Dictionnaire des rimes
Les rimes en : septemvir
Que signifie "septemvir" ?
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- (Antiquité, Religion) Épulon, titre porté par sept magistrats ou prêtres romains chargé des festivals, des banquets qui étaient offerts après les jeux.
- Les septemvir avaient la présidence aux fêtes épulaires, où, après avoir honoré les dieux par des chants et des sacrifices, l'ont donnait au peuple des jeux suivis d'un festin. — (Christian Kalkbrenner, Histoire de la musique, Éd. Anand Kœnig, Paris 1802)
- (Par analogie) Groupe de sept hommes, liés ensemble, ou exerçant la même fonction.
- Le président des septemvirs aura le front ceint d'un bandeau de fin lin,[...] — (Théophile Mandar, Des Insurrections, Éd. Masson, Paris 1793)
- [en Hongrie] Les tribunaux ordinaires et des districts fonctionnent en première instance, la « table banale» représente la Haute Cour d'Appel et la «table des septemvirs » est la Cour suprême, [...] — (La Nouvelle revue, Volume 24, page 447, 1906)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "septemvir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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enduire
- (Absolument) (Maçonnerie) Appliquer un enduit.
- (Par extension) Couvrir d’une matière qui forme un enduit.
- Aidé des conseils d’Atala, je bâtis un canot, que j’enduisis de gomme de prunier, après en avoir recousu les écorces avec des racines de sapin. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Les colleurs d’affiches après avoir enduit de colle très liquide le panneau d’affichage appliquent leur papier en le noyant littéralement de colle pour que l'allongement soit rapide et le glissement facile. — (Papyrus: Revue de toutes les industries du papier, de l'imprimerie, & du livre, 1920, vol. 1-2, p. 94)
- […]: il était travesti en Charlot et tenait à la main une petite moustache noire qu'il enduisait de colle. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Le premier auteur-acteur tragique, Thespis, s’enduisit le visage de blanc de céruse, puis il inventa le masque de toile, d'abord assez neutre, sans expression, […]. — (Patricia Vasseur-Legangneux, Les tragédies grecques sur la scène moderne: Une utopie théâtrale, Presses Univ. Septentrion, 2004, p. 164)
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rôtir
- Faire cuire de la viande à un feu vif, de manière que le dessus soit croustillant et que l’intérieur reste tendre.
- Petite et misérable gargote de la rue Sainte-Geneviève où je me nourrissais jadis si mal […], je ne vous oublie pas, […], ni vous cinquième étage de Montmartre où sur le papillon du gaz de l’escalier je rôtissais un bifteck sans épaisseur. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Cette masse d’hommes nous offrait alors un spectacle révoltant. On allumait des feux et l’on chauffait des fours pour faire rôtir les membres de nos infortunés compagnons. — (Dillon, Voyage dans la mer du Sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- Le mouton, […], est rôti en entier dans un four ad hoc chauffé à blanc et dont on a soin de boucher hermétiquement toutes les ouvertures avec de la terre glaise. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 49)
- Faire griller, saisir et dorer à la chaleur du feu.
- Rôtir du pain, des marrons.
- (Sens figuré) Subir l’effet que cause la trop grande chaleur du soleil.
- Il a gelé cette nuit ; si le soleil vient à donner maintenant, il rôtira tous les bourgeons, toutes les fleurs.
- Il vaut mieux rôtir au soleil de l’indépendance que de goûter la fraîcheur au sein des cachots du despotisme et de la tyrannie. — (Alphonse Allais, Pour cause de fin de bail : Le Droit de bouchon, Éditions de la Revue blanche, 1899, pages 59-60)
- (Intransitif) (Sens figuré) Bronzer.
- (Pronominal) (Par hyperbole) (Familier) Se chauffer de trop près, ou être toujours auprès du feu.
- Mettez-vous à l’ombre, vous vous rôtissez.
- (Pronominal) (Familier) Se faire bronzer.
- Il se rôtit au soleil.
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maudire
- Lancer des imprécations contre quelqu’un pour qu’il lui arrive du mal.
- Le christianisme défend de maudire ses persécuteurs. - Il maudit tous les jours ceux qui lui ont donné de mauvais conseils.
- Il a alors compris la source de son malheur, il avait été maudit pour avoir volé le bien d’autrui. — (Nesrine Choucri, « Le pêcheur », Le progrès égyptien, 14 juin 2018)
- Réprouver.
- Je maudissais ces pauvres riches qui, dégoûtés de notre belle France, vont acheter à prix d’or le droit de dédaigner leur patrie […] — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Si une chose frappe particulièrement, ces années-ci, lorsqu’on voit se déployer la frange radicale de ceux qui se croient en insurrection contre un Système qu’ils peinent à définir mais qu’ils ne cessent de maudire, c’est la conviction profonde que l’Histoire mettrait en scène un affrontement irréductible entre des forces obscures, agissantes, maléfiques et, de l’autre côté, une résistance composée de guerriers héroïques, déchiffrant à travers l’actualité les signes invisibles aux autres de cette lutte sans merci. — (Mathieu Bock-Côté, Couvre-feu: je réponds à vos questions!, Le Journal de Québec, 10 janvier 2021)
- Détester une chose, exprimer l’horreur qu’on en a.
- Haï, Épicure le fut et le sera parce qu’il est un des héros de l’humanité. […] Et si, à sa suite, l’ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c’est parce qu’il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin ! — (Robert Redeker, Les Épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, pp. 72-73)
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salir
- Rendre sale.
- Prenez garde de ne pas salir ce plancher.
- Je me suis sali les mains à manier des livres pleins de poussière.
- Cet enfant s’est sali.
- Les étoffes blanches se salissent vite.
- (Sens figuré) Présenter à l’imagination des idées déshonnêtes.
- Ce conte, cette description salit l’imagination.
- Quoi que dise la directive eCommerce, il n’y a quasiment plus rien qui relève de l’exercice de la liberté d’expression sur les plateformes centralisées lucratives, sinon une grotesque parodie qui salit le nom même de la liberté et nous en fait peu à peu perdre jusqu’au sens ! — (Lionel Maurel, La directive Copyright n’est pas une défaite pour l’Internet Libre et Ouvert !, 15 septembre 2018 → lire en ligne)
- S’il reste aux républicains un brin ou deux de décence, ils exprimeront ouvertement leur désaveu pour l’homme indigne qui salit sa fonction et bafoue les règles. — (Luc Laliberté, Patience et longueur de temps, Le Journal de Québec, 6 novembre 2020)
- (Sens figuré) (Familier) Déshonorer quelqu’un par des propos, par des calomnies.
- Salir quelqu’un, salir la réputation de quelqu’un.
- (Sens figuré) (Pronominal) Se dit d’un homme qui a fait quelque action nuisible à sa réputation.
- En agissant de cette sorte, il s’est sali.
- (Sens figuré) (Jardinage, Sylviculture, Agriculture) Se couvrir d’adventices, d’acrû, de plantes indésirables.
- Une fois les peuplements ouverts et en l’absence de semis, le parterre des coupes se « salit » (colonisation par les graminées, par les rejets de taillis…) et, peu de temps après, le terrain devient impropre à la germination des glands. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
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fleurir
- Produire des fleurs, se couvrir de fleurs, ou être en fleurs.
- Mon Dieu, mon Dieu ! quand on vient des pays où fleurit l’oranger, où trillent les cigales saoulées de soleil, comment se plaire ici ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- C’était un soir de mai. Les marronniers venaient de fleurir devant la mairie. On guettait les asperges dans les jardins. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (Sens figuré) Être dans un état de prospérité, de splendeur ; être en crédit, en honneur, en réputation.
- Dans un siècle où fleurissent les arts.
- Les peintres et les poètes qui fleurissent à cette époque.
- Les sciences et les beaux-arts fleurissaient.
- (Sens figuré) Se développer, apparaître.
- Il se gratte le front qu’un prurit tenace ne cesse de taquiner, et où fleurissent des taches rougeâtres. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 257)
- Joseph le vit disparaître avec une certaine irritation et il le jugea un peu dur, malgré ce sourire de pasteur qui fleurissait à tout moment sur sa bouche. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 194)
- Et si, aujourd’hui, il devient possible de tendre la perche, ce n’est pas comme une invitation à l’échange, au dialogue ou au débat d’idées… C’est un selfie stick uniquement destiné à prendre un reflet de soi-même qui fleurit sur les lieux touristiques. — (Elsa Godart, Je selfie donc je suis: Les métamorphoses du moi à l'ère du virtuel, éd. Albin Michel, 2016, chapitre 1)
- [Les grelots] ont d’abord chanté dans mon cœur, puis ils ont fleuri à mon chaperon— (Farce enfantine de la tête du dragon, in Tréteau de marionnettes, traduction de Robert Marrast et Pierre Darmangeat, 1971)
- (Transitif) Parer d’une fleur, d’un bouquet.
- Qui vous a fleuri de la sorte ? — Cette année, on ne fleurira pas la tombe du soldat inconnu.
- (Par extension) (Sens figuré) Orner.
- Les Palmes académiques, dont le Quatorze Juillet va fleurir tant de boutonnières, m'ont laissé toute une suite d'impressions désastreuses. — (Maurice Talmeyr, « Causerie », dans la La Revue hebdomadaire, 1re année, tome 2, Paris : Librairie Plon, 1892, page 153)
- (Pronominal) Prendre des fleurs pour en faire un bouquet ou pour s’en parer.
- – Madame, Monsieur, en voulez-vous de nos belles violettes, de nos jonquilles ? C’est deux sous. Fleurissez-vous ! Fleurissez-vous ! — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 17)
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appesantir
- Rendre plus pesant.
- L’eau avait tellement appesanti ses habits qu’il avait peine à marcher.
- En chargeant ainsi votre voiture, vous l’appesantirez tellement que votre cheval ne pourra la traîner.
- Le sommeil appesantit ses yeux, ses paupières - Ses paupières, ses yeux s’appesantissent, l’envie de dormir commence à lui faire fermer les paupières.
- Dieu a appesanti sa main, son bras sur ce peuple, sur cette race - La main de Dieu s’est appesantie sur ce peuple. : Il lui a envoyé des châtiments.
- (Par extension) Rendre moins propre à l’exercice des facultés physiques ou intellectuelles.
- Trop manger, trop dormir vous appesantira.
- L’âge, la vieillesse, l’oisiveté, la fainéantise appesantit les corps.
- Sa dernière maladie l’a beaucoup appesanti.
- L’âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.
- La main de ce peintre s’appesantit, commence à s’appesantir.
- L’âge n’a point encore appesanti son esprit.
- Son esprit baisse et s’appesantit de jour en jour.
- (Pronominal) Devenir plus pesant.
- Le corps s’appesantit par l’oisiveté, par un trop long repos.
- Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- Le couteau sur la gorge elle criait : – « Je te dis que tu es le meilleur des hommes. » Et c’est à ce moment justement que la main du meurtrier s’appesantit et que le sang gicla, la parole coupée. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 164)
- La paix s'appesantissait sur nous, insolite à n'y pas croire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 194)
- (Pronominal) (Sens figuré) Porter tout le poids de son attention sur un sujet, le développer avec insistance; s’arrêter trop longtemps sur des détails.
- Ce n'est pas pour faire de l'horrible à froid que nous nous appesantissons sur un pareil sujet. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
- Il est un fait qui mérite d’être consigné et sur lequel on ne saurait trop s’appesantir, c’est la façon dont les Indiens généralement traitent leurs prisonniers. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ici l’auteur pourrait s’appesantir un tantinet sur le problème de la cohabitation de la fillette avec cette mère qui se livre à la prostitution. — (Pascal Lainé, La dentellière, Folio, page 21)
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chavire
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe chavirer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe chavirer.
- Après, on sent ses boyaux qui se déchirent, on sent son cœur qui chavire et déchavire. — (Raphaël Confiant, Eau de Café, 2014)
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe chavirer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe chavirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe chavirer.
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endolorir
- Rendre douloureux.
- Mais les secousses de la voiture, les cahots de la voie et aussi l’absence totale de coussins sur le bois du siège endolorissaient rapidement ses membres. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, L’Agent secret, 1911, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 1, page 1031)
- La marche avait endolori ses pieds.
- Ils reposaient leurs membres endoloris.
- (Sens figuré) Après tant d’épreuves, son âme est encore tout endolorie.
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attiédir
- Rendre tiède.
- Dans le bruit grandissant des galoches et des nez mouchés, j’étais dolente, le cerveau usé, le cœur fondant, sans aucune envie de critiquer. J’avais froid aussi ; le préau et les classes ne s’attiédissent à dix degrés que vers neuf heures et les seize degrés réglementaires, on ne les obtient que le soir, parce qu’il faut aérer à chaque sortie des classes, quelle que soit la température. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Évidemment, le vent de nord, là-dedans, devait pincer ferme. L’ouest aussi, d’ailleurs, dans la Grande Galerie, car pour celle-là, on n’imagine pas comment on pouvait l’attiédir. — (Jean de La Varenne, Versailles, Paris, éditions Henri Lefebvre, 1959, page 174)
- Cette eau est trop chaude, il faut l’attiédir avec de l’eau froide.
- Cette eau est trop froide, le soleil l’attiédira.
- (Sens figuré) Diminuer, amortir la vivacité, l’ardeur de quelque sentiment.
- Le temps attiédira leur zèle.
- Ce dissentiment n’attiédit pas leur amitié.
- Son zèle s’est fort attiédi.
- Un orchestre jouait-il dans une auberge des environs et en étaient-ce les sons attiédis, apportés par le vent ? — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 178)
- (Pronominal) Devenir tiède.
- En ce moment, les pièces trop chaudes s’attiédissent, l’odeur particulière aux bureaux s’évapore, le silence revient. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
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moitir
- Rendre moite.
- Le bracelet moitissait sa peau sous le vieux cuir. — (Tito Topin, 55 de fièvre, Série noire, Gallimard, 1983, page 20)
- Une chaleur humide moitissait tout ; les pierres transpiraient, les granits avaient de l’humeur ; les rameaux les plus secs, le houx, le chardon, tout exhalait des senteurs puerpérales qui faisaient froncer les narines. — (Martine Le Coz, La Beauté, éditions du Rocher, 2000, page 73)
- Mouiller, imbiber d’eau.
- — Nous pourrions commencer par l’enduire de notre salive, proposa Mican sans autre idée. [...]— J’y vais la première, dit Hila en moitissant la surface de la porte à différents endroits afin de déceler le symbole triangulaire. — (Dany Desjean, Les frères humains d’Agartha, Guérin, Montréal, 2011)
- (Intransitif) (Rare) Devenir moite.
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décemvir
- (Antiquité) Membre d’un collège composé de dix personnes. Un des dix magistrats qui furent créés par la République romaine pour rédiger un code de lois.
- Croyez-vous que Rome fut souillée par plus de forfaits, lorsque, dans les jours de sa gloire, la loi Porcia eut anéanti les peines sévères portées par les rois et par les décemvirs, qu’elle ne le fut sous Sylla, qui les fit revivre. — (Maximilien de Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
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amaigrir
- Rendre maigre.
- Le jeûne amaigrit.
- L’usage fréquent de certains aliments dessèche et amaigrit.
- Vous aurez alors les terres pour rien, comme les a eues Rigou ; tandis que si vous les mettez dans la gueule des bourgeois, les bourgeois vous les recracheront bien amaigries et renchéries, vous travaillerez pour eux, comme tous ceux qui travaillent pour Rigou. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre douzième)
- A lʼinverse, un remède pour amaigrir sera donné deux fois par jour lʼhiver et une seule fois lʼété. — (Claude Alexandre Thomasset, Joëlle Ducos, Le temps quʼil fait au Moyen-Âge, 1998)
- (Charpenterie, Construction, Maçonnerie, Menuiserie) Réduire l’épaisseur d’une pièce de bois ou d’une pierre pour l’ajuster à la place qu’elle doit occuper.
- (Intransitif) Devenir maigre.
- Il amaigrit tous les jours.
- Les bœufs amaigrissent dans ces pâturages, au lieu d’engraisser.
- S’amaigrir par le travail, par un excès d’abstinence.
- (Pronominal) (Sculpture) En parlant d’un modelage, perdre du volume du fait du séchage de la terre glaise.
- Cette figure s’est amaigrie.
- (Maçonnerie) Réduire la dose de liant (ciment, chaux, ...) dans un mortier ou un béton, en y ajoutant une charge inerte (sable, gravier, ...).
- [...] et donne avec le ciment un mortier plus riche au milieu duquel se trouvent disséminés sans guère l'amaigrir les cailloux introduits avec le sable.
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cuire
- Préparer les aliments par le moyen du feu, de la chaleur, pour les rendre propres à être mangés. Devenir propre à être mangé ou propre à tel ou tel usage par le moyen du feu, de la chaleur.
- Si l'on blanchit trop ce chou , il se réduira en bouillie en le cuisant pour la table : et s'il ne l'est pas suffisamment, on ne pourra le cuire assez pour le rendre mangeable; l'expérience seule apprend le point juste ; […]. — (François Rozier, Cours complet d'agriculture ou Nouveau dictionnaire d'agriculture, Paris: Pourrat Frères, 1834, vol. 6, page 361)
- J'essaie bien de cuire du porridge sur le réchaud à cadran, mais une vague plus forte envoie le porridge se coller au plafond et aux parois du poste. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Arsène André avait commencé de laver quelques pommes de terres qu'il cuirait sans les peler - à la baïenne - à l'étouffée. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Dans Mythologiques , Claude Lévi-Strauss écrit que cuire un aliment, c’est couper court au processus naturel qui fait qu’à terme un aliment cru (un légume, un fruit, un morceau de viande) devient une chose pourrie. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 320)
- […] en cuisine, un de leurs camarades cuit des pommes de terre et réchauffe des kippers, ces harengs ouverts par le dos salés et fumés. — (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, pages 30-31)
- (Vieilli) (Absolument) Cuire du pain.
- Ce boulanger cuit deux fois par jour.
- Tous les habitants d’un village étaient obligés d’aller cuire au four banal.
- (Suisse) Bouillir ou faire bouillir.
- Cuire de l’eau pour le café. L’eau cuit.
- Cuire du linge.
- (Par extension) Chauffer certaines choses pour les rendre propres à l’usage qu’on en veut faire.
- Cuire du plâtre, de la chaux.
- Un fourneau à cuire de la brique, etc.
- Cuire du fil, de la soie.
- Statue, vase de terre cuite.
- Transformer par la chaleur selon les effets souhaités ; antonyme : bruler.
- Un trop grand feu brûle les viandes, au lieu de les cuire.
- La chaleur naturelle de ces eaux est telle, qu’elles cuisent un œuf en moins de cinq minutes.
- Mûrir.
- C’est le soleil qui cuit tous les fruits.
- Le soleil n’est pas assez chaud dans ce pays-là pour bien cuire les melons.
- (Par analogie) Causer une douleur âpre et aiguë, comme celle que fait éprouver une brûlure ou une écorchure.
- Je me suis brûlé, je me suis écorché la main, cela me cuit.
- La main me cuit.
- Les yeux me cuisent, ils me cuisent comme du feu.
- La tête me cuit.
- (Sens figuré) (Familier) Nuire, causer un dommage, une vive douleur.
- Il vous en cuira quelque jour ; il m’en cuit ; il pourrait bien vous en cuire.
- — Michel est un mauvais gars qui veut rire... S’il lui en cuit, tant mieux ! — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- Son adresse ! Et exacte, hein ! Sinon, il vous en cuira… — (Georges Simenon, Pietr-le-Letton, Fayard, 1931, réédition Le Livre de Poche, page 109)
- Vous oubliez que je suis la fille du plus grand maquignon de tout le Limousin. À Paris aussi, j’ai des relations très haut placées, il pourrait vous en cuire. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 144)
- (Cuisine) Coaguler en parlant de jaunes d’œufs que l’on fait blanchir sans avoir pris soin de les fouetter énergiquement.
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saurir
- Synonyme de saurer.
- D'après l'abbé COCHET, un acte de 1230 rapporte que le Cellérier de l'Abbaye de Fécamp avait coutume de céder à la commune de Colleville, « un ou deux arbres à prendre dans le bois de Torp, pour saurir le hareng ». Ce document est le plus ancien concernant le saurissage en France. — (Histoire du hareng et de ses traditions à travers les siècles, harengfume.com)
- (Normandie) Fumer (un jambon).
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redevenir
- Devenir de nouveau, recommencer à être ce qu’on était auparavant.
- Si l'on organisait, en 1930, un plébiscite pour demander aux Alsaciens s'ils veulent redevenir Allemands, les neuf dixièmes voteraient négativement. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le lendemain, à l'aube, nous nous mettons en marche — en marche est ici une façon de parler — car nous nous faisons tout bourgeoisement transporter en chemin de fer jusqu'à La Neuveville, où nous redeviendrons piétons. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, 1923)
- Pitié pour nous, forçats de guerre qui n’avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes et qui désespérons de jamais le redevenir. — (Maurice Genevoix, La Boue, Flammarion, 1921)
- Tu veux que je te dise ma coquine, déjà quand tu avais dix ans, tu étais la plus rigolote des mistinguettes ! Ch'suis si heureuse que tu redeviennes comme ça ! — (Ch. Prat, Bruissements d’ailes, Éditions Publibook, 2006, p. 221)
- Ce soir, le bas-ventre en feu dans son lit, il redevenait le petit scout hypocrite et libidineux hanté par l'envie de se tirer sur la nouille. — (Raphaël Somal, Le crépuscule des cadres, Publishroom, 2019, chap. 5, §. 5)
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souvenir
- Avoir mémoire de quelque chose ; rappeler.
- Ils me font toujours souvenir du ciel gris de chaleur, de la poussière qui portait l’empreinte de pieds nus et des touffes immobiles des hauts papayers lisses qui émergeaient d'une étonnante végétation. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- — Oh toi, ronchonne-t-elle, tu joues l’esprit fort, n’empêche que tu dormais mal, souviens-toi. Et que t'as été bien content de rhabiter Paris. — (Frédéric Dard, San-Antonio, n° 63 : Faut être logique, Éditions Fleuve Noir, 1967)
- (Impersonnel) Se remémorer, se revenir, se mémoriser.
- Ma foi, s’il m’en souvient, il ne m’en souvient guère ! — (Thomas Corneille, Le Geôlier de soi-même)
- Il lui souvint à propos que saint Jérôme avait eu pour compagnons de route, dans le désert, des satyres et des centaures qui avaient confessé la vérité. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 30)
- Il me souvint, précisément, à ce bal de la Java, d'une de ces créatures qu'un jeune voyou ne quittait pas des yeux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il ne me souvient pas au lycée, d’avoir trouvé le moindre plaisir à étudier Virgile ou Racine. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 26)
- Il lui en souviendra toute sa vie.
- C’était, il m’en souvient, une belle journée de printemps.
- (Sens figuré) et (Soutenu) C’est du plus loin qu’il me souvienne, se dit d’une chose, d’un événement qui date de loin.
- Note : ces formes impersonnelles (employées plutôt dans un registre de langue soutenu) sont toujours transitives indirectes, avec un premier complément d’objet indirect obligatoire (souvenir à quelqu’un), le plus souvent pronominal (par exemple, il me souvient) et avec habituellement un second complément d’objet indirect (souvenir à quelqu’un de quelque chose), lui aussi le plus souvent pronominal (par exemple, il m’en souvient) ou propositionnel (par exemple, il me souvient que...). Dans un registre de langue moins soutenu, on utilise plutôt la forme pronominale réfléchie se souvenir qui se conjugue alors de façon personnelle à toutes les personnes.
- Garder la mémoire, soit d’un bienfait pour le reconnaître, soit d’une injure pour s’en venger.
- Un grand jeune blondin, que je me souviens de n'avoir point vu durant l'éclipse de la belle, rentra en catimini. — (Restif de la Bretonne, Le Paysan et la Paysanne pervertis, 1775-1784)
- Jacques s'était bien souvenu de ce qu'il appelait maintenant «son idylle bédouine» et en avait même parlé à sa femme... — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Tu ne te souviens sans doute pas de moi, m'écrivait-il, mais il est impossible que tu aies complètement oublié nos petites aventures guerrières de l'été 1914, l'entrée en Belgique par Trelon, la rentrée en France, dare-dare, par Solre-le-Château, et cette sinistre nuit de Zorées, et cette traversée du bois du Nouvion, […]. — (Pierre Benoit, Boissière, Paris : chez Albin Michel, 1935, chapitre 1)
- Avoir du ressentiment.
- Je m’en souviendrai !
- Souvenez-vous-en.
- Avoir soin, s’occuper de quelque chose.
- Je me souviendrai de votre recommandation.
- Souvenez-vous de mon affaire.
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prémunir
- Munir par précaution ; précautionner ; garantir.
- Nous lisons , dans les documents, qu'en 1760, on vitriolait la semence avant de la jeter dans les champs. Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Il avait d’abord invité la comtesse à se souvenir des deux lettres adressées par le pape en décembre 92, l’une au peuple italien, l’autre plus spécialement aux évêques, prémunissant les catholiques contre les agissements des francs-maçons. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
- Naïveté de ma mère, elle croyait que le savoir et un bon métier me prémuniraient contre tout, y compris le pouvoir des hommes. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 344)
- J’ai pensé qu’être adulte ne prémunissait pas de la peine vers laquelle j’avançais, que ce n’était pas plus facile qu’avant, quand nous étions enfants […]. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
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décatir
- (Art) Débarrasser du cati, de l’apprêt que le fabricant a donné à une étoffe de laine.
- Cet apprêt et le brillant qu'on a donné au drap ne seraient pas durables : ce drap se tacherait et se retirerait lorsqu'il viendrait à être mouillé, si on ne le décatissait pas en le faisant passer dans une vapeur humide et sans pression. — (M. Alcan, « Tissus », dans le Dictionnaire de l'industrie manufacturière, commerciale et agricole, tome 10, Paris : chez J.-B. Baillière, 1841, p. 654)
- Sa cravate montrait des signes d’usure et il s’habillait en drap recardé que la première pluie décatissait. — (Roger Ferlet, De la soie dans les veines, Paris & Genève : Éditions Jeheber, 1958, chap 14)
- (Sens figuré) (Familier) Abîmer ou éprouver par l’âge.
- Plus petit que son jeune subordonné, il était puissant comme un taureau et sa carcasse ne se décatissait que lentement et à contrecœur. — (Irvine Welsh, Recettes intimes de grands chefs, traduit de l'anglais par Laura Derajinski, Vauvert : Editions Au diable Vauvert, 2007, chap. 2)
- Mormont mort, le commandement passerait à ce débris de ser Ottyn Wythers, tant souffreteux que décati. — (George R. R. Martin, A Storm of Swords, Traduction de l’anglais par Jean Sola, 2003)
- « Elle se laisse aller » était la condamnation fatale, le pire crime que l'une d'elles puisse commettre. Pourtant, Sara trouvait que c'étaient les hommes qui, avec le temps, avaient tendance à se décatir. — (Judy Astley, Les Maris des autres, traduit de l'anglais (États-Unis) par Leslie Damant-Jeandel, Éditions Milady, 2013)
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écatir
- Donner aux draps un apprêt, un lustre qui en raidit l'aspect.
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délire
- Égarement d’esprit momentané causé par la fièvre.
- Cet enfant a le délire.
- Léontine.— Ah ! j’ai cru que j’avais le délire ; je me suis sauvée comme une folle, et je me suis trouvée, je ne sais comment dans la rue, tête nue… — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- Aberration pathologique de l’intelligence qui se manifeste par des idées fausses et systématiques de grandeur, de persécution, etc.
- Derrière les grands délires bureaucratiques, il faut rechercher la somme de délires individuels, localisés dans ces secteurs clefs de la société que sont le pouvoir central et les couches dominantes en général. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 53)
- Scientifique repenti, Philippulus est le seul savant dans les aventures de Tintin à se référer aussi fortement au divin. Il présente tous les symptômes de la « théomanie », monomanie qui désigne ce qui jadis pouvait relever du délire mystique. Le théomane, qui peut passer de l'exaltation à l'abattement, prétend être en relation directe avec Dieu. — (Albert Algoud, Dictionnaire amoureux de Tintin, Plon, 2016)
- (Sens figuré) Agitation extrême, trouble qu’excitent dans l’âme les passions, les émotions violentes.
- Sa tête se perdait, les cauchemars se succédaient, sa chandelle s’éteignit ; alors commença le délire, ce délire fuyant des gens de la campagne qui se croient frappés par un sort, un besoin fou de partir, de s’échapper, de courir devant le malheur comme un vaisseau devant la tempête. — (Guy de Maupassant, Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 107)
- Dans ce labeur de forçat, dans ce qui eût été, pour tout autre, un délire épuisant, il ne perd pas pied une seule minute. Il conserve, intacte, la maîtrise de son cerveau. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Le délire déporte le tortionnaire : implacable pouvoir, ineffable jouissance de donner la mort. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le délire de l’amour, de la joie, de la douleur, des passions, de l’esprit, de l’imagination
- (Sens figuré) (Familier) Idée, proposition stupide, qui n’a aucun sens.
- Ce projet est insensé, c’est du délire.
- (Sens figuré) (Familier) Obsession irrationnelle, hyperfixation.
- Il avait un délire avec Francis Lalanne.
- (Sens figuré) (Familier) Idées et intérêts qui incarnent la proximité et la connivence au sein d'un groupe de personnes.
- Maud a largement renoncé à contrôler sa réputation depuis le collège, bien qu’aujourd’hui elle ait changé en partie de copines, « plus parce qu’on partage plus les mêmes délires, dit-elle. — (Yaëlle AMSELLEM-MAINGUY, Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural, Presses de Sciences Po, 2021.)'
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endormir
- Faire dormir.
- Endormez cet enfant.
- Il est difficile à endormir.
- Commencer à dormir, s’assoupir.
- La lumière, dans cet air humide et épais, colorait les objets de teintes un peu pâles et en émoussait les angles, comme il arrive quand on s'endort et que rien ne se voit plus distinctement. — (Jules Michelet, Journal, 1820)
- (Sens figuré) Ennuyer, fatiguer jusqu’à provoquer le sommeil.
- Cette pièce est si ennuyeuse qu’elle endort.
- Ce livre endort.
- La conversation de cet homme m’endormait.
- Amuser quelqu’un, afin de le tromper et de l’empêcher d’agir.
- Les terribles prêcheurs de Seize, les moines qui portaient le mousquet aux processions de la Ligue, s'humanisent tout à coup ; les voilà devenus bénins. C'est qu'il faut bien essayer d’endormir ceux qu'on n'a pas pu tuer. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page 17)
- (Par analogie) Engourdir.
- Cette attitude forcée m’a endormi la jambe.
- Endormir la douleur.
- (Par euphémisme) Euthanasier.
- Il n’y avait plus rien à faire, nous avons dû faire le choix de l’endormir.
- (Populaire) Dérober, voler, chourer.
- Je me suis fait endormir mon briquet !
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rire
- Marquer un sentiment de gaieté par un mouvement de la bouche accompagné souvent de bruit et par une expression correspondante des regards et des traits du visage.
- La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri. — (Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées, caractères et anecdotes)
- Le bambin fuyait la chemise ou le bonnet de nuit avec lequel la marquise le menaçait parfois ; il gardait sa collerette brodée, riait à sa mère quand elle l’appelait, en s’apercevant qu’elle riait elle-même de cette rébellion enfantine […] — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Quand elle fut ivre, son ivresse la parcourait entière, suivait ses nerfs et leur donnait un rire qui la secouait et grinçait comme un ressort serré. Le monde était drôle, les porte-allumettes sur les tables, les becs de gaz, les consommateurs et les banquettes la regardaient avec un air qu’elle ne leur connaissait pas et qui la faisait gesticuler en riant à gros bouillons. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 178)
- L’accueil ne variait point, Mme Bavoil le saluait par l’invariable formule : « voilà notre ami », tandis que le prêtre riait des yeux et lui pressait la main. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Elle riait de toute sa voix sonore en luttant des bras et des jambes. Désarmée par son rire, elle se défendait à l’aveuglette. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
- « Vous riez donc toujours, Octavie ?– Oh ! disait-elle, je ris pour me faire rire. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 22)
- Et il se mit à singer le papotage d’une Parisienne, et jusqu’à la mimique, avec tant de gaieté que Zaheira ne put s’empêcher de rire. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- UNE PAYSANNE. – Il faut que je sois contente mais pas trop. Si j’ai envie de rire, Je ris pas fort. Le malheur m'entendrait.UNE AUTRE PAYSANNE. – Je ris. J’oserais pas dire pourquoi. C'est si mesquin, ce qui fait rire. On ne sait même pas si on rit bien pour ce qu'on croit. On ne sait pas pourquoi on rit. On rit sans savoir. On rit peut-être parce qu'on ne sait pas. Si on savait : peut-être qu'on pleurerait. Y a bien quelqu'un qui sait. Par exemple, on sait bien pourquoi on pleure. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 273-274)
- (Familier) Se divertir ; se réjouir.
- Les deux couples riaient, bavardaient, cueillaient des fleurs, se cajolaient et se mignotaient, luttaient et se roulaient sur l’herbe, et les jeunes filles fumèrent des cigarettes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 55 de l’édition de 1921)
- Alice, dis-moi que tu ne vas pas épouser ce rabat-joie. Tu ne t’amuseras jamais avec un homme comme lui. Il ne te fera jamais rire. — (Amanda Bayle, Tout ce qui brille, éditions CyPLoG, 2017, chapitre 19)
- Nous serons en joyeuse compagnie, nous rirons bien. Venez avec nous, nous rirons. C’est un bon garçon qui aime à rire.
- Railler ; badiner ; ne pas parler ou ne pas agir sérieusement.
- Soit nous choisissons une transcendance qui nous écrase et ne nous laisse d’autre attitude possible que la prosternation et la soumission, et là, on arrête de rire. Soit on affirme que la liberté humaine est à la hauteur de cette transcendance, on la regarde dans les yeux, et on rit. — (Abdennour Bidar, Pour une réforme de l’islam, Télérama no 3393, janvier 2015)
- (Sens figuré) Être agréable, plaire, en parlant des choses.
- La campagne rit sous le soleil. Tout me rit dans ce projet. Cela rit à l’imagination.
- (Transitif) (indirect) (Rire de quelque chose ou de quelqu’un) Ne pas se soucier de quelque chose ; témoigner qu’on n’en tient pas de compte, qu’on ne s’en soucie pas ; s’en moquer.
- […] : légère, étourdie, folle même, elle riait de tout, ne s’intéressait à rien ; confondait la tristesse avec l’humeur, et ne voyait dans une personne affligée qu’une personne ennuyeuse. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- La musique enivre et règle le danseur, tandis que le curieux voit le mouvement seul et rit de ce pantin qui s’agite sans raison, car le curieux, lui, n’entend pas la musique. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Mais il ne faut pas rire de la choléraphobie. Mme de Boigne affirme que quelques personnes, entre autres la comtesse de Montesquiou-Fesenac, sont littéralement mortes de peur, sans aucune maladie. — (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s'abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, page 104)
- (Transitif) (indirect) (Rire à quelqu’un) Être favorable.
- L’occasion lui rit, la fortune lui rit.
- (Pronominal) Se divertir.
- Il a fait cela en se riant.
- (Pronominal) Se moquer de quelqu’un.
- Elle se rit de vous. Il se rit de vos vains projets.
- (Pronominal) Ne pas tenir compte d’une chose, la mépriser.
- Je me ris de ses menaces.
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écrire
- Créer une représentation de mots à l’aide de lettres et de symboles, par le biais d’un média.
- Je finis, sur la fin de cet hiver, le catalogue pittoresque des tableaux de M. de Sommariva, que j’écrivis de ma main et de ma belle écriture, et que j'ornai de culs-de-lampe et de vignettes; […]. — (Félicité de Genlis, Mémoires inédits de madame la comtesse de Genlis, Paris & Londres : Colburn, 1825, volume 7, page 181)
- Les maîtres d’école prétendent que ce qu’on écrit se fourre plus avant dans la cervelle que ce qu'on apprend par cœur, et que c'est pour ça qu'ils font faire des devoirs aux enfants, au lieu de se contenter de leur faire réciter des leçons. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 137)
- Il était d’ailleurs plus empressé que d'autres à acheter des grammaires et des dictionnaires, et il écrivait fièrement son nom à la première page. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 12)
- Par ailleurs, on sait que les juifs français qui s’établirent en Italie, à la suite des proscriptions du XIVe siècle, continuèrent d’écrire en français. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Par extension) Manière d’orthographier.
- Comment écrivez-vous tel mot ?
- Comment votre nom s’écrit-il ?
- (Par extension) Communiquer en envoyant des paroles écrites.
- J’écoute le vaguemestre nous lire le courrier qui part : il approuve sans réserve la carte du colonel : Tout va bien, mais est étonné par celle du capitaine adjoint qui écrit à ses deux fillettes: Bonjour dominical du papa: […]. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- J’écris ces lignes dans la cabine du Firecrest. Le teck et le bois d’érable brillent. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- En tant que jeunes humoristes lausannois, supporters du FC Lausanne-Sport, nous nous permettons de vous écrire concernant le récent changement de logo opéré par la nouvelle direction du club. — (Lettre ouverte de Thomas Wiesel et Blaise Bersinger aux dirigeants du LS, le 6 février 2018, sur le site de Carton rouge (http:/www.carton-rouge.ch))
- (En particulier) Manière de communiquer par écrit ; qualité ou style.
- Il est savant, mais il ne sait pas écrire.
- Il écrit clairement, élégamment.
- Cet homme parle bien, mais il écrit mal.
- (Par métonymie) Exercer le métier d’auteur.
- Comme tous ceux qui écrivent beaucoup, Balzac parlait peu… Mais, dès qu’il parlait, le charme opérait. — (Octave Mirbeau, La Mort de Balzac, 1907, chapitre 1)
- Il écrit dans les journaux, à la " Revue des Deux mondes ".
- (Musique) Composer une chanson ou un morceau de musique.
- Tenez, voilà une chanson que j’ai écrite il y a trois ans. Un peu de romance sentimentale, ça ne saurait faire de mal à personne. Je ne compose que quand je suis saoul. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- (Informatique) Emmagasiner quelconque information sur un média physique.
- J’écris mon fichier sur une disquette.
- Le fichier est écrit sur le disque dur.
- (Art) Dessiner et peindre, quand on parle d'une icône religieuse.
- Dans l'art de l'icône, le rapport aux Écritures est fondamental, c'est pour cela que l'on dit « écrire une icône ». — (Évelyne Montigny, « Prière d’une iconographe », La Croix - Croire, 2012).
- Dimanche 23 juin, est arrivée l'icône écrite par Mademoiselle Froment, en l'honneur des bienheureuses martyres d'Orange, [qui] sont sur la route de la canonisation. — (Michel Janva, « Les 32 bienheureuses d’Orange sont sur la route de la Canonisation », Le Salon beige, 24 juin 2019).
- S’engager par écrit.
- Il ne suffit pas de donner des paroles, il faut écrire.
- (Sens figuré) Composer, en fixant par l’écriture ce que l’on compose.
- Ses ouvrages ne trouvèrent ni beaucoup d’acheteurs ni beaucoup de lecteurs. Le seul avantage que puissent tirer ceux qui auront le courage de les lire, c’est de connaître jusqu’à quel point de dégradation peut aller l’art d’écrire, […]. — (Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie Ardennaise ou histoire des Ardennais, Paris, 1830, volume 2, page 223)
- (Sens figuré) Avancer, enseigner une doctrine par écrit.
- Aristote a écrit que les animaux…
- (Sens figuré) Réaliser un rêve ; accomplir quelque chose.
- On a tous envie de concrétiser ce tour du monde en solitaire, ainsi qu’un tour du monde en équipage, car on est persuadés que cette classe Ultimes a quelque chose de beau à écrire. — (Armel Le Cléac’h, Clément Martel, Armel Le Cléac’h : « On sait que l’on va gagner des courses avec des bateaux volants », Le Monde. Mis en ligne le 23 janvier 2019)
- A l’heure où la bistronomie – cuisine inventive s’inspirant des classiques du bistrot – a été digérée par les nouvelles générations et où les frontières entre les différents formats de restaurants éclatent, tout est possible et reste à écrire. — (Théophile Pourriat, « Le restaurant de demain sera engagé ou ne sera pas », Le Monde. Mis en ligne le 5 octobre 2019)
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reverdir
- Redevenir vert.
- Dans les premiers jours de mai, le sol, nettoyé de neige en de certains endroits, commença à reverdir sous l’influence des rayons solaires. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- À l'autre extrémité de l'avenue, au-dessus des platanes qui, à cette distance, fondaient leurs feuillages jaunis dans une masse reverdissant avec la tombée du jour, émergeait la cheminée noire et rouge du bateau, qui me rassurait. — (Angelo Rinaldi, L'éducation de l'oubli, Denoël, 1974, p. 222.)
- (Sens figuré) Rajeunir ; revenir à plus de vie.
- L’Opéra reverdit enfin et fut fréquenté par le grand monde. — (Jules Lan, Mémoires d’un chef de claque, chapitre VI: Les directeurs de théâtre ; Librairie nouvelle, Paris, 1883, page 152)
- (Travail du cuir) Dans une tannerie, action qui consiste à plonger une peau dans un bain.
- Épilage-pelanage de la peau reverdie, autrement dit trempée, par traitement enzymatique en l’absence de sulfure. — (Demande de brevet européen du 03/05/2017, Office Européen des Brevets.)
- La peau doit être parfaitement reverdie à l'eau froide avec un peu de sel pour retarder l'action bactérienne. — (M.I. Mann, Méthodes artisanales de tannage, Éd. O.N.U., Rome 1962)
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bondir
- Sauter, en parlant de certains animaux, et même des personnes.
- Sur ces entrefaites, la portière se souleva et Henri de Navarre parut. La petite levrette, qui dormait sur le trône, bondit et courut à lui. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Autour de la chambre, le long de la plinthe, des belettes courent, bondissent, se poursuivent… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Blanchette […] fit un écart terrible, et, bondissant en avant, envoya son conducteur rouler les quatre fers en l’air, toutes paumes ouvertes, en plein milieu du taillis. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Il les aurait gardées les bouteilles. Assurément personne ne se serait aventuré à pénétrer dans sa réserve sans qu'il ne bondisse aussitôt sur le gredin une zerouata à la main. — (Ahmed Ismaïli, Le rêveur, le vendeur et les voleurs, dans Côté Maroc, Rabat : Éditions Marsam, 2007, tome 4, page 128)
- Faire un ou plusieurs bonds.
- Mon guide me fit voir […] l’endroit où le pied avait manqué à ce malheureux, l’espace effrayant qu’il avait parcouru, bondissant de rocher en rocher comme une avalanche vivante ; puis enfin au fond du précipice, la place où il s’était arrêté, masse de chair informe et hideuse à laquelle il ne restait aucune apparence humaine. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
- Le seul bateau en vue était un vieux brigantin battant pavillon anglais, qui bondissait à la crête des grandes vagues et plongeait dans leur creux. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 179 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) S’émouvoir vivement.
- Il bondissait de fureur, de rage.
- Ces mots font bondir les opposants à Netflix en France, qui, de leur côté, qualifient Alberto Barbera de traître. — (Michel Guerrin, Venise qui rit, Cannes qui pleure, Le Monde. Mis en ligne le 14 septembre 2018)
- (Sens figuré) Se hâter.
- Avant-guerre, du temps de sa généreuse et brillante jeunesse de bohème malchanceux, il bondissait avec légèreté vers la thune quotidienne. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
- Aussitôt, une vingtaine de cavaliers du maghzen, moukkala en travers de la selle, bondirent au galop dans cette direction. — (Roger Frison-Roche, Djebel Amour, Éditions Flammarion, 1978, rééd. Arthaud, 2011, chapitre 6)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.