Dictionnaire des rimes
Les rimes en : spontanéité
Que signifie "spontanéité" ?
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- Caractère de ce qui est spontané.
- Zaheira, à la dérobée, la regardait. Elle la trouvait belle et savante dans sa toilette et ses gestes calculés dans leur spontanéité même. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Le Sapin (Abies pectinata) se rencontre aussi en Normandie ; sa spontanéité paraît certaine. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p. 86)
- Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s'efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d'une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol.46, no 46, page 120)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "spontanéité".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
voulais
- Première personne du singulier de l’imparfait de vouloir.
- Je voulais les désattrouper, les disperser… — (Robert Poudérou, Le jour du diable, 1998, page 77)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de vouloir.
-
apprécier
- Déterminer, estimer, ressentir.
- Cette boutique de lingerie se trouve à l’angle de la rue d’Auron et la rue des Arènes, soit deux fois plus d’espace vitrine pour apprécier les modèles ultra-glamour. — (Guide Petit Futé 2015, Bourges - Escapades dans le Cher, 2015)
- Depuis l’Argonne de 1914, […] je n’ai pas l’oreille si mal bâtie que d’avoir, en vingt et un ans, oublié l’art d’apprécier au son la trajectoire d’un obus et le point de chute probable. — (Marc Bloch, L’étrange défaite : La déposition d’un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, p.86)
- Beaucoup de ces trentenaires auraient certainement apprécié qu'il leur proposât la botte, mais il était certain qu'elles ne pourraient pas lui offrir le plaisir procuré par ses jeunes amantes. — (Pascal Gonthier, En courant vers le Minotaure, Éditions Publibook, 2009, p.136)
- Ce mode de publication n’exclut pas, à titre exceptionnel, une publication au Journal officiel lorsque l’importance de la circulaire, appréciée par le secrétaire général du Gouvernement, le justifie. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Estimer, évaluer, fixer la valeur ou le prix.
- Apprécier des meubles.
- Ce collier de perles a été apprécié à cent mille francs, a été apprécié cent mille francs.
- À combien a-t-on apprécié ce mobilier ? On l’a apprécié à tant.
- Avoir suffisamment de clairvoyance pour reconnaître la valeur de.
- Les coups ne m’ont jamais rien fait. Au contraire, je leur dois de m’être créé tout jeune une philosophie qui me permet aujourd’hui d’apprécier de suite et sans arrière-pensée les bons et les mauvais moments. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Quel sociologue appréciera le ferme flou des dernières démocraties qui auront lutté contre l’angoisse ambiante par le ponceau d’un spencer ou le jacquard d’un pull-over ? — (Pierre Daninos, Made in France, Julliard, 1977)
- — Mario a raison, dit Koffi. Nous devons nous apprécier, apprécier notre culture, apprécier nos femmes, apprécier nos pays malgré le fait que les gens en bavent des ronds de chapeau. On est mieux chez soi. — (Maguy Kabamba, La Dette coloniale, Humanitas Éditions, 1995, p. 126)
- Tenir en estime, en parlant d’une personne ou d’une chose.
- Comme Willou, la plupart de nos lecteurs concèdent que le scénario n’est « pas le point fort de ce film », mais apprécient le jeu des acteurs, « tous aussi doués les uns que les autres », tranche Lylou, et d’une « justesse remarquable », d'après Olivier. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 30 septembre 2022, page 7)
- Il fut intéressé par la salade de carottes râpées en longues lamelles. Il en prit une fourchettée, mâcha. Le goût le surprit. Il n’appréciait pas. — (Roger Hanin, Les sanglots de la fête, Grasset, 1996)
- Il continua sa marche, pénétrant dans la vieille ville, et entra dans un petit restaurant qui servait de la socca, un plat traditionnel qu'il appréciait. — (Michael Genelin, Les jeunes filles et la mort, 2013)
-
imparfait
- Qui n’est pas parfait.
- Je m'explique : tout croisement a pour objet de transformer une race imparfaite en une autre plus recommandable qu'elle , ou de créer une sous-race , participant en proportions diverses aux qualités de celles qui ont concouru à sa formation. — (Malingié-Nouel, Établissement pastoral de la Charmoise, dans Le Cultivateur, journal des progrès agricoles, de novembre 1839, page 661)
- Par avance, il sait ce qu'il trouvera d’imparfait, de médiocre, de mal, d'immuable, en dépit des conseils, des admonestations ou reproches qu'il prodigue et ressasse à chaque inspection. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Qui n’est pas achevé, pas complet ; qui manque de fini, grossier.
- Dans le monde actuel se trouvent l’amphioxus, l’animal vertébré dont l’organisme est le plus imparfait, et les lamproies, qui occupent le dernier rang parmi les poissons. — (Émile Blanchard, Revue des Deux Mondes, 1ier octobre 1874, page 612)
- Guérison imparfaite. Connaissance imparfaite.
- Imitation imparfaite.
- Dont un ou plusieurs éléments présentent des défauts, des imperfections.
- Mais de fut le comte de Chardonnet, […], qui fut véritablement le père de ce nouveau produit industriel. Celui-ci […] était imparfait; il était inflammable comme du coton-poudre dont il avait en quelque sorte l'origine, …. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
-
proposer
- Mettre en avant, de vive voix ou par écrit, pour qu’on l’examine, pour qu’on en délibère.
- C'est en 1875 que Copeman a proposé la dilatation du col par l’introduction du doigt contre l’hyperemesis gravidarum ; l'auteur publie deux faits favorables à la méthode. — (Lyon médical, 1880, vol. 33, page 289)
- Roger, le patron, apportait naturellement un soin maniaque à sélectionner les produits qu'il proposait à sa clientèle, qu'il s'agisse de charcutaille, de fromage ou de pichtegorne. — (Maurice Léger, Moi, Antoinette Védrines, thanatopractrice et pilier de rugby, Editions Publibook, 2006, page 239)
- Proposer son sentiment, son avis, son opinion. — Proposer un plan.
- Il se propose à lui-même des difficultés pour avoir le plaisir de les résoudre.
- On lui a proposé un parti pour sa fille.
- Mettre au concours, donner une matière à traiter, en parlant d'un sujet.
- L’Académie a proposé ce sujet pour le prix d’éloquence.
- Offrir, en parlant des personnes et des choses.
- Sans doute étonné par l'absence de nouvelles de Ned, George Brough, le constructeur de motocyclettes, lui a proposé, il y a quelques semaines, la dernière-née de ses ateliers : une nouvelle version du modèle Brough SS 100. — (Julien Jean Loup, Lawrence d'Arabie, Éditions Chronique/Dargaud, 2006)
- Puis je lui proposai, à l’occasion, de livrer ses chapeaux les jours de pluie pour qu'elle ne crottât pas ses bottines. De politesse en politesse, je gagnais du terrain. — (Isabelle Bricard-Glaunes, Moi, Léon, fils de l'empereur, éditions Albin Michel, 1998)
- On lui a proposé cent mille francs de sa maison.
- Il lui a proposé sa fille en mariage.
- Il m’a proposé de faire ce voyage avec lui.
- (En particulier) Offrir, promettre, en parlant d'un prix, d'une récompense.
- On a proposé un prix pour celui qui résoudrait tel problème.
- On proposa telle récompense celui qui tenterait cet essai.
- Indiquer en motivant l'indication.
- Proposer une personne pour un emploi, pour une dignité.
- On proposa plusieurs personnes pour cette charge, cet emploi, cette place.
- On vient de le proposer pour une sous-préfecture.
- Mettre en avant comme règle, comme modèle.
- Proposer quelqu’un pour modèle.
- On peut proposer ce prince pour exemple à tous les rois.
- (Pronominal) Se mettre en avant se présenter pour.
- Plusieurs candidats se sont proposés pour cet emploi.
- (Pronominal) Avoir dessein, former le dessein de faire quelque chose.
- L’énorme hydravion Do X avec lequel les Allemands se proposent de transporter un nombre important de passagers et du fret d’Allemagne aux États-Unis, apparaîtra comme trop grand pour son utilisation dans un but pratique. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Il se propose de partir dans peu de jours. — Il se propose de vivre désormais dans la retraite.
- (Pronominal) S’assigner à soi-même.
- Pour élucider cette idée, je me propose d’embrasser l’Univers dans un seul coup d’œil, de telle sorte que l’esprit puisse en recevoir et en percevoir une impression condensée, comme d’un simple individu. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire,)
- Il se fit admettre à bord d’un brick qui partait de Boston sans son fret habituel de bois, et dont le capitaine se proposait de « rentrer chez lui », à South Shields. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 418 de l’édition de 1921)
-
arrêter
- Empêcher quelqu’un ou quelque chose de continuer son déplacement.
- C’est à Rambervillers que Charles IV, duc de Lorraine, se retrancha en 1635, et arrêta l’armée française commandée par le maréchal de la Force. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
- Il n'aimait pas la neige et ne lugeait que si les conditions étaient idéales, ce qui arrivait rarement. Les chutes ne sont pas très importantes dans cette région, sans montagnes pour arrêter les nuages. — (Jérémie Gindre, Pas d’éclairs sans tonnerre, Genève : éditions Zoé, 2017, chapitre 15)
- (Sens figuré) Cesser, ne plus faire quelque chose.
- Depuis son burn-out, Victoire Tuaillon a arrêté de boire de l’alcool. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 12)
- (Chasse) Débusquer le gibier.
- Ce chien arrête bien les perdrix, les cailles.
- (Absolument) — Ce chien arrête bien.
- (Manège) (Absolument) Prendre un demi-temps d’arrêt.
- Arrêter et rendre.
- Empêcher de bouger ; fixer.
- La Sandaraque impure des marchés arabes provient du Thuya et de divers Juniperus. On l'emploie en poudre pour arrêter les petites hémorragies de l’épistaxis. — (Bulletin des sciences pharmacologiques, 1921, volume 28, page 23)
- Arrêter un volet.
- Arrêter son esprit sur quelque chose.
- (Couture) Faire un nœud pour que le fil ne s’échappe pas.
- Arrêter un point
- (Par analogie) (Vieilli) S’assurer le service de quelqu’un ou l’usage de quelque chose en s'engageant.
- Le lendemain, ma mère passa la journée dehors. Elle avait trouvé un logement au coin du faubourg du Temple et du canal; elle l’avait arrêté. Il était vacant; le lendemain nous emménageâmes. — (« Monsieur Vincent », chapitre 5 des Mémoires de Céleste Mogador, tome 1, Paris : Librairie nouvelle, 1858, p. 96)
- (En particulier) Engager un salarié.
- La tournure un peu pudibonde de la phrase anglaise me fit même un peu sourire et j’arrêtai sur-le-champ cette femme de chambre. — (Guy de Maupassant, Rose, 1885)
- (Justice) Prendre et retenir prisonnier.
- Le Saufconduit donné pour un tems marqué expire au bout du terme; & si le porteur ne s’est point retiré avant ce tems là, il peut être arrêté, & même puni, […]. — (Emer de Vattel, Le droit des gens ou principes de la loi naturelle, livre 3, 1758, page 231)
- Il faut entrer de force dans le domicile du citoyen: il faut arrêter administrativement l’homme qui ne peut être arrêté qu’en vertu d’une loi ; il faut violer la liberté de l’opinion et la liberté individuelle; il faut en un mot mettre en péril la constitution même de l’État. — (Résumé politique, dans L’Ambigu : ou Variétés littéraires et politiques, V.56, 1818, page 243)
- La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […], avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C’est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- […]; des agents du préfet se glissèrent dans les marchés : ils arrêtaient les femmes qui portaient des fichus trop courts ou des serre-tête en soie, et les exposaient en public avec leur fichu pendu au cou. — (Aḥmad ʻAbd ar-Rāziq, La femme au temps des Mamlouks en Égypte, volume 5 de Textes arabes et études islamiques, Institut français d'archéologie orientale du Caire, 1973, page 238)
- (Sens figuré) Décider d’une chose individuellement ou de concert avec d’autres.
- Elle décidait de l’entrée au logis et de la mort des cochons, frondait le jardinier, arrêtait le menu du déjeuner et du dîner, allait de la cave au grenier, du grenier dans la cave, en y balayant tout à sa fantaisie sans rien trouver qui lui résistât. — (Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, édition de 1845, chapitre premier)
- Une fois l’avis du Conseil d’État rendu, une réunion de relecture coprésidée par le secrétaire général du Gouvernement et un ou plusieurs membres du cabinet du Premier ministre est organisée pour arrêter le texte définitif du projet de loi et de son étude d’impact en vue de son inscription à l’ordre du jour du conseil des ministres. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- (Comptabilité) Régler un compte, déterminer la période sur laquelle sera calculée le montant de l'impôt sur les bénéfices.
- (Intransitif) Cesser d’avancer.
- Dites au cocher d’arrêter.
- (Pronominal) Cesser d’avancer.
- Arrêtez-vous.
- Pendant que le nouveau venu se débitait à lui-même ce monologue, un autre cavalier, entré par l’autre bout de la rue, […], s’arrêtait et demeurait aussi en extase devant l’enseigne de la Belle-Étoile. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Il contemplait […] les scarabées qui couraient sur le sable chaud et s’arrêtaient tout net à l’approche de son pas. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Un jour dans Fez, le Capitaine de Latte s’arrête à l’éventaire d’un marchand de sucreries arabes. — (Michel Droit, De Lattre, maréchal de France, Pierre Horay, éditions de Flore, 1952, page 21)
- La masse des véhicules s’avançait dans un grondement sur les deux routes Minsk-Vilna et Minsk-Slonin, puis s'arrêtait, bloquée parfois pendant trois heures. — (Georges Blond, L’Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 238)
- (Pronominal) Tarder ; s’amuser ; rester quelque temps dans un lieu sans en sortir.
- Nous nous sommes arrêtés une heure chez lui.
- Il s’arrête à tous les cabarets.
- (Pronominal) (Sens figuré) Ne pas aller au fond des choses, des idées.
- S’arrêter aux apparences, à des bagatelles.
- (Pronominal) (Sens figuré) Fixer son attention sur…
- Nous ne pouvons quitter cette région sans nous arrêter un instant dans les célèbres carrières de Chevroches et d’Armes. Elles s’ouvrent l’une et l'autre dans la couche moyenne de l’étage bathonien. — (Annuaire historique du département de l'Yonne, Auxerre : Perriquet, 1851, volume 15, page 276)
- Après avoir écoulé différentes propositions, il s’arrêta à la première.
- Après avoir vu toutes ces étoffes, mon choix s’arrêta, j’arrêtai mon choix, ou je m’arrêtai à celle-là.
- (Côte d’Ivoire) Positionner en position verticale
- Avant j'avais un petit frigo donc j'étais obligé de coucher mes bouteilles, mais maintenant je peux les arrêter dedans.
- (Côte d’Ivoire) (Pronominal) Se tenir debout
- Je suis dans le taxi j'arrive, arrête-toi devant la pharmacie, comme ça dès que je suis là tu montes en même temps.
- Quand le directeur rentre dans la salle, n'oubliez pas de vous arrêter.
- Proclamer, faire un arrêté
- Régler, décider.
- « Avait-il déjà arrêté son dessein ? — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
-
égarer
- Mettre hors du droit chemin.
- Je m’approchai d’elle, mais, à ma vue, l’enfant redoubla de cris. Je compris que la pauvre petite s’était égarée et qu’elle ne pouvait retrouver son chemin. — (Octave Mirbeau, La Chambre close, Ernest Flammarion, Paris, 1920)
- Il s’est égaré de son chemin.
- Je m’égarai dans la forêt.
- (Par extension) Perdre dans un lieu, dans un espace.
- Alors se dressait devant eux l’immense cône du Popocatepelt, d’une telle altitude que l’œil s’égarait dans les nuages en cherchant le sommet de la montagne. — (Jules Verne, Un drame au Mexique, J. Hetzel et Cie, 1905, page 364)
- (Sens figuré) Jeter dans l’erreur.
- Défiez-vous de ce faux ami, il pourrait vous égarer.
- La prospérité nous égare.
- Votre sympathie, votre estime s’est égarée sur un objet indigne.
- Beaucoup de philosophes se sont égarés dans la recherche de la vérité.
- Avec une inflexible modération, le gouvernement saurait assurer le respect du suffrage universel, de la propriété individuelle, de la liberté humaine avec la liberté du travail, et contre les fauteurs de désordre, toujours prêts à égarer une population d’elle-même inoffensive et respectueuse, il userait de son droit du plus fort à protéger le plus faible. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, pages 42-43)
- L’un de nous les avait empruntés pour, croyait-il, égarer les soupçons. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 145)
- La présomption fait souvent que l’homme s’égare.
- Mettre une chose à une place qu’on ne peut se rappeler par la suite.
- Ces papiers ne sont pas perdus, je les ai seulement égarés.
-
particulier
- Qui présente une caractéristique spéciale, qui appartient, proprement et singulièrement, à certaines personnes ou à certaines choses ; qui n’est pas commun à d’autres personnes, à d’autres choses de même espèce.
- On emploie quelquefois d'autres grains ; ainsi la bière de Louvain, en Belgique, doit son goût particulier à l'avoine ; mais l'orge est le plus généralement préférée à cause de son prix peu élevé. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 138)
- D'ailleurs, ce qui est particulier à la politique de l’histoire sainte, c'est que, chaque fois qu'un personnage marquant fait quelque chose de mal, c'est toujours le pauvre peuple qui écope. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 131, Fischbacher, 1896)
- L'amour que le poète se plaît à chanter, revêt alors une particulière authenticité à laquelle l'auditeur ne saurait rester indifférent : le jeu grâce auquel cet amour s’exprime, le fait valoir en tant que sentiment et vie, […]. — (Robert Guiette, « D'une poésie formelle, note II », en préambule de Forme et senefiance : Études médiévales recueillies par J. Dufournet, M. De Grève & H. Braet, Genève : Librairie Droz, 1978, page 13)
- Par opposition à « général ».
- L’intérêt particulier doit céder à l’intérêt général.
- La volonté générale doit l’emporter sur les volontés particulières.
- Il faut séparer la question particulière de la question générale.
- Ce mot se prend tantôt dans un sens général, tantôt dans un sens particulier.
- Par opposition à « public ».
- Enfin, il faut ajouter qu'à la grande inquiétude de Richelieu et de Luynes, Louis XIII avait accordé une audience particulière à sa prisonnière, la duchesse d'Angoulême, et que cette audience avait duré près d'une heure. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Là, au croisement de son chemin particulier et de la grand-route, il avait accroché une boîte aux lettres à un arbre. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IV, Gallimard, 1937)
- Beaucoup de fortunes particulières se sont faites aux dépens du bien public.
- Qui est séparé, distinct d’une autre chose de même nature, à part.
- Il a une habitation particulière.
- On lui a donné une chambre particulière.
- Il mange à une table particulière.
- Cabinet particulier, petite salle d’un restaurant, destinée à un ou plusieurs clients qui désirent ne pas prendre leur repas dans la salle commune.
- Qui est singulier, extraordinaire, peu commun.
- Le cas est fort particulier.
- Je vais vous apprendre une aventure très particulière.
- Il a un talent particulier, tout particulier.
- Un esprit particulier.
- Des opinions particulières.
- Des enfants élevés avec un soin particulier.
- Cette affaire exige une attention particulière.
- J’ai pour lui une affection toute particulière.
- J’en fais un cas tout particulier.
- (Vieilli) Qui est particularisé, détaillé, circonstancié.
- Il m’a fait un détail particulier de toute cette affaire.
- Il m’en a dit les circonstances les plus particulières.
-
situer
- Placer, poser en certain endroit par rapport à l’exposition, à l’aspect, au voisinage, etc.
- Le duc de Guise reconduisit sa belle-sœur, la duchesse de Nevers, en son hôtel qui était situé rue du Chaume, en face de la rue de Brac, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Avant l'arrivée des Magyars, les Slaves méridionaux occupaient toute la plaine danubienne et le noyau de leur puissance était situé entre le Rab, le Danube et la Drave. — (Ernest Denis, La Question d'Autriche ; Les Slovaques, Paris, Delagrave, 1917, in-6, p.96)
- Cette histoire se situe au milieu du siècle des lumières.
- La ville de Toulouse se situe en France.
- Je situe cette ville dans ce pays.
- On a mal situé ce château, il fallait le situer sur le bord de la rivière.
- Cette maison est située à mi-côte, est située dans un vallon.
- Cette ville est avantageusement située pour le commerce.
- (Sens figuré) Assigner une place en imagination, dans son esprit.
- Quelque caillou qu'on lui présentât, il en situait toujours et sans erreur l'emplacement exact : […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 70)
- Situer un personnage.
- Je ne situe pas bien sa maison, sa propriété.
- (Pronominal) Avoir sa place, dans l'espace ou dans le temps.
- La commune de La Chapelle-Heulin se situe au cœur du vignoble nantais, au sud-est du département de la Loire-Atlantique. — (Petit Futé Loire-Atlantique 2015, page 180)
- Pays qui se situe au douzième rang de la production de pétrole.
-
déranger
- Ôter une chose de son rang, de sa place ; mettre en désordre ce qui était arrangé.
- Déranger quelque pièce d’une machine.
- Déranger des papiers, des livres, des meubles.
- Rien de ce qui était dans la malle ne s’est dérangé pendant le voyage.
- (Par extension) Causer du désordre dans la disposition habituelle des meubles, des objets qui se trouvent dans un lieu.
- Il se leva tout à fait, passa la main entre l’échancrure de son gilet et le plastron de sa chemise qui godait, tira les revers de son habit, et s’assura que le nœud de sa cravate n’avait pas été dérangé. — (Octave Mirbeau, Le colporteur)
- Déranger une chambre, un cabinet, etc.,
- Faire que quelqu’un soit obligé de quitter sa place, de se lever de son siège, etc.
- Il dérangea tout le monde pour aller à sa place. - Je me suis dérangé pour le faire mieux placer.
- (Sens figuré) Détourner quelqu’un d’une occupation, de ses affaires, etc.
- Il hésite désormais à s’abonner à Spotify pour ne « plus être constamment dérangé par les pubs ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 3)
- Il creusa lui-même sa tombeEn faisant vite, en se cachant,En faisant vite, en se cachant,Et s'y étendit sans rien direPour ne pas déranger les gens ... — (Georges Brassens, Pauvre Martin, 1953)
- Je demande à la jeune coiffeuse qui s’occupe de moi : « Est-ce que vous aimez lire ? » Elle répond : « Oh ça ne me dérange pas de lire, mais je n’ai pas le temps. » (« Ça ne me dérange pas », de faire la cuisine, travailler debout, l’expression pour dire qu’on est capable de faire tranquillement des choses pénibles. Lire peut donc en faire partie.) — (Annie Ernaux, Journal du dehors, 1993, réédition Quarto Gallimard, page 531)
- (Sens propre) (Sens figuré) Faire qu’une chose n’aille plus aussi bien ; altérer ; troubler ; brouiller.
- Par malheur, M. Lefèvre était pied-bot, et sa présence dans la ronde retardait l’élan des jeunes filles, glaçait leur joie, et le plus souvent dérangeait la ronde. — (Joachim Duflot, Les secrets des coulisses des théâtres de Paris: mystères, mœurs, usages, Paris : chez Michel Lévy frères, 1865, page 90)
- Cette montre se dérange facilement. — Cela lui a dérangé le cerveau, l’estomac.
- Sa santé, son cerveau se dérange. - Cet orage va déranger le temps.
- Cela dérangea tellement ses affaires, qu’il fut sur le point de faire faillite.
- Cet événement dérangea le plan qu’ils avaient formé, dérangea tous leurs projets.
- (Sens figuré) (Familier) Chagriner quelqu’un, le contrecarrer.
- Cet événement les dérange un peu.
- Faire que la conduite de quelqu’un ne soit plus aussi réglée qu’elle l’était auparavant.
- Les mauvaises compagnies l’ont dérangé.
- C’est lui qui a dérangé ce jeune homme.
- Ce jeune homme se dérange depuis son arrivée à Paris.
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résumer
- Resserrer et rendre en peu de paroles ce qu’il y a de plus important dans une discussion, dans un discours, dans un argument.
- Il a fort bien résumé ce long discours, cette discussion, cette leçon.
- Le président résuma tous les avis avant de dire le sien.
- Résumer les débats d’un procès criminel.
- Rendre en peu de choses un ensemble plus vaste ou plus complexe.
- Il existe en Hollande depuis quelques années un parti rationaliste, qui grandit de jour en jour. Ce parti ne proclame aucun système, puisqu'il les résume tous. — (Rudolf Charles, Préface de Le testament de Jean Meslier, tome 1, édition R.C. Meijer, 1864)
- Celui-ci résumait par sa fausse élégance tout le poisseux vernis qui constitue l'élégance vestimentaire de ces messieurs. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Pronominal) Reprendre en peu de mots ce qu’on a dit.
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déménagé
- Participe passé masculin singulier de déménager.
- Nous avons dédiversifié l’entreprise, nous en avons refait une brasserie et nous avons déménagé toute la direction à Montréal. — (Helen Antoniou, Le retour à la bière… et au hockey, 2018)
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retrouver
- Revenir en contact avec quelqu'un ou quelque chose dont on avait été séparé, qu'on avait perdu ou qu'on avait oublié.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Mon père dit toujours que mon sens de l’orientation en forêt est troublant – tout comme mon aptitude à retrouver mon chemin jusqu'au point de départ – mais je ne m'y fiais pas à cet instant. Je m'arrêtai sous un arbre gigantesque. — (Kelley Armstrong, Pouvoirs Obscurs, tome 5 : Soupçons, traduit de l'anglais par Audray Sorio, éditions Castelmore, 2015, chapitre 6)
- Ils se cherchèrent longtemps les uns les autres, mais ils ne purent se retrouver.
- Elle n'était pas rassurée. « On n'a pas de liens ensemble, comment tu m'as retrouvée? »J'allais pleurer, lui sauter dans les bras et l'embrasser, lui chuchoter que tout était correct, qu'il n'y avait plus rien de grave. C'était ma mère. Elle le reconnaissait enfin : je l'avais retrouvée. La puissance du verbe. Mes années de lecture me le confirmaient. Une seule phrase, un seul mot peut tout changer. Le cœur gros du mot retrouvée, j'ai balbutié, une boule dans la gorge : « On a encore du du du temps, on va va apprendre à se connaître. Tu as raison, on on s'est retrouvés. C'est l'essentiel. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 177)
- D'autres seront déportés pour fait de résistance : Benoît Jean, Bombardier Gabriel, Vouaux Jean. Souvent, dans un état de délabrement physique à leur retour, ils retrouveront leur village meurtri, par l’occupation et les luttes qui y eurent lieu. — (Jean Laurain, Brû, l'histoire de mon village, Remiremont : chez G. Louis, 1997)
- Revenir en contact avec quelque chose qui avait été perdu, voire oublié, par quelqu'un d'autre.
- […] ; enfin Thorwaldsen comptait parmi ses ancêtres un certain Snorre Thorfinnson, qui naquit en Amérique en 1008 , plusieurs siècles avant que Christophe Colomb eût retrouvé ce continent, depuis longtemps connu des Islandais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
- Récupérer, rentrer en possession de quelque chose qu'on avait perdu ou oublié.
- Les cuisiniers avaient retrouvé intacts leurs appareils de chauffage sans feu et ils avaient préparé du cacao pour les officiers et de la soupe pour les hommes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 261 de l’édition de 1921)
- Rejoindre.
- Plus d’un jeune instituteur stagiaire a retrouvé dans le siècle celle pour qui s’échafaudaient ses odes et ses sonnets. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Jeudi 5 juin, on va chez toi ou chez moi ? Calmez-vous il ne s'agit que du nom du bar où tous les Parisiens qui cherchent une coloc’ pourront se retrouver autour d'une binche pour faire connaissance. — (« Le jeudi de la colocation », le 04/06/2014, sur le site Le Bonbon (www.lebonbon.fr).)
- (Sens figuré) Reconnaître.
- J’ai retrouvé ici la coutume américaine de ne boire aux repas que de l'eau ou du lait. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 46)
- Je ne le retrouve pas dans cette occasion.
- On ne retrouve presque plus ce poète dans les ouvrages de sa vieillesse.
- On le retrouve toutes les fois qu’il s’agit d’honneur, d’humanité.
- Il se cherche lui-même et ne se retrouve plus.
- (Pronominal) Reconnaître son chemin, s’orienter, se repérer.
- Je connais mal le chemin et je ne suis pas sûr de me retrouver.
- (Pronominal) Prendre ou reprendre une position ou une situation.
- Si vous vous retrouvez pris dans la baïne, ne tentez pas de rejoindre la terre ferme en nageant à contre-courant. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 6)
- Enfin elle se retrouva en position assise, un peu avachie, adossée à la tête de lit, les bras écartés en l'air, les reins calés contre l’oreiller trempé de sueur dans sa taie de coton froissée. — (Stephen King, Jessie, Albin Michel, 1993)
- Le capitaine Zondi préparait mentalement sa riposte. Il ne voulait surtout pas se retrouver avec cette casse-burnes dans les pattes. — (Louis-Ferdinand Despreez, La mémoire courte, Phébus, 2006, page 40)
- Un invité, pensant pouvoir parler dorénavant librement, s'est retrouvé à Oukacha, la prison voisine. — (Rida Lamrini, Le temps des impunis, Marsam Éditions, 2004, page 174)
-
ciller
- Fermer et rouvrir l’œil rapidement en rapprochant puis séparant les paupières.
- (Absolument) Je ne bougeai pas et n’articulai plus un cri : j’étais devenu tout à fait insensible, et tandis qu’Ir… me brûlait, je pouvais le regarder sans ciller. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- La reprise de l'épidémie de Covid-19 en Chine est «la source d'une inquiétude légitime pour l'Europe», a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, assurant, en réponse aux protestations de Pékin, que les tests obligatoires seraient appliqués «sans ciller». — (AFP, Reprise épidémique en Chine: une «inquiétude légitime», les tests appliqués «sans ciller», a affirmé Paris, Le Journal de Québec, 4 janvier 2023)
- (Absolument) On ne peut regarder le soleil sans ciller.
- Il ne fait que ciller les yeux.
- (Familier) S’imposer, revendiquer.
- On le craint trop, personne n’ose ciller devant lui.
- Il drague Isabelle Adjani venue à son JT, en 1997, et cille à peine lorsque, un soir de 1992, Béatrice Dalle, pour mieux le moucher, révèle qu’il lui a envoyé des lettres.— (Raphaëlle Bacqué, Patrick Poivre d’Arvor, Nicolas Hulot, Gérard Louvin… Retour sur l’âge d’or des intouchables de TF1, Le Monde, 19 janvier 2022)
- (Fauconnerie) Coudre ensemble les paupières d’un oiseau.
- On met les jeunes faucons dans un cabinet ouvert de deux fenêtres, et ceux qui sont prêts à être affairés dans un endroit obscur pour les rendre dociles, ou bien on leur cille les yeux avec une aiguillée de fil en cette manière. […] Il faut que l’oiseau ne puisse voir que devant lui. — (L. Liger, Dictionnaire pratique du bon ménager…, Paris, Vve Pierre Ribou, 1722) (graphie modernisée)
- (Pronominal) ou (Intransitif) Se dit du cheval qui commence à avoir quelques poils blancs au-dessus des yeux, vers l’arcade orbitaire.
- On dit qu’un cheval ne cille point avant l’âge de quatorze ans, mais toujours avant l’âge de seize. Les chevaux qui tirent sur l’alzan et ceux qui sont noirs, cillent plutôt que les autres. — (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1747-1765)
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accéder
- Avoir accès (à un endroit, à quelque chose, à une situation).
- Avant, il était impossible d’accéder aux textes autrement qu'en ouvrant mécaniquement le papyrus. Là, avec la tomographie X en contraste de phase (XPCT), on arrive à reconstituer des lettres, un alphabet. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l'impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo n°1240 du 27 avril 2016, p.15)
- Il gardait en mémoire ces imposants pressoirs en bois dans leur cuvage, la macération du moût, son odeur âcre et vinaigrée, la cave humide à laquelle on accédait par un large escalier en pierre. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, p.5, 2018)
- Ce programme de construction permettra à de nombreuses familles d’accéder à la propriété.
- Accéder au pouvoir.
- (Vieilli) Entrer dans des engagements contractés déjà par d’autres.
- Les puissances du Nord ont accédé à ce traité, à cette convention.
- J’accède aux stipulations que mes cohéritiers ont consenties.
- Accepter, donner son aval.
- Accéder à une proposition, à une requête.
- Accéder à une prière, à un vœu.
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spontanéité
- Caractère de ce qui est spontané.
- Zaheira, à la dérobée, la regardait. Elle la trouvait belle et savante dans sa toilette et ses gestes calculés dans leur spontanéité même. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Le Sapin (Abies pectinata) se rencontre aussi en Normandie ; sa spontanéité paraît certaine. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p. 86)
- Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s'efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d'une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol.46, n°46, page 120)
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été
- La plus chaude des quatre saisons de l’année. Dans l’hémisphère nord, l’été astronomique s’étend du 7 mai au 7 août, le solstice d’été représentant le milieu de l’été. L’été météorologique, qui comprend les mois les plus chauds de l’année, comprend les mois de juin, juillet et août. L’été calendaire français, enfin, s’étend du 21 juin (solstice d’été) au 22 septembre (équinoxe d’automne). Dans l’hémisphère sud, ce découpage correspond à la saison d’hiver.
- Seuls, dans un des versants caillouteux de la forêt, deux ou trois vieux hêtres accusaient, par quelques feuilles roussies prématurément, l’arrivée prochaine de l’automne et la mort de l’été. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C’était l’été austral ; le jeudi 19 novembre, je passai exactement sous le soleil à midi par un ciel sans nuages, sur un océan sans rides. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Parmi les facteurs locaux, nous citerons d’abord la dégradation des pâturages causée par les abus de la transhumance, d’immenses troupeaux ayant été amenés des pays du Sud pour y trouver, pendant l’été, leur pâture. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il était entièrement vêtu de casimir noir, ainsi qu’il convient à un notaire. Mais comme on se trouvait au plus fort de l’été, M. Bernard avait cru pouvoir égayer sa tenue sévère d’une ombrelle d’alpaga blanc. — (Octave Mirbeau, La Mort du chien)
- Gasbieha et sa mère passaient le printemps au Caire, l’été à Alexandrie, et suivaient fréquemment le Pacha à Hélouan, où il soignait ses rhumatismes. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
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appeler
- Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom.
- […]; trois mois auparavant, c’est-à-dire à l’époque où sa mère vivait encore, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Le sucre de raisin que l'on appelle aussi glucose, se rencontre dans les fruits sucrés qui présentent en même temps une saveur acide, comme les raisins, les groseilles, etc. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 120)
- Le thé le plus exquis est un thé dont les feuilles sont dorées comme celles du tabac turc ; les Chinois l’appellent le thé rouge. Ne s'en procure pas qui veut. — (Léon Caubert, Souvenirs chinois, Paris : Librairie des bibliophiles, 1891, note n° 1 page 130)
- Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chap. 8)
- (Pronominal) Il s’appelle Charles. — C’est ainsi qu’on l’appelle. — Cette fleur s’appelle anémone.
- Quel est votre nom? — Je m’appelle Marie. — Un joli nom. — C’est le nom de ma mère. — En vérité! — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Désigner une personne ou une chose par une qualité bonne ou mauvaise.
- Quand il suivit un peu plus tard comme externe les classes du collège d'Arbois, il appartint tout d'abord à la catégorie des élèves que l'on pourrait appeler bons-ordinaires. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
- Le mouvement pacifiste, au XXe siècle, a été très largement porté par les femmes, plus sensibles que les hommes à l'absurdité d'une puissance qui s'édifie en semant la mort, et qui appelle « champs d'honneur » les lieux des pires massacres. — (Marie Gratton, Côté cour, côté jardin : Voyage intérieur en 365 jours, Montréal (Canada) : éditions Médiaspaul, 2001, page 492)
- (Pronominal)Ceux qui s’appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s’appelle un véritable ami. Cela s’appelle folie en bon français.
- Désigner par leur nom ceux qui doivent se trouver présents en un endroit.
- On va appeler tous les soldats l’un après l’autre. Ce soldat n’était pas à la caserne quand on l’a appelé.
- Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste. Beaucoup d’appelés et peu d’élus.
- (Justice) Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles.
- Appeler une cause. On vient d’appeler votre cause. La cause sera appelée à son tour de rôle.
- Faire venir en se servant de la voix ; héler.
- Il appela un de ses copains, un jeunot coiffé d'une gapette américaine à viscope pointée vers le ciel. — (Léo Mallet, Les rats de Montsouris, Éditions Robert Laffont, 1955)
- Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
- (Par extension) Ne pouvant plus l’appeler de la voix, il l’appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste.
- (Transitif) ou (Pronominal) (réciproque) Contacter quelqu'un par téléphone.
- Les toxicos t’attirent que des emmerdes. Surtout les PD. Ces chbebs qui t’appellent trois fois par jour, ils s’injectent la coke avec des seringues. — (Alexandre Kauffmann, Surdose, Paris : Éditions Goutte d'or, 2018, chap. 8)
- T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chap. 5)
- Pousser son cri pour faire venir à eux ceux de leur espèce, pour les animaux.
- Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau.
- (Par analogie) Appeler des oiseaux en imitant leur cri.
- Inviter à venir.
- Appeler le médecin, le chirurgien. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince.
- Appeler un général à l’armée. Tous les chefs furent appelés à ce Conseil.
- Les Maures furent appelés en Espagne par le comte Julien.
- (En particulier) (Droit, Justice) Citer devant le juge.
- Appeler en justice. On l’a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme.
- Appeler quelqu’un en témoignage. Être appelé comme témoin.
- Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.
- Envoyer, défier.
- Appeler au combat, appeler en duel ou simplement Appeler :
- Avertir de se trouver en quelque lieu par un signal.
- Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) avertir, exciter, obliger à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être.
- J’irai où l’honneur, où le devoir m’appelle. Mes affaires m’appellent ailleurs.
- La vengeance l’appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.
- (Rare) Rendre nécessaire.
- Les hormones, une des plus anciennes familles d’herbicides, vont continuer à nous rendre service et elles sont un bon exemple d'un certain type de sélectivité et de systémie ; cette dernière notion appelait le glyphosate. — (Christian Gauvrit, Efficacité et sélectivité des herbicides, INRA, 1996, page 111)
- Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme.
- Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément. Ce grave sujet appelle toute votre attention.
- (Religion) Faire ressentir sa volonté aux hommes, en parlant de Dieu.
- Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l’apostolat. Il fut appelé de Dieu à cette mission.
- Désigner une personne, pour une fonction ou une action importante.
- Appeler quelqu’un à un poste. Il fut appelé à siéger dans le Conseil.
- L’important devoir que nous sommes appelés à remplir. Il fut appelé à lui succéder.
- (Par extension) Désigner pour prendre une décision.
- Par dérogation au premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion d’un projet de loi devant l’Assemblée nationale appelée à statuer définitivement porte sur le texte dont cette assemblée a été saisie et non sur le texte de la commission, qui n’en adopte pas […]. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Être conduit par ses qualités, ses talents et les circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition.
- Le génie de Turenne l’appelait au commandement des armées. Il a su jouer le rôle auquel il a été appelé par les événements.
- (Absolument) (Droit, Justice) Recourir à un tribunal supérieur pour faire réformer le jugement, la sentence d’un tribunal inférieur.
- Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la Cour d’appel.
- Appeler comme de juge incompétent. Appeler a minima.
- (Sens figuré) (Familier) Ne pas se soumettre à une décision, ne pas l’adopter.
- J’appelle de votre décision, ou J’en appelle.
- (Sens figuré) Invoquer ; se référer.
- J’en appelle à votre témoignage : J’invoque votre témoignage.
- J’en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc. : Je m’en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.
- Jeunes filles, mes sœurs, et jeunes femmes, j’en appelle à vos souvenirs. Ne sont-ils pas délicieux, les moments de rêve et d’angoisse que l’on vit dans sa chambre pendant qu’au salon, une mère dit à la vôtre :— Madame, j’ai l’honneur de vous demander pour mon fils la main de Mademoiselle votre fille… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 99.)
- (Sens figuré) (Familier) Revenir d’une grande maladie.
- Il en a appelé.
- (Pronominal) Porter le nom de.
- "Il n’y a de vérité que dans les détails" : c’est un froggie, Stendhal qu’il s’appelait, qui a dit ça… — (Bernard Domeyne, Vacances trop mortelles, 2014, page 1002)
- (Foresterie) Annoncer à voix haute les caractéristiques de l’arbre marqué ; faire un appel.
- Les coupes d'éclaircie et de jardinage sont marquées en délivrance: seuls les arbres à abattre portent les empreintes du marteau (blanchis et empreinte au pied, blanchis et empreinte au corps). Ils sont appelés par essence, circonférence (ou diamètre) et hauteur, pour que l'estimation en soit possible. — (Jean-Paul Debleau, Peintres, peintures marques peintes sur les arbres en forêt de Fontainebleau., février 2016 → lire en ligne)
-
arpenter
- Mesurer des terres par toute mesure agraire.
- Arpenter le terrain d’un village.
- Faire arpenter une pièce de terre.
- Gargaret, très vite.– L’immeuble ?Albert, de même.– C’est tant du mètre carré.Gargaret, de même.– Nous l’arpenterons… — (Eugène Labiche, Doit-on le dire ?, 1872)
- (Sens figuré) (Familier) Parcourir un espace avec vitesse et à grands pas.
- La nuit est froide. Je me réchauffe en arpentant le pont à grands pas pendant une demi-heure. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Avant que le dernier coup n'eût fait vibrer le dernier timbre, Taxis, une petite sonnette à la main, arpentait déjà la grande salle, à pas méthodiques et déterminés. — (Pierre Louÿs; Les aventures du roi Pausole, 1901))
- Il se leva, et arpenta plusieurs fois la salle d'auberge. — (Chevalier Léopold de Sacher-Masoch; Don Juan de Kolomea in "Contes Galiciens", traduction anonyme de 1874)
- Il arrive aussi, mais cet usage tend à disparaitre au début de la IIIe République, que les filles racolent en arpentant à tour de rôle le trottoir situé devant la maison. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
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panier
- Objet portatif creux servant à contenir et transporter des provisions, des marchandises ou des animaux (à l’origine, en vannerie).
- L’épicerie emploie un certain nombre de paniers, généralement en osier, soit pour le déplacement en magasin de ses articles, soit pour la livraison. — (Albert Seigneurie, Dictionnaire encyclopédique de l’épicerie et des industries annexes, 1904)
- L’autobus était bourré de paysans chargés de lourds paniers, de sacs de victuailles et accompagnés d’une marmaille d’enfant. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- (Par extension) Objet rappelant un panier (au sens précédent).
- Un panier à salade.
- (Sport) (Au basket) Cerceau métallique sous lequel est attaché un filet ouvert en bas et dans lequel il faut faire pénétrer le ballon.
- (Par extension) L’action de mettre le ballon dans le panier.
- Il a marqué un panier à trois points.
- Objet décoratif constitué d’un corbeille remplie de fleurs.
- La table était ornée de paniers.
- Contenu d’un panier.
- À midi, il s’est contenté d’un panier-repas.
- Armature en osier qu’on plaçait sous les jupes ou les robes longues pour les faire bouffer.
- En voyant cette mine ennuyée de Philippe IV, si souvent reproduite, les gros yeux niais des infantes, leur lèvre autrichienne, leurs paniers monstrueux, tous ces personnages si préoccupés d'étiquette, si « hauts sur fraise », il est impossible de ne pas plaindre le pauvre Pintor de Camara. — (Prosper Mérimée, Lettres d’Espagne, 1832, rééd. Éditions Complexe, 1989, page 165)
- […] on porte maintenant des corsages beaucoup plus longs, le devant en pointe, le busc dépassant toute limite, la jupe froncée comme au temps des paniers, avec, par-derrière, des coussinets ouatés pour donner plus de tournure. — (Nicolas Gogol, Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
- Leurs robes, gonflées par d’énormes paniers, s’étalaient devant elles en éventail […] — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T. 2, 4, 1833)
- (Vulgaire) (Par extension) Le derrière des dames.
- Ce qui lui a encore moins plu, c’est qu’il lui mette la main au panier. Pif, paf, elle te lui a balancé un aller-retour en première et dans le sens de la marche, il a pas été déçu du voyage ! — (Hennevic Gilbert, C’est l’destin Célestin, Éditions L’Harmattan, 2009)
- C'était rue d'Ménilmontant,Qu'elle étalait son p'tit panier.Pour attirer les clients,Ell' remuait un peu son panier, […]. — (Bourvil, Les crayons,)
- (Internet) Liste des articles sélectionnés sur un site marchand, qu’il faut valider pour accéder au tunnel de commande.
- Casier de pêche.
- Une nuit, M. Desmond est parti en mer pour aller poser des paniers à langoustes… — (Robert Vellerut, Pourquoi tuer un chien ?, librairie des Champs-Élysées, 1956, page 196)
- Dispositif destiné à accueillir les diapositives lors d’une projection.
- (Industrie) Élément, placé à l’extrémité du bras d’une nacelle, pouvant accueillir une ou plusieurs personnes, un poste de commande et disposant un point d’accroche en fond de panier.
- Petite voiture basse en osier.
- Enfin, vers dix heures et demie, une voiture qui roulait rapidement prit ce chemin : c’était un panier, traîné par un seul cheval et conduit par un cocher en chapeau de paille. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Cycle du combustible nucléaire) Structure métallique permettant la manutention de matières radioactives et satisfaisant à des exigences spécifiques de sûreté nucléaire.
- (Exploitation forestière) Partie d’un porteur contenant les bois transportés.
- Grâce à un panier rallongé spécial bois énergie, les bois ne touchent pas le sol lors du débardage, ce qui permet d’éviter toute présence de sable, terre ou cailloux dans le bois. — (BEMA, fiche Débardage, 30 mai 2018 → lire en ligne)
- (Nom collectif) Groupe de crabes.
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regarder
- Porter ses regards sur quelque chose ou quelqu’un.
- […] le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin, à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Bien des fois la nuit, de cette fenêtre tapissée de lierre, j’ai regardé avant de m’endormir le grand Orion inclinant vers l’ouest. — (J. Milsand, La Poésie anglaise depuis Byron, dans la Revue des deux mondes, volume 3, 1869, page 338)
- De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Quand nous traversâmes la salle, Saint-Jérome me tenant le bras, Catherine, Lioubotchka et Volodia me regardèrent exactement du même air dont nous regardions la chaîne des forçats, qui passait tous les lundis sous nos fenêtres. — (Léon Tolstoï, Souvenirs, 1851-1857, traduction d’Ardève Barine, édition 1922)
- Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- « REGARDER, c’est diriger ses yeux dans une certaine direction et accommoder. VOIR, c’est simplement recueillir sur sa rétine les images des objets qu’on regarde », expliquais-je à mes élèves.Bien entendu la 5 345 ne se doutait pas que l’action de REGARDER pouvait se diviser en examiner, inspecter, fixer… Ni que celle de VOIR pouvait se nuancer en entrevoir, percevoir, apercevoir… — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- Des play-boys à la barbe de quatre jours regardent si on les regarde, et nous les regardons regarder si on les regarde, et ils nous regardent les regarder regarder si on les regarde et c’est un ballet sans fin qui rappelle le « palais des glaces », une vieille attraction de fête foraine, sorte de labyrinthe de miroirs où l’on se cogne contre son propre reflet. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 189)
- Ça me fait penser à allumer la téloche pour regarder les infos de 9 h. J'attrape la télécommande et je mets la dix. — (Boris Tzaprenko, Noti Flap, volume 2 : Tribulations détectivesques méziguifères, (autoédition), 2013, page 96)
- (Sens figuré) Être vis-à-vis ; être tourné vers, s'ouvrir vers, en parlant des choses.
- Dès huit heures moins le quart, Joseph se trouva le premier dans une grande salle dont les fenêtres ouvertes regardaient vers la campagne. — (Julien Green, « Moïra », 1950, réédition Le Livre de Poche, page 43)
- Cette maison regarde l’orient.
- Le côté du palais qui regarde la rivière.
- L’aiguille aimantée regarde toujours le nord.
- (Sens figuré) Considérer ; examiner avec attention.
- Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Tant qu’on n’enseignera pas une arachnologie dans les écoles, tant que les araignées ne seront pas regardées dans chaque maison comme des animaux sacrés, et conservées avec le même respect que les hirondelles et les cigognes, l’agriculture n’atteindra jamais à un haut degré de perfection. — (Heinrich Zschokke, Le Fugitif du Jura, ou le Grison : simple épisode des troubles de la Suisse en 1799, tome 2, traduit de l’allemand par Adolphe Loève-Veimars, Charles Gosselin, Paris, 1829, page 103)
- Le type assis à la table tenait un Rubik's Cube ; il ne le manipulait pas, il le regardait en faisant la gueule. — (Lawrence Block, Entre deux verres, traduit de l’anglais par Étienne Menanteau, Calmann-Lévy, 2011)
- (Avec la préposition comme) Estimer ; juger ; réputer.
- À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496–519)
- Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
- Un message électronique à caractère impératif adressé par un directeur général d’administration centrale aux directeurs généraux des agences régionales de santé a été regardé comme ayant la nature d’une circulaire (CE, 3 février 2016, Conseil national de l’ordre des infirmiers, n°381203). — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Concerner (en parlant des choses).
- Faites tout ce qu’il vous plaira, cela ne me regarde point.
- C’est vous que cela regarde.
- Pour ce qui regarde cette affaire.
- Cette question regarde la médecine.
- Le génie, c’est Dieu qui le donne ; mais le talent nous regarde. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 23 février 1853)
- Je ne vous dirai point ce que devint le carrosse, ni ce qu’on fit des voyageurs tués; cela ne me regarde point. — (Marivaux, La Vie de Marianne, Folio, page 64)
- Breloc. — C’est une femme mariée.Le commissaire— À qui ?Breloc.— À un pharmacien.Le commissaire— Qui s’appelle ?Breloc.— Ça ne vous regarde pas. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
- (Avec la préposition à) Prendre garde, faire attention à quelque chose.
- Regardez bien à ce que vous allez dire, regardez-y bien.
- Ni l’un ni l’autre ne regardaient au prix ; l’un prêt à accepter ce qu’on lui offrait, l’autre prêt à donner ce qui lui serait demandé. Jamais marché ne fut plus facile à conclure. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, 1867, chapitre 11)
- Et tu sais, Lascoumettes, il n’aurait pas regardé à m’épouser ! — (Colette, Le toutounier, 1939)
- (Pronominal) S’observer mutuellement.
- Nous nous regardons dans les yeux, férocement, ainsi que deux complices prêts à se déchirer et à s’entr’égorger sur leur butin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 198)
- Se regarder l’un l’autre.
- Ils se sont regardés sans se rien dire.
- (Pronominal) Se mirer.
- Elle arrangeait quelques boucles de sa belle chevelure noire, afin d’en marier les touffes avec un nouvel escoffion de velours, et se regardait attentivement dans son miroir. — (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
-
crever
- S’ouvrir par un effort violent.
- Nous traversâmes un large guéret dont les mottes crevaient sous nos pas en poussière rouge ; […]. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Ce sac crèvera, si vous l’emplissez tant.
- Ce tuyau est trop faible, il est à craindre qu’il ne crève.
- Le nuage est près de crever.
- L’orage crèvera bientôt.
- L’abcès, la tumeur n’est pas encore près de crever.
- Le pneu de sa bicyclette, de son auto a crevé.
- (Familier) Mourir.
- C’est un bien joli métier ; ceux qui le font, au bout d’un mois ou deux, attrapent la colique de plomb... Sur trois coliqués, il y en a un qui crève... Par exemple, faut être juste, les deux autres crèvent aussi... mais à leur aise... ils prennent leur temps... se gobergent et durent environ un an, dix-huit mois au plus. Après ça, le métier n’est pas si mal payé qu’un autre, et il y a des gens nés coiffés qui y résistent deux ou trois ans... Mais ceux-la sont les anciens, les centenaires des blanc-de-cérusiens. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, tome 2, 1888, page 277)
- D’écœurement, de dégoût et d’indigestion, Tintin vomit tripes et boyaux et faillit en crever pendant la nuit. — (Louis Pergaud, La Traque aux nids, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Mais le plus drôle, c'était quand les deux mâles de la tribu Sauveterre, flanqués d’Eugénie, s’esclaffaient devant une toile du peintre placée contre le mur. C'était à crever de rire, à se rouler par terre. Feu roulant de lazzis ! blagues sans nom ! — (Pierre Dominique, « Les poux du lion », dans Les Œuvres Libres, n° 69, février 1927, Paris : chez Arthème Fayard et Cie, page 212)
- Que cela ne vaut plus la peine de lutter, que sa carrière est finie, qu'il aime autant crever tout de suite... Car il dit crever ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- …par anesthésie le poisson se retourne et flotte, le ventre en l’air. C’est ce qui arrive également aux poissons fatigués, sur le point de crever ou venant d’être pêchés. — (Paul Bougis, Atlas des poissons – Fascicule I : Poissons marins, Tome I., 1959)
- La fatigue physique et psychologique du personnel, le scandale des gens qui crèvent seuls, le système qui ne tient qu’à un fil. — (Richard Martineau, Couvre-feu: cessons de nous foutre des autres, Le Journal de Québec, 16 janvier 2021)
- Crever de faim, de soif, (Sens figuré) avoir une grande faim, une grande soif.
- Crever de chaleur, (Sens figuré) avoir excessivement chaud.
- — Car, en vérité, poursuivit-il en se croisant les jambes et en se couchant dans un fauteuil, je m’ennuie énormément. — Sitôt que je m’assieds, je crève d’ennui. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
-
effrayer
- Remplir de frayeur.
- Des soudacs et des esturgeons tout argentés battaient l'eau de leur queue puissante et effrayaient les sterlets et les ombres-chevaliers. — (Victor Tissot, La Russie et les Russes: Indiscrétions de voyage, Éditions E. Dentu, 1882, page 225)
- J’effraye Michal comme on effraye une cousine en Normandie, avec l’aide d’une rainette, d’une araignée. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Vous me le paierez ! Mais cela ne prenait plus, et tous étaient persuadés qu’il ne gueulait ainsi que pour effrayer les gens. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Pronominal) — T’effraie pas, dit-il. Elle est en sûreté, puisque je la protège. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- (Pronominal) Ahmed Abdou s’effrayait aussitôt, et craignait que la graine dure et traîtresse, cachée sous les fibres, ne blessât la fillette. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
-
annoncée
- Participe passé féminin singulier du verbe annoncer.
- Même lorsqu’elle se rencontre à l’identique chez les prophètes et les apocalypticiens, l’apocalypse n’y revêt donc pas le même sens, puisque l’apocalypse annoncée par les prophètes demeure essentiellement conditionnelle. — (Hicham-Stéphane Afeissa, La fin du monde et de l’humanité, 2014)
-
tomber
- Être entraîné en bas par son poids.
- Le ciel était nuageux, l’humidité pénétrante. Entre des éclaircies de soleil, des averses tombaient. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, 86e édition, Plon-Nourrit & Cie, page 255)
- Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Par cette matinée glaciale d’octobre, où tombait un mélange de pluie et de neige fondue, les deux enfants, faute de places dans l’intérieur et la rotonde, durent se blottir sous la bâche, derrière le conducteur. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 16)
- La grande forêt des Ardennes est une des plus chargée de mystères. […] L’hiver, lorsque la neige a cessé de tomber depuis quelques jours, lorsque l’armée des sapins noirs immobiles se détache sur le sol blanc, le voyageur solitaire doit se défendre contre un sentiment de crainte, presque d’angoisse. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 130)
- Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, Québec Amérique, 2009, page 121)
- (Impersonnel) — La pluie se remet à tomber, drue et froide, et la nuit s’approche à grands pas. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 28)
- (Sens figuré) Descendre rapidement.
- Nous atteignons bientôt la région des nuages, et la température tombe si bas, que le froid nous mord horriblement les mains et les pieds. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 82)
- Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- À de grandes altitudes planaient les frégates et les phaétons, qui tombaient souvent avec une rapidité vertigineuse pour arracher en l’air leur proie aux oiseaux de mer plongeurs. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Mon père était dans le bureau de Rempart Street quand le baromètre est tombé. Il dit que c’était incroyable, terrifiant. — (J. M. G. Le Clézio, Le Chercheur d’or, Gallimard, 1985)
- Perdre son équilibre ; être renversé ou abattu.
- Tomber à terre, par terre ; tomber dans l’eau ; tomber dans un fossé.
- Tomber de son haut, de toute sa hauteur ; tomber tout à plat, tout de son long.
- Tomber sur les genoux ; tomber à la renverse.
- Tomber d’une fenêtre, par la fenêtre.
- Tomber de cheval.
- Il tomba percé de coups.
- Il a failli tomber ; il a voulu courir et il est tombé.
- Elle releva son enfant qui était tombé.
- Cet homme est tombé les quatre fers en l’air : Il est tombé à la renverse.
- La chaise tomba par terre.
- Tomber aux pieds, aux genoux de quelqu’un : S’y jeter. (Sens figuré) S’abaisser devant lui aux plus humbles supplications.
- Tendre vers le bas, de l’autre côté.
- La salle des fêtes était habillée pour une grande cérémonie, de somptueux rideaux blancs et pourpres qui tombaient du haut plafond jusqu’au bas des portes et des fenêtres. — (Maboa Bebe, Ewande Amours, peurs, espoir, L’Harmattan Cameroun, 2014, page 7)
- Sa robe tombe bien.
- (Sens figuré) Laisser tomber sur quelqu’un un regard de pitié, de dédain, etc. : Le regarder avec pitié, avec dédain, etc.
- (Sens figuré) Surprendre, être extrêmement surpris de quelque chose, dans les expressions :
- Tomber de haut.
- Quand je vois cela, je tombe de mon haut.
- Les bras m’en tombent, m’en sont tombés : Ma surprise fut si grande que je demeurai comme paralysé.
- Tomber du ciel : Survenir à l’improviste.
- Cet homme est tombé du ciel pour nous venir en aide.
- Ce secours nous est tombé du ciel.
- Tomber des nues.
- Se détacher.
- Toutes ses dents sont tombées ; ses cheveux tombent.
- Ce fruit est tombé ; les feuilles commencent à tomber.
- (Sens figuré) Mes illusions sont tombées une à une.
- Faire tomber la tête de quelqu’un : Le décapiter ; sa tête tomba sur l’échafaud.
- (Sens figuré) Faire tomber les armes des mains : Fléchir quelqu’un, l’apaiser.
- Les soumissions de ses ennemis lui firent tomber les armes des mains.
- (Sens figuré) Faire tomber la plume des mains : Décourager quelqu’un, le dégoûter d’écrire, faire qu’il s’interrompe tandis qu’il écrit.
- Cette funeste nouvelle m’a fait tomber la plume des mains.
- (Sens figuré) Se jeter, se précipiter, fondre sur quelqu’un, sur quelque chose, le charger, l’attaquer vigoureusement.
- Il tomba sur lui avec fureur et le frappa.
- Ils sont tombés l’un sur l’autre avec impétuosité, à bras raccourcis.
- Les ennemis, qui étaient en embuscade, tombèrent sur la patrouille.
- Six vaisseaux de guerre tombèrent tout à coup sur une flotte de navires marchands.
- (Sens figuré) Tomber sur quelqu’un : Dire de quelqu’un des choses dures et désobligeantes.
- Et voilà qu’Eugène passait les soirées entières dans le salon jaune, écoutant religieusement ces grotesques que lui, Aristide, avait si impitoyablement raillés. Quand il sut, par les bavardages de la ville, que son frère donnait des poignées de main à Granoux et en recevait du marquis, il se demanda avec anxiété ce qu’il devait croire. Se serait-il trompé à ce point ? Les légitimistes ou les orléanistes auraient-ils quelque chance de succès ? Cette pensée le terrifia. Il perdit son équilibre, et, comme il arrive souvent, il tomba sur les conservateurs avec plus de rage, pour se venger de son aveuglement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- (Sens figuré) Découvrir par hasard, fortuitement (toujours suivi de sur).
- Près de Maidstone, ils tombèrent sur une rangée de onze canons automobiles de construction spéciale, autour desquels des artilleurs affairés surveillaient avec des jumelles une sorte de retranchement qu’on établissait sur la crête de la colline. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 54 de l’édition de 1921)
- […] à ce moment mes yeux tombèrent sur le baromètre enregistreur qui marquait une chute subite de 1 mm. 8. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Il y a une grande ironie : on cherche la perle rare et on tombe sur quelqu’un de banal. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l’impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo no 1240 du 27 avril 2016, page 15)
- Arriver inopinément.
- Cela m’est tombé sous les yeux : Je l’ai vu par hasard.
- Tomber bien : Arriver au bon moment, rencontrer heureusement.
- Vous tombez bien : j’ai justement quelque chose à vous dire.
- Tomber sur les bras de quelqu’un : Se trouver inopinément à sa charge.
- Si, en rangeant votre bibliothèque, ce volume vous tombe sous la main, je vous prie de le mettre à part.
- Se trouver fortuitement, subitement dans une situation désavantageuse, dans une position fâcheuse.
- Ce coin de campagne agricole était tombé au pouvoir d’une bande de malandrins que commandait un certain Bill Gore, […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 428 de l’édition de 1921)
- Tomber entre les mains des ennemis, au pouvoir de l’ennemi.
- Tomber dans une embuscade, dans un piège. — Ces navires marchands tombèrent dans une flotte de vaisseaux ennemis.
- Il tomba au milieu de gens qui lui étaient inconnus.
- (Sens figuré) Tomber sous la main de quelqu’un : Se trouver sous sa dépendance, à portée de sa colère, de son ressentiment.
- S’il tombe jamais sous ma main, il se repentira de m’avoir offensé.
- Devenir, en parlant d’un état physique ou moral, le plus souvent fâcheux, où l’on se trouve plus ou moins brusquement.
- Tomber en défaillance, en démence, en syncope.
- Tomber en pâmoison, en langueur, en enfance, en léthargie.
- Tomber dans l’erreur, dans la contradiction, dans le ridicule.
- Tomber amoureux, enceinte, malade.
- Tomber du haut mal, avoir une crise d’épilepsie.
- Tomber de faiblesse, d’inanition : Être dans une extrême faiblesse, être près de se trouver mal, faute de nourriture.
- Tomber dans la misère, dans le malheur : Devenir pauvre, malheureux.
- Tomber dans le mépris : Devenir un objet de mépris.
- Tomber en disgrâce : N’être plus dans les bonnes grâces de quelqu’un, n’avoir plus de part à sa bienveillance, à sa faveur.
- Faire tomber quelqu’un en confusion : Lui faire éprouver, lui causer une grande confusion.
- Tomber dans la dévotion : Devenir dévot.
- Tomber dans l’aveuglement, dans l’endurcissement : Devenir insensible aux vérités de la religion.
- (Religion) Pécher.
- Tomber dans le péché : Commettre une faute, céder au péché.
- Le juste tombe sept fois le jour.
- Dégénérer, descendre, se laisser aller à quelque chose de blâmable.
- Ce Comté est tombé en décadence sous le règne précédent mais la Reine aujourd’hui régnante accorda la permission en 1747 au Comte Ladislas Vagay Baron de Vis cap de gouverner ce Comté […] — (Jean Hubner, La géographie universelle, où l’on donne une idée abrégée des quatres parties du monde, 1756)
- Le christianisme est tombé dans l’idolâtrie avec la théorie de la Trinité, l’invocation des saints, la mariolâtrie, et surtout la démonophobie. — (Charles Hacks et Imbert, Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme, Delhomme et Briguet, 1892, page 216)
- Cet auteur prétend au sublime et tombe souvent dans le galimatias.
- Passer d’un état positif à un état défavorable.
- Tomber en désuétude.
- Cela est tombé dans l’oubli.
- Tomber à rien : se réduire à très peu de chose.
- Toute sa fortune est tombée à rien.
- Cette maison est tombée en quenouille : Il n’en reste que des filles.
- Cette couronne, cette souveraineté tombe en quenouille : Les filles en peuvent hériter au défaut des mâles.
- Tomber en putréfaction, en pourriture : Pourrir.
- Tomber en poussière : Se réduire en poussière.
- Les choses y marchaient de mal en pis, car les salines ne rapportaient presque plus rien, et le pays tombait à une grande misère. — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, G. Charpentier, 1879)
- Déchoir de réputation, de crédit, perdre de sa vogue.
- Ce livre a eu d’abord quelque succès, mais il est tombé.
- Cet homme n’a pas été longtemps en crédit, il est bientôt tombé.
- Ces fabriques, ces manufactures sont tombées.
- Cette mode commence à tomber.
- Ces études sont tombées : On les néglige beaucoup aujourd’hui.
- Son goût pour les tableaux, pour la musique est bien tombé : Il s’est bien affaibli.
- Succomber ; périr ; s’anéantir.
- Toutes les parties idéologiques des traités locarniens sont tombées l’une après l’autre. Et le résidu constitue l’alliance. — (André Géraud, L’assistance mutuelle franco-britannique, dans la revue Politique étrangère, 1937, volume 2, n° 2, page 111)
- Tomber raide mort, tomber mort : Mourir tout d’un coup en tombant.
- Il est tombé sur le champ de bataille.
- On vit ces empires tomber les uns après les autres.
- Le ministère est tombé : Il a été mis en minorité, il est obligé de quitter le pouvoir.
- Ne pas réussir.
- Cette pièce est tombée à la première représentation.
- C’est tombé à plat.
- (Argot) Être arrêté ou se faire prendre, en parlant d’un acte de délinquance.
- Cette fois, les douanes ont été mystérieusement informées… A-t-on voulu faire tomber Sofiane Hambli ? — (L’ex-chef des stups lié à un vaste trafic ?, Vosges Matin, 23 mai 2016)
- Quelques mois plus tard, on lui avait conseillé de prendre sa retraite puisqu'il était persona non grata et comme il avait réussi à faire tomber les ripous, il ne s'était pas fait prier. — (Patrick Florès, Dernier tango à Kaboul, Mon Petit Éditeur, 2014, page 197)
- Les multirécidivistes sont paranos, ils connaissent le travail de la police et font des contre-observations. À chaque fois qu'ils tombent, ils analysent en détail le dossier judiciaire pour connaître ce qui leur a été fatal, apprenant de leurs maladresses. — (Fabio Benoit, Mauvaise personne, Lausanne & Paris : Éditions Favre, 2019)
- Cesser ; discontinuer.
- Comme le vent tombe, les deux galères voguent à quartier, puis avant tout jusqu’à Sète, où elles entrent à l’aube… et n’en sortent pas de sitôt, […]. — (André Zysberg, Les Galériens : vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France 1680-1748, Éditions du Seuil, 1991, page 361)
- Les illusions tombent l’une après l’autre, comme les écorces d’un fruit, et le fruit, c’est l’expérience. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Elle soutint presque à elle seule le poids d’une conversation qui menaçait à chaque instant de tomber et de nous laisser béants. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 181)
- […] la discussion ne paraissant point épuisée, ils continuèrent, dans le crépuscule qui tombait, à marcher en devisant […] — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le vent est tombé graduellement pendant la journée du 22. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)'
- La fièvre est tombée.
- Le jour tombe : La nuit approche.
- Il faut laisser tomber cela : Il faut, pour empêcher qu’on n’y fasse attention, paraître n’y pas faire attention soi-même.
- Laisser tomber la conversation : Ne pas l’entretenir, ne pas l’alimenter.
- Sa voix tombe : Sa voix faiblit.
- Il ne faut pas laisser tomber sa voix à la fin des phrases.
- Cette approche conduit, lorsqu’un amendement est adopté, à faire « tomber » (c’est-à-dire à rendre sans objet) tous les amendements qui portaient sur un élément plus précis au sein de la disposition en discussion. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Se porter sur ; atteindre ; frapper.
- Le bruit du bombardement au-dessus de l’abri devient formidable. Les obus tombent sur la Chancellerie avec une précision inquiétante. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 319)
- Pourquoi faut-il que ce genre de situation chiante et délicate tombe sur moi ? — (Katell Curcio, Lorsque le bandeau tombe…, éditions Librinova, 2017)
- Les coups tombaient sur lui.
- Le soupçon tomba sur lui.
- Il cherchait à faire tomber les soupçons sur cette personne.
- Un grand malheur est tombé sur elle.
- Sa colère tomba sur ceux qui l’entouraient.
- Faire tomber la conversation sur quelque sujet : L’y amener.
- L’entretien tomba sur un tel.
- Échoir.
- Cette terre est tombée en partage au cadet.
- Cela est tombé dans son lot.
- Cela est tombé en de bonnes mains, en bonnes mains.
- Cet ouvrage est tombé dans le domaine public : Il a cessé d’être une propriété privée.
- Ce document, cet écrit est tombé entre mes mains, le hasard l’a fait tomber entre mes mains : C’est à une circonstance fortuite que je dois la possession, la connaissance de ce document, de cet écrit.
- Il m’est tombé entre les mains une pièce fort curieuse.
- Les biens de cette maison sont tombés dans telle autre par un mariage : Ils y sont passés.
- Le sort tomba sur lui : Ce fut lui que le sort désigna.
- Joindre, coïncider, aboutir, tant au sens physique qu’au sens moral.
- Ce chemin tombe dans tel autre, cette rivière tombe dans telle autre.
- La rue Saint-Benoît tombe dans la rue Jacob.
- (Familier) Avoir lieu, se dérouler.
- Cette fête tombe un jeudi.
- Faire tomber les pages les unes sur les autres en imprimant : Faire que les pages imprimées sur l’un des côtés d’une feuille répondent exactement à celles qui sont imprimées sur l’autre côté.
- (Impersonnel) (Moins courant) (Courant) Utilisé pour donner une menace de correction, de châtiment.
- Séli : Et vous, c’est pas parce que vous êtes reine que ça peut pas tomber aussi ! — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre I, épisode Dîner dansant)
- Zehirmann : Trichelieu, ça va tomber ! — (JBX, Reflets d’Acide, épisode Le Mont Mucus)
- (Populaire) (Transitif) Ôter ; enlever.
- Alors qu’il fait encore lui-même l’objet de contrôles d’identité réguliers lorsqu’il tombe l’uniforme, Ali, policier en banlieue et natif d’un quartier, est bien placé pour comprendre le ressenti des jeunes. — (Camille Bordenet, Le difficile dialogue sur les contrôles policiers : « J’ai vite capté qu’il fallait que j’aie le moins de contact possible avec le bleu-blanc-rouge », Le Monde. Mis en ligne le 26 juin 2020)
- Les habitants de la capitale qui le souhaitent peuvent ainsi signaler des cas de femmes tombant leur voile en voiture, ou de personnes organisant des « soirées dansantes mixtes », ou encore ceux qui « publient du contenu immoral sur Instagram », a ajouté M. Hajmohammadi. — (Le Monde avec AFP, A Téhéran, la police ferme des centaines de restaurants « portant atteinte à la morale islamique », Le Monde. Mis en ligne le 9 juin 2019)
- Je n’ai pas le temps de continuer mon laïus : H. tombe le froc et je me retrouve à bouffer de la tarte aux poils, tandis qu’elle m’agace le gland du bout de la langue. — (Jérôme Fansten, L’amour viendra, petite !, Flamant Noir Éditions, 2014, page 114)
- (Sport) Vaincre, l’emporter sur quelqu’un.
- Il fallait cependant le prendre et le tomber réglementairement, ou s’exposer aux moqueries lancinantes de la foule, qui grommelait encore sur les gradins.
- (Familier) (Transitif) Séduire.
- Tomber une fille.
- Il n’était pas comme Miles le dandy, qui tombait toutes les poules, ou Bird le génie qui laissait derrière lui une traînée de bouches béantes et de regards humides. — (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 131)
-
parfait
- Qui réunit toutes les qualités, sans nul mélange de défauts.
- La télévision retransmettait en boucle la performance parfaite de Nadia Comaneci aux barres asymétriques. [...] La perfection, répétait le commentateur éberlué, qui paraissait à bout de souffle. J'avais presque envie de lui dire : Calmez-vous, mon vieux! Des tas de choses sont parfaites : les aurores boréales, les fjords de la baie d'Ungava, l'obscurité polaire, le moindre flocon de neige est parfait! [...] — (Serge Lamothe, Mektoub, éditions Alto, Québec, 2016, pp. 19-20)
- Deux épéistes se sont livrés à un duel devant un superbe fond de pleine lune. Une initiative qui a permis à un photographe italien, Francesco Fanti, de capturer deux silhouettes parfaites. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 9 septembre 2022, page 22)
- Qui n’a que des qualités ; qui est accompli dans son genre ; qui est au plus haut de l’échelle des valeurs.
- La porcelaine, cette matière céramique la plus parfaite, résulte de la liaison à une température très élevée, de l’infusible kaolin et du fusible feldspath, en une masse homogène. — (Le Siècle du rococo: art et civilisation du XVIIIème siècle, Residenzmuseum München, H. Rinn, 1858, page 223)
- Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut, mais elle sait très bien ce qu’elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. — (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chap. 21)
- Qui est complet, total.
- Dans cette chambre noire, l’obscurité n’est pas parfaite.
- Une solitude parfaite.
- Un repos parfait.
- Sa guérison n’est pas parfaite.
- Un parfait imbécile.
- Un parfait coquin.
- Et le Christ a dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Et parfait ne veut pas dire seulement exempt de péchés, mais de défauts, de manques, c'est-à-dire terminé. — (Arnaud Desjardins, Les chemins de la sagesse, La Table Ronde, Pocket spiritualité, 1999, p. 38)
- Qui répond exactement, strictement à un concept.
- Carré parfait, nombre parfait, consonance parfaite, ensemble parfait, gaz parfait.
- (Topologie) Se dit d’une partie fermée sans points isolés.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.