Dictionnaire des rimes
Les rimes en : évitable
Que signifie "évitable" ?
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- Qui peut être évité.
- Ce malheur était facilement évitable.
- 10 mars 44 – Max Jacob est mort. Les journaux gardent le silence sur son arrestation comme sur sa fin, mais marraine a eu de ses nouvelles par une chaîne de personnes interposées et on sait qu’il est mort d’une mort évitable, d’une pneumonie contractée à Drancy où il avait été transféré après son passage à Orléans. — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 318)
Mots qui riment avec "able"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "évitable".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : able et ables .
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indemnisable
- Qui peut être indemnisé, qui a droit à une indemnité.
- Il y a là une nature de propriété non indemnisable : comment donc l’indemniserez-vous ? — (Procès-verbaux des séances du Sénat, année 1862, tome 6, Ch. Lahure et Cie, Paris, 1862, pages 56-57)
- Dans un arrêt rendu le 8 janvier 2020, la Haute Cour estime qu’un licenciement abusif cause toujours un préjudice indemnisable. — (Un licenciement irrégulier cause nécessairement un préjudice, demarchesadministratives.fr, 26 mai 2020)
- Par exemple, la perte des aliments d’un congélateur n’est pas indemnisable si une coupure de courant est en cause, alors qu’elle l’est si l’appareil a été submergé par l’inondation. — (Laurence Valdés, Tempête dans les Alpes-Maritimes : ce que l'état de catastrophe naturelle change pour les sinistrés, lci.fr, 7 octobre 2020)
-
intouchable
- Qui ne peut être touché, inaccessible.
- L’image vague d’un univers intouchable et silencieux. — (Paulhan, Fleurs tarbes, 1941)
- Une jeune fille secrète invisible, intouchable, soigneusement gardée pour vous ? Elle est là. Elle vous attendait. — (Jean Anouilh, La Répétition, 1950)
- L'on n'insistera pas trop sur l'identité du « poignardeur » en chef de cette fine équipe, intouchable judiciairement et dont la réputation en matière de lancer du couteau dans le dos des autres n'est plus à faire. — (Robert Grabinszky, Manifeste pour une nouvelle démocratie: devenir parlementaire : pourquoi pas vous ?, Éditions Edilivre/Éditions APARIS, 2007, note 11, page 22)
- Qu’on ne doit pas toucher, inviolable.
- Quant à mon père, je le voyais peu. Il partait chaque matin pour « le Palais », portant sous son bras une serviette pleine de choses intouchables qu’on appelait des dossiers. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958)
- Hors d’atteinte, impénétrable.
- Des effets de jonction ont été de la sorte obtenus dans tous les développements historiques. Zones de développement, axes de développement, nœuds de trafics sont conquis peu à peu sur les « données » naguère intouchables du théoricien qui, fermant les yeux sur la réalité, s’occupait surtout de la croissance du marché plus que de celle de l’économie. — (François Perroux, Économie du XXe siècle, 1964)
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amendable
- (Agriculture) Qui peut être amendé.
- Il sera toujours difficile de croire que le malaise social est dû à l'insuffisance naturelle des aliments, alors que la mer est pleine de poissons, que des étendues considérables de terrain fertile ou amendable sont encore en friche. — (Jean Marestan, L'Éducation Sexuelle, Éditions de la "Guerre Sociale", 1910)
- (Droit) Qui encourt une amende
- Qui peut être amélioré, amendé.
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injustifiable
- Qui ne saurait être justifié.
- [...] la persécution, l’oppression des consciences est injustifiable aux yeux de la raison, de la liberté civile, & de la religion bien entendue : [...] — (William Blackstone, Commentaire sur le code criminel d'Angleterre, traduction de l’abbé Coyer, tome premier, Knapen, Paris, 1776, page 46)
- Certes, l’Allemagne avait violé la neutralité de la Belgique, et, en 1871, avait annexé l’Alsace et une partie de la Lorraine [...]. La guerre n’en avait pas moins été une boucherie inutile et injustifiable, une monstruosité. — (Laurent Schwartz, Un mathématicien aux prises avec le siècle, Odile Jacob, 1997, page 99)
- Au moment où doivent s’amorcer les consultations publiques sur le projet de loi 66, cette coalition éclectique plaide que celui-ci est irresponsable et injustifiable en pleine crise climatique. — (Projet de loi 66 : Une coalition dénonce une relance «axée sur le béton», lapresse.ca, 20 octobre 2020)
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inébranlable
- Qui ne peut être ébranlé.
- Une masse inébranlable.
- Ce roc demeure inébranlable contre la violence des vagues.
- Leurs bataillons semblaient inébranlables.
- (Sens figuré) Qui est constant, ferme, qui ne se laisse pas abattre.
- Mais c'est toujours en vain qu'ils somment les Charitois de chasser leur garnison: leurs menaces armées n'ont pas plus d'effet que leurs menaces écrites : toutes leurs démarches viennent se briser contre une inébranlable résolution. — (Antony Duvivier, « Histoire de la Fronde à La Charité-sur-Loire », dans L'art en province, Moulins, tome 7, 1836, p. 30)
- Il peut sembler au premier abord que les capitalistes, […], n’ont pas besoin d’exprimer leur haine des prolétaires ni même de l’éprouver tant leur position présente semble inébranlable et indépassable si on n’accorde pas une importance exagérée au lot inévitable des grèves sporadiques, des émeutes populaires et coups de colère en apparence sans lendemain. — (José Chatroussat, La haine du prolétariat par les classes dominantes, dans Variations n°15, 2011)
- Qu’on ne peut faire changer de dessein, d’opinion, etc.
- Oui, enfin, je pars avec la conviction très nette et désormais inébranlable de la fausseté absolue et du danger croissant que fait courir à la cause française votre système d'administration. — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
- Là encore, la maxime populaire est judicieuse : qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. Et ce, d'autant plus que dans un monde d’inébranlables convictions, Sarkozy fait figure d’exception en ce qu'il semble faire sienne la profonde et humble idée de Montaigne sur la « branloire perpétuelle » qu'est notre humaine condition. — (Michel Maffesoli, Sarkologies: Pourquoi tant de haine(s) ?, éd. Albin Michel, 2011, chap. 7)
- Qui est solidement établi et indiscutable.
- Tout devient inébranlable pour tout ce que l’on résout entièrement selon le mode multiple en accord avec ce qui apparaît. — (Épicure, Lettre à Pythoclès, traduction anonyme.)
- Fresnel meurt phtisique à trente-neuf ans en 1827, paraissant avoir établi sur des bases inébranlables la théorie ondulatoire de la lumière. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l'Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
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inextirpable
- Qui ne peut être extirper.
- La propension des Italiens à la désunion politique parait être inextirpable. — (Ferdinando Dal Pozzo, Du bonheur que les italiens peuvent et doivent se procurer du gouvernement autrichien, Cherbuliez et Cie, Paris, 1834, page 13)
- Le brigandage, dans ce cas, est d’autant plus inextirpable qu’il est soutenu par les autorités, qui, dans les autres temps, ont mission de l’empêcher. — (Alexandre Dumas, La San-Felice, tome IV, Michel Lévy frères, Paris, 1865, page 207)
- Elle n’est pas indiquée en première intention sauf si la tumeur est inextirpable ou récidivant. — (Gabriel Perlemuter, Nelly Hernandez Morin, Endocrinologie, diabétologie et nutrition, Éditions estem, 2004)
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épuisable
- (Rare) Qui peut être épuisé.
- L’ensemble de l'appareil productif (industrie, agriculture) doit être fondé sur un développement « économe en ressources naturelles épuisables ». — (Le PS dessine les contours d'un « nouveau modèle », nouvelobs.fr, 29 avril 2010)
- La voiture électrique est actuellement très à la mode. Mais, pour faire de l’électricité, on utilise du charbon ou du gaz. Et les réserves de charbon ou de gaz sont, comme les réserves de pétrole, épuisables. — (Le prix de l’essence augmente et ça va durer, www.les4verites.com, 18 janvier 2011)
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exécutable
- Qui peut être exécuté, effectué.
- Ce projet n’est pas exécutable.
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indémontrable
- Qui ne peut être démontré.
- Nous sommes arrivés, de critique en critique, à cette triste conclusion : […] ; que tous ces mots Droit, Devoir, Morale, Vertu, etc., dont la chaire et l'école font tant de bruit, ne servent à couvrir que de pures hypothèses, de vaines utopies, d’indémontrables préjugés; […]. — (Joseph Proudhon, De la Justice dans la Révolution et dans l’Église, tome I, p.70)
- Malgré sa corpulence excessive, l'autorité de M. Hector sur ses subordonnés n'est guère contestable. Il la doit surtout […], à cette indémontrable apparence de bonhomie qui dérobe son intransigeance absolue, son despotisme maniaque, la secrète satisfaction d'être redouté. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
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inchauffable
- Impossible à chauffer.
- Il avait d’abord fallu renforcer le mur d’enceinte, le surmonter d’un grillage électrifié, installer un système de vidéosurveillance relié au commissariat, tout cela pour que son père puisse errer solitairement dans douze pièces inchauffables où personne ne venait jamais. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, pages 17-18)
-
immangeable
- Qui ne peut pas être manger.
- Ainsi le signe culinaire devient-il décor grotesque, ornement ridicule d'un visage: signe définitivement dépourvu de sa fonction puisqu'il est désormais à jamais immangeable. Il est devenu sinon corps (de Fanchon), du moins appendice nasal et dans une remarquable métonymie renversée, qui est aussi l'inversion d'une castration symbolique, l'épouse en colère est devenue, par le nez, boudin! — (Les Contes de Perrault : La contestation et ses limites , Furetière: actes de Banff, Paris & Seattle : Papers on French seventeenth century literature, 1986, éditions W. Leiner, 1987)
- (Religion) Qu'il convient de ne pas manger.
- Non seulement cette viande est immangeable, mais en plus la quantité de lait produite reste faible si on la compare aux pays occidentaux. — (« Le marché de la vache sacrée », dans Les Nourritures divines: Les interdits alimentaires, de Olivier Assouly, Éditions Actes Sud, 2002)
- Qu’un musulman croie la viande de porc immangeable, l’alcool imbuvable, la chevelure d'une femme obscène par définition, blasphématoire la représentation du visage d'un prophète qui fut un homme, libre à lui. — (Michel Onfray, La philosophie féroce, II : Traces de feux furieux, éditions Galilée, 2006, p. 114)
- (Par hyperbole) Dont le goût est répugnant.
- La vue et le toucher sont naturellement mis à contribution dans cette approche mais pas seulement. Le goût intervient aussi : - « Y a pas un poisson qu’on pêche que je n’aie pas mangé, y compris les immangeables - le limbert (?), ), la baboite - (Blenniidés) ». — (Annie-Hélène Dufour, « La relation homme poisson est-elle pensable ? », dans Les activités littorales, 1999, Nantes : Editions du CTHS (Comité des travaux historiques et scientifiques), 2002, page 132)
- L’entrecôte était immangeable. D’abord parce qu'elle était immangeable. Et parce que j’avais le cerveau, tous les neurones, l’âme, dans la bouche et dans l’estomac. Un filet de bœuf du Kansas m’aurait paru tout aussi infect. — (Jean Lesieur, Le Bal des Chacals, Éditions Toucan, 2015, chap. 15)
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inextricable
- Dont on ne peut se tirer ; qui ne peut être démêlé.
- On explique cela par la complexité du monde moderne et l'enchevêtrement inextricable des intérêts. — (Remy de Gourmont, Pendant l'Orage, Mercure de France, 1915, page 52)
- Les changements à répétition des règles débouchent sur des imbroglios administratifs et juridiques inextricables et l’illégalité ouvre la porte à tous les trafics, mafias et répressions policières. — (Christian Pradeau et Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/volume 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006, page 204)
- Pourquoi faire compliqué quand on peut faire inextricable ? — (Hervé Liffran, Le grand foutoir du Grand Paris, Le Canard Enchaîné, 28 juin 2017, page 4)
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inguérissable
- Qui n’est pas guérissable.
- […] : cette folie furieuse et inguérissable de l’alcool qui, parfois, fait ressembler les marins à des brutes déchaînées. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
- Malade inguérissable. — Une plaie inguérissable.
- (Sens figuré) Une douleur inguérissable.
- C’était pour satisfaire l’inguérissable soif du Prince, son attente épuisante ; […]. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 101)
- Peut-être Marie me haïssait-elle tout à coup pour tout ce qu’elle avait adoré en moi : cette faiblesse, cette enfance inguérissable. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 241)
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irréfrénable
- Qui ne peut pas être réfréné.
- Soit ignorance du calcul, de l’objet, de son influence ; soit violence des passions irréfrénables qui foulent aux pieds toutes considérations ; soit stérilité d’emplois , osez répondre que dans la banque de viremens, ils ne se saisiront pas des fonds déposés ; [...] — (Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau, De la monarchie prussienne sous Frédéric le Grand, tome III, Londres, 1788, pages 438-439)
- Je n’ai pas besoin, s’est dit le poëte, que mon héroïne soit une héroïne. Pourvu qu’elle soit suffisamment jolie, qu’elle ait des nerfs, de l’ambition, une aspiration irréfrénable vers un monde supérieur, elle sera intéressante. — (Charles Baudelaire, Madame Bovary par Gustave Flaubert, dans L’Art romantique, Calmann Lévy, Paris, 1880, page 414)
- Il avait une tendance irréfrénable à se laisser sans cesse emporter au delà des limites du vrai, du raisonnable, du possible. — (Pierre Lanfrey, Histoire de Napoléon Ier, tome II, Charpentier et Cie, Paris, 1870, page 494)
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ineffable
- Qui ne peut pas être exprimé par des paroles.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes déradesEt d’ineffables vents m’ont ailé par instants.— (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre)
- On croit ordinairement, il est vrai, que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable. — (Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques)
- Ils eurent un instant d’anéantissement ineffable, après lequel ils se réveillèrent, l’âme illuminée d’une lumière nouvelle, comme s’ils venaient de sortir des ténèbres. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Sous le yeux de ses frères en Mars il voulait accomplir, disait-il ce qui jusqu’ici avait été réservé à la puissance d’OG. (Og est la formule algébrique par laquelle les Martiens désignent l’inconnaissable et l’ineffable CELA, la-chose-qui-gît-derrière tous-les-phénomènes, dont ils admettent l’existence. — (Benjamin De Casseres, Arcvad le terrible, traduction de Émile Armand, dans Les Réfractaires, n° 1, janvier 1914)
- Le délire déporte le tortionnaire : implacable pouvoir, ineffable jouissance de donner la mort. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Et le soir, quand je rentrais de promenade et pensais au moment où il faudrait tout à l'heure dire bonsoir à ma mère et ne plus la voir, il était au contraire si doux, dans la journée finissante, qu'il avait l'air d'être posé et enfoncé comme un coussin de velours brun sur le ciel pâli qui avait cédé sous sa pression, s'était creusé légèrement pour lui faire sa place et refluait sur ses bords; et les cris des oiseaux qui tournaient autour de lui semblaient accroître son silence, élancer encore sa flèche et lui donner quelque chose d’ineffable. — (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome 1 : Du côté de chez Swann, Première partie : Combray, 1913)
- (Ironique) (Familier) Inqualifiable, inénarrable (en raison de son caractère ridicule).
- Il y a une bonne demi-colonne de ces ineffables bêtises. — (Paul Thédore-Vibert, La nouvelle France catholique, 1908)
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inattaquable
- Qu’on ne peut pas attaquer.
- il est puissant contre moi, il le serait contre vous, il le serait contre le roi lui-même, protégé qu’il est par un irréprochable passé et par une position presque inattaquable. — (Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, édition de G. Sigaux, 1981 (date de l’édition), vol. 1, page 643)
- (Sens figuré) Un droit, un titre inattaquable.
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fable
- (Sens propre) (Rare) (Vieilli) Ce que l’on dit, ce que l’on raconte.
- Vilquin, dont le désespoir le rendait la fable du Havre, venait de proposer une jolie habitation en toute propriété à Dumay, qui de nouveau refusa. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Sujet de malins récits.
- Être la fable du peuple, la fable de tout le monde, la fable de la ville : être le sujet des propos, des risées populaires.
- Si la science pauvre, affreuse et mespriséeSert au peuple de fable, aux plus grands de risée. — (Mathurin Régnier, Épistres : Discours au Roy, I)
- Il me laisse au milieu d’une terre étrangère,La fable de son peuple et la haine du mien. — (Pierre Corneille, Médée, I, 5)
- Gardez-vous de l’homme malicieux, qui est toujours appliqué à faire le mal, de peur qu’il ne vous rende pour jamais la fable du monde. — (Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, Bible, Ecclésiastique, II, 35)
- Nous allons servir de fable et de risée à tout le monde. — (Molière, Les Précieuses ridicules, scène 19)
- Un prince sera la fable de toute l’Europe, et lui seul n’en saura rien. — (Blaise Pascal, Pensées, Première Partie, Article V : Vanité de l’homme, effets de l’amour-propre, VIII)
- Suis-je, sans le savoir, la fable de l’armée ? — (Jean Racine, Iphigénie, II, 7)
- Dieu me préserve de faire le jaloux, ce personnage est odieux ; mais aussi je ne prétends pas qu’une patience ridicule me rende la fable de la ville. — (Antoine Hamilton, Mémoires de la vie du Chevalier de Grammont, 8)
- Par vous la piété devient la fable du monde, le jouet des impies […] — (Jean-Baptiste Massillon, Sermon […] sur l’injustice du Monde envers les gens de bien, Deuxième Partie)
- Non, ça ne peut pas durer ainsi, je n’entends pas que nous redevenions la fable de la ville entière, avec tes histoires… — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VI)
- Sa liaison sans maire ni curé était la fable de la ville. — (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 61)
- Récit imaginaire, c’est-à-dire d’imagination.
- […] Si fortune s’en mocque, et s’on ne peut avoirNy honneur, ny crédit, non plus que si nos peinesEstoient fables du peuple inutiles et vaines. — (Mathurin Régnier, Satires, 1608, Satire IV : La Poésie toujours pauvre : À M. Motin)
- Et si l’enfer est fable au centre de la terre, Il est vrai dans mon sein. — (François de Malherbe, V, 21)
- Après y avoir bien pensé, il m’a semblé que cela sent extrêmement sa fable et qu’il n'est pas possible qu’il y ait au monde un homme si petit ni si galant. — (Vincent Voiture, Les Œuvres de Monsieur de Voiture : Lettres, 28)
- En une saison où l’histoire est si brouillée, j'ai cru que je vous pouvais envoyer des fables, et qu’en un lieu où vous ne songez qu’à vous délasser l’esprit, vous pourriez accorder à l’entretien d’Amadis quelques-unes de ces heures que vous donnez aux gentilshommes de votre province. — (Vincent Voiture, Les Œuvres de Monsieur de Voiture : Lettres, 3)
- Tu ne trouveras plus ici, Alexandre, de fables ridicules à conter pour te vanter d’être le fils de Jupiter. — (François de Salignac de La Mothe-Fénelon, tome XIX, page 238)
- (Par extension) Fausseté ; mensonge ; chose controuvée.
- Je me suis amusé à rechercher comment, tel journaliste sérieux et compétent, tel historien, tel psychologue, avaient pu reprendre à leur compte la fable du 80 %; chacun en fait la répétait pour l'avoir trop souvent lue. — (Albert Jacquard, Inventer l'homme, éditions Complexe, 1991, page 139)
- Cette aventure est vraie, ce n’est point une fable.
- Tu veux rendre, Asdrubal, par une pure fable, Le coupable innocent et l’innocent coupable. — (Jean de Mairet, Mort d’Asdrubal, II, 3)
- Sa mort est trop certaine et fut trop remarquablePour craindre un grand effort d’une si vaine fable. — (Pierre Corneille, Héraclius empereur d’Orient, I, 2)
- [Pharnace] […] me troublant par des fables,Grossit, pour se sauver, le nombre des coupables. — (Jean Racine, Mithridate, III, 4)
- (Religion) Récit ayant un caractère mythologique quelconque.
- Rien n’est beau que le vrai : le vrai seul est aimable ;Il doit régner partout, et même dans la fable :De toute fiction l’adroite faussetéNe tend qu’à faire aux yeux briller la vérité. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Épitres, IX : Au Marquis de Seignelai)
- Le récit que fait Hérodote des premiers commencements de Cyrus a bien plus l’air d’une fable, que d’une histoire. — (Charles Rollin, Traité des Études, III, 2)
- Les fables sont l’histoire des temps grossiers. — (Voltaire, Mœurs, CXIX)
- Le pic tenait le premier rang dans les auspices ; son histoire, ou plutôt sa fable, mêlée à la mythologie des anciens héros du Latium, présente un être mystérieux et augural. — (Georges Louis Leclerc, Comte de Buffon, Histoire naturelle des oiseaux, tome XIII, page 14, dans Pougens)
- (Antiquité, Religion) Récit relatif aux divinités du paganisme.
- Euripide a laissé entendre dans son théâtre qu’il ne faut pas croire aux mensonges de la fable et trahit parfois dans ses vers un agnosticisme complet. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
- Les fables du paganisme, de l’antiquité païenne : Se prend, dans un sens collectif, pour toutes les fables de l’antiquité païenne.
- Les dieux, les divinités de la fable.
- Dictionnaire de la fable.
- (Poésie) En poésie épique et dramatique, la suite des faits qui forment une pièce, en tant qu’elle est un travail d’imagination. Sujet d’un poème épique, d’un poème dramatique, d’un roman.
- (Littérature) Apologue, récit en prose ou en vers dans lequel on exprime une vérité, une moralité sous le voile de quelque fiction. Petit récit qui cache une moralité sous le voile d’une fiction et dans lequel d’ordinaire les animaux sont les personnages.
- Les fables d’Ésope, de Phèdre, de La Fontaine.
- La fable du Loup et de l’Agneau.
- Le Chêne et le Roseau, fable.
- La moralité d’une fable.
- L’apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme ; le corps est la fable ; l’âme, la moralité. — (Jean de la Fontaine, Fables : Préface)
- Aristote n’admet dans la fable que les animaux. — (Jean de la Fontaine, Fables : Préface)
- Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être ;Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. — (Jean de la Fontaine, Fables : Préface, VI, 1)
- On doute que les fables d’Ésope, telles que nous les avons, soient toutes de lui, du moins pour l’expression ; on en attribue une grande partie à Planude, qui a écrit sa vie, et qui vivait dans le XIVe siècle. — (Charles Rollin, Histoire ancienne, tome II, page 626, dans Pougens)
- Dans la plupart de ses fables il [la Fontaine] est infiniment au-dessus de tous ceux qui ont écrit avant et après lui, en quelque langue que ce puisse être. — (Voltaire, Louis XIV, Écrivains)
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infatigable
- Qui ne peut être fatigué par le travail, par la peine.
- L'esprit infatigable soutient le corps surmené ; il le relève, défaillant. Loin d'être accablé, écrasé par les besognes du présent, aux courtes heures du repos, il conçoit avec une lucidité merveilleuse les besognes de l'avenir. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Les Cahiers Mac Orlan quant à eux, dont l’Association des amis est présidée par l’infatigable Francis Lacassin (et qui mena un combat homérique et imbrogliesque avec la municipalité de Saint-Cyr-sur-Morin, où l’écrivain avait sa maison), mettent un point d’honneur à publier des inédits de l’auteur du Quai des brumes. — (revue Livres de France, 2001)
- (Sens figuré) Incessant.
- J'arrivai à Douvres le lendemain, vers deux heures, par une pluie infatigable. — (Tristan Bernard, Secrets d'État, chap. XXVI ; Éditions Cosmopolites, Paris, s. d., page 222)
- La société populaire de la commune de Thin-le-Moutier, district de Libre-Ville [Charleville], département des Ardennes, félicite la Convention nationale sur ses infatigables travaux. — (Archives parlementaires de 1787 à 1860: recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises, France, Assemblée nationale, 1994)
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inconnaissable
- Qui ne peut être connu, qui reste inconnu.
- En frappant, de temps à autre, quelques chrétiens qui lui étaient dénoncés (pour des raisons demeurées généralement inconnaissables aux modernes), elle ne croyait pas faire un acte qui fût destiné à occuper jamais la postérité ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, p.260)
- Sous le yeux de ses frères en Mars il voulait accomplir, disait-il ce qui jusqu'ici avait été réservé à la puissance d’OG. (Og est la formule algébrique par laquelle les Martiens désignent l’inconnaissable et l’ineffable CELA, la-chose-qui-gît-derrière tous-les-phénomènes, dont ils admettent l’existence.) — (Benjamin De Casseres, Arcvad le terrible, traduction de Émile Armand, dans Les Réfractaires, n°1, janvier 1914)
- (Religion) — L’essence de Dieu est inconnaissable, non seulement pour nous, mais en soi, parce qu’elle transcende toute catégorie, parce que Dieu est superessentiel. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
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habitable
- Qui peut être habité ; où l'on peut habiter.
- Les archers entrèrent dans le corps de bâtiment qui leur paraissait le plus habitable […]. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Mais tous ses soins furent pour le salon. Elle réussit presque à en faire un lieu habitable. Il était garni d’un meuble de velours jaunâtre, à fleurs satinées. Au milieu se trouvait un guéridon à tablette de marbre ; des consoles, surmontées de glaces, s’appuyaient aux deux bouts de la pièce. Il y avait même un tapis qui ne couvrait que le milieu du parquet, et un lustre garni d’un étui de mousseline blanche que les mouches avaient piqué de chiures noires. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. II ; réédition 1879, p. 82)
- Sur une petite cour intérieure, deux pièces encore habitables s'ouvraient. — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
- Maintenant, la terre habitable est connue : la carte en est faite. — (Pierre Louÿs, L'ile mystérieuse, dans Archipel, 1901)
- La partie habitable mesurait deux cent cinquante pieds de long, et comprenait deux rangées de cabines superposées. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 168 de l’édition de 1921)
- Nous eûmes à nous transporter par équipes, jusqu'à des villages habitables où l'on nous apprit à tendre des fils sur des perches et à faire des épissures, ce que nous savions très bien. — (Alain, Souvenirs de guerre, p.94, Hartmann, 1937)
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approuvable
- Qui peut être approuvé.
- L’église pour être approuvable, ne doit excommunier que celui dont la conduite est incompatible avec le caractère de disciple de Jésus-Christ [...]. — (Fortunato Bartolomeo De Felice, Encyclopédie ou dictionnaire universel raisonné des connaissances humaines, Supplément, tome IV, Yverdon, 1776, page 652)
- Mais il fallait franchir ce pays presque impénétrable avant la concentration des Français et l’arrivée de Napoléon, et il était déjà un peu tard pour réaliser ce projet ambitieux, fort approuvable du reste, s’il était aussi bien exécuté qu’il était bien conçu. — (Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et l'Empire faisant suite à l'Histoire de la Révolution française, tome X, Paris, Paulin, 1851, pages 114-115)
- Oui, oui, je vous entends bien vous qui me dites que, sous l'influence très approuvable des idées sportives, la jeunesse (…) s'adonne moins qu'autrefois à l'usage des boissons fortes. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
préalable
- Qui doit être dit, être fait ou être examiné avant toutes choses. — Note : Il est principalement usité dans les discussions d’affaires.
- Sans adresser à l’infracteur de la paix jurée ni remontrances, ni sommation préalable, Gonthramn fit marcher contre Chlodowig des troupes conduites par le meilleur de ses généraux, Eonius Mummolus […] — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - Éditions Union Générale d’Édition, 1965)
- Locaux et matériel doivent être tenus dans le plus grand état de propreté au moyen de fumigations préalables et de lavages répétés. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Demander, réclamer, opposer la question préalable : Demander qu’on décide s’il y a ou s’il n’y a pas lieu de délibérer sur une proposition qui vient d’être faite, et, dans l’usage ordinaire, demander qu’on ne délibère pas sur cette proposition.
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indéniable
- Que l’on ne peut dénier, que l’on ne peut refuser de reconnaître sans être taxé de mauvaise foi.
- Là, en faisant saler l’eau de sa baignoire […] en consultant une exacte photographie du casino et en lisant ardemment le guide Joanne décrivant les beautés de la plage où l’on veut être […] en écoutant enfin les plaintes du vent engouffré sous les arches et le bruit sourd des omnibus roulant, à deux pas, au-dessus de vous, sur le pont Royal, l’illusion de la mer est indéniable, impérieuse, sûre. — (Joris-Karl Huysmans, À Rebours, 1884)
- Les croyances ne sont dangereuses que quand elles se présentent avec une sorte d’unanimité ou comme le fait d’une majorité indéniable. — (Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1897)
- Quelle qu’ait été l’importance pratique de la surexcitation populaire, il est indéniable que le gouvernement des États-Unis a agi avec vigueur, avec science et intelligence en face de cette invasion tout à fait inattendue. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 215 de l’édition de 1921)
- Il siégeait, au fond, sur une banquette, et fumait un cigare. Une indéniable sérénité se reflétait sur ses traits. Peut-être était-ce l’apaisante influence du cigare. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- À ce point de vue le peuplement d'une partie de l'Amérique par les Malayo-Polynésiens est démontré par des preuves anthropologiques, ethnologiques et surtout linguistiques absolument indéniables. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, 1929)
- Pour accuser avec une telle assurance, il fallait qu’existât la preuve indéniable de la félonie de François. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- Il est certain qu’ésotéristes et amateurs de mystère préféreront toujours continuer à considérer la question comme insoluble de façon technique. Car le mystère est une forme indéniable de plaisir, et qui s'autoexcite indéfiniment. — (Éric Guerrier, Pyramides: ou le principe de l'escalier, éditions L'Harmattan, 2012, page 13)
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impalpable
- Qui est si ténu, si fin, si délié, qu’il ne fait aucune impression sensible au toucher.
- Mais la terre était réduite à l’état de poussière presque impalpable, et le sable continuait doucement à couler des dunes escarpées. — (Isabelle Eberhardt, Dans la dune,)
- Ou, plutôt, celui-ci s’est fantomisé, est devenu impalpable, immatériel, incorporel, comme les ombres qu’Ulysse rencontrait aux Enfers. — (Edgar Morin, Journal (1992-2010), 2012)
- Dans l’air rafraîchi où une impalpable brume se condensait en rosée, les bêtes levèrent leur mufle humide […]. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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excusable
- Qui peut être excusé.
- Or, on sait bien qu’un homme est reconnu comme plus excusable en violant les lois morales, qu’en paraissant ignorer la moindre minutie des lois de l’étiquette. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Ils étaient d’ailleurs excusables, car ils se trouvaient dans les conditions particulièrement terrifiantes à 780 kilomètres au Nord-Ouest de l’Islande […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- C’est drôle qu’il se fût plutôt entiché de la gamine… Céline Thiébault pourtant était plus en rapport d’âge avec lui. Ce n’eût été ni moins décent, ni moins excusable. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 92)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.