Dictionnaire des rimes
Les rimes en : travailler
Que signifie "travailler" ?
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- Tourmenter ; soumettre à une gêne ; causer de la peine ; torturer psychologiquement.
- Notre existence est double, mon amie : notre vie intérieure, celle de nos sentiments, nous travaille avec violence, tandis que la vie extérieure nous domine malgré nous. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIII, 1826)
- Dans l’armée française tous les esprits étaient travaillés par cette secrète inquiétude qui annonce les grands événements. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIV, 1826)
- Elle disait très souvent qu’il lui suffisait de le voir entrer dans une pièce pour qu’elle fût travaillée du désir de le gifler, et qu’elle se contraignait alors à réciter mentalement les actes d’amour et de charité. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, réédition Le Livre de Poche, page 28)
- Mais Loïse, sa fille, insiste pour demeurer : elle aime la forêt, paraît-il, […], le père cède. Non qu’il ne pressente pas qu’autre chose travaille cette jeunesse. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Vieilli) Agiter, exciter au mécontentement, à la révolte.
- Travailler les esprits, le peuple, l’armée.
- Contraindre à certains exercices.
- […] ; c'était une semaine après cette nuit alcoolisée, et Camila était en train de travailler son art funambulesque, vêtue d'un bermuda marron qui laissait voir la blancheur presque transparente de ses mollets. — (Joao Tordo, Le Domaine du Temps, traduit du portugais par Dominique Nédellec, éditions Actes Sud, 2010)
- Ce cheval a été trop travaillé.
- Soumettre une matière à un travail, la façonner.
- Il fut reconnu, plus tard, que les tabacs de Morlaix étaient mal travaillés et qu’aux ateliers royaux de cette ville, la mouillade des feuilles était faite avec de l’eau de mer très sale, puisée dans le port vaseux. — (Étienne Dupont, Le Vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, page 121)
- Un bonnet blanc, en laine travaillée au crochet, lui enfermait la tête et se fixait par une patte sous son menton. — (Henri Troyat, Les Eygletière. III. La Malandre, Flammarion, 1967, page 94)
- Soigner, exécuter avec soin.
- Vous n’avez pas assez travaillé ce mémoire.
- (Familier) Étudier.
- Travailler le piano, le violon.
- (Intransitif) Se donner de la peine ou faire un effort soutenu pour exécuter quelque chose ; faire un travail, un ouvrage.
- Depuis deux heures Rabalan travaillait avec acharnement. Son casse-pierres se levait et s’abaissait en un mouvement rythmique, sur les cailloux. — (Octave Mirbeau, Rabalan)
- Tous les bras disponibles travaillaient à la confection d’un mât, auquel les électriciens du Vaterland accrocheraient les longues antennes de l’appareil de télégraphie sans fil […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 270 de l’édition de 1921)
- À part ça, n’importe comment, qu’on ait des tarares ou qu’on n’en ait point, la vie de tous les jours, c’est quand même de travailler. On travaille pour gagner sa vie, oui, et puis on travaille pour travailler, parce que c’est tout ce qu’on sait faire. Moi, je ne me plains pas. J’aime de travailler et je suis servi pour longtemps. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 150)
- Rien dans ses agissements, ses relations, n'était douteux. Plusieurs heures durant, vingt limiers du Bureau Central avaient travaillé d'arrache-pied sur cette matière, cherchant la faille par où pourrait s'insinuer le soupçon. Pour aboutir à délivrer vingt certificats de bonne vie et mœurs... — (Léo Malet, Johnny Metal et le dé de jade, Paris : G. Ventillard, 1947 & Paris : Fleuve Noir, 1984, chapitre 17)
- Comme une sentinelle du plaisir, la « chandelle » attend, jusqu'au bout de la nuit, l’éventuel client dans une encoignure de porte, où travaillaient l'après-midi des occasionnelles ou prétendues telles en tailleur de ville. — (Patrice Bollon, Pigalle, le roman noir de Paris, éditions Hoëbeke, 2004, page 158)
- Pourquoi travailler ? Parce qu’on n’éprouve plus, tant qu’on travaille, le sentiment, toujours tapi à l’arrière-plan de la conscience, qu’on mourra tôt ou tard. — (Paul Veyne, Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas. Souvenirs, Albin Michel, 2014, pages 259-260)
- (Spécialement) (Éducation) Apprendre, fournir un effort pour l’école.
- J’ai travaillé toute cette matinée pour préparer mes examens.
- Avoir de l’occupation, de l’ouvrage, en parlant de ceux qui exercent quelque profession ; et par extension, en parlant de l'établissement dans lequel se déroule cette activité.
- Après avoir signalé (8, 9) les résultats de nos premiers essais de chloration du kerdane et de l’heptane normal, nous avons poursuivi ces essais en travaillant soit à des températures plus élevées, soit sous pression. — (Bulletin de la Société chimique de France, Masson et Cie, 1963, page 306)
- Siwa était très attaché aux conquêtes syndicales et aux fêtes chrétiennes. Il n’aurait pas travaillé un Premier Mai ou un jeudi de l'Ascension, lui eût-on fait un pont d'or. Cet arrangement convenait à Chapotot : […]. — (Jean Dutourd , Portraits de femmes, éditions Flammarion, 2013)
- Dans le langage de la pègre, « travailler » a toujours eu pour signification « voler ». — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge, 1912, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 5, page 684)
- Être en mouvement et produire un effet utile.
- Cette machine travaille.
- Fructifier, produire intérêt, en parlant des richesses.
- Son argent travaille sans cesse,car il est continuellement replacé, il produit toujours un nouvel intérêt.
- Fermenter, en parlant du vin, de la bière, du cidre, etc.
- Ce vin a travaillé.
- (Sens figuré) Être dans une sorte d’agitation causée par quelque projet, par quelque ouvrage, en parlant de la pensée.
- Vous aurez alors les terres pour rien, comme les a eues Rigou ; tandis que si vous les mettez dans la gueule des bourgeois, les bourgeois vous les recracheront bien amaigries et renchéries, vous travaillerez pour eux, comme tous ceux qui travaillent pour Rigou. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre douzième)
- (Par analogie) — Si je passais des nuits blanches, pleines de cauchemards que j'avais attribués jusqu'alors à une mauvaise digestion, j'en connaissais enfin la raison. C'était « mon cancer » qui travaillait. — (Sophie Vax, Perverse Marie-Thé, Éditions SEDICO, 1958, chapitre 1)
- Son esprit travaille, sa tête travaille.
- Subir un effort, se déformer sous l’action de l’humidité, de la chaleur, etc., en parlant des matériaux de construction.
- « L’horloge est toujours en retard les hivers, dit-il, à cause du fer qui travaille. » — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- En plusieurs endroits, en effet, la marqueterie avait éclaté. Mais de quoi me plaindrais-je ? S’il est une chose qu’un écrivain porté au farniente ne saurait regretter, c’est d’avoir un bureau qui travaille. — (Pierre Daninos, Objet sincère, in Daninoscope, 1963)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "travailler".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
contourner
- (Désuet) Déformer ; faire qu’une chose soit de travers.
- Ses deux douzaines de cheveux demeurés fidèles se tournaient, se contournaient et se recontournaient sur son crâne pour donner, à une portée de fusil, l’illusion d’un système pileux follement développé. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895)
- Je n’admire que médiocrement ceux qui ne supportent point qu'on les contourne, ceux qu'on déforme à les regarder de biais. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 287)
- Sa signature se contourna en arabesques maniaques et embrouillées. — (Alain Demouzon, Le retour de Luis, 1977, chapitre 1)
- (Par extension) Faire le tour de quelque chose.
- […] il accompagna jusqu’en 1853 le capitaine Mac Clure dans l’expédition qui contourna le continent américain du détroit de Behring au cap Farewel. — (Jules Verne; Cinq Semaines en ballon)
- Nous contournâmes, sans l’apercevoir, la colonne, puis le taxi remonta le faubourg Saint-Antoine, prit à gauche. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Notre cap au compas étant le 70°, à 5h.53, nous nous déroutons jusqu’au 345° pour essayer de contourner un véritable mur de nuages […] — (Jean Mermoz, Mes vols, Flammarion, 1937, page 133)
- La vallée de la Lanterne […] occupe […] une longue dépression creusée à travers les formations triasiques et liasiques dont les bandes circulaires plus ou moins sinueuses contournent la croupe méridionale des Vosges. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 1)
- (Par extension) (Usinage) Suivre, à l’aide d’une fraise, la forme d’une pièce ; usiner son contour.
- Or en ce temps là, les modeleurs de cires de Prague avaient instauré une pratique parfaitement indigne, qui consistait à contourner des figurines habillées d’un petit manteau rouge à l’effigie du voleur et assassin Babinski. — (Gustav Meyrink, Le Golem, 1915 ; traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre, 2003, page 222)
- Dans cette phase, la fraise a contourné la pièce.
- (Sens figuré) Éviter de respecter en exploitant un biais.
- Ultracompétente et plutôt aimable (pour peu que vous respectiez son statut), elle sait contourner le règlement pour sauver la peau d’un malade : en l'occurrence, bibi. — (Gilles Bertin, Trente ans de cavale, 2019)
- (Pronominal) Sinuer, faire des contours.
- De Saint-Pipoy à Maraucourt le chemin bordé de saules se contourne au milieu des tourbières, cherchant pour passer un sol qui ne soit pas trop mouvant plutôt que la ligne droite. — (Hector Malot, En famille, 1893)
-
supporter
- Porter ; soutenir.
- À l'intérieur, quatre colonnes corinthiennes et les colonnettes cannelées du chancel supportent le jubé de bois, orné de panneaux en bas-relief polychrome. — (Alain Stéphan, Guide du Finistère, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2004, page 25)
- (Anglicisme) Soutenir, encourager.
- Il y a une réelle solidarité africaine : les Sud-Africains supportent leur équipe, les Bafana Bafana, mais aussi les autres équipes africaines. — (Phathisani Moyo, dans Benoît Vitkine, « Mondial : “Respectez les coutumes de l’Afrique du Sud !” », Le Monde, 16 juin 2010)
- Je m'en suis sortie parce que j'en ai parlé, parce que j'ai eu de l'aide, parce que j'ai pu me confier, parce qu'on m'a supportée…», a-t-elle mentionné. — (Cassandre Caron, Annie Villeneuve admet avoir été victime de violence conjugale, Le Journal de Québec, 22 avril 2021)
- Les gens commencent à voir plus les camionneurs comme un groupe de sauveurs qui vont faire tomber toutes les mesures sanitaires, mais il ne faut pas oublier qu'à la base, ils se sont levés pour dénoncer la vaccination obligatoire aux frontières et je les supporte là-dedans. — (Kate Tremblay, Convoi de camionneurs: une mobilisation qui divise, Le Journal de Québec, 26 janvier 2022)
- (Sens figuré) Porter ; avoir à charge.
- Les sociétaires soumis à l’assurance obligatoire auront à supporter deux tiers du montant des cotisations, l'autre tiers est à la charge du patron. — (Statut de la Caisse locale générale de secours en cas de maladie pour l'arrondissement de Metz-campagne - Valable à partir du 1er janvier 1914, § 49, imp. H. Jauch, Metz, 1914, page 80)
- Il en supportera les conséquences.
- Souffrir ; endurer.
- Bien qu’il fût Islandais pur sang, il semblait supporter difficilement le climat de son pays : il était affligé d’une toux opiniâtre. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 78)
- Pauvre Mauricia ! Transplantée sous le ciel inclément de la banlieue parisienne, elle paraissait pourtant supporter vaillamment sa captivité. — (Marcel Roland, Vie et mort des insectes, Paris, Mercure de France, 1936)
- Celui qui remarquait que les fils supportent mieux la mort d’un père que la perte de leur patrimoine eût pu voir que les pères le leur rendaient bien : ils supportent mieux la mort de leurs fils que la perte de leur argent. La mort de deux millions de fils fait courir moins de risques à un gouvernement que la réclamation de quelques millions d’impôts. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 211)
- — Les gars des Stups prétendent que beaucoup de drogués prennent de la méthédrine quand ils ne peuvent se procurer de l’héro. Apparemment, ça les aide à supporter les douleurs du manque. — (Joe Gores, Double jeu, traduit de l'américain par René Bulle et Gilles de Villepoix, Paris : Éditions Minerve, 1987, chapitre 9)
- Angie avait bien vite compris les raisons de cette attitude : Petrina ne supportait pas que sa propre enfant lui volât la vedette en société et entendait bien rester le centre d'intérêt de tous... — (Lynne Graham , Un réveillon chez les Demetrios, traduit de l'anglais (Irlande du Nord), éditions Harlequin, 2014)
- Souffrir avec patience.
- Ses menaces ? peuh ! des paroles de soulaud. Comment avait-on pu le supporter et le craindre si longtemps ! — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- La priorité chez eux était la chute de rein. Le cul quoi ! Et sur ce sujet, leur sévérité était impardonnable. Ils ne supportaient pas la moindre stéatopygie. Fusse-t-elle légère. — (Laurent Leonard, Les Occis-morts, vol. 1 : Blanc nocturne, BoD-Books on Demand 2016, page 31)
- Pour supporter cette anxiété, nous inventons des mythologies personnelles ou collectives. Plutôt que de céder à la panique, nous construisons des mondes. C’est le moment. Il ne durera peut-être pas. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
- Être à l’épreuve de.
- Le gréement dormant en fil d'acier galvanisé, peut supporter un effort de dix tonnes sans se rompre. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ces plantes peuvent supporter un grand froid.
- Cet ouvrage ne supporte pas l’examen, la critique.
- (Anglicisme informatique) Fournir, intégrer, prendre en charge.
- Ce logiciel supporte toutes les fonctionnalités de détection des anglicismes.
- (Anglicisme informatique) Être compatible avec.
- Ce logiciel supporte tous les systèmes d’exploitation.
-
craignais
- Première personne du singulier de l’imparfait de craindre.
- Je craignais que vous ne vinssiez jamais, répondit Popinot d’un air respectueux. — (Honoré de Balzac, Histoire de la Grandeur et de la Décadence de César Birotteau, 1837, chapitre deuxième)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de craindre.
-
cesser
- Discontinuer ; arrêter ; finir ; interrompre ; terminer.
- Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. Le mal cessa avec l’application de ce remède. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Les tramways, les chemins de fer, les bacs à vapeur avaient cessé de circuler, et seule la lumière des flammes éclairait la route des fugitifs affolés dans cette ténébreuse confusion. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
- Plût aux dieux que Teresa fût restée muette elle aussi ! Elle ne cessait de crier. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre X)
- Simon a passé une heure sur ce toboggan, hier soir, en présence de son père. Il n'est pas tombé une seule fois. Alors cesse de jouer les rabat-joie et écoute ce que j'ai à te dire. — (Kay Stockham, Les promesses du Tennessee, traduit de l'anglais par Isabel Wolff-Perry, éd.Harlequin, 2010, chap. 8)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
-
tomber
- Être entraîné en bas par son poids.
- Le ciel était nuageux, l’humidité pénétrante. Entre des éclaircies de soleil, des averses tombaient. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, 86e édition, Plon-Nourrit & Cie, page 255)
- Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Par cette matinée glaciale d’octobre, où tombait un mélange de pluie et de neige fondue, les deux enfants, faute de places dans l’intérieur et la rotonde, durent se blottir sous la bâche, derrière le conducteur. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 16)
- La grande forêt des Ardennes est une des plus chargée de mystères. […] L’hiver, lorsque la neige a cessé de tomber depuis quelques jours, lorsque l’armée des sapins noirs immobiles se détache sur le sol blanc, le voyageur solitaire doit se défendre contre un sentiment de crainte, presque d’angoisse. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 130)
- Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, Québec Amérique, 2009, page 121)
- (Impersonnel) — La pluie se remet à tomber, drue et froide, et la nuit s’approche à grands pas. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 28)
- (Sens figuré) Descendre rapidement.
- Nous atteignons bientôt la région des nuages, et la température tombe si bas, que le froid nous mord horriblement les mains et les pieds. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 82)
- Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- À de grandes altitudes planaient les frégates et les phaétons, qui tombaient souvent avec une rapidité vertigineuse pour arracher en l’air leur proie aux oiseaux de mer plongeurs. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Mon père était dans le bureau de Rempart Street quand le baromètre est tombé. Il dit que c’était incroyable, terrifiant. — (J. M. G. Le Clézio, Le Chercheur d’or, Gallimard, 1985)
- Perdre son équilibre ; être renversé ou abattu.
- Tomber à terre, par terre ; tomber dans l’eau ; tomber dans un fossé.
- Tomber de son haut, de toute sa hauteur ; tomber tout à plat, tout de son long.
- Tomber sur les genoux ; tomber à la renverse.
- Tomber d’une fenêtre, par la fenêtre.
- Tomber de cheval.
- Il tomba percé de coups.
- Il a failli tomber ; il a voulu courir et il est tombé.
- Elle releva son enfant qui était tombé.
- Cet homme est tombé les quatre fers en l’air : Il est tombé à la renverse.
- La chaise tomba par terre.
- Tomber aux pieds, aux genoux de quelqu’un : S’y jeter. (Sens figuré) S’abaisser devant lui aux plus humbles supplications.
- Tendre vers le bas, de l’autre côté.
- La salle des fêtes était habillée pour une grande cérémonie, de somptueux rideaux blancs et pourpres qui tombaient du haut plafond jusqu’au bas des portes et des fenêtres. — (Maboa Bebe, Ewande Amours, peurs, espoir, L’Harmattan Cameroun, 2014, page 7)
- Sa robe tombe bien.
- (Sens figuré) Laisser tomber sur quelqu’un un regard de pitié, de dédain, etc. : Le regarder avec pitié, avec dédain, etc.
- (Sens figuré) Surprendre, être extrêmement surpris de quelque chose, dans les expressions :
- Tomber de haut.
- Quand je vois cela, je tombe de mon haut.
- Les bras m’en tombent, m’en sont tombés : Ma surprise fut si grande que je demeurai comme paralysé.
- Tomber du ciel : Survenir à l’improviste.
- Cet homme est tombé du ciel pour nous venir en aide.
- Ce secours nous est tombé du ciel.
- Tomber des nues.
- Se détacher.
- Toutes ses dents sont tombées ; ses cheveux tombent.
- Ce fruit est tombé ; les feuilles commencent à tomber.
- (Sens figuré) Mes illusions sont tombées une à une.
- Faire tomber la tête de quelqu’un : Le décapiter ; sa tête tomba sur l’échafaud.
- (Sens figuré) Faire tomber les armes des mains : Fléchir quelqu’un, l’apaiser.
- Les soumissions de ses ennemis lui firent tomber les armes des mains.
- (Sens figuré) Faire tomber la plume des mains : Décourager quelqu’un, le dégoûter d’écrire, faire qu’il s’interrompe tandis qu’il écrit.
- Cette funeste nouvelle m’a fait tomber la plume des mains.
- (Sens figuré) Se jeter, se précipiter, fondre sur quelqu’un, sur quelque chose, le charger, l’attaquer vigoureusement.
- Il tomba sur lui avec fureur et le frappa.
- Ils sont tombés l’un sur l’autre avec impétuosité, à bras raccourcis.
- Les ennemis, qui étaient en embuscade, tombèrent sur la patrouille.
- Six vaisseaux de guerre tombèrent tout à coup sur une flotte de navires marchands.
- (Sens figuré) Tomber sur quelqu’un : Dire de quelqu’un des choses dures et désobligeantes.
- Et voilà qu’Eugène passait les soirées entières dans le salon jaune, écoutant religieusement ces grotesques que lui, Aristide, avait si impitoyablement raillés. Quand il sut, par les bavardages de la ville, que son frère donnait des poignées de main à Granoux et en recevait du marquis, il se demanda avec anxiété ce qu’il devait croire. Se serait-il trompé à ce point ? Les légitimistes ou les orléanistes auraient-ils quelque chance de succès ? Cette pensée le terrifia. Il perdit son équilibre, et, comme il arrive souvent, il tomba sur les conservateurs avec plus de rage, pour se venger de son aveuglement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- (Sens figuré) Découvrir par hasard, fortuitement (toujours suivi de sur).
- Près de Maidstone, ils tombèrent sur une rangée de onze canons automobiles de construction spéciale, autour desquels des artilleurs affairés surveillaient avec des jumelles une sorte de retranchement qu’on établissait sur la crête de la colline. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 54 de l’édition de 1921)
- […] à ce moment mes yeux tombèrent sur le baromètre enregistreur qui marquait une chute subite de 1 mm. 8. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Il y a une grande ironie : on cherche la perle rare et on tombe sur quelqu’un de banal. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l’impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo no 1240 du 27 avril 2016, page 15)
- Arriver inopinément.
- Cela m’est tombé sous les yeux : Je l’ai vu par hasard.
- Tomber bien : Arriver au bon moment, rencontrer heureusement.
- Vous tombez bien : j’ai justement quelque chose à vous dire.
- Tomber sur les bras de quelqu’un : Se trouver inopinément à sa charge.
- Si, en rangeant votre bibliothèque, ce volume vous tombe sous la main, je vous prie de le mettre à part.
- Se trouver fortuitement, subitement dans une situation désavantageuse, dans une position fâcheuse.
- Ce coin de campagne agricole était tombé au pouvoir d’une bande de malandrins que commandait un certain Bill Gore, […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 428 de l’édition de 1921)
- Tomber entre les mains des ennemis, au pouvoir de l’ennemi.
- Tomber dans une embuscade, dans un piège. — Ces navires marchands tombèrent dans une flotte de vaisseaux ennemis.
- Il tomba au milieu de gens qui lui étaient inconnus.
- (Sens figuré) Tomber sous la main de quelqu’un : Se trouver sous sa dépendance, à portée de sa colère, de son ressentiment.
- S’il tombe jamais sous ma main, il se repentira de m’avoir offensé.
- Devenir, en parlant d’un état physique ou moral, le plus souvent fâcheux, où l’on se trouve plus ou moins brusquement.
- Tomber en défaillance, en démence, en syncope.
- Tomber en pâmoison, en langueur, en enfance, en léthargie.
- Tomber dans l’erreur, dans la contradiction, dans le ridicule.
- Tomber amoureux, enceinte, malade.
- Tomber du haut mal, avoir une crise d’épilepsie.
- Tomber de faiblesse, d’inanition : Être dans une extrême faiblesse, être près de se trouver mal, faute de nourriture.
- Tomber dans la misère, dans le malheur : Devenir pauvre, malheureux.
- Tomber dans le mépris : Devenir un objet de mépris.
- Tomber en disgrâce : N’être plus dans les bonnes grâces de quelqu’un, n’avoir plus de part à sa bienveillance, à sa faveur.
- Faire tomber quelqu’un en confusion : Lui faire éprouver, lui causer une grande confusion.
- Tomber dans la dévotion : Devenir dévot.
- Tomber dans l’aveuglement, dans l’endurcissement : Devenir insensible aux vérités de la religion.
- (Religion) Pécher.
- Tomber dans le péché : Commettre une faute, céder au péché.
- Le juste tombe sept fois le jour.
- Dégénérer, descendre, se laisser aller à quelque chose de blâmable.
- Ce Comté est tombé en décadence sous le règne précédent mais la Reine aujourd’hui régnante accorda la permission en 1747 au Comte Ladislas Vagay Baron de Vis cap de gouverner ce Comté […] — (Jean Hubner, La géographie universelle, où l’on donne une idée abrégée des quatres parties du monde, 1756)
- Le christianisme est tombé dans l’idolâtrie avec la théorie de la Trinité, l’invocation des saints, la mariolâtrie, et surtout la démonophobie. — (Charles Hacks et Imbert, Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme, Delhomme et Briguet, 1892, page 216)
- Cet auteur prétend au sublime et tombe souvent dans le galimatias.
- Passer d’un état positif à un état défavorable.
- Tomber en désuétude.
- Cela est tombé dans l’oubli.
- Tomber à rien : se réduire à très peu de chose.
- Toute sa fortune est tombée à rien.
- Cette maison est tombée en quenouille : Il n’en reste que des filles.
- Cette couronne, cette souveraineté tombe en quenouille : Les filles en peuvent hériter au défaut des mâles.
- Tomber en putréfaction, en pourriture : Pourrir.
- Tomber en poussière : Se réduire en poussière.
- Les choses y marchaient de mal en pis, car les salines ne rapportaient presque plus rien, et le pays tombait à une grande misère. — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, G. Charpentier, 1879)
- Déchoir de réputation, de crédit, perdre de sa vogue.
- Ce livre a eu d’abord quelque succès, mais il est tombé.
- Cet homme n’a pas été longtemps en crédit, il est bientôt tombé.
- Ces fabriques, ces manufactures sont tombées.
- Cette mode commence à tomber.
- Ces études sont tombées : On les néglige beaucoup aujourd’hui.
- Son goût pour les tableaux, pour la musique est bien tombé : Il s’est bien affaibli.
- Succomber ; périr ; s’anéantir.
- Toutes les parties idéologiques des traités locarniens sont tombées l’une après l’autre. Et le résidu constitue l’alliance. — (André Géraud, L’assistance mutuelle franco-britannique, dans la revue Politique étrangère, 1937, volume 2, n° 2, page 111)
- Tomber raide mort, tomber mort : Mourir tout d’un coup en tombant.
- Il est tombé sur le champ de bataille.
- On vit ces empires tomber les uns après les autres.
- Le ministère est tombé : Il a été mis en minorité, il est obligé de quitter le pouvoir.
- Ne pas réussir.
- Cette pièce est tombée à la première représentation.
- C’est tombé à plat.
- (Argot) Être arrêté ou se faire prendre, en parlant d’un acte de délinquance.
- Cette fois, les douanes ont été mystérieusement informées… A-t-on voulu faire tomber Sofiane Hambli ? — (L’ex-chef des stups lié à un vaste trafic ?, Vosges Matin, 23 mai 2016)
- Quelques mois plus tard, on lui avait conseillé de prendre sa retraite puisqu'il était persona non grata et comme il avait réussi à faire tomber les ripous, il ne s'était pas fait prier. — (Patrick Florès, Dernier tango à Kaboul, Mon Petit Éditeur, 2014, page 197)
- Les multirécidivistes sont paranos, ils connaissent le travail de la police et font des contre-observations. À chaque fois qu'ils tombent, ils analysent en détail le dossier judiciaire pour connaître ce qui leur a été fatal, apprenant de leurs maladresses. — (Fabio Benoit, Mauvaise personne, Lausanne & Paris : Éditions Favre, 2019)
- Cesser ; discontinuer.
- Comme le vent tombe, les deux galères voguent à quartier, puis avant tout jusqu’à Sète, où elles entrent à l’aube… et n’en sortent pas de sitôt, […]. — (André Zysberg, Les Galériens : vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France 1680-1748, Éditions du Seuil, 1991, page 361)
- Les illusions tombent l’une après l’autre, comme les écorces d’un fruit, et le fruit, c’est l’expérience. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Elle soutint presque à elle seule le poids d’une conversation qui menaçait à chaque instant de tomber et de nous laisser béants. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 181)
- […] la discussion ne paraissant point épuisée, ils continuèrent, dans le crépuscule qui tombait, à marcher en devisant […] — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le vent est tombé graduellement pendant la journée du 22. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)'
- La fièvre est tombée.
- Le jour tombe : La nuit approche.
- Il faut laisser tomber cela : Il faut, pour empêcher qu’on n’y fasse attention, paraître n’y pas faire attention soi-même.
- Laisser tomber la conversation : Ne pas l’entretenir, ne pas l’alimenter.
- Sa voix tombe : Sa voix faiblit.
- Il ne faut pas laisser tomber sa voix à la fin des phrases.
- Cette approche conduit, lorsqu’un amendement est adopté, à faire « tomber » (c’est-à-dire à rendre sans objet) tous les amendements qui portaient sur un élément plus précis au sein de la disposition en discussion. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Se porter sur ; atteindre ; frapper.
- Le bruit du bombardement au-dessus de l’abri devient formidable. Les obus tombent sur la Chancellerie avec une précision inquiétante. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 319)
- Pourquoi faut-il que ce genre de situation chiante et délicate tombe sur moi ? — (Katell Curcio, Lorsque le bandeau tombe…, éditions Librinova, 2017)
- Les coups tombaient sur lui.
- Le soupçon tomba sur lui.
- Il cherchait à faire tomber les soupçons sur cette personne.
- Un grand malheur est tombé sur elle.
- Sa colère tomba sur ceux qui l’entouraient.
- Faire tomber la conversation sur quelque sujet : L’y amener.
- L’entretien tomba sur un tel.
- Échoir.
- Cette terre est tombée en partage au cadet.
- Cela est tombé dans son lot.
- Cela est tombé en de bonnes mains, en bonnes mains.
- Cet ouvrage est tombé dans le domaine public : Il a cessé d’être une propriété privée.
- Ce document, cet écrit est tombé entre mes mains, le hasard l’a fait tomber entre mes mains : C’est à une circonstance fortuite que je dois la possession, la connaissance de ce document, de cet écrit.
- Il m’est tombé entre les mains une pièce fort curieuse.
- Les biens de cette maison sont tombés dans telle autre par un mariage : Ils y sont passés.
- Le sort tomba sur lui : Ce fut lui que le sort désigna.
- Joindre, coïncider, aboutir, tant au sens physique qu’au sens moral.
- Ce chemin tombe dans tel autre, cette rivière tombe dans telle autre.
- La rue Saint-Benoît tombe dans la rue Jacob.
- (Familier) Avoir lieu, se dérouler.
- Cette fête tombe un jeudi.
- Faire tomber les pages les unes sur les autres en imprimant : Faire que les pages imprimées sur l’un des côtés d’une feuille répondent exactement à celles qui sont imprimées sur l’autre côté.
- (Impersonnel) (Moins courant) (Courant) Utilisé pour donner une menace de correction, de châtiment.
- Séli : Et vous, c’est pas parce que vous êtes reine que ça peut pas tomber aussi ! — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre I, épisode Dîner dansant)
- Zehirmann : Trichelieu, ça va tomber ! — (JBX, Reflets d’Acide, épisode Le Mont Mucus)
- (Populaire) (Transitif) Ôter ; enlever.
- Alors qu’il fait encore lui-même l’objet de contrôles d’identité réguliers lorsqu’il tombe l’uniforme, Ali, policier en banlieue et natif d’un quartier, est bien placé pour comprendre le ressenti des jeunes. — (Camille Bordenet, Le difficile dialogue sur les contrôles policiers : « J’ai vite capté qu’il fallait que j’aie le moins de contact possible avec le bleu-blanc-rouge », Le Monde. Mis en ligne le 26 juin 2020)
- Les habitants de la capitale qui le souhaitent peuvent ainsi signaler des cas de femmes tombant leur voile en voiture, ou de personnes organisant des « soirées dansantes mixtes », ou encore ceux qui « publient du contenu immoral sur Instagram », a ajouté M. Hajmohammadi. — (Le Monde avec AFP, A Téhéran, la police ferme des centaines de restaurants « portant atteinte à la morale islamique », Le Monde. Mis en ligne le 9 juin 2019)
- Je n’ai pas le temps de continuer mon laïus : H. tombe le froc et je me retrouve à bouffer de la tarte aux poils, tandis qu’elle m’agace le gland du bout de la langue. — (Jérôme Fansten, L’amour viendra, petite !, Flamant Noir Éditions, 2014, page 114)
- (Sport) Vaincre, l’emporter sur quelqu’un.
- Il fallait cependant le prendre et le tomber réglementairement, ou s’exposer aux moqueries lancinantes de la foule, qui grommelait encore sur les gradins.
- (Familier) (Transitif) Séduire.
- Tomber une fille.
- Il n’était pas comme Miles le dandy, qui tombait toutes les poules, ou Bird le génie qui laissait derrière lui une traînée de bouches béantes et de regards humides. — (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 131)
-
briser
- Rompre, mettre en pièces.
- Le travail de filature consiste à retirer le fil du cocon dont la longueur est d’environ 480 mètres et à le dévider sans le briser. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Le gouvernail et l’étambot furent brisés ; mais il suffisait à Mikkelsen que le bateau flottât. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Un scaphandrier islandais a plongé. Il a constaté que le Pourquoi pas ? gisait par 15 m. de fond et que son étrave était brisée en quatre endroits. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
- Un nouveau beaupré, en pin d’Orégon lui aussi, remplace celui qui fut brisé dans un ouragan. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- 2° il est impossible d’admettre que le cycle indol soit rompu entre l’azote et le noyau benzène. Tous les essais effectués jusqu'à présent n'ont réussi qu'à briser l’indol entre l'azote et le carbone 1 […]. — (Pharmacodynamie biochimique, Masson, 1961, page 1054)
- Les vestiges du culte primitif et du druidisme sont assez rares, grâce au zèle des chrétiens des premiers siècles, qui renversèrent, brisèrent et enfouirent une multitude de pierres-fittes. — (Alexandre Ducourneau, Histoire nationale des départements de France : Guienne, Paris : chez Marescq & Cie, 1845, page 3)
- (Sens figuré) Se dit au sens moral.
- Briser ses fers, ses chaînes, briser le joug, S’affranchir, se délivrer d’une domination tyrannique.
- Beaucoup de gens se lient pour éviter le mariage, qui devraient au contraire se marier pour briser des chaînes. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 184)
- C'est contre sa bigoterie, sa stupidité, la stupidité mesquine des médiocres qui veulent briser les ailes du génie, que Thea Kronborg devra livrer la plus dure des luttes qui la mèneront finalement au succès. — (Albert Baiwir, Le déclin de l'individualisme chez les romanciers américains contemporains, Liège : Faculté de Philosophie et Lettres & Paris : Librairie E. Droz, 1943, page 377)
- Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Il fallut Keynes, Freud et une guerre mondiale supplémentaire pour briser le puritanisme économique des classes bourgeoises. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 155)
- La révolution de Palais, qui se produisait le 13 décembre 1940 et dans laquelle Alibert s’était compromis, devait briser net l’élan réformateur du premier garde des sceaux de Vichy. — (Le droit sous Vichy, Vittorio Klostermann, Francfort/Main, 2006, page 241)
- (Pronominal) — à cette pensée mon cœur se brise. - Tous leurs efforts vinrent se briser contre cet obstacle.
- (Physique) Se dit des rayons lumineux dont la direction rectiligne change ou paraît changer soudainement comme si elle se brisait au point d’inflexion.
- (Par hyperbole) Fatiguer, incommoder, harasser par une agitation trop rude.
- Les cordelettes m’entraient dans la chair, les mains me faisaient mal et la position dans laquelle mes bras étaient maintenus me brisaient les épaules. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Elle tenait par la main Pépé, et Jean la suivait, tous les trois brisés du voyage, effarés et perdus au milieu du vaste Paris, (…).— (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883, éditions Gallimard, 1980, page 29 ISBN 2070409309)
- Les cahots de la voiture l’ont brisé.
- Il a le corps tout brisé.
- Il se sent tout brisé de son dernier accès de fièvre.
- Il est brisé de fatigue.
- (Héraldique) Modifier, ajouter ou supprimer une pièce d’armoiries à l’écu des armes d’une maison, afin de distinguer les cadets, les bâtards.
- Briser d’un lambel.
- Briser d’un lion.
- Briser d’une barre.
- Briser d’une bordure de gueules.
- (Intransitif) (Sens figuré) S’arrêter, ne pas aller plus loin.
- Brisons là, brisons là-dessus, lorsqu’on veut empêcher quelqu’un de continuer un discours qui déplaît.
- Avec leur ténacité habituelle, elles ne l’avaient pas lâché avant d’être satisfaites. Et s’il avait voulu briser là, Rand aurait dû les écarter une à une pour se frayer un chemin jusqu’à la porte. — (Robert Jordan, Les Feux du ciel, traduit par Jean-Claude Mallé, Bragelonne, 2013, ISBN 978-2-35294-664-9)
- (Intransitif) ou (Pronominal) (Marine) Déferler ; devenir de l'écume.
- Les vagues brisent à bord et submergent constamment le pont qui, mal calfaté à New-York, laisse pénétrer l’eau dans la cabine. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ce ne sont que des rochers à pic contre lesquels la mer se brise avec fureur : les vents et les vagues les ont façonnés en pyramides, en tours, en cavernes, en arcades; d'innombrables oiseaux de mer animent le paysage. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 28)
- (Intransitif) (Québec) Tomber en panne.
- Alors que les anciens trains des années 1960 tombaient en panne 80 fois par million de kilomètres, les nouveaux brisaient encore 800 fois par million de kilomètres au cours des derniers mois.
- (Pronominal) Se rompre, se mettre en pièces.
- A 9 heures du soir, la barre en chêne de mon gouvernail se brisait, mais heureusement je possédais une barre de secours en fer. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- L'une après l'autre elles tombèrent, se brisant à mes pieds, non pas que je les jetasse à terre de rage, mais parce qu'elles me glissèrent des doigts comme si cette découverte passait vraiment mes forces. — (Joseph Conrad, La ligne d'ombre: une confession, traduit de l'anglais par Hélène et Henri Hoppenot, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1929, page 169)
- (Pronominal) (Art) Certains ouvrages de fer et de bois composés de diverses pièces jointes ensemble, de manière à pouvoir aisément se plier, s’allonger, se raccourcir.
- Un bois de lit, une table, un fauteuil qui se brisent.
- Des portes, des volets, des vantaux qui se brisent.
-
exister
- Être actuellement, ne pas être imaginé mais avoir une réalité.
- Il y a donc eu certainement une époque où ce que nous voyons maintenant autour de nous n’existait pas. Qui l'a donc fait ? Qui ? si ce n'est l’Être Suprême. — (Chanoine Kir, Le problème religieux à la portée de tout le monde, Paris : imp. des Orphelins d'Auteuil, 1923, réédition 1950, page 47)
- Tous les objets avaient la force et la volonté de s’affirmer qu’on remarque dans le trompe-l’œil de certaines chromos. Ils disaient à la mer : Nous existons. Je ne suis qu’une carafe de série, semblable à tant d’autres, mais, même au milieu de la mer, au-dessus du gouffre de Romanche, j’existe, j’existe, j’existe. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, réédition Folio, page 149)
- […] : l’Atlantide. Que cette contrée ait existé, cela est hors de doute. Mais il paraît certain qu'elle avait déjà disparu, bien avant l'apparition de l’homme sur la terre, […]. — (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., page 15)
- Sartre a raison : exister, c’est d’abord être de trop, absolument pas nécessaire, gratuit et absurde… — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 98)
- Être, se trouver ou avoir lieu actuellement.
- Des communications fréquentes, sinon continues, existaient à l’Éocène entre les contrées du Sud de l’Europe et le continent africain. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 55)
- Pour accuser avec une telle assurance, il fallait qu’existât la preuve indéniable de la félonie de François. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- Dans les vallées de la Meuse et de la Chiers, il existe également de belles prairies qui sont souvent d'une étendue immense. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
- Il existe en France huit stations de radiosondage, dont la plus importante est celle de l'Observatoire Teisserenc de Bort, à Trappes, à 30 kilomètres de Paris. — (Pierre Rousseau, La Terre, ma Patrie, collection "Savoir', librairie Arthème Fayard, 1947, page 341)
- Vivre.
- Vous n’existiez pas encore à cette époque.
- Quand j’aurai cessé d’exister.
- (Sens figuré) (Avec la négation : ne pas exister, au sens figuré) Ne pas avoir l’importance qu’on pense.
- Sans les peaux des agneaux tués chaque été, les ganteries de Millau n’existeraient pas. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Philosophie) Être au monde sous une forme neutre et matérielle.
- Exister, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire être dehors, sistere ex. Ce qui est l’extérieur existe. Ce qui est à l’intérieur n’existe pas. […] C’est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes, désirs, obsessions. Ce qui n’ex-siste pas in-siste. Insiste pour exister. — (Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1967)
- Elle [la douleur] n'existe pas, puisqu'elle n'a rien de trop : c'est tout le reste qui est de trop par rapport à elle. Elle est. — (Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938)
- Exister, c'est devenir dans l'espace et dans le temps. — (Etienne Klein, D'où vient l'efficacité des mathématiques en physique?, 2016 → lire en ligne)
-
renverser
- Mettre à l’envers ; inverser.
- Un long baiser rescella leur pacte. Aïssa, lourde de langueur, avait renversé sa tête sur l’épaule de son amant. — (Victor Margueritte, Un cœur farouche, Paris : Ernest Flammarion, 1921 p. 61)
- L’image d’un objet est renversée sur la rétine.
- (Pronominal) (Médecine) Être à l’envers de la position normale, en parlant d’un organe.
- Cet organe se renverse, il est renversé.
-
essayer
- Mettre à l’essai ; vérifier le bon fonctionnement.
- J’ai dix arquebuses dans cette chambre, reprit Charles IX, avec lesquelles je touche un écu d’or à cent cinquante pas. Voulez-vous en essayer une ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Porter un vêtement ou un accessoire pour vérifier s’il convient, s’il est à la bonne taille.
- Essayer un chapeau, des chaussures, etc., un habit à quelqu’un.
- (Minéralogie) Vérifier la composition et le titre de certains produits.
- Essayer de l’or, de l’argent.
- Tenter ; oser.
- Il essaya de se persuader qu’il était à l’aise et en sécurité ; mais bientôt, l’indéfinissable inquiétude de l’animal sociable, abandonné dans la solitude, le tourmenta. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 328 de l’édition de 1921)
- Il vente très fort, des goélands passent, emportés par la tempête, et essaient vainement de remonter le vent. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Or, nous devons tout essayer pour maintenir peuplés ces plateaux de sol ingrat et non chercher à éloigner la population, l’obligeant […] à périr de la poitrine dans des bourgades industrielles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- — Tes parents m'ont appris que tu ne passais pas les fêtes chez eux, ils m’ont invité, j’ai dit non, ils essaieraient encore de me faire exorciser. A la place, c’est la fête du slip à Mykonos. — (Agnès Martin-Lugand, Les gens heureux lisent et boivent du café, Éditions Michel Lafon, 2013, chapitre 5)
-
modeler
- Façonner une matière molle pour en faire une forme.
- On dit que pétrir, c’est modelerMoi je dis que péter, c’est démolir — (Stupeflip. L.E.C.R.O.U., extrait de l’album Stupeflip, 2003.)
- Modeler une statue, un groupe.
- (Absolument) Figure bien modelée.
- (Peinture) Rendre exactement, par le moyen du clair-obscur, le relief des figures, les méplats et les détails du système musculaire.
- (Sens figuré) Régler, conformer.
- Il a modelé sa conduite sur celle de ses aïeux.
- On doit se modeler sur les gens de bien.
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enflammer
- Mettre en flamme.
- En un instant, une nappe de feu se propage autour de la coque du paquebot. Ce bouillonnement provenait d’une source sous-marine de naphte, et il a suffi de ce fragment de cigare pour l’enflammer. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- François s'exécuta, puis, d'un coup de pouce, il enflamma son briquet d'amadou et le tendit, en silence, à la fille. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 40)
- Celui-ci enflammait des torches de papier toutes préparées et me chauffait la plante des pieds. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Sens figuré) La colère enflamme les yeux, le visage.
- (Médecine) Causer une inflammation.
- Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L’air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
- Le mal de dos prend souvent pour noms : « lumbago » (ou « tour de reins »), lié à un début de détérioration du disque intervertébral qui se fissure et s’enflamme à certains endroits, « hernie discale », résultant d’une dégénérescence d’un disque intervertébral, et « sciatique », conséquence de la hernie qui vient comprimer le nerf sciatique, à la jonction entre les deux dernières vertèbres lombaires et le sacrum. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 23)
- (Sens figuré) Animer d’une vive passion, particulièrement en parlant des effets de l’amour.
- Leurs chansons et les gestes de leur danse étaient d’une impudeur ardente qui enflammait peu à peu les spectateurs très nombreux ce soir-là. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
- Quelques jeunes clubmen, dont l’imagination aventureuse s’était enflammée de patriotisme, s’entassèrent dans cinq ou six automobiles et partirent clandestinement pour Beacon Hill. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 234 de l’édition de 1921)
- Une heure auparavant, j’avais cru que Mauricette serait l’héroïne de mon aventure… Sa mère m’enflammait dix fois davantage. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
- Ce 4 mars, Hébert, hargneux, enflammait les tribunes du club des Cordeliers pleines à craquer de « bonnets rouges ». Comme ceux qui venaient de le précéder au perchoir, il désignait Robespierre et ses alliés sans les nommer, préférant employer le mot faction. — (Jean-Pierre Fournier La Touraille, Le jeu de quilles en or, Paris : Éditions Plon, 2014, chap. 26)
-
assassiner
- Tuer intentionnellement.
- […] les deux Comanches qui ont été traîtreusement assassinés ici, au mépris du droit des gens, étaient des guerriers renommés dans leur tribu. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- C'est les Jésuites qui ont fait assassiner Henri IV ; c'est encore eux qui ont fait révoquer l’Édit de Nantes, à la suite de quoi tous les protestants ont été obligés de quitter la France; […]. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 120, Fischbacher, 1896)
- Assassiner, en voilà un jeu peu commode! Cela crée des embarras à n'en plus finir. Et du reste, est-ce bien là une vengeance? La transition de la vie à la mort n'est que d'un instant et tout est fini. — (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, ch. XX)
- J'avais eu pitié de Lincoln dans ce moment, non parce qu'on l’avait assassiné, mais à cause de cette piquée, de cette putain de femme dont on l'avait bâté et qui avait failli le rendre fou. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- (Sens figuré) Porter un grand préjudice à autrui par des actions ou des discours.
- Calomnier un homme de la sorte, c’est l’assassiner.
- (Par hyperbole) Fatiguer, importuner avec excès.
- Il assassine tout le monde de compliments, de cérémonies. - Il assassine les gens du récit de ses aventures, de ses affaires, de ses procès. - Il va vous assassiner de ses vers.
- (Par hyperbole) (Sens figuré) Lorsqu’un élément est particulièrement néfaste à un domaine, on utilise parfois assassiner, associé au nom d’un éminent représentant de ce domaine, pour mettre en exergue l’agressivité de cet élément pour ledit domaine.
- Une fois de plus, la littérature se heurte à l’obscurantisme. C’est Céline qu’on assassine ! — (Maëster, Sœur Marie-Thérèse des Batignolles, La Guère Sainte, Drugstore, 2008, ISBN 978-2226175601)
- (Sens figuré) Dissiper, occuper, en parlant du temps, de la durée.
- Il me reste un quart d’heure à assassiner avant de regagner le bahut, mais j’aurais l’air de n’avoir pas su où dépenser mon temps si je reparaissais avant l’heure. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
-
net
- (Linguistique) Code ISO 639-3 du nete.
-
rigidité
- Raideur, qualité de ce qui ne fléchit pas.
- En effet, le cadavre était froid. L'homme essaya de le soulever : la rigidité, la lourdeur des membres le firent renoncer à son projet. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- La rigidité d’une barre de fer.
- (Sens figuré) Grande sévérité, exactitude rigoureuse, austérité.
- Les magistrats font observer cette loi avec une extrême rigidité.
- La rigidité de ses mœurs.
- La rigidité de sa morale, de la discipline qu’il veut établir.
- La rigidité des puritains, des jansénistes.
-
réveiller
- (Transitif) Tirer du sommeil.
- Je suis réveillé par les clairons sonnant le signal du décampement. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 115)
- Les bistros regorgeaient d’hommes, de femmes endormis, que parfois le garçon réveillait pour qu’ils cédassent la place à de nouveaux venus. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- La veille de Noël, pendant la nuit, je fus réveillé par un bruit de chaîne frottant contre des écubiers. C’était la goélette Hinano qui venait de jeter l’ancre. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Les gendarmes étaient venus à pied, par sept kilomètres de vieux chemins. En admettant qu’ils confisquassent le filet séance tenante, il leur fallait réveiller le garde-champêtre du plus proche village où tout dormait consciencieusement. — (Joseph Jolinon, Marie Bourgogne, Éditions Didier Richard, 1931, page 190)
- Les cris des coqs, les sabots des ânes poussés par l’encouragement sonore et monotone des paysans, réveillèrent Elhamy le lendemain. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
- « Kevin contre la GroKo », cela pourrait être le titre d'une épopée enfantine et chevaleresque où un jeune héros finit par terrasser le monstre et réveiller la belle princesse endormie. Mais c'est bien autre chose. — (Thomas Schnee, Kevin contre la GroKo, dans Marianne, n° 1092 du 16 au 22 février 2018, page 44)
- (Transitif) (Sens figuré) Exciter de nouveau, ranimer.
- Les observateurs comprendront alors que la Péchina, chez qui la passion sortait par tous les pores, réveillât en des natures perverses la fantaisie endormie par l’abus ; de même qu’à table l’eau vient à la bouche à l’aspect de ces fruits contournés, troués, tachés de noir que les gourmands connaissent pas expérience, et sous la peau desquels la nature se plaît à mettre des saveurs et des parfums de choix. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre onzième)
- (Transitif) Renouveler ; faire renaître.
- Chez les possédants, l'agitation sociale réveille une vieille hantise particulièrement vivace chez les bourgeois français : la peur de l'ouvrier. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 13)
- Il n’y a rien dans ses discours qui réveille l’attention des auditeurs.
- (Pronominal) Sortir du sommeil.
- […] ils dormaient profondément, l’un près de l’autre, allongés, les bras collés au corps, comme des cadavres. Je les contemplai, longtemps, souhaitant qu’ils se réveillassent. — (Octave Mirbeau, Le colporteur)
- (Par analogie) (Pronominal) Se sortir de l’évanouissement, du coma, etc.
- Messire Goupil, vaguement étourdi par quelque plomb qui lui avait meurtri la caboche, se réveillait en effet fort opportunément. — (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Pronominal) (Sens figuré) Se ranimer, se renouveler.
- Il s’est réveillé au bruit des exploits de son rival. — Il sentait que sa haine, que sa tendresse se réveillait.
-
année
- Subdivision du temps, correspondant à la durée d’une révolution de la Terre autour du Soleil, qui comporte 365 jours (ou 366 jours dans l’année bissextile), 52 semaines environ, 12 mois solaires.
- L’année du crapaud se partage en trois périodes distinctes de longueur inégale. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l’année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine et Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, page 132)
- Si la pêche du sandre est théoriquement possible toute l’année, les deux meilleures périodes semblent être la fin du printemps, juste après le frai, puis l'automne. — (Pascal Durantel, Pêche, l'encyclopédie, page 230, Éditions Artemis, 2003)
- Selon la plupart des scientifiques, l'univers existe depuis environ treize milliards d’années ; la Terre depuis quatre milliards et demi, et la vie depuis environ trois milliards d’années. — (L’insoutenable légèreté du darwinisme, dans Le Québec sceptique, n° 60, été 2006, pages 40-47)
- (Au pluriel) Décennie commençant en multiple de dix. — Note : Par exemple, les années 1980, c’est la décennie de 1980 à 1989.
- Des marchands avisés lancent le scoubidou : l'objet le plus inutile mais le plus rigolo de la fin des années cinquante. — (Catherine Rihoit, Brigitte Bardot: Un mythe français, Éditions Olivier Orban, 1986 & Éditions Frédérique PATAT, 2016)
- L’utilisation des pesticides a beaucoup augmenté dans les pays en développement à la fin des années 60 et pendant les années 70, à mesure que l’agriculture se modernisait. — (Agriculture mondiale: horizon 2010, page 174, FAO, 1995)
- Avec la crise pétrolière des années 1970, la SNCF relance l'étude de l'électrification de son réseau. — (Michel Raclin, Une Mémoire sur les gares d’Angers, Éditions Cheminements, 1999, page 221)
- […] il était très facile, même en France au milieu des années 70, de trouver des chercheurs mettant la communauté scientifique en garde contre la démonisation de cette discipline, […]. — (La démagogie est-elle génétique ?, dans Le Québec sceptique, n° 58, automne 2005, page 17)
- Dès la fin des années 1880, en effet, des « bandits » se prévalent de l’anarchisme pour opérer non des vols ou des cambriolages, mais des « reprises individuelles ». — (Gilles Ferragu, Histoire du terrorisme, sous la direction éditoriale d’Olivier Wieviorka, Éditions Perrin (EDI8), 2014)
- (Par extension) Temps nécessaire à la révolution d’une planète autour de son étoile.
- Le temps utile aux mesures est relatif aux objets : ainsi l’année et le jour jupitériens ne sont pas l’année et le jour terrestres. Les rotations sur soi ou autour du soleil ne sont pas les mêmes, les objets célestes n'ont pas la même vitesse, etc... — (Bernard Bachelet, Sur quelques figures du temps, Librairie J. Vrin, 1996, page 260)
- Se dit souvent par rapport au climat ou aux cultures agricoles.
- Il y a des risques d’inondations lors des années pluvieuses.
- L’année a été bonne.
- Durée de douze mois, sans égard à l’époque où elle commence ni à l’époque où elle finit.
- Un « muchacho » d’une dizaine d’années, à la tignasse embroussaillée, essaya de me démontrer les inconvénients de voyager seul, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il y a bien des années que je ne vous ai vu.
- Ce qu’on doit recevoir ou payer par année.
- Son locataire lui doit deux années.
- […], nous embarquâmes des explosifs, des munitions, des vêtements chauds et une année de vivres. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Au pluriel) Les différents âges de la vie.
- Dans ses dernières années.
- Les belles années de la vie.
- Niveau de classe.
- Aujourd’hui, on sent que les dernière année sont tous mus par une énergie nouvelle, saisis par la folie du dernier jour. — (Veronica Roth, Divergente I, 2011 ; traduit de l’anglais par Anne Delcourt, 2014, page 11)
- Il est en 2e année du primaire.
-
réanimer
- Rétablir les fonctions vitales chez un blessé humain ou animal.
- Il est nécessaire, pour le réanimer rapidement, de le placer la gueule ouverte sous un courant d’eau de mer abondant […] — (Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, Académie des sciences (France), 1965, page 466)
- (Sens figuré) Ramener à la vie, à une activité normale.
- Toutefois, il s’agit, d’une manière générale, de réanimer ces régions en y implantant des industries nouvelles. — (Population, Institut national d’études démographiques, 1946, page 158)
- Désormais, la vaccination massive représente le seul espoir de réanimer la société. — (Mathieu Bock-Côté, La vaccination massive est notre seul espoir, Le Journal de Montréal, 5 janvier 2021)
-
enregistrer
- Mettre, écrire quelque chose sur un registre, ou seulement en prendre note.
- Va-t-il me falloir enregistrer que Castelsarrasin, centre d'un obscurantisme homicide, évolue à rebours de la civilisation? Non! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Des petits malins ont enregistré des marques dans l'espoir de les revendre à prix d'or, les plus retors allant jusqu'au chantage : sfr.com a ainsi renvoyé un temps sur le site du concurrent France Télécom ! — (« Sur internet, votre nom vaut de l'or », par Laurent Barbotin, le 30/08/2001, sur le site L'Express/L'Expansion (https:/lexpansion.lexpress.fr))
- (Par analogie) Mettre en mémoire.
- Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
- (En particulier) Transcrire, ou seulement inscrire, mentionner un acte, un écrit dans des registres publics, formalité qui a principalement pour objet d’empêcher les antidates et les faux.
- Enregistrer un acte de vente, un jugement.
- On ne trouve point cet arrêt. Cet acte, il n’a pas été enregistré.
- Une saisie réelle est nulle, si elle n’est enregistrée.
- (Sens figuré) Je ne suis pas là pour enregistrer ses actes.
- Constater, noter, remarquer.
- Lors d’un point presse jeudi, Météo-France a reconnu avoir été « surprise par les valeurs des rafales », « tout à fait exceptionnelles ». Les plus fortes ont été enregistrées à Marignana (225 km/h), à L’Île-Rousse (206 km/h) et à Calvi (197 km/h) — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 5)
- (Dans l’ancienne législation) Faire l’enregistrement (d’une ordonnance).
- Plusieurs parlements refusèrent d’enregistrer l’édit, la déclaration du roi.
- Le roi tint un lit de justice pour faire enregistrer la nouvelle ordonnance.
- (En particulier) (Transport) Confier (un bagage) afin qu'il soit pesé et déposé dans la soute à bagages.
- Les bagages peuvent être enregistrés jusqu'à la destination finale. — (Journal Metro, édition Paris, n° 928 du 7 avril 2006)
- Noter, par un fonctionnement automatique, des phénomènes physiques ou chimiques, en parlant de certains appareils.
- Les antennes de l'appareil étaient toutes secouées, dans la nuit, d'une vibration puissante, et le récepteur enregistrait à mesure les mots d'une dépêche en langue espagnole lancée par la station de Nauen […]. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.112)
- L’oniroscope. Il avait acheté ce fameux appareil au succès grandissant, qui enregistrait les rêves des gens. On pouvait, en le connectant avec un téléviseur ou un ordinateur, regarder ce qu'on avait rêvé pendant la nuit. — (Gyrdir Eliasson, Entre les arbres, traduit de l'islandais par Robert Guillemette, Paris : Books éd., 2012)
- Pour la première fois, Vincent Bucher n’enregistre plus seul les parties d’harmonica mais accompagne les musiciens. — (David Desvérité, Charlélie Couture, 2020)
-
demander
- Indiquer à quelqu’un par des paroles, par un écrit ou tout autre moyen ce qu’on désire obtenir de lui.
- Tu me mets l’eau à la bouche, raconte-moi tout, j’ai hâte de savoir pourquoi tu m’as demandé de te rejoindre. — (Éric Gallorini, In Nomine Patris, 2019)
- Ils demandent ensuite cent francs chacun de gratification quand ils auront trouvé le pêcheur pour nous conduire à l’Oyapok. — (Albert Londres, L’Homme qui s’évada, page 103, Les éditions de France, 1928)
- Pour unique réponse, Geisha s'étira paresseusement et demanda une cigarette. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 45)
- T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chapitre 5)
- (Absolument) - Vous n’avez qu’à demander pour obtenir. - Ce n’est pas tout que demander, il faut fournir de bonnes raisons pour obtenir.
- (Spécialement) S’adresser à la justice, pour obtenir quelque chose, un droit.
- Demander un règlement, un renvoi, une provision, la communication des pièces.
- (Absolument) Demander l’aumône.
- Il demande de porte en porte.
- (Par extension) Dire ou prier de donner, d’apporter, d’expédier quelque chose, d’envoyer ou d’aller chercher quelqu’un, etc.
- Ôtez donc vos boutons en diamant, qui valent chacun cent mille francs ; cette singesse vous les demanderait ; et, pour les offrir à une fille, autant les mettre à mes oreilles. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
- (Absolument) (Vieilli) Demander en mariage.
- Je suis venu vous demander votre fille.
- Je n’ose pas plus vous demander maintenant que je ne l’ai osé il y a trois mois, quand j’ai été assuré de votre amour, car maintenant je suis ce que j’étais il y a trois mois : pauvre. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Faire savoir que l'on cherche quelque chose ou quelqu'un.
- Il y a deux catégories de chercheurs qui ne cherchent plus. Ceux qui ont trouvé, en général multirécompensés, qui passent leur temps à intervenir dans des émissions télévisées et finissent conseillers du gouvernement. Et ceux qu’on a licenciés, nettement moins demandés. — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 3)
- Chercher quelqu’un pour le voir.
- On est venu pour vous demander. - Qui demandez-vous ? - On vous demande.
- Chercher à savoir, à connaître en questionnant.
- Que voulez-vous, Monsieur ? demanda-t-elle au jeune homme d’une voix qui bruit à ses oreilles comme une musique délicieuse. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre V)
- Quand on veut absolument des nouvelles de quelqu’un, faut aller les demander à ceux qui savent. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- Tonton Mbagnick appelle le serveur et commande un ballon de Kir Royal et demande à Meïssa Bigué ce qu'il voulait prendre. — (Ameth Guissé, Femmes dévouées, femmes aimantes, page 46, L'Harmattan, 2011)
- Je voudrais bien qu’il me demandât mon nom ! — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre quatrième)
- (Avec un nom de chose pour sujet) Exiger, avoir besoin de.
- Cela demande explication. - Cela demande beaucoup de soin, de grands soins. - Cette étude demande une grande application.
- La vigne ne demande que du beau temps. - Cette pièce de poésie demande à être lue tout haut.
-
société
- (Nom collectif) (Droit des sociétés) Assemblage d’hommes qui sont unis par la nature ou par des lois ; commerce que les hommes réunis ont naturellement les uns avec les autres.
- Lorsqu’ils entreront en société et qu’ils feront entr’eux des conventions pour leur avantage réciproque, ils augmenteront beaucoup la jouissance de leur droit naturel. — (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
- L’avenir est à ceux qui savent le prédire. Se réformer, c’est se conformer à l’évolution irrésistible et lente des sociétés en marche vers le but inconnu. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- L’individualisme libertaire, l’insoumission aux nécessités fondamentales d’une société la dissolvent. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Cette transformation générale de la société ne se fera pas par la prise du pouvoir d’État par une majorité de gauche ; elle suppose une myriade de luttes locales et globales. — (Jean-Paul Russier, Plutôt Proudhon que Marx, 2005)
- (Nom collectif) (Par extension) Classe dirigeante de cet assemblage.
- La société enrichie la veille par des spéculations, honnêtes ou non, joignait à ses richesses des titres nobiliaires ; chacun s’improvisait comte, marquis ou baron. — (Général Ambert, Récits militaires : L’Invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, p. 240)
- Je suis entré ce soir au café « Sturm ». Les Berlinois de la Société ne fréquentent jamais ce dancing vulgaire où la jeunesse brune et les « sous-offs » de la garnison fraternisent. — (Xavier de Hauteclocque, La Tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 77)
- (Nom collectif) (Par analogie) Assemblage naturel de certains animaux qui vivent réunis.
- Les abeilles, les fourmis vivent en société.
- Les sociétés animales.
- (Nom collectif) Réunion de plusieurs personnes associées pour quelque intérêt, pour quelque affaire et sous certaines conditions.
- Alexandre de Gavinard, le grand financier […] rédigeait […] le septième rapport qu’il devait présenter, le jour même, à la septième société de crédit dont il était l’inévitable président. Il s’agissait, comme bien vous pensez, de mettre dedans une quantité, incalculable d’actionnaires, et Alexandre de Gavinard —Gavinard, comme on l’appelait— se trouvait très en verve. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
- Autant dire que le départ des cinq sociétés industrielles nationalisables de leurs syndicats respectifs laisserait un trou de plusieurs millions de francs par an dans les caisses du patronat. — (Jean-Gabriel Fredet & Denis Pingaud, Les patrons face à la gauche, Éditions Ramsay, 1982, chap. 10)
- Les géants de l’acier ont détrôné les rois du pétrole en 2004 […] Les dix hommes d’affaires qui se sont le plus enrichis l’an dernier détiennent tous des parts dans les sociétés métallurgiques. — (Pascal Airault, Russie : les magnats de l’acier roulent sur l’or, Jeuneafrique.com, 14 février 2005)
- […], néanmoins l'émergence des premières sociétés à caractère compagnonnique se situe bien dans ce champ de l'histoire où le triptyque corporations-cathédrales-croisades contribue fondamentalement à forger la première identité compagnonnale. — (François Icher, Les compagnons ou l'amour de la belle ouvrage, 1995, Découvertes Gallimard n° 255, 2005, page 29)
- (Christianisme) Compagnie de gens qui s’assemblent pour vivre selon les règles d’un institut religieux.
- Rien n’irrite davantage les gens raisonnables, que des hommes qui ont renoncé au monde, et qui cherchent à le gouverner. Tel était, aux yeux des sages, le crime de la Société le moins pardonnable […] — (Jean le Rond d’Alembert, La Suppression des jésuites (éd. populaire abrégée), Édouard Cornély, 1888)
- […] au temps de la République cléricale, la Société de Saint-Vincent-de-Paul était une belle officine de surveillance sur les fonctionnaires de tout ordre et de tout grade […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. VI, La Moralité de la violence, 1908, page 277)
- (Sciences) Groupement de spécialistes ou d’amateurs éclairés, pour conférer ensemble sur certaines sciences.
- […]; et le 27 novembre suivant il fut élu président aux termes des statuts qui venaient d'être votés. Ce mandat, renouvelé le 6 août 1866, fut rempli jusqu'au 2 août 1869, jour où la Société accorda à l'unanimité le titre de président d'honneur ad vitam à M. Th. Harou. — (Nécrologie , dans les Documents & rapports de la Société paléontologique et archéologique de l'arrondissement judiciaire de Charleroi, Mons : chez Hector Manceaux, 1872, vol. 5, page 293)
- Dans nos Sociétés médicales, il y a des chefs d'emploi, des docteurs idémistes et des muets. La séance est intéressante si les muets sont intéressés. — (Lyon médical: organe officiel de la Société médicale des hôpitaux de Lyon et de la Société médico-chirurgicale des hôpitaux de Saint-Étienne, 1893, page 309)
- Réunions qui ont un objet politique.
- Sociétés populaires.
- Sociétés secrètes.
- Petit groupe de personnes entretenant des liens plus ou moins étroits.
- La lettre de cette sensible et vertueuse demoiselle fit verser des larmes à toute la famille. Sa mère lui répondit, au nom de la société, de rester ou de revenir, à son gré, [...]. — (Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, 1788)
- […] nous remontons au sommet du Hohneck par un sentier à nombreux zigzags, et bientôt toute la société réunie s’entasse pour déjeuner dans le restaurant en planches établi près de la table d’orientation du Club alpin. — (Bulletin de la Société d’histoire naturelle des Ardennes, 1907 (vol. 14-18), page 56)
- (En général) Compagnie que forment entre eux les habitants les plus distingués d’une ville.
- …il était admis, sans la moindre contestation, dans les sociétés de la haute ville, espèce de monde supérieur vers lequel un riche bourgeois de Genève aspirait toujours, mais où il n’y avait place que pour un petit nombre d’élus. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
- …moi, ça me lève le cœur, des fois, cette ivrognerie de personnes de la société, vicieuses et sans aucune tenue. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Commerce ordinaire, habituel que l’on a avec certaines personnes.
- Si nous apprenions que cet homme […] a rapproché de lui une fille juive ; qu’il a erré dans cette société lubrique, et parcouru dans cette compagnie impure des lieux solitaires […] que pourrions-nous dire, si ce n’est que le noble chevalier était possédé par quelque démon malin ou influencé par quelque sortilège sinistre ? — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Petit groupe de personnes réuni autour de quelqu’un.
- — Tout de même, continua Léonard en riant, il y en a une de vous autres, les jolies filles, qui ne veut plus aller aux champs avec vous, parce qu’elle dit que vous attirez trop la société. C’est peut-être qu’elle voudrait garder la société pour elle seule. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- — Voici le premier sujet de ma troupe, dit Vitalis, c’est M. Joli-Cœur. Joli-Cœur, mon ami, saluez la société.Joli-Cœur porta sa main fermée à ses lèvres et nous envoya à tous un baiser. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- (Sports hippiques) Lot, ensemble des chevaux concurrents d'une course hippique.
- Il revoit ses ambitions à la baisse et aura son mot à dire en pareille société. — (Fiche d'Eclat du Buisson, geny.com)
-
sauter
- S’élancer en l’air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Le roi, en rocquant, ne doit sauter que deux cases, c'est à-dire, que la tour avec laquelle il rocque, se mettra sur la case attenant immédiatement au roi, et celui-ci, sautant par dessus, se placera de l'autre côté de la tour. — (Hilaire Le Gai, Almanach des jeux : Académie nouvelle, Paris : Passard, 1853, page 168)
- Sauter d’un bateau dans un autre.
- Sauter à terre.
- Il sauta dans la rivière.
- Sauter sur un cheval.
- Sauter en selle.
- Sauter en croupe.
- Sauter de joie.
- Un cheval qui saute.
- Faire sauter un cheval.
- Un oiseau qui saute de branche en branche.
- Faire sauter un chien par-dessus un bâton.
- Sauter à bas de son lit : Descendre vivement de son lit.
- Sauter à la corde : Sauter par-dessus une corde qu’on fait tourner en l’air.
- (Billard) Faire tomber, en jouant, hors de la table du billard, en passant par-dessus les bandes.
- Faire sauter une bille.
- La bille a sauté.
- (Jeux) Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on l’eût coupé.
- Faire sauter la coupe.
- (Cuisine) Cuire à feu vif en agitant de temps en temps la casserole.
- Les aliments détaillés en menus morceaux sont sautés très rapidement avec très peu de matière grasse dans un récipient hémisphérique placé sur un brûleur très puissant. — (Michel Maincent-Morel, Techno Culinaire — Bac Pro, Éditions BPI , 2011, page 270)
- Exploser, se détruire d'un coup, voler en éclats.
- Tout à coup, comme dans le récit de Violetta, le bruit d'un vitrail qui saute en éclats. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. En l’espace de cinq ans, elle fut entièrement ébranlée et détruite. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Forer des carottes dans le roc, en analyser les teneurs, placer des bâtons de cheddite au fond de la galerie, les faire sauter, faire sauter toute la montagne ... — (Michel Goeldlin, Panne de cerveau, Éditions Alban, 2004, page 220)
- Faire sauter la cervelle à quelqu’un : Lui exploser la tête d’un coup de feu.
- Se faire sauter la cervelle.
- (Sens figuré) (Familier) Faire faillite.
- Cette banque a sauté : Elle a fermé ses guichets.
- (Sens figuré) (Familier) Perdre son emploi ou sa place.
- Ainsi suspecté de servir la soupe aux généraux et aux ministres de droite (bien qu'il ait vertement envoyé aux pelotes Alain Peyrefitte lorsque ce dernier prétendit s’inviter lui-même à « Apostrophes »), Pivot eût dû, en bonne logique, « sauter » lorsque advint, en mai 1981, le pouvoir socialiste. — (Édouard Brasey, L’effet Pivot, Editions Ramsay, 1986, chapitre 3, § 2)
- (Sens figuré) (Familier) Être supprimé.
- Je suis déjà rentré, mon prof de physique étant en formation, mon cours a sauté.
- S’élancer avec vivacité sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Sauter au collet, à la gorge de quelqu’un.
- Il a sauté sur ses armes pour se défendre.
- Il a sauté sur lui pour le frapper.
- Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d’une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s’entendait à faire l’amour d’une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l’Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c’était pour eux une manière de faire l’amour — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 204)
- Jean saute dans son short, attrape son sac à dos et dévale les escaliers, accompagné de Brigand, son chien. — (Pascale Chollet/Paskapoo, "Ligne de Crêtes" : nouvelles en Beaufortain et en Savoie, Éditions Lulu (Lulu.com), 2010, 2e édition 2011, page 51)
- Sauter au cou de quelqu’un : L’embrasser avec empressement.
- (Sens figuré) Parvenir d’une place inférieure à une place plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires.
- Cet élève a sauté de la troisième à la première.
- Passer subitement, rapidement d’une chose à une autre qui est différente, qui n’a point de liaison avec elle.
- Sauter d’un sujet à un autre.
- Il saute d’une idée à une autre, sans transition.
- Passer d’un chapitre, d’une phrase, d’un paragraphe à un autre, dans un texte sans s’arrêter à ce qui est entre les deux.
- Vous pouvez sans inconvénient sauter tout de suite au chapitre suivant.
- (Marine) Changer brusquement de direction.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Transitif) Franchir en s’élançant en l’air.
- Sauter un fossé.
- Sauter la barrière.
- Ce cheval saute bien les obstacles.
- (Transitif) Omettre, passer quelque chose en récitant, en lisant, en transcrivant, etc.
- Une feuille verte portait en tête : CONFIDENTIEL. Sautez les questions embarrassantes, mais soyez aussi complet que possible.Il me répugnait de sauter. En classe, dans les versions latines, je ne conseillais pas à mes élèves de sauter les difficultés, pour revenir, plus tard, les résoudre.« Ne soyez pas des sauteurs : » leur disais-je. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 66)
- Sauter un passage.
- Il a sauté deux feuillets.
- Le copiste a sauté deux lignes.
- Le pianiste a sauté une mesure.
- (Transitif) (Haras) (Rare) Saillir, couvrir une jument.
- Cet étalon a sauté tant de juments.
- (Transitif) (Vulgaire) Posséder sexuellement.
- Je comprends le type qui saute une vieille mocharde, parce qu’il se dit : – Elle va me filer le chèque dont j’ai besoin si je l’enfouraille comme elle veut. — (Honoré Bostel, Le roman d'un turfiste, Éditions La Table ronde, 1975)
- Les rombières elles ont les seins remontés au maximum par des soutifs de marque, les dents pourries un peu cachées ainsi par la gouache à lèvres, espérant encore se faire sauter par des amis intimes, […]. — (Marc-Édouard Nabe, Zigzags, éditions Barrault, 1986, page 76)
- […]. Frank est pas con au point d'épouser un paillasson pareil. — T'es jaloux, gros porc, de n'avoir jamais pu me sauter. — J'aurais eu trop peur d’attraper la chtouille ! — (F.-H. Ribes, Lecomte, la toile et l’araignée, Paris : Éditions Fleuve noir, 1985)
- Mutatis mutandis, Hélène fut à M&mnoux ce que Judith Toumignon était à Clochemerle, sans atteindre la chaudasserie extrême de la Jacqueline de La Terre de Zola, qui se fait sauter du soir au matin par tout ce qui porte une queue. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Éditions Publibook, 2018, p. 157)
- (Transitif) (Argot) Arrêter.
- J’aurais dû le calotter, oui, n’est-ce pas, l’arrêter là-bas, et ce serait fini. […] C’est ainsi, fit le policier. On ne saute pas toujours qui on veut, où l’on veut. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Argot) Avoir faim (expression "la sauter").
- — Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l’a peut-être jamais sautée. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 37)
- « Et puis quoi, on ne peut pas tout donner pour rien. Est-ce qu’on a même le droit quand, chez vous, on la saute ? » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 245)
- Au camp, on la sautait, c’est vrai, mais il y avait la démerde. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 25)
- (Transitif) (Argot) Dépasser un véhicule, le doubler à vive allure, en déboitant au dernier moment.
- Quelqu'un a klaxonné derrière nous. [...] - Ta gueule, eh, peau de fesses, a crié Haymann à une Toronado tomate qui nous a sautés en miaulant. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 5, Réédition Quarto Gallimard, page 481)
- (Transitif) (Argot) Passer une ville en la contournant.
- Nous avons sauté Pontoise par la rocade et filé vers Paris. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 527)
-
actualité
- État de ce qui est actuel.
- […] ; or, après trois décennies d’hégémonie idéologique néolibérale et de pari sur la main invisible du marché, les retombées délétères du capitalisme de casino et l’effilochage du lien social qu’il entraine semble redonner,[…], une nouvelle actualité à ce souci. — (Alexis Lacroix, Quand le justice sociale redevient une idée neuve, dans Marianne, n°665, du 16 janvier 2010)
- Faits qui se produisent dans le temps présent, dans quelque ordre que ce soit, ou les faits très nouveaux, très récents, politiques, littéraires, artistiques, etc.
- Le souci de l’actualité est l’essence du journalisme.
- Un bon journaliste est à l’affût des actualités. — Les actualités de la mode, du théâtre, etc.
- (Au pluriel) Journal télévisé d’informations.
- Tous les soirs je regarde les actualités.
- Néologisme associé à l’idée de promotion médiatique, lors de la sortie d’un livre, du lancement d’un film ou d’un spectacle, etc.
- Il (le comédien Alex Lutz) est l’invité samedi de Nikos Aliagas dans l’émission Sortez du cadre pour parler de son actualité. — (Nikos Aliagas, « Sortez du cadre : Ce qu’il ne faut pas dire à Alex Lutz à la fin de son spectacle », 17 avril 2015, Europe1.fr.)
- Parfois en regardant son CV [...] on lui demandait quelle était son actualité. — (Véronique Olmi, Les évasions particulières, Le Livre de Poche, 2022)
-
raturer
- Effacer ce qui est écrit, en passant dessus des traits de plume.
- Yves avait raturé chaque ligne, et il en était de même au verso et sur le feuillet suivant. Il ne lui avait pas suffi de barrer les pages, mais le moindre mot disparaissait sous un gribouillis dont les boucles s’enchevêtraient. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 158)
- Lui qui, d'habitude, d'une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s'exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait, repoussait soudain une feuille avec violence […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
- (Technique) Enlever le dessus des peaux pour le transformer en parchemin
-
soigner
- Avoir soin de quelqu’un ou de quelque chose.
- Gasbieha et sa mère passaient le printemps au Caire, l’été à Alexandrie, et suivaient fréquemment le Pacha à Hélouan, où il soignait ses rhumatismes. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Gravement blessés, tombés au pouvoir de l'adversaire, ils craignent pour leur vie mais sont soignés par des mains qui se révèlent fraternelles. — (Ennemis fraternels, 1914-1915: Hans Rodewald, Antoine Bieisse, Fernand Tailhades : carnets de guerre et de captivité, édité par Eckart Birnstiel et Rémy Cazals, Presses universitaires du Mirail, 2002, quatrième de couverture.)
- Les abords désobstrués et sablés étaient soignés par l’homme chargé d’entretenir les allées du parc. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre dixième)
- (Familier) Apporter de l’intérêt à quelqu’un, dans l’espoir d’une contrepartie.
- Il aura bientôt besoin de lui, alors il le soigne.
- Apporter de l’attention, du soin à quelque chose.
- Il soigne beaucoup son style.
- Ce peintre ne soigne pas assez les accessoires, les détails.
-
accéder
- Avoir accès (à un endroit, à quelque chose, à une situation).
- Avant, il était impossible d’accéder aux textes autrement qu'en ouvrant mécaniquement le papyrus. Là, avec la tomographie X en contraste de phase (XPCT), on arrive à reconstituer des lettres, un alphabet. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l'impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo n°1240 du 27 avril 2016, p.15)
- Il gardait en mémoire ces imposants pressoirs en bois dans leur cuvage, la macération du moût, son odeur âcre et vinaigrée, la cave humide à laquelle on accédait par un large escalier en pierre. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, p.5, 2018)
- Ce programme de construction permettra à de nombreuses familles d’accéder à la propriété.
- Accéder au pouvoir.
- (Vieilli) Entrer dans des engagements contractés déjà par d’autres.
- Les puissances du Nord ont accédé à ce traité, à cette convention.
- J’accède aux stipulations que mes cohéritiers ont consenties.
- Accepter, donner son aval.
- Accéder à une proposition, à une requête.
- Accéder à une prière, à un vœu.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.