Dictionnaire des rimes
Les rimes en : savais
Que signifie "savais" ?
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- Première personne du singulier de l’imparfait de savoir.
- Après tout, je n’étais qu’un ethnologue de hasard tandis que je savais écouter, transcrire et analyser la musique. — (Simha Arom, La fanfare de Bangui, 2013)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de savoir.
- Oh ! maman, maman, si tu savais !… — Si je savais quoi, mon belou ? — (Charles Exbrayat, La Désirade, Albin Michel, 1985, première partie, chapitre 1)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "savais".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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penser
- Exercer l’activité de l’esprit ; accomplir quelque opération de l’intelligence ; concevoir ; imaginer ; réfléchir.
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Vous n’êtes pas venu ici pour penser, mais pour faire les gestes qu’on vous commandera d’exécuter… Nous n’avons pas besoin d’imaginatifs dans notre usine. C’est de chimpanzés dont nous avons besoin… — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- Ma tâche vise davantage à leur enseigner comment penser et non que penser. J’espère ainsi que lorsqu’ils auront appris à penser, mes élèves pourront réfléchir par eux-mêmes plutôt que de laisser les autres le faire à leur place. — (David E. Walker, La pauvreté de la foi, dans Le Québec sceptique, n° 21, page 32, hiver 1992)
- Accepter les idées des autres mais être déterminé à garder les siennes, c’est faire semblant de penser. — (Frédéric Tremblay, Porte ouverte, mais esprits fermés, Le Journal de Québec, 21 avril 2021)
- Croire.
- Il ne dit rien qu’il ne pense.
- Dites librement ce que vous pensez.
- J’espère qu’il ne pense pas ce qu’il dit.
- Que pensez-vous de cet homme ?
- C’est un homme qui pense toujours mal des autres.
- Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal.
- La chose n’est pas si facile qu’on le pense.
- Il pense être plus habile que les autres.
- Il ne pensait pas être observé.
- Vous n’en êtes pas où vous pensez.
- Je pensais qu’il était de vos amis.
- Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles.
- Je pense comme vous.
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- Estimer.
- Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi.
- J’irai vous voir demain, je pense.
- Pensez-vous ? c’est-à-dire Vous ne dites pas sérieusement ce que vous dites, vous ne le croyez pas véritablement.
- Avoir une opinion.
- Cette feuille ne craignait pas de dire ce qu'elle pensait, même aux personnages les plus hauts placés. Dans le n° 29 du 30 juin 1793, elle jugeait vertement le général Alexandre Beauharnais , qui venait d'être nommé ministre de la Guerre. — (Fernand Mitton, La Presse française, volume 2 : sous la Révolution, le Consulat, l'Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 172)
- Bien penser, mal penser, avoir en morale, en religion, en politique, des opinions conformes à la vérité ou à ce qu’on croit la vérité.
- Façon de penser, opinion, jugement sur quelque chose.
- Voilà ma façon de penser.
- Faites- moi connaître votre façon de penser.
- Il a sur tout cela une façon de penser singulière.
- Avoir des tendances intellectuelles, des préférences d’esprit et de goût.
- Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment.
- Penser avec justesse.
- Penser juste.
- Avoir dans l’esprit.
- C’est un homme qui ne dit jamais ce qu’il pense.
- Il pense beaucoup de choses qu’il ne dit pas.
- penser tout haut
- Avoir présent à l’esprit ; avoir le cœur occupé de.
- Des larmes lui coulaient bien tranquillement sur les joues, sans qu’il pensât à les essuyer. — (Georges Arnaud, Le salaire de la Peur, 1950)
- Pensez à moi.
- Il ne pense qu’à celle qu’il aime.
- Se souvenir.
- Mais ne nous voilons pas la face : Rebaudengo était une fripouille et, si je pense à tout ce que j'ai fait après, j'ai l'impression de n'avoir fait des fripouilleries qu'à des fripouilles. — (Umberto Eco, Le cimetière de Prague, traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano, éd. Grasset, 2011, chapitre 6)
- Prévoir et pourvoir.
- Le mal vient sans qu’on y pense.
- Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.
- Vouloir, former un dessein, avoir une intention.
- À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi ?
- Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire.
- Je pensais à aller vous voir hier ou
- Je pensais aller vous voir.
- Que pensez-vous faire ?
- Pontagnac. — Mon Dieu, certainement, je serais très heureux et elle aussi ; malheureusement, il n’y a pas à y penser. — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
- Être sur le point de ; faillir.
- J’ai pensé mourir.
- Note : Cette acception n’est évidemment légitime que si le sujet du verbe penser est un être pensant, en situation d’avoir pensé que l’action ou l’état indiqué par le verbe-complément a été sur le point de se produire. Si ce n’est pas le cas, c’est un emploi barbare, mais courant autrefois :
- Le lendemain pensa nous être funeste. — (Marquise Donnissan de Larochejaquelein, Mémoires, chapitre II ; Éditions L.-G. Michaud, Paris, quatrième édition, 1817, page 33)
-
marcher
- Déplacement par mouvements alternatifs des jambes ou des pattes ; démarche.
- Quel marcher !
- Mais la Grand’Gothe, survenant avec son marcher et son parler masculin, ne lui laissa pas le loisir de s’abandonner à sa douleur. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- (Spécifiquement) (Basket-ball) Faute d’un joueur qui fait plus de deux pas sans dribbler, sanctionnée par la récupération du ballon par l’équipe adverse.
- Sur une remise en jeu, le Marsupilami cale le ballon sous le bras et commence à marcher tranquillement comme à l'entraînement, pour signer l’un des marchers les plus fous de l’histoire de la NBA. Le pire étant que le numéro 0 et favori au titre de MVP cette saison s’étonne lui même de se faire sanctionner. — (Le Dauphiné, NBA : un marcher d'anthologie signé Russell Westbrook, ledauphine.com, 19/01/2017)
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sablier
- Petit instrument composé de deux récipients de verre ajustés de manière que le sable fin qui est dans l’une s’écoule peu à peu dans l’autre par une petite ouverture.
- On se sert encore d’un sablier pour évaluer le temps nécessaire à la cuisson d’un œuf à la coque.
- Retourner un sablier.
- On représente le Temps un sablier à la main.
- Il lui semblait que jamais Apollon ne dût remonter sur son char, et qu’une main invisible retînt en l’air la poudre du sablier. — (Théophile Gautier, Le Roi Candaule, 1844)
- On compte les minutes qui nous restent à vivre, et l’on secoue notre sablier pour le hâter. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- C'était l'heure d'affluence. Les trains qui viennent de la banlieue déversent leurs voyageurs, tandis que la foule de ceux qui ont passé leur journée de travail à Paris se presse sur les quais de départ et ce mouvement de sablier dure jusqu'à huit heures du soir. — (Patrick Modiano, Une jeunesse, Gallimard, collection Folio, 1981, page 45)
- Les heures s’écoulaient comme au travers d’un sablier empli de grès (le lecteur déplorera sans doute la platitude de cette image : qu’il en apprécie, pourtant, la pertinence géologique). — (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, Denoël, 2000, collection Folio, pages 14-15)
- (Par métonymie) Temps durant lequel s’écoule le sable dans ce dernier.
- Ton rôle n’est pas difficile ... Chaque fois que ce sablier sera vide, il faudra le retourner. Ce rôle n'est pas sans avantage... Tous les soixante douze sabliers, tu pourras te reposer pendant un sablier.— (Fred, L'Île des brigadiers, album de Philémon, 1975, page 14)
- (Vieilli) Petit récipient contenant du sable fin destiné à être répandu sur l’écriture pour la sécher.
- Un sablier de cuivre, de fer-blanc, de bois.
- (Botanique) Petit arbre d’Amérique, dont le fruit, qui est une capsule dure et très sèche, peut s’employer en guise de récipient à mettre du sable pour sécher l’écriture.
- Les sabliers sont des arbres de l’Amérique tropicale, à suc laiteux, à feuilles alternes, pétiolées, portant deux glandes à l’extrémité de leur petiole. L’espèce la plus connue est le sablier élastique , hura crepitans, Linn. — (Collectif sous la direction de Ange de Saint-Priest, Encyclopédie du dix-neuvième siècle : répertoire universel des sciences, des lettres et des arts, avec la biographie de tous les hommes célèbres, volume 20, 1836-1853, page 633)
- (Informatique) Icône de sablier sur le curseur indiquant qu'une tâche est en attente.
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prêter
- Fournir, donner.
- Elle s'était levée et prêtait l'oreille à des bruits imaginaires. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tous les hommes, […], écoutaient nonchalamment, sans y prêter grande attention, un mauvais phonographe, aux accents métalliques. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 385 de l’édition de 1921)
- Historiquement, la « tête gouvernante » de l'impérialisme nord-américain prête une attention supérieure au contrôle militaire, tandis que sa « tête privée » se consacre au contrôle économique. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
- La nuit lui prêtait son ombre.
- Prêter secours, aide, faveur, etc., secourir, aider, favoriser quelqu’un en quelque chose.
- Prêter la main à quelque chose, aider à faire quelque chose, être complice de quelque chose.
- Il a prêté la main à ce vol, à ce meurtre.
- Prêter la main à quelqu’un, l’aider à porter quelque chose de pesant, à remuer, à soulever quelque fardeau ; et, figurément, l’aider à réussir dans une entreprise.
- Prêtez-moi un peu la main.
- Prêter l’épaule.
- Prêter serment, faire serment devant témoins.
- Prêter serment devant un tribunal.
- Il fut admis à prêter serment.
- Prêter foi et hommage se disait d’un vassal qui rendait foi et hommage au seigneur duquel il relevait.
- Prêter son nom, laisser faire en son nom un acte où l’on n’a point d’intérêt, dont un autre a les avantages et les charges. Il se dit aussi de celui qui autorise un autre à se servir de son nom en quelque occasion → voir prête-nom.
- Prêter sa voix, prêter son ministère à quelqu’un, parler pour lui, s’employer pour lui.
- Fournir une chose sous condition que celui qui la reçoit la rendra ; permettre l’usage temporaire d’une chose. Il s’emploie absolument dans ce sens; c’est alors le plus souvent d’argent qu’il s’agit.
- Les machines seront toutes prêtées par l’entreprise Caterpillar, qui en profitera pour proposer des démonstrations. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 23)
- Prêter sa voiture.
- Prêter des meubles.
- Il nous a prêté sa maison.
- Prêtez-moi cette brochure.
- Il ne rend jamais les livres qu’on lui prête.
- C’est un homme qui n’aime pas à prêter.
- Prêter à intérêt.
- Prêter à la petite semaine, prêter pour un temps très court et à un intérêt très élevé.
- Attribuer, imputer.
- Prêter à quelqu’un des propos, des opinions, des projets, des intentions, une action, un ouvrage, une chanson, une plaisanterie.
- Prêter à une personne des torts, un ridicule, un travers.
- (Intransitif) Fournir matière à ; donner lieu à.
- Envisagé du bord, un débarquement semblait d’autant plus difficile qu’outre les remous et les brisants qui encerclaient l’îlot, la configuration du rocher ne s’y prête guère. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Sa présence à Sagra ne prêtait pas moins à cent explications banales. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
- Mais à cette réunion, j’eus le tort de présenter mes idées sous une forme édulcorée (la théorie de l’onde-pilote) qui prêtait à de nombreuses objections. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l’Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
- Nul ne sait si l'histoire d'un automobiliste faisant marche arrière pour « confisquer » le « barbecue » (le surnom du radar mobile) qui venait de le griller» est vraie. Ou juste imaginaire parce que prêtant à sourire. — (Denis Boulard, Radar Business, Éditions First-Gründ, 2012 chapitre 7)
- Ce que vous me dites prête à penser.
- S’étendre aisément quand on les tire, en parlant du cuir, des étoffes, et autres choses de même nature.
- Du cuir qui prête.
- Un bas qui prête.
- Une étoffe qui prête.
- C’est un sujet qui prête, se dit, en parlant des ouvrages de l’esprit, d’un sujet qui peut fournir des développements brillants, suggérer des idées intéressantes.
- J’ai fait de la poésie, de l’éloquence là-dessus. Le sujet prêtait : Guillaume amoureux d’une paysanne !… son père pouvait bien l’avoir été. Guillaume cédant à sa passion !… son père y avait cédé. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- (Pronominal) S’adonner, se laisser aller momentanément à quelque chose.
- Se prêter à l’espérance, à l’illusion.
- (Pronominal) Consentir par complaisance à quelque chose ; se plier à.
- Notons que le terme association a été très mal choisi. Il n'implique pas que les plantes se prêtent une aide quelconque. En général, elles sont concurrentes. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 114)
- On n'a jamais très bien compris ce qu'on reprochait aux poses très prudes et un rien mélancolique de l'étudiante génépiste qui s’y était prêtée. — (Louis Perego, Le coup de grâce, Les Éditions de l'Atelier/Éditions ouvrières, 1995, p. 88)
- Convenir à ; être utilisable pour.
- Ces lignes pures, ce ton fauve et doré, prêteraient merveilleusement à la peinture, et il est fâcheux que Léopold Robert, ce Raphaël des paysans, soit mort si jeune et n’ait pas fait le voyage d’Espagne. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
- (Pronominal) Convenir à ; être utilisable pour.
- Grâce à la nature du sol (tirs et hamri) et à l’abondance des précipitations, une grande partie de la zone côtière se prête admirablement à l’exploitation agricole. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 219)
- Le sol argilo-calcaire, parfois décalcifié en surface — devenant argilo-siliceux au contact des grès bigarrés — se prête bien à la culture des céréales. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 13)
- Un sandwich enroulé (wrap en anglais) dans une tortilla de blé, voilà l'idée toute simple née en Californie dans les années 1990. Digne descendant du burrito, le wrap n'a pas tardé à conquérir le monde, tant il se prête à toutes les variations. — (Estérelle Payany, Wraps, éditions Variations gourmandes/Solar éditions, 2012, introduction)
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amer
- Qui a une saveur âpre et généralement désagréable, comme celle de la quinine ou du café.
- Il se jeta sur le pain, mordit une bouchée, puis le reposa lentement sur la table et n’y toucha plus. Un roulier mangeait à une autre table. Il dit à cet homme : – Pourquoi leur pain est-il donc si amer ? — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 5, 1862)
- Des herbes amères.
- (Sens figuré) Qui est mordant, offensant.
- Une critique amère.
- Des réprimandes amères.
- (Sens figuré) Qui est pénible, triste, douloureux.
- Des souvenirs amers.
- Quand cet avis lui fut donné par un intermédiaire officieux, Pontmercy répondit avec un amer sourire : Je ne sais point si c’est moi qui n’entends plus le français, ou si c’est vous qui ne le parlez plus, mais le fait est que je ne comprends pas. — (Victor Hugo, Les Misérables, II, 3, 2 ; 1862)
- Comme tout ce qui est amer, le deuil peut se tourner en révolte. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 10, 3, 1862)
- Point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime.
-
figer
- Fixer ; rendre immobile ou invariable.
- Le réflexe jacobin, aggravé par le réflexe conservateur, condamnerait le français au ghetto, à un pittoresque archaïsant. Tout bouge, tout évolue. Le pédantisme, qui veut figer la langue, est la lettre morte d'une science vétilleuse. — (Pol Vandromme, Jours d'avant, L'Âge d'Homme, 1993, page 81)
- Des expressions figées, des termes que l’usage a rendus invariables.
- Congeler, coaguler, condenser par le froid, par le refroidissement. Il se dit surtout en parlant des huiles.
- L’air froid fige la graisse des viandes.
- On a prétendu que certains poisons figeaient le sang dans les veines.
- L’huile se fige très facilement.
- Ainsi il se détache du monde et de la société, il se construit un univers qui se suffit à lui-même et qui, à force de se déconcrétiser et de se dématérialiser, se fige, se pétrifie pour n’être plus qu’une image, qu’une ombre idéalisée, une illusion, une chimère. — (Raymond Lauener, Robert Walser ou La primauté du jeu, 1970, page 201)
- (Sens figuré) Immobiliser, paralyser, en parlant des personnes qu’un sentiment de peur, de surprise, de timidité cloue sur place.
- Dans l'espoir de revenir ce soir à la maison couvert de bleus, Pablo saute dans l'arène, ramasse une cape et se fige droit comme un piquet face à la vachette et interpelle la bête. « Hooy toro », de sa petite voix. — (Ellande Bakean, Papa j'aime un homme, Société des Écrivains, 2014, page 22)
- Je me figeai illico. — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 1)
- Ce jeune homme semble un peu figé. — Une attitude figée. Les paroles se figent sur ses lèvres.
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briser
- Rompre, mettre en pièces.
- Le travail de filature consiste à retirer le fil du cocon dont la longueur est d’environ 480 mètres et à le dévider sans le briser. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Le gouvernail et l’étambot furent brisés ; mais il suffisait à Mikkelsen que le bateau flottât. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Un scaphandrier islandais a plongé. Il a constaté que le Pourquoi pas ? gisait par 15 m. de fond et que son étrave était brisée en quatre endroits. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
- Un nouveau beaupré, en pin d’Orégon lui aussi, remplace celui qui fut brisé dans un ouragan. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- 2° il est impossible d’admettre que le cycle indol soit rompu entre l’azote et le noyau benzène. Tous les essais effectués jusqu'à présent n'ont réussi qu'à briser l’indol entre l'azote et le carbone 1 […]. — (Pharmacodynamie biochimique, Masson, 1961, page 1054)
- Les vestiges du culte primitif et du druidisme sont assez rares, grâce au zèle des chrétiens des premiers siècles, qui renversèrent, brisèrent et enfouirent une multitude de pierres-fittes. — (Alexandre Ducourneau, Histoire nationale des départements de France : Guienne, Paris : chez Marescq & Cie, 1845, page 3)
- (Sens figuré) Se dit au sens moral.
- Briser ses fers, ses chaînes, briser le joug, S’affranchir, se délivrer d’une domination tyrannique.
- Beaucoup de gens se lient pour éviter le mariage, qui devraient au contraire se marier pour briser des chaînes. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 184)
- C'est contre sa bigoterie, sa stupidité, la stupidité mesquine des médiocres qui veulent briser les ailes du génie, que Thea Kronborg devra livrer la plus dure des luttes qui la mèneront finalement au succès. — (Albert Baiwir, Le déclin de l'individualisme chez les romanciers américains contemporains, Liège : Faculté de Philosophie et Lettres & Paris : Librairie E. Droz, 1943, page 377)
- Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Il fallut Keynes, Freud et une guerre mondiale supplémentaire pour briser le puritanisme économique des classes bourgeoises. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 155)
- La révolution de Palais, qui se produisait le 13 décembre 1940 et dans laquelle Alibert s’était compromis, devait briser net l’élan réformateur du premier garde des sceaux de Vichy. — (Le droit sous Vichy, Vittorio Klostermann, Francfort/Main, 2006, page 241)
- (Pronominal) — à cette pensée mon cœur se brise. - Tous leurs efforts vinrent se briser contre cet obstacle.
- (Physique) Se dit des rayons lumineux dont la direction rectiligne change ou paraît changer soudainement comme si elle se brisait au point d’inflexion.
- (Par hyperbole) Fatiguer, incommoder, harasser par une agitation trop rude.
- Les cordelettes m’entraient dans la chair, les mains me faisaient mal et la position dans laquelle mes bras étaient maintenus me brisaient les épaules. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Elle tenait par la main Pépé, et Jean la suivait, tous les trois brisés du voyage, effarés et perdus au milieu du vaste Paris, (…).— (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883, éditions Gallimard, 1980, page 29 ISBN 2070409309)
- Les cahots de la voiture l’ont brisé.
- Il a le corps tout brisé.
- Il se sent tout brisé de son dernier accès de fièvre.
- Il est brisé de fatigue.
- (Héraldique) Modifier, ajouter ou supprimer une pièce d’armoiries à l’écu des armes d’une maison, afin de distinguer les cadets, les bâtards.
- Briser d’un lambel.
- Briser d’un lion.
- Briser d’une barre.
- Briser d’une bordure de gueules.
- (Intransitif) (Sens figuré) S’arrêter, ne pas aller plus loin.
- Brisons là, brisons là-dessus, lorsqu’on veut empêcher quelqu’un de continuer un discours qui déplaît.
- Avec leur ténacité habituelle, elles ne l’avaient pas lâché avant d’être satisfaites. Et s’il avait voulu briser là, Rand aurait dû les écarter une à une pour se frayer un chemin jusqu’à la porte. — (Robert Jordan, Les Feux du ciel, traduit par Jean-Claude Mallé, Bragelonne, 2013, ISBN 978-2-35294-664-9)
- (Intransitif) ou (Pronominal) (Marine) Déferler ; devenir de l'écume.
- Les vagues brisent à bord et submergent constamment le pont qui, mal calfaté à New-York, laisse pénétrer l’eau dans la cabine. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ce ne sont que des rochers à pic contre lesquels la mer se brise avec fureur : les vents et les vagues les ont façonnés en pyramides, en tours, en cavernes, en arcades; d'innombrables oiseaux de mer animent le paysage. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 28)
- (Intransitif) (Québec) Tomber en panne.
- Alors que les anciens trains des années 1960 tombaient en panne 80 fois par million de kilomètres, les nouveaux brisaient encore 800 fois par million de kilomètres au cours des derniers mois.
- (Pronominal) Se rompre, se mettre en pièces.
- A 9 heures du soir, la barre en chêne de mon gouvernail se brisait, mais heureusement je possédais une barre de secours en fer. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- L'une après l'autre elles tombèrent, se brisant à mes pieds, non pas que je les jetasse à terre de rage, mais parce qu'elles me glissèrent des doigts comme si cette découverte passait vraiment mes forces. — (Joseph Conrad, La ligne d'ombre: une confession, traduit de l'anglais par Hélène et Henri Hoppenot, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1929, page 169)
- (Pronominal) (Art) Certains ouvrages de fer et de bois composés de diverses pièces jointes ensemble, de manière à pouvoir aisément se plier, s’allonger, se raccourcir.
- Un bois de lit, une table, un fauteuil qui se brisent.
- Des portes, des volets, des vantaux qui se brisent.
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dédier
- (Religion) Consacrer au culte divin.
- Dédier une église, un autel.
- (Par extension) Mettre sous l’invocation d’un saint.
- Dédier une chapelle à la Vierge.
- (Sens figuré) Mettre un livre, un ouvrage, sous le patronage de quelqu’un par une épître ou par une inscription imprimée à la tête du livre.
- Car c'est bien effectivement Aux Bourgeois qu’est dédié ce livre de haute esthétique, non pas, comme on pourrait le croire, par amour du paradoxe, mais en haine & à l'exclusion du demi-bourgeois et du faux artiste que l'auteur appelle les « accapareurs », les « pharisiens. » — (Charles Asselineau, Charles Baudelaire: sa vie et son œuvre, 1869, page 20)
- Consacrer.
- Dédier ses efforts au relèvement de l'industrie manufacturière française.
-
oublier
- Perdre le souvenir de quelqu'un ou quelque chose.
- Où est-il à présent? Il pense à moi, on n'oublie pas si vite; mais y pensera-t-il longtemps?... Ah! oui, ce mot qui m'est échappé comme il partait : ne m'oubliez pas, retentira longtemps dans son coeur. — (Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Charles Guérin, G.H. Cherrier, éditeur, Montréal, 1853, III, 1, page 176)
- Devant une bonne choucroûte au jambon, ils oublièrent le pudding de graisse de phoque farci aux myrtilles ! — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928, édition Librairie de l’Œuvre Saint-Charles à Bruges, 1938, page 134)
- Depuis l’Argonne de 1914, […] je n’ai pas l’oreille si mal bâtie que d’avoir, en vingt et un ans, oublié l’art d’apprécier au son la trajectoire d’un obus et le point de chute probable. — (Marc Bloch, L’étrange défaite : La déposition d’un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, page 86)
- J’avais oublié le cran d’arrêt : je pèse sur cette languette amovible qui poussée en arrière découvre une lettre majuscule gravée, une esse, initiale du mot sûreté. Pour un peu, je pressais la gâchette sans que le coup partît. — (Gaston Cherpillod, Les Changelins, L’Âge d’Homme, 1981, page 147)
- Ce sont des harrâba, des soldats dressés à Gibraltar pour servir d’instructeurs à leurs camarades; mais ils se sont empressés d’oublier ce qu’ils avaient appris et ne se distinguent guère des autres troupiers marocains. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 95)
- (Absolument) Il oublie aussi vite qu’il apprend.
- Laisser quelque chose en quelque endroit, par inadvertance.
- Il a oublié ses gants, sa canne, son parapluie.
- Omettre, manquer à faire mention de quelque chose dans un écrit, dans un discours.
- Vous avez oublié le titre de ce livre dans votre catalogue.
- Vous avez oublié son nom sur votre liste.
- Négliger ; omettre.
- Le ciel avait destiné M. Smallways à vivre dans un monde paisible, mais il avait oublié de créer un monde paisible pour M. Smallways. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 6 de l’édition de 1921)
- Cette grossesse l’avait prise par surprise. Elle avait oublié le précieux comprimé rempart. — (Aurélie Capobianco, Délivrez-nous du mal, Éditions TDO, 2016, chapitre 9)
- Oublier le soin de sa fortune.
- Je n’ai rien oublié pour le persuader.
- On n’a rien oublié de tout ce qui pouvait lui être utile ou agréable.
- Manquer à quelque obligation.
- Oublier ses devoirs.
- Oublier le respect, les égards qu’on doit à quelqu’un.
- Ne point conserver de reconnaissance.
- Il a oublié tout ce que j’ai fait pour lui.
- Je n’oublierai jamais vos bienfaits.
- Je n’oublierai jamais ce que je vous dois.
- Ne point garder de ressentiment.
- Il faut vous réconcilier et oublier tout ce qui s’est passé.
- Oublier une injure, une offense.
- Prions Dieu d’oublier nos fautes.
- J’oublie le passé, mais ne recommencez pas.
- J’oublie ses torts et je lui pardonne.
- En parlant des personnes, négliger quelqu’un, ne pas songer à lui, manquer à lui faire du bien dans une occasion qui se présente.
- Tu nous rends un service impayable.Mais quand s’acquittera le compte général,Je ne t’oublîrai [sic] point ; tu seras caporal ! — (Victor Hugo, Cromwell, acte IV, scène IV)
- Depuis qu’il a fait fortune, il oublie ses parents, ses amis.
- Il a des parents pauvres, qu’il oublie tout à fait.
- Comptez sur moi, je ne vous oublierai pas dans l’occasion.
- N’oublions pas les absents.
- Il se dit aussi par forme de reproche obligeant.
- Vous ne venez plus nous voir, vous nous oubliez.
- (Pronominal) Manquer à ce qu’on doit aux autres ou à soi-même.
- Il surveillait chacune de ses phrases, recommençait, quand il croyait s’être oublié. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XII)
- L’habitude était si forte chez elle, cette chanson faisait si bien partie de son être, que souvent, s’oubliant tout d’un coup, elle se reprenait à chanter. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- « Il y en a, voyez-vous, qui ne meurent pas. Ils… »Elle allongea méprisamment ses lèvres minces.« Ils s’oublient… Il faut chaque jour songer à la mort comme à l’heure la plus grave que Dieu ait faite. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 197)
- Elle était capable de s’oublier, sans retour sur soi, pour mon père, pour nous. Mais personne ne peut dire : « Je me sacrifie » sans éprouver de l’aigreur. Une des contradictions de maman, c’est qu’elle croyait à la grandeur du dévouement et que cependant elle avait des goûts, des répugnances, des désirs trop impérieux pour ne pas détester ce qui la brimait. Constamment elle s’insurgeait contre les contraintes et les privations qu’elle s’imposait. — (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 50)
- Se serait-il si fort oublié que de vous manquer de respect ?
- Vous êtes-vous oublié jusqu’à ce point ?
- Ce domestique s’est oublié au point de dire des injures à son maître.
- (Par extension) (Par euphémisme) S'uriner dessus.
- La vieille dame s’est oubliée.
- Depuis la veille, elle avait cette gifle dans la main; ça lui démangeait les doigts, comme aux jours lointains où la petite s'oubliait encore en dormant — (Émile Zola, Pot-Bouille, 1882, page 335)
- (Par extension) (Par euphémisme) Uriner sans aller à la toilette.
- Le cheval s'est oublié, non mais, qu'est-ce que cela signifie? avait demandé Edwarda au Roumain [...] : Le cheval a oublié qui ou quoi? continuait-elle, la voix dure. Il a oublié qu'il était un canasson, peut-être? Il se prenait pour Caracalla, des fois? Livio, est-ce que les mots ont encore un sens pour vous? Est-ce que cela vous écorcherait la bouche de parler comme tout un chacun, de dire qu'il a pissé? [...] S'oublier, c'est un poème, non? avait-elle dit en se tournant vers moi [...] : Écrire ça dans un roman, ce serait le comble du toc, n'est-ce pas? Tout se tient. On commence par fermer les yeux devant une vieille bourrique qui pisse, et ensuite on ne distingue plus rien de la réalité. — (Angelo Rinaldi, L’éducation de l'oubli, Denoël, 1974, pages 150-151)
- (Pronominal) (Familier) Commettre une incongruité.
- Ne pas être occupé de soi-même ; négliger ses intérêts.
- D'autres se perdront, exilés de nulle part, s’oublieront dans un anonymat total, sous un faux nom. Anonymes même dans la mort, parfois. — (Sylvie Quesemand-Zucca, « Remarques d'une psychiatre-psychanalyste sur les défis que pose la grande exclusion », chapitre 8 de Clinique psychanalytique de l'exclusion, sous la direction d'Olivier Douville, Dunod, 2012, page 205)
- S’oublier pour penser aux autres.
- Dans la répartition des bénéfices, il ne s’est pas oublié.
- C’est un homme qui soigne ses intérêts : il ne s’oublie jamais.
- (Loire) Se réveiller en retard.
- Excusez moi, patron. Je me suis oublié !...
-
sentais
- Première personne du singulier de l’imparfait de sentir.
- Je sentais l’intensité du courant grandir et à mesure ma gorge, mes mâchoires, tous les muscles de mon visage, jusqu’à mes paupières se contracter dans une crispation de plus en plus douloureuse. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Je voyais, elle était revenue, je savais, je sentais, je me sentais m’oxygéner, me désengriser, me revitaliser. — (Jacques Sternberg, Sophie, la mer et la nuit, 2012)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de sentir.
-
arriver
- Parvenir à destination. — Note : Sans complément, on sous-entend que la destination est le lieu où se tient le locuteur.
- Soudain retentit un bruit lourd de roues ; et quelques moments après, on vint nous dire que la guillotine était arrivée. Nous nous jetâmes tous dans la rue, comme réjouis. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Quelquefois, lorsque j’arrive, je préviens qu’on envoie une voiture me chercher à la gare ; souvent je ne préviens pas, […]. — (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
- Lorsque nous arrivâmes à destination, la mer trop houleuse nous interdisait toute nouvelle tentative de débarquement. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Chaque semaine, des paquebots arrivaient de New-York et débarquaient des touristes américains qui venaient se reposer de leurs affaires, à l’abri des lois de la prohibition. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- « Arriver ne veut rien dire… seul compte le chemin… et le mien s’arrête ici », pensa Ouroz. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- Ils arrivent par vagues successives à partir de mai pour démarier, puis biner deux fois les betteraves, certains repartent dans leur pays et reviendront au moment de l'arrachage, […]. — (Françoise Bourquelot, La main-d’œuvre saisonnière, à cent ans d'intervalle, dans deux secteurs de pointe de l'agriculture française, dans La moisson des autres: les salariés agricoles aux XIXe et XXe siècles, sous la direction de Ronald H. Hubscher et Jean Claude Farcy, Créaphis éditions, 1996, page 146)
- Réussir.
- Comme autres pigistes, il y avait Jean-Joël, que je trouvais un pipoteur de première, je n’arrivais même pas à comprendre comment les gens pouvaient acheter ses bobards […]. — (Marie de Biet, Marie, un peu de biais, Mon Petit Éditeur, 2013, page 200)
- Je fourre l’énorme pistolet dans mon froc et voilà le canon qui glisse dans mon slip. Je n’arrive pas, assis, à l’extirper. — (Michel-Jacques Aubin, Les Caractériels, Éditions Publibook, 2007, page 391)
- Toutefois, pas un seul d’entre nous ne douta que nous arriverions à y prendre pied : ce n’était à nos yeux, qu’une question de patience ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- — On arrivera peut-être à faire quelque chose de toi, tout de même.— Oui, si les petits cochons ne me mangent pas... — (Henri Duvernois, Faubourg Montmartre, Paris : chez Ernest Flammarion, 1914, page 68)
- Survenir, se produire. Note : Souvent impersonnel dans ce sens.
- Il importe donc fort peu de savoir ce que les mythes renferment de détails destinés à apparaître réellement sur le plan de l'histoire future; […]; il peut même arriver que rien de ce qu'ils renferment ne se produise, […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, page 166)
- Il y a présentement ce qu’on appelle une crise dans le monde. […]. Cette crise est arrivée au moment même où le monde se sentait de nouveau prospère et confiant, […]. — (Paul Nizan, Les chiens de garde, 1932)
- La fenaison commence généralement dès les premiers jours de juin, époque à laquelle, dans les années sèches, beaucoup des Graminées sont arrivées à maturité ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 84)
- – Alexis ! qu’est qu’il nous arrive ? — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 158)
- Il est arrivé un grand malheur.
- Être sur le point de survenir.
- La nuit arrive.
- (Sens figuré) Atteindre une étape dans l’exécution d’une tâche, dans le temps.
- Cet enfant arrive à l’âge de la puberté.
- Quant à la seconde objection, ne m’interrompez pas, j’y arrive. Je vais bientôt l’examiner.
- Se rendre jusqu'à un point donné.
- L’ouvrier se sert d'une lame courte et tranchante, engagée dans un manche d’os, avec laquelle il pratique, au bas de l’arbre, une entaille circulaire et assez profonde pour arriver jusqu'à l’aubier. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 174)
- J'ignore quel est le crétin qui est arrivé à la conclusion qu’une image vaut mille mots, et si je le savais, je trouverais le moyen de lui régler son compte en chambre noire. — (Ofir Touché Gafla, Le Monde de la fin, Éditions Actes Sud, 2015, chapitre 5)
- (Absolument) Aboutir dans une tentative.
- – J'ai la clé quelque part, dit l'agent en fouillant péniblement dans ses poches.– Allons, dépêchez-vous, dit Geneviève, on ne va pas y passer la nuit!– J'arrive, j'arrive… — (Pierre Lemaître, Le Grand Monde, Calmann-Lévy, 2022, page 261)
- Venir ; s’approcher.
- Le fracas de l'orchestre leur arrivait, assourdissant. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Enfin, comme à dessein de le rendre plus complexe, des odeurs de caroube, de denrées coloniales, de goudron, d'air marin arrivaient puissamment du port et se mêlaient à celles qui montaient des pavés et des caves. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 42)
- Devenir riche, de haut niveau social.
- Il s’agit de faire son sillage dans cet encombrement de toutes les carrières. Ce n’est rien d’arriver, si l’on n’arrive vite ; on se presse, on monte les uns sur les autres. — (Gisèle d’Estoc, Lettres de Gyzèle – Six merles blancs, Le Petit Nancéien, 9 octobre 1883)
- (Vieilli) Aborder, approcher de la rive.
- La tempête nous obligea de relâcher, et nous arrivâmes à une plage déserte.
- Arriver au port.
- (Vieilli) (Marine) Se dit d’un bâtiment qui se dirige, qui vient sur un autre.
- Ce vaisseau arriva sur l’autre et lui lâcha sa bordée.
- (Marine) S'écarter du lit du vent.
-
manquer
- (Vieilli) Faillir ; tomber en faute.
- J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j’ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
- Tous les hommes peuvent manquer, sont sujets à manquer. — N’avez-vous jamais manqué?
- (Spécialement) Ne pas partir, en parlant du coup d'une arme à feu, lorsqu’on veut tirer.
- Son revolver, son fusil a manqué.
- (Sens figuré) Tomber, faiblir, défaillir.
- Ce cheval manque par les jambes. — Il ne peut plus se soutenir, les jambes, les forces lui manquent.
- Elle va s’évanouir, le cœur lui manque. — Je suis si interdit que la parole me manque.
- Elle ne put pas y arriver, bien que la distance ne fût pas longue de leur chambre à la rue : le cœur lui manqua, et si Perrine ne l’avait pas soutenue elle serait tombée. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- (Par extension) Se dérober, s’affaisser, en parlant des choses.
- La terre manqua sous leurs pieds. — Le pied lui a manqué, et il est tombé
- Mourir, disparaître, en parlant de quelqu’un qui est nécessaire.
- Cet homme est bien malade, s’il vient à manquer, sa famille est ruinée.
- Au revoir, dis-je gravement à la jeune fille. Mais écoutez-moi : votre ami est vieux et peut vous manquer. Permettez-moi de ne jamais vous manquer à vous-même, et je serai tranquille. Dieu vous garde, mon enfant ! — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éditions Le Livre de Poche, 1967, page 196)
- Faire faute, faire défaut.
- Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L'air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
- Aux élections générales de 1837, Cobden se porta candidat à Stockport. Il lui manqua une centaine de voix pour être élu. — (C. Lavollée, Richard Cobden, Revue des Deux Mondes, tome 58, 1883)
- Les gazelles et les outardes ne manquent pas non plus, mais il faudrait organiser des battues pour s'en emparer. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
- Mes gamins y m’manquent grave, dites-leur qu'on se capte la semaine prochaine ici, au supermarché, tiens, prends ça !… 20 keusses, c’est pour la note ! — (Ferréz, Manuel pratique de la haine, traduit du brésilien par Paula Anacaona, Paris : Anacaona éd., 2009)
- (En particulier) Ne pas se trouver là où l'on devrait être.
- La formule du pain perdu s'inspirerait-elle des deux recettes d’Aliter dulcia données par Apicius ? sous le règne de Tibère ? N'y manquent que les œufs. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, éditions Robert Laffont, 2012)
- Il manque deux élèves dans cette classe. — Il manque beaucoup de livres dans cette bibliothèque.
- (Transitif) Ne pas réussir dans ce qu’on a entrepris, ne pas rencontrer ce qu’on cherchait, laisser échapper ce qu’on poursuivait.
- Cependant, au milieu de la chaussée, des nègres se poursuivaient à coup de boules de neige et parfois, une de ces boules, manquant son but, s'écrasait contre une devanture ; […]. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 51)
- De tous les pianistes soviétiques, Sofronitzki fut sans doute le plus adulé du public : Gilels et Richter eux-mêmes le vénéraient et ne manquaient pas ses récitals. — (Alain Lompech, Vladimir Sofronitzki (1901-1961), chapitre 22 de Les Grands pianistes du XXe siècle, version enrichie, Éditions Buchet-Chastel, 2013)
- Je suis arrivé trop tard, j’ai manqué mon ami, je l’ai manqué d’un quart d’heure.
- Il a manqué le train. — Je regrette d’avoir manqué votre visite. — Il a manqué une belle occasion. — Il a manqué son coup. — Il a manqué le but.
- (Transitif) (Spécialement) (Chasse) Tirer un gibier et ne pas l’atteindre.
- J’ai manqué un lièvre qui était au bout de mon fusil.
- (Transitif) (Chasse, Pêche) Ne pas réussir à prendre.
- Les chasseurs ont manqué le cerf.
- (Transitif) (Par extension) Laisser échapper.
- Il s’agit d’un évadé de la Guyane. Je le piste depuis cinq mois et je l’ai manqué une première fois à Nogent dans une guinguette du bord de l’eau, où on l’employait comme garçon. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Par ellipse) (Familier) Faillir ; manquer de.
- Vic en avale de travers son sacro-saint rocher praliné, tousse, manque s'étouffer. Une bonne âme lui frappe dans le dos à tour de bras. — (Anne-Marie Pol, Danse !, tome 36 : La danseuse et le prince, Pocket jeunesse, 2010, chapitre 2)
- La jeune fille s’écarta brusquement, manquant trébucher et chuter au bas de la falaise. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- Être dans le besoin, ne plus avoir d’argent.
- Avoir peur de manquer.
- Les deux sœurs ont toujours été parmi ceux qu’on appelle, à Maupeyrou, les heureux de ce monde. Et, en effet, elles n’ont jamais « manqué ». — (Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; éditions Le Livre de Poche, page 105)
-
immensité
- Espace sans bornes ; état de ce qui est immense.
- Au milieu de l’insondable obscurité, dont s’enveloppe le Kara-Koum, j’éprouve l’impression que donne l’immensité nocturne de la mer autour d’un navire. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- (Religion) Grandeur infinie, sans bornes, en parlant de Dieu.
- L’immensité est un attribut de Dieu.
-
imager
- Orner d’images, en figures, en parlant du style, du langage.
- La gendarmerie a notamment mobilisé ses techniciens en identification criminelle au sein des cellules de recherche des causes et des circonstances de l’incendie (RCCI), au côté de pompiers et d’agents de l’ONF. Ces enquêteurs pratiquent « la technique de l’escargot », image la porte-parole, depuis le point de départ supposé du feu jusqu’à une cartographie 3D de la zone brûlée réalisée à partir de drones et d’hélicoptères. — (Le Monde avec AFP, Incendies : 48 personnes, soupçonnées d’être pyromanes ou incendiaires, ont été interpellées en France cet été, Le Monde. Mis en ligne le 23 septembre 2022)
- Style imagé.
- Langage imagé.
- Expressions imagées.
-
recommencer
- Commencer de nouveau à faire ce qu’on a déjà fait, commencer deux fois quelque chose.
- Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l'année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine & Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, p. 132)
- (Intransitif) — Le bavardage continue incessant et ne prendra fin que lorsque sonnera l'heure du repas : il faudra alors à regret rentrer chez soi, mais on recommencera le lendemain et toujours on trouvera matière à commérages ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895, éd.1923)
- (Transitif) — Il recommence son travail qui était mal fait.
- (Impersonnel) — Il recommence à pleuvoir, à faire froid.
- L’amitié de Mlle de Gournay et de Montaigne ne peut-elle se recommencer ? — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (Manège) Remettre un cheval aux premières leçons.
- Il est des chevaux qui oublient et qui se démentent, il faut les recommencer.
-
lisais
- Première personne du singulier de l’imparfait de lire.
- Je lisais de vieux Wodehouse. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 228)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de lire.
- À Maisons-Alfort, tu me lisais des vers de Leopardi et je m’endormais parce que je n’y comprenais rien ! — (Françoise Bourdin,Gran Paradiso, 2018, chapitre 8)
-
changer
- (Intransitif) Devenir autre.
- Plus ça change, plus c'est la même chose. — (Alphonse Karr, Les Guêpes, janvier 1849)
- Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change. — (Guiseppedi Tomasi di Lampedusa, Le Guépard, 1958)
- L’attitude de l’occupant vis-à-vis de l’occupé évolue aussi. Elle change même du tout au tout. La poigne de fer de l’hitlérisme, relâchée les premiers mois, se resserre brutalement. — (Robert Bailly, Les feuilles tombèrent en avril, Paris, Éditions sociales, 1977)
- Choisir un roi jeune, beau et bien portant n'empêchait pas qu'il vieillît, enlaidît, tombât malade, ni qu'il perdît ses vertus, ses qualités morales – bref, qu'il changeât et cessât d'être adéquat. — (Jean-Paul Roux, >Le Roi: Mythes et symboles, Fayard, 1995)
- Il dégèlera si le vent change.
- Son visage a bien changé.
- (Sens figuré) Vos sentiments ont bien changé, sont bien changés.
- Comme tout est changé!
- Changer en bien.
- S’il est honnête homme, il a bien changé.
- Ce jeune homme est changé à son avantage.
- (Intransitif) Avoir de l’inconstance dans ses projets, ses goûts, ses affections, en parlant d’une personne.
- C’est un homme qui change aisément, on ne peut se fier à lui.
- Aimer à changer.
- Un amant jure de ne jamais changer.
- (Transitif) Échanger une chose contre une autre.
- Quand Napoléon III fut empoigné à Boulogne pour avoir donné une seconde représentation du débarquement à Cannes, on le jeta au cachot et on l'emmena à Paris sans lui donner le temps de changer de chemise. — (Arsène Houssaye, Les Confessions, tome IV : Souvenirs d'un demi-siècle 1830-1880, tome 4, Paris : chez E. Dentu, 1885-1891, chap. 4)
- Au Tchad, nous changerons nos chevaux de réquisition (qui sont d’insignes rosses) et nos bêtes de somme contre des chameaux pour continuer notre route dans la zone désertique d'Agadem. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 23)
- Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement. — (Francis Blanche, Les Pensées de Francis Blanche, Le Cherche Midi , 2011)
- (Absolument) Je ne veux pas changer avec lui.
- (Transitif) Remplacer une personne ou une chose par une autre.
- Ce rappel à la réalité quotidienne et aux occupations usuelles change momentanément le cours de mes pensées. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Cet intérieur de célibataire, tout de même, ça manquait de ménage. Cette table de bois nu, jamais lessivée sans doute, et ce papier des murs méritait d’être changé. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Si l'on suit les magazines de mode, la garde-robe de la fashion victim devrait changer toutes les semaines en passant d'un extrême à un autre, du rose au bleu canard qui seront complètement démodés dans un mois. — (Bénédicte Régimont, La very stylish girl, Éditions Open Way, 2005)
- (Transitif) Rendre une personne ou une chose différente de ce qu’elle était, transformer, modifier.
- La tentation d’être un chef juste et humain est naturelle dans un homme instruit ; mais il faut savoir que le pouvoir change profondément celui qui l’exerce ; et cela ne tient pas seulement à une contagion de société ; la raison en est dans les nécessités du commandement, qui sont inflexibles. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 235)
- Changer sa manière de vivre.
- On a changé l’ordre.
- Il a changé toute sa maison.
- Cet événement allait changer la face des affaires.
- Rien ne peut changer les lois de la nature.
- Cela ne change rien à mes résolutions.
- (Transitif) (Par hyperbole) Devenir méconnaissable.
- Cet homme est changé, bien changé, changé à ne pas le reconnaître : Il a le visage bien changé, soit par l’âge, soit par la maladie.
- (Sens figuré) Il a changé entièrement de mœurs et de conduite.
- Remplacer des vêtements ou du linge par d’autres.
- Changer d’habit, de chemise, de linge.
-
rêver
- Faire des rêves en dormant. — Note : S’emploie absolument et intransitivement, ou transitivement en parlant de l’objet même du rêve.
- Rêvé-je ? Est-ce que je sommeille ? Ai-je l’esprit troublé par des transports puissants ?Ne sens-je pas bien que je veille ?Ne suis-je pas dans mon bon sens ? — (Molière, Amphitryon, acte I, scène II)
- Et, allongé sur un lit d’ordures humides, un cochon tout rose, assoupi, grognait en rêvant. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Je n’ai fait que rêver toute la nuit.
- Rêver de combats, de naufrages, etc.
- J’ai rêvé une chute, un incendie.
- J’ai rêvé que…
- (Désuet) Être en délire, délirer.
- La fièvre monte, il commence à rêver.
- (Par extension) Dire des choses déraisonnables, extravagantes.
- Vous rêvez, quand vous dites telle chose.
- Rêvez-vous de faire cette demande, cette proposition ?
- Vous n’êtes pas en votre bon sens, vous rêvez.
- Être distrait, laisser aller son imagination sur des choses vagues, sans aucun objet fixe et certain.
- Il rêve toujours sans répondre à ce qu’on lui dit.
- Il ne vous écoute pas, il ne fait que rêver.
- Il est resté toute la soirée à rêver.
- Laisser aller librement son imagination, ses pensées.
- Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve, mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité. — (Friedensreich Hundertwasser)
- Se réfugier dans ses souvenirs, dans son fantasme, dans son imagination, dans ses projets.
- Lorsqu’il est fatigué de rêver à Marion et au bonheur qui sera le leur, il songe à ceux qui, au cours de ces dernières années, l’ont aidé. — (Charles Exbrayat, Les Bonheurs courts, tome 1 : La Lumière du matin, éditions Albin Michel, 1981)
- Pauvre soldat, rêve, rêve, car demain peut-être, la mort impitoyable te prendra… Rêve à ces beaux jours passés pendant que l’on s'entretue…Rêve, c’est tout ce qui te reste, à toi qui as tout perdu, famille, bonheur…Pauvre soldat, toi qu’on appelle héros et qui souffre…Rêve Petit Soldat… — (Correspondance d’Eugène Defat, 25 décembre 1917, in Louise Monaux et Bruno Deblander, 14-18, Apocalypse en Belgique – Récits de patriotes, Éditions Racine, 2013, page 97)
- Espérer, désirer.
- La grande Clémence proposa du lapin ; mais on ne mangeait que de ça ; tout le monde en avait par-dessus la tête. Gervaise rêvait quelque chose de plus distingué. — (Émile Zola, L’Assommoir, G. Charpentier, Paris, 1877, ch. VII ; réédition 1879, p. 250)
- Avec ça, je m’exhibe dans les boîtes de nuit et les grands restaurants la plus superbe poule qui se puisse rêver, ma dactylo, Suzanne, une enfant de dix-huit ans, fraîche, brune, émoustillante en diable, avec des yeux spirituels, dans une frimousse d’ingénue. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 180)
- Même s’ils en font rêver plus d’un, tout le monde n’investit pas des tracteurs high-tech. À tous ceux qui recherchent la simplicité et l’efficacité avant tout, cet essai est fait pour vous. — (« Essais de tracteurs : John Deere 6195 M contre 7810 : le choc des générations », le 8 novembre 2017, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr))
- (Vieilli) Penser, méditer profondément sur quelque chose.
- On vous demande la solution de tel problème, prenez du temps pour y rêver.
- Cela donne à rêver.
- J’ai rêvé longtemps sur cette affaire, à cette affaire.
- (Transitif) S’absorber dans un désir.
- Loin du danger, il ne rêve qu’exploits héroïques, entreprises surhumaines et gigantesques ; mais, quand vient le péril, son imagination trop vive lui représente la douleur des blessures, le visage camard de la mort, et le cœur lui manque. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, volume 1, Charpentier, 1871, page 270)
- Il ne rêve que fortune.
- Il rêve des grandeurs, des dignités auxquelles il ne parviendra pas.
- Il rêvait la tiare, un chapeau de cardinal.
- (Pronominal) S’imaginer être.
- Une faiblesse, cependant : son ambition démesurée, qui tourne à la mégalomanie. Il se rêve à la Chambre, au gouvernement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 208)
-
alerter
- Avertir d’un danger en donnant l’alerte.
- Mettre en éveil.
- Le bruit, les allées et venues des gens m'alertèrent. J'accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
- Cette crise porte indubitablement la marque de l’activité humaine et se traduit concrètement par la multiplication de catastrophes naturelles et d’événements climatiques exceptionnels qui ont alerté les opinions dans nos pays et ont fortement accru la mobilisation citoyenne à l’égard des questions environnementales. — (Charte Urbaine Européenne II, Manifeste pour une nouvelle urbanité)
- (Internet) Signaler un commentaire hors charte au modérateur.
- Alerter : sur les sites internet ayant une tribune d'expression libre pour les internautes, action qui consiste à signaler un commentaire hors charte au modérateur. L'amalgame fréquent des internautes consiste en un abus de clic sur cette option, à savoir qu'ils alertent un post conforme à la charte mais non conforme à leur façon de penser, faisant ainsi fi de la liberté d'expression et de pensée. — (nilslof, sur www.20minutes.fr/article/332219/commentaires/1)
-
contacter
- (Rare) Toucher.
- Les particules réparties au hasard peuvent contacter des recombinaisons mendéliennes. — (Pierre Morand, Aux confins de la vie : perspectives sur la biologie des virus, 1955, page 120)
- Entrer en contact, en relation avec.
- J’ai dit « oui » tout de suite quand on est venu, dès 1941, me « contacter ». — (Paul Vialar, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, page 168)
- Tu veux collaborer avec nous ? Alors contacte-nous à l’aide du lien ci-inclus.
-
échapper
- Se sauver des mains de quelqu’un, d’une prison, de quelque péril, etc.
- La partie basse de New York ne fut bientôt plus qu’une fournaise d’où nul n’avait chance d’échapper. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
- En pleine mer, des bâtiments sombrèrent, ou, désemparés par la tempête, n’échappèrent au naufrage que par des efforts inouïs. — (Frédéric {Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chap. 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 185)
- Ne pas saisir ; laisser sortir.
- Votre observation m’avait d’abord échappé.
- La patience lui échappe : Il commence à perdre patience, il a témoigné de l’impatience ; il s’emporte, il s’est emporté, après s’être longtemps contenu.
- (Absolument) Se dérobe à la discussion.
- Il est fuyant, il échappe.
-
configurer
- (Vieilli) (Rare) Donner une forme, une figure.
- La cristallisation configure les sels de diverses manières.
- Dans un cas, le sujet désendosse en quelque sorte sa personnalité : il se démet de toute intimité pour mieux se recréer, à savoir se configurer et se raconter au travers de modèles-types ou de formes-schèmes de récits romanesques on ne peut plus distinct du genre autobiographique. — (L’Intime, l’extime, études réunies par Aline Mura-Brunel et Franc Schuerewegen, 2002, page 48)
- (Informatique) Définir les sous-ensembles constituant un matériel, un logiciel, ou agir sur leurs paramètres pour en assurer la mise en œuvre.
-
assembler
- Mettre ensemble.
- Assembler des matériaux pour bâtir.
- Assembler des papiers, des livres.
- (Danse) Joindre.
- Assembler les pieds.
- Réunir.
- Assembler des troupes.
- (Technique) Emboiter, enchâsser plusieurs pièces de bois, de métal, en sorte qu’elles ne fassent qu’un tout.
- Assembler des pièces de charpente, de menuiserie.
- La lunette peut être découplée de l’étanchéité de la boîte et n'a ainsi pas besoin d’être assemblée de façon étanche. On parle ainsi de lunette rapportée. — (Michel Vermot, Philippe Bovay & Damien Prongué, Traité de construction horlogère, page 859, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2011)
- (Imprimerie) Relier.
- On assemble les feuilles avant de les plier.
-
succomber
- Être accablé sous un fardeau que l’on porte.
- Ce crocheteur succombait sous le poids. Succomber sous le faix.
- (Sens figuré) Ne pouvoir résister ; être vaincu ; céder.
- Ce temple a succombé sous l’effort du temps, et la cellule d’un solitaire est demeurée debout sur ses débris ! — (François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811)
- Il fallait réfléchir à la tactique que nous devrions adopter pour ne point succomber devant l'adversité. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Se souvenant de la fatigue qui l’avait assommée, pour ne point y succomber, elle s’injectait de la volonté. Toutefois, pour s’économiser, elle ralentit l’allure. — (Christian Paviot, Les fugitifs, 2006, page 69)
- (Absolument) Mourir ; périr.
- Non loin de là se trouvent des hybrides Bouschet qui succombent à l’Anthracnose ; les moins malades sont ceux greffés sur Solonis. — (M. A. Bouchard, Une Mission viticole, imprimerie Lachèse et Dolbeau, Angers, 1891, page 30)
- […], elles établirent que le crapaud succombe assez promptement à la privation totale d’oxygène, […]. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- […] ; après une résistance désespérée, son père, couvert de blessures, n’avait pas tardé à succomber ; […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Mouley El-Hassan mourut le 4 juin 1894. Parti de Marrakech pour se rendre à Fez, il ne parvint que jusqu'à l'Oued El-Abid, au Tedla, où il succomba subitement à une maladie qui le minait sournoisement depuis longtemps. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 60)
- (Sens figuré) Avoir le dessous en quelque entreprise.
- Une vingtaine d’archers succombèrent à cette première épreuve, et se retirèrent honteux et accompagnés des rires des spectateurs […]. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
-
envouté
- Entièrement possédé, dominé, subjugué par une personne que l’on aime.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.