Dictionnaire des rimes
Les rimes en : éloquence
Que signifie "éloquence" ?
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- Don de la parole, talent de bien dire, d’émouvoir, de persuader, art d’entraîner.
- Ainsi l’éloquence, dans la bouche d’un Orateur vertueux, rend les hommes justes, & dans celle du méchant rend les autres comme lui. L’un fait le bonheur des peuples, l’autre est la peste des nations. — (J. Beauvais, L'art de bien parler et de bien écrire en français, Paris : chez Valade, 1773, page 33)
- L’éloquence n’est pas dans la quantité des choses dites, mais dans leur intensité. — (Antoine Albalat, L’art d’écrire enseigné en vingt leçons (sixième leçon), 1899)
- Un dieu des Celtes s’appelle Ogmios ; c’est le dieu de l’éloquence ; on le représente sous la forme d’un vieillard armé d’un arc, conduisant avec sa langue les hommes enchaînés par les oreilles. — (Georges Dottin, La Religion des Celtes dans la bibliothèque Wikisource , chapitre II « Les Dieux », Librairie Bloud et Cie, 1904, pages 18-19)
- La bouche grasse, les pommettes rouges, les yeux injectés de bourgogne, Guillaume-Adolphe Porcellet célébra la grève, la sainte grève!… Avec une rare éloquence, il parla des exploiteurs de peuples, des affameurs de pauvres. — (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée, 1918)
- Quand nous ne pouvons plus penser, nous nous sauvons par l’éloquence. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 153)
- Ce prologue le fatiguait, mais il ne pouvait l’écourter. L’éloquence fait partie de la fonction ; et il en avait trop complaisamment composé les périodes pour se priver de la satisfaction de s’entendre les phraser et de jouir de ces cadences étudiées. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- S’il a peu d’affinités avec l’impénétrable Robespierre que tous ces jeunes queutards traitent d’eunuque, il est fasciné en revanche par l’éloquence de l’avocat Danton qui n'a pas son pareil pour retourner un auditoire hostile. — (Alain Bouzy, La loi de la guillotine : La véritable histoire de la bande d'Orgères, Le Cherche-Midi, 2016, part. 4, chapitre 1)
- (Par extension) Qualité de ce qui produit ou peut produire sur l’auditeur ou le spectateur les mêmes effets, les mêmes impressions que l’éloquence.
- Les femmes ont un inimitable talent pour exprimer leurs sentiments sans employer de trop vives paroles ; leur éloquence est surtout dans l’accent, dans le geste, l’attitude et les regards. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Ce fut un mouvement respectueux plein de cette vive éloquence particulière au geste et qui surpasse celle des plus beaux discours. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Dans ce domaine, la maussade arithmétique vous a des éloquences qu’on ne saurait contredire. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le canon grondait en avant de nous, comme un orage lointain ; nous entendions cela depuis Toul ; ce n’était pour moi qu’une sorte d’éloquence. Nul parmi nous ne savait rien de la guerre ; […]. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 9)
Mots qui riment avec "ance"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "éloquence".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ance , ances , anse , anses , ence , ences , ense et enses .
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forlance
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe forlancer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe forlancer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe forlancer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe forlancer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe forlancer.
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résidence
- Séjour permanent ou prolongé ; lieu où l’on séjourne habituellement.
- Ravie de cette réponse, Theodehilde fit charger sur plusieurs voitures les richesses de son mari, et partit pour Châlon-sur-Saône, résidence du roi Gonthramn. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833 - éditions Union Générale d’Édition, 1965)
- Écossais jusqu’à la moelle, grand amateur du pibroch dont il joue avec conviction, serviable, jovial, toujours très actif, il est la providence des rares touristes étrangers qui visitent la résidence chérifienne. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 75)
- Il n’était pas en voyage, ni même en résidence, en Afrique. Il y était chez lui. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, ch. II, Gallimard, 1937)
- Séjour forcé, fait de devoir rester un lieu donné.
- « […] et l’abbé Studer, vicaire de Nouzon, alors en résidence à Annelles, vint plusieurs fois dire la messe et c’est tout » résume après la guerre l’abbé Sauvegrain. — (Philippe Nivet, « Le clergé catholique dans la France occupée (1914-1918) », chap. 9 de Servir Dieu en temps de guerre: Guerre et clergés à l’époque contemporaine (XIXe-XXIe siècles), sous la direction de Séverine Blenner-Michel et Jacqueline Lalouette, Paris : Éditions Armand Colin & Ministère de la Défense, 2013)
- Il a été placé en résidence surveillée depuis le putsch.
- Il sera nécessaire de l’assigner à résidence.
- (Droit) Lieu où habitent en permanence les époux, leurs enfants et les personnes vivant sous le même toit qu’eux.
- Après leur mariage, ils ont élu résidence en centre-ville.
- De nombreux ressortissants britanniques se sont rendus «de bonne foi» au Royaume-Uni pour les fêtes de fin d'année et «éprouvent des difficultés à rejoindre leur pays de résidence», selon le ministère qui a donc décidé d'adresser des «consignes de tolérance» aux effectifs de police aux frontières afin que chacun puisse rejoindre sa résidence. — (Le Figaro avec AFP, «Après deux jours de confusion, les Britanniques à nouveau autorisés à emprunter le tunnel sous la Manche», Le Figaro avec AFP, 30 décembre 2021)
- Lieu d’habitation lié à la charge officielle d’une personne.
- La résidence papale se trouve au Vatican.
- (Architecture) Maison, maison de campagne.
- J’ai investit deux cent mille euros dans ma résidence secondaire.
- Plus d’un, en apercevant ces coquettes résidences, si tranquilles, enviait d’en être le propriétaire. — (Flaubert, Éducation sentimentale, tome 1, 1869)
- Groupe d’immeubles ou d’appartements offrant un certain confort, et souvent gérés par une copropriété.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Québec) (Éducation) Stage de spécialisation suivant le doctorat en médecine
- Après sont doctorat, l’étudiant devra faire sa résidence pour pouvoir exercer la médecine.
- (Politique) Charge, fonction, office de résident. (Par métonymie) Ensemble des services qui l’entourent ou parlent en son nom.
- La Résidence générale [de Tunis] (…) a justifié par les troubles de ces jours derniers les mesures administratives ainsi prises à l’égard de M. Bourguiba. — (Le Monde, 19 janvier 1952)
- Statut d’un artiste, d’un expert, invité à pratiquer son art de manière provisoire dans un endroit prestigieux.
- Le jeune chef voit toutes ses résidences culinaires afficher complet plus vite qu’un concert de Beyoncé au Stade de France.
- Être en résidence à la Villa Médicis est une récompense pour tout écrivain.
- Donc de manière classique, on accompagne dans les différents missionnements les acteurs culturels des principales structures de l’agglomération et évidemment les résidences qu’ils accueillent. — (Nicole Denoit, La résidence d’artiste, 2020, page 29)
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soutenance
- Exposé oral de travaux de recherche devant un jury pour l'obtention d'un diplôme, par exemple un doctorat, un master ou une habilitation à diriger des recherches.
- Je ne manquerai pas d’assister à votre soutenance.
- Vous êtes cordialement invités à la soutenance publique de la thèse de Doctorat de Mr. X. La soutenance sera suivie d'un pot auquel vous êtes également conviés.
- Une brillante soutenance.
- (Vieilli) Planche ayant une échancrure pour y coincer de la filasse et pour pouvoir l'espader, c'est à dire la battre.
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réminiscence
- Rappel à la mémoire d’un souvenir qui n’est pas reconnu comme tel.
- Les platoniciens croyaient que toutes les connaissances que nous acquérons ne sont que des réminiscences de ce que nous avons su avant notre naissance.
- Souvenir qui apparaît à l’esprit sans que les pensées antérieures à cette apparition, ni les objets observés durant ou avant l’apparition du souvenir n’y semblent rattachés.
- Il s’agit vraiment de dénoncer une mise en scène traumatique dans laquelle celui qui est en proie à des réminiscences de violences cherche à enrôler de force un acteur pour y jouer à sa place le rôle de victime, lui-même se choisissant le rôle le moins exposé de l’agresseur tout-puissant, avec pour scénario la scène de violence qui va lui permettre de faire disjoncter son circuit émotionnel et de s’anesthésier très efficacement. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 5 « L’agresseur dans tous ses états : Pourquoi commet-on des violences ? », Dunod, 2013 (1re édition), page 273)
- Souvenirs vagues et confus.
- Si tout cela me semble excessif, je dois bien reconnaître qu'il me revient parfois, lors de certains réveils douloureux, de vagues réminiscences de faits irrationnels, des phénomènes énigmatiques où songes et réalité s'entremêlent. — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
- J’ai une vague réminiscence des évènements de l'époque.
- Emprunt plus ou moins conscient fait par l’auteur d’une œuvre artistique ou littéraire à d’autres créateurs.
- C’est, dit-elle, de simples stances sur lesquelles j’ai osé plaquer des réminiscences d’airs allemands… — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
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conscience
- Subjectivité ; sentiment intime de vivre l’expérience vécue, d’être le sujet de nos perceptions, émotions, pensées…
- Éveillé, l’être humain a conscience de son vécu.
- Une folie que je ne 'explique toujours pas et dont je ne pris conscience que le lendemain, lorsque, asphyxié par les émanations alcoolisées qui emboucanaient encore l'atmosphère de son logement, il me fut impossible d'y pénétrer. — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
- Image de soi-même ; conscience de soi.
- (En particulier) État de veille dans lequel l’on perçoit le déroulement de sa vie.
- Quand j’ai repris conscience, je gisais parmi eux sur la cale, ils m’avaient allongé sur un paquet de voiles mal ferlées. — (Bernard Thomas, La vie engloutie, page 64, Flammarion, 1989)
- (Par extension) Éthique, sentiment du bien et du mal.
- Sapience n’entre point en âme malivole, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme. — (Rabelais, Pantagruel, 1530)
- De son côté le guide n’était pas plus à l’aise : une mauvaise conscience, a dit un sage, est le plus chagrinant camarade de nuit que l’on puisse avoir ; le Babillard possédait la pire de toutes les mauvaises consciences, aussi n’avait-il nulle envie de dormir. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Tel qui transgressait la loi du repos dominical versait une somme d’argent pour racheter sa faute et mettait ainsi sa conscience en repos en s’évitant un droit de surestarie : on faisait encore ainsi une bonne affaire. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, p.48)
- Une religion qui serait seulement faite de conventions extérieures, d’attitudes et de formes serait sans action sur la conscience et ne changerait rien aux secrets de la vie intime. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Chacun a l’impression qu’il nous manquait deux heures pour être vraiment prêts à la guerre. Mais avec conscience les hommes regagnent le temps perdu. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- La presse indigénophile a joué un rôle déterminant dans la formation de la presse «indigène» et de la conscience politique des intellectuels algériens. — (Zahir Ihaddaden, Histoire de la presse indigène en Algérie: des origines jusqu’en 1930, Entreprise Nationale du Livre, 1983)
- Le mental, c’est quand ça vous arrange. Et la conscience, c’est ce qu’il faut faire. — (Jean-Marie Bigard Mon psy va mieux, 2008)
- (Désuet)(Par ellipse) Qui s'oppose à la conscience[1][2].
- C'est une conscienceQue de vous laisser faire une telle alliance.— (Molière, Le Tartuffe ou l'Imposteur, acte II, scène 2, in Œuvres de Molière, tome VI, Firmin Didot, Paris, 1821, page 74)
- (Philosophie) Connaissance que nous avons de notre propre existence et des phénomènes de sensibilité et d’activité qui se succèdent en nous.
- Ce principe de la philosophie cartésienne, je pense, donc je suis, est ce que les adversaires du cartésianisme ont attaqué avec le plus de persévérance; et cela se conçoit, car ce principe admis, l’autorité de la conscience et de la raison s’ensuit nécessairement. — (Jules Simon, Introduction de: « Œuvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
- (Philosophie) Connaissance que nous avons de nous-mêmes par le sentiment intime.
- L’esprit rayonnait des yeux et donnait au visage de la beauté. Il avait conscience de sa force fascinatrice, comme il avait conscience de son génie. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Personnalité remarquable par sa droiture, ses idées et sa conduite exemplaire.
- Cet homme politique est une conscience universelle. - Ce grand écrivain est une conscience du XXe siècle.
- (Imprimerie) (Désuet) Travail fait à l’heure pour lequel on s’en rapportait à la conscience de l’ouvrier.
- Le compositeur particulièrement désigné comme homme de conscience doit être excellent ouvrier, minutieux, et d’une conduite régulière. — (A. Frey, Nouveau manuel complet de Typographie, Manuels-Roret, 1857)
- Pièce du vilebrequin servant à appliquer la pression. Cette pièce pouvait faire partie de l’outil (vilebrequin à conscience intégrée) ou être attachée à la ceinture de l’artisan (vilebrequin à conscience ventrale).
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obligeance
- (Soutenu) Disposition à se montrer obligeant, serviable.
- Il eut le soin de se faire donner, par le Directeur-général des Postes, un mot qui recommandait silence et obligeance au directeur du Havre. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Ne me raccompagnez pas, je trouverai bien le chemin. Il le trouva, en effet, grâce à l’obligeance d’une sœur souriante et muette qui l’extrayit des cuisines, où il s’était fourvoyé, pour le conduire jusqu’à la lourde porte bardée de ferrures. — (Alain Demouzon, La Pêche au vif, 1977, chapitre 6)
- Sa générosité n’est pas faiblesse ; son obligeance ne dépasse pas les obligations normales et naturelles ; aucune arrière-pensée en son comportement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
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contrebalance
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de contrebalancer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de contrebalancer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent de contrebalancer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de contrebalancer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de contrebalancer.
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obéissance
- Action de celui, de celle, qui obéit.
- Franz fit un signe de tête indiquant qu’il se rendait à l’invitation générale plutôt par obéissance pour les ordres de l’honorable société que dans l’espoir de réussir. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Disposition à obéir, habitude d’obéir, soumission d’esprit aux ordres des supérieurs.
- Mais ne savais-je pas bien que les tyrans de tout genre allaient reprendre espoir dans ces jours de malheur où l’obéissance passive était restaurée ? — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937)
- Peut-être parce que, depuis le XIe siècle, la seule théorie politique de l'islam a été celle de l’obéissance passive à toute autorité de facto, le gouvernement par consentement reste un concept inconnu : l'autocratie a été la véritable et, pour l'essentiel, l'unique expérience. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.38)
- (Parfois) Domination, autorité.
- Il a réduit, il a rangé cette province sous son obéissance.
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arrogance
- Attitude hautaine et présomptueuse.
- Le prétentieux-joueur ne met pas longtemps pour piger que son arrogance inconvenante est gâteusement stupide, ici, entre ces murs, au vu de sa situation. — (Thierry Balloy, La femme du rétroviseur, 2019)
- Le corps d’officiers, respirant l’orgueil et l’arrogance, étalait à l’épreuve sa nullité professionnelle (à peu d’exceptions près) et sa pourriture morale. — (Jules Leverrier; « La naissance de l’Armée nationale 1789-1794 » -1939)
- […] vous avez humilié l’orgueil de vos ennemis et de ceux de votre roi quand leur arrogance était à son comble. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Choyé par les siens, protégé par ses aînés, il avait conquis l’assurance, l’arrogance presque de ceux qui se sentent forts, […]. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Son monocle a l’air de ne servir qu’à maintenir son arrogance. — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, p.88)
- Ils [les Américains] nous énervaient de plus en plus avec leur discours moral, leurs actionnaires et leurs fonds de pension, leur pollution de la planète et leur dégoût de nos fromages. Pour signifler la pauvreté foncière de leur supériorité, fondée sur les armes et l’économie, un mot les définissait usuellement : « arrogance ». Des conquérants sans idéal sinon le pétrole et le dollars. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, pages 218-219.)
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recense
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de recenser.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de recenser.
- Il ne cherche pas à décanter, à ventiler, ni à trancher absolument ; il recense, il confronte ou déconfronte les avis, les positions respectives, de manière à prospecter en tout sens l’espace d’interprétabilité. — (Henry Duméry, Imagination et religion, 2006, page 166)
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de recenser.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de recenser.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de recenser.
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panse
- (Familier) Ventre.
- Pourtant, il passe le plus gros de son temps à leur remplir la panse de vinasse pas chère, à ces pochtrons, et à entretenir leur cirrhose contre de jolis euros brillants. — (Alfred Teckel, Octobria, Éditions Le Manuscrit, 2004, page 114)
- C'était au début du printemps qui suivit la mort de ma mère. Même le cri des oies sauvages ne pouvait embaumer la plaie qui me traversait la panse. — (Antonine Maillet, Clin d’œil au Temps qui passe, Leméac, 2019, page 57)
- (Élevage, Zoologie) Premier estomac des ruminants ; rumen ; herbier.
- Sur le podium des célébrités du genre, les fameuses tripes à la mode de Caen. Chacun connaît, au moins de nom, cette spécialité normande, mais savez-vous qu'elle est réalisée à partir de bonnet, de caillette et de panse, de pied de bœuf, de cidre et de calvados ? — (Petit Futé : Produits du terroir 2016/2017)
- (Par analogie) Partie renflée d’une chose.
- Les ollas d’époque califale sont des pièces globulaires à deux anses et fond convexe, présentant un décor incisé sur le haut de panse composé d’une ligne de stries parallèles et de vaguelettes (ollas 1, 2, 4, 5, 6). — (Philippe Sénac, Un « village » d’al-Andalus aux alentours de l’an Mil, 2020, page 72)
- Elle [une cloche] porte sur la panse un Christ en croix, entre la Vierge et saint Jean, avec la date de 1400 et les armes des Malatesta… — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 137)
- Cette voix égale et raisonnable le maintenait à sa place, et il l’écoutait malgré lui, le regard attaché à la lampe dont la panse de nickel lui renvoyait son visage. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 62)
- Bedaine
- Dans le port d’Amsterdam Y a des marins qui dansent En se frottant la panse Sur la panse des femmes — (chanson Amsterdam, Jacques Brel, album Olympia 1964, 1964)
- (Navigation) Ancien bateau de pêche hollandais.
- L’embarcation était une de ces larges et fortes chaloupes ventrues d’autrefois, à la mode de Rotterdam, que les marins du siècle dernier appelaient des panses hollandaises. — (Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, 1866)
- (Typographie) Partie courbe d’une lettre contenant un espace intérieur.
- Et il me donne des conseils pour la queue des lettres longues et pour la panse des lettres rondes. Nous restons même après la fermeture des bureaux, pour soigner mon anglaise, sur laquelle je sue sang et eau. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- (Métallurgie) (Musique) Partie centrale d’une cloche, la plus grande, qui transmet les vibrations[1].
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repentance
- Regret, douleur qu’on a de ses péchés.
- Il est mort avec beaucoup de repentance, avec une grande repentance de ses péchés. Note : Ne s’emploie guère que dans le langage de la piété.
- « Je suis au désespoir d’avoir encore manqué à la fidélité que je dois à Votre Majesté ; je la supplie très-humblement d’agréer que je lui en demande un million de pardons, avec un compliment de soumission et de repentance. » — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIV, 1826)
- [...] il meurt avec des repentances très-grandes de l'avoir si mal traitée, et lui dit : « Pour votre consolation et ôter votre tristesse, souvenez-vous comme je vous ai traitée. » — (Gérard de Nerval, « Angélique », dans Les Filles du feu, 1854)
- Une secte juive, comme par hasard, et qui ferait mieux, au bout du compte, après ses erreurs innombrables, ses crimes, ses persécutions, ses censures, de se dissoudre, au lieu d’exprimer une « repentance » qui ne convainc personne. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, page 725)
- Mais si vous acceptez ce renversement d'attitude, ce retournement, cette conversion (c'est le vrai sens du mot metanoïa des Évangiles improprement traduit par repentance) toute la vie est transformée. — (Arnaud Desjardins, Les chemins de la sagesse, La Table Ronde, Pocket spiritualité, 1999, page 141)
- En droit, personne ou individu répondant aux dispositions légales ou réglementaires afférantes.
- Un amendement sur la "repentance" des personnes détenant des faux pass et voulant se faire vacciner est également prévu. — (Sébastien Marcelle, «Covid-19 : 6 questions sur le nouveau pass vaccinal en discussion à l'Assemblée», 30 décembre 2021)
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connaissance
- Exercice de la faculté par laquelle on connaît et on distingue les objets.
- Perdre toute connaissance.
- Il est resté longtemps sans connaissance.
- Elle se trouva mal en rentrant dans sa maison : on s’efforça vainement de la secourir, de la ranimer ; elle expira sans avoir repris ses sens, ni laissé apercevoir aucune marque de connaissance. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Son mari était mourant et elle-même était très-gravement malade, n’ayant pas sa connaissance et ne sachant rien de ce qui se passait autour d’elle. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Idée, notion, concept qu’on a de quelque chose, de quelqu’un ; le fait de le connaître.
- La connaissance abstraite qui porte sur des notions générales est une connaissance confuse. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
- Ayant une suffisante connaissance des taudis de Marseille, je m’imaginais que leur misère n’était guère dépassable. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il est vrai […] que les juifs, plus versés que les prêtres chrétiens dans la connaissance des Écritures, étaient de redoutables controversistes, à ce point que Saint Louis manifesta sa répugnance pour les discussions entre les juifs et les chrétiens insuffisamment instruits. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Claudel a rapproché, avec raison et magnifiquement, connaissance et naissance. Toute connaissance est une naissance, une naissance du monde en nous, une naissance de nous dans les autres ou des autres en nous. Et cette naissance dans la connaissance est quelque chose d'admirable parce que c'est par là que nous devenons un être nouveau, c'est par là que nous devenons libres. — (Maurice Zundel, Silence, parole de vie, éditions Anne Sigier, 1990, page 104)
- (Droit) En parlant d'un tribunal ou d'un juge, droit de traiter certaines affaires.
- La connaissance de ce crime appartient au tribunal pénal.
- Attribuer à un juge, à un tribunal la connaissance de certaines causes.
- Juger, se prononcer en connaissance de cause.
- Personne connue, avec laquelle on a des liaisons ou des relations.
- De n’pas danser, on mord les autres, n’est-ce pas ? et j’ai justement vu — quand tu m’interrogeais — une connaissance avec qui j’suis en affaire et qui, en douce, m’a fait signe de rappliquer. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Des amis, des connaissances de Justine Vayrac, rejoints par des anonymes, ont participé, dimanche, à une marche blanche en hommage à la jeune femme de 20 ans, tuée après une sortie en discothèque. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 novembre 2022, page 4)
- On a pu déambuler un peu plus tranquillement, Lewis, l'arabe et le chauffeur Sélim s'arrêtant à chaque pas pour saluer des connaissances enturbannées ou entarbouchées, Mabel et moi devisant sabir. — (Jacques Darribehaude, La grande vadrouille, Éditions de La Table Ronde, 1956, chapitre 4)
- (Au pluriel) (Absolument) Savoir, instruction, lumières acquises.
- Nous sommes si éloignés de connaître tous les agens de la nature, et leurs divers modes d’action ; qu’il ne serait pas philosophique de nier les phénomènes, uniquement parce qu’ils sont inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances. — (Pierre-Simon de Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Mme Ve Courcier, Paris, 1814 (2e édition))
- Il n'est de véritable savoir que celui qui peut se changer en être et en substance d'être, c'est-à-dire en acte. Les connaissances les plus vaines sont celles qui se réduisent en pures paroles et qui ne peuvent sortir de ce cycle verbal. — (Paul Valéry, Tel Quel, Gallimard, édition 1943, page 277)
- Les premiers livres des peuples contiennent la masse entière de leurs connaissances, sous une enveloppe poétique ou religieuse, dans une vaste et confuse unité. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
- (Au singulier) Relation privilégiée avec les choses de la sorcellerie.
- Elle avait eu, dès son enfance, l’esprit trop nourri de croyances merveilleuses, pour ne pas compter sur la connaissance que sa mère lui avait donnée à l’effet de repousser les méchants fadets et les follets pernicieux. — (George Sand, Jeanne, 1844)
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romance
- (Poésie) Poème espagnol en vers généralement octosyllabiques (les vers pairs étant assonancés et les impairs libres) et qui traite de sujets historiques, épiques, amoureux, etc. Note : en ce sens, il peut être masculin, comme le mot espagnol.
- [Corneille] ne nous a fait connaître qu’une très-faible partie des dicts, faits et gestes du Cid contenus dans les quatre ou cinq premières romances. — (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, page 401)
- […] on voit surgir l’épopée espagnole dans ces fameuses romances, qui forment pour l’Espagne une gloire à part […] où sont enregistrées toutes les luttes et les beautés de son histoire […] et qui ont réfléchi […] l’élégance et la galanterie des Maures, sans jamais perdre ce sévère caractère catholique. — (Montalembert, Sainte Élisabeth, 1836)
- Il y a un romance fameux du romancero espagnol, où un chevalier (…) cherche refuge sous un chêne. « Sur la branche la plus haute, il vit que se tenait une petite infante ». — (Montherland, Pte Inf. Castille, 1929, page 604)
- (Musique) Chanson tendre ou plaintive.
- Les actrices d’opéra-comique de ce temps-là ne se bornaient pas à roucouler un air ou une romance : on voulait encore qu'elles jouassent la comédie; […]. — (Eugène de Planard, « Théâtre : 1772. Mort de madame Favart, actrice », dans les Éphémérides universelles, ou tableau religieux, politique, littéraire, scientifique et anecdotique, tome 4 : Avril, 2e éd., Paris : chez Corby, 1834, page 396)
- Lorsque Julie se leva pour aller au piano chanter la romance de Desdémone, les hommes accoururent de tous les salons pour entendre cette célèbre voix, muette depuis si long-temps, et il se fit un profond silence. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Ce qu’elle chantait – ah ! la fatale et maudite chanson ! –, c’était une vieille romance larmoyante et tendre, pareille à celles que les aveugles nasillent dans les rues. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- — Tenez, voilà une chanson que j'ai écrite il y a trois ans. Un peu de romance sentimentale, ça ne saurait faire de mal à personne. — (Henry Miller, L’Ancien Combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- (Par extension) Air sur lequel se chante une romance.
- Jouer une romance.
- (Sens figuré) Ce qui marque une certaine sensibilité banale.
- Les jeunes lecteurs de romances et de ballades romantiques se rappelleront sans peine que, dans ces siècles obscurs, comme on les appelle, les femmes étaient initiées aux mystères de la chirurgie […] — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- (Anglicisme) Relation romantique.
- Des histoires, des aventures, des flirts, des romances et des liaisons. Des amourettes sans importance et sans lendemain qui, avec du recul, ne semblaient exister qu’au pluriel. — (Ida Junker, Les Années fastes, chez l’auteur à Asnières, 2007, page 9)
- Je n'ai aucune envie de tricher, d'inventer une romance où j'aurais le rôle flatteur de l'amoureux triomphant ; parallèlement, lui présenter mon idylle comme un foirage complet risquerait de voiler l'image du macho insubmersible à laquelle il est attaché. — (James Fillol, Une autre gloire : Souviens-toi d'où tu es tombé, Société des Écrivains, 2011, page 192)
- Style de littérature consacrée aux aventures amoureuses.
- Après des débuts dans la romance et l’urban fantasy sous le pseudonyme Charlie Genet, elle s’est lancée dans le thriller. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 9)
- byzance
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concomitance
- (Didactique) Coexistence de plusieurs faits.
- Si je raisonne objectivement, je suis obligé de constater la concomitance évidente entre la persistance du sentiment religieux dans une grande partie de la population et la continuation d’une natalité qui, […], demeure malgré tout très belle. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
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obsolescence
- Désuétude ; vieillissement.
- Au « régime normal » de la fiscalité anglaise, correspond, aux États-Unis, « l’amortissement pour dépréciation », mais entendu d’une façon plus large en ce sens qu’il couvre la dépréciation physique et l’obsolescence. — (Statistiques & études financières, n° 1–12, Imprimerie nationale, Paris, 1949, page 234)
- Cette tendance à l’obsolescence est maximale chez nous en matière de vêtements, surtout féminins mais aussi masculins, et en matière d'automobiles de tourisme ou de ville. — (Annales de l’Institut de philosophie, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1982, page 114)
- Les mutants, cette minorité créatrice source de toutes les grandes aventures humaines, méritent une attention particulière. Mais celle-ci ne saurait toutefois conduire à oublier les autres, menacés par une inertie qui risque de les condamner à l’obsolescence à quarante ans, mi-temps de leur vie active. — (Silvère Seurat, « La Coévolution créatrice », dans la Revue des deux Mondes, juillet-août 1988, p. 120)
- À l’obsolescence technique s’adjoint donc une obsolescence psychologique : un téléphone de deux ans est ringard, un vêtement de six mois est démodé, un écran plat est déjà bien triste face à une télévision 3D. — (Christophe Sempels & Jonas Hoffmann, Les Business models du futur : créer de la valeur dans un monde aux ressources limitées, Pearson Education France, 2012, p. 120)
- Formé sur le participe présent du latin obsolescere, le substantif obsolescence et son dérivé adjectival obsolescent sont des néologismes créés d’après l’anglais. Ils désignent tout ce qui est tombé en désuétude. Leur emprunt s’explique par le fait que l’adjectif obsolète, ayant le même sens et venu lui aussi de l’anglais d’après le latin obsoletus, a un champ d’application sémantique limité. Terme littéraire et vieilli, il se dit, non exclusivement mais surtout, de ce qui se rapporte à la langue, au vocabulaire, à la grammaire. Est obsolète ce qui est dépassé, suranné, désuet, vieillot, bref, ce qui ne fait plus partie des normes actuelles du langage.Dans la langue usuelle, obsolescence, ayant une aire sémantique plus large, offre l’avantage de se dire de tout ce qui n’a plus cours, de ce qui est périmé, aussi bien en matière de langage (notions frappées d’obsolescence) que de toute activité humaine (obsolescence d’un produit, d’une machine, d’un équipement, d’une pratique, d’une technique).Dans la langue spécialisée, obsolescence fait partie du vocabulaire de l’économie. Le Trésor de la langue française lui assigne un sens restreint : « Diminution de la valeur d’usage d’un bien de production due non à l’usure matérielle, mais au progrès technique ou à l’apparition de produits nouveaux. » Aujourd’hui, le sens d’obsolescence s’est élargi; il en est venu à s’étendre au cas de l’usure matérielle d’un bien. — (« obsolescence / obsolescent, ente / obsolète », Juridictionnaire, Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton & Bureau de la traduction du Gouvernement du Canada, 2015)
- (Médecine) Sorte d’atrophie avec induration ; racornissement.
- Mais il y a plus : lorsque la tuberculisation pulmonaire passe à guérison, l’on rencontre en général les tubercules à l’état d’obsolescence, enveloppés d’une espèce de capsule qui les isole des parties environnantes : c’est un tissu noir induré […] — (Bulletin de l’Académie royale de médecine de Belgique, vol. 7, 1864, page 240)
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bienséance
- Convenance de ce qui se dit ou se fait avec ce qui est dû aux personnes, à l’âge, au sexe, à la condition, et avec les usages reçus, les mœurs publiques, le temps, le lieu, etc. Qui correspond à l'idée qu'un groupe social se fait de la morale, du bien, du beau et de l'honnête.
- PHILINTEIl est bon de cacher ce qu’on a dans le cœur.Serait-il à propos, et de la bienséance,De dire à mille gens tout ce que d’eux, on pense ? — (Molière, Le Misanthrope, 1666)
- «Il faut faire comme les autres»: maxime suspecte, qui signifie presque toujours: «il faut mal faire» dès qu'on l'étend au-delà de ces choses purement extérieures, qui n'ont point de suite, qui dépendent de l'usage, de la mode ou des bienséances. — (La Bruyère, Les Caractères, 1688)
- Je crois qu’il est bon d’avertir ici que bien qu’il y ait dans Esther des personnages d’hommes, ces personnages n’ont pas laissé d’être représentés par des filles avec toute la bienséance de leur sexe. La chose leur a été d’autant plus aisée qu’anciennement les habits des Persans et des Juifs étaient de longues robes qui tombaient jusqu’à terre. — (Racine, Esther, Préface, 1689)
- (…) En Amérique, où nous ne dépendons que de nous-mêmes, où nous n’avons plus à ménager les lois arbitraires du rang et de la bienséance, où l’on nous croit même mariés, qui empêche que nous ne le soyons bientôt effectivement et que nous n’anoblissions notre amour par des serments que la religion autorise ? — (Prévost, Manon Lescaut, 1731)
- Braver toujours les bienséances est d’une âme abjecte ou corrompue ; en être esclave dans toutes les occasions est d’une âme petite. — (Joubert, Pensées, essais et maximes, 1838)
- Je n'estime pas ces originaux-là. D'autres en font leurs connaissances familières, même leurs amis. Ils m'arrêtent une fois l'an, quand je les rencontre, parce que leur caractère tranche avec celui des autres, et qu'ils rompent cette fastidieuse uniformité que notre éducation, nos conventions de société, nos bienséances d'usage ont introduite. S'il en paraît un dans une compagnie ; c'est un grain de levain qui fermente qui restitue à chacun une portion de son individualité naturelle. Il secoue, il agite ; il fait approuver ou blâmer ; il fait sortir la vérité ; il fait connaître les gens de bien ; il démasque les coquins ; c'est alors que l'homme de bon sens écoute, et démêle son monde. Je connaissais celui-ci de longue main. — (Diderot, Le neveu de Rameau, éd.1891)
- (…) moi je vous dis: pour les porcs, tout est porc !C'est pourquoi les exaltés et les humbles, qui inclinent leur cœur, prêchent ainsi: "Le monde lui-même est un monstre fangeux."Car tous ceux-là ont l'esprit malpropre; surtout ceux qui n'ont ni trêve ni repos qu'ils n'aient vu le monde par derrière, - ces hallucinés de l'arrière-monde!C'est à eux que je le dis en plein visage, quoique cela choque la bienséance : en ceci le monde ressemble à l'homme, il a un derrière, - ceci est vrai !Il y a dans le monde beaucoup de fange: ceci est vrai ! mais ce n'est pas à cause de cela que le monde est un monstre fangeux! — (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883, trad. H. Albert, 1898)
- La tyrannie des bienséances. — (Jean Guéhenno, Jean-Jacques, 1950) [1]
- Cela choque la bienséance, blesse les bienséances, est contraire à la bienséance.
- Il sait ce que demande, ce que prescrit, ce que veut la bienséance, ce que veulent les bienséances.
- Il l’a fait par bienséance. Connaître les bienséances. Observer les bienséances.
- Les règles, les lois de la bienséance. Se mettre au-dessus des bienséances. Cela est contre la bienséance.
- Ne pas s'écarter de la bienséance. L’oubli des bienséances. Une ignorance grossière des bienséances.
-
appétence
- Tendance de tout être vers ce qui peut satisfaire ses instincts et ses besoins, surtout physiques.
- Un taux d’humidité élevé entraîne une trop grande production d’acide butyrique, ce qui risque de réduire l’appétence du fourrage, d’accroître les pertes et de provoquer une cétose subclinique chez les vaches laitières. — (Joël Bagg, Tassement et protection du fourrage dans les silos-couloirs, 2003)
- (Par extension) Attirance pour ce qui peut satisfaire un besoin ou une envie.
- [...] une femme bien plus jeune que lui, aux appétences bien au-delà de ses moyens. — (Glen Cook, Le Château noir, 1984)
- Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- Ce faisant, plane la menace du psychologisme : les moins combatifs feraient preuve d’une moindre « appétence » pour la formation, se laisseraient porter par le fil de l’eau et récolteraient au final les fruits amers de leur désinvestissement.Aussi est-il nécessaire de bien cerner l’origine du « manque d’appétit » apparent de nombreux salariés pour la formation afin de dissiper tout malentendu. — (Christine Fournier, Aux origines de l'inégale appétence des salariés pour la formation, Céreq, n° 209 juin 2004)
- Ayant passé d’une débauche presque infantile à la continence absolue datant du jour où il avait pensé au quai d’Orsay et voulu faire une grande carrière, il avait l’air d’une bête en cage, jetant dans tous les sens des regards qui exprimaient la peur, l’appétence et la stupidité. — (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, in À la recherche du temps perdu, t. III, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, p. 44)
- (Commerce, Marketing) Désir d’usage ou d’achat ressenti par l’individu pour un produit ou une marque.
- Comment la connaissance client est-elle réellement exploitée par les forces de ventes du CCF dans leur action quotidienne? La création de scores d’attrition et de scores d’appétence client, associée aux alertes d’opportunités commerciales permet aujourd’hui de mieux cibler les contacts et d’optimiser l’efficacité des chargés de clientèle. — (Catherine Hazart, Au CCF, la connaissance client au service de l'action commerciale, dans BiMagazine, n°144, Juin 2004)
-
dépendance
- (Jurisprudence) Tout accessoire d’une chose principale, de tout ce qui tient ou se rattache à une chose sans la constituer essentiellement.
- La seule dépendance de Chevrainvilliers est le hameau de Verteau, qui se trouve à un quart de lieue au nord-ouest. Il y avait aussi un château dans ce hameau. — (E.-H. Félix Pascal, Histoire topographique, politique, physique et statistique du, Corbeil : Crété & Melun : Thomas, 1836, vol.2, page 507)
- Toute chose établie à perpétuelle demeure dans une maison en est une dépendance.
- Accessoires d’un domaine.
- Ce château a de fort belles dépendances.
- Ce parc est une dépendance du château que vous voyez là-bas.
- (Droit féodal) Terre qui dépendaient d’une autre.
- Cette terre était de la dépendance de tel seigneur, était de sa dépendance.
- Rapports qui lient certaines choses, certains êtres, et qui les rendent nécessaires les uns aux autres.
- Dans certains cas, on observe en outre de la céphalalgie, de la dyspnée, du coma, symptômes qui sont presque toujours sous la dépendance de l'urémie occasionnée par la néphrite. — (Charles-Albert Vibert, Précis de toxicologie clinique et médico-légale, Paris, Baillière, 1907, page 224)
- Il y a entre ce phénomène et cet autre une dépendance mutuelle, une telle dépendance que…
- (Grammaire) Ce qui traite des rapports d’un mot ou d’un groupe de mots avec tel ou tel mot dont il dépend.
- Syntaxe de dépendance.
- Sujétion ; subordination.
- Le fragile édifice du crédit, – qui avait des proportions que nul n’avait prévues, et qui avait tenu dans une dépendance réciproque des centaines de millions d’hommes, sans que personne s’en rendît clairement compte, – s’effondra dans la panique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921).
- Pour nombre de PVD l’exportation de main-d’œuvre et de cerveaux est devenue une véritable ressource, la conséquence étant une véritable dépendance vis-à-vis de ce « commerce » : l’Égypte, qui fournit les Pays du Golfe en actifs a été directement concernée par les crises qui ont affecté cette région depuis les années 1980. — (Christian Pradeau & Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/vol. 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
- (En particulier) Sujétion à un stupéfiant.
- Entre l’addictologie et Laurent Karila, c’est une histoire d’affect qui dure. Après un internat de psychiatrie, il s’entiche rapidement de la science des dépendances. — (Julia Tissier, L’inventeur du sexo-bobo, Libération, 23 juillet 2010)
- La dépendance à l’alcool.
- État d’une personne qui ne peut pas (ou très difficilement) effectuer seule les actes essentiels de la vie courante, et qui nécessite pour cela une assistance quotidienne.
- La dépendance des personnes âgées.
- (Construction) Construction annexe qui dépend d'un bâtiment principal.
- (Informatique, Programmation) Bibliothèque ou programme tiers utilisé par le programme courant.
- Aptitude n'affiche par défaut que les chaînes de dépendances « most installed, strongest, tightest, shortest ». Dans ce cas, il cherche une chaîne qui ne contient que les paquets qui sont installés ou qui seront installés. Il recherche les dépendances les plus fortes possibles dans ce cadre, et recherche les chaînes qui évitent les dépendances ORed et Provides, et il recherche la chaîne de dépendance la plus courte qui respecte ces contraintes. — (Manuel du logiciel aptitude, consulté le 2 octobre 2018 → lire en ligne)
-
compense
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de compenser.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de compenser.
- Ce que l’esprit irlandais perd à se déceltiser, la culture anglaise ne le compense point. — (Joseph Aulneau, Charles Seignobos, Les aspirations autonomistes en Europe, 1913, page 185)
- Première personne du singulier du subjonctif présent de compenser.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de compenser.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de compenser.
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impertinence
- Manière irrespectueuse de parler et d’agir.
- C’est une grande misère que de n’avoir pas assez d’esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. Voilà le principe de toute impertinence. — (Jean de La Bruyère, Caractères (1696), section "De la société et de la conversation".)
- Voilà comme sont tous ces grands seigneurs, […], ils vous engagent à parler, vous y invitent par des compliments ; vous croyez les amuser, point du tout ! Ils vous font des impertinences, vous mettent à distance et vous jettent même à la porte sans se gêner. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- — Monseigneur, dit-il, nous venons vous demander mille pardons de l’impertinence de ce peuple, qui ne cesse de crier qu’il veut la mort de votre ennemi, et qu’il voudrait même vous voir Régent si nous avions le malheur de perdre sa majesté. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Les Sophistes ont risqué, au Ve siècle, sans être autrement molestés, les plus graves impertinences, telle que celle-ci : la religion n'est qu'un mensonge utile. — (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique: la Scolastique, 1966)
- Manière de parler et d’agir contre les bienséances.
- Dire des impertinences. - S’exprimer avec impertinence.
- (Autrefois) Ce qui n’a rien de commun avec la chose dont il s’agit ; caractère de ce qui n'est pas pertinent.
-
effervescence
- Bouillonnement accompagné du dégagement d’un gaz, produit par le contact ou le mélange de deux substances et qui a les apparences de l’ébullition.
- Être en effervescence.
- Faire effervescence.
- Les alcalis font effervescence avec les acides.
- Il ne faut point confondre l’effervescence avec la fermentation, ni avec l’ébullition.
- Il s’est dit de bonne heure que le phénomène qu’on nomme vivre ressemble à l’éphémère effervescence de produits chimiques réagissant l’un sur l’autre. Un moment vient vite où ce bouillonnement prend fin. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 276)
- (Sens figuré) Émotion vive et passagère dans l’âme, dans l’esprit.
- Tout à coup il ralentit le pas, se raffermit à mon bras pour se contraindre à modérer je ne sais quelle enfantine effervescence qui sans doute aurait manqué de mesure ou d’esprit. Je compris qu’il était au bout de ses recherches. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 82)
- Il ne faut pas trop s’étonner de ce déchaînement de passions : la même effervescence régnait dans le monde chrétien. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Sens figuré) Agitation politique ou sociale.
- Point de raillerie ! « L’Europe est dans un état tel, que la moindre effervescence peut mettre en péril son repos, son équilibre factice. » — (Émile de Girardin, Paix et liberté : questions de l’année 1863, page 190)
- Quelques gardes nationaux s’efforçaient de calmer l’effervescence populaire, et parlementaient, en vain, avec la troupe, pour obtenir l’évacuation du poste. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- La grève est un succès : les salaires sont augmentés de 25 %. Mais cette effervescence sociale n’est pas du goût des autorités de l’Empire. L’activisme de Camélinat lui vaut quelques démêlés avec la justice. — (Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L’Humanité, 7 septembre 2011)
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flagrance
- (Droit) Catégorie de crimes ou délits relevant du flagrant délit (c’est-à-dire où le coupable est pris sur le fait).
- Un crime se commet : s’il y a flagrance, les inculpés sont emmenés au corps de garde voisin et mis dans ce cabanon nommé par le peuple violon, sans doute parce qu’on y fait de la musique : on y crie ou l’on y pleure. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance. — (France TV Info, Champs-Elysées : ce que l'on sait de l'attaque qui a visé un fourgon de gendarmerie, 2017-06-19)
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muance
- (Musique) Passage d'un hexacorde à un autre.
- Bourgeois, dans Le droict Chemin de Musique, Genève 1550, réfute l'usage de faire une muance en montant sur ré alors qu'on l'a fait en descendant sur la.
- Lorsqu'un chant dépasse la tessiture de l’hexacorde, il faut passer d’un hexacorde à un autre, par le moyen d’une muance.
- (Droit) Droit de mutation.
- Le Plait, que les Latins appellent Placitum est un droict Seigneurial qui est dû par la mutation du Seigneur ou du possesseur de la chose qui y est sujette, ou de tous les deux ensemble, selon qu’il est stipulé: A cause dequoy is est également nommé Mutagium, et en notre langue Muage ou Muance, qui est le même droit que le Relief ou Rachat dans les Provinces de Coûtume. — (Denis de Salvaing de Boissieu, Traité du Plait Seigneurial et de son usage en Dauphiné, page 4 (imprimé dans le même volume et à la suite de) De l’usage des fiefs et autres droit Seigneuriaux, Seconde édition, Grenoble, Robert Philippe 1668.)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.