Dictionnaire des rimes
Les rimes en : venir
Que signifie "venir" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- Se rendre sur le lieu où se trouve celui qui parle ou dont on parle.
- venez ici, mon enfant. — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Il serait bon encore d’invoquer la protection du grand thaumaturge vers qui des milliers et des milliers de pèlerins venaient de toutes les provinces, de toutes les nations. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Un léger souffle l’avertissait de ces présences. Geisha le comparait à ces vagues vents coulis traversant certaines pièces bien closes sans qu’on puisse découvrir d’où ils viennent. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 53)
- Le pain était arrivé, non sans peine et sans perte : en venant de Grandpré, où se trouvait la boulangerie, plusieurs chariots étaient restés embourbés, d’autres étaient tombés dans les mains de l’ennemi ; […]. — (Johann Wolfgang von Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 79)
- L’empressement des envoyés des puissances pour venir adresser leurs félicitations à la cour des Tuileries avait été extrême. — (Albert Mansfeld, Napoléon III, Paris, 1861, volume 2, page 301)
- S’étendre jusqu’à un point précis, atteindre une limite.
- La marée vient jusqu’à la falaise.
- Votre fils me vient à l’épaule.
- Survenir, arriver, se produire inopinément ou fortuitement.
- Le vent vient brutalement.
- Un malheur ne vient jamais seul.
- Se déplacer en sens inverse, quand celui qui parle invite un autre à l’accompagner.
- Nous allons nous promener, venez avec nous.
- Parvenir à la connaissance de quelqu’un.
- Cette rumeur est venue jusqu’ici.
- Il me vint à l’esprit de lui faire cette proposition.
- Ce goût lui est venu naturellement.
- Arriver par succession, échoir.
- Les biens qui viennent du côté du père, de la mère.
- Succéder.
- Le printemps vient après l’hiver.
- Un jour viendra ou vous perdrez tout.
- Provenir de ; trouver son origine dans.
- Un foulard de soie sang de bœuf bouffait sous sa mâchoire. Il lui en venait un reflet rose au bord des narines. — (Henri Troyat, Les Eygletière. III. La Malandre, Flammarion, 1967, page 94)
- Les produits viennent surtout naturellement des grandes régions de l’industrie textile : Mulhouse pour les tissus de coton et la mercerie, le Nord pour les lainages, Troyes pour la bonneterie. — (Jean Pierre Fruit, Vexin normand ou Vexin parisien?: Contribution à l'étude géographique de l’espace rural, Presse Universitaires de France, 1974, page 158)
- Ce mot vient du latin. — Mon aversion pour les chiens vient d’une vieille morsure.
- Naître → voir venir au monde.
- Cet enfant est venu à terme.
- Pousser ; croître ; être produit.
- Le métis ayant le salvelin pour mère et la truite pour père et vice versa est également d’un développement remarquable et vient dans les eaux moins profondes que celles qu’exige le premier. — (Jean-Pierre Joseph Koltz, Traité de Pisciculture pratique, 4e édition revue & augmentée, Paris : G. Masson, 1883, page 105)
- Les arbres n’y viennent pas, il est vrai, si ce n’est dans les jardins abrités; mais c’est moins à cause du froid excessif qu’à cause des grands vents qui soufflent constamment de la mer. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 36)
- De même le chasseur, quand il intervint pour guider les migrations naturelles des troupeaux, qu’il se contentait au début de suivre, devint un pasteur ; puis éleveur, quand il fit venir artificiellement, « agriculturalement », une partie du fourrage. — (René Dumont, Voyages en France d’un agronome, Librairie de Médicis, 1951, note no 1 page 13)
- Semi-auxiliaire du passé récent. → voir venir de.
- Et ce qu’il y a de certain, c’est que l’Esprit que nous venons de voir chez les idolâtres pythoniser la statue, la matière inerte et l’animal, c’est-à-dire les médiums de pierre, de bois ou de chair vive, communique à chacun d’eux une partie de ses propres facultés, sa vie, son intelligence, sa science et son mouvement au sein de l’air, où il règne en prince ; principes aeris hujus […] — (Roger Gougenot des Mousseaux, Les hauts phénomènes de la magie, 1864)
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- (Impersonnel) Forme impersonnelle, voir aussi revenir.
- Entre plage et campagne, la vie est ici si douce et la nourriture si variée et délicieuse que l’envie d’aller visiter les autres régions ou sites touristiques, de Messine à Agrigente, ne nous vient pas. — (Abdourahman Waberi, « En Sicile, l’été, je rencontre des migrants qui me ressemblent trait pour trait », Le Monde. Mis en ligne le 18 août 2019)
- Il me vient une idée !
- Il vient un moment où il faut savoir faire preuve de tempérance.
- (Anglicisme) Jouir.
- Tandis que l’un haletait : « Encore » d’une voix faussement féminine, l’autre cria un « Je viens ! » qui me plaqua contre le mur. — (Gérard Mordillat, Vive la Sociale !, 1981, page 81)
- Alors, il ne put plus se retenir, venant en elle en de longs spasmes douloureux. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
- Il s’enfonça dans le sillon humide, et profond comme un fleuve millénaire, et il se mit à bouger en elle. Lentement au début, puis accélérant au rythme de leurs souffles mêlés, courts et saccadés. Il vint en hurlant, impatient. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "venir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
ouvrir
- Faire que ce qui était clos, fermé, ne le soit plus.
- Qui ouvrirait les armoires de la belle, ou soulèverait certains rideaux, ne serait pas peu surpris d’y trouver le bonnet de nuit du maître, sa ceinture élastique, son tire-botte et sa cire à favoris. — (Robert Burnand, La vie quotidienne en France en 1830, 1943, page 64)
- Longtemps, Bert resta assis, seul dans un coin de la cabine de Kurt, ne bougeant pas, ne s’aventurant même pas à ouvrir la porte. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 173 de l’édition de 1921)
- Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
- Ruisselant de sueur, Jimmy tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, fit entrer Jim et la referma derrière lui. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […] avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C’est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Absolument) — Ne m’avez-vous pas dit qu’un instant avant que nous arrivassions, un homme sans chapeau […] était venu frapper à la porte, et qu’on lui avait ouvert ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
- (Intransitif) Cette porte n’ouvre jamais. — Ce magasin n’ouvre pas le dimanche.
- Donner accès — Note d’usage : Il est alors suivi d’un adverbe de lieu.
- Cette porte ouvre sur le jardin, sur la cour.
- (Sens figuré) Accueillir dans, recevoir dans.
- Ouvrir sa maison à quelqu’un. — Elle lui ouvrit son lit.
- Écarter ce qui est replié, ce qui est joint ; déployer.
- Le uhlan mettait pied à terre, ouvrait tranquillement une carte ou un calepin, prenait des notes. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e édition, page 184)
- Elle ouvrit chaque lame, passa le doigt sur le fil et les referma lentement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Entamer, fendre, couper, percer quelque chose.
- Avec la serpette, elle fend en quatre l’extrémité d’un brin qu’elle engage ensuite dans le fendoir. Un coup de manivelle et le brin s’ouvre en quatre comme une corolle de fleur. — (François Gardi, L’Atelier du vannier, Éditions de Borée, 2004, page 383)
- Ouvrir un abcès, la veine, le ventre.
- Pratiquer une ouverture, une percée.
- Au XVe siècle, une fenêtre à meneaux fut ouverte dans cette abside, à travers la maçonnerie visigothe. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Il avait fait ouvrir une vue sur son voisin, on la lui a fait boucher.
- On a ouvert beaucoup de chemins, de routes dans cette forêt, dans ce bois.
- Ouvrir un mur, ouvrir une forêt, un bois.
- Commencer à creuser, à fouiller.
- Ouvrir la tranchée, la terre pour faire un fossé.
- Ouvrir un canal, une mine, une carrière.
- (Sens propre) ou (Sens figuré) Rendre une chose accessible, en faciliter l’abord, le passage, l’occupation.
- Ouvrir les ports, les mers, les chemins.
- Il lui a ouvert l’accès aux dignités.
- Il m’a ouvert la route de la fortune.
- Il lui a ouvert la carrière de l’administration.
- Une belle carrière s’ouvre devant vous.
- (Sens figuré) Commencer ; mettre en route ; débuter.
- On ouvrit la séance par un sacrifice à Cérès. Des prêtres immolèrent un jeune cochon, et de son sang purifièrent l'enceinte. — (E.-F. Lantier, Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page 5)
- En ouvrant la séance, M. Hibon, président sortant, adresse ses remerciements pour le grand honneur, qui, dit-il, fut fait à un amateur de présider les travaux de la Société en 1936, puis il prie M. Allorge de lui succéder au fauteuil présidentiel. — (Bulletin de la Société botanique de France, tome 84, séance du 8 janvier 1937, page 1)
- Ouvrir la campagne par un siège, par une bataille.
- La succession est ouverte.
- Ouvrir le scrutin, un cours de médecine.
- Ouvrir la dispute. — Son nom ouvre la liste.
- Ouvrir le bal, une exposition, une foire.
- Ouvrir un magasin, une banque, de nouvelles écoles, une boutique.
- (Pronominal) Se confier à quelqu’un, lui déclarer ce qu’on pense sur quelque chose.
- Il ne s’était jamais ouvert de cela à personne.
- Il y avait si longtemps qu’un Français ne m’avait parlé français, que je le trouvai éloquent, quoiqu’il fût parfaitement sot, et, au bout d’un quart d’heure, nous nous ouvrîmes l’un à l’autre sur notre position. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- « Vous écrivez, cela devait être. Que vous en fassiez un secret pour ceux qui vous entourent, c’est une timidité que je comprends, et je vous sais d’autant plus gré de vous ouvrir à moi. » — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 96)
- — Vous verrez que je suis votre amie, votre sincère amie, et que vous avez tort de ne pas vous ouvrir à moi, entièrement avec franchise, avec abandon, comme vous le feriez avec votre mère. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Madame de Matefelon ne se tint pas de s’en ouvrir à M. l’abbé Puce, curé de Montsoreau. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 30)
- L’acharnement de Monique risquait de troubler le cours paisible de l’existence de Me Valfroicourt qui résolut d’aller s’ouvrir de ses soucis à sa femme. — (Charles Exbrayat, Au « Trois cassoulets », Le Masque, Librairie des Champs-Élysées, 1971, page 12)
- Pour ne m'en être ouvert à personne, même à Bertille, faute de preuve, je m'en doutais depuis longtemps. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 237)
- (Pronominal) Devenir ou être ouvert.
- À cet instant, la porte de la rue s’ouvrit et un homme encore jeune, visiblement saoul, entra. C’était le comique du quartier. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Dans l’intérieur, qui paraissait impraticable, des routes se sont miraculeusement ouvertes, parcourues aussitôt par des automobiles. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Parfois) Avoir son issue ou son débouché.
- Les ravins dont la réunion forme la vallée de la Bresle qui s'ouvre dans la Manche, au-dessous de la ville d’Eu , commencent par des plis de terrain dans les bois de Formerie et à Secqueville , dépendance contiguë de Bouvresse : […]. — (Louis Graves, Essai sur la topographie géognostique du département de l'Oise, Beauvais : chez Achille Desjardins, 1847, page 117)
- (Pronominal) Se blesser.
- S’ouvrir le bras.
- (Pronominal) Éclore, en parlant d'une fleur ou d'un bourgeon.
- Le platycodon, que l'on connaît peu, appartient à la famille des campanulacées. Ses boutons bien ronds donnent en s'ouvrant de magnifiques fleurs bleues et sucrées. — (Alice Caron Lambert et Jacques Denarnaud, La cuisine des fleurs: les recettes d'Alice, ACR Édition, 1995, page 12)
- (Sylviculture) Diminuer le couvert et, ce faisant, augmenter la quantité de lumière atteignant le sol et les troncs.
- Suivre les référentiels en nombre de tiges conduirait alors à ouvrir excessivement les peuplements sans l’effet espéré sur le diamètre et, probablement, à favoriser l’apparition de gourmands et de branches basses sur la bille de pied. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
-
mugir
- (Sens propre) Pousser son cri, en parlant des bovins.
- Ses concitoyens le regardaient comme un homme d’une grande opulence. Il possédait cinquante feddans de bonne terre ; cinq gamousses, dix bœufs mugissaient dans ses étables. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- (Sens figuré) Donner de la voix, quand on la force et qu’elle approche du mugissement, pour un humain.
- Entendez-vous dans les campagnesMugir ces féroces soldats ? (paroles extraites de l’hymne national français ‘’La Marseillaise’’, 1792)
- Cet homme mugissait de colère, de fureur, de rage, de douleur.
- (Par extension) Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Faire le bruit des flots de la mer, des vents, des torrents, etc., quand ils sont violemment agités.
- En effet, on entendait la tempête mugir autour de la maison. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
-
fleurir
- Produire des fleurs, se couvrir de fleurs, ou être en fleurs.
- Mon Dieu, mon Dieu ! quand on vient des pays où fleurit l’oranger, où trillent les cigales saoulées de soleil, comment se plaire ici ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- C’était un soir de mai. Les marronniers venaient de fleurir devant la mairie. On guettait les asperges dans les jardins. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (Sens figuré) Être dans un état de prospérité, de splendeur ; être en crédit, en honneur, en réputation.
- Dans un siècle où fleurissent les arts.
- Les peintres et les poètes qui fleurissent à cette époque.
- Les sciences et les beaux-arts fleurissaient.
- (Sens figuré) Se développer, apparaître.
- Il se gratte le front qu’un prurit tenace ne cesse de taquiner, et où fleurissent des taches rougeâtres. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 257)
- Joseph le vit disparaître avec une certaine irritation et il le jugea un peu dur, malgré ce sourire de pasteur qui fleurissait à tout moment sur sa bouche. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 194)
- Et si, aujourd’hui, il devient possible de tendre la perche, ce n’est pas comme une invitation à l’échange, au dialogue ou au débat d’idées… C’est un selfie stick uniquement destiné à prendre un reflet de soi-même qui fleurit sur les lieux touristiques. — (Elsa Godart, Je selfie donc je suis: Les métamorphoses du moi à l'ère du virtuel, éd. Albin Michel, 2016, chapitre 1)
- [Les grelots] ont d’abord chanté dans mon cœur, puis ils ont fleuri à mon chaperon— (Farce enfantine de la tête du dragon, in Tréteau de marionnettes, traduction de Robert Marrast et Pierre Darmangeat, 1971)
- (Transitif) Parer d’une fleur, d’un bouquet.
- Qui vous a fleuri de la sorte ? — Cette année, on ne fleurira pas la tombe du soldat inconnu.
- (Par extension) (Sens figuré) Orner.
- Les Palmes académiques, dont le Quatorze Juillet va fleurir tant de boutonnières, m'ont laissé toute une suite d'impressions désastreuses. — (Maurice Talmeyr, « Causerie », dans la La Revue hebdomadaire, 1re année, tome 2, Paris : Librairie Plon, 1892, page 153)
- (Pronominal) Prendre des fleurs pour en faire un bouquet ou pour s’en parer.
- – Madame, Monsieur, en voulez-vous de nos belles violettes, de nos jonquilles ? C’est deux sous. Fleurissez-vous ! Fleurissez-vous ! — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 17)
-
sertir
- (Bijouterie) Enchâsser une pierre dans un chaton, dont on rabat le rebord autour de la pierre.
- Une bague sertie de plus de 12 000 diamants a établi un nouveau record Guinness pour le plus grand nombre de pierres sur une même bague. — (TVA Nouvelles, Record de la bague avec le plus grand nombre de diamants !, tva nouvelles.ca, 4 janvier 2021)
- Un diamant bien serti, mal serti.
- (Sens figuré)
- Là, il fit une pause brève : c’était pour escompter d’avance la douleur qui allait lui sertir les reins. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- (Technologie) Assujettir une chose en rabattant les bords, ou par écrasement.
- Sertir une cartouche.
- Sertir une cosse sur un cable.
-
affaiblir
- Rendre faible.
- les réformes de Henry II, en affaiblissant les nobles, les avaient rapprochés de leurs tenants. Entre le manoir et le village, les conflits devenaient plus rares. — (André Maurois, Histoire d'Angleterre, A. Fayard & Cie, 1937, p.158)
- Et semblablement ce sera affaiblir les monnaies, si leur cours demeure invariable, que de diminuer leur poids ou d’abaisser leur titre. — (Adolphe Landry, Essai économique sur les mutations des monnaies dans l’ancienne France de Philippe le Bel à Charles VII, 1910)
- L'essentiel pour les jésuites, c'était d’affaiblir, d'amoindrir, de rendre les âmes faibles et fausses, de faire des petits très-petits, et les simples idiots ; une âme nourrie de minuties, amusées de brimborions, devait être facile à conduire. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e éd.), p.65)
- (Pronominal) Devenir plus faible.
- Il s’affaiblit.
- Son esprit, sa tête s’affaiblit.
-
traduire
- Faire la traduction d’un texte ou de paroles ou de tout document depuis une langue vers une autre langue.
- Elle était illettrée, et Jacques ne pouvait lui écrire, car elle n’eût osé montrer à qui que ce soit les lettres de l’officier pour se les faire traduire. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Lorsque l’interprète me traduisit le sens général du discours, je fus émerveillé. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1, De New-York à Tahiti, 1929)
- Ce n'est pas pour ta pomme, Boutros, déclara-t-elle sur un ton de mépris et en traduisant son prénom en arabe. — (Stefanàkis Dimitris, Jours d'Alexandrie, Éditions La Martinière, 2013)
- Je suis convaincu qu’il faut tout traduire, tout, mais que rien ne peut être traduit… pour des raisons simples : les mots n’ont pas les mêmes sens dans deux langues différentes. — (Brice Matthieussent et Adèle Van Reeth, Brice Matthieussent, traducteur, France Culture,Les Chemins de la philosophie, 29 avril 2022)
- (Justice) (Vieilli) Transférer d’un lieu à un autre.
- Quelques mois après la mort du Cardinal Mazarin, on envoya, dans le plus grand secret, au Château de l’Isle Sainte-Marguerite, un prisonnier inconnu. Il portoit dans la route un masque, […]; ce qui lui a fait donner le nom de l’Homme au Masque de Fer. On avoit ordre de le tuer, s'il se découvroit. En 1690 , il fut traduit à la Bastille. — (Essai sur l'histoire de Provence, suivi d'une notice des Provençaux célèbres, tome 2, Marseille : chez Jean Mossy, 1785, page 243)
- Le nommé Jacques Marguelot a été accusé d'avoir, le 22 juillet 1790, proclamé, à son de tambour, dans un jour de foire, à Montargis, qu’il étoit défendu de payer les droits de champart; […]. Ce Margnelot a été traduit au châtelet, comme ayant commis un crime de leze-nation; et, depuis treize mois, il est en état de captivité. — (M. Le Hodey, Journal des états généraux, convoqués par Louis XVI, le 27 avril 1789' ; aujourd’hui Assemblée nationale permanente ou Journal logographique, tome 32, Paris : chez Le Hodey, 1791, page 131)
- (Justice) (Par extension) Envoyer quelqu'un devant la justice, afin qu'il soit jugé.
- Je demande que les individus de la famille d’Orléans dite Égalité, soient traduits devant le tribunal révolutionnaire, […]. — (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
- L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Un jour, il « chroniqua » si fort que le Parquet lui réclama des comptes. Traduit en justice pour avoir injurié les « armées de terre et de mer » et prêché la guerre civile, il s’en tira avec deux mois de prison et quelques francs d’amende. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 28-29)
- (Par extension) Expliquer ; interpréter ; exprimer.
- Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
- Il s’interrompit net et nous fit un sourire plutôt torve et en coin, comme s’il désespérait d’arriver à traduire en mots sa pensée. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- J’éduquais mon oreille à traduire des multitudes de sons infimes, petits trots de souris et grincements de bois, […]. — (Claude Collignon, L’œil de la chouette, Éditions du Seuil, 1988, page 41)
- (Pronominal) Découler d’un fait.
- […] le mécontentement qui devait se traduire, quelques années plus tard, sous la forme du boulangisme, était déjà très marqué ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 281)
- La renaissance d’un certain patriotisme de clocher se traduisit par la prolifération des sectes manichéennes et millénaristes. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Aujourd'hui son bonheur se traduisait par un amour dans la tombe, une épouse dans l'ombre, nul enfant sous le toit et la richesse dans les bras : une vie au gré du destin. Et le cœur de Naalo devint un nid de repentirs. — (Ansomwin Ignace Hien, Au gré du destin, Éditions G.T.I., 1997, page 129)
-
saphir
- (Minéralogie) Variété de gemme de corindon, translucide et pouvant présenter de multiples couleurs, sauf la couleur rouge qui désigne alors uniquement le rubis. Sa formule chimique est Al2O3.
- Afin d’en finir avec cette orfèvrerie symbolique, disons encore que […] la sarde évoque les Séraphins, la topaze les Chérubins, le jaspe les Trônes, la chrysolithe les Dominations, le saphir les Vertus, l’onyx les Puissances, le béryl les Principautés, le rubis les Archanges et l’émeraude les Anges. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- […] les petits vitraux en losange avaient pris la transparence profonde, l’infrangible dureté de saphirs qui eussent été juxtaposés sur quelque immense pectoral. — (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913, Éditions Gallimard, Folio n°1924, 1987 page 59)
- Bijou orné de cette pierre.
- Elle […] riait des plaisanteries qu’un ivrogne adressait à une très vieille et très innocente prostituée dont la décrépitude s’adornait de perles, d’opales, de brillants, de saphirs, d’émeraudes et de rubis faux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Pointe de lecture des électrophones, moins onéreuse mais moins résistante que le diamant.
- En fin de semaine, il officiait comme disc-jockey à « L’Enfer du Bagne », une discothèque hard sur la route d’Orange, où en plus de ses talents de manipulateur de saphirs, il devait prêter main-forte au service pendant l’heure du coup de feu, entre un tube de Jeanne Mas et le dernier Whapie-Doo-Whapie d’un rocker quinquagénaire. — (Tito Topin, Shanghai Skipper, Série noire, Gallimard, 1986, pages 39-40)
- (Ornithologie) Nom normalisé donné à deux genres d'oiseaux-mouches de la sous-famille des trochilinés comprenant au total dix espèces caractérisées par leur bec rouge corail à extrémité noire, par leur plumage vert à reflets très métalliques, comportant des plages d'un beau bleu indigo chez la plupart des espèces, ainsi qu'une queue rousse ou à reflets bronzés, et qui fréquentent divers habitats de forêts clairsemées à travers toute l'écozone néotropicale (genres Hylocharis et Chrysuronia).
-
séduire
- Égarer, abuser, faire tomber dans l’erreur par ses insinuations, par ses écrits, par ses discours, par ses exemples, etc.
- Privé de tout accommodement, de ses fards, de ses sourires et de ses ruses, le vice a peu de chance de séduire la vertu la plus chancelante. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928 ; Préface de la 3e édition de 1929)
- Cet hypocrite séduisait les peuples.
- Il l’a séduit par ses maximes pernicieuses.
- Cela ne peut séduire que les hommes simples et ignorants.
- Le faux espoir qui nous avait séduits.
- Faire tomber en faute ; suborner ; corrompre ; débaucher.
- Séduire des témoins.
- Séduire des domestiques pour les faire parler contre leur maître.
- Séduire une jeune fille en lui promettant le mariage.
- (Spécialement) Convaincre de commencer une relation amoureuse.
- Ainsi s'affirme, incoercible, le besoin réflexe d'ajuster notre condition à ce qu'elle est et non de suivre l’exclamation superlative des vertiges forains et des boules à facettes des bals pour séduire les filles. — (Boris Rybak, Vers un nouvel entendement, Éditions Denoël, 1973, p. 13)
- Toucher, plaire, persuader.
- Ne faites pas aller et venir une asperge dans votre bouche en regardant languissamment le jeune homme que vous voulez séduire. — (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926)
- Je ne sais pas si Jean-Louis Darc séduisit ma mère ou si ce fut elle qui s'en éprit la première, mais je crois que Céline Thiébault désira ce grand gaillard, cette vigueur animale. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
- Cet homme m’a séduit par la franchise de son langage.
- Sa bonté séduit tous les cœurs.
- Ses manières m’ont séduit.
- Il s’emploie absolument, surtout dans la dernière acception.
- C’est un homme habile à séduire.
- Cela séduit.
- Son ton séduit.
-
farcir
- (Cuisine) Remplir de farce.
- Les oreilles de veau ont de commun avec les pieds et les cervelles, l'avantage de pouvoir être frites ou mangées à la poulette ; et de plus elles se laissent farcir, accommoder aux pois, aux oignons, au fromage, etc. — (Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, Almanach des gourmands : servant de guide dans les moyens de faire la bonne chère, Paris : Maradan, an XII, page 12)
- Un jour, Sûzel ayant eu l’idée de chercher en ville une poitrine de veau bien grasse, et de la farcir de petits oignons hachés et de jaunes d’œufs, et d’ajouter à ce dîner des beignets d’une sorte particulière, saupoudrés de cannelle et de sucre, Fritz trouva cela de si bon goût [...]. — (Erckmann-Chatrian, L’Ami Fritz, L. Hachette & Cie, Paris, 1864, pages 85-86)
- (Sens figuré) Remplir avec succès. Il ne s’emploie que dans ces sortes de phrases, et toujours en mauvaise part.
- Catholiques plus ou moins pratiques, mais presque tous libéraux exaltés, ils arrivaient au congrès la tête farcie des idées américaines sur la séparation de l’Église et de l’État, sur le système fédératif, et autres utopies alors très prônées à la Nouvelle-Grenade. — (Auguste Berthe, García Moreno Président de L’Équateur Vengeur et Martyr du Droit Chrétien, 1887, chapitre VII, page 314)
- Il ne cherche pas à rester seul avec moi. Rêve, pauvre fille, rêve, farcis-toi la tête de rêves de pensionnaires, cramponne-toi à tes rêves. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 315)
- Farcir l’esprit de connaissances inutiles.
- Farcir un discours, un plaidoyer de citations.
- (Pronominal) (Familier) Faire quelque chose sans grand plaisir, supporter quelqu'un ou quelque chose de déplaisant.
- Mais je dois rester, chéri. Hein, dans ce bled ? mais t'es folle ! tu voulais Vegas pas Triffouilly-les-Oies ! Ce contrat tu m'as dit toi-même que c'était juste pour rendre service à ton agent ou à je ne sais plus qui, et que ça te faisait drôlement braire de te farcir cette trotte. — (Joseph Bialot & al., Du noir dans le vert : nouvelles, éd. Ecailler du sud, 2002, volume 1, page 129)
- Tu veux mater un Desplechin en te curant le nez peinardos quand l’autre veut te forcer à te farcir Avengers 4. — (Nadia Daam, Comment ne pas devenir une fille à chats ?, 2018)
-
froidir
- (Désuet) ou (Régional) Devenir froid après avoir été chaud, refroidir.
- Puis je n’habite pas la splendide villa des Vilquin, il n’y a pas, Dieu merci, dans mes veines la dix-millionième partie d’une goutte de ce sang froidi dans les comptoirs. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
- « Je montai chez moi comme un fou, et quand je me fus un peu froidi par la réflexion, je me demandai ce que j’allais faire pour nouer bel et bien une intrigue, comme on dit en province, avec une fille si diaboliquement provocante. — (Jules Barbey d'Aurevilly, Le Rideau cramoisi, 1874, réédition Gallimard, collection Folio Classique, page 57)
- Et tandis qu’ils s’éteignaient, sous la brise crépusculaire, comme un fer rouge qui froidit, du fond de la vallée, montait par les sentiers de la montagne, avec l’ombre, une étrange procession. — (Le Correspondant, volume 278, 1920, page 349)
- Comme si la fraîcheur montée du sol m’eût dégrisé, je demeurai un moment le front collé à la vitre froidie et, pour la première fois, je sentis dans mon exaltation se glisser un sentiment d’alarme. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
- On eût dit parfois que le regard de Marino souriait pour un autre, et il était de fait que ce sourire un peu cruel ne lui ressemblait pas ; comme si quelque chose d’infiniment plus dur et d’infiniment plus vieux que lui eût substitué à son clignement complice, dans la fente de cette paupière soudain sans âge, le reflet coupant et glacial comme un éclat de rire qui me froidissait le sang. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
-
ennoblir
- Donner de la noblesse, de l’élévation, de la dignité, du lustre. Cela s’applique aux personnes et aux choses.
- Pour ennoblir davantage la langue russe, elles proscrivaient la moitié des mots, les remplaçant par des locutions françaises…, d’ailleurs beaucoup plus risquées. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
- […] ne trouvez-vous pas que l’aspect de la nature grandiose et sublime qui nous environne a quelque chose de saisissant qui ennoblit les idées, élève l’âme et rend l’homme meilleur ? — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Tout compte fait, quand je vois que nos Nîmois, pleins d’esprit et fier à juste titre des ruines majestueuses qui ennoblissent leur ville, se donnent des gants d’être presque des Romains, je ne puis m’empêcher de sourire à mon tour. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Donner industriellement des façons aux tissus (impression, satinage, effet duveteux…) pour augmenter leur beauté et leur valeur marchande.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Ancien sens) Anoblir noble, pourvoir d’un titre de noblesse.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
recuire
- Cuire de nouveau.
- Il faut recuire ces confitures.
- Recuire du pain.
- (Spécialement) (Art) Remettre un ouvrage au feu pour sa perfection et sa conservation, pour lui donner une plus grande solidité, etc.
- On recuit le verre soufflé et façonné pour éviter qu’il ne se casse.
- On recuit le fer forgé pour le convertir en acier.
- On recuit le flan des médailles.
- On recuit le cuivre écroui pour le rendre moins cassant et pouvoir le ployer.
- (Intransitif) Subir une nouvelle cuisson.
- Ce verre a recuit.
- Il faut mettre cette viande à recuire.
-
havir
- (Désuet) (Cuisine) Se dit, en parlant de la viande, lorsqu’on la fait rôtir à un grand feu, qui la dessèche et la brûle par-dessus, sans qu’elle soit cuite en dedans.
- (Sens figuré) — Qu'est l'arraisonnement auprès de la chair labourée de l'envie, la chair en absence, frémillante, qui ne cesse de havir ? — (Marie Laberge, Pierre, ou, La consolation: poème dramatique, Boréal, 1992, p. 61)
-
désenlaidir
- Rendre moins laid.
-
redéfinir
- Définir une nouvelle fois, en changeant quelque chose.
- La glose est définitoire, ce qui autorise Raoul de Presles à ne pas redéfinir ou regloser le terme dans la deuxième occurrence. — (Olivier Bertrand, Du vocabulaire religieux à la théorie politique en France au XIVe siècle, 2004)
- Bientôt, il lui faudrait affronter la rentrée, commencer une nouvelle année. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Lucile détestait cette période. Chaque année, il fallait réinventer les horaires, redéfinir les itinéraires, tout recommencer. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- Au contraire, souvent, les jeunes ont trouvé un intérêt à garder des relations avec cette association, même s'ils les redéfinissent pour assurer plus d'efficacité à leurs initiatives. — (Les clubs des jeunes musulmans du désert, dans L'Afrique des générations: entre tensions et négociations, Karthala, 2012, page 245)
-
abâtardir
- Altérer de façon à faire dégénérer par un mélange génétique.
- Nous démontrerons dans le courant de cette thèse que ce prétendu type améliorateur n’a produit rien de bon sur nos races, et nous irons même jusqu’à dire qu’il a perdu et abâtardi nos chevaux. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- Le pommier, que je sache, ne méprise point la vigne, ni le palmier le cèdre. Mais chacun se durcit au plus fort et ne mêle point ses racines. Et sauve sa forme et son essence car il est là un capital inestimable qu'il ne convient point d'abâtardir. — (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle (1948), XXXII)
- (Sens figuré) Dégrader.
- Une longue servitude abâtardit le courage.
- Courage abâtardi.
- (Pronominal) Dégénérer, avilir.
- Cette race s’est abâtardie.
- Ce plant de vigne s’abâtardit chaque jour.
- Les plus heureux talents s’abâtardissent dans l’oisiveté.
-
amaigrir
- Rendre maigre.
- Le jeûne amaigrit.
- L’usage fréquent de certains aliments dessèche et amaigrit.
- Vous aurez alors les terres pour rien, comme les a eues Rigou ; tandis que si vous les mettez dans la gueule des bourgeois, les bourgeois vous les recracheront bien amaigries et renchéries, vous travaillerez pour eux, comme tous ceux qui travaillent pour Rigou. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre douzième)
- A lʼinverse, un remède pour amaigrir sera donné deux fois par jour lʼhiver et une seule fois lʼété. — (Claude Alexandre Thomasset, Joëlle Ducos, Le temps quʼil fait au Moyen-Âge, 1998)
- (Charpenterie, Construction, Maçonnerie, Menuiserie) Réduire l’épaisseur d’une pièce de bois ou d’une pierre pour l’ajuster à la place qu’elle doit occuper.
- (Intransitif) Devenir maigre.
- Il amaigrit tous les jours.
- Les bœufs amaigrissent dans ces pâturages, au lieu d’engraisser.
- S’amaigrir par le travail, par un excès d’abstinence.
- (Pronominal) (Sculpture) En parlant d’un modelage, perdre du volume du fait du séchage de la terre glaise.
- Cette figure s’est amaigrie.
- (Maçonnerie) Réduire la dose de liant (ciment, chaux, ...) dans un mortier ou un béton, en y ajoutant une charge inerte (sable, gravier, ...).
- [...] et donne avec le ciment un mortier plus riche au milieu duquel se trouvent disséminés sans guère l'amaigrir les cailloux introduits avec le sable.
-
polir
- Rendre uni et luisant par le frottement, en parlant particulièrement des choses dures.
- À Seki, une petite ville du centre du Japon autrefois réputée pour ses sabres de samouraïs, des artisans affûtent et polissent des couteaux de cuisine à tour de bras. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 11 janvier 2023, page 15)
- Un corps qui se polit par le frottement.
- (Sens figuré) Cultiver, orner, adoucir l’esprit et les mœurs, rendre plus propre au commerce du monde.
- La fréquentation des personnes bien élevées polit l’esprit, polit les mœurs.
- L’étude des belles-lettres polit les esprits.
- (Sens figuré) Mettre la dernière main, corriger tout ce qui peut être contraire à l’exactitude, à la pureté et à l’élégance, en parlant de ce qui regarde la forme, le style dans les ouvrages de l’esprit.
- Polir un discours, un écrit.
- Il n’a pas assez poli son style dans cet ouvrage.
- Donner plus d’élégance et de régularité, en parlant d'une langue.
- Les écrivains qui ont poli et perfectionné notre langue.
- Une langue correcte et polie.
-
kéfir
- Boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits sucrés.
- On peut aussi ajouter de la poudre de lait sec dans les farines maltées ou utiliser kéfirs et yoghourths en cas de troubles intestinaux. — (Paul Chêne, Régimes et santé, Presses universitaires de France, 1941, page 49)
- Le Dr. Kühne (Wiesbaden) fait connaître le kéfir, liquide alimentaire analogue au koumys. Le kéfir peut être fabriqué avec le lait de vache ; son goût et son arôme sont agréables, ce qui n’est pas le cas du koumys ; sa fabrication est plus simple et moins coûteuse que celle de ce dernier liquide. Il entre ensuite dans d’assez longs développements sur le mode de préparation du kéfir. — (Mœller, Compte-rendu du 3e congrès de médecine interne à Berlin (21 au 24 avril 1884, Suite), Revue médicale, Louvain, 1884, pp. 363–372)
- Le kéfir est un lait crémeux et mousseux, alcoolisé et acidifié, non coagulé, originaire du Caucase et que l’on trouve en Asie. C’est l’exemple d’une préparation fabriquée partout dans le monde. Il est produit par une association de bactéries lactiques, de bactéries acétiques et de levures présentes dans le grain de képhir, qui produit une fermentation principalement lactique et faiblement alcoolique… Il stimule fortement le système immunitaire… — (Meyer, C., Denis, J.-P. ed. sci., Élevage de la vache laitière en zone tropicale, 314 p., page 280, 1999, Montpellier, Cirad, Collection Techniques)
- À grands coups de verres de kéfirIvres de joie et sans l'savoirOn reprenait Mers el-Kebir — (Hubert-Félix Thiéfaine, La ruelle des morts, 2011)
- Grain de micro-organismes servant à ensemencer cette boisson.
- L’autre type de Kéfir : Le kéfir d’eau est un grain translucide. Il permet de fabriquer une boisson fermentée et riche en pro-biotiques. — (Jemangevivant.com, Articles sur le kéfir d’eau, Blog sur l’alimentation vivante, 2013)
- Le premier des SCOBY connus est peut être le kéfir, dans lequel plus d'une trentaine de variétés de microbes et de levures on sécrété des polysaccharides formant des grains, qui se maintiennent ensemble et se reproduisent à l'identique. — (Marie-Claire Frédéric, Je mange des aliments fermentés, et ça me fait du bien !, Collection Marabout, Éditions Hachette 2016)
- Prenez 1 litre d’eau (pauvre en chlore de préférence), ajoutez 20 grammes de sucre, 1 figue séchée (ou un abricot, ou un pruneau, ou des raisins secs), 2-3 rondelles de citron et 20 grammes de "grains" de kéfir… — (Kéfir : la vérité sous ferment, La Recherche, 22 mai 2022)
-
éblouir
- Frapper la vue par un éclat très vif que les yeux ne peuvent soutenir.
- …à 1 heure du matin, je pénétrais dans le port de Colon. Entre les deux jetées j'étais ébloui par de nombreuses lumières et j'évitais de justesse un vapeur qui sortait. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Absolument) — L’éclat des diamants éblouit. - La neige, la blancheur de la neige éblouit.
- (Sens figuré) Toucher la vue par quelque chose de remarquable.
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- (Sens figuré) Surprendre par quelque chose de vif, de brillant ou de spécieux.
- Sur deux pages, la spécialiste internationale du jupon nous éblouit de son savoir encyclopédique et de son sabir savant. — (François-Xavier Ajavon, Comment se libérer de ce foutu... Libé !, sur RING : News, culture & société (www.surlering.com), le 27 mars 2010)
- (Par extension) Fasciner ; séduire.
- Je ne me laisse pas éblouir par les bobards : je suis pour les actes, moi, mon cher monsieur. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Les grandeurs l’ont ébloui.
- Être ébloui de l’éclat des richesses, par les richesses.
- Les promesses qu’on lui a faites l’ont ébloui.
- Il est tout ébloui de sa fortune.
-
rabonnir
- (Vieilli) Rendre meilleur.
- Du mot Soracté on a fait saint Oreste; du mot Rabboni on a fait saint Raboni, qui rabonnit les maris jaloux ou qui les fait mourir dans l'année ; […]. — (Voltaire, article « Bekker », dans le Dictionnaire philosophique, dans les Œuvres de Voltaire, Paris : chez Pourrat, 1838, volume 2, page 480)
- Je ne consentirai jamais à changer la figure du Christ de place. Je n'en sens point la nécessité, et si mon tableau était mauvais, ce changement ne le rabonnirait point. — (Antoine Jules Dumesnil, Histoire des plus célèbres amateurs français et de leurs relations avec les artistes, Paris : chez Jules Renouard, 1858, volume 3, page 146)
- Aussi, la nature et l’art, associés dans ces vitrines, «rabonnissent» en quelque sorte ce que la rue et la fabrique - éléments de la culture urbaine - auraient eu d’incongru pour la représentation d’une idéologie artistique si raffinée. — (Marie-Josée Lément, L’architecture fonctionnelle: Le projet de José-Luis Sert pour l’École des Beaux-Arts de Besançon pose la question, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1982, page 116)
- (Vieilli) (Pronominal) Devenir meilleur.
- La deuxième série agit dans la cave, qui achève et parachève le produit, où la transformation du sucre en alcool s’achèvera lentement, où toutes les matières en suspension ou en dissolution restées dans le vin s’élimineront petit à petit, où le vin se pare, se rabonnit pour la vente. — (F.-V. Delécraz, « Constructions agricoles », in Revue tunisienne, Tunis : au Secrétariat général de l'Institut de Carthage, 1900, volume 7, page 172)
- Ces lignes datent de 1811. Les hommes comme les choses avaient eu le temps de se rabonnir. — (Henri Calet, Acteur et Témoin, Mercure de France, 1959, page 198)
-
chavire
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe chavirer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe chavirer.
- Après, on sent ses boyaux qui se déchirent, on sent son cœur qui chavire et déchavire. — (Raphaël Confiant, Eau de Café, 2014)
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe chavirer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe chavirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe chavirer.
-
satire
- (Primitivement) À Rome, forme de pièce de théâtre en partie chantée.
- (Littéraire) Ouvrage en vers, fait pour reprendre, pour tourner en ridicule, pour châtier les vices et les sottises des hommes.
- Certains ouvrages de longue haleine, ordinairement mêlés de prose et de vers, qui sont faits dans la même intention.
- La troisième est une ère prosaïque et pédantesque; à elle la dernière partie du Roman de la Rose, recueil de science aride, dans lequel il n’y a de remarquable que la satire, la satire toujours puissante contre une époque qui approche de sa fin. — (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au moyen-âge, Revue des deux Mondes, 1839, tome 19)
- Satire d’Horace, de Juvénal, de Boileau.
- Satire contre l’avarice, contre l’ambition.
- On a fait contre lui une satire qui le couvre de ridicule.
- Tout écrit ou discours piquant, mordant contre quelqu’un.
- Cela n’est rien. Un philosophe sait recevoir comme il faut les choses, et je vais composer contre eux une satire du style de Juvénal, qui les déchirera de la belle façon. — (Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670)
- Ainsi, dans le cadre de la satire des financiers, nous trouvons des allusions nombreuses à l'origine petite-bourgeoise des grands du jour: avoir exercé jadis le métier de cordonnier, de fripier ou d'usurier constitue ipso facto une tare aux yeux de l'opinion. — (Jean V. Alter, Les origines de la satire anti-bourgeoise en France, II : L'esprit antibourgeois sous l'Ancien Régime, Genève : Droz, 1969, 1970, p.31)
- (Absolument) Le genre satirique.
- Imitation railleuse ou accusatrice.
- Sa conduite est la satire de la vôtre, L’honnêteté, la régularité de sa conduite fait remarquer davantage les torts de la vôtre.
-
jaunir
- (Transitif) Rendre jaune, peindre ou teindre en jaune.
- Quoique ses travaux à la Bibliothèque de la Ville échappassent à l’attention, il enfouissait dans son âme ses pensées de gloire, car elles pouvaient lui nuire ; mais il tenait encore plus profondément enseveli le secret de son cœur, une passion qui lui creusait les joues et lui jaunissait le front. — (Honoré de Balzac, La Vieille fille, 1844)
- Albert.– Ah ! vous m’accusiez de faire la cour à madame Gargaret… tandis que vous jaunissiez les cheveux blancs de cet excellent marquis !… — (Eugène Labiche, Doit-on le dire ?, 1872)
- (Intransitif) Devenir jaune.
- La comtesse était une grande femme maigre et se tenant fort droite, malgré son grand âge. Lucien remarqua que ses dentelles n’étaient point jaunies ; il avait en horreur les dentelles jaunies. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- On récolte les échalotes lorsque les feuilles jaunissent ; on arrache les plants et on les laisse ressuyer deux ou trois jours sur le sol ; […]. — (« Le jardin de l'école », dans Journal des Instituteurs et des Institutrices, volume 60, éditions Fernand Nathan, 1914, page 319)
- L’avoine et le blé jaunirent avant d’avoir atteint leur croissance. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- Ces fruits commencent à jaunir.
- Les blés jaunissent.
- Toute la campagne jaunissait.
- Les feuilles jaunies par l’automne.
-
attiédir
- Rendre tiède.
- Dans le bruit grandissant des galoches et des nez mouchés, j’étais dolente, le cerveau usé, le cœur fondant, sans aucune envie de critiquer. J’avais froid aussi ; le préau et les classes ne s’attiédissent à dix degrés que vers neuf heures et les seize degrés réglementaires, on ne les obtient que le soir, parce qu’il faut aérer à chaque sortie des classes, quelle que soit la température. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Évidemment, le vent de nord, là-dedans, devait pincer ferme. L’ouest aussi, d’ailleurs, dans la Grande Galerie, car pour celle-là, on n’imagine pas comment on pouvait l’attiédir. — (Jean de La Varenne, Versailles, Paris, éditions Henri Lefebvre, 1959, page 174)
- Cette eau est trop chaude, il faut l’attiédir avec de l’eau froide.
- Cette eau est trop froide, le soleil l’attiédira.
- (Sens figuré) Diminuer, amortir la vivacité, l’ardeur de quelque sentiment.
- Le temps attiédira leur zèle.
- Ce dissentiment n’attiédit pas leur amitié.
- Son zèle s’est fort attiédi.
- Un orchestre jouait-il dans une auberge des environs et en étaient-ce les sons attiédis, apportés par le vent ? — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 178)
- (Pronominal) Devenir tiède.
- En ce moment, les pièces trop chaudes s’attiédissent, l’odeur particulière aux bureaux s’évapore, le silence revient. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.