Dictionnaire des rimes
Les rimes en : spontanéité
Que signifie "spontanéité" ?
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- Caractère de ce qui est spontané.
- Zaheira, à la dérobée, la regardait. Elle la trouvait belle et savante dans sa toilette et ses gestes calculés dans leur spontanéité même. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Le Sapin (Abies pectinata) se rencontre aussi en Normandie ; sa spontanéité paraît certaine. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p. 86)
- Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s'efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d'une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol.46, no 46, page 120)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "spontanéité".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
tuer
- Ôter la vie d’une manière violente ; ne se dit pas quand il s’agit d'une euthanasie, ni à la forme pronominale dans le cas d’une mort accidentelle par noyade, étouffement ou empoisonnement : on emploie alors se noyer, s’étouffer, s’empoisonner.
- Le conducteur de la voiture, un homme âgé de 37 ans, a été tué sur le coup.
- Une centaine d’hommes gisent sur le pavé ; les uns sont tués roides, d’autres atteints mortellement. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Sous la première République, au moment même où toute l’Europe nous tombait sur le dos, c’est les curés qui ont excités la guerre civile en Vendée, fanatisant les paysans, les menant au combat, et leur promettant le paradis s’ils étaient tués. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 203)
- Un autre eût quitté une pareille femme, il l’eût tuée peut-être : moi, je me remis à l’aimer. — (Octave Mirbeau, La tête coupée)
- Ne revenez plus, monsieur, autrement vous tueriez aussi la mère, car la puissance de Dieu est infinie, mais la nature humaine a ses limites. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, deuxième épisode)
- Il était question dans la complainte d’un assassin qui expose aux juges les raisons qui l’ont poussé à tuer sa maîtresse. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Si les trois villages se soulevaient et qu’on tuât deux ou trois gendarmes, guillotinerait-on tout le monde ? — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre cinquième)
- Provoquer une mort violente par accident, provoquer une mort naturelle en parlant des maladies.
- Une tuile lui tomba sur la tête et le tua.
- Il a été tué par la foudre.
- (Par extension) Causer la mort.
- C’est vrai qu’aujourd’hui, les inégalités tuent en Seine-Saint-Denis. Ces profondes injustices, que plus personne ne peut choisir d’ignorer, il faudra s’y attaquer de front, avec des actes. — (Collectif, Coronavirus : « Les inégalités tuent aujourd’hui en Seine-Saint-Denis », Le Monde. Mis en ligne le 11 avril 2020)
- (Par hyperbole) Fatiguer excessivement le corps, altérer la santé.
- Le chagrin le tue.
- Vous vous tuez à mener une pareille vie.
- Il se tue à force de travailler.
- (Familier) (Sens figuré) Incommoder, provoquer une forte émotion le plus souvent négative, comme la colère, et parfois positive, comme le rire.
- Ce récit est d’une longueur, d’un ennui qui tue.
- Le grand bruit me tue.
- Mettre en vente un produit qui ne marche pas, ça me tue !
- Elle m'a tué avec sa réplique au policier !
- Duchotel. — Oh ! figure-toi, un chevreuil à gauche qui filait comme ça et qui, en passant, fait lever un coq de bruyère… pan, pan, v’lan !… Ah !… j’ai tué Cassagne !Léontine, appuyant. — Tu as tué Cassagne ?Duchotel. — Hein !… Oui… enfin, je l’ai stupéfié !Léontine. — Ah, bon !… Et le gibier ? est-ce que tu l’as tué aussi ? — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- (Sens figuré) Faire disparaitre ; anéantir.
- Des usines s'élevèrent sur tous les points du territoire, tuant lentement mais sûrement l'artisanat des campagnes. Le premier coup lui fut porté par la création des bateaux à vapeur, qui anéantit l'industrie, si florissante des toiles à voiles. — (Marie Soraye-Racapé, Janzé, ses origines, son histoire, Janzé : chez l'auteur, 1968, page 116)
- (Sens figuré) Détruire l’effet d’une chose.
- Cela tue l’effet du spectacle.
- Le voisinage de ce tableau-là tue celui-ci.
- On peut tuer un poème, comme on peut lui donner des ailes, rien qu'en le lisant. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, page 95)
- Dissiper, occuper, en parlant du temps, de la durée.
- Les gens se donnent beaucoup de mal pour tuer leur vie heure à heure. Encore n'en sont-ils pas capables tout seuls, il faut qu'on les dirige. Une revue a été créée dans ce but : signaler aux Parisiens, de façon méthodique, les occasions qui leur sont offertes de perdre leur temps. — (Henry de Montherlant, Les lépreuses, 1939, chapitre 5)
- Nous tuons les longues heures comme nous le pouvons, chacun y mettant du sien — toujours pour les autres. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Et il y avait près de deux heures à tuer. Il hésita entre rester assis sur son banc ou reprendre le métro, mais où aller ? — (Pierre Lemaître, Au revoir là-haut, Albin Michel, Paris, 2013, page 285)
- (Pronominal) Se suicider.
- — Soyez convaincu que mourir et se tuer sont deux verbes qu’on emploie surtout au futur ; au moins pour moi je ne les ai jamais vu conjuguer qu’à ce temps. « Si vous me trompiez, si vous m’oubliiez, je me tuerais. » — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Un jeune homme que je connaissais à Evian s’est tué sous la fenêtre d’une de mes amies qui avait été coquette avec lui. — (Maurice Rostand, La Solitude passionnée, 1925)
- La motivation qui pousse à se tuer et donc à tuer ses propres divinités est plus grave, karmiquement, que la motivation qui conduit à tuer une autre personne […]. — (Louis-Vincent Thomas, Mélanges thanatiques: deux essais pour une anthropologie de la transversalité, L’Harmattan, 1993, page 193)
- Marat vint à la Convention, monta à la tribune, et pistolet sur la tempe menaça de se tuer si la calomnie l’accusant de la « septembrisade » ne cessait pas. Danton écourta la tragi-comédie. — (Isabelle Siac, Le Talent ou la Vertu, Place Des Éditeurs, 2016)
- (Pronominal) (Par hyperbole) (Suivi de la préposition à et d'un infinitif) Se donner beaucoup de peine.
- Je me tue à vous répéter toujours la même chose.
- Et enfin les autres se tuent à remarquer toutes ces choses, non pas pour en devenir plus sages, mais seulement pour montrer qu'ils en connaissent la vanité [...]. — (Blaise Pascal, Pensées)
- (Centre-Ouest) Éteindre en parlant d'une bougie, d'une chandelle. (Note : ne s'emploie plus guère que dans tue la chandelle, qui s'utilise encore à la campagne pour signifier éteins la lumière
- [...] il regarde ce ravage, il croit que c'est le chat; il tue la chandelle et se met dans son lit,[...]. — (Giuliana Colajanni, Les scénarios franco-italiens, Edizioni di storia e litteratura, Rome 1970)
-
refermer
- Fermer de nouveau ; fermer ce qui était ouvert.
- – Vieux rapiat ! – s’écria Bert, au moment où le secrétaire refermait la porte en s’en allant. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 163 de l’édition de 1921)
- Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
- Ruisselant de sueur, Jimmy tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, fit entrer Jim et la referma derrière lui. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Elle ouvrit chaque lame, passa le doigt sur le fil et les referma lentement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Lorsque Bishop revint et posa un gobelet fumant devant elle, Anise referma les mains dessus pour se réchauffer ; il faisait trente-cinq degrés à l'ombre, et pourtant elle tremblait de froid. — (Kay David, L’ombre du doute, traduit de l’anglais par B. Dufy, en recueil avec La machination de Harper Allen, éditions Harlequin (collection Black Rose), 2009, chapitre 12)
- (Pronominal) — Les gendarmes avaient enquêté, mais dans cette boue, la trace se referme comme sur de l'eau. Personne ne savait rien. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 19)
- (Chirurgie) Reprendre et unir les chairs de telle sorte qu’il n’y ait plus d’ouverture.
- Refermer une plaie,
- (Absolument) (Pronominal) Cicatriser.
- La plaie se referme.
-
télé
- (Familier) Téléviseur.
- Xavier Flactif, agent immobilier douteux, achète en 2003 au Grand-Bornand un chalet qu'il meuble avec un luxe ostentatoire aux yeux de certains : “fauteuil en cuir, télé grand écran, frigo américain”, objets qu'un couple de ses voisins passablement obtus nomme et convoite jusqu'à l'obsession. — (Armand Farrachi, Le triomphe de la bêtise, Actes Sud Littérature, 2018)
- Lorsque les télés s'allumentPauvre fantôme des brumesS’en revient succès posthumeNous hanter au fond des cours. — (Jean-Roger Caussimon, Paris jadis, 1977)
- Quand on a repositionné l’abominable lit médicalisé droit devant la télé, mon frère a dit, tu veux regarder la télé maman ? — (Yasmina Reza, Serge, 2021)
- (Familier) Télévision.
- Car tous ces groupements : motards, agriculteurs, Bretons, « ératépistes », enseignants, catholiques ou boulangers... veulent une télé inconditionnelle pour défendre leurs intérêts. — (François de Closets, Le système E.P.M, Grasset, 1980)
- La télé s'en mêla, vous pensez bien, et filma, en gros plan, un rectangle de carton scotché sur une porte, et qui affirmait que derrière le vantail se trouvait bien un « Laboratoire de Parapsychologie ». Cette preuve irréfutable devait faire taire les médisants. — (René Cavanhie, Les esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, n°24, p.28, décembre 1992)
- Quand on a repositionné l’abominable lit médicalisé droit devant la télé, mon frère a dit, tu veux regarder la télé maman ? — (Yasmina Reza, Serge, 2021)
- Sur les écrans plats, un match de foot est retransmis par la chaîne Eurosport. Estelle déteste le sport à la télé mais elle ne peut rien contre le phénomène des écrans plats qui grignotent chaque jour un peu plus les espaces publics. — (Stéphanie Glénat Cassan, SDF, sans difficulté financière, Éditions Publibook, 2009, page 169)
- (Familier) Entreprise de production et de télédiffusion de programmes audiovisuels.
- Le budget est colossal pour un film de cul : 10 millions d’Euros ! Un truc inimaginable. On s'est mis à cinq maisons de prod’ pour arriver à boucler les crédits, quelques télés nous ont suivi aussi, par je ne sais quel miracle... — (Thibaut Amant, Sexworkers, Éditions Le Manuscrit, 2003, page 58)
- « On reprochait à Silvio Berlusconi de mettre ses télés au service de sa carrière politique, mais maintenant, il y a un groupe privé, celui de Bolloré, qui a choisi Zemmour comme porte-parole de ses intérêts, enchaîne l’ancien locataire de l'Élysée— (Alexis Boisselier, Présidentielle : Vincent Bolloré roule-t-il pour Éric Zemmour ?, Ouest France, 28 décembre 2021)
-
nommer
- Attribuer, imposer un nom à une personne, une chose ou une collectivité.
- Il fut le premier qui découvrit cette île et il la nomma de son nom.
- Nommer une maladie est la plus sûre façon de la faire apparaître. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, page 363)
- Christophe Colomb, on le sait, lorsqu'il aborda en Amérique, crut avoir atteint les Indes par une nouvelle route maritime et nomma en conséquence « Indiens » les premiers habitants qu'il rencontra. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 13)
- « Que ces choses ne soient même pas nommées parmi nous », fit une voix ironique.Joseph recula d’un pas et s’assit sur son lit, le cœur battant. De tout ce qu’il venait d’entendre et ne comprenait qu’à moitié, ce verset biblique l’atteignait seul, flamboyait dans sa tête. Il y avait en effet des mots qu’on ne prononçait pas, comme si l’on eût craint d’attirer la colère de Dieu. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 57)
- On peut généralement reconnaître qu'il y a identité collective lorsque les membres d'un groupe humain se nomment, qu'ils s'attribuent un nom qui les désigne comme appartenant à ce groupe. Ce pouvoir de nommer n'est jamais utilisé en vain. C'est bien parce que le besoin est là, parce que le concept existe, qu'il appelle une dénomination. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal (PUM), 2020, page 31)
- Qualifier, décerner une épithète.
- Louis XII a été nommé le Père du peuple.
- Nommer quelqu’un son protecteur, son maître, son bienfaiteur, le reconnaître comme son protecteur, son maître, son bienfaiteur.
- Dire le nom d’une personne, d’une chose ; dire comment une personne, une chose s’appelle.
- Si vous voulez, je vous nommerai mon auteur.
- Je vous nommerai plusieurs personnes.
- Il y a des choses qu’on ne saurait nommer par leur nom.
- Désigner, énumérer.
- Dans son intervention, il a nommé les personnes responsables des fautes.
- Nommer ses complices, les déclarer, les faire connaître.
- Désigner, choisir ou instituer pour une fonction ou un poste.
- A son retour d'Espagne, le général Beurnonville épousa Mlle de Durfort. Le 5 février 1805, il fut nommé sénateur, et bientôt titulaire de la sénatorerie de Limoges. — (Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité, par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , volume 2, Paris : à la Librairie historique, 1821, page 468)
- On a nommé des experts, des arbitres.
- Élire.
- Les magistrats de cette république étaient nommés tous les ans par le peuple.
- À Rome, on nomma des décemvirs pour composer les lois, et des questeurs pour faire juger les crimes publics.
- (Pronominal) Appeler, avoir pour nom.
- Je suis né dans un village près de Reims et je me nomme Cupidonnet. Dès mon enfance, j’aimais les jolies filles. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, L’Anti-Justine, 1798)
- Je me nomme Marie. — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Comment se nomme celle place, cette rue ?
- (Pronominal) Déclarer son nom.
- Vous êtes obligé de vous nommer.
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supprimer
- Abolir ; annuler.
- Le voleur ne met pas en question dans les livres sophistiques la propriété, l’hérédité, les garanties sociales ; il les supprime net. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
- Les anciens impôts basés sur le Koran sont supprimés et remplacés par des contributions nouvelles qui seront recueillies par des fonctionnaires spéciaux, au lieu de l'être par les caïds. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 65)
- Le départ des juifs n’avait pas supprimé les embarras financiers de leurs clients et ceux qui avaient besoin de capitaux n'eurent d'autre ressource que de s'adresser aux prêteurs chrétiens (lombards ou cahorsins). — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Retrancher ; enlever ; ôter.
- Ainsi, seules les manifestations perméabilisantes objectivées par le Bleu sont supprimées par l’action immédiate des rutosides. — (Bulletin de la Société royale des sciences de Liège, 1971, page 489)
- Après avoir totalement désossé l'engin, j'avais savamment vidé le pot d'échappement en supprimant les chicanes et adapté un carburateur récupéré sur la vieille mobylette d'un copain. — (Régis de Soulaines, Le Sirop de la Rue, ou La Flûte désenchantée, 5 sens éditions, 2017)
- Tuer.
- On pense naturellement à supprimer l'homme qui gêne comme on pense à écarter une mouche ; à se gratter immédiatement au point cuisant. C'est un réflexe de l'imagination, laquelle est faite pour ces solutions. — (Paul Valéry, Tel Quel, Gallimard, édition 1943, page 222)
- Les Martiens, au moyen d’une drogue procurant des rêves magnifiques, supprimaient les malades, les infirmes et les mal nés, de sorte que, chez eux, la pitié était des plus rudimentaires. — (Benjamin De Casseres, Arcvad le terrible, traduction de Émile Armand, dans Les Réfractaires, n° 1, janvier 1914)
- Censurer.
- Les articles de journaux trop controversés furent supprimés.
- Détruire ; démolir.
- Le moulin de Montgon ayant été supprimé par suite de la création du canal des Ardennes , outre l'indemnité d’expropriation due au propriétaire , il en était dû une au fermier. — (Germain Roche et Félix Lebon, Recueil général des arrêts du Conseil d'état, tome 5, 1848, page 95)
-
meubler
- Garnir de meubles.
- Cette pièce était meublée d’un petit lit de fer, muni de rideaux en calicot blanc, avec embrasses de cretonne rouge ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- (Absolument) Faire bon effet en tant que meuble.
- Cette étoffe meuble bien.
- (Par extension) (Droit) Garnir de ce qui est nécessaire pour faire valoir un bien.
- Meubler une usine de machines-outils
- Meubler une ferme de bestiaux.
- (Familier) (Par extension) Garnir de biens.
- Mais le couteau, plus étroit que la masse qui sert à en assurer la chute, offre l'apparence dérisoire d'un taille-crayons; mieux, d'un chicot tranchant qui meublerait à lui seul la mâchoire d'un requin. — (Georges Arnaud, Prisons 53, Paris : Éditions R. Julliard, 1953, p. 57)
- Une cave qui est bien meublée de vins de différentes espèces.
- (Familier) (Sens figuré) Parler pour éviter le silence dans une conversation, ajouter des éléments superflus pour combler un vide dans un scénario, un spectacle, un discours.
- Il passait l’essentiel de son temps à lui faire la conversation pour meubler l’attente. — (Pierre Lemaître, Au revoir là-haut, Albin Michel, Paris, 2013, page 86)
- Ce qui est certain, c’est que le temps est long, dans ces conditions, et nous pousse à le meubler d’agissements qui, comment dire, qui peuvent à première vue paraître raisonnables, mais dont nous avons l’habitude. — (Samuel Beckett, En attendant Godot, Les Éditions de Minuit, 1952, acte II, page 104)
- Meubler la conversation.
- On sent que les auteurs de la série ont eu besoin de meubler un peu pendant cette saison, ça aurait pu être beaucoup plus court !
- (Pronominal) Acquérir des meubles, s’installer, en parlant des personnes.
- Être bien, être mal meublé.
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surchargé
- Participe passé masculin singulier de surcharger.
- (Héraldique) Se dit d’un élément (meuble ou pièce) sur lequel se trouve un meuble ou une pièce alors qu’il est lui-même déjà placé sur un autre élément. Qualifie donc le second élément d’un empilement de 3 éléments (le premier est dit chargé, le second surchargé).
- D'azur à la bande d'argent chargée d'une bande de sable surchargée de trois flanchis d'or, accompagnée en chef d'une colombe du Saint Esprit aussi d'argent fondant et tenant en son bec la Sainte Ampoule aussi d'or, qui est de Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson → voir illustration « bande de sable surchargée »
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ciller
- Fermer et rouvrir l’œil rapidement en rapprochant puis séparant les paupières.
- (Absolument) Je ne bougeai pas et n’articulai plus un cri : j’étais devenu tout à fait insensible, et tandis qu’Ir… me brûlait, je pouvais le regarder sans ciller. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- La reprise de l'épidémie de Covid-19 en Chine est «la source d'une inquiétude légitime pour l'Europe», a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, assurant, en réponse aux protestations de Pékin, que les tests obligatoires seraient appliqués «sans ciller». — (AFP, Reprise épidémique en Chine: une «inquiétude légitime», les tests appliqués «sans ciller», a affirmé Paris, Le Journal de Québec, 4 janvier 2023)
- (Absolument) On ne peut regarder le soleil sans ciller.
- Il ne fait que ciller les yeux.
- (Familier) S’imposer, revendiquer.
- On le craint trop, personne n’ose ciller devant lui.
- Il drague Isabelle Adjani venue à son JT, en 1997, et cille à peine lorsque, un soir de 1992, Béatrice Dalle, pour mieux le moucher, révèle qu’il lui a envoyé des lettres.— (Raphaëlle Bacqué, Patrick Poivre d’Arvor, Nicolas Hulot, Gérard Louvin… Retour sur l’âge d’or des intouchables de TF1, Le Monde, 19 janvier 2022)
- (Fauconnerie) Coudre ensemble les paupières d’un oiseau.
- On met les jeunes faucons dans un cabinet ouvert de deux fenêtres, et ceux qui sont prêts à être affairés dans un endroit obscur pour les rendre dociles, ou bien on leur cille les yeux avec une aiguillée de fil en cette manière. […] Il faut que l’oiseau ne puisse voir que devant lui. — (L. Liger, Dictionnaire pratique du bon ménager…, Paris, Vve Pierre Ribou, 1722) (graphie modernisée)
- (Pronominal) ou (Intransitif) Se dit du cheval qui commence à avoir quelques poils blancs au-dessus des yeux, vers l’arcade orbitaire.
- On dit qu’un cheval ne cille point avant l’âge de quatorze ans, mais toujours avant l’âge de seize. Les chevaux qui tirent sur l’alzan et ceux qui sont noirs, cillent plutôt que les autres. — (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1747-1765)
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disais
- Première personne du singulier de l’imparfait de dire.
- Certes, je n’étais pas une sainte car, de mon côté, le mariage me servait à m’émanciper et, Denis étant en mer, j’en profitais pour aller danser en boite avec mon amie Béatrice, flirtant un peu avec des jeunes gens qui me plaisaient et, quand ils me donnaient rendez-vous, je leur disais m’appeler Natacha leur faisant ainsi faux bond ! — (Emma Schubert, A l’ombre de ma mémoire, Société des Écrivains, 2009, page 52 (coté corrigé en côté))
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de dire.
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vanter
- Louer, exalter.
- Ce fut un événement parisien du plus haut chic. Les gazettes vantèrent, sur le mode pindarique, la richesse de la mariée, l’élégance entraînante du marié, l’extraordinaire probité, l’inépuisable bienfaisance et les goûts artistiques d’Alexandre de Gavinard. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
- La moindre photographie nous apprend cent fois plus sur le Parthénon qu’un volume consacré à vanter les merveilles de ce monument. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, La Grève prolétarienne, 1908, page 195)
- Ainsi nous entraîne-t-on à la découverte de ces petits restaurants inconnus, dont on nous vante telle « spécialité » mystérieuse, simplement pour que nous puissions être les premiers à nous rengorger devant nos amis. — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- (Pronominal) S’attribuer des qualités, des mérites que l’on n’a pas.
- (Pronominal) (Avec de) Se glorifier, se faire honneur de.
- Après s’être vanté d’avoir travaillé à éteindre les lampions célestes par un geste magnifique, il se donne les allures d’un matador aux pieds duquel va tomber le taureau furieux. — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
- Il affirme ainsi sa puissance, un peu par défi contre ceux de Vencimont ou de Vinemme, des Belges qui viennent se vanter en France de leurs forces pour enjôler les filles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Quel pensez-vous que soit l'objet de ces gens qui jouent à la paume avec tant d'application d'esprit et d'agitation du corps? Celui de se vanter le lendemain avec leurs amis qu'ils ont mieux joué qu'un autre. — (Blaise Pascal, Pensées)
- Il m’a rendu des services, mais il s’en vante trop.
- (Avec de) Se faire fort de, prétendre être capable de.
- Il s’était vanté de le faire consentir.
- Il se vante d’en venir à bout.
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purger
- Purifier ; nettoyer.
- Même si vous avez testé votre programme pour le purger de tous ses bogues avant de distribuer l’application, il est toujours possible qu'un utilisateur découvre un ou plusieurs bogues. — (Greg Perry, Visual Basic 6 : Créez des applications efficaces en VB6, traduit de l'anglais, Paris : Éditions Pearson, 2008, page 15)
- (En particulier) (Médecine) Ôter, faire sortir ce qu’il y a dans le corps d’impur, de superflu, de malfaisant, avec des remèdes pris ordinairement par la bouche.
- Purger un malade.
- Ce malade a été purgé avec de l’huile de ricin, etc.
- On l’a purgé deux jours de suite.
- Le corps se purge naturellement des humeurs superflues.
- Cet homme a besoin de se purger.
- Il s’est purgé hier.
- (Absolument) Ce médicament purge trop, purge violemment, purge modérément.
- (Par analogie) Dégager, en parlant du cerveau.
- Purger le cerveau.
- (Courant) Débarrasser de ce qui altère, de ce qui est mauvais.
- Purger les métaux, en les dégageant de tout ce qu’ils ont d’impur et d’étranger.
- Purger le sucre.
- Éliminer les éléments indésirables d'un lieu.
- Purger l’état, la contrée de voleurs, de vagabonds,
- Purger la mer des pirates qui l’infestent.
- Hercule purgea la terre des monstres qui la désolaient.
- De tels hommes sont dangereux, on doit en purger la société.
- (Sens figuré) Se défaire de ce qui pèse sur l'âme ; se confesser.
- Purger sa conscience, en ne laissant rien souffrir sur elle qu’on puisse se reprocher.
- Purger son esprit d’erreurs, de préjugés.
- (Sens figuré) Épurer
- Purger une langue en retranchant les expressions barbares, triviales ou incorrectes.
- (Sens figuré) Apurer
- Purger son bien de dettes, Acquitter toutes ses dettes, en sorte que ce qui reste du bien soit net.
- (Poétique) Détruire, modérer, épurer ou diriger, en parlant des passions.
- Aristote enseigne que l’effet du poème dramatique doit être de purger les passions.
- (Droit) Faire disparaître, effacer.
- Purger la mémoire d’un mort, Le déclarer juridiquement innocent du crime pour lequel il avait été condamné.
- Se purger d’une accusation, se purger d’un crime, S’en justifier, faire connaître qu’on est innocent.
- Purger les hypothèques, Remplir les formalités nécessaires pour qu’un bien cesse d’être grevé d’hypothèques.
- Purger la contumace, Se constituer prisonnier pour se faire juger contradictoirement, après avoir été condamné par contumace.
- Purger le défaut, Faire tomber, par une opposition, un jugement par défaut.
- Purger sa peine, Accomplir la peine à laquelle on a été condamné.
- L’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, célèbre militante des droits humains qui purge une peine de prison de cinq ans, a été condamnée à dix années d’emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet. — (En Iran, une avocate condamnée à dix ans de prison et 148 coups de fouet, Vosges Matin, 15 mars 2019)
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exagérer
- Donner à une chose plus d’importance qu’elle n’en a en réalité.
- Le caricaturiste exagère les traits les plus marquants de son modèle.
- Un comique outre sur la scène ses personnages ; un poète charge ses descriptions ; un peintre qui fait d’après nature force et exagère une passion, un contraste, des attitudes. — (Jean de La Bruyère, Les Caractères - Des femmes)
- Vous n’avez pas le sens de la mesure, vous exagérez toujours tout !
- La cravache ou la gaule est aussi nécessaire pour le travail de la haute école que pour celui du dressage, car elle doit servir à exagérer la puissance de l’écuyer pour stimuler le cheval […]. — (Félix van der Meer, Connaissances complètes du cavalier, de l'écuyer et de l'homme de cheval, Lebègue & Cie à Bruxelles & Dumaine à Paris, 1865, page 238)
- Sa chevelure, relevée par un peigne, exagérait la longueur de son front. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Hérodias, 1897)
- Faire valoir, faire ressortir[1].
- J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très-profane. — (Montesquieu, Lettres Persanes - Lettre XXVIII)
- (Intransitif) Dépasser la juste mesure dans ses propos ou ses actes.
- N’exagère pas ou je vais me fâcher !
- Je ne crois pas exagérer en disant qu’il faisait au moins deux mètres.
- (Pronominal) Se faire de quelque chose une idée excessive.
- Dans l’obscurité, elle s’était exagéré la hauteur de l’obstacle.
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instaurer
- Établir, fonder.
- J’évoque alors en rafale les rumeurs courant les salles de rédaction sur Ze Plan, qui instaurerait dans certains quartiers une sharia soft, mais Serge s’esclaffe « tout cela provient de la fuite d’un scénario de type « ultra-accommodant » de la cellule Prospective du ministère de l’Intérieur, c’est payé pour ça les cellules Prospectives, gamberger sans tabou. — (Yves Bourdillon, Jamais de guerre civile le mardi, 2020)
- Partout elle avait trouvé bon accueil, prompt assentiment, mais elle se propose d'aller plus outre. Pourquoi ne pas instaurer une Adoration permanente du Saint Sacrement ? — (Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, 1958)
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pitié
- Sentiment douloureux face aux souffrances d’autrui, que l'on ne connaît ou partage pas soi-même.
- Oscar Wilde n'inspire plus de colère, même aux sectaires de la vertu. Tous n'ont plus, pour lui et pour son martyre, que de la pitié douloureuse. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Je contemple avec pitié le carton coloré qui emballait les yaourts aux fruits. Absurde, cette pitié. Ou peut-être pas. Elle répond par l'absurde à l'absurde de l'existence du carton coloré emballant les yaourts aux fruits.— (Roger-Pol Droit, Dernières nouvelles des choses. Paris, Odile Jacob, 2003, page 163)
- Mais qu'en est-il de la pitié? demande Isabella. Un bon juge doit en montrer un peu, n'est-ce pas? Angelo croit qu'il en montre en étant juste, car alors il a pitié des victimes. — (Mustafa Fahmi, La promesse de Juliette, éditions La Peuplade, Saguenay (Québec), 2021, page 133)
- (Par analogie) Compassion ; commisération.
- Rien dans son regard ne trahissait jamais la moindre pitié, c'était un pur soldat, dépourvu d’états d'âme. — (Arkan Simaan, L'écuyer d'Henri le Navigateur, éditions L'Harmattan, 2007, page 36)
- « On se fatigue de la pitié lorsque la pitié est inutile », écrivait Camus. La pitié impuissante et distante devient compassion, c'est-à-dire désir intense de libérer autrui de ses souffrances […]. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, page 45)
- (Par métonymie) Détresse, état misérable.
- La grande pitié qu’il y avait au royaume de France.
- La grande pitié de nos églises de campagne.
- (Par analogie) Sentiment de mépris, d'orgueil ou de supériorité face aux souffrances ou difficultés d’autrui que l'on ne connaît pas soi-même.
- Il raisonne à faire pitié (il raisonne de travers).
- Il chante à faire pitié (il chante mal).
- Vous me faites pitié de parler ainsi.
- Vos menaces me font pitié.
- Je vous ménage, j’ai pitié de vous.
- C’est une pitié de voir sa façon de travailler.
- Regarder quelqu’un en pitié (ne faire aucun cas de lui, le mépriser).
- C’est un homme follement orgueilleux, qui regarde en pitié tout le genre humain.
- Regarder, parler, traiter avec une pitié méprisante (avec une apparence de pitié mêlée à des marques de mépris).
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défiler
- Détacher une chose du fil du cordon où elle était passée.
- Défiler les perles d’un collier, les grains d’un chapelet. Son collier s’est défilé. Ce chapelet va se défiler.
- Défiler son chapelet.
- Défiler une fortification, la disposer de manière à le protéger contre l’enfilade du feu des ennemis.
- Énumérer en enfilade, comme on récite les grains d’un chapelet.
- Je lui promets de lui confier des péchés plus rares, plus extraordinaires et plus intéressants, bien sûr, que tous ceux que peuvent lui défiler ses péronnelles de pénitentes. Vous pouvez l’avertir qu’on le demande pour une belle confession. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 118)
- Aller en file.
- Tacherot est formidablement tuyauté sur la plupart d'entre eux, grâce au génial Pelletier, qui voit défiler dans ses soirées partouzardes les personnalités les plus variées de la politique, de la littérature, du théâtre, des Banques, de l'Industrie. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 184)
- Là, tous le notables défilèrent pour lui baiser la main. Il dit à chacun quelques mots. — (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
- Dans leur moitié de monde, sans doute, un orchestre jouait au loin, des oiseaux bleus gazouillaient, des petits nuages roses défilaient en trombe dans le ciel, enfin tout ce qui se passe dans ces moments-là. — (Terry Pratchett, Les Annales du Disque-monde, tome 5 : Sourcellerie, traduit de l'anglais par Patrick Couton, Nantes : L'Atalante, 2012)
- (Intransitif) Exhiber, en marchant, des atours de mode.
- Défiler en public sur un podium représente l'épreuve du feu pour une mannequin. Il faut savoir marcher, porter le vêtement, faire son cinéma... Personnellement, j'ai commencé à défiler très jeune. — (Rebecca Ayoko, avec Carol Mann, Quand les étoiles deviennent noires : Des rues d'Abidjan aux podiums d'Yves Saint Laurent, éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2012)
- (Intransitif) (Politique) Marcher, en file nombreuse, dans les rues, pour revendiquer.
- Depuis quelque temps on faisait défiler les veuves de guerre sous nos fenêtres. Des centaines de veuves de guerre. Elles criaient de leurs voix aiguës : « Clemenceau assassin, Clemenceau assassin. » — (Gilbert Prouteau, Le dernier défi de Georges Clémenceau, Éditions France-Empire, 1979, page 249)
- L'hymne des hirakistes, les manifestants antirégime qui défilent pacifiquement dans les rues chaque vendredi en Algérie, est une adaptation de La Casa del Mouradia, une célèbre chanson des supporters de l'équipe de football USM Alger. — (Petit Futé Algérie 2020/2021, sous la direction de Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, 2020)
- (Par extension) (Par ellipse) (Impersonnel) Se dit d’un lieu où de nombreuses personnes passent régulièrement.
- Elle l’a annoncé sobrement vendredi dernier, avec l’air de ne pas trop vouloir déranger l’internaute occupé à faire défiler les publications de son fil Instagram. La chanteuse de rock britannique PJ Harvey republie son album To Bring You My Love en vinyle […]. — (Victorine de Oliveira, La lettre de Philosophie Magazine, du 16 septembre 2020)
- Tu sais, en vingt ans de nounou, ça a défilé, les gosses mal élevés !
- (En particulier) (Par euphémisme) Se dit d’une maison dont l’occupant accueille régulièrement des relations extra-conjugales.
- J’habite en face de chez elle, alors je peux te dire que ça défile.
- Faire faire un mouvement à des troupes pour les voir plus en détail.
- Après la revue, on fit défiler les troupes par compagnies.
- (Militaire) Disposer les hommes d'une troupe de façon à éviter l’enfilade du feu ennemi.
- Il avait donc sous la main une vingtaine d’hommes, bien défilés, disposant d’un admirable champ de tir, le lit même de l’arroyo, avec le gué au beau milieu. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 244)
- (Pronominal) (Militaire) Couvrir sa marche à la faveur d’un abri.
- On avait bien là-haut, comme disait le zouave, l'inconvénient des obus qui tombaient çà et là; mais on pouvait aisément se défiler des balles. — (Amédée Achard; Récits d'un soldat - Une Armée Prisonnière; Une Campagne Devant Paris -1871)
- (Pronominal) (Sens figuré) Se dérober.
- Ils se sont défilés l’un après l’autre.
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noyer
- (Botanique) Grand arbre à feuilles caduques alternes imparipennées, aux petites fleurs femelles verdâtres réunies par deux à quatre et donnant des noix (drupes indéhiscentes) (Juglans L.).
- La route parcourt une campagne fertile et variée par des jardins, par des plantations de noyers, et par des coteaux plantés de vignes : à gauche, ou suit presque constamment le cours de l’Yonne; […]. — (Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France, Firmin Didot frères, 1837, volume 1 (Route de Paris à Genève : Département de l'Yonne), page 1)
- Je tuai bientôt mon second tourdre (tourdre : grive), mais plus petit que le premier, à la nuit tombée, le distinguant à peine, sur un noyer dans le champ de M. de La Peyrouse, je crois, au-dessus de notre Pelissone (id est : de notre vigne Pelissone). — (Stendhal, Vie de Henri Brulard, tome II, Édition Henry Debraye, Librairie ancienne Honoré et Édouard Champion, Paris, 1913, p.43 → lire en ligne)
- Le défunt était en effet recouvert d’un amas de feuillages et de branches, où l’on identifia des tiges de menthe et de noyer, voire d’angélique, ainsi que des feuilles de noyer. La menthe, à l’arôme puissant, est conseillée dans les traités d'embaumement dès la fin du Moyen Âge. Le noyer est connu pour favoriser la conservation, en raison de son importante teneur en tanins. — (Patrice Georges, L’embaumement médiéval des nantis, Pour la Science, 1er janvier 2006)
- Nous semons du blé sous des noyers; le blé, bien malgré lui, va subir la présence de l’arbre. — (Christian Dupraz, Fabien Liagre, Agroforesterie: des arbres et des cultures, 2008, page 133)
- L’allélopathie peut aussi affecter des arbres, comme on le sait depuis toujours pour le noyer. Le noyer est allélopathique par ses racines, par ses fruits et par ses feuilles. — (Jean-Marie Pelt, Cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme ! : Pour en finir avec les pesticides, 2012)
- Certaines espèces jouent sur plusieurs moyens de dispersion, comme le noyer (Juglans regia), qui est disséminé à la fois par gravité, par des oiseaux ou des mammifères (zoochorie). — (Aux origines des plantes, tome 1, Collectif sous la direction de Francis Hallé, Fayard 2008)
- Ainsi le noyer réduit le développement d’un couvert végétal en libérant de la juglone, l’acacia émet des composés volatils pour empêcher les prédateurs de manger ses feuilles. — (Les champignons au service de l'agroécologie, La Recherche, 23 novembre 2020)
- (Par métonymie) Le bois du noyer.
- Sans attendre sa réponse, elle se rendit à la cuisine où il la suivit, jetant un bref regard circulaire à la pièce avant de s’installer à son invitation sur l’une des chaises paillées autour de la table de noyer. — (Danielle Stamenkovic, Les Anges Gardiens des Collines, 2002, page 257)
- Ici c’est la réserve de bois commence Commont. Là, du noyer de première qualité. Tu peux remarquer les veines qui forment les lignes légères comme de la fumée. De la racine de noyer, c’est à dire la racine principale. — (Gilbert Bordes, L’année des coquelicots, chapitre 24, 2013)
- Nous trouvâmes des trésors anciens que l’on retapa, comme des vieux meubles en noyer ou la vaisselle qui avait servi pour l’auberge durant plus d’un demi-siècle. — (Stéphanie Bideau, Fanny, juste un papillon, 2014, page 103)
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guerrier
- Qui a rapport à la guerre.
- Tu ne te souviens sans doute pas de moi, m'écrivait-il, mais il est impossible que tu aies complètement oublié nos petites aventures guerrières de l'été 1914, l'entrée en Belgique par Trélon, la rentrée en France, dare-dare, par Solre-le-Château, et cette sinistre nuit de Zorées, et cette traversée du bois du Nouvion, […]. — (Pierre Benoit, Boissière, Paris : chez Albin Michel, 1935, chapitre 1)
- Ce héros, la lance brandie en avant, l’oriflamme sacrée flottant au-dessus de sa tête, entra d’un élan fougueux dans la masse guerrière qui lui prêtait le flanc. — (Ivan Gobry, Charles VIII : Fils de Louis XI 1483-1498, Éditions Flammarion, 2012)
- Qui est porté à la guerre ; qui est propre à la guerre.
- Le cabotinage était poussé par Murat jusqu’au grotesque, et les historiens n’ont pas assez remarqué quelle responsabilité incombe à Napoléon dans cette dégénérescence du véritable esprit guerrier. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, page 359)
- C’est très violent et très “testostéroné”, cette manière d’opposer sans cesse les acteurs les uns aux autres. Laurent Wauquiez a un modèle de société très guerrier. — (Éric Feraille in Barnabé Binctin, M. Wauquiez multiplie par… 40 les subventions aux chasseurs, Reporterre, 21 septembre 2016 → lire en ligne)
- Qui a l’allure, l’apparence d’un homme de guerre.
- Avoir l’air guerrier, la mine guerrière.
-
remet
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de remettre.
- La limande qui mouillait pour sa correspondance respire, elle glose et reglose sur les contrôleurs qui blablabla et remet une couche de sale satisfaction de vieille morue recrépie sûre de son « bon droit » - et une bonne droite dans ta gueule de bourgeoise, vieillasse ?… — (Michel Kessler, Joséphine, 2002)
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amener
- Mener d’un lieu à un autre.
- Les personnes qu’on nous amène ivres mortes et que l’ivrognerie a rendues violentes sont encore plus pathétiques. — (Patrick Pelloux, Histoire d'urgences, Le Cherche-Midi, 2012)
- Si vous venez nous voir, amenez votre frère.
- Conduire, transporter vers un autre endroit.
- Un aqueduc du IIe siècle, long de 3 km amenait l’eau de la fontaine Bonnet pour alimenter des thermes gallo-romains, situés à un carrefour des voies antiques près de l’actuel presbytère d’Arthon. — (Le Petit Futé Loire-Atlantique 2012-2013, page 119)
- Nous avons amené d’Angleterre plusieurs chevaux.
- (Sens figuré) Parvenir à faire adopter une opinion à quelqu’un.
- Il me fut impossible de les amener à accepter le compromis.
- Tirer à soi.
- La barque est poussée en avant lorsqu’on amène la rame à soi.
- Il amène à lui tout le profit de l’affaire.
- (Marine) Faire descendre.
- Le Yacht Club salua mon départ de trois coups de canon, je répondis en amenant le pavillon français. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Sur chaque navire […] les hommes amènent la vergue, la posent sur deux chevalets, ferlent la voile ; arc-boutés, ils font basculer les quatre cents kilos du mât trapu sur son emplanture, le couchent, sortent les avirons, les empoignent de leurs mains crispées par le froid, prennent la cadence de nage. Les Vikings remontent vers Rouen. — (Patrick Louth, La Civilisation des Germains et des Vikings, éditions Famot, Genève, 1976, page 141)
- (Marine) (Par extension) Baisser son pavillon pour marquer qu’on se rend à l’ennemi.
- (Sens figuré) Introduire, faire adopter, mettre en usage.
- C’est ce médecin qui a amené l’usage de l’ergothérapie dans l’institution.
- Passer d’une chose à une autre qui la suit immédiatement, ou qui en est la conséquence.
- Notons en passant que le pâturage intensif amène une réduction notable et même la disparition de certaines Graminées (Koeleria, Festuca). — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, page 106)
- Ce sont eux qui, dans l'élevage gâtineau, tiennent la vedette et la tiendront jusqu'au jour où les perfectionnements apportés aux méthodes culturales les feront reculer au point d'en amener la quasi-disparition. — (Louis Merle, La métairie et l'évolution agraire de la Gâtine poitevine de la fin du Moyen-Age à la Révolution, collection Les Hommes et la terre, tome 2, S.E.V.P.E.N., 1957, page 153)
- De par sa position, le chef de projet peut être amené à établir lui-même le chiffrage d’une prestation. En général, cette action fait suite à la remise d’une consultation sous la forme d’un cahier des charges. — (Olivier Englender, Fouad Bouchaouir et Yannick Dentinger, Gestion de projet : 50 outils pour agir, Vuibert, 2014, outil 6)
- Amener un sujet de conversation, c’est faire en sorte que la conversation tombe sur tel ou tel sujet.
- Ce vent nous amènera de la pluie. — Cet événement allait amener une réforme importante.
- (Pronominal) Venir.
- Un beau matin il s’est amené ici avec une paire de brodequins à recoudre […] — (Louis Pergaud, Un point d’histoire, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Pronominal) Arriver.
- — Madame s’amène.— Ben, naturellement…— D’où qu’tu viens ? — (Francis Carco, Jésus-la-Caille, ch. V, Le Mercure de France, Paris, 1914)
- (Acadie) (Gaspésie) Mettre bas, en parlant des animaux.
- La vache a amené son p'tit hier soir.
- (Jeux) Produire un certain numéro en lançant un dé.
- – Si j’amène six, se dit-il en sortant le dé, je descends !Il amena cinq. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
-
soulever
- Lever à une faible hauteur.
- Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le boiteux empoigna sa valise par terre, la plaça sur une chaise et souleva le couvercle. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- J’examine à la dérobée son sein qui se soulève et qui s’abaisse, et sa figure immobile, et le livre vivant qui est uni à elle. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Durant notre veillée mortuaire, ma mère se levait quelquefois, soulevait le suaire et sa longue figure durcissait encore son air revêche. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 29)
- (Sens figuré) Comment soulever le voile qui nous cache l’avenir ?
- Faire lever ; mouvoir.
- Dès le 14 au matin, une effroyable tourmente du sud-ouest vint assaillir ces escadres, et, soulevant une mer monstrueuse, leur fit courir les plus grands périls. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chapitre 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 184)
- Dès qu'il fait beau, la moindre brise soulève une fine poussière basaltique qui noircit tous les objets et pénètre dans les habitations les mieux closes. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
- (Sens figuré) Exciter à la rébellion, à la révolte. Masaniello, en 1647, souleva le prolétariat napolitain contre l'occupant espagnol.
- Comme beaucoup de « romantiques », Frédéric Oriach va sans doute éprouver, lors de cette expérience en milieu ouvrier, la grande déception de tous ceux qui prétendent soulever le prolétariat contre la société. — (Roland Jacquard, La longue traque d'Action directe, Editions Albin Michel, 1987, chap. 10)
- La campagne, déjà animée, devient passionnelle quand, le 25 octobre, la presse publie la « Lettre Zinoviev » dans laquelle le chef du Komintern demande au PCGB de « soulever le prolétariat » afin de l'engager « dans une guerre de classe contre le capitalisme et l'impérialisme britanniques ». — (François-Charles Mougel, Histoire du Royaume-Uni au XXe siècle, Presses universitaires de France, 1996, chap. 4, §. 2-2)
- Le tract d’Ighil Imoula a soulevé le peuple algérien — (site www.depechedekabylie.com)
- (Sens figuré) (Pronominal) Se rebeller ; se révolter.
- Si les trois villages se soulevaient et qu’on tuât deux ou trois gendarmes, guillotinerait-on tout le monde ? — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre cinquième)
- Lyon, qui tient plus à la propriété qu’à la vie, s’était soulevé, non contre la République, mais contre les spoliateurs et les bourreaux. — (Lamartine, Jacquard)
- (Sens figuré) Exciter des sentiments d’irritation contre quelqu’un.
- Ce succès souleva tous ses rivaux contre lui.
- (Sens figuré) Exciter l’indignation.
- Cette proposition souleva toute l’assemblée. Tout le monde s’est soulevé contre un projet si hardi.
- Ah ! vois-tu, cette lâcheté me soulève, je ne puis la pardonner… — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre II)
- Exciter, provoquer.
- Soulever l’indignation, l’enthousiasme. Soulever une discussion. Soulever des difficultés.
- (Argot) Dérober, prendre avec adresse ce qui est à autrui.
- Ce n'est que le quatrième tableau. Celui où il s'aperçoit que le fils du consul veut lui soulever Pepita, la nièce du général mexicain. — (Jo Barnais [Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius], Mort aux ténors, chapitre XIX, Série noire, Gallimard, 1956, page 170)
- Au bout de deux plombes on vient vous annoncer que l’organisateur a soulevé la caisse et kidnappé l’ouvreuse. — (David McNeil, 28 boulevard des Capucines, Gallimard, 2012, collection Folio, page 34)
- (Droit) Avancer un argument, s’appuyer dessus.
- Ce moyen peut être soulevé pour la première fois en appel ou en cassation et ne peut être soulevé d’office. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- (Argot) Avoir un rapport sexuel, pour un homme.
- On ne parle pas assez des bandeurs de soirées : c’est les gens qui lâcheraient père, mère, frère et leurs potes parce qu’il y a trois pétasses à leur soirée pour même pas les soulever à la fin. — (@sky_thiisma sur Twitter le 4 avril 2021 à 15 h 15)
-
fixer
- Attacher, affermir, rendre immobile, maintenir en place.
- Fixez cela contre la muraille avec un clou.
- Fixer au moyen d’une vis, d’une épingle.
- Fixez-le bien dans cette position.
- Fixer une persienne que le vent agite.
- Les coquillages se fixent aux rochers.
- (En particulier) (Chimie) Supprimer la volatilité de certains corps liquides ou gazeux, par addition ou combinaison avec un autre corps.
- Dans la fabrication des engrais chimiques, l’azote est fixé par de la potasse ou des sels ammoniacaux.
- (Art) Rendre inaltérable par un produit ou par un procédé.
- Fixer un cliché, une épreuve, un fusain, un pastel.
- Arrêter.
- Et pourquoi cela, Madame ? demanda Charles IX en fixant sur sa mère son œil vitreux qui, dans certaines occasions, devenait si pénétrant. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Je demeurai couché sur le dos, les yeux grands ouverts, fixant le plafond. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Fixer ses yeux, sa vue, ses regards sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Les regards se fixaient sur lui.
- (Sens figuré) Fixer les regards de quelqu’un, devenir l’objet de son attention.
- Fixer les soupçons sur quelqu’un, faire que les soupçons s’arrêtent sur lui.
- Fixer ses soupçons sur quelqu’un, les arrêter sur lui.
- Les soupçons se sont aussitôt fixés sur lui.
- Fixer ses vues sur quelqu’un, sur quelque chose, arrêter définitivement ses desseins, ses intentions sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Regarder, observer ou dévisager attentivement et longuement.
- C'était la première fois qu'il se risquait au Montparnasse. Ses regards inspectèrent la salle et, finalement, se fixèrent sur la grosse nuque puissante de Feempje. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 143)
- La bonne femme s'assit sur les degrés du dais, aux pieds du jeune homme attentif et fixant sur elle un regard plein de bienveillance et de curiosité. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chapitre 1)
- Agir comme un connard irresponsable ne me ressemble pas. Ce n'est pas moi. Mes valeurs auraient dû me pousser à réfléchir davantage avant de devenir le raté qui me fixe chaque matin dans le miroir. — (Juliette Mey, Entre Deux, Butterfly Éditions, 2016, chap. 5)
- Nous sommes passés de la génération du téléphone qui était toujours fixe à la génération qui fixe toujours le téléphone. — (Michel Beaudry, Soyez gentils!, Le Journal de Montréal, 13 novembre 2021)
- (Sens figuré) Rendre permanent par le dessin, la peinture, l'écriture ou tout autre moyen.
- Fixer quelque chose sur le papier, sur la toile.
- Fixer ses idées sur le papier.
- L’écriture est l’art de représenter et de fixer la parole.
- Fixer une chose dans la mémoire, dans l’esprit, faire que la mémoire la retienne.
- Les règles de la grammaire ne se fixent dans la mémoire que lorsqu’on les a appliquées par des exercices nombreux et variés.
- Faire résider ou faire demeurer en quelque lieu.
- Les familles qu’il voulait fixer dans cette ville, pour en augmenter la population.
- Ceux que le commerce avait fixés dans cette colonie.
- Le vent a de la peine à se fixer.
- Le baromètre s’est fixé au beau.
- Établir, en parlant de la résidence, du domicile, etc.
- Pour être plus seul, Rollinat désirait fixer sa résidence soit à Fresselines, soit à Crozant, soit à Maison-Feyne. — (Émile Vinchon, Maurice Rollinat: étude biographique et littéraire, éditions Jouve, 1921, page 107)
- Tu es brave, hardi compagnon, adroit. Tu ne songes pas encore à t'établir, je veux dire à te marier, à te fixer dans une tenure ? — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 45)
- […], j'étais venu à Tanger. Mais la ville des légations m'ayant encore parue trop européanisée, j’avais pris la résolution de venir me fixer à Casablanca. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 12)
- Régler ; déterminer.
- Le départ fut fixé aux derniers jours d'octobre 1838. Louis Pasteur ne devait pas partir seul. Son plus cher camarade d'enfance, Jules Vercel, allait aussi à Paris pour préparer paisiblement son baccalauréat. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 15)
- Or, cette année-là, comme les élections étaient fixées au 1er mai, il y eut dès le 1er avril, une propagande active et des menées sourdes de part et d’autre pour conquérir les douteux. — (Louis Pergaud, Deux Électeurs sérieux, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Après leur numéro, les acrobates s'étaient installés au tabac où il avaient fixé rendez-vous au manager des girls. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Il ne faut pas commencer une activité physique en se fixant des objectifs inatteignables. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 septembre 2022, page 10)
- (Sens figuré) Faire qu’une personne ou une chose ne soit plus changeante, versatile, indécise, etc.
- De Montaigne à Pascal, le français a fait un bond vers la perfection. C’est Pascal qui a fixé le français. — (Jean-Paul Desbiens, Journal d’un homme farouche, Boréal, 1993, page 350)
- […] ils cherchent à créer une betterave monogerme . Dès que celle-ci aura été fixée héréditairement, on aura ainsi éliminé le facteur principal : le démariage des plants. — (Le Progrès agricole et viticole, 1920, volume 74, page 87)
- C’est un esprit inquiet que l’on ne saurait fixer.
- Ce tombeur, aucune femme ne peut le fixer.
- Cela est digne de fixer l’attention du public.
- Fixer une imagination vagabonde.
- Fixer l’opinion encore incertaine.
- (Anglicisme) (Pronominal) S’injecter une drogue dans le corps [1][2], se faire un fixe.
- Je suis fascinée, impatiente de faire sa connaissance. Car c’est la première fois que je rencontre quelqu’un dont je sais qu’il se fixe. — (Kai Hermann et Horst Rieck, Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…, 1978, traduit de l’allemand par Léa Marcou, 1981, page 77)
- Je retrouve devant l’entrée de mon immeuble la petite agitation nocturne habituelle : bicraves et camés graves qui se fixent dans la tasse Decaux dont ils ont bricolé le mécanisme ouvrant la porte coulissante. — (Paul Smaïl, Casa, la casa, Éditions Balland, 1998, page 165)
- Un peu plus loin ils rencontrent un lion s’apprêtant à se fixer à l’héroïne. — (site forum.macbidouille.com)
- (Médecine) Stabiliser un abcès.
- Il ne pouvait deviner qu’un simple scrupule « fixait » la douleur d’Yves, comme ces abcès que le médecin provoque. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 185)
- Stopper la progression d'un incendie dans son axe principal de propagation.
- L'incendie qui s'est déclenché près de Montpellier est désormais fixé.
-
percuter
- Frapper, avec l’idée d’un choc violent.
- Par un manque de chance pervers, il apparut à l'autre bout du couloir à l’instant où elle s’y précipitait, et il s'en fallut de peu qu'elle le percutât. — (Kathryn Ross, Dans les bras d’Alexi Demetri, traduit de l'anglais, Éditions Harlequin, 2010, chap. 5)
- Fin de pause, la route nous attend. Les biquettes me narguent tout le long du chemin, sont-elles des amies de celle que j’avais percutée lors du dernier voyage ? — (Dominique Demange, TOUBABOUS : 2 ans au Mali, chez l'auteur/Lulu.com, 2011, page 229)
- Le chauffard qui a mortellement percuté une femme sur le parking d'un restaurant de Béziers (Hérault) dans la nuit de samedi à dimanche a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire — («Femme percutée mortellement à Béziers : le chauffard mis en examen pour assassinat», Le Figaro avec AFP, 26 décembre 2021)
- Deux voitures se sont percutées sur le Quai national
- (Par extension) Affronter ; s’opposer.
- Bien que la forte personnalité de mon père et celle de ma grand-mère se percutassent parfois, l’entente régna, et quand mon oncle Juan, le fils de ma grand-mère, disparut pendant la guerre civile, mon père fut d'un grand soutien pour ma grand-mère. — (Paul Alvarez, Combat en sourdine, Société des Écrivains, 2010, page 38)
- (Médecine) Frapper, selon certaines règles, telle ou telle partie du corps pour en reconnaître l’élasticité ou la sonorité ou pour apprécier les réflexes que l’on provoque ainsi.
- D'ailleurs, s'il arrivait qu'ils percutassent ensuite, comme ils n'employaient pas la plessimétrie avec toute l'exactitude qu'elle comporte et avec toute l'habitude qu'elle exige , ils supposaient que ceux qui se livraient avec zèle à la pratique de la percussion s'en exagéraient de beaucoup l'importance. — (Pierre-Adolphe Piorry, Traité de pathologie iatrique ou médicale et de médecine pratique, Paris : chez Pourchet & chez J.-B. Baillière, 1841, p. 279)
- Cette sensation se produisait, soit que l'on percutât sur les doigts de cette main, soit, mieux encore lorsqu'une autre personne pratiquait la percussion, sur un point quelconque de la région hépatique, en avant.— (Dr T. Gallard, « Traitement des kystes et des abcès du foie », dans le Journal de thérapeutique n° 13 du 10 juillet 1877, en recueil : tome 4 - 1877, Paris : chez G. Masson, p. 502)
- (Familier) (Sens figuré) Comprendre ; se rendre compte.
- Le cerveau de Looger ne percuta pas, comme si un voile le séparait du carnage qui se déroulait à quelques mètres de lui. Il était sonné, ébranlé, incapable de mettre des mots sur ce que ses yeux captaient. — (Yves Puechavy, Pas d’ailleurs pour nulle part, Mon Petit Éditeur, 2010, page 325)
- « Si tu veux savoir, c’est pas ma jambe dont j’ai besoin qu’elle s’occupe. Et ça tombe bien parce qu’elle n’est pas infirmière, justement, si tu vois ce que je veux dire ! » L’autre resta encore quelques secondes avant de percuter puis explosa de rire. — (Ian Manook, Yeruldelgger, chapitre 45, éditions Albin Michel, 2013 → lire en ligne)
- Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
- Activer ou déclencher par une action manuelle assez violente un mécanisme.
- — Je suis chez moi, je fais ce que je veux et là, j'arrose mes plantes, rétorqua Josh sur le même ton. Il percuta l’extincteur, l'aspergeant d'une giclée glaciale. — (Pauline Libersart, Pari entre amants, Hachette Livres, 2015, chap. 7)
-
complicité
- (Droit) Participation au délit ou au crime d’un autre.
- […]; mais le Bureau de Santé était implacable et livrait sans merci aux autorités administratives et judiciaires ceux qui débarquaient clandestinement, avec la complicité des terriens, des marchandises suspectes ; […]. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo - Les Corsaires chez eux, page 93, éd. Honoré Champion, 1925)
- Le législateur canonique intervient aussi pour réprimer le rapt ; le Concile de Chalcédoine de 451 (canon 27) dépose les clercs coupables de complicité de rapt et excommunie les laïques dans ces cas. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.93)
- Le trabendo mafieux ne peut pas fonctionner sans la complicité active et grassement rétribuée de certains responsables. — (Kerroum Achir, Nassima, page 118, 1997)
- Ahurissant : on la juge pour la complicité dans des crimes abominables, et Monique Olivier se dépeint en ménagère effacée, régalant son tyran de mari de cacasse à cul nu et de tarte au sucre. — (Stéphane Durand-Souffland, Frissons d'assises: L'instant où le procès bascule, Denoël, 2012)
- Combien de fois des Maliens humbles ont été dépossédés de leurs biens en plein midi au profit de richissimes hommes d’affaires aux « bras longs » avec la complicité de juges véreux ? . — (A. M. T., Il faut le dire : Doux rêve !, sur le site BamaNet (http:/ /bamanet.net), 28 septembre 2009)
- (Sens figuré) Lien d'intelligence entre deux personnes. La complicité, c’est se comprendre, rire ensemble d’un simple regard et surtout évoluer dans un véritable respect mutuel.
- Il a une grande complicité avec son épouse.
-
afficher
- Apposer une affiche.
- Afficher une loi, une ordonnance de police, une vente publique.
- Afficher le spectacle.
- Le tribunal a ordonné que son jugement serait affiché à cent exemplaires.
- Non seulement je le dirai, mais je l’afficherai partout, se dit par exagération en parlant d’une Chose qu’on voudrait faire savoir à tout le monde.
- Nous avons été enchantés de pouvoir afficher sur notre mur une lettre nous disant que nous étions trop chers pour Exxon ! — (Georges Charpak, Dominique Saudinos, La vie à fil tendu, 1993)
- (Sens figuré) Faire étalage de quelque chose.
- Ces étudiantes national-socialistes cent pour cent affichent volontiers une allure soldatesque qui contraste , étrangement, avec leur pruderie réelle et touchante. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, p.57)
- La primatologue Sarah Hrdy, auteure de Des guenons et des femmes – Essai de sociobiologie, a toujours affiché ses convictions féministes. — (La démagogie est-elle génétique ?, dans Le Québec sceptique, nº 58, p. 17, automne 2005)
- L’idée de déployer tous les fastes de la République et d’afficher une solennité churchillienne pour annoncer une augmentation de 1,6 point de la TVA ne peut venir que de cerveaux hallucinés. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), nº 772 du 4 février 2012, p. 3)
- Rendre public le commerce de galanterie qu’on a ou qu’on veut passer pour avoir avec une femme.
- S’afficher avec une femme, se montrer avec elle en public.
- (Informatique, Télédétection spatiale) Représenter des données sur un écran, visualiser.
- Afficher/désafficher les barres de défilement. — (Elisa de Castro Guerra, Inkscape: Apprenez, pratiquez, créez, 2007)
- (Maçonnerie) Dresser la première banche d’un coffrage, avant de procéder à la mise en place des ferrailles.
- (Pronominal) Étaler ses défauts, ses vices.
- Un homme de goût ne s’affiche point.
- Cette femme s’affiche, elle brave les convenances.
- (Populaire) Humilier publiquement
- beautez
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.