Dictionnaire des rimes
Les rimes en : tester
Que signifie "tester" ?
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- (Droit) Déclarer par un acte ce que l’on veut qui soit exécuté après sa mort.
- Aux temps anciens, les Sourds et les Muets ne pouvaient tester. Ulpien proclame l'incapacité du muet, du sourd, du furieux, du prodigue interdit. Le muet ne pourra pas tester, puisqu'il ne parle pas, et le sourd sera dans la même impossibilité, puisqu'il ne peut parvenir à entendre le langage de ses parents. — (Edmond Falgairolle, La Condition sociale et juridique des Sourds-muets, Nancy, 1901, page 34)
- Que transmettre quand on ne possède presque rien ? Artisans, commerçants, nobles et prêtres tenaient la place essentielle. Hommes et femmes testaient à égalité, semble-t-il. — (Daniel Bontemps, Au temps de la soupe au lard, éditions Serpenoise, 1993, ISBN 978-2-87692-179-5)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "tester".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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penser
?- Exercer l’activité de l’esprit ; accomplir quelque opération de l’intelligence ; concevoir ; imaginer ; réfléchir.
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Vous n’êtes pas venu ici pour penser, mais pour faire les gestes qu’on vous commandera d’exécuter… Nous n’avons pas besoin d’imaginatifs dans notre usine. C’est de chimpanzés dont nous avons besoin… — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- Ma tâche vise davantage à leur enseigner comment penser et non que penser. J’espère ainsi que lorsqu’ils auront appris à penser, mes élèves pourront réfléchir par eux-mêmes plutôt que de laisser les autres le faire à leur place. — (David E. Walker, La pauvreté de la foi, dans Le Québec sceptique, n° 21, page 32, hiver 1992)
- Accepter les idées des autres mais être déterminé à garder les siennes, c’est faire semblant de penser. — (Frédéric Tremblay, Porte ouverte, mais esprits fermés, Le Journal de Québec, 21 avril 2021)
- Croire.
- Il ne dit rien qu’il ne pense.
- Dites librement ce que vous pensez.
- J’espère qu’il ne pense pas ce qu’il dit.
- Que pensez-vous de cet homme ?
- C’est un homme qui pense toujours mal des autres.
- Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal.
- La chose n’est pas si facile qu’on le pense.
- Il pense être plus habile que les autres.
- Il ne pensait pas être observé.
- Vous n’en êtes pas où vous pensez.
- Je pensais qu’il était de vos amis.
- Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles.
- Je pense comme vous.
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- Estimer.
- Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi.
- J’irai vous voir demain, je pense.
- Pensez-vous ? c’est-à-dire Vous ne dites pas sérieusement ce que vous dites, vous ne le croyez pas véritablement.
- Avoir une opinion.
- Cette feuille ne craignait pas de dire ce qu'elle pensait, même aux personnages les plus hauts placés. Dans le n° 29 du 30 juin 1793, elle jugeait vertement le général Alexandre Beauharnais , qui venait d'être nommé ministre de la Guerre. — (Fernand Mitton, La Presse française, volume 2 : sous la Révolution, le Consulat, l'Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 172)
- Bien penser, mal penser, avoir en morale, en religion, en politique, des opinions conformes à la vérité ou à ce qu’on croit la vérité.
- Façon de penser, opinion, jugement sur quelque chose.
- Voilà ma façon de penser.
- Faites- moi connaître votre façon de penser.
- Il a sur tout cela une façon de penser singulière.
- Avoir des tendances intellectuelles, des préférences d’esprit et de goût.
- Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment.
- Penser avec justesse.
- Penser juste.
- Avoir dans l’esprit.
- C’est un homme qui ne dit jamais ce qu’il pense.
- Il pense beaucoup de choses qu’il ne dit pas.
- penser tout haut
- Avoir présent à l’esprit ; avoir le cœur occupé de.
- Des larmes lui coulaient bien tranquillement sur les joues, sans qu’il pensât à les essuyer. — (Georges Arnaud, Le salaire de la Peur, 1950)
- Pensez à moi.
- Il ne pense qu’à celle qu’il aime.
- Se souvenir.
- Mais ne nous voilons pas la face : Rebaudengo était une fripouille et, si je pense à tout ce que j'ai fait après, j'ai l'impression de n'avoir fait des fripouilleries qu'à des fripouilles. — (Umberto Eco, Le cimetière de Prague, traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano, éd. Grasset, 2011, chapitre 6)
- Prévoir et pourvoir.
- Le mal vient sans qu’on y pense.
- Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.
- Vouloir, former un dessein, avoir une intention.
- À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi ?
- Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire.
- Je pensais à aller vous voir hier ou
- Je pensais aller vous voir.
- Que pensez-vous faire ?
- Pontagnac. — Mon Dieu, certainement, je serais très heureux et elle aussi ; malheureusement, il n’y a pas à y penser. — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
- Être sur le point de ; faillir.
- J’ai pensé mourir.
- Note : Cette acception n’est évidemment légitime que si le sujet du verbe penser est un être pensant, en situation d’avoir pensé que l’action ou l’état indiqué par le verbe-complément a été sur le point de se produire. Si ce n’est pas le cas, c’est un emploi barbare, mais courant autrefois :
- Le lendemain pensa nous être funeste. — (Marquise Donnissan de Larochejaquelein, Mémoires, chapitre II ; Éditions L.-G. Michaud, Paris, quatrième édition, 1817, page 33)
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apprivoiser
?- Rendre un animal moins sauvage.
- Le petit prince a apprivoisé le renard.
- Faire d’un animal sauvage un animal privé.
- Le coq de Sonnerat est plein de courage et de résolution; aussi est-il très estimé dans l’Indoustan comme oiseau de combat. Les vrais amateurs indiens ne se servent pas de coqs élevés à l'état domestique, mais bien de sujets sauvages, que du reste ils apprivoisent en assez peu de temps; […]. — (Charles et Édouard Morren, Journal de l'agriculture pratique, […], du Royaume de Belgique, Bruxelles & Liège, 1857, volume 9, page 4)
- (Sens figuré) Rendre quelqu’un plus doux, plus traitable.
- Apprivoiser un sauvage.
- C’était un homme peu sociable, on a eu bien de la peine à l’apprivoiser.
- La fille demeura. Tout doucement il vous l’apprivoisa ; Lui prit d’abord son joli bras d’ivoire; Puis s’approcha, puis en vint au baiser — (Jean de La Fontaine, L’Ermite, œuvres complètes, page 177)
- Rendre familier.
- La mécanique d’Akropolis, possible As d’or au festival de Cannes la semaine prochaine, est plutôt simple, mais elle s’apprivoise. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 17 février 2023, page 16)
- (Pronominal) Devenir moins sauvage (animal).
- Les loups s’apprivoisent facilement.
- (Pronominal) (Sens figuré) Devenir plus doux, plus sociable, s’accoutumer, s’habituer (personne).
- Cet enfant était bien farouche, il s’est apprivoisé peu à peu à notre contact.
- (Pronominal) (Vieilli) S’accoutumer à la vue du danger, à l’exemple du vice.
- S’apprivoiser avec le danger, avec le vice,
- C’est donc ainsi qu’insensiblement on avance vers le précipice ; …] on s’apprivoise avec le danger, on commence à n’en avoir plus tant de peur, […]. — (« Réflexions d’un Évêque de Languedoc sur quelques nouveaux Arrêts du Parlement de Toulouse », circa 1753, page 66)
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mesurer
?- Chercher à connaître, ou déterminer une quantité par le moyen d’une mesure.
- On nomme baromètres des instruments propres à mesurer la pression atmosphérique. Dans les baromètres ordinaires, cette pression est mesurée par la hauteur d’une colonne de mercure dans un tube de verre, comme dans l’expérience de Torricelli ; […]. — (Adolphe Ganot, Traité élémentaire de physique expérimentale et appliquée et de météorologie, Paris : chez l'auteur, 7e éd., 1857, page 118)
- (Sens figuré) — Le ministre mesurera le degré d’adhésion de la population à son plan avant de le mettre en œuvre.
- (Sens figuré) — Le seul recours contre le temps est de le mesurer à ce double pas, comme ceux qui ont affaire personnellement à lui, les sentinelles, les officiers de quart. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- (Transitif) Proportionner.
- Mesurer ses dépenses à son revenu, sur son revenu.
- Mesurer ses entreprises à ses forces.
- C’était une chose touchante de voir le vieux luthier, affaibli par son chagrin et par sa maladie, cheminer pas à pas, la main droite posée sur l’épaule du blond enfant qui mesurait docilement sa marche sur celle de son père, et paraissait tout fier de lui servir de guide et d’appui. — (Xavier Marmier, Histoire d’un pauvre musicien, 1866)
- Régler avec sagesse, avec circonspection.
- Il n’entreprend rien sans avoir bien mesuré toutes choses.
- Prenez garde à ce que vous direz, mesurez vos paroles.
- C’était un petit homme, très maigre, sous un méchant tchapane. Mais, à cause de l’importance de sa mission, il mesurait avec avarice et emphase ses propos aux valets d’écurie et palefreniers qui l’assiégeaient. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- L'odeur de l’ambre solaire avait curieusement un effet aphrodisiaque sur Albert qui devenait infernal. Moi, je mesurais mes élans car je détestais prendre un râteau. — (Michel Charton, Chronique ordinaire d'un baby-boomer, Éditions du Panthéon, 2015)
- (Intransitif) Avoir comme mesure.
- Romain avait 22 ans ; il mesurait exactement un mètre soixante-quatorze, il était même arrivé à atteindre un mètre soixante-quinze sous la toise du conseil de révision, en respirant profondément et en se tenant très droit. — (Guy Marchand, Le soleil des enfants perdus, Éditions Neige/Ginkgo éditeur, 2011, chapitre 1)
- (Pronominal) Lutter contre ; se comparer à ; vouloir s’égaler à.
- Elles en font des chasseresses audacieuses comme elles-mêmes, des guerrières qui se mesurent sans crainte avec les grands fauves, […]. — (Renée Dunan, Ces Dames de Lesbos, 1928)
- Le fils a besoin du père pour contenir sa violence débordante et pour se mesurer à lui. — (Jean Monbourquette, La violence des hommes, Novalis/Bayard, 2006)
- Montréal ne gagne rien à se mesurer à Toronto — (Le Devoir, 4 septembre 2002)
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rassurer
?- Redonner l’assurance, rendre la confiance, la tranquillité, le sentiment de sécurité.
- L’intelligence avec laquelle ce Tourangeau raccommodait le trait cassé rassura le colonel comte d’Aiglemont, qui revint vers la portière en étendant ses bras comme pour détirer ses muscles endormis ; il bâilla, regarda le paysage, et posa la main sur le bras d’une jeune femme soigneusement enveloppée dans un vitchoura. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1842, chapitre premier)
- Le thérapeute doit rassurer la victime sur le fait qu’elle n’est plus seule, qu’elle est hors de danger, que ses réactions lors des violences sont normales. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 7 « La prise en charge et le traitement : Comment désamorcer la mémoire traumatique », Dunod, 2013 (1re édition), page 312)
- Les pouvoirs publics souhaitent ainsi rassurer les acteurs sur des points qui pouvaient les décourager de reprendre leurs activités, notamment leurs responsabilités en matière de prévention des risques et de respect des délais et d’exécution des chantiers. — (Florent Lacas, « Un accord trouvé avec l'État pour continuer les chantiers », www.batiactu.com, article publié le 21 mars 2020 ; consulté le 22 mars 2020)
- (Vieilli) Affermir, rendre stable.
- Il faut rassurer cette muraille, elle menace ruine.
- Les arches de ce pont-là ont besoin d’être rassurées.
- Rassurer une terrasse avec des arcs-boutants. (Sens figuré)
- Rassurer un homme dans la foi.
- Rassurer la foi chancelante d’un nouveau converti.
- Le gain de cette bataille a rassuré son pouvoir, son autorité.
- Marchant le dos voûté en rasant les murailles et en rassurant à chaque pas ses lunettes, qui glissaient sans cesse sur son nez osseux, il avait en tout l’air humble d’un maître d’études sifflé par ses élèves et bousculé par ses directeurs. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
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degré
?- Espace compris entre deux marches d’un escalier.
- Gabrielle, la coiffeuse à domicile, parle comme par énigme de l'escalier sans marches qui conduit chez elle. C'est que les Pô l'ont laissé cinquante ans tellement s'encrasser, cet escalier, qu’il ressemble à un plan de terre incliné, quand voilà qu'un jour, armée d'une pioche et d’une pelle, Gabrielle entreprend des fouilles et retrouve l’un après l'autre chaque degré. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 184-185)
- Au bas de l’escalier, un homme venait à sa rencontre. Il avait mis le pied sur la première marche. Gaspard n’était séparé de lui que par une douzaine de degrés. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (En particulier) Marche servant d’entrée ou de soubassement aux grands édifices.
- (Héraldique) (Rare) Nom donné aux marches se trouvant sous une croix.
- (Par métonymie) (Vieilli) Escalier.
- Se fût-on emparé de cette porte, qu’on se trouvait à 7 mètres en contre-bas de la cour intérieure L, à laquelle on n’arrivait que par des degrés étroits, défendus, et en passant à travers plusieurs portes en K. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Il passe par le petit degré afin que nul ne remarque ses yeux rougis. — (Monique de Huertas, Louise de La Vallière, éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris, 1998, page 60)
- (Sens figuré) Étape ou stade par où l’on passe d’un état dans un autre.
- II y a six degrés d’âges ; savoir : l’enfance proprement dite, infantia ; la seconde enfance, pueritia; l’adolescence, la virilité, la vieillesse et la décrépitude. — (Dictionnaire des sciences médicales, Charles-Louis-Fleury Panckoucke à París, 1821, volume 52, page 415)
- Cette loi livrait les trois degrés de l’enseignement à l’Église et coiffait la France du trirègne de l’obscurantisme. — (Anatole France, L’Église et la République, Paris : Edouard Pelletan, 1904 - éd. J.-J. Pauvert, 1964, page 60)
- Le désir de croire à la manipulation est également puissament attaché aux expériences infantiles. […]. La vision manipulatoire du système social est donc une sorte de pente naturelle pour tous, à des degrès divers. On doit simplement souligner que les degrès extrêmes et excessifs de cette vision du monde présentent un caractère de régression infantle. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Le Livre de Poche, 1980, page 153)
- Parvenir au plus haut degré de l’éloquence, au plus haut degré de gloire.
- C’est le dernier degré de l’avilissement.
- (Métrologie) (Géométrie) Unité de mesure d’angle plan égale à 1/360 de la circonférence d’un cercle. Son symbole est °.
- Il y a aussi deux groupes d’astéroïdes, appelés Troyens, qui partagent l’orbite de Jupiter, précédant et suivant la planète de 60 degrés. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’Astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, no 24, page 41, décembre 1992)
- Un angle de 90 degrés est un angle droit.
- (En particulier) (Géographie) Unité de mesure de longitude et latitude, permettant de situer un point précis à la surface de la Terre. Le symbole est un « ° » qualifié.
- Paris se trouve à 48,86 degrés de latitude nord, 2,35 degrés de longitude est.
- J’avais défense d’ouvrir cette lettre avant le premier degré de latitude nord, du vingt-sept au vingt-huitième de longitude, c’est-à-dire près de passer la ligne. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- (Métrologie) Unité de mesure de la température sur plusieurs échelles comme le degré Celsius et le degré Fahrenheit. Le symbole est un « ° » qualifié (par ex. °C, °F, etc.).
- Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. — (Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, incipit)
- Arrêtons-nous devant les célèbres bains de Tiflis, dont les eaux thermales peuvent atteindre soixante degrés centigrades. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Il y a quelque chose de profondément jouissif dans le fait d’imaginer les millions de gens en doudoune qui se caillent les miches en France à l’heure où je barbote dans cette eau à trente degrés. — (Gabriel Katz, N’oublie pas mon petit soulier, éd. Le Masque, 2015)
- Lorsque Bishop revint et posa un gobelet fumant devant elle, Anise referma les mains dessus pour se réchauffer ; il faisait trente-cinq degrés à l’ombre, et pourtant elle tremblait de froid. — (Kay David, L’Ombre du doute, traduit de l’anglais par B. Dufy, en recueil avec La Machination de Harper Allen, éd. Harlequin (coll. Black Rose), 2009, chapitre 12)
- La plupart du temps, je créchais dans ma planque, mais la température avait chuté d'un coup, et on était passés sous la barre de zéro degré au cours des dernières nuits. — (Ernest Cline, Ready player one, Éditions Robert Lafon, traduit de l'anglais (États-Unis) par Arnaud Regnauld, 2013, réédition 2018, chapitre 0001)
- Degré de feu : Le point où il faut que le feu soit poussé pour l’opération chimique qu’on se propose.
- (Métrologie) Unité de diverses échelles de mesure de la densité, de la viscosité, de la teneur en certaines substances, etc.
- (Métrologie) Unité de mesure de la pression atmosphérique.
- Le baromètre est descendu à vingt-sept degrés.
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abonner
?- (Centre de la France) Aborner, fixer par des bornes les limites d’un champ.
- (Pronominal) (Vieilli) Composer à un prix déterminé d’une taxe, d’une redevance casuelle.
- Il y a des villes où les marchands de vin ont la faculté de s’abonner avec la régie, pour s’affranchir de l’exercice.
- On s’abonnait jadis avec les curés pour les dîmes.
- Abonner une province à telle somme, etc.
- Contracter un engagement.
- S’abonner à un journal.
- Il m’a encouragé pour les exams, initié au cinéma, m’a abonné au Monde, offert une deuch pour mes vingt et un ans. — (Maurice Attia, Pointe Rouge, 2013)
- (Tournure rare avec l'infinitif prépositionnel) (Sens figuré) Le parasite aux regards affamés,Au flair instruit, à la bouche friande,Et qui s'abonne à dîner chez autruiPour ne jamais mettre le pot chez lui. — (Léonce Mazuyer, Rimes et raison, II: Petits vers philosophiques, Les Mouches ; Victor Palmé – éditeur des bollandistes, Paris, 1887, page 88.)
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arpenter
?- Mesurer des terres par toute mesure agraire.
- Arpenter le terrain d’un village.
- Faire arpenter une pièce de terre.
- Gargaret, très vite.– L’immeuble ?Albert, de même.– C’est tant du mètre carré.Gargaret, de même.– Nous l’arpenterons… — (Eugène Labiche, Doit-on le dire ?, 1872)
- (Sens figuré) (Familier) Parcourir un espace avec vitesse et à grands pas.
- La nuit est froide. Je me réchauffe en arpentant le pont à grands pas pendant une demi-heure. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Avant que le dernier coup n'eût fait vibrer le dernier timbre, Taxis, une petite sonnette à la main, arpentait déjà la grande salle, à pas méthodiques et déterminés. — (Pierre Louÿs; Les aventures du roi Pausole, 1901))
- Il se leva, et arpenta plusieurs fois la salle d'auberge. — (Chevalier Léopold de Sacher-Masoch; Don Juan de Kolomea in "Contes Galiciens", traduction anonyme de 1874)
- Il arrive aussi, mais cet usage tend à disparaitre au début de la IIIe République, que les filles racolent en arpentant à tour de rôle le trottoir situé devant la maison. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
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figer
?- Fixer ; rendre immobile ou invariable.
- Le réflexe jacobin, aggravé par le réflexe conservateur, condamnerait le français au ghetto, à un pittoresque archaïsant. Tout bouge, tout évolue. Le pédantisme, qui veut figer la langue, est la lettre morte d'une science vétilleuse. — (Pol Vandromme, Jours d'avant, L'Âge d'Homme, 1993, page 81)
- Des expressions figées, des termes que l’usage a rendus invariables.
- Congeler, coaguler, condenser par le froid, par le refroidissement. Il se dit surtout en parlant des huiles.
- L’air froid fige la graisse des viandes.
- On a prétendu que certains poisons figeaient le sang dans les veines.
- L’huile se fige très facilement.
- Ainsi il se détache du monde et de la société, il se construit un univers qui se suffit à lui-même et qui, à force de se déconcrétiser et de se dématérialiser, se fige, se pétrifie pour n’être plus qu’une image, qu’une ombre idéalisée, une illusion, une chimère. — (Raymond Lauener, Robert Walser ou La primauté du jeu, 1970, page 201)
- (Sens figuré) Immobiliser, paralyser, en parlant des personnes qu’un sentiment de peur, de surprise, de timidité cloue sur place.
- Dans l'espoir de revenir ce soir à la maison couvert de bleus, Pablo saute dans l'arène, ramasse une cape et se fige droit comme un piquet face à la vachette et interpelle la bête. « Hooy toro », de sa petite voix. — (Ellande Bakean, Papa j'aime un homme, Société des Écrivains, 2014, page 22)
- Je me figeai illico. — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 1)
- Ce jeune homme semble un peu figé. — Une attitude figée. Les paroles se figent sur ses lèvres.
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compter
?- Déterminer (une quantité, un nombre), plus particulièrement par un dénombrement, sinon par un calcul.
- Des joueurs de belote, assis au fond d'une buvette, comptaient leurs points parmi les rires, les plaisanteries, les grosses bourrades, […]. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Onze heures sonnaient à Saint-Germain-l’Auxerrois. Maurevel compta l’un après l’autre chaque battement de marteau qui retentissait vibrant et lugubre dans la nuit, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VII)
- Mon bide a fait un gros bruit creux, j'avais une super dalle. En comptant vite fait, je me suis rendu compte que ça faisait bien deux ou trois jours que j'avais rien bouffé. — (Mélisa Godet, Les Augustins, J.-C. Lattès, 2014)
- Une tradition proverbiale dit qu’un nommé Martin, huché sur un de ses ânes, n’en retrouvait pas le nombre, parce qu’il oubliait de se compter, c’est-à-dire l’âne sur lequel il était monté. — (Pierre-Marie Quitard, Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, Paris : chez P. Bertrand, 1842, page 528)
- (Absolument) Calculer.
- Il sait lire, écrire et compter.
- Voyons ce que vous avez reçu, ce que vous avez dépensé, il faut compter.
- Ce n’est pas le tout que de compter, il faut payer.
- Il ne veut ni compter ni payer.
- Compter vite, avec une règle à calcul.
- (Absolument) (Spécialement) Énoncer successivement les nombres entiers naturels.
- Compter jusqu’à vingt, jusqu’à cent.
- Compter sur ses doigts.
- (Par extension) Lésiner.
- Ils comptent les salaires qu'il nous donnent.
- (Par extension) Trouver trop grande une quantité.
- Lorsque j'ai fait paroître mes voyages, je comptois vingt-sept olympiades ; c'est à dire que le soleil avoit décrit, depuis ma naissance, cent-huit fois son cercle annuel. — (E.-F. Lantier, Voyages d'Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin et chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page XI (préface d'Anténor))
- Compter les jours, les heures, les moments, etc.
- Je compte les moments passés loin de toi.
- Compter les kilomètres à pied.
- Payer une somme à quelqu’un.
- De Termes ne pouvant lui faire compter cette somme , lui envoya son neveu en otage , et il partit pour le Levant le 22 septembre , au moment où sa coopération eût été le plus nécessaire. — (François-Guillaume Robiquet, Recherches historiques et statistiques sur la Corse, texte, Paris : chez le frère de l'auteur & Rennes : chez Duchesne, 1835, page 177)
- L'homme qui, au bout d'un certain temps, renvoie chez elle la jeune fille qu'il a enlevée, sous prétexte qu'elle ne lui convient pas, est obligé de compter aux parents la dot qu'il leur eût versée s'il l'eût gardée. — (Antoine de Tounens, Orllie-Antoine Ier : roi d'Araucanie et de Patagonie, son avénement au trône, et sa captivité au Chili, Paris : Librairie Thevelin, 1863, page 10)
- On lui compta cent cinquante euros.
- Plusieurs sommes lui ont été comptées.
- Tenir compte d’une chose à quelqu’un.
- Nous lui compterons sa trahison.
- (Sens figuré) (Soutenu) Marquer, signaler. — Note : Et alors, il est toujours suivi de la préposition par.
- Compter ses jours par des bienfaits.
- Toutes les années de son règne furent comptées par des triomphes.
- Ranger une personne, une chose parmi d’autres.
- Comprendre dans un compte, dans une énumération.
- L’admirable Calvignac, en équilibre au bord de sa falaise, n’a plus que 386 habitants après en avoir compté, en 1789, 900. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- La paroisse compte une trentaine de feux, assez peu de fidèles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Elle, les yeux en trou de bite, le cheveu filasse et gras, la face violette, a peut être la cinquantaine, mais les années de bibine comptant double on a vite fait le compte. — (Jean-Yves Cendrey, Schproum: roman avorté et récit de mon mal, Éditions Actes Sud, 2013)
- Sans compter que vous serez nourri et logé.
- Voyez combien nous sommes, et n’oubliez pas de vous compter.
- On comptait parmi les coupables tels et tels.
- Cet exploit doit être compté parmi les plus glorieux.
- Mais la plus forte tête du salon jaune était à coup sûr le commandant Sicardot, le beau-père d’Aristide. Taillé en Hercule, le visage rouge brique, couturé et planté de bouquets de poil gris, il comptait parmi les plus glorieuses ganaches de la grande armée. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 93)
- Comprendre.
- Il comptait parmi ses provinces tel ou tel pays.
- Cette ville compte dix mille habitants.
- « Sans doute parce que je n’ai pas d’enfants, je suis toujours de leur côté. Comptez-moi dans le camp de Patricia. » — (Joseph Kessel, Le Lion, Gallimard, 1958)
- Être compté.
- Cela ne compte pas, ne peut pas compter, ne doit pas compter.
- Il a cessé de compter parmi les vivants.
- Régler, solder le compte qu’on a avec quelqu’un.
- J’ai compté avec un tel, je ne lui dois rien.
- (Sens figuré) Tenir compte à quelqu’un ou quelque chose, de ce qu’il veut, de ce qu’il peut, de ce qu’on lui doit.
- Compter avec quelqu’un.
- Ce personnage a désormais de l’autorité, il faut compter avec lui.
- (Par extension) Il faut compter avec l’opinion publique, avec les circonstances.
- (Par extension) Tenez compte davantage du trafic. (Si vous traversez une rue à pied.)
- Se proposer ; croire ; projeter.
- Après un long et intéressant trajet à travers les provinces de la Russie méridionale, j’avais franchi le Caucase et je comptais bien me reposer dans la capitale de la Transcaucasie… — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Nous sommes donc revenus à Kimberley fiers comme Artaban, avec un magnifique échantillonnage de diamants que nous comptions faire expertiser. — (Agatha Christie, L'Homme au complet marron, 1924, Librairie des Champs Élysée, 1930, nouvelle traduction révisée de Sylvie Durastanti, Éditions Le Masque, 2013)
- (Intransitif) Avoir de l'importance.
- Vois-tu, dans le monde entier, question rigolade et satisfaction, il n’y a que Paris qui compte, et dans Paris, Montmartre. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Voilà des mois et des annéesQue j’essaye d'augmenterLa portée de ma bombeEt je n’me suis pas rendu compteQue la seule chos’ qui compteC'est l'endroit où s’qu’elle tombe. — (Boris Vian, La Java des bombes atomiques, 1955)
- Pourquoi ne puis-je jamais être quelqu’un qui compte ? — (Calamity Jane, Lettres à sa fille (1877-1902), traduction de l'anglais américain par Marie Sully, Éditions du Seuil, Paris, 1979, page 46)
-
devenais
?- Première personne du singulier de l’imparfait de devenir.
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de devenir.
-
écouler
?- Vendre jusqu'a épuisement ; liquider.
- Vuillet sentit bien que la cause d’Henri V, défendue par son journal, devenait détestable ; mais peu lui importait ; il lui suffisait d’être la créature obéissante du clergé ; toute sa politique tendait à écouler le plus possible de chapelets et d’images saintes. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- Le tirage est prévu le 24 novembre, mais Paul Carolan s’attend à ce que tous les billets soient écoulés beaucoup plus tôt. — (François Joly, Une loterie pourrait vous permettre de remporter un troupeau de 20 vaches, radio-canada.ca, 4 mars 2021)
- Il eut beaucoup de peine à écouler sa marchandise.
- (Par analogie) Se débarrasser des éléments les moins flatteurs.
- Ils écoulent leurs élèves faibles sur les centres de province, afin que les examens de Paris soient tout à fait brillants. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
- (Pronominal) Couler hors de quelque endroit.
- On évalue à deux mille deux cents mètres cubes l'eau que les deux branches ensemble portent ordinairement à la mer, sur quoi il faut pourtant prélever environ deux cents mètres cubes qui s’écoulent à certaines époques dans les marais par les roubines. — (M. de Rivière, « Mémoire sur la Camargue », dans les Annales de l'agriculture française, 2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard, avril 1826, page 127)
- Le liquide qui s'écoule est recueilli dans des tonneaux, qu'on place dans les celliers où doit s'opérer la fermentation. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 138)
- L’infirmier n’appuyait que très lentement sur la seringue et le liquide ne devait s’écouler que goutte à goutte dans mon sang. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Pronominal) (Par analogie) Se retirer du lieu où elle se trouve, en parlant de la foule.
- La foule s’écoule.
- Il faut laisser écouler la foule.
- (Pronominal) (Sens figuré) Diminuer, passer, se dissiper, en parlant surtout des richesses.
- L’argent s’écoule vite.
- (Pronominal) Avancer progressivement ou d’une façon continue, à propos du temps.
- Lentement, irrésistiblement, avec ampleur, Bert se rendit compte de l’immense tragédie qui ébranlait l’humanité, et au milieu de laquelle s’écoulait sa petite existence. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Si une semaine s’écoulait sans escapade, on le voyait s’ennuyer, dépérir et fureter dans le logis pour trouver une issue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Une année, deux années s’écoulèrent. Le fils d’Elhamy fut sevré, grandit ; il babillait gentiment sous la garde de sa nourrice. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- En songeant que le liquide s'était éventé, bien qu'enfermé dans une boîte métallique, il fut ressaisi par le doute qui le tenaillait : quarante ans et des broquilles s'étaient écoulés depuis qu'on avait transformé l'opium de l'Empire des Indes en morphine dans les labos de Sa Gracieuse Majesté. — (Thierry Marignac, Morphine Monojet: ou Les fils perdus, Éditions du Rocher, 2016)
- (Pronominal) Se débiter, se vendre, être exporté, en parlant des marchandises, des produits agricoles, etc.
- Les produits de cette région s’écoulent par plusieurs débouchés.
- Faire écouler des marchandises.
-
douter
?- Être dans l’incertitude, n’être pas sûr.
- Toutefois, pas un seul d’entre nous ne douta que nous arriverions à y prendre pied : ce n’était à nos yeux, qu’une question de patience. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Il se rappelait qu’il y avait deux mois à peine que sa mère était morte, et moins que personne il doutait qu’elle ne fût morte empoisonnée. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Depuis lors, nombre de livres ont été écrits sur son compte, et l’on sait exactement ce qu’il a fait, ce qu’il a empêché ou négligé de faire ; mais à cette époque, il n’était pas rare que des hommes jeunes, parfaitement au courant de l’état des sciences et des arts, doutassent s’il existait du tout. — (Robert Musil, L’Homme sans qualités, 1930-1932 ; traduction de Philippe Jaccottet, 1956, p. 103.)
- Je doute fort que cela soit.
- J’en doute.
- Je doute qu’il vienne.
- Je ne doute pas qu’il ne vienne bientôt.
- Doutez-vous que je sois malade ?
- Doutez-vous que je ne tombe malade, si je fais cette imprudence ?
- (Absolument) Être troublé dans sa foi, la mettre en cause, en parlant des dogmes religieux, des opinions philosophiques.
- En philosophie, en critique, c’est avoir beaucoup profité que d’avoir appris à douter.
- Après avoir longtemps douté, il est mort dans la foi chrétienne.
- Hésiter, balancer.
- Il a longtemps douté avant de tenter cette entreprise.
- Ne douter de rien, être hardi, aller de l’avant, sans tenir compte des difficultés, des obstacles.
- (Ironique) Ce jeune homme a trop d’assurance : il ne doute de rien.
- À n’en pas douter s’emploie pour exprimer une Affirmation, une certitude.
- (Pronominal) Imaginer, penser, croire.
- Je me doutais bien d’une supercherie, alors même que rien ne me permettait de supposer que vous ne fussiez pas Butteridge. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 171 de l’édition de 1921)
- Qui pouvait se douter que la vieille possédât de l’argent. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Pronominal) Croire sur quelque apparence, conjecturer, soupçonner.
- Oh! vous savez, vous ne seriez pas prévenu, vous vous douteriez pas des opérations qui s’y goupillent. C’est pépère, même coquet et bien propre. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il déroulait les curiosités, dépistait les espionnages, se servant de ses amis, sans qu’ils se doutassent du rôle qu'il leur faisait jouer. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Je m’en suis toujours douté.
- Il a été pris lorsqu’il s’en doutait le moins.
- Il ne se doutait pas qu’on eût des preuves contre lui.
- (Familier) Il se croit très habile dans cet art, mais il ne s’en doute pas.
- Il ne le connaît que fort imparfaitement.
-
internet
?- (Internet) (Indénombrable) Réseau informatique mondial.
- Une dame de 52 ans de Sherbrooke a porté plainte au Service de police de Sherbrooke (SPS) après avoir été fraudée via l’internet. — (« Fraude sur l’internet : une Sherbrookoise flouée de 60 000 $, Radio-Canada.ca, 5 mars 2015)
- […], Nath a dû contracter un crédit revolving à la con. Merci internet qui permet de trouver un crédit aussi facilement qu'une baguette dans une boulangerie. — (Laurent, Un serment au-dessus des lois: Plus qu'un livre ou un témoignage, un cri un hurlement, un SOS, Librinova, 2020)
- Sous-ensemble d’ordinateurs reliés à Internet, limité à une région ou une fonction particulière.
- Selon les experts, Moscou craint que d’éventuelles futures sanctions occidentales n’aient un impact sur l’internet russe. — (AFP, « Moscou envisagerait de couper internet en Russie en cas de guerre », Libération.fr, 19 septembre 2014)
- Le dernier ouvrage de Frédéric Martel, Smart (Stock, 2014), montre précisément comment les internets l’emportent sur la notion d’Internet. — (Cynthia Fleury, « Les internets », L’Humanité.fr, 16 mai 2014)
- (Par métonymie) Le monde virtuel formé par l’ensemble des réseaux.
- Longtemps proclamée boss final des internets, son effet de mode a fini par se dissiper il y a quelques années. — (Oriane Alcarini, « Que devient Grumpy Cat ? », Programme-tv.net, 8 août 2017)
-
stopper
?- Arrêter, en parlant d’un navire à moteur, d’un train, d’une machine.
- C’est impossible, car le train va bientôt stopper à Ghéok-Tepé, puis à Askhabad, d’où il repartira aux premières lueurs du jour. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VIII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Une puissante voiture de marque étrangère stoppa au bout de l’avenue Ruysdaël, tout près de l’entrée du parc Monceau. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, deuxième partie, chapitre premier)
- (Absolument) Quatre heures après nous stoppions dans une clairière, décidés à renouveler la provision d’eau de la chaudière. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Argot) Recevoir (un coup, un projectile).
- Il avait stoppé un coquet gnon derrière les oreilles, mais il n’était pas mort. — (Léo Malet, Micmac moche au Boul’Mich’, Robert Laffont, Paris, 1957)
- (Anglicisme) (Familier) Arrêter.
- Effectuer un stoppage sur un tissu
- Mme Barre qui va à Marseille veut bien emporter mon pantalon blanc afin de le faire stopper, car ma blanchisseuse de Paris l'a déchiré. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 116, 7 août 1923, page 171)
-
déménagé
?- Participe passé masculin singulier de déménager.
- Nous avons dédiversifié l’entreprise, nous en avons refait une brasserie et nous avons déménagé toute la direction à Montréal. — (Helen Antoniou, Le retour à la bière… et au hockey, 2018)
-
déclarer
?- Faire connaître d’une façon manifeste.
- Il me déconcerta en me déclarant à brûle-pourpoint : « Il faut rendre libre la polygamie. » — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- […] l’ouverture donnait sur la loge de Gaby Million où la vedette avait laissé ses chiens. Les bêtes se mirent à aboyer.— Naturellement c’est plein de cabots, crut devoir déclarer spirituellement Mr. Morgan. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Pronominal) — L’atmosphère avait été lourde pendant toute la journée, et le soir un orage terrible se déclara. Les coups de tonnerre se succédaient sans interruption ; la pluie tombait, torrentielle. — (Octave Mirbeau, La Chambre close, Ernest Flammarion, Paris, 1920)
- Le vent se déclara contre les Espagnols, qui perdirent des navires sur les bas-fonds des bouches de l’Escaut. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 13)
- D'autres fois l’insurrection s'étendait à toute une région. Les tribus chassaient ou massacraient leurs caïds, pillaient ou démolissaient leurs khasbas et se déclaraient en siba. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 40)
- L'Autriche déclarait en outre, qu'elle trouvait inadmissible que, dans l'article 3, les puissances se congratulassent de la signature de la paix entre la Prusse et le Danemarck, les hostilités ayant formellement repris. — (Eugène de Guichen, Les grandes questions européennes et la diplomatie des puissances sous la seconde république française, Paris : chez Victor Attinger, 1929, page 112)
- La baronnie d’Elbeuf fut adjugée à René, duc de Lorraine ; mais Jean de Rieux déclara ne pouvoir rendre les 12 fiefs dont Bourgtheroulde faisait partie, attendu que, donnés en mariage à sa sœur, ils étaient détenus par des tiers. — (M. Charpillon , Dictionnaire historique, géographique, statistique de toutes les communes de l'Eure, Les Andelys : chez Delcroix, 1868, page 522)
- Faire connaître d’une façon décisive, par acte public, par autorité publique.
- On le déclara coupable de haute trahison.
- Son mariage a été déclaré nul.
- Les objets que la loi déclare insaisissables.
- (Pronominal) S’expliquer, se manifester ou se faire connaître.
- Il ne veut point se déclarer là-dessus.
- Il s’est déclaré l’auteur de ce livre.
- (Sens figuré) — Après une période de six années de disette et de souffrances, une maladie épidémique, appelée peste blanche, se déclare dans la paroisse vers le mois de Mai et en décime la population. — (« Plérin : quelques notes sur cette commune », dans l’Annuaire des Côtes-du-Nord, tome 3, Saint-Brieuc : chez L. Prud'Homme, 1853, p. 25)
- (Pronominal) Exprimer des sentiments d'amour à quelqu'un.
- Je lui ai dit : « Ma sœur a du sentiment pour vous ; il faut vous déclarer. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 60)
- Fernande fût morte plutôt que de se déclarer, crime inexpiable à l’époque pour une amoureuse, mais ses silences et ses beaux regards noyés parlèrent pour elle. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 320)
- — Je perdais les pédales, je yoyotais, je régressais. Bref, j’étais tombé amoureux. Mais je n'osais pas encore me déclarer. — (Serge Loupien, Sexties, éditions Grasset, 1993)
- (Pronominal) Se prononcer ou prendre parti pour ou contre quelqu’un, pour ou contre quelque chose.
- Tenant la bride un peu haute à ce peuple déjà fort aliéné du service du Roi, il l'empêche de se déclarer et occupa les forts châteaux de Rosemont et de la Ferté-Chauldron. — (Le Nivernois: album historique pittoresque, publié par N.-J. Morellet, J.-C. Barat & E. Bussière, tome 1, Nevers : chez E. Bussière, 1840, page 26)
- Il est le premier ministre de la Guerre qui se soit déclaré hostile à l’alliance franco-russe, thème favori des hommes de la « Jésuitière ». — (Pierre Miquel, L'affaire Dreyfus, « Que sais-je ? » n° 867, Presses Universitaires de France, 1959)
- (Sens figuré) La victoire s’est déclarée pour nous.
- Le ciel se déclare en notre faveur.
- (Pronominal) Prendre parti dans une guerre commencée.
- Cette nation n’hésita plus à se déclarer. Le participe passé Déclaré, ée, s’emploie adjectivement dans ce sens.
- Ennemi déclaré.
- Partisan déclaré.
-
contourner
?- (Désuet) Déformer ; faire qu’une chose soit de travers.
- Ses deux douzaines de cheveux demeurés fidèles se tournaient, se contournaient et se recontournaient sur son crâne pour donner, à une portée de fusil, l’illusion d’un système pileux follement développé. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895)
- Je n’admire que médiocrement ceux qui ne supportent point qu'on les contourne, ceux qu'on déforme à les regarder de biais. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 287)
- Sa signature se contourna en arabesques maniaques et embrouillées. — (Alain Demouzon, Le retour de Luis, 1977, chapitre 1)
- (Par extension) Faire le tour de quelque chose.
- […] il accompagna jusqu’en 1853 le capitaine Mac Clure dans l’expédition qui contourna le continent américain du détroit de Behring au cap Farewel. — (Jules Verne; Cinq Semaines en ballon)
- Nous contournâmes, sans l’apercevoir, la colonne, puis le taxi remonta le faubourg Saint-Antoine, prit à gauche. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Notre cap au compas étant le 70°, à 5h.53, nous nous déroutons jusqu’au 345° pour essayer de contourner un véritable mur de nuages […] — (Jean Mermoz, Mes vols, Flammarion, 1937, page 133)
- La vallée de la Lanterne […] occupe […] une longue dépression creusée à travers les formations triasiques et liasiques dont les bandes circulaires plus ou moins sinueuses contournent la croupe méridionale des Vosges. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 1)
- (Par extension) (Usinage) Suivre, à l’aide d’une fraise, la forme d’une pièce ; usiner son contour.
- Or en ce temps là, les modeleurs de cires de Prague avaient instauré une pratique parfaitement indigne, qui consistait à contourner des figurines habillées d’un petit manteau rouge à l’effigie du voleur et assassin Babinski. — (Gustav Meyrink, Le Golem, 1915 ; traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre, 2003, page 222)
- Dans cette phase, la fraise a contourné la pièce.
- (Sens figuré) Éviter de respecter en exploitant un biais.
- Ultracompétente et plutôt aimable (pour peu que vous respectiez son statut), elle sait contourner le règlement pour sauver la peau d’un malade : en l'occurrence, bibi. — (Gilles Bertin, Trente ans de cavale, 2019)
- (Pronominal) Sinuer, faire des contours.
- De Saint-Pipoy à Maraucourt le chemin bordé de saules se contourne au milieu des tourbières, cherchant pour passer un sol qui ne soit pas trop mouvant plutôt que la ligne droite. — (Hector Malot, En famille, 1893)
-
éveiller
?- Passer du sommeil à la veille.
- Tirer du sommeil.
- Le chant des coqs, l’aboiement des chiens, les appels des oiseaux l’éveillèrent. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 99 de l’édition de 1921)
- Il prêta l’oreille. Rien ne remuait dans la maison. Le bruit du gond rouillé n’avait éveillé personne. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 11 ; 1862)
- (Pronominal) Sortir du sommeil.
- Deux berceaux côte à côte, dans sa chambre, renfermait les deux petits corps. La nuit, Zaheira s’éveillait pour leur donner le sein. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Il s’éveille tous les jours à une certaine heure.
- Elle s’est éveillée en sursaut.
- On emporterait la maison, qu’il ne s’éveillerait pas.
- S’éveiller au bruit.
- Vous paraissez tout endormi, éveillez-vous.
-
emmener
?- Mener hors du lieu où l’on est vers un autre lieu ; utilisé plutôt en parlant de personnes ou d’objets capables de se déplacer, comme par exemple des véhicules.
- Nous avions combattu et couru toute la journée. Faits prisonniers par les dragons prussiens, nous avions été emmenés jusqu’à Vrigne-aux-Bois au grand trot de nos montures. — (Victor Thiéry, Après la défaite : Souvenirs et impressions d'un prisonnier de guerre en Allemagne, Paris : chez Frinzine, Klein & Cie, 1884, page 17)
- Quand Napoléon III fut empoigné à Boulogne pour avoir donné une seconde représentation du débarquement à Cannes, on le jeta au cachot et on l’emmena à Paris sans lui donner le temps de changer de chemise. — (Arsène Houssaye, Les Confessions, tome IV : Souvenirs d'un demi-siècle 1830-1880, tome 4, Paris : chez E. Dentu, 1885-1891, chapitre 4)
- Après une minutieuse préparation, tant de la machine que du passager, à 4 heures du matin, je décolle dans les ténèbres, emmenant un solide gaillard Serbe, ex-chef célèbres de comitadjis. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 223)
- D’un seul coup, brutalement, le flotteur gauche s’engagea. Je fus emmené dans un « cheval de bois » à gauche, que je pus contrecarrer quelque peu en accélérant. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 62)
- Une peste de psychologue, que mes parents m’avaient emmené voir sur le conseil d’une prof complètement tarée, avait parlé de « nonchaloir oriental » pour expliquer ces accès de paresse. — (Bernard Du Boucheron, Long-courrier, Éditions Gallimard, 2013)
-
préserver
?- Garantir quelqu’un ou quelque chose d’un mal qui pourrait lui arriver.
- L'œuf pondu le vendredi saint préservait de la foudre, mangé il garantissait de la fièvre ou de la rage... Notre œuf de Pâques est certainement un dérivé de ces anciennes coutumes vosgiennes. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
- Pourtant, il était possible de se préserver des enchantements des sorciers ; dès qu’un sorcier vous avait touché, il fallait le battre à bras raccourcis, en répétant trois fois : « Sorcier, je te rends le mal ». — (Octave Mirbeau, Rabalan,)
- Ce soubassement est intact, […], les parties inférieures du monument sont restées enterrées pendant des siècles et ont été ainsi préservées des mutilations. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Comme toutes les réformes monétaires, la stabilisation de la monnaie allemande a provoqué une crise économique, ou plus exactement, elle n’a pas suffi à en préserver le Reich. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.117)
- Ce grimoire, dans la lignée du Traité de vampirologie, révélera tout ce qu'il est indispensable de savoir au sujet des loups-garous et les moyens de s’en préserver. — (Édouard Bresey, Le grimoire des loups-garous, Place des éditeurs, 2010)
-
laisser
?- Quitter quelqu’un ou quelque chose.
- Je te laisse maintenant.
- Plus de 400 rescapés laissés en suspens au large de Malte. — (« Ocean Viking, Journal de Bord : Un printemps chaotique en Méditerranée », 6 mai 2020, sur le site SOS Méditerranée)
- Ne pas emmener, ne pas emporter avec soi.
- Jim manœuvra le cordon d’un vasistas, mais l’ouverture donnait sur la loge de Gaby Million où la vedette avait laissé ses chiens. Les bêtes se mirent à aboyer. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Laissez-nous vos enfants jusqu’à ce soir.
- Laissez ici votre manteau.
- Oublier de prendre avec soi.
- J’ai laissé ces papiers sur mon bureau.
- Confier, mettre en dépôt.
- Il a laissé tous ses papiers à son avocat.
- Je vous en laisse le soin, la responsabilité, etc.
- Je ne l’ai point trouvé chez lui, j’ai laissé votre lettre à son domestique.
- Ne pas ôter, ne pas retirer.
- Laissez ces livres sur mon bureau.
- Ne pas changer l’état où se trouve une personne, une chose.
- Laisser un champ en friche, ne pas le cultiver.
- Laisser un ouvragé imparfait, ne pas l’achever.
- Laisser une chose intacte, ne pas l’endommager, ou n’en rien prendre, etc.
- Ne pas importuner, ne pas tourmenter.
- Laissez-moi donc.
- Laisser quelqu’un tranquille.
- Ne pas prendre, ne pas enlever, ne pas détruire ce qu’on pourrait prendre, enlever, détruire, etc.
- Les voleurs lui ont laissé la vie sauve.
- Ils ont tout mangé, ils n’ont rien laissé.
- Abandonner.
- Ils l’entourèrent, discourant tous à la fois et voulant, comprit-il, qu’il les menât immédiatement à l’endroit où il avait laissé l’aéroplane. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 387 de l’édition de 1921)
- Les ennemis ont laissé des milliers d’hommes sur le champ de bataille, ils ont eu beaucoup d’hommes tués ou blessés.
- Passer sous silence.
- Je laisse une infinité d’autres preuves, d’autres détails.
- Laissons cela, ne parlons plus de cela.
- Contourner.
- Après avoir laissé derrière nous les Orcades, nous entrâmes en plein Atlantique, et la mer s’enfla prodigieusement. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 29)
- Laisser un chemin, une maison, etc., à droite, sur la droite, Prendre sur la gauche, en sorte que le chemin, la maison, etc., soit sur la droite.
- Interrompre une relation, une conversation, etc.
- Laisser là quelqu’un, quelque chose.
- Laissez là votre travail, vous le reprendrez plus tard.
- Accorder.
- Préviens ta femme de ton arrivée. Ça me laissera le temps de passer tranquillement mon froc et de ne pas enfiler, dans la précipitation, mon slip à l'envers. — (Florentino Dos Santos, Les Cocus : Ces innocentes victimes des feux de l'amour… charnel, Éditions Le Manuscrit, 2003, page 58)
- Ne pas épuiser un thème.
- Laisser beaucoup à dire, à faire, ne pas donner tous les arguments, toutes les idées.
- Céder.
- Je lui en laisse le profit.
- Vendre bon marché.
- Je vous laisse cette voiture à moitié prix.
- Ne pas vouloir se mettre en concurrence avec quelqu’un, ou abandonner ses prétentions.
- Laisser le champ libre à quelqu’un.
- Laissons ces basses intrigues à ceux qui en sont capables.
- Léguer, transmettre par des dispositions testamentaires.
- Il a laissé par testament sa bibliothèque à son frère.
- Il ne laisse rien à ses enfants.
- Il se dit en parlant des personnes ou des choses qui ont été à quelqu’un et qui subsistent après sa mort, qui lui survivent.
- Il laisse une femme et des enfants dans la misère.
- Laisser plusieurs ouvrages manuscrits.
- Il se dit, dans un sens analogue, en parlant du souvenir, de l’opinion, etc., qui reste de quelqu’un.
- Il a laissé une bonne, une mauvaise réputation après lui.
- Il a laissé de grands regrets partout où il a passé.
- Il se dit de la sensation, de l’impression qui reste de quelque chose ou de ses suites, etc.
- Sous une toilette criarde, ton corps mouvant laisse derrière lui flotter un sillage embaumé. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, page 121, Québec Amérique, 2009)
- Cette liqueur laisse un goût amer dans la bouche.
- Mon voyage m’a laissé des souvenirs agréables.
- Suivi d’un infinitif :
- Permettre ; souffrir ; ne pas empêcher.
- Parfois les rênes s’échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d’avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
- Le signataire de ces lignes, en 1918, a vu transporter des malheureux attaqués par le gaz moutarde, alors que rien ne le laissait prévoir, plusieurs jours après un bombardement. — (Victor Méric, La guerre qui revient : Fraiche et Gazeuse, page 161, Sirius, 1932)
- J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. — (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre I, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
- Elle était demeurée longtemps debout devant ces hautes coques dont les hublots laissaient voir l’intérieur des cabines éclairées. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 52)
- Avec faire et dire : ne pas se soucier, ne pas se mettre en peine de ce que fait ou dit quelqu’un.
- Laissez-les faire.
- On n’a qu’à le laisser faire.
- (Proverbial) Il faut bien faire et laisser dire.
- Je me suis laissé dire telle chose, J’ai entendu dire telle chose, mais sans y ajouter grande foi.
- (Vieilli) Cesser, manquer, en finir. — Note : En ce sens, il est suivi d’une négation, et s’emploie avec la préposition de.
- Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup dans son empire. — (Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier, 1662 ; GF, 2017.)
- Quand nous regardons le soleil, nous imaginons qu’il est distant de nous d’environ deux cent pieds, […] plus tard, tout en sachant que le soleil est distant de plus de six cent fois le diamètre terrestre, nous ne laisserons pas néanmoins d’imaginer qu’il est près de nous. — (Baruch Spinoza, Ethique, II, scholie de la proposition XXXV, 1677.)
- De temps à autres naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface de l’eau m'offrait l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui sans aucun concours actif de mon âme ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort. — (Jean-Jacques Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire, Cinquième promenade, 1776-1778 ; éditions Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 1969, page 1045)
- Le souci fiévreux d’Eschyle de préserver le visage de l’humanité (de cette humanité dont, mieux que tout autre, il connaissait les faiblesses, mais qu’il ne laissait pas d’aimer) a inspiré l’un de ses messages les plus universels. C’est cette angoisse qui détermine le caractère titanesque de Prométhée. — (Ismaïl Kadaré, Eschyle ou l’éternel perdant, traduction par Alexandre Zotos, Fayard, Paris, 1988, page 68)
-
premier
?- Adjectif numéral ordinal correspondant au nombre 1.
- Mais surtout nous pensons sans relâche au premier blessé, au premier mort du bataillon. Tout notre entendement butte sur ce premier cadavre. Nous comprenons le second, le troisième; mais, malgré nous, le premier mort que nous avons enfin étendu dans notre esprit, s’anime, se relève, et tout est à recommencer. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- (Par ellipse) - La coagulation se fait par passage dans trois bains contenant, le premier une solution de soude […], le second une solution d’albumine, et le troisième un bain de bichlorure de mercure (4,5%) qui sert de coagulateur. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Qui précède tous les autres par rapport au temps, au lieu, à l’ordre, à la dignité, etc.
- Au même instant deux personnes entraient, […]. La première était René, le parfumeur, qui s’approcha de Catherine avec toutes les obséquieuses civilités des serviteurs florentins […] — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. VI ; Calmann Lévy éditeurs, Paris, 1886, page 67)
- Bien qu’il eût perdu de sa première violence, le vent soufflait encore assez fort pour rendre très dangereux l’atterrissage […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 264 de l’édition de 1921)
- […] le lendemain la plupart de mes compagnons franchissaient pour la première fois le cercle polaire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Vous préviendrez au village qu’on sonne en première classe et vous vous occuperez du prêtre, du fossoyeur et du menuisier ! — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
- […] puis sous prétexte de prendre conseil, se dirigea vers l’auberge où il fit venir une première chopine suivie de plusieurs autres. — (Louis Pergaud, « Joséphine est enceinte », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Qui passe devant ; qui vient en avant ; qui commence d’abord.
- Même lorsqu’il n’y a pas eu de cautérisation des premières voies digestives, les lésions du gros intestin persistent longtemps. — (Charles-Albert Vibert, Précis de toxicologie clinique et médico-légale, Baillière, Paris, 1907, page 225)
- Je l’ai fait passer le premier. — Il se jeta dans l’eau la tête la première.
- Le meilleur ou le plus considérable.
- Nous avons vu que le sol est la première richesse du royaume, que les bestiaux sont la première richesse du sol, et c’est là ce que les hommes de bureau ne comprennent pas, et ce que la politique vulgaire ne veut pas considérer. — (Emmanuel d’Harcourt, Réflexions sur la richesse future de la France, et sur la direction qu’il convient à donner à la prospérité du royaume, C.-J. Trouvé & chez Madame Huzard, Paris, 1826, page 289)
- La proximité du plaisir le rendait généreux. Il présenta son neveu, un jeune homme du premier mérite, un de nos plus grands poètes, Horace Produit enfin ! — (Pierre Mezinski, Simon Rouverin : le forçat du canal, Calmann-Lévy, 1994)
- (Par ellipse) (Familier) De première : d’une grande qualité.
- Ma parole, on se serait cru au Châtelet, tant la mise en scène était de première. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre XII, Série noire, Gallimard, 1956, page 109)
- N’importe quel.
- Cela ne réclamait point des dons prodigieux ni une intelligence d’élite. Le premier courtaud de boutique jeté dans cette voie devait fatalement, automatiquement, aboutir à la vie large et facile. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- Sa cravate montrait des signes d’usure et il s’habillait en drap recardé que la première pluie décatissait. — (Roger Ferlet, De la soie dans les veines, Paris & Genève : Éditions Jeheber, 1958, chap 14)
- Qui est indispensable ou qui est nécessaire avant tout.
- Preuve que c’est la religion qui le dirige, c’est que son premier soin, son soin principal fut de la faire fleurir. Je dis son premier soin. — (Clément, « Oraison funèbre du prince Stanislas Ier, roi de Pologne, etc., prononcée le 21 juin 1766 », dans la Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier ordre, vol. 55, Jacques-Paul Migne, Paris, page 506)
- Pour Sophie , elle ne va pas si loin : son premier devoir est celui de fille, et c’est maintenant le seul qu’elle songe à remplir. Son unique vue est de servir sa mère, et de la soulager d’une partie de ses soins. — (Jean-Jacques Rousseau, « Émile ou De l’éducation », livre 5, dans les Œuvres de J.-J. Rousseau, citoyen de Genève, volume 2, 1re part., Belin, Paris, p. 405)
- Qui avait été auparavant, qu’on avait déjà eu.
- […] il dressa procès-verbal de contravention, et, par suite, le conseil de préfecture condamna la dame d’Amonneville à détruire la digue et l’aqueduc , et à rétablir les lieux dans leur premier état. — (Recueil général des arrêts du Conseil d’État, vol. 4, annotations de Germain Roche et de Félix Lebon, Paul Dupont, Paris, 1842, page 95)
- Il porta même la gloire de ses armes plus loin; dompta les Saxons, les rendit tributaires, & rétablit la Monarchie Britannique dans sa première splendeur; mais sa cruauté le fit mettre au nombre des Tyrans. — (Isaac de Larrey, Histoire d’Angleterre, d’Écosse, et d’Irlande, part. 1, Reinier Leers, Rotterdam, 1707, page 114)
- Qualifie le commencement ou l’ébauche de quelque chose.
- Ma première idée est-elle la bonne ? Les créateurs ont souvent tendance à s’attacher à la première idée qui les satisfait vraiment. Attention à laisser à vos idées le temps de la maturation. — (Christelle Fleury et Aurore Dohy, Trouver son idée de business, Groupe Express Éditions, 2007, page 20)
- Mais, pour la première mouture du spectacle, en tout cas, nous ne montrerons pas toute la grève de Lip. Parce que vous envisagez déjà plusieurs moutures ? Ça, c’est sûr. C’est un spectacle qui va changer. — (Denis Bablet, « Rencontres avec Ariane Mnouchkine », dans Différent: le Théâtre du Soleil, no spécial de Travail Théâtral, juillet 1976, page 93)
- Le manuscrit de premier jet était daté, initialement, du 23 février 1862. A-t-il été écrit en une seule nuit, avant même la clôture du débat ? ou s’agit-il d’une date-souvenir, faisant mention de l’« idée-mère » ? — (André Jarry, Alfred de Vigny: étapes et sens du geste littéraire : lecture psychanalytique, volume 2, Librairie Droz, 1998, page 903)
- L’échalote se multiplie de caïeux qui sont mis en terre dès le premier printemps, c'est-à-dire en février-mars. — (Robert Laumonnier, Cultures maraîchères, J.-B. Baillière, 1952, page 519)
- (En particulier) Qualifie le début ou la première partie d’une période, d'un phénomène.
- De prime abord, le rayonnement de la pensée de Charles Maurras et l’influence de l’Action française paraissent faibles dans les îles britanniques au cours du premier vingtième siècle. — (Michael Sutton, « Le Maurrassisme de T. S. Eliot et le legs de T. E. Hulme », dans Charles Maurras et l’étranger, l’étranger et Charles Maurras, volume 2, sous la direction de Olivier Dard et Michel Grunewald, Peter Lang, Berne, 2009, page 323)
- On a souvent remarqué le pessimisme de la littérature du premier quinzième siècle en France. Les états dépressifs, les sentiments morbides s’y expriment sans fin. — (La Mélancolie dans la relation de l’âme et du corps, Université de Nantes, 1979, page 46)
- La voie sociale-démocrate de la flexisécurité de l’emploi, couplée à une redistribution qui fasse prévaloir un principe de justice sociale à l’encontre des excès de la valeur actionnariale, est le chemin qui distinguera l’Europe dans la mondialisation de ce premier XXIe siècle. — (Michel Aglietta et Laurent Berrebi, Désordres dans le capitalisme mondial, Odile Jacob, 2007, page 217)
- Ce premier Néolithique de Grèce orientale se caractérise aussi par une céramique monochrome et/ou peinte et par une industrie macrolaminaire, produisant des outils, dont la plus grande part portent des retouches marginales. — (Nicolas Cauwe, Pavel Dolukhanov et Pavel Kozlowzki, Le Néolithique en Europe, chapitre 6.1.1, Armand Colin, 2007)
- L’idée que le premier christianisme aurait été uni et que seul le temps aurait provoqué schismes et désunion est un mythe. — (Après Jésus. L’invention du christianisme, sous la direction de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim, Albin Michel, 2020, page 291)
- Qualifie le rôle et la position hiérarchique à celui qui est le leader dans une fonction.
- Le roi , par le droit de sa couronne , est le premier chanoine honoraire héréditaire des églises de Saint-Hilaire de Poitiers , de Saint-Julien du Mans , de Saint-Martin de Tours , d’Angers , de Lyon & de Châlons. — (Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, volume 7, partie 1, sous la direction de Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert, les Sociétés typographiques, Berne & Lausanne, 1782, page 233)
- Maire de Lille en 1973, il est élu député PS du Nord la même année. Premier ministre de mai 1981 à juillet 1984. En juin 1988, il est premier secrétaire du parti socialiste. — (Gérard Bacconnier, Bruno Benoît et Gérard Clément, La Mondialisation en fiches : genèse, acteurs et enjeux, Bréal, 2008, page 43)
- Ils avaient fait leurs premières armes sur le port, quelques incursions à South Brooklyn pour s’aguerrir, et ils se voyaient bientôt première gâchette pour un caïd de la trempe de Guido Corrado […] — (Don Pendleton, Les Cercueils de Cape Liberty, chapitre 8, (collection L’Exécuteur no285), 2011)
- Dans les grandes communes, le premier adjoint a un emploi du temps et parfois un rôle aussi important que le maire, en conséquence est-il de bon ton de s’adresser à lui en ces termes : Bonjour, monsieur le maire-adjoint. — (Histoire des maires de Bordeaux, Les Dossiers d’Aquitaine, 2008, page 20)
- (Mathématiques) (Postposé) Qualifie un nombre entier naturel qui possède seulement deux diviseurs entiers positifs distincts, l’unité et lui-même.
- Fermat a laissé plusieurs théorèmes curieux sur les nombres premiers; voici le principal : si n est un nombre premier et x un nombre quelconque non divisible par n, la quantité xn-1-1 sera divisible par n. — (Dictionnaire des sciences mathématiques pures et appliquées, volume 2, sous la direction de Alexandre-Sarrazin de Montferrier, Bibliothèque scientifique, Paris, page 352)
-
sauter
?- S’élancer en l’air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Le roi, en rocquant, ne doit sauter que deux cases, c'est à-dire, que la tour avec laquelle il rocque, se mettra sur la case attenant immédiatement au roi, et celui-ci, sautant par dessus, se placera de l'autre côté de la tour. — (Hilaire Le Gai, Almanach des jeux : Académie nouvelle, Paris : Passard, 1853, page 168)
- Sauter d’un bateau dans un autre.
- Sauter à terre.
- Il sauta dans la rivière.
- Sauter sur un cheval.
- Sauter en selle.
- Sauter en croupe.
- Sauter de joie.
- Un cheval qui saute.
- Faire sauter un cheval.
- Un oiseau qui saute de branche en branche.
- Faire sauter un chien par-dessus un bâton.
- Sauter à bas de son lit : Descendre vivement de son lit.
- Sauter à la corde : Sauter par-dessus une corde qu’on fait tourner en l’air.
- (Billard) Faire tomber, en jouant, hors de la table du billard, en passant par-dessus les bandes.
- Faire sauter une bille.
- La bille a sauté.
- (Jeux) Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on l’eût coupé.
- Faire sauter la coupe.
- (Cuisine) Cuire à feu vif en agitant de temps en temps la casserole.
- Les aliments détaillés en menus morceaux sont sautés très rapidement avec très peu de matière grasse dans un récipient hémisphérique placé sur un brûleur très puissant. — (Michel Maincent-Morel, Techno Culinaire — Bac Pro, Éditions BPI , 2011, page 270)
- Exploser, se détruire d'un coup, voler en éclats.
- Tout à coup, comme dans le récit de Violetta, le bruit d'un vitrail qui saute en éclats. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. En l’espace de cinq ans, elle fut entièrement ébranlée et détruite. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Forer des carottes dans le roc, en analyser les teneurs, placer des bâtons de cheddite au fond de la galerie, les faire sauter, faire sauter toute la montagne ... — (Michel Goeldlin, Panne de cerveau, Éditions Alban, 2004, page 220)
- Faire sauter la cervelle à quelqu’un : Lui exploser la tête d’un coup de feu.
- Se faire sauter la cervelle.
- (Sens figuré) (Familier) Faire faillite.
- Cette banque a sauté : Elle a fermé ses guichets.
- (Sens figuré) (Familier) Perdre son emploi ou sa place.
- Ainsi suspecté de servir la soupe aux généraux et aux ministres de droite (bien qu'il ait vertement envoyé aux pelotes Alain Peyrefitte lorsque ce dernier prétendit s’inviter lui-même à « Apostrophes »), Pivot eût dû, en bonne logique, « sauter » lorsque advint, en mai 1981, le pouvoir socialiste. — (Édouard Brasey, L’effet Pivot, Editions Ramsay, 1986, chapitre 3, § 2)
- (Sens figuré) (Familier) Être supprimé.
- Je suis déjà rentré, mon prof de physique étant en formation, mon cours a sauté.
- S’élancer avec vivacité sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Sauter au collet, à la gorge de quelqu’un.
- Il a sauté sur ses armes pour se défendre.
- Il a sauté sur lui pour le frapper.
- Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d’une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s’entendait à faire l’amour d’une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l’Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c’était pour eux une manière de faire l’amour — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 204)
- Jean saute dans son short, attrape son sac à dos et dévale les escaliers, accompagné de Brigand, son chien. — (Pascale Chollet/Paskapoo, "Ligne de Crêtes" : nouvelles en Beaufortain et en Savoie, Éditions Lulu (Lulu.com), 2010, 2e édition 2011, page 51)
- Sauter au cou de quelqu’un : L’embrasser avec empressement.
- (Sens figuré) Parvenir d’une place inférieure à une place plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires.
- Cet élève a sauté de la troisième à la première.
- Passer subitement, rapidement d’une chose à une autre qui est différente, qui n’a point de liaison avec elle.
- Sauter d’un sujet à un autre.
- Il saute d’une idée à une autre, sans transition.
- Passer d’un chapitre, d’une phrase, d’un paragraphe à un autre, dans un texte sans s’arrêter à ce qui est entre les deux.
- Vous pouvez sans inconvénient sauter tout de suite au chapitre suivant.
- (Marine) Changer brusquement de direction.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Transitif) Franchir en s’élançant en l’air.
- Sauter un fossé.
- Sauter la barrière.
- Ce cheval saute bien les obstacles.
- (Transitif) Omettre, passer quelque chose en récitant, en lisant, en transcrivant, etc.
- Une feuille verte portait en tête : CONFIDENTIEL. Sautez les questions embarrassantes, mais soyez aussi complet que possible.Il me répugnait de sauter. En classe, dans les versions latines, je ne conseillais pas à mes élèves de sauter les difficultés, pour revenir, plus tard, les résoudre.« Ne soyez pas des sauteurs : » leur disais-je. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 66)
- Sauter un passage.
- Il a sauté deux feuillets.
- Le copiste a sauté deux lignes.
- Le pianiste a sauté une mesure.
- (Transitif) (Haras) (Rare) Saillir, couvrir une jument.
- Cet étalon a sauté tant de juments.
- (Transitif) (Vulgaire) Posséder sexuellement.
- Je comprends le type qui saute une vieille mocharde, parce qu’il se dit : – Elle va me filer le chèque dont j’ai besoin si je l’enfouraille comme elle veut. — (Honoré Bostel, Le roman d'un turfiste, Éditions La Table ronde, 1975)
- Les rombières elles ont les seins remontés au maximum par des soutifs de marque, les dents pourries un peu cachées ainsi par la gouache à lèvres, espérant encore se faire sauter par des amis intimes, […]. — (Marc-Édouard Nabe, Zigzags, éditions Barrault, 1986, page 76)
- […]. Frank est pas con au point d'épouser un paillasson pareil. — T'es jaloux, gros porc, de n'avoir jamais pu me sauter. — J'aurais eu trop peur d’attraper la chtouille ! — (F.-H. Ribes, Lecomte, la toile et l’araignée, Paris : Éditions Fleuve noir, 1985)
- Mutatis mutandis, Hélène fut à M&mnoux ce que Judith Toumignon était à Clochemerle, sans atteindre la chaudasserie extrême de la Jacqueline de La Terre de Zola, qui se fait sauter du soir au matin par tout ce qui porte une queue. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Éditions Publibook, 2018, p. 157)
- (Transitif) (Argot) Arrêter.
- J’aurais dû le calotter, oui, n’est-ce pas, l’arrêter là-bas, et ce serait fini. […] C’est ainsi, fit le policier. On ne saute pas toujours qui on veut, où l’on veut. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Argot) Avoir faim (expression "la sauter").
- — Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l’a peut-être jamais sautée. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 37)
- « Et puis quoi, on ne peut pas tout donner pour rien. Est-ce qu’on a même le droit quand, chez vous, on la saute ? » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 245)
- Au camp, on la sautait, c’est vrai, mais il y avait la démerde. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 25)
- (Transitif) (Argot) Dépasser un véhicule, le doubler à vive allure, en déboitant au dernier moment.
- Quelqu'un a klaxonné derrière nous. [...] - Ta gueule, eh, peau de fesses, a crié Haymann à une Toronado tomate qui nous a sautés en miaulant. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 5, Réédition Quarto Gallimard, page 481)
- (Transitif) (Argot) Passer une ville en la contournant.
- Nous avons sauté Pontoise par la rocade et filé vers Paris. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 527)
-
sérénité
?- État du temps, de l’air qui est serein.
- La sérénité de l’air, du temps, du ciel.
- (Sens figuré) Tranquillité, calme, absence de trouble ou d’agitation.
- Brusquement, il poussa une porte, entra, et vit Giselle debout, si calme, une telle sérénité dans ses yeux, où il n'y avait ni crainte, ni défi, ni pas même du dédain, qu'il s'arrêta, pâle comme un mort. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Il siégeait, au fond, sur une banquette, et fumait un cigare. Une indéniable sérénité se reflétait sur ses traits. Peut-être était-ce l’apaisante influence du cigare […] — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- L’archéologie et l’anthropologie locales sont coutumières, on le sait, d’une grande sérénité dans l’affirmation. Ledit Poignant ne s’en est pas tenu là : à une portée de fusil du tombeau de Merlin, l’« archidruide », il a retrouvé le tombeau de « son épouse » Viviane ! — (Charles Le Goffic, Brocéliande, avec la collaboration de Auguste Dupouy, La Renaissance du Livre, 1932, p. 95)
- Rien ne trouble la sérénité de ses jours, rien ne trouble le calme dont il jouit.
- Titre honorifique qu’on donnait à quelques souverains et à quelques princes.
- On traitait le doge de Venise, le doge de gênes de Sérénité.
-
deviner
?- Prédire ce qui doit arriver, découvrir, par des sortilèges, ce qui est caché.
- Il prétendait deviner où était caché le trésor.
- L’art de deviner est une chimère.
- Parvenir à connaître, à découvrir par voie de conjecture.
- Au fracas grinçant des roues, se devinait le cheminement des camions. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
- Une expression matoise parcourut le visage de l’homme aux lunettes noires sans qu’il me fût possible d’en deviner la cause. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 79)
- Depuis leur retour à Paris, Jim devinait et flairait dans l'air une espèce de coalition redoutable, dirigée de toute évidence contre eux. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Il ne devinait pas encore combien l'âme de la jeune fille, déjà, lui appartenait. Il habitait chaque seconde de ses heures, chaque rêve de ses nuits. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
- On ne sait pas qui elle est ; nul ne peut se douter qu’elle a des diplômes, ni qu’elle est issue d’une famille bourgeoise. Et voilà son bien le plus cher : elle ne sera devinée par personne. — (Léon Frapié, La conquête de Rose, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 8)
- Tandis que Louis Fronsac se faisait secouer comme un bouchon dans un torrent sur les chemins de France, Gaston de Tilly tentait de deviner comment des voleurs avaient pu pénétrer dans la nonciature. — (Jean d'Aillon, La conjecture de Fermat, éd. J.-C. Lattès, 2006, chapitre 14)
- (Par extension) Trouver le mot, la solution, en parlant d'une énigme, d'un logogriphe, d'une charade
- Il n’y a là rien à deviner, c’est une chose claire par elle-même.
- Je vous le donne à deviner en dix, en cent, se dit en parlant d’une chose dont on suppose que celui à qui l’on parle ne se douterait jamais.
- Vous devinez le reste.
- Comprendre la personnalité, les pensées, les intentions ou les desseins de quelqu'un
- Fouché, dans ses Mémoires, avoue que ses plans ne réussirent pas; Talleyrand fut plus heureux, il contribua grandement à la restauration des Bourbons ; mais tous deux jouèrent gros jeu en conspirant contre un homme tel que Napoléon , qui les devina, et qui fut tenté plus d'une fois de les faire tout simplement fusiller. — (François-Cécile Drujon de Beaulieu, Napoléon jugé par l'histoire, ou précis historique et critique de la vie de cet empereur, Paris : chez Maison, 1844, page 133)
- Il se rappela la fille Desroches et son cousin, qui avaient convenu, lorsqu’ils ne seraient pas seuls et s’embrasseraient en pensée, de porter leur main droite à leur front ; mais une amie les avait devinés et toutes les apprenties se poussaient du coude, quand Berthe saluait l’amour de son salut militaire. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 99)
- Distinguer, voir, confusément par la vue.
- Dans la pénombre des couchettes où dorment les matelots, on devine une photo de famille et une niche remplie de bondieuseries. — (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, pages 30-31)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.