Dictionnaire des rimes
Les rimes en : ternir
Que signifie "ternir" ?
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- Rendre terne, ôter ou diminuer l’éclat de quelque chose.
- Certaines vapeurs ternissent l’argenterie.
- Ces couleurs se ternissent aisément.
- Ô vous qui savezsaviez-vous que la faim fait briller les yeux que la soif les ternit — (Charlotte Delbo, Aucun de nous ne reviendra, Éditions Gonthier, 1965 (tome 1 de Auschwitz et après).)
- (Sens figuré) Dégrader l’image publique, la considération, le crédit, de quelqu’un.
- Ternir son nom, sa réputation.
- Ternir sa gloire.
- C’est un vice qui ternit toutes ses vertus.
- Cela ternit sa mémoire.
- Permettre à son ministre de l’Économie de continuer à contrevenir au code d’éthique ternit sa fin de session. — (Rémi Nadeau, « Voici les bulletins de session des élus à l'Assemblée nationale », Le journal de Québec, 12 décembre 2020)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "ternir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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confire
- Faire cuire dans un sirop, une liqueur, une graisse, certains aliments en vue de leur conservation. La substance choisie pénètre alors l’aliment et s’y incorpore.
- Le fruit de l’épine-vinette est utile pour conserver et confire et pour garnir les plats. — (Th.W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, p.197, 1803)
- Le chinois confit est déjà mentionné par Machet dans son Confiseur moderne, au début du XIXe siècle, sous le nom d'« orange de Chine ». Ce fruit n’est confit qu'après un long séjour dans l'eau fraîche, destiné à lui ôter son amertume. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, Éditions Robert Laffont, 2012)
- On peut confire au sucre, au miel, à l’eau-de-vie des fruits, des fleurs ou des légumes.
- L’oie, le canard, le foie gras et le porc peuvent être confits par cuisson lente dans leur graisse.
- (Sens figuré) (Désuet) Tremper à l’excès dans un domaine, une activité, en perdre sa personnalité.
- Elle nous force, dans cette civilisation que les mathématiques ont confite en intelligence, à passer outre à la cohérence, à respirer un peu d'air malin. — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, page 64)
- Un soir, au moment où les parties étaient finies, que toutes les dames avaient commencé une de ces causeries familières où se confisent les médisances, et que la comtesse faisait son service auprès de la reine, madame de L… saisit cette occasion pour apprendre à l’assemblée féminine le grand secret de l’amour de monsieur de B. pour sa bru. — (Honoré de Balzac, Physiologie du mariage (méditation XXI))
- Être tout confit en dévotion, c’est être dans les grandes pratiques de la dévotion.
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havir
- (Désuet) (Cuisine) Se dit, en parlant de la viande, lorsqu’on la fait rôtir à un grand feu, qui la dessèche et la brûle par-dessus, sans qu’elle soit cuite en dedans.
- (Sens figuré) — Qu'est l'arraisonnement auprès de la chair labourée de l'envie, la chair en absence, frémillante, qui ne cesse de havir ? — (Marie Laberge, Pierre, ou, La consolation: poème dramatique, Boréal, 1992, p. 61)
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aigrir
- Rendre aigre.
- (Pronominal) — On fait quelquefois de la piquette avec le marc définitif qu'on délaye dans un peu d'eau et qu'on soumet à une nouvelle pression. C'est un vin très-faible et qui s'aigrit facilement. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 135)
- La chaleur aigrit le lait.
- (Sens figuré) Mettre dans une disposition ou dans une situation plus fâcheuse.
- Cela ne fait qu’aigrir son mal, qu’aigrir sa douleur.
- La mauvaise fortune lui a aigri l’esprit.
- (Pronominal) Or, depuis quelque temps, le curé de Melotte devenait inquiet, il s’attristait, s’aigrissait, se montait et se mettait dans de saintes colères. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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induire
- Porter, pousser à faire quelque chose.
- Induire à mal faire.
- Il voulait m’induire en erreur.
- Dieu, ne nous induisez point en tentation, ne permettez pas que nous soyons tentés.
- (Logique) Procéder par induction.
- Qu’induisez-vous de là ?
- La conséquence que j’en induis.
- (Physique) Produire par induction.
- Courant induit.
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cueillir
- Détacher des fruits, des fleurs, des légumes de leurs branches ou de leurs tiges.
- Les deux couples riaient, bavardaient, cueillaient des fleurs, se cajolaient et se mignotaient, luttaient et se roulaient sur l’herbe, et les jeunes filles fumèrent des cigarettes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 55 de l’édition de 1921)
- Il était allé lui cueillir un bouquet de coucous pour mettre au pied de la statue de la Vierge qui trônait sur un vieux confiturier reconverti en fourre-tout de laines et de tissus où elle puisait pour occuper ses doigts. — (Élise Fischer, Le Rêve de la Grenouille : une enfance lorraine, Paris : Presses de la Cité, 2011, chapitre 9)
- (Absolument) — On avait cueilli autour de l’église et dans le cimetière. Maigrement fruités les arbres donnèrent moins d’une demi-hottée chacun ; mais quelle graine ! Nourrie du suc des Trépassés, ronde comme une prunelle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Sens figuré) Cueillir des palmes, cueillir des lauriers, remporter des succès, des victoires.
- (Sens figuré) Prendre.
- Ce fut, en ce temps de relative splendeur, qu’un soir de bombe, à Montparnasse, il cueillit Geneviève à une table de café. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 29-30)
- Cueille ce triste jour d’hiver sur la mer grise — (Valery Larbaud, Carpe Diem)
- Cueillir un baiser sur les lèvres de sa bien aimée.
- (Sens figuré) (Familier) Arrêter un coupable par surprise au moment où il se croyait hors d’atteinte.
- Comme on l’avait à l’œil pour un vol de soieries, on a été le cueillir doucement à la sortie du spectacle. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre III, Série noire, Gallimard, 1956, page 25)
- (Sens figuré) (Boxe) Se faire frapper par surprise à la boxe.
- Kravine a dopé son mec. Deux reprises et je le cueille. — (Antonin Varenne, Le mur, le Kabyle et le marin, Points, 2011)
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aplanir
- Rendre plan, uni.
- Le vent étant tombé vers les huit heures du soir, et la mer s’étant aplanie, le vaisseau demeura immobile. — (François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811)
- De gros scrapers décapaient le sol et stockaient les roches, d'autres ratissaient et aplanissaient la surface dégagée pour délimiter nettement le trou circulaire que les ingénieurs avaient décidé de creuser pour atteindre le minerai. — (Jean Darmen, P900, tome 3: Les Pirates, Numeriklivres, 2016, chap. 4)
- (Sens figuré) — Au milieu du siècle dernier, on traitait de songe-creux et de lunatiques ceux qui prétendaient aplanir les hiérarchies traditionnelles et renverser même la personne du Roi. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l'amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- (Pronominal) — Ces montagnes, en raison de leur constitution géologique, sont plus que n'importe quelles autres soumises à l'influence de l'érosion. Les Basses-Alpes s'usent, s'écroulent lentement, modifient leurs contours, tendent à s'aplanir. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Lever les difficultés, les obstacles, les empêchements qui se rencontrent dans une affaire.
- Le souci d'aplanir les voies devant la réforme fiscale m'amena à reprendre dès mon retour au Louvre les conversations avec la haute finance commencées sous mon premier ministère. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- (Pronominal) — Toutes les difficultés, tous les obstacles s’aplanissent devant lui.
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rougir
- (Transitif) Rendre rouge ; peindre ou teindre en rouge.
- On sçait que le colcothar est une substance vitriolique ; ou , pour mieux dire , c'est un véritable vitriol que l’on rougit en le poussant par le feu jusqu'à un certain degré. — (Mémoires de l’Académie des sciences de l’Institut de France, 1753, page 393)
- Dans l’art de massacrer tu fais vraiment merveille;Sauveur, cache tes mains... le sang rougit tes bras ! — (Charles Bonnet, Entrée triomphale du général Espivent à Marseille, in Le Pilori, Imprimerie coopérative, Genève, 1872)
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L'Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Un nez grec, comme dessiné par Phidias et réuni par un double arc à des lèvres élégamment sinueuses, spiritualisait son visage de forme ovale, et dont le teint, comparable au tissu des camélias blancs, se rougissait aux joues par de jolis tons roses. — (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836)
- (Sens figuré) Leur sang rougissait la terre.
- (Spécialement) Porter à incandescence.
- Après avoir repassé couteaux et ciseaux, l’étameur fit rougir les casseroles, les passa dans un acide pour les nettoyer ; puis, les ayant chauffées de nouveau, il les posa dans l’étamure , et les arrosa en tous sens avec le métal en fusion ; […]. — (L'étameur, dans Le Magasin pittoresque, volume 51, 1883, page 368)
- (Intransitif) Devenir rouge.
- …je fus amené à goûter tous les mets étranges qui constituaient le repas. Il y avait de la pieuvre crue marinée dans du jus de citron sauvage, de la pieuvre rôtie sur des pierres rougies au feu. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Or, le bruit se répandit bientôt que le juif avait jeté l’hostie dans une cuve d’eau bouillante, à la suite de quoi l’eau aurait rougi sans s’altérer. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Intransitif) (Spécialement) (En parlant d’une personne) Avoir la peau du visage qui devient rouge sous l’effet de l'émotion. → voir piquer un soleil
- — Leuwen, ceci est trop fort ! dit le ministre ; et il rougit jusqu’au blanc des yeux. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- On eût dit qu’il rougissait plus par pudeur que par plaisir à l’aspect de la comtesse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Doña Luz s’aperçut de l’attention avec laquelle ils la regardaient, elle s’arrêta, confuse, et baissa la tête en rougissant encore davantage. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ce serrement de main et ces paroles cordiales redoublèrent le malaise de M. de Mériolle, qui rougit jusque dans les cheveux. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Je ne suis plus moi-même, je le sais bien ; je n’ai plus d’ingénuité, plus d’ignorance, plus d’illusion. J’ai pourtant conservé la faculté de rougir et certes mon sang se jette encore devant les mots énormes pour protéger ma dignité, mais on ne s’en aperçoit guère à cause de mon teint de gras double, de ma bouche au rictus blasé, de mes yeux meurtris. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Sous l’action d’une pensée indevinable, elle a rougi. J’ai vu l’onde sanguine se propager à son visage ; j’ai vu rayonner son cœur. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- — Pourquoi demandes-tu ça ?— Pour rien… Ce n’est pas la peine de rougir…— Tu n’es pas chic !— Pourquoi donc ?— Parce que tu sais bien qu’il suffit de prononcer le mot rougir pour que je rougisse. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 109)
- Zaheira ne put s’empêcher de penser qu’elle n’avait jamais vu un homme aussi prodigieusement beau. Elle se sentit rougir. Sa gorge se serra. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Intransitif) (Sens figuré) Avoir honte ; éprouver de la confusion.
- Le succès n’avait encore récompensé ce rigide et laborieux courage que par de maigres faveurs ; mais il pouvait du moins avouer ses défaillances, et les difficultés qui l’exerçaient à des luttes si vives n’étaient pas de celles dont on rougit. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 182)
- Elles n’étaient pas de ces désœuvrées qui proscrivent, comme déshonorant, le saint calus du travail, et n’en rougissaient point. — (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éd. J. Corti, 1954, volume 1, page 5)
- Il n’y avait pas la place pour une démarche nouvelle dans cette élection. Sans parti et en se lançant de manière autonome à moins d’un an du scrutin, il n’y a pas de quoi rougir du résultat. — (Cédric Villani, Denis Cosnard, Cédric Villani : « Arrêter la politique ? Pas question, au contraire ! », Le Monde. Mis en ligne le 15 mai 2020)
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croupir
- Rester couché dans ses ordures.
- (Sens figuré) — Sa maison était propre, bien tenue ; elle tranchait avec la blancheur gaie de sa façade et le luisant de ses meubles, sur les taudis immondes où, d’ordinaire, croupissent dans la fange et dans la vermine, les marins bretons. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
- Deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, croupissent dans une prison chinoise, arrêtés en riposte à l’arrestation de Meng Wanzhou. — (Joseph Facal, Comment peut-on sérieusement appuyer Justin?, Le Journal de Montréal, 9 février 2021)
- Cet enfant croupit dans ses langes. — Il ne faut pas laisser croupir un malade dans la saleté.
- (Par extension) Se corrompre et pourrir dans une eau stagnante, en parlant de certaines matières.
- De la paille qui croupit dans une mare.
- (Par extension) Se corrompre, en parlant de l'eau qui stagne trop longtemps.
- Les eaux qui croupissent deviennent puantes.
- (Sens figuré) Rester dans un état misérable sans rien faire pour en sortir.
- les prêtres ont toujours croupi dans une ignorance turpide. — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, Michel Lévy frères, Paris, 1857)
- Ce sont, pour la plupart, des pauvres hères assez bas, travaillant trop ou croupissant trop, mangeant mal, buvant mal, tournant dans un cercle étroit de souffrance, de laideur, d’ignorance et de préjugé, ayant une petite animation cérébrale désastreusement entretenue, une intelligence de samedi de paie, de café-concert, de lendemain de noce et de tirage au sort… — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Voici les cellules. Oh! la commission d'hygiène a passé par là ! Elles ne ressemblent par au cul de basse-fosse où croupissait Latude ni le baron de Trenck. Elles sont de dimension possibles et pas froides, pourvues de l'essentiel. — (Séverine, Sous clef, en préface de Histoire d'un Complot, par Henry Torrès, Paris : Éditions Clarté, 1921, page 9)
- Jamais je n'aurais obtenu un semblable résultat en m'obstinant à croupir dans les marécages du reportage et du chroniquage à tant la ligne. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 179)
- « Il n’y a aucune justification possible à laisser croupir ces enfants dans cet environnement inhumain, où la maladie et la malnutrition prolifèrent », a exprimé Mme Fournier. — (Karine Gagnon, Les petits Canadiens sacrifiés, Le Journal de Québec, 29 novembre 2020)
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convenir
- Être convenable, approprié ou adéquat.
- Puis, apercevant, sur le sentier du bas-côté, un caillou dont l’aspect lui convint, il le ramassa et le mit dans sa poche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 381 de l’édition de 1921)
- De nombreuses expériences m’avaient convaincu que le régime végétarien était celui qui me convenait le mieux et me donnait la plus grande résistance physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il est bien évident que les plantes vivent uniquement dans les milieux qui leur conviennent, […] : ainsi l’isotherme de 4°5 moyenne du mois de janvier concorde remarquablement avec la répartition de Rubia peregrina en Europe occidentale. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 67)
- Il redoutait probablement de ne plus lui convenir et de rentrer dans le rang, de reprendre le bissac du trimardeur. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 54)
- Et dans la foulée, si le raccourci cubi ne vous convient pas, n'hésitez pas davantage à faire usage d'un cubiteneur en remplacement du cubitainer. Aucune raison pour que le vin s'aigrisse davantage dans l'un que dans l'autre. — (Bernard Moreau-Lastère, Le français avec juste ce qu'il faut d'anglais, éd. Glyphe & Biotem, 2003, page 100)
- Ce style ne convient point au sujet que vous traitez. — Leurs opinions conviennent en tout.
- (Impersonnel) Être conforme aux usages, aux conventions, aux nécessités ou besoins ; être utile ou à propos.
- M. Bernard, notaire, sortait de chez lui, à pointe d’aube […]. Il était entièrement vêtu de casimir noir, ainsi qu’il convient à un notaire. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
- C’est ce qu’il convient d’appeler un imbécile. — À cette époque, il aurait convenu à la femme de se taire.
- Il ne me convient pas d’agir ainsi. — On délibéra longtemps sur ce qu’il convenait de faire.
- Vous pouvez alléguer que mon peu de fortune autant que mes goûts m’interdisent de porter des bagatelles qui ne conviennent qu’à des reines ou à des courtisanes. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
- (Impersonnel) Être souhaitable.
- Les jeunes femmes ont un sens aigu de ce qu'il convient de faire et de ne pas faire quand on a cessé d'être jeune. « Je ne comprends pas, disent-elles, que passé quarante ans on se teigne en blond ; qu'on s'exhibe en bikini ; qu'on coquette avec les hommes. Moi, quand j'aurai cet âge-là... » — (Simone de Beauvoir, La Force des choses, Éditions Gallimard, 1963, chap.6)
- Il convient que la raison entreprenne sur le sentiment. — (Anatole France)
- C'est dans ce cercle de personnages politiques réservés et non de personnalités politiciennes et paradeuses qu'il convient de rechercher le profil du remplaçant que Paul Biya prépare pour le Cameroun », précise le politologue. — (Michel Roger Emvana, Paul Biya: les secrets du pouvoir, Karthala Éditions, 2005, page 233)
- (Pronominal) Être approprié l’un à l’autre, se plaire mutuellement.
- Ces deux-là ne se conviennent pas.
- Ce jeune homme et cette jeune fille se conviennent très bien.
- Tomber d’accord.
- Enfin nous convînmes des heures régulières de 10h. 30 et 18 h. pour communiquer désormais journellement et nous nous quittâmes, sur des amabilités réciproques […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Depuis une demi-heure, l’idée qu’il ne se trouvait pas seul entre ces murs le troublait sans qu’il voulût en convenir. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 149)
- Et bien, la mairie de Paris se contenta de m'indiquer les coordonnées d'une société de dépigeonnage et me raccrocha au nez sans autre forme de procès. Cavalière, cette attitude, vous en conviendrez. — (Pierre Latil, Le vieux schnock: nouvelle noire, Ska Éditions (Noire sœur), 2015, chapitre 4)
- Faire un accord, une convention.
- Ils convinrent entre eux de faire telle chose.
- Ils sont convenus de se trouver en tel lieu. (voir note)
- Convenir d’un arbitre, d’un article, du temps, du lieu.
- Convenir du prix de quelque chose.
- Convenir des termes : S’entendre sur le sens de certains mots qui doivent être employés dans une discussion, un raisonnement.
- C’est chose convenue.
- C’est convenu.
- Langage convenu : Langage d’exception, sur les termes duquel on s’est mis d’accord.
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accomplir
- Achever entièrement.
- Accomplir le temps de son apprentissage, de son noviciat, de son service militaire.
- Mettre à exécution ; réaliser complètement.
- Vous accomplissez vite vos missions. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 12 septembre 2022, page 21)
- Mais exhérédez les femmes ! au moins accomplirez-vous ainsi une loi de nature en choisissant vos compagnes, en les épousant au gré des vœux du cœur. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1842, chapitre deuxième)
- Elles accomplissaient des tâches qui leur étaient a priori familières : elles nettoyaient le riz, pilaient l'igname et moulaient le maïs. — (Marcus Rediker, À bord du négrier. Une histoire atlantique de la traite, traduit de l'anglais par Aurélien Blanchard, éditions du Seuil, 2013)
- Faire ce qui est exigé.
- Accomplir la loi,
- (En particulier) Satisfaire à un engagement, remplir ses obligations.
- Je leur offris de les rapatrier, mais ils refusèrent, préférant accomplir leur devoir jusqu’au bout et parachever leur œuvre. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Pronominal) S'achever.
- Les expéditeurs sont à leur poste ; les courtiers des grandes maisons étrangères sont sur pied. Sans beaucoup de bruit, des cours s’établissent, des transactions s’effectuent, des chargements s’accomplissent. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le traité qu’ils avaient fait n’a pu s’accomplir.
- Si ce mariage s’accomplit.
- Que vos vœux et les nôtres s’accomplissent! Cela arriva de la sorte, afin que l’écriture s’accomplît.
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entretenir
- Tenir en bon état.
- Les abords désobstrués et sablés étaient soignés par l’homme chargé d’entretenir les allées du parc. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre dixième)
- Entretenir les ponts, les chaussées, les chemins.
- Des armes bien entretenues.
- Une maison bien entretenue.
- Maintenir en un certain état une chose ou une personne.
- Entretenir quelqu’un d’espérance, l’entretenir de belles promesses, le tromper, l’amuser en lui donnant toujours des espérances, en lui faisant beaucoup de promesses.
- On a souvent fait remarquer que des sectaires anglais ou américains, dont l’exaltation religieuse était entretenue par les mythes apocalyptiques, n’en étaient pas moins souvent des hommes très pratiques. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. IV, La grève prolétarienne, 1908, note de bas de page 165)
- Je sors et vais m’asseoir près de leur feu […]. Nous l’entretenons parcimonieusement, allumant chaque nouveau sarment au sarment qui s’éteint, pour que le fagot suffise jusqu’au matin. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Cette île narcissique qui a plus d’une raison objective de se proclamer « de Beauté » a de tout temps entretenu avec les « autres » des rapports compliqués. — (Erik Empatz, La Corse démasquée, dans Les dossiers du Canard enchaîné, nº 60, p. 5, juillet 1996)
- A dater de ce moment, elle commença à entretenir l'idée qu'elle avait ou allait avoir un cancer du nez ; de là, un état d’hypochondrie et de mysophobie extrême. — (Archives internationale de neurologie, des maladies héréditaires, de médecine mentale et psychosomatique, 1881, vol.1, page 610)
- Entretenir la paix, l’amitié, la concorde. — Entretenir une correspondance avec quelqu’un, des intelligences avec l’ennemi.
- Les bons offices entretiennent l’amitié.
- (En particulier) Faire subsister en fournissant les choses nécessaires.
- Entretenir un grand train, un grand équipage, avoir beaucoup de valets, de chevaux, etc.
- Ils allumèrent des feux qu’ils entretinrent nuit et jour, et les hommes qu’on envoyait à la corvée du bois aux environs devaient tenir les loups en respect. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 271 de l’édition de 1921)
- Entretenir quelqu’un de linge, de vêtements.
- Il a de quoi s’entretenir honnêtement.
- Il s’entretient avec ce qu’il gagne, de ce qu’il gagne.
- Il s’entretient avec la pension que lui donne son père.
- Je donne tant à mon domestique pour s’entretenir.
- (Spécialement) Pourvoir aux dépenses d’une personne avec laquelle on est en commerce de galanterie.
- Le « gros » l’entretenait parcimonieusement de repas et de cadeaux mesquins et lui payait sa chambre, au coin de la rue Grange-Batelière. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 88)
- Oh certes, il aurait tout abandonné dans la seconde à Dieu, sans l'ombre d'une hésitation, mais certainement pas aux hommes censés le représenter ; afin qu'ils pètent dans la soie, entretiennent sur un grand pied leurs catins ou damoiseaux, ou dilapident son argent en mangeries et en beuveries ? — (Andrea H. Japp, Les mystères de Druon de Brévaux, vol.4 :In anima vili, Flammarion, 2013, chap.1)
- (Par extension) Converser avec quelqu’un sur tel ou tel sujet.
- C'est uniquement de cette partie que je vais vous entretenir en peu de mots, laissant à d'autres sociétés savantes le soin d'examiner ce qui est de leur domaine. — (« Rapport de la Commission de la Société royale des Antiquaires de France », donné par Labouderie, séance du 19 juillet 1829, dans Rapports faits par les diverses académies et sociétés savantes de France sur les ouvrages et collections rapportées de l’Égypte et de la Nubie par M. Rifaud, Paris : imprimerie de Crapelet, 1829, page 35)
- (Pronominal) Se conserver, se maintenir.
- L’union ne s’entretient pas longtemps entre personnes qui ont des intérêts contraires.
- Parce que, formant une communauté soudée, ils se sont entretenus mutuellement dans l'illusion que les savants seraient plus forts que les militaires ? — (Frédéric Pagès, Pétards et farandoles, Le Canard enchaîné, 18 mai 2016)
- (Pronominal) S’exercer pour se maintenir au même degré de force, de savoir.
- Il fait tous les jours des armes pour s’entretenir la main.
- (Pronominal) Converser, discuter.
- Tandis que nous nous entretenions amicalement avec ces bonnes gens, j’observais l’heureuse disposition du dressoir, de l’évier, des tablettes, où étaient rangés les pots et les assiettes. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 93)
- (Sens figuré) — S’entretenir de ses propres pensées.
- (Sens figuré) — S’entretenir avec soi-même.
- (Pronominal) Se tenir, s’assujettir réciproquement.
- Ces deux pièces de bois s’entretiennent.
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rafraîchir
- Rendre frais, donner de la fraîcheur.
- […] la brise du soir qui se levait rafraîchissait l’air. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Il ventait dur, sans que l’atmosphère en fût rafraichie, car le vent soufflait du sud. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 112)
- Ouvrez les fenêtres pour rafraîchir l’appartement.
- Rafraîchir le visage de quelqu’un avec un peu d’eau.
- (Absolument) Cette boisson rafraîchit bien.
- Réparer, remettre en meilleur état.
- Rafraîchir une toilette, etc.
- Rafraîchir un tableau, lui rendre la vivacité des couleurs en le nettoyant et en le vernissant.
- Rafraîchir une tapisserie, la raccommoder aux endroits où elle est abîmée.
- (En particulier) (Sylviculture, Arboriculture) Éliminer des parties blessées ou abîmées.
- L’habillage racinaire consiste à raccourcir le chevelu racinaire et à rafraîchir la section des racines éventuellement endommagées lors de l’extraction en pépinière. — (Office national des forêts, Réussir les plantations de chênes sessile et pédonculé, 2018)
-
reconquérir
- Remettre sous sa domination par voie de conquête.
- […]; les Sarrazins qui s'étaient assurés de la maîtrise de la Méditerranée, avaient provoqué la ruine du commerce français et il faudra attendre jusqu'aux Croisades pour voir la marine française reconquérir la libre circulation sur la mer. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Sens figuré) Ses yeux demeuraient fixés sur son mari. Sa pensée éperdue cherchait un moyen de le reconquérir, ou de le conquérir. Car jusque là, il ne l'avait jamais aimée. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Il est vrai que l’échec apparent des démocrates à reconquérir la majorité du Sénat lui imposera des contraintes dont il aurait préféré se passer. — (Pierre Martin, « Biden a gagné, Trump a perdu », Le journal de Montréal, 7 novembre 2020)
- (Sens figuré) Recouvrer, regagner.
- Reconquérir l’estime, l’amitié de quelqu’un.
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sévir
- Exercer la répression avec rigueur, contre les personnes, leurs actes.
- Dans un tout autre camp, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réclamé mardi matin que le recteur de l'université sévisse contre Amir Attaran. — (La Presse canadienne, Amir Attaran applaudi par un néo-démocrate, critiqué par les autres partis, radio-canada.ca, 23 mars 2021)
- On a justement sévi contre ce scélérat.
- Il a eu raison de sévir contre ce fils coupable.
- Les lois ne sauraient trop sévir contre ce genre de crimes.
- Il faut sévir contre cet abus.
- (Sens figuré) Agir avec violence, en parlant d’un fléau.
- Faut-il s'étonner si, en une population aussi entichée de ses habitudes, la mortalité puerpérale et la mortalité infantile sévissent au delà des moyennes connues! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Spirillum minus est l’agent causal du Sodoku sévissant surtout au Japon (de so = rat et doku = poison) et Streptobacillus moniliformis provoque la Streptobacillose ou fièvre d'Haverhill. — (Henri Le Louarn et Jean-Pierre Quéré, Les Rongeurs de France: Faunistique et biologie, page 78, Éditions Quae, 2003)
- Pour les « défenseurs de la liberté » qui sévissent sur internet, les citoyens qui se comportent de façon responsable et qui respectent les consignes sanitaires sont des peureux, des moutons. — (Richard Martineau, Le Journal chez les résistants!, Le journal de Québec, 29 décembre 2020)
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brandir
- Agiter dans sa main une arme, comme si on se préparait à frapper.
- À peine s’est-elle montrée, que brandissant le crucifix à deux mains, de toute la hauteur de mes bras, je le laisse retomber lourdement sur la tête de Carmen. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- […] elle ne signait pas en vain Nieuport-la-Noble ; elle ne portait pas pour rien sur son blason un lion lampassé issant d’une nef et brandissant une hallebarde. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.103)
- La Mort brandit la longue fauxD'agronomeQu'elle serrait dans son linceulEt faucha d'un seul coup, d'un seulLe bonhomme. — (Georges Brassens, Oncle Archibald, in Je me suis fait tout petit, 1956)
- C'est vrai, nous n’en menions pas large, surtout, surtout que... Saint-Nicolas était accompagné de cet horrible père fouettard, noir, sale qui hurlait en brandissant ses verges dans notre direction. — (Patrick Hilaire, Petit Guillaume : La veillée d'avant Noël, Éditions Le Manuscrit, 2005, page 116)
- (Par métonymie) — Et il descendit de sa chaire, plus rouge et plus excité que jamais, les yeux lançant des éclairs et brandissant vers la nef un poing terrible et vengeur. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Sens figuré) Ériger une chose de façon ostentatoire.
- L’aide tient tête à un flot envahissant de jeunes gens résolus, en chapeaux melons et cravates conquérantes, qui brandissent des carnets de notes ou soulèvent des appareils photographiques. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 32 de l’édition de 1921)
- Lorsqu’arrivait le mois de septembre et que chaque branche de cotonnier brandissait sa houpette blanche, Zariffa et Ahmed Abdou prenaient part à la cueillette, ainsi que tous les habitants du village. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Et vous, Mr Bolden, fit-il encore en brandissant la bague, ça vous tenterait, une jolie broquille comme ça ? — (Alain Gerber, Louie, Fayard, 2002)
- Plusieurs dizaines d’autostoppeurs levaient le pouce tout le long de la bretelle d’accès, brandissant des pancartes où s'étalaient les noms de grandes villes du nord. — (Joahn Heliot, Ciel, tome 1 : L'Hiver des machines, Saint-Herblain : Gulf Stream Éditeur, 2014)
- (Art) Affermir deux pièces de bois l’une contre l’autre, sans qu’elles soient entaillées, ce qui se fait au moyen d’une cheville qui les traverse.
- Brandir un chevron sur la panne.
-
débâtir
- (Couture) Ôter les bâtis d’une couture.
- Débâtir une jupe.
- (Rare) Démolir, déconstruire un bâtiment.
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ouvrir
- Faire que ce qui était clos, fermé, ne le soit plus.
- Qui ouvrirait les armoires de la belle, ou soulèverait certains rideaux, ne serait pas peu surpris d’y trouver le bonnet de nuit du maître, sa ceinture élastique, son tire-botte et sa cire à favoris. — (Robert Burnand, La vie quotidienne en France en 1830, 1943, page 64)
- Longtemps, Bert resta assis, seul dans un coin de la cabine de Kurt, ne bougeant pas, ne s’aventurant même pas à ouvrir la porte. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 173 de l’édition de 1921)
- Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
- Ruisselant de sueur, Jimmy tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, fit entrer Jim et la referma derrière lui. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […] avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C’est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Absolument) — Ne m’avez-vous pas dit qu’un instant avant que nous arrivassions, un homme sans chapeau […] était venu frapper à la porte, et qu’on lui avait ouvert ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
- (Intransitif) Cette porte n’ouvre jamais. — Ce magasin n’ouvre pas le dimanche.
- Donner accès — Note d’usage : Il est alors suivi d’un adverbe de lieu.
- Cette porte ouvre sur le jardin, sur la cour.
- (Sens figuré) Accueillir dans, recevoir dans.
- Ouvrir sa maison à quelqu’un. — Elle lui ouvrit son lit.
- Écarter ce qui est replié, ce qui est joint ; déployer.
- Le uhlan mettait pied à terre, ouvrait tranquillement une carte ou un calepin, prenait des notes. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e édition, page 184)
- Elle ouvrit chaque lame, passa le doigt sur le fil et les referma lentement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Entamer, fendre, couper, percer quelque chose.
- Avec la serpette, elle fend en quatre l’extrémité d’un brin qu’elle engage ensuite dans le fendoir. Un coup de manivelle et le brin s’ouvre en quatre comme une corolle de fleur. — (François Gardi, L’Atelier du vannier, Éditions de Borée, 2004, page 383)
- Ouvrir un abcès, la veine, le ventre.
- Pratiquer une ouverture, une percée.
- Au XVe siècle, une fenêtre à meneaux fut ouverte dans cette abside, à travers la maçonnerie visigothe. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Il avait fait ouvrir une vue sur son voisin, on la lui a fait boucher.
- On a ouvert beaucoup de chemins, de routes dans cette forêt, dans ce bois.
- Ouvrir un mur, ouvrir une forêt, un bois.
- Commencer à creuser, à fouiller.
- Ouvrir la tranchée, la terre pour faire un fossé.
- Ouvrir un canal, une mine, une carrière.
- (Sens propre) ou (Sens figuré) Rendre une chose accessible, en faciliter l’abord, le passage, l’occupation.
- Ouvrir les ports, les mers, les chemins.
- Il lui a ouvert l’accès aux dignités.
- Il m’a ouvert la route de la fortune.
- Il lui a ouvert la carrière de l’administration.
- Une belle carrière s’ouvre devant vous.
- (Sens figuré) Commencer ; mettre en route ; débuter.
- On ouvrit la séance par un sacrifice à Cérès. Des prêtres immolèrent un jeune cochon, et de son sang purifièrent l'enceinte. — (E.-F. Lantier, Voyages d’Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page 5)
- En ouvrant la séance, M. Hibon, président sortant, adresse ses remerciements pour le grand honneur, qui, dit-il, fut fait à un amateur de présider les travaux de la Société en 1936, puis il prie M. Allorge de lui succéder au fauteuil présidentiel. — (Bulletin de la Société botanique de France, tome 84, séance du 8 janvier 1937, page 1)
- Ouvrir la campagne par un siège, par une bataille.
- La succession est ouverte.
- Ouvrir le scrutin, un cours de médecine.
- Ouvrir la dispute. — Son nom ouvre la liste.
- Ouvrir le bal, une exposition, une foire.
- Ouvrir un magasin, une banque, de nouvelles écoles, une boutique.
- (Pronominal) Se confier à quelqu’un, lui déclarer ce qu’on pense sur quelque chose.
- Il ne s’était jamais ouvert de cela à personne.
- Il y avait si longtemps qu’un Français ne m’avait parlé français, que je le trouvai éloquent, quoiqu’il fût parfaitement sot, et, au bout d’un quart d’heure, nous nous ouvrîmes l’un à l’autre sur notre position. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- « Vous écrivez, cela devait être. Que vous en fassiez un secret pour ceux qui vous entourent, c’est une timidité que je comprends, et je vous sais d’autant plus gré de vous ouvrir à moi. » — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 96)
- — Vous verrez que je suis votre amie, votre sincère amie, et que vous avez tort de ne pas vous ouvrir à moi, entièrement avec franchise, avec abandon, comme vous le feriez avec votre mère. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Madame de Matefelon ne se tint pas de s’en ouvrir à M. l’abbé Puce, curé de Montsoreau. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 30)
- L’acharnement de Monique risquait de troubler le cours paisible de l’existence de Me Valfroicourt qui résolut d’aller s’ouvrir de ses soucis à sa femme. — (Charles Exbrayat, Au « Trois cassoulets », Le Masque, Librairie des Champs-Élysées, 1971, page 12)
- Pour ne m'en être ouvert à personne, même à Bertille, faute de preuve, je m'en doutais depuis longtemps. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 237)
- (Pronominal) Devenir ou être ouvert.
- À cet instant, la porte de la rue s’ouvrit et un homme encore jeune, visiblement saoul, entra. C’était le comique du quartier. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Dans l’intérieur, qui paraissait impraticable, des routes se sont miraculeusement ouvertes, parcourues aussitôt par des automobiles. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Parfois) Avoir son issue ou son débouché.
- Les ravins dont la réunion forme la vallée de la Bresle qui s'ouvre dans la Manche, au-dessous de la ville d’Eu , commencent par des plis de terrain dans les bois de Formerie et à Secqueville , dépendance contiguë de Bouvresse : […]. — (Louis Graves, Essai sur la topographie géognostique du département de l'Oise, Beauvais : chez Achille Desjardins, 1847, page 117)
- (Pronominal) Se blesser.
- S’ouvrir le bras.
- (Pronominal) Éclore, en parlant d'une fleur ou d'un bourgeon.
- Le platycodon, que l'on connaît peu, appartient à la famille des campanulacées. Ses boutons bien ronds donnent en s'ouvrant de magnifiques fleurs bleues et sucrées. — (Alice Caron Lambert et Jacques Denarnaud, La cuisine des fleurs: les recettes d'Alice, ACR Édition, 1995, page 12)
- (Sylviculture) Diminuer le couvert et, ce faisant, augmenter la quantité de lumière atteignant le sol et les troncs.
- Suivre les référentiels en nombre de tiges conduirait alors à ouvrir excessivement les peuplements sans l’effet espéré sur le diamètre et, probablement, à favoriser l’apparition de gourmands et de branches basses sur la bille de pied. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
-
revernir
- Vernir à nouveau.
- Avec le fond de serrage mobile I on évite les désagréments que cause souvent le fond de serrage immobile; par exemple, si le socle est bossué, il est impossible, avec le fond de serrage immobile, de le débossuer sans démonter le cylindre J et le fond de serrage, ce qui est très-coûteux et très-difficile; pour faire ce travail on est souvent obligé de revernir la lampe; cela arrive même aux lampes neuves, en les livrant, et surtout en les expédiant. — (Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d’invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, XLVIII, 1864)
- Mais Minouche tirait déjà un casier puis deux d’un vieux meuble de musée qu’elle avait découvert au marché aux puces et qu’elle avait, elle-même, gratté et reverni. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre IX)
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ahurir
- (Familier) Jeter dans le trouble, étonner fortement.
- Hein, de quoi ? s’écria le Carcan, ahuri par ce déballage de mots inconnus. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Vous l’avez ahuri à force de questions. — N’ahurissez pas cet enfant.
- (Littéraire) Hérisser.
- A la fin, le paysage, tondu court, fut méconnaissable, rajeuni, ahuri. — (Henri Troyat, Sophie ou la Fin des combats, Flammarion, Paris 1963, page 97)
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ralentir
- (Transitif) Diminuer la vitesse.
- Se souvenant de la fatigue qui l'avait assommée, pour ne point y succomber, elle s’injectait de la volonté. Toutefois, pour s’économiser, elle ralentit l'allure. — (Christian Paviot, Les fugitifs, 2006, page 69)
- Les petits coups de freins de Chak et l’épais tapis de neige se conjuguèrent pour ralentir le camion, et ce fut quasiment au pas qu'il s'engagea dans l'ouverture. — (Pierre Bordage, Les Derniers Hommes, épisode 3 : Les légions de l'Apocalypse, éd. Au Diable Vauvert, 2010)
- (Transitif) (Sens figuré) Rendre moins intense.
- La tempête se calma, les flocons moins denses ralentissaient leur chute. — (Michel Floro & Alain Rota, Les Soleils de Zarbula, La Fontaine de Siloë, 2006, page 21)
- Il existe aussi des médicaments (warfarine) dont l'usage est destiné à ralentir la formation du caillot sanguin, à « éclaircir le sang », comme disent certains patients. — (Robert Patenaude, Survivre à la leucémie, Éditions Québec/Amérique, 1997)
- Le mariage, étape importante de son ascension sociale, ne ralentit pas son ardeur au travail. — (Theodor Storm, L'homme au cheval blanc, Éditions Montaigne, 1945, préface de Raymond Dhaleine, page 33)
- (Intransitif) Aller plus basse vitesse ; devenir plus lent.
- Quelques secondes plus tard, la Renault déglinguée ralentit pour croiser l'ambulance avant de reprendre de la vitesse. — (Scott Mariani, L'Alchimiste, City Edition, 2009, 2015, §.44)
- Selyn longea encore quelques blocs avant d'escalader un des entrepôts et de s'allonger sur son toit pour se reposer. […]. Son pouls ralentit à peine. — (James Barclay, AubeMort, traduit de l'anglais pas Isabelle Troin, Bragelonne, 2014, chap.24)
- Son pouls et sa respiration ralentissaient, son cœur se glaçait,sa vue se brouillait, sa température chutait à mesure que la densité de la neige (1 cm ou plus) devenait celle de la glace pure. — (Patrick Roegiers, Hémisphère Nord, Seuil, 2013)
- Les économies de carburant, qui peuvent être réalisées en ralentissant, ne requièrent aucun coût direct additionnel. — (J. D. K. Wilson, Économies financières et de carburant dans la pêche artisanale, FAO, 2003)
- (Pronominal) Réduire sa vitesse ; être moins actif.
- Mais de la même manière que vos dépassements ralentissent tous ceux qui vous suivent, les gens qui vous doublent vous ralentissent. En effet, les banlieusards se ralentissent tous les uns les autres sur les routes, même si aucun d'entre eux ne se ralentit lui-même délibérément. — (Joseph Heath, La société efficiente : pourquoi fait-il si bon vivre au Canada?, Presses de l'Université de Montréal, 2002, page 77)
-
doucir
- Polir.
- (Art) (Vieilli) Débarrasser de ses rugosités la vitre brute telle qu’elle sort du four.
- (Marbrerie) Frotter le marbre avec une pierre-ponce dure et de l'eau; c'est la quatrième opération employée pour parvenir au poli du marbre.
-
bienvenir
- (Vieilli) Accueillir favorablement. — Note : Il est réputé n’être plus usité qu’à l’infinitif, soit dans l’expression se faire bienvenir, parfois écrite se faire bien venir.
- Bertoloni reçoit Fava, le loge en sa maison, le bienvient et honore comme prelat qui luy estoit extremement recommandé par l’evesque de Concordia, prend de luy la lettre de change, la presente à Angelo Dossa, qui l’accepte et promet payer dans le temps. — (Histoire des faulsetez de Francesco Fava, 1608, dans Édouard Fournier, Variétés historiques et littéraires, Tome 2, Libraire P. Jannet, Paris, 1855)
- De la tête : nous convions, nous renvoyons, avouons, désavouons, démentons, bienvenons, honorons, vénérons, dédaignons, demandons, éconduisons, égayons, lamentons, caressons, tançons, soumettons, bravons, enhortons [exhortons], […] — (Michel de Montaigne, Les Essais', Volume 1, Arléa, 2002 (langue modernisée par Claude Pinganaud))
- Encor estoit Zilie si religieuse (je dyrai, superstitieuse) et rigoureuse à observer les coustumes, quelle ne faisoit cas de nier le baiser aux gentils hommes survenant ; civilité qui de long temps a eu lieu et encor tient place, par la plus part des Gaules : que les demoiselles bienviennent les estrangers, et hostes en leurs maisons, avec un honneste et chaste baiser. — (Bandello en France au 16e siècle, dans Bulletin italien, Volumes 13 à 14, Feret & fils, 1913)
- Des visages comme le sien, j'en connais qui, pour vivre, somnolent dans des administrations nauséabondes et qui bienviennent le visiteur fourvoyé dans leur poussière avec le plus rébarbatif et le plus patibulaire des sourires, […]. — (La Relève, vol. 1 & 2, 1934, p. 185)
- D'abord, on a cru que c'étaient des arbres au-dessus de la Haie Sainte, puis on a reconnu de la cavalerie et quand on les a eus sur les côtes, aux coups de sabre dont ils nous bienvenaient, on a tout de suite compris que c'étaient des Prussiens […]. — (Jean Burnat, D comme Dupont: La chanson de geste du pousse-caillou français, Paris : Le Livre contemporain, 1959)
- 58 3 j'interromps la prolifération du résumé pour insister en style télégraphique : attends suggestions pour restitutions orales bavardagesElles bienviennent nombreuses. - a) psalmodier sur plusieurs tons - b) se déplacer de la droite vers la gauche en face de l'auditoire […]. — (Jacques Roubaud, La dissolution, Nous éditions, 2008, p. 296)
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messire
- (Désuet) Titre d’honneur qui se donnait anciennement, dans les actes, à des personnes de distinction.
- Messire Goupil, vaguement étourdi par quelque plomb qui lui avait meurtri la caboche, se réveillait en effet fort opportunément […] — (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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rugir
- (Zoologie) Pousser son cri, en parlant du lion, du tigre, de la panthère et de plusieurs autres animaux féroces.
- En même temps, le ministre des jeux s'avança pour demander s'il fallait lâcher contre le bestiaire un lion ou un taureau furieux, qu'on entendait rugir dans leurs cages. — (Alexandre Guiraud, Flavien ou de Rome au désert, Paris : chez Levavasseur, 1835, vol. 3, page 185)
- Rugir comme un lion, se dit d’un homme qui pousse des cris de fureur, de colère.
- (Par analogie) Hurler, crier.
- Rugir de colère.
- (Sens figuré) Émettre un son ressemblant à un rugissement.
- Seul témoin de cette époque révolue où la forge de Vendresse sortait 3 tonnes de fonte par jour, rugissant jour et nuit, où la sidérurgie ardennaise battait son plein, son haut-fourneau est d'ailleurs un lieu incontournable. — (Le Petit Futé Champagne-Ardenne 2018)
- (Transitif)
- Il y avait beaucoup de femmes parmi les gens qui frappaient. Elles rugissaient une sorte de grondement sourd qui venait de la gorge et avait beaucoup de rapport avec la volupté. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 143)
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honnir
- Blâmer quelqu’un en lui faisant honte, en le vouant au mépris public.
- Il fera certainement de bons ouvrages, moyennant quoi il mourra de faim, sera honni et persécuté ; mais il faut que chacun remplisse sa destinée. — (Voltaire, Lettre à Monsieur de Cideville, Ferney, 31 auguste 1765, dans Œuvres complètes de Voltaire : Correspondance, Paris, Lefebvre & Cie, 1830, volume 10, page 29)
- Elle honnit le carton-pâte et l’ornement en staff, l’orviétan des charlatans littéraires, le tarabiscotage des épithètes, qui sont trop souvent l’essentiel d’un livre consacré aux splendeurs factices d’un climat africain. — (Pierre Mannoni, Les Français d’Algérie : Vie, Mœurs, Mentalité, 1993)
- Je ne vomirai pas sur les chaussures de l'ancêtre que je honnis d'avoir voulu me faire valser. — (Wendy Delorme, Insurrections en territoire sexuel, éditions Au diable Vauvert, 2009, page 140)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.