile, la salive n'est plus retenue dans la bouche et l’animal dépérit considérablement. — (J. Cruzel & François Peuch, Traité pratique des maladies de l'espèce bovine, Éditions Asselin et Houzeau, 1892, page 104)
- L’enfant dépérissait, la mère et la grand-mère se dévoraient d’inquiétude. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l'Amour et de la Mort », 1940)
- (Par hyperbole) — Si une semaine s'écoulait sans escapade, on le voyait s'ennuyer, dépérir et fureter dans le logis pour trouver une issue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Se détériorer graduellement jusqu’à la ruine totale.
- […], depuis la Seconde Guerre mondiale, les nations d'Europe occidentale ont laissé dépérir leur industrie charbonnière, tant il était facile de se procurer, en abondance et à bas prix, le pétrole du Proche et du Moyen-Orient. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.178)
- (Droit) Les effets de la succession dépérissent. - Il ne faut pas laisser dépérir les biens de l’absent.
- (Droit) Devenir plus faible avec le temps.
- Les preuves dépérissent par la longueur du temps.
-
embrunir
- Rendre brun ou plus brun.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Pronominal) Devenir brun ou plus brun.
- Puis il reprit sa route, car maintenant, au haut de la montée, dans l’ovale des frondaisons, s’embrunissait la perle humide et dorée du soir. — (Alphonse de Châteaubriant, Monsieur des Lourdines, chap.2, 1910)
-
resservir
- (Transitif) Servir (quelque chose) à nouveau.
- Le Père resservit le punch. — (Jypé Carraud, Tim-Tim-Bois-Sec, éditions Payot et Rivages, 1996, collection Rivages/Mystère, page 108)
- Le caviar, pourtant délectable, n'eut pas la vertu de dérider mon homme. J'eus beau lui en faire resservir et inviter le sommelier à ne jamais laisser les verres vides. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Intransitif) Servir à nouveau, être à nouveau utilisé.
- Ne jette pas cet emballage, il pourra resservir.
- (Pronominal) Reprendre (de la nourriture ou de la boisson).
- Il se resservit des légumes, reposa son assiette, s’essuya la bouche d'un grand revers de serviette et se tourna vers le photographe tout en saisissant son verre. — (Didier Cornaille, Le vol de la buse)
- La femme du couple usé buvait, et chaque fois qu’elle se resservait un verre, toute la salle éclatait de rire. — (Christine Angot, Les Désaxés, éditions Stock)
- Elle se resservit et ne laissa rien dans son assiette. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 67)
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abrutir
- Rendre stupide comme une bête brute.
- Le sentiment de révolte que l'on rencontre dans les classes pauvres se colorera dès lors d'une atroce jalousie. Nos journaux démocratiques entretiennent cette passion avec beaucoup d'art, dans la pensée que c'est le meilleur moyen d’abrutir leur clientèle et de se l’attacher ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre V, La grève générale politique, 1908, page 227)
- Pour que le téléspectateur ne soit pas totalement abruti par des talk-shows et leurs têtes à clashs ou des téléréalités avec des personnages ignares et exubérants. — (Jean-Marc Gheraille, La culture à la télévision: encore quelques îlots de résistance, le 10 novembre 2019, sur le site de La DH Les Sports+ (www.dhnet.be))
- (Pronominal) Devenir stupide comme une bête brute.
- Cet homme s’abrutit devant sa télé.
- Sur le perron, Édolfius s'abrutissait de cognac. — (Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehors, Gallimard (folio), 2009, page 31)
- (Familier) Accabler ; éreinter.
- Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Ça m’abrutissait à tel point que je butai sur un gosse qui tenait un sac : « Tu peux pas faire attention, saligaude ! » hurla-t-il. — (Calixthe Beyala, Assèze l'Africaine, Albin Michel, 2012, chapitre 14)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.