Dictionnaire des rimes
Les rimes en : temps
Que signifie "temps" ?
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- Durée des choses, marquée par certaines périodes, et principalement par la révolution apparente du soleil ; écart entre le déroulement de deux événements.
- Le temps, « cette image mobile / De l’immobile éternité », mesuré ici-bas par la succession des êtres, qui sans cesse changent et se renouvellent, se voit, se sent, se compte, existe. Plus haut, il n’y a point de changement ni de succession, de nouveauté ni d’ancienneté, d’hier ni de lendemain : tout y paraît, et tout y est constamment le même. — (Joubert, Pensées, essais et maximes, 1838)
- Le seul recours contre le temps est de le mesurer à ce double pas, comme ceux qui ont affaire personnellement à lui, les sentinelles, les officiers de quart. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Le temps avait passé. Dix heures venaient de sonner à la vieille horloge comtoise. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Les heures de ces dimanches pareillement nus, glissent, lentes, torpides. Le temps semble s’être arrêté. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 92)
- L’antagonisme se traduit pas deux concepts qui bizarrement sont traduits par deux mots dans les langues anglo-saxonnes et par un seul mot dans les langues latines. Le temps en français désigne l’heure qu’il est à ma montrer et la couleur du ciel. En anglais, on dit Time et Weather, en allemand Zeit et Wetter. — (Michel Tournier, Jules Verne ou le Génie de la géographie, dans Les vertes lectures, collection Folio, 2007, page 95)
- Le temps nous apparaît comme une flèche lancée par un mystérieux archer. Quoi que nous fassions, les secondes s'écoulent, inéluctables. — (Frédéric Lenoir, Petit traité de vie intérieure, Plon (« Pocket »), 2010, page 136)
- Einstein associe l’espace et le temps dans sa théorie d’un univers à quatre dimensions.
- (Par extension) (Mythologie) Sa représentation sous la figure d’un vieillard ailé qui d’une main tient une faux, et de l’autre un sablier.
- Le Temps est représenté sous la figure d'un vieillard , tenant une faux de la main droite , et de l'autre un serpent qui se mord la queue. On lui donne des ailes, et l'on place près de lui un sablier. La faux indique que le Temps moissonne tout; le serpent qui forme un cercle désigne l'éternité, qui n'a ni commencement ni fin. Le sablier indiqué la mesure du Temps et les ailes, sa rapidité. — (Pierre Capelle, Dictionnaire d'éducation morale, de science et de littérature, Paris : chez Haut-Cœur & Gayet jeune, 2e édition, 1824, volume 2, page 483)
- Il s'avançait, précédé d'un escadron de mousquetaires Louis XIII, montés sur des chevaux de troupe, et suivi par un char monumental qui portait tous les dieux de l'Olympe, y compris le Temps, armé de la faux classique. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, page 57)
- Cette représentation du Temps appuyé sur ses béquilles, avec la faux posée sur le sol à côté du sablier renversé, inopérant donc, est statique, non pour peindre l'instant, mais plutôt le suspens. — (Max Engammare, L'Ordre du temps : L'Invention de la ponctualité au XVIe siècle, Librairie Droz, 2004, page 201)
- Durée limitée, par opposition à l’éternité.
- Platon a dit que le temps est une image mobile de l’éternité immobile.
- Avant tous les temps, avant les temps, avant le temps, Avant la création du monde.
- (Spécialement) Durée longue ; époque ; période ; ère.
- Tous ont successivement combattu pour ou contre les Jacobins, selon les temps & les circonstances. — (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
- C’est que Marguerite était non-seulement la plus belle, mais encore la plus lettrée des femmes de son temps. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Ah ! le temps joyeux de la stupidité, de pharisaïsme à rebours où les petits messieurs pressés se hissaient paisiblement sur la crête de la notoriété. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 133)
- Il est très difficile de savoir dans quelle mesure les foules se sont émues des événements politiques de leur temps (bien entendu, je laisse de côté les mouvements proprement populaires). Les foules n’écrivent pas leurs mémoires et ceux qui rédigent les leurs ne parlent guère d’elles. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, éd. 1946)
- Le système de Buffon sera surtout repris par le plus grand hippiatre de l’époque, le fondateur de la science vétérinaire, l’écuyer le plus célèbre de son temps : Claude Bourgelat. — (Jacques Mulliez, Les chevaux du Royaume : Histoire de l’élevage du cheval et de la création des haras, Montalba, 1983, page 213)
- (Spécialement) Succession des jours, des heures, des moments, considérée par rapport aux différents travaux, aux diverses occupations des personnes.
- J’aurais voulu visiter le fameux sanctuaire d’Atesh-Gâh ; mais il est à vingt-deux verstes de la ville, et le temps m’eût manqué. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Il s’acharnera au travail, il ne ménagera ni son temps, ni ses forces, à une époque où le radium et la radiothérapie profonde était encore inconnue. — (Bulletin de la Société d’obstétrique et de gynécologie de Paris, 1924, volume 3, page 403)
- Employer bien le temps. — Ménager bien le temps. — Le temps est précieux. — Il faut beaucoup de temps pour cela.
- Durée limitée.
- Ce soldat a fait son temps de service. — Prêtez-moi cela pour quelque temps. — Cela n’a pas laissé de durer un certain tempsCe qui m’émerveillait le plus dans les premiers temps, c'était l’étonnante habileté de nos poneys à se tirer d'affaire au milieu d'un chaos de débris volcaniques où un piéton aurait pu difficilement trouver son chemin. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 82)Quand Napoléon III fut empoigné à Boulogne pour avoir donné une seconde représentation du débarquement à Cannes, on le jeta au cachot et on l’emmena à Paris sans lui donner le temps de changer de chemise. — (Arsène Houssaye, Les Confessions, tome IV : Souvenirs d’un demi-siècle 1830-1880, tome 4, Paris : chez E. Dentu, 1885-1891, chapitre 4)
- Époque déterminée.
- Payer dans le temps porté par l’obligation. — Prévenir le temps. — Devancer le temps. — Le temps approche.
- Dès que le temps sera venu, sera échu. — Marquez-moi précisément le temps. — Elle est accouchée avant le temps.
- Conjoncture, occasion propre, moment.
- Le temps est favorable. — Un temps plus opportun. — Laisser passer le temps de faire quelque chose.
- Ce n’est pas le temps de parler de cela. — Attendez à un autre temps. — Chaque chose a son temps.
- Il y a temps de rire et temps de pleurer, temps de parler et temps de se taire.
- Les siècles, les différentes époques par rapport à la chronologie, des différents âges de la vie.
- Les temps fabuleux. — Les temps héroïques. — Les temps historiques. — Du temps d’Auguste.
- Nous n’avons pas vu, nous ne verrons pas cela de notre temps. — Ils vivaient dans le même temps.
- Il était de mon temps. — Au bon vieux temps. — Dans mon jeune temps. — Au temps de ma jeunesse.
- Nous habitions un grand palais de marbre sur le Canaleio, plein de fresques et de statues, avec deux Titiens du meilleur temps dans la chambre à coucher de la Clarimonde, un palais digne d’un roi. — (Théophile Gautier, La Morte amoureuse, 1839)
- Les jours d’action avec les camarades et les aventures lui semblaient des jours passés, des jours du vieux temps où l’on vivait chez les hommes. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 130)
- Période déterminée par rapport à l’état où sont les choses pour le gouvernement d’un pays, pour les manières de vivre, pour les modes, etc.
- Le temps approche où le grand commerce va, plus que les guerres de chevalerie, tenter les jeunes Anglais aventureux. — (André Maurois, Histoire de l’Angleterre, Fayard & Cie, 1937, page 236)
- C’était un bon temps, un temps heureux. — Un temps misérable, un temps de corruption, un temps de trouble.
- En temps de paix et en temps de guerre. — Dans les temps difficiles. — Les temps sont bien changés.
- Les temps sont durs. — C’est le goût du temps. — Cela n’est pas surprenant par le temps qui cour
- Moment précis, en escrime ou en exercices militaires, pendant lesquels il faut faire certains mouvements qui sont distingués et séparés par des pauses.
- Pousser une botte en deux temps, en trois temps. — Temps d’arrêt.
- (Danse, Musique) Chacune des principales divisions de la mesure, dont les unes sont plus marquées que les autres dans l’exécution, quoique d’ailleurs elles soient égales en durée.
- Et voici que des guirlandes de jeunes filles, fleurs rieuses dans leurs corolles couleur de ciel, couleur d'eau, couleur de feuille, essaient la cadence des rondes dont le cornemusiste joufflu guidera aigrement les temps. — (Marcel Brion, La reine Jeanne, Éditions Robert Laffont, 1944, chapitre 1)
- Mesure à deux temps, à trois temps, à quatre temps. — La mesure se divise en temps forts et en temps faibles.
- Rythme, en parlant de métrique de la phrase ou du vers.
- Les temps forts. — Le temps marqué.
- Une des pauses ou un des silences qu’on observe entre certaines phrases, entre certains mots, dans une déclamation.
- Lorsqu’on parle en public, il est bon d’observer des temps entre certains mots, entre certaines phrases.
- Après ce vers, il y a un temps à garder. — Prendre un temps.
- Il attendit pendant un moment, comme un acteur qui marque un temps. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
- Là, j’ai pris un temps de sociétaire. C’est le temps de silence, bien long, que prend un sociétaire sûr de lui, avant de lâcher une réplique « à effet ». — (Jacques Charon, Moi, un comédien, 1975, page 64, note 1)
- (Grammaire) Quelqu’une des différentes formes qui marquent dans les verbes le moment auquel se rapporte l’action ou l’état dont on parle.
- Un lecteur m'écrit « La prof de français nous a dit qu'il est inutile d'apprendre à conjuguer le passé simple, car c'est un temps archaïque, aujourd'hui complètement inusité ». — (François Cavanna, « Fessons la prof ! » dans Plus je regarde les hommes, plus j'aime les femmes, éditions Albin Michel, 2005)
- Disposition de l’air ; état de l’atmosphère ; climat du moment.
- On établit un service aérostatique. Chaque jour, lorsque le temps le permet, un ou plusieurs ballons sont lancés. — (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 165)
- Depuis quelques jours, le temps s’est enfin remis au beau. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 110)
- La fatigue, le temps morne (j’entends de la pluie dans le soir), l’ombre qui augmente ma solitude et m’agrandit malgré tous mes efforts et puis quelque chose d’autre, je ne sais quoi, m’attristent. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Le temps s’était gâté tout à fait, et les dirigeables, gênés par la nécessité de tenir tête au vent, manœuvraient malaisément. Les rafales, accompagnées de grêle et de tonnerre, se succédaient, accourant du sud sud-est. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 238 de l’édition de 1921)
- Le temps était très beau avec vent faible et houle de l’ouest-nord-ouest. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Sous le porche, un boueux attendait l’arrivée de la voiture en songeant que, par un temps pareil, elle ne viendrait sans doute pas. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 62)
- La célébration du mouloud, de la nativité du Prophète, à laquelle je viens d’assister, fut un beau spectacle surtout en raison du temps superbe dont il a été favorisé. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 234)
- Sur toute l’Ardenne, le temps s’était levé. Le ciel était bleu éblouissant, la neige étincelait au soleil. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 155)
Mots qui riment avec "an"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "temps".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : an , ans , ant , ants , and , iant , iants , ents , ment , emp , emps , end et ends .
-
grandement
- Avec grandeur.
- Les grandes choses doivent être grandement exprimées.
- Beaucoup.
- Il lui reste une chose qui m’inquiète grandement pour lui. — (Hauteroche, Crispin méd. II, 9. — cité par Littré)
- Fouché, dans ses Mémoires, avoue que ses plans ne réussirent pas; Talleyrand fut plus heureux, il contribua grandement à la restauration des Bourbons ; […]. — (François-Cécile Drujon de Beaulieu, Napoléon jugé par l'histoire, ou précis historique et critique de la vie de cet empereur, Paris : chez Maison, 1844, p. 133)
- Si, chez un malade atteint de sténose mitrale, se montrent inopinément des crachats sanglants, on aura grandement raison de supposer l'existence d'un infractus pulmonaire hémorrhagique. — (Adolf von Strümpell, Traité de pathologie interne, tome 1, traduit de l'allemand par le Dr Joseph Schramme, Paris : chez Savy, 1884, p. 352)
- Je suis retourné dans mon coin, seul, plus grandement seul qu’avant. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Dans ce même temps et peut-être sous la même influence, les continuateurs de la tradition classique, comme Mehmed Akif, ont grandement simplifié la langue d'autrefois. — (Nimet Arzık, Anthologie des poètes turcs contemporains, Gallimard (NRF), 1953, p. 12)
- Largement ; en abondance.
- Partez ! faites qu’on ait grandement soin d’eux ; qu’ils ne disent pas dans leur orgueil que le rude Saxon a montré à la fois sa pauvreté et son avarice. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Faire les choses grandement, c’est ne pas épargner la dépense, payer avec générosité.
-
tranquillement
- D’une manière tranquille ; avec tranquillité.
- […], et commence la cueillette du butin. N’ayant plus ni chaussettes, ni bottines, ni sac, les déguenillés remontent tranquillement leur garde-robe. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l’Yser, Paris, Perrin & Cie, 1918, p.359)
- Mais, saperlotte ! tâchons donc que tout ça se passe tranquillement; ça vaudrait beaucoup mieux. Puisque nous avons le suffrage universel, il n’y a plus besoin de coups de fusil. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 248, Fischbacher, 1896)
- Le uhlan mettait pied à terre, ouvrait tranquillement une carte ou un calepin, prenait des notes. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, p. 184, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
- Et Charles IX se remit à siffler tranquillement et plus juste que jamais son air favori. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Préviens ta femme de ton arrivée. Ça me laissera le temps de passer tranquillement mon froc et de ne pas enfiler, dans la précipitation, mon slip à l'envers. — (Florentino Dos Santos, Les Cocus : Ces innocentes victimes des feux de l'amour… charnel, Éditions Le Manuscrit, 2003, p. 58)
- Si jamais le prince de Condé parut un homme extraordinaire, s’il parut voir tranquillement toutes choses, c’est dans ces rapides moments d’où dépendent les victoires, — (Jacques-Bénigne Bossuet, Louis de Bourbon. — cité par Littré)
-
créant
- Participe présent de créer.
- Avec le succès de l’encyclopédie collaborative en ligne Wikipédia, le wiki s’est popularisé. Si beaucoup de ceux qui fréquentent Wikipédia se contentent d’y puiser des informations, d’autres y participent en créant des entrées ou en modifiant des pages en les complétant ou les corrigeant. — (Philippe Allard, Gagnez les élections avec Internet, Liège : EdiPro, 2014)
-
partant
- Qui part.
- (Familier) Qui est disposé, qui a envie.
- - Moi, je vais vous dire, je suis partant pour aller becqueter tout de suite [...]. — (Tito Topin, Shanghai Skipper, Série noire, Gallimard, 1986, page 48)
- Christian Fechner n’était pas partant ?Non, il n’a pas voulu. — (Patrice Leconte, J’arrête le cinéma- Entretiens avec Hubert Prolongeau, Calmann-Lévy, 2011)
- On est toujours partants pour se dézinguer le crâne, mais v’là la dèche d’alcool. Il faudrait trouver de la pillave. — (Johann Zarca, Le Boss de Boulogne, Don Quichotte éditions, 2014)
- Le jeune monégasque, qui a pris le volant pour l’équipage AF Corse, a déclaré à l’issue de la course être partant pour participer à une véritable édition de la mythique compétition d’endurance. — (Lola Senoble, L’équipe #StrongTogether huitième aux 24 Heures du Mans virtuelles, monaco-tribune.com, 15 juin 2020)
-
grand
- De hauteur importante.
- Personne de vraiment grand, sentait-on, n’aurait eu une expression si virulente et si agressive, bien qu’en réalité Butteridge eût une taille de six pieds deux pouces (1m88) et un poids exactement proportionnel. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 34 de l’édition de 1921)
- (Par analogie) De taille, longueur, volume, durée, etc., important, qui dépasse la mesure moyenne ou ordinaire.
- Le bourreau chef jeta un coup d’œil sur la besogne et parut mécontent : la découpure n’était pas assez grande. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduit par Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Pendant un grand mois, ils s’enfermèrent, ils ne sortirent pas une seule fois de la Souleiade. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VIII)
- Et enfin, vous voudriez que Dieu fît courir le soleil, qui est quatre cent et trente-quatre fois plus grand que la terre, rien que pour pommer nos choux ? — (Umberto Eco, L’île du jour d’avant, Grasset & Fasquelle, 1996)
- (En particulier) En parlant d’un enfant, d’un adolescent dont la taille se développe.
- On vous donnera cela quand vous serez plus grand, quand vous serez grand.
- Vous n’êtes pas encore assez grand pour sortir seul.
- Une grande personne se dit d’un adulte, par opposition aux enfants.
- Qui a grandi.
- Ce bois commence à devenir grand.
- Les blés sont déjà grands.
- En grande quantité.
- C’est ainsi que la quasi-totalité des prix des grands produits industriels connaissent au XIXe siècle un trend orienté à la baisse. Dans la sidérurgie française par exemple, les « fers et aciers ouvrés » passent de l’indice 100 en 1850 à l’indice 72 en 1911. — (Jean-Pierre Rioux, La révolution industrielle : 1780-1880, Éditions du Seuil, 1971, page 84)
- (Par extension) (Familier) Beaucoup de. Note d’usage : s’emploie dans une forme négative.
- Depuis le 3 novembre, les avocats du président sortant font tout leur possible pour invalider la victoire de Joe Biden, sans grand succès. — (Pierre Breteau, Comment les recours de Donald Trump, qui conteste toujours les résultats de l’élection, sont rejetés ou abandonnés, Le Monde. Mis en ligne le 24 novembre 2020)
- Ce livre n’ayant pas grand intérêt, il ne passionnait pas grand monde avant que son auteur ne soit victime d’un accident spectaculaire.
- Il n’y avait pas grand monde à ce spectacle.
- Extrême ; lointain.
- Il y avait déjà deux jours que le bateau filait vers le grand Nord, à la vitesse maintenue de vingt nœuds. — (Jean Lhassa, Dernières nouvelles d’ailleurs, Éditions Publibook, 2009, page 209)
- (Typographie) Majuscule.
- (Sens figuré) (Grand + un nom de lettre) Notable et représentatif.
- Il lui parlait d’hôtel, de frais, de remboursement. C’était un vrai con. Avec un grand C. Il venait à peine de lui annoncer que sa grand-mère était morte. Et il lui faisait un exposé sur la générosité de l’administration judiciaire. — (Geraldine Jaujou, La guérisseuse, Éditions Les Nouveaux Auteurs/Prisma Presse, 2015, chapitre 2)
- Oh, je ne crois pas du tout en l’homme avec un grand H, sans quoi je n’aurais rien à faire. Si je croyais en l’homme avec un grand H, il n’y aurait qu’à laisser faire les choses puisque ça marcherait forcément très bien pour cet homme avec un grand H. — (Jacques Ellul, « Sans arme ni armure », dans Paul Ricoeur, Jacques Ellul, Jean Carbonnier, Pierre Chaunu: dialogues, de Olivier Abel, Labor et Fides, 2012, page 59)
- C’est Lacan qui utilise vraiment le terme de désir avec un grand D comme l’amour avec un grand A. Ce grand A fait penser au grand Autre, comme au pluriel les amours avec un petit « a », ce « a » qui signifie les objets d’amour, ou l’objet de la pulsion, ou le petit a du petit autre. — (Pierre Jamet, Le nœud de l’inconscient : Nouer la clinique, Erès éditions (Arcanes), 2012, chapitre 7)
- (Sens figuré) Célèbre, doté d’une réputation positive, qui mérite l’admiration.
- Politiqueurs cessez vous bavardages, Car maintenant l’on connait vos forfaits ; Vous n’êtes grands que dans vos tripotages, N’espérez plus nous tromper désormais. — (Étienne Pédron, la France Ouvrière, dans Chansons socialistes, Lille : à l’Imprimerie ouvrière, 1906, réédition Dijon : Éditions Raisons & Passions, mars 2011, page 37)
- Les grands écrivains qui attachèrent leur nom au bassin d’Arcachon n’étaient pas des enfants du pays. — (Serge Linares, Mireille Pastoureau, Raphaël Dupouy, Jean Cocteau, 2012)
- (En particulier) Surnom de personnages illustres, héroïques, méritants. Dans ce sens, il est précédé de l’article.
- Alexandre le Grand.
- Utilisé pour former des locutions honorifiques.
- Grand vizir, grand secrétaire.
-
seulement
- Uniquement ; rien que ; sans quelqu’un ou quelque chose de plus.
- Seulement le feu bruissait, comme pour faire comprendre la profondeur du silence. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Ce n’est point un ami, et je le regrette. C’est seulement une de ces relations intermittentes et lointaines comme chacun de nous en possède beaucoup à Paris. — (Octave Mirbeau, L’assassin de la rue Montaigne ,)
- L’hélice tournait plus lentement, pour maintenir seulement l’aéronat contre la brise, et son ronflement était beaucoup plus perceptible […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 230 de l’édition de 1921)
- La vache marocaine est mauvaise laitière : on ne peut guère en tirer qu’un à trois litres de lait, et seulement tant qu’elle allaite. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 230)
- À l’instant.
- Le courrier vient seulement d’arriver.
- Du moins ; au moins.
- Si seulement il m’avait écrit.
- Toutefois ; mais.
- Seulement, elles ont besoin de souffleurs. Livrées à elles-mêmes, elles seraient fort embarrassées de faire la différence entre Sandro et Manet. Elles les croient de la même école. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 35)
- Même.
- Cet homme, que l’on disait mort, n’a pas seulement été malade.
-
abrégeant
- Participe présent du verbe abréger.
-
défend
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de défendre.
- L’armée qui défend la grécité et la Syrie est née romaine et le reste, bien qu’y servent des officiers d’origine gréco-syrienne, dont un grand-oncle de Libanios admiré de son petit-neveu. — (Paul Veyne, L’Empire gréco-romain, 2014)
-
fréquemment
- D’une manière fréquente.
- Il faut avoir soin de les élaguer convenablement et de détruire le gui parasite qui les envahit fréquemment. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 136)
- C'est l'acide sulfurique que l'on emploie le plus fréquemment. Le bain peut marquer de 2° à 6° au pèse-acide Baumé. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Je suis habitué à ces fantaisies d'officiers. A la caserne, on est fréquemment convoqué par un capitaine inconnu qui veut connaître sans délai l'horaire de paquebots pour la Chine. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
-
forcément
- Par force ; par obligation ; par une conséquence rigoureuse ou inévitable.
- Forcément, l’époque où nous vécûmes le plus près de Dieu, le Moyen Age, devait suivre la tradition révélée du Christ […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Pour aller à tel endroit, vous passerez forcément par tel chemin.
- Ce fait reconnu, on doit forcément en conclure que…
- (Vieilli) D’une manière forcée.
- Elle se mit à rire, mais forcément. — (Honoré de Balzac, Les Chouans, chapitre II)
- Je paraissais peu sensible aux attentions de ma mère ; je repoussais ses caresses, que je recevais forcément et avec impatience. — (Nicolas Rétif de la Bretonne, Monsieur Nicolas, 1796, bibliothèque de la Pléiade, tome 1, page 29)
-
évidemment
- D’une manière évidente.
- Et il s’abîma en des recherches mentales, évidemment compliquées et très pénibles, s’il fallait en juger par les diverses grimaces qui se succédèrent sur son visage, […]. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- L'abondante littérature idyllique des professeurs de rhétorique est évidemment une pure vanité. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.363)
- De cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j’étais. — (René Descartes, Méth. IV, 2.)
- Les uns veulent toujours croire aveuglément, les autres veulent toujours voir évidemment. — (Nicolas Malebranche, Rech. IV, 3.)
- Il est certain que… ; indiscutablement. — Note : Dans cette acception, il se met au commencement de la phrase.
- Évidemment il a prouvé ce qu’il voulait démontrer.
-
doucement
- (Didactique) D’une manière douce.
- Ce qui venait de tomber sur le lit, en un mince lambeau soyeux, léger et lent, c’était le corsage qui la serrait doucement au cou, et fort à la taille… — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- (En particulier) Avec ménagement, délicatement, sans violence, sans brutalité.
- Après trois mois, je commençais à ne plus me contenter de la part qui m’était faite, et je caressais doucement la main d’Henriette en essayant de transborder ainsi les riches voluptés qui m’embrasaient. — (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836)
- Il saisit Héloïse, l'enlève entre ses bras […], et la transporte doucement, parmi les couvertures qu'il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Cette affaire veut être conduite doucement.
- (En particulier) Lentement.
- Vous marchez bien doucement. — Allez doucement.
- (En particulier) Sans bruit, avec peu de bruit.
- […] ; et l’on voyait déjà quelques embarcations filer doucement sur l’eau que battaient les grands avirons, pareils à des vols de goélands lents et bas. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
- Il faut marcher doucement dans la chambre d’un malade. — Je me glissai doucement auprès de lui. — Frapper doucement à la porte.
- (En particulier) À voix basse.
- Ils parlaient très doucement, de façon à ne pas être entendus.
- (En particulier) Sans éprouver d’agitation, avec calme.
- Sommeiller doucement. — Vivre doucement dans la solitude. — Mourir doucement au milieu de ses amis.
- (En particulier) Avec humanité, avec bonté.
- Un vainqueur généreux traite doucement les vaincus. — Il en use doucement avec son personnel.
- (En particulier) Sans sévérité, sans aigreur.
- Châtier doucement. — Reprendre quelqu’un doucement de ses fautes. — Je lui fis doucement la guerre sur sa négligence.
- (En particulier) Sans emportement.
- Nous nous expliquâmes doucement, et il fut convenu que…
- (En particulier) Agréablement.
- Passer le temps doucement avec ses amis, avec ses livres.
- (En particulier) Médiocrement, faiblement.
- Comment va le malade ? Doucement, très doucement.
- Cette affaire marche-t-elle ? Tout doucement.
-
menant
- Qualifie l’élément d’un engrenage (une roue dentée, par exemple) qui reçoit la force motrice et transmet sa rotation au deuxième élément (dit « mené »).
- Pour un engrenage, le rapport de transmission est égal au rapport entre le nombre de dents de la roue menante et celui de la roue menée. — (Olivier Follain, Nathalie Magneron, Sandrine Meylan et Laurence Monti-Dedie, Sciences expérimentales et technologie - Concours professeurs des écoles, page 174, Nathan, 2011)
-
comprend
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de comprendre.
- Ce poste inclut les rémunérations de base et les rémunérations annexes telles que les primes, les versements au titre de l’épargne salariale, et divers avantages en nature. Il comprend également l’ensemble des cotisations sociales, qu’elles soient acquittées par le salarié ou l’employeur. — (INSEE, Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunérations en France, mai 2009)
-
actionnant
- Participe présent du verbe actionner.
-
admirativement
- D’une manière admirative.
- Témoin les possibilités prodigieuses du diamant flottant et de son aimant, dont le narrateur décrit minutieusement et admirativement le fonctionnement. — (Thierry Hentsch, Le temps aboli : l’Occident et ses grands récits, 2005)
-
aboulant
- Participe présent du verbe abouler.
-
lâchement
- Avec mollesse, avec nonchalance, sans énergie.
- Il travaille bien lâchement. - Il mène trop lâchement sa besogne. - Il y va si lâchement!
- Sans cœur et sans honneur, honteusement, avec bassesse.
- Se conduire lâchement. - Trahir lâchement son ami. - Se venger lâchement. - Il s’est comporté lâchement dans cette circonstance.
-
accoutrement
- (Vieilli) Habillement.
- Enfin je n'y tins plus, je mis bas pantalon, bottes et chaussettes, je complétai mon accoutrement de pêcheur sur le modèle de celui de Maurice, […]. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes T.1, 1833)
- Des bonnets de fourrure, des ceintures de peau de daim complétaient l'accoutrement. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- […], un accoutrement de voyage qui n’est de bon goût ni dans sa coupe démodée ni dans sa couleur tapageuse. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Pensant à son accoutrement, il se défit de son faux-col et de sa casquette blanche d’aéronaute, qui pouvaient le trahir, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 356 de l’édition de 1921)
- Où donc était-il passé depuis le temps, car il n’avait assurément pu songer, dans l’accoutrement où il était, à descendre en ville ? — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Par plaisanterie) Tenue vestimentaire surprenante.
- On lui ordonna d’ôter la belle pelisse dont elle était revêtue, ce qu’elle refusa de faire, et si opiniâtrement que les valets du bourreau furent obligés de l’attacher au poteau dans cet accoutrement. — (E.T.A. Hoffmann, Le Diable à Berlin, 1820, traduit par Henry Egmont)
-
méchant
- Mauvais, contraire de bon.
- De méchante humeur, de mauvaise humeur.
- Après le souper elle joua au quinze, elle perdit de mauvaise grâce, paya de plus mauvaise grâce encore, & se coucha de fort méchante humeur. — (Pierre-François Godard de Beauchamps, Funestine, dans Le Cabinet des fées, ou collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, volume 31, Barde, Manget & Cie / Cuchet, Genève / Paris, 1786, page 35)
- Faut croire qu’il avait le réveil bien méchant, cet animal-là ; car, au premier mot que j’essayai de lui dire, il se mit à tirer son sabre… — (Alphonse Daudet, Le Prussien de Bélisaire, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 68)
- Ce jour-là, l’ancien garde-du-corps semblait moins disposé que jamais à lier conversation avec son perruquier. Il s’était réveillé de fort méchante humeur ; sa maigre figure était rigide, ses yeux gris restaient fixés droit devant eux, ses sourcils avaient l’air de deux accents circonflexes, et son nez d’aigle était plus pincé que d’habitude. — (André Theuriet, Le Mariage de Gérard, 1875)
- Il a une méchante mine, il a mauvaise mine.
- (Québec) Sentir méchant : Sentir mauvais.
- (En parlant de choses) Qui ne vaut rien dans son genre, qui est maigre ou insuffisant, de mauvaise qualité ou dans un état déplorable, minable, miteux. Note : Dans cette acception, il précède toujours le nom.
- Et le petit appartement de l’abbé, tendu d’un méchant papier neuf et carrelé de rouge, fleurait la tombe. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Le voyageur qui s’embarque sur le méchant petit bateau qui fait trois fois par semaine le service entre Algésiras et Tanger, jouit à mesure que tourne l’hélice d’un spectacle véritablement beau. — (Wladimir d’Ormesson, La Question de Tanger in La Revue de Paris, 1922)
- À l’entrée du carrefour se trouvait un méchant groseillier sur lequel séchaient des guenilles. — (Honoré de Balzac, La Comédie humaine : Scènes de la vie à la campagne : Le Médecin de campagne, 1833, page 8)
- Des chenets à 3.000 francs comme occasion et un dîner composé d’un méchant poulet grillé, voilà ce que nous a rapporté notre journée de Rouen ; et par là-dessus, la rentrée dans la capitale de tous les Rouennais de Paris a amené un retard de deux heures au train. — (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1880, page 69)
- Et les méchants petits meubles d’hôtel, en pitchpin verni, mal d’aplomb sur des jambes trop grêles ! — (Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 27)
- Le tout en assez mauvais état, comme le méchant bout de tapis par terre, les chaises paillées et les rideaux en faux Gobelins qui avaient cet aspect définitivement poussiéreux et passé qui enlève tout courage pour en entreprendre le nettoyage. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs : nouvelles, 1945, page 121)
- (En parlant d’une personne du point de vue de sa fonction) Sans valeur, incompétent.
- Un méchant orateur.
- Un méchant avocat.
- Dites donc une fois pour toutes que c’est l’homme qui honore la fonction, et qu’un bon ouvrier rend plus de services à la société qu’un méchant écrivain. — (Marie Roch Louis Reybaud, Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale, 1844)
- (En parlant de traits ou d’attributs psychologiques) Qui ne remplit pas correctement sa fonction, défectueux.
- Est-ce Vienne ou Valence qu’habite Mlle Sophie de Rivières ? Ma méchante mémoire m’a tenu incertain entre ces deux villes ; mais nous n’avons pris terre ni dans l’une ni dans l’autre. — (M. de Guérin, Correspondance, 1837)
- (En parlant d’événements) Qui provoque des désagréments, des ennuis, désagréable, déplaisant, pénible.
- La mer est méchante ce matin, les plaisanciers ne sortent pas.
- — Si les chemins sont aussi méchants que l’an dernier, dit-elle, on ne pourra pas aller à la messe de minuit. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- Diable ! Diable ! Voilà une méchante affaire […] mais tout cela pourra faire chez moi un esclandre. — (Alfred de Vigny, Chatterton, iii, 4, 1835)
- En un instant, il fut entouré par une bande de jeunes boutiquiers qui ne demandaient qu’à lui faire un méchant parti. — (André Theuriet, Le Mariage de Gérard, 1875)
- Les événements les plus graves ont souvent leur source dans de méchants petits hasards de rien du tout.— (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 25)
- (Québec) De mauvais goût.
- Cette soupe est méchante.
- Pas mangeable, c’te mousse-là ! C’est pas qu’est ben méchante, est pas agréable au goût, that’s all. Pourtant, en-dessous, c’est bon, c’est à se licher les babines… Même si tu t’étouffes avec un gros morceau envalé de travers, t’en crèveras pas, ça t’apprendra à perdre patience, avance ta montre tandis que c’est encore le temps. — (Jean-Marie Poupart, Chère touffe, c’est plein plein de fautes dans ta lettre d’amour : Roman, Éditions du Jour, 1973)
-
absolument
- D’une manière absolue ; complètement ; tout à fait.
- On lit ce livre absolument comme au bord de la cascade on entendrait, rêveur, le gazouillement des eaux. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 133)
- Son trésor est vide. Son armée, mal recrutée, mal équipée, mal disciplinée, absolument démoralisée par ses défaites récentes, est réduite à fort peu de chose par les licenciements forcés et les désertions. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 15)
- Le Danemark, avec le souci le plus louable de la santé physique et morale de ses sujets, interdit absolument l’importation de l’alcool au Groenland ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- À ce point de vue le peuplement d’une partie de l'Amérique par les Malayo-Polynésiens est démontré par des preuves anthropologiques, ethnologiques et surtout linguistiques absolument indéniables. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 16)
- L’industrie moderne, après de nombreuses tentatives, est parvenue à obtenir des aciers dits antirouilles, absolument inoxydables. — (Maurice Lecerf, Le Fer dans le monde, Payot, 1942)
- On n'y voyait absolument aucun arbre […] Dont on avait perdu la mémoire, tant elle était absolument passée. — (Blaise Pascal, Provençal 3)
- La nécessité de la restitution est un principe universellement reçu, nul ne l’ignore ; mais la pratique de la restitution est une chose presque absolument inconnue. — (Louis Bourdaloue, Pensées, tome III, page 150)
- Dites absolument que je ne suis qu’un sot. — (Molière, l'Étourdi, II, 1)
- En maître.
- Il dispose absolument de tout dans sa maison.
- Un bailli y jugeait absolument des affaires criminelles.
- Déterminément, malgré toute opposition et toute remontrance.
- Il voulut absolument partir.
- Je n'en ferai absolument rien.
- Nier absolument.
- On eut beau lui dire qu’il ne devait pas partir, il le voulut absolument.
- Indispensablement ; à tout prix.
- J'allai trouver M. J. N., agent de change, qui voulait absolument que je jouasse à la baisse, mais je me gardai bien d'écouter ses conseils. J’opérai à 53, et un peu plus tard je réalisai à 62. — (Adélaïde Millo de Campestre, Mémoires de madame de Campestre, tome 1, Paris : chez M. Antenor de Campestre, 1827, page 325)
- Il faut absolument que vous payiez cette dette.
- Sans restriction.
- La parole du sage est générale, et il ne dit pas seulement quelques justes, mais il dit absolument et sans restriction le juste, quel qu’il soit. — (Louis Bourdaloue, Pensées, tome III, page 223)
- (Grammaire) Prendre, employer un mot absolument, c’est employer un mot seul, sans complément, quand il est plus habituel d’en donner un, ou qui est susceptible d’en avoir un.
- Dans « La statue de la liberté », le mot « liberté » est employé seul, absolument, abstraitement ; alors que dans la phrase : « La constitution garanti la liberté d'expression », le mot est employé concrètement.
- Dans la phrase : cet arbre ne produit pas, produire est pris absolument.
- Tel verbe se prend, s’emploie quelquefois absolument.
- Dans cette phrase : espérer, c’est jouir, les verbes espérer et jouir sont pris absolument.
- Dans celle-ci : vivre dans l’abondance le mot abondance est employé absolument pour dire l’abondance des choses nécessaires et agréables à la vie.
- Réunies et présentées par Mary Douglas, une quinzaine de contributions très différentes s’unifient cependant autour d’un thème commun, la consommation de l’alcool — seules deux d’entre elles portent sur le thé et le café —, tant il semble que, côté anglo-saxon, comme côté français d’ailleurs, « boire » employé absolument, sans complément, signifie boire de l’alcool et même en boire beaucoup, l’usage savant rencontrant l’euphémisme populaire qui se suffit de suggérer de tel ou tel : « il boit ».— (Claudine Fabre-Vassas, La boisson des ethnologues, Terrains mars 1993, pages 5-14)
-
promenant
- Participe présent de promener.
- Je me vengerai, dit-il en se promenant à grands pas, elle en mourra de honte : je la peindrai ! oui, je la représenterai sous les traits de Messaline sortant à la nuit du palais de Claude. — (Honoré de Balzac, La Maison du Chat-qui-pelote, 1830)
-
suffisant
- Qui suffit.
- Comme le tarif était peu élevé (1 fr. 25 par verso ou par 72 mots ), les solicitors allongèrent leurs actes en y insérant des clauses redondantes, afin de rendre suffisant le montant de leurs honoraires. — (Alexandre Lavaissiere de Lavergne, La transmission de la propriété immobilière et l'introduction des livres fonciers en Angleterre, Paris : chez Guillaumin & cie, 1905, page 62)
- Ayant une suffisante connaissance des taudis de Marseille, je m’imaginais que leur misère n’était guère dépassable. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il a marqué les esprits durant son deuxième passage au pouvoir, beaucoup plus long (2012-2020) avec sa politique économique audacieuse surnommée les « Abenomics », combinant des relances budgétaires massives avec une politique monétaire ultra-accommodante, une stratégie qui perdure encore au Japon, malgré des résultats inégaux faute de réformes structurelles suffisantes. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 5)
- Cette grange est suffisante pour contenir tant de milliers de gerbes. — Bonne et suffisante caution. — Il ne faut point faire de changements dans une loi sans une raison suffisante.
- (Mathématiques) Condition suffisante : Condition qui garantit la véracité de sa conséquence. → voir nécessaire
- (Philosophie) Principe de raison suffisante : Principe suivant lequel tout phénomène doit avoir une cause.
- (Théologie) Grâce suffisante : Grâce qui suffit strictement à l’homme, s’il y répond.
- Qui est vain, fat, présomptueux, satisfait de sa personne.
- Suffisant comme un paon, Eugène Duthoit va vers ces dames, qui le reçoivent en défaillant. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 326)
- Erreur Lua dans Module:exemples à la ligne 99 : Paramètre « Ça me dépasse de voir François Legault confier à un ex » inconnu.
- Je vous trouve bien suffisant, bien suffisante.
- Cet homme est vaniteux et suffisant.
- Le suffisant personnage ! Se dit aussi en parlant des choses.
- Il a l’air suffisant.
- Une mine suffisante.
- Un ton suffisant.
-
abordant
- Participe présent du verbe aborder.
- L’auteure injecte dans cette lecture une perspective post-coloniale, en abordant l’exigence de concevoir ces expressions culturelles et linguistiques à la lumière d’un paradigme post-monolingue capable de désassujétir ces voix de leur rapport subalterne à la langue de la nation (pp. 183-184). — (Brice Chamouleau, compte-rendu de : Luisa Elena Delgado, La nación singular. Fantasías de la normalidad democrática española (1996-2011), compte rendu réalisé pour Mélanges de la Casa de Velázquez, 46-1, 2016)
-
imaginant
- Qui est source d’imagination.
- Il y eut grand étonnement au pays pour le dommage des blés de l’Aulnières, et la piste des mulets sur nos chemins fut une chose imaginante. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 78)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.