Dictionnaire des rimes
Les rimes en : diligence
Que signifie "diligence" ?
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- (Littéraire) Promptitude d’action.
- Cependant, quelque diligence que fissent les voyageurs, ils n’atteignirent cette ville qu’après la fermeture des portes. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Dans ce cadre, ils insistent sur la nécessité de mener toutes les procédures avec diligence, afin que cette connexion puisse entrer en service rapidement. — (Emmanuel Macron, Déclaration de Lisbonne sur les interconnexions énergétiques, 27 juillet 2018 → lire en ligne)
- Pour respecter l’impératif de diligence dans la publication des décrets d’application de l’ordonnance, un pilotage de ces textes est assuré par le ministère responsable. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- (Vieilli) Degré d'attention dont les gens en général font preuve à l’égard de leurs propres préoccupations.
- Une obligation de diligence existait lorsque l’autre personne ou organisation devait faire montre de prudence en accomplissant quelque chose qui était susceptible de causer des préjudices, ou devait éviter de l’accomplir. — (Radio-Canada, Les Canadiens peuvent poursuivre leur ville pour des blessures liées au déneigement, ici.radio-canada.ca, 21 octobre 2021)
- Travaillez à mon affaire, surtout faites diligence.
- Faire acte de diligence, marquer que l’on s’est mis en devoir de faire quelque chose.
- (Droit) Poursuite, requête, surtout en termes de procédure.
- Une insulte faite au baylon (syndic) est punie d'une amende de dix écus, et même de la prison, à la diligence du viguier ; le délinquant ne sortait de prison que sur l'intervention du syndic. — (Archives israélites de France, T. 4, 1843, page 685)
- Ils furent fâchés d'être restés vingt-neuf jours à Rome, et d'avoir fait toutes les diligences pour s'épouser sans pouvoir y parvenir. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- Faute de diligence, l’instance périt au bout de trois ans.
- Faire ses diligences contre un tiers.
- À la diligence d’un tel, sur la demande, à la requête d’un tel.
- Soin vigilant ; recherche exacte.
- J’ai fait toute diligence pour le trouver, pour venir à bout de tel dessein.
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "diligence".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
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acense
- (Vieilli) (Désuet) (Histoire) Terre tenue à cens, à ferme.
- Peu après, le 21 mars 1447, il prit en acense des biens importants de la même collégiale, lesquels avait tenu auparavant le dit Ernould de Bertinhiers.(…). Franckot de Heuseux est obligé de payer pour cette acense des rentes au plusieurs institutions ecclésiastiques. — (Bruno Gerardy, Dossier GERARDY)
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convalescence
- État d’une personne qui relève de maladie et qui revient à la santé.
- Pendant la convalescence qui suivit une longue maladie, le médecin ordonna à Pompée de manger une grive ; mais ce volatile était alors fort rare. — (« Sobriété » , dans le Petit dictionnaire historique et chronologique d'éducation, Paris : chez Ledentu, 1819, p. 507)
- La convalescence du petit enfant se faisait bien. Le 20 février, il sortit pour la première fois, après quarante jours de maladie. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Depuis ce moment, je fus traité avec un intérêt et des attentions infinis; j'eus cependant beaucoup de peine à me rétablir, et l'on dut me transporter à une annexe de l’hospice, dans l'intérieur de l'île, au quartier de Flic-en—Flac, pour y achever ma longue convalescence. — (Joseph de Villèle, Mémoires et correspondance, vol. 1, Paris : chez Perrin, 1888, p. 104)
- […] ils s'étaient connus et aimés sur la Côte d'Azur, un printemps que Jacques, malade, était venu à Nice, en congé de convalescence. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Quand le malade ne succombe pas, la convalescence est ordinairement longue. […]. L'albuminurie peut continuer pendant des mois. — (Charles-Albert Vibert, Précis de toxicologie clinique et médico-légale, Paris, Baillière, 1907, page 225)
- (Médecine) (Par métonymie) Période de transition comprise entre la fin d’une maladie et la complète rémission.
- (Sens figuré) (Par analogie) Période de transition comprise entre la fin de troubles (politiques, sociaux, économiques, etc.) et le retour complet à la situation normale.
- Dans cette région de l’Afrique des Grands Lacs, encore en convalescence des guerres meurtrières en République démocratique du Congo, du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 et des violences des mouvements politico-militaires, M. Museveni a pris part à la plupart des conflits, tout en préservant une certaine stabilité dans son pays, où il a militairement écrasé les rébellions. — (Joan Tilouine, « Réélu président, Museveni veut éviter une contestation en Ouganda », dans Le Monde, 19 janvier 2021)
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hanse
- (Moyen Âge) Au Moyen Âge, association des marchands d'une région, telle qu'il s'en forma dans les ports et les villes de l'Europe du Nord.
- C'est à Paris que la civilisation a germé, […], que se sont fondées la hanse pour les marchands, imitée en Allemagne, et la basoche pour les clercs, imitée en Angleterre, […]. — (Victor Hugo, Paris, 1867, chap. 2, §. 3, Nouvelle édition augmentée, Arvensa Éditions, 2014, p. 16)
- (En particulier) (Absolument) La hanse germanique ou teutonique, ou absolument, la Hanse, association de cités marchandes commerçant dans la Baltique et la mer du Nord, du XIIe au XVIesiècle.
- Le réveil [à Lübeck] fut un enchantement ; nous nous trouvions face à face avec le fantôme évoqué d'une des cinq villes hanséatiques qui gouvernaient deux mers, soldaient des armées, entretenaient des généraux et soudoyaient une demi-douzaine de rois. — (Albert Vandal, En karriole à travers la Suède et la Norwège, 1876)
- Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,Moi dont les Monitors et les voiliers des HansesN’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ; — (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre, 1871)
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désinence
- (Grammaire) Suffixe de flexion, terminaison grammaticale attachée au radical d’un mot.
- Cette désinence nous assure que le subjonctif aoriste sigmatique et le futur sigmatique n’étaient à l’origine qu’un seul et même paradigme et un même temps, un présent sigmatique dégradé en éventuel. — (Laurent Dubois, Inscriptions grecques dialectales d’Olbia du Pont, Librairie Droz, 1996, page 191)
- Si, sur la base des ouvrages de référence, nous mettons les désinences du conditionnel français en regard de celles du picard, nous nous trouvons devant la même situation que pour l’imparfait : les désinences du picard sont toutes distinctes de leurs homologues français. — (Jean-Michel Eloy, La constitution du picard : une approche de la notion de langue, Louvain-la-Neuve : Peeters, 1997, page 161)
- L’arabe, outre son pluriel régulier qui se forme comme dans toutes les autres langues par l’addition de certaines désinences, présente encore une formation particulière, étrangère aux autres langues sémites, et s’écartant en apparence de toute formation connue. — (Stanislas Guyard, Nouvel essai sur la formation du pluriel brisé en arabe, Paris : Librairie A. Franck, 1870, page 1)
- À l’entendre, des maux sans nombre ont fondu ensemble sur mon vieux corps. Ces maux, effroi de l’homme, ont des noms, effroi du philologue. Ce sont des noms hybrides, mi-grecs, mi-latins, avec des désinences en ite indiquant l’état inflammatoire, et en algie, exprimant la douleur. Le docteur me les débite avec un nombre suffisant d’adjectifs en ique, destinés à en caractériser la détestable qualité. Bref une bonne colonne du Dictionnaire de médecine. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 208.)
- (Botanique) Aspect visuel de l’extrémité d’un organe.
- On entend par Désinence (Desinentia), la manière particulière dont se termine un organe ou un lobe quelconque. Dans un sens très-général, on dit d’une sommité ou extrémité quelconque, qu’elle est obtuse ou aiguë; […]. — (Augustin Pyrame de Candolle, Théorie élémentaire de la botanique, Paris : chez Déterville, 1813, p. 458)
- Désinence des écailles inférieures, moyennes ou supérieures de la cupule, et prolongement en lanière plus ou moins longue. — (Alphonse de Candolle, Étude sur l’espèce à l’occasion d’une révision de la famille des Cupulifères, dans les Annales des Sciences Naturelles Botaniques, Paris : chez Victor Masson & fils, 1862, sér. 4, vol. 18, p. 72)
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agence
- Organisme gérant des affaires pour le compte d'autrui.
- Tout ce monde achète, vend, brocante. Des prélats spéculent sur les terrains et les constructions, des lazaristes sur les agences de recrutement militaire, etc., etc. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, note bas de page 256)
- Agence générale. Agence d’affaires, de travaux. Agence de location.
- (En particulier) Organisme ayant pour tâche de centraliser des nouvelles, et de les transmettre à ses clients, à la presse, etc.
- Des systèmes lance-roquettes multiples américains HIMARS, capables de lancer des missiles balistiques de longue portée sont arrivés de Jordanie à la base syrienne d'Al-Tanf, a annoncé l’agence Reuters. — (Guy Deloeuvre, Connerie humaine, 2018)
- Succursale, bureau local par rapport à la maison-mère ou à un centre régional.
- Notre banque dispose de cinquante agences réparties sur tout le territoire.
- L'agence lilloise du Trésor Public.
- (Par métonymie) Endroit où se trouvent les bâtiments affectés à cet établissement.
- Se rendre à l’agence. Il a son agence rue de Richelieu.
- (Extrêmement rare) Rôle, action d’un agent.
- Mais on devrait se rappeler que pendant un long temps la coïncidence de la rotation de la Lune avec sa révolution sidérale, […], a été considérée comme un fait positivement miraculeux ; et qu’il y avait, même parmi les astronomes, une singulière disposition à attribuer cette merveille à l’agence directe et continue de Dieu, […]. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
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déférence
- Respect qui porte à se conformer à la volonté, aux désirs, aux sentiments de quelqu’un.
- Franz et Hermann, les deux archers qui avaient tiré avant lui, lui avaient tendu la main, mais avec un sentiment de déférence qui indiquait que, non seulement ils le reconnaissaient pour leur camarade, mais encore pour leur maître. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- […], je me croise avec le major Noltitz. Je me range par déférence. Il me salue avec cette grâce qui distingue les Russes de condition. Je lui rends son salut. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Je n’avais pas beaucoup de choses pour moi, mais j’avais certes de la bonne tenue, on pouvait le dire, le maintien modeste, la déférence facile et la peur toujours de n’être pas à l’heure et encore le souci de ne jamais passer avant une autre personne dans la vie, de la délicatesse enfin… — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, 1932, Gallimard (Folio #28 réédition 2019) page 141)
- Le sécularisme, associé au régime d'une loi qui ne serait pas de provenance divine, s'atrophia et s'écroula. Une plus grande déférence vis-à-vis de l'éthos islamique fut exigée et accordée. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 155)
- Bien sûr, les gens de justice qui ont l'habitude d'une déférence intégrale et d'une infantilité savamment entretenue dès qu'on leur adresse la parole dans une enceinte de tribunal, n'aiment guère cette liberté revendiquée haut et clair, en public, […]. — (Michel Onfray, Politique du rebelle : Traité de résistance et d'insoumission, Grasset, 1997)
- Ce n'était pas une déférence formelle : on avait plus d’estime les uns pour les autres. — (Amélie Nothomb, Acide sulfurique, Albin Michel, Paris, 2005)
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reviviscence
- (Biologie) Propriété de certains êtres vivants d’effectuer un retour aux manifestations de la vie lorsque les conditions extrêmes (sécheresse, climat…) qu’ils ont dû endurer sont terminées.
- La reviviscence des germes, des cellules.
- … ; cette mousse, adaptée à l’aridité sévère de la dune, présente le curieux phénomène de reviviscence.— (Jean-Marie Pelt, La Vie sociale des plantes, 1984)
- Cette capacité à la reviviscence permet aux lichens de supporter sans problème de nombreux stress : sécheresse, froid, chaleur, rayonnement ionisant…— (Jean-Yves Floc’H, Véronique Véto-Leclerc, Les Secrets des algues, 2019, page 67)
- (Par extension) Manifestation d’un retour à la vie.
- Et il s’ingénia aussi à éteindre les flammes qui, parfois, s’allumaient en son cerveau, à étouffer définitivement dans le respect ce maudit esprit dont il s’effrayait de sentir, à de certains jours, les brusques reviviscences et qu’il croyait mort à jamais. — (Octave Mirbeau, Le Journal d’une femme de chambre, 1900, page 239)
- (Psychologie) Répétition ou réapparition d’une scène traumatique.
- Laissé en attente, le souvenir n’est pas en lui-même pathogène, ni traumatisant. Il ne le devient que par sa reviviscence lors d’une seconde scène qui entre en résonance associative avec la première. — (Jean Laplanche, Nouveaux fondements pour la psychanalyse, PUF, 2008, page 112)
- Mais il témoigne aussi d’un désir traumatique. La pointe pourrait en être ce signe d’une reviviscence du désir de maternité chez cette mère, qui brusquement retrouve des geste de « jeune mère ». — (Jean-François Chiantaretto, Anne Clancier, Anne Roche, Autobiographie, journal intime et psychanalyse, Economica, 2005, Paul-Laurent Assoun, page 67)
- (Sens figuré) Rappel d’un souvenir.
- Les images. — Ce sont les reviviscences de la sensation ; on connaît leur rôle extraordinaire dans la vie intérieure à laquelle, contrairement à la sensation, elles appartiennent entièrement. — (Lucien Fabre, Le Rire et les rieurs, Gallimard, Paris, 1929, page 228)
- La renommée, qui l’a contourné, comme un serpent, piquera un jour sa mémoire de son venin de reviviscence. Car il ne faut pas croire que la gloire post mortem soit un plaisir de tout repos. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Vingt-neuf mois d’exil, Grasset, réédition Le Livre de Poche, pages 486-487)
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autodéfense
- Défense personnelle, défense faite par soi-même contre une agression.
- Dans les villages, les mechtas, des volontaires issus de toutes les couches sociales, s'organisaient eux-même en groupe d’autodéfense pour repousser les attaques des tueurs. — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, page 22, France-Empire, 1963)
- (Familier) Légitime défense, autorisation légale et immédiate de se défendre, y compris en employant des moyens qui seraient interdits en d’autres circonstances.
- Ils diraient que, même quand une arme ne sert pas à attaquer quelqu’un, c’est un instrument d’autodéfense, qui ne sert donc que l’intérêt personnel. — (Veronica Roth, Divergente I, 2011 ; traduit de l’anglais américain par Anne Delcourt, 2014, page 76)
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mésalliance
- Alliance, mariage avec une personne d’une condition fort inférieure à celle de la personne qui l’épouse.
- La pire des mésalliances est celle du cœur. — (Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées, caractères et anecdotes)
- Malgré toutes vos raisons, mon cher comte, disait la femme, je n’en soutiendrai pas moins que le mariage que fait en ce moment notre fille Bertha est une mésalliance dont il n’y avait pas encore eu d’exemple dans notre famille, fi donc ! un archer. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Or, je ne mets nulle difficulté à reconnaître que, si je prenais une femme chétive, une Parisienne ou bien une fille de sang noble parfaitement pur et ne s’étant point régénéré depuis longtemps par quelque bonne mésalliance, nous aurions de grandes chances pour n’avoir point les enfants que je veux. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Il ne pouvait d’ailleurs exister entre eux de scrupules de mésalliance, car, dans la campagne, tous sont à peu près égaux. — (Guy de Maupassant, Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 106)
- (Sens figuré) — Il y a peut-être aussi, en elle, moins une mésalliance des traits qu’un contraste résolu entre la toilette et la mine, entre la figure et le corps, se disait-il. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
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silence
- Absence de bruit.
- Si tout est silence et repos dans les savanes de l’autre côté du fleuve, tout ici, au contraire, est mouvement et murmure : […]. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Tout était calme autour de lui ; on était arrivé à cette heure mystérieuse de la nuit où la nature semble dormir, et où tous les bruits sans nom de la solitude s’éteignent pour ne laisser, suivant l’expression indienne, entendre que le silence. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Et puis le silence , ce grand silence qui plane au-dessus des solitudes islandaises , et que trouble seul le sifflement du vent ou le cri des pluviers dorés. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 81)
- Aux arrêts, dans les gares, tous les bruits du dehors – la sonnerie du télégraphe, le clac-clac rythmique du graisseur, […] –, tout cela vous arrive multiplié par le silence, rendu plus net par la nuit. — (Octave Mirbeau, La Chambre close, Ernest Flammarion, Paris, 1920)
- Enfin, en ces temps particulièrement bruyants médiatiquement, de nombreux fans d’Arte y apprécient les silences et chuchotements, et l’absence d'émissions et de jingles criards. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 septembre 2022, page 10)
- Le silence tombait du haut du ciel comme une cascade vertigineuse, traversant de part en part la Terre, sans rencontrer la plus légère résistance. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 125)
- Le cri du gravier sous ses bottines, dans le silence, la fit tressaillir. — (Pierre Louÿs, Psyché, 1927, page 136)
- Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le fait de se taire, de ne plus faire de bruit.
- […], la jeune fille porta un doigt à sa bouche pour lui commander le silence, et de l’autre main lui fit signe de la suivre. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Au moindre geste d’improbation, il nous apostrophait et nous imposait silence avec une fureur qui nous touchait sans nous convaincre ; […]. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 36)
- Puisqu’on a lyrisé tous les bruits de la nature, depuis le murmure de l'ouragan jusqu'au beuglement du cricri, je vais mettre, moi, ses silences en musique. — (Karol Beffa, « Bruit et musique », dans Parler, composer, jouer : Sept leçons sur la musique, éditions Le Seuil, 2017)
- (Par extension) Action de ne pas exprimer sa pensée, oralement ou par écrit ; fait de se taire.
- Quoique très instruite, elle n’avoit ni les caprices, ni l’humeur qu’on attribue aux gens de lettres, qui tantôt se livrent à une loquacité importune, tantôt se renferment dans un silence méprisant. — (E.-F. Lantier, Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page 35)
- Il nous semble être retourné au collège, de nouveau nous marchons en rang, nous faisons des devoirs et surtout des pensums, et l’on nous astreint au silence […] — (Jean Heimveh, Question d’Alsace, 1889)
- Et rien en effet dans son langage, pas plus que dans ses silences ni dans son attitude, ne décela à sa bourgeoise qu’il avait les sens aux aguets et faisait bonne garde. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Mon passe-temps favori est la conversation coupée de silences. Les autres fournissent la conversation, moi les silences. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 74)
- Aussi, lorsque, après avoir franchi une porte vitrée immense, donnant sur un vestibule un peu moins vaste que le Square du temple, nous nous engageâmes dans un large escalier aux marches déclives, usées et traîtresses, mais qu’une rampe remarquablement ciselée aidait à gravir sans péril, je me contentai, toujours prudent, d’admirer l’élégante rampe en silence. — (Léo Malet, L’Ours et la Culotte, 1955, chapitre VIII)
- Le silence est l’arme la plus puissante du mal. — (Maurice Magre, Le Sang de Toulouse, 1931)
- Absence de mention d’une chose, du manque de témoignage sur un sujet, sur un fait.
- Mon manuel fait silence sur ce fait. - Le silence des journaux sur cet incident est significatif.
- (En particulier) (Internet) Absence d’un document pertinent dans un moteur de recherche.
- Le moteur de recherche doit fonctionner rapidement et efficacement (en minimisant à la fois le silence — informations pertinentes auxquelles on n’a pas accès — et le bruit — informations non pertinentes auxquelles on accède. — (Jean-Marc Hardy, Gaetano Palermo, Réussir son site web en 60 fiches, 3e édition, page 70)
- (Musique) Interruption du son dans une phrase musicale.
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marcescence
- (Botanique) Flétrissement d'une plante
- (Botanique) État d’une plante qui se flétrit.
- Pour terminer le tour d’horizon des feuilles d’automne, il reste un cas particulier, celui de la marcescence (du latin marcescere, « se flétrir», «se faner»). — (Catherine Lenne, Francis Hallé, Dans la peau d’un arbre: Secrets et mystères des géants qui vous entourent, 2021)
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tendance
- Action ou force par laquelle un corps tend à se mouvoir d’un côté.
- La tendance des corps vers le centre de la terre.
- Remarquez, d’autre part, cette tendance du tonnerre à choir non sur le clocher vieux, mais sur le clocher neuf ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- (Sens figuré) Inclination ; penchant.
- U se diphtongue en ou dans un grand nombre de cas. […]. Aujourd'hui la tendance est si bien enracinée qu'en récitant le Confiteor, nos enfants disent mea keulpa, mea maxima keulpa. — (E. de Chambure, Glossaire du Morvan, Paris, H. Champion & Autun, Dejussieu père & fils, 1878, p.23)
- Ne désespérons cependant pas de voir un jour le parlement, dans un élan collectif de patriotisme, oser braver certaines tendances funestes, chères à une partie de l’opinion publique, […]. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- L'interlude mahorais permit, par une nécessaire campagne de rectification, de triompher de quelques fâcheuses tendances petit-bourgeoises (indiscipline, alcoolisme, donjuanisme) […]. — (Alain Deschamps, Les Comores d'Ahmed Abdallah - Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Karthala, 2005, p.121)
- Nous, on s’esbigne en souplesse sans seulement qu'elle s'en aperçoive, la chère épicemarde, attentive qu'elle est à sa laitue peu chère qu'a tendance à faner, et dont elle arrache une feuille jaunie de temps en temps, avec une grande détresse de femme qui épluche son capital. — (Frédéric Dard, San Antonio : Sucette boulevard, éd. Fleuve Noir, 1976)
- Pourtant, Sara trouvait que c'étaient les hommes qui, avec le temps, avaient tendance à se décatir. — (Judy Astley, Les Maris des autres, traduit de l'anglais (États-Unis) par Leslie Damant-Jeandel, Éditions Milady, 2013)
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décence
- Bienséance en ce qui concerne les lieux, les temps et les personnes.
- […] : elles étaient, l’une pour l’autre, l’idéal d’une certaine perfection de manières tant soit peu froides et composées, qu’elles appelaient décence et dignité. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
- […] une décence qu’on ne trouve pas à ce point dans les campagnes où la trivialité est si commune. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 31)
- (En particulier) Bienséance en ce qui concerne les bonnes mœurs.
- Dans cette foule de jeunes gens, hommes et femmes, partout le sérieux, la décence; pas le moindre soupçon de rigolade bête ou vulgaire, de gaudriole, de grivoiserie, ni même de flirt. On respire partout une sorte de ferveur joyeuse. — (André Gide, Retour de l'U.R.S.S. -1936)
- L’éducation, c’est une chose. La décence morale, c’est autre chose. — (Joseph Facal, Comment tuer une démocratie, Le Journal de Montréal, 14 novembre 2020)
- Ce malhonnête homme a l’esprit de garder au moins une certaine décence.
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ance
- Vocatif masculin singulier de ancus.
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confiance
- Sentiment de sécurité vis-à-vis de quelqu’un ou quelque chose.
- J’éprouvai pour cet officier une sympathique confiance qui s’accentua, dans la suite de nos rapports. La fréquentation des Danois a toujours provoqué chez moi des sentiments de même nature. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Depuis son départ de Rejkjavik en Islande, le 9 août, on en est sans nouvelles, et malgré ma grande confiance en lui, je suis fort inquiet. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- C’est avec de telles calembredaines que les prêtres s’imaginent piper la confiance des enfants à l’âge où, précisément, ils commencent à discerner qu’ils n’ont pas poussé dans les choux. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 247)
- J’ai connu l’Amérique de la prospérité. J’ai connu cette confiance, cette certitude, cet orgueil. J’ai connu ce peuple qui croyait, de bonne foi, monter tout entier vers une stratosphère paradisiaque. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
- Nous les hommes des douars lointains, des hauts djebels, des larges vallées, nous savions que l’on ne bâtit pas sa maison si l’on n’a pas confiance dans la solidité du sol. — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, page 26, France-Empire, 1963)
- Les véritables écrivains (s’il en reste) jouent leur existence au jour le jour, ils ne peuvent faire confiance à personne, l’absence de futur assuré est leur loi. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, page 549)
- L’amîn est celui dont l’écriture, dans les contrats, actes et autres documents, fait foi. Il doit donc bénéficier de la confiance de toutes les parties. — (Paul Bonnenfant, Sanaa: Architecture domestique et société, CNRS Éditions, 2014, page 92)
- Assurance, hardiesse.
- Aborder quelqu’un avec confiance.
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aberrance
- (Statistiques) Caractéristique de ce qui s’écarte d’un type.
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efficience
- (Philosophie) Capacité d’une cause à produire un effet.
- (Industrie) Rapport entre les résultats obtenus et les ressources utilisées pour les atteindre.[2] Caractère de ce qui est efficace (qui atteint un objectif) et qui produit le maximum de résultats avec le minimum d’efforts, de moyens.
- Elle jugeait important tout ce qu'elle entreprenait. L'éducation américaine, la hantise de l'efficience avaient exercé sur elle leurs ravages. — (Edmonde Charles-Roux, Oublier Palerme, Grasset, 1966)
- Le risque avec un adolescent qui désobéit à ses parents en restant devant son écran jusqu'à pas d'heure est une baisse d’efficience scolaire, parce qu'il ne fait pas ses devoirs et ne dort pas assez ; […]. — (Antoine Alaméda, Parler à ses enfants, Éditions Odile Jacob, 2005, page 380)
- C’est le principe même de la démarche qualité qui, appliquée au domaine commercial, donne naissance à la notion d'efficience de la production commerciale. — (Christophe Benaroya, Henri Lagrasse, L’efficience commerciale en B to B, Éditions EMS, 2010, page 122)
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accointance
- Liaison, fréquentation.
- Je suis bien aise, en vérité,de cette honorable accointance ;car avec lui, sans vanité,j’ai quelque peu de ressemblance […] — (Voltaire, Épîtres, 1717, Épître 15)
- Et je priai mon oncle de me chercher d’urgence un emploi dans l’enseignement.Mon oncle se flattait justement de quelques accointances au ministère. Il ne tarda pas à rapporter ce déplorable renseignement que je ne serais jamais institutrice primaire : toutes les places étaient promises, plusieurs années à l’avance, et d’ailleurs je n’avais pas le diplôme voulu. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- — Le faire suivre ? Il a trop d’accointances avec la police, j’en ai eu la preuve ; il serait averti… — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 106)
- Les inimitiés d'un homme en disent souvent plus long que ses accointances. — (Antoine Bello, Roman américain, 2014 ; éditions Gallimard)
- Quand on joue au poker à ce niveau, ce n'est pas avec des perdreaux de l'année. Sans que cela suppose nécessairement des accointances avec le crime organisé. — (David Garcia, Histoire secrète de l’OM, Flammarion, 2013, page 4)
- Relation amoureuse.
- Il a eu des accointances avec cette femme.
- Elle a eu des accointances avec lui.
- Madame de Charmois, étonnée et ravie de ne pas découvrir la moindre accointance entre lui et Jeanne, commença à concevoir de sérieuses espérances. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- (Philosophie) Connaissance directe.
- La philosophie de la connaissance contemporaine s'intéresse presque exclusivement à la connaissance des vérités. C’est dommage, parce que l’accointance est une notion à laquelle on fait jouer un rôle important dans d’autres domaines de la philosophie (lorsqu’on discute par exemple s’il faut expérimenter la douleur pour la connaître, ou s’il faut connaître Pierre pour comprendre les affirmations faites à son sujet). — (Julien Dutant, Qu’est-ce que la connaissance, J. Vrin, Paris, 2010, page 17)
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défense
- Action de défendre, de se défendre.
- Pourquoi porter des chapeaux et des vêtements, quand la pigmentation de la peau est la meilleure défense contre le soleil des tropiques […]? — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Et l’avarice, considérée comme un péché par l’Église catholique, est devenue le signe d’une défense intelligente contre la surconsommation. — (Alain Rey, Les radins savent gérer leur argent, dans 60 millions de consommateurs, hors-série n° 151, octobre-novembre 2010)
- S’armer pour la commune défense, pour sa propre défense.
- Être dans le cas de légitime défense.
- (Militaire) Action ou manière de défendre une place, un poste, etc., de s’y défendre.
- Belgrade est une ville ouverte, car son ancienne forteresse turque ne peut pas être considérée comme un ouvrage de défense moderne. — (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
- La ville avait la réputation d’être imprenable ; son château s’élevait à l’est et la ceinture de murailles qui entourait la cité venait s’y attacher; des portes, des bastions, des fossés formaient un respectable appareil de défense. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
- Nos grandes places de guerre, Strasbourg et Metz, les véritables boulevards de notre défense, n'avaient été ni armées, ni approvisionnées. — (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 124)
- Après le « mur murant » de 1786, les fortifications de 1840 ont été démolies pierre par pierre, et la terre de leurs glacis à servi à combler les fossés de défense dont on l'avait tirée. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 243)
- Faire une belle défense, résister longtemps à quelque proposition, à quelque sollicitation, etc.
- (Politique) Gestion de l’armée et de la marine.
- Le ministère de la Défense.
- Dépenses de défense.
- (Au pluriel) Fortifications, ce qui sert à garantir, à couvrir une place.
- Les bases des tours visigothes sont carrées ou ont été grossièrement arrondies pour recevoir les défenses du Ve siècle. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Démolir les défenses d’une place.
- (Eaux et forêts) Ce bois est en défense: Il est en tel état de force qu’on n’a plus besoin d’empêcher les bestiaux d’y aller.
- (Droit) Action de défendre quelqu’un contre une accusation soit en justice, soit dans les rapports sociaux.
- La défense de sa cause.
- Prendre la défense de l’accusé.
- Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
- On ne voulut point écouter ma défense.
- (Droit) Ce qu’on répond, par écrit et par ministère d’avoué, à la demande de sa partie.
- Donner, fournir, faire signifier ses défenses.
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france
- À la française, à la manière française.
- Li manĝas france.
- Il mange français.
- Li vivas france.
- Il vit à la française.
- En langue française.
- Li parolas france.
- Il parle en français.
- La libro estas france skribita.
- Le livre est écrit en français.
-
commence
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de commencer.
- Déjà pour commencer car il faut bien que je commence par quelque chose, c’est dégueulasse. — (Yannick Le Guyadec, Operation Madelone, Publibook, page 189)
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de commencer.
- Or, ici, commence un procès aux complications inénarrables, et qui dura dix ans. — (Henry Guy, Histoire de la poésie française au XVIe siècle, 1910, volume 1, page 22)
- Le « passage du Nord-Ouest », qui longe la côte nord-américaine depuis le détroit de Béring, le long des côtes de l’Alaska et du Canada jusque dans l’Atlantique Nord commence à se désenglacer du fait du réchauffement climatique, mais les autorités américaines n’ont pas encore lancé de programme d’aménagement stratégique de cette zone. — (Jean-Michel Valantin, Géopolitique d’une planète déréglée, 2017)
- Première personne du singulier du subjonctif présent de commencer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de commencer.
- Il semble qu’une autre vie commence et qu’elle se cantonne, là, dans notre tache d’ombre, avec un petit coq arrogant au milieu de ses poules, deux pigeons sur une selle d’Agadès aux appliques de cuir vert et rouge, avec le Corse Scarbonchi — déjà très targuisé, et nous l’aimons comme ça! — El-Ranaffi, astucieux goumier et notre hôte Kinan qui nous observe avec discrétion par-dessus son litham. — (Jean Gabus, Initiation au désert, 1993, page 51)
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de commencer.
- Autrefois, je rechignais à table : « Dono, ne commence pas à pichorgner ! Veux-tu qu’on te serve des ortolans ? » — (Madeleine Hivert, Notre part sur la terre, 1957)
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prévalence
- (Soutenu) Qualité de ce qui prévaut.
- La prévalence de la coutume.
- La prévalence de l’autorité de l’État sur la liberté personnelle.
- Au bonheur, je voulais préférer l'amour. Et surtout pas l'amour que j'éprouvais pour Rébecca, l'amour exclusif, cette prévalence furieuse. — (Eric-Emmanuel Schmitt, L'Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000. Prologue)
- (Épidémiologie) Nombre de maladies ou de malades présents à un moment donné dans une population, que le diagnostic ait été porté anciennement ou récemment.
- La prévalence de l'incontinence fécale en institution gériatrique était de 33 à 54 % selon la durée de l'étude. — (Philippe Chassagne, Incontinence fécale en institution gériatrique : étude épidémiologique, physiologique et thérapeutique, 1996)
- Cependant, ces dernières décennies, la prévalence de l’édentement à âge constant diminue, mais, en raison de l’augmentation de l’espérance de vie, le nombre de personnes édentées reste constant. — (Xavier Hébuterne, Emmanuel Alix & Agathe Raynaud-Simon, Traité de nutrition de la personne âgée: nourrir L'homme malade, Paris : Springer Verlag France, 2009, page 75)
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connaissance
- Exercice de la faculté par laquelle on connaît et on distingue les objets.
- Perdre toute connaissance.
- Il est resté longtemps sans connaissance.
- Elle se trouva mal en rentrant dans sa maison : on s’efforça vainement de la secourir, de la ranimer ; elle expira sans avoir repris ses sens, ni laissé apercevoir aucune marque de connaissance. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Son mari était mourant et elle-même était très-gravement malade, n’ayant pas sa connaissance et ne sachant rien de ce qui se passait autour d’elle. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Idée, notion, concept qu’on a de quelque chose, de quelqu’un ; le fait de le connaître.
- La connaissance abstraite qui porte sur des notions générales est une connaissance confuse. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
- Ayant une suffisante connaissance des taudis de Marseille, je m’imaginais que leur misère n’était guère dépassable. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il est vrai […] que les juifs, plus versés que les prêtres chrétiens dans la connaissance des Écritures, étaient de redoutables controversistes, à ce point que Saint Louis manifesta sa répugnance pour les discussions entre les juifs et les chrétiens insuffisamment instruits. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Claudel a rapproché, avec raison et magnifiquement, connaissance et naissance. Toute connaissance est une naissance, une naissance du monde en nous, une naissance de nous dans les autres ou des autres en nous. Et cette naissance dans la connaissance est quelque chose d'admirable parce que c'est par là que nous devenons un être nouveau, c'est par là que nous devenons libres. — (Maurice Zundel, Silence, parole de vie, éditions Anne Sigier, 1990, page 104)
- (Droit) En parlant d'un tribunal ou d'un juge, droit de traiter certaines affaires.
- La connaissance de ce crime appartient au tribunal pénal.
- Attribuer à un juge, à un tribunal la connaissance de certaines causes.
- Juger, se prononcer en connaissance de cause.
- Personne connue, avec laquelle on a des liaisons ou des relations.
- De n’pas danser, on mord les autres, n’est-ce pas ? et j’ai justement vu — quand tu m’interrogeais — une connaissance avec qui j’suis en affaire et qui, en douce, m’a fait signe de rappliquer. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Des amis, des connaissances de Justine Vayrac, rejoints par des anonymes, ont participé, dimanche, à une marche blanche en hommage à la jeune femme de 20 ans, tuée après une sortie en discothèque. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 novembre 2022, page 4)
- On a pu déambuler un peu plus tranquillement, Lewis, l'arabe et le chauffeur Sélim s'arrêtant à chaque pas pour saluer des connaissances enturbannées ou entarbouchées, Mabel et moi devisant sabir. — (Jacques Darribehaude, La grande vadrouille, Éditions de La Table Ronde, 1956, chapitre 4)
- (Au pluriel) (Absolument) Savoir, instruction, lumières acquises.
- Nous sommes si éloignés de connaître tous les agens de la nature, et leurs divers modes d’action ; qu’il ne serait pas philosophique de nier les phénomènes, uniquement parce qu’ils sont inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances. — (Pierre-Simon de Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Mme Ve Courcier, Paris, 1814 (2e édition))
- Il n'est de véritable savoir que celui qui peut se changer en être et en substance d'être, c'est-à-dire en acte. Les connaissances les plus vaines sont celles qui se réduisent en pures paroles et qui ne peuvent sortir de ce cycle verbal. — (Paul Valéry, Tel Quel, Gallimard, édition 1943, page 277)
- Les premiers livres des peuples contiennent la masse entière de leurs connaissances, sous une enveloppe poétique ou religieuse, dans une vaste et confuse unité. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
- (Au singulier) Relation privilégiée avec les choses de la sorcellerie.
- Elle avait eu, dès son enfance, l’esprit trop nourri de croyances merveilleuses, pour ne pas compter sur la connaissance que sa mère lui avait donnée à l’effet de repousser les méchants fadets et les follets pernicieux. — (George Sand, Jeanne, 1844)
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dépense
- L’argent qu’on emploie à quelque chose que ce puisse être.
- Cette femme […] avait un goût décidé pour la dissipation et l’amusement : très bornée dans ses dépenses, elle ne pouvait se procurer les plaisirs dont elle était avide, ni consentir à s’en priver. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- La dépense moyenne par hectare pour me défendre contre l’oïdium et le mildew atteignit 106 fr., tandis que dans les années ordinaires, je puis me contenter de cinq traitements mixtes, dont les frais peuvent être réduits à 60 fr. — (Paul Coste-Floret, Les travaux du vignoble : plantations, cultures, engrais, défense contre les insectes et les maladies de la vigne, Montpellier: chez Camille Coulet & Paris : chez Masson & Cie, 1898)
- Ces dépenses injustifiées et excessives sont communément appelées, reprenant ainsi le terme de la jurisprudence des juridictions du contentieux de la tarification, abusives. — (Jean-Pierre Hardy, Financement et tarification des établissements et services sociaux et médico-sociaux, Éditions Dunod, 5e éd., 2018, p. 101)
- À titre de rédacteur de discours (salarié ou à la pige), rappelez-vous que les projets de vos clients, surtout ceux des politiciens, occasionnent rarement des dépenses. Classez ce mot dans les substances allergènes. Parlez plutôt d’investissements, toujours planifiés pour le développement de l'entreprise ou le bien de la collectivité. — (Gilles Trudeau, Discours gagnants – Petit guide de rédaction', Linguatech éditeur, Montréal. 2018, page 16)
- (Par extension) Compte où se trouve porté ce qui a été dépensé ou déboursé.
- La dépense se monte à tant. Passer en dépense. Porter une somme, un article en dépense. La dépense excède la recette. Livre de dépense.
- (Sens figuré) Emploi que l’on fait de son temps, de ses efforts pour obtenir quelque chose.
- Dépense physique.
- Une grande dépense de forces.
- (Par extension) Une dépense de munitions, de charbon, d’essence, etc. Il a fait inutilement une grande dépense d’esprit, d’érudition.
- (Vieilli) Lieu où l’on reçoit et où l’on distribue les objets en nature, où se fait le paiement des gens de service et des fournisseurs, etc., dans une communauté, dans un internat scolaire.
- Pièce où l'on serre les provisions de bouche ; garde-manger.
- Celui-ci, qui aimait ses aises, avait condamné toutes les fenêtres d'un côté pour les remplacer par une étroite lucarne, qui donnait sans doute sur une dépense obscure. — (Nicolas Gogol, Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault -1949)
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reconnaissance
- Action par laquelle on retrouve dans sa mémoire l’idée, l’image d’une chose ou d’une personne quand on vient à la revoir.
- Une lettre fut cause de leur mutuelle reconnaissance. - Il reconnut les meubles qu’on lui avait volés ; et, après que la reconnaissance qu’il en fit eut été vérifiée devant le juge, ils lui furent délivrés.
- Action d’examiner en détail et avec soin certains objets pour en constater l’espèce, le nombre, etc.
- Dans les premières grammaires du français, se pose le problème de la reconnaissance de l’article comme catégorie, ou plutôt celui de la forme que doit prendre son traitement. — (Jean-Marie Fournier, À propos des grammaires françaises des XVIIe et XVIIIe siècles : le traitement des exemples et des parties du discours , dans Histoire Épistémologie Langage, 1998, volume 20, n° 20-2, page 135)
- Faire la reconnaissance des lieux, des meubles, des papiers. - La reconnaissance sera longue.
- Acte par lequel on reconnaît qu’on a reçu quelque chose, soit par emprunt, soit en dépôt, ou pour reconnaître qu’on est obligé à quelque chose.
- Pourtant, tous les actes unilatéraux ne sont pas réceptices alors même qu'ils produisent des effets sur des tiers. Ainsi, la reconnaissance d’enfant naturel, le testament et l'acceptation de succession sont de nature à produire des conséquences sur des tiers. Pourtant ils ne s'adressent à personne. — (Jamal Rbii, « L’acte unilatéral réceptice », dans Métamorphoses de l’acte juridique, sous la direction de Marc Nicod, Presses de l'Université de Toulouse 1 Capitole, 2011, page 98)
- Il me donna ses pierreries en garde, je lui en donnai ma reconnaissance. Il m’a passé une reconnaissance de la rente, de la pension qu’il me doit.
- Aveu ou confession d’une faute.
- Cette prompte reconnaissance de sa faute lui en a mérité le pardon.
- (Diplomatie) Action de reconnaître, d’admettre comme légal un gouvernement étranger.
- La reconnaissance de ce gouvernement par l’Angleterre ne se fit point attendre.
- Gratitude ; souvenir des bienfaits reçus.
- Eh ! Mon cher grand génie, vous êtes un homme supérieur, vous savez bien que la reconnaissance est un mot d’imbécile, on le met dans le dictionnaire, mais il n’est pas dans le cœur humain. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
- Sa santé laissant de plus en plus à désirer il avait refusé le renouvellement de son mandat de T∴ P∴ S∴ G∴ C∴, mais le Sup∴ Cons∴, désireux de lui témoigner sa reconnaissance et de conserver sa précieuse collaboration, lui décerna à l’unanimité le titre de T∴ P∴ S∴ G∴ C∴ d'Honneur. — (Ordre maç∴ mixte international "Le Droit humain", Hommage à nos aînés, Comité d’édition de l’ordre, 1954, page 60)
- (Spécialement) Considération.
- Chez Aviapartner, les syndicats demandent « une juste reconnaissance de leur travail » soit « au moins 200 euros brut ». — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 16 juillet 2022, page 6)
- Un troisième ami de la maison, le principal du collège d’Arbois, M. Romanet, exerça une influence décisive sur la carrière de Louis Pasteur. Ce maître, qui se proposait chaque jour d’élever davantage l’esprit et le cœur de ses collégiens, inspirait à Pasteur quelque chose de plus que le respect et la reconnaissance; c’était de l’admiration. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 14)
- Raschi, en se cantonnant dans son rôle de commentateur, s'est attiré, lui, la reconnaissance de tous. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Militaire) Action d’examiner la position, la nature d’un terrain et les dispositions de l’ennemi.
- […], et, pour se procurer des renseignements précis en faisant quelques prisonniers, il résolut de lancer une vigoureuse reconnaissance de l'autre coté de Buzancy. Mais cette reconnaissance ne tarda pas à prendre les proportions d'un véritable combat, […]. — (Vicomte Ulric-Guelfe de Civry, Un engagement de cavalerie, le combat de Buzancy, 27 Août 1870, Londres : Arliss Andrews, 1878)
- Le 22 Août, la marche vers le Nord devait être continuée. Mais un épais brouillard couvrait le sol empêchant les reconnaissances. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), p. 5)
- En résumé, la reconnaissance a pour but de communiquer de l’information au commandant pour qu’il prenne des décisions éclairées. — (Vladimir Kessia, « La reconnaissance blindée : son rôle au sein de l’Armée canadienne », dans Revue militaire canadienne, printemps 2022 [texte intégral])
- (Marine) Action d’apercevoir, de découvrir, d’explorer des côtes, des rades, etc., en naviguant.
- Il fit la reconnaissance d’une baie qui avait échappé à tous les autres navigateurs.
- (Droit féodal) Droit payable en nature.
- Dès 1505, nous voyons le receveur de Saint-Dié adjuger, pour douze années, à un habitant de Plainfaing, la part du prince sur le Rosberg, moyennant un canon de 32 francs et une reconnaissance de 2 fromages. — (Pierre Boyé, Les Hautes-Chaumes des Vosges, Rencontres transvosgiennes, 2019, ISBN 978-2-9568226-0-8)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.