Dictionnaire des rimes
Les rimes en : rêver
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "rêver".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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composer
- Former un tout de l’assemblage de plusieurs parties, en parlant des choses physiques et des choses morales.
- Composer un remède avec divers ingrédients. - Toutes les pièces qui composent cette machine. - Composer un mot avec d’autres mots.
- Bientôt, je composai son numéro. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 18)
- (Imprimerie) Assembler les caractères pour en former des mots, des lignes et des pages.
- Composer un mot, une ligne, une page. - La feuille est composée, mais elle n’est pas tirée.
- Faire ou produire un ouvrage d’esprit.
- Car on n’entend que ces mots dans les conversations de Babylone ; on ne voit que des livres où il question du cœur et de l’esprit, composés par des gens qui n’ont ni de l’un ni de l’autre ; mais, de grâce, sire, poursuivez. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, 1748, chapitre XV : Les yeux bleus)
- Composer les plans et les dessins d’un palais, etc.
- (Absolument) Il a besoin d’être seul quand il compose.
- Composer avec soin, avec négligence.
- (Art, Littérature) Arranger, disposer, bien ou mal, un discours, un poème, un tableau, etc.
- Un livre bien composé.
- Ce tableau est mal composé.
- Il n’a pas su composer son livre.
- (Absolument) (Dans les écoles) Faire un devoir donné par le professeur pour le concours des places.
- Les écoliers qui composent pour les places, qui composent pour les prix.
- Composer en mathématiques, en grec, en thème, en version.
- (En particulier) (Musique) Produire un air, un chant, qui sera destiné à être exécuté.
- De ces leçons, de ces efforts, il en était résulté ce phénomène, assez ordinaire chez les natures poussées par la vocation, que, sans le savoir, Modeste composait, comme on peut composer sans connaître l’harmonie, des cantilènes purement mélodiques. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (Absolument) — — Tenez, voilà une chanson que j'ai écrite il y a trois ans. Un peu de romance sentimentale, ça ne saurait faire de mal à personne. Je ne compose que quand je suis saoul. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- (Par extension) Utiliser un instrument de musique pour créer de la musique.
- Composer sur le piano, au violon, etc.,
- (Vieilli) Préparer, arranger son apparence, selon l’état où l’on veut paraître, selon l’effet que l’on veut produire.
- Composer sa mine, son geste, sa contenance, son visage, ses actions, etc. - Ils n’avaient pas eu le temps de composer leur visage et leur maintien.
- Ils composèrent leur visage sur celui de leur chef.
- Se composer un visage, un maintien.
- Il faut savoir se composer selon le temps, selon les lieux.
- - Ayez soin de vous composer lorsque vous serez devant lui.
- (Sens figuré) (Intransitif) S’accommoder, s’accorder sur quelque différend, en traiter à l’amiable.
- Composer d’une somme qui est due.
- Composer de ses intérêts, de ses droits, de ses prétentions.
- (Sens figuré) S’arranger ; faire avec.
- Paneloux se redressa alors, respira profondément, et reprit sur un ton de plus en plus accentué : […] "Trop longtemps, ce monde a composé avec le mal ; trop longtemps, il s’est reposé sur la miséricorde divine. Il suffisait du repentir, tout était permis". — (Albert Camus, La Peste, Éditions Gallimard, 1947)
- Je les connais, ses maximes favorites : Où l'obligation naît meurt le choix. Ou bien : Ose, oppose, expose, mais ne compose jamais. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 173)
- Ce qui me gêne dans la mort, c'est ce gros tas de viande qu'on laisse aux autres. Ils sont obligés de composer avec et nous de décomposer. — (San Antonio, Réflexions définitives sur l'au-delà , S-A 9 , Fleuve noir, 2000)
- Mais elle est très difficile à prouver. Et le fisc français doit composer avec ce problème. — (Le Monde, « CumEx Files » : « Le droit fiscal est si compliqué que les administrations peinent à l’interpréter », Le Monde. Mis en ligne le 18 octobre 2018)
- (Pronominal) (Souvent) Être composé.
- Un moulin à vent se compose essentiellement d’un arbre porté sur un petit bâtiment en bois, qui est susceptible de tourner autour d’un fort pivot vertical, et qui peut par conséquent être orienté convenablement. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 114)
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discuter
- Examiner, débattre avec quelqu’un une question, une affaire avec soin, avec exactitude, et en bien considérer le pour et le contre.
- De l’autre côté, quelques-uns parmi nous discutaient s'il fallait ajouter foi aux affirmations du criminel qui s'était montré menteur incorrigible. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Monsieur Josèphe, observe le maire, je ne suis pas plus tendeur que vous ; je fais même partie d'une société protectrice des animaux, mais je dois veiller aux intérêts de mes administrés et en discuter sans parti-pris. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- L’affaire fit beaucoup de bruit. À l’heure de l’anisette, les officiers de l’état-major en discutaient ! — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, p.47, France-Empire, 1963)
- Ajoutons que la formation de ces grès a été et reste encore très discutée : d’aucuns leur attribuent une origine torrentielle ; d’autres y voyaient un dépôt d’eau profonde. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 11)
- (Droit) Liquider judiciairement les biens d’une personne.
- Discuter les biens d’un débiteur. — Discuter un débiteur.
- Il faut discuter le principal obligé avant que d’attaquer la caution.
- Manifester une opinion différente de celle d’une ou de plusieurs personnes.
- Nous aurions pu discuter à l’infini sans tomber d'accord sur la nécessité qu'évoquait l'inspecteur. C'était, en effet, plus au sentiment qu'à la raison qu'il appartenait, somme toute, de nous départager. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Converser.
- On a discuté toute la nuit.
- Manon aime bien discuter avec ses amis le soir sur son ordinateur. Elle connait bien comme eux tous les lol, mdr et autres smileys/émoticônes. Elle utilise Windows Live Messenger et arrive à suivre une dizaine de conversations sans problème. — (Zythom, Dans la peau d'un informaticien expert judiciaire, vol. 3 : Le dernier maillon, Lulu.com, 2012, p. 162)
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entité
- Chose (ou être) qui existe par elle-même.
- (Philosophie) Ensemble des propriétés constitutives d'un être ou de l’essence d’une chose.
- Ce que dénote un symbole.
- Chose considérée comme un être ayant son individualité.
- La fissiparité qui accompagne les crises économiques sera d'autant plus grande que l’entité considérée sera elle-même hétérogène économiquement et politiquement : or, l'Union européenne n'est justement pas un État-nation aux aux compétences fortes, stables et incontestées. — (François Heisbourg, La fin du rêve européen, Éditions Stock, 2013, chap. 1)
- (Ufologie) Être venu d’une autre dimension, extraterrestre, impossible à observer à l’œil nu Référence nécessaire.
- (Bases de données) Structure de données composée de propriétés lors de l’analyse, destinées à être stockées dans une table.
- (Belgique) Division administrative de la Belgique.
- La Belgique est divisée en plusieurs parties qu’on appelle "entités". — (Le vote pour tous : la Belgique, 2014)
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recadrez
- Deuxième personne du pluriel du présent de l’indicatif de recadrer.
- Deuxième personne du pluriel de l’impératif de recadrer.
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hiver
- L’une des quatre saisons de l’année. Dans l’hémisphère nord, l’hiver astronomique s’étend du 7 novembre au 7 février, le solstice d’hiver représentant le milieu de l’hiver. L’hiver météorologique comprend les mois les plus froids de l’année, soit les mois de décembre, janvier et février. L’hiver calendaire français, enfin, s’étend du 21 décembre (solstice d’hiver) au 20 mars (équinoxe de printemps). Dans l’hémisphère sud, ce découpage correspond à la saison d’été.
- Voici venir l’hiver, tueur de pauvres gens. — (Jean Richepin, La chanson des gueux, 1876)
- Le Canada a deux saisons : l’hiver et le mois de juillet. — (Robert Hollier, Bétail (1960))
- Il fait doux, il fait clair. L’hiver commence à peine et je ne sais quoi de printanier flotte dans l’air subtil. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 205.)
- Le chien, qui se faisait vieux et n’aimait point à découcher, était, comme d’habitude, rentré dès le premier soir et gardait le coin du feu, car on était en hiver. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C’est ainsi que vers la fin de l’hiver, comme chaque année, garçons et filles, durant un mois, furent occupés à la cueillette des oranges dans le domaine du pacha. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Par extension) Le froid qu’il fait pendant cette saison.
- Et de son côté, le récent hiver a roussi les oliviers, dépenaillé les grands mimosas, pareils à des mâts dont les haubans sont coupés, et où pendent des paquets de vieilles voilures déralinguées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Les atlantiques se sont répandues dans les plaines, mais restent arrêtées par la rigueur des hivers. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 60)
- Un rude hiver s’est abattu sur la campagne bourguignonne : les quelques arpents de vigne qui font vivre la famille ont gelé. — (Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L’Humanité, 7 septembre 2011)
- Mon pays, ce n’est pas un pays : c’est l’hiver. — (Gilles Vigneault, chanson « Mon pays »)
- (Sens figuré) (Littéraire) Nombre des années, en parlant d’une personne âgée et sur laquelle le poids des ans se fait sentir.
- Anselme, qui menait chaque matin, à petits pas, trois ou quatre douzaines de moutons paître le chiendent et le serpolet sur les premières pentes des collines, pouvait bien compter soixante-dix hivers. — (Henri Bosco, L’Âne Culotte, 1937)
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taper
- (Familier) Frapper du plat de la main, battre, donner un ou plusieurs coups.
- Taper un enfant.
- Si vous désobéissez, je vous taperai.
- Elles se tapèrent comme les laveuses tapent leur linge, rudement, en cadence. Quand elles se touchaient, le coup s’amortissait, on aurait dit une claque dans un baquet d’eau. — (Émile Zola, L’Assommoir, 1877, page 400)
- Se taper le front.
- Ça riait en se tapant les cuisses. — (Jean Giono, Un de Baumugnes, 1929, page 67)
- Frapper, cogner, toquer pour produire un bruit.
- Dedans on buvait des boissons variées qu’à la couleur on reconnaissait pour du cidre, du café ou de l’eau-de-vie, et l’on tapait les verres ou les tasses sur les tables avec des éclats de voix qui ressemblaient à des disputes. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Il faisait joyeusement taper ses béquilles sur le pavé. — (René Benjamin, Gaspard, 1915, page 150)
- Taper trois coups à la porte.
- (Théâtre) Frapper trois coups pour annoncer le début du spectacle.
- L’Annoncier tape fortement le sol avec sa canne, et lorsque le silence règne, il annonce : Le Soulier de satin ou Le Pire n’est pas toujours sûr — (Paul Claudel, Le Soulier de satin, 1944)
- (Musique) Mal jouer de la musique en frappant sans nuance sur un instrument.
- Il n’y avait guère là, le soir, que la seconde des corsets, miss Powell, qui tapait sèchement du Chopin sur le piano. — (Émile Zola, Au Bonheur des dames, 1883, page 648)
- Dactylographier, écrire à la machine ou à l'ordinateur, les doigts frappant le clavier.
- Je lui dictais sévèrement des choses ennuyeuses qu’elle tapait avec une application timide, toute frêle, toute mièvre dans sa robe de confection simili popeline. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 199)
- J’étais écœurée de son attitude, elle jouait les étonnées et essayait de me persuader que c'était Jojo qui avait tapé ce courrier. — (Catherine Podgorski, Charlatan, Scélérat, Menteur! Je vous présente mon employeur, Éditions Publibook, 2001, page 68)
- Je tapai un début de phrase, sans conviction. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 30)
- Jouer, le complément d’objet désignant des cartes (→ voir taper le carton) ou un jeu de cartes.
- Il regarda dans la glace quatre vieux qui tapaient une belote en silence. — (René Fallet, Banlieue sud-est, 1947, page 33)
- Les vrais « hommes » se réfugient chez Dupont tout est bon, où la banalité est encore de mise, dans les tabacs rebelles aux effets, et tapent leurs parties de cartes sur le tapis de tout le monde sans verser dans un académisme de sages-femmes. — (Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, page 137)
- (Argot) Prendre.
- On pique, on avale… on tape dans le tas avec les doigts… le tout c’est de s’y mettre… Et c’est excellent ! — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 324)
- (Populaire) Se faire donner ou prêter de l'argent.
- Mon fils m’a tapé vingt euros.
- Gontran.— Non, je viens pour le taper, ainsi vous comprenez…Moricet.— Le taper !… Vous frappez votre famille ?Gontran.— Mais non… Je voudrais qu’il me prête cinq cents francs. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- Je ne sais pas si vous savez que vous êtes comtesse de Combray et que le chapitre vous doit une redevance ?— Je ne sais pas ce que me doit le chapitre, mais je sais que je suis tapée de cent francs tous les ans par le curé, ce dont je me passerais. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 198)
- L’idée du mariage flottait autour de Jacques : « Je ne puis pourtant plus taper maman », pensait-il ; de fait, la marquise d’Iscamps était bien capable de se ruiner toute seule et sans qu’on l’y aidât. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
- Lecouvreur était encore un bleu dans le métier de bistrot. Il ne savait pas se débarrasser des raseurs qui le tapaient d’une tournée. — (Eugène Dabit, L’Hôtel du Nord, 1929, page 60)
- Entre vingt et trente ans, on peut taper les copains pour finir le mois, ça n’a pas d’importance. Entre trente et quarante, ça commence à devenir pénible. Au-dessus de quarante, c’est intolérable. — (Roger Vailland, Drôle de jeu, 1945, page 206)
- (Intransitif) Frapper, donner un ou plusieurs coups, rosser, heurter, cogner.
- Taper sur quelque chose.
- Il lui tapa sur le ventre.
- Elles couraient et couraient. Leur cœur tapait ; bientôt le souffle leur manqua. — (Henri Pourrat, Gaspard des montagnes, 1930, page 242)
- Ce fut lui, enfin, qui enfonça les crochets pour les fameux rideaux, non sans taper du marteau sur ses doigts. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- Levaque, délassé et excité d’avoir tapé sur sa femme, tâcha vainement d’entraîner Maheu chez Rasseneur. — (Émile Zola, Germinal, 1885, page 1233)
- (Intransitif) (Par extension) En parlant du soleil, frapper par sa puissance ou sa luminosité.
- Le soleil tapait à travers la vitre, je comptais les gares et je lisais et relisais l’adresse et le numéro de téléphone sur la carte de Georges. — (Lolita Pille, Bubble gum, Bernard Grasset, Paris, 2004, ISBN 2-246-64411-9, chapitre III, page 43)
- Mets-toi une casquette, le soleil va taper fort aujourd'hui. — (Michel Rabagliati, Paul à la pêche, éditions la Pastèque, Montréal, 2006, page 75)
- (Intransitif) Frapper, atteindre.
- Taper à côté : Échouer.
- Taper dans le mille : Réussir.
- (Intransitif) Monter à la tête, enivrer.
- Tu monteras deux bouteilles de notre Lunel… du deux francs… de celui qui tape. — (Edmond et Jules de Goncourt, Germinie Lacerteux, 1864, page 129)
- Prendre au nez, à la gorge, puer.
- Ça tape ici !
- Il tape des arpions que c’est pas croyable… On se recule nauséeux. — (Bertrand Blier, Les Valseuses, 1972)
- (Pronominal) (Populaire) Manger, boire.
- J’avais de quoi alimenter la conversation chez Lipp où j’avais l’intention d’aller me taper une choucroute. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre II, Série noire, Gallimard, 1956, page 19)
- Tiens, ma vieille elle a soixante-cinq ans, j’habite avec elle. Eh bien, à son âge, elle se tape encore son kil de rouge dans la journée. — (Jean-Paul Sartre, Les Chemins de la liberté : La Mort dans l’âme, 1949, page 247)
- (Pronominal) Faire, être obligé, contraint de faire.
- C’est moi qui ait dû me taper tout le travail.
- «Qu’il se débrouille. Je me suis déjà tapé les mesures à défendre», souffle à Chez Pol un cador du groupe LREM à l’Assemblée. — (Sylvain Chazot, Etienne Baldit et Chez Pol, À LREM, la patience envers Jean-Michel Blanquer a des limites, Libération, 18 janvier 2022)
- J’ai dû me taper tout le trajet à pied.
- (Pronominal) Être atteint par, subir.
- Se taper une angine.
- (Pronominal) (Vulgaire) Se faire, faire l’amour avec.
- Se taper un mec.
- Se taper une meuf.
- (Pronominal) (Populaire) Faire coup blanc, ne rien obtenir, faire des efforts en vain.
- Tu peux toujours te taper.
- (Pronominal) (Vulgaire) Se branler, n’en avoir rien à foutre.
- Je m’en tape !
- Je n’en ai rien à taper.
- Nous faisons des confidences, toujours des confidences – « grande rencontre », « profonde générosité », « c’est un homme formidable » – d’une impudeur démente et dont tout le monde se tape. — (Fabrice Luchini, Comédie française, Flammarion, J’ai lu, 2016, page 198)
- (Familier) Consommer de la drogue par le nez.
- […] ce n’est pas parce que 11% des fumeurs de cannabis vont ensuite se taper une ligne de coke qu’ils le font à cause de la ganja qu’ils ont fumée. — (Théo Chapuis, Une fois pour toutes, le cannabis conduit-il à la consommation d'autres drogues ?, site konbini.com, 29 avril 2015)
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supporter
- Porter ; soutenir.
- À l'intérieur, quatre colonnes corinthiennes et les colonnettes cannelées du chancel supportent le jubé de bois, orné de panneaux en bas-relief polychrome. — (Alain Stéphan, Guide du Finistère, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2004, page 25)
- (Anglicisme) Soutenir, encourager.
- Il y a une réelle solidarité africaine : les Sud-Africains supportent leur équipe, les Bafana Bafana, mais aussi les autres équipes africaines. — (Phathisani Moyo, dans Benoît Vitkine, « Mondial : “Respectez les coutumes de l’Afrique du Sud !” », Le Monde, 16 juin 2010)
- Je m'en suis sortie parce que j'en ai parlé, parce que j'ai eu de l'aide, parce que j'ai pu me confier, parce qu'on m'a supportée…», a-t-elle mentionné. — (Cassandre Caron, Annie Villeneuve admet avoir été victime de violence conjugale, Le Journal de Québec, 22 avril 2021)
- Les gens commencent à voir plus les camionneurs comme un groupe de sauveurs qui vont faire tomber toutes les mesures sanitaires, mais il ne faut pas oublier qu'à la base, ils se sont levés pour dénoncer la vaccination obligatoire aux frontières et je les supporte là-dedans. — (Kate Tremblay, Convoi de camionneurs: une mobilisation qui divise, Le Journal de Québec, 26 janvier 2022)
- (Sens figuré) Porter ; avoir à charge.
- Les sociétaires soumis à l’assurance obligatoire auront à supporter deux tiers du montant des cotisations, l'autre tiers est à la charge du patron. — (Statut de la Caisse locale générale de secours en cas de maladie pour l'arrondissement de Metz-campagne - Valable à partir du 1er janvier 1914, § 49, imp. H. Jauch, Metz, 1914, page 80)
- Il en supportera les conséquences.
- Souffrir ; endurer.
- Bien qu’il fût Islandais pur sang, il semblait supporter difficilement le climat de son pays : il était affligé d’une toux opiniâtre. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 78)
- Pauvre Mauricia ! Transplantée sous le ciel inclément de la banlieue parisienne, elle paraissait pourtant supporter vaillamment sa captivité. — (Marcel Roland, Vie et mort des insectes, Paris, Mercure de France, 1936)
- Celui qui remarquait que les fils supportent mieux la mort d’un père que la perte de leur patrimoine eût pu voir que les pères le leur rendaient bien : ils supportent mieux la mort de leurs fils que la perte de leur argent. La mort de deux millions de fils fait courir moins de risques à un gouvernement que la réclamation de quelques millions d’impôts. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 211)
- — Les gars des Stups prétendent que beaucoup de drogués prennent de la méthédrine quand ils ne peuvent se procurer de l’héro. Apparemment, ça les aide à supporter les douleurs du manque. — (Joe Gores, Double jeu, traduit de l'américain par René Bulle et Gilles de Villepoix, Paris : Éditions Minerve, 1987, chapitre 9)
- Angie avait bien vite compris les raisons de cette attitude : Petrina ne supportait pas que sa propre enfant lui volât la vedette en société et entendait bien rester le centre d'intérêt de tous... — (Lynne Graham , Un réveillon chez les Demetrios, traduit de l'anglais (Irlande du Nord), éditions Harlequin, 2014)
- Souffrir avec patience.
- Ses menaces ? peuh ! des paroles de soulaud. Comment avait-on pu le supporter et le craindre si longtemps ! — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- La priorité chez eux était la chute de rein. Le cul quoi ! Et sur ce sujet, leur sévérité était impardonnable. Ils ne supportaient pas la moindre stéatopygie. Fusse-t-elle légère. — (Laurent Leonard, Les Occis-morts, vol. 1 : Blanc nocturne, BoD-Books on Demand 2016, page 31)
- Pour supporter cette anxiété, nous inventons des mythologies personnelles ou collectives. Plutôt que de céder à la panique, nous construisons des mondes. C’est le moment. Il ne durera peut-être pas. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
- Être à l’épreuve de.
- Le gréement dormant en fil d'acier galvanisé, peut supporter un effort de dix tonnes sans se rompre. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ces plantes peuvent supporter un grand froid.
- Cet ouvrage ne supporte pas l’examen, la critique.
- (Anglicisme informatique) Fournir, intégrer, prendre en charge.
- Ce logiciel supporte toutes les fonctionnalités de détection des anglicismes.
- (Anglicisme informatique) Être compatible avec.
- Ce logiciel supporte tous les systèmes d’exploitation.
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rassurer
- Redonner l’assurance, rendre la confiance, la tranquillité, le sentiment de sécurité.
- L’intelligence avec laquelle ce Tourangeau raccommodait le trait cassé rassura le colonel comte d’Aiglemont, qui revint vers la portière en étendant ses bras comme pour détirer ses muscles endormis ; il bâilla, regarda le paysage, et posa la main sur le bras d’une jeune femme soigneusement enveloppée dans un vitchoura. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1842, chapitre premier)
- Le thérapeute doit rassurer la victime sur le fait qu’elle n’est plus seule, qu’elle est hors de danger, que ses réactions lors des violences sont normales. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 7 « La prise en charge et le traitement : Comment désamorcer la mémoire traumatique », Dunod, 2013 (1re édition), page 312)
- Les pouvoirs publics souhaitent ainsi rassurer les acteurs sur des points qui pouvaient les décourager de reprendre leurs activités, notamment leurs responsabilités en matière de prévention des risques et de respect des délais et d’exécution des chantiers. — (Florent Lacas, « Un accord trouvé avec l'État pour continuer les chantiers », www.batiactu.com, article publié le 21 mars 2020 ; consulté le 22 mars 2020)
- (Vieilli) Affermir, rendre stable.
- Il faut rassurer cette muraille, elle menace ruine.
- Les arches de ce pont-là ont besoin d’être rassurées.
- Rassurer une terrasse avec des arcs-boutants. (Sens figuré)
- Rassurer un homme dans la foi.
- Rassurer la foi chancelante d’un nouveau converti.
- Le gain de cette bataille a rassuré son pouvoir, son autorité.
- Marchant le dos voûté en rasant les murailles et en rassurant à chaque pas ses lunettes, qui glissaient sans cesse sur son nez osseux, il avait en tout l’air humble d’un maître d’études sifflé par ses élèves et bousculé par ses directeurs. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
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webmaster
- (Anglicisme informatique) (Internet) Créateur ou responsable de site web.
- La preuve avec ces trois webmasters. Pendant trois ans pour l’un, cinq ans pour l’autre et sept ans pour le dernier, ils se démènent pour animer un site Internet du groupe Dépêche dédié au rugby (rugbyrama.fr). — (« La Dépêche » rugby sur l’ongle, Le Canard Enchaîné, 20 septembre 2017, page 5)
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percuter
- Frapper, avec l’idée d’un choc violent.
- Par un manque de chance pervers, il apparut à l'autre bout du couloir à l’instant où elle s’y précipitait, et il s'en fallut de peu qu'elle le percutât. — (Kathryn Ross, Dans les bras d’Alexi Demetri, traduit de l'anglais, Éditions Harlequin, 2010, chap. 5)
- Fin de pause, la route nous attend. Les biquettes me narguent tout le long du chemin, sont-elles des amies de celle que j’avais percutée lors du dernier voyage ? — (Dominique Demange, TOUBABOUS : 2 ans au Mali, chez l'auteur/Lulu.com, 2011, page 229)
- Le chauffard qui a mortellement percuté une femme sur le parking d'un restaurant de Béziers (Hérault) dans la nuit de samedi à dimanche a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire — («Femme percutée mortellement à Béziers : le chauffard mis en examen pour assassinat», Le Figaro avec AFP, 26 décembre 2021)
- Deux voitures se sont percutées sur le Quai national
- (Par extension) Affronter ; s’opposer.
- Bien que la forte personnalité de mon père et celle de ma grand-mère se percutassent parfois, l’entente régna, et quand mon oncle Juan, le fils de ma grand-mère, disparut pendant la guerre civile, mon père fut d'un grand soutien pour ma grand-mère. — (Paul Alvarez, Combat en sourdine, Société des Écrivains, 2010, page 38)
- (Médecine) Frapper, selon certaines règles, telle ou telle partie du corps pour en reconnaître l’élasticité ou la sonorité ou pour apprécier les réflexes que l’on provoque ainsi.
- D'ailleurs, s'il arrivait qu'ils percutassent ensuite, comme ils n'employaient pas la plessimétrie avec toute l'exactitude qu'elle comporte et avec toute l'habitude qu'elle exige , ils supposaient que ceux qui se livraient avec zèle à la pratique de la percussion s'en exagéraient de beaucoup l'importance. — (Pierre-Adolphe Piorry, Traité de pathologie iatrique ou médicale et de médecine pratique, Paris : chez Pourchet & chez J.-B. Baillière, 1841, p. 279)
- Cette sensation se produisait, soit que l'on percutât sur les doigts de cette main, soit, mieux encore lorsqu'une autre personne pratiquait la percussion, sur un point quelconque de la région hépatique, en avant.— (Dr T. Gallard, « Traitement des kystes et des abcès du foie », dans le Journal de thérapeutique n° 13 du 10 juillet 1877, en recueil : tome 4 - 1877, Paris : chez G. Masson, p. 502)
- (Familier) (Sens figuré) Comprendre ; se rendre compte.
- Le cerveau de Looger ne percuta pas, comme si un voile le séparait du carnage qui se déroulait à quelques mètres de lui. Il était sonné, ébranlé, incapable de mettre des mots sur ce que ses yeux captaient. — (Yves Puechavy, Pas d’ailleurs pour nulle part, Mon Petit Éditeur, 2010, page 325)
- « Si tu veux savoir, c’est pas ma jambe dont j’ai besoin qu’elle s’occupe. Et ça tombe bien parce qu’elle n’est pas infirmière, justement, si tu vois ce que je veux dire ! » L’autre resta encore quelques secondes avant de percuter puis explosa de rire. — (Ian Manook, Yeruldelgger, chapitre 45, éditions Albin Michel, 2013 → lire en ligne)
- Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
- Activer ou déclencher par une action manuelle assez violente un mécanisme.
- — Je suis chez moi, je fais ce que je veux et là, j'arrose mes plantes, rétorqua Josh sur le même ton. Il percuta l’extincteur, l'aspergeant d'une giclée glaciale. — (Pauline Libersart, Pari entre amants, Hachette Livres, 2015, chap. 7)
-
tuer
- Ôter la vie d’une manière violente ; ne se dit pas quand il s’agit d'une euthanasie, ni à la forme pronominale dans le cas d’une mort accidentelle par noyade, étouffement ou empoisonnement : on emploie alors se noyer, s’étouffer, s’empoisonner.
- Le conducteur de la voiture, un homme âgé de 37 ans, a été tué sur le coup.
- Une centaine d’hommes gisent sur le pavé ; les uns sont tués roides, d’autres atteints mortellement. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Sous la première République, au moment même où toute l’Europe nous tombait sur le dos, c’est les curés qui ont excités la guerre civile en Vendée, fanatisant les paysans, les menant au combat, et leur promettant le paradis s’ils étaient tués. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 203)
- Un autre eût quitté une pareille femme, il l’eût tuée peut-être : moi, je me remis à l’aimer. — (Octave Mirbeau, La tête coupée)
- Ne revenez plus, monsieur, autrement vous tueriez aussi la mère, car la puissance de Dieu est infinie, mais la nature humaine a ses limites. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, deuxième épisode)
- Il était question dans la complainte d’un assassin qui expose aux juges les raisons qui l’ont poussé à tuer sa maîtresse. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Si les trois villages se soulevaient et qu’on tuât deux ou trois gendarmes, guillotinerait-on tout le monde ? — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre cinquième)
- Provoquer une mort violente par accident, provoquer une mort naturelle en parlant des maladies.
- Une tuile lui tomba sur la tête et le tua.
- Il a été tué par la foudre.
- (Par extension) Causer la mort.
- C’est vrai qu’aujourd’hui, les inégalités tuent en Seine-Saint-Denis. Ces profondes injustices, que plus personne ne peut choisir d’ignorer, il faudra s’y attaquer de front, avec des actes. — (Collectif, Coronavirus : « Les inégalités tuent aujourd’hui en Seine-Saint-Denis », Le Monde. Mis en ligne le 11 avril 2020)
- (Par hyperbole) Fatiguer excessivement le corps, altérer la santé.
- Le chagrin le tue.
- Vous vous tuez à mener une pareille vie.
- Il se tue à force de travailler.
- (Familier) (Sens figuré) Incommoder, provoquer une forte émotion le plus souvent négative, comme la colère, et parfois positive, comme le rire.
- Ce récit est d’une longueur, d’un ennui qui tue.
- Le grand bruit me tue.
- Mettre en vente un produit qui ne marche pas, ça me tue !
- Elle m'a tué avec sa réplique au policier !
- Duchotel. — Oh ! figure-toi, un chevreuil à gauche qui filait comme ça et qui, en passant, fait lever un coq de bruyère… pan, pan, v’lan !… Ah !… j’ai tué Cassagne !Léontine, appuyant. — Tu as tué Cassagne ?Duchotel. — Hein !… Oui… enfin, je l’ai stupéfié !Léontine. — Ah, bon !… Et le gibier ? est-ce que tu l’as tué aussi ? — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- (Sens figuré) Faire disparaitre ; anéantir.
- Des usines s'élevèrent sur tous les points du territoire, tuant lentement mais sûrement l'artisanat des campagnes. Le premier coup lui fut porté par la création des bateaux à vapeur, qui anéantit l'industrie, si florissante des toiles à voiles. — (Marie Soraye-Racapé, Janzé, ses origines, son histoire, Janzé : chez l'auteur, 1968, page 116)
- (Sens figuré) Détruire l’effet d’une chose.
- Cela tue l’effet du spectacle.
- Le voisinage de ce tableau-là tue celui-ci.
- On peut tuer un poème, comme on peut lui donner des ailes, rien qu'en le lisant. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, page 95)
- Dissiper, occuper, en parlant du temps, de la durée.
- Les gens se donnent beaucoup de mal pour tuer leur vie heure à heure. Encore n'en sont-ils pas capables tout seuls, il faut qu'on les dirige. Une revue a été créée dans ce but : signaler aux Parisiens, de façon méthodique, les occasions qui leur sont offertes de perdre leur temps. — (Henry de Montherlant, Les lépreuses, 1939, chapitre 5)
- Nous tuons les longues heures comme nous le pouvons, chacun y mettant du sien — toujours pour les autres. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Et il y avait près de deux heures à tuer. Il hésita entre rester assis sur son banc ou reprendre le métro, mais où aller ? — (Pierre Lemaître, Au revoir là-haut, Albin Michel, Paris, 2013, page 285)
- (Pronominal) Se suicider.
- — Soyez convaincu que mourir et se tuer sont deux verbes qu’on emploie surtout au futur ; au moins pour moi je ne les ai jamais vu conjuguer qu’à ce temps. « Si vous me trompiez, si vous m’oubliiez, je me tuerais. » — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Un jeune homme que je connaissais à Evian s’est tué sous la fenêtre d’une de mes amies qui avait été coquette avec lui. — (Maurice Rostand, La Solitude passionnée, 1925)
- La motivation qui pousse à se tuer et donc à tuer ses propres divinités est plus grave, karmiquement, que la motivation qui conduit à tuer une autre personne […]. — (Louis-Vincent Thomas, Mélanges thanatiques: deux essais pour une anthropologie de la transversalité, L’Harmattan, 1993, page 193)
- Marat vint à la Convention, monta à la tribune, et pistolet sur la tempe menaça de se tuer si la calomnie l’accusant de la « septembrisade » ne cessait pas. Danton écourta la tragi-comédie. — (Isabelle Siac, Le Talent ou la Vertu, Place Des Éditeurs, 2016)
- (Pronominal) (Par hyperbole) (Suivi de la préposition à et d'un infinitif) Se donner beaucoup de peine.
- Je me tue à vous répéter toujours la même chose.
- Et enfin les autres se tuent à remarquer toutes ces choses, non pas pour en devenir plus sages, mais seulement pour montrer qu'ils en connaissent la vanité [...]. — (Blaise Pascal, Pensées)
- (Centre-Ouest) Éteindre en parlant d'une bougie, d'une chandelle. (Note : ne s'emploie plus guère que dans tue la chandelle, qui s'utilise encore à la campagne pour signifier éteins la lumière
- [...] il regarde ce ravage, il croit que c'est le chat; il tue la chandelle et se met dans son lit,[...]. — (Giuliana Colajanni, Les scénarios franco-italiens, Edizioni di storia e litteratura, Rome 1970)
-
transporter
- Porter d’un lieu dans un autre.
- Le lendemain, à l'aube, nous nous mettons en marche — en marche est ici une façon de parler — car nous nous faisons tout bourgeoisement transporter en chemin de fer jusqu’à La Neuveville, où nous redeviendrons piétons. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
- La malheureuse était grise et il allait falloir bientôt la transporter dans une salle du premier pour l’y laisser cuver son vin. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Ce sont d’abord les saints ayant foi en la révélation qui, prochainement et du jour au lendemain, disparaîtront tous de ce monde pour être transportés au ciel, sans laisser ici-bas aucune dépouille mortelle. — (Une station sur les côtes d’Amérique — II. New-York et la société américaine, dans La revue des deux mondes, 1862, page 197)
- On écrivit au maire d’Allemant qui répondit qu'en effet le capitaine Bordes-Pagès avait été transporté le 9 Septembre à Allemant et que de là on l'avait dirigé sur Linthes. — (Joseph Ageorges, Une famille française au XIXe siècle (les Pagès et les Bordes-Pagès), J. Duvivier, 1920, page 442)
- Il saisit Héloïse, l’enlève entre ses bras comme une balle de fougère, une sachée de linaigrettes floconneuses, et la transporte doucement, parmi les couvertures qu’il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le bureau d’Halifax de Atlas Shipping était chargé de noliser les bateaux par vingt ou quarante à la fois. La contrebande était transportée, sur ces navires, de Saint-Pierre au Canada et aux États-Unis. — (Jean-Pierre Andrieux, La Prohibition... Cap sur Saint-Pierre et Miquelon, traduit de l'anglais par Georges Poulet, Ottawa : Éditions Leméac, 1983, page 171)
- (Sens figuré) Implanter dans un endroit ce qui vient d’un autre lieu.
- La véritable foi transporte les montagnes, mais, à cause de cela, elle ne saurait être transportée elle-même, par simple décret administratif, dans l’âme de l’incroyant... — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Déplacer.
- Et les deux hommes, s’étant enquis cordialement de leur santé respective, parlèrent de la pluie et du beau temps, puis transportèrent la conversation sur divers autres sujets d’un intérêt tout aussi palpitant ; […]. — (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Constantin transporta le siège de l’empire romain à Constantinople.
- Transporter la guerre dans un autre pays. — Transporter un événement, une action sur la scène.
- (Spécialement) (Histoire de France) Déporter hors du pays, en parlant de personnes.
- L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Si quelques-uns de ces fils de famille sont, demain, massacrés ou transportés, c’est de la graine d’insurrection jetée dans le champ des bourgeois. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- La réhabilitation mémorielle concerne en premier lieu les victimes d'une politique coloniale de peuplement, par laquelle des condamnés de droit commun ont été transportés en Nouvelle-Calédonie pour des faits parfois mineurs. — (Benoît Carteron, Identités culturelles et sentiment d'appartenance en Nouvelle-Calédonie, L'Harmattan, 2008, page 67)
- (Droit) Céder, transférer à quelqu’un le droit qu’on a sur quelque chose.
- Il m’a transporté tous les droits qu’il avait sur cette terre, sur ce domaine.
- Transporter une rente, une dette, une créance.
- Mettre hors de soi, agiter violemment.
- La fureur le transporte à un tel point qu’il ne se connaît plus.
- La joie l’a tout transporté.
-
baie
- L’espagnol bahía, le portugais baía sont attestés bien plus tardivement que le mot français, au quinzième siècle.
- Le bas latin baia (« port ») que l’on trouve chez Isidore de Séville, est sans doute le nom du port de Baiae en Campanie, qu’Isidore aurait pris pour un nom commun, il est sans descendance en latin médiéval.
- L’ancien frison *baga (« courbe ») reste tout à fait hypothétique et aurait dû pénétrer en France par l’intermédiaire de l’ancien bas français, or, il n’a laissé aucune trace en latin médiéval.
- Metzeltin a proposé comme étymon le latin abbatia (« abbaye »), qui aurait désigné d’abord Noirmoutier et la baie de Bourgneuf, lieu célèbre à la fois pour son abbaye et pour ses salines ; la forme s’expliquerait par une séparation erronée de l’article, l’abaie étant devenue la baie. Aucune forme française ne confirme cette hypothèse → voir badia en italien.
- L’hypothèse la plus satisfaisante serait celle proposée d’abord par Diez : baie est le déverbal de l’ancien français baer, beer (« être ouvert, béer ») → voir baie, une baie étant une côte formant comme une bouche ouverte, une embouchure sur la mer. La Baie de Bourgneuf, connue pour ses salines, aurait été contaminée par le moyen français baee (« grenier à sel, saline ») de même origine. L’occitan baia et l’espagnol bahía seraient, comme l’anglais bay, des emprunts au français, le portugais baía et l’italien baia étant empruntés à l’espagnol. Le catalan badia a pour radical badiu (« ouvert, béant »).
-
accepter
- Agréer ce qui est offert.
- A Rouen, les autorités firent savoir que ceux qui n’accepteraient pas le baptême seraient considérés comme hors-la-loi. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Il prit un siège, alluma une cigarette et accepta sans se faire prier un verre de vin de messe. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, p.32-33)
- […], on lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Mais cette même classe allait accepter, au lendemain de la guerre du Pacifique, durant la même décennie 1880-1890, de se livrer à l’impérialisme britannique, plus puissant et doté d’une plus forte hégémonie : […]. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
- Un jour il se présente au Colonel avant un départ en mission : « Mon Colonel, je venais vous prier déféremment d’accepter mes respects ». L'adverbe était si bien dans la note professionnelle que tous les assistants, dont le Colonel, ont éclaté de rire, sans que le type comprenne leur hilarité. — (Daniel Gallois, Inédits, Association des amis de Daniel Gallois, 1979, page 87)
- Il fallut qu’Abdel Latif insistât, et elle accepta enfin, comme à regret. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Absolument) — 4 avril 1871. Ils n’ont encore rien compris. De toute façon les vaincus, ça n’a pas besoin de comprendre. Ça doit accepter. — (Jean-Pierre Brésillon, Le père Leuleu Troglodyte, Avallon : éd. de Civry, 1981, page 11)
- Approuver une chose, la considérer comme juste.
- Accepter une théorie.
- Faire rentrer une personne dans un groupe.
- Henri s’était rapidement familiarisé avec la plupart de ces messieurs. Grâce à Tacherot, il était accepté ; il appartenait maintenant à leur monde. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 89)
- Comme dans les prépas scientifiques, il est tout à fait possible de la redoubler (on dit « cuber ») en espérant être accepté dans une école plus prestigieuse. — (Philippe Mandry, Bien choisir son école de commerce et sa filière d’économie-gestion à la fac, page 20, Éditions l’Étudiant, 2007)
- (Droit) S’engager à payer un effet de commerce à son l’échéance.
- Pour accepter une lettre de change, le tiré inscrit à l’emplacement prévu la mention « accepté », suivie de sa signature. — (H. Bloch, M. Bordenave-Guillou, J. Abourachid, Correspondance commerciale 1ère G 1, G 2, G 3, B.E.P, Éditeur Sirey, 1980)
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graver
- Tracer quelque trait, quelque figure avec le burin, avec le ciseau, sur du bois, sur du cuivre, sur du marbre, etc.
- Rétoil, qui est marbrier au cimetière de Volvic et nous a promis à chacun sa meilleure inscription, grave en attendant dans le marbre de la cheminée: …. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- (En particulier) Tracer, sur une planche de cuivre ou d’autre matière, la copie d’un tableau, d’un dessin, pour la reproduire ensuite plusieurs fois sur le papier, sur la toile, etc., par le moyen de l’impression.
- Graver un tableau, un dessin. — graver de la musique, des exemples d’écriture, des adresses, etc.
- Graver sur bois. — graver à l’eau-forte. — graver à la manière noire.
- (En particulier) Façonner le poinçon avec lequel on frappe le coin d’une médaille, d’une monnaie.
- (En particulier) (Désuet) Façonner les poinçons avec lesquels on frappait les matrices qui servaient à fondre des caractères d’imprimerie.
- (Sens figuré) Imprimer fortement quelque chose dans l’esprit, dans la mémoire, etc.
- Je restai silencieux, et le regardai pour bien graver ses traits dans ma mémoire. — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
- Nous nous arrêtons dans ces citations si incomplètes, si difficiles à faire comprendre sans la musique et sans la poésie des lieux et des hasards, qui font que tel ou tel de ces chants populaires se grave ineffaçablement dans l'esprit. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854)
- La beauté cachée de la capitale millénaire est une source d’inspiration intarissable pour les poètes et les écrivains et reste gravée à jamais dans la mémoire des Hanoïens émigrés loin de leur pays natal… — (My Anh, Le charme de l'automne hanoïen, lecourrier.vn, 10 octobre 2020)
- Graver profondément un bienfait, une injure dans sa mémoire.
- Vos bontés resteront à jamais gravées dans nos cœurs.
- (Informatique) Écrire des données sur un disque optique tel qu’un CD, un DVD ou un blu-ray.
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déménagé
- Participe passé masculin singulier de déménager.
- Nous avons dédiversifié l’entreprise, nous en avons refait une brasserie et nous avons déménagé toute la direction à Montréal. — (Helen Antoniou, Le retour à la bière… et au hockey, 2018)
-
flatter
- Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire, d’exploiter.
- Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les hommes aiment ordinairement ceux qui les flattent.
- Elle aime à s’entendre flatter.
- (Absolument) Il ne sait point flatter.
- Complaire aux passions, aux caprices, aux goûts de quelqu’un, leur donner son approbation, des louanges.
- Comment l’amant prime-t-il sur le mari? moins par la passion, le plus souvent, que par l’assiduité et la complaisance, en flattant la fantaisie. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, page 83)
- Cet orateur flattait les passions de la multitude.
- Il flatte jusqu’aux caprices du prince.
- Il flatte tous ses goûts.
- (Par analogie) Dépeindre, représenter une personne plus belle qu’elle n’est.
- Le peintre l’a un peu flattée.
- Portrait flatté, portrait où la personne est peinte en beau.
- Flatter une personne, en faire de vive voix ou par écrit un portrait flatté, en dire plus de bien qu’elle ne mérite.
- Vous nous l’avez représenté comme un homme de beaucoup d’esprit, ne l’avez-vous point flatté ?
- Il a fait de ce ministre un portrait qui n’est point flatté.
- Caresser.
- Les femmes « youyoutèrent » à gorge déployée, et nous échangeâmes congratulations et compliments, l’un flattant l’encolure du mulet, notre héros, l’autre exagérant les mérites du conducteur bédouin, […]. — (Évelyne Berriot-Salvadore, La Méditerranée et ses cultures, Éd. du Cerf,, 1992, page 184)
- Une musique qui flatte l’oreille.
- Un spectacle qui flatte les yeux.
- Ils voudraient que la société ressemble à un gros Justinland, un royaume pastel peuplé de licornes gentilles qui suintent des étoiles quand on les flatte. — (Richard Martineau, Français : les lapins s’en tapent, Le Journal de Montréal, 17 novembre 2020)
- Entrer dans les vues, partager les sentiments de quelqu’un.
- Flatter la peine, les ennuis, la douleur, le chagrin de quelqu’un.
- Flatter les manies, la folie de quelqu’un.
- Flatter quelqu’un de quelque chose, Lui faire espérer quelque chose, l’amuser de l’espérance de quelque chose.
- Il y a longtemps qu’on le flatte de cette espérance.
- Causer un vif plaisir, une grande satisfaction.
- Voilà qui est bien capable de flatter le cœur d’une mère.
- Une telle préférence me flatte et m’honore.
- Flatter l’orgueil, la vanité, l’ambition, les désirs, les espérances.
- Ce petit succès a flatté son amour-propre.
- Tout flatte vos désirs, votre ambition.
- Voici un événement qui flatte mes espérances.
- (Pronominal) Avoir ou vouloir donner une trop haute idée de soi-même, de son habileté, de ses ressources, etc.
- C’est un homme vain qui se flatte toujours.
- Il est ridicule de se flatter.
- Je ne me flatte point, je connais mes défauts.
- Je puis dire, sans me flatter, que j’ai raison.
- (Pronominal) S’entretenir dans l’espérance, s’amuser de l’espérance de quelque chose, prétendre, espérer à tort ou à raison.
- D’abord Mme Brochard fit quelque résistance. Elle s’était flattée qu’Hélène épouserait un avocat, ou un notaire, ou un officier de cavalerie, car son éducation avait été soignée par les demoiselles Hermeline qui tenaient une pension très bien. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 23)
- Il se flattait de ne croire à Dieu ni diable. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 178)
- Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Elle s’était flattée de réussir.
- Il se flatte qu’on aura besoin de lui.
- J’y parviendrai, je m’en flatte.
- Il se flatte que vous approuverez sa conduite.
- Je me flatte que vous ne doutez point de mes sentiments.
-
idée
- Suggestion.
- Une accusation de complot contre la vie de Napoléon III fut abandonnée par prudence ; l’idée était dans l’air, on craignait d’évoquer l’événement. — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, page 22)
- Une idée intéressante, qui pourrait améliorer très sensiblement le prix de revient total du transport, est celle de la récupération des frigories disponibles à la regazéification. — (Annales des mines, 1959, volume 148, page 343)
- Possibilité.
- Pétrifiée, je suis restée longtemps immobile, les yeux fixés sur la fente sombre, aussi effrayée à l’idée que le papillon surgisse qu'à l’idée de l'avoir tué. Comme il ne ressortait pas, je me suis lavé les mains frénétiquement. — (Tatiana Vialle, Belle-fille, NIL éditions, 2019)
- Dans ce guide, 100 idées de vacances à tous les prix.
- Façon de faire, plus ou moins originale, qu’un individu ou un groupe d’individus imagine dans le domaine de la connaissance, de l’action ou de la création artistique.
- Personne de nous ne comprend un mot d’esquimau. Inutile d'ajouter que pour leur part nos deux naturels n'ont aucune idée d'un idiome européen. — (Charles-Edmond Chojecki, Voyage dans les Mers du Nord à bord de la corvette La Reine Hortense, Paris : Michel Lévy frères, 1857, Cambridge University Press, 2012, page 236)
- Solution nouvelle et adaptée au problème de l’interlocuteur (quelque chose qui résout son problème de façon inattendue, quelque chose d’efficace à quoi il n’avait pas pensé ou qu'il n’avait pas envisagé).
- Représentation d’un être ou d’une chose dans l’esprit ; notion que l’esprit reçoit ou se forme de quelque chose.
- Et pendant ce temps, en Europe, on se frotte les mains en se félicitant de la très haute idée qu’on a donnée aux émissaires du Sultan de la culture et de la civilisation européennes. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 110)
- Le succès des combats de gladiateurs est en grande partie dû à l’idée que les Romains se faisaient de la vie morale plus forte que la mort. — (Jean-Pierre Mohen, Les Rites de l’au-delà, Odile Jacob, 1995, p.219)
- Mon esprit marinait dans un bain de départ d’idées, au sens étymologique : une idée est d’abord quelque chose que l’on voit. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, p. 12)
- Que sont-elles donc et que signifie ce problème : concevoir les idées transcendentales comme représentant des réalités ? Les idées ne sont ni des concepts ni des intuitions. Donc elles ne représentent rien de réel. — (Émile Boutroux, La philosophie de Kant, Librairie Philosophique J. Vrin, 1926, page 168)
- (Philosophie) Archétype, modèle éternel et absolu de toutes les choses créées.
- Les idées de Platon.
- (Par extension) Pensée ; conception de l’esprit ; opinion ; réflexion, etc.
- La réputation de ce grand homme reposait principalement sur l’autorité avec laquelle il démontrait que l’éternument était une prévoyance de la nature, au moyen de laquelle les penseurs trop profonds pouvaient chasser par le nez le superflu de leurs idées ; […]. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pages 496-519))
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Mais à cette réunion, j’eus le tort de présenter mes idées sous une forme édulcorée (la théorie de l’onde-pilote) qui prêtait à de nombreuses objections. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l’Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
- Camille-Eugène-Marie Dieudonné. Il a vingt six ans, quand éclate l’affaire Bonnot. De métier, il est ouvrier ébéniste ; d’idées : anarchiste. — (Albert Londres, L’homme qui s'évada, Les Éditions de France, 1928, page 9)
- Disposition d’esprit, direction de pensée et de sentiment, particuliers à un peuple, à une classe.
- Une presse complaisante jusqu’à la servilité répandait dans le public, depuis les salons jusqu'aux mansardes, les idées les plus fausses et les plus dangereuses. — (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), page 240, Bloud & Barral, 1883)
- La clé de l’énigme ? C'est qu’on ne saurait fonder un parti sur une seule idée, si grande soit-elle. Toute idée seule est une idée fixe, et toute idée fixe est une idée folle. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), n° 772 du 4 février 2012, page.3)
- Système de pensée.
- La fonction du philosophe consiste exclusivement dans la profanation des idées. Aucune violence n’égale par ses effets la violence théorique. Plus tard, l’action vient… — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 44)
- Quelles sont sur ce point les idées de Descartes ?
- Les idées de Newton, de Buffon, de Pasteur.
- (Philosophie) Forme immuable d’une réalité perçue par la raison, essence intelligible et éternelle des choses sensibles.
- Préoccupation d’un caractère morbide.
- Il se disait qu'il était seul au monde, affreusement seul, misérable. Cette idée l’affligeait. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
- (Rare) Souvenir.
- Je ne me souviens de rien, je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé à ce moment là.
- (En particulier) Invention, en parlant d’une production des arts.
- Ses idées avaient révolutionné la vie sur la planète. Ulfète était une cité des merveilles, comme l’étaient aussi Ixrid, Poltum et Pranfar. — (Benjamin De Casseres, Arcvad le terrible, traduction de Émile Armand, dans Les Réfractaires, n° 1, janvier 1914)
- L’idée de ce tableau est gracieuse.
- Il n’y a point d’idées dans cet ouvrage, dans ce tableau, etc.
- Cet auteur, cet artiste manque d’idées, n’a point d’idées.
- (Familier) Avoir des idées.
- C’est un homme à idées.
- — Ces gens à idées nous tueront avec leurs explications. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- (Littéraire) Esquisse, ébauche rapide d’un ouvrage.
- Il a jeté l’idée de son article sur le papier.
- (Par extension) (Péjoratif) Ouvrage trop peu achevé.
- Ce n’est qu’une première idée, qu’une idée informe.
- (Au pluriel) Les visions chimériques, les choses qui ne sauraient avoir lieu, qui ne peuvent se réaliser.
- Ce ne sont que des idées creuses.
- Il prend ses idées pour des choses réelles.
- Il nous a entretenus de ses idées.
- (Familier) Pensée, esprit, imagination.
- J’ai dans l’idée qu’il ne viendra pas.
- Ils vont se mettre dans l’idée que vous êtes brouillé avec eux.
- Il me revient à l’idée que j’ai promis à mon ami de lui écrire.
- On ne peut lui ôter cela de l’idée.
- Quand je me tiens renfrognée dans un coin et que maman me demande… mais peut-être que je me tiens ainsi ostensiblement pour qu’elle le remarque et qu’elle me pose la question… « Qu’est-ce que tu as encore ? Pourquoi est-ce que tu ne joues pas ? Pourquoi ne lis-tu pas ?… » je lui réponds seulement… et c’est quand même un soulagement : « J’ai mes idées. »Comme on dit : « J’ai mes douleurs. J’ai ma migraine », mais avec cette différence que c’est là un mal honteux, un mal secret, qu’elle seule connaît. Il n’est pas possible que je le confie à quelqu’un d’autre. — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, pages 100-101)
-
exagérer
- Donner à une chose plus d’importance qu’elle n’en a en réalité.
- Le caricaturiste exagère les traits les plus marquants de son modèle.
- Un comique outre sur la scène ses personnages ; un poète charge ses descriptions ; un peintre qui fait d’après nature force et exagère une passion, un contraste, des attitudes. — (Jean de La Bruyère, Les Caractères - Des femmes)
- Vous n’avez pas le sens de la mesure, vous exagérez toujours tout !
- La cravache ou la gaule est aussi nécessaire pour le travail de la haute école que pour celui du dressage, car elle doit servir à exagérer la puissance de l’écuyer pour stimuler le cheval […]. — (Félix van der Meer, Connaissances complètes du cavalier, de l'écuyer et de l'homme de cheval, Lebègue & Cie à Bruxelles & Dumaine à Paris, 1865, page 238)
- Sa chevelure, relevée par un peigne, exagérait la longueur de son front. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Hérodias, 1897)
- Faire valoir, faire ressortir[1].
- J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très-profane. — (Montesquieu, Lettres Persanes - Lettre XXVIII)
- (Intransitif) Dépasser la juste mesure dans ses propos ou ses actes.
- N’exagère pas ou je vais me fâcher !
- Je ne crois pas exagérer en disant qu’il faisait au moins deux mètres.
- (Pronominal) Se faire de quelque chose une idée excessive.
- Dans l’obscurité, elle s’était exagéré la hauteur de l’obstacle.
-
vanter
- Louer, exalter.
- Ce fut un événement parisien du plus haut chic. Les gazettes vantèrent, sur le mode pindarique, la richesse de la mariée, l’élégance entraînante du marié, l’extraordinaire probité, l’inépuisable bienfaisance et les goûts artistiques d’Alexandre de Gavinard. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
- La moindre photographie nous apprend cent fois plus sur le Parthénon qu’un volume consacré à vanter les merveilles de ce monument. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, La Grève prolétarienne, 1908, page 195)
- Ainsi nous entraîne-t-on à la découverte de ces petits restaurants inconnus, dont on nous vante telle « spécialité » mystérieuse, simplement pour que nous puissions être les premiers à nous rengorger devant nos amis. — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- (Pronominal) S’attribuer des qualités, des mérites que l’on n’a pas.
- (Pronominal) (Avec de) Se glorifier, se faire honneur de.
- Après s’être vanté d’avoir travaillé à éteindre les lampions célestes par un geste magnifique, il se donne les allures d’un matador aux pieds duquel va tomber le taureau furieux. — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
- Il affirme ainsi sa puissance, un peu par défi contre ceux de Vencimont ou de Vinemme, des Belges qui viennent se vanter en France de leurs forces pour enjôler les filles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Quel pensez-vous que soit l'objet de ces gens qui jouent à la paume avec tant d'application d'esprit et d'agitation du corps? Celui de se vanter le lendemain avec leurs amis qu'ils ont mieux joué qu'un autre. — (Blaise Pascal, Pensées)
- Il m’a rendu des services, mais il s’en vante trop.
- (Avec de) Se faire fort de, prétendre être capable de.
- Il s’était vanté de le faire consentir.
- Il se vante d’en venir à bout.
-
personnalité
- (Didactique) Ce qui appartient essentiellement à la personne, ce qui lui est propre, ce qui fait qu’elle est elle-même, et non pas une autre.
- Non contents d’être inexistants eux-mêmes, les gens voulaient encore annihiler sa personnalité à lui, réglementer ses idées, enrayer l’indépendance de ses actes… — (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
- Les psychiatres soulignent notre volonté de nous tenir à l’écart du conflit parental. En ce qui me concerne, le test de personnalité révèle une forte quête d’indépendance. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- (Droit, Philosophie) Qualité de personne juridique.
- La déclaration effectuée aurait pour effet d’attribuer la personnalité juridique à l’enfant conçu, qui disposerait alors de droits subjectifs. La détermination du représentant légal de l’embryon pourrait alors être aisée. — (Xavier Labbée, La condition juridique du corps humain avant la naissance et après la mort, Presses Universitaires du Septentrion, 2012)
- Ce qui est attaché à la personne.
- Il remarquait que, parmi les impôts institués au commencement du dix-neuvième siècle, il en était un, la contribution mobilière, qui avait justement ce caractère de personnalité. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Personne connue.
- Tacherot est formidablement tuyauté sur la plupart d’entre eux, grâce au génial Pelletier, qui voit défiler dans ses soirées partouzardes les personnalités les plus variées de la politique, de la littérature, du théâtre, des Banques, de l’Industrie. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 184)
- Harcelé par ses supérieurs, eux-mêmes en butte à de pressantes interventions émanant de personnalités influentes et même du « Château », l’inspecteur Duval en arrivait à se demander si le rédacteur du bordereau gagnant — puisque ce bordereau gagnant existe, se disait-il avec rage en contemplant la souche correspondante, hélas anonyme — finirait par présenter, dans l’espoir d’empocher ses gains, un titre sur lequel il aurait certaines explications à fournir… — (Bernard de Fligny, Le tiercé de la mort, Librairie des Champs-Élysées, 1981, chapitre IV)
- C'est dans ce cercle de personnages politiques réservés et non de personnalités politiciennes et paradeuses qu'il convient de rechercher le profil du remplaçant que Paul Biya prépare pour le Cameroun », précise le politologue. — (Michel Roger Emvana, Paul Biya: les secrets du pouvoir, Karthala Éditions, 2005, page 233)
- Caractère de ce qui est personnel, originalité.
- Avoir de la personnalité. La personnalité de La Fontaine apparaît dans ses fables, dans ses poésies familières.
- Défaut, vice d’une personne qui n’est occupée que d’elle-même, qui est égoïste ou peu sensible.
- Cet homme est d’une personnalité odieuse, insupportable.
- (Désuet) Trait piquant, injurieux et personnel, contre quelqu’un.
- Ce propos est une personnalité offensante. – En discutant, on ne doit faire aucune personnalité.
- Encore des personnalités, dites-vous, voilà maintenant que vous faites des personnalités contre Dieu. — (Claude Tillier, Mon oncle Benjamin, W. Coquebert, Nevers, 1843)
- Malheureusement, au fur et à mesure qu’il avançait, la colère l’aveuglant de plus en plus, au lieu de discours digne et hautain qu’il avait préparé pour formuler sa provocation, il ne trouva plus au bout de sa langue qu’une personnalité grossière qu’il accompagna d’un geste furieux. — (Alexandre Dumas, Les trois Mousquetaires, Baudry, Paris, 1844)
- Les journalistes qui font profession de science, en lutte avec ceux qui font profession d’esprit, versèrent des flots d’encre pendant cette mémorable campagne ; quelques-uns même, deux ou trois gouttes de sang, car du serpent de mer, ils en vinrent aux personnalités les plus offensantes. — (Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, Pierre-Jules Hetzel, Paris, 1869-1870)
-
activité
- État de celui, celle, ce qui est actif, qui agit.
- Être en activité, servir, exercer un métier, une fonction.
- Elle est nommée depuis un an, mais il n’y a que six mois qu’elle est en activité.
- Ce qui se fait.
- Il avait pris le maquis un an plus tôt : arrêté par les gendarmes d’Alès, en avril 1943, pour ses activités politiques, il s’était évadé et avait trouvé refuge chez les francs-tireurs et partisans (FTP). — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 8)
- Ce système, du fait de l’hyper-croissance des activités humaines, est entré en phase chaotique et, s’il veut survivre, doit inventer des « bulles » néguentropiques ultradenses pour expulser son trop-plein de tensions. — (Marc Halévy, Où va l’humanité ?, 2021)
- (Philosophie) Faculté active, puissance d’agir.
- L’activité de l’esprit.
- (Sens figuré) Promptitude, vivacité dans l’action, dans le travail.
- Shinzo Abe s’était aussi distingué par son intense activité diplomatique, renforçant notamment l’alliance nippo-américaine — il était proche du président américain Donald Trump, avec qui il partageait la passion du golf. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 5)
- L'expression de la liberté à travers l'activité est un trait distinctif et essentiel de l'organisme animal. — (Marie-Geneviève Pinsart, Hans Jonas et la liberté, 2002)
- (Éducation) Actes coordonnés en vue d'un processus d’apprentissage.
- Les activités d'éveil.
- Une activité occupationnelle ou de passe-temps.
- (Informatique) Tâche en cours d'exécution (thread en anglais).
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Physique) Grandeur physique représentant le nombre de désintégrations par unité de temps d’un matériau radioactif. — Note : cette grandeur a pour unité le becquerel.
-
subsister
- Exister encore, continuer d’être ; dans ce sens, ne peut se dire que des choses.
- Les pyramides d’Égypte subsistent depuis bien des siècles.
- La plupart des grands édifices des romains ne subsistent plus.
- Le Panthéon subsiste en son entier à Rome.
- Demeurer en force et en vigueur ; se dit particulièrement des lois, des traités qu’on invoque, des propositions qu’on avance, etc.
- Cette loi subsiste encore.
- On a révoqué cette ordonnance, elle ne subsiste plus.
- Tant que les traités subsisteront.
- Malgré vos objections, ma remarque subsiste.
- L’amitié ne peut subsister sans l’estime.
- Vivre et s’entretenir.
- Quant à ceux qui, dans ce monde de richards, n'ont pour subsister que leurs salaires, il enragent, ils maugréent; ils se considèrent comme des déshérités. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
soulever
- Lever à une faible hauteur.
- Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le boiteux empoigna sa valise par terre, la plaça sur une chaise et souleva le couvercle. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- J’examine à la dérobée son sein qui se soulève et qui s’abaisse, et sa figure immobile, et le livre vivant qui est uni à elle. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Durant notre veillée mortuaire, ma mère se levait quelquefois, soulevait le suaire et sa longue figure durcissait encore son air revêche. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 29)
- (Sens figuré) Comment soulever le voile qui nous cache l’avenir ?
- Faire lever ; mouvoir.
- Dès le 14 au matin, une effroyable tourmente du sud-ouest vint assaillir ces escadres, et, soulevant une mer monstrueuse, leur fit courir les plus grands périls. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chapitre 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 184)
- Dès qu'il fait beau, la moindre brise soulève une fine poussière basaltique qui noircit tous les objets et pénètre dans les habitations les mieux closes. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
- (Sens figuré) Exciter à la rébellion, à la révolte. Masaniello, en 1647, souleva le prolétariat napolitain contre l'occupant espagnol.
- Comme beaucoup de « romantiques », Frédéric Oriach va sans doute éprouver, lors de cette expérience en milieu ouvrier, la grande déception de tous ceux qui prétendent soulever le prolétariat contre la société. — (Roland Jacquard, La longue traque d'Action directe, Editions Albin Michel, 1987, chap. 10)
- La campagne, déjà animée, devient passionnelle quand, le 25 octobre, la presse publie la « Lettre Zinoviev » dans laquelle le chef du Komintern demande au PCGB de « soulever le prolétariat » afin de l'engager « dans une guerre de classe contre le capitalisme et l'impérialisme britanniques ». — (François-Charles Mougel, Histoire du Royaume-Uni au XXe siècle, Presses universitaires de France, 1996, chap. 4, §. 2-2)
- Le tract d’Ighil Imoula a soulevé le peuple algérien — (site www.depechedekabylie.com)
- (Sens figuré) (Pronominal) Se rebeller ; se révolter.
- Si les trois villages se soulevaient et qu’on tuât deux ou trois gendarmes, guillotinerait-on tout le monde ? — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre cinquième)
- Lyon, qui tient plus à la propriété qu’à la vie, s’était soulevé, non contre la République, mais contre les spoliateurs et les bourreaux. — (Lamartine, Jacquard)
- (Sens figuré) Exciter des sentiments d’irritation contre quelqu’un.
- Ce succès souleva tous ses rivaux contre lui.
- (Sens figuré) Exciter l’indignation.
- Cette proposition souleva toute l’assemblée. Tout le monde s’est soulevé contre un projet si hardi.
- Ah ! vois-tu, cette lâcheté me soulève, je ne puis la pardonner… — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre II)
- Exciter, provoquer.
- Soulever l’indignation, l’enthousiasme. Soulever une discussion. Soulever des difficultés.
- (Argot) Dérober, prendre avec adresse ce qui est à autrui.
- Ce n'est que le quatrième tableau. Celui où il s'aperçoit que le fils du consul veut lui soulever Pepita, la nièce du général mexicain. — (Jo Barnais [Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius], Mort aux ténors, chapitre XIX, Série noire, Gallimard, 1956, page 170)
- Au bout de deux plombes on vient vous annoncer que l’organisateur a soulevé la caisse et kidnappé l’ouvreuse. — (David McNeil, 28 boulevard des Capucines, Gallimard, 2012, collection Folio, page 34)
- (Droit) Avancer un argument, s’appuyer dessus.
- Ce moyen peut être soulevé pour la première fois en appel ou en cassation et ne peut être soulevé d’office. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- (Argot) Avoir un rapport sexuel, pour un homme.
- On ne parle pas assez des bandeurs de soirées : c’est les gens qui lâcheraient père, mère, frère et leurs potes parce qu’il y a trois pétasses à leur soirée pour même pas les soulever à la fin. — (@sky_thiisma sur Twitter le 4 avril 2021 à 15 h 15)
-
canapé
- (Mobilier) Sorte de siège long à dossier, où plusieurs personnes peuvent être assises ensemble et qui peut servir aussi de lit de repos.
- Je t’assure, Suzanne, ils feront très bien dans ta salle de séjour, ces fauteuils et ce canapé, bon il est un peu cra-cra, mais tu le recouvres d’un drap fleuri et te voilà vraiment chez toi ! — (Christine Cotaz-Bertholet, Lettres à Talitha, 1996)
- Dans le salon, le canapé était recouvert d’un patchwork représentant des animaux. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 165)
- Victor prit son téléphone, shoota quelques objets, son canapé, sa psyché, son tapis de course et, depuis son balcon en saillie, il immortalisa la ville repoussant la lumière qui l’orangeait. — (Bertrand Latour, La deuxième vie de Victor Hurvoas, Le Passage éditions, 2015, chap.5)
- Tout le monde se servit, même Tauno, qui se leva laborieusement du canapé et prit toute une poignée de grignoteries dans le sachet d’Irma. — (Minna Lindgren, Les Petits vieux d'Helsinki se couchent de bonne heure, traduit du finnois par Martin Carayol, Éditions Calmann-Lévy, 2016, chap. 6)
- (Par analogie) Tranche de pain sur laquelle on dispose certains mets.
- Vêtus de la chemise blanche brodée traditionnelle et portant des gants, des Mexicains discrets circulaient entre les invités avec des plateaux de canapés, foie gras sur toast, caviar sur craquelins, saumon fumé, brochettes de pétoncles miniatures, débarrassant certaines personnes des flûtes vides alors que d'autres serveurs avançaient avec, dans chaque main, des jéroboams de Cordon-Rouge. — (Marie Desjardins, Ambassador Hotel: La mort d’un Kennedy, la naissance d’une rock star, Montréal (Québec) : Éditions du CRAM, 2018, chap. 12)
- (Décorations) (Familier) Demi-nœud.
- Les décorations, lorsqu'elles sont portées sur une tenue civile, une veste par exemple, revêtent des formes réduites à un simple ruban pour les grades de chevaliers, ou de « rosette », ou de « rosette sur canapé » (le « canapé » étant un ruban argenté ou doré mis sous la rosette) lorsque les grades sont supérieurs — (Histoire des décorations et Médailles, [1])
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.