Dictionnaire des rimes
Les rimes en : rouir
Que signifie "rouir" ?
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- (Textile) Faire tremper dans l’eau une plante (comme le lin, le chanvre ou le manioc), de manière que les fibres se séparent de la partie ligneuse.
- […] ; de même que le travail de rouir, tiller et peigner le chanvre, saler ou sécher le poisson , etc. , passe pour un appendice de l'industrie de ceux qui récoltent le chanvre, ou qui pêchent le poisson. — (Jean-Baptiste Say, Cours complet d’Économie politique pratique, 3e édition augmentée de notes par Horace Émile Say, chez Guillaumin & Cie, Paris, 1852, volume 1, 2e partie, chapitre 1, page 206)
- Quand le lin a roui, on lui fait subir une sorte de décortication qui ne laisse subsister que la fibre textile. Ce fut le travail auquel le pauvre Kermelle crut pouvoir se livrer sans déroger. Personne ne le voyait, l’honneur professionnel était sauf ; mais tout le monde le savait, et, comme alors chacun avait un sobriquet, il fut bientôt connu dans le pays sous le nom de broyeur de lin. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, réédition Folio, page 27)
- Marthe songea qu’on avait mis du chanvre à rouir dans cette eau, car une odeur fade se levait de la surface vaguement mouvante. — (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
- Une herbe plus sombre, mêlée à des joncs, marquait la place d’anciens étangs où l’on faisait jadis rouir le chanvre ; ils n’étaient pas tous asséchés et dès la tombée du jour les grenouilles s’y mettaient à chanter. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- On voit rouir dans la chaleurDes gerbes longues, lasses, lâches ;C’est comme un embarras de fleurs,D’œillets, de mauves, de bourraches. — (Anna de Noailles, « Chaleur dans un jardin », Les Éblouissements, 1907 → lire en ligne)
- Le chanvre ne rouit pas bien dans l’eau courante.
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "rouir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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aplanir
- Rendre plan, uni.
- Le vent étant tombé vers les huit heures du soir, et la mer s’étant aplanie, le vaisseau demeura immobile. — (François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811)
- De gros scrapers décapaient le sol et stockaient les roches, d'autres ratissaient et aplanissaient la surface dégagée pour délimiter nettement le trou circulaire que les ingénieurs avaient décidé de creuser pour atteindre le minerai. — (Jean Darmen, P900, tome 3: Les Pirates, Numeriklivres, 2016, chap. 4)
- (Sens figuré) — Au milieu du siècle dernier, on traitait de songe-creux et de lunatiques ceux qui prétendaient aplanir les hiérarchies traditionnelles et renverser même la personne du Roi. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l'amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- (Pronominal) — Ces montagnes, en raison de leur constitution géologique, sont plus que n'importe quelles autres soumises à l'influence de l'érosion. Les Basses-Alpes s'usent, s'écroulent lentement, modifient leurs contours, tendent à s'aplanir. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Lever les difficultés, les obstacles, les empêchements qui se rencontrent dans une affaire.
- Le souci d'aplanir les voies devant la réforme fiscale m'amena à reprendre dès mon retour au Louvre les conversations avec la haute finance commencées sous mon premier ministère. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- (Pronominal) — Toutes les difficultés, tous les obstacles s’aplanissent devant lui.
-
garantir
- (Droit) Se porter garant, répondre d’une chose, du maintien, de l’exécution d’une chose. — Note : Se dit surtout en matière de procès, d’affaires et de négociation.
- Garantir une créance.
- Garantir la propriété d’une maison.
- Garantir un contrat, une vente, un traité entre puissances, etc.
- Se rendre garant de la valeur, de la qualité d’une chose.
- Je vous garantis cette montre pour six mois.
- Je vous garantis ce cheval, cette montre de tout défaut.
- Le contrôle garantit le titre des pièces d’or et d’argent.
- Ce qu’il vient de faire vous garantit sa fidélité.
- Qui me garantit que vous serez plus sage à l’avenir ?
- Se rendre garant de l’existence de la réalité d’une chose.
- Je vous garantis que les choses se sont passées ainsi.
- Je lui ai garanti le fait.
- Je vous garantis qu’il ne fera pas cela.
- On m’a assuré cela, mais je ne vous le garantis pas.
- Défendre quelqu’un contre une demande, ou l’indemniser du tort qu’il souffre par une éviction, une condamnation, etc.
- Garantir quelqu’un de toutes poursuites. — Garantir d’une éviction.
- Le débiteur doit garantir sa caution des condamnations qui peuvent être prononcées contre elle.
- Donner l’assurance ; assurer.
- Ce petit potager remonte aux années 1920. Il garantissait aux habitants l’autosuffisance alimentaire et leur offrait l’occasion d’un sain exercice physique – un souci très allemand. — (Svenja Flaßpöhler, traduction Octave Larmagnac-Matheron, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 30/03/220 de Philosophie Magazine)
- (Plus courant) Mettre à l’abri ; préserver de ; protéger de.
- Le seul moyen de se garantir d’oignons, & même de toute incommodité aux pieds, c'est d'être absolument en garde contre les chaussures trop courtes; […]. — (Nicolas Laurent Laforest, L'art de soigner les pieds : contenant un traité sur les cors, verrues, durillons, oignons, engelures, les accidens des ongles & leur difformité, Paris : chez l'auteur & Maison de M. Bourdet et Versailles : Blaizot, 1781, page 77)
- Sans les digues élevées et solidement établies qui l’en garantissent, la Camargue serait submergée par le Rhône plusieurs fois durant le cours du printemps, au moment sur-tout de la fonte des neiges, et pendant l’automne lors des pluies équinoxiales : […]. — (M. de Rivière, « Mémoire sur la Camargue », dans les Annales de l’agriculture française, 2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard, avril 1826, page 77)
- Pendant de longues heures nous marchons en silence, ne regardant ni à droite ni à gauche, la tête baissée sous nos capuchons pour nous garantir de l'ondée cinglante. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
- L’œuf pondu le vendredi saint préservait de la foudre, mangé il garantissait de la fièvre ou de la rage… — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Voyez-vous […] nous avons à Paris plusieurs catégories de malandrins. Pour nous en garantir, il nous faut recourir à des hommes présentant des qualités particulières. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
-
hégire
- (Religion) Fuite de Mahomet, le prophète de l'islam, de La Mecque pour Médine.
- (Par extension) Début du calendrier musulman, basé sur cet évènement.
- L’historien Khondemir prétend qu'Omar en dix ans de règne fit détruire plus de 40.000 temples chrétiens et fonda 1.400 mosquées. C'est lui qui donna l’hégire pour ère aux musulmans ; […]. — (Dictionnaire de la conversation et de la lecture, volume 41, page 23, Belin-Mandar, 1837)
- (Par extension) Calendrier musulman.
- Fait à Constantinople, avec autorisation de S. H., l’année 1274 de l’Hégire. — (Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, édition de G. Sigaux, 1981 (date de l’édition), vol. 2, page 1074)
- La première année de l’hégire répond à l’année 622 de Jésus-Christ.
- (Par analogie) (Extrêmement rare) Fuite, exil, en matière de religion ; début d’une nouvelle ère.
- Cet événement (…) fera non-seulement une époque, mais, selon bien des gens, une vraie ère chronologique dans l’histoire de la religion ; on datera désormais dans cette histoire de l’hégire jésuitique, au moins en Portugal et en France, et les jansénistes espèrent que ce nouveau comput ecclésiastique ne tardera pas à être admis dans les autres pays catholiques. — (Jean le Rond d’Alembert, La Suppression des jésuites (éd. populaire abrégée), Édouard Cornély, 1888)
- (…) en septembre 1664 un édit avait révoqué toutes les lettres de noblesse accordées depuis 1634. Les lettres de noblesse de la famille Corneille dataient de 1637, qui est seulement l’année du Cid, hégire inconnue de l’administration. — (Robert Brasillach, Pierre Corneille, Troisième partie, chapitre IV, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1938, page 413)
-
couvrir
- Garnir, revêtir, pour protéger ou orner en appliquant, en déposant quelque chose.
- Avant la paix d’Amiens, cet Anglais avait résolu le problème de couvrir le buste sans assommer le corps de cet affreux carrick qui finit aujourd’hui sur le dos des vieux cochers de fiacre ; mais comme les fines tailles sont en minorité, la mode du spencer pour homme n’eut en France qu’un succès passager, quoique ce fût une invention anglaise. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
- Ils avaient une maison à eux. […]. Oh ! une vraie cabane ! couverte de chaume, bâtie en pisé, fermée par des volets qui claquaient au vent ; […]. — (Émile Thirion, La Politique au village, page 324, Fischbacher, 1896)
- Couvrir un véhicule avec la bâche.
- Vêtir chaudement.
- Cet enfant s’enrhumera, vous ne le couvrez pas assez.
- Garnir en grande quantité, en déposant quelque chose sur quelque chose, ou en s'étendant uniformément sur quelque chose.
- La région que nous parcourons est une vaste plaine monotone, […]. Son sol est formé d'une couche presque ininterrompue d'une terre végétale noire et grasse qui, au printemps, se couvre de blé, d'orge, de maïs, de fèves, de pois chiches. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
- Le thermomètre est descendu à -6° ; tout le gréement était couvert de givre et de glace que je dus casser en montant dans la mâture ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le ciel est huit dixième couvert par cumulus et cumulo-nimbus, et un vent de S.-S.-E. à S.-E. de 60 kilomètres-heure augmente notre vitesse jusqu'à 240 kilomètres-heure. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 91)
- La grande forêt des Ardennes est une des plus chargée de mystères. Dans sa partie orientale, elle couvre un plateau accidenté coupé de vallées et de ravins profonds. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 130)
- Interposer une chose comme défense ou rempart.
- Il le couvrit de son corps.
- (Militaire) Assurer un tir de suppression pour protéger un élément ami en mouvement.
- Vas-y, je te couvre !
- Cacher.
- Elle tâchait de couvrir sous ces paroles menaçantes la joie de son cœur.
- Pallier ; excuser.
- Or, c’est bien ça le nœud du problème de la pédophilie dans l’Église catholique: ce n’est pas qu’il y ait des prêtres pédocriminels mais qu’ils aient été couverts continûment par leurs supérieurs. — (Josselin Tricou et Anthony Favier, « Pédocriminalité dans l'église catholique française : une commission parlementaire est indispensable », le 5 octobre 2018, dans Libération (www.liberation.fr))
- Effacer, réparer, en parlant des fautes, des manquements.
- Une amnistie a couvert ce délit.
- Dominer, étouffer.
- Le bruit qui se faisait dans l’assemblée couvrait la voix de l’orateur.
- (Commerce) Suffire à.
- Malgré ces avancées, Claire Hédon, la Défenseure des droits, dénonce « le nombre grandissant d’enfants dont les besoins sont très largement non ou mal couverts ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 12 septembre 2022, page 6)
- (Biologie) S’accoupler avec la femelle.
- […] on les met au vert au mois de mars, quand l’herbe est assez grande ; c’est dans cette même saison que l’on fait couvrir les juments, et on a grand soin de leur jeter de l'eau froide sur la croupe, immédiatement après qu’elles ont été couvertes […]. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 543)
- Il s’indigne qu’une fille pauvre choisisse de se faire couvrir par un amant de passage, souvent de connivence avec sa propre mère, dans l’espoir de coiffer dans dix ou onze mois le bonnet enrubanné des nourrices et de trouver chez des riches une bonne place qu’elle gardera peut-être des années, si, plus tard, de nourrice elle est promue bonne d’enfants. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 35)
- (Médias) Relater journalistiquement un événement.
- Cette manifestation a été largement couverte par les médias.
- (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, se rabattre devant un autre.
- (Pronominal) (Réfléchi) Se vêtir, s’envelopper.
- Se couvrir d’un manteau.
- (Sens figuré) Se couvrir des apparences, du manteau de la vertu, cacher ses vices sous des apparences d’honnêteté.
- (Pronominal) Mettre sur sa tête quelque chose qui coiffe. Absolument : mettre son chapeau.
- Couvrez-vous, monsieur.
- Je m’étais souvent arrêté malgré moi, comme saisi par un charme, devant l’ancienne copie qu’en possède à Orsenna la Galerie du Conseil, et devant laquelle un rite séculaire exige qu’on se couvre, en signe d’exécration pour la mémoire d’un traître dont Orsenna porta longtemps le souvenir gravé dans sa chair. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
- (Sens figuré) Se couvrir de lauriers, remporter d’éclatantes victoires.
- Rembourser une perte, un dommage.
- Cela lui était complètement égal, à lui, Rollner, que ces « saloperies » d’assurances refusent désormais de « couvrir » Tellegen. — (Patrick Modiano, Livret de famille, Gallimard, collection Folio, 1977, page 101)
- (Pronominal) Être rempli.
- À partir du mois de juin, la plage, aujourd'hui disparue, se couvrait de tentes pour la saison des bains de mer. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 19)
- Je suis plein d'ardeur. J'invente la parité, en lançant la liste « femme, homme » avec laquelle non seulement je vais perdre des voix mais aussi me couvrir de ridicule – on va l'appeler la « liste chabadabada ». — (Michel Rocard, Si la gauche savait, Robert Laffont, 2005)
- Incapable d'exprimer mes émotions profondes, je pique une crise et je me couvre de ridicule. On dit que le ridicule ne tue pas. Eh bien moi, ça me tue! — (Paul Longpré, Dans le jardin du monde : Chroniques d'un voyage intérieur, Éditions Fides, 1996, page 140)
- (Sens figuré) Se couvrir du sang de quelqu’un, le tuer ou le faire tuer.
- (Sens figuré) Se couvrir de gloire.
- Aujourd’hui, mon cher, tout le monde veut se couvrir de gloire et beaucoup se couvrent de ridicule, de là des caricatures entièrement neuves… — (Honoré de Balzac, Les Comédiens sans le savoir, 1846)
- Se couvrir de honte. Se couvrir de boue, s’avilir par des bassesses.
- Le ciel, le temps se couvre de nuages, ou, absolument, le ciel, le temps se couvre, des nuages s’étendent sur le ciel.
- (Pronominal) (Militaire) Se défendre, se protéger.
- Se couvrir d’un bois, d’un retranchement, d’une rivière, s’en faire un abri contre l’ennemi.
- (Pronominal) Se cacher sous.
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louchir
- Devenir trouble, perdre sa transparence, en parlant d’un liquide.
- Les boissons anisées louchissent quand on y ajoute de l'eau.
- Fred, le petit recuit de soleil à moustache effilée, avala une gorgée de boisson bien louchie. — (John Amila, Sans attendre Godot, 1956, chapitre I)
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grandir
- (Intransitif) Devenir plus grand.
- Ces pluies ont fait grandir les blés.
- (Sens figuré) — Zaheira sentait grandir son antipathie pour elle. Elle sentait aussi que la jeune femme n’était pas aimée dans la maison; …. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Autour de Monsieur se groupaient quelques gentilshommes, factieux, avides, remuants, qui ne pouvaient grandir et s’enrichir que par le désordre. — (Auguste Bailly, Mazarin, Fayard, 1935, p. 104)
- Vieillir, se développer en âge, en parlant d'un enfant.
- Le jeune Othon grandissait, c’était un beau garçon de cinq ans, à la tête blonde, aux joues roses et aux yeux bleus. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- J'étais en train de grandir, ce qui est la forme pudique qu'on emploie pour dire que les enfants vieillissent aussi, jusqu'à devenir ces putrides événements qu'on appelle les adultes. — (Yann Moix, Orléans, Grasset, « Le livre de poche », 2019, page 215)
- Vivre, passer le temps de l'enfance.
- Il avait grandi dans le giron de la famille, entouré de la tendresse de tous […]. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- J’aurais pu […] accepter les offres engageantes des jeunes et jolies Mangavériennes, avoir là des enfants bronzés qui auraient grandi libres et heureux sous le chaud soleil de la Polynésie. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Rainie adorait ces montagnes. Elle avait grandi là, à l'ombre des imposants sapins de Douglas, à un jet de pierre de la côte rocheuse. — (Lisa Gardner, Disparue, traduit de l'américain par Cécile Deniard, Éditions Albin Michel, 2008, chap. 10)
- (Transitif) Rendre plus grand.
- Le cothurne grandissait les acteurs de la tragédie antique.
- Se grandir en s’élevant sur la pointe des pieds.
- (Par extension) Faire paraître plus grand.
- Ce vêtement le grandit.
- (Sens figuré) La médiocrité croit se grandir en rabaissant le mérite.
-
rétroagir
- Opérer rétroactivement ; avoir une force rétroactive.
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amollir
- Rendre mou et maniable.
- L'hiver était rude. Sur les routes que le court dégel de midi amollissait vaguement, la boue se ridait, se hérissait en lilliputiennes murailles et les sillons durcis qui bordaient les ornières ne s'affaissaient point. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- La constipation se guérit en insinuant du beurre dans l’anus de l’animal pour amollir la fiente ; la tirer ensuite avec le doigt, ce qui se nomme défienter : suppositoires de savon ; lavemens comme aux tranchées. — (abbé Rozier, J.A. Mongez le jeune, M. de la Métherie, Observations sur la physique, sur l’histoire naturelle et sur les arts, 1786, page 97)
- J’attendais un miracle, un fabuleuse révélation au moment où l’Eucharistie fondrait dans ma bouche. J’appréhendais aussi de l’avaler, la sachant trop large pour mon gosier, et ignorant qu’elle fût susceptible de s’amollir, tel un cachet. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, réédition Folio, page 83)
- (Sens figuré) Affaiblir, efféminer.
- La volupté amollit le courage.
- La retraite fortifie la vertu, la vie dissipée l’amollit.
- Pour gagner ce cœur de petite fille, qui se montrait si froid et si dur, madame Donis avait cru qu’elle devait commencer par l’amollir. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Pronominal) Devenir mou.
- La terre commence à s’amollir.
- (Pronominal) Devenir moins net.
- Il ne pleut pas vraiment encore, mais une espèce de bruine doit flotter dans l’air, car les contours s’amollissent. — ( Philippe Delerm, La sieste assassinée, Gallimard, collection Folio, 2001, page 9)
- (Pronominal) (Sens figuré) S’affaiblir, devenir efféminé.
- Son courage s’amollit.
- Il s’est amolli dans les voluptés.
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repentir
- Action de se repentir.
- Ravir à l’homme la possibilité d’expier son forfait par son repentir ou par des actes de vertu […] est à mes yeux le plus horrible raffinement de la cruauté. — (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
- Alors, quand toutes les facultés sont suspendues, nous devenons semblables aux démons de l’enfer qui ressentent le remords, mais qui ignorent le repentir. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- J’ai ramené au bien et au repentir des misérables qui, un soir, au détour d’un chemin, avaient voulu m’assommer à coups de hache. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- Aujourd'hui son bonheur se traduisait par un amour dans la tombe, une épouse dans l'ombre, nul enfant sous le toit et la richesse dans les bras : une vie au gré du destin. Et le cœur de Naalo devint un nid de repentirs. — (Ansomwin Ignace Hien, Au gré du destin, éditions G.T.I., 1997, page 129)
- (Peinture) Trace d’une première idée qu’on a voulu corriger.
- Il y a des repentirs dans ce tableau.
- (Coiffure) Cheveux roulés en tire-bouchons, qui pendent des deux côtés du visage. (au pluriel uniquement)
- Malgré son étiquette si pompeuse, l’institution Ouly était une petite école pour rire, tenue par une vieille dame à repentirs, que les enfants appelaient : « bonne amie ». — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 256)
- Elle portait, à seize ans, des deux côtés de son blême visage, ces tombantes boucles que l’on nommait des "repentirs", et ses yeux bleus rêveurs s’étonnaient près de ses cheveux noirs. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
-
doucir
- Polir.
- (Art) (Vieilli) Débarrasser de ses rugosités la vitre brute telle qu’elle sort du four.
- (Marbrerie) Frotter le marbre avec une pierre-ponce dure et de l'eau; c'est la quatrième opération employée pour parvenir au poli du marbre.
-
rosir
- (Intransitif) Devenir rose.
- (Transitif) Rendre rose.
-
recouvrir
- Couvrir de nouveau.
- Recouvrir un toit, une maison, les fauteuils.
- Faire recouvrir un livre.
- Recouvrir un vase.
- Recouvrir un parapluie.
- Le temps, le ciel se recouvre, Il est obscurci à nouveau par des nuages.
- Couvrir entièrement.
- Ce sont les larves des pucerons qui, réunies en familles innombrables, recouvrent quelquefois des branches entières de nos arbres fruitiers, la tige de nos fleurs, de nos légumes. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pp. 496-519))
- Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d'un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
- […], sur deux chaises était posé un cercueil de bois blanc, à demi recouvert d’une nappe de toile écrue qu’ornaient seulement le crucifix de cuivre et le rameau de buis bénit. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Le revêtement en place, souvent recouvert de gravillons, n'est pas conçu pour être normalement circulable, mais seulement ponctuellement emprunté dans le cadre d'interventions de maintenance. — (Terrasse privative : dépasser les difficultés administratives et réglementaires, dans Copropriété & Travaux, n°10, Été 2009, page 41)
- […] deux ouvriers recouvrent les poissons d'une pelletée de sel avant de les précipiter dans une fosse de conservation. — (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, p.30-31)
- (Sens figuré) — Tout au sommet de la dune, une vigie recouvre, très au loin, le pays; rien ne peut lui échapper. — (Louis Frèrejean, Mauritanie, 1903-1911: mémoires de randonnées et de guerre au pays des Beidanes, Karthala, 1995, page 210)
- (Sens figuré) Masquer, cacher avec soin sous des prétextes spécieux, sous des apparences louables, quelque chose de vicieux.
- Mythologie du village français ? Oui, complètement ! C’est même drôle à quel point nous recouvrons la réalité par des métaphores et des mythes. Actuellement, ce sont l’image de la guerre et de l’abri qui dominent. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine.)
- Il a eu soin de recouvrir tout cela de beaux prétextes. — Il recouvre ses défauts d’un vernis de politesse et d’agrément.
-
définir
- (Rare) Délimiter, circonscrire.
- Qu’on la restreigne ou qu’on l’étende dans une certaine mesure, qu’on la définisse d’une manière ou d’une autre, selon le génie ou les nécessités des temps, il n’en est pas moins certain que la terre que l’homme cultive lui-même lui est aussi personnelle que son vêtement. — (George Sand, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 343)
- Déterminer avec précision.
- Pour caractériser la cubicité, c'est-à-dire la forme aussi compacte que possible des grains d’agrégats, l’AFNOR a défini un coefficient volumétrique qui peut s'appliquer soit à un grain, soit à l'ensemble des grains d'un agrégat. — (J. Arrambide & M. Duriez, Agrégats, liants et bétons hydrauliques, aciers et métaux usuels, page 54, Éditions du Moniteur des Travaux Publics, 1958)
- On définit les termes abstraits et composés ; on décrit les objets sensibles ; on énonce les idées simples.
- On ne peut définir les couleurs.
- Un sentiment que je ne saurais définir s’empara de moi.
- (Religion) Fixer un point de dogme.
- Les conciles ont défini que…
- Les questions définies par l’église.
-
raccourcir
- Rendre plus court.
- D’autre part, il est quelquefois utile, en voyage notamment, de pouvoir désétaler au bout de très peu de jours ; l’emploi d’une étuve raccourcira considérablement la durée du séchage. — (Revue française de lépidoptérologie, volumes 14 à 16, 1953, page 80)
- (Populaire) Décapiter.
- Mais une souris déguisée en pin-up qui, à six heures du soir, vient vous avertir que le quidam qu’on doit raccourcir à cinq plombes du mat le lendemain est innocent et vous supplie de découvrir le vrai assassin dans l’intervalle, franchement les gars, c’est la première fois que j’en trouve une ! — (Frédéric Dard (San-Antonio), Tout le plaisir est pour moi, Fleuve Noir, 1959, pages 38)
- Je me suis dit : “ Francis, voilà : ils veulent te raccourcir. Alors un petit matin, dans trois mois, six mois ou une pige, ils vont se pointer : Guillo, votre recours en grâce est rejeté, c’est le moment de casquer. ” — (Jean Toulat, La peine de mort en question, Pygmalion, 1977)
- (Chasse) Enlever les chiens pour les rapprocher d’un cerf qui a de l’avance, en parlant du cerf.
- (Manège) Rehausser, relever, en parlant des étriers ou des étrivières.
- (Manège) Tenir au plus près du mors, en parlant des rênes, de la bride.
- (Manège) Ralentir son allure en le retenant dans la main, en le rassemblant sous soi, en parlant du cheval.
- (Intransitif) Devenir plus court.
- Les jours raccourcissent du solstice d’été à celui d’hiver.
- (Pronominal) Devenir plus court.
- Cette pièce de toile s’est raccourcie de dix centimètres au blanchissage.
- Nous voici arrivés à l’époque où les jours se raccourcissent.
-
introduire
- Faire entrer une chose dans une autre.
- Si donc, dans ces conditions, on veut mécher le tonneau, celui-ci ne contenant plus assez d’oxygène dans l'air qu'il renferme, ne pourra entretenir la combustion du soufre, et la mèche s’éteindra dès qu'elle sera introduite. — (Claude Ladrey, L'art de faire le vin, 1863, page 217)
- Il plia la feuille, l’introduisit dans une enveloppe sur laquelle il gribouilla le nom et l'adresse de son ami. — (Valère Staraselski, Dans la folie d'une colère très juste, L'Harmattan, 1996, page 81)
- En voilà une installation, dit le pompiste après avoir introduit le pistolet dans le réservoir. — (Antoine Choplin, La nuit tombée, Lyon : La Fosse aux ours, 2012)
- L’air qui s’introduit dans les poumons.
- Faire entrer, conduire quelqu’un dans un lieu.
- Un jour pourtant, il revint tout heureux. Il avait trouvé une entremetteuse qui l’introduirait auprès de sa bien-aimée. Il se déguiserait en femme, et pénétrerait ainsi dans le harem. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Il m'introduisit ensuite dans le bureau où siégeait son supérieur, monsieur Omochi, qui était énorme et effrayant, ce qui prouvait qu'il était le vice-président. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, p. 9)
- Profitant de ce que mon père et ma belle-mère occupent l’étage supérieur et de ce que, comme tous les vieux, ils s’écroulent de sommeil à vingt-trois heures, j'ai introduit Mehdi. — (Éric-Emmanuel Schmitt, Le Poison d’amour, éditions Albin Michel, Paris, 2014, page 102)
- (Par extension) Pénétrer.
- Je descends sur le quai, et me voici rôdant autour du fourgon. Ce serait courir trop de risques que de chercher à m’y introduire. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VIII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Un sacristain s’introduisit par une petite porte ouverte dans l’autre aile du transept, alluma les cierges du maître-autel. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Il poussa la jument au galop. Elle franchit l'angle de plaine, passa le fossé, et devant la lisière hésita, ne voyant aucune sente où s'introduire. Il la mit dans le chemin creusé d'ornières sous les cornouillers en voûte. — (Robert Marteau, Des chevaux parmi les arbres, Champ Vallon, 1992, p.42)
- (Économie) Importer.
- Des objets d’art ont été introduits en fraude sur le territoire.
- (En particulier) Intégrer dans un lieu, dans une société, faire admettre auprès de quelqu’un.
- Il vous a introduit chez un tel.
- Qui a introduit cet homme dans notre société?
- Il s’est adressé à moi pour l’introduire auprès de vous.
- Cet homme s’introduit partout, s’introduit dans toutes les sociétés.
- (Par analogie) (Écologie) Implanter une espèce dans un biotope, dans une région, où elle n’était pas encore présente.
- L’autécologie des mélèzes est assez mal connue, tout du moins dans les zones où ils ont été et sont introduits comme essence de reboisement. — (Philippe Riou-Nivert, Le mélèze, 2001, page 52)
- Faire paraitre, faire figurer un personnage dans un dialogue, dans une pièce de théâtre, etc.
- Il a introduit dans sa pièce un nouveau personnage.
- Les interlocuteurs que l’on introduit dans un roman.
- (Sens figuré) Établir ; faire adopter ; donner cours.
- L'usage des moulins pour la transformation du blé en farine paraît avoir été introduit en Europe par les Romains après la conquête de l'Asie ; auparavant on se servait probablement de pilons et de mortiers, ou même simplement de pierres. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 107)
- À Marseille, les juifs eurent droit de cité jusqu’au XVIe siècle, et il ne semble pas que la ville ait eu à le regretter, car c’est un des leurs, Crescas Davin, qui introduisit chez elle, en 1371, la fabrication du savon. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
-
entrouvrir
- Ouvrir en partie.
- […] il rentra dans sa chambre avec Godefroy, et, entrouvrant la fenêtre qui donnait sur le jardin, il attendit avec anxiété cette dernière preuve qui devait amener chez lui une décision encore incertaine […] — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Je n’en perdais pas une broquille de toute cette bidoche exposée, de ces mamelles volumineuses, de ces cuisses grasses, vergeturées, s’entrouvrant sur des paysages insoupçonnés. — (Serge Loupien, Sexties, Grasset, 1993)
- Pour prévenir toute intervention intempestive du service d'ordre, Kimdall utilisa le langage universel pour se débarrasser des chieurs : elle entrouvrit son manteau et montra son colt. Les plantons la laissèrent passer sans moufter. — (Nathan Pym, Carnage propre, LaLyrEdition, 2015)
- Le vin délie la langue, il entrouvre le cœurIl donnera ce soir le ton et la couleurRouge ardent de la braise et cristal du désirÀ notre nuit d’amour, buvons pour le plaisir ! — (Juliette Noureddine, Petite Messe solennelle, 2008)
- (Médecine vétérinaire) Écarter les jambes dans un mouvement violent qui provoque l’entrouverture.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
redire
- Répéter, dire une même chose plusieurs fois.
- Nous l’avons dit au début de ces pages et nous le redisons plus catégoriquement encore […] — (Wladimir d’Ormesson, La Question de Tanger, dans La Revue de Paris, 1922)
- Héloïse dit et redit son chapelet. Les grains cliquettent de minute en minute et sans relâche, le chuchotement rapide des oraisons s’allonge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Elle ne voulait plus faire de photos, voilà tout, elle le redirait à sa mère. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- Répéter, dire à son tour ce qu’un autre a dit.
- Le héraut redit à Rébecca les paroles du grand maître ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- […] et les bergers conduisant les troupeaux, et les bœufs couchés dans la prairie, redisaient la chanson, l’épouvantable, la suppliciante chanson de Carmen. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- Et sur ce boulevard de Clichy, ainsi modernisé, une femme arrivait à chaque fin d'après-midi, et de vieux Montmartrois se redisaient son nom à son passage : La Goulue ! — (Jean Valmy-Baysse, La Curieuse Aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
- La quakeresse répéta en détail la conversation qu'elle avait entendue la veille. Sa mémoire était excellente et elle put redire mot pour mot les propos des officiers britanniques. — (Kurt Singer & Jane Sherrod, Les espions qui ont changé l’histoire, traduit de l'anglais par Bruno Bax, Paris : Presses de la Cité, 1961, page 36)
- Révéler ce qu’on a appris de quelqu’un en confidence.
- Il va redire tout ce qu’on lui dit.
- (Soutenu) Retracer, célébrer.
- L’histoire et la poésie redisent les exploits d’Alexandre.
- Reprendre, blâmer, censurer. Note : En ce sens, il ne s’emploie qu’à l’infinitif.
- Je n’ai rien trouvé à redire dans cet ouvrage.
- Il trouve à redire à tout ce qu’on fait.
- Il n’y a rien à redire à sa conduite.
- (Belgique) (Suisse) Confirmer.
- Je te redis quoi pour jeudi soir.
- (Belgique) (Suisse) Tenir au courant.
-
détenir
- Garder en sa possession.
- La baronnie d’Elbeuf fut adjugée à René, duc de Lorraine ; mais Jean de Rieux déclara ne pouvoir rendre les 12 fiefs dont Bourgtheroulde faisait partie, attendu que, donnés en mariage à sa sœur, ils étaient détenus par des tiers. — (M. Charpillon , Dictionnaire historique, géographique, statistique de toutes les communes de l'Eure, Les Andelys : chez Delcroix, 1868, page 522)
- D’ailleurs, ne lui avait-il pas posé une sorte d’ultimatum en ordonnant qu’elle lui procurât les documents détenus par Brunof dans un délai d’une semaine ?… — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, deuxième partie, chapitre VI)
- […], on chercha, dans le Midi, à les déposséder des biens immeubles qu'ils détenaient en vertu d’usages très anciens. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Les géants de l’acier ont détrôné les rois du pétrole en 2004. […]. Les dix hommes d'affaires qui se sont le plus enrichis l'an dernier détiennent tous des parts dans les sociétés métallurgiques. — (Pascal Airault, Russie : les magnats de l'acier roulent sur l'or, Jeuneafrique.com, 14 février 2005)
- (En particulier) Garder quelqu’un ; le retenir en prison.
- On l’a détenu arbitrairement pendant huit jours. — Être détenu prisonnier. - Être détenu pour vols.
-
partir
- (Vieilli) Diviser en plusieurs parts. On ne l’emploie plus, en ce sens, que dans cette phrase :
- Avoir maille à partir avec quelqu’un : Avoir avec lui quelque démêlé. → voir maille
- Tirer son origine, avoir son commencement, avoir pour point de départ.
- Et pourquoi au seul endroit où ça aurait été intéressant que ça gonfle et que ça déchire les vêtements, ça ne marche pas ? Ça part de trop petit ? — (Maëster, Sœur Marie-Thérèse des Batignolles, La Guère Sainte, Drugstore, 2008, ISBN 978-2226175601)
- Tous les nerfs partent du cerveau.
- Toutes les artères partent du cœur.
- C’est de cette montagne que part la source du fleuve.
- Il est parti de rien : Il est d’une basse origine.
- Émaner.
- Ainsi, Constantin V, successeur de Léon III, en partant des mêmes principes christologiques que les iconophiles, arrive à des conclusions opposées aux leurs. — (Carole Talon-Hugon, Une histoire personnelle et philosophique des arts : Moyen Âge et Renaissance, Presses Universitaires de France, 2014)
- Ce conseil ne part pas de lui.
- Cet avis est parti de bon lieu.
- Cela part d’un bon naturel.
- Cela part d’un mauvais principe.
- Partant de là, je conclus que…
- Quitter un lieu pour un autre.
- Partir ! Il y avait dans ce seul mot partir un avenir plein de promesses. Non, non, c'était impossible cet abandon. Elle le quitterait, elle le lâcherait, elle, qui l'avait fait heureux [...]! — (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, chapitre XVI)
- En partant de la place Drouaise, on arrivait à un petit pont, là où se réunissaient les deux bras de l’Eure […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Quelques jeunes clubmen, dont l’imagination aventureuse s’était enflammée de patriotisme, s’entassèrent dans cinq ou six automobiles et partirent clandestinement pour Beacon Hill. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 234 de l’édition de 1921)
- Jim et Jimmy, qui devaient débuter le surlendemain à Genève, avaient craint qu’on ne les empêchât de partir. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Chaque matin à heure fixe, avant de refermer derrière lui la porte d’entrée, mon père disait à la cantonade : « Je suis parti ». Pas « je pars », mais « Je suis parti »… comme s’il craignait d’être retenu, comme s’il voulait être déjà loin d’ici, là-bas, dans une autre vie… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 165)
- Quand je pars, je m’accroche à la joie anticipée du retour. Je me redis ce mot de Talleyrand à Louis XVIII. Napoléon venait de débarquer en France et remontait irrésistiblement vers Paris. Talleyrand dit au roi : « Sire, si vous voulez revenir, il faut partir ! » — (Michel Tournier, Journal extime, 2002, Gallimard, collection Folio, pages 204-205)
- L’Afrique du Sud, avec la fin de l’apartheid a vu ainsi affluer des migrants venus du Mozambique, de Zambie ou d’Angola quand les Afrikaners partaient vers l’Australie ou l’Amérique. — (Christian Pradeau et Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/volume 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
- La nuit, il réparait son vieux fourgon qui pissait l’huile de partout, puis il partait avant le lever du jour pour Rungis. — (Margot D. Marguerite, La vieille dame qui ne voulait pas mourir avant de l'avoir refait, La Manufacture de livres - 12/21, 2017)
- Se mettre à courir et, en parlant des animaux, des oiseaux, prendre sa course, s’envoler.
- Au moindre signe, il part comme l’éclair.
- Dès que le signal a été donné, il est parti comme un trait.
- Le chien a fait partir la perdrix.
- Sortir avec impétuosité.
- Le bouchon est parti tout seul. (Sens figuré)
- Ce mot est parti plus vite que je n’aurais voulu.
- Commencer ; démarrer ; Se mettre à fonctionner.
- La rue de la République, à Nouméa, partait d’une jetée de bois sur la mer et gagnait, après le palais blanc du gouverneur, une autre rue, que des maisons […] flanquaient à droite. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Le moteur ne part pas.
- Bush l’avait annoncé depuis longtemps : il partirait en guerre quand bien même devrait-il être tout seul. — (Pour un autre monde ; Un autre chemin, motion pour le congrès socialiste de Dijon du 16 au 18 mai 2003)
- Ceci explique qu'une pente déjà skiée sans encombre puisse partir en avalanche au passage du skieur suivant. — (G. Chambon, S. Morin & D. Goetz, « Le déclenchement des avalanches : une histoire de forces » , dans Les risques naturels en montagne, coordonné par Florence Naaim-Bouvet & Didier Richard, Éditions Quæ, 2015, page 85)
- Les violons ne sont pas partis en mesure.
- Les chœurs sont partis en retard.
- Partir d’un éclat de rire, d’un grand éclat de rire : Rire tout à coup avec éclat.
- Partir à rire, à crier, à pleurer : Commencer à rire, à crier, à pleurer.
- Julien partit à rire :– Ça devait être drôle ! — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 202)
- Cela la fait partir d'un rire sans joie... — (Sandrine Collette, Ces orages-là, J-C Lattès, 2021)
- Il partit d’un rire tonitruant et Morange préféra ignorer ce que le Norvégien sous-entendait, ou même s’il sous-entendait quelque chose. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
-
bâtir
- (Couture) Agencer, disposer les pièces d’un vêtement en les faufilant, en les assemblant avec de grands points d’aiguille avant de les coudre tout à fait.
- Cette robe n’est pas cousue, elle n’est que bâtie.
- Elle a la prétention de se bâtir elle-même une toilette en soie… Ce sera du joli ! — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 231)
- Je la vois passer devant ma fenêtre, les pieds enfouis dans des souliers d’homme, habillée d’une veste noire dont les coutures ne sont que bâties avec du fil blanc, comme pour un essayage, avec parfois des broderies de couleur, d’autres fois décolletée, un bras et un sein nus. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 250)
- (Chapellerie) Façonner (le feutre destiné à la confection des chapeaux).
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atterrir
- (Marine) Arriver au voisinage de la terre.
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Pendant la saison d’été, les navires de la Compagnie pourraient donc facilement atterrir au cap Bathurst par la voie du nord-ouest. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- En 1905, la « Belgica » atterrit par 76°37’ soit à deux degrés plus au Nord qu’aucun autre navire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le vendredi 13 mars, j’aurais dû apercevoir dans la soirée le feu de Sombrero, sur lequel je voulais atterrir […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Aéronautique) Reprendre contact avec le sol.
- Brusquement je m’aperçois que le terrain est en pente et que, si j’atterris dans la longueur, je risque d’avoir une roue plus bas que l’autre et d’être entraîné dans un « cheval de bois » dont on ne sait d’avance les fantaisies. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 99)
- (Familier) Parvenir dans un lieu déterminé.
- Comprenez que tous les macchabs, dès qu'ils sont assez légers pour descendre le courant – pas assez gonflés pour flotter –, qu'ils viennent de Bercy, de Charenton, de beaucoup plus loin, c'est ici même qu'ils « atterrissent ». — (Jacques Yonnet, Enchantements sur Paris, Éditions Denoël, 1966, page 210)
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blêmir
- Devenir blême.
- À ces mots, le pauvre torçonnier blêmit ; le roi et lui s’entre-regardèrent pendant un moment. — (Honoré de Balzac, Maître Cornélius, 1831)
- Vrai Dieu, dit mon père, voilà un beau brin de fille, et jolie comme un jour, encore que la fièvre l’ait blêmie. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 14)
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investir
- Mettre en possession d’un titre ou d’une dignité, avec certaines formalités, avec certaines cérémonies.
- L’empereur l’avait investi de cet électorat, de ce duché.
- Autrefois les rois investissaient les évêques en leur donnant la crosse et l’anneau.
- (Par extension) Mettre en possession d’un pouvoir, d’une autorité quelconque.
- Il fut investi de la souveraine puissance.
- Il l’investit de toute l’autorité nécessaire pour faire exécuter ces mesures.
- Le droit dont il est investi.
- (En particulier) Cerner, entourer avec des troupes une citadelle, une place de guerre, etc.; environner militairement une maison, de manière à empêcher l’entrée et la sortie.
- Cette religieuse naît, le 26 mai 1605, à Anvers, pendant les guerres qui désolent la Flandre, au moment même où le Prince Maurice de Nassau investit la ville. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Les gendarmes investirent la maison où il s’était réfugié.
- (Par extension) Envahir ou occuper de manière massive, abusive ou fâcheuse un lieu.
- Ces militants de la première heure ont en effet investi, à la faveur de l’insurrection de février, un admirable palais qadjar qui, dit-on, avait appartenu à la chabanou en personne. — (Gilles Anquetil, La Terre a bougé en Iran, Hachette (collection Notre siècle), 1979, chap. 4)
- L’activité des pierreuses n’est pas neuve, mais si elle se pratiquait au début du siècle dans les carrières et les terrains vagues de la périphérie parisienne, de façon confidentielle et pour les ouvriers des chantiers de construction, elle a aujourd’hui investi les quais de la Seine et les rues du centre-ville. — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
- (Finance) Utiliser des capitaux dans un but de profit.
- Par la nature de leurs richesses : ces bourgeois fortunés sont des « terriers » comme on dit à Lyon ; ils ont investi une grande part de leur avoir dans des fonds. — (Georges Duby & Robert Mandrou, Histoire de la civilisation française, t.1, Armand Colin, 1958; édition de 1968, page 143)
- La BCE plaide de longue date pour que les gouvernements de la zone euro investissent plus en complément de sa politique monétaire ultra-accommodante. — (Jean Jouzel, Pierre Larrouturou, Pour éviter le chaos climatique et financier, 2017)
- (Pronominal) Faire des efforts pour s’impliquer dans la réussite d'une activité, d'un projet.
- Pourtant, rien ne prédestine ce fils d’un haut-magistrat catholique, né en 1922 à Nancy dans l’est de la France, à s’investir dans la politique aux côtés de l’ex-président François Mitterrand. — (France: mort d’André Rousselet, fondateur de Canal+, RFI.fr [1], 30 mai 2016)
- «Le plaisir de se retrouver ensemble, de s’investir collectivement pour améliorer et préserver sa commune». Autour de l’apéritif bien mérité et des grillades qui ont clôturé cette journée, le discours est le même pour tous les Rouffiacois ayant participé samedi à la deuxième journée citoyenne du village. — (Des citoyens en action, La Dépêche, 30 mai 2016)
-
décatir
- (Art) Débarrasser du cati, de l’apprêt que le fabricant a donné à une étoffe de laine.
- Cet apprêt et le brillant qu'on a donné au drap ne seraient pas durables : ce drap se tacherait et se retirerait lorsqu'il viendrait à être mouillé, si on ne le décatissait pas en le faisant passer dans une vapeur humide et sans pression. — (M. Alcan, « Tissus », dans le Dictionnaire de l'industrie manufacturière, commerciale et agricole, tome 10, Paris : chez J.-B. Baillière, 1841, p. 654)
- Sa cravate montrait des signes d’usure et il s’habillait en drap recardé que la première pluie décatissait. — (Roger Ferlet, De la soie dans les veines, Paris & Genève : Éditions Jeheber, 1958, chap 14)
- (Sens figuré) (Familier) Abîmer ou éprouver par l’âge.
- Plus petit que son jeune subordonné, il était puissant comme un taureau et sa carcasse ne se décatissait que lentement et à contrecœur. — (Irvine Welsh, Recettes intimes de grands chefs, traduit de l'anglais par Laura Derajinski, Vauvert : Editions Au diable Vauvert, 2007, chap. 2)
- Mormont mort, le commandement passerait à ce débris de ser Ottyn Wythers, tant souffreteux que décati. — (George R. R. Martin, A Storm of Swords, Traduction de l’anglais par Jean Sola, 2003)
- « Elle se laisse aller » était la condamnation fatale, le pire crime que l'une d'elles puisse commettre. Pourtant, Sara trouvait que c'étaient les hommes qui, avec le temps, avaient tendance à se décatir. — (Judy Astley, Les Maris des autres, traduit de l'anglais (États-Unis) par Leslie Damant-Jeandel, Éditions Milady, 2013)
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recourir
- Courir de nouveau.
- J’ai couru et recouru.
- Demander du secours ; s’adresser à quelqu’un pour en obtenir quelque chose.
- Voyez-vous […] nous avons à Paris plusieurs catégories de malandrins. Pour nous en garantir, il nous faut recourir à des hommes présentant des qualités particulières. Ces hommes sont des mouchards, comme vous les appelez. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Si les grains ont souffert de l’intempérie des saisons, il faudra recourir au criblage qui produit ordinairement un pour cent de déchet, lequel sera vendu au profit de la République. — (Ch. Lorrain, Les subsistances en céréales dans le district de Chaumont: de 1788 à l'an V, Chaumont : R. Cavaniol, 1911, vol.1, p.503)
- (Justice) Se pourvoir.
- Recourir en cassation.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.