Dictionnaire des rimes
Les rimes en : regarnir
Que signifie "regarnir" ?
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- Garnir de nouveau.
- Regarnir une robe.
- Regarnir un chapeau.
- Remplacer le feutre usé des marteaux d’un piano.
- Le soir, entrant dans le salon, je m’étonnai de ne plus retrouver le piano à sa place accoutumée ; à mon exclamation désappointée :« Le piano est à regarnir, mon ami », répondit Alissa, et de sa voix la plus tranquille. — (André Gide, La porte étroite, 1909, Le Livre de Poche, page 127)
- (Sylviculture) Planter des arbres — les regarnis — pour compléter une régénération défaillante.
- Dans les rares cas où la nécessité de regarnir est avérée, on procédera à une plantation en potets manuels selon les modalités décrites pour les plantations, avec ou sans accompagnement ligneux selon le contexte. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "regarnir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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rouvrir
- Ouvrir de nouveau, ouvrir ce qui avait été fermé.
- La question de la fin du permis à vie a été rouverte il y a une dizaine de jours après l’accident de Pauline Déroulède, qui a dû être amputée d’une jambe, après s’être fait renverser par un conducteur âgé. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 30 janvier 2023, page 13)
- Une à une les succursales des magasins de luxe parisiens, londoniens ou berlinois fermaient, devant rouvrir, l'été, dans les stations chic : Chamonix, Royat, ou Aix-les-Bains. — (Paul Margueritte, Jouir, 1918, tome 2, page 260)
- (Pronominal) — […] ; mais la porte du jardin s’est rouverte, mon amant est là, dans l’allée, il vient, il approche, […]. — (Pierre Louÿs, La nuit de printemps, dans Archipel, 1905)
- (Pronominal) — Soudain, comme d’une plaie saignante qui se serait rouverte au fond d’elle même, tout son amour surgit. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
- (Sens figuré) Redonner entière liberté.
- Quelques hommes, qui ont dans le cœur plus de génie que le XVIIIe siècle n’en avait dans la tête, ont rouvert par d’admirables inspirations les chemins de l’âme que le scepticisme et l’impiété avaient fermés depuis si longtemps. — (« Manifeste romantique » (1828), attribué à Aloysius Bertrand, cité par Joseph Morsel et al. ; L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat…, 2007)
- Ces questions sembleront peut-être déplacées dans les circonstances. On se les poserait néanmoins si on cherchait à rouvrir la société dans le respect de la sécurité sanitaire pour traverser les derniers mois de l’épidémie. — (Mathieu Bock-Côté, La vaccination massive est notre seul espoir, Le Journal de Montréal, 5 janvier 2021)
- (Intransitif) — Ce théâtre ne rouvrira qu’en décembre.
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rougir
- (Transitif) Rendre rouge ; peindre ou teindre en rouge.
- On sçait que le colcothar est une substance vitriolique ; ou , pour mieux dire , c'est un véritable vitriol que l’on rougit en le poussant par le feu jusqu'à un certain degré. — (Mémoires de l’Académie des sciences de l’Institut de France, 1753, page 393)
- Dans l’art de massacrer tu fais vraiment merveille;Sauveur, cache tes mains... le sang rougit tes bras ! — (Charles Bonnet, Entrée triomphale du général Espivent à Marseille, in Le Pilori, Imprimerie coopérative, Genève, 1872)
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L'Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Un nez grec, comme dessiné par Phidias et réuni par un double arc à des lèvres élégamment sinueuses, spiritualisait son visage de forme ovale, et dont le teint, comparable au tissu des camélias blancs, se rougissait aux joues par de jolis tons roses. — (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836)
- (Sens figuré) Leur sang rougissait la terre.
- (Spécialement) Porter à incandescence.
- Après avoir repassé couteaux et ciseaux, l’étameur fit rougir les casseroles, les passa dans un acide pour les nettoyer ; puis, les ayant chauffées de nouveau, il les posa dans l’étamure , et les arrosa en tous sens avec le métal en fusion ; […]. — (L'étameur, dans Le Magasin pittoresque, volume 51, 1883, page 368)
- (Intransitif) Devenir rouge.
- …je fus amené à goûter tous les mets étranges qui constituaient le repas. Il y avait de la pieuvre crue marinée dans du jus de citron sauvage, de la pieuvre rôtie sur des pierres rougies au feu. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Or, le bruit se répandit bientôt que le juif avait jeté l’hostie dans une cuve d’eau bouillante, à la suite de quoi l’eau aurait rougi sans s’altérer. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Intransitif) (Spécialement) (En parlant d’une personne) Avoir la peau du visage qui devient rouge sous l’effet de l'émotion. → voir piquer un soleil
- — Leuwen, ceci est trop fort ! dit le ministre ; et il rougit jusqu’au blanc des yeux. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- On eût dit qu’il rougissait plus par pudeur que par plaisir à l’aspect de la comtesse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Doña Luz s’aperçut de l’attention avec laquelle ils la regardaient, elle s’arrêta, confuse, et baissa la tête en rougissant encore davantage. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ce serrement de main et ces paroles cordiales redoublèrent le malaise de M. de Mériolle, qui rougit jusque dans les cheveux. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Je ne suis plus moi-même, je le sais bien ; je n’ai plus d’ingénuité, plus d’ignorance, plus d’illusion. J’ai pourtant conservé la faculté de rougir et certes mon sang se jette encore devant les mots énormes pour protéger ma dignité, mais on ne s’en aperçoit guère à cause de mon teint de gras double, de ma bouche au rictus blasé, de mes yeux meurtris. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Sous l’action d’une pensée indevinable, elle a rougi. J’ai vu l’onde sanguine se propager à son visage ; j’ai vu rayonner son cœur. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- — Pourquoi demandes-tu ça ?— Pour rien… Ce n’est pas la peine de rougir…— Tu n’es pas chic !— Pourquoi donc ?— Parce que tu sais bien qu’il suffit de prononcer le mot rougir pour que je rougisse. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 109)
- Zaheira ne put s’empêcher de penser qu’elle n’avait jamais vu un homme aussi prodigieusement beau. Elle se sentit rougir. Sa gorge se serra. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Intransitif) (Sens figuré) Avoir honte ; éprouver de la confusion.
- Le succès n’avait encore récompensé ce rigide et laborieux courage que par de maigres faveurs ; mais il pouvait du moins avouer ses défaillances, et les difficultés qui l’exerçaient à des luttes si vives n’étaient pas de celles dont on rougit. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 182)
- Elles n’étaient pas de ces désœuvrées qui proscrivent, comme déshonorant, le saint calus du travail, et n’en rougissaient point. — (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éd. J. Corti, 1954, volume 1, page 5)
- Il n’y avait pas la place pour une démarche nouvelle dans cette élection. Sans parti et en se lançant de manière autonome à moins d’un an du scrutin, il n’y a pas de quoi rougir du résultat. — (Cédric Villani, Denis Cosnard, Cédric Villani : « Arrêter la politique ? Pas question, au contraire ! », Le Monde. Mis en ligne le 15 mai 2020)
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avachir
- Rendre, devenir mou, sans vigueur.
- Ces bottes sont avachies.
- Sa taille s’avachit.
- Cet habit commence à s’avachir.
- Écrire une langue avachie.
- Rendre incapable de produire un effort.
- Il est avachi dans le divan.
- S’avachir sur le divan.
- Mais s’avachir devant un poste de télévision quand les forêts sont profondes, quand l’eau promet la fraîcheur, la lumière ! Pourtant on a le droit, si c’est pour regarder le Tour de France. — (Philippe Delerm, La Première Gorgée de Bière et autres plaisirs minuscules, Gallimard, 1997, page 39)
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ramollir
- Amollir, rendre mou et maniable.
- J’haïssais la St-Valentin, jusqu’à cette année. Je ne sais pas si c’est la pandémie qui m’a fait ramollir le cœur ou si c’est le manque de chaleur humaine qui me fait soudainement avoir le goût de passer une soirée digne d’une finale de télé-réalité, mais j’ai vraiment hâte à dimanche. — (Geneviève Pettersen, Je hais la St-Valentin, mais pas cette année, Le Journal de Québec, 12 février 2021)
- La chaleur ramollit la cire.
- Les pluies ramollissent la terre.
- La cire se ramollit dès qu’on l’approche d’une flamme.
- Dans certaines maladies les os se ramollissent, le cerveau se ramollit.
- (Fauconnerie) Redresser son pennage avec une éponge trempée, en parlant d'un oiseau.
- (Pronominal) (Sens figuré) (Familier) Perdre peu à peu ses facultés mentales.
- (voix passive) Avoir perdu ses facultés mentales.
- Il est complètement ramolli.
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retenir
- Garder par-devers soi ce qui est à un autre.
- Retenir le bien d’autrui.
- Pourquoi retient-il mes papiers ?
- retenir les gages d’un domestique, le salaire d’un ouvrier.
- Garder toujours, conserver ce que l’on a, ne point s’en défaire, ne point s’en dessaisir.
- Auguste retint l’empire.
- Ce prince retint toute son autorité jusqu’à la fin de sa vie.
- En termes de Jurisprudence, "donner et retenir ne vaut" signifie qu'une donation n’est point valable, si on ne se dessaisit pas en effet de ce que l’on donne.
- Se dit, dans ce sens, en parlant des habitudes, des qualités bonnes ou mauvaises que l’on n’a point perdues.
- Retenir l’accent de son pays.
- retenir ses vieilles habitudes.
- Les bêtes féroces que l’on a apprivoisées retiennent toujours quelque chose de leur naturel.
- Ce vase retient quelque chose de l’odeur du vin que l’on y avait mis.
- Cet homme est bien corrigé, il n’a rien retenu de ses défauts. Il est vieux.
- Se souvenir, garder en mémoire.
- Puis il ajouta qu’il allait partir pour Paris afin de retrouver le musicien auquel il t’avait loué, et qui lui avait donné son adresse à Paris rue de Lourcine chez un autre musicien appelé Garofoli. J’ai bien retenu tous les noms, retiens-les toi-même. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Les ivrognes, maintenant accoudés au comptoir, braillaient une chanson dont ils n’avaient retenu que quelques paroles. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Réserver.
- Il a vendu tout son vin, hormis tant de pièces, qu’il a retenues pour sa table.
- Il a affermé sa terre, mais il s’est retenu les bois et les vignes.
- Il a donné son bien, mais il s’en est retenu, il en a retenu l’usufruit. Il est vieux.
- Les juges ont retenu cette cause : ils s’en sont réservé la connaissance en décidant qu’elle leur appartenait.
- Retenir une cause signifie aussi La conserver au rôle pour qu’elle soit jugée à son rang et sans délai.
- Le président a refusé la remise qu’on lui demandait et a retenu la cause.
- (Mathématiques) Réserver un chiffre pour le joindre aux chiffres de la colonne suivante.
- Huit et neuf font dix-sept : je pose 7 et je retiens 1.
- Prélever, déduire d’une somme.
- Le greffier, les huissiers, les procureurs, vinrent chez lui en grand appareil lui rapporter ses quatre cents onces ; ils en retinrent seulement trois cent quatre-vingt-dix huit pour les frais de justice, et leurs valets demandèrent des honoraires. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, III. Le chien et le cheval, 1748)
- Quand il voulut compter avec lui, Aristide chercha tant de chicanes, qu’il dut le laisser partir sans lui retenir un sou pour ses frais de nourriture et de logement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- En me payant, il a retenu la somme qu’il m’avait prêtée.
- Il a retenu tant pour les frais, pour les réparations, pour ses déboursés, pour ses peines.
- retenir tant sur le paiement d’un coupon.
- S’assurer par précaution une personne, une chose.
- Retenir quelqu’un pour une partie de plaisir.
- Je vous retiens à dîner pour dimanche prochain.
- retenir un domestique.
- retenir une chaise au sermon, une loge à l’Opéra, une place dans un train.
- Cette place est retenue.
- retenir un logement.
- retenir une chambre dans un hôtel, une fenêtre sur une rue pour voir une cérémonie publique.
- retenir une date.
- Arrêter, maintenir, faire demeurer.
- Après la consultation, le docteur C***, médecin de la préfecture, me fit l’honneur de me retenir à déjeuner chez lui, avec deux de mes confrères. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 132)
- Son ventre retombait en plis grassouillets sur une taillole de flanelle grège retenant le pantalon. — (Jean Siccardi, La Chênaie de Seignerolle, Presses de la Cité, 2010, chapitre 17)
- On l’a retenu plus longtemps qu’il ne pensait.
- Je ne vous retiens pas.
- Retenez-le à dîner.
- retenir prisonnier.
- Ce rhume l’a retenu quinze jours à la chambre.
- Saisir, tenir, pour empêcher un accident, une chute, ou pour s’opposer à une mauvaise action.
- En un tour de main, j'insérai une K7 vierge dans la caméra, attrapai mon voile noir et dévalai l'escalier, me retenant à la rampe tant mes jambes mollissaient. — (Anne-Isabelle Tollet, La mort n'est pas une solution: Asia Bibi condamnée à la pendaison pour blasphème, Éditions du Rocher, 2015)
- Il serait tombé dans le précipice, si je ne l’eusse retenu.
- Il allait le tuer, si je ne l’eusse retenu, si je ne lui eusse retenu le bras.
- Arrêter, contenir, ne pas laisser aller.
- La langue est dure, déformée et relevée à la pointe : c'est la « langue de bois » des paysans allemands. La mastication est difficile, la salive n’est plus retenue dans la bouche et l’animal dépérit considérablement. — (J. Cruzel & François Peuch, Traité pratique des maladies de l'espèce bovine, Éditions Asselin et Houzeau, 1892, page 104)
- J’essayais, en contractant le gosier, d’absorber le moins possible d’eau et de résister à l’asphyxie en retenant le plus longtemps que je pouvais l’air dans mes poumons. Mais je ne pus tenir plus de quelques instants. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- On retient l’eau avec des écluses.
- Il y a de certaines terres qui retiennent l’eau.
- retenir son haleine, ses larmes, ses cris.
- retenir une poutre, L’attacher avec un lien de fer pour l’empêcher de tomber.
- (Absolument) Pour des chevaux de trait qui empêchent la voiture d’aller trop vite à une descente.
- Il faut enrayer, car ces chevaux-là ne retiennent pas.
- Ce cheval a les reins bons, il retient fort bien.
- Réprimer ; modérer ; empêcher de s’emporter.
- Pàtsa s'avance en traînant les pieds, prend la craie et commence, laborieusement, à tracer : « Il n'ai pas a l'école passe qu'il a la pécole. » Éclat de rire général dans la classe. Le maître a du mal à retenir un sourire. — (Robert Dagany, La Muette d'Arenc: Marseille 1950, Le Fioupélan éditions, 2011, chapitre 45)
- Cette considération me retint.
- Je ne sais ce qui me retient que je ne… Il allait le frapper, mais il s’est retenu.
- Il n’est pas si emporté qu’il ne sache bien se retenir quand il le faut.
- Je me suis retenu de lui répondre.
- Mettre, imprimer, garder quelque chose dans sa mémoire.
- Retenir par cœur.
- Il n’a entendu ces vers qu’une fois et il les a retenus.
- Il retient tout ce qu’il entend.
- Je n’ai pas retenu son nom.
- Je retiendrai cela toute ma vie.
- Cette leçon se retient aisément.
- (Absolument) En parlant de la génération des animaux et signifie concevoir.
- On a mené cette vache au taureau, mais elle n’a pas retenu.
- Les signes de la chaleur de la vache ne sont point équivoques, elle mugit alors très fréquemment et plus violemment que dans les autres temps, elle saute sur les vaches, sur les bœufs et même sur les taureaux, la vulve est gonflée et proéminente au dehors ; il faut profiter du temps de cette forte chaleur pour lui donner le taureau, si on laissait diminuer cette ardeur, la vache ne retiendrait pas aussi sûrement. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 580)
- (Pronominal) S’arrêter avec effort.
- Se retenir au milieu de sa course.
- (Pronominal) (Absolument) Ne pas satisfaire un besoin naturel
- (Pronominal) (Équitation) Pour un cheval, qui ne veut pas se porter librement en avant.
- Jamais on n’a vu un cheval se retenir comme celui-là.
- Tous les jeunes chevaux se retiennent.
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atterrir
- (Marine) Arriver au voisinage de la terre.
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Pendant la saison d’été, les navires de la Compagnie pourraient donc facilement atterrir au cap Bathurst par la voie du nord-ouest. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- En 1905, la « Belgica » atterrit par 76°37’ soit à deux degrés plus au Nord qu’aucun autre navire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le vendredi 13 mars, j’aurais dû apercevoir dans la soirée le feu de Sombrero, sur lequel je voulais atterrir […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Aéronautique) Reprendre contact avec le sol.
- Brusquement je m’aperçois que le terrain est en pente et que, si j’atterris dans la longueur, je risque d’avoir une roue plus bas que l’autre et d’être entraîné dans un « cheval de bois » dont on ne sait d’avance les fantaisies. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 99)
- (Familier) Parvenir dans un lieu déterminé.
- Comprenez que tous les macchabs, dès qu'ils sont assez légers pour descendre le courant – pas assez gonflés pour flotter –, qu'ils viennent de Bercy, de Charenton, de beaucoup plus loin, c'est ici même qu'ils « atterrissent ». — (Jacques Yonnet, Enchantements sur Paris, Éditions Denoël, 1966, page 210)
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assombrir
- Rendre sombre.
- Ces arbres assombrissent notre maison. Les malheurs ont assombri son caractère.
- (Pronominal) Devenir sombre.
- Le ciel, très chargé, s’assombrissait de plus en plus. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Le soleil était couché depuis quelques instants, le ciel perdait peu à peu sa teinte pourprée et s’assombrissait de plus en plus, […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Et il s’engagea dans le couloir, qui allait toujours s’assombrissant. — (Alexandre Dumas , La Reine Margot, C. Lévy, 1886)
- Partie de la trop aimable idylle florianesque, son histoire d’amour peu à peu s’était assombrie jusqu’à prendre les couleurs arrières du roman flaubertien, qui dit l’universelle maldonne. — (Philippe Berthier, Figures du fantasme: un parcours dix-neuviémiste, Presses Universitaires du Mirail, 1992, p. 164)
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périr
- Prendre fin ; cesser d’être.
- M. Duménil, faible alors, condamné à périr bientôt d'un mal incurable, se trouvait rarement en état de diriger les essais du Marquis : […]. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Par la barbe d’Aaron ! qu’arrivera-t-il si ce jeune homme meurt ? S’il périt entre nos mains, ne serons-nous pas accusés de sa mort […] — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- D’ici je puis encore apercevoir l’empereur. S’il périssait pendant la campagne, je ne l’aurais jamais vu. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Avoir une fin malheureuse ou violente.
- Le sieur Tassin de Montcourt ayant péri révolutionnairement, ses biens, et notamment les deux septièmes qui lui appartenaient dans la terre de Saint-Escobille, furent confisqués au profit de la nation. — (Hospices de Dourdan contre Tassin de Villiers, Cours de Cassation, 6 mai 1818, dans le Journal du Palais : Jurisprudence française, volume 14 (1817-1818), Paris : chez F.-F. Patris, 1839, page 791)
- Nous parlons sans ménagement de cette paix qui fut jusque-là la seule dangereuse, des deux ou trois camarades communs qu’elle a fait périr. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Les fusils partaient, des étrangers étaient tués. L’ordre revenu, on punit quelque fellahs en guise d’exemple. Son père, dont le caractère était vif, périt dans la répression. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu’ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur par la furieuse certitude, la peur atroce et annihilante, la frayeur immonde de périr en Fagne […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Être détruit, en parlant des choses.
- Les sources auxquelles j'ai puisé pour mon travail sont malheureusement loin d'être abondantes. On sait que les commentaires de Sylla ont péri, ainsi que les livres de Tite-Live qui racontaient la guerre sociale. — (Prosper Mérimée, Essai sur la guerre sociale, Paris : chez Firmin Didot frères, 1841, page 3)
- Les vaisseaux périrent corps et biens. - Périr au port, dans le port. - Les plus grands empires ont péri. - Périssent avec eux leurs détestables enseignements !
- (Sens figuré) Être ruiné ou anéanti.
- Mais, les protestants, fussent-ils tous riches comme Crésus, il n'en demeurera pas moins vrai, que le protestantisme périra comme ont péri toutes les autres sectes. — (Jean Perrone, Le protestantisme et l'église catholique: Controverses à l'usage du peuple, traduit de l'italien par Auguste Onclair, Bruxelles & Louvain : chez C.-J. Fonteyn, 1856, page 31)
- Supposez maintenant un demi-criminel, comme Lucien qui, sauvé d’un premier naufrage de sa vertu, pourrait s’amender et devenir utile à son pays, il périra dans les traquenards de l’instruction. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- (Droit) Tomber en forclusion, en prescription, périmer.
- Il a laissé périr son appel.
- (Pronominal) Se tuer.
- Faudrait avoir vraiment mauvais cœur pour laisser un pauvre homme se périr… — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Les Amours d’un prince, 1912, chapitre XXVI)
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mugir
- (Sens propre) Pousser son cri, en parlant des bovins.
- Ses concitoyens le regardaient comme un homme d’une grande opulence. Il possédait cinquante feddans de bonne terre ; cinq gamousses, dix bœufs mugissaient dans ses étables. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- (Sens figuré) Donner de la voix, quand on la force et qu’elle approche du mugissement, pour un humain.
- Entendez-vous dans les campagnesMugir ces féroces soldats ? (paroles extraites de l’hymne national français ‘’La Marseillaise’’, 1792)
- Cet homme mugissait de colère, de fureur, de rage, de douleur.
- (Par extension) Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Faire le bruit des flots de la mer, des vents, des torrents, etc., quand ils sont violemment agités.
- En effet, on entendait la tempête mugir autour de la maison. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
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chauvir
- (Zoologie) Dresser les oreilles, en parlant des animaux qui ont les oreilles longues et pointues, tels que les chevaux, les mulets ou les ânes.
- On m'avait destiné une jument appelée l'Heureuse, bête légère, mais sans bouche, ombrageuse et pleine de caprices ; assez vive image de ma fortune, qui chauvit sans cesse des oreilles. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, 1 L 4 Chapitre 9)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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rire
- Marquer un sentiment de gaieté par un mouvement de la bouche accompagné souvent de bruit et par une expression correspondante des regards et des traits du visage.
- La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri. — (Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées, caractères et anecdotes)
- Le bambin fuyait la chemise ou le bonnet de nuit avec lequel la marquise le menaçait parfois ; il gardait sa collerette brodée, riait à sa mère quand elle l’appelait, en s’apercevant qu’elle riait elle-même de cette rébellion enfantine […] — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Quand elle fut ivre, son ivresse la parcourait entière, suivait ses nerfs et leur donnait un rire qui la secouait et grinçait comme un ressort serré. Le monde était drôle, les porte-allumettes sur les tables, les becs de gaz, les consommateurs et les banquettes la regardaient avec un air qu’elle ne leur connaissait pas et qui la faisait gesticuler en riant à gros bouillons. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 178)
- L’accueil ne variait point, Mme Bavoil le saluait par l’invariable formule : « voilà notre ami », tandis que le prêtre riait des yeux et lui pressait la main. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Elle riait de toute sa voix sonore en luttant des bras et des jambes. Désarmée par son rire, elle se défendait à l’aveuglette. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
- « Vous riez donc toujours, Octavie ?– Oh ! disait-elle, je ris pour me faire rire. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 22)
- Et il se mit à singer le papotage d’une Parisienne, et jusqu’à la mimique, avec tant de gaieté que Zaheira ne put s’empêcher de rire. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- UNE PAYSANNE. – Il faut que je sois contente mais pas trop. Si j’ai envie de rire, Je ris pas fort. Le malheur m'entendrait.UNE AUTRE PAYSANNE. – Je ris. J’oserais pas dire pourquoi. C'est si mesquin, ce qui fait rire. On ne sait même pas si on rit bien pour ce qu'on croit. On ne sait pas pourquoi on rit. On rit sans savoir. On rit peut-être parce qu'on ne sait pas. Si on savait : peut-être qu'on pleurerait. Y a bien quelqu'un qui sait. Par exemple, on sait bien pourquoi on pleure. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 273-274)
- (Familier) Se divertir ; se réjouir.
- Les deux couples riaient, bavardaient, cueillaient des fleurs, se cajolaient et se mignotaient, luttaient et se roulaient sur l’herbe, et les jeunes filles fumèrent des cigarettes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 55 de l’édition de 1921)
- Alice, dis-moi que tu ne vas pas épouser ce rabat-joie. Tu ne t’amuseras jamais avec un homme comme lui. Il ne te fera jamais rire. — (Amanda Bayle, Tout ce qui brille, éditions CyPLoG, 2017, chapitre 19)
- Nous serons en joyeuse compagnie, nous rirons bien. Venez avec nous, nous rirons. C’est un bon garçon qui aime à rire.
- Railler ; badiner ; ne pas parler ou ne pas agir sérieusement.
- Soit nous choisissons une transcendance qui nous écrase et ne nous laisse d’autre attitude possible que la prosternation et la soumission, et là, on arrête de rire. Soit on affirme que la liberté humaine est à la hauteur de cette transcendance, on la regarde dans les yeux, et on rit. — (Abdennour Bidar, Pour une réforme de l’islam, Télérama no 3393, janvier 2015)
- (Sens figuré) Être agréable, plaire, en parlant des choses.
- La campagne rit sous le soleil. Tout me rit dans ce projet. Cela rit à l’imagination.
- (Transitif) (indirect) (Rire de quelque chose ou de quelqu’un) Ne pas se soucier de quelque chose ; témoigner qu’on n’en tient pas de compte, qu’on ne s’en soucie pas ; s’en moquer.
- […] : légère, étourdie, folle même, elle riait de tout, ne s’intéressait à rien ; confondait la tristesse avec l’humeur, et ne voyait dans une personne affligée qu’une personne ennuyeuse. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- La musique enivre et règle le danseur, tandis que le curieux voit le mouvement seul et rit de ce pantin qui s’agite sans raison, car le curieux, lui, n’entend pas la musique. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Mais il ne faut pas rire de la choléraphobie. Mme de Boigne affirme que quelques personnes, entre autres la comtesse de Montesquiou-Fesenac, sont littéralement mortes de peur, sans aucune maladie. — (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s'abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, page 104)
- (Transitif) (indirect) (Rire à quelqu’un) Être favorable.
- L’occasion lui rit, la fortune lui rit.
- (Pronominal) Se divertir.
- Il a fait cela en se riant.
- (Pronominal) Se moquer de quelqu’un.
- Elle se rit de vous. Il se rit de vos vains projets.
- (Pronominal) Ne pas tenir compte d’une chose, la mépriser.
- Je me ris de ses menaces.
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rouir
- (Art) Se dit en parlant de plante (comme le lin, le chanvre ou le manioc) que l’on fait tremper dans l’eau, afin que les fibres textiles puissent aisément se séparer de la partie ligneuse.
- […] ; de même que le travail de rouir, tiller et peigner le chanvre, saler ou sécher le poisson , etc. , passe pour un appendice de l'industrie de ceux qui récoltent le chanvre, ou qui pêchent le poisson. — (Jean-Baptiste Say, Cours complet d’Économie politique pratique, 3e édition augmentée de notes par Horace Émile Say, chez Guillaumin & Cie, Paris, 1852, volume 1, 2e partie, chapitre 1, page 206)
- Quand le lin a roui, on lui fait subir une sorte de décortication qui ne laisse subsister que la fibre textile. Ce fut le travail auquel le pauvre Kermelle crut pouvoir se livrer sans déroger. Personne ne le voyait, l’honneur professionnel était sauf ; mais tout le monde le savait, et, comme alors chacun avait un sobriquet, il fut bientôt connu dans le pays sous le nom de broyeur de lin. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 27)
- Une herbe plus sombre, mêlée à des joncs, marquait la place d’anciens étangs où l’on faisait jadis rouir le chanvre ; ils n’étaient pas tous asséchés et dès la tombée du jour les grenouilles s’y mettaient à chanter. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- On voit rouir dans la chaleurDes gerbes longues, lasses, lâches ;C’est comme un embarras de fleurs,D’oeillets, de mauves, de bourraches. — (Anna de Noailles, « Chaleur dans un jardin », Les Éblouissements, 1907 → lire en ligne)
- Faire rouir du lin.
- Le chanvre ne rouit pas bien dans l’eau courante.
- Mettre du lin, du chanvre à rouir.
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devenir
- Situation à venir, évolution future de quelque chose ou de quelqu’un, de plusieurs personnes, jugée comme incertaine.
- La presse londonienne s’interroge sur le devenir de la « britannité », cette identité collective dans laquelle se reconnaissent Anglais, Écossais, Gallois et habitants d'Irlande du Nord. — (Alain Frachon, Que reste-t-il du Royaume-Uni ?, Le Monde, 25/09/2014)
- Au bilan, tout se passe comme si le devenir de la planète avait occulté celui de l’humanité. — (Sylvie Brunel, Les ambiguïtés du développement durable, Sciences Humaines, 01/07/2005)
- La prospective a pour rôle, en particulier, d’interroger la science et la technologie, de conjecturer leurs devenirs possibles. — (Jean-Marie Mur, L’émergence des risques, page 203, EDP sciences, 2008)
- Mouvement par lequel une chose, un être se forme ou se transforme.
- […] le progrès est un perpétuel devenir, nulle méthode ne saurait être considérée comme immuable, tout est en mouvement, tout est continuellement améliorable, tout ce qui existe aujourd’hui sera demain mieux encore… — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- J’ai été horrifié d’entendre un jour un de nos ministres de l’Éducation dire dans un discours : « L’enfant, ce petit homme en devenir… »Non, pas en devenir, et pas petit. — (Philippe Delerm, La vie en relief, Seuil, 2021, page 214)
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recuire
- Cuire de nouveau.
- Il faut recuire ces confitures.
- Recuire du pain.
- (Spécialement) (Art) Remettre un ouvrage au feu pour sa perfection et sa conservation, pour lui donner une plus grande solidité, etc.
- On recuit le verre soufflé et façonné pour éviter qu’il ne se casse.
- On recuit le fer forgé pour le convertir en acier.
- On recuit le flan des médailles.
- On recuit le cuivre écroui pour le rendre moins cassant et pouvoir le ployer.
- (Intransitif) Subir une nouvelle cuisson.
- Ce verre a recuit.
- Il faut mettre cette viande à recuire.
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contredire
- Opposer à ce que quelqu’un vient de dire une affirmation absolument contraire.
- Les théories alternatives n’ont pas à être cohérentes et peuvent même se contredire les unes les autres sur certains points. Elles reposent sur des anomalies, prétendument inexplicables, qui laissent planer un doute sur certains aspects de la version officielle. — (Louis Dubé, « L’Argument déterminant et les théories du complot », dans Le Québec sceptique, n° 67, automne 2008, page 5)
- Le diable soit de la parole de ton grand—père !— Mon grand—père a bien agi, et si je l’avais contredit, j’aurais été une sans-cœur. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, 19e veillée, 1853)
- O.K., elle ne respire pas l'intelligence, et son sex-appeal laisse peut-être à désirer. Mais une brave fille sympatoche comme ça, qui ne vous contredit pas et ne vous coûte pas bonbon en sacs Vuitton, ça ne vous dit pas ? — (Nicolas Carreau, L'amour au temps de Replika, dans Marianne, n° 1351 du 2 au 8 février 2023, p. 79)
- Le complément du verbe, au lieu de désigner la personne en question, peut désigner ce qu’elle affirme.
- Contredire les déclarations, le témoignage de quelqu’un.
- (Vieilli) Contredire à quelqu’un, à quelque chose.
- Les bienfaits de l'industrie, y compris celle des armes à feu, sont devenus un dogme laïque qui aura la vie dure : Jean-Arnould et Pierre-Robert n'y contredisent pas. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 83)
- (Droit) Opposer des pièces à celles de la partie adverse.
- Contredire un moyen.
- Ce moyen ne peut être contredit.
- Prendre communication des pièces et contredire.
- (Par extension) Mettre en état d’opposition. Se dit des choses aussi bien que des personnes.
- Craignez de vous contredire en parlant ainsi.
- Voilà qui contredit ce que vous disiez tout à l’heure.
- Ces deux propositions se contredisent.
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méconduire
- (Belgique) Se conduire mal.
- Dès que l'élève tombe enceinte et que les parents sont au courant, toute la famille la rejette l'accusant de se méconduire et de déshonorer la famille. — (Antoine Hasabumutima, « La femme burundaise face aux conflits » in Ndongozi Burundi n°311, 2003)
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matir
- (Art) Rendre mat.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Technique) Opération qui consiste à rendre moins visible la trace de soudure entre deux pièces de métal. On utilise pour cela un burin d'acier nommé matoir.
- MATOIR D'ANGLE :Début du XXe siècle Acier (20 x 70 mm) Collection particulière A9740694. Le matoir d'angle sert à mater ou à matir le métal. — (Collectif, Le patrimoine des communes de La Réunion, Éd. Flohic, 2000)
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amaigrir
- Rendre maigre.
- Le jeûne amaigrit.
- L’usage fréquent de certains aliments dessèche et amaigrit.
- Vous aurez alors les terres pour rien, comme les a eues Rigou ; tandis que si vous les mettez dans la gueule des bourgeois, les bourgeois vous les recracheront bien amaigries et renchéries, vous travaillerez pour eux, comme tous ceux qui travaillent pour Rigou. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre douzième)
- A lʼinverse, un remède pour amaigrir sera donné deux fois par jour lʼhiver et une seule fois lʼété. — (Claude Alexandre Thomasset, Joëlle Ducos, Le temps quʼil fait au Moyen-Âge, 1998)
- (Charpenterie, Construction, Maçonnerie, Menuiserie) Réduire l’épaisseur d’une pièce de bois ou d’une pierre pour l’ajuster à la place qu’elle doit occuper.
- (Intransitif) Devenir maigre.
- Il amaigrit tous les jours.
- Les bœufs amaigrissent dans ces pâturages, au lieu d’engraisser.
- S’amaigrir par le travail, par un excès d’abstinence.
- (Pronominal) (Sculpture) En parlant d’un modelage, perdre du volume du fait du séchage de la terre glaise.
- Cette figure s’est amaigrie.
- (Maçonnerie) Réduire la dose de liant (ciment, chaux, ...) dans un mortier ou un béton, en y ajoutant une charge inerte (sable, gravier, ...).
- [...] et donne avec le ciment un mortier plus riche au milieu duquel se trouvent disséminés sans guère l'amaigrir les cailloux introduits avec le sable.
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obéir
- Se soumettre à une demande, une règle ou une obligation d’une personne ; exécuter un ordre donné.
- Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ? — (Voltaire, Dictionnaire philosophique : Fanatisme)
- La partie habitable de l’aéronef était éclairée et retentissait du va-et-vient de l’équipage obéissant au branle-bas. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
- Ni l’un ni l’autre n’eurent jamais à mon égard cette peur de n’être pas obéi qui rend les chefs méchants ; ils me sentaient fidèle et ils n’avaient pas tort. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937)
- Pour [la philosophe Hannah] Arendt, quiconque se contente de « faire son travail » et d’obéir docilement aux ordres sans jamais s’interroger sur les conséquences de ses actes, quiconque se soumet aveuglément à l’autorité permet au mal de s’immiscer sournoisement. — (Nathalie Elgrably-Lévy, Exercer son humanité pour contrer les dérapages, Le Journal de Québec, 19 février 2021)
- (Sens figuré) Céder à.
- Obéir à la force, à la nécessité.
- Obéir à l’instinct, à sa nature.
- Être soumis à ; subir l’action de, en parlant des choses.
- Les soirées entre Coréens obéissent toujours au même schéma : on boit l'apéritif (du soju ou de la bière) chez l'un, puis on va dîner dans l'un de ces restaurants où l'on est accroupi devant une table basse ; […]. — (Jean Piel, Corée, tempête au pays du Matin-Calme, Arles : chez P. Picquier, 1998)
- Répondre à la sollicitation.
- Ses doigts malhabiles, enflés par la goutte, lui obéissaient très mal. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Encore une fois, je ne me sens point de colère contre les adolescents qui, sous le nom d’esthètes, obéissaient aveuglément aux fantaisies saugrenues de certains faiseurs, dont le nom ,[…], a perdu aujourd'hui les trois quarts de son prestige. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 39)
- Tout corps matériel obéit à la loi de gravitation universelle.
- Être soumis à l’autorité d’un prince, d’un empire.
- Les provinces qui obéissent au roi.
- Les peuples qui obéissaient à l’empire romain.
- Prendre la direction donnée, en parlant de navires, de véhicules.
- Obéir à la barre, au gouvernail.
- Obéir bien au coup de volant.
- Se laisser gouverner, manier aisément, en parlant d’un animal.
- Ce cheval obéit bien à l’éperon, à la main, aux aides.
- (Pronominal) Obéir à soi-même.
- Autrement dit : celui qui obéit à un autre le fait parce qu'il ne peut s'obéir (et donc se commander) à soi-même. — (André Stanguennec, Le questionnement moral de Nietzsche, 2005, page 96)
- (Au passif) Être écouté par quelqu’un qui répond à la demande formulée.
- Maintenant, comment serais-je certaine d’avoir été obéie ? — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- C’était Abraham centenaire, père d’Ismaël et d’Isaac, époux de sa sœur Sara, maître obéi de sa servante Agar. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VII)
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sévir
- Exercer la répression avec rigueur, contre les personnes, leurs actes.
- Dans un tout autre camp, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réclamé mardi matin que le recteur de l'université sévisse contre Amir Attaran. — (La Presse canadienne, Amir Attaran applaudi par un néo-démocrate, critiqué par les autres partis, radio-canada.ca, 23 mars 2021)
- On a justement sévi contre ce scélérat.
- Il a eu raison de sévir contre ce fils coupable.
- Les lois ne sauraient trop sévir contre ce genre de crimes.
- Il faut sévir contre cet abus.
- (Sens figuré) Agir avec violence, en parlant d’un fléau.
- Faut-il s'étonner si, en une population aussi entichée de ses habitudes, la mortalité puerpérale et la mortalité infantile sévissent au delà des moyennes connues! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Spirillum minus est l’agent causal du Sodoku sévissant surtout au Japon (de so = rat et doku = poison) et Streptobacillus moniliformis provoque la Streptobacillose ou fièvre d'Haverhill. — (Henri Le Louarn et Jean-Pierre Quéré, Les Rongeurs de France: Faunistique et biologie, page 78, Éditions Quae, 2003)
- Pour les « défenseurs de la liberté » qui sévissent sur internet, les citoyens qui se comportent de façon responsable et qui respectent les consignes sanitaires sont des peureux, des moutons. — (Richard Martineau, Le Journal chez les résistants!, Le journal de Québec, 29 décembre 2020)
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appartenir
- Être la propriété légitime de quelqu’un, que celui à qui est la chose l’ait en sa possession ou non.
- Les biens qui appartiennent à des particuliers.
- Il retient injustement un objet qui m’appartient.
- La part et portion qui lui appartient dans cette succession.
- Il m’en appartient une moitié.
- La nue-propriété de cette maison m’appartient.
- L’usufruit de ce domaine m’appartient.
- Cela nous appartient de droit et en toute propriété.
- L’homme sage et libre s’appartient. (Pronominal) (Indirect)
- J’ai tant d’occupations que je ne m’appartiens plus. (Pronominal) (Indirect)
- Une femme, dès qu’elle se marie, cesse de s’appartenir. (Pronominal) (Indirect)
- L’heure approchait., ils en avaient l’intuition affolante, qui les verrait s’appartenir. — (Maurice Leblanc, Voici des ailes, 1898, réédition Éditions François Bourin, collection Libretto, 1999, page 78)
- Être parent de quelqu’un ou attaché à son service.
- Dorante.— Monsieur, vous avez sans doute reçu de nos nouvelles ; j’appartiens à monsieur Dorante qui me suit, et qui m’envoie toujours devant, vous assurer de ses respects, en attendant qu’il vous en assure lui-même. — (Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard, 1730)
- Dans les seuls évêchés de Dol, Saint-Malo et Saint-Brieuc, quatorze feudataires dont les revenus nobles propres allaient de 1500 à 40 livres monnaie appartenaient à la maison du vicomte de Rohan. — (Michel Nassiet, Parenté, noblesse et états dynastiques: XVe-XVIe siècles, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2000, page 121)
- Il appartient à d’honnêtes parents.
- Il appartenait aux plus grands seigneurs du royaume.
- L’honneur que j’ai de vous appartenir.
- Par respect pour la maison à laquelle j’appartiens.
- Être le droit, le privilège ou le propre, le caractère particulier de quelqu’un ou quelque chose.
- Le droit de faire grâce appartient ordinairement au chef de l’état.
- Les honneurs qui vous appartiennent.
- Ces droits appartiennent à ma charge.
- La connaissance de cette affaire appartient à tel juge.
- Ils ont attribué à la matière ce qui n’appartient qu’à l’esprit, à l’âme.
- La perfection n’appartient qu’à Dieu seul.
- (Impersonnel) Incomber.
- Il appartient aux pères de châtier leurs enfants.
- Il ne vous appartient pas de le reprendre.
- Il n’appartient qu’à un prince de faire une si grosse dépense.
- Il appartient au service à l’origine du projet de texte de verser au dossier une fiche justifiant de la nécessité de recueillir les contreseings retenus dans son projet et de préciser, le cas échéant, les raisons pour lesquelles il y aurait lieu de recueillir des contreseings autres que juridiquement nécessaires. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Il n’appartient qu’à peu de gens de sentir, de comprendre cela : Il n’est donné qu’à peu de gens, etc.
- Il n’appartient qu’au génie de concevoir une telle pensée : Le génie seul est capable de concevoir une telle pensée, etc.
- (Ironique) Par manière de reproche.
- Il vous appartient bien de… : Vous êtes bien hardi de…
- Il vous appartient bien de vous plaindre, après tout ce que vous avez fait.
- Ainsi qu’il appartiendra : (Droit) Terme de procédure, formule qui signifie « selon qu’il sera convenable ».
- Pour être statué ce qu’il appartiendra.
- À tous ceux qu’il appartiendra : À tous ceux qui y auront intérêt ou qui voudront en prendre connaissance.
- Faire partie de.
- Le Groenland, qui a la chance d'appartenir au Danemark, est, après l'Australie, la plus grande île du monde ; son étendue correspond approximativement au quart de celle de l'Europe. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Henri s'était rapidement familiarisé avec la plupart de ces messieurs. Grâce à Tacherot, il était accepté ; il appartenait maintenant à leur monde. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 89)
- Il avait appartenu, en qualité de porteur, à une troupe d'acrobates de cirque, puis s'était entraîné au tapis, en vue d'un numéro de « flic-flac » avec rattrape sur les épaules. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Mais, dans la société compliquée que j’habitais désormais, j’avais tôt compris que chaque saison exigeait son uniforme et qu’il y avait des styles et des modes et des mouvements et que chacun s’y pliait et que si l’on voulait « appartenir », il valait mieux porter certaines cravates et certains tissus, certaines couleurs et certaines formes. — (Philippe Labro, L’étudiant étranger, Gallimard, 1986, page 148)
- J’appartenais – comme ils disaient sur le campus. To belong : appartenir. Faire corps avec. — (Philippe Labro, L’étudiant étranger, Gallimard, 1986, page 195)
- Un membre séparé du corps auquel il appartient.
- On a trouvé le bras qui appartient à cette statue mutilée.
- Cet animal, cette plante appartient à tel genre.
- Ce soldat appartient à tel régiment.
- Avoir une relation nécessaire ou de convenance.
- Cette question appartient à la philosophie.
- Cela appartient à la matière que je traite.
- Cela appartient à la grammaire.
- Cela n’appartient pas à mon sujet.
- (Mathématiques) Être élément de
- -2 appartient à l'ensemble Z des entiers relatifs.
-
induire
- Porter, pousser à faire quelque chose.
- Induire à mal faire.
- Il voulait m’induire en erreur.
- Dieu, ne nous induisez point en tentation, ne permettez pas que nous soyons tentés.
- (Logique) Procéder par induction.
- Qu’induisez-vous de là ?
- La conséquence que j’en induis.
- (Physique) Produire par induction.
- Courant induit.
-
pressentir
- Prévoir confusément quelque chose par un sentiment non raisonné.
- Giselle ! cria le comte d’une voix angoissée, messieurs, excusez-moi, j’ai peur, je pressens quelque malheur. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Quand Olivier Émery était au fond du trou comme aujourd'hui, il n'avait plus aucun espoir et pressentait que tout était joué. Téléphoner à FIP ne servirait plus à rien, aucun réconfort ne lui parviendrait, […]. — (Jean-Marc Souvira, Le Vent t'emportera, Éditions Fleuve Noir, 2011, chapitre 24)
- Les autorités provinciales, à qui rapport fut fait de l’événement, ordonnèrent de laisser les choses comme elles étaient et pressentirent que cet enterrement par les tigres présageait un avenir brillant à la famille. — (Le Courrier du Vietnam, Histoires courtes, site lecourrier.vn, 14 novembre 2020)
- (Par extension) Entrevoir, deviner.
- Bien que, par intervalles, de brèves et pâles soleillées courussent sur les chemins défoncés, sur les prairies semées de flaques miroitantes, on pressentait que l’accalmie serait de peu de durée, et que l’averse recommencerait avant la fin du jour. — (André Theuriet, La Chanoinesse, partie 3, chapitre II, 1893)
- Le baromètre est en baisse, mais le ciel s’éclaircit vers le Sud où je pressens le beau temps. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il pressentait que l’eau triompherait des semelles sans résistance, et, sournoisement, s’infiltrerait jusqu’aux chevilles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 9)
- Mais Loïse, sa fille, insiste pour demeurer : elle aime la forêt, paraît-il, […], le père cède. Non qu’il ne pressente pas qu’autre chose travaille cette jeunesse. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Sonder, tâcher de découvrir les dispositions, les sentiments de quelqu’un sur quelque chose.
- Pressentir quelqu’un sur une affaire.
- Avant de lui proposer cet échange, il serait bon de le pressentir.
- Le seul moyen de ne pas s’exposer à un échec est de pressentir les intéressés.
- Il faut le pressentir sur ce mariage.
- Se renseigner sur les intentions de quelqu'un auquel on envisage de confier des responsabilités.
- Le poste qu'on m'avait proposé n'était plus vacant. Mais les affaires montées par la société qui m'avait pressenti étaient en train de prendre une extension énorme. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 97)
-
gésir
- Être étendu ; être couché.
- Çà et là gisaient des cadavres à demi dévorés par les bêtes fauves et les vautours. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Une centaine d’hommes gisent sur le pavé ; les uns sont tués roides, d’autres atteints mortellement. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Camus, au pied de l’arbre, gisait couché sur le dos, tout pâle, les yeux clos. Nul doute qu’il n’était monté à l’arbre et avait dégringolé. — (Louis Pergaud, La Traque aux nids, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Un scaphandrier islandais a plongé. Il a constaté que le Pourquoi pas ? gisait par 15 m de fond et que son étrave était brisée en quatre endroits. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, vol. 6, 1936)
- Sur l’établi du charpentier, un pied de chaise en réparation gisait à côté du ciseau qui ne l’avait qu’entamé […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- L’île de Makemo gisait à près de quatre-vingt milles de Raroia. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil; t. 1, de New-York à Tahiti, 1929)
- Il farfouilla dans les papiers qui gisaient sur la table. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Ici-gît une feuille morteIci finit mon testament. — (Georges Brassens, Le Testament, in Je me suis fait tout petit, 1956)
- Je voyais donc que j’étais Ulysse après le naufrage, échoué sur une plage indéterminée, et avant d’y élaborer un plan je savourais l’étonnement d’avoir survécu, de posséder des organes intacts et un cerveau pas plus atteint qu’avant, et de gésir sur la partie solide de la planète. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, p. 13)
- (Sens figuré) Être caché, se trouver, consister.
- J’ai moi-même gardé longtemps une sensation d’inquiétude générale […] Elle a eu pour origine le résidu, gisant dans le tréfonds de mon être, des conversations dont ma jeunesse fut bercée. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- La question de savoir si une infraction a été commise dans une intention frauduleuse ou à dessein de nuire gît donc en fait et est dès lors laissée à l’appréciation souveraine du juge du fond. — (Laurence Deklerck, Roland Forestini et Philippe Meurée, Manuel pratique d’impôt des sociétés, De Boeck Supérieur, 2003, page 369)
- La difficulté gît dans notre laborieux consentement à vraiment porter un autre regard sur l'autre. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, page 125)
- Tous les étangs gisent gelés,Mon âme est noire ! où-vis-je ? où vais-je ? — (Émile Nelligan, Soir d'hiver (poème), 1898)
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ensevelir
- Mettre un corps dans le tombeau, inhumer dans le lieu de la sépulture.
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Moins l'habit et la cornette, c'est une sœur de la charité qui pose des ventouses, des cataplasmes, applique des sinapismes, masse les rhumatisants, ensevelit les morts. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- S’ensevelir sous les ruines d’une place, se faire tuer en défendant une place jusqu’à la dernière extrémité.
- (Par analogie) Enfouir sous une couche de matériaux.
- Fi du conseil, Maurice de Bracy ! les ruines de ce château enseveliront mon corps et ma honte avant que je consente à une capitulation si vile et si déshonorante. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Ce vent, s'il ne démolissait pas, il enterrait, il ensevelissait, et il était probable que douze heures après le début de la tempête, la maison, le chenil, le hangar, l'enceinte, auraient disparu sous une égale épaisseur de neige. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Être enseveli dans le chagrin, avoir un chagrin profond.
- (Sens figuré) Cacher profondément.
- Cette influence contre nature fut pour elle une espèce d'humiliation et la source de bien des peines qu'elle ensevelissait dans son cœur. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Être enseveli dans sa rêverie, (Sens figuré) Rêver profondément.
- S’ensevelir dans la retraite, dans la solitude, se retirer entièrement du monde.
- Envelopper dans un linceul.
- Que tu meures absous ou damné, […], tu auras pour linceul une toile d'araignée, et j'ensevelirai l'araignée avec toi ! — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Deux femmes de la rue Monselet, à qui Anne n’avait jamais adressé la parole, avaient enseveli le corps, avec l’aide d’une religieuse venue de Toutes Aides. — (Paul Nizan, Antoine Bloyé, Grasset, 1933, p. 17)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.