Dictionnaire des rimes
Les rimes en : différence
Que signifie "différence" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- Objet de comparaison, de distinction d’une chose par rapport à une autre.
- Chez le vertébré comme chez l’annelé, nous voyons d’ailleurs les fils ressembler au père ou à la mère, aux différences individuelles près. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pages 496-519))
- Car il y a plus de différence entre telle et telle tribu peau-rouge, qu'entre un Arabe et un Norvégien, un Anglais et un Turc ! — (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., page 14)
- La principale différence entre le Baccara en banque et le Chemin de fer réside en ce que chaque joueur, dans ce dernier jeu, devient banquier à tour de rôle. — (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & Co, 1966, page 43)
- Dans les auto-mutilations et dans l’auto-chirurgie le sujet s’incise et se sépare aussi quelquefois d’une partie de soi-même, mais il existe des différences essentielles. — (Jules Regnault, La douleur, 1947)
- (Mathématiques) Résultat de la soustraction.
- La différence de 10 et 6 est égale à 4.
- (Finance) Écart qui existe entre le prix d’achat et le prix de vente, ou entre le prix de vente et celui de rachat.
- Payer la différence.
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "différence".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
-
rasance
- Rapport entre la hauteur à laquelle s’élève la trajectoire d’un projectile et celle de la cible.
- Au plus près du fond de la vallée, la batterie de Vuhnix sert de fort d’arrêt, grâce à des tirs d’une bonne rasance sur la route nationale. — (Bruno Berthier et Robert Bornecque, Pierres fortes de Savoie, page 222, La Fontaine de Siloë, 2001)
- Or, les formes du terrain commandent la portée, la rasance, la convergence des feux. — (Charles de Gaulle, Le Fil de l'épée, 1932)
- (Rare) Caractère rasant d’une lumière.
- Basé à Biskra, je m’envolais à bord d'un Piper dans les premières lueurs de l’aube si favorables, par leur rasance, à l’observation aérienne. — (François de Clermont-Tonnerre, Michel Costantini et Jean Jacques Mourreau, Les grandes découvertes archéologiques du XXe siècle', page 168, Éditions Famot, 1975)
-
condescendance
- Complaisance qui fait qu’on se rend aux sentiments, aux volontés de quelqu’un. Mais depuis le XIXe siècle, le sens a glissé vers la 2e définition[1].
- Mme de Rênal s’était trouvée assez de sens pour oublier bientôt, comme absurde, tout ce qu’elle avait appris au couvent ; […] Avec l’apparence de la condescendance la plus parfaite, et d’une abnégation de volonté, que les maris de Verrières citaient en exemple à leurs femmes, et qui faisait l’orgueil de M. de Rênal, la conduite habituelle de son âme était en effet le résultat de l’humeur la plus altière. Telle princesse, citée à cause de son orgueil, prête infiniment plus d’attention à ce que ses gentilshommes font autour d’elle, que cette femme si douce, si modeste en apparence, n’en donnait à tout ce que disait ou faisait son mari. Jusqu’à l’arrivée de Julien, elle n’avait réellement eu d’attention que pour ses enfants. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830)
- […], je vais vous remettre les deux lignes ; vous les porterez au grand homme en l’assurant d’une entière condescendance à ses désirs ; mais à une condition. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 337 de l’édition Houssiaux de 1855)
- Delouche nous offre à chacun la goutte, mais il n’y a qu’un verre et nous buvons tous dans le même. On me sert le premier avec un peu de condescendance, comme si je n’étais pas habitué à ces mœurs de chasseurs et de paysans… — (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
- Bienveillance mêlée d’un léger mépris ; comportement distant, presque hautain, arrogant, ou qui pourrait être ressenti comme tel.
- Oh ! l’ignorance ! murmura le savant, et il ajouta tout haut avec ce ton de condescendance doctorale particulier aux disciples d’Esculape : mon ami, je cueille des simples que je collectionne, afin de les classer dans mon herbier ; […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Puis, dans la songerie de Clotilde, la figure de sa grand’mère Félicité s’évoquait. Celle-ci venait la visiter de temps à autre, avec une condescendance de parente puissante, qui est d’esprit assez large pour pardonner toutes les fautes, quand elles sont cruellement expiées. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XIV)
- Il saluait chapeau bas tous ceux qui appartenaient à une classe sociale supérieure à la sienne, il traitait avec mépris ou condescendance ses inférieurs, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
- En Afrique, un Blanc qui adresse la parole à un Noir n’a plus la condescendance raciste des colonisateurs d’antan ; désormais c’est bien plus violent. Désormais, il a le regard apitoyé du prêtre qui administre l’extrême-onction à un condamné à mort. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 141)
- Lorsqu’il gémit et dans mon cou laissa tomber sa tête, porté enfin, sur et dans mon ventre, j’en conçus avec étonnement, une fugitive condescendance. — (Marie Darrieussecq, Claire dans la forêt, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 2000, page 13)
-
dense
- Épais, compact, dont les parties nous paraissent plus épaisses ou plus serrées.
- Un air dense.
- Une vapeur dense.
- Qualifie tout corps qui, sous un même volume, pèse plus qu'un autre. (Par extension) Pesant, lourd.
- l'or, le plomb, le mercure, sont très denses ; le platine est le plus dense des métaux.
- L’eau est plus dense que l'air ; l’hydrogène est moins dense que l’azote.
- (Topologie) Se dit d’une partie d’un espace topologique X dont l’adhérence est X.
- L'ensemble des nombres rationnels est dense dans l'ensemble des nombres réels.
-
équipollence
- Équivalence.
- (Logique) Équipollence de propositions : Propriété des propositions qui reviennent, qui équivalent l’une à l’autre.
- (Politique) Équipollence des normes : Principe juridique d'organisation d'un État selon lequel il n'y a pas de hiérarchie des normes en faveur d'un niveau de pouvoir sur un autre, comme c'est le cas en Belgique.
- (Mathématiques) Propriété de deux bipoints équipollents.
-
élance
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de élancer.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de élancer.
- Au milieu des barques de pêcheurs piquetant le lac, des voiliers dont l’absence de vent laisse les voiles faseiller, au milieu des hors-bord qui tirent les amateurs de ski nautique, le canot de la police commence à faire gronder son moteur et s’élance. — (Jacques Ouvard, Le Caillou dans la vitrine, Librairie des Champs-Élysées, 1980, chapitre VII)
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de élancer.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de élancer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de élancer.
-
ambivalence
- (Psychologie) Apparition simultanée de deux sentiments opposés : l’amour et la haine, ou encore désirer une chose et son contraire.
- Là encore, la relation à Shakespeare se joue sur un mode de l’ambivalence en ce qu’elle s’inscrit dans une tension entre une vénération à laquelle l’écrivain américain cherche à imprimer son propre rite ([…]) et une tentative d’inscrire le barde dans un processus historique en faisant référence à la Déclaration d’indépendance. — (Ronan Ludot-Vlasak, « Entre consécration et profanation. Melville et la lettre shakespearienne », dans Revue française d’études américaines 2014/4 (n° 141), page 50.)
- (Par extension) Caractère de ce qui a deux aspects, deux propriétés opposées.
- L’ambivalence et le laxisme des autorités de l’État laïque et de la nouvelle intelligentsia séculière ébranlèrent le sécularisme même. Dès l’instant […] où l’influence européenne diminua, la laïcité déclina et son attrait se volatilisa. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, 1992, p.97)
- L’ambivalence du numérique nécessite de repenser la protection des droits fondamentaux. — (Laure Kaltenbach, (directeur du Forum d'Avignon) et Olivier Le Guay (responsable éditorial du laboratoire d'idées du Forum d'Avignon), Sur les données personnelles, l’Europe peut encore gagner, Journal La Croix, 1er octobre 2014, page 24)
- La conséquence de ce complexe d’ambivalences est une série d’ambiguïtés aux niveaux différents du statut du texte littéraire, du traitement didactique de ce texte, et des fonctions de l'enseignant. — (Christian Puren, « Ambiguïtés et ambivalences dans le traitement didactique du texte littéraire dans l'enseignement de l'espagnol en France » , dans Ambiguïtés, ambivalences, textes réunis par Anne-Marie Vanderlynden, Cahiers du CRIAR n° 14, Publication Univ. Rouen-Le Havre, 1995, page 188)
-
gouvernance
- (Désuet) Dans le nord de la France (Flandre, Artois), bailliage.
- La gouvernance d’Arras, de Lille, etc.
- (Anglicisme) Mode de gestion des affaires, art du « bien gouverner ». — Note : Cette notion est sujette à controverse, car définie et entendue de manières très diverses, voire opposées.
- Le numérique, comme moteur d'un changement de l'école, ne peut agir que dans le cadre d'une gouvernance éducative renouvelée, qui fait confiance à l’encapacitation des acteurs locaux : l'Australie et le Royaume-Uni illustrent ici cette approche. — (Bernard Cornu & Jean-pierre Véran, « Le numérique et l'éducation dans un monde qui change », dans la Revue internationale d'éducation-Sèvres, n° 67 : Pédagogie et révolution numérique, décembre 2014, page 42)
- La gouvernance est sage et paternaliste, la politique infantile et malpolie. C’est pour ça que les peuples adultes préfèrent la politique à la gouvernance. — (Omar Saghi, « Soyez polis, dites gouvernance », Tel quel, n° 596 (http:/www.telquel-online.com))
- Le président Abdelaziz Bouteflika n'avait, à aucun moment, admis l'idée que l’Algérie et les Algériens étaient prêts, politiquement et culturellement, à vivre sous le régime de la démocratie. Dans la pensée du démocrato-sceptique qu'il était, celle-ci ne saurait fonctionner autrement que selon la mécanique obsolète de la moubayaâ, une gouvernance dirigiste à consonance mystique. — (Badr'eddine Mili, Les présidents algériens à l'épreuve du pouvoir, Casbah Éditions, 2015, page 76)
- (Spécialement) Structure supranationale d'encadrement, d'orientation et de réglementation plus ou moins formelle.
- Le terme gouvernance, l'« art ou la manière de gouverner », était employé en ancien français jusqu'au XIVe siècle comme synonyme de gouvernement. Tombé en désuétude, il réapparut dans les années 1990 par le biais de l'anglais (governance). Bien que ce vocable irrite certains penseurs, comme l'universitaire canadien Alain Deneault, qui le considère comme une façon de travestir la mainmise des entreprises privées sur l'État, l'expression « gouvernance mondiale » désigne aujourd'hui l'ensemble des règles d'organisation des sociétés humaines à l'échelle de la planète. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, page 760)
- La gouvernance est intimement liée au cosmopolitisme. Bien qu'il n'existe pas de démocratie mondiale, il existe bien une gouvernance mondiale. Des tribunaux internationaux (Cour pénale), des organisations régulatrices de l'économie (Banque mondiale, Fonds monétaire international), de la culture (UNESCO), du politique (Organisation des Nations unies), le marché, ses entreprises mondialisées et ses organismes régulateurs, les réseaux mondialisés issus de la société civile (organisations non gouvernementales), les diasporas, et j'en passe, constituent effectivement la toile de fond d'une gouvernance mondiale. La gouvernance se différencie d'un gouvernement mondial par le fait qu'elle n'a pas de centre, de frontières précises, n'est pas le lieu d'une souveraineté, mais des lieux où se nouent de multiples souverainetés; elle fonctionne en réseau. Le lieu d'un gouvernement est visible, alors que les lieux de la gouvernance sont invisibles. Le gouvernement renvoie à un démos, à une politie; la gouvernance, pour employer l'expression de Hardt et Negri, renvoie quant à elle à la « multitude ». — (Argument, volume XXII, n° 2, printemps-été 2020, page 161)
- Manière de concevoir et d’exercer l’autorité à la tête d’une entreprise, d’une organisation, d’un État.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
tendance
- Action ou force par laquelle un corps tend à se mouvoir d’un côté.
- La tendance des corps vers le centre de la terre.
- Remarquez, d’autre part, cette tendance du tonnerre à choir non sur le clocher vieux, mais sur le clocher neuf ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- (Sens figuré) Inclination ; penchant.
- U se diphtongue en ou dans un grand nombre de cas. […]. Aujourd'hui la tendance est si bien enracinée qu'en récitant le Confiteor, nos enfants disent mea keulpa, mea maxima keulpa. — (E. de Chambure, Glossaire du Morvan, Paris, H. Champion & Autun, Dejussieu père & fils, 1878, p.23)
- Ne désespérons cependant pas de voir un jour le parlement, dans un élan collectif de patriotisme, oser braver certaines tendances funestes, chères à une partie de l’opinion publique, […]. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- L'interlude mahorais permit, par une nécessaire campagne de rectification, de triompher de quelques fâcheuses tendances petit-bourgeoises (indiscipline, alcoolisme, donjuanisme) […]. — (Alain Deschamps, Les Comores d'Ahmed Abdallah - Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Karthala, 2005, p.121)
- Nous, on s’esbigne en souplesse sans seulement qu'elle s'en aperçoive, la chère épicemarde, attentive qu'elle est à sa laitue peu chère qu'a tendance à faner, et dont elle arrache une feuille jaunie de temps en temps, avec une grande détresse de femme qui épluche son capital. — (Frédéric Dard, San Antonio : Sucette boulevard, éd. Fleuve Noir, 1976)
- Pourtant, Sara trouvait que c'étaient les hommes qui, avec le temps, avaient tendance à se décatir. — (Judy Astley, Les Maris des autres, traduit de l'anglais (États-Unis) par Leslie Damant-Jeandel, Éditions Milady, 2013)
-
gérance
- Fonctions de gérant.
- Paganini tenait la bourse, il avait la gérance du fonds social ce qui n’étonnera personne. — (Charles Baudelaire, Du vin et du haschisch, 1851)
- Horreur des gérances, des régences féminines. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 468)
- Après épuration des dettes, Mumbach a laissé la gérance de la boîte à sa fille, pour un salaire mensuel de 3 000 euros. — (C. L., Le petit empire familial d’un élu alsacien, Le Canard Enchaîné, 1er novembre 2017, page 4)
-
pharmacodépendance
- (Nosologie) État de dépendance psychique ou physique, résultant de la prise périodique ou continue d’un médicament ou de tout autre produit psychoactif.
- En prolongeant l’usage de ces médicaments, le médecin fait lentement entrer son malade en pharmacodépendance. — (Claude Meyers, Mythologies, histoires, actualités des drogues, éditions L’Harmattan, 2007)
- L’usage prolongé de nombreux produits peut entrainer une pharmacodépendance ou dépendance physique, celle-ci n’allant pas forcément de pair avec un potentiel toxicomanogène de ceux-ci … — (M. Dierick, J. Peuskens, M. Ansseau, H. D'Haenen, P. Linkowski, Manuel de psychopharmacothérapie, Academia Press)
-
importance
- Ce qui fait qu’une chose est d’un grand intérêt, est considérable par elle-même, ou par les circonstances qui l’accompagnent, ou par les suites qu’elle peut avoir.
- Le soldat des guerres de la Liberté attachait une importance presque superstitieuse à l’accomplissement des moindres consignes. De là résulte qu'il n'éprouvait aucune pitié pour les généraux ou les fonctionnaires qu'il voyait guillotiner après quelque défaite, sous l'inculpation de manquement à leur devoir ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, page 357)
- Le proviseur adjoint l'écoute poliment et acquiesce à ses suggestions, le valorise et lui donne de l’importance. Je ne sais pas s'il est sincère. — (Rose Ceraudo , En CAE dans un lycée d'une riche banlieue, chez l'auteur, 2012, page 10)
- En toutes choses, il est d’une grande importance de bien commencer.
- Mettre, attacher de l’importance à une chose, La considérer comme ayant beaucoup d’importance.
- Il attache de l’importance aux plus petites choses.
- Caractère de ce qui est considérable en nombre, en quantité, en volume, en dimension.
- Les mauvaises herbes sont pour l'agriculture de tous les pays un fléau dont il est malaisé de chiffrer l’importance. — (Les mauvaises herbes et leur destruction, dans Almanach de l'Agriculteur français - 1932, éditions La Terre nationale, page 82)
- Les seuls marchés qui aient conservé quelque importance sont ceux de Formerie, de Gournay et de Songeons. Le premier dépasse de beaucoup tous les autres, même celui de Gournay. — (Th Leroux & M. Lenglen, L'agriculture dans le département de l'Oise, J.B. Baillière, 1909, page 379)
- L’importance de la diffusion à Paris explique en partie la faiblesse des invendus, qui atteignent environ 20-22 % des exemplaires fournis aux NMPP, et par conséquent la facilité des réglages. — (Patrick Eveno, Histoire du journal "Le Monde" : 1944-2004, Éditions Albin Michel, 2004, page 254)
- Autorité, crédit, influence.
- Ils pensent en effet que le luxe vestimentaire est proportionnel à l'importance et à la renommée d'un individu : […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Cette place lui donne beaucoup d’importance dans le monde.
- (Péjoratif) Caractère de ceux qui montrent de l’orgueil, de la vanité et veulent paraître plus considérables qu’ils ne le sont réellement.
- Prendre un ton d’importance.
- Il se donne des airs d’importance qui choquent tout le monde.
-
présidence
- Fonction de président, droit d’exercer cette fonction.
- Il a été nommé à la présidence de cette assemblée.
- C’est lui qui a la présidence dans ce conseil d’administration.
- La présidence du Sénat, de la Chambre des députés.
- (Spécialement) Fonction du chef d’État, dans les républiques.
- L’expérience a prouvé que la présidence de la République n'était pas une institution mais une complication, ce n’est pas une garantie, mais un péril. — (Émile de Girardin, L’abolition de l’Autorité par la simplification de gouvernement, librairie Nouvelle, Paris, 1851, page 31)
- Mais ce n’est là qu'une frime. Au fond, Grévy a pris le goût de l’Élysée ; il n’est pas insensible à la gloriole et aux menus avantages matériels de la présidence. — (Alexandre Zévaès, Histoire de la Troisième République 1870 à 1926, Éditions Georges-Anquetil, 1926, page 247)
- Élu à 48 ans à la présidence de la République, l’ancien maire de Chamalières (Puy-de-Dôme) incarna la modernité, le temps d'un unique mandat. Il est mort ce mercredi du Covid à l’âge de 94 ans. — (Nicole Gauthier, Disparition : Valéry Giscard d’Estaing, un septennat et au revoir , le 3 décembre 2020, dans Libération)
- Place du président.
- La première présidence de la cour d’appel est vacante.
- Temps pendant lequel une personne exerce les fonctions de président.
- Cet arrêt a été rendu sous la présidence d’un tel.
- Cet événement est arrivé sous votre présidence.
- (Par extension) Résidence du président.
- Il s’est rendu à la présidence.
-
lieutenance
- (Désuet) Charge, office, emploi, grade de lieutenant.
- On a regardé comme un des actes les plus violens du ministère de Castelreagh, d’avoir dépouillé lord Fitz-William de la lieutenance du Yorkshire, pour le punir de son opposition aux vues du gouvernement. — (Anonyme, Angleterre. - Administration locale, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
- Il fit grande caresse au mari d'Angélique, et lui dit qu'en attendant une compagnie, il lui donnerait une lieutenance, – et qu'il allait mettre mademoiselle de Longueval dans la carrosse de sa sœur, qui était mariée au premier capitaine de son régiment. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- Le duc d'Orléans […] se décida à accepter d'abord la lieutenance générale du royaume, […]. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
-
exubérance
- Production excessive.
- L'exploitation des registres paroissiaux de Jerez de la Frontera, ville espagnole située en Andalousie près du port de Cadix, démontre notamment l’exubérance de la vie sous l'Ancien Régime, mais aussi l'omniprésence de la mort. — (L'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles : textes et documents, sous la direction de François Cadilhon & Laurent Coste, Presses Universitaires de Bordeaux, 2008, p. 125)
- Exubérance de végétation.
- (Sens figuré) Exubérance de mots, d’images, d’idées.
- Peut-être eût-on pu lui reprocher une exubérance de gestes qui n'était pas du meilleur goût, il avait une façon de se camper qui sentait son matamore. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Absolument) Tempérament excessif, en parlant des personnes.
- Cet homme est fatigant par son exubérance.
-
dépense
- L’argent qu’on emploie à quelque chose que ce puisse être.
- Cette femme […] avait un goût décidé pour la dissipation et l’amusement : très bornée dans ses dépenses, elle ne pouvait se procurer les plaisirs dont elle était avide, ni consentir à s’en priver. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- La dépense moyenne par hectare pour me défendre contre l’oïdium et le mildew atteignit 106 fr., tandis que dans les années ordinaires, je puis me contenter de cinq traitements mixtes, dont les frais peuvent être réduits à 60 fr. — (Paul Coste-Floret, Les travaux du vignoble : plantations, cultures, engrais, défense contre les insectes et les maladies de la vigne, Montpellier: chez Camille Coulet & Paris : chez Masson & Cie, 1898)
- Ces dépenses injustifiées et excessives sont communément appelées, reprenant ainsi le terme de la jurisprudence des juridictions du contentieux de la tarification, abusives. — (Jean-Pierre Hardy, Financement et tarification des établissements et services sociaux et médico-sociaux, Éditions Dunod, 5e éd., 2018, p. 101)
- À titre de rédacteur de discours (salarié ou à la pige), rappelez-vous que les projets de vos clients, surtout ceux des politiciens, occasionnent rarement des dépenses. Classez ce mot dans les substances allergènes. Parlez plutôt d’investissements, toujours planifiés pour le développement de l'entreprise ou le bien de la collectivité. — (Gilles Trudeau, Discours gagnants – Petit guide de rédaction', Linguatech éditeur, Montréal. 2018, page 16)
- (Par extension) Compte où se trouve porté ce qui a été dépensé ou déboursé.
- La dépense se monte à tant. Passer en dépense. Porter une somme, un article en dépense. La dépense excède la recette. Livre de dépense.
- (Sens figuré) Emploi que l’on fait de son temps, de ses efforts pour obtenir quelque chose.
- Dépense physique.
- Une grande dépense de forces.
- (Par extension) Une dépense de munitions, de charbon, d’essence, etc. Il a fait inutilement une grande dépense d’esprit, d’érudition.
- (Vieilli) Lieu où l’on reçoit et où l’on distribue les objets en nature, où se fait le paiement des gens de service et des fournisseurs, etc., dans une communauté, dans un internat scolaire.
- Pièce où l'on serre les provisions de bouche ; garde-manger.
- Celui-ci, qui aimait ses aises, avait condamné toutes les fenêtres d'un côté pour les remplacer par une étroite lucarne, qui donnait sans doute sur une dépense obscure. — (Nicolas Gogol, Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault -1949)
-
séance
- Droit de prendre place dans une compagnie.
- Prendre séance.
- Réunion, assemblée des membres d’un tribunal, d’un corps, d’une compagnie.
- En ouvrant la séance, M. Hibon, président sortant, adresse ses remerciements pour le grand honneur, qui, dit-il, fut fait à un amateur de présider les travaux de la Société en 1936, puis il prie M. Allorge de lui succéder au fauteuil présidentiel. — (Bulletin de la Société botanique de France, tome 84, page 1, séance du 8 janvier 1937)
- Il s'agissait de conférences et de parlottes défaitistes, au cours desquelles il était donné lecture de fragments de séances parlementaires en comité secret, considérés comme aptes à démoraliser les auditeurs, et aussi de tracts et de brochures progermaniques. — (Léon Daudet, La Guerre totale, 2016)
- Temps qu’on passe à table, dans une partie de jeu, dans une visite, etc.
- Bien que ce passage chez sa mère ait débuté par une séance d’engueulade en bonne et due forme, c'est tout revigoré que papa en repart. — (Yan Ge, Une famille explosive, traduit du chinois (RPC) par Alexis Brossollet, Presses de la Cité, 2017)
- Ils ont fait une longue séance à table.
- Cet homme s’est ruiné au jeu en une seule séance.
- (Cinéma, théâtre :) Tu veux y aller a quelle séance ? À celle de 22 heures
- Il se dit encore du temps pendant lequel une personne pose devant un sculpteur, un dessinateur, un peintre, un photographe.
- Il a fallu pour exécuter ce portrait plusieurs séances.
- Une séance de pose.
-
concurrence
- Compétition de plusieurs personnes qui recherchent un même objet, une même chose.
- Nous voyons ainsi que la conviction se fonde sur la concurrence de communions, dont chacune se considère comme étant l’armée de la vérité ayant à combattre les armées du mal. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, p.301)
- (En particulier) (Commerce) Rivalité qui s’établit entre fabricants, marchands ou entrepreneurs, etc.
- L'œuvre de l’Industriel français qui pousse à l’association des petits contre l’implacable et mortelle concurrence des monopoleurs n'en est pas moins fort encourageable. — (Benoît Malon, La revue socialiste, volume 1, page 560, 1885)
- De toutes parts, on m'offre de la main-d'œuvre, brodeuses déjà habiles ou simples apprentières. Je découvre ainsi que ce métier, jadis excellent, a beaucoup perdu, la machine fait une concurrence acharnée, les salaires sont bien réduits. — (Victor Eugène Ardouin-Dumazet, Voyage en France, vol.22, Berger-Levrault, 1900, p.59)
- Les amis de Jaurès, les cléricaux et les démocrates placent leur idéal de l’avenir dans le Moyen Âge : ils voudraient que la concurrence fût tempérée, que la richesse fût limitée, que la production fût subordonnée aux besoins. Ce sont des rêveries que Marx regardait comme réactionnaires. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.II, Les préjugés contre la violence, 1908)
- Puis, en grosses lettres, cette phrase : « Plus il y aura d'acheteurs de blé, meuniers ou négociants, plus les agriculteurs vendront le leur facilement et cher. » Il est hors de contestation que, si des éléments de concurrence nouveaux devaient surgir, le cultivateur y trouverait son compte. — (Annales de la Chambre des députés : Débats parlementaires, Paris : Imprimerie du journal officiel, 1921, page 1002)
- (Par extension)— Depuis quelques années, cependant, l’yoghourt fait au képhir une sérieuse concurrence. Il se recommande aux estomacs délicats par sa très faible teneur en alcool, et, à la suite de l'identification de l'agent microbien qui le produit, on est arrivé à le préparer très facilement. — (« La préparation de l’yoghourt », dans La nature: revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, vol. 47, pat. 2, éd. G. Masson, 1919, page 206)
- (Agriculture, Écologie) Compétition entre animaux ou entre plantes, pour occuper une même niche écologique.
- Ce graminicide, très sélectif pour le blé et le colza, agit par arrêt de la croissance des cellules déjà formées; la concurrence exercée par la culture entraîne alors la destruction de la mauvaise herbe. — (Index des produits phytosanitaires, ACTA ; 1977, p.262 (article benzoylprop-éthyl))
- (Jurisprudence) Égalité de droit, de privilège, d’hypothèque entre plusieurs personnes, sur une même chose.
- Exercer une hypothèque en concurrence. — Venir en concurrence.
- (Liturgie) Situation de deux fêtes religieuses dont les premières vêpres de l’une coïncident avec les secondes vêpres de l’autre.
- Si le 8 décembre est un samedi, l’Immaculée conception et le deuxième dimanche de l’Avent sont en concurrence.
-
prégnance
- (Psychologie) Comportement d'une organisation psychologique privilégiée (sa force, sa stabilité, sa fréquence…), parmi toutes celles possibles.
- Quand certains soirs, à la faveur d’une de leurs phrases, d’un de leurs gestes, il m’est donné de constater chez ces deux-là la couleur de mes propres prégnances, je me dis que je serai sans doute en eux jusqu’à leur propre fin, comme une grande chair de clarté, une extrême fable nourricière. — (Geneviève Amyot, Je t’écrirai encore demain, « Lettre de septembre », Éditions du Noroît, Montréal, 1995, page 124)
- La prégnance renvoie à une notion de force, qui impressionne, s'impose à l'esprit. On peut opposer à la notion d'illusion proposée par les mystiques le caractère prégnant de ce monde que l'on peut voir, toucher, sentir, entendre exister.
- (Sens figuré) Idée qui s'impose à l’esprit.
- La prégnance de cette conception chez Freud est si puissante qu’il me semble qu’elle est en partie à l’origine de la seconde topique. — (Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient : Freud, le Christophe Colomb des neurosciences, Odile Jacob, 2009, page 351)
- (Philosophie) Production d'intelligibilité dans le vécu sensible, ne le réduisant pas aux sensations[1].
-
impotence
- État de celui qui est impotent.
- Le vieillard à la limite de l’impotence, Toursène le laissait enfermé entre les murs nus de la chambre. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- Dans tous ces cas, l’impotence est a priori totale et l’évacuation doit être organisée. — (Jean-Paul Richalet, Jean-Pierre Herry, Médecine de montagne: Alpinisme et sports de montagne, 2003)
-
tangence
- (Géométrie) (Géométrie analytique) Position de ce qui est tangent.
- la condition de tangence demande que le discriminant de l'équation résolutive du système (1) et (2) soit zéro. — (L’intégrale des maths, Condition de tangence à la circonférence)
- (Philosophie) Correspondance limite entre deux pensées.
- Quelque chose, certes, entre en tangence avec cette machine à monter les signes que dressent nos facultés. — (Jean-Clet Martin, DERRIDA : Le démantèlement de l’Occident: Essai, éd. Max Milo, 2013)
- (Sens figuré) Moment de convergence, de rencontre.
- Nos deux destins ne se joignirent qu’en une tangence extrêmement brève. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 154.)
-
délinquance
- Conduite caractérisée par des délits répétés, considérée surtout sous son aspect social mais également pénal.
- Il est bien connu que la civilisation ne tend nullement à faire disparaitre la délinquance mais bien à la faire évoluer. — (Achille Dehel, Le poison au service du crime, 1946)
- On m’y a volé mon portefeuille. Mais ce n’était pas grave. En homme modernisé, je savais bien que la petite délinquance était le fait de victimes innocentes de la société cruelle, qui ne leur donnait ni de travail, ni de vrais raisons de vivre. — (François-Xavier Ajavon, J’ai infiltré un stage de citoyenneté, sur RING : News, culture & société (www.surlering.com), le 24 mai 2010)
- Que répondre d'autre à cette femme qui avait été choyée, entourée... Qui n'avait certainement jamais su ce qu’étaient le besoin, les boulots permettant de gagner trois francs six sous puis la délinquance, la descente aux enfers... En dix ans, Clara avait tout connu ou presque. — (Carole Duplessy-Rousée, Le Silence d'Amarine, éd. Pygmalion, 2014, chap. 3)
-
nonchalance
- Laisser-aller ; négligence ; apathie.
- Elle était sobre, très propre et n’ayant d’autre défaut que beaucoup de paresse, la nonchalance régnant dans toutes ses actions et dans toute sa personne, malgré l’air de vivacité que ses yeux annonçaient. — (Donatien Alphonse François de Sade, Les Cent Vingt Journées de Sodome, ou l’École du libertinage, 1785, introduction)
- Pour le reste, il avait laissé les choses suivre leur cours, et quand le vieux caissier, le vénérable Savourdin, bonhomme à lunettes d’or et à cravate blanche, le priait chaque soir de vérifier la caisse, il s’acquittait de cette besogne avec une nonchalance véritablement inexplicable. — (Hector Malot, Cara, E. Dentu, 1878, 1re partie, chap. 2)
- Je reconnaissais ce genre de plaisir qui requiert, il est vrai, un certain travail de la pensée sur elle-même, mais à côté duquel les agréments de la nonchalance qui vous fait renoncer à lui, semblent bien médiocres. — (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, Gallimard, 1919)
- Mollesse ; langueur ; indolence.
- Le soleil des tropiques, en brunissant son visage, ne lui avait point donné cette vivacité de geste et de parole qui s’unit chez les créoles à une nonchalance souvent pleine de grâce. — (Victor Hugo, Bug-Jargal, 1818-1826, chap. 2)
- Penchés comme en une nonchalance de rêve sur les petits murs terreux, les amandiers pleurent leurs larmes blanches sous la caresse du vent... — (Isabelle Eberhardt, Pleurs d’amandiers, 1903)
- C'était un grand Noir filiforme qui semblait plein de nonchalance et de mauvaise volonté, bien qu'il portât une tunique à boutons et des culottes de nègre de maison. — (Jean-Louis Cotte, Les semailles du ciel, Éditions Albin Michel, 1970, chapitre 12)
- (Littéraire) (Au pluriel) Relâchement, insouciance où l’on se complaît.
- Ou je me réveillerai, et les lois et les mœurs auront changé, — grâce à son pouvoir magique, — le monde, en restant le même, me laissera à mes désirs, joies, nonchalances. — (Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, M. J. Poot, Bruxelles, 1873, page 25)
- Mais non. Ce qu’il voulut, c’est arracher tous ceuxQui vivaient engourdis, orgueilleux, paresseux,À l’égoïsme obscur, aux mornes nonchalances,Pour les jeter, chantants et fiers, parmi les lances,Ivres de dévouement, épris de mourir loin,Dans cet oubli de soi dont tous avaient besoin ! — (Edmond Rostand, La Princesse lointaine, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1895, acte I, scène 2)
-
inintelligence
- Manque d’intelligence, de clairvoyance.
- Une bise, reste de l’hiver, avait déniché, on ne sait où, des feuilles mortes qui couraient après elle, s’arrêtant net quand elle s’arrêtait, avec l’inintelligence de vieilles dames qui veulent rejoindre le tramway. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 144)
- Pour vous fourrer le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate, Éminence, il fallait que vous soyez aveuglé non par l’inintelligence mais par la passion. Alors, là est la question : la passion est-elle le lot d’un prêtre ? — (Léon Degrelle, Lettres à mon cardinal, Éditions L'Europe réelle, 1975, p. 170)
-
danse
- Mouvement du corps exécuté en cadence, à pas mesurés, et au son d’instruments ou de la voix.
- Chez nous, l’on méprise trop l’art de la danse, cela soit dit en passant. Tous les grands peuples, d’abord ceux du monde antique, ceux de l’Inde et de l’Arabie, l’ont cultivée à l’égal de la poésie. La danse est autant au-dessus de la musique, pour certaines organisations païennes toutefois, que le visible et le créé sont au-dessus de l’invisible et de l’incréé. — (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; Gallimard, 2012, collection Folio, pages 56-57.)
- Dans leurs oupa-oupa, qui passent avec raison pour des danses très obscènes, les acteurs peignent par des pantomimes expressives toutes les passions qui les exaltent. — (Thomas Arbousset, Tahiti et les îles adjacentes, 1867)
- Ce n’est pas le raisonnement de Perrette qui manque de bon sens, c’est sa danse avec un pot au lait sur la tête […] — (Franc-Nohain, Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- Tradition d’efforts singuliers et éphémères, qui disparaîtront sans laisser aucune trace, impalpable poussière de la plus périssable des architectures : la danse. Tant de jeunes cœurs palpitants, de beaux corps en sueur, de muscles tendus et relâchés, pour de si fragiles succès aux lumières de la rampe, avant de retourner à la nuit éternelle des lustres mouchés, de l’électricité morte et du tombeau. — (Paul Morand, La Mort du cygne)
- Louis peut, de cette façon, faire admirer ses jambes, qu’il a fort belles, et considère la danse comme un sport qui demande de la force, de la souplesse, de la grâce et de la concentration. — (Monique de Huertas, Louise de La Vallière, éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris, 1998, page 47)
- Manière de danser.
- Il a une danse noble, libre, aisée.
- Action de plusieurs personnes qui dansent.
- Commencer la danse. Entrer en danse.
- (Populaire) Lieu où l’on danse.
- Aller à la danse.
- Air de musique sur lequel on danse.
- Jouer toutes sortes de danses.
- (Populaire) Raclée.
- D’un coup d’œil scrutateur, le père l’examinait et le gars, craignant d’être fouillé, commençait à n’en pas mener large, une danse soignée ne manquant jamais de punir sans sursis tout vol domestique. — (Louis Pergaud, « L’Argument décisif », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Sens figuré) (Par analogie) Ensemble de mouvements qui ressemblent à une danse.
- L’imposant trou noir, baptisé GW190521, est le résultat de la fusion de deux autres trous noirs géants, respectivement 85 et 66 fois plus lourds que notre Soleil, qui se rapprochent l’un de l’autre en une spirale fatale. Quatre tours de cette danse cosmique en un dixième de seconde ont été enregistrés par les instruments installés aux Etats-Unis et en Italie et détaillés dans deux articles qui ont été publiés le 2 septembre dans Physical Review Letters et The Astrophysical Journal Letters. — (David Larousserie, Science : la détection d’un trou noir de masse inédite intrigue les chercheurs, Le Monde. Mis en ligne le 2 septembre 2020)
-
bienséance
- Convenance de ce qui se dit ou se fait avec ce qui est dû aux personnes, à l’âge, au sexe, à la condition, et avec les usages reçus, les mœurs publiques, le temps, le lieu, etc. Qui correspond à l'idée qu'un groupe social se fait de la morale, du bien, du beau et de l'honnête.
- PHILINTEIl est bon de cacher ce qu’on a dans le cœur.Serait-il à propos, et de la bienséance,De dire à mille gens tout ce que d’eux, on pense ? — (Molière, Le Misanthrope, 1666)
- «Il faut faire comme les autres»: maxime suspecte, qui signifie presque toujours: «il faut mal faire» dès qu'on l'étend au-delà de ces choses purement extérieures, qui n'ont point de suite, qui dépendent de l'usage, de la mode ou des bienséances. — (La Bruyère, Les Caractères, 1688)
- Je crois qu’il est bon d’avertir ici que bien qu’il y ait dans Esther des personnages d’hommes, ces personnages n’ont pas laissé d’être représentés par des filles avec toute la bienséance de leur sexe. La chose leur a été d’autant plus aisée qu’anciennement les habits des Persans et des Juifs étaient de longues robes qui tombaient jusqu’à terre. — (Racine, Esther, Préface, 1689)
- (…) En Amérique, où nous ne dépendons que de nous-mêmes, où nous n’avons plus à ménager les lois arbitraires du rang et de la bienséance, où l’on nous croit même mariés, qui empêche que nous ne le soyons bientôt effectivement et que nous n’anoblissions notre amour par des serments que la religion autorise ? — (Prévost, Manon Lescaut, 1731)
- Braver toujours les bienséances est d’une âme abjecte ou corrompue ; en être esclave dans toutes les occasions est d’une âme petite. — (Joubert, Pensées, essais et maximes, 1838)
- Je n'estime pas ces originaux-là. D'autres en font leurs connaissances familières, même leurs amis. Ils m'arrêtent une fois l'an, quand je les rencontre, parce que leur caractère tranche avec celui des autres, et qu'ils rompent cette fastidieuse uniformité que notre éducation, nos conventions de société, nos bienséances d'usage ont introduite. S'il en paraît un dans une compagnie ; c'est un grain de levain qui fermente qui restitue à chacun une portion de son individualité naturelle. Il secoue, il agite ; il fait approuver ou blâmer ; il fait sortir la vérité ; il fait connaître les gens de bien ; il démasque les coquins ; c'est alors que l'homme de bon sens écoute, et démêle son monde. Je connaissais celui-ci de longue main. — (Diderot, Le neveu de Rameau, éd.1891)
- (…) moi je vous dis: pour les porcs, tout est porc !C'est pourquoi les exaltés et les humbles, qui inclinent leur cœur, prêchent ainsi: "Le monde lui-même est un monstre fangeux."Car tous ceux-là ont l'esprit malpropre; surtout ceux qui n'ont ni trêve ni repos qu'ils n'aient vu le monde par derrière, - ces hallucinés de l'arrière-monde!C'est à eux que je le dis en plein visage, quoique cela choque la bienséance : en ceci le monde ressemble à l'homme, il a un derrière, - ceci est vrai !Il y a dans le monde beaucoup de fange: ceci est vrai ! mais ce n'est pas à cause de cela que le monde est un monstre fangeux! — (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883, trad. H. Albert, 1898)
- La tyrannie des bienséances. — (Jean Guéhenno, Jean-Jacques, 1950) [1]
- Cela choque la bienséance, blesse les bienséances, est contraire à la bienséance.
- Il sait ce que demande, ce que prescrit, ce que veut la bienséance, ce que veulent les bienséances.
- Il l’a fait par bienséance. Connaître les bienséances. Observer les bienséances.
- Les règles, les lois de la bienséance. Se mettre au-dessus des bienséances. Cela est contre la bienséance.
- Ne pas s'écarter de la bienséance. L’oubli des bienséances. Une ignorance grossière des bienséances.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.