Dictionnaire des rimes
Les rimes en : sait
Que signifie "sait" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de savoir.
- Par avance, il sait ce qu’il trouvera d’imparfait, de médiocre, de mal, d’immuable, en dépit des conseils, des admonestations ou reproches qu’il prodigue et ressasse à chaque inspection. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, 1958)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "sait".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
bloquer
- (Militaire) Fermer par un blocus les avenues d'une place, les approches d'un port, etc, immobiliser par un blocus.
- Bloquer une place, un port.
- Bouillé et Puy-Gaillard, qui avaient blocqué Tiffauges, et assiegé Montaigu. — (d’Aubigné, XVIe siècle)
- Mais ils n'en eurent pas sitôt fermé les portesQu'on vit pour le bloquer avancer tes cohortes. — (Montfleury, La Mort d'Asdrubal, I, 3)
- Empêcher de bouger, de se déplacer, d'avoir lieu ; arrêter, immobiliser.
- Des créanciers récalcitrants ont obtenu un jugement contre moi et mon compte est bloqué chez Hachette. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 206)
- Normalement, les assimilations théoriques ne vous poseront aucun problème même si on voit çà et là des mastériens de psychologie par exemple être bloqués sur les exposés. — (Jimi B.. Vialaret, L'arthérapie, d'un lien art et médecine: Volume 1, Manuel du futur étudiant, L'Harmattan, 2012, page 21)
- Il bloque l'accès à l'immeuble.
- Bloquer le ballon.
- Serrer complètement.
- Bloquer un boulon.
- (Pronominal) Se coincer.
- Je me suis bloqué le dos.
-
partager
- Diviser une chose en plusieurs parties séparées, pour en faire la distribution.
- Souvent deux familles prennent une ferme indivise, et les bénéfices sont partagés proportionnellement au nombre d’enfants et aux services qu’ils rendent. — (Eugène Bonnemère, Histoire des paysans, depuis la fin du moyen âge jusqu’à nos jours : 1200-1850, Paris : F. Chamerot, 1856, volume 2, page 447)
- (En particulier) Donner une partie de ce qu'on détient, physiquement ou non (on peut partager sa connaissance).
- Reste l’art et la manière d’en faire une merveille aérienne et équilibrée, ce que la pâtissier Michel Bartocetti, beau boss sucré d’une légende parisienne, le George V, ne rechigne pas à partager. — (France Mutuelle Magazine, n° 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 54)
- Répartir.
- La cour d’appel partagea alors les dommages, selon les principes de la faute commune, constatant que la victime s’était imprudemment aventurée sur un boulevard passager, sans prendre les précautions nécessaires. — (Orville Frenette, L’incidence du décès de la victime d’un délit ou d’un quasi-délit sur l’action en indemnité, Librairie de l’Université d'Ottawa, 1961, page 85)
- Il partage sa vie, son temps entre ses occupations professionnelles et ses devoirs de famille.
- (Pronominal) Sa tendresse se partage également entre tous ses enfants.
- Avoir une part, avoir droit à une part, prendre sa part d’une chose.
- Partager également un bénéfice avec quelqu’un.
- Ils se sont partagé la somme.
- (Absolument) Il ne partage pas dans cette succession.
- Achetez cette pièce d’étoffe pour nous deux, nous partagerons.
- (Sens figuré) Avoir en commun.
- Il y a aussi deux groupes d’astéroïdes, appelés Troyens, qui partagent l’orbite de Jupiter, précédant et suivant la planète de 60 degrés. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, n° 24, décembre 1992, page 41)
- En ce cas, cela veut dire que l’erreur béhachélienne était largement partagée, y compris dans les médias, où de nombreux articles étaient déjà parus avant qu’Aude Lancelin ne la signale (ça en fait au moins une qui lit). — (François Taillandier, La France de Nicolas Sarkozy: Chroniques de L’Humanité (2007-2011), éditions Desclée De Brouwer, 2012)
- Nous partageâmes notre première nuit au son de Portishead, un disque qu’elle m’offrit bientôt, la voix de la chanteuse me berçait autant que sa douceur, le bungalow devint notre cabane. — (Hervé Commère, Les Ronds dans l’eau, Fleuve Noir, 2011, chapitre XXI)
- (En particulier) (Sens figuré) Accompagner une personne dans ses sentiments.
- Rentrée à la maison, ayant réussi à faire partager aux voisins son inquiétude, Mme Mirondeau les décida, […], à partir sans tarder à la recherche de son époux. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le premier passait son chemin en respirant une fleur et l'on se rendait compte qu'il était à cent lieues de partager l'humeur baroque et déconcertante du second. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Pourquoi ne pouvons-nous pas partager davantage d'histoires de femmes et de leurs obsessions qui ne paraissent pas ringardes et qui servent de piège à clics ? — (Sasha Grey, Juliette Society, tome 2 : La Chambre de Janus, traduit de l’anglais par Pascal Loubet, Le Livre de Poche, 2017)
- Donner en partage à quelqu’un.
- L’idéologie n'est donc qu'un système délirant d'un type un peu particulier. […]. L’idéologie est un système délirant qui se partage, qui se partage tellement qu'il peut servir de base théorique à une réorganisation totalitaire de la société. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 84)
- On vous a bien partagé, mal partagé.
- La nature ne l’a pas mal partagé.
- Diviser, former dans un tout des parties distinctes.
- Partager un nombre en deux.
- Ce fleuve partage le département.
- Le général partagea son armée en deux corps.
- Séparer en partis opposés.
- La Chambre était partagée dans ce temps-là entre azizistes et hafidistes; […]. — (Annales de la Chambre des députés: débats parlementaires, Paris : Impr. du Journal Officiel, 1911, volume 93, part.2, page 1797)
- (Pronominal) — Mais ce ne fut qu'en l'année 363 de l’hégire, sous le khalifat de Mothi l'Illah l'Abbasside, que les Sunnites et les Schiites se partagèren pour ainsi dire en deux peuples distincts ; les Sunnites se rangèrent du côté des Turcs alors tout-puissants à la cour des khalifes, et les Schiites embrassèrent le parti des Bouïdes, qui se rendirent maîtres de la Perse et de quelques autres provinces. — (Encyclopédie théologique, publiée par l’abbé Migne, Paris, 1851, volume 27, page 415)
- Curieux ! C’est lorsqu’on ne partage pas l’avis de quelqu’un que les avis sont partagés. Ah bon ! — (Michel Beaudry, Une vraie histoire, Le Journal de Montréal, 7 novembre 2020)
- (Pronominal) Se répartir dans le temps ou l’espace.
- L’année du crapaud se partage en trois périodes distinctes de longueur inégale. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
-
attendais
- Première personne du singulier de l’imparfait de attendre.
- Quand il m’a agriché sur la pelouse à Auteuil alors que j’étais en train d’essayer de lui faire son porte-pèze, je m’attendais pas à ce que j’aurais à travailler pour son compte. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le Jockey masqué, 1913, chapitre XII)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de attendre.
-
disculper
- Justifier quelqu’un d’une faute imputée.
- Ses amis le disculpèrent de ce qu’on lui reprochait.
- Cette dernière action l’a pleinement disculpé dans le public.
- (Pronominal) Se justifier soi-même, à tort ou à raison, d’une accusation.
- En face l’agresseur ne cherche pas à comprendre mais à se disculper et à rationaliser son comportement ; ayant commis les violences intentionnellement et souvent de façon préméditée, il ne se culpabilise pas et méprise la victime, puisqu’il estime en son for intérieur que sa position de supériorité lui a donné le privilège de l’instrumentaliser. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 4 « Les victimes dans tous leurs états : Un discours falsificateur sur les victimes », Dunod, 2013 (1re édition), pages 203-204)
- Elle s’en est disculpée.
- Je veux me disculper à ses yeux.
-
enregistrer
- Mettre, écrire quelque chose sur un registre, ou seulement en prendre note.
- Va-t-il me falloir enregistrer que Castelsarrasin, centre d'un obscurantisme homicide, évolue à rebours de la civilisation? Non! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Des petits malins ont enregistré des marques dans l'espoir de les revendre à prix d'or, les plus retors allant jusqu'au chantage : sfr.com a ainsi renvoyé un temps sur le site du concurrent France Télécom ! — (« Sur internet, votre nom vaut de l'or », par Laurent Barbotin, le 30/08/2001, sur le site L'Express/L'Expansion (https:/lexpansion.lexpress.fr))
- (Par analogie) Mettre en mémoire.
- Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
- (En particulier) Transcrire, ou seulement inscrire, mentionner un acte, un écrit dans des registres publics, formalité qui a principalement pour objet d’empêcher les antidates et les faux.
- Enregistrer un acte de vente, un jugement.
- On ne trouve point cet arrêt. Cet acte, il n’a pas été enregistré.
- Une saisie réelle est nulle, si elle n’est enregistrée.
- (Sens figuré) Je ne suis pas là pour enregistrer ses actes.
- Constater, noter, remarquer.
- Lors d’un point presse jeudi, Météo-France a reconnu avoir été « surprise par les valeurs des rafales », « tout à fait exceptionnelles ». Les plus fortes ont été enregistrées à Marignana (225 km/h), à L’Île-Rousse (206 km/h) et à Calvi (197 km/h) — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 5)
- (Dans l’ancienne législation) Faire l’enregistrement (d’une ordonnance).
- Plusieurs parlements refusèrent d’enregistrer l’édit, la déclaration du roi.
- Le roi tint un lit de justice pour faire enregistrer la nouvelle ordonnance.
- (En particulier) (Transport) Confier (un bagage) afin qu'il soit pesé et déposé dans la soute à bagages.
- Les bagages peuvent être enregistrés jusqu'à la destination finale. — (Journal Metro, édition Paris, n° 928 du 7 avril 2006)
- Noter, par un fonctionnement automatique, des phénomènes physiques ou chimiques, en parlant de certains appareils.
- Les antennes de l'appareil étaient toutes secouées, dans la nuit, d'une vibration puissante, et le récepteur enregistrait à mesure les mots d'une dépêche en langue espagnole lancée par la station de Nauen […]. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.112)
- L’oniroscope. Il avait acheté ce fameux appareil au succès grandissant, qui enregistrait les rêves des gens. On pouvait, en le connectant avec un téléviseur ou un ordinateur, regarder ce qu'on avait rêvé pendant la nuit. — (Gyrdir Eliasson, Entre les arbres, traduit de l'islandais par Robert Guillemette, Paris : Books éd., 2012)
- Pour la première fois, Vincent Bucher n’enregistre plus seul les parties d’harmonica mais accompagne les musiciens. — (David Desvérité, Charlélie Couture, 2020)
-
graver
- Tracer quelque trait, quelque figure avec le burin, avec le ciseau, sur du bois, sur du cuivre, sur du marbre, etc.
- Rétoil, qui est marbrier au cimetière de Volvic et nous a promis à chacun sa meilleure inscription, grave en attendant dans le marbre de la cheminée: …. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- (En particulier) Tracer, sur une planche de cuivre ou d’autre matière, la copie d’un tableau, d’un dessin, pour la reproduire ensuite plusieurs fois sur le papier, sur la toile, etc., par le moyen de l’impression.
- Graver un tableau, un dessin. — graver de la musique, des exemples d’écriture, des adresses, etc.
- Graver sur bois. — graver à l’eau-forte. — graver à la manière noire.
- (En particulier) Façonner le poinçon avec lequel on frappe le coin d’une médaille, d’une monnaie.
- (En particulier) (Désuet) Façonner les poinçons avec lesquels on frappait les matrices qui servaient à fondre des caractères d’imprimerie.
- (Sens figuré) Imprimer fortement quelque chose dans l’esprit, dans la mémoire, etc.
- Je restai silencieux, et le regardai pour bien graver ses traits dans ma mémoire. — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
- Nous nous arrêtons dans ces citations si incomplètes, si difficiles à faire comprendre sans la musique et sans la poésie des lieux et des hasards, qui font que tel ou tel de ces chants populaires se grave ineffaçablement dans l'esprit. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854)
- La beauté cachée de la capitale millénaire est une source d’inspiration intarissable pour les poètes et les écrivains et reste gravée à jamais dans la mémoire des Hanoïens émigrés loin de leur pays natal… — (My Anh, Le charme de l'automne hanoïen, lecourrier.vn, 10 octobre 2020)
- Graver profondément un bienfait, une injure dans sa mémoire.
- Vos bontés resteront à jamais gravées dans nos cœurs.
- (Informatique) Écrire des données sur un disque optique tel qu’un CD, un DVD ou un blu-ray.
-
alimenter
- Nourrir ; pourvoir des aliments nécessaires.
- Les provisions s’épuisèrent et l’équipage s’alimenta du produit de sa pêche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
- 3° - Après cette période, s'alimenter pendant une semaine à peu près de la manière suivante : a - le matin : une assiettée de potage Julienne ou un fruit avec une tasse de café ou de thé peu sucré. — (Docteur Pierre Vachet, Vivre mieux, rester jeune, éd. Grasset, 1958, 1975)
- (Par analogie) Pourvoir pour assurer le fonctionnement.
- Ce moulin donne son nom à un ruisseau qui alimente les moulins à blé de Suzy, de Maneux, de Tervannes et de Barthel et se jette dans l’Ailette à Suzy, après avoir fait la séparation des territoires d’Anizy-le-Château, de Lizy et de Wissignicourt. — (Auguste Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne, Imprimerie nationale, 1871, p. 18)
- Un groupe de trois générateurs dont un fournit la vapeur nécessaire au réchauffage de l'air dans les locomoteurs et dont les deux autres alimentent le chauffage de la gare et la bouillotterie pour le chauffage des trains. — (Revue générale des chemins de fer, éd. Dunod, 1900, vol. 23, part. 2, p. 534)
- Aucune classe d'hommes n’alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d’Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. — (Jules Michelet, Tableau de la France, dans le vol.2 de Histoire de France, Hetzel, 1831 — éd. Paris : Les Belles Lettres & Offenbourg/Mayence : Lehrmittel, 1947, p.65)
- Un aqueduc du IIe siècle, long de 3 km amenait l’eau de la fontaine Bonnet pour alimenter des thermes gallo-romains, situés à un carrefour des voies antiques près de l’actuel presbytère d’Arthon. — (Le Petit Futé Loire-Atlantique 2012-2013, p.119)
- Aussi, pour alimenter d’hommes ses casernes, pour donner des valets aux officiers, des tueurs à la société bourgeoise, Napoléon, organisateur du despotisme en France, imagina le service obligatoire, les armées permanentes ignorées jusqu’à lui. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, p. 21-30)
- (Sens figuré) Entretenir quelque chose.
- Ces matières alimentaient l’incendie.
- Les journaux et les magazines qui alimentaient les cerveaux américains (car les livres, sur ce continent impatient, n’intéressaient plus que les collectionneurs) devinrent instantanément un feu d’artifice […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 212 de l’édition de 1921)
- La société Cockerill tenait à alimenter les hauts fourneaux de son usine de Rehon, dans le bassin lorrain, de manière optimale. — (Alain Schärlig, Décider sur plusieurs critères, 1985)
-
propriété
- Droit par lequel une chose appartient en propre à quelqu’un.
- Le droit de clore et de déclore ses héritages, résulte essentiellement de celui de propriété, et ne peut être contesté à aucun propriétaire. — (Art. 4, Loi du 28 septembre 1791 publiée le 6 octobre 1791, dans Recueil général des Lois et des Arrêts, part.1 : Jurisprudence de la cour de cassation, par J.-B. Sirey, Paris, 1809, page 74)
- La propriété individuelle était encore très peu développée. Il y a cinquante ans, les rares propriétaires fonciers étaient de chorfa, des zaouïas, des dignitaires du makhzen qui avaient obtenu leurs terres par dahir chérifien. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 115)
- Enfin, en pays de droit écrit, au moins après la renaissance du droit de Justinien, la femme pouvait avoir des paraphernaux dont elle gardait la propriété, la jouissance et même l'administration, […]. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e édition, 1956, page 189)
- Le voleur ne met pas en question dans les livres sophistiques la propriété, l’hérédité, les garanties sociales ; il les supprime net. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
- Chose qui appartient en propre à quelqu’un.
- Les proscrits avaient le droit d'emporter leurs biens meubles. Mais leurs biens de mainmorte (immeubles, champs, vignobles, caves greniers) furent décrétés propriété royale et confisqués. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Absolument) Biens fonciers, comme les terres, les maisons.
- Le général annamite mit le comble au mécontentement du peuple en ordonnant que l'on cadastrât les propriétés et que l'on fît le recensement de la population. — (Jean Moura, Le Royaume du Cambodge, Cambridge University Press, 2015, volume 2, page 114)
- Cet homme a des propriétés considérables dans tel département.
- Qualité propre d’une chose.
- L’alcool donne au vin sa force et sa propriété enivrante ; il dérive du sucre, et n’existe jamais tout formé dans le raisin. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 135)
- Si une partie de la propriété édulcorante du sucre lui est enlevée pendant la pulvérisation, elle lui est rendue pendant sa transformation en sirop. — (Jean-Baptiste Deschamps (d’Avallon), Compendium de pharmacie pratique: guide du pharmacien établi et de l'élève en cours d'études, París : Germer Baillière , 1868, page 110)
- La fragilité des aciers carburés trempés, comparable à celle du verre, semble, elle aussi, une propriété caractéristique du carbure trempant du fer β plutôt que du fer β lui—même. — (Bulletin de la Société d’encouragement pour l'industrie nationale, 1896, volume 95, page 266)
- Solanum anomalum restera un légume-fruit secondaire. Sa taxinomie, sa composition nutritionnelle et ses propriétés médicinales nécessitent des recherches. — (Ressources végétales de l'Afrique tropicale2 : Légumes, Wageningen (Pays-Bas) : Fondation Prota, 2004, page 543)
- Vertu particulière, caractères particuliers qui différencient une chose d’avec une autre.
- On emploie aussi les semences de la nigelle de Damas en médecine ; on leur accorde à peu près les mêmes propriétés que celles de la Nigelle cultivée (Nigella sativa L.), espèce qu’on cultive aussi dans les jardins pour sa graine qu’on emploie comme condiment. — (Gustave Heuzé, Les plantes industrielles, seconde partie, page 361, 1860)
- Quant au lysol, nous avons déjà noté, à plusieurs reprises, ses remarquables propriétés insecticides, en particulier dans nos études sur l’acariose. — (Chronique agricole, viticole et forestière du Canton de Vaud, volume 20, Institut agricole de Lausanne, 1907, page 509)
- La fonction exponentielle possède la propriété remarquable d'être égale à sa dérivée. — (P. Thuillier ET J.-C. Belloc, Mathématiques, tome : Analyse, 1971, page 155)
- En 1938, le suisse Paul Muller, prix Nobel 1939, découvre les propriétés insecticides du dichloro-diphényltrichloroéthane ou DDT pourtant synthétisé depuis 1874 par l'autrichien Zeidler. — (Guy Riba et Christine Silvy, Combattre les ravageurs des cultures : enjeux et perspectives, 1989, page 20)
- Emploi du mot propre, du terme propre.
- La propriété des termes est la marque de tout ce qu’il écrit.
- Parler, s’exprimer avec propriété.
- (Programmation orientée objet) Synonyme de attribut.
- Une propriété est une variable contenue dans l'objet, elle contient des informations nécessaires au fonctionnement de ce dernier. — (Sébastien de la Marck, Johann Pardanaud, Découvrez le langage JavaScript, Editions Eyrolles, 2 février 2017)
-
vérifier
- Examiner, rechercher si une chose est vraie, si elle est telle qu’elle doit être ou qu’on l’a déclarée.
- Vérifiez certains points de détail. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
- A plat ventre, près de la rampe, l'électricien vérifiait les ampoules sans s'occuper de la vedette. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Elle vérifia que la mentonnière maintenait bien la mâchoire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 121)
- Les bancs d’essai automatiques de dosage des protéines dans les céréales seront vérifiés globalement à l'aide de farines de référence. — (L’audit de la métrologie dans le cadre des certifications de systèmes de management, Collège Français de Métrologie & Lexitis Éditions, 2014, page 10)
- Gorbatchev y affirme bien que l'élargissement de l' OTAN constituerait une trahison de ce qu'était selon lui «l'esprit» des discussions de l'époque, mais réaffirme qu'aucun engagement formel n'avait été pris. Les Russes continuent d'affirmer que les Occidentaux auraient néanmoins offert des garanties informelles. Une théorie qui a l'avantage d'être par nature impossible à vérifier. — (Elie Guckert, Cette promesse de l'OTAN à la Russie qui n'a jamais existé, 14 décembre 2021 → lire en ligne)
- Dans l’ancienne législation, enregistrer un édit.
- Vérifier un édit en parlement.
- Faire voir la vérité ou l’exactitude d’une chose, d’une proposition ou d’une assertion ; les confirmer.
- Ces photographies étaient cependant fort intéressantes : elles vérifiaient ce que la méthode graphique m’avait fait saisir relativement au mécanisme du vol, […]. — (Étienne-Jules Marey, Le Fusil photographique, dans La Nature - Revue des sciences, page 326, 1882)
- Dans le deuxième cas, montrer que le mouvement est uniformément accéléré en vérifiant que la vitesse varie linéairement avec le temps (v = at + b) ou, ce qui est équivalent, en vérifiant que les intervalles entre les points forment une progression arithmétique de raison r = a(Δt)2. — (Roger Duffait, Expériences de physique: CAPES de sciences physiques, Éditions Bréal, 2e éd., 1996, p. 213)
- Si vous voulez mon avis, Œdipe et tout ça, c'est des conneries. Et Freud est un malin et un sacré branleur parce que toutes ses théories reposent sur des suppositions et qu'on ne pourra jamais rien vérifier. — (Olivier Martinelli, Une Légende, E-fractions éditions, 2014, chap. 15)
- L’évènement a vérifié votre prédiction.
- Matignon pourra souligner qu’il n’est pas question, dans son projet de loi, de « contrôler », mais de « vérifier », et que l’on vérifie déjà l’identité des citoyens souhaitant payer par chèque, entrer dans un casino ou voir un film interdit aux moins de 16 ans. — (Henri Seckel;, «Passe vaccinal : les contours flous d’un contrôle d’identité inédit», LeMonde , 27 décembre 2021)
-
volonté
- Faculté de vouloir, de se déterminer à quelque chose ; en particulier, cette faculté même en tant qu’elle est plus ou moins agissante.
- L’entendement éclaire la volonté. — La volonté est souvent déterminée par la passion.
- Nous croyons que la plus grande partie des maux qui affligent les hommes découle de la mauvaise organisation sociale ; et que les hommes, par leur volonté et leur savoir, peuvent les faire disparaître. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste)
- Supputer ce qui eût été accompli, avec une volonté différente, est une spéculation aussi vaine que magnifique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
- Ce qui manque aujourd’hui, c’est la volonté politique. La volonté politique de mettre un prix sur le carbone. La volonté politique de mettre fin aux subventions pour les combustibles fossiles. La volonté politique d’arrêter la construction de centrales au charbon à partir de 2020. La volonté politique de faire passer l’imposition du revenu au carbone. Nous devons taxer la pollution plutôt que de taxer les humains. — (António Guterres in Valentin Cimino, Pour le secrétaire général de l’ONU : “l’humanité doit arrêter de faire la guerre à la planète”, Siècle digital, 2 décembre 2019 → lire en ligne)
- Ardeur pour les choses qu’on entreprend ; fermeté du caractère ; capacité à se faire obéir.
- Si un vol facile, même de longue durée, peut enchanter, donner au pilote l’impression qu’il est un être supraterrestre, la difficulté aiguise l’énergie, accroît la volonté et accorde dans la lutte des satisfactions innombrables et dans la victoire un enivrement qui pousse à croire que l’homme est tout-puissant devant les éléments déchaînés. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Se souvenant de la fatigue qui l'avait assommée, pour ne point y succomber, elle s’injectait de la volonté. Toutefois, pour s’économiser, elle ralentit l'allure. — (Christian Paviot, Les fugitifs, 2006)
- Ma myopie renforçait encore l’impression d’irréel, de cauchemar que je ressentais et contre laquelle je m’efforçais de lutter, dans la crainte de voir se briser ma volonté. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Cet homme n’a pas de volonté, il ne peut agir par soi-même, il est incapable de résistance, il cède toujours à autrui.
- Celui-là est défendu contre les quémandeurs trop opiniâtres par une sorte de femelle revêche, bourrue, grimaçante, qui s’entend à merveille à décourager les volontés les plus obstinées. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- Disposition où l’on est pour quelqu’un, pour quelque chose. Désir de bien ou mal faire.
- Il a beaucoup de bonne volonté pour vous. — J’ai reconnu sa mauvaise volonté envers moi.
- Ce bon jeune homme est plein de bonne volonté, alors que ce galopin-là est connu pour sa mauvaise volonté.
- (Par extension) Les actes mêmes de la volonté, de ce qu’une personne veut, prescrit ou désire.
- Je n’ai point d’autre volonté que la vôtre. — Tout plie sous sa volonté. — C'est contre ma volonté.
- Telle est ma volonté. — Exécuter, respecter les volontés de quelqu'un. — Ses volontés sont des ordres pour moi. — Vos volontés sont pour moi des ordres, chère Madame !
- Telle est la liberté de l'homme pécheur.... qui, pour trop faire ses volontés, par une étrange contradiction de désirs, s'empêche lui-même d'être ce qu'il veut, c'est-à-dire, heureux. — (Bossuet, Sermons)
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant: monsieur Saito prenait acte de la décision de monsieur Johnson et conformément à ses volontés jouerait au golf avec lui. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- Exigence, désir, caprice, fantaisie.
- Pour un « niaquoué », S. M. l’Empereur Bao Dai n'est que l’exécutant des volontés françaises, l’exécuteur de nos plus basses œuvres. — (Étiemble, Hygiène des lettres, tome 2, éd. Gallimard,, 1966, page 173)
- Dans bien des cas, la coutume régionale et la pratique traditionnelle préislamique, combinées à la volonté arbitraire du potentat régnant, sont devenues la base légale du gouvernement. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Soumettre tout le monde à ses volontés. — Il semble que ses volontés soient des lois.
- (Militaire) Capacité à exécuter tous les ordres donnés, et même à se porter volontaire pour des opérations risquées.
- Cet officier, ce soldat est de bonne volonté. — Il nous faut pour cette expédition des hommes de bonne volonté. — Une fille de bonne volonté.
- (Psychologie) Capacité à accomplir un acte de façon intentionnelle, consciemment.
-
cesser
- Discontinuer ; arrêter ; finir ; interrompre ; terminer.
- Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. Le mal cessa avec l’application de ce remède. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Les tramways, les chemins de fer, les bacs à vapeur avaient cessé de circuler, et seule la lumière des flammes éclairait la route des fugitifs affolés dans cette ténébreuse confusion. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
- Plût aux dieux que Teresa fût restée muette elle aussi ! Elle ne cessait de crier. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre X)
- Simon a passé une heure sur ce toboggan, hier soir, en présence de son père. Il n'est pas tombé une seule fois. Alors cesse de jouer les rabat-joie et écoute ce que j'ai à te dire. — (Kay Stockham, Les promesses du Tennessee, traduit de l'anglais par Isabel Wolff-Perry, éd.Harlequin, 2010, chap. 8)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
-
née
- Féminin singulier de né.
- Madame du Barry, née Jeanne Bécu.
-
noyer
- (Botanique) Grand arbre à feuilles caduques alternes imparipennées, aux petites fleurs femelles verdâtres réunies par deux à quatre et donnant des noix (drupes indéhiscentes) (Juglans L.).
- La route parcourt une campagne fertile et variée par des jardins, par des plantations de noyers, et par des coteaux plantés de vignes : à gauche, ou suit presque constamment le cours de l’Yonne; […]. — (Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France, Firmin Didot frères, 1837, volume 1 (Route de Paris à Genève : Département de l'Yonne), page 1)
- Je tuai bientôt mon second tourdre (tourdre : grive), mais plus petit que le premier, à la nuit tombée, le distinguant à peine, sur un noyer dans le champ de M. de La Peyrouse, je crois, au-dessus de notre Pelissone (id est : de notre vigne Pelissone). — (Stendhal, Vie de Henri Brulard, tome II, Édition Henry Debraye, Librairie ancienne Honoré et Édouard Champion, Paris, 1913, p.43 → lire en ligne)
- Le défunt était en effet recouvert d’un amas de feuillages et de branches, où l’on identifia des tiges de menthe et de noyer, voire d’angélique, ainsi que des feuilles de noyer. La menthe, à l’arôme puissant, est conseillée dans les traités d'embaumement dès la fin du Moyen Âge. Le noyer est connu pour favoriser la conservation, en raison de son importante teneur en tanins. — (Patrice Georges, L’embaumement médiéval des nantis, Pour la Science, 1er janvier 2006)
- Nous semons du blé sous des noyers; le blé, bien malgré lui, va subir la présence de l’arbre. — (Christian Dupraz, Fabien Liagre, Agroforesterie: des arbres et des cultures, 2008, page 133)
- L’allélopathie peut aussi affecter des arbres, comme on le sait depuis toujours pour le noyer. Le noyer est allélopathique par ses racines, par ses fruits et par ses feuilles. — (Jean-Marie Pelt, Cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme ! : Pour en finir avec les pesticides, 2012)
- Certaines espèces jouent sur plusieurs moyens de dispersion, comme le noyer (Juglans regia), qui est disséminé à la fois par gravité, par des oiseaux ou des mammifères (zoochorie). — (Aux origines des plantes, tome 1, Collectif sous la direction de Francis Hallé, Fayard 2008)
- Ainsi le noyer réduit le développement d’un couvert végétal en libérant de la juglone, l’acacia émet des composés volatils pour empêcher les prédateurs de manger ses feuilles. — (Les champignons au service de l'agroécologie, La Recherche, 23 novembre 2020)
- (Par métonymie) Le bois du noyer.
- Sans attendre sa réponse, elle se rendit à la cuisine où il la suivit, jetant un bref regard circulaire à la pièce avant de s’installer à son invitation sur l’une des chaises paillées autour de la table de noyer. — (Danielle Stamenkovic, Les Anges Gardiens des Collines, 2002, page 257)
- Ici c’est la réserve de bois commence Commont. Là, du noyer de première qualité. Tu peux remarquer les veines qui forment les lignes légères comme de la fumée. De la racine de noyer, c’est à dire la racine principale. — (Gilbert Bordes, L’année des coquelicots, chapitre 24, 2013)
- Nous trouvâmes des trésors anciens que l’on retapa, comme des vieux meubles en noyer ou la vaisselle qui avait servi pour l’auberge durant plus d’un demi-siècle. — (Stéphanie Bideau, Fanny, juste un papillon, 2014, page 103)
-
annoncer
- Faire connaître.
- Ce jeune gentilhomme, comme l’avait annoncé l’amiral, entrait à Paris par la porte Saint-Marcel vers la fin de la journée du 24 août 1572. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Les portières sont refermées, après la visite du contrôleur. Un dernier coup de sifflet annonce que le train va se mettre en marche… — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Je quitte le lieutenant licencié et regagne le couvent, où la sœur converse m’annonce qu’un ami est venu me demander. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Bush l’avait annoncé depuis longtemps : il partirait en guerre quand bien même devrait-il être tout seul. — (Pour un autre monde ; Un autre chemin, motion pour le congrès socialiste de Dijon du 16 au 18 mai 2003)
- « Singulière affaire, assurément », se disait-elle. Elle en fut si bouleversée qu'elle ne devait même pas s’apercevoir que le coq avait déjà annoncé l'aube et que l'Orient peu à peu s'éclairait. — (Belle de Candeur : Roman érotique de la dynastie Ming, traduit du chinois par Christine Barbier-Kontler, Arles : Éditions Philippe Picquier, 1990, 1994, page 27)
- (En particulier) Faire connaitre son arrivée ou sa venue. — Note : Se dit particulièrement lorsqu’on prévient de l’arrivée d’une personne qui demande à entrer.
- Le domestique annonça monsieur un tel. — Il fut très étonné lorsqu’on m’annonça.
- — Veuillez m’annoncer à madame Donis, dit-il.— Madame est dans le petit salon.— Demandez si elle peut me recevoir. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- En arrivant à Normée le berger souffle dans sa corne pour annoncer son retour. Les chiens aboient. — (Mariel J.- Brunhes Delamarre, Le berger dans la France des villages, Éditions du CNRS, 1970, page 164)
- Faire connaître au public par une annonce.
- L’idée de déployer tous les fastes de la République et d’afficher une solennité churchillienne pour annoncer une augmentation de 1,6 point de la TVA ne peut venir que de cerveaux hallucinés. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), n° 772 du 4 février 2012, page 3)
- Le titreur de Paris-Jour, ce matin, ne s'est pas embarrassé de nuances. Il a annoncé sur la largeur de la « une » : « Peyrefitte va interdire les minijupes. » — (Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, éd. Fayard, 2000, vol. 3)
- On les retrouve au kébab du coin, au bout de l'avenue Jean-Jaurès où une pancarte annonce : « Dernier kébab avant le périph », au Café de la musique du parc de la Villette, au café MK2 du quai de Seine. — (Régine Robin, Le mal de Paris, éd. Stock, 2014)
- (Pronominal) — Ainsi le comprenait l’orateur qui flétrissait, il y a trois ans, dans un premier discours, ceux qu'on appelle des vendus, et qui s'annonçait déjà comme l’exécuteur des épurations nécessaires. — (Anatole Claveau, La Vertu, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 44)
- Prédire ; assurer qu’une chose arrivera.
- Les prophètes ont annoncé la venue du Messie. Un ange annonça à la Vierge le mystère de l’Incarnation.
- Faire pressentir ce qui doit arriver.
- Le baromètre annonce le beau temps. La seconde scène de cette comédie en annonce le dénouement.
- Être le signe, la marque de.
- M. de Vaize annonçait une cinquantaine d’années, il était grand et assez bien fait. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Son ris était charmant, son teint de lis et de rose, joint à la vivacité de ses yeux, annonçaient celle de son esprit et donnait une énergie peu commune à ce qu'elle disait. — (Mireille Védrine, Les jardins secrets de Jean-Jacques Rousseau, Chambéry : Éditions Agraf, 1988, chapitre 3, § 3)
- Présager en précédant.
- L'été s’annonçait assez beau, bien qu'il crachinât de temps à autre sur la frange en bordure de mer. — (Patrice Hamel, Une famille de Terre-Neuvas, Éditions Cheminements, 2003, page 299)
- La formule du pain perdu s'inspirerait-elle des deux recettes d’Aliter dulcia données par Apicius ? sous le règne de Tibère ? N'y manquent que les œufs. Il est plus vraisemblable que la recette du pain perdu soit annoncée par celle des tostées dorées de Taillevent. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, éd. Robert Laffont, 2012)
- Le départ précoce des hirondelles et le rencognement des petits animaux en leurs terriers annonçaient un hiver rude. — (Patrice Ordas, Les griffes de l'hermine, éd. Hermé, 1986, page 92)
- Promettre ; faire espérer.
- Tout semblait annoncer le succès de cette entreprise.
- Cela ne nous annonce rien de bon.
- (Pronominal) se faire promettre, se faire espérer.
- Cette entreprise s’annonçait bien, elle a mal tourné.
- (Pronominal) Se manifester par des signes faisant penser.
- La tempête s'annonce terrible.
- (Pronominal) (Suisse) Se présenter.
- Il faut vous annoncer à la réception.
- (Pronominal) (Suisse) Se porter volontaire
- Il manque un joueur, qui s’annonce ?
- (Pronominal) (Suisse) S’inscrire
- roubaix
-
met
- (Linguistique) Code ISO 639-3 du mato.
-
net
- (Linguistique) Code ISO 639-3 du nete.
-
noter
- Marquer d’un trait dans un livre, dans un écrit.
- J’ai noté deux passages dans le premier volume.
- Marquer sur un carnet, sur un registre, etc., une chose dont on veut se souvenir.
- J’ai noté ces paroles aussitôt après les avoir entendues.
- Avertir quelqu’un de bien remarquer quelque chose et de s’en souvenir.
- Il faut noter qu'à l'issue de l'opération de dégourdi, la céramique est très fragile et difficile à manipuler, car formée uniquement d'un agglomérat de grains pas ou peu liés entre eux. — (Jean-Marie Haussonne, Céramiques pour l'électronique et l'électrotechnique, PPUR presses polytechniques, 2002, page 92)
- À noter que les drones commencent à être utilisés pour fournir des images aériennes sur des missions ponctuelles. — (Philippe Sierra, La géographie : concepts, savoirs et enseignements, 2e éd., Armand Colin, 2017)
- (Éducation) Apprécier par un chiffre la valeur d’un devoir fait par un élève ou la conduite de cet élève.
- Le professeur l’a bien noté.
- (Par extension) Juger, évaluer.
- Un fonctionnaire bien, mal noté.
- Ce dernier trait le note bien mal dans mon esprit.
- Noter d’infamie, désigner à l’opinion d’une manière infamante, couvrir de honte.
- (Musique) Écrire de la musique avec les caractères destinés à cet usage.
- Noter un chant, un air.
- De la musique bien notée.
- (Mathématiques) Donner un nom à un objet mathématique en vue de faciliter sa reconnaissance lors d’une démonstration.
- On note ℕ l’ensemble des entiers naturels.
-
fierté
- Caractère de celui qui est fier, de celle qui est fière, de ce qui est fier.
- En montant un vaste escalier à tapis, où je remarquai toutes les recherches du comfort anglais, le cœur me battit; j’en rougissais, je démentais mon origine, mes sentiments, ma fierté, j’étais sottement bourgeois. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
- Sa fierté ne descendait pas jusqu’à la hauteur où ces paroles, parties d’en bas, arrivaient. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Jean-Joseph Pasteur, sans qu'on put l'accuser de fierté, ne se liait pas facilement. Dans les habitudes ou le langage, il n'avait rien d'un sous-officier à la retraite. Ne parlant guère de ses campagnes, il n'entrait jamais dans un café. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 12)
- Quelle démission de sa fierté a pu le conduire en cette rue infâme, le jeter dans un lit mercenaire ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Je n’aime pas la fierté. Pourquoi ? Parce qu’elle est toujours associée à la pauvreté et à la honte, quelle qu’elle soit. Je n’aime pas la pauvreté, je n’aime que la richesse, donc je n’aime pas la fierté. — (Christine Angot, La peur du lendemain, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 2000, page 9)
- Non, ne me dis pas merci, c’est tout naturel. C’est notre contrat. Et puis la réussite de ton vol est aussi ma fierté de livre. — (Bernard Werber, Le livre du voyage, 2003)
- Il est grand temps de relever la tête ! les masculinistes sont là pour réaffirmer la fierté d’être un homme, face aux harpies féministes. — (Élise Fontenaille, L’homme qui haïssait les femmes, Grasset, 2011)
-
aller
- le latin eo, is, ii (ivi), itum, ire (j’irai) pour les formes en ir- ;
- et le latin vado, vadis, vadere (je vais) pour les formes en v- ;
- une origine incertaine pour les formes en all- et aill-, lesquelles ont fait l'objet de nombreuses hypothèses parmi lesquelles :
-
taper
- (Familier) Frapper du plat de la main, battre, donner un ou plusieurs coups.
- Taper un enfant.
- Si vous désobéissez, je vous taperai.
- Elles se tapèrent comme les laveuses tapent leur linge, rudement, en cadence. Quand elles se touchaient, le coup s’amortissait, on aurait dit une claque dans un baquet d’eau. — (Émile Zola, L’Assommoir, 1877, page 400)
- Se taper le front.
- Ça riait en se tapant les cuisses. — (Jean Giono, Un de Baumugnes, 1929, page 67)
- Frapper, cogner, toquer pour produire un bruit.
- Dedans on buvait des boissons variées qu’à la couleur on reconnaissait pour du cidre, du café ou de l’eau-de-vie, et l’on tapait les verres ou les tasses sur les tables avec des éclats de voix qui ressemblaient à des disputes. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Il faisait joyeusement taper ses béquilles sur le pavé. — (René Benjamin, Gaspard, 1915, page 150)
- Taper trois coups à la porte.
- (Théâtre) Frapper trois coups pour annoncer le début du spectacle.
- L’Annoncier tape fortement le sol avec sa canne, et lorsque le silence règne, il annonce : Le Soulier de satin ou Le Pire n’est pas toujours sûr — (Paul Claudel, Le Soulier de satin, 1944)
- (Musique) Mal jouer de la musique en frappant sans nuance sur un instrument.
- Il n’y avait guère là, le soir, que la seconde des corsets, miss Powell, qui tapait sèchement du Chopin sur le piano. — (Émile Zola, Au Bonheur des dames, 1883, page 648)
- Dactylographier, écrire à la machine ou à l'ordinateur, les doigts frappant le clavier.
- Je lui dictais sévèrement des choses ennuyeuses qu’elle tapait avec une application timide, toute frêle, toute mièvre dans sa robe de confection simili popeline. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 199)
- J’étais écœurée de son attitude, elle jouait les étonnées et essayait de me persuader que c'était Jojo qui avait tapé ce courrier. — (Catherine Podgorski, Charlatan, Scélérat, Menteur! Je vous présente mon employeur, Éditions Publibook, 2001, page 68)
- Je tapai un début de phrase, sans conviction. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 30)
- Jouer, le complément d’objet désignant des cartes (→ voir taper le carton) ou un jeu de cartes.
- Il regarda dans la glace quatre vieux qui tapaient une belote en silence. — (René Fallet, Banlieue sud-est, 1947, page 33)
- Les vrais « hommes » se réfugient chez Dupont tout est bon, où la banalité est encore de mise, dans les tabacs rebelles aux effets, et tapent leurs parties de cartes sur le tapis de tout le monde sans verser dans un académisme de sages-femmes. — (Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, page 137)
- (Argot) Prendre.
- On pique, on avale… on tape dans le tas avec les doigts… le tout c’est de s’y mettre… Et c’est excellent ! — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 324)
- (Populaire) Se faire donner ou prêter de l'argent.
- Mon fils m’a tapé vingt euros.
- Gontran.— Non, je viens pour le taper, ainsi vous comprenez…Moricet.— Le taper !… Vous frappez votre famille ?Gontran.— Mais non… Je voudrais qu’il me prête cinq cents francs. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- Je ne sais pas si vous savez que vous êtes comtesse de Combray et que le chapitre vous doit une redevance ?— Je ne sais pas ce que me doit le chapitre, mais je sais que je suis tapée de cent francs tous les ans par le curé, ce dont je me passerais. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 198)
- L’idée du mariage flottait autour de Jacques : « Je ne puis pourtant plus taper maman », pensait-il ; de fait, la marquise d’Iscamps était bien capable de se ruiner toute seule et sans qu’on l’y aidât. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
- Lecouvreur était encore un bleu dans le métier de bistrot. Il ne savait pas se débarrasser des raseurs qui le tapaient d’une tournée. — (Eugène Dabit, L’Hôtel du Nord, 1929, page 60)
- Entre vingt et trente ans, on peut taper les copains pour finir le mois, ça n’a pas d’importance. Entre trente et quarante, ça commence à devenir pénible. Au-dessus de quarante, c’est intolérable. — (Roger Vailland, Drôle de jeu, 1945, page 206)
- (Intransitif) Frapper, donner un ou plusieurs coups, rosser, heurter, cogner.
- Taper sur quelque chose.
- Il lui tapa sur le ventre.
- Elles couraient et couraient. Leur cœur tapait ; bientôt le souffle leur manqua. — (Henri Pourrat, Gaspard des montagnes, 1930, page 242)
- Ce fut lui, enfin, qui enfonça les crochets pour les fameux rideaux, non sans taper du marteau sur ses doigts. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- Levaque, délassé et excité d’avoir tapé sur sa femme, tâcha vainement d’entraîner Maheu chez Rasseneur. — (Émile Zola, Germinal, 1885, page 1233)
- (Intransitif) (Par extension) En parlant du soleil, frapper par sa puissance ou sa luminosité.
- Le soleil tapait à travers la vitre, je comptais les gares et je lisais et relisais l’adresse et le numéro de téléphone sur la carte de Georges. — (Lolita Pille, Bubble gum, Bernard Grasset, Paris, 2004, ISBN 2-246-64411-9, chapitre III, page 43)
- Mets-toi une casquette, le soleil va taper fort aujourd'hui. — (Michel Rabagliati, Paul à la pêche, éditions la Pastèque, Montréal, 2006, page 75)
- (Intransitif) Frapper, atteindre.
- Taper à côté : Échouer.
- Taper dans le mille : Réussir.
- (Intransitif) Monter à la tête, enivrer.
- Tu monteras deux bouteilles de notre Lunel… du deux francs… de celui qui tape. — (Edmond et Jules de Goncourt, Germinie Lacerteux, 1864, page 129)
- Prendre au nez, à la gorge, puer.
- Ça tape ici !
- Il tape des arpions que c’est pas croyable… On se recule nauséeux. — (Bertrand Blier, Les Valseuses, 1972)
- (Pronominal) (Populaire) Manger, boire.
- J’avais de quoi alimenter la conversation chez Lipp où j’avais l’intention d’aller me taper une choucroute. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre II, Série noire, Gallimard, 1956, page 19)
- Tiens, ma vieille elle a soixante-cinq ans, j’habite avec elle. Eh bien, à son âge, elle se tape encore son kil de rouge dans la journée. — (Jean-Paul Sartre, Les Chemins de la liberté : La Mort dans l’âme, 1949, page 247)
- (Pronominal) Faire, être obligé, contraint de faire.
- C’est moi qui ait dû me taper tout le travail.
- «Qu’il se débrouille. Je me suis déjà tapé les mesures à défendre», souffle à Chez Pol un cador du groupe LREM à l’Assemblée. — (Sylvain Chazot, Etienne Baldit et Chez Pol, À LREM, la patience envers Jean-Michel Blanquer a des limites, Libération, 18 janvier 2022)
- J’ai dû me taper tout le trajet à pied.
- (Pronominal) Être atteint par, subir.
- Se taper une angine.
- (Pronominal) (Vulgaire) Se faire, faire l’amour avec.
- Se taper un mec.
- Se taper une meuf.
- (Pronominal) (Populaire) Faire coup blanc, ne rien obtenir, faire des efforts en vain.
- Tu peux toujours te taper.
- (Pronominal) (Vulgaire) Se branler, n’en avoir rien à foutre.
- Je m’en tape !
- Je n’en ai rien à taper.
- Nous faisons des confidences, toujours des confidences – « grande rencontre », « profonde générosité », « c’est un homme formidable » – d’une impudeur démente et dont tout le monde se tape. — (Fabrice Luchini, Comédie française, Flammarion, J’ai lu, 2016, page 198)
- (Familier) Consommer de la drogue par le nez.
- […] ce n’est pas parce que 11% des fumeurs de cannabis vont ensuite se taper une ligne de coke qu’ils le font à cause de la ganja qu’ils ont fumée. — (Théo Chapuis, Une fois pour toutes, le cannabis conduit-il à la consommation d'autres drogues ?, site konbini.com, 29 avril 2015)
-
demeurer
- S’arrêter assez longtemps en un lieu. — Note d’usage : Conjugué avec l’auxiliaire être.
- Eh quoi ! vous voilà déjà en route ? Isaac Laquedem, « qui souffre à demeurer », s’arrête au moins pour boire la chope de bière que lui offrent les bourgeois de Bruxelles en Brabant ! — (Théophile Gautier, Ce qu’on peut voir en six jours, 1858, réédition Nicolas Chadun, pages 50-51)
- En les apercevant, Bert s’aplatit sur le sol, rampa jusqu’à un creux propice et demeura étendu là à contempler leurs efforts. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 357 de l’édition de 1921)
- Elle pourrait demeurer ici, l’assaillir d’invites, de chatteries, toute la nuit provoquer son désir, répandre ses effluves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Elle était demeurée longtemps debout devant ces hautes coques dont les hublots laissaient voir l'intérieur des cabines éclairées. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 52)
- Habiter, loger, faire son logement. — Note d’usage : Conjugué avec l’auxiliaire avoir.
- En songeant à cela j’arrivai chez le sonneur de cloches Brainstein, qui demeurait au coin de la petite place, dans une vieille baraque décrépite ; […]. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- (...), tous les trois brisés du voyage, effarés et perdus au milieu du vaste Paris, le nez levé sur les maisons, demandant à chaque carrefour la rue de la Michodière, dans laquelle leur oncle Baudu demeurait.— (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883 - Éditions Gallimard, 1980, page 29 ISBN 2070409309)
- M. A… G…, demeurant à Troyes, souffre depuis longtemps d’une entérite que différents traitements n’ont pu guérir. — (Émile Coué, La Maîtrise de Soi-même par l’autosuggestion consciente, éd. 1935, page 31)
- (Sens figuré) Être à demeure, être permanent ou tenir, persister, durer.
- Confusion : le kaiser s’est enfui en Hollande, mais le militarisme demeure et les chefs sociaux-démocrates du nouveau régime, républicain, font alliance avec les généraux monarchistes et les corps francs à croix gammée contre les spartakistes. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 12)
- Cet arc de triomphe n’a pas été fait pour demeurer.
- La parole s’envole, et les écrits demeurent, l’écriture demeure.
- La tache en demeure toujours.
- La cicatrice lui en est demeurée.
- Il lui en est demeuré une cicatrice, une infirmité.
- Se trouver, rester ou être dans un certain état.
- Pendant que le nouveau venu se débitait à lui-même ce monologue, un autre cavalier, entré par l’autre bout de la rue, […], s’arrêtait et demeurait aussi en extase devant l’enseigne de la Belle-Étoile. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Parmi les tailleurs de pierre qui sculptaient les images des cathédrales, il y avait des hommes d’un talent supérieur, qui semblent être demeurés toujours confondus dans la masse des compagnons ; ils ne produisaient pas moins des chefs-d’œuvre. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VII, La morale des producteurs, 1908, page 360)
- […], il découvrit bientôt la carcasse de l’un des monoplans asiatiques […]. La machine avait évidemment opéré une chute verticale et elle était demeurée à demi suspendue dans un groupe d’arbres ; […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908 ; traduit par Henry-D. Davray & B. Kozakiewicz, page 249, Mercure de France, 1921)
- Je demeurai couché sur le dos, les yeux grands ouverts, fixant le plafond. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- La respiration demeure calme, le cœur est encore bon, mais le sang lui dégouline du crâne sur le nez, dans les yeux, poisse la chemise. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Débusquer les bases biologiques d’un comportement n’enlève rien à l’humanisme du geste ni au libre arbitre : nous demeurons toujours libres de choisir entre un geste altruiste ou égoïste. — (La démagogie est-elle génétique ?, dans Le Québec sceptique, n° 58, page 17, automne 2005)
- Enfin, pour le repérage des noms de lieu et des réseaux de communication terrestres, les deux atlas routiers, Southeast Asia et Indonesia, publiés chez Nelles Verlag, demeurent irremplaçables. — (Rodolphe de Koninck, L'Asie du Sud-Est, éditions Armand Colin (collection U), 2012, introduction)
- Ce qui est conservé, laissé ou dévolu à quelqu’un.
- Ce bien lui est demeuré, malgré les efforts de ceux qui le lui disputaient.
- Ce titre lui demeure. (Sens figuré),
- La victoire lui demeura.
- La gloire lui en est demeurée tout entière.
- Que la honte vous en demeure !
- Être de reste. — Note : Dans cette acception, on l’emploie presque toujours impersonnellement.
- Sans doute, presque tout demeure à faire pour passer d'une symptomatique à une véritable étiologie. — (Gilles Gaston Granger, Méthodologie économique, Presses Universitaires de France, 1955, page 350)
- Il ne lui est rien demeuré de tant de biens qu’il avait.
- Il ne lui en est pas demeuré une obole.
-
embrasser
- Serrer, étreindre avec les deux bras.
- Priam se jeta aux pieds d’Achille et lui embrassa les genoux.
- Cet arbre est si gros, que deux personnes ne sauraient l’embrasser.
- J’embrassai en partant le bon colonel et son ami le docteur comme on le fait au théâtre, en nous pressant dans les bras l'un de l'autre et en détournant la tête. — (François Auguste Biard, Deux années au Brésil, 1862)
- (Par analogie) Entourer, contourner.
- Le lierre embrasse cet ormeau.
- Cette rivière se sépare en deux et embrasse une grande étendue de terrain.
- Contenir quelque chose dans toute son étendue.
- L’ancien empire germanique embrassait une grande partie de l’Europe.
- (Sens figuré) Saisir par le regard, par la pensée quelque chose dans toute son étendue.
- Je me fis conduire les yeux fermés, par mon guide, à l’endroit le plus favorable pour embrasser d’un seul coup-d’œil la double chaîne des Alpes. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
- Quand on sait peu, on éprouve le besoin de tout embrasser ; quand on sait beaucoup, on sent la nécessité de tout résumer. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, tome 8, 1832)
- Pour élucider cette idée, je me propose d’embrasser l’Univers dans un seul coup d’œil, de telle sorte que l’esprit puisse en recevoir et en percevoir une impression condensée, comme d’un simple individu. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire)
- La conviction de l’existence d’un objet éternel, embrassée quand on est jeune, donne à la vie une assiette particulière de solidité. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 193)
- La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en tolère. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l’Amour, Albin Michel, 1961, page 41)
- (Manège) Serrer avec les cuisses son cheval pour être plus ferme.
- Embrasser bien son cheval.
- (Sens figuré) S’attacher à quelque chose par choix, par préférence.
- Toute la situation résulte du progrès de la Révolution contre le Christianisme. Eh bien, devons-nous embrasser le dogme de la Révolution ou celui de l'Église ? Pour nous, c'est toute la question — (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai, Casterman, 1873, page 31).
- Ces docteurs confondent, par un grossier sophisme, un idéal qui, en tant que non changeant, peut par pure métaphore être qualifié de mort, avec les hommes, les êtres charnels qui embrassent cet idéal, lesquels, en cet embrassement, peuvent être si peu morts qu’ils se battront avec acharnement pour le défendre. — (Julien Benda, La Trahison des clercs, 1927, édition 1946)
- De très bons dessinateurs embrassent d’autres métiers parce qu’ils estiment que c’est dangereux et que ça ne nourrit pas son homme. — (Emeline Wuilbercq, En Afrique, « la caricature est dangereuse et ne nourrit pas son homme », Le Monde. Mis en ligne le 6 mai 2019)
- (Par extension) Serrer quelqu’un entre ses bras et lui donner un baiser.
- Je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait. Durant sa maladie, on m’avait défendu de pénétrer dans sa chambre, et il était parti sans que je l’eusse embrassé. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Mme Pasteur pouvait bientôt écrire : « Grandeau vient d’annoncer au laboratoire que Roux et Chamberland sont décorés et que Pasteur est grand-cordon . On s’est embrassé cordialement au milieu des cochons d’Inde et des lapins. » — (Victor Fraitot, Une page d’histoire du XIXe siècle - Pasteur (l’œuvre, l’homme, le savant), Paris : librairie Vuibert, 1905, page 47)
- (Par extension) Donner un ou des baisers à quelqu’un.
- Ils mangent et boivent, font ripaille, remuent leurs membres, embrassent les filles, sonnent les cloches, s’emplissent de bruit : rudes bacchanales où l’homme se débride, et qui sont la consécration de la vie naturelle : les puritains ne s’y sont pas trompés. — (Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise, volume 1, 1856, page 255)
- Puis, lorsqu’ils arrivèrent à la maison des mégers, ils tombèrent justement sur les amoureux, Sophie et son meunier, qui s’embrassaient à pleine bouche, près du puits. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VIII)
- Des messieurs parfumés, que d’affreux gigolos embrassaient sur la bouche, poussaient des gloussements et, tournoyant avec ivresse, s’abandonnaient. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Un mec qui ne s'encombrera pas des convenances et de la séduction à deux balles, qui rentrera, posera le kébab et sans dire un mot, m’embrassera fougueusement en me disant de ne pas m'inquiéter pour toutes les histoires de couple pourries […]. — (Laura Bernard, Football, amour, kébab, Éditions Publibook, 2012, page 49)
- Accepter une idée, adhérer à un concept.
- Mais apparemment, le gouvernement pense serrer la vis encore un peu plus que prévu. Il joue avec l’idée d’un couvre-feu. (…). L’embrassera-t-il vraiment ou la fait-il circuler pour donner un air de modération à ses autres mesures ? — (Mathieu Bock-Côté, Couvre-feu: résolution ou désespoir?, Le Journal de Québec, 6 janvier 2021)
-
dépenser
- (Commerce) Employer telle ou telle somme à l’achat de telle ou telle chose.
- Ai-je besoin de vous dire, après cela, que tout notre argent était dépensé en fantaisies inutiles de toilettes ? — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- On ne voit pas que, puisque notre bourgeois a dépensé six francs à une chose, il ne pourra plus les dépenser à une autre. On ne voit pas que s’il n’eût pas eu de vitre à remplacer, il eût remplacé, par exemple, ses souliers éculés ou mis un livre de plus dans sa bibliothèque. Bref, il aurait fait de ses six francs un emploi quelconque qu’il ne fera pas. — (Frédéric Bastiat, Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, 1850)
- […] en Angleterre, c’est une aristocratie puissante qui élève le cheval de course, et elle est bien libre de dépenser son argent comme bon lui semble, personne, que nous sachions, ne s’est encore avisé de lui contester ce droit. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- (Absolument) — Il aime à dépenser. — Il dépense follement en habits, en chevaux.
- (Sens figuré) Employer, prodiguer, consumer ses efforts, son temps, etc.
- Eufrosinia raisonne comme Ivan, comme Staline. On dira qu'elle s'affaire cupidement pour elle et pour son parentage quand Ivan et Staline se dépensent héroïquement pour la nation. La fin justifie les moyens mais ce ne sont pas les mêmes fins. — (Barthélemy Amengual, Que viva Eisenstein!, Éditions de L’Âge d’Homme, 1980, page 358)
- Il a dépensé ses forces pour rien. — Il s’est dépensé en pure perte. — Il se dépense trop, il ruinera sa santé.
-
éternité
- Durée qui n’a ni commencement ni fin.
- De toute éternité, de temps immémorial.
- Pour de nombreux croyants, Dieu est de toute éternité.
- Le temps n’est qu’une partie de l’éternité.
- Comme si on pouvait tuer le temps sans blesser l’éternité. — (Henry David Thoreau)
- Durée qui a un commencement, mais qui n’aura pas de fin. — Note : Dans ce sens on l’emploie surtout en parlant de la vie à venir.
- […]; et, quand M. de Bonald est venu réclamer à la Chambre, en 1816, au nom de la religion catholique redevenue religion de l’État, le rétablissement de l’indissolubilité du mariage, il s'est bien gardé de réclamer en même temps et au même titre le rétablissement de l’éternité des vœux ecclésiastiques. — (Alexandre Dumas fils, La question du divorce, 12e édition, 1880, page 176)
- […] ils n’ignorent rien de tout cela et savent notamment fort bien que c’est en l’affirmant qu’ils créeront cette éternité de barbarie nécessaire au maintien des institutions qui leur sont chères. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue et augmentée, Grasset, 1946, page 194)
- En outre, l’organisation de la famille française s’est achevée sous l’influence du droit canon et du droit romain qui revêtaient hier encore un aspect d’éternité et qui nous surprennent aujourd’hui par l’imminence de leur déclin. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- (Par hyperbole) Temps qui semble durer trop longtemps.
- Le doigt sur la détente de nos armes, tous les muscles tendus, ne respirant plus, nous attendons… et il me semble qu’il se passe une éternité… — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 47)
- (Langage savant) Caractère de ce qui est éternel.
- L'éternité de la matière
- (Religion) La vie éternelle après la mort.
- Le passage de la vie à l’éternité est court mais terrible ; il ne me reste que bien peu d’instants pour me préparer à la mort. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- L’éternité c'est long, surtout vers la fin. — (Woody Allen)
- (Héraldique) (Très rare) Meuble représenté par un serpent en anneau se mordant la queue dans certaines armoiries. Cette terminologie du blason n’est utilisée que par quelques auteurs à titre symbolique. On lui préfère ouroboros ou ourobore.
- Éternité : Quelques auteurs la symbolisent ainsi, avec un serpent, formant un cercle, en se mordant le bout de la queue. — (Le Blason, dictionnaire et remarques, Amédée de Foras, 1883, consultable sur Gallica)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.