Dictionnaire des rimes
Les rimes en : mense
Que signifie "mense" ?
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- (Désuet) Table.
- Au moment où les convives alloient s’approcher de la mense hospitalière. — (François-René de Chateaubriand, Les Martyrs, tome 1, 1810, page 165)
- Des capitaines au long cours et des armateurs faisaient quelquefois figure à la mense des patrons. — (Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, 1866)
- (Religion) Revenu d’une abbaye, d’un évêché, etc. affecté à l’entretien de la table d’une communauté religieuse, de l’abbé, de l’évêque.
- Lui ! s’exclama, en riant l’abbé, mais il ne possède aucune fortune ; il touche en tout et pour tout un traitement annuel de dix mille francs car il n’y a pas de mense à Chartres […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Mense abbatiale, conventuelle, épiscopale.
- (Par extension) Revenu ecclésiastique, sans affectation spécifique.
- Vous auriez part encore à la mense abbatiale et au revenu des pauvres. — (Paul-Louis Courier, Pamphlets politiques, Lettre IX, 1820, page 34)
- Les biens mobiliers et immobiliers des menses, fabriques, conseils presbytéraux, consistoires et autres établissements publics du culte. — (Recueil de textes historiques, Loi de séparation, 1905, page 98)
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "mense".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
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correspondance
- Relation de conformité.
- Le tableau suivant indique la correspondance entre la densité de la solution et sa teneur pondérale en tétrachlorure de carbone et en benzol. — (Ch. Berthelot, Épuration, séchage, agglomération et broyage du charbon, Paris : chez Dunod, 1938, page 23)
- Entre l’ancien et le nouveau cadastre, le système de numérotation des parcelles a changé, ce qui oblige à se reporter aux tables de correspondance figurant sur les premières matrices du « nouveau cadastre » (feuillets roses), pour suivre l'identité d'une parcelle. — (Bernadette Lizet, & François de Ravignan, Comprendre un paysage : guide pratique de recherche, INRA, 1987, page 62)
- Pour établir une exacte correspondance entre toutes les parties de l’édifice, on a élevé d’un étage l’aile gauche.
- Il y avait entre eux une parfaite correspondance d’opinions et de sentiments. — Il y a une étroite correspondance entre ces deux organes.
- Relation que des personnes éloignées l’une de l’autre ont par commerce de lettres.
- L'usage voulait, pour certaines correspondances véhiculant des informations confidentielles, que l'on cryptât celles-ci en recourant à des lettres ou à des chiffres qui s'apparentaient à des signes cabalistiques. — (Jean-Michel Lecocq, Le secret des Toscans, éd. L' Harmattan, 2009, page 11)
- Cet employé est chargé de la correspondance, fait la correspondance dans telle maison de commerce. Par extension,
- Entretenir une correspondance avec l’ennemi.
- Carnet de correspondance, Carnet où un professeur inscrit chaque jour les notes de devoirs et de leçons obtenues par un élève à charge pour cet élève de le faire contresigner par ses parents.
- Sorte de chronique de ce qui se passe dans les pays étrangers adressée aux journaux sous forme de lettres.
- Ce journal doit son succès à ses correspondances.
- Il désigne aussi, dans des publications périodiques, une rubrique où l’on insère des lettres, des communications de collaborateurs occasionnels.
- (Par extension) Ces lettres elles-mêmes.
- L’admirable sensibilité, si gracieusement exprimée dans cette correspondance, mouilla ses yeux des larmes […]. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- le général Sarrail […] interdit aux militaires sous ses ordres d'envoyer leurs lettres par la poste. Toutes les correspondances doivent être remises au vaguemestre. La surveillance est ainsi plus facile. — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, p.93)
- Nos nouveaux amis nous remirent leur correspondance ; il nous fallut leur fournir les enveloppes ; ils avaient pensé à tout sauf à ce courrier inattendu. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- J’ai lu la correspondance de ces deux ministres, la correspondance de cet ambassadeur.
- La correspondance de Madame de Sévigné, de Voltaire, et dans ce sens il désigne les lettres que Madame de Sévigné, Voltaire ont écrites et celles qu’ils ont reçues.
- (Transport) Relations, communications entre divers lieux entre deux lignes de chemin de fer ou entre deux moyens de transport.
- La correspondance entre ces deux villes a lieu par cette route.
- La correspondance sera plus prompte par cette ligne que par toute autre. On dit par extension
- Manquer la correspondance, Manquer le train de correspondance.
- Services de correspondance se dit des services de poste qui transportent les lettres aux points où n’accède pas le chemin de fer.
- Correspondances des chemins de fer, voitures qui correspondent avec les stations des chemins de fer pour le service des localités qui ne sont pas sur la ligne.
- Correspondance des tramways, Faculté accordée au voyageur qui a payé sa place dans certains tramways de se faire transporter sans payer de nouveau par un tramway correspondant.
- Il désigne aussi le Billet qui constate ce droit.
- Demander, prendre une correspondance.
- Ticket de correspondance.
- (Littéraire) Analogie entre une ou plusieurs perceptions sensorielles, comme on en trouve chez Baudelaire et Rimbaud.
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réticence
- Action de taire à dessein une chose qu’on pourrait ou qu’on devrait dire.
- Indépendamment des causes ordinaires de nullité, […], le contrat d’assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l’assuré a été sans influence sur le sinistre. — (Article L113-8, Code des assurances, France, version 2010)
- Dans le récit qu’il m’a fait, il a mis beaucoup de réticence.
- Il a usé avec moi de réticence.
- Chose même que l’on n’a pas dite.
- Dans ce discours, il n’y a point de mensonge formel, mais il y a bien des réticences.
- Dans cet acte, il y a une réticence frauduleuse.
- Des réticences perfides.
- (En particulier) (Rhétorique) Figure par laquelle l’orateur en s’interrompant fait entendre ce qu’il ne veut pas dire expressément.
- Il y a un tour de Fiction, au moyen duquel la penſée ne doit pas être entendue littéralement comme elle eſt énoncée, mais qui laiſſe apercevoir le véritable point de vûe en le rendant ſeulement plus ſenſible & plus intéreſſant par la Fiction même. De là naissent l'Hyperbole, la Litote, l'Interrogation, la Dubitation, la Prétérition, la Réticence, l'Interruption, le Dialogiſme, l'Épanorthoſe, l'Épitrope, & l'Ironie ; celle-ci ſe ſoudiviſe, à raison des points de vûe ou des tons, en ſix eſpèces ; ſavoir, la Mimèſe, le Chleuaſme ou Perſifflage, l'Aſtéiſme, le Charientiſme, le Diaſirme, & le Sarcaſme. — (Encyclopédie méthodique : Grammaire et Littérature, tome second, Panckoucke / Plomteux, Paris / Liège, 1784)
- La réticence en dit quelquefois plus que les paroles.
- Réserve ou restriction.
- En effet, il n’y a pas si longtemps que la réunion des deux éléments de ce titre — préhistoire et Amérique — aurait suscité beaucoup de réticence chez plus d’un américaniste. — (Marc-R. Sauter, en préface de Préhistoire de l’Amérique, par Salvator Canals Frau, Paris : Payot, 1953, page 5)
- Dans leur ardeur surexcitée, ils morigénaient ceux qui marquaient quelque indécision ou réticence, leur démontrant que dans les circonstances actuelles la meilleure des prudences était d’agir vite.— (Émile Pataud et Émile Pouget, Comment nous ferons la Révolution, 1909)
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effervescence
- Bouillonnement accompagné du dégagement d’un gaz, produit par le contact ou le mélange de deux substances et qui a les apparences de l’ébullition.
- Être en effervescence.
- Faire effervescence.
- Les alcalis font effervescence avec les acides.
- Il ne faut point confondre l’effervescence avec la fermentation, ni avec l’ébullition.
- Il s’est dit de bonne heure que le phénomène qu’on nomme vivre ressemble à l’éphémère effervescence de produits chimiques réagissant l’un sur l’autre. Un moment vient vite où ce bouillonnement prend fin. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 276)
- (Sens figuré) Émotion vive et passagère dans l’âme, dans l’esprit.
- Tout à coup il ralentit le pas, se raffermit à mon bras pour se contraindre à modérer je ne sais quelle enfantine effervescence qui sans doute aurait manqué de mesure ou d’esprit. Je compris qu’il était au bout de ses recherches. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 82)
- Il ne faut pas trop s’étonner de ce déchaînement de passions : la même effervescence régnait dans le monde chrétien. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Sens figuré) Agitation politique ou sociale.
- Point de raillerie ! « L’Europe est dans un état tel, que la moindre effervescence peut mettre en péril son repos, son équilibre factice. » — (Émile de Girardin, Paix et liberté : questions de l’année 1863, page 190)
- Quelques gardes nationaux s’efforçaient de calmer l’effervescence populaire, et parlementaient, en vain, avec la troupe, pour obtenir l’évacuation du poste. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- La grève est un succès : les salaires sont augmentés de 25 %. Mais cette effervescence sociale n’est pas du goût des autorités de l’Empire. L’activisme de Camélinat lui vaut quelques démêlés avec la justice. — (Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L’Humanité, 7 septembre 2011)
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innocence
- État de celui qui n’est pas coupable.
- Elle appelle le délinquant à son tribunal ; elle commence par lui administrer la bâtonnade pour lui rafraîchir la mémoire, et ensuite elle lui dit : Prouve ton innocence. — (Eugène Pelletan, Les droits de l'homme, 1858, page 107)
- On a reconnu son innocence.
- Défendre la cause de l’innocence.
- Plaider l’innocence.
- Persécuter, poursuivre l’innocence.
- Protéger, sauver, faire triompher l’innocence.
- État, qualité de celui qui ne commet pas le mal sciemment, qui est pur et candide.
- Pour offenser Dieu, mes enfants, pour perdre l’innocence et mériter l'enfer, il n'est pas nécessaire de faire aucune action déshonnête ; le désir seul est un crime. — (Explication historique, dogmatique, morale, liturgique et canonique du catéchisme, par l'abbé Ambroise Guillois, 10e édition, tome 2, Le Mans : chez Monnoyer frères, 1863, page 423)
- Invisible et sans rien troubler de ma présence,comme un Zeus vêtu d'air aux âges d’innocence,que ne puis-je « inspecter » le grand travail des champs ! — (Paul Fort, Le livre des visions : Vivre en Dieu, édition 1941, page 23)
- Vous étiez innocents ? De quoi préserve-t-elle, l’innocence ?Même le Créateur nous dit d’égorger les agneaux pour nos réjouissances.Jamais les loups… — (Amin Maalouf, Le rocher de Tanios, Grasset, 1993, collection Le Livre de Poche, page 154)
- L’innocence de nos premiers parents.
- Adam fut créé dans un état d’innocence.
- Vivre dans l’innocence.
- Elle a conservé son innocence dans les occasions où elle courait le plus grand danger.
- Perdre son innocence.
- Abuser de l’innocence d’une jeune fille.
- Qui n'est pas malfaisant, qui ne nuit pas.
- L’innocence d’un agneau, d’une colombe, d'une oie blanche.
- L’âge d’innocence, L’enfance.
- (Sens figuré), en termes de Dévotion,
- La robe d’innocence, L’état d’innocence.
- État de celui qui a l’esprit faible, borné.
- Son innocence est vraiment ridicule.
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ambulance
- Véhicule spécialement adapté au transport sanitaire terrestre.
- (Désuet) Sorte d’hôpital militaire qui suit une armée, un corps d’armée ou une division pour en recueillir les malades et les blessés.
- L’ambulance peut être établie dans un bâtiment près du champ de bataille, ou sous une tente, ou même en pleine campagne, derrière les rangs de l’armée.
- Tantôt il battait la charge, et l’éclair de ses dents blanches passait dans un rire féroce ; ou bien ses yeux se mouillaient à quelque aubade musulmane, sa narine se gonflait, et dans l’odeur fade de l’ambulance, au milieu des fioles et des compresses, il revoyait les bois de Blidah chargés d’oranges et de petites Mauresques sortant du bain, masquées de blanc et parfumées de verveine. — (Alphonse Daudet, Le Turco de la Commune, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 127)
- Traînant les pieds, je me dirige vers le poste de secours du régiment qui m’expédiera vers l’ambulance divisionnaire. — (Pierre Mac Orlan, Les Poissons morts, Payot & Cie, Paris, 1917)
- Dans toutes les batailles de la Grande Guerre, l’armée russe manqua de munitions, ses ambulances manquèrent de médicaments. — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
- (Par extension) (Désuet) Établissement hospitalier temporaire, pour suppléer aux hôpitaux dans une épidémie, durant une guerre ou en cas d’accident.
- (Administration) Emploi d’un commis qui est obligé de se transporter sur des points divers.
- Il obtint une ambulance dans les Domaines.
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nuisance
- Trouble, dérangement, gêne persistante, calamité, fléau, pollution. Cause de perturbation pour le bon fonctionnement d'une entreprise, d'un projet.
- Hitler, Staline, Mussolini, tout le monde connaît leurs crimes et leurs capacités de nuisance sur leurs congénères. — (France Mutuelle Magazine, n° 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 63)
- Les astres ne nous font pas de nuisance : ils sont donc pleins de bonté. — (Montaigne, Essais , II, 12 – Apologie de Raymond Sebond, 1595)
- La tour lyonnaise UAP est déconstruite étage par étage, sous une coiffe, pour limiter les nuisances de ce chantier situé en périphérie immédiate des halles de Lyon et d’une école notamment. — (Vincent Charbonnier, La déconstruction inédite d'une tour lyonnaise, dans l'Usine nouvelle du 22 mars 2012, page 24)
- apance
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intolérance
- Défaut de tolérance, disposition à violenter, à persécuter ceux avec lesquels on diffère d’opinions ou de culture.
- Il est certain que l’anéantissement de la Société peut procurer à la raison de grands avantages, pourvu que l’intolérance jansénienne ne succède pas en crédit à l’intolérance jésuitique ; […]. — (Jean le Rond d’Alembert, La Suppression des jésuites (éd. populaire abrégée), Édouard Cornély, 1888)
- […] elle n’a conservé de la mère patrie que ses mœurs hospitalières, son intolérance religieuse, ses moines, ses guittareros et ses mendiants armés d’escopettes. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Pourquoi admettait-il, lui, la différence des êtres, pourquoi eût-il voulu pouvoir prêcher la libre et féconde éclosion des individualités, en favoriser le développement intégral, pourquoi n’avait-il aucun désir de façonner les caractères à son image, d’emprisonner les énergies dans les sentiers qu’il lui plaisait de suivre et pourquoi, chez les autres, cette intolérance, ce prosélytisme tyrannique de la médiocrité ? — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
- (Médecine) Inaptitude de l’estomac à digérer tel ou tel aliment, tel ou tel remède.
- Il est évident que, dans ce cas, il n'y a pas intolérance à la caféine, puisque le thé n'a pas cessé d’être ingurgité à la dose de 5 à 6 tasses par jour, mais bien intolérance au café. Il me paraît certain que le café Hag est supporté, non pas parce que décaféiné, mais parce que dépourvu de caféotoxine. — (Revue médicale de la Suisse romande, vol.42, H. Georg, 1922, page 813)
- L’intolérance au lait est liée à une diminution de l'activité de la lactase, l'enzyme qui permet de digérer le sucre du lait (le lactose). — (Louisa Rebih-Jouhet, CAP Petite enfance , (Ouvrage numérique pdf), Nathan, 2012, page 80)
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incompétence
- (Droit) Défaut, manque de compétence.
- L’incompétence d’un tribunal.
- L’incompétence est notoire, manifeste.
- Alléguer, soutenir l’incompétence.
- Faire juger l’incompétence.
- Déclaration d’incompétence.
- État de celui, celle qui est incompétent.
- On attendait sa mort avec une certaine délicatesse, puisqu'il n'avait pas saisi les allusions que l'on faisait à son grand âge et à son incompétence que l'on baptisait fatigue, et l'on usait encore de son nom pour éblouir le chaland. — (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 48)
- Mais personne n’ose dire que le facteur central de l’histoire des années 1920-1939 fut purement et simplement l’incompétence technique des classes dirigeantes et des gouvernements occidentaux. Leurs opposants préfèrent croire au machiavélisme. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 154)
- Je ne manquerai pas de respect à l’égard du législateur au point de l’accuser d’incompétence ou de distraction ; mais enfin, s’il ne l’était pas, incompétent ou distrait, que voulait-il faire ? — (François Sureau, Pour la liberté. Répondre au terrorisme sans perdre raison, Tallandier, 2017)
- Et cette catastrophe en cours nous amène inévitablement aux mêmes conclusions : incompétence, inorganisation, absence de vision à long terme, improvisation. En résumé : nullité de nos dirigeants, et en particulier de ceux en charge du système de santé français. — (Riss, « Covid-19 : L’autre « étrange défaite » », le 27 mars 2020, sur le site de Charlie Hebdo (https:/charliehebdo.fr))
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préférence
- Action de préférer une personne, une chose ou une situation à une autre.
- Juste préférence.
- Demander, avoir, obtenir la préférence.
- Disputer la préférence.
- Donner, accorder la préférence.
- Cicéron mérite la préférence sur tous les orateurs latins.
- Si vous ne trouvez pas de votre maison plus que je vous en offre, je vous demande la préférence.
- Si je ne trouve pas cette marchandise à meilleur marché que chez vous, je vous donnerai la préférence, vous aurez ma préférence.
- Vous avez certaines préférences que je ne puis approuver.
- (Droit, Finance) Avantages garantis à certains créanciers ou souscripteurs privilégiés.
- Action de préférence.
- (Au pluriel) Marques d’affection ou d’honneur plus particulières qu’on accorde à quelqu’un.
- Vous êtes trop accoutumé aux préférences.
- Vous ambitionnez toujours les préférences.
- (Informatique) Réglage personnalisé d’un logiciel, d’un site web.
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séquence
- Suite ordonnée d’éléments.
- Ces suites étaient des séries en mouvement qui s'auto-généraient avec des séquences de signes similaires, mais appliquées à des contextes en expansion. Pour mémoire, voici quelques exemples de dyades, de triades et de tétrades : […]. — (Jean-Jacques Glassner, Le Devin historien en Mésopotamie, chap. 8 : L'axe paradigmatique : l'art des listes, Leiden & Boston : Brill, 2019, p. 143)
- Une semaine est une séquence des sept jours : lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche.
- Une phrase est une séquence de mots ordonnés en fonction des règles de la grammaire.
- (Mathématiques) Suite de longueur finie. Note : En mathématiques, l’adjectif ordonné a une définition propre, et le sens donné à l’expression suite ordonnée est ambigu.
- Un octet est une séquence de huit bits, permettant de représenter 256 valeurs ou combinaisons de 0 à 255.
- (Jeux de Cartes) Réunion de trois cartes au moins de la même couleur et dont les valeurs se suivent.
- J’ai une séquence à carreau !
- (Cinéma) Série de plans continus qui forment une unité narrative.
- Si par la suite, Jeander donne pour quelques paragraphes dans la vulgarisation vampirologique à l'adresse du lecteur, celui-ci livre une description d'une séquence clef du film qui ne manque pas d'interpeller : […]. — (Nicolas Stanzick, Dans les griffes de la Hammer: la France livrée au cinéma d'épouvante, éd. Scali, 2008, p. 74)
- (Liturgie) Pièce en vers mesurés et rimés, que l’on chante aux messes solennelles après le graduel et l’alléluia.
- Le Stabat mater, le Dies irae sont des séquences.
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coprésidence
- Présidence assurée conjointement par plusieurs personnes ou représentants de gouvernements ou d’organisations.
- Après le débarquement en Afrique du Nord, il obtient de Roosevelt une mission qui, au-delà de l’équipement des troupes françaises rentrées dans la guerre, vise à réconcilier de Gaulle et Giraud. En liaison avec le général Catroux, Monnet réussit à mettre sur pied un « comité exécutif » dont les deux rivaux exerceront la coprésidence. — (André Fontaine, « Les “Mémoires” de Jean Monnet », dans Le Monde, 9 septembre 1976 [texte intégral]. Consulté le 24 juin 2022)
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inconscience
- (Psychologie) État de l’être qui ne possède aucune conscience de soi-même.
- J'appréhendais de retrouver ce moment terrible où je m'étais senti sombrer dans l'inconscience, tandis qu'en même temps je me débattais de toutes mes forces pour ne pas mourir. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- L'église ce dimanche, regorge de gens qui ne fréquentent qu'aux enterrements, aux bouts de l'an, à la fête patronale, des têtes de bois qui ne l'appellent que pour les derniers sacrements, et qu'il oindra, à l'agonie, dans l'inconscience quasi totale, absous néanmoins de toutes leurs fautes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- L’inconscience du minéral, du végétal. — Le chloroforme nous plonge dans un état d’inconscience.
- (Par extension) Caractère de ce qui se produit chez un être conscient, mais échappe à sa conscience.
- Une envie folle le taraudait de piquer du poing dans le dos arrondi du monsieur peu pressé, lequel, pourvu d'une inconscience comique, bourlinguant de droite à gauche, s'installait opiniâtrement devant lui, pareil à une citadelle mouvante et calamiteuse. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
- (Morale) Absence ou abolition, réelle ou apparente, du sens moral, le sujet agissant comme s’il n’avait aucune notion de la valeur de ses actes.
- C’est de l’inconscience.
- Cet assassin a fait preuve dans ses aveux d’une extraordinaire inconscience.
- Absence de jugement, légèreté extrême.
- Favrolles prend la parole. Son vide intérieur, son inconscience braillarde se masquent sous l'énergie de ses propositions. — (Léon Trotsky, Le drame du prolétariat français, 1922, annexe à l'édition de 1964 de Littérature et Révolution (les Lettres Nouvelles, éditeur))
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gouvernance
- (Désuet) Dans le nord de la France (Flandre, Artois), bailliage.
- La gouvernance d’Arras, de Lille, etc.
- (Anglicisme) Mode de gestion des affaires, art du « bien gouverner ». — Note : Cette notion est sujette à controverse, car définie et entendue de manières très diverses, voire opposées.
- Le numérique, comme moteur d'un changement de l'école, ne peut agir que dans le cadre d'une gouvernance éducative renouvelée, qui fait confiance à l’encapacitation des acteurs locaux : l'Australie et le Royaume-Uni illustrent ici cette approche. — (Bernard Cornu & Jean-pierre Véran, « Le numérique et l'éducation dans un monde qui change », dans la Revue internationale d'éducation-Sèvres, n° 67 : Pédagogie et révolution numérique, décembre 2014, page 42)
- La gouvernance est sage et paternaliste, la politique infantile et malpolie. C’est pour ça que les peuples adultes préfèrent la politique à la gouvernance. — (Omar Saghi, « Soyez polis, dites gouvernance », Tel quel, n° 596 (http:/www.telquel-online.com))
- Le président Abdelaziz Bouteflika n'avait, à aucun moment, admis l'idée que l’Algérie et les Algériens étaient prêts, politiquement et culturellement, à vivre sous le régime de la démocratie. Dans la pensée du démocrato-sceptique qu'il était, celle-ci ne saurait fonctionner autrement que selon la mécanique obsolète de la moubayaâ, une gouvernance dirigiste à consonance mystique. — (Badr'eddine Mili, Les présidents algériens à l'épreuve du pouvoir, Casbah Éditions, 2015, page 76)
- (Spécialement) Structure supranationale d'encadrement, d'orientation et de réglementation plus ou moins formelle.
- Le terme gouvernance, l'« art ou la manière de gouverner », était employé en ancien français jusqu'au XIVe siècle comme synonyme de gouvernement. Tombé en désuétude, il réapparut dans les années 1990 par le biais de l'anglais (governance). Bien que ce vocable irrite certains penseurs, comme l'universitaire canadien Alain Deneault, qui le considère comme une façon de travestir la mainmise des entreprises privées sur l'État, l'expression « gouvernance mondiale » désigne aujourd'hui l'ensemble des règles d'organisation des sociétés humaines à l'échelle de la planète. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, page 760)
- La gouvernance est intimement liée au cosmopolitisme. Bien qu'il n'existe pas de démocratie mondiale, il existe bien une gouvernance mondiale. Des tribunaux internationaux (Cour pénale), des organisations régulatrices de l'économie (Banque mondiale, Fonds monétaire international), de la culture (UNESCO), du politique (Organisation des Nations unies), le marché, ses entreprises mondialisées et ses organismes régulateurs, les réseaux mondialisés issus de la société civile (organisations non gouvernementales), les diasporas, et j'en passe, constituent effectivement la toile de fond d'une gouvernance mondiale. La gouvernance se différencie d'un gouvernement mondial par le fait qu'elle n'a pas de centre, de frontières précises, n'est pas le lieu d'une souveraineté, mais des lieux où se nouent de multiples souverainetés; elle fonctionne en réseau. Le lieu d'un gouvernement est visible, alors que les lieux de la gouvernance sont invisibles. Le gouvernement renvoie à un démos, à une politie; la gouvernance, pour employer l'expression de Hardt et Negri, renvoie quant à elle à la « multitude ». — (Argument, volume XXII, n° 2, printemps-été 2020, page 161)
- Manière de concevoir et d’exercer l’autorité à la tête d’une entreprise, d’une organisation, d’un État.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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essence
- Ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est, ce qui constitue la nature d’une chose.
- Le bien physique et le mal physique, le bien moral et le mal moral ont donc évidemment leur origine dans les lois naturelles. Tout a son essence immuable, et les propriétés inséparables de son essence. D’autres lois auraient d’autres propriétés essentielles […] — (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
- « Nous ne connaissons rien, dit le baron de Bielfeld, nous ne connaissons rien de la nature ou de l’essence de Dieu ; — pour savoir ce qu’il est, il faut être Dieu même. » — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- En France nous sommes traditionnels. […] C’est l’extérieur des institutions, et non leur essence, qui possède chez nous le privilège de l’inviolabilité. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d’essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d’échanges et de compénétrations n’ont pas entamés. — (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d’Orléans, 1985)
- À coup sûr, l’essence de la laïcité, mis à part la séparation de la religion et de l’État, est l’acceptation de la proposition selon laquelle il n’y a pas de finalité des formes, pas de possession exclusive de la vérité absolue et indivisible. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 159)
- (Botanique) Espèce apte à produire du bois.
- En cas d’attaques pathogènes, comme la maladie de la suie sur l’érable, si on a d’autres essences, elles vont supporter le choc. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 27 janvier 2023, page 3)
- Chaque tendeur paraît avoir une essence de prédilection pour ses hayettes. Ici, on me dit du « chêne ». Certains retiennent le charme […] — (Jacques Lambert, Campagnes et paysans des Ardennes : 1830-1914, 1988)
- L’autécologie des mélèzes est assez mal connue, tout du moins dans les zones où ils ont été et sont introduits comme essence de reboisement. — (Philippe Riou-Nivert, Le Mélèze, 2001, page 52)
- Plus précisément les écologistes accusent les essences résineuses de podzoliser les sols, […]. — (Maurice Bonneau, La forêt française métropolitaine à l'aube du XXIème siècle, 2006, page 290)
- (Sylviculture) (Par extension) Espèce dominante d’une forêt.
- Un bois d’essence de chêne.
- (Cosmétologie) Huile aromatique très subtile qu’on extrait de certaines substances.
- Essence de roses.
- Extrait concentré et épuré de certaines substances.
- L’essence de cannelle du commerce est loin d'être pure, mais on peut la purifier par une nouvelle distillation avec de l'eau que l'on sépare en grande partie par décantation, […]. — (C. Favrot, Traité élémentaire de Physique, Chimie, Toxicologie et Pharmacie, Paris : Béchet jeune & labé, 1841, vol.2, page 391)
- (Spécialement) (Peinture) (Par ellipse) Essence de térébenthine.
- Pour réchampir les moulures, on broie les couleurs à l'huile de noix et on détrempe à l’essence; on applique deux couches généralement plus foncées que le fond. — (Eugène Aucamus, Menuiserie serrurerie, plomberie, peinture et vitrerie, Paris : chez P. Vicq-Dunod & Cie, 1898, p. 297)
- (En particulier) (Automobile, Motocyclisme) Carburant pour automobiles, issu du pétrole raffiné, et généralement opposé au gazole.
- Notre hydravion chargé de 2,600 litres d’essence accusait un poids de 5,500 kilogrammes. — (Jean Mermoz, Mes Vols, p.61, Flammarion, 1937)
- […] de nombreuses unités blindées d'avant-garde étaient stoppées sur les routes, faute de combustible : […]. Les appels radio des tankistes réclamant de l’essence se faisaient entendre sans cesse. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, p.153-154)
- Est dénommé « essence » le mélange d'hydrocarbures d'origine minérale ou de synthèse, destiné notamment à l'alimentation des moteurs thermiques à allumage commandé, répondant aux spécifications suivantes : […] — (Claude Martin et Jean Pinchon, « Caractéristiques de l'essence », Arrêté du 28 décembre 1966, Journal officiel de la République française du 13 janvier 1967, page 575)
- Son œil s'attarde pourtant sur la jauge d’essence. Impitoyable, l’aiguille marque zéro. Par quel miracle, le réservoir où Mr. Smith a versé de ses mains, au moment du départ, soixante-dix litres de supercarburant, a-t-il pu se vider subitement ? — (Serge Dalens, La tache de vin, Éditions Fleurus, 2012, p 189)
- (Par métonymie) N’importe quel carburant pour une voiture.
- Le plus ennuyeux pour les agriculteurs fut sans aucun doute le défaut d’essence et de ficelle pour les lieuses. On voyait ressortir les anciens matériels mis au rebut comme les javeleuses et les batteuses à tripot. — (Gérard Giuliano, Jacques Lambert, Les Ardennais dans la tourmente : l’Occupation et la Libération, Terres ardennaises, Charleville-Mézières, 1994, page 81)
- (Philosophie) Par opposition à accident, ce qui constitue la nature permanente d’un être, indépendamment de ce qui lui arrive.
- La prudence et la politique sont, à vrai dire, une même habitude ou disposition d’esprit; mais elles n’ont pas la même nature ou la même essence. — (Aristote, La morale et la politique d’Aristote, traduites du grec par Jean-François Thurot, 1823, page 264)
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désinence
- (Grammaire) Suffixe de flexion, terminaison grammaticale attachée au radical d’un mot.
- Cette désinence nous assure que le subjonctif aoriste sigmatique et le futur sigmatique n’étaient à l’origine qu’un seul et même paradigme et un même temps, un présent sigmatique dégradé en éventuel. — (Laurent Dubois, Inscriptions grecques dialectales d’Olbia du Pont, Librairie Droz, 1996, page 191)
- Si, sur la base des ouvrages de référence, nous mettons les désinences du conditionnel français en regard de celles du picard, nous nous trouvons devant la même situation que pour l’imparfait : les désinences du picard sont toutes distinctes de leurs homologues français. — (Jean-Michel Eloy, La constitution du picard : une approche de la notion de langue, Louvain-la-Neuve : Peeters, 1997, page 161)
- L’arabe, outre son pluriel régulier qui se forme comme dans toutes les autres langues par l’addition de certaines désinences, présente encore une formation particulière, étrangère aux autres langues sémites, et s’écartant en apparence de toute formation connue. — (Stanislas Guyard, Nouvel essai sur la formation du pluriel brisé en arabe, Paris : Librairie A. Franck, 1870, page 1)
- À l’entendre, des maux sans nombre ont fondu ensemble sur mon vieux corps. Ces maux, effroi de l’homme, ont des noms, effroi du philologue. Ce sont des noms hybrides, mi-grecs, mi-latins, avec des désinences en ite indiquant l’état inflammatoire, et en algie, exprimant la douleur. Le docteur me les débite avec un nombre suffisant d’adjectifs en ique, destinés à en caractériser la détestable qualité. Bref une bonne colonne du Dictionnaire de médecine. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 208.)
- (Botanique) Aspect visuel de l’extrémité d’un organe.
- On entend par Désinence (Desinentia), la manière particulière dont se termine un organe ou un lobe quelconque. Dans un sens très-général, on dit d’une sommité ou extrémité quelconque, qu’elle est obtuse ou aiguë; […]. — (Augustin Pyrame de Candolle, Théorie élémentaire de la botanique, Paris : chez Déterville, 1813, p. 458)
- Désinence des écailles inférieures, moyennes ou supérieures de la cupule, et prolongement en lanière plus ou moins longue. — (Alphonse de Candolle, Étude sur l’espèce à l’occasion d’une révision de la famille des Cupulifères, dans les Annales des Sciences Naturelles Botaniques, Paris : chez Victor Masson & fils, 1862, sér. 4, vol. 18, p. 72)
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continence
- Abstinence par rapport aux plaisirs des sens.
- Franchement, à l’âge qu’elle a et que je ne veux dire, il sied d’avoir quelque continence. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, collection Le Livre de Poche, page 156)
- Or c’est justement parce que nous savons tout cela que nous considérons les recommandations et les prédications sur la continence comme nuisibles, car c’est fermer les yeux sur un mal qu’il s’agit de combattre. — (Jane de Magny & Georges Anquetil, L’Amant légitime ou la Bourgeoise libertine, 1923)
- Il pratiquait une certaine économie du plaisir, selon les travaux dont il était occupé. Tant qu’il menait une affaire difficile, laborieuse, il s’abstenait, ou se montrait moins assidu à l’amour. Ce n’étaient ni la fatigue, ni la tension de son esprit qui l’empêchaient d’être dispos, mais il tenait qu’en affaires la continence est un secret de réussite. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 21.)
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évidence
- Chose immédiatement perceptible.
- Puis brochant sur le tout vient l’héréticité de Dante démontrée, mais démontrée contre l’évidence. — (La divine comédie de Dante Alighieri, Le Paradis, t.1, traduction nouvelle en vers français par Hippolyte Topin, 1862, page 43)
- Dieu ne se manifeste pas aux hommes avec toute l'évidence qu'il pourrait faire. — (Pascal, Pensées, VIII, 556)
- […] c’est l’histoire du petit homme qui se baisse pour passer sous l’Arc de Triomphe : ici l’illogisme est accompagné d’une vanité également risible et rendue pleinement et instantanément sensible par l’évidence, qui nous apparaît immédiate et absolue. — (Lucien Fabre, Le Rire et les rieurs, Gallimard, Paris, 1929, page 228)
- (Sens figuré) (Par analogie) Chose immédiatement compréhensible.
- Si vous êtes venu uniquement pour expliquer des évidences comme celles-là, vous feriez tout aussi bien de repartir.
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immanence
- (Philosophie) Le fait d’exister d’une manière immanente.
- Les panthéistes professent l’immanence de Dieu dans le monde. - Philosophie de l’immanence.
- L'autour est l'oiseau de l'immanence, une foudre horizontale, capable de sauts ascendants, de quasi-voltes en l'air, d'une promptitude magnifique. — (Alain Damasio, La Horde du Contrevent, 2004)
- Dans l’immanence pure de cet instant où je suis une fille de bientôt dix-neuf ans qui photographie le lieu qu'elle quitte, elle le sait, pour toujours. — (Annie Ernaux, Mémoire de fille, Folio, 2016)
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délivrance
- Action de délivrer quelqu’un de quelque chose ou résultat de cette action, qu’il s’agisse de la libération d’un individu ou de l’affranchissement d’un peuple.
- C’est lui qui a contribué à votre délivrance. - La délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc. - La délivrance d’un prisonnier.
- (Sens figuré) Événement qui libère une personne d'une situation douloureuse.
- Nous ne sommes plus capables d’amour. Résignons-nous, docteur. Attendons de le devenir…, et si vraiment ce n’est pas possible, attendons la délivrance générale sans jouer au héros. Moi, je ne vais pas plus loin. — (Albert Camus, La Peste (1947))
- (Religion) Libération d'une personne qui était habitée ou tourmentée par un démon.
- Permission, qui octroie un droit.
- Il paraît qu'à raison de leur éloignement des habitants de Neuillay-les-Bois avaient exercé rarement leur droit de prendre de l'épine et de couper des bromalles ; mais au mois d'octobre 1852, et à des jours différents, quelques habitants se sont introduits dans le bois des Houx, et là, sans donner aucun avertissement ni demander aucune délivrance, ont coupé des bromalles et en ont fait des bourrées. — (« Cour d'Appel de Bourges, 24 février 1853 », dans le Journal du Palais, édité par Stéph. Cuënot, Th. Gelle & A. Fabre, tome 1er de 1853, Paris : aux bureaux du journal, 1853, page 378)
- Lors de l'examen du projet de loi d’orientation sur l'énergie, les députés ont voté en première lecture un amendement du rapporteur Serge Poignant (UMP), co-signé par Patrick Ollier (UMP), affirmant que la procédure actuelle de délivrance des permis est “lourde et est perçue comme entravante”. — (Thierry Devige-Stewart, « L'Assemblée confie aux maires la délivrance des permis de construire des éoliennes », le 27/05/2004, sur le site du Moniteur (www.lemoniteur.fr))
- (Obstétrique) Sortie de l’arrière-faix, du placenta après l'accouchement.
- Comme l'accouchement, la délivrance est une fonction naturelle ; comme l'accouchement aussi, cette fonction peut être simple ou compliquée, […]. — (Alfred-Armand-Louis-Marie Velpeau, Traité complet de l'art des accouchemens ou Tocologie théorique et pratique, page 496, Baillière, 1835)
- (Par extension) (Familier) Délivre, cet arrière-faix lui-même.
- (Par extension) L'accouchement lui-même.
- Comme un fruit caché qui serait parvenu à maturité sans qu’on s’en aperçût et se détacherait spontanément, survint une nuit la délivrance de la fille de cuisine. — (Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Gallimard, 1913, page 150 → lire en ligne)
- À midi, Mme Maigret téléphonait d’Alsace qu’on espérait la délivrance de sa sœur pour la nuit suivante. — (Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 6)
- Action de délivrer, de remettre quelque chose entre les mains d’une personne.
- Au-delà de l'évaluation des relations entre pharmaciens, patients et médecins, l'étude vise à apprécier la situation globale en Belgique et par région de la délivrance de méthadone et d'opiacés de substitution. — (Évaluation de la Délivrance de Méthadone en Belgique, sous la direction de Yves Ledoux, Academia Press, 2005)
- (Foresterie) (France) Cession, gérée par l’ONF, de bois issu d'une forêt communale à la commune propriétaire ou à ses administrés pour affouage.
- Dans ces conditions, l'ONF a non seulement le devoir de conseiller à la collectivité de faire procéder à l'exploitation des bois par un professionnel au choix de ladite collectivité mais est également fondé à refuser la délivrance d'une coupe sur pied destinée aux habitants affouagistes et à ne délivrer les bois qu'une fois façonnés par le professionnel retenu par la collectivité. — (Réponse du ministère de l’Agriculture à la question de la sénatrice Martine Berthet, Cessions de bois aux particuliers et affouage en forêts communales, 26 juillet 2018 → lire en ligne)
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insouciance
- État ou caractère de celui qui est insouciant.
- Rien ne pouvait être entrepris sous la domination incontestée de Richard, […], quoiqu’il tînt les rênes du gouvernement avec une sorte d’insouciance qui tendait tantôt à l’indulgence et tantôt au despotisme. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- On leur dénie l’un des droits les plus fondamentaux de l’enfance : le droit à l’insouciance. — (Richard Martineau, Laissons les enfants tranquilles!, Le Journal de Québec, 31 octobre 2021)
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réminiscence
- Rappel à la mémoire d’un souvenir qui n’est pas reconnu comme tel.
- Les platoniciens croyaient que toutes les connaissances que nous acquérons ne sont que des réminiscences de ce que nous avons su avant notre naissance.
- Souvenir qui apparaît à l’esprit sans que les pensées antérieures à cette apparition, ni les objets observés durant ou avant l’apparition du souvenir n’y semblent rattachés.
- Il s’agit vraiment de dénoncer une mise en scène traumatique dans laquelle celui qui est en proie à des réminiscences de violences cherche à enrôler de force un acteur pour y jouer à sa place le rôle de victime, lui-même se choisissant le rôle le moins exposé de l’agresseur tout-puissant, avec pour scénario la scène de violence qui va lui permettre de faire disjoncter son circuit émotionnel et de s’anesthésier très efficacement. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 5 « L’agresseur dans tous ses états : Pourquoi commet-on des violences ? », Dunod, 2013 (1re édition), page 273)
- Souvenirs vagues et confus.
- Si tout cela me semble excessif, je dois bien reconnaître qu'il me revient parfois, lors de certains réveils douloureux, de vagues réminiscences de faits irrationnels, des phénomènes énigmatiques où songes et réalité s'entremêlent. — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
- J’ai une vague réminiscence des évènements de l'époque.
- Emprunt plus ou moins conscient fait par l’auteur d’une œuvre artistique ou littéraire à d’autres créateurs.
- C’est, dit-elle, de simples stances sur lesquelles j’ai osé plaquer des réminiscences d’airs allemands… — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
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suffisance
- Ce qui suffit, ce qui est assez.
- Il n’y a aucune exagération à alléguer que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les populations se trouvaient approvisionnées plus qu’à leur suffisance, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
- Cette cérémonie assurait des pluies en suffisance pour l'ensemble des villages limitrophes. — (Jean-Michel Lebigre, Milieux et sociétés dans le Sud-Ouest de Madagascar, 1997)
- Les pays en développement n'en produisant guère, en tous cas pas en suffisance, les produits pharmaceutiques doivent le plus souvent être importés. — (Pascale Brudon, Médicaments pour tous en l'an 2000?: les multinationales pharmaceutiques face au tiers monde : l'exemple du Mexique, Lausanne : Éditions d'En bas, 1983, page VIII)
- Vanité, satisfaction de soi, présomption impertinente. Prétention à détenir la vérité sur un point de détail, ou à dicter la manière de faire.
- Il observait la suffisance du chevalier de Beauvoisis, c’est ainsi qu’il s’était nommé en parlant de lui, choqué de ce que Julien l’appelait tout simplement monsieur. — (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 372)
- À son ton naturellement tranchant, il ajouta la suffisance d'un parvenu, et devint même ridicule, à force d’être impertinent. — (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782-1789, Livre IX)
- Chef-d'œuvre de suffisance en même temps que d'insuffisance administrative, le plan 17, en un mot, recélait autant d’impéritie, dans la préparation, qu'en devait déceler le "plan d’opérations" dans sa conduite. — (Victor Margueritte, Au bord du Gouffre, 1919)
- Mais nous ne verrons rien dans une pareille phrase qu'un mélange de mépris, d'insulte, de suffisance bourgeoise. — (Paul Nizan, Les chiens de garde, 1932)
- M'autorisez-vous, maintenant, s'informa-t-il, en affectant une rondeur pleine de suffisance, à évoquer l'atmosphère du crime ? — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L'homme argue de son droit avec une suffisance presque impertinente, une humilité feinte qui voile une ironie bien claire : […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Je réclame, le droit à l'impertinence, à cause, monsieur le président, de votre arrogance, de votre suffisance, de votre mépris du peuple, des jojos, des moins que rien, des Gaulois réfractaires. — (Victor Ojeda Mari, Macron on est là pour un monde meilleur même si tu ne le veux pas !, éditions Iggybook, 2019, introduction)
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condescendance
- Complaisance qui fait qu’on se rend aux sentiments, aux volontés de quelqu’un. Mais depuis le XIXe siècle, le sens a glissé vers la 2e définition[1].
- Mme de Rênal s’était trouvée assez de sens pour oublier bientôt, comme absurde, tout ce qu’elle avait appris au couvent ; […] Avec l’apparence de la condescendance la plus parfaite, et d’une abnégation de volonté, que les maris de Verrières citaient en exemple à leurs femmes, et qui faisait l’orgueil de M. de Rênal, la conduite habituelle de son âme était en effet le résultat de l’humeur la plus altière. Telle princesse, citée à cause de son orgueil, prête infiniment plus d’attention à ce que ses gentilshommes font autour d’elle, que cette femme si douce, si modeste en apparence, n’en donnait à tout ce que disait ou faisait son mari. Jusqu’à l’arrivée de Julien, elle n’avait réellement eu d’attention que pour ses enfants. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830)
- […], je vais vous remettre les deux lignes ; vous les porterez au grand homme en l’assurant d’une entière condescendance à ses désirs ; mais à une condition. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 337 de l’édition Houssiaux de 1855)
- Delouche nous offre à chacun la goutte, mais il n’y a qu’un verre et nous buvons tous dans le même. On me sert le premier avec un peu de condescendance, comme si je n’étais pas habitué à ces mœurs de chasseurs et de paysans… — (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
- Bienveillance mêlée d’un léger mépris ; comportement distant, presque hautain, arrogant, ou qui pourrait être ressenti comme tel.
- Oh ! l’ignorance ! murmura le savant, et il ajouta tout haut avec ce ton de condescendance doctorale particulier aux disciples d’Esculape : mon ami, je cueille des simples que je collectionne, afin de les classer dans mon herbier ; […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Puis, dans la songerie de Clotilde, la figure de sa grand’mère Félicité s’évoquait. Celle-ci venait la visiter de temps à autre, avec une condescendance de parente puissante, qui est d’esprit assez large pour pardonner toutes les fautes, quand elles sont cruellement expiées. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XIV)
- Il saluait chapeau bas tous ceux qui appartenaient à une classe sociale supérieure à la sienne, il traitait avec mépris ou condescendance ses inférieurs, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
- En Afrique, un Blanc qui adresse la parole à un Noir n’a plus la condescendance raciste des colonisateurs d’antan ; désormais c’est bien plus violent. Désormais, il a le regard apitoyé du prêtre qui administre l’extrême-onction à un condamné à mort. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 141)
- Lorsqu’il gémit et dans mon cou laissa tomber sa tête, porté enfin, sur et dans mon ventre, j’en conçus avec étonnement, une fugitive condescendance. — (Marie Darrieussecq, Claire dans la forêt, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 2000, page 13)
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désobligeance
- (Soutenu) Disposition à désobliger, à ne pas rendre service.
- Il est d’une extrême désobligeance.
- Blessés et réfugiés meurent à pelletées, victimes de la pénurie de médicaments, du typhus, de la dysenterie, de la famine, de la désobligeance ou de l’inimitié des contrées qu’ils sillonnent, désobligeance ou inimitié qu’engendrent plus la crainte des répressions patriotes qu’une adhésion sincère aux principes de la République. — (Jean Silve de Ventavon, Jean Chouan: le paysan rebelle, 1757-1794, 1985)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.