Dictionnaire des rimes
Les rimes en : simplicité
Que signifie "simplicité" ?
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- Qualité de ce qui n’est pas composé.
- Le lendemain, j’ai vu la chambre dans la simplicité de la lumière du jour. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Caractère de ce qui n’est pas compliqué.
- Le mécanisme de ce cylindre, quoique de la dernière simplicité, ne fut d'abord que très-embrouillé dans ma tête; mais, en attendant que mes premières idées se nettoyassent, je fus si aise de les avoir eues, que j'en tressaillis, […]. — (« Quatrième mémoire : Projet d'un nouvel orgue... », dans les Œuvres complètes de Diderot, tome 9, Paris : chez Garnier frères, 1875, page 158)
- Quels termes saurai-je trouver, suffisamment simples dans leur sublimité, — suffisamment sublimes dans leur simplicité, — pour la simple énonciation de mon thème ? — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire)
- Même s’ils en font rêver plus d’un, tout le monde n’investit pas des tracteurs high-tech. À tous ceux qui recherchent la simplicité et l’efficacité avant tout, cet essai est fait pour vous. — (« Essais de tracteurs : John Deere 6195 M contre 7810 : le choc des générations », le 8 novembre 2017, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr).)
- Caractère de ce qui est sans apprêt, sans recherche.
- Il est d’une grande simplicité dans ses vêtements, dans ses manières, dans son langage.
- Cet écrivain a une grande simplicité de style.
- D'ailleurs, j'aime rappeler que la simplicité n'est nullement absence de profondeur. — (Nuit blanche, no 166, printemps 2022, page 23)
- Qualité de ce qui est sans détours, sans déguisement.
- Pendant un moment, la morgue germanique lutta en lui avec la simplicité anglaise, et aussi avec sa bienveillance naturelle et sa loquacité, et elle eut le dessous. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 174 de l’édition de 1921)
- La simplicité d’un enfant.
- Simplicité de cœur.
- Aimable simplicité.
- La simplicité a deux sœurs : la grâce et la dignité. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, p. 76)
- Naïveté, trop grande facilité à croire, à se laisser tromper.
- Je ne vis jamais une si grande simplicité.
- C’est une grande simplicité de croire cela.
- Il y a de la simplicité dans son cas.
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "simplicité".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
particularité
- Caractère particulier d’un objet, d’une chose.
- Le lorrain, dont la prononciation reproduit souvent la nôtre dans ses particularités les plus caractéristiques, dit aussi ma, pâ, jemâ pour mais, paix, jamais : si v'piâ z = s'il vous plaît. — (E. de Chambure, Glossaire du Morvan, Paris, H. Champion & Autun, Dejussieu père & fils, 1878, p.1)
- Ainsi parlait Hérodote des Sassanides, soulignant la particularité du zoroastrisme, culte officiel de l’État perse de l'époque : son monothéisme. Bien avant l’avènement du christianisme et sans doute du judaïsme, les zoroastriens plaçaient leur foi en une divinité unique et abstraite, Ahura Mazda (…). — (Célian Macé, Ainsi parlait le zoroastrien, dans Libération (journal), du 3 août 2012, p.IV)
- Circonstance particulière.
- Vous venez de le voir, mon jeune ami, reprit le vieillard, il était impossible que vous restassiez plus longtemps parmi nous sans connaître quelques-unes des affreuses particularités de la vie de cette sainte femme. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
- Particularité essentielle, remarquable, importante, curieuse.
- Il m’a conté toutes les particularités de cette affaire.
- Il a omis dans son récit plusieurs particularités nécessaires.
- Je ne savais pas cette particularité de sa vie.
-
net
- (Linguistique) Code ISO 639-3 du nete.
-
effacer
- Faire disparaître plus ou moins, en parlant de la forme, des couleurs de quelque chose.
- Insensiblement la sombre humeur qu'on voyait sur leurs traits s'atténuait, s’effaçait. De menaçants, ils devenaient gouailleurs, puis doucereux, entreprenants. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le temps a effacé les traits et les couleurs de ce tableau. Effacer l’empreinte d’une médaille, ou, simplement, Effacer une médaille.
- Ses dernières actions ont effacé les taches de sa vie passée. Vos bienfaits ne s’effaceront jamais de ma mémoire. Elle avait des couleurs, mais la maladie les a effacées.
- Il s’effaça pour éviter le coup.
- (Par extension) Annuler.
- Voila deux chiffres qui vont faire mentir les Cassandre : après les 332 100 emplois détruits en 2020, 330 800 emplois ont été créés sur le premier semestre 2021 en France. Autrement dit, l’effet de la crise liée au Covid-19 sur l’emploi salarié est d’ores et déjà effacé, selon les estimations provisoires publiées vendredi 6 août par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). — (Béatrice Madeline, En France, l’emploi salarié a retrouvé son niveau d’avant-crise, Le Monde. Mis en ligne le 6 août 2021)
- (Sens figuré) Surpasser, éclipser.
- Cet homme a effacé la gloire de ses ancêtres, il a effacé tous ceux qui l’ont précédé. Dans ce bal, elle effaçait par sa beauté toutes les autres femmes.
- (Sens figuré) Pardonner.
- Que sont devenus les casuistes ? Gens simples, qui prenaient les péchés un à un, et par grand effort, effaçait celui-ci, puis celui-là. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, page 113)
- (Sens figuré) (Pronominal) S’écarter pour laisser passer quelqu’un ou pour lui laisser l'avantage.
- La star internationale, hyperglamour sur les marches du Palais — le 20 mai, aux côtés des deux cinéastes belges et de Fabrizio Rongione — peut-elle encore s’effacer au profit de son personnage ? — (Dominique Choulant, Marion Cotillard, 2016)
- Il s’effaçait pour faire briller son ami
-
voyager
- Faire un ou des voyages, se déplacer selon un itinéraire d’une certaine longueur à destination d’une autre ville, d’un autre pays.
- En sortant de la kasba nous voyons nos chameaux poindre à l'horizon, et la prudence nous commande de les attendre pour voyager de conserve avec eux. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 45)
- L’exploit dont on désespérait était accompli ! Un homme voyageait dans les airs, à son gré et en toute sécurité ! — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 30 de l’édition de 1921)
- À voir ces étrangers courir vers la poste, égarer leurs valises, confondre bureau de tabac et épicerie, photographier un tombereau attelé d’une vache, les habitants de Beaume sentaient plus nettement combien l’on perd de sa dignité à voyager et combien le pays qu’on habite est supérieur à tous les autres. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 60)
- En parlant d'un objet, être transporté d’un lieu à un autre.
- Ce paquet a beaucoup voyagé avant d’arriver à destination.
- Ce vin ne peut pas voyager.
- (Transitif) Transporter pour un voyage.
- Elle a été voyagée en transport adapté, dans une chaise roulante. — (site pages.videotron.com)
- La peinture était la chasse la plus célèbre et le travail réussi et a été voyagée autour du monde. — (site www.worldlingo.com)
-
préférer
- Mettre au-dessus, aimer mieux, se déterminer en faveur d’une personne, d’une chose plutôt que d’une autre. Privilégier une chose au détriment d'une autre. — Note d’usage : Quelqu’un ou quelque chose que le sujet aime moins peut être introduit par à, que ou plutôt que. La construction avec que sans plutôt est condamnée par les puristes[1].
- Quand j’aime, je ne vis plus en moi ; je préfère ce que j’aime à moi-même. — (George Sand, Aldo le rimeur, 1833)
- Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 95-96)
- Il hocha la tête, soupirant, s’avouant très bas, que peut-être il eût préféré que Jeanne noçât sans rien lui dire, plutôt que de l’abandonner brutalement ainsi. — (Joris-Karl Huysmans, En ménage, Paris : chez Charpentier, 1881 ; édition critique de Gilles Bonnet, Librairie Droz, 2005, p. 254)
- J’eusse préféré mourir plutôt que d’exister sans tendresse, sans une pensée toujours attachée à moi. — (Guy de Maupassant, Confession d’une femme, 1882)
- Mais je préfère attendre que les autres arrivent jusqu’à vous, au petit bonheur. — (Jules Huret, « M. Edmond Picard », in Enquête sur l’évolution littéraire, 1891)
- Je préfère disparaître que de renoncer à cette chose unique, et, en vérité, où il y a déclin et chute des feuilles, c’est là que se sacrifie la vie —pour la puissance ! — (Friedrich Nietzsche, « De la victoire sur soi-même », in Ainsi parlait Zarathoustra, IIe partie, traduction par Henri Albert, 1903)
- Je leur offris de les rapatrier, mais ils refusèrent, préférant accomplir leur devoir jusqu’au bout et parachever leur œuvre. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Je me livrais souvent à la pêche. L’humidité avait enlevé beaucoup d’élasticité à mon arc et je préférais harponner les dorades lorsqu’elles passaient à ma portée. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Par extension) Être à son aise dans.
- L’actinobacille préfère donc de beaucoup les milieux légèrement alcalins et redoute les milieux acides. — (XIVe Congrès international de médecine, Madrid, avril 23-30, 1903 : Section de physiologie, physique et chimie biologiques, Imprenta de J. Sastre y ca., 1904, p. 279)
- Désirer ; vouloir.
- Mais il a dit aussi qu'il préférerait partir pour ne plus revenir, ajouta Melody d'un ton morne qui ne lui ressemblait guère. — (Victoria Morgan, La fille d'un comte, Éditions J'ai Lu, 2016, chap. 3)
- Je voulais rester voir la fin des événements, mais tonton a préféré qu'on s'en aille. — (Albert Russo, Zapinette et son tonton homo découvrent l'Italie, Éditions Culture commune, 2016, chap. 5)
- Si le reste de l’Europe voit en cette probable victoire l’ombre d’un « Italexit », les Italiens, eux, préfèrent rester optimistes. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 6)
-
craignais
- Première personne du singulier de l’imparfait de craindre.
- Je craignais que vous ne vinssiez jamais, répondit Popinot d’un air respectueux. — (Honoré de Balzac, Histoire de la Grandeur et de la Décadence de César Birotteau, 1837, chapitre deuxième)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de craindre.
-
enfer
- (Antiquité) (Au pluriel) Séjour des morts, avant le christianisme.
- Teutatès, Tut-tat, père des hommes. […] César a cru reconnaître en lui, Dis, dieu des enfers ou Pluton ; mais César ne savait pas que les Gaulois n’avaient point d’enfer, et, par conséquent, pas de dieux infernaux. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, page 61)
- Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, […], est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, […]. — (Prière catholique dite « Je crois en Dieu »)
- (En particulier) (Au pluriel) Lieux souterrains où les Grecs et les Romains croyaient que les âmes allaient après la mort.
- Orphée alla chercher Eurydice aux Enfers.
- Héraclès descendit aux Enfers.
- Je l’aime, non point tel que l’ont vu les Enfers, volage adorateur de mille objets divers — (Jean Racine, Phèdre, 1661)
- (Religion) Lieu destiné au supplice des damnés.
- Les prêtres, ses confrères, déposèrent ce juge indulgent ; l’un d’eux lui dit : « Mon ami, je ne crois pas plus l’enfer éternel que vous ; mais il est bon que votre servante, votre tailleur, et même votre procureur, le croient. » — ( Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764)
- Que je le plains, pécheur, en ton heure dernière!Les maux les plus affreux sont amassés sur toi ;Le noir enfer, séjour rempli d’effroi,T’attend au bout de la carrière. — (Félix Dupanloup, Manuel des petits séminaires et des maisons d’éducation chrétienne : Mort du pécheur, 1844, 2e édition, page 106)
- L’église chrétienne va transformer les fantômes et les revenants en âmes en peine en même temps qu’elle met en place le Purgatoire entre l’Enfer et le Paradis. Les morts ont besoin des vivants et les moines de Cluny mettent en place la fête des morts. — (Claude Nachin, Les fantômes de l’âme : à propos des héritages psychiques, 1993, page 21)
- [Selon le recueil de superstitions Yü-Li], les méchants sont tués par le tonnerre, ou tourmentés de diverses façons dans l’enfer : plongés dans un trou à fumier ; jetés sur des sabres et des couteaux ; condamnés à la faim et à la soif, à suer leur sang, à revêtir des habits de fer rougi au feu, à être jetés dans la chaux, à être hachés et mis en pièces, à être gelés… — (Émile Bard, Les Chinois chez eux, A. Colin et Cie, Paris, 1899)
- (Sens figuré) (Familier) Lieu où l’on souffre, où l’on est au supplice, où l’on est extrêmement gêné, tourmenté, où il y a beaucoup de confusion et de désordre.
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, De New-York à Tahiti, tome 1, 1929)
- C'était l’enfer quand je devais débarquer tout seul des frigos américains, et il y en avait beaucoup. Ils faisaient au moins dans les 40 kilos. C’était très dur aussi quand il fallait se mettre à deux pour superposer tout un stock de lave-linge très lourds aussi. — (Anonyme, Moi, Anthony, ouvrier d’aujourd’hui, Raconter la Vie, « 3 », Éditions du Seuil, 2014)
- Avoir l’enfer dans le cœur se dit d’une personne tourmentée de remords, ou agitée par la haine.
- Je suis une pauvre rateMa vie est un enfer.Mon frère est un banditMa mère une sorcière. — (Les Enquêtes de Chlorophylle, 1992–1995)
- (Par métonymie) Démons ; puissances de l’enfer.
- L’enfer en gémit.
- L’enfer se déchaîne contre lui.
- (Sens figuré) Partie réservée d’une bibliothèque où sont conservés les ouvrages dont la communication est jugée dangereuse, considérés comme licencieux ou « contraires aux bonnes mœurs ». Créé au début du XIXe siècle, il s’agissait au départ d’une simple pièce dans laquelle on enfermait ou cadenassait toutes les œuvres (livres, médailles, etc.) ou objets le plus souvent à caractère érotique et qui étaient interdits au grand public, mais accessible uniquement sur recommandation.
- Citerne où se recueillent les eaux mêlées au marc d’olive dans les huileries. On en tire une huile de basse qualité dite « huile d’enfer ».
-
montrer
- Faire voir ; exposer aux regards.
- Il allongeait sa jambe, sèche comme un échalas, qui flottait dans une molletière trop large et sans couleur, pour montrer fièrement sa chaussure. — (François Barberousse, L'Homme sec, Paris : Gallimard, 1935 & Romorantin : Marivole Éditions, 2013, chap. 7)
- L'air maussade, il portait un jean et un tee-shirt orné d'un vélociraptor qui montrait les crocs, à cheval sur un chat géant arborant lui-même un tee-shirt sur lequel était écrit « XPTDR ». — (Chloe Neill, Les Vampires de Chicago, tome 7 : Permis de mordre, traduit de l'anglais (États-Unis) par Sophie Barthélémy, Paris : éditions Milady, 2013)
- Le soleil ne s’est point montré aujourd’hui. — Cet ouvrage serait meilleur, si l’art s’y montrait un peu moins.
- Faire voir par un geste, indiquer.
- — Vous ne voyez pas ? dit la Thénardier en montrant du doigt le corps du délit qui gisait aux pieds de Cosette. — (Victor Hugo. Les misérables.)
- Montrez-moi l’homme dont vous parlez.
- Montrer le chemin à quelqu’un.
- (Sens figuré) Faire paraître ; manifester.
- L’homme montre de trente à trente-cinq ans, la femme, de vingt-cinq à trente ans, […]. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Nous sommes en chemin vers une affirmation paradoxale : plus je suis croyant, moins je devrais le montrer. La laïcité est anticléricale et non antireligieuse, comme l’actera la loi de décembre 1905. — (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, dans Marianne, n°878 du 8 janvier 2016, page 58)
- Donner des marques, des preuves de quelque qualité bonne ou mauvaise.
- Ces gens là, quelque pitoyables que nous nous montrions pour eux, nous garderont jusqu’au bout la même haine inexpiable ; […]. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.59)
- Montrer de la patience, de la faiblesse, de la sagesse, de la retenue.
- Montrer son courage, sa générosité.
- Montrer un bon, un mauvais cœur.
- Faire connaître ; prouver ; démontrer.
- Le lendemain, au petit jour, je n’aperçois plus la terre et mes observations me montrent que j’ai été déporté à trente milles au Sud-Est. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Je commence à leur montrer que ça vaut n(n-1)/2, avec une méthode simple – un grand classique. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une démonstration élégante. — (Victor Beauvais, Économie de l'amour, éd. Jean-Claude Lattès, 2011)
- Je lui montrerai qu’il a tort, qu’il ne devait pas en user ainsi.
- Enseigner.
- Montrer à lire, à écrire, à calculer, à danser, à monter à cheval.
- Montrer à quelqu’un ce qu’il faut qu’il fasse ; lui montrer son devoir, ses obligations; lui montrer à vivre.
- (Par menace)— Je lui montrerai bien à vivre.
- (Pronominal) (Sens figuré) Faire contenance, paraître, dans les occasions qui exigent de la résolution et de la fermeté.
- Au début de son pontificat, il s’était, il est vrai, montré bienveillant, moins par générosité naturelle, que dans le dessein de favoriser la conversion des juifs. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Le 19 septembre de l’an 1846, la Vierge s’était montrée à deux enfants sur une montagne, un samedi, le jour qui lui était consacré et qui était, cette année, un jour de pénitence, à cause des Quatre-Temps. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Antoine et ma belle-sœur jouaient bien leur jeu ; ils se montraient, à mon égard, pitoyables, ils ne procédaient que par des allusions contristées. J'étais presque leur dupe, mais non pas entièrement ! — (Pierre Mille, Christine et lui, Librorium Éditions, 2019, p. 123)
- (Pronominal) Manifester par son attitude qu’on est décidé à agir, à réclamer son droit, à ne pas laisser faire une chose qu’on désapprouve, à en favoriser une qu'on approuve.
- Les Cimbres et les Teutons, chassés de la Chersonèse cimbrique par un débordement de la mer Baltique, se montrèrent aux Romains sous les Alpes tridentines, au nombre de plus de trois cent mille. — (Abbé Claude Joseph Drioux, Abrégé de l'histoire de France, depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, 6e éd., Paris : chez Eugène Belin, 1855, p. 24)
- Vous avez fait assez de concessions : il est temps de vous montrer.
- (Pronominal) Faire voir par des actes ce que l’on est.
- De l’autre côté, quelques-uns parmi nous discutaient s’il fallait ajouter foi aux affirmations du criminel qui s’était montré menteur incorrigible. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
-
papier
- (Papeterie) Matière faite à partir de la pâte de chiffons ou de fibres végétales étalée en couches minces que l’on fait sécher et qu’on débite par feuilles pour écrire, imprimer, envelopper, etc.
- La flamme se communiqua aussitôt de la mèche au papier, qui en un instant fut consumé ; […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Grégoire ! cria La Hurière, du papier blanc pour écrire une lettre, des ciseaux pour en tailler l’enveloppe ! — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VII)
- Telcide abaisse le panneau de son haut secrétaire d’acajou, et prend deux feuilles de ce papier qui est fait pour écrire aux ministres et dont elle se sert le vendredi pour faire cuire les maquereaux. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 112.)
- Il posa sur la table un sac en papier rempli de croissants. Il les avait achetés spécialement pour moi. — (Marc Charuel, Les Soldats de papier, Albin Michel, 2012)
- Je chiffonnai le papier. Le bruit attira l'attention du cheval, qui releva la tête et hennit dans ma direction. — Qu'est-ce que tu me veux, sale bourrique, dis-je en lui lançant la boule de papier que je tenais encore dans ma main. — (Noémie Plante-Nappert, Les Chroniques de Clara, Québec : chez l'auteur, 2014, vol.1, chap.1)
- Le disque de papier gommé est un petit disque dont l’expéditeur se sert pour compléter la dépendance des deux cylindres et assurer par suite le secret de sa dépêche. — (Ernest Arnoux, La Lettre électrique - Nouveau service télégraphique, Arthus Bertrand, Paris, 1867, page 6)
- Le papier filigrané destiné à former le devant des cartes désignées ci-dessus, sera fabriqué et fourni par la régie ; les fabricans ne pourront point en employer d'autre. — (Arrêté du Directoire exécutif qui détermine le mode de perception et fixe le montant du droit de timbre sur les cartes à jouer, 3 pluviôse an VI, dans Collection général des lois, décrets, arrêtés, sénatus-consultes, Paris : Imprimerie Royale, juin 1818, vol.6, page 727)
- (En particulier) (Par ellipse) Papier peint.
- La chambre vibrait, claire et simple, avec ses murs tapissés d’un papier gris pâle à fleurettes roses.— (Octave Mirbeau, La Chambre close, Ernest Flammarion, Paris, 1920)
- Cet intérieur de célibataire, tout de même, ça manquait de ménage. Cette table de bois nu, jamais lessivée sans doute, et ce papier des murs méritait d'être changé. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par analogie) Feuille très mince d’une autre matière que celle du sens précédent.
- La première opération consiste à coller le papier d'argent sur carte lorsqu'il est sec; on le saupoudre de tripoli , qu'on frotte à sec avec du coton. — (L. Malapeyre, Le technologiste ou archives du progrès de l'industrie française et étrangère, Paris : librairie encyclopédique de Roret, 1840, page 423)
- Si l'on applique sur le cylindre d'Hasslinger une feuille de papier d'étain, après un ou deux jours le métal devient mat par endroit […]. — (Omnia: revue pratique de l'automobile, 1910, vol.5, page 458)
- Emballez le camembert dans une feuille de papier d'aluminium en fermant le dessus puis enfournez pendant environ 25 min. Ouvrez le papier d'aluminium, versez le miel puis passez le camembert de 2 à 3 min sous le grill […]. — (Anne de la Forest, La petite touche qui change tout, Tana éditions, 2015, page 89)
- (Par métonymie) Document important de nature juridique, officielle, comptable, etc. — Note : Ce terme est généralement utilisé au pluriel.
- Il farfouilla dans les papiers qui gisaient sur la table. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Elle prit son temps, elle calcula ses mouvements, et, avec une agilité de chatte, elle saisit les deux interrogatoires et les lança dans le feu ; mais Camusot les y reprit, la comtesse s’élança sur le juge et ressaisit les papiers enflammés. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- Il trouvait aux Archives, non pas seulement les papiers administratifs des derniers siècles, mais les chartes du moyen âge. — (Henri Wallon, Notice sur la vie et les travaux de M. Joseph-Natalis de Wailly, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres , dans les Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1888, volume 32, n° 6, page 556)
- En arrivant ici, les Canadiens montrent leurs papiers de douane […]. — (17 Eldorado, Qualigram/Linguatech, Montréal, 2006)
- […] il venait de recevoir un papier, sans doute bleu horizon, qui l’invitait à se présenter incessamment sous peu dans un quelconque bureau de la caserne de Gap (Hautes-Alpes). La feuille indiquait sans équivoque que l’on envisageait de l’incorporer de force, […]. — (Albert Spaggiari, Journal d'une truffe, A. Michel, 1983, page 183)
- (Par métonymie) (Désuet) Journal ou revue.
- Dans le temps des nombreuses représentations de Roméo et Juliette, qui se donnaient à Drury-lane, feu sir John Hill, […], publiait un papier intitulé, je crois, Gray’s inn Journal, dans lequel il avait mis plusieurs articles à ma louange, quoique je ne le connusse nullement. — (Mémoires de Mistriss Bellamy , actrice du théâtre Covent-Garden, volume 2, lettre 88, Collection des mémoires sur l’art dramatique, volume 12, Paris : chez Ponthieu, 1822, page 294)
- (Par métonymie) Article ou éditorial de journal.
- Eugène le tuyaute sur le « père Dreyfous » afin de faire un « papier » pour le Figaro. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 95, 7 janvier 1918, page 19)
- Ses premiers papiers sont lourds, pâteux. Il émonde, il allège sa prose. A force de travail il devient un des premiers journalistes du temps. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Dans son édition du 9 juin 1999, Le Point publiait un papier intitulé « Interventions dangereuses » ; son auteur, Olivier Toscer, écrit que DSK est dans une situation plutôt inconfortable vis à vis du scandale du Crédit Lyonnais […]. — (Pierre Péan, La République des mallettes: Enquête sur la principauté française de non-droit, Fayard, 2011, chapitre 8 (notes de fin de chapitre))
- (En particulier) (Anglicisme) Référence nécessaire (Familier) Article d’une revue scientifique.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Administration) (généralement pluriel) Passeport, livret ou autre pièce d’identité certifiant la qualité, la profession, l’état civil d’une personne → voir sans-papier.
- Des adolescents parmi des mobylettes, devant le bistrot de la placette, c'est leur quartier général, bien connu de la police qui pour l'instant contrôle les papiers. Sans raison, routine. Ça rassure la population […]. — (Christiane Rochefort, Encore heureux qu'on va vers l'été, Grasset, 1975)
- On peut voir vos papiers ? À bord du car, le policier qui conduisait éteignit sa cigarette et ralluma le gyrophare. C’était un deuxième signe. Karim sortit ses papiers. — (Didier Decoin, La Route de l’aéroport, Fayard, 1997, chapitre 4)
- Elle brancha son ordinateur, se connecta sur Internet et commença par chercher un lieu d'hébergement réservable et payable en ligne, où on ne lui demanderait ni carte de crédit ni papiers d'identité. — (Michelle Gagnon, Expérience Noa Torson #1 : Ne t’arrête pas, éditions Nathan, 2015, chap. 5)
- (Vieilli) Lettres de change, traite, billet payable au porteur ou autre effets de cette nature représentant de l’argent comptant.
- En définitive, le mode de payement en papier sur Londres est préférable à celui en papier sur France; et comme il est à présumer que l'on choisira toujours le mode le plus avantageux, nous adopterons les prix résultant du payement fait en papier sur Londres. — (M. Bajot, Annales maritimes et coloniales, Pais : Imprimerie Royale, 1833, tome 1, 2e série, 18e année, page 284)
-
exploser
- Faire explosion.
- Vers la droite, l’un des aéroplanes piqua follement du nez, se redressa presque perpendiculairement, explosa avec un bruit énorme et s’abîma en flammes dans la mer. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 192 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) Se manifester ou s’exprimer de manière soudaine et violente.
- Chiquant du tabac et recrachant entre ses dents gâtées des jets de salive marron, son père explosa de colère, une colère noire qu’il ne pouvait contenir plus longtemps même en présence de sa belle-fille. — (Catherine Fourgeau, Dobadjo : la première épouse, L’Harmattan, 2000, page 239)
- (Sens figuré) Augmenter, s’accroître de manière fulgurante.
- Dans une interview aux Échos, Isabelle Falque-Pierrotin a dressé un nouveau bilan des plaintes, quatre mois après l’entrée en vigueur du règlement européen sur la protection des données (RGPD). « Les indicateurs explosent, prévient la présidente de la CNIL. […] » — (Next INpact, RGPD : les plaintes collectives seront traitées en priorité par la Cnil, 25 septembre 2018 → lire en ligne)
- Au Cap d’Agde, la notoriété de l’événement fait exploser les compteurs. — (Stéphanie Maurice, La passion du tuning, Seuil, 2015, collection Raconter la vie, page 67)
- Les contaminations explosent, mais l’essentiel est sauf : de nouvelles règles ont été édictées, semblant sorties tout droit d’un jeu médiéval inventé par le Perceval de Kaamelott.— (Christian Lehmann, Le virage Boris Johnson d’Emmanuel Macron, 29 décembre 2021)
- (Sens figuré) Être réduit en fragments, perdre son unité en se divisant, se fractionnant.
- La réalité est pourtant là, sous nos yeux. Le travail explose, éparpillé par petits bouts façon puzzle. — (Olivier Tesquet, Les nouveaux Temps Modernes, Télérama n° 3513, mai 2017)
- (Sens figuré) Ressentir une immense fatigue
- (Cyclisme) Couper son effort brutalement par manque de force.
- Il a explosé dans la dernière bosse du parcours.
-
payer
- Donner de l’argent pour un bien ou un service.
- Les ouvriers occupés à la fouille et à l'extraction des coquins bruts, travaillent à la tâche ; on les paye à raison de 33 centimes le mètre cube de minerai extrait. Les bons ouvriers gagnent 3 fr 50 par jour. — (Jean-Augustin Barral, Phosphate de chaux des Ardennes, dans le Journal d'agriculture pratique, 27e année, 1863, tome 2, 29 octobre, page 422)
- Ça payait l’essence et les sandwichs triangles. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 20a)
- Et pourtant les figuiers s'obstinent à pousser spontanément parmi les gravats et je me gorge, sans rien payer, de leurs fruits cramoisis. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Comme il avait payé son emplette avec une pièce de monnaie à l'effigie du duc Raymond de Toulouse, le doyen de Beaucaire le fit incarcérer, sous prétexte qu'il avait contrevenu à un édit royal interdisant l'emploi d'une monnaie autre que celle de Nimes. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Si, d’aventure, il restait sur place, attendant une vacance à l'usine, il travaillait à la mine et était payé par pipe de minerai extraite. — (Maurice Lecerf, Le Fer dans le monde, Payot, 1942)
- Régler un impôt ou un droit.
- Ce marchand paie cent francs de patente.
- Ce propriétaire paie mille francs d’impositions.
- Acquitter une dette.
- Le Foirond a été refait et comment. J’ai payé les trois premières traites et j'ai laissé protester les autres, sous prétexte que le pinard tournait. Aujourd'hui je n’ai pas encore payé et je ne payerai point. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 15)
- […], et si monsieur Guignol ne me paye pas aujourd’hui même les cinq termes qu’il me doit je fais vendre ses meubles sur la place publique, […]. — (Laurent Mourguet, Le Déménagement de Guignol, Elardin, 1876)
- Satisfaire à quelque chose que l’on compare à une dette à l’égard d'autrui.
- L’amiral Tyler était venu payer ses respects, me dit-il, à l’Empereur ; mais on venait de lui répondre qu’il était malade. — (Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, Deuxième année, « Jeudi 11 janvier 1816 » ; Edito Service S.A., Genève, s.d., volume II, page 321.)
- Apaiser, satisfaire avec de l'argent.
- (Familier) Offrir.
- Payer à diner, à boire.
- Se payer un agréable voyage.
- (Sens figuré) Récompenser, reconnaître.
- […], ils obtenaient les profits moraux et matériels que procure la célébrité à tous les virtuoses, dans une société qui est habituée à payer cher ce qui l'amuse. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, page 328)
- Rien ne peut payer une telle marque de dévouement.
- Je suis assez payé par le plaisir de vous avoir obligé.
- L’amitié ne se paie que par l’amitié.
- (Sens figuré) Dédommager.
- Ce moment de bonheur l’a payé de toutes ses peines.
- (Sens figuré) Punir.
- On l’a payé de son insolence.
- Il a été payé de tous ses crimes.
- (Sens figuré) Expier.
- Il a payé de sa tête un si grand crime.
- Vous paierez cette injure.
- (Sens figuré) Obtenir, acquérir quelque chose par un sacrifice.
- Et c’est de nouveau un intellectuel, attaché, par son métier et par ses convictions, à défendre la diversité d’opinion et de religion, qui le paie de sa vie. — (Le Monde, Enseignant décapité à Conflans-Sainte-Honorine : face à la terreur, défendre la liberté d’expression, Le Monde. Mis en ligne le 17 octobre 2020)
- Il a payé son imprudence de sa liberté, de sa vie, de son sang.
-
tirer
- Mouvoir vers soi, amener vers soi ou après soi.
- Il avait tiré la bague d’opale de son doigt. Elle chatoyait, dans la fin du jour, comme un reflet de beauté, de jeunesse, de plaisir ; […]. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e éd., page 331)
- Je mis le moteur en mouvement, le fis tourner quelque minutes, puis je tirai sur la manette des gaz pour démarrer. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 62)
- Tirer quelqu’un par le bras, par l’habit.
- (Par extension) Exercer une traction, un effort pour amener à soi.
- Tirer fortement sur une corde pour amener un fardeau.
- Tirer sur une amarre.
- (Manège) (Sens figuré) Résister à l’action de la bride en parlant d’un cheval.
- Après une heure de course, le cavalier tira sur la bride de sa jument, et sauta à terre. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- Tendre, allonger.
- Tirer une courroie.
- Tirer un câble.
- (En particulier) Allonger en fils déliés divers métaux, afin de s’en servir ensuite pour divers usages.
- Tirer l’or, l’argent, etc.
- Ôter, faire sortir une chose d’une autre, extraire d’un lieu, soustraire.
- Tirer du fer d’une mine, du marbre d’une carrière, du sable du bord d’une rivière.
- Tirer de l’argent de sa bourse, de sa poche.
- Tirer une écharde du doigt.
- Tirer une épine du pied.
- Tirer une bague de son doigt.
- Tirer l’épée du fourreau.
- Tirer de l’eau d’un puits, du vin d’un tonneau.
- (Absolument) Tirer de l’eau, tirer du vin.
- Voler à la tire, en tirant le butin du vêtement ou du sac de la victime. Se disait aussi autrefois pour le vol d’un manteau : voir tire-laine.
- Un soir, il s’installa sur le Pont-Neuf et essaya de tirer le manteau du premier bourgeois qu’il vit passer. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Par extension) (Argot) Voler, dérober de quelque manière que ce soit.
- Il s’est fait tirer sa bagnole cette nuit.
- (Marine) S’enfoncer dans le liquide à une certaine profondeur, en parlant d’un objet flottant.
- Ce navire tire tant d’eau, tant de mètres d’eau.
- Choisir au sort, faire sortir au hasard de la boîte qui les contient des billets, des noms, des numéros.
- Le président de la cour a tiré au sort les noms de ceux qui doivent former le jury.
- Tirer les numéros gagnants d’une loterie.
- — Je suis allé une fois à Guérande pour tirer à la milice, et suis allé à Savenay pour me faire voir à des messieurs qui m’ont mesuré. Si j’avais eu un pouce de plus, j’étais soldat. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 77)
- (En particulier) Choisir au sort des cartes de tarot en vue d’établir une prédiction.
- Mais enfin, reprit tout à coup Léonora, comment et pourquoi cette funeste idée t’est-elle venue de tirer l’horoscope de ces deux êtres ? — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Faire venir certains produits d’un pays plus ou moins éloigné.
- Les blés que Rome tirait de l’Égypte, de la Sicile.
- Faire sortir une personne d’un endroit, l’éloigner de quelque chose.
- On ne l’a tiré de cette prison que pour le conduire dans une autre.
- On ne l’a tiré qu’à grand-peine de l’eau où il était tombé.
- On ne saurait le tirer de son cabinet, de ses livres.
- (Sens figuré) (Familier) On ne peut le tirer de là se dit en parlant d’un homme qui se tient attaché à une idée et qui répond toujours la même chose.
- (En particulier) Dégager, délivrer quelqu’un.
- C’était sa rencontre dans les bois de Meudon, avec cette jeune fille qu’il avait tirée des mains de Concini. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tirer quelqu’un de prison, de captivité.
- Tirer son ami d’un danger, d’un péril.
- Qui le tirera de cet embarras ?
- On l’a tiré de la misère.
- Il m’a tiré de peine.
- Tirez-moi de souci, d’inquiétude.
- Je l’ai tiré d’erreur.
- Se tirer d’affaire.
- Extraire.
- Tirer le suc des herbes, le suc des viandes.
- (Intransitif) Aspirer pour absorber la fumée d’une pipe, d’un cigare, etc.
- J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Le Père Directeur, qui était venu me rejoindre dans mon bureau de l’hôpital, ne me répondit rien et continua à tirer silencieusement sur son long fume-cigare. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 31)
- (Vieilli) (Familier) Étendre, étirer, de manière à ne plus faire de plis.
- Tirer ses bas, ses chaussettes.
- Tirer la nappe.
- (Vieilli) (Familier) Ôter, en parlant des bottes, des chaussures, d'un chapeau, d'un vêtement.
- (Sens figuré) Recueillir, percevoir, obtenir, recevoir d’une source donnée.
- Maître Lureau, quand il louait cette chambre qui, effectivement, était la plus belle de l’auberge, en tirait quinze à vingt livres. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tirer du profit.
- Quel avantage tirez-vous de là ?
- Il tire dix mille francs de rente de sa terre.
- Il a tiré de cette affaire tout ce qu’on en pouvait tirer.
- Il a tiré de grands services de cet homme.
- Les leçons qu’on peut tirer de l’histoire.
- (Sens figuré) Extraire, puiser, emprunter.
- Il a tiré une infinité de belles sentences des anciens.
- C’est de tel auteur qu’il a tiré tout ce qu’il sait sur ce sujet.
- Les mots que nous avons tirés du latin.
- Mais si M. Caterna l’eût entendu, je pense qu’il ne m’aurait pas demandé d’en tirer le sujet d’une opérette turkestane.— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XXII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Inférer, conclure.
- En combinant avec les observations si précises de M. Edwards celles de ses devanciers et de ses successeurs, nous pouvons en tirer une conclusion générale. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, page 508)
- De cela je tire une conséquence.
- On tire de là un grand argument contre lui.
- La conclusion que vous voulez tirer de ce fait n’est pas juste.
- Tirer un bon, un mauvais augure, un fâcheux, un heureux présage de quelque chose.
- Tracer.
- Tirer une ligne sur du papier.
- Tirer un trait sur ce qu’on a écrit.
- Tirer une allée au cordeau.
- Tirer le plan d’une forteresse, d’une maison.
- (Commerce, Finance) Signer un effet de commerce.
- Tirer une lettre de change, tirer un chèque,
- Imprimer.
- Ici, voyez-vous, mon cher Nicolas, j'ai besoin de recourir aux formes solennelles d'un premier-pariste bien connu, et dont la prose sublime se tire à 217.830 exemplaires. — (Dr Maximin Legrand, « Feuilleton », dans L'union médicale, n° 117, du samedi 30 septembre 1865, page 627)
- (Sens figuré) — Un intérieur qui venait tout droit d’un grand magasin, un intérieur tiré à des milliers d’exemplaires, y compris les coussins du divan, avec chat noir découpé dans du velours ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VII, Gallimard, 1937)
- (Photographie) Réaliser une épreuve sur papier à partir d’une image originale sur film ou support informatique.
- Faire le récit de ce récit, ce sera en finir avec le flou du vécu, comme entreprendre de développer une pellicule photo conservée dans un placard depuis soixante ans et jamais tirée. — (Annie Ernaux, L'Autre fille, éditions NiL, 2011, page 14)
- Faire partir une arme de trait, une arme à feu, un feu d’artifice, une fusée.
- D’un autre côté, pour ne pas augmenter la furie déjà assez violente des naturels, nous ne tirions qu’en cas de nécessité absolue. — (Peter Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- Il regarda le flingot, un Lefaucheux à deux coups, et constata, circonstance aggravante, que le coup de gauche avait été tiré. — (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (En particulier) (Industrie minière) Faire exploser une charge pour abattre la roche.
- Chercher à atteindre avec une arme de trait, avec une arme à feu.
- […] il éprouvait le besoin de tirer sur ces deux hommes. Il voulait tirer dessus, et se disait en même temps que les tuer ainsi serait une action horrible. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 354 de l’édition de 1921)
- Au détour d'un amas de roches buissonneuses, je tire sur une gazelle. Un bellah arrête le dernier bourriquot du convoi pour emporter ce gibier — notre repas, ce soir. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 24)
- – Venez donc jeudi tirer le sanglier, cela vous reposera, dit-il. — (Louise de Vilmorin, Madame de, Gallimard, 1951, réédition Folio, page 25)
- Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. […]. Puisque la chasse est fermée, il ne peut s’agir que de braconniers, à moins qu’un fraudeur, surpris par des gabelous ne leur ait tiré dessus. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Intransitif) Faire usage d’une arme de trait ou d’une arme à feu, la faire partir.
- Tirer en l’air.
- Tirer à blanc, à la cible.
- Tirer de l’arc, de l’arbalète.
- Tirer au pistolet, à la carabine.
- Pas plus tard qu’avant-hier, M. Ludwig Roller, un ex-officier très brave, dont le domestique a été tué par hasard, lors des affaires du 3 avril, m’a offert de venir tirer le pistolet hors des limites de la division. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- — On sait généralement dans le monde comment je tire le pistolet, et cela refroidit ceux qui seraient disposés me chercher querelle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Sens figuré) (Familier) Offenser, attaquer, dire des choses offensantes.
- Tirer sur quelqu’un.
- Partir en parlant d’arme à feu.
- Dès que le canon eut commencé à tirer, les ennemis capitulèrent.
- Ribadier. — Vous pouvez parler sans crainte, monsieur, ma femme dort et quand elle est dans cet état, on pourrait tirer le canon à côté qu’elle ne l’entendrait pas ! — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892, acte II, scène 3)
- (Escrime) Combattre, faire des armes.
- Tirer de tierce, de quarte.
- Tirer en tierce.
- Tirer à la muraille, au mur.
- S’en remettre à la décision du sort.
- On les fit tirer au sort.
- Ils tirèrent tous deux à la courte paille, au doigt mouillé.
- Tirer à qui fera, à qui commencera, à qui donnera les cartes.
- (Familier) Aller, s’acheminer.
- Tirons de ce côté.
- En tirant vers la droite.
- En tirant sur la gauche.
- (Sens figuré) Avoir quelque rapport ou quelque ressemblance.
- Leur vanité, leur patriotisme tirant sur le nationalisme, donnèrent lieu à beaucoup de critiques ; ils leur prêtaient le flanc. — (Sophie Basch et Robert A. Jouanny, Le Mirage grec : la Grèce moderne devant l’opinion française depuis la création de l’École d’Athènes jusqu’à la guerre civile grecque (1846-1946), Hatier, 1995, page 495)
- (En particulier) Être en ressemblance, en parlant des couleurs.
- Cette pierre tire sur le vert.
- Le plumage de cet oiseau tire sur le violet.
- Joueur de foot s’apprêtant à tirer. (40) (Familier) Effectuer.
- Vint l’heure du noble devoir patriotique. Fagerolle tira ses mois d’embastillement militaire sans trop de dommages, dans un régiment de marsouins, à Toulon. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- — J’viens d’décarrer, Dussèche. J’ai tiré dix berges pour avoir refroidi ma belledoche. — (Stephen Coulter, La vie passionnée de Guy de Maupassant, Éditions Seghers, 1959, page 259)
- (Familier) Terminer
- Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, vol. 6, 1936)
- (Jeux de boules) (Transitif ou intransitif) Lancer la boule avec l’intention de heurter violemment une ou (plus rarement) plusieurs cibles parmi les boules jouées et le but, afin de la ou les chasser.
- Tu la tires ou tu la pointes ? — (Marcel Pagnol, César, 1936)
- (Sports de balle) (Transitif ou intransitif) Lancer une balle en la frappant (avec son pied, sa main, etc., selon le sport).
- « Avec quel pied avez-vous tiré ? » « Avec celui-ci, mon fils, lui montre Ghiggia, surpris. Avec le droit.» - (sofoot.com: Le fantome du Maracanã)
- On s’en souvient, le gardien reste finalement droit et immobile, et l’avant-centre lui tire le ballon dans les mains… - (France culture. Le journal des idées.)
- (Par métonymie) (Construction) Installer des câbles.
- L’idée de cet article va être de vous partager des astuces, ou simplement des bonnes idées pour vous faciliter votre rénovation, lorsque vous avez des câbles RJ45 à tirer. — (Morgan, Rénovation : Astuces pour tirer vos câbles RJ45 !, 15 juillet 2018 → lire en ligne)
- (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, qui se montre impétueux, brillant, qui va plus vite que ne le voudrait son cavalier, qui a besoin d'être retenu au risque de s'épuiser et de ne pas garder un bon rythme sur le parcours.
- Produire une impression de tension.
- La peau de ma joue droite me « tirait ». J'y portai la main, pour la frictionner, mais ma paume y resta collée : en m'appuyant contre le pin quand les oiseaux bleus m'avaient fait peur, je l'avais enduite de résine. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 329)
- (Argot) (Vulgaire) Baiser, avoir des rapports sexuels
- (Argot) (Vulgaire) Branler, masturber
- (Boxe) Combattre, faire un match, boxer.
- — Et si j’ai compris, tu n’es pas sûr de tirer ?— Tirer ? Tu causes comme un boxeur, maintenant, père abbé ?— Tirer, boxer, c’est du pareil au même, non ?— Pour nous, les boxeurs, oui, c’est deux synonymes. — (Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, 2018, page 121)
- (Fumisterie) Évacuer les fumées et les gaz chauds tout en attirant l’air frais nécessaire à la combustion.
- J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- (Familier) (Électricité) Consommer, en parlant d’un ou plusieurs appareils électriques.
- Les appareils électriques monophasés vont « tirer » une certaine valeur de courant électrique sur la phase sur laquelle ils sont branchés. — (Guillaume, Déséquilibre de tension en triphasé, explications et solutions, 7 décembre 2020 → lire en ligne)
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raturer
- Effacer ce qui est écrit, en passant dessus des traits de plume.
- Yves avait raturé chaque ligne, et il en était de même au verso et sur le feuillet suivant. Il ne lui avait pas suffi de barrer les pages, mais le moindre mot disparaissait sous un gribouillis dont les boucles s’enchevêtraient. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 158)
- Lui qui, d'habitude, d'une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s'exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait, repoussait soudain une feuille avec violence […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
- (Technique) Enlever le dessus des peaux pour le transformer en parchemin
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apprécier
- Déterminer, estimer, ressentir.
- Cette boutique de lingerie se trouve à l’angle de la rue d’Auron et la rue des Arènes, soit deux fois plus d’espace vitrine pour apprécier les modèles ultra-glamour. — (Guide Petit Futé 2015, Bourges - Escapades dans le Cher, 2015)
- Depuis l’Argonne de 1914, […] je n’ai pas l’oreille si mal bâtie que d’avoir, en vingt et un ans, oublié l’art d’apprécier au son la trajectoire d’un obus et le point de chute probable. — (Marc Bloch, L’étrange défaite : La déposition d’un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, p.86)
- Beaucoup de ces trentenaires auraient certainement apprécié qu'il leur proposât la botte, mais il était certain qu'elles ne pourraient pas lui offrir le plaisir procuré par ses jeunes amantes. — (Pascal Gonthier, En courant vers le Minotaure, Éditions Publibook, 2009, p.136)
- Ce mode de publication n’exclut pas, à titre exceptionnel, une publication au Journal officiel lorsque l’importance de la circulaire, appréciée par le secrétaire général du Gouvernement, le justifie. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Estimer, évaluer, fixer la valeur ou le prix.
- Apprécier des meubles.
- Ce collier de perles a été apprécié à cent mille francs, a été apprécié cent mille francs.
- À combien a-t-on apprécié ce mobilier ? On l’a apprécié à tant.
- Avoir suffisamment de clairvoyance pour reconnaître la valeur de.
- Les coups ne m’ont jamais rien fait. Au contraire, je leur dois de m’être créé tout jeune une philosophie qui me permet aujourd’hui d’apprécier de suite et sans arrière-pensée les bons et les mauvais moments. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Quel sociologue appréciera le ferme flou des dernières démocraties qui auront lutté contre l’angoisse ambiante par le ponceau d’un spencer ou le jacquard d’un pull-over ? — (Pierre Daninos, Made in France, Julliard, 1977)
- — Mario a raison, dit Koffi. Nous devons nous apprécier, apprécier notre culture, apprécier nos femmes, apprécier nos pays malgré le fait que les gens en bavent des ronds de chapeau. On est mieux chez soi. — (Maguy Kabamba, La Dette coloniale, Humanitas Éditions, 1995, p. 126)
- Tenir en estime, en parlant d’une personne ou d’une chose.
- Comme Willou, la plupart de nos lecteurs concèdent que le scénario n’est « pas le point fort de ce film », mais apprécient le jeu des acteurs, « tous aussi doués les uns que les autres », tranche Lylou, et d’une « justesse remarquable », d'après Olivier. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 30 septembre 2022, page 7)
- Il fut intéressé par la salade de carottes râpées en longues lamelles. Il en prit une fourchettée, mâcha. Le goût le surprit. Il n’appréciait pas. — (Roger Hanin, Les sanglots de la fête, Grasset, 1996)
- Il continua sa marche, pénétrant dans la vieille ville, et entra dans un petit restaurant qui servait de la socca, un plat traditionnel qu'il appréciait. — (Michael Genelin, Les jeunes filles et la mort, 2013)
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dompter
- Réduire sous son obéissance un animal sauvage.
- Dompter un cheval, un taureau.
- (Par extension) Faire obéir.
- Dompter un enfant rebelle.
- (Sens figuré) Dominer, maitriser, soumettre ou vaincre.
- Mais il a vu, aussi, quelle force mentale habite le Maillot jaune, décramponné de deux longueurs, mais capable, sur les dix derniers mètres, de venir dompter son assaillant à l’arraché. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 30)
- On sentait une puissante individualité, que la foi s’était assujettie, mais que la règle ecclésiastique n’avait pas domptée. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 137.)
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annoncée
- Participe passé féminin singulier du verbe annoncer.
- Même lorsqu’elle se rencontre à l’identique chez les prophètes et les apocalypticiens, l’apocalypse n’y revêt donc pas le même sens, puisque l’apocalypse annoncée par les prophètes demeure essentiellement conditionnelle. — (Hicham-Stéphane Afeissa, La fin du monde et de l’humanité, 2014)
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quitter
- Laisser quelqu’un quelque part ; se séparer de lui.
- […], et, songeant qu’il faudrait bientôt nous quitter, nous nous assîmes tristement près de l’âtre où dansait la flamme rouge. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Après deux jours d'absence, nous revenions à Rockall ramenant une nuée de mouettes qui avaient quitté leur îlot pour nous accompagner ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- — Eh bien, tu vois, moi aussi, tout de suite après t’avoir quitté hier, j'ai fait une faute de carre, en pleine vitesse, je ne sais pas comment c'est arrivé, je me suis un peu foulé le poignet. — (Isabelle Tonarelli, Jeunes femmes, Éditions B. Valiquette, 1943, page 106)
- Lorsque celui-ci avertissait la Banque d'Algérie que les otages avaient quitté l'Iran sains et saufs, la Banque d'Algérie donnait à la Banque d'Angleterre les instructions prévues aux différents accords, soit la remise de l'or et des titres à la à la Banque Markazi […]. — (« Règlement des différends entre les États-Unis et l'Iran : Les accords d'Alger du 19 janvier 1981 », dans le Journal du droit international, volume 108, Libraire générale de droit et de jurisprudence, 1981, page 748)
- Il vient un âge où nos facultés nous quittent l’une après l’autre.
- Son portrait ne me quitte pas, Je le porte toujours sur moi.
- Se retirer de quelque part.
- Mais les Prussiens, qui, au nombre de 1.200, occupaient Sainte-Sabine, l’avaient déjà quittée et avaient rejoint le gros de leurs forces à Vandenesse. — (A.-C. de Saint-Auvent, Histoire de la guerre franco-prussienne (1870-1871), Paris : chez A. Tramblay, 1875, page 243)
- C'est les Jésuites qui ont fait assassiner Henri IV ; c'est encore eux qui ont fait révoquer l’Édit de Nantes, à la suite de quoi tous les protestants ont été obligés de quitter la France; […]. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 120)
- Swann refusa, ayant prévenu M. de Charlus qu’en quittant de chez Mme de Saint-Euverte, il rentrerait directement chez lui […] — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 200)
- La nuit est chaude. Vous remontez en flânant la Canebière et vous la quittez au boulevard Dugommier. Vous arriver vite au bel escalier monumental, tout battant neuf, qui monte à la gare. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il ne leur donna qu'un délai d'un mois pour quitter le pays. Les retardataires étaient menacés d'être mis à mort. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- L'homme au carnet avait quitté sa place et lestement escaladé les marches du praticable qui reliait le plateau à la salle. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Quitter la chambre, sortir.
- Ce malade n’est pas encore assez bien pour quitter la chambre.
- Quitter le lit, se lever.
- Depuis un mois, il n’a pas quitté le lit.
- Quitter le grand chemin, s’écarter, se détourner du grand chemin.
- Abandonner une chose, y renoncer, cesser de s’y appliquer, de s’y adonner. (Sens figuré) Se désister de quelque chose, y renoncer.
- La veuve de Henri II était vêtue de ce deuil qu’elle n’avait point quitté depuis la mort de son mari. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Il y a déjà quelque temps que cet officier a quitté le service.
- Il a quitté la religion de ses pères.
- Quitter une charge, un emploi, une profession, un métier.
- Quitter la partie, convenir que celui contre qui l’on joue a gagné.
- Quitter ses mauvaises habitudes, y renoncer, s’en défaire.
- Quitter le commerce du monde, se priver du commerce du monde.
- Quitter le barreau, renoncer à la profession d’avocat.
- Quitter le monde, embrasser la vie religieuse ; aller vivre dans la retraite.
- Vous ne voulez pas entendre raison, je quitte la partie.
- Sortir ; s'éloigner.
- Peu avant de parvenir au village de Champion, la grande route de Namur à Louvain gravit, en quittant la ferme dite de Ponty ou des Pauvres, une éminence dont le sommet se trouve à quelques pas de la borne kilométrique n° 4. — (Eugène de Marmol, « Découvertes d'antiquités dans les tumulus de Champion et dans les localités voisines », dans les Annales de la Société archéologique de Namur, vol. 2, Namur : typographie de A. Wesmael-Legros, 1851, page 57)
- Ôter quelque chose de dessus soi, s’en dépouiller, s’en débarrasser.
- Quitter ses vêtements.
- Quitter les étriers, ôter ses pieds des étriers, volontairement ou involontairement.
- Quitter le deuil, cesser de porter des vêtements de deuil.
- Quitter la robe, quitter l’épée, quitter la soutane, quitter le froc, Renoncer à la profession de la robe, de l’épée, à l’état ecclésiastique, à la vie religieuse.
- (Vieilli) Céder, délaisser.
- Quitter tous ses droits.
- Il lui vend, quitte et délaisse tous ses droits à ce domaine.
- Quitter sa place à quelqu’un.
- Je vous quitte la place, je vous laisse, je me retire.
- (Vieilli) Exempter, affranchir, décharger, tenir quitte, dispenser.
- Je vous quitte de tout ce que vous me devez.
- Je vous quitte des intérêts et du principal.
- Je vous quitte du reste.
- Je vous quitte de vos compliments, de vos remerciements, etc., Je ne veux point de vos compliments, je n’ai que faire de vos remerciements, je vous en dispense.
- (Intransitif) S’en aller, se retirer de quelque travail, de quelque engagement.
- Tout le monde quittait.
- Tous les employés de l’établissement quittèrent à la fois.
- Ne quittez pas : on va vous parler.
- (Ivoirisme) (Intransitif) S'éloigner, cesser, abandonner une position, partir, venir de, être originaire de
- Encore un embouteillage parce qu'un taxi ne veut pas quitter sur la route pour laisser passer.
- Tous ces politiciens-là qui veulent nous blaguer, nous-mêmes on n'a qu'à quitter dans ça.
- Toi le chat ! Quitte couché devant ma porte, je dois passer !
- On a quitté Abidjan à 7 h ce matin et on est arrivés à Gagnoa à 11 h.
- Donc c'est à l'heure-là vous arrivez ? Mais vous avez quitté où et puis vous êtes en retard comme cela ?
- Moi je suis ivoirien mais ma maman a quitté au Bénin.
- (Sens figuré) (Par euphémisme) Mourir, partir
- Il nous a quittés hier matin.
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chevalier
- Noble, chevaleresque.
- Avoir une âme chevalière.
- cette race de grâce, cette race de sainteté si particulière, si chevalière, si généreuse, si libérale, si française. — (Charles Péguy, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910)
- Cavalier.
- Au fond, Gringoire, comme M. Despréaux, était « très peu voluptueux ». Il n’était pas de cette espèce chevalière et mousquetaire qui prend les jeunes filles d’assaut. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Librairie Ollendorff, 1904 (1re édition 1832), page 79)
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persévérer
- Persister, demeurer ferme et constant dans un sentiment, dans une manière d’être ou d’agir, dans une résolution.
- Persévérer dans l’étude, dans le travail. Persévérer dans une résolution, dans un dessein.
- Persévérer dans ses erreurs. Persévérer dans ses refus. Persévérer dans son silence, dans ses dénégations.
- Si Trump déteste à ce point perdre, on peut se demander pourquoi il persévère dans des démarches judiciaires perdantes sur toute la ligne. — (Pierre Martin, « La sombre comédie d’un président qui s’accroche désespérément au pouvoir », Le journal de Québec, 22 novembre 2020)
- (Sens figuré) Persister, résister, durer, en parlant des choses.
- …, je n'ai jamais éprouvé un pareil froid, et pour tout dire, s'il eût persévéré quelques jours encore, je crois que nous étions véritablement perdus. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- (Absolument) Persister dans le bien.
- Ce n’est pas tout que de bien commencer, il faut persévérer.
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lycée
- (France) Établissement public ou privé d’enseignement du second cycle du second degré en France. École d'enseignement secondaire (Belgique), école secondaire (Québec), école du degré secondaire II (Suisse).
- Dans ces parcs [d’Uppsala], apparaissent çà et là, à demi cachées sous le feuillage, des bâtisses régulières badigeonnées en rose tendre : ce sont les collèges où se donne l’instruction secondaire, et les salles de cours réservées à l'enseignement supérieur. Quel contraste entre ces maisons à la figure réjouissante, baignées d'air et de lumière, et nos sombres lycées : monuments d'aspect morose qui tiennent à la fois de la caserne et de la prison ! — (Albert Vandal, En karriole à travers la Suède et la Norwège, 1876)
- En septembre 2013, le proviseur Hafid Adnani, qui dirige le lycée français Bonaparte à Doha, doit précipitamment faire ses valises. Il a été incarcéré à la suite d'un différend avec la directrice financière de l’établissement […]. — (Frédéric Pichon, Syrie : Pourquoi l'Occident s'est trompé, Éditions du Rocher, 2014)
- En septembre 2010, les ministres de l’Intérieur, Brice Hortefeux, et de l’Éducation, Luc Chatel, se rendent ensemble dans un lycée de Seine-et-Marne, à Moissy-Cramayel. Ils doivent y installer le premier des cinquante-trois « policiers référents » chargés d’assurer la sécurité dans les établissements difficiles. — (Sophie Coignard, Le Pacte immoral, éd. Albin Michel, 2011, chap. 4)
- Au lycée, on nous avertit d’emblée que l’Histoire était finie. On nous expliqua que Dieu, le Roman et la Peinture étaient morts. Sur les murs de la capitale, on nous apprit que l’Amour l’était aussi. — (Puisque tout est fini, alors tout est permis, tribune du collectif Catastrophe publiée dans Libération le 22 septembre 2016)
- Étrelles est une petite commune tranquille à 40 km de Rennes, dans le canton très catholique de Vitré. C’est là, et plus précisément dans le lycée agricole privé, que naît en mars 2006 la « Journée de la jupe et du respect ». — (Christine Bard, Ce que soulève la jupe : Identités, transgressions, résistances, éd. Autrement, 2015, chap. II)
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retrouver
- Revenir en contact avec quelqu'un ou quelque chose dont on avait été séparé, qu'on avait perdu ou qu'on avait oublié.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Mon père dit toujours que mon sens de l’orientation en forêt est troublant – tout comme mon aptitude à retrouver mon chemin jusqu'au point de départ – mais je ne m'y fiais pas à cet instant. Je m'arrêtai sous un arbre gigantesque. — (Kelley Armstrong, Pouvoirs Obscurs, tome 5 : Soupçons, traduit de l'anglais par Audray Sorio, éditions Castelmore, 2015, chapitre 6)
- Ils se cherchèrent longtemps les uns les autres, mais ils ne purent se retrouver.
- Elle n'était pas rassurée. « On n'a pas de liens ensemble, comment tu m'as retrouvée? »J'allais pleurer, lui sauter dans les bras et l'embrasser, lui chuchoter que tout était correct, qu'il n'y avait plus rien de grave. C'était ma mère. Elle le reconnaissait enfin : je l'avais retrouvée. La puissance du verbe. Mes années de lecture me le confirmaient. Une seule phrase, un seul mot peut tout changer. Le cœur gros du mot retrouvée, j'ai balbutié, une boule dans la gorge : « On a encore du du du temps, on va va apprendre à se connaître. Tu as raison, on on s'est retrouvés. C'est l'essentiel. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 177)
- D'autres seront déportés pour fait de résistance : Benoît Jean, Bombardier Gabriel, Vouaux Jean. Souvent, dans un état de délabrement physique à leur retour, ils retrouveront leur village meurtri, par l’occupation et les luttes qui y eurent lieu. — (Jean Laurain, Brû, l'histoire de mon village, Remiremont : chez G. Louis, 1997)
- Revenir en contact avec quelque chose qui avait été perdu, voire oublié, par quelqu'un d'autre.
- […] ; enfin Thorwaldsen comptait parmi ses ancêtres un certain Snorre Thorfinnson, qui naquit en Amérique en 1008 , plusieurs siècles avant que Christophe Colomb eût retrouvé ce continent, depuis longtemps connu des Islandais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
- Récupérer, rentrer en possession de quelque chose qu'on avait perdu ou oublié.
- Les cuisiniers avaient retrouvé intacts leurs appareils de chauffage sans feu et ils avaient préparé du cacao pour les officiers et de la soupe pour les hommes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 261 de l’édition de 1921)
- Rejoindre.
- Plus d’un jeune instituteur stagiaire a retrouvé dans le siècle celle pour qui s’échafaudaient ses odes et ses sonnets. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Jeudi 5 juin, on va chez toi ou chez moi ? Calmez-vous il ne s'agit que du nom du bar où tous les Parisiens qui cherchent une coloc’ pourront se retrouver autour d'une binche pour faire connaissance. — (« Le jeudi de la colocation », le 04/06/2014, sur le site Le Bonbon (www.lebonbon.fr).)
- (Sens figuré) Reconnaître.
- J’ai retrouvé ici la coutume américaine de ne boire aux repas que de l'eau ou du lait. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 46)
- Je ne le retrouve pas dans cette occasion.
- On ne retrouve presque plus ce poète dans les ouvrages de sa vieillesse.
- On le retrouve toutes les fois qu’il s’agit d’honneur, d’humanité.
- Il se cherche lui-même et ne se retrouve plus.
- (Pronominal) Reconnaître son chemin, s’orienter, se repérer.
- Je connais mal le chemin et je ne suis pas sûr de me retrouver.
- (Pronominal) Prendre ou reprendre une position ou une situation.
- Si vous vous retrouvez pris dans la baïne, ne tentez pas de rejoindre la terre ferme en nageant à contre-courant. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 6)
- Enfin elle se retrouva en position assise, un peu avachie, adossée à la tête de lit, les bras écartés en l'air, les reins calés contre l’oreiller trempé de sueur dans sa taie de coton froissée. — (Stephen King, Jessie, Albin Michel, 1993)
- Le capitaine Zondi préparait mentalement sa riposte. Il ne voulait surtout pas se retrouver avec cette casse-burnes dans les pattes. — (Louis-Ferdinand Despreez, La mémoire courte, Phébus, 2006, page 40)
- Un invité, pensant pouvoir parler dorénavant librement, s'est retrouvé à Oukacha, la prison voisine. — (Rida Lamrini, Le temps des impunis, Marsam Éditions, 2004, page 174)
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rappeler
- Appeler de nouveau.
- Je l’ai appelé et rappelé sans obtenir de réponse.
- Il ne vous a pas entendu, rappelez-le.
- Ne laissez pas les messages de vos interlocuteurs s'entasser sur votre bureau, rappelez-les sur-le-champ.
- Faire revenir une personne qui s’en va, une personne absente.
- La cloche venait de « piquer » 19 heures, et nous descendions dîner quand le cri « un ours! » nous rappela sur le pont. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Je m’en allais lorsqu’il m’a rappelé. — Rappeler quelqu’un en toute hâte.
- (En particulier) Faire revenir un acteur sur la scène pour l’applaudir.
- Les girls passaient la tête hors de la loge en se bousculant pour admirer les duettistes qu’elles avaient entendu si flatteusement rappeler. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Presser, obliger.
- Mes affaires me rappellent à la ville et m’obligent d’y retourner.
- (Sens figuré) (Familier) (Vieilli) Inciter, exciter.
- Ce vin rappelle son buveur.
- Faire revenir quelqu’un d’un lieu où on l’avait envoyé pour y exercer certaines fonctions, pour y remplir un emploi ; en parlant tant de ceux qu’on révoque par des raisons de mécontentement que de ceux qu’on fait revenir par quelque autre motif.
- Les maladresses de cet ambassadeur l’ont fait rappeler.
- La guerre étant à la veille d’être déclarée, les deux puissances ont rappelé leurs ambassadeurs.
- Faire revenir ceux qui ont été disgraciés, chassés ou exilés.
- Après une injuste disgrâce, le roi l’a rappelé. — Il fut rappelé à la cour. — Il a été rappelé d’exil, de l’exil.
- (Sens figuré) Invoquer à nouveau.
- Rappelez votre vertu, votre courage. — Il rappela son ancienne audace.
- Rappeler ses esprits, ses sens, Reprendre ses esprits, ses sens.
- (Sens figuré) Faire revenir dans la mémoire.
- Il nous a semblé superflu, au début de ce chapitre, de rappeler la terminologie employée par l’École zuricho-montpelliéraine, […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 21)
- […] elle se contenta de regarder les adresses, comme si à l’inspection de ces seules adresses sa mémoire lui rappelait ce que contenaient ces lettres ; […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Il avait oublié cette affaire, je lui en ai rappelé la mémoire.
- Rappelez-vous, rappelez-lui le souvenir de notre ancienne amitié.
- Rappeler la mémoire, le souvenir de quelque chose se dit dans le même sens.
- C’est un souvenir qu’il ne faut pas rappeler.
- Rappeler sa mémoire, Tâcher de se ressouvenir.
- Il fit de vains efforts pour rappeler sa mémoire et ne put jamais retrouver ce nom.
- (Par extension) Indiquer pour information.
- […] ; ses variantes successives ont abouti à l'échelle MSK 64 (Medvelev, Sponheuer, Karnik) que l'on modifie de temps en temps, de sorte que l'on doit toujours rappeler l'année de la dernière mise à jour. — (Pierre Martin, Géotechnique : Ces risques que l'on dit naturels, Eyrolles, 2011, page 139 (§.1.5.4.2.2.1.1))
- (Par extension) Évoquer par une certaine ressemblance la pensée de quelqu’un ou de quelque chose.
- Cet écrivain rappelle Sénèque.
- Ce paysage provençal me rappelle la Grèce.
- (Marine) Tirer fortement.
- Cette amarre rappelle le navire sur bâbord. Intransitivement,
- Rappeler sur une amarre, sur son ancre.
- (Intransitif) (Militaire) (Vieilli) Battre le tambour d’une certaine manière, pour rassembler une troupe, pour faire revenir les soldats au drapeau, ou pour rendre honneur à certaines personnes.
- On a rappelé à telle heure.
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vivacité
- Caractère de ce qui est vif ; animation, activité, promptitude à agir, à se mouvoir.
- Le vent sauta au nord et le froid reprit avec une extrême vivacité. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- (Sens figuré) Manière de sentir prompte et animée.
- La vivacité de l’esprit, de l’imagination. La vivacité des sentiments, des sensations.
- Dans le tumulte et la vivacité des passions.
- (Absolument) Vivacité de caractère, disposition à s’irriter, à s’emporter facilement.
- Il a eu un mouvement de vivacité.
- (Par extension) (Surtout au pluriel), Emportements légers et passagers.
- Il faut s’efforcer de réprimer ses vivacités.
- Ardeur, la promptitude avec laquelle une chose est faite.
- La vivacité du combat, de la dispute. Cela lui est échappé dans la vivacité de la conversation.
- Éclat vif.
- La vivacité des couleurs. La vivacité du teint.
- Avoir de la vivacité dans les yeux. La vivacité du regard.
- avoir une physionomie pleine de vivacité
- (Armement) (Matériaux énergétiques) Aptitude d’une poudre ou d’un chargement propulsif à brûler plus ou moins vite en fonction de la composition chimique et de la forme géométrique des grains ou des brins de poudre.
- (Informatique) Fait pour un système de garantir qu'une propriété sera vraie dans un système à partir d'une certaine étape de l'exécution.
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crever
- S’ouvrir par un effort violent.
- Nous traversâmes un large guéret dont les mottes crevaient sous nos pas en poussière rouge ; […]. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Ce sac crèvera, si vous l’emplissez tant.
- Ce tuyau est trop faible, il est à craindre qu’il ne crève.
- Le nuage est près de crever.
- L’orage crèvera bientôt.
- L’abcès, la tumeur n’est pas encore près de crever.
- Le pneu de sa bicyclette, de son auto a crevé.
- (Familier) Mourir.
- C’est un bien joli métier ; ceux qui le font, au bout d’un mois ou deux, attrapent la colique de plomb... Sur trois coliqués, il y en a un qui crève... Par exemple, faut être juste, les deux autres crèvent aussi... mais à leur aise... ils prennent leur temps... se gobergent et durent environ un an, dix-huit mois au plus. Après ça, le métier n’est pas si mal payé qu’un autre, et il y a des gens nés coiffés qui y résistent deux ou trois ans... Mais ceux-la sont les anciens, les centenaires des blanc-de-cérusiens. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, tome 2, 1888, page 277)
- D’écœurement, de dégoût et d’indigestion, Tintin vomit tripes et boyaux et faillit en crever pendant la nuit. — (Louis Pergaud, La Traque aux nids, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Mais le plus drôle, c'était quand les deux mâles de la tribu Sauveterre, flanqués d’Eugénie, s’esclaffaient devant une toile du peintre placée contre le mur. C'était à crever de rire, à se rouler par terre. Feu roulant de lazzis ! blagues sans nom ! — (Pierre Dominique, « Les poux du lion », dans Les Œuvres Libres, n° 69, février 1927, Paris : chez Arthème Fayard et Cie, page 212)
- Que cela ne vaut plus la peine de lutter, que sa carrière est finie, qu'il aime autant crever tout de suite... Car il dit crever ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- …par anesthésie le poisson se retourne et flotte, le ventre en l’air. C’est ce qui arrive également aux poissons fatigués, sur le point de crever ou venant d’être pêchés. — (Paul Bougis, Atlas des poissons – Fascicule I : Poissons marins, Tome I., 1959)
- La fatigue physique et psychologique du personnel, le scandale des gens qui crèvent seuls, le système qui ne tient qu’à un fil. — (Richard Martineau, Couvre-feu: cessons de nous foutre des autres, Le Journal de Québec, 16 janvier 2021)
- Crever de faim, de soif, (Sens figuré) avoir une grande faim, une grande soif.
- Crever de chaleur, (Sens figuré) avoir excessivement chaud.
- — Car, en vérité, poursuivit-il en se croisant les jambes et en se couchant dans un fauteuil, je m’ennuie énormément. — Sitôt que je m’assieds, je crève d’ennui. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
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avouer
- Confesser et reconnaître qu’une chose est ou n’est pas, témoigner de la vérité.
- Puisqu'il faut tout avouer, je descendrai en moi jusqu'au tréfonds, j'en remuerai la lie et j'en étalerai la pestilence. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 48)
- Si Dimitri ne voulait pas épouser Phoebe, il aurait au moins dû avoir le courage de l’avouer et de rompre formellement sa promesse. Au lieu de cela, il avait opté pour le silence et l'hypocrisie, […]. — (Lucy Monroe , Pour l'honneur des Pétronides, traduit de l'anglais, dans le volume Séducteurs, éd. Harlequin, coll. Coup de Cœur, 2012)
- J’étais, je l’avoue, un peu confus.
- Approuver ; ratifier ; admettre.
- On le dit auteur de plusieurs productions que n’avouent ni le goût, ni les mœurs et entre autres du roman souvent réimprimé de Félicia ou mes Fredaines. — (Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité ..., par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , vol. 1, Paris : à la Librairie historique, 1820, page 175)
- Approuver ce qu’une personne a jugé à propos de faire d’après l’autorisation qu’on lui en a donnée.
- Je l’avouerai de tout ce qu’il fera, en tout ce qu’il fera.
- Se reconnaître l’auteur, le géniteur.
- Avouer un écrit, un ouvrage.
- Avouer un enfant.
- (Par extension) Avouer pour fils, pour sœur, etc.,
- Être voué à.
- Ainsi Le Chesne-Populeux (Ardennes) et La Chapelle-Gauthier (Eure) qui vénèrent au premier chef saint Martin dans un cas et Notre-Dame dans l'autre, avouent saint Jacques pour patron. — (Léon Pressouyre, Pèlerinages et croisades, France Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1995, page 89)
- (Pronominal) Se confesser ; en demeurer d’accord.
- Il hocha la tête, soupirant, s’avouant très bas, que peut-être il eût préféré que Jeanne noçât sans rien lui dire, plutôt que de l’abandonner brutalement ainsi. — (Joris-Karl Huysmans, En ménage, Paris : chez Charpentier, 1881 ; édition critique de Gilles Bonnet, Librairie Droz, 2005, p. 254)
- S’avouer vaincu.
- S’avouer plus faible qu’un autre.
- S’avouer coupable.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.