Dictionnaire des rimes
Les rimes en : rappeler
Que signifie "rappeler" ?
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- Appeler de nouveau.
 - Je l’ai appelé et rappelé sans obtenir de réponse.
 - Il ne vous a pas entendu, rappelez-le.
 - Ne laissez pas les messages de vos interlocuteurs s'entasser sur votre bureau, rappelez-les sur-le-champ.
 - Faire revenir une personne qui s’en va, une personne absente.
 - La cloche venait de « piquer » 19 heures, et nous descendions dîner quand le cri « un ours! » nous rappela sur le pont. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Je m’en allais lorsqu’il m’a rappelé. — Rappeler quelqu’un en toute hâte.
 - (En particulier) Faire revenir un acteur sur la scène pour l’applaudir.
 - Les girls passaient la tête hors de la loge en se bousculant pour admirer les duettistes qu’elles avaient entendu si flatteusement rappeler. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - (Sens figuré) Presser, obliger.
 - Mes affaires me rappellent à la ville et m’obligent d’y retourner.
 - (Sens figuré) (Familier) (Vieilli) Inciter, exciter.
 - Ce vin rappelle son buveur.
 - Faire revenir quelqu’un d’un lieu où on l’avait envoyé pour y exercer certaines fonctions, pour y remplir un emploi ; en parlant tant de ceux qu’on révoque par des raisons de mécontentement que de ceux qu’on fait revenir par quelque autre motif.
 - Les maladresses de cet ambassadeur l’ont fait rappeler.
 - La guerre étant à la veille d’être déclarée, les deux puissances ont rappelé leurs ambassadeurs.
 - Faire revenir ceux qui ont été disgraciés, chassés ou exilés.
 - Après une injuste disgrâce, le roi l’a rappelé. — Il fut rappelé à la cour. — Il a été rappelé d’exil, de l’exil.
 - (Sens figuré) Invoquer à nouveau.
 - Rappelez votre vertu, votre courage. — Il rappela son ancienne audace.
 - Rappeler ses esprits, ses sens, Reprendre ses esprits, ses sens.
 - (Politique) Abroger.
 - Cette première session est aussi le moment où les libéraux rappellent les dispositions des lois 19 et 20 qui ont causé une grande commotion dans le monde syndical. — (Jacques Rouillard, Le mythe tenace de la folk society en histoire du Québec, Septentrion, 2023, page 128)
 - (Sens figuré) Faire revenir dans la mémoire.
 - Il nous a semblé superflu, au début de ce chapitre, de rappeler la terminologie employée par l’École zuricho-montpelliéraine, […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 21)
 - […] elle se contenta de regarder les adresses, comme si à l’inspection de ces seules adresses sa mémoire lui rappelait ce que contenaient ces lettres ; […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
 - C’était tout, mais c’en était assez pour surexciter encore l’imagination d’Hervé, en lui rappelant le souvenir lointain de son premier amour. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, part. 1, chap. 1.)
 - Rappeler sa mémoire, Tâcher de se ressouvenir.
 - Il fit de vains efforts pour rappeler sa mémoire et ne put jamais retrouver ce nom.
 - (Par extension) Indiquer pour information.
 - […] ; ses variantes successives ont abouti à l'échelle MSK 64 (Medvelev, Sponheuer, Karnik) que l'on modifie de temps en temps, de sorte que l'on doit toujours rappeler l'année de la dernière mise à jour. — (Pierre Martin, Géotechnique : Ces risques que l'on dit naturels, Eyrolles, 2011, page 139 (§.1.5.4.2.2.1.1))
 - (Par extension) Évoquer par une certaine ressemblance la pensée de quelqu’un ou de quelque chose.
 - Cet écrivain rappelle Sénèque.
 - Ce paysage provençal me rappelle la Grèce.
 - (Marine) Tirer fortement.
 - Cette amarre rappelle le navire sur bâbord. Intransitivement,
 - Rappeler sur une amarre, sur son ancre.
 - (Intransitif) (Militaire) (Vieilli) Battre le tambour d’une certaine manière, pour rassembler une troupe, pour faire revenir les soldats au drapeau, ou pour rendre honneur à certaines personnes.
 - On a rappelé à telle heure.
 - Pour un oiseau, appeler des congénères dispersés.
 - Une clarté tremblante qui d’instant en instant se faisait plus vive, se posait sur les ombelles des reines des prés, chargées d’eau : une caille rappela au creux d’un sillon. — (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
 
Mots qui riment avec "é"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "rappeler".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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                                            embêter
                                                                                            
?- (Familier) Causer un tort ou du souci.
 - L’habitude des parents qui « larguent » leurs enfants devant l’école au dernier moment « embêtait » particulièrement la mairie. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 5 octobre 2022, page 5)
 - Énerver, importuner quelqu’un.
 - J’embête mon cousin.
 - (Pronominal) (Familier) Éprouver un ennui, s’ennuyer.
 
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                                            annoncer
                                                                                            
?- Faire connaître.
 - Ce jeune gentilhomme, comme l’avait annoncé l’amiral, entrait à Paris par la porte Saint-Marcel vers la fin de la journée du 24 août 1572. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
 - Les portières sont refermées, après la visite du contrôleur. Un dernier coup de sifflet annonce que le train va se mettre en marche… — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 - Je quitte le lieutenant licencié et regagne le couvent, où la sœur converse m’annonce qu’un ami est venu me demander. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
 - Bush l’avait annoncé depuis longtemps : il partirait en guerre quand bien même devrait-il être tout seul. — (Pour un autre monde ; Un autre chemin, motion pour le congrès socialiste de Dijon du 16 au 18 mai 2003)
 - « Singulière affaire, assurément », se disait-elle. Elle en fut si bouleversée qu'elle ne devait même pas s’apercevoir que le coq avait déjà annoncé l'aube et que l'Orient peu à peu s'éclairait. — (Belle de Candeur : Roman érotique de la dynastie Ming, traduit du chinois par Christine Barbier-Kontler, Arles : Éditions Philippe Picquier, 1990, 1994, page 27)
 - (En particulier) Faire connaitre son arrivée ou sa venue. — Note : Se dit particulièrement lorsqu’on prévient de l’arrivée d’une personne qui demande à entrer.
 - Le domestique annonça monsieur un tel. — Il fut très étonné lorsqu’on m’annonça.
 - — Veuillez m’annoncer à madame Donis, dit-il.— Madame est dans le petit salon.— Demandez si elle peut me recevoir. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
 - En arrivant à Normée le berger souffle dans sa corne pour annoncer son retour. Les chiens aboient. — (Mariel J.- Brunhes Delamarre, Le berger dans la France des villages, Éditions du CNRS, 1970, page 164)
 - Faire connaître au public par une annonce.
 - L’idée de déployer tous les fastes de la République et d’afficher une solennité churchillienne pour annoncer une augmentation de 1,6 point de la TVA ne peut venir que de cerveaux hallucinés. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), n° 772 du 4 février 2012, page 3)
 - Le titreur de Paris-Jour, ce matin, ne s'est pas embarrassé de nuances. Il a annoncé sur la largeur de la « une » : « Peyrefitte va interdire les minijupes. » — (Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, éd. Fayard, 2000, vol. 3)
 - On les retrouve au kébab du coin, au bout de l'avenue Jean-Jaurès où une pancarte annonce : « Dernier kébab avant le périph », au Café de la musique du parc de la Villette, au café MK2 du quai de Seine. — (Régine Robin, Le mal de Paris, éd. Stock, 2014)
 - (Pronominal) — Ainsi le comprenait l’orateur qui flétrissait, il y a trois ans, dans un premier discours, ceux qu'on appelle des vendus, et qui s'annonçait déjà comme l’exécuteur des épurations nécessaires. — (Anatole Claveau, La Vertu, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 44)
 - Prédire ; assurer qu’une chose arrivera.
 - Les prophètes ont annoncé la venue du Messie. Un ange annonça à la Vierge le mystère de l’Incarnation.
 - Faire pressentir ce qui doit arriver.
 - Le baromètre annonce le beau temps. La seconde scène de cette comédie en annonce le dénouement.
 - Être le signe, la marque de.
 - M. de Vaize annonçait une cinquantaine d’années, il était grand et assez bien fait. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - Son ris était charmant, son teint de lis et de rose, joint à la vivacité de ses yeux, annonçaient celle de son esprit et donnait une énergie peu commune à ce qu'elle disait. — (Mireille Védrine, Les jardins secrets de Jean-Jacques Rousseau, Chambéry : Éditions Agraf, 1988, chapitre 3, § 3)
 - Présager en précédant.
 - L'été s’annonçait assez beau, bien qu'il crachinât de temps à autre sur la frange en bordure de mer. — (Patrice Hamel, Une famille de Terre-Neuvas, Éditions Cheminements, 2003, page 299)
 - La formule du pain perdu s'inspirerait-elle des deux recettes d’Aliter dulcia données par Apicius ? sous le règne de Tibère ? N'y manquent que les œufs. Il est plus vraisemblable que la recette du pain perdu soit annoncée par celle des tostées dorées de Taillevent. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, éd. Robert Laffont, 2012)
 - Le départ précoce des hirondelles et le rencognement des petits animaux en leurs terriers annonçaient un hiver rude. — (Patrice Ordas, Les griffes de l'hermine, éd. Hermé, 1986, page 92)
 - Promettre ; faire espérer.
 - Tout semblait annoncer le succès de cette entreprise.
 - Cela ne nous annonce rien de bon.
 - (Pronominal) se faire promettre, se faire espérer.
 - Cette entreprise s’annonçait bien, elle a mal tourné.
 - (Pronominal) Se manifester par des signes faisant penser.
 - La tempête s'annonce terrible.
 - (Pronominal) (Suisse) Se présenter.
 - Il faut vous annoncer à la réception.
 - (Pronominal) (Suisse) Se porter volontaire
 - Il manque un joueur, qui s’annonce ?
 - (Pronominal) (Suisse) S’inscrire
 
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                                            pitié
                                                                                            
?- Sentiment douloureux face aux souffrances d’autrui, que l'on ne connaît ou partage pas soi-même.
 - Oscar Wilde n'inspire plus de colère, même aux sectaires de la vertu. Tous n'ont plus, pour lui et pour son martyre, que de la pitié douloureuse. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
 - Je contemple avec pitié le carton coloré qui emballait les yaourts aux fruits. Absurde, cette pitié. Ou peut-être pas. Elle répond par l'absurde à l'absurde de l'existence du carton coloré emballant les yaourts aux fruits.— (Roger-Pol Droit, Dernières nouvelles des choses. Paris, Odile Jacob, 2003, page 163)
 - Mais qu'en est-il de la pitié? demande Isabella. Un bon juge doit en montrer un peu, n'est-ce pas? Angelo croit qu'il en montre en étant juste, car alors il a pitié des victimes. — (Mustafa Fahmi, La promesse de Juliette, éditions La Peuplade, Saguenay (Québec), 2021, page 133)
 - (Par analogie) Compassion ; commisération.
 - Rien dans son regard ne trahissait jamais la moindre pitié, c'était un pur soldat, dépourvu d’états d'âme. — (Arkan Simaan, L'écuyer d'Henri le Navigateur, éditions L'Harmattan, 2007, page 36)
 - « On se fatigue de la pitié lorsque la pitié est inutile », écrivait Camus. La pitié impuissante et distante devient compassion, c'est-à-dire désir intense de libérer autrui de ses souffrances […]. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, page 45)
 - (Par métonymie) Détresse, état misérable.
 - La grande pitié qu’il y avait au royaume de France.
 - La grande pitié de nos églises de campagne.
 - (Par analogie) Sentiment de mépris, d'orgueil ou de supériorité face aux souffrances ou difficultés d’autrui que l'on ne connaît pas soi-même.
 - Il raisonne à faire pitié (il raisonne de travers).
 - Il chante à faire pitié (il chante mal).
 - Vous me faites pitié de parler ainsi.
 - Vos menaces me font pitié.
 - Je vous ménage, j’ai pitié de vous.
 - C’est une pitié de voir sa façon de travailler.
 - Regarder quelqu’un en pitié (ne faire aucun cas de lui, le mépriser).
 - C’est un homme follement orgueilleux, qui regarde en pitié tout le genre humain.
 - Regarder, parler, traiter avec une pitié méprisante (avec une apparence de pitié mêlée à des marques de mépris).
 
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                                            contacter
                                                                                            
?- (Rare) Toucher.
 - Les particules réparties au hasard peuvent contacter des recombinaisons mendéliennes. — (Pierre Morand, Aux confins de la vie : perspectives sur la biologie des virus, 1955, page 120)
 - Entrer en contact, en relation avec.
 - J’ai dit « oui » tout de suite quand on est venu, dès 1941, me « contacter ». — (Paul Vialar, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, page 168)
 - Tu veux collaborer avec nous ? Alors contacte-nous à l’aide du lien ci-inclus.
 
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                                            hiver
                                                                                            
?- L’une des quatre saisons de l’année. Dans l’hémisphère nord, l’hiver astronomique s’étend du 7 novembre au 7 février, le solstice d’hiver représentant le milieu de l’hiver. L’hiver météorologique comprend les mois les plus froids de l’année, soit les mois de décembre, janvier et février. L’hiver calendaire français, enfin, s’étend du 21 décembre (solstice d’hiver) au 20 mars (équinoxe de printemps). Dans l’hémisphère sud, ce découpage correspond à la saison d’été.
 - Voici venir l’hiver, tueur de pauvres gens. — (Jean Richepin, La chanson des gueux, 1876)
 - Le Canada a deux saisons : l’hiver et le mois de juillet. — (Robert Hollier, Bétail (1960))
 - Il fait doux, il fait clair. L’hiver commence à peine et je ne sais quoi de printanier flotte dans l’air subtil. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 205.)
 - Le chien, qui se faisait vieux et n’aimait point à découcher, était, comme d’habitude, rentré dès le premier soir et gardait le coin du feu, car on était en hiver. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - C’est ainsi que vers la fin de l’hiver, comme chaque année, garçons et filles, durant un mois, furent occupés à la cueillette des oranges dans le domaine du pacha. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - (Par extension) Le froid qu’il fait pendant cette saison.
 - Et de son côté, le récent hiver a roussi les oliviers, dépenaillé les grands mimosas, pareils à des mâts dont les haubans sont coupés, et où pendent des paquets de vieilles voilures déralinguées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Les atlantiques se sont répandues dans les plaines, mais restent arrêtées par la rigueur des hivers. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 60)
 - Un rude hiver s’est abattu sur la campagne bourguignonne : les quelques arpents de vigne qui font vivre la famille ont gelé. — (Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L’Humanité, 7 septembre 2011)
 - Mon pays, ce n’est pas un pays : c’est l’hiver. — (Gilles Vigneault, chanson « Mon pays »)
 - (Sens figuré) (Littéraire) Nombre des années, en parlant d’une personne âgée et sur laquelle le poids des ans se fait sentir.
 - Anselme, qui menait chaque matin, à petits pas, trois ou quatre douzaines de moutons paître le chiendent et le serpolet sur les premières pentes des collines, pouvait bien compter soixante-dix hivers. — (Henri Bosco, L’Âne Culotte, 1937)
 
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                                            coincé
                                                                                            
?- (Sens figuré) (Familier) Introverti, qui a du mal à être naturel, mal à l'aise.
 - De prime abord, Moore l’avait reléguée dans la catégorie des nullardes coincées dont la virginité resterait intacte jusqu’à ce qu'un comptable bedonnant et palot ([…]) survienne et l’amène à céder de haute lutte […]. — (Tom Clancy, Sur tous les fronts, tome 1, traduit de l'anglais par Jean Bonnefoy, Éditions Albin Michel 2014)
 
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                                            terminer
                                                                                            
?- Borner, limiter.
 - Ce bois termine agréablement la vue.
 - Ces montagnes terminent heureusement l’horizon.
 - Être à la fin, marquer la fin, mettre un terme.
 - La description qui termine le premier chant de son poème.
 - La mort termina les conquêtes d’Alexandre.
 - Achever ; finir.
 - Les opérations cadastrales ont été commencées dans le département du Rhône en 1808, et ont été terminées en 1830. — (F.-A. Varnet, Géographie du département du Rhône, Lyon : chez tous les libraires (impr. Protat frères à Mâcon),, s.d. (entre 1894 & 1897), p. 13)
 - Mais le Firecrest faisait toujours un peu d'eau, et je décidai de le remettre une nouvelle fois à terre et de terminer par là où j'aurais dû commencer en enlevant complétement le doublage en cuivre et en refaisant le calfatage de la coque. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Il a terminé heureusement sa vie, sa carrière.
 - Terminer une campagne par une victoire.
 - Terminer un ouvrage, une lecture.
 - Cette campagne ne se termina pas sans combat.
 - Tout cela s’est heureusement terminé.
 - (Pronominal) Prendre fin.
 - Il jeta un rapide coup d’œil sur la victime et hocha la tête ; il eût préféré que la partie se terminât sans ce coup de feu. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, troisième partie, chapitre II)
 - (Pronominal) Être terminé (par).
 - Les verbes dont l’infinitif se termine en er, en ir, etc.
 
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                                            poser
                                                                                            
?- Placer, mettre sur quelque chose.
 - Ils avaient retiré leur tunique, posé leur épée à terre, et ils s’acharnaient superbement à la besogne. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 349 de l’édition de 1921)
 - Moins l’habit et la cornette, c’est une sœur de la charité qui pose des ventouses, des cataplasmes, applique des sinapismes, masse les rhumatisants, ensevelit les morts. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Poser les armes, mettre les armes bas, se rendre.
 - Menacé d’encerclement, ce régiment dut poser les armes.
 - (Sens figuré) Abandonner une chose.
 - Poser les armes, Faire la paix ou une trêve.
 - Les deux partis ont posé les armes.
 - Mettre dans le lieu, dans la situation convenable, placer.
 - Poser des rideaux, des sonnettes, des tableaux.
 - Poser une figure, poser un modèle, poser le modèle, placer une figure, un modèle dans l’attitude la plus favorable.
 - Poser un corps de garde, poser des gardes, des sentinelles, les placer en quelque endroit.
 - (Architecture) Mettre, fixer une pierre, une poutre, une colonne, une statue, etc., à la place qu’elle doit occuper.
 - Poser une statue sur un piédestal.
 - Poser une pièce de charpente.
 - Poser les fondements d’un édifice.
 - (Sens figuré) Établir.
 - Poser un principe.
 - Poser comme une vérité incontestable que…
 - Je pose cela comme un fait certain, comme une chose de fait.
 - (En particulier) Fixer ou préciser, en parlant d'une question.
 - Une question doit alors être posée dans toute sa gravité : en France, l’antisémitisme nouveau est-il arrivé sous le couvert de l’antisionisme ? — (Raphaël Draï, Sous le signe de Sion: l'antisémitisme nouveau est arrivé, Éditions: Michalon, 2001)
 - (Par extension) Adresser, en parlant d'une question.
 - L’incrédulité de Bert était ébranlée. Il posait des questions, et le soldat y répondait complaisamment. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 24 de l’édition de 1921)
 - Mettre en bonne place, en valeur, en crédit.
 - Ce livre l’a posé.
 - Une bonne plaidoirie a enfin posé cet avocat.
 - (Mathématiques) Se dit en parlant des chiffres qu’on écrit dans une opération, par opposition à retenir.
 - 8 et 9 font 17 ; je pose 7 et retiens 1.
 - (Musique) Attaquer un son avec fermeté et sûreté et le maintenir pendant toute la durée de la note.
 - Il sait bien poser un son.
 - Il pose bien, il pose mal sa voix.
 - (Intransitif) Être posé ou appuyé sur quelque chose ; porter sur quelque chose.
 - Une poutre qui ne pose pas assez sur le mur.
 - Poser à faux.
 - Il s’appuyait au rebord de la table où posaient la tasse et les réchauds. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
 - Je te dirai la terre. Tes pieds posent sur elle et, quand tu en auras tiré le suc de tes jours, à son tour elle posera sur toi. — (Maurice Bedel, Traité du plaisir, 1945)
 - (Intransitif) Prendre une certaine attitude pour se faire peindre, pour se faire photographier.
 - On voit Akio, ultraséduisant, poser en uniforme de garde impérial entre ses parents, qui sourient de fierté. — (Emiko Jean, Tokyo Forever, 2022)
 - Les gens ne vont pas croire que je n’ai pas posé pour ces photos. Ils vont penser que je suis une vendue. Ils vont penser que je ne suis qu’une mannequin snob et prétentieuse. — (Meg Cabot, Journal d'une princesse, tome 3 : Un amoureux pour Mia, traduit de l'anglais par Josette Chicheportiche, éd. Hachette Romans, 2003)
 - (Intransitif) (Sens figuré) Étudier ses attitudes, ses gestes, ses regards, son langage, pour produire de l’effet.
 - Cet homme ne cesse pas de poser.
 - (Pronominal) Se placer.
 - Au Parlement européen le mois dernier, Tim Cook a fustigé un « complexe industriel de la donnée », une critique en creux de Google et d’Amazon, accusés de brasser beaucoup de données personnelles, alors qu’Apple se pose comme défenseur de la vie privée. — (Stéphane Moussie, Recherche : Tim Cook justifie la position privilégiée de Google dans les appareils Apple, MacGeneration, 19 novembre 2018 → lire en ligne)
 - (Pronominal) (En particulier) Se percher, en parlant des oiseaux.
 - L’oiseau est venu se poser sur le sommet de l’arbre, sur le faîte du toit.
 - (Pronominal) (Sens figuré) Se donner une position, une situation, une attitude.
 - Se bien poser, se poser avantageusement dans le monde, s’y faire une position honorable, avantageuse.
 - Dès ses débuts il s’est bien posé au barreau.
 - (Pronominal) Prendre un rôle, s’en donner l’apparence.
 - Ce conflit dynastique dégénérerait en guerre européenne. C’est pourquoi Dubois se pose en apôtre de la paix. — (Évelyne Lever, La diplomatie secrète du mystérieux abbé Dubois, dans Marianne (magazine) n° 765, 17 décembre 2011)
 - (Pronominal) (Familier) S’asseoir, s’installer quelque part.
 - On tourne en ville depuis un moment, et j’aimerais bien qu’on se pose quelque part. — (Eric Duchêne, Foi d’animal, volume 2 : L’envol de l'aigle, Lilys, Marcinelle, 2021-02-02, 364 pages, page 147)
 
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                                            rouler
                                                                                            
?- Faire avancer une chose en la faisant tourner sur elle-même.
 - … Blanchette […] fit un écart terrible, et, bondissant en avant, envoya son conducteur rouler les quatre fers en l’air, toutes paumes ouvertes, en plein milieu du taillis. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Rouler une boule, des pierres du haut d’une montagne, un tonneau.
 - Une rivière qui roule ses eaux.
 - Un torrent qui roule des cailloux.
 - (Sens figuré) Tourner de côté et d’autre avec violence, effort ou affectation, en parlant des yeux.
 - Ses sentiments ne se faisaient jour que par ses yeux, qu’il roulait d’une manière effroyable. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
 - Une douzaine de jeune gens entouraient une sorte de croquant endimanché, coiffé d’un chapeau melon qui roulait des yeux ahuris et s’efforçait d’éviter la bousculade systématique dont il se voyait l’objet. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 94)
 - Il roulait les yeux comme un possédé.
 - Il roulait les yeux dévotement.
 - Les yeux lui roulaient dans la tête.
 - (Par extension) Avancer comme dans un roulement.
 - Raclant, ravageant, dévastant la côte ouest de l’Île, le cyclone roula vers la mer Polaire, mettant à mal bateaux, engins de pêche, quais, maisons, bétail, récoltes. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
 - (Sens figuré) Méditer.
 - Rouler de grands projets dans sa tête, de grands desseins.
 - Voilà à peu près ce que roulait sous sa tête chauve le Cardinal-Duc avant l’attaque dont on vient de voir une partie. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
 - Il considéra sa mère en roulant dans son cerveau ces apparences de pensées profondes, ces banalités religieuses et philosophiques qui hantent les intelligences moyennes en face de la mort. — (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, pages 154-155)
 - Il cessait de songer à Odette ; même il arrivait, tout en se déshabillant, à rouler en lui des pensées assez joyeuses. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 167)
 - Transporter au moyen de quelque chose qui roule et qu’un homme pousse ou tire (charrette à bras, diable, etc.).
 - Combien dois-je, mademoiselle, à l’homme qui a roulé mon bagage depuis la gare jusqu’ici ? — (Abel Hermant, L’Esbroufe, acte Ier, scène 3, Ernest Flammarion éditeur, Paris, 1904, page 32)
 - (Sens figuré) (Familier) Avoir le dessus sur quelqu’un dans la discussion.
 - Il l’a roulé avec beaucoup d’esprit.
 - Duper ; rouler dans la farine.
 - Il retrouve de temps en temps des malfaiteurs imbéciles dont l'audace est toute l'habileté ; mais qu'il tombe sur un malin, comme vous et moi, et il sera roulé, foi de marquis ! — (Henry Hazart, Trente ans, ou La vie d'un joueur, 1890-1891)
 - En dépit des mauvais présages, je pensais que ce mariage marcherait. Comme je l'écrivais dans mon journal : « Si Jeff n'est qu'un faux-jeton, comme certains le prétendent encore, alors, je me suis fait rouler. » — (Bill Clinton, Ma vie, traduction de l'anglais (États-Unis) par un collectif, Éditions Odile Jacob, 2004, chap. 15/page 159)
 - Un escroc peut prendre plaisir à ce qu’il fait. C’est pourquoi il constitue un héros acceptable pour les fils hollywoodiens. Être forcé de rouler quelqu’un, c’est complètement différent. — (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)
 - Mettre en rouleau.
 - Elle avait roulé au-dessus des coudes le pyjama du père Eudes, et manœuvrait les pédales à l’aide de ses pieds nus. — (Colette, Le toutounier, 1939)
 - Avec une joie d’enfant, Gasbieha se mettait à transfigurer Zaheira, à relever ses longues nattes, à les lui rouler autour de la tête. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
 - Tavannes remit la pie sur son bâton, et s’amusa à rouler et à dérouler les oreilles d’un lévrier. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
 - (Spécialement) Mettre du tabac dans un papier que l’on roule autour.
 - Du gris que l'on prend dans ses doigtsEt qu'on rouleC'est fort, c'est âcre comme du boisÇa vous saoule. (chanson Du gris, paroles d'Ernest Dumont, musique de Ferdinand-Louis Bénech, 1920)
 - Godefroy d’Étigues roulait du tabac dans une feuille de papier. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
 - A l'intérieur, il y avait de quoi rouler quelques pets. Une herbe très parfumée, toute violette. Ça devait être une variété comme de la “Sweet Purple”. […]. Elle montra la beuze à Bob et entreprit de se rouler un pet, et il fit de même. Ils fumèrent tranquillement. — (Marilyn Lapin, Apocalpse, Éditions Edilivre, 2015)
 - Aplanir à l’aide d’un rouleau.
 - Rouler la pâte d’une pâtisserie.
 - Rouler le gazon d’une pelouse.
 - Rouler sa bosse : (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
 - Il y a longtemps qu’il roule sa bosse par le monde.
 - (Intransitif) Avancer en tournant sur soi-même.
 - Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
 - L’embarcation roula fortement d’un bord à l’autre, faillit chavirer, mais se maintint à flot. — (Caroline Quine, Alice au camp des biches, 1930, texte français d’Hélène Commin, Librairie Hachette, coll. “Bibliothèque verte”, Paris, 1957, chapitre II, page 23)
 - Une boule qui roule.
 - Une boule de neige grossit en roulant.
 - Il tomba et roula du haut en bas de l’escalier.
 - Les flots roulent sur le gravier, sur le sable.
 - Le ciel, les astres roulent sur nos têtes : Se dit en parlant du mouvement circulaire apparent du ciel et des astres.
 - Faire rouler la presse : Faire imprimer des ouvrages → voir rotative.
 - (Imprimerie) Une presse roule lorsque la mise en train est terminée et que le tirage se poursuit sans interruption.
 - (Intransitif) (Sens figuré) Circuler ; tourner.
 - Rien ne leur répondit que les fidèles échos de la vallée qui, dans la nuit étoilée et paisible, roulaient ironiques en se répercutant au loin. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - L’argent roule dans ce pays : L’argent circule dans le commerce, il passe fréquemment d’une main à une autre.
 - (Sens figuré) Mille pensées différentes lui roulent dans l’esprit : Les projets les plus divers lui roulent dans la tête, ils lui passent et lui repassent dans l’esprit sans qu’il s’arrête, sans qu’il se fixe à aucun.
 - (Intransitif) Tourner sur soi-même sans avancer.
 - La porte roula sur ses gonds.
 - (Intransitif) Avancer à l’aide de roues.
 - On ne voyait pas les tramways. […] Pourtant les quais où ils roulaient, avec des piaulements plaintifs, n’étaient guère éloignés, car la rue, quelquefois, tremblait à leur passage […] — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
 - Midi et demi… Le convoi roule, précédé de quelques jeeps… — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963, page 58)
 - La McQueen, elle, roulait à l'ultracoke®, le dernier-né des carburants Porf, un combustible extrêmement calorifique qui se consumait fort et longtemps. — (Raphaël Albert, Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, tome 2 : Avant le déluge, Saint-Laurent-d’Oingt : Éditions Mnémos, 2013, chapitre 3)
 - (Intransitif) (Par extension) Voyager dans un véhicule à roues.
 - J’avais acheté une vieille 4L dont les cardans exténués rendaient d’inquiétants sons de castagnettes et je roulais des journées entières sur des routes où la mort guettait à chaque virage. — (Bernard Fauconnier, Kaïros, Grasset, 1997, chapitre 3)
 - (Intransitif) (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
 - Il y a longtemps qu’il roule par le monde.
 - Il a roulé dans tous les pays de l’Europe.
 - — Si nous ne vous avions pas recueillie, que seriez-vous devenue ? où auriez-vous roulé ? Dieu seul le sait. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 339)
 - (Intransitif) Produire un bruit continu, comparable à celui d’une voiture qui roule.
 - Les tambours roulent.
 - Le tonnerre roula au loin.
 - (Intransitif) Avoir pour sujet, pour objet.
 - La conversation roulait sur une guerre que le roi venait de terminer heureusement contre le prince d’Hyrcanie, son vassal. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, IV, L’Envieux, 1748)
 - Le plus important de ce que disait ma tante roulait sur les imperfections de mon oncle et sur l’extrême patience qu’il fallait déployer pour vivre chrétiennement avec lui. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, réédition Le Livre de Poche, pages 26-27)
 - Ce discours, cette dissertation roule sur telle matière.
 - La discussion roule sur ce point.
 - Tout roule là-dessus : C’est là le point principal, l’affaire principale dont tout le reste dépend.
 - (Intransitif) (Sens figuré) L’affaire roule sur lui : Il en est principalement chargé, ou il y a la principale influence.
 - Tout roule sur lui dans cette maison : Il y est chargé de toutes les affaires.
 - (Intransitif) (Marine) Pencher alternativement à gauche et à droite, sous l’effet du roulis.
 - Nous étions dans la région des vagues espagnoles, […]. Le pauvre petit Valdemar roulait, tanguait, et tout ce qu'il contenait d'animé et d'inanimé se livrait à une sarabande désordonnée. Nous aurions pu nous croire dans une baratte américaine. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 29)
 - Le bateau roulait beaucoup, mais il semblait que la houle diminuât et je restai sur la passerelle, prêt à agir. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Le mât de flèche plie sous l’effort et à sec de toile, le bateau roule terriblement. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - (Intransitif) (Populaire) Avancer vers quelque chose.
 - La petite, qui roulait sur ses vingt ans, était aguichante au possible, mince et rembourrée, les yeux clairs, mouillés de candeur vicieuse. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 30)
 - (Intransitif) (Sens figuré) Progresser ; marcher ; tourner.
 - Trois ans plus tard, sa petite affaire roule, et Mathilde livre des supermarchés bio, des entreprises et des particuliers. — (Anne-Laure Pineau, Reconversion : redémarrer derrière les fourneaux, Le Monde. Mis en ligne le 15 février 2019)
 - Avoir une circulation fluide en parlant de trafic routier.
 - Ça roule mal aujourd’hui, il y a des bouchons.
 - (Sylviculture) Former des roulures.
 - On a constaté que le châtaignier ne devait pas être freiné dans sa croissance. Quand il est éclairci régulièrement et à temps, il ne roule pas. — (René Lempire in Pascal Charoy, Quand les sylviculteurs se retroussent les manches, Forêts de France, décembre 2019)
 - (Transitif) Faire avancer à l’aide de roues.
 - Nous vîmes toute une famille travaillant au même endroit : le père piochait, la mère chargeait la brouette, et leurs enfants la roulaient tour à tour. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 155)
 - (Péjoratif) Changer fréquemment de partenaire sexuel.
 - – Oh ! mais une merveille, monsieur Moricet ! un vrai Greuze !… C’est jeune, c’est frais… ça n’a pas encore roulé. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
 - Donner le nom de Frontenac à une femme de rien, qui avait roulé, l’introduire dans la maison de ses parents ; et surtout la présenter à la femme de Michel, aux enfants de Michel, de tels sacrilèges n’étaient pas concevables. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 42)
 
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                                            appeler
                                                                                            
?- Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom.
 - […]; trois mois auparavant, c’est-à-dire à l’époque où sa mère vivait encore, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
 - Le sucre de raisin que l'on appelle aussi glucose, se rencontre dans les fruits sucrés qui présentent en même temps une saveur acide, comme les raisins, les groseilles, etc. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 120)
 - Le thé le plus exquis est un thé dont les feuilles sont dorées comme celles du tabac turc ; les Chinois l’appellent le thé rouge. Ne s'en procure pas qui veut. — (Léon Caubert, Souvenirs chinois, Paris : Librairie des bibliophiles, 1891, note n° 1 page 130)
 - Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chap. 8)
 - (Pronominal) Il s’appelle Charles. — C’est ainsi qu’on l’appelle. — Cette fleur s’appelle anémone.
 - Quel est votre nom? — Je m’appelle Marie. — Un joli nom. — C’est le nom de ma mère. — En vérité! — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
 - Désigner une personne ou une chose par une qualité bonne ou mauvaise.
 - Quand il suivit un peu plus tard comme externe les classes du collège d'Arbois, il appartint tout d'abord à la catégorie des élèves que l'on pourrait appeler bons-ordinaires. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
 - Le mouvement pacifiste, au XXe siècle, a été très largement porté par les femmes, plus sensibles que les hommes à l'absurdité d'une puissance qui s'édifie en semant la mort, et qui appelle « champs d'honneur » les lieux des pires massacres. — (Marie Gratton, Côté cour, côté jardin : Voyage intérieur en 365 jours, Montréal (Canada) : éditions Médiaspaul, 2001, page 492)
 - (Pronominal)Ceux qui s’appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s’appelle un véritable ami. Cela s’appelle folie en bon français.
 - Désigner par leur nom ceux qui doivent se trouver présents en un endroit.
 - On va appeler tous les soldats l’un après l’autre. Ce soldat n’était pas à la caserne quand on l’a appelé.
 - Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste. Beaucoup d’appelés et peu d’élus.
 - (Justice) Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles.
 - Appeler une cause. On vient d’appeler votre cause. La cause sera appelée à son tour de rôle.
 - Faire venir en se servant de la voix ; héler.
 - Il appela un de ses copains, un jeunot coiffé d'une gapette américaine à viscope pointée vers le ciel. — (Léo Mallet, Les rats de Montsouris, Éditions Robert Laffont, 1955)
 - Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
 - (Par extension) Ne pouvant plus l’appeler de la voix, il l’appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste.
 - (Transitif) ou (Pronominal) (réciproque) Contacter quelqu'un par téléphone.
 - Les toxicos t’attirent que des emmerdes. Surtout les PD. Ces chbebs qui t’appellent trois fois par jour, ils s’injectent la coke avec des seringues. — (Alexandre Kauffmann, Surdose, Paris : Éditions Goutte d'or, 2018, chap. 8)
 - T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chap. 5)
 - Pousser son cri pour faire venir à eux ceux de leur espèce, pour les animaux.
 - Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau.
 - (Par analogie) Appeler des oiseaux en imitant leur cri.
 - Inviter à venir.
 - Appeler le médecin, le chirurgien. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince.
 - Appeler un général à l’armée. Tous les chefs furent appelés à ce Conseil.
 - Les Maures furent appelés en Espagne par le comte Julien.
 - (En particulier) (Droit, Justice) Citer devant le juge.
 - Appeler en justice. On l’a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme.
 - Appeler quelqu’un en témoignage. Être appelé comme témoin.
 - Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.
 - Envoyer, défier.
 - Appeler au combat, appeler en duel ou simplement Appeler :
 - Avertir de se trouver en quelque lieu par un signal.
 - Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
 - (Sens figuré) avertir, exciter, obliger à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être.
 - J’irai où l’honneur, où le devoir m’appelle. Mes affaires m’appellent ailleurs.
 - La vengeance l’appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.
 - (Rare) Rendre nécessaire.
 - Les hormones, une des plus anciennes familles d’herbicides, vont continuer à nous rendre service et elles sont un bon exemple d'un certain type de sélectivité et de systémie ; cette dernière notion appelait le glyphosate. — (Christian Gauvrit, Efficacité et sélectivité des herbicides, INRA, 1996, page 111)
 - Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme.
 - Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément. Ce grave sujet appelle toute votre attention.
 - (Religion) Faire ressentir sa volonté aux hommes, en parlant de Dieu.
 - Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l’apostolat. Il fut appelé de Dieu à cette mission.
 - Désigner une personne, pour une fonction ou une action importante.
 - Appeler quelqu’un à un poste. Il fut appelé à siéger dans le Conseil.
 - L’important devoir que nous sommes appelés à remplir. Il fut appelé à lui succéder.
 - (Par extension) Désigner pour prendre une décision.
 - Par dérogation au premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion d’un projet de loi devant l’Assemblée nationale appelée à statuer définitivement porte sur le texte dont cette assemblée a été saisie et non sur le texte de la commission, qui n’en adopte pas […]. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
 - Être conduit par ses qualités, ses talents et les circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition.
 - Le génie de Turenne l’appelait au commandement des armées. Il a su jouer le rôle auquel il a été appelé par les événements.
 - (Absolument) (Droit, Justice) Recourir à un tribunal supérieur pour faire réformer le jugement, la sentence d’un tribunal inférieur.
 - Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la Cour d’appel.
 - Appeler comme de juge incompétent. Appeler a minima.
 - (Sens figuré) (Familier) Ne pas se soumettre à une décision, ne pas l’adopter.
 - J’appelle de votre décision, ou J’en appelle.
 - (Sens figuré) Invoquer ; se référer.
 - J’en appelle à votre témoignage : J’invoque votre témoignage.
 - J’en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc. : Je m’en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.
 - Jeunes filles, mes sœurs, et jeunes femmes, j’en appelle à vos souvenirs. Ne sont-ils pas délicieux, les moments de rêve et d’angoisse que l’on vit dans sa chambre pendant qu’au salon, une mère dit à la vôtre :— Madame, j’ai l’honneur de vous demander pour mon fils la main de Mademoiselle votre fille… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 99.)
 - (Sens figuré) (Familier) Revenir d’une grande maladie.
 - Il en a appelé.
 - (Pronominal) Porter le nom de.
 - "Il n’y a de vérité que dans les détails" : c’est un froggie, Stendhal qu’il s’appelait, qui a dit ça… — (Bernard Domeyne, Vacances trop mortelles, 2014, page 1002)
 - (Foresterie) Annoncer à voix haute les caractéristiques de l’arbre marqué ; faire un appel.
 - Les coupes d'éclaircie et de jardinage sont marquées en délivrance: seuls les arbres à abattre portent les empreintes du marteau (blanchis et empreinte au pied, blanchis et empreinte au corps). Ils sont appelés par essence, circonférence (ou diamètre) et hauteur, pour que l'estimation en soit possible. — (Jean-Paul Debleau, Peintres, peintures marques peintes sur les arbres en forêt de Fontainebleau., février 2016 → lire en ligne)
 
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                                            sablier
                                                                                            
?- Petit instrument composé de deux récipients de verre ajustés de manière que le sable fin qui est dans l’une s’écoule peu à peu dans l’autre par une petite ouverture.
 - On se sert encore d’un sablier pour évaluer le temps nécessaire à la cuisson d’un œuf à la coque.
 - Retourner un sablier.
 - On représente le Temps un sablier à la main.
 - Il lui semblait que jamais Apollon ne dût remonter sur son char, et qu’une main invisible retînt en l’air la poudre du sablier. — (Théophile Gautier, Le Roi Candaule, 1844)
 - On compte les minutes qui nous restent à vivre, et l’on secoue notre sablier pour le hâter. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
 - C'était l'heure d'affluence. Les trains qui viennent de la banlieue déversent leurs voyageurs, tandis que la foule de ceux qui ont passé leur journée de travail à Paris se presse sur les quais de départ et ce mouvement de sablier dure jusqu'à huit heures du soir. — (Patrick Modiano, Une jeunesse, Gallimard, collection Folio, 1981, page 45)
 - Les heures s’écoulaient comme au travers d’un sablier empli de grès (le lecteur déplorera sans doute la platitude de cette image : qu’il en apprécie, pourtant, la pertinence géologique). — (Georges Perec, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, Denoël, 2000, collection Folio, pages 14-15)
 - (Par métonymie) Temps durant lequel s’écoule le sable dans ce dernier.
 - Ton rôle n’est pas difficile ... Chaque fois que ce sablier sera vide, il faudra le retourner. Ce rôle n'est pas sans avantage... Tous les soixante douze sabliers, tu pourras te reposer pendant un sablier.— (Fred, L'Île des brigadiers, album de Philémon, 1975, page 14)
 - (Vieilli) Petit récipient contenant du sable fin destiné à être répandu sur l’écriture pour la sécher.
 - Un sablier de cuivre, de fer-blanc, de bois.
 - (Botanique) Petit arbre d’Amérique, dont le fruit, qui est une capsule dure et très sèche, peut s’employer en guise de récipient à mettre du sable pour sécher l’écriture.
 - Les sabliers sont des arbres de l’Amérique tropicale, à suc laiteux, à feuilles alternes, pétiolées, portant deux glandes à l’extrémité de leur petiole. L’espèce la plus connue est le sablier élastique , hura crepitans, Linn. — (Collectif sous la direction de Ange de Saint-Priest, Encyclopédie du dix-neuvième siècle : répertoire universel des sciences, des lettres et des arts, avec la biographie de tous les hommes célèbres, volume 20, 1836-1853, page 633)
 - (Informatique) Icône de sablier sur le curseur indiquant qu'une tâche est en attente.
 
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                                            incompatibilité
                                                                                            
?- Contrariété, opposition qui fait que deux personnes, que deux choses ne peuvent s’accorder, exister ensemble.
 - Au premier regard jeté sur cette femme, qu'il n'avait pas encore vue, le jeune diplomate reconnut alors des disproportions, des incompatibilités, employons le mot légal, trop fortes entre ces deux personnes pour qu'il fût possible à la marquise d'aimer son mari. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d'essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d'échanges et de compénétrations n'ont pas entamés. — (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d'Orléans, 1985)
 - De même que les représentants plus militants de l'islam radical, qui réclament aujourd'hui, à cor et à cri, le retour de la religion au cœur de la vie politique, insistent sur l’incompatibilité entre l'islam et la notion laïque de nationalisme arabe. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.132)
 - (Principalement) Antipathie des caractères, des esprits.
 - Il est évident que la seule voie restée libre aux deux pouvoirs en conflit, c'est la voie ouverte aux époux mal assortis, le divorce et, de préférence, le divorce par consentement mutuel.Je n'ajoute pas, remarquez-le, pour cause d'incompatibilité d'humeur. Car il ne saurait être question, dans l'espèce, d'accès d'irritation et de mauvaise humeur. Il s'agit d'une chose bien autrement sérieuse et grave; il s'agit d'une incompatibilité radicale de principes. — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
 - L'incompatibilité d'humeur entre le père et le fils régnait en souveraine et se traduisait par, d'une part, des gifles, d'autre part, des jurons et des blasphèmes étouffés. — (René Fallet, Le Triporteur, chapitre 3 ; Éditions Denoël, Paris, 1951)
 - (Administration) Impossibilité qu’il y a, selon les lois, que deux places soient remplies en même temps par la même personne.
 - Il y a incompatibilité entre les fonctions de ministre et celles de député.
 - Il y a incompatibilité entre ces deux emplois, il faut que vous optiez pour l’un ou pour l’autre.
 - Il y a incompatibilité à ce que le père et le fils soient juges dans un même tribunal.
 - (Mathématiques) En probabilités, propriété que deux ou plusieurs événements soient deux à deux incompatibles, c'est-à-dire d'intersections vides.
 - (Biologie, Médecine) Défaut de compatibilité entre le greffon et l’hôte.
 
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                                            réinventer
                                                                                            
?- Inventer de nouveau.
 - Des procédés industriels oubliés depuis longtemps ont été réinventés de nos jours.
 - Les réponses types évitent alors d’avoir à réinventer des finalités, des procédés et des significations à chaque cas qui se présente. Dès lors, le travailleur peut « suivre » le chemin tracé par l’expérience des autres et en bénéficier. — (Marie-Anne DUJARIER, Le management désincarné, Enquête sur les nouveaux cadres du travail, La Découverte, 2015.)
 - Renouveler.
 - Bientôt, il lui faudrait affronter la rentrée, commencer une nouvelle année. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Lucile détestait cette période. Chaque année, il fallait réinventer les horaires, redéfinir les itinéraires, tout recommencer. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
 - Réinventer le passé, inventer le futur, se désappuyer du poteau « sens interdit ». — (Jacques Arnould, Lucienne D. Rousseau, Le parfum et les larmes, 1999)
 - Mais cette série aime se réinventer. — (journal 20 minutes, 7 décembre 2018, page 28)
 - Cette crise est l’occasion pour tout un secteur d’être créatif, de se réinventer. — (Catherine Rollot, Et si l’Oise était le nouveau Sri Lanka ? Le « staycation » ou les vacances près de chez soi, Le Monde. Mis en ligne le 15 mai 2020)
 
 - 
                                            sommet
                                                                                            
?- Partie la plus élevée de quelque chose.
 - Celui qui, au sommet de l’Etna promène à loisir ses yeux autour de lui, est principalement affecté par l’étendue et par la diversité du tableau. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire,)
 - …la nuit n'était troublée que par les brusques paraboles des fusées éclairantes qui montaient aux deux côté du marécage et, parvenues au sommet de leur courbe, ouvraient leurs cône blancs et s'épanchaient doucement comme des lys renversés. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.102)
 - Le roi n’eût jamais souffert qu’un pavillon, autre que le sien, flottât à une corne d’artimon ou au sommet du grand mât. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, page 53)
 - Tout au sommet de la dune, une vigie recouvre, très au loin, le pays; rien ne peut lui échapper. — (Louis Frèrejean, Mauritanie, 1903-1911: mémoires de randonnées et de guerre au pays des Beidanes, Karthala, 1995, page 210)
 - Toutes les fois que nous atteignons le sommet d’une côte, nous n’apercevons devant nous qu’une autre côte pareille, […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 27)
 - Degré le plus haut.
 - C’est que je veux me hisser aux sommets d’où l’on écrase les autres ! — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - Je l’ai rencontrée alors qu’elle était au sommet de la gloire.
 - Une conférence au sommet, c’est une réunion, à laquelle participent les plus hauts responsables.
 - (Géométrie) En géométrie, point commun aux deux côtés d’un angle.
 - 2°- Les alluvions dites des hautes terrasses, formant une immense plate-forme triangulaire au relief largement étalé et dont les sommets seraient marqués par les villages de Franchevelle, La Chapelle-lès-Luxeuil et Froideconche. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 14)
 - Rassemblement de dirigeants, pour discuter de certains sujets.
 - Lors de la rencontre au sommet sur l’Ukraine à Paris. John Kerry et Sergueï Lavrov, les chefs de la diplomatie russe et américain, s’entretiendront en tête à tête.
 - Rencontre au sommet initiée pendant la guerre froide, expression inventée par Winston Churchill en 1950 par analogie aux alpinistes qui tentent de conquérir l’Everest dont l’accès est autorisé par le Népal la même année.
 - Une conférence au sommet du Conseil économique supérieur eurasiatique se tiendra le 5 mars.
 - Le sommet du G7 est la réunion entre les dirigeants des sept pays les plus industrialisés.
 - En 2013, ne sachant pas trop quelle bonne nouvelle annoncer à l’occasion du G8, le gouvernement français déclare adhérer à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Depuis, il n’a jamais entamé le processus d’adhésion à cette association, conformément à la coutume voulant que les dirigeant·es racontent n’importe quoi pendant les sommets internationaux. — (Brier, Mathieu, et Naïké Desquesnes. « Pour un désastre responsable. La mine « verte », une technique de communication », Mauvaises mines. Combattre l’industrie minière en France et dans le monde, sous la direction de Brier Mathieu, Desquesnes Naïké. Éditions de la dernière lettre, 2018, pp. 23-33.)
 - (Théorie des graphes) Point d’un graphe.
 - Les graphes que nous allons manipuler ont donc un ensemble fini de sommets, par exemple: {1, 2, 3, 4, 5, 6}. Entre chaque paire de sommets, il y a soit une arête soit zéro arête. Une arête sera toujours pour nous dans ce livre une relation entre exactement deux sommets (il n’y a pas d'arête entre u et lui-même). — (Christian Laforest , À la découverte des graphes et des algorithmes de graphes, 2017, page 8)
 - (Électrotechnique) Section unitaire d’un jeu de barres, qui ne peut être divisée par un appareillage.
 - La souplesse d’exploitation voudrait que tout départ, ligne ou transformateur, puisse être raccordé indépendamment avec tout autre départ. Cette exigence conduirait à installer dans un poste un nombre de sommets d’autant plus élevé que le nombre de combinaisons de liaisons raccordées est grand. Dans la pratique, le nombre de sommets est rarement supérieur à quatre. — (Jean-Michel Delbarre, Postes à haute et très haute tension → lire en ligne)
 - (Mathématiques) Dans un arbre binaire, chacun des points d’où part zéro, une ou deux arêtes. Syn. : nœud.
 - Introduisons un peu de terminologie mathématique : les segments de l’arbre sont appelés « arêtes » et leurs extrémités « sommets ». — (Benoît Rittaud, Quand les maths se font discrètes, Éditions Le Pommier, Paris, 2008, p. 103)
 
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                                            craignais
                                                                                            
?- Première personne du singulier de l’imparfait de craindre.
 - Je craignais que vous ne vinssiez jamais, répondit Popinot d’un air respectueux. — (Honoré de Balzac, Histoire de la Grandeur et de la Décadence de César Birotteau, 1837, chapitre deuxième)
 - Deuxième personne du singulier de l’imparfait de craindre.
 
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                                            cesser
                                                                                            
?- Discontinuer ; arrêter ; finir ; interrompre ; terminer.
 - Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. Le mal cessa avec l’application de ce remède. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
 - Les tramways, les chemins de fer, les bacs à vapeur avaient cessé de circuler, et seule la lumière des flammes éclairait la route des fugitifs affolés dans cette ténébreuse confusion. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
 - Plût aux dieux que Teresa fût restée muette elle aussi ! Elle ne cessait de crier. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre X)
 - Simon a passé une heure sur ce toboggan, hier soir, en présence de son père. Il n'est pas tombé une seule fois. Alors cesse de jouer les rabat-joie et écoute ce que j'ai à te dire. — (Kay Stockham, Les promesses du Tennessee, traduit de l'anglais par Isabel Wolff-Perry, éd.Harlequin, 2010, chap. 8)
 - C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
 
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                                            complet
                                                                                            
?- À quoi il ne manque aucune des parties nécessaires.
 - La farine constitue, comme le lait, un aliment complet, […]. On y trouve en effet une matière azotée, appelée gluten, comparable au caséum, une matière grasse analogue au beurre, une matière amylacée qui correspond au sucre de lait, et enfin des sels minéraux. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 116)
 - On sait que, si le centre d’un cyclone passe sur un navire, le calme est parfois si complet qu’une bougie tient allumée sur le pont. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Qui est entièrement occupé, plein.
 - L’autobus est complet.
 - (Populaire) Complètement ivre.
 - Justin.– Il est complet, l’ami de Monsieur. […] Il a bu tout le genièvre… Dans ce moment, il fait cuire un soulier sur le gril et il pleure dessus ! — (Eugène Labiche, L’affaire de la rue de Lourcine, 1857, Scène 15)
 - (Topologie) Se dit d’un espace métrique
 - E
 - {displaystyle E,}
 - tel que toute suite de Cauchy d’éléments de
 - E
 - {displaystyle E,}
 - converge dans
 - E
 - {displaystyle E,}
 - .
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 
 - 
                                            disais
                                                                                            
?- Première personne du singulier de l’imparfait de dire.
 - Certes, je n’étais pas une sainte car, de mon côté, le mariage me servait à m’émanciper et, Denis étant en mer, j’en profitais pour aller danser en boite avec mon amie Béatrice, flirtant un peu avec des jeunes gens qui me plaisaient et, quand ils me donnaient rendez-vous, je leur disais m’appeler Natacha leur faisant ainsi faux bond ! — (Emma Schubert, A l’ombre de ma mémoire, Société des Écrivains, 2009, page 52 (coté corrigé en côté))
 - Deuxième personne du singulier de l’imparfait de dire.
 
 - 
                                            exprimer
                                                                                            
?- Faire sortir le suc, le jus d’une herbe, d’un fruit, etc., en les pressant.
 - Et Cap exprima dans nos verres le jus des limons de Sicile. — (Alphonse Allais, The Perfect Drink dans Deux et deux font cinq, Paul Olendorff, 1895, page 39)
 - (Par analogie) (Sens figuré)
 - Il se vidait peu à peu de sa haine ; il en exprima une dernière goutte. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 211)
 - (Sens figuré) Manifester une pensée, un sentiment, une volonté par tel ou tel moyen, en particulier par le langage.
 - Après le plaisir d’être apprécié par les gens intelligents, il n’y en a pas de plus grand que celui de n’être pas compris par les brouillons qui ne savent exprimer qu’en charabia ce qui leur tient lieu de pensée […]. — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
 - ...il attendait, près du portant de gauche, le moment de se diriger du pas d’un homme qui rêve dans la direction de Jimmy, son partenaire, dont la mimique exprimait aussitôt une singulière jubilation. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Colossale unité : l'ancienne unité internationale vaut 16,17 nanokatals. Autant exprimer les mensurations d'un top modèle en milles nautiques. Le katal n'est toujours pas entré dans les mœurs des laboratoires d'analyse biologiques. — (Christian Moussard, Biochimie structurale et métabolique, De Boeck Supérieur, 2006, page 46)
 - L'autre jour, un ado, dans les clichés de la mode débile des banlieues, parlait à base de « yo » et de « wesh », ne sachant exprimer sa douleur abdominale : le nouveau beauf en quelque sorte ! — (Patrick Pelloux, On ne vit qu'une fois, Le Cherche Midi, 2014)
 - (Pronominal) Parler.
 - Je puis en dire autant d'El-Haj Ahmed Ben-Chekron qui me sert d’interprète dans mes autres visites et qui, lui, ayant vécu en Espagne, s’exprime correctement en castillan. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 96)
 - Il s’exprimait avec retenue, presque en confidence, à raison du sujet. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
 - C’est un garçon fort agréable que Bernard. Soigné, rasé de près, le teint clair, il s’exprime dans une langue choisie et ne fait usage de l’argot qu’en d’exceptionnelles circonstances. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
 - Exprimons-nous poliment. Rétorquons de même, sans nous départir de sang-froid. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Malgré sa corpulence excessive, l’autorité de M. Hector sur ses subordonnés n’est guère contestable. Il la doit surtout à sa placidité étudiée, au ton solennel et ampoulé qu’il affecte en s’exprimant […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Par extension) Faire sortir de soi ce que l’on a à l'intérieur (idées, émotions, sentiments), dans le but de le faire vivre et de le communiquer.
 - Tout homme a besoin de s’exprimer. À tous les étages de son être. Expression sous toutes ses formes : parler, rire, pleurer, embrasser, agir, etc. — (Michel Quoist, Construire l’homme, Éditions de l'atelier, Paris, 1997, page 57)
 - (Biologie) Fabriquer l’ARN, dont il contient la séquence, en parlant d’un gène.
 - (…) génétiquement modifiées pour ne plus exprimer de paroi. — (Une division bactérienne primitive, La Recherche, n° 475, page 20)
 
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                                            reflet
                                                                                            
?- Réflexion affaiblie de la lumière, de la couleur, de l’image d’un corps sur un autre.
 - […] ; les étoiles se mêlent au feuillage noir ; les lucioles luisent dans l'herbe comme un reflet des étoiles. — (Alphonse Karr, Devant les tisons, Paris : Librairie nouvelle, 1857, p.238)
 - […]; de temps en temps seulement un éclair livide illuminait les appartements sombres d’un reflet bleuâtre qui disparaissait aussitôt. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
 - Les reflets du couchant, le vent de la mer nous viennent aussi ce soir de chez nos ennemis, de l’Est, du Rhin. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
 - L’eau sombre, au bas du parapet, s'étalait silencieuse avec le reflet immobile des lumières, […]. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
 - Un peu plus tard j’aperçus dans le sud un merveilleux reflet vert qui était la réflexion dans le ciel du peu profond lagon de l’atoll d’Anaa, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil; t.1, de New-York à Tahiti, 1929)
 - Je me suis dirigée vers le miroir de la coiffeuse et je me suis penchée en avant, les mains posées entre les produits de maquillage. Mon reflet m'a retourné mon regard. — (Gena Showalter, Chroniques de Zombieland , tome 2 :Alice et le miroir des Maléfices, traduit de l'anglais, éd. Mosaïc, 2015, chap. 6)
 - Apparence furtive ou affaiblie.
 - […]; on eût dit que son regard, triste et lointain comme le regard des hommes qui ont longtemps vécu sur la mer ou dans les solitudes immenses, gardait comme un reflet de l’infini. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
 - Il riait de plus en plus fort, férocement joyeux, guettant les reflets de la stupéfaction sur la physionomie du journaliste. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 20)
 - (Sens figuré) Image affaiblie d'une chose morale.
 - Il avait tiré la bague d’opale de son doigt. Elle chatoyait, dans la fin du jour, comme un reflet de beauté, de jeunesse, de plaisir ; […]. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, p.331, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
 - Sa réputation est un reflet, un pâle reflet de la gloire de son père.
 - (Sens figuré) Produit de l’influence.
 - Cet homme est le reflet de son entourage.
 
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                                            arpenter
                                                                                            
?- Mesurer des terres par toute mesure agraire.
 - Arpenter le terrain d’un village.
 - Faire arpenter une pièce de terre.
 - Gargaret, très vite.– L’immeuble ?Albert, de même.– C’est tant du mètre carré.Gargaret, de même.– Nous l’arpenterons… — (Eugène Labiche, Doit-on le dire ?, 1872)
 - (Sens figuré) (Familier) Parcourir un espace avec vitesse et à grands pas.
 - La nuit est froide. Je me réchauffe en arpentant le pont à grands pas pendant une demi-heure. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 - Avant que le dernier coup n'eût fait vibrer le dernier timbre, Taxis, une petite sonnette à la main, arpentait déjà la grande salle, à pas méthodiques et déterminés. — (Pierre Louÿs; Les aventures du roi Pausole, 1901))
 - Il se leva, et arpenta plusieurs fois la salle d'auberge. — (Chevalier Léopold de Sacher-Masoch; Don Juan de Kolomea in "Contes Galiciens", traduction anonyme de 1874)
 - Il arrive aussi, mais cet usage tend à disparaitre au début de la IIIe République, que les filles racolent en arpentant à tour de rôle le trottoir situé devant la maison. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
 
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                                            gagner
                                                                                            
?- Acquérir par son travail, par son initiative ou par l’effet des circonstances, du hasard.
 - Des négociants viennent acheter à Méru les dentelles qu'ils ont commandées à S.-Crépin, à Valdampierre, à Lormaison, à Corbeil-Cerf, au Déluge, à Montherlant, à la Villeneuve-le-Roi. Les femmes gagnent par jour 10 à 12 sous; quelques unes sont payées 15 sous. — (Description du département de l'Oise, par le citoyen Cambry, tome 1er, Paris ,: chez Didot l'ainé, an XI, page 163)
 - […], je me demande un peu s’ils sont contents de nourrir le père et la mère, quand ils ne gagnent seulement pas assez pour ribotter tout leur content. — (Émile-Ambroise Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 139)
 - (Absolument) — Le bois ! Un simple chantier pour eux, où gagner mieux qu’en usine […]. Ceints de soleil, d’air vif, on tâche à sa guise, à son allure, sans surveillants. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Par analogie) — Gagner sa vie, gagner de quoi vivre.
 - (Par analogie) — Il gagne largement sa vie.
 - Obtenir un profit financier.
 - Le maquignon de bas étage […] tripote, drogue, maquille, défigure un cheval sur lequel il veut gagner quelques pistoles. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
 - Percevoir, en parlant des gains que l’on fait au jeu, aux loteries ou dans un tirage financier.
 - Landiras jouait gros et, surtout, gagnait gros. On avait pu penser un instant qu'un joueur plumé avait voulu se venger de lui : l'homme se serait rendu chez Landiras pour régler ses comptes […]. — (Alain Moury, Cale sèche, Paris : chez Robert Laffont (collection "Agent secret"), 1965)
 - — Ah, oui ! Tu continues d'espérer. La chasse aux yoyettes, c'est de la pure loterie. Dénicher l’oiseau rare équivaut à gagner le jackpot au loto ou au tiercé. — (Soh Magne, Le bourreau de Marie, Yaoundé : SOPECAM, 2003, page 79)
 - (Vieilli) Être le vainqueur d’un autre joueur.
 - Comme j'aime les jeux d'exercice, j'y jouois deux heures le matin et autant l’après-dînée. Mon mail s'acheva, à quoi je jouai avec madame de Frontenac, qui me disputoit sans cesse, quoiqu'elle me gagnât toujours : car, quoique je jouasse avec plus d'adresse, sa force l’emportoit par-dessus. — (Mémoires de Mlle de Montpensier, petite-fille de Henri IV, collationnés sur le manuscrit autographe, par A. Chéruel, tome 2, Paris : chez Charpentier, 1858, page 250)
 - Une vieille marquise, fort mauvaise joueuse, disait à un seigneur qui la gagnait au jeu : “Pardi, Monsieur, il faut convenir que vous êtes bien heureux ...” — (s. n. d'auteur, Le bouffon français ou Recueil d'Anecdotes ; Blankenstein libraire, Paris, 1812, page 194)
 - Obtenir, remporter quelque chose que l’on désire.
 - Il a gagné le prix. — Vous ne gagnerez rien à lui tenir ce langage.
 - Je n’ai pu le décider : voyez si vous y pourrez gagner quelque chose.
 - Vous vous tourmentez inutilement pour cette affaire, vous n’y gagnerez rien.
 - (Ironique) Subir un désagrément, un désavantage.
 - Je me souviendrai de ce voyage, j’y ai gagné un bon rhume. — Il n’y a que des coups à gagner.
 - Remporter un avantage dans une lutte ou un débat quelconque. — Note d’usage : Alors le complément direct indique l’espèce de lutte ou de débat.
 - Je jouai même aussi une exhibition de tennis contre le champion de Panama, que je gagnai malgré mon peu d’entraînement […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Gagner une bataille, la bataille.
 - Gagner sa cause.
 - Gagner une gageure, un pari.
 - Gagner la partie.
 - (En particulier) (Droit) Avoir gain de cause, même quand il ne s’agit pas d’une affaire portée devant les juges.
 - Gagner son procès.
 - Acquérir, en parlant des avantages, des qualités, qu’une personne ou qu’une chose acquiert.
 - Nous avons constaté l’essor d’Alès, et Nîmes même a gagné quelques milliers d’âmes de 1912 à 1926. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Le langage perdit en naïveté ce qu’il gagnait en élégance et en finesse.
 - L’art ne gagne rien à ces innovations bizarres.
 - (Sens figuré) Se concilier, se rendre favorable.
 - « Et une telle femme me fait presque la cour ! pensait Lucien, tout en donnant à madame Grandet le plaisir de le gagner. Il faut que je sois un être bien singulier pour n’être pas heureux. » — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - Gagner le cœur de quelqu’un.
 - Sa bonté lui gagne tous les cœurs.
 - Ce ton de franchise me gagna.
 - Gagner l’amitié, l’affection, la bienveillance, la confiance.
 - Gagner les bonnes grâces de quelqu’un.
 - Gagner les suffrages, les voix.
 - Il faut gagner cet homme-là, à quelque prix que ce soit, et l’avoir pour nous.
 - Gagner le geôlier.
 - Gagner les témoins.
 - Gagner quelqu’un à force d’argent.
 - Se diriger vers un endroit, et y arriver, y parvenir.
 - Il gagna la grande salle de réception aux fauteuils surmontés de dorures. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - Ayant franchi quelques glaces serrées, nous gagnâmes un chenal d’eau libre le long de terre où nous draguâmes, sondâmes et recueillîmes des températures et échantillons d’eau de mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - A quoi servait ce passage clouté, cependant indispensable pour gagner le monument fameux, à défaut d'un passage souterrain encore en construction, s'il était, en fait, mortellement dangereux de s'y aventurer ? — (Raymond Lindon, « La voiture d'enfant », dans Quand la justice s'en mêle, Robert Laffont, 1965)
 - En 1145, un légat pontifical prêcha contre eux. Eudes et sa troupe d’« éonites » gagnèrent alors la Gascogne, puis la Champagne, […]. — (Michel Roquebert, L’Épopée cathare, Privat, 1970, volume 1, page 55)
 - S’étendre, se propager, en parlant de choses qui progressent.
 - Après la Coupe du monde de 2022, l’humanité entière fut gagnée par la fièvre du ballon rond et ce sport s’imposa comme la meilleure façon de régler les problèmes internationaux. — (Bernard Werber, « Du pain et des jeux », dans L'Arbre des possibles et autres histoires, Éditions Albin Michel, 2002)
 - Le feu gagnait déjà la maison voisine. — Le feu a gagné jusqu’au toit.
 - L’eau a gagné le second étage, jusqu’au second étage.
 - La gangrène a gagné rapidement. — La contagion gagna plusieurs quartiers de la ville.
 - Ces idées gagnèrent la jeunesse, gagnèrent parmi le peuple.
 - Rejoindre ; rattraper.
 - - Il nous gagne, s’écria le Français.- C’est un corsaire colombien, lui dit à l’oreille le capitaine. Nous sommes encore à six lieues de terre, et le vent faiblit. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Bellonte a suffisamment à faire, derrière moi, pour déterminer notre dérive et choisir les meilleurs caps, pour que nous puissions gagner au plus vite possible New-York […] — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
 - (Religion) — Gagner le ciel, gagner le paradis.
 - (Religion) — Gagner le jubilé, les indulgences.
 - (Familier) (Sens figuré) Se diriger vers.
 - La rue de la République, à Nouméa, partait d’une jetée de bois sur la mer et gagnait, après le palais blanc du gouverneur, une autre rue, que des maisons, […], flanquaient à droite. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
 - […] et les deux acrobates, gagnant à pied le métro le plus proche, s’éloignèrent rapidement. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Mais à Château-Landon il était possible de gagner directement La Chapelle-la-Reine sans traverser Nemours, vraisemblablement en passant par Verteau et Maison-Rouge. — (Bulletin philologique et historique (jusqu’à 1715), Comité des travaux historiques et scientifiques, Imprimerie nationale, 1961, page 137)
 - (Intransitif) (Par extension) Procurer un gain à son détenteur, en parlant des gains que l’on fait au jeu, aux loteries ou dans un tirage financier.
 - Telle carte gagne.
 - Tel billet, tel numéro gagne.
 - (Intransitif) Acquérir, en parlant des avantages, des qualités, qu’une personne ou qu’une chose acquiert.
 - (Absolument) — Ce jeune homme a gagné depuis que je ne l’ai vu.
 - (Absolument) — Cette statue gagne à être vue de ce côté.
 - (Absolument) — Cette pièce de théâtre gagne beaucoup à la lecture.
 - (Intransitif) (Familier) (Sens figuré) Mériter.
 - Il gagne à être connu.
 - Il ne gagne pas à être connu.
 - (Transitif) Atteindre en parlant des besoins, des maux qui se font sentir par degrés, et, par extension en parlant de sentiments pesants.
 - La faim me gagne.
 - Le sommeil commençait à me gagner.
 - Le froid m’avait déjà gagné.
 - — Tout d’abord, ce qu’il faut, c’est que vous soyez attentive à veiller sur la santé de mon frère et à prendre toutes les précautions possibles pour qu’il ne gagne pas un coup de froid qui peut être mortel, en lui donnant une de ces congestions pulmonaires, auxquelles il est sujet, ou qui aggrave sa bronchite. — (Hector Malot, En famille, 1893)
 - (Par extension) — Sa tristesse me gagne.
 - (Par extension) — L’ennui nous gagne.
 - (Pronominal) (Médecine) Se communiquer, se propager, en parlant de maladies.
 - La rougeole se gagne facilement.
 - La scarlatine se gagne.
 - Catherine. – Ma pauvre mère, vos larmes se gagnent. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte I, scène 6, 1834)
 - Allez rire et ne restez pas ici. C’est malsain : la vieillesse se gagne. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; réédition Le Livre de Poche, 1967, page 192)
 
 - 
                                            emporter
                                                                                            
?- Porter hors d’un lieu.
 - Une cage à serins était pendue au plafond ; les oiseaux avaient été emportés, mais la mangeoire était pleine de chenevis. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - La viticulture auvergnate fut à son apogée vers le milieu du XIXe siècle […] Les bateaux qui descendaient l’Allier emportaient des vins d’Auvergne jusqu’à Paris. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Un matin du mois de Juin, il mousine un petit crachin froid. Un gros camion vient de quitter le Champ du Trou : il emporte nos meubles. — (Bernard Kuntz, Planète Rimbe, Éditions Edilivre, 2007, page 160)
 - Je n’emporterai de ces lieux qu’un souvenir agréable.
 - Le secret qu’il emporte avec lui dans la tombe.
 - Entraîner, arracher, enlever ou emmener avec effort, avec rapidité ou avec violence.
 - Il y a le nageur intrépide qui, sourd aux appels du maître baigneur, dépasse les limites du bain surveillé, gagne la pleine mer et est emporté par une lame de fond. — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
 - Son cheval prit le mors aux dents et l’emporta à travers les champs.
 - Il eut le bras emporté par un obus.
 - (Sens figuré) Causer la mort rapidement, en parlant d’une maladie.
 - Trois ans après, Burrhus mourait de maladie ou empoisonné. Ceux qui crurent sa mort naturelle dirent qu'il avait été emporté par une esquinancie qui lui avait fait perdre tout d'un coup la respiration ; […]. — (U. Barrière, « BURRHUS (Africanus) », dans le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, tome 56 (4e du supplément), Paris : chez Garnier frères, 1845, p. 32)
 - Détruire ; faire disparaître.
 - Il ne retira de sa créance qu’un millier de francs, les frais emportèrent le reste.
 - Le jus de citron emporte les taches d’encre, emporte la couleur des étoffes sur lesquelles il tombe.
 - Les canons et les fusils, les torpilleurs et les cuirassés, la poudre et la dynamite, la fumée et le massacre emportent des milliards, des sommes plus que suffisantes à nourrir tout ce que l’Europe compte de faméliques et de va-nu-pieds. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
 - (En particulier) (Médecine) Guérir.
 - Ce remède emporte la fièvre.
 - (Sens figuré) Tirer l’âme de sa situation ordinaire, jeter dans quelque excès, en parlant des passions.
 - Lui non plus n’aurait pas voulu choquer Jim par son manque de délicatesse, mais sa nature brutale subitement l’emportait. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - La colère l’emporta bien loin.
 - Se laisser emporter à sa vengeance.
 - La douleur l’a emporté jusqu’à dire, jusqu’à faire…
 - La jeunesse se laisse emporter aux plaisirs.
 - (Sens figuré) Gagner ; obtenir.
 - Il emporta l’avantage sur tous ses rivaux.
 - Dans son art il emporte le prix.
 - Il emporta la gloire d’avoir triomphé de l’ennemi.
 - (Spécialement) Obtenir par une sorte de violence.
 - Cet homme a tant de crédit qu’il emporte tout ce qu’il veut.
 - Il emporta cette affaire à force de sollicitations.
 - (Militaire) Conquérir, se rendre maître, en peu de temps.
 - La veille même du combat de Zouafques, le prince Thomas avait emporté plusieurs redoutes à la faveur desquelles il rétablit aussitôt ses communications avec les assiégés […] — (Mémoires authentiques du duc de La Force, maréchal de France, et de ses deux fils, volume 1, Paris, 1843, page C)
 - Entraîner par une suite nécessaire ; comprendre ; impliquer.
 - Le droit de justice des seigneurs hauts justiciers était absolu. Il emportait la plénitude de la juridiction civile et criminelle, limitée seulement par les cas royaux. — (Alfred Franklin, La Vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Plon, Paris, 1899, page 9)
 - Un soin particulier doit donc être apporté, dans la discussion des options, à la vérification de la conformité aux principes et règles supérieurs, qu’ils soient constitutionnels, internationaux ou européens, ainsi qu’aux conséquences indirectes que la modification législative envisagée est susceptible d’emporter sur d’autres pans du droit. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
 - (Pronominal) Se livrer à un excès d’orgueil, d’audace, et en général à un sentiment immodéré.
 - Quand bien même seraient-ils cinq mille ! s’emporta le lieutenant qui, décidément, me surprenait par la hargne qu’il démontrait. On n’a point éprouvé deux jours d’emmouscaillement dans cette forêt du diable pour s’en retourner quinauds. — (Camille Bouchard, Un massacre magnifique, Éditions Hurtubise, 2010, page 236)
 - (Pronominal) (Absolument) Se fâcher violemment, s’abandonner à la colère.
 - Eh bien ! jurez, sacrez, emportez-vous, votre contraction peut vous faire encore plus de mal que la colère. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre septième)
 - (Pronominal) Ne pouvoir être retenu par celui qui le monte ou qui le conduit, en parlant d’un cheval.
 - Les chevaux s’emportèrent et la voiture versa.
 - (Par analogie) La Girafe, excitée à fuir, se presse, s’emporte, et est bientôt hors de vue ; mais elle ne soutient point longtemps cet effort, qu’elle ressent comme une fatigue […] — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
 - (Pronominal) (En particulier) (Sports hippiques) Se dit d'un cheval de trot qui se montre fautif dans ses allures et est par suite susceptible d'être disqualifié.
 
 - 
                                            passer
                                                                                            
?- Aller d’un lieu à un autre, traverser un espace.
 - Le roi Charles IX avait invité à goûter avec lui, en petit comité, Henri de Navarre et le duc de Guise. Puis, la collation terminée, il avait passé avec eux dans sa chambre. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, C. Lévy, 1886)
 - Il vente très fort, des goélands passent, emportés par la tempête, et essaient vainement de remonter le vent. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Mais à Château-Landon il était possible de gagner directement La Chapelle-la-Reine sans traverser Nemours, vraisemblablement en passant par Verteau et Maison-Rouge. — (Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1715), Comité des travaux historiques et scientifiques, Imprimerie nationale, 1961, page 137)
 - Changer de nature, de qualité, d’état.
 - Les habitants des villas et des pavillons environnants passèrent rapidement de la curiosité malveillante à l’agression. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l’édition de 1921)
 - Le changement des conditions objectives de la lutte, qui imposait la nécessité de passer de la grève à l’insurrection, fut ressenti par le prolétariat bien avant que par ses dirigeants. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe (Pravda du 22 janvier 1925), Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 6)
 - Ensuite c'est à chacun de voir en quoi cela l'intéresse, le concerne, lui parle. Il n'y a strictement aucune prétention comminatoire du genre : si vous ne passez pas par là, vous êtes fichu. — (Jacqueline Legaut, La psychanalyse, l'air de rien, éd. Eres, 2012)
 - Traverser en subissant.
 - Cette torture par laquelle vous venez de passer, vous me l'avez fait subir, il y a une heure à peine : il était juste que vous fissiez connaissance avec elle. — (Urbain Olivier, Le manoir du Vieux-Clos, chap. 32, Lausanne : chez Georges Bridel, 1864, page 320)
 - Aller chez quelqu’un, visiter, rendre visite.
 - Je passerai chez vous ce soir en allant au théâtre.
 - Je passerai par chez vous,
 - Mourir ; expirer.
 - — Vous le trouverez mort peut-être : il peut passer comme un poulet. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - Duchignon, Saute-Cadet va passer, Tulupin est à la mort... Cours chercher un médecin... je veux un médecin.. pour mes chiens ou je me jette par la fenêtre... — (Eugène Sue, M. Duchignon, ou la religion! la famille! la propriété!: scènes socialistes, dans Les Veillées du Peuple, n° 2, mars 1850, page 84)
 - Voilà un pauvre diable bien avarié, pourvu qu’avant de passer il puisse me dire quels sont ceux qui l’ont mis dans cet état. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
 - La Bonne-Sœur avec un air de componction dit qu’« elle venait de passer ». En même temps, le glas de Saint-Léonard redoublait. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Un cœur simple, 1877)
 - Ce fut un peu avant Pâques que le père Corbier mourut. Un soir, au moment de se coucher, il se sentit malade ; tout de suite il perdit connaissance et le lendemain matin, au chant du coq, il passa. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
 - Traverser l’esprit.
 - Et ce que la cité contient de plus augusteEn figures de banque, avec leur front plissé,Où l’on voit que la veille un total a passé. — (Casimir Delavigne, Les Enfants d’Édouard, acte I, scène 5)
 - Être examiné ; être évalué ; être jugé.
 - Deux jours après, je passai devant le conseil de guerre, qui, après plaidoirie d’un avoué allemand, me condamna à mort pour espionnage. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 31)
 - 29 juillet 1940 – Le doyen a refusé. Du fond de ses soixante-dix années, que représente pour lui une année de jeunesse ? Pffuitt… « Vous passerez l’année prochaine, mademoiselle, il y a des choses plus graves ! » Vous aussi, vous passerez, monsieur le Doyen, et je vous souhaite de trouver qu’il y a des choses plus graves ! — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 51)
 - Être élu ; être voté.
 - C'était une élection toute politique. M. d'Haussonville passa au premier tour de scrutin, au nez et à la barbe du parti impérialiste, qui n'avait trouvé personne à lui opposer. — (Léon Séché, Le Cénacle de Joseph Delorme : 1827-1830: Victor Hugo et les poètes, Ligaran, 2015)
 - La loi a passé.
 - Être reçu, être admis à un emploi, un grade, à un examen, un test, un cours.
 - Il est passé sous-chef.
 - Il a passé capitaine.
 - Les questions étaient difficiles, je ne suis pas certain de passer.
 - Être reçu par l’usage ; avoir cours.
 - Végétaux n'ayant ni stémones, ni carpelles proprement dits, et, par suite, sans embryons, sans cotylédons. On continuera à les appeler cryptogames, nom donné par Linné, qui n'est pas rigoureusement exact ; mais qui est passé dans l'usage. — (Docteur Écorchard, Synopsis de la Flore des environs de Paris et des départements maritimes du nord-ouest et du sud-ouest de la France, Paris : La Maison rustique, 1878)
 - Cette monnaie ne passe plus.
 - Cette chose a passé, est passée en proverbe, en usage, en coutume, en force de loi, en force de chose jugée.
 - S’introduire ou se glisser, en parlant des choses.
 - Ce mot a passé dans notre langue, est passé de l’italien dans le français. — Une glose qui a passé dans le texte.
 - (Transitif) Enfiler sur le corps, en parlant d'un vêtement.
 - Préviens ta femme de ton arrivée. Ça me laissera le temps de passer tranquillement mon froc et de ne pas enfiler, dans la précipitation, mon slip à l'envers. — (Florentino Dos Santos, Les Cocus : Ces innocentes victimes des feux de l'amour… charnel, Éditions Le Manuscrit, 2003, page 58)
 - — Et il n’est pas question que vous dormiez avec moi, répliqua Margie depuis le dressing, où elle passait sa chemise de nuit. — (Maureen Child, Un parfum de mensonge, traduit de l'anglais, Éditions Harlequin, 2009, chapitre 4)
 - Être supportable.
 - Et ce n'était plus tant ce qu'il considérait comme des élucubrations qui l'énervaient, mais qu'elle jouât la carte de la tendresse pour tenter de le ramener à de meilleurs sentiments, ça ne passait pas. Elle ne tarderait pas à s'en apercevoir... — (Jean-Claude Lanoizelez, Un soir en hiver, Éditions Publibook, 2016, page 151)
 - Ce vin n’est pas mauvais, il peut passer. — Le devoir de cet élève n’est pas très bon, mais il peut passer.
 - Faire la transition d’un point ou d’une matière à l’autre.
 - Agustina accoucha seule au-delà des faubourgs de Cádiz, Andalucía, berceau de ce mythe, près du cap de Trafalgar où cet hijo de puta de Nelson mit la pâtée à la flotte franco-espagnole — ce qui n'a rien à voir avec notre histoire, passons. — (François Coupry, L'œil du gitan: roman, Éditions du Rocher, 2000, page 10)
 - Passons au second point.
 - Passons à autre chose, à d’autres choses.
 - (Jeux) Dans divers jeux de cartes ou de plateau, ne rien faire lorsque son tour vient.
 - — C’est à ton tour.— Je passe.
 - Déborder la place où elles devraient être, en parlant des parties de vêtements.
 - Sa jupe passe sous son manteau.
 - Changer de main ; transmettre de l’un à l’autre, en parlant des choses.
 - […]; ils ne payaient point tribut à la Norwège, dont ils étaient autrefois sujets, […]. En 1814, les îles Féroë passèrent au Danemark. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 36)
 - Sa place, son emploi doit passer à son fils.
 - Ces titres, ces manuscrits passèrent en des mains étrangères.
 - Être facile à manger, à digérer.
 - Cette viande passe facilement.
 - Son dîner ne passait pas.
 - S’écouler, ne pas demeurer dans un état permanent.
 - Car autant il aimait passer son temps devant l'écran, autant il avait horreur de devoir se pencher sur des bouquins, tout spécialement sur la « grosse brique » censée lui révéler tous les secrets des systèmes d'exploitation. — (Jacques Dessaucy, La fille du pape, Éditions Saint Honoré, 2014, page 86)
 - La solution se trouve dans les jardins disséminés çà et là. Beaucoup d’habitants y passent une partie de la journée, devisant joyeusement de parcelle à parcelle en plantant des salades. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
 - Les jours, les années passent.
 - Finir, cesser.
 - Il est en colère, mais cela passera.
 - Cela fait passer le rhume, la migraine.
 - (Théâtre) Être joué.
 - Sa pièce passera cet hiver.
 - Tu sais quel film passe ce soir ?
 - (Éducation, Jeux vidéo) Monter un niveau, après avoir terminé le précédent.
 - (Sens figuré) Faire une transition.
 - [Titre] En Pologne, l’avenir de Katowice ne passe plus par le charbon — (Jakub Iwaniuk, En Pologne, l’avenir de Katowice ne passe plus par le charbon, Le Monde. Mis en ligne le 3 décembre 2018)
 - (Transitif) Traverser.
 - Pour entrer dans le royaume de Hilperik sans changer de direction, il devait passer la Seine un peu au-dessus de son confluent avec l’Aube, dans un lieu nommé alors les Douze Ponts, et aujourd’hui Pont-sur-Seine. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - Union Générale d’Édition, 1965)
 - Il poussa la jument au galop. Elle franchit l’angle de plaine, passa le fossé, et devant la lisière hésita, ne voyant aucune sente où s’introduire. — (Robert Marteau, Des chevaux parmi les arbres, Champ Vallon, 1992, page 42)
 - Le franchissement du col du Lautaret avait nécessité l'usage des chaînes à partir de Villar d'Arène et nous avions passé le sommet entre deux hauts murs de neige. — (Robert Falize, L'Ombre et la lumière, Editions Publibook, 2006, page 354)
 - (Transitif) Transporter d’un lieu à un autre.
 - Voulez-vous me passer dans votre bateau ?
 - Le batelier a passé le passager.
 - Voilà Jacques qui revient ; il revient tard ; il avait bu et joué jusqu’à dix heures ; il s’était fait passer à la pointe de Carnouf. Son oncle l’entend héler, va le chercher sur la grève des marais, et le passe sans rien dire. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 95)
 - (Transitif) Faire traverser.
 - Passez les bras dans les manches de votre manteau.
 - Il lui a passé son épée au travers du corps.
 - (Transitif) Tamiser, filtrer.
 - Passer le café dans un filtre.
 - Passer du bouillon à travers une étamine.
 - (Transitif) (Vieilli) Tamiser, en parlant de substances en poudre ou en grains.
 - Passer de la farine au tamis, dans un tamis, au bluteau.
 - (Transitif) (Médecine) Excréter.
 - Passer un calcul, des pierres.
 - (Transitif) Transmettre, communiquer.
 - Passez-moi ce livre.
 - Il m’a passé son rhume.
 - N'ayez jamais de créanciers ; faites, si vous voulez, semblant d'en avoir, c'est tout ce que je puis vous passer. — (Charles Baudelaire, Conseils aux jeunes littérateurs, 1846 ; réédition Gallimard, collection Folio, page 86)
 - (Commerce) Transmettre la propriété d’un billet, une lettre de change, à l’ordre de quelqu’un, par un endossement.
 - (Transitif) Vendre, en parlant d’objets.
 - Il m’a passé cette étoffe à un prix modéré.
 - (Transitif) Aller au-delà ; excéder ; dépasser.
 - En effet, si les armées des rois mérovingiens étaient d’ordinaire sans discipline, celle-là passait en turbulence farouche tout ce qu’on avait vu depuis l’époque des grandes invasions. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - Union Générale d’Édition, 1965)
 - — Je crois, en effet, que le comte Longin passe en noblesse, en opulence et en beauté tous les citoyens de cette ville. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 52)
 - Renaud, qui passe quatorze ans, ne songe qu’à monter et démonter des moteurs.— (Colette, Le veilleur, dans La maison de Claudine, Hachette, 1922, réédition Livre de Poche, 1960, page 144)
 - Dès qu’il apparaît dans l’école, elle le prend, elle le rhabille, car toujours ses souliers sont dénoués, ses chaussettes tombent et sa chemise passe. — (Léon Frapié, La bonne visite, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 36)
 - Être au-dessus des forces du corps ou des facultés de l’esprit.
 - Cela passe la portée de l’esprit humain.
 - Cela passe toute imagination.
 - [...] et à concevoir des desseins qui passent leurs forces. — (René Descartes, Discours de la méthode, 1re partie)
 - Devancer.
 - Ce lévrier passe tous les autres à la course.
 - Surmonter en mérite, valoir mieux, de quelque manière que ce soit.
 - Homère et Virgile ont passé de bien loin tous les autres poètes épiques.
 - Il passe tous ses rivaux.
 - Faire mouvoir, faire glisser une chose sur une autre.
 - Il leur suffisait […] de passer la main sur le dos d’une vache pour que le lait tournât en urine. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Rabalan)
 - Passer l’éponge sur une table pour l’essuyer.
 - Passer la plume, un trait de plume sur quelques lignes d’un écrit, pour les rayer, pour les biffer.
 - (Transitif) Exposer ; soumettre à l’action de.
 - Un matin, elle assista à une scène qui la bouleversa. Un patient attendait son tour afin de passer une radio. Assis sur un chariot, il lisait un policier de la collection le Masque. — (Louis Nucéra, Le kiosque à musique, éditions Grasset, 1984)
 - Passer du papier au feu pour le faire sécher.
 - Passer un meuble à l’encaustique.
 - (Transitif) (Cuisine) Faire cuire plus ou moins rapidement.
 - Passez au beurre et laissez cuire dans son jus, et à très-petit feu, la rouelle lardée de gros lard ; servez-la ensuite dedans, après l’avoir dégraissée. — (M. Cardelli, Nouveau Manuel complet du cuisinier et de la cuisinière, éditions Encyclopédie-Roret, 1842)
 - (Transitif) Toucher, mentionner.
 - Il a passé cela délicatement, adroitement, légèrement.
 - (Transitif) Omettre quelque chose, ou ne pas en parler.
 - Vous avez passé deux mots dans votre copie.
 - Passer un fait sous silence.
 - Passez cela, on le sait.
 - (Transitif) Accorder, pardonner, consentir.
 - Il faut que vous me passiez encore cela.
 - Je vous passe cette sottise.
 - Ce public ne me passe rien… — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - Résigné à lui passer autant de fantaisies qu'à un enfant, Schmidt s'installa stoïquement dans un fauteuil, après avoir pris soin du moins de choisir le plus confortable. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 88)
 - Un artiste a plus de droits qu’un autre, tout le monde sait ça. On lui passe plus de choses. — (Albert Camus, La Peste, Éditions Gallimard, 1947)
 - Durant ces dernières semaines vécues auprès de maman épanouie, apaisée et qui me passait tout, et qui se donnait du mal pour me faire manger des écrevisses et des cèpes, je puis convenir avec moi-même que je n’ai été séparé de la mort que par ma maladresse. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 248)
 - (Transitif) Faire par-devant notaire, en parlant des actes.
 - Passer un contrat, une procuration, une transaction, un compromis, etc.
 - Cela fut fait et passé par-devant notaire.
 - (Transitif) (Comptabilité) Enregistrer.
 - Passer une somme en compte.
 - Passer un article en dépense.
 - (Transitif) Transférer d’un registre ou d’un chapitre à un autre.
 - Passez ceci aux profits et pertes, par profits et pertes.
 - (Transitif) Consumer, employer, en parlant du temps.
 - L'envie nous a pris de passer la soirée et la nuit dans un château.— (Milan Kundera, La Lenteur, 1995 - Éditions Gallimard, 1998, page 9 ISBN 2070402738)
 - Passer le temps. - Passer une année, un mois, un jour, une heure. - Nous avons passé ce jour bien agréablement. - Il a passé l’été à la campagne.
 - (Transitif) Transférer au téléphone ; mettre en relation.
 - Passez-moi un responsable, c’est inadmissible !
 - (Transitif) Ne pas échouer une année scolaire, un examen.
 - Martin a fait de gros efforts et a réussi à passer son secondaire IV.
 - (Pronominal) S’écouler, en parlant du temps.
 - Quelques jours se passèrent pendant lesquels la neige des vallées fondit insensiblement ; le vert des forêts poignit comme l’herbe nouvelle, la nature norvégienne fit les apprêts de sa parure pour les noces d’un jour. — (Honoré de Balzac, Séraphîta, 1835, chapitre cinquième)
 - (Pronominal) (Familier) Se terminer.
 - Mon mal de tête se passe.
 - (Transitude) Dans le cas d'une personne trans, avoir du passing, être perçu aux yeux des autres comme une personne cis.
 - Ce qui nous rassemble c’est nos identités de trans et nos objectifs politiques féministes que l’on soit opéré, hormoné, et que l'on passe ou pas. — (Trans Terriblement Féministes, « T.T.F... t'étais F ? », dans Transistor, décembre 2009, vol. 1 [texte intégral])
 
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?- Jeter un ou plusieurs cris.
 - Ne faites pas crier cet enfant. Si, laissez-le crier.
 - Il crie de toute sa force. — Un chien qui crie parce qu’on le bat.
 - On entendait crier les hiboux.
 - Élever très haut la voix dans la conversation, dans une discussion, dans un blâme, dans une gronderie, etc.
 - L’épouse devient rouge et le poète devient pâle. Ils crient très fort. Le visage rouge devient pâle, la face pâle passe au rouge. Avec les mots, on en voit de toutes les couleurs. — (Amand Vereecke, La tête qui tourne, éd. André de Rache, 1969)
 - Il est tellement sourd qu’il faut crier pour se faire entendre de lui. — Il crie comme un sourd. — Il ne saurait discuter sans crier.
 - (Péjoratif) Forcer trop sa voix en chantant.
 - Cette femme ne chante pas, elle crie.
 - (Par analogie) Grincer ; produire un bruit aigre, en se frottant rudement contre d’autres ou en se cassant, en parlant des choses.
 - Les sables sont les matières que l’on mélange le plus habituellement à la chaux pour former les mortiers ; ils doivent être rudes au toucher et crier quand on les serre dans la main. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 21)
 - Proclamer, annoncer une chose au nom de l’autorité.
 - On a crié à son de trompe que chacun eût à rendre ses armes.
 - Avertir souvent quelqu’un d’une chose, la lui conseiller fortement.
 - Il y a longtemps que je lui crie d’être sage, de prendre garde à lui.
 - La conscience, une voix intérieure nous crie qu’une telle action ne saurait être juste.
 - Prononcer, à propos d’une personne ou d’une chose, un ou plusieurs mots d’un ton de voix très élevé avec le même effort que si l’on poussait un cri.
 - Le bon Piqueur doit sçauoir bien parler en cris, & langages plaisans aux chiens, crier, hucher, & houpper ses compagnons, forhuer en mots longs, & sonner de la trompe. — (René François, Essay des merveilles de nature et des plus nobles artifices, 1632, page 18)
 - « J’ai eu la cholérine comme tout le monde, dit l’homme. On pose culotte deux ou trois fois au lieu d’une : un point c’est tout. De celle-ci on en meurt un peu, paraît-il. C’est simplement le temps qui met les bouchées doubles. Il n’y a pas de quoi crier au voleur. » — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 359)
 - J’ai beau lui crier de se détourner, il ne m’entend pas.
 - Crier aux armes.— Crier à l’aide, au secours, à la garde. — Crier au meurtre, au voleur, au feu.
 - Crier gare. — Crier miséricorde. — Crier merci.
 - Exprimer fortement, même sous forme écrite, un avis, une opinion, souvent sous forme de protestation. Note : Le verbe est souvent construit avec la préposition à.
 - Bien sûr, le « Vatican » égyptien (la mosquée et université Al-Azhar) a dit non, crié à l’atteinte aux valeurs, à l’insulte faite à Dieu, à la mécréance qui autorise qu’on vous tue. — (Kamel Daoud, « Fin de l’esclavage confessionnel », Le Point, no 2350, 21 septembre 2017)
 - Sur son compte Instagram, l’ancien Niçois a crié à l’injustice concernant cette mise à l’écart, en reprenant une célèbre citation de Martin Luther King. — (Nicolas Laurent, « Écarté de la tournée du PSG, Ben Arfa crie à « l'injustice » », sport24.lefigaro.fr, 14 juillet 2017)
 - Crier au génie.
 - Mettre à l’enchère des biens, inviter à les enchérir.
 - Crier des meubles, etc.
 - (Vieilli) (Commerce) Attirer le chaland par ses cris ; vendre à la criée.
 - Bellegarde tirait de la poche veston un étui en argent, dont il allait extirper une savoureuse abdullah, lorsqu’il se vit tout à coup environné par une bande de camelots qui criaient la troisième édition d’un journal du soir. — (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
 - On criait les journaux étrangers. […] un homme qui, disait-on, avait crié les journaux dans les rues — (Georges Simenon, La Fuite de Monsieur Monde, La Jeune Parque, 1945, chapitres 7, 8)
 - (Sens figuré) Dire une chose hautement ou la répéter avec importunité.
 - Il ira crier cela partout. — Il ne cesse de crier que tout est perdu.
 - Il crie aux oreilles de tout le monde qu’on lui a fait une injustice. — Ils m’ont trompé, je le crierai sur les toits.
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.