Dictionnaire des rimes
Les rimes en : recevoir
Que signifie "recevoir" ?
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- Accepter, prendre ce qui est donné, ce qui est présenté, ce qui est offert sans qu’il soit dû.
- Les oumana des douanes jurent sur le mechaf el-kerim de ne rien détourner des droits perçus et de ne plus recevoir de pots-de-vin des commerçants. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 65)
- Toucher ce qui est dû, en être payé.
- Vainement avaient-ils stipulé qu'on ne pourrait les rembourser qu'en écus ; il n'en fallait pas moins qu'ils reçussent leur remboursement en assignats. — (Recueil alphabétique des questions de droit, qui se présentent le plus fréquemment dans les tribunaux, par le citoyen Merlin, tome 5, Paris : chez Danel, chez Rondonneau, & chez Portmann, an XII, page 407)
- A mesure qu’augmentait les émissions de papier-monnaie, s’accentuait la dépréciation du mark, et de plus en plus les particuliers s’efforçaient, quand ils recevaient des billets, de les échanger aussitôt contre des marchandises. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpression 2e édition revue), page 93)
- Recevoir le revenu d’une terre, le prix d’un loger, le salaire d’une peine, le prix d’un travail. - Recevoir des appointements, des gages.
- Se faire procurer ; en parlant de tout ce qui est délivré, fourni.
- Un va-et-vient fut envoyé aux deux hommes ; ils reçurent par son intermédiaire, marteaux, masses et ciseaux, ainsi que des sacs de toile qu’ils renvoyaient dès qu’il étaient remplis d’échantillons […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Recevoir sa ration. - Les soldats ont reçu des vivres pour trois jours.
- Ce régiment a reçu des recrues. - L’armée va recevoir des renforts. - Les assiégés reçurent des secours.
- (En particulier) Se faire remettre entre ses mains, se faire parvenir, en parlant des choses qui sont envoyées ou adressées à quelqu’un.
- Recevoir des lettres. - Recevoir un paquet, un colis. - Recevoir une requête, une pétition, un mémoire. - Recevoir une dépêche.
- (Par analogie) Accueillir une ou des personnes qui sont adressées à quelqu’un.
- Il répéta ce qu'il m'avoit fait dire par M. de Saci, savoir, que la volonté du roi étoit que nous ne reçussions plus à l'avenir de filles pour être religieuses, jusqu'à ce que le grand nombre que nous étions fût diminué et réduit à cinquante professes de chœur […]. Il ajouta que l'intention de Sa Majesté étoit aussi que nous renvoyassions, toutes nos pensionnaires, et que nous n'en reçussions plus à l'avenir, jusqu'à nouvel ordre. — (Charles-Augustin Sainte-Beuve, Port-Royal, tome 5, 5e édition, Paris : Librairie Hachette, 1888, page 170)
- Les lits étaient déjà presque tous occupés et on ne pouvait plus recevoir indistinctement tous les nouveaux venus. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 259)
- Recevoir un messager, un courrier, un parlementaire, des députés.
- Accepter en parlant des biens qui arrivent, des choses qui sont données, accordées, comme grâce, faveur, récompense, etc., soit par Dieu, soit par les hommes.
- Recevoir des grâces de Dieu, des grâces d’en haut. - Recevoir des inspirations du ciel. - Les dons, les avantages, les agréments qu’il a reçus de la nature.
- Recevoir un service de quelqu’un. - Recevoir des politesses, des civilités. - Recevoir des marques, des témoignages, des preuves d’estime, d’amitié, d’attachement, etc.
- (Sens figuré) Être nommé dans une fonction.
- Recevoir le bâton de maréchal de France, le chapeau de cardinal, la croix de la Légion d’honneur, etc.
- Subir, éprouver des maux, quelque chose de fâcheux, soit par hasard, soit par la volonté d’autrui.
- Recevoir un coup, des coups, un soufflet, un choc, une blessure. - Recevoir une balle dans la cuisse. - Recevoir la mort.
- Recevoir un dommage. - Recevoir un outrage, une offense, un affront, une injure. - Recevoir des reproches, des remontrances. - Recevoir un châtiment, une punition.
- Recevoir le prix de ses forfaits. - Recevoir des marques, des témoignages, des preuves de haine, d’aversion, de mépris, de mécontentement, etc. Recevoir un mauvais accueil.
- (Au sens physique & au sens moral) Subir, éprouver des impressions, des modifications, etc.
- Le miroir reçoit les images des objets. - La cire reçoit toutes les formes qu’on veut lui donner. - Recevoir l’impulsion, le mouvement.
- Ce passage peut recevoir divers sens, diverses significations, diverses interprétations. - L’armée reçut une nouvelle organisation.
- On dit dans une acception analogue :Recevoir un nom, une dénomination, etc.
- Se faire transmettre, communiquer.
- Recevoir la vie, l’existence. - Les parents de qui elle a reçu le jour.
- Recevoir une bonne, une mauvaise éducation. - Recevoir de l’instruction. - Recevoir des leçons. - Recevoir de bons, de mauvais exemples.
- Ces peuples ne reçurent la civilisation qu’au troisième siècle.
- Se faire transmettre pour exécution, pour indication.
- Les artilleurs, qui, à la capitulation, avaient reçu l’ordre de cesser le feu, n’avaient pas quitté leur poste, […]. Les soldats déclarèrent qu’ils n’avaient pas eu une seule occasion de tirer, et ils brûlaient du désir de montrer ce qu’ils savaient faire. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l’édition de 1921)
- Le 7 mai au matin, 151 bombardiers américains reçoivent la mission de détruire les installations ferroviaires de Mohon ; […]. — (Gérald Dardart, Les Ardennes dans la guerre, 1939-1945, De Borée, 2008, page 357)
- (Religion) Se faire donner des sacrements.
- Recevoir le baptême. - Recevoir la confirmation. - Recevoir les ordres. - Recevoir l’absolution.
- Tirer ; emprunter ; faire venir.
- Quelques blancheurs commencent à nuancer l’horizon vers l’est. Les nuages du zénith en reçoivent une première coloration. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Cet escalier reçoit son jour du haut du bâtiment. - Les usages qu’un peuple a reçus d’un autre peuple.
- Recueillir, contenir les choses qui viennent y aboutir ou qui viennent s’y rendre.
- Une autre voiture à deux roues […] était là aussi un peu à l’écart. Cette voiture était destinée […] à recevoir le corps après le supplice et à le porter au cimetière. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française d’Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- On ménage une porte d’entrée, à laquelle on parvient avec une échelle, et on forme des compartiments en planches pour recevoir le grain. — (François Rozier, Cours complet d’agriculture ou Nouveau dictionnaire d’agriculture, Pourrat, 1836, volume 12, page 67)
- Dans cette partie de son cours, la Lanterne reçoit les eaux de nombreux ruisseaux ou « rus » provenant des vallons tourbeux voisins. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, page 6)
- Recueillir, retenir, en parlant des personnes.
- Recevoir dans une cuvette le sang qui coule d’une saignée. - Je lui ai jeté un paquet, il l’a reçu adroitement. - Il tombait et se serait tué si je ne l’eusse reçu entre mes bras.
- Se faire donner certaines paroles ou certains écrits, pour servir d’assurance, de gage, etc.
- J’en ai reçu sa parole. - J’ai reçu sa parole qu’il n’en ferait rien. - J’en ai reçu la promesse, l’assurance. - Il a reçu ma foi, mes serments.
- Se faire confier.
- Recevoir de l’argent en dépôt. - Recevoir une confidence. - J’ai reçu sa déclaration sous le sceau du secret. - Recevoir les dernières volontés de quelqu’un.
- Accueillir, agréer, accepter.
- Je reçois vos offres. - Il en a reçu la proposition avec joie.
- La proposition qu’il a faite a été bien reçue, mal reçue. - Son compliment n’a pas été bien reçu. - Je ne reçois pas votre excuse.
- Accueillir des personnes qui viennent à vous.
- Hervé arma son revolver pour se préparer à les recevoir. Il le leur aurait mis sous le nez, s'ils s'étaient approchés et, en les menaçant de leur brûler la cervelle, il les aurait poussés jusqu'à la sortie. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 136)
- Recevoir un ambassadeur, le recevoir avec magnificence. - Il m’a reçu à bras ouverts, cordialement, avec de grandes démonstrations de joie.
- Je me suis présenté chez lui, mais il n’a pas voulu me recevoir. C’est un homme qui reçoit fort bien son monde, qui sait recevoir son monde.
- (Absolument) Il sait recevoir.
- Admettre chez soi les personnes par qui l’on est visité.
- Ces marchands sont généralement des hommes d'excellente éducation, parlant plusieurs langues avec cette facilité propre aux peuples Scandinaves ; ils nous recevaient chez eux avec beaucoup de grâce, et nous offraient des cigares et du vin d’Espagne, ce « soleil en bouteilles » si précieux dans les contrées hyperboréennes. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 58)
- J’étais alors d’une candeur stupéfiante et d’une délicatesse de sentiment si raffinée que, pour recevoir galamment une « femme mariée » qui me venait voir, j’avais allumé toutes les bougies de mes deux candélabres. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- (Absolument) Madame une telle ne reçoit pas aujourd’hui. - Le ministre reçut hier. - On reçoit demain à l’Élysée.
- Pontagnac. — Cher monsieur, ma femme reçoit tous les vendredis, si vous voulez nous faire l’honneur… — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
- Donner retraite ; donner asile chez soi.
- Tel qu’il est aujourd’hui installé, l’asile de la rue Lecourbe peut recevoir 200 enfants. Il comprend trois divisions : le grands, les petits et les infirmes. — (Paul-Gabriel d’Haussonville, L’Enfance à Paris, 1879, Calmann-Lévy, page 161)
- Admettre.
- Après un certain temps, on n’est pas reçu à demander les arrérages d’une rente échue. - Un tel homme est mal reçu à se plaindre. - Recevoir quelqu’un au nombre de ses amis. - Il a été brillamment reçu à son examen.
- (Justice) On l’a reçu partie intervenante. - On l’a reçu à prouver.
- Installer dans une charge, dans une dignité, dans un emploi, etc., avec le cérémonial ordinaire.
- Le jour qu’il fut reçu conseiller à la Cour de Cassation. - Cet officier fut reçu à la tête des troupes, à la tête de son régiment.
- Ce candidat était admissible, mais il n’a pas été reçu. - Il a été reçu docteur depuis peu. - Se faire recevoir avocat.
- Il s’était fait élire, et maintenant il ne voulait pas se faire recevoir.La cérémonie de réception à l’Académie française obéissait à des rituels auxquels Robbe-Grillet refusait de se plier. — (Emmanuelle Lambert, Aucun respect, Stock, 2024, page 192)
- Se soumettre, déférer à quelque chose, comme à une loi, à une règle, à une vérité reconnue.
- Recevoir une décision avec respect, avec une parfaite soumission. - Recevoir de nouvelles lois.
- Le droit romain n’était reçu qu’en quelques provinces de France. - Il n’a d’autres opinions que celles qu’il reçoit d’autrui.
- C’est un principe que tous les mathématiciens ont reçu. - Recevoir comme une vérité incontestable.
- Être doté de.
- Ce coffrage est rempli de mortier autolissant et autonivelant et peut recevoir tous les revêtements classiques de sols. — (Armand Margueritte, L’Architecture d’aujourd’hui, no 267 à 269, 1990, page 174)
- (Pronominal) Prendre contact avec le sol.
- Mokkhi enleva ses sandales et se reçut au sol sur ses pieds nus. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
Mots qui riment avec "ar"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "recevoir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ar , ars , art , arts , ard , ards , are , ares , arre , arres , oir , oirs , oire et oires .
-
guipoir
- (Passementerie) Outil pour guiper, pour faire des torsades.
- La dentellière qui fait ces sortes d’ouvrages emploie, outre ses fuseaux, un petit crochet appelé guipoir. — (Pierre Verhaegen, La dentelle belge, 1912)
-
bulgare
- Relatif à la Bulgarie ou au bulgare.
- On répartit les langues slaves en trois groupes : oriental (le russe, le biélorusse, l’ukrainien), occidental (le polonais, le tchèque, le slovaque), méridional (le bulgare, le slovène, le serbo-croate et le macédonien qui est en très étroite parenté avec des parlers dialectaux bulgares, localisés dans le sud-ouest du pays). — (Margarita Vassileva, PARLONS BULGARE Langue et culture, éditions L'Harmattan, 1996, page 18)
- L’Église autocéphale bulgare.
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fendard
- (Argot) Qui est particulièrement drôle.
- Le film était trop fendard.
- Les dialogues sont juste ce qu’il faut (en VO of course, la VF est évidemment fendarde vu le doublage).
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dilatoire
- (Droit) Qui tend à prolonger.
- (Droit, Politique) Qualifie un acte qui tend à retarder l’issue d’un procès ou l’adoption d’un texte de loi, ou encore à repousser un paiement.
- Seulement, cinq ans plus tard, ce même projet était en souffrance au Sénat où une Commission, mettant en œuvre les procédés dilatoires trop souvent en honneur au Luxembourg, étudiait, réétudiait, approuvait, désapprouvait... atermoyait. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- La Russie soutient les manœuvres dilatoires de Téhéran. — (site www.iran-resist.org)
- Dans l’entretien qu’il nous a accordé, l’ambassadeur de France à Berne, dont le pays assurera la présidence tournante de l’UE à partir du 1er janvier, le redit avec fermeté: «copropriétaires» du marché unique, les Vingt-Sept en ont assez des manœuvres dilatoires. Puisque la Suisse a rejeté unilatéralement le projet d’accord-cadre, c’est à elle de formuler des propositions. — (Richard Werly, En 2022, la Suisse ne pourra pas ignorer l’UE, 27 décembre 2021 sur letemps.ch → lire en ligne)
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glissoir
- Couloir pratiqué le long d'un versant montagneux, à travers une forêt, pour y faire glisser des troncs d'arbres.
- Le premier d’ailleurs inconnu dans notre patois n’implique pas nécessairement un glissoir où l’on dévale régulièrement du bois, le second par contre, désigne toujours un glissoir à bois. — (Willy Gyr, Le Val d’Anniviers: vie traditionnelle et culture matérielle basées sur le patois de Saint-Luc, 1935)
- Petit coulant mobile où passe une chaine.
- Partie intérieure d'un soulier où se glisse le talon du pied
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fondoir
- Lieu où les bouchers fondent les graisses et les suifs.
- Récipient où l'on fait fondre diverse matières, bitume, graisse, neige, etc.
- L’énergie thermique est produite par des panneaux photovoltaïques en toiture. Lesquels chauffent la neige stockée dans un fondoir : le refuge dispose d’un réservoir d’eau d’une capacité de 20 000 litres. — (Rhône-Alpes, n°27, page 17, 2012, Conseil régional)
- Devant le Théâtre Outremont, un ouvrier pelletait des débris près d'un fondoir à bitume qui ronflait bruyamment; deux autres, sur la toiture, hissaient un seau fumant au bout d'un câble. — (Yves Beauchemin, Le second violon, Éd. Québec Amérique, 2012)
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jacquard
- (Soierie) Métier à tisser destiné à tisser la soie.
- Le métier Jacquard ou simplement jacquard a été une des causes de la Révolte des Canuts. En effet, Joseph-Marie Jacquard a developpé cette technologie pour commander la levée de fils de chaîne sur le métier à tisser de manière mécanique afin d’éviter ce travail aux enfants.
- (Par métonymie) Tissu élaboré sur le jacquard.
- (Par extension) Tricot fait à la main ou à la machine, à motifs géométriques et aux couleurs variées.
- Quel sociologue appréciera le ferme flou des dernières démocraties qui auront lutté contre l’angoisse ambiante par le ponceau d’un spencer ou le jacquard d’un pull-over ? — (Pierre Daninos, Made in France, Julliard, 1977)
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dénégatoire
- Relatif à une dénégation.
- Exception dénégatoire.
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boulevard
- (Militaire) Terre-plein d’un rempart, terrain d’un bastion ou d’une courtine.
- Nous avancions tristes et mornes, mais tout à coup se présente la magnifique ville de Troyes avec sa porte guerrière, son menaçant béfroi, ses hauts boulevards, ses hautes tours, ses longues murailles crénelées […]. — (Amans-Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles, 1830, page 30)
- (Par extension) Promenade plantée d’arbres, qui fait le tour d’une ville et qui occupe souvent l’espace des anciens remparts.
- À sa propagande de quartier, il alliait une action incessante dans les ateliers du boulevard Masséna. — (J.-H. Rosny aîné, La Vague rouge, roman de mœurs révolutionnaires, 1re part., chapitre 8, Paris : chez Plon-Nourrit et Cie, 1910, page 141)
- Se promener sur les boulevards des Maréchaux. — Les boulevards extérieurs.
- (Par extension) Large voie, le plus souvent plantée d'arbres.
- Sur les boulevards, à la terrasse d’un bar-tabac, Bob, qu’un placide individu salua sans insister […] — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Des escouades de camelots ont parcouru les boulevards en hurlant le titre d’une nouvelle feuille : « Demandez Le Glaive ! » — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 207)
- Et sur ce boulevard de Clichy, ainsi modernisé, une femme arrivait à chaque fin d'après-midi, et de vieux Montmartrois se redisaient son nom à son passage : La Goulue ! — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
- J'ai souvenance du cas d'un de mes camarades d'étude, qui, à l'âge de 18 ans, racolé un soir sur nos grands boulevards par une professionnelle, contracta d'elle la syphilis et mourut dix ans plus tard d'une paralysie générale due à cette infection. — (« Préface » de Les maladies vénériennes, par Albert Sézary, Éditions Armand Colin, 1951)
- La cour d’appel partagea alors les dommages, selon les principes de la faute commune, constatant que la victime s’était imprudemment aventurée sur un boulevard passager, sans prendre les précautions nécessaires. — (Orville Frenette, L’incidence du décès de la victime d’un délit ou d’un quasi-délit sur l’action en indemnité, Librairie de l’Université d'Ottawa, 1961, page 85)
- (Sens figuré) (Vieilli) Place forte qui met un grand pays à couvert de l’invasion des ennemis.
- Il faut donc admettre que les travaux de siège et les brèches dont on signale la trace, notamment sur le côté nord, sont dus aux Maures d’Espagne, lorsqu’ils conquirent ce dernier boulevard des rois visigoths. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Nos grandes places de guerre, Strasbourg et Metz, les véritables boulevards de notre défense, n'avaient été ni armées, ni approvisionnées. — (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 124)
- (Marine) Passage au niveau du pont d’un bateau, de part et d’autre du château.
- (Par ellipse) Théâtre de boulevard.
- On eût dit un de ces mélodrames du boulevard, où le changement à vue n’attend que le coup de sifflet du machiniste. — (J.-C. Houzeau, La terreur blanche au Texas et mon évasion, Ve Parent & fils, 1862, page 56)
- (Sens figuré) Route largement ouverte pour atteindre un objectif, débarrassée de tout obstacle ou concurrent éventuel, en ayant les coudées franches.
- Un candidat surprise, qui surferait sur le régalien ou l’écologie donc. Pas question, dès lors, de laisser un boulevard sur ces terrains à fort potentiel. — (Alexandre Lemarié, Les yeux rivés sur la présidentielle de 2022, Macron occupe le terrain, Le Monde. Mis en ligne le 25 octobre 2019)
- Nous marchions sur le boulevard de la vie, en destination vers la mort, nous étions partis. — (Émile Bilodeau, Ça va - Rites de passages, 2016)
-
flottard
- (Argot scolaire) Élève en classe préparatoire du concours d’entrée à « Navale », l’École navale.
- Encouragé par ses nouveaux camarades, qui profitent de son ingéniosité à inventer des tours tordus, Antoine prend une part active à la guégerre que les flottards, autrement dit ceux qui, comme lui, préparent la Navale, mènent contre les cyrards, les taupins et les pistons, qui voudraient intégrer, eux, Saint-Cyr, Polytechnique ou l’École centrale. — (Virgil Tanase, Saint-Exupéry, Gallimard, « folio - biographies », 2013, pages 29-30)
- (Argot militaire) (Désuet) Saroual porté par les zouaves et d’autres troupes coloniales françaises.
- Tout le monde est soldat, aujourd’hui, mais tout le monde ne sert pas en Afrique. C’est donc à ceux qui ignorent ce vocable familier dans l’argot des casernes que nous dirons ce qu’est le flottard. Le flottard, oh pékin ! est ce pantalon vaste, sorte de jupe que portent les zouaves, les turcos et les spahis. — (Tout-Paris, Bloc-Notes Parisien - Le flottard, Le Gaulois, 5 mars 1889)
- Mohamed, très touché, porta ma main à son front, à son cœur, et partit radieux, bien que visiblement gêné par son flottard. Il marchait les jambes écartées et n’avait plus sa belle allure martiale ; d’ailleurs plus ému par cette entrevue qu’il ne voulait le laisser paraître. — (Richard O’Monroy, L’être ou ne pas l’être ?, P. Arnould, 1890, Le flottard, pages 184-185)
- Des cantinières de zouavesVersent des champoreaux suavesEn chéchia, veste et flottard,Et par maintes rondeurs de formes,Ajoutent pour leur quote-partAu prestige de l’uniforme !— (Louis Marsolleau, Vive l’almée !, La Petite République, 26 mars 1900)
-
chamarre
- (Désuet) Variante de simarre.
- (XVIe siècle) Vostre espée use les plies de vostre chamarre. — (PALSGRAVE, p. 558.; cité par Littré)
- Broderies, ornements.
- Fût-il tout harnaché d'ordres et de chamarres. — (Victor Hugo, Ruy Blas, I, 2.; cité par Littré)
- — Des hommes entichés de chamarres militaires et de reflets de bottes, des femmes à ce point insoucieuses d’élégance, ce contraste-là me ferait réfléchir si j’étais délégué à Versailles !… — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, collection Le Livre de Poche, page 178.)
- Je crois bien que j'ai gardé un faible pour le soldat dont les grands cordons, les étoiles, les chamarres ont ébloui mes yeux d'enfant. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, p. 37)
- Veste de berger, zamarra
- « chamar(r)on », [...] « chamarre ou simarre […], ample casaque ouverte, fourrée d'une peau de mouton, recouverte de bandes d'étoffe de couleurs différentes cousues dans le sens de la longueur ; c'étaient des sortes de garnaches ou de tabards en peau de mouton fendues sur le côté que portaient les bergers de la montagne .— (Arnold Van Gennep, Les Hautes-Alpes traditionnelles, t. I, Voreppe, Curandera, 1990 (1re éd. Paris, Maisonneuve, 1946), p. 87-89.)
- (Habillement) Blouse → voir zamarra
- Landais : samarre (Palay) f. 'sac de peau des bergers ; béarnais : chamarre (Palay) blouse de paysan'. basque (avec article), zamarra, tsamarra, zamarra 'toison des bêtes à laine', blouse de peau', 'tablier de peau', 'pelisse des bergers'
-
char
- (Charronnerie) Chariot élevé.
- À mesure que les deux chars funéraires, sur lesquels étaient placés les corps du duc de Montebello et du général Saint-Hilaire, passaient, les troupes présentaient les armes et les tambours battaient aux champs. — (« Variétés : Extraits des derniers Papiers de France », dans L’Ambigu ou Variétés littéraires et politiques, no CCLIX du 10 juin 1810, édité par Jean-Gabriel Peltier, tome 29, Londres : Imprimerie de Vogel & Schultze, 1810, page 518)
- Les charrettes et les chars étaient là dès potron-minet, voire dès la veille, car le marché était clappé dès prime ; il durait jusqu’à midi. — (Alain Derville, Saint-Omer : des origines au début du XIVe siècle, Presses universitaires du Septentrion, 1995, page 189)
- Le char, avec ses éléments en fer, ses décorations en bronze et ses restes de bois minéralisés, a été retrouvé dans les ruines au nord de Pompéi, au-delà des murs de la ville antique. — (La Presse canadienne, Un char de cérémonie intact a été découvert sur le site archéologique de Pompéi, site radio-canada.ca, 27 février 2021)
- Char à bancs : Voiture longue et légère, garnie de plusieurs bancs et ordinairement ouverte de tous côtés, ou fermée seulement par des rideaux de toile.
- Char de deuil : Chariot à quatre roues, couvert d’un poêle et dans lequel on transporte les corps au cimetière.
- (Antiquité) Véhicule hippomobile à deux roues utilisé dans l’Antiquité.
- Les Romains organisaient des courses de chars.
- (Par ellipse) (Militaire) Véhicule militaire armé, blindé et motorisé dont l'équipage embarqué se compose de plusieurs soldats d’infanteries.
- Le 26 octobre, une dépêche annonça que les Anglais avaient pris Bois-le-Duc après une attaque de nuit exécutée par des chars lance-flammes « au clair de lune artificiel ». — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944–1945, Fayard, 1952, page 117)
- Le 10 au matin, de nombreux chars ennemis débouchent de cette tête de pont et, débordant nos points d’appui qui continuent à tenir, franchissent la Retourne entre Roizy et Neuflize, puis poussent en direction de Ménil-Lépinois. — (Rémy, Chronique d’une guerre perdue, volume 6, 1983, page 13)
- À cause des obstacles de chaque côté de la grand-route, il éprouva des difficultés à faire tourner ses chars et half-tracks pour les lancer à l’attaque. — (Charles B. Mac Donald, Noël 44 : La Bataille d’Ardenne, traduit par Paul Maquet et Josette Maquet-Dubois, Luc Pire Éditions, Bruxelles, 1984, page 287)
- Entre juin 2004 et la semaine dernière, plus de 170 Américains ont été tués en Irak par des bombes sophistiquées EFP, des engins capables de détruire un char Abrams […] — (Le Devoir, 12 février 2007)
- Ellipse de char allégorique, véhicule décoré ou thématique lors de fêtes ou carnavals.
- Les chars du carnaval de Rio sont magnifiques.
- Les chars de la Marche des Fiertés.
- (Canada) (Louisiane) (Missouri) (Familier) (Automobile) Voiture, automobile.
- Ça arrive à manufacture les deux yeux fermés ben dur,Les culottes pas zippées, en retard…Ça dit que ça a fait un flat ou que l’char partait pas […] — (Réjean Ducharme et Robert Charlebois, Mon pays, c’est pas un pays, c’est un job, 1970)
- Les symboles qui permettaient autrefois d’identifier la virilité (la cigarette, l’alcool, les chars, le sport) sont en déclin, sauf pour le sport. — (Le Devoir, 22 septembre 2006)
- […] un imbécile parlant dans son cellulaire tout en conduisant son char va faillir vous rentrer dedans et ne s’en rendra même pas compte et continuera de parler dans son cellulaire, car il s’agit d’une conversation très importante qui ne peut attendre […] — (Le Devoir, 31 octobre 2006)
- (Canada) (Désuet) Wagon.
- C’est une belle paroisse, et qui m’aurait bien « adonné » ; du beau terrain « planche » aussi loin qu’on peut voir, pas de crans ni de bois, rien que des champs carrés avec de bonnes clôtures droites, de la terre forte, et les chars à moins de deux heures de voiture… — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- J’ai dix, onze ans [dans les années 1920]. Assis près de la voie ferrée, j’attends le passage du train CNR. Papa, absent depuis deux semaines, revient de la Beauce : « Surveille le deuxième “char”, tu verras un mouchoir blanc, c’est moi qui reviens… » — (Benoît Lacroix, Rumeurs à l’aube, Éditions Fides, 2015, page 218)
- Le gaz est tellement cher que les voleurs de chars font du covoiturage. — (Michel Beaudry, À l’usure, Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021)
- Note : À une époque, on différenciait les gros chars (trains) des petits chars (tramways).
- (Guadeloupe) Autocar.
- Pour la première fois depuis sa prestation de serment, une impression de solitude le glaça : celle d’être un aveugle tâtonnant parmi les voyants, si cordiaux, si prévenants, alors que, tout autour de lui, s’exhibaient ironiquement les letchis maraudés, les tourterelles braconnées, les chars en surcharge, les bœufs en divagation, les bébélés cueillis sur l’étendoir de la voisine, les cacas déposés en lieux interdits. — (Jypé Carraud, Tim-Tim-Bois-Sec, éditions Payot et Rivages, 1996, collection Rivages/Mystère, page 40)
- Blague, bluff.
- Sans char !
- Arrête ton char, veux-tu ?
- (Suisse) Jeu du moulin, jeu de société et de réflexion à deux joueurs, sans hasard.
- Jouer au char, ou jouer aux chars.
- (Métrologie) (Suisse) (Désuet) Mesure de capacité.
- Genève. Le char = 12 setiers = 288 quarterons = 576 potsLausanne. Le char (fuder), mesure légale du canton de Vaud = 16 setiers (eimer) = 48 brocs (gelten) = 480 pots (mass) = 4800 verres (becherlein) = 24000 pouces cubes de VaudL’ancien char se divisait en 18 setiers = 432 quarterons = 864 pots — (Horace Doursther, Dictionnaire universel des poids et mesures, anciens et modernes, M. Hayez, Bruxelles, 1840)
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ducroire
- (Droit) Se dit d’une clause qui rend solidaire un agent commercial des dettes des clients créés pour le compte de son mandant (la société pour le compte de laquelle il vend un produit ou un service).
- Qui s’engage solidairement avec ce type de clause.
- Un commissionnaire ducroire.
- Les engagements consentis par les mandataires ducroires ne correspondent pas nécessairement exactement aux garanties du contrat d’assurance souscrit pour le couvrir contre ce risque. — (Camille Beddeleem, Guide de l’agent immobilier, Édilaix, 2007, page 874)
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affiloir
- Instrument qui sert à affiler.
- Il affûte son fer de hache,lame lisse, aiguise le filà six meules de pierre dure,à la roue de sept affiloirs. — (Elias Lönnrot, Le Kalevala, Chant 2 — Traduction de Gabriel Rebourcet)
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centibar
- Unité de mesure inusitée, valant dix kilogrammes, proposée par l'Assemblée nationale en 1793.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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nectar
- (Mythologie grecque) Breuvage des dieux.
- Hébé et Ganymède ne font pas le même service. Ganymède est l’échanson particulier de Jupiter; Hébé verse le nectar dans l’assemblée des dieux.— (Alexis Pierron, Oeuvres d'Homere: L'Iliade, 1869, p.127)
- (Sens figuré) Toute sorte de vin excellent ou de boisson agréable.
- L'jour de la fête à Julot, mon poteau Je l’ai invité dans un p'tit bistroOù l’on sert un beaujolais vrai de vraiUn nectar de première... — (Boris Vian, chanson « On n’est pas là pour se faire engueuler »)
- Si t'as le bec fin,S'il te faut du vinDe première classe,Va boire à Passy,Le nectar d'iciTe dépasse. — (Georges Brassens, chanson « Le Bistrot », in Les Funérailles d'antan, 1960)
- Mme Desrosiers ne souhaitait pas d'alcool dans sa maison mais le frère d'Ubald, Louis-Philippe, se présenta avec des caisses de bière et de bouteilles de gin. Les frères d'Edna jubilaient mais par prudence lui suggérèrent de laisser son précieux nectar sous le perron, si bien que, la réception durant, il y eut un va-et-vient continuel des hommes à l'extérieur. — (Denise Bombardier, Edna, Irma et Gloria, Albin Michel, 2007, p. 92)
- Boisson composée de jus de fruit, d’eau et de sucre.
- (Botanique) Liquide sucré sécrété par certaines plantes entomophiles (attirant les insectes), contenu dans les nectaires.
- Le mélampyre des champs a son insecte pollinisateur, un bourdon, le Bombus hortorum, seul en son genre à pénétrer dans l'étroit tube de la corolle pour y rechercher le nectar ; les autres bourdons perforent le tube à sa base. — (Le Courrier de la nature, 1980, n°65-76, page 41)
- C’est le cas du Seneçon du Cap (Senecio inaequidens). Très riche en nectar, il attire, en dehors de la saison de floraison de la plupart des espèces méditerranéennes, de nombreux insectes dont des espèces utiles en agriculture biologique.— (Sylvie Ligny, Plante invasive, espèce envahissante, ça veut dire quoi ?, Garden Fab, 7 octobre 2018)
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cougouar
- Autre nom du puma.
- Il est difficile à apprivoiser et se distingue en cela du cougouar ou puma appelé encore lion d’Amérique. — (Jules Macé, Les merveilles de la vie animale: Les mammifères, 1876)
- Je ne savais pas ce que tu étais. Tu as surgi de nulle part, et je t’ai pris pour un cougouar… — (Octavia E. Butler, Novice, traduit de l’anglais américain par Philippe Rouard, Au diable vauvert, 2008, page 80)
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fuyard
- Qui s'enfuit.
- Les lièvres polaires, […]. Ils se montraient moins fuyards que leurs congénères d'Europe, et se laissaient tuer assez stupidement. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Ce mémorable examen se déroulant en début de saison, les premières recettes tant attendues pour étancher une trésorerie fuyarde de fin d'hiver allaient me manquer comme manque l’étoupe et l’écope à un pitalugue hors d'usage. — (Thierry Dufloo, Le Tout Nouveau Testament: Le TNT, chez l'auteur, 2015, chap. 2)
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boudoir
- (Construction) Petit salon, cabinet orné avec élégance, à l’usage particulier des dames, et dans lequel elles se retirent lorsqu’elles veulent être seules ou s’entretenir avec des personnes intimes.
- Hélène, revenue avec son père du boudoir dans le salon, écoutait attentivement le notaire, […]. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,ou gît tout un fouillis de modes surannées — (Baudelaire, Spleen LXXVI, 1857)
- (Cuisine) Biscuit sec long, saupoudré de sucre.
- Il y avait les vieilles, qu’on allait voir le dimanche après-midi avec les boudoirs et le flacon de goutte pour arroser le café. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 325)
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nasard
- (Vieilli) Qui passe par le nez, nasillard.
- Elle nous a endormis avec sa voix nasarde.
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liard
- Ancienne monnaie française et belge en cuivre qui valait un quart de sou.
- De fait, nous n’avions pas le sou ; nos poches et nos tiroirs fouillés et renversés sur la table, tout compté et recompté, liards, centimes, monnaie de billon et pièces d'argent, – sur dix que nous étions, – nous nous trouvâmes riches d'à peu près quarante francs... Bon Dieu ! quarante francs, pour dix ! — (Léon Guérin, Le Jeune Homme, tome I : La Province, Paris : chez Urbain Canel & chez Adolphe Guyot, 1833)
- Vous êtes un homme dangereux, seigneur Grand-Eunuque. Utile mais dangereux. Si les destinées vous avaient mis à ma place, je ne donnerais pas un rouge liard du bonheur de mon propre peuple. — (Pierre Louÿs, Les Aventures du roi Pausole, 1901)
- J'ai toujours été une voleuse et je le suis restée, bien que depuis trois ans, je n'aie pas fait tort d'un liard à personne, mais l'intention du vol était en moi. — (Jean Ray, Harry Dickson, La Cité de l'étrange peur, 1936)
- (Rare) (Vieilli) Monnaie quelconque, de faible valeur.
- C’était le meilleur mendiant de son couvent. […] car une veuve n’eût-elle pas même de souliers, qu’il avait d’elle un liard, avant de partir. — (Geoffrey Chaucer, Les Contes de Cantorbéry, vers 252 à 255 (p. 40), XIVe siècle)
- …, je ne te refuse pas le secours de mon art ; mais je ne donne pas un liard à ceux qui demandent l’aumône sur la grande route. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- - Cent cinquante francs, pas un liard de plus !… — (Emile Zola, L’Assommoir, 1887,Chapitre IV)
- Le bonheur, a-t-on dit, est plus ami des liards que des louis. — (Victor Cherbuliez, « La Jeunesse de Joseph de Maistre » dans Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 118, 1893, page 217)
- Les choses qui valent vraiment la peine d’être vécues ne coûtent jamais d’argent. Cela ne te coûte pas un liard d’être capable de concevoir la splendeur multiple des choses, la science. Cela ne te coûte pas un liard d’être en Italie, d’avoir le ciel italien au-dessus de toi, de te promener dans des rues italiennes et de t’asseoir à l’ombre d’arbres italiens et le soir venu, de voir le soleil se coucher en italien. Cela ne te coûte pas un liard, si tu plais à une femme et qu’elle se donne à toi. Cela ne te coûte pas un liard d’être heureux quelquefois. Ce qui coûte de l’argent, c’est ce qu’il y a autour du bonheur, des accessoires stupides et ennuyeux. — (Antal Szerb, Le Voyageur et le clair de Lune, 1937, page 210, édition Viviane Hamy, traduction par Charles Zaremba et Natalia Zaremba-Huszvai)
- Pour deux liards de bonne grâce, on s’épargne un assaut cruel… On temporise, on conclut une trêve… — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, collection Le Livre de Poche, page 121)
- « Quelle journée, mon Dieu !– Oui, c’est beaucoup trimer pour deux liards.– Deux liards qu’on n’aura peut-être pas.– Oui, comme vous dites, deux liards qu’on n’aura peut-être pas et qui iront dans la poche des riches. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 21)
- – Non, je ne vous ai jamais aimés tous. Je n’ai jamais aimé que ma mère. Tous, je vous livrerais pour deux liards. Je vous ai livrés pour moins. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 493)
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criard
- (Familier) Qui crie souvent.
- Il se perdit aussitôt dans la foule criarde et lente, agitée par les interminables marchandages. — (Guy de Maupassant, La Ficelle, dans Les Contes normands)
- Comme je descendais des Fleuves impassibles,Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. — (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre)
- (En particulier) Qualifie des oiseaux qui crient souvent et d’une manière désagréable.
- Qui n’aime, aux jours de la canicule dans les bois, lorsque les geais criards se disputent la ramée et l’ombre, un lit de mousse et la feuille à l’envers du chêne ? — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Qui se plaint, qui crie souvent pour des sujets de peu d’importance, ou même sans sujet.
- Cette femme est bien criarde, est d’une humeur criarde.
- (Familier) Qualifie une voix aigre, dont le son blesse l’oreille, un instrument de musique qui rend un son désagréable.
- Oui, tenez, celui qui gesticule en parlant, et dont la voix est un peu criarde, c’est M. d’Alembert, le secrétaire perpétuel de l’Académie française. — (Julie de Querangal, Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
- La Grand’Gothe se mit à sangloter d’une manière criarde et forcée, qui eût été risible si elle n’eût été révoltante. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- La mère, au ventre grossi par les couches, aux seins bouffis de bête usée, avait dans sa face en débris deux yeux bleus comme deux fleurs sales. Elle chantait avec une voix pointue de femme criarde. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 63)
- Enfin, en ces temps particulièrement bruyants médiatiquement, de nombreux fans d’Arte y apprécient les silences et chuchotements, et l’absence d’émissions et de jingles criards. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 septembre 2022, page 10)
- (Sens figuré) (Familier) Qualifie des dettes auprès de créanciers qui en sollicitent le paiement avec importunité.
- Quoique […] j’eusse économisé quelques sous sur mes omnibus et mes déjeuners, il me fallut, plusieurs fois, avoir recours à l’obligeance d’un ami afin de payer des termes en retard et les dettes criardes. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Sa maîtresse, interrogée, confirma que le jeune homme avait des dettes criardes et qu’il avait même signé des chèques sans provision. — (Georges Simenon, Les 13 Mystères, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 146)
- (Sens figuré) Qualifie des couleurs qui tranchent trop fortement, qui blessent le regard.
- Pensez ensuite à la boutique du libraire anglais, avec son étalage criard, aux couvertures gaufrées et dorées […] — (H. G. Wells, Anticipations, 1901, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Société du Mercure de France, Paris, 1904)
- Sous une toilette criarde, ton corps mouvant laisse derrière lui flotter un sillage embaumé. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Elle a remplacé par un col blanc le ruban criard mis à même la peau. — (Léon Frapié, L’orpheline, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 51)
- (Sens figuré) Voyant et de mauvais goût.
- Elle était née riche, dans l’éclat criard d’une fortune trop neuve. — (Anatole France, « Le Lys rouge », 1894, réédition Le Livre de Poche, page 24)
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aplatissoire
- (Technologie) Cylindres entre lesquels on passe les barres de fer, dans une forge, pour les aplatir.
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billard
- (Jeux) Jeu qui se joue avec des boules autrefois d’ivoire, aujourd'hui de matière plastique, qu’on pousse avec des bâtons appelés queues sur une table garnie de rebords ou bandes rembourrées, couverte d’un tapis vert.
- À Quiberon, nous revîmes M. Rohan, sa rubiconde et haute épouse et son jeu du « trou-madame » qui remplace dans son établissement le billard obligé et qui paraît être une des curiosités du pays. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, 2012, page 59)
- Je laisse glisser ma main sur le rebord du billard, qui est d’un bois jaune et lisse que des générations ont caressé. Sur ses flancs, au-dessus des pattes trapues qui le soutiennent, les quatre côtés sont envahis par des arabesques en marqueterie où galopent et se penchent de petits singes. Il existe un contraste qui m’a longtemps intrigué entre ce meuble si lourd, et ces petites bêtes qui ont l’air de vous narguer, et de se moquer de quoi, grand Dieu ? — (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, pages 22-23)
- On s'y installait parfois, quand on n'avait pas de devoirs à faire. Je faisais une partie de billard contre moi-même tandis qu'Amy me mettait la pâtée au flipper. — (Kody Keplinger, MDR - Menteuse Drôlement Raleuse, traduit de l'américain par Aude Gwendoline, Hachette Livres, 2017, chapitre 3)
- Table sur laquelle on joue.
- Ce billard n’est pas droit. - Le tapis d’un billard.
- (Par métonymie) Salle où est le billard.
- Le billard a des rideaux de calicot gris avec des bordures vertes et deux divans. — (Honoré de Balzac, Béatrix, 1838-1844, première partie)
- Une chose qui est vraiment surprenante, c’est la fréquence de l’inscription suivante : Juego de villar, qui se reproduit de vingt pas en vingt pas. De peur que vous ne vous imaginiez qu’il y a quelque chose de mystérieux dans ces trois mots sacramentels, je me hâte de les traduire : ils signifient seulement jeu de billard. Je ne conçois pas à quoi diable peuvent servir tant de billards ; l’univers entier y pourrait faire sa partie. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- (Argot) (Chirurgie) Table où l’on réalise une opération chirurgicale.
- « Ça peut aller très vite! Un copain de boubou en a reniflé un aujourd’hui et est passé sur le billard ».— (David Fourmanois, Vous avez un chien ou un chat? Faites très attention aux épillets: "Ils sont rentrés sous la peau et sont remontés le long de la patte", RTL info, 25 juin 2018)
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bagarre
- (Vieilli) Rencontre fortuite d'équipages, embarras de voitures[4].
- Nous étions entrés dans la bagarre de quelques centaines de voitures d’enterremens, qui faisaient ensemble file à la porte étroite du cimetière, et, dans l’impossibilité de me retirer, il me fallut subir quelques heures d’attente au milieu de ce noir entourage. — (Heinrich Heine, De la France - Paris, 19 avril 1832)
- (Par extension) Tumulte, mêlée bruyante et désordonnée.
- Les mœurs des compagnonnages furent longtemps fort remarquables par leur brutalité ; avant 1840, il y avait constamment des bagarres, souvent sanglantes, entre groupes de rites différents. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, p.268)
- Ce relaps ayant été aperçu par ses coreligionnaires dans la procession de la Fête-Dieu, fut pris à partie par eux. Il s’ensuivit une violente bagarre. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- La misère, quoi qu’on en pense, n’incite pas au crime : elle engendre tout au plus […] d’aigres et soudaines criailleries, aboutissant parfois à un simulacre de bagarre que l’ombre du premier flic venu suffit à réprimer. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Querelle, rixe, lutte, opération difficile où se trouve impliqué un nombre limité d'antagonistes.
- Se tirer de la bagarre, se démêler d'une situation embarrassante.
- Bagarre générale, rixe violente impliquant la quasi-totalité des personnes présentes.
- Déclencher une bagarre générale.
- Je redoutais une rixe. Une vraie bagarre avec coups de carafe, de chaise et pétarade de revolver. Il ne s’est rien passé. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Or cette fameuse bagarre ne se produisit pas. Une sorte de crapuleux délire empêchait toute discorde. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.