Dictionnaire des rimes
Les rimes en : interférence
Que signifie "interférence" ?
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- (Physique) Phénomène dans lequel deux vibrations s’annulent en se superposant.
- Il faut noter aussi que Newton, après avoir découvert le phénomène d’interférences qu'on nomme depuis lors «les anneaux de Newton» avait tenté une fort intéressante synthèse du point de vue des ondes et de celui des corpuscules […]. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l'Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
- Deux vibrations mécaniques, par interférence, peuvent produire du repos. Le silence peut résulter de l’interférence de deux vibrations sonores. L’obscurité peut résulter de l’interférence de deux vibrations lumineuses.
- (En particulier) (Télécommunications) Phénomène résultant de la superposition d’au moins deux oscillations ou ondes cohérentes de même nature et de fréquences égales ou voisines; ce phénomène se manifeste par une variation dans l’espace ou dans le temps de l’amplitude de la résultante des ondes ou oscillations superposées.
- Intervention d’un élément extérieur dans un problème, une situation, un processus.
- Savez-vous que j'ai, moi, des devoirs envers la France et, qu’en vertu de ces devoirs, je ne puis admettre l’interférence d’aucune puissance étrangère dans l’exercice des pouvoirs français ? — (Charles De Gaulle, Mémoires de guerre, tome 2 : L’Unité, Plon, 1956, page 116)
- Pour nous, jusque là, l’interférence du religieux dans les questions féministes, c’était les courriers d’associations intégristes de lutte contre l’IVG que nous recevions dès que nous traitions du sujet ! — (Valérie Toranian, interview dans Le Point no 2375, 8 mars 2018)
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "interférence".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
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incroyance
- Absence de croyance, de foi en matière de religion.
- [L'influence du Génie du Christianisme]: L'athéisme et le matérialisme ne furent plus la base de la croyance ou de l'incroyance des jeunes esprits ; (…) On ne fut plus cloué dans sa place par un préjugé antireligieux ; on ne se crut plus obligé de rester momie du néant, entourée de bandelettes philosophiques ; on se permit d'examiner tout système, si absurde qu'on le trouvât, fût−il même chrétien. — (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, 2, 13, 10, 1848)
- Soudain ces hommes sceptiques, aimables, indifférents à toute religion, se mirent à raconter des faits étranges, des histoires incroyables mais arrivées, affirmaient-ils, retombant brusquement en des croyances superstitieuses, se cramponnant à ce dernier reste de merveilleux, devenus dévots, à ce mystère du magnétisme, le défendant au nom de la science.Un seul souriait, un vigoureux garçon, grand coureur de filles et chasseur de femmes, chez qui une incroyance à tout s'était ancrée si fortement qu'il n'admettait même point la discussion. — (Maupassant, Magnétisme in Boule de Suif, 1880)
- (…) si jadis la foi religieuse avait seule rendu possible la résignation aux injustices sociales, les vertus dont cette foi est le soutien pourraient, seules encore, assurer l'établissement et la durée d'une société d'où ces injustices seraient bannies. Or le peuple ne croyait plus. Incroyant lui-même, Hermann n'avait pas l'hypocrisie de lui reprocher son incroyance; mais il ne se dissimulait pas à quel point cette émancipation de l'esprit était destructive de la bonté et du désintéressement chez des hommes grossiers, (…) Si ces gens-là devenaient les maîtres, que feraient-ils de leur puissance? À quels brigandages, à quel désordre, à quel chaos fallait-il s'attendre? — (Jules Lemaître, Les Rois, 1893)
- Un couple de comiques anglais révolutionne l’incroyance avec le mouvement international The Sunday Assembly. [...] Cette vague nouvelle d’athéisme, d’incroyance, d’irréligiosité se répand depuis 2013 dans le monde anglophone. Des Sunday Assemblies ont surgi au Royaume-Uni, en Irlande, aux Etats-Unis (même dans des villes profondément chrétiennes telles que Nashville), au Canada et en Australie. — (Le Temps du 25 janvier 2014, L’athéisme, une religion comme les autres? [1])
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délinquance
- Conduite caractérisée par des délits répétés, considérée surtout sous son aspect social mais également pénal.
- Il est bien connu que la civilisation ne tend nullement à faire disparaitre la délinquance mais bien à la faire évoluer. — (Achille Dehel, Le poison au service du crime, 1946)
- On m’y a volé mon portefeuille. Mais ce n’était pas grave. En homme modernisé, je savais bien que la petite délinquance était le fait de victimes innocentes de la société cruelle, qui ne leur donnait ni de travail, ni de vrais raisons de vivre. — (François-Xavier Ajavon, J’ai infiltré un stage de citoyenneté, sur RING : News, culture & société (www.surlering.com), le 24 mai 2010)
- Que répondre d'autre à cette femme qui avait été choyée, entourée... Qui n'avait certainement jamais su ce qu’étaient le besoin, les boulots permettant de gagner trois francs six sous puis la délinquance, la descente aux enfers... En dix ans, Clara avait tout connu ou presque. — (Carole Duplessy-Rousée, Le Silence d'Amarine, éd. Pygmalion, 2014, chap. 3)
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convenance
- Conformité, accord d’une chose avec une autre.
- Ces choses-là n’ont point de convenance l’une avec l’autre, entre elles.
- Il y a entre ces deux fiancés une parfaite convenance de fortune, de condition.
- Il y a convenance d’humeur, de caractère, de goût entre ces deux amis.
- Quand la directrice siège dans le préau et qu’il ne s’agit pas de faits très graves, les parents conversent avec elle, sur place, au-dessus de la barrière, au lieu d’aller dans son cabinet. Si je me trouve occupée à attifer des enfants, je ne me dérange pas ; car, — par l’excès même de mon anxiété observatrice, — j’ai pris un visage mort, un air de stupidité laborieuse, tout à fait en convenance avec ma fonction, — aussi puis-je, sans indiscrétion, rester près de la directrice : « Je n’existe pas ». — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Commodité ; utilité particulière.
- On sentait qu’il ne demandait rien à personne, qu’il travaillait à sa convenance, et que, dans ce monde, sa philosophie ne pouvait être ni étonnée ni troublée. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, chapitre 11, 1867)
- Mais il y a folkloristes et folkloristes. J'en ai vu de singuliers, quelques-uns d’effarants. On se fait un folklore à sa convenance. On attend des fées. On part à leur rencontre, le bâton de pèlerin à la main. — (Charles Le Goffic, Brocéliande, avec la collaboration de Auguste Dupouy, La Renaissance du Livre, 1932, page 98)
- (Spécialement) (Au pluriel) Ce qui est conforme aux règles, aux usages de la société.
- Il alla remercier le lieutenant-colonel Filloteau et s’informer des petits devoirs de convenance qui doivent occuper la première journée d’un sous-lieutenant arrivant au régiment. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Croyez-moi, pour une fille, comme pour une femme, la gloire sera toujours d’enfermer dans la sphère des convenances les plus serrées, ses ardents caprices. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- — M. de Sainte-Austreberthe est ici pour me plaire, dit-elle ; il ne me plaît point, je le lui montre.— Encore faut-il le faire avec convenance.— En quoi ai-je manqué aux convenances ? — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Ce fut la veuve qui nous tira d’embarras ; elle parlait d’une voix vive, légère, qui baissait parfois par décence, puis, les convenances satisfaites, reprenait avec un nouvel entrain. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 223)
- Mais le maître des Hautes Héez dédaigne toute convenance. Qu'il garde sa barbe toute entière, mais qu'il la cultive. Elle lui donne l'air d'un Robinson, d'un homme des cavernes, voire d'un hors-la-loi: — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- De même que les enfants flairent sous l’écorce des convenances la vraie étoffe dont sont faits les êtres, mon radar interne, s’affolant subitement, m’apprenait que M. Ozu me considérait avec une patiente attention. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, page 180)
- Un mec qui ne s'encombrera pas des convenances et de la séduction à deux balles, qui rentrera, posera le kébab et sans dire un mot, m'embrassera fougueusement en me disant de ne pas m'inquiéter pour toutes les histoires de couple pourries […]. — (Laura Bernard, Football, amour, kébab, Éditions Publibook, 2012, page 49)
- byzance
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sapience
- (Vieilli) (Latinisme) Sagesse.
- La raison naturelle, don du Verbe […], ne peut contredire la sapience sacrée des Écritures; […]. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique: la Scolastique, 1966)
- Il y a différentiabilité de la sentience vers la sapience, mais pas de la sapience vers la sentience. Le continuum quasi différentiable sentience-sapience entre en résonance avec le schéma proposé par Wilfrid Sellars de la réductibilité causale avec irréductibilité logique. — (Reza Negarestani, Accélérer l'humanité, part.1, §.1, dans , Accélération !, sous la direction de Laurent de Sutter, Presses Universitaires de France, 2016)
- Ensemble des savoirs partagés au sein du peuple, de la multitude ou d'une population de microservices.
- Tous les exercices de la classe et les jeux de la récréation doivent fournir prétexte à sapience. On ne l’oublie pas ; il n’est pas jusqu’au modèle d’écriture qui ne porte ses fruits. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
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immense
- Qui est sans bornes, sans mesure; dont l’étendue, la grandeur est infinie. En ce sens, il se dit proprement de Dieu.
- Dieu est immense.
- C’est un être immense.
- Qui est d’une très grande étendue.
- Nous parcourons la vaste plaine fertile des Doukkala, sans pierres et sans arbres, où s’étalent à perte de vue d’immenses champs de blé, d'orge, de maïs, de fèves et de pois chiches. — ([[w:Frédéric {Weisgerber|Frédéric {Weisgerber]], Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 153)
- Alors se dressait devant eux l’immense cône du Popocatepelt, d’une telle altitude que l’œil s’égarait dans les nuages en cherchant le sommet de la montagne. — (Jules Verne, Un drame au Mexique, J. Hetzel et Cie, 1905, page 364)
- Les communes rurales y sont bien rarement groupées; elles sont au contraire disséminées, sur l'immense et fécond plateau, en un éparpillement de fermes; […]. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- La neige en cristaux fins tombe en voltigeant comme une immense nuée de moustiques. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Qui est très considérable en son genre.
- Quelques instants après, la République était proclamée du haut du balcon, aux applaudissements d'un peuple immense, […]. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- On retrouve chez Abramow un héritage lisible de Guy Bourdin (1928-1991), immense photographe des années 1970, dont les cadrages acrobatiques, et les couleurs éclatantes, rendaient les mannequins à la fois ultrasexys et parfaitement puissantes. — (Jean-Éric Perrin, Angèle, pop féminisme, 2021)
- D’immenses désirs.
- Il a une immense érudition, un savoir immense.
- Une immense vanité.
- Une sottise immense.
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suppléance
- Action de suppléer, de remplacer.
- L'on organisera la suppléance de tel professeur.
- Fonction de suppléant.
- Il est chargé de la suppléance de tel professeur.
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belligérance
- Action d’être belligérant.
- – Foin de Philomachie, poursuivit, imperméable, Karamagnole, trêve de belligérance ; je n’aime pas la guerre, je ne veux pas aller me battre ; […] — (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, Denoël, 2000, collection Folio, page 19.)
- Le Congrès des États-Unis approuverait la requête jordanienne, expliquèrent les diplomates à Hussein, s’il déclarait la fin de l’état de belligérance avec Israël. — (Michael Bar-Zohar, Shimon Peres et l’histoire secrète d’Israël, 2008)
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désinence
- (Grammaire) Suffixe de flexion, terminaison grammaticale attachée au radical d’un mot.
- Cette désinence nous assure que le subjonctif aoriste sigmatique et le futur sigmatique n’étaient à l’origine qu’un seul et même paradigme et un même temps, un présent sigmatique dégradé en éventuel. — (Laurent Dubois, Inscriptions grecques dialectales d’Olbia du Pont, Librairie Droz, 1996, page 191)
- Si, sur la base des ouvrages de référence, nous mettons les désinences du conditionnel français en regard de celles du picard, nous nous trouvons devant la même situation que pour l’imparfait : les désinences du picard sont toutes distinctes de leurs homologues français. — (Jean-Michel Eloy, La constitution du picard : une approche de la notion de langue, Louvain-la-Neuve : Peeters, 1997, page 161)
- L’arabe, outre son pluriel régulier qui se forme comme dans toutes les autres langues par l’addition de certaines désinences, présente encore une formation particulière, étrangère aux autres langues sémites, et s’écartant en apparence de toute formation connue. — (Stanislas Guyard, Nouvel essai sur la formation du pluriel brisé en arabe, Paris : Librairie A. Franck, 1870, page 1)
- À l’entendre, des maux sans nombre ont fondu ensemble sur mon vieux corps. Ces maux, effroi de l’homme, ont des noms, effroi du philologue. Ce sont des noms hybrides, mi-grecs, mi-latins, avec des désinences en ite indiquant l’état inflammatoire, et en algie, exprimant la douleur. Le docteur me les débite avec un nombre suffisant d’adjectifs en ique, destinés à en caractériser la détestable qualité. Bref une bonne colonne du Dictionnaire de médecine. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 208.)
- (Botanique) Aspect visuel de l’extrémité d’un organe.
- On entend par Désinence (Desinentia), la manière particulière dont se termine un organe ou un lobe quelconque. Dans un sens très-général, on dit d’une sommité ou extrémité quelconque, qu’elle est obtuse ou aiguë; […]. — (Augustin Pyrame de Candolle, Théorie élémentaire de la botanique, Paris : chez Déterville, 1813, p. 458)
- Désinence des écailles inférieures, moyennes ou supérieures de la cupule, et prolongement en lanière plus ou moins longue. — (Alphonse de Candolle, Étude sur l’espèce à l’occasion d’une révision de la famille des Cupulifères, dans les Annales des Sciences Naturelles Botaniques, Paris : chez Victor Masson & fils, 1862, sér. 4, vol. 18, p. 72)
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prédominance
- Qualité de ce qui prédomine ; caractère prédominant.
- Chez les métallurgistes, les grèves politiques l’emportent sur les grèves économiques pendant toute l'année 1905, encore qu'au début cette prédominance ait été beaucoup moins marquée qu'à la fin de l'année. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe d'après le n° 18 de la Pravda du 22 janvier 1925, Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 35)
- On note une prédominance à l’emploi des réseaux alternatifs et à l’usage généralisé du triphasé 200 V/400 Hz. — (Alain Caillot, Systèmes d’alimentation pour équipements électroniques, Techniques de l'Ingénieur, n° E 3 620, page 3)
- Enfin, en dépit de la prédominance du répertoire allemand, les fonctionnaires d’outre-Rhin ainsi que les militaires de la garnison stationnée à Strasbourg ne compensent guère l'absence de la bourgeoisie alsacienne francophile. — (Myriam Geyer, La vie musicale à Strasbourg sous l'empire allemand, 1871-1918, Ecole nationale des Chartes/Société savante d'Alsace, 1999, page 131)
- Il nous faudra aussi comprendre qu'être berdache dans une société à prédominance masculine ne peut être la même chose qu'être transgenre dans une société passée en mode idéologique matricentré. — (Emmanuel Todd, Où en sont-elles , Une esquisse de l'histoire des femmes, Éditions du Seuil, 2022, page 29)
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concupiscence
- Envie, inclination violente aux plaisirs qui sont interdits par les moralistes, surtout aux plaisirs sexuels.
- Elle est en ce moment dans le bois d’oliviers, et les gardes (vos gardes, Taxis) font calmer par elle leurs concupiscences pendant les intervalles de recherches. — (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
- Le mot de concupiscence charnelle, pareil à un lourd crapaud élastique, n’a de plein sens que si on l’applique aux familles poussées à même le sol. Les lourds repliements d’appétits sensuels, les énormes convoitises tapies des années durant, ne sont possibles qu’à la campagne, où les maisons sont encore des êtres qui s’observent, se haïssent, gémissent au même souffle d’air et se frôlent et se bousculent dans le travail de leurs bras occupés à remuer la terre. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 229)
- […] des messieurs, […], auscultaient des paumes les charmes de ces demoiselles servantes, impassibles mais souriantes. Il y avait aussi des femmes qui les expertisaient d'un doigt agile, les yeux endiamantés de concupiscence. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 81)
- Et chacun de me plaisanter ; ma jeunesse à son lever, mon parfum de fille fraîche, ma chair toute neuve en son premier éclat éveillaient chez les hommes de sournoises concupiscences, aiguisaient leur regard. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 32)
- D’ailleurs M. le Doyen n’a peut-être pas tort quand il répète : Simon, ce n’est pas au démon de la concupiscence qu’il a affaire, mais à celui de l’ambition. Il ne regarde guère les filles. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 11)
- Pomme attirait souvent les regards, remarqua un jour le futur conservateur. Et c’étaient des regards sans équivoque, d’une franche concupiscence. — (Pascal Lainé, La dentellière, Gallimard, 1974, réédition Folio, page 107)
- Il préférait la musique classique et les chemisettes à carreaux mais, pour attirer les concupiscences, il devait avoir la tenue wesh-wesh, l'allure racaille, la casquette Nike, visière retournée en prime. — (Antoine Gouguel, Chifoumi !, Éditions du Frigo, 2011, page 77)
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aisance
- Liberté de corps et d’esprit dans le travail, dans les mouvements, dans les manières, dans le commerce de la vie.
- Avec une aisance qui confond —une aisance, une force d’élément— il menait de front quatre livres, des pièces de théâtre, des polémiques de journal, des affaires de toutes sortes. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Mmes Daudoird et Clara Lemonnier, dont la première portait l’habit noir avec un chic et une aisance qui auraient damé le pion au clubman le plus élégant. — (Albert Vanloo, Sur le plateau, souvenirs d’un librettiste, 1913)
- L’aisance avec laquelle les poètes juifs maniaient le vers français permet de supposer que leur talent a dû s’exercer dans les genres les plus variés. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ils manient avec une élégante aisance les mètres latins les plus compliqués et les vocables les plus choisis de la mythologie. — (Johan Huizinga, Érasme, 1924, traduction de V. Bruncel, Gallimard, 1955)
- (Par extension) État de fortune suffisant pour se procurer les commodités de la vie.
- Elle vit l’opulence & les richesses succéder à l’aisance ; & son père , avant tout cela , avoit connu le mésaise & presque la pauvreté. — (La mésalliance, dans les Contes moraux dans le goût de ceux de M. Marmontel, recueillis de divers auteurs, publiés par Melle Uncy, Amsterdam & Paris : chez Vincent, 1763, vol.2, p.399)
- Aussi, dès qu’un paysan a réalisé une minime aisance, fait-il badigeonner d’ocre la façade et les murs intérieurs de son réduit : […] — (Jean-Marie-Placide Munaret, Du médecin des villes et du médecin de campagne, mœurs et science, Paris : Germer Baillière, 2e édition refondue, 1840, page 89)
- […] moi, mon rêve est de me retirer dans quelques années d’ici, au fond de l’une de nos belles provinces mexicaines avec une modeste aisance, vous voyez que je ne suis pas ambitieux. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Le fait, d’ailleurs, est patent, incontesté, affirmé de tous côtés : l’aisance s’est énormément développée parmi les ruraux des Côtes-du-Nord. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Histoire) Espace forestier dans lequel les villageois pouvaient tirer leur subsistance.
- Il sera permis à tous et chacun de nos sujets, manants dudit village, de sartager chaque année un demi journal d’aisance, pour y semer du dur grain et ensuite une avoine tant seulement. — (« Ordonnance portant règlement au sujet des aisances et des pâturages communs du village de Hamoir - 14 mai 1787 », dans le Recueil des ordonnances de la Principauté de Stavelot 648-1794, par L. Polain, Bruxelles : chez Emm Devroye, 1864, page 369)
- […] ; à quoi Sa Sérénissime Éminence voulant pourvoir, fait défense sérieuse à tous un chacun de sartager les voies herdales et aisances communes, comme aussi de faire fendre ni labourer en aucune manière le gazon commun, sans enseignement et permission expresse compétente, à peine d’une amende de dix florins d'or pour chaque fois, […]. — (« Ordonnance du prince-évêque de Liège Jean-Théodore de Bavière, le 9 décembre 1762 », en recueil dans le Cartulaire de la commune de Fosses, recueilli et annoté par Jules Borgnet, Namur : chez Ad. Wesmael fils, 1867)
- Aux premiers temps, l'exploitation avait comme seule et unique règle : les besoins: on ne prenait en forêt que ce qui était utile (les « aisances » ou « commodités ») et on laissait sur place tout le reste. Chacun se servait là où bon lui semblait, et coupait les arbres qui lui convenaient: la forêt était le domaine de la liberté, […]. — ( G. Plaisance, « Les caractères originaux de l'exploitation ancienne des forêts » , dans la Revue de Géographie de Lyon, 1953, volume 28-1, page 17)
- (Au pluriel) Lieu pratiqué dans une maison pour y satisfaire les besoins naturels.
- Cabinet d’aisances.
- Fosse d’aisances.
- Lieux d’aisances.
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inconscience
- (Psychologie) État de l’être qui ne possède aucune conscience de soi-même.
- J'appréhendais de retrouver ce moment terrible où je m'étais senti sombrer dans l'inconscience, tandis qu'en même temps je me débattais de toutes mes forces pour ne pas mourir. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- L'église ce dimanche, regorge de gens qui ne fréquentent qu'aux enterrements, aux bouts de l'an, à la fête patronale, des têtes de bois qui ne l'appellent que pour les derniers sacrements, et qu'il oindra, à l'agonie, dans l'inconscience quasi totale, absous néanmoins de toutes leurs fautes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- L’inconscience du minéral, du végétal. — Le chloroforme nous plonge dans un état d’inconscience.
- (Par extension) Caractère de ce qui se produit chez un être conscient, mais échappe à sa conscience.
- Une envie folle le taraudait de piquer du poing dans le dos arrondi du monsieur peu pressé, lequel, pourvu d'une inconscience comique, bourlinguant de droite à gauche, s'installait opiniâtrement devant lui, pareil à une citadelle mouvante et calamiteuse. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
- (Morale) Absence ou abolition, réelle ou apparente, du sens moral, le sujet agissant comme s’il n’avait aucune notion de la valeur de ses actes.
- C’est de l’inconscience.
- Cet assassin a fait preuve dans ses aveux d’une extraordinaire inconscience.
- Absence de jugement, légèreté extrême.
- Favrolles prend la parole. Son vide intérieur, son inconscience braillarde se masquent sous l'énergie de ses propositions. — (Léon Trotsky, Le drame du prolétariat français, 1922, annexe à l'édition de 1964 de Littérature et Révolution (les Lettres Nouvelles, éditeur))
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défervescence
- (Chimie) (Rare) Absence ou diminution d’effervescence.
- (Médecine) Décroissance ou disparition de la fièvre.
- Au cours de la crise, telle défervescence peut annoncer l’entrée en convalescence, comme tout aussi bien elle peut être suivie le lendemain d’une nouvelle poussée inflammatoire. — (Georges Demangeat, Attitude de l’homéopathie dans le rhumatisme articulaire aigu)
- Diminution de l'activité d'un phénomène.
- Le Temps annonçait que le fléau était en pleine défervescence. Le carnivorisme s’éteignait. — (J.-H. Rosny aîné, La Force mystérieuse, 1913)
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hyperfréquence
- (Télécommunications) Radiofréquence suffisamment élevée pour permettre l’emploi de techniques telles que celles des guides d’ondes et des cavités.
- À cela, il faut ajouter la microrugosité à l’échelle centimétrique qui joue aussi un rôle très particulier en hyperfréquence, dans la mesure où ces dimensions sont commensurables avec les longueurs d’onde utilisées. — (Frédérique Rémy, L’Antarctique: la mémoire de la terre vue de l’espace, 2003)
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thermoluminescence
- (Physique) Phénomène par lequel des matériaux transforment de l’énergie calorifique en lumière.
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compétence
- (Droit) Fonction attribuée par la loi à une autorité publique, à un établissement public.
- Dans les communes, l’État ne délègue pas de représentants dotés de compétences générales, comme les préfets dans les départements et les régions.
- Le maire exerce des compétences déléguées par le conseil municipal et doit alors lui rendre compte de ses actes.
- Quant à la compétence ratione materiæ, elle était parfois considérable, mais impossible à ramener à des règles générales, car elle dépendait des clauses contenues aux titres qui les avaient constituées. — (Jean-Louis-Nicolas Dupond, Le parlement de l’ancienne justice de Dombes, Éditions de Trévoux, 1949, page 84)
- Vous pouvez en tant qu’Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ou Conseil départemental assurer vous même la gestion des aides à la pierre pour une durée de six ans. Vous devenez alors délégataires de compétence. La délégation de compétence comprend la gestion des aides à la pierre pour le logement social, les aides à l’amélioration des logements privés et les dispositifs de location-accession. — (Agence nationale de l’habitat, Agir en délégation de compétence [1])
- Contrairement à vous, au niveau local, nous n’avons pas [en Albanie] la compétence pour les accueillir ou les faire venir. Tout est décidé par le Premier ministre, le ministre des finances et le gouvernement. — (Besnik Musrafaj, L’Albanie au centre d’une belle rencontre, Vosges Matin, 15 mai 2016)
- (Droit) Le droit qu’un tribunal, qu’un juge a de connaître de telle ou telle matière, de telle ou telle cause.
- Faire juger la compétence.
- Cela n’est pas de sa compétence.
- Cette question, cette affaire est de la compétence de tel tribunal.
- Il s’ensuit que cette action relève de la compétence des tribunaux de l’ordre judiciaire.
- (Par extension) Aptitude d’une personne à juger d’un ouvrage, à parler de façon pertinente d'un sujet, etc. ou à travailler dans un domaine.
- Le commissaire aux comptes veille à ce que ses collaborateurs disposent des compétences appropriées à la bonne exécution des tâches qu’il leur confie et à ce qu’ils reçoivent et maintiennent un niveau de formation approprié. — (Article 6, « Code de déontologie de la profession de commissaire aux comptes », Version consolidée au 12 décembre 2006)
- On était enclin déjà, je pense, à juger la qualité et la compétence d’un médecin par le prix qu’il fait payer : plus il prend cher, et plus il doit être savant. Ce critérium s’applique encore davantage aux médicastres, aux voyantes et aux charlatans. — (Revue de Saintonge & d'Aunis, 1908, volume 28, page 90)
- Pour le seconder, il peut compter sur les compétences aiguisées de Youness Chtioui, lui aussi passé par le fameux Palace Jamaï. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 17)
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survivance
- (Histoire) Droit ou faculté de succéder à une personne dans sa charge après sa mort.
- Il avait un gouvernement, et le roi lui en accorda la survivance pour son fils.
- Il fut reçu en survivance.
- Lettres, brevet de survivance.
- (Courant) Ce qui survit d’un passé révolu.
- Dans une région, n’existent pas uniquement des représentants de la flore caractéristique. D’anciens occupants ont pu laisser des survivances ; […]. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 77)
- (Littéraire) Maintien en vie.
- Tant que l’homme ne fut pas capable de produire plus que le strict nécessaire à sa survivance, les vainqueurs ne pouvaient que mettre en fuite et massacrer les vaincus, et s’emparer des aliments récoltés. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste)
- Pourquoi le floriste s’interdirait-il de songer au milieu qui règle la présence d’une infiltration atlantique ici et la survivance d’une station méditerranéenne là ? — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 150)
- Survie d'un peuple dans un contexte sociopolitique défavorable. → voir Survivance
- Pour une large part de l’élite cléricale, qui se chargeait de définir les conditions nécessaires à la survivance et à l'épanouissement de la nation canadienne-française, le paysan qui abandonnait sa terre et la campagne, pour émigrer dans les centres urbains, courait le risque de la déchéance personnelle, sur les plans moral et matériel et, du même coup, contribuait au tarissement des forces vives de la nation. — (Jean Hamelin (dir.), Histoire du Québec, Edisem, 1977, page 421)
- Dès le début du XXe siècle, cette menace se précise au point où on commence à parler de survivance. Cependant, et malgré tous les efforts, il est clair que les Canadiens français, dans les années 1920-1930, ont le sentiment d'avoir perdu du terrain, puisque les mouvements visent alors à refranciser; on parle de renaissance, de recouvrer la place qui est due au français, etc. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal, 2020, page 84)
- Il a abandonné l’indépendance, pour se contenter de la survivance. — (Patrick Bellerose, Québec solidaire: Manon Massé cède sa place de chef parlementaire, Le Journal de Québec, 17 mai 2021)
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ambivalence
- (Psychologie) Apparition simultanée de deux sentiments opposés : l’amour et la haine, ou encore désirer une chose et son contraire.
- Là encore, la relation à Shakespeare se joue sur un mode de l’ambivalence en ce qu’elle s’inscrit dans une tension entre une vénération à laquelle l’écrivain américain cherche à imprimer son propre rite ([…]) et une tentative d’inscrire le barde dans un processus historique en faisant référence à la Déclaration d’indépendance. — (Ronan Ludot-Vlasak, « Entre consécration et profanation. Melville et la lettre shakespearienne », dans Revue française d’études américaines 2014/4 (n° 141), page 50.)
- (Par extension) Caractère de ce qui a deux aspects, deux propriétés opposées.
- L’ambivalence et le laxisme des autorités de l’État laïque et de la nouvelle intelligentsia séculière ébranlèrent le sécularisme même. Dès l’instant […] où l’influence européenne diminua, la laïcité déclina et son attrait se volatilisa. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, 1992, p.97)
- L’ambivalence du numérique nécessite de repenser la protection des droits fondamentaux. — (Laure Kaltenbach, (directeur du Forum d'Avignon) et Olivier Le Guay (responsable éditorial du laboratoire d'idées du Forum d'Avignon), Sur les données personnelles, l’Europe peut encore gagner, Journal La Croix, 1er octobre 2014, page 24)
- La conséquence de ce complexe d’ambivalences est une série d’ambiguïtés aux niveaux différents du statut du texte littéraire, du traitement didactique de ce texte, et des fonctions de l'enseignant. — (Christian Puren, « Ambiguïtés et ambivalences dans le traitement didactique du texte littéraire dans l'enseignement de l'espagnol en France » , dans Ambiguïtés, ambivalences, textes réunis par Anne-Marie Vanderlynden, Cahiers du CRIAR n° 14, Publication Univ. Rouen-Le Havre, 1995, page 188)
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mestrance
- Variante orthographique de maistrance.
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effluence
- Ce qui flue hors, coule hors, s’exhale d’une manière invisible.
- Des effluences de marais.
- Effluences électriques.
- Souvent même, ils avaient été soulevés par l’effluence mystique, par l’émanation même du Moyen Age à jamais perdue. — (Joris-Karl Huysmans, En route, 1895)
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défense
- Action de défendre, de se défendre.
- Pourquoi porter des chapeaux et des vêtements, quand la pigmentation de la peau est la meilleure défense contre le soleil des tropiques […]? — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Et l’avarice, considérée comme un péché par l’Église catholique, est devenue le signe d’une défense intelligente contre la surconsommation. — (Alain Rey, Les radins savent gérer leur argent, dans 60 millions de consommateurs, hors-série n° 151, octobre-novembre 2010)
- S’armer pour la commune défense, pour sa propre défense.
- Être dans le cas de légitime défense.
- (Militaire) Action ou manière de défendre une place, un poste, etc., de s’y défendre.
- Belgrade est une ville ouverte, car son ancienne forteresse turque ne peut pas être considérée comme un ouvrage de défense moderne. — (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
- La ville avait la réputation d’être imprenable ; son château s’élevait à l’est et la ceinture de murailles qui entourait la cité venait s’y attacher; des portes, des bastions, des fossés formaient un respectable appareil de défense. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
- Nos grandes places de guerre, Strasbourg et Metz, les véritables boulevards de notre défense, n'avaient été ni armées, ni approvisionnées. — (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 124)
- Après le « mur murant » de 1786, les fortifications de 1840 ont été démolies pierre par pierre, et la terre de leurs glacis à servi à combler les fossés de défense dont on l'avait tirée. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 243)
- Faire une belle défense, résister longtemps à quelque proposition, à quelque sollicitation, etc.
- (Politique) Gestion de l’armée et de la marine.
- Le ministère de la Défense.
- Dépenses de défense.
- (Au pluriel) Fortifications, ce qui sert à garantir, à couvrir une place.
- Les bases des tours visigothes sont carrées ou ont été grossièrement arrondies pour recevoir les défenses du Ve siècle. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Démolir les défenses d’une place.
- (Eaux et forêts) Ce bois est en défense: Il est en tel état de force qu’on n’a plus besoin d’empêcher les bestiaux d’y aller.
- (Droit) Action de défendre quelqu’un contre une accusation soit en justice, soit dans les rapports sociaux.
- La défense de sa cause.
- Prendre la défense de l’accusé.
- Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
- On ne voulut point écouter ma défense.
- (Droit) Ce qu’on répond, par écrit et par ministère d’avoué, à la demande de sa partie.
- Donner, fournir, faire signifier ses défenses.
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observance
- Pratique d’une règle, exécution de ce que prescrit une règle, et souvent une règle religieuse.
- Les observances ne sont pas les mêmes pour une paysanne qui moissonne, pour une ouvrière à quinze sous par jour, pour la fille d’un petit détaillant, pour la jeune bourgeoise, pour l’enfant d’une riche maison de commerce, pour la jeune héritière d’une noble famille, …. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Magie des apparences qui me fait parler du train accoutumé de notre vie, alors que le fond même en était changé à jamais ! Étais-je donc la dupe de cette observance de nos habitudes ? Ne savais-je pas qu’au milieu de tant de choses coutumières, j’apportais un cœur nouveau ? — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, pages 168-169)
- Dans ses discours, il défendit avec force cette thèse que la stricte observance des lois religieuses doit s'accompagner, pour devenir méritoire, de la pratique de la justice et de l'amour du prochain, envers les juifs comme envers les non-juifs. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Médecine) Degré de concordance entre le comportement d’un individu et les prescriptions médicales qu’il a reçues.
- (Par extension) Cette règle, cette loi religieuse.
- (Religion) Observances légales, pratiques ou cérémonies que prescrit la loi de Moïse.
- Je surpris, j'effarouchai en marquant tout de suite, sans ostentation, mais nettement, mon éloignement des observances religieuses. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, page 78)
- (Religion) Ordre religieux où la règle monastique s’observe strictement.
- Religieux d’étroite observance, (Religion) religieux d’une maison qui observe la règle plus strictement que les autres maisons du même ordre.
- Observance de saint François.
- Le recueillement, le silence, le calfeutré de cette maison, évoquaient un couvent de stricte observance, mais rendu aimable par un confort qui ne fait pas fi de la terre. — (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, page 50)
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providence
- (Vieilli) Sagesse qui prévoit et qui pourvoit.
- La providence du prince doit s’étendre sur tous ses sujets.
- Suprême sagesse par laquelle Dieu (ou une autre puissance supérieure) conduit toutes choses.
- Le mot providence dérive du latin providentia, qui signifie « prévoyance », un néologisme créé par Cicéron qui provient de pro, « en avant », et videre, « voir ». La providence est ce qui voit d'avance; c'est Dieu pour les chrétiens par exemple. La plupart des courants spirituels ou religieux la décrivent comme une action d'une volonté extérieure, transcendante à l'homme et conduisant à des fins positives, à une possible évolution. — (Christine Michaud et Thomas De Koninck, Le Petit Prince est toujours vivant, Gallimard/Édito, 2020, page 140)
- Le conspirationnisme désigne en effet, selon lui, toute une vision de l'histoire dans laquelle la providence divine a été remplacée par l'action d'autres forces, humaines, qui pilotent tous les événements significatifs du monde ; […]. — (Guillaume Cazeaux, Odyssée 2.0: La démocratie dans la civilisation numérique, Armand Colin, 2014)
- Voilà l'histoire du cruel tyran. Elle se renouvelle régulièrement sur cette planète et explique assez bien pourquoi certains Terriens demeurent sceptiques sur les effets de la divine Providence. — (Pierre Daninos, Despotes cruels et divine Providence, in Daninoscope, 1963)
- (Par extension) Dieu lui-même considéré dans sa providence. — Note : On l’écrit alors avec une majuscule.
- Varlin avait dit, le 29 avril 70, salle de la Marseillaise : « Déjà l’Internationale a vaincu les préjugés de peuple à peuple. Nous savons à quoi nous en tenir sur la Providence qui a toujours penché du côté des millions. Le bon Dieu a fait son temps, en voilà assez ; […] ». — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, page 21)
- Les décrets de la providence sont ses pensées, lesquelles constituent sa nature même, et ne sont imperscrutables que pour l'esprit fini, pour l'esprit qui ne s'est pas élevé à la pensée. — (« Deuxième introduction du traducteur », dans Philosophie de l'Esprit, tome 2, par Georg Wilhelm Friedrich Hegel, traduit pour la première fois et accompagnée de deux introductions et d'un commentaire perpétuel par Auguste Véra, Paris : chez Germer Baillière, 1869, p. CXIII)
- Ainsi, cet argent que la Providence avait si longtemps tardé à mettre entre mes mains, il fallait à tout prix m'en débarrasser au plus vite sous peine de le voir fondre comme un bloc de glace. — (Pierre Daninos, Fortune, in Daninoscope, 1963)
- (Sens figuré) Chance, bonheur.
- Du reste sa venue avait été un bienfait, et sa présence était une providence. Avant l’arrivée du Père Madeleine, tout languissait dans le pays; maintenant tout y vivait de la vie saine du travail. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 5, 2 ; 1862)
- Celui ou celle qui contribue beaucoup à la fortune ou au bonheur d'autrui ou qui songe pour lui à tout ce qui peut lui être utile ou agréable.
- Écossais jusqu'à la moelle, grand amateur du pibroch dont il joue avec conviction, serviable, jovial, toujours très actif, il est la providence des rares touristes étrangers qui visitent la résidence chérifienne. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 75)
- (Rhône-Alpes) (Vieilli) Établissement congrégationniste destiné à l’hébergement, l’éducation religieuse et la formation à un métier des enfants de familles pauvres, dans le Rhône et la Loire à partir du XVIIIe siècle.
- Les providences sont apparues au xviiie siècle dans le cadre de la lutte contre la mendicité, le vagabondage et la prostitution. La première providence de Lyon apparut en 1711 quand des dames pieuses de la Compagnie de Sainte-Françoise louèrent à Fourvière une « Maison / Hôpital de la Providence » où furent accueillies des filles de huit à vingt ans dans le besoin et risquant de tomber dans la prostitution. — (Gabriel Mas, Internat et travail chrétien au milieu du XIXe siècle in Religion et enfermements, collectif, Presses universitaires de Rennes, 2005, page 93)
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consistance
- État d’un corps qui prend un certain degré de solidité.
- Faire évaporer un liquide jusqu’à la consistance de sirop.
- Pour le faumage façon « ricotta », mixez les ingrédients jusqu'à obtenir une consistance relativement lisse. Goûtez afin d'ajuster l'assaisonnement. — (Lloyd Lang, Une journée dans mon assiette Vegan, Éditions Hachette Cuisine, 2019, page 170)
- État d’un corps dont les parties sont liées entre elles de manière à offrir une certaine résistance.
- Bientôt, il n’y eut plus de ronces et Mokkhi reconnut sous ses pieds la consistance de l’herbe. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- La consistance du sol doit être estimée sur la parcelle juste avant le travail. — (Pascal Balleux, Philippe Van Lerberghe, Boisement des terres agricoles: guide technique, 2001)
- (Sens figuré) Stabilité ; fixité ; permanence.
- […] mais, dans les grandes circonstances, ma femme n’a jamais hésité d’approuver ce qu’elle pensait propre à mettre de la consistance dans ma vie et à rehausser mon nom dans l’estime publique : en cela elle a plus de mérite qu’une autre. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, tome V, livre XIII, Garnier, 1910 (1850 pour la 1re édition), page 243)
- Donc, l'art de la peinture esquisse et restitue en image les Grâces et donne de la consistance à leur corps par les couleurs ; désormais, il les peint toutes trois en pied et les présente nues, sans vêtements ni voiles. — (Marina Loukaki, Les Grâces à Athènes : Éloge d’un gouverneur byzantin par Nikolaos Kataphlôron, Éditions De Gruyter, 2019, page 83)
- Ce bruit, cette nouvelle, etc., prend, acquiert de la consistance, Ce bruit, cette nouvelle, etc., devient moins vague, commence à se confirmer.
- C’est un esprit qui n’a point de consistance, c’est un caractère sans consistance, se dit d’une Personne qui n’est pas ferme dans ses résolutions, dans ses opinions, etc., et qui en change aisément.
- C’est un homme sans consistance dans le monde, ou simplement
- Sans consistance, Sans crédit, sans considération.
- (Droit) Il désigne ce en quoi consiste une succession ou un domaine et ses dépendances.
- La consistance d’une succession.
- Donner un état de la consistance d’une terre.
- (Logique) Absence d'énoncé contradictoire d'une théorie.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.