Dictionnaire des rimes
Les rimes en : concupiscence
Que signifie "concupiscence" ?
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- Envie, inclination violente aux plaisirs qui sont interdits par les moralistes, surtout aux plaisirs sexuels.
- Elle est en ce moment dans le bois d’oliviers, et les gardes (vos gardes, Taxis) font calmer par elle leurs concupiscences pendant les intervalles de recherches. — (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
- Le mot de concupiscence charnelle, pareil à un lourd crapaud élastique, n’a de plein sens que si on l’applique aux familles poussées à même le sol. Les lourds repliements d’appétits sensuels, les énormes convoitises tapies des années durant, ne sont possibles qu’à la campagne, où les maisons sont encore des êtres qui s’observent, se haïssent, gémissent au même souffle d’air et se frôlent et se bousculent dans le travail de leurs bras occupés à remuer la terre. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 229)
- […] des messieurs, […], auscultaient des paumes les charmes de ces demoiselles servantes, impassibles mais souriantes. Il y avait aussi des femmes qui les expertisaient d'un doigt agile, les yeux endiamantés de concupiscence. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 81)
- Et chacun de me plaisanter ; ma jeunesse à son lever, mon parfum de fille fraîche, ma chair toute neuve en son premier éclat éveillaient chez les hommes de sournoises concupiscences, aiguisaient leur regard. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 32)
- D’ailleurs M. le Doyen n’a peut-être pas tort quand il répète : Simon, ce n’est pas au démon de la concupiscence qu’il a affaire, mais à celui de l’ambition. Il ne regarde guère les filles. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 11)
- Pomme attirait souvent les regards, remarqua un jour le futur conservateur. Et c’étaient des regards sans équivoque, d’une franche concupiscence. — (Pascal Lainé, La dentellière, Gallimard, 1974, réédition Folio, page 107)
- Il préférait la musique classique et les chemisettes à carreaux mais, pour attirer les concupiscences, il devait avoir la tenue wesh-wesh, l'allure racaille, la casquette Nike, visière retournée en prime. — (Antoine Gouguel, Chifoumi !, Éditions du Frigo, 2011, page 77)
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "concupiscence".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
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laitance
- (Zoologie) Sperme des poissons mâles formant une substance blanche et molle ressemblant à du lait caillé.
- Ce sont les éléments figurés du sperme qui lui donnent son aspect blanchâtre ou même d'un blanc éclatant comme celui de la laitance des Poissons. — (« Collège de France : Cours d'embryogenèse comparée de M. Balbiani », 15e leçon, dans la Revue Internationale des Sciences Biologiques, dirigée par J.-L. de Lanessan, tome 2, Paris : chez Octave Doin, 1878, p. 610)
- Il s'agissait de découvrir cette pêche du fond des temps consistant à traquer le hareng côtier quand, entre octobre et novembre, il passe au large de la Côte d'Opale, le ventre gonflé de laitance s'il est mâle et de rogues (œufs) s'il est femelle. — (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, p.30-31)
- (Construction) Mélange liquide d'eau, de ciment et de fines qui tend à remonter à la surface du béton lors de la prise et qui, après durcissement, forme une pellicule blanchâtre de faible résistance à la surface du béton.
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luisance
- Qualité de ce qui luit.
- Dans un sonnet plein de grâce, le prisonnier [le Tasse] supplie une chatte de lui prêter la luisance de ses yeux pour remplacer la lumière dont on l’a privé. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, tome VI, Le Tasse)
- Rien ne me troublait plus que de voir mes pattes de mouche échanger peu à peu leur luisance de feux follets contre la terne consistance de la matière : c’était la réalisation de l’imaginaire. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 121)
- Ils s’arrêtaient devant chaque antiquaire, collaient leurs yeux aux devantures obscures, distinguaient, à travers les grilles, les reflets rougeâtres d’un canapé de cuir, le décor de feuillage d’une assiette ou d’un plat en faïence, la luisance d’un verre taillé ou d’un bougeoir de cuivre, la finesse galbée d’une chaise cannée. — (Georges Perec, Les Choses, Julliard, 1965, réédition 1984, pages 96-97)
- Évitant de mettre en avant l’éclat des métaux et le caractère menaçant des formes, Jed avait utilisé un éclairage neutre, peu contrasté, et photographié les articles de quincaillerie sur un fond de velours gris moyen. Écrous, boulons et clefs à molette apparaissaient ainsi comme autant de joyaux, à la luisance discrète. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 48)
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bioluminescence
- Phénomène biologique qui produit de la lumière.
- Quel que soit le cas de bioluminescence, l’énergie chimique est convertie en énergie lumineuse avec un rendement quantique élevé. — (Rüdiger Wehner, Walter Gehring, Biologie et physiologie animales, 1999)
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accoutumance
- Habitude que l’on prend de faire ou d’éprouver quelque chose.
- Mauvaise accoutumance.
- L’accoutumance rend tout facile.
- (Médecine) Phénomène d’adaptation d’un organisme au contact d’un agent externe, menant ainsi à une atténuation des effets de ce dernier à la suite de l'administration de quantités progressivement croissante de celui-ci.
- L’accoutumance à un poison, à un médicament.
- L’overdose est parfois une conséquence de l’accoutumance à la drogue, qui amène à augmenter les doses pour atteindre l’effet initial.
- Nous savons que l'accoutumance à la drogue se traduit par une diminution progressive de ses effets. — (Jean-Didier Vincent, Biologie des passions, 1986)
- (Par extension) Conséquence pathologique de l’absorption régulière de certaines drogues, tout comme la dépendance.
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maintenance
- Action de maintenir quelque chose en bon état.
- Le revêtement en place, souvent recouvert de gravillons, n'est pas conçu pour être normalement circulable, mais seulement ponctuellement emprunté dans le cadre d'interventions de maintenance. — (Terrasse privative : dépasser les difficultés administratives et réglementaires, dans Copropriété & Travaux, n°10, Été 2009, page 41)
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abstinence
- Action de s’abstenir.
- Certains médecins (Emmanuel Palomino à Jonzac…) qui ont compris depuis longtemps que l’abstinence est la solution la plus efficace et la plus élégante de l’alcoolodépendance, la présentent chaleureusement à leurs patients, sans la moindre gêne, avec une terminologie adaptée (« Zéro alcool »), parce que l’important n’est pas la peau, mais l’entité, la chair qui est dessous. — (Le Papier de Verre, bulletin de l’URSA (Unité pour la recherche et les soins en alcoologie), Centre hospitalier des Quatre-Villes, Saint-Cloud, n° 51, premier semestre 2017, page 5)
- (Absolument) Action de s'abstenir du boire et du manger.
- Rasé, en sabots et rêche tenue verdâtre, avec casquette de cuir coiffant sa calvitie, il passa de l’absinthe à l’abstinence, du péquet au piquet, de l’éthylisme à l’ascétisme. — (Patrick Roegiers, « Verlaine, Paul », dans Le Mal du pays : Autobiographie de la Belgique, Éditions du Seuil, 2003)
- (Par analogie) Abstention de relations sexuelles.
- Il la coquait sans arrêt comme s'il avait hâte de rattraper des années d’abstinence forcée et elle s'amusait plus de ce qu'elle tenait pour des gamineries de bougre trop savant, qu'elle ne jouissait vraiment. — (Raphaël Confiant, Le nègre et l'amiral, Éditions Grasset & Fasquelle, 1988, chapitre 5)
- Bien sûr, il avait connu le désir avant Lindiwe. Quand une des domestiques se penchait devant lui, offerte, tandis que Cornelia en était déjà à son deuxième ou troisième mois d’abstinence et de prières stériles. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- (Spécialement) (Religion) Privations ordonnées par l’Église.
- Pourquoi dans les jours d’abstinence l’Église romaine regarde-t-elle comme un crime de manger des animaux terrestres, et comme une bonne œuvre de se faire servir des soles et des saumons ? — (Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1769)
- Guerrier redoutable, bigot ascétique, ses traits maigres et sévères conservaient l’expression farouche du soldat, et ils étaient également remarquables par la maigreur, fruit de l’abstinence, et par l’orgueil religieux du dévot satisfait de lui-même. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Il [William Blake] se tournait vers la religion révélée par la Bible, révélée surtout à William Blake ; il la voulait très fortement dosée de théologie, mais sans le mécanisme des cultes établis, sans « le prêtre liant avec des ronces les joies et les désirs de l’homme », car il trouvait odieux qu’on essayât d’entraver l’énergie humaine et de lui faire suivre les voies artificielles et pénibles de l’abstinence. — (Julien Green, William Blake, prophète, dans Suite anglaise, 1972, Le Livre de Poche, page 41)
- (En particulier) (Religion) Privation de viande recommandée par l’Église catholique les vendredis durant le Carême.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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bivalence
- Caractère de ce qui est bivalent, qui remplit deux fonctions.
- La bivalence des professeurs de collège consiste à enseigner deux matières différentes au lieu d'une.
- (Chimie) Caractère de ce qui possède la valence 2, en parlant d'un corps.
- La bivalence du calcium.
- (Logique) Base du principe selon laquelle une proposition logique ne peut prendre que l'une ou l'autre de deux valeurs, i.e. elle ne peut être que vraie ou fausse.
- Le principe de bivalence
- (Biologie) État de deux chromosomes parallèles dans la prophase de la méiose.
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circonstance
- Particularité qui accompagne et distingue un fait, une situation, etc.
- Apprécier les circonstances dans chaque cas particulier, tel est donc le rôle essentiel du chef. Du fait qu’il les connaît, qu’il les mesure, qu’il les exploite, il est vainqueur ; du fait qu’il les ignore, qu’il les juge mal, qu’il les néglige, il est vaincu. — (Charles de Gaulle, Le Fil de l’épée, éd. Union générale d’édition, coll. 10 18, 1962, partie De la Doctrine, chap. 1, p. 111)
- Le flot et le jusant courant au large, sans interruption, pendant 2 ou 3 heures après la haute ou basse mer sur la côte, circonstance dont il faut soigneusement tenir compte en franchissant les bancs. — (C. B. Matenas, Renseignements nautiques sur les côtes de France, d’Angleterre, d’Écosse, […], p.213, 1851)
- Jamais Président n’avait été inauguré dans des circonstances aussi dramatiques. Quatorze millions de sans-travail, et leur nombre augmentant chaque jour,... — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
- C’est un garçon fort agréable que Bernard. Soigné, rasé de près, le teint clair, il s’exprime dans une langue choisie et ne fait usage de l’argot qu’en d’exceptionnelles circonstances. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Il est expliqué plus bas que le scandale n’est qu’un mot, qu’on fait naitre la chose selon les besoins et les circonstances et que le plus scandaleux n’est point que tel banquier couche, un beau jour à la Santé, mais que tant d’autres dorment paisibles dans leurs draps. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 173)
- (Au pluriel) Événement particulier ; occasion particulière.
- […], puis M. Goulden tira de l’armoire une bouteille de son vin de Metz, qu’il gardait pour les grandes circonstances, et nous soupâmes en quelque sorte comme deux camarades ; […]. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Dans les circonstances difficiles il ne faut pas dédaigner de faire appel, comme autrefois les Germains, aux conseils des femmes ; car elles ont une manière de concevoir les choses toute différente de la nôtre. — (Arthur Schopenhauer, Essai sur les femmes, dans Pensées & Fragments, traduction par J. Bourdeau , Félix Alcan, éditeur, 1900 (16e éd.))
- Une anecdote locale plutôt symbolique raconte que le coq du clocher de l'église de Saint-Vincent, dont la construction fut commencée en 1934, aurait disparu dans de bien mystérieuses circonstances, qu'on attribue à l’archevêque O’Leary. — (Juliette Marthe Champagne, De la Bretagne aux plaines de l'Ouest canadien: lettres d'un défricheur franco-albertain, Alexandre Mahé (1880-1968), CELAT/Presses de l'Université Laval, 2003, p. 201)
- (Grammaire) Rapports de temps, de lieu, de manière, de cause, etc., qui entourent l’action ou l’état exprimé par un verbe.
- Compléments de circonstance ou compléments circonstanciels.
- Conjoncture présente ; situation actuelle des choses.
- Tous ont successivement combattu pour ou contre les Jacobins, selon les temps & les circonstances. — (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
- Entre les philosophes, dont l’habileté en affaires était devenue suspecte, et les praticiens, dont la routine venait d’être convaincue d’impuissance, M. Necker s’offrait comme un moyen terme: il était l’homme de la circonstance : il fut choisi. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
- Il n'y a pas de corporation ecclésiastique qui ait plus asservi aux circonstances ses doctrines et sa conduite que le haut clergé anglican. — (Ferdinand Goldschmidt, Histoire politique de Guillaume III, Paris : chez Adolphe Blondeau & au Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1847, p. 21)
- Je savais bien que ces protestations ne servaient à rien et que, dans ces circonstances, en appeler au respect de la légalité devant ces brutes était ridicule […]. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
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obsolescence
- Désuétude ; vieillissement.
- Au « régime normal » de la fiscalité anglaise, correspond, aux États-Unis, « l’amortissement pour dépréciation », mais entendu d’une façon plus large en ce sens qu’il couvre la dépréciation physique et l’obsolescence. — (Statistiques & études financières, n° 1–12, Imprimerie nationale, Paris, 1949, page 234)
- Cette tendance à l’obsolescence est maximale chez nous en matière de vêtements, surtout féminins mais aussi masculins, et en matière d'automobiles de tourisme ou de ville. — (Annales de l’Institut de philosophie, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1982, page 114)
- Les mutants, cette minorité créatrice source de toutes les grandes aventures humaines, méritent une attention particulière. Mais celle-ci ne saurait toutefois conduire à oublier les autres, menacés par une inertie qui risque de les condamner à l’obsolescence à quarante ans, mi-temps de leur vie active. — (Silvère Seurat, « La Coévolution créatrice », dans la Revue des deux Mondes, juillet-août 1988, p. 120)
- À l’obsolescence technique s’adjoint donc une obsolescence psychologique : un téléphone de deux ans est ringard, un vêtement de six mois est démodé, un écran plat est déjà bien triste face à une télévision 3D. — (Christophe Sempels & Jonas Hoffmann, Les Business models du futur : créer de la valeur dans un monde aux ressources limitées, Pearson Education France, 2012, p. 120)
- Formé sur le participe présent du latin obsolescere, le substantif obsolescence et son dérivé adjectival obsolescent sont des néologismes créés d’après l’anglais. Ils désignent tout ce qui est tombé en désuétude. Leur emprunt s’explique par le fait que l’adjectif obsolète, ayant le même sens et venu lui aussi de l’anglais d’après le latin obsoletus, a un champ d’application sémantique limité. Terme littéraire et vieilli, il se dit, non exclusivement mais surtout, de ce qui se rapporte à la langue, au vocabulaire, à la grammaire. Est obsolète ce qui est dépassé, suranné, désuet, vieillot, bref, ce qui ne fait plus partie des normes actuelles du langage.Dans la langue usuelle, obsolescence, ayant une aire sémantique plus large, offre l’avantage de se dire de tout ce qui n’a plus cours, de ce qui est périmé, aussi bien en matière de langage (notions frappées d’obsolescence) que de toute activité humaine (obsolescence d’un produit, d’une machine, d’un équipement, d’une pratique, d’une technique).Dans la langue spécialisée, obsolescence fait partie du vocabulaire de l’économie. Le Trésor de la langue française lui assigne un sens restreint : « Diminution de la valeur d’usage d’un bien de production due non à l’usure matérielle, mais au progrès technique ou à l’apparition de produits nouveaux. » Aujourd’hui, le sens d’obsolescence s’est élargi; il en est venu à s’étendre au cas de l’usure matérielle d’un bien. — (« obsolescence / obsolescent, ente / obsolète », Juridictionnaire, Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton & Bureau de la traduction du Gouvernement du Canada, 2015)
- (Médecine) Sorte d’atrophie avec induration ; racornissement.
- Mais il y a plus : lorsque la tuberculisation pulmonaire passe à guérison, l’on rencontre en général les tubercules à l’état d’obsolescence, enveloppés d’une espèce de capsule qui les isole des parties environnantes : c’est un tissu noir induré […] — (Bulletin de l’Académie royale de médecine de Belgique, vol. 7, 1864, page 240)
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jurisprudence
- (Droit) (Désuet) Science du droit et des lois.
- La section de jurisprudence de l’Académie des Sciences morales et politiques.
- Enseigner la jurisprudence.
- Termes de jurisprudence.
- (Droit) Ensemble des décisions rendues par les différentes juridictions, dans chaque pays ou sur une matière, constituant une source de droit.
- Ces dépenses injustifiées et excessives sont communément appelées, reprenant ainsi le terme de la jurisprudence des juridictions du contentieux de la tarification, abusives. — (Jean-Pierre Hardy, Financement et tarification des établissements et services sociaux et médico-sociaux, Éditions Dunod, 5e édition, 2018, page 101)
- Ce principe n’est point admis dans notre jurisprudence.
- Jurisprudence criminelle.
- (Droit) Ensemble des décisions rendues par un tribunal ; par extension, manière dont le tribunal juge habituellement telle ou telle question conformément à cet ensemble de décisions.
- Compte tenu de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, qui a refusé l’extension de la TGAP à l’électricité, je ne vois pas comment pourrait être accepté un système dans lequel on créerait une taxe carbone dont seraient exonérés les principaux émetteurs de CO2 !— (Commission des Finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, Mercredi 14 octobre 2009, Séance de 21 heures 30, Compte rendu n° 8, France)
- La jurisprudence a précisé que les usoirs appartiennent au domaine public communal et ne peuvent en aucun cas être considérés comme faisant partie du domaine public routier (…). — (Ugo Chauvin, Quel est le régime juridique des usoirs après des travaux réalisés par une commune ? dans La Gazette des communes (www.lagazettedescommunes.com), le 16/09/2015)
- Un courant de jurisprudence existe en ce sens aux États-Unis, notamment avec la très controversée décision Citizen United rendue par la Cour suprême en 2010, qui a autorisé les entreprises à financer les candidats des campagnes électorales sans plafonnement au nom de leur « liberté d’expression ». — (Lionel Maurel, La propriété de l’Etat et le crépuscule du Léviathan intellectuel, 29 octobre 2018 → lire en ligne)
- (Sens figuré) Principe validé ou établi par un premier événement qui justifie les événements similaires suivants.
- Je ne suis pas étonné par le grand écart qu’il y a parfois chez des philosophes qui ne pratiquent pas ce qu’ils enseignent – des philosophes ou des professeurs de philosophie... C’est la jurisprudence Rousseau en vertu de laquelle on peut abandonner cinq enfants à l’assistance publique mais écrire tout de même L’Émile pour dire comment il faut élever les enfants. — (Michel Onfray, La vengeance du Pangolin, Robert Laffont, 2020, page 259)
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appétence
- Tendance de tout être vers ce qui peut satisfaire ses instincts et ses besoins, surtout physiques.
- Un taux d’humidité élevé entraîne une trop grande production d’acide butyrique, ce qui risque de réduire l’appétence du fourrage, d’accroître les pertes et de provoquer une cétose subclinique chez les vaches laitières. — (Joël Bagg, Tassement et protection du fourrage dans les silos-couloirs, 2003)
- (Par extension) Attirance pour ce qui peut satisfaire un besoin ou une envie.
- [...] une femme bien plus jeune que lui, aux appétences bien au-delà de ses moyens. — (Glen Cook, Le Château noir, 1984)
- Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- Ce faisant, plane la menace du psychologisme : les moins combatifs feraient preuve d’une moindre « appétence » pour la formation, se laisseraient porter par le fil de l’eau et récolteraient au final les fruits amers de leur désinvestissement.Aussi est-il nécessaire de bien cerner l’origine du « manque d’appétit » apparent de nombreux salariés pour la formation afin de dissiper tout malentendu. — (Christine Fournier, Aux origines de l'inégale appétence des salariés pour la formation, Céreq, n° 209 juin 2004)
- Ayant passé d’une débauche presque infantile à la continence absolue datant du jour où il avait pensé au quai d’Orsay et voulu faire une grande carrière, il avait l’air d’une bête en cage, jetant dans tous les sens des regards qui exprimaient la peur, l’appétence et la stupidité. — (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, in À la recherche du temps perdu, t. III, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, p. 44)
- (Commerce, Marketing) Désir d’usage ou d’achat ressenti par l’individu pour un produit ou une marque.
- Comment la connaissance client est-elle réellement exploitée par les forces de ventes du CCF dans leur action quotidienne? La création de scores d’attrition et de scores d’appétence client, associée aux alertes d’opportunités commerciales permet aujourd’hui de mieux cibler les contacts et d’optimiser l’efficacité des chargés de clientèle. — (Catherine Hazart, Au CCF, la connaissance client au service de l'action commerciale, dans BiMagazine, n°144, Juin 2004)
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assistance
- Présence. — Note : Il est surtout usité en parlant de la présence d’un officier public ou d’un ecclésiastique dans quelqu’une des fonctions de leur ministère.
- On lui donne tant pour son droit d’assistance, pour son assistance. Les chanoines ont un droit d’assistance aux enterrements, aux offices, etc.
- (Courant) Public ou ensemble des personnes assemblées en un lieu.
- Les musiciens tirèrent de leurs instruments un air brutal et voluptueux qui, aussitôt, pénétra l'assistance d'une fiévreuse pâmoison. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Dans la rue, un son de cor a éclaté, un air de chasse… Apparemment, quelque piqueur de grande maison, debout près d’un comptoir de cabaret, les joues gonflées, la bouche impérieusement serrée, l’air féroce, émerveille et fait taire l’assistance. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- S'accompagnant de son gimbri, il nous chante, d'une voix tantôt gutturale, tantôt nasillarde, d’interminables mélopées, que l’assistance reprend aux refrains avec des battements rythmiques des mains. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 33)
- Aide, secours.
- Le conseil général du Gard […] est toujours « allé de l’avant ». Il institua l’assistance aux familles nombreuses avant même le vote d’aucune loi en ce sens. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Religion) Dans quelques ordres religieux, état ou province où se trouve celui qui assiste le général ou le provincial de son ordre.
- L’ordre des jésuites a tant de provinces sous l’assistance d’Italie.
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suppléance
- Action de suppléer, de remplacer.
- L'on organisera la suppléance de tel professeur.
- Fonction de suppléant.
- Il est chargé de la suppléance de tel professeur.
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prévoyance
- Faculté de prévoir.
- L'expédition du Mexique détruit notre effectif, anéantit le matériel de notre marine, dilapide nos finances, […]. Cette expédition, qui nous coûte tant, ne nous apprend rien, pas même la prudence et la prévoyance. — (Émile de Girardin, en préface de Le dossier de la Guerre de 1870 - 23 septembre 1877)
- Action de prévoir et de prendre des précautions pour l’avenir.
- La réputation de ce grand homme reposait principalement sur l’autorité avec laquelle il démontrait que l’éternument était une prévoyance de la nature, au moyen de laquelle les penseurs trop profonds pouvaient chasser par le nez le superflu de leurs idées ; […]. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- La patience est la principale vertu réclamée à l'explorateur polaire, dit Nansen, mais la prévoyance est la seconde. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
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vergence
- (Optique) Grandeur qui sert à caractériser les propriétés de focalisation d’un système optique.
- Une lentille concave a une vergence négative; une lentille convexe une vergence positive.
- (Géologie) Sens de déversement ou de déjettement d'un pli.
- Par extension, on utilise aussi le mot de vergence pour désigner le sens vers lequel se font des chevauchements. — (Jean-François Raoult, Dictionnaire de Géologie, Dunod, 2010, p. 372)
- (Médecine) (Vieilli) (Rare) Tendance des humeurs vers une partie du corps.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- briolance
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signifiance
- (Littéraire) Signification.
- Au final donc, l’argent, pour Simmel, n’est que « le moyen, le matériau ou l’exemple nécessaires pour présenter les rapports qui existent entre d’une part les phénomènes les plus extérieurs, les plus réalistes, les plus accidentels, et d’autre part les potentialités les plus idéelles de l’existence, les courants les plus profonds de la vie individuelle et de l’histoire. Le sens et l’ensemble se résume à ceci : tracer, en partant de la surface des évènements économiques, une ligne directrice conduisant aux valeurs et aux signifiances dernières de tout ce qui est humain ».
- (Linguistique) Fait d'être signifiant, d'avoir une signification ; caractère de ce qui signifie, de ce qui est un signe.
- La signifiance n’est pas forcément inhérente à la forme, et peut résulter de l’absence d’opposition sémantique qui crée la signification : ainsi le subjonctif français serait signifiant toutes les fois qu’on peut l’opposer à l’indicatif […] mais non quand il est régi, c’est-à-dire obligatoire, et qu’aucune autre forme verbale ne saurait figurer à sa place.
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pitance
- (Vieilli) Portion de pain, de vin, de viande, etc., qu’on donne à chaque repas dans les communautés religieuses.
- Elle apportait de temps en temps quelque pitance au misérable pénitent, regardait par le trou s’il vivait encore. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
- Si on avait permis aux catholiques d’assurer, sous le contrôle de l’État bien entendu, la pitance des curés, beaucoup de difficultés eussent été évitées. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- (Par extension) Ce qu’il faut pour la subsistance d’une personne.
- Certain chien, qui portait la pitance au logis. — (La Fontaine, Fables, VIII, 7)
- On m’apporta ma pitance, que je commençai à expédier avec beaucoup d’appétit. — (Lesage, Gil Blas)
- Il mangeait une maigre et puante pitance, faite de créton et d’eau sale qu’on lui apportait le matin, dans une écuelle de grès ébréché. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
- Chose curieuse que le degré de socialisme déjà établi en France ! L’État vous contraint à des économies, vous associe malgré vous, vous donne par là une pitance congrue quand vous êtes invalide ; vous êtes traité en mineur incapable de pourvoir à votre vieillesse. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
- Je ne demande pour tous gages que la niche et la pitance. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- La voiture de Bullit nous porta rapidement jusqu’au pâturage où un bétail misérable cherchait sa pitance dans l’herbe sèche et les épines. — (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)
- (Sens figuré) Ce qui est susceptible de satisfaire un besoin.
- D’autres cherchent pitance à travers l’amas des revues en loques et des volumes dépareillés (car la bibliothèque du Torrent ressemble un peu trop à celle d’Alexandrie après l’incendie). — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, page 147)
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forlance
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe forlancer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe forlancer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe forlancer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe forlancer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe forlancer.
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aisance
- Liberté de corps et d’esprit dans le travail, dans les mouvements, dans les manières, dans le commerce de la vie.
- Avec une aisance qui confond —une aisance, une force d’élément— il menait de front quatre livres, des pièces de théâtre, des polémiques de journal, des affaires de toutes sortes. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Mmes Daudoird et Clara Lemonnier, dont la première portait l’habit noir avec un chic et une aisance qui auraient damé le pion au clubman le plus élégant. — (Albert Vanloo, Sur le plateau, souvenirs d’un librettiste, 1913)
- L’aisance avec laquelle les poètes juifs maniaient le vers français permet de supposer que leur talent a dû s’exercer dans les genres les plus variés. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ils manient avec une élégante aisance les mètres latins les plus compliqués et les vocables les plus choisis de la mythologie. — (Johan Huizinga, Érasme, 1924, traduction de V. Bruncel, Gallimard, 1955)
- (Par extension) État de fortune suffisant pour se procurer les commodités de la vie.
- Elle vit l’opulence & les richesses succéder à l’aisance ; & son père , avant tout cela , avoit connu le mésaise & presque la pauvreté. — (La mésalliance, dans les Contes moraux dans le goût de ceux de M. Marmontel, recueillis de divers auteurs, publiés par Melle Uncy, Amsterdam & Paris : chez Vincent, 1763, vol.2, p.399)
- Aussi, dès qu’un paysan a réalisé une minime aisance, fait-il badigeonner d’ocre la façade et les murs intérieurs de son réduit : […] — (Jean-Marie-Placide Munaret, Du médecin des villes et du médecin de campagne, mœurs et science, Paris : Germer Baillière, 2e édition refondue, 1840, page 89)
- […] moi, mon rêve est de me retirer dans quelques années d’ici, au fond de l’une de nos belles provinces mexicaines avec une modeste aisance, vous voyez que je ne suis pas ambitieux. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Le fait, d’ailleurs, est patent, incontesté, affirmé de tous côtés : l’aisance s’est énormément développée parmi les ruraux des Côtes-du-Nord. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Histoire) Espace forestier dans lequel les villageois pouvaient tirer leur subsistance.
- Il sera permis à tous et chacun de nos sujets, manants dudit village, de sartager chaque année un demi journal d’aisance, pour y semer du dur grain et ensuite une avoine tant seulement. — (« Ordonnance portant règlement au sujet des aisances et des pâturages communs du village de Hamoir - 14 mai 1787 », dans le Recueil des ordonnances de la Principauté de Stavelot 648-1794, par L. Polain, Bruxelles : chez Emm Devroye, 1864, page 369)
- […] ; à quoi Sa Sérénissime Éminence voulant pourvoir, fait défense sérieuse à tous un chacun de sartager les voies herdales et aisances communes, comme aussi de faire fendre ni labourer en aucune manière le gazon commun, sans enseignement et permission expresse compétente, à peine d’une amende de dix florins d'or pour chaque fois, […]. — (« Ordonnance du prince-évêque de Liège Jean-Théodore de Bavière, le 9 décembre 1762 », en recueil dans le Cartulaire de la commune de Fosses, recueilli et annoté par Jules Borgnet, Namur : chez Ad. Wesmael fils, 1867)
- Aux premiers temps, l'exploitation avait comme seule et unique règle : les besoins: on ne prenait en forêt que ce qui était utile (les « aisances » ou « commodités ») et on laissait sur place tout le reste. Chacun se servait là où bon lui semblait, et coupait les arbres qui lui convenaient: la forêt était le domaine de la liberté, […]. — ( G. Plaisance, « Les caractères originaux de l'exploitation ancienne des forêts » , dans la Revue de Géographie de Lyon, 1953, volume 28-1, page 17)
- (Au pluriel) Lieu pratiqué dans une maison pour y satisfaire les besoins naturels.
- Cabinet d’aisances.
- Fosse d’aisances.
- Lieux d’aisances.
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confidence
- Communication d’un secret.
- Il fut trahi par un homme à qui il avait fait confidence de son projet. — (Prosper Mérimée, Lettres d’Espagne, 1832, rééd. Éditions Complexe, 1989, page 92)
- Il faut croire que le Père de Ragon était peu soucieux de livrer aux moqueuses oreilles de Chiffon les confidences de celles qu'elle appelait si irrévérencieusement « les grenouilles de bénitier », car subitement il se ravisa, disant, comme s'il n'avait rien entendu : […]. — (Gyp, Le mariage de Chiffon, Paris : chez Calmann-Lévy, 1894, p. 95)
- Elle avait reçu, pourtant, bien des confidences. Quand il en avait trop gros sur le cœur, à de certains moments trop heureux ou trop tragiques de sa vie, […], Balzac, en dépit de sa force de renfermement, éprouvait le besoin de s'épancher... — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Il faut que je vous mette dans la confidence. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 292.)
- Ses dents en or et sa claudication laissaient entendre, avant qu'il ne se fût livré à la moindre confidence, que son ancien métier entraînait certains risques. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Si l'on ne peut pas dire que les réponses soient tout à fait franches du collier, on ne peut pas non plus estimer que les prisonniers se refusent à des confidences. — (Thaddée Piotrowski, Le Murs et les Barreaux : Mémoire de guerre 1939-1943, p. 295, 1999)
- (Vieilli) Confiance qui porte quelqu’un à faire part de ses secrets à un autre.
- Je suis éphébophile et non pédéraste, Madame, précisait l'Ambassadeur à la reine Isabelle avec qui il était sur le pied de la confidence, de ce ton leste que seul vous octroie le commerce d'une longue amitié. — (Pierre Combescot, La sainte famille, Grasset, 1996)
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condescendance
- Complaisance qui fait qu’on se rend aux sentiments, aux volontés de quelqu’un. Mais depuis le XIXe siècle, le sens a glissé vers la 2e définition[1].
- Mme de Rênal s’était trouvée assez de sens pour oublier bientôt, comme absurde, tout ce qu’elle avait appris au couvent ; […] Avec l’apparence de la condescendance la plus parfaite, et d’une abnégation de volonté, que les maris de Verrières citaient en exemple à leurs femmes, et qui faisait l’orgueil de M. de Rênal, la conduite habituelle de son âme était en effet le résultat de l’humeur la plus altière. Telle princesse, citée à cause de son orgueil, prête infiniment plus d’attention à ce que ses gentilshommes font autour d’elle, que cette femme si douce, si modeste en apparence, n’en donnait à tout ce que disait ou faisait son mari. Jusqu’à l’arrivée de Julien, elle n’avait réellement eu d’attention que pour ses enfants. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830)
- […], je vais vous remettre les deux lignes ; vous les porterez au grand homme en l’assurant d’une entière condescendance à ses désirs ; mais à une condition. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 337 de l’édition Houssiaux de 1855)
- Delouche nous offre à chacun la goutte, mais il n’y a qu’un verre et nous buvons tous dans le même. On me sert le premier avec un peu de condescendance, comme si je n’étais pas habitué à ces mœurs de chasseurs et de paysans… — (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
- Bienveillance mêlée d’un léger mépris ; comportement distant, presque hautain, arrogant, ou qui pourrait être ressenti comme tel.
- Oh ! l’ignorance ! murmura le savant, et il ajouta tout haut avec ce ton de condescendance doctorale particulier aux disciples d’Esculape : mon ami, je cueille des simples que je collectionne, afin de les classer dans mon herbier ; […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Puis, dans la songerie de Clotilde, la figure de sa grand’mère Félicité s’évoquait. Celle-ci venait la visiter de temps à autre, avec une condescendance de parente puissante, qui est d’esprit assez large pour pardonner toutes les fautes, quand elles sont cruellement expiées. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XIV)
- Il saluait chapeau bas tous ceux qui appartenaient à une classe sociale supérieure à la sienne, il traitait avec mépris ou condescendance ses inférieurs, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
- En Afrique, un Blanc qui adresse la parole à un Noir n’a plus la condescendance raciste des colonisateurs d’antan ; désormais c’est bien plus violent. Désormais, il a le regard apitoyé du prêtre qui administre l’extrême-onction à un condamné à mort. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 141)
- Lorsqu’il gémit et dans mon cou laissa tomber sa tête, porté enfin, sur et dans mon ventre, j’en conçus avec étonnement, une fugitive condescendance. — (Marie Darrieussecq, Claire dans la forêt, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 2000, page 13)
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prééminence
- Avantage, prérogative, supériorité qu’on a sur les autres, en ce qui regarde la dignité et le rang.
- Maintenant qu'est passée la période loquace où la facilité de langage et les attitudes impressionnantes étaient une condition nécessaire pour atteindre à la prééminence politique, le contrôle tombe de plus en plus entièrement dans les mains d'une classe d'avocassiers et d'intrigants, à l'esprit souple et tenace. — (H. G. Wells, Anticipations, 1901, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Société du Mercure de France, Paris, 1904)
- Bismark jugea tout autrement. La République devait causer, à son avis, la décadence définitive des Gaules alors que le quasi-absolutisme germanique maintiendrait la prééminence allemande. Les événements de 1914 ont tranché le différend. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, page 27)
- Note : se dit aussi en parlant des objets.
- Au cœur de l'islam, la bataille fit rage quelque temps entre ceux qu'attirait le rationalisme grec d'un côté et, de l'autre, ceux qui mettaient l'accent sur la prééminence de la Parole révélée de Dieu comme seule explication des phénomènes humains et naturels. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Les droits de propriété intellectuelle constituent en effet des droits exclusifs pouvant être utilisés de manière discrétionnaire, sans justification. Ils ne sont limités que par l’existence d’exceptions au droit d’auteur que les tribunaux ont pour consigne d’interpréter restrictivement afin de conserver la prééminence du droit d’auteur. — (Lionel Maurel, La propriété de l’Etat et le crépuscule du Léviathan intellectuel, 29 octobre 2018 → lire en ligne)
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insolence
- Manque de respect qui se manifeste par de l’effronterie et une hardiesse excessive.
- Ils prirent des femmes parmi eux, et menèrent une vie agréable jusqu’à l’époque où leur insolence et leur cruauté poussèrent les naturels à en massacrer une partie. — (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- Les infirmiers étaient devenus nettement ironiques et, dans leur attitude, au lieu de la bonhomie ragaillardie qu'il avait su leur laisser prendre, il y eut parfois de l'insolence, presque du mépris. — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
- Ce sont pour la plupart des hommes de Front-de-Bœuf, détestés par les Anglais pour des milliers d’actes d’insolence et de tyrannie. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Aussi n’est-il pas rare de voir une bicoque résister pendant des mois à une armée nombreuse. De là, souvent, cette audace et cette insolence du faible contre le fort et le puissant, cette habitude de la résistance individuelle qui faisait le fond du caractère de la féodalité, […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- (Au pluriel) Paroles et actions où il y a de l’insolence.
- Quant à l'autre femme dont tu parles, elle provoqua les propos de madame de Mi. par sa folle jalousie , et même par des insolences. Cela étoit d'autant plus bizarre et impardonnable , qu’elle avoit alors deux ou trois hommes , et que presque certainement elle ne m'a jamais aimé. — (Lettre à Sophie, non datée, probablement début juillet 1779, dans les Lettres originales de Mirabeau, écrites du donjon de Vincennes, pendant les années 1777, 78, 79 & 80, recueillies par P. Manuel, tome 3, Paris : chez J.B. Garnery, Strasbourg : chez Treuttel & Londres : chez Boffe, 1792, p. 323)
- (Parfois) Orgueil offensant.
- L’insolence d’un parvenu.
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concomitance
- (Didactique) Coexistence de plusieurs faits.
- Si je raisonne objectivement, je suis obligé de constater la concomitance évidente entre la persistance du sentiment religieux dans une grande partie de la population et la continuation d’une natalité qui, […], demeure malgré tout très belle. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.