Dictionnaire des rimes
Les rimes en : rétablir
Que signifie "rétablir" ?
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- Remettre une personne ou une chose en son état antérieur.
- Rétablir un homme dans son emploi, dans tous ses droits.
- Le Concile de Trente a rétabli la discipline de l’Église.
- Rétablir un passage d’un auteur, Le restituer, le remettre dans l’état où il était avant d’avoir été altéré par les copistes.
- Ce philologue a rétabli beaucoup de passages des auteurs anciens.
- Rétablir des faits, Les présenter sous leur jour véritable.
- Remettre en vigueur ; faire exister de nouveau.
- L'Islande a son parti de Home Rulers qui veulent affranchir leur pays de la tutelle du Danemark et rétablir l'ancienne république islandaise. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 3)
- En 1096, le pape Urbain II vint à Carcassonne pour rétablir la paix entre Bernard Aton et les bourgeois qui s’étaient révoltés contre lui et il bénit l’église cathédrale (Saint-Nazaire),[…]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Admettre cette préséance, c’est léser l’esprit républicain, porter atteinte aux principes de 89, faire fi des sacrifices consentis par les révolutionnaires de 1830 à 1871, c’est accepter de voir rétablir les iniquités qu’ils ont combattues au prix de leur sang ! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- […]; les taxes impopulaires, abolies en juin 1908 en don de joyeux avènement, avaient été rétablies et considérablement renforcées. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 194)
- Remettre en bon état ou en meilleur état.
- Il a rétabli ses forces. Il a bien rétabli ses affaires, son crédit, son commerce, sa réputation, son honneur.
- On rétablit le commerce par cette mesure. — Il est parvenu à se rétablir dans l’esprit de ses chefs. — La confiance commence à se rétablir.
- (En particulier) Remettre dans une situation de stabilité.
- La deudeuche fit une embardée, partit brouter quelques mètres de sillon du champ labouré, se cabra, se rétablit en grognant de toute la puissance chevrotante de son moteur, reprit enfin sa danse sur le chemin. — (Gilles Laporte, Sous le regard du loup, Terres de France/Presses de la Cité, 2016, chapitre 1)
- (En particulier) (Pronominal) Recouvrer la santé.
- Le vieux von Winterfeld entra bientôt dans le coma ; parmi les blessés, trois se rétablissaient assez rapidement, alors que l’état des autres empirait, par suite du manque de bonne nourriture. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
- Il en arrivait à négliger Geneviève qui se rétablissait lentement des suites de son opération […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 89)
- Depuis ce moment, je fus traité avec un intérêt et des attentions infinis; j’eus cependant beaucoup de peine à me rétablir, et l’on dut me transporter à une annexe de l’hospice, dans l’intérieur de l'île, au quartier de Flic-en—Flac, pour y achever ma longue convalescence. — (Joseph de Villèle, Mémoires et correspondance, volume 1, Paris : chez Perrin, 1888, page 104)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "rétablir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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cueillir
?- Détacher des fruits, des fleurs, des légumes de leurs branches ou de leurs tiges.
- Les deux couples riaient, bavardaient, cueillaient des fleurs, se cajolaient et se mignotaient, luttaient et se roulaient sur l’herbe, et les jeunes filles fumèrent des cigarettes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 55 de l’édition de 1921)
- Il était allé lui cueillir un bouquet de coucous pour mettre au pied de la statue de la Vierge qui trônait sur un vieux confiturier reconverti en fourre-tout de laines et de tissus où elle puisait pour occuper ses doigts. — (Élise Fischer, Le Rêve de la Grenouille : une enfance lorraine, Paris : Presses de la Cité, 2011, chapitre 9)
- (Absolument) — On avait cueilli autour de l’église et dans le cimetière. Maigrement fruités les arbres donnèrent moins d’une demi-hottée chacun ; mais quelle graine ! Nourrie du suc des Trépassés, ronde comme une prunelle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Sens figuré) Cueillir des palmes, cueillir des lauriers, remporter des succès, des victoires.
- (Sens figuré) Prendre.
- Ce fut, en ce temps de relative splendeur, qu’un soir de bombe, à Montparnasse, il cueillit Geneviève à une table de café. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 29-30)
- Cueille ce triste jour d’hiver sur la mer grise — (Valery Larbaud, Carpe Diem)
- Cueillir un baiser sur les lèvres de sa bien aimée.
- (Sens figuré) (Familier) Arrêter un coupable par surprise au moment où il se croyait hors d’atteinte.
- Comme on l’avait à l’œil pour un vol de soieries, on a été le cueillir doucement à la sortie du spectacle. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre III, Série noire, Gallimard, 1956, page 25)
- (Sens figuré) (Boxe) Se faire frapper par surprise à la boxe.
- Kravine a dopé son mec. Deux reprises et je le cueille. — (Antonin Varenne, Le mur, le Kabyle et le marin, Points, 2011)
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ressaisir
?- Reprendre ; se remettre en possession de quelque chose.
- Elle prit son temps, elle calcula ses mouvements, et, avec une agilité de chatte, elle saisit les deux interrogatoires et les lança dans le feu ; mais Camusot les y reprit, la comtesse s’élança sur le juge et ressaisit les papiers enflammés. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- (Pronominal) — Je me suis ressaisi de mes biens.
- (Pronominal) — Se ressaisir du pouvoir.
- (Pronominal) (Absolument) Redevenir maître de soi.
- Personne ne parla plus d’abandonner la culture ; les femmes les moins courageuses, les vieillards les plus fatigués se ressaisirent ; les champs qui étaient restés en friche furent bien vite ensemencés. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 87)
- […] mais quand Habib, rendu furieux par un uppercut qui faillit l’envoyer à terre, se ressaisit et fonça bestialement sur l’homme au beau visage, le combat prit une allure saisissante. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- — Jules !… Je t’en supplie… Ressaisis-toi…Justement, il ne lui plaisait pas de se ressaisir. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 124)
- Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
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préétablir
?- Établir au préalable.
- C’est ce qu’il faut préétablir.
- L’ordre ancien et préétabli.
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estourbir
?- (Argot) Tuer.
- Il s’est fait estourbir par deux malfaiteurs.
- Il faut que je sois chez Bras-Rouge à cinq heures avec les Martial pour estourbir la courtière. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- Tout en bavardant, la mère avait pris par les oreilles un lapin dont elle voulait faire un civet pour Pâques & elle l’a estourbi d’un coup de gourdin, en fixant le Turpin droit dans les yeux. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Publibook, 2018, page 538).
- (Argot) Assommer.
- Quand le soir, rendez-vous de docteur, coiffeur, achat quelconque, je sortais seule et qu’il gardait le Bicou, je déboulais follement sur le trottoir comme une mouche à moitié estourbie, il fallait que je réapprenne la marche d’une femme seule. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 420)
- Qu’est-ce que tu lui as donné pour l’estourbir à ce point ?Un truc pour les vaches, a reconnu piteusement Michael, un anesthésiant, je l’ai glissé dans le drink. — (Marie Desplechin, Nous entrerons dans la carrière, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 1999, page 34)
- Ils l’avaient attaqué et estourbi et noyé.
- (Argot) Étonner violemment.
- Il est encore tout estourbi par la nouvelle.
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cotir
?- Abîmer (un fruit) par un choc.
- (Sens figuré) Abimé dans sa chair.
- Des femmes noires et coties, leurs jupes sentent le beurre oublié dans le garde-manger, rien à voir avec les mamies sucrées du livre de lectures, surmontées d’un chignon neigeux et qui moumoutent leurs petits-enfants en leur racontant des histoires de fées, des aïeules ça s’appelle. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 325)
- Frapper, froisser.
- Ils avaient l’air calme et placide de deux citoyens d’outre-Manche qui vont se casser une dent ou se cotir les zigomas. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 45)
- S’ils croient que j’vas aller dans leur clos cotir la tête des crapauds pour dix francs par jour. — (Roger Vercel, En dérive, Albin Michel, 1931, page 90)
- Lécheur se réveilla, courbatu, les fesses coties par le carrelage du couloir. — (Jean-Louis Bory, Mon village à l’heure allemande, Flammarion, 1945, page 74)
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empire
?- Groupe d’États qui sont dirigés par un État qui les domine.
- Faites une France très forte, et nul n'osera jamais convoiter ses colonies. Laissez la France se débiliter davantage et son empire colonial, d'une manière ou d'une autre, s'écroulera. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Pour le Chili du XIXe siècle, qui faisait l'expérience d'un début d'industrialisation, l’ennemi et le partenaire principal était l’Empire britannique. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
- Autorité absolue.
- Le Prince les développa avec une énergie et une habileté merveilleuses, résolu, disait-il, à donner à l’Allemagne l’empire du ciel, des mers et de la terre. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 129 de l’édition de 1921)
- La Fable attribuait à Neptune l’empire des mers, à Pluton l’empire des enfers. - Alexandre rêvait de conquérir l’empire du monde.
- (Sens figuré) Ascendant, influence dominante.
- Atala ne pouvait pas prendre sur un homme un faible empire : pleine de passions, elle était pleine de puissance ; il fallait ou l’adorer, ou la haïr. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Ce sentiment n’avait eu sur moi jusqu’ici qu’un empire partagé avec d’autres passions rivales ; dorénavant il me remplira tout entière, […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- C'est dire que nos banques devraient cesser de vivre sous l’empire d'un monopole aussi absolu qu’injuste et funeste. — (Michel Gustave Partounau du Puynode, De la monnaie, du crédit et de l'impôt, page V, 1853)
- Mais si la beauté impressionne les sens, elle ne saurait obtenir d’empire durable et puissant qu’autant qu’elle les subjugue. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
- C'est aussi sous l'empire du même sentiment que la Chambre abordera la question de la séparation des Églises et de l'État, déjà étudiée avec beaucoup de soin par une des Commissions … — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
- Tout l’empire que Mlle de la Ferté pouvait avoir sur elle-même, elle dut l’employer, pendant que sa mère parlait, pour rester calme. — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, Cercle du Bibliophile, page 44.)
- Comme approchait le jour de l'inauguration du nouveau président, le désordre, la crainte et la misère étendaient leur empire. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
- (En particulier) Autorité absolue d’un chef d’État qui porte le titre d’empereur.
- Aspirer, parvenir à l’empire.
- (Par extension) État, nations soumis à cette autorité.
- Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la dislocation de l’Empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, […]. — (Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882)
- Comparé à la libéralité et au confort de la vie ordinaire de l’époque, l’ordre de l’Empire romain, sous les Antonins, apparaît local et limité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 407 de l’édition de 1921)
- Certains chroniqueurs prétendent même qu'il aurait étendu cette mesure à tous les juifs de son royaume, à l'instigation de l'empereur d'Orient, Héraclius, qui lui aurait fait savoir qu'aux dires de ses astrologues l'empire chrétien était menacé par un peuple circoncis. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- L’Empire romain, qui s'étendait des sables d’Arabie jusqu’aux neiges d’Écosse, fut constamment à la recherche de frontières défendables. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
- Période de temps qu’a régné un empereur.
- L’empire d’Auguste fut une époque de paix pour Rome. - Les guerres du Premier empire, du Second empire.
- (Absolument) (Histoire de France) Règne de Napoléon Ier ou celui de Napoléon III.
- La France allait faire ses adieux à Napoléon, à la veille d'une campagne dont les dangers étaient prévus par le moindre citoyen. Il s'agissait, cette fois, pour l'Empire Français, d'être ou de ne pas être. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Pas une goutte de sang n'avait été versée; l'empire s'était écroulé tout seul; personne ne se leva pour le défendre, […]. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Je sors d'un département, l'Orne, qui est celui où l'on trouva le plus de réfractaires sous le premier Empire ; et ceux qui connaissent ce pays fourré et isolé comprendront que l'esprit de Chouannerie y est éternel. — (Alain, Souvenirs de guerre, page 173, Hartmann, 1937)
- (Biologie) Rang taxinomique supérieur au règne.
- L’empire des Eucaryotes.
- L’empire des Procaryotes.
- (Zoologie) Grande région zoogéographique, à l'échelle d'un continent.
- Un empire faunique ou faunistique.
- L’empire afro-tropical ou éthiopien.
- L’empire antarctique.
- L’empire australasien ou australien.
- L’empire indo-malais ou oriental.
- L’empire néarctique.
- L’empire néotropical.
- L’empire paléarctique.
- L’empire océanien ou polynésien.
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esquire
?- Titre donné à un avocat (attorney at law) aux États-Unis, et généralement ajouté à son nom de famille.
- Titre de courtoisie anglais donné aux descendants par primogéniture de chevaliers (knight).
- « Vous êtes Phileas Fogg, esquire ? demanda-t-il. Oui, monsieur, répondit le gentleman. » — (Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, p. 29)
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mugir
?- (Sens propre) Pousser son cri, en parlant des bovins.
- Ses concitoyens le regardaient comme un homme d’une grande opulence. Il possédait cinquante feddans de bonne terre ; cinq gamousses, dix bœufs mugissaient dans ses étables. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- (Sens figuré) Donner de la voix, quand on la force et qu’elle approche du mugissement, pour un humain.
- Entendez-vous dans les campagnesMugir ces féroces soldats ? (paroles extraites de l’hymne national français ‘’La Marseillaise’’, 1792)
- Cet homme mugissait de colère, de fureur, de rage, de douleur.
- (Par extension) Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Faire le bruit des flots de la mer, des vents, des torrents, etc., quand ils sont violemment agités.
- En effet, on entendait la tempête mugir autour de la maison. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
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décatir
?- (Art) Débarrasser du cati, de l’apprêt que le fabricant a donné à une étoffe de laine.
- Cet apprêt et le brillant qu'on a donné au drap ne seraient pas durables : ce drap se tacherait et se retirerait lorsqu'il viendrait à être mouillé, si on ne le décatissait pas en le faisant passer dans une vapeur humide et sans pression. — (M. Alcan, « Tissus », dans le Dictionnaire de l'industrie manufacturière, commerciale et agricole, tome 10, Paris : chez J.-B. Baillière, 1841, p. 654)
- Sa cravate montrait des signes d’usure et il s’habillait en drap recardé que la première pluie décatissait. — (Roger Ferlet, De la soie dans les veines, Paris & Genève : Éditions Jeheber, 1958, chap 14)
- (Sens figuré) (Familier) Abîmer ou éprouver par l’âge.
- Plus petit que son jeune subordonné, il était puissant comme un taureau et sa carcasse ne se décatissait que lentement et à contrecœur. — (Irvine Welsh, Recettes intimes de grands chefs, traduit de l'anglais par Laura Derajinski, Vauvert : Editions Au diable Vauvert, 2007, chap. 2)
- Mormont mort, le commandement passerait à ce débris de ser Ottyn Wythers, tant souffreteux que décati. — (George R. R. Martin, A Storm of Swords, Traduction de l’anglais par Jean Sola, 2003)
- « Elle se laisse aller » était la condamnation fatale, le pire crime que l'une d'elles puisse commettre. Pourtant, Sara trouvait que c'étaient les hommes qui, avec le temps, avaient tendance à se décatir. — (Judy Astley, Les Maris des autres, traduit de l'anglais (États-Unis) par Leslie Damant-Jeandel, Éditions Milady, 2013)
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mourir
?- Cesser de vivre ; devenir mort.
- « Eh bien, tu sais, toi, tu ne t’amènes pas trop vite, dit-il.— Faut-il s’en faire mourir ? » — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Ce qui est certain, c'est qu'en Extrême-Orient on meurt beaucoup plus par la fièvre typhoïde que par le choléra. — (Jules Guiart, Les Parasites inoculateurs de maladies, Paris : Flammarion, 1918, page 297)
- À leur âge, dans notre pays, les grand’mères se préparent à mourir pieusement et les jeunes filles ne pensent qu'au flirt. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 59)
- Celui-ci se rendit, vers 1121, en Palestine, avec d’autres rabbins et il mourut en cours de route. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Elle allait mourir dans des souffrances atroces, sans que rien pût la soulager. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Je ne mourrai pas ! je ne mourrai pas ! dit-elle à moitié folle de joie et en se pendant à mon cou : je pourrai t’aimer encore longtemps. Ma vie est dans la tienne, et tout ce qui est moi vient de toi. — (Théophile Gautier, La morte amoureuse, 1836)
- L’hiver 1953-1954 fut particulièrement rude. Des clochards moururent de froid, ainsi qu’un enfant dans une famille mal logée. — (Bertrand Marchand, Paris, histoire d’une ville XIXe-XXe siècle, Éditions du Seuil, 1993, page 279)
- Au sortir de la guerre, dans la table sans fin des jours de fête, au milieu des rires et des exclamations, on prendra bien le temps de mourir, allez ! la mémoire des autres nous plaçait dans le monde. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 31)
- Disposant de peu d’énergie, les plantes du sous-bois ne peuvent produire que de très petites graines et ces dernières, lorsqu’elles germent, mourraient si elles se laissaient enfouir sous la litière; […]. — (Luc Jacquet et Francis Hallé, Il était une forêt, Actes Sud, 2014, page 38)
- (Par hyperbole) Subir des tourments ; être tourmenté.
- Dites donc, vous autres, – les apostropha-t-il, […], – je meurs de fatigue, et je ne me tiens plus sur les jambes d’avoir été si longtemps en selle. Impossible de vous accorder une seule seconde d’entretien, je suis fourbu, esquinté. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 31 de l’édition de 1921)
- C’est à mourir de rire comme c’est écrit là, mais moi, je ne meurs pas de rire, je meurs de honte et engueule cet âne de gros émile laconique… […]. — (Louis Paul Boon, La Route de la chapelle, traduit par Marie Hooghe, L’Âge d’Homme, 1999, page 380)
- Après la vente de l’entreprise, elle avait failli mourir d’ennui la première année passé à la maison, et elle avait tout de suite sauté sur l’occasion quand la bibliothèque avait recherché quelqu’un pour un mi-temps. — (Camilla Läckberg, traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re édition 2005), page 116)
- Mornet replia le journal. Il allait mal et nul ne songeait à le questionner, alors qu’il en mourrait d'envie. — (Pierre Saha, Le porteur de mauvaises nouvelles: Liancourt, avril 1972, une tragédie ordinaire, Éditions Ravet-Anceau, 2017)
- — Parce que tu regardes toujours les catalogues de tondeuses à gazon. Tu meurs d’envie d'en acheter une., — (Agatha Christie, Le Cheval à bascule, Librairie des Champs-Élysées, traduction de Janine Lévy entièrement révisée, Éditions du Masque, 2014, chapitre 3)
- (Par analogie) Finir, disparaitre, en parlant des États, des institutions, des établissements, des choses morales, des productions de l’esprit, des ouvrages de l’art.
- Au milieu de leurs anathèmes et de leurs malédictions, ils poussaient ce cri, répercuté d’un bout de la France à l’autre : « Le petit commerce meurt !… Le petit commerce ne veut pas mourir ! » L’ombre de Bossuet en frémissait peut-être. — (Gilles Normand, La guerre, le commerce français et les consommateurs, Perrin, 1917, page 7)
- Au manifeste du journal Le Décadent, […], fait écho un éditorial de La Croix : « La religion est persécutée, la noblesse est anéantie, la magistrature a perdu son indépendance et son caractère, l'armée est vaincue et humiliée, l'industrie meurt, l'agriculture est ruinée. — (Laurent Mucchielli, La découverte du social: Naissance de la sociologie en France, La Découverte, 2010, page 101)
- (Sens figuré) Finir peu à peu en parlant de certaines choses, de l’activité, du mouvement ou de choses qui finissent par une dégradation insensible, comme les sons, les couleurs, etc.
- Vers l’est mouraient en pentes douces les versants de ces hauteurs qui composaient le plateau de Lattakou. — (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 1872)
- L’embarquement et le débarquement s'opèrent à l'aide de barcasses d'un faible tirant d’eau, pouvant pénétrer dans une petite anse où les vagues viennent mourir au pied même des murs de la ville. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 21)
- (Pronominal) Être sur le point de mourir — Note : Surtout au présent et à l’imparfait de l’indicatif.
- Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte ! — (Jacques Bénigne Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre, 1649)
- Mais mon père se meurt ! mon père se meurt ! s’écria le Dauphin. - Hâtez-vous, André, dit Ambroise : le roi est bien mal ! - Le roi a encore trois ou quatre jours à vivre, ne craignez rien, répondit Vésale. — (Alexandre Dumas, La Royale Maison de Savoie : Emmanuel-Philibert, 1852)
- (Sens figuré) La soie artificielle, à Anduze ! Ainsi, c’est donc bien vrai, l’un des fleurons de notre France ancienne est en train de s’effriter : la magnanerie se meurt ! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
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intervertir
?- Renverser en dérangeant l’ordre.
- Pour qu’Uthacalthing pût parvenir à ses fins – jouer aux envahisseurs un mauvais tour de son cru – il lui faudrait effacer quelques mégafichiers spécifiques et en intervertir quelques autres, un acte que seul le chaos actuel permettrait d’accomplir de façon discrète. — (David Brin, La Guerre de l’Élévation: Élévation, Tome 3, 1987)
- Intervertir l’ordre des facteurs dans une multiplication.
- Intervertir l’arrangement des mots d’une phrase.
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repolir
?- Polir de nouveau.
- Il faut plusieurs jours pour repolir le miroir d’un grand télescope.
- Cette glace fondait un tantinet à midi mais regelait le soir, et, chaque matin, on commençait par la repolir avec amour. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Les crêtes se ciselèrent et s’amincirent. Des couloirs burinèrent profondément les faces, et les tourmentes polirent et repolirent les grandes dalles jusqu’à leur donner l’aspect du bronze. — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, pages 279-280)
- Repolir de l’argenterie, de l’acier.
- (Sens figuré) Améliorer, en parlant de tout ouvrage, y compris ceux de l’esprit.
- Vingt fois sur le métier remettez votre ouvragePolissez-le sans cesse, et le repolissez. — (Nicolas Boileau, L'Art poétique, chant 1, 1674)
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louchir
?- Devenir trouble, perdre sa transparence, en parlant d’un liquide.
- Les boissons anisées louchissent quand on y ajoute de l'eau.
- Fred, le petit recuit de soleil à moustache effilée, avala une gorgée de boisson bien louchie. — (John Amila, Sans attendre Godot, 1956, chapitre I)
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enorgueillir
?- Rendre orgueilleux.
- Alors les bas et les étoffes de soie enorgueillissaient l’industrie de cette ville. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Pronominal) Devenir orgueilleux ; s’emplir d’orgueil.
- La Sapho de M. Daudet n’a pas été lue et achetée par cette clientèle, mais par la bourgeoisie frottée de littérature et qui s’enorgueillit d’aimer les études psychologiques. — (Paul Lafargue, Sapho, paru dans Le Socialiste, 2 janvier 1886)
- J’avais laissé Reykjavik, un grand village ; les maisons en bois étaient toiturées de tôle ondulée ; les plus importantes s’enorgueillissaient d’un étage surmontant l’entresol ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- La plupart de ces messieurs que tu vois là, autour de nous, s’enorgueillissent de casiers judiciaires confortables... Ils sortent de prison ou vont y entrer. Ce sont les risques du métier, mais le métier a du bon. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 19-20)
- Le monde musulman put alors s’enorgueillir de quatre États célèbres : L’Égypte des Mamelouks, la Turquie ottomane, la Perse séfévide et l’Inde moghole. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.37)
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obvenir
?- (Rare) (Droit) Échoir.
- Ces hameaux seraient obvenus en partage aux seigneuries de Montargis et de Villemandeur.
- Revenir à l'État en parlant de biens en déshérences.
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sévir
?- Exercer la répression avec rigueur, contre les personnes, leurs actes.
- Dans un tout autre camp, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réclamé mardi matin que le recteur de l'université sévisse contre Amir Attaran. — (La Presse canadienne, Amir Attaran applaudi par un néo-démocrate, critiqué par les autres partis, radio-canada.ca, 23 mars 2021)
- On a justement sévi contre ce scélérat.
- Il a eu raison de sévir contre ce fils coupable.
- Les lois ne sauraient trop sévir contre ce genre de crimes.
- Il faut sévir contre cet abus.
- (Sens figuré) Agir avec violence, en parlant d’un fléau.
- Faut-il s'étonner si, en une population aussi entichée de ses habitudes, la mortalité puerpérale et la mortalité infantile sévissent au delà des moyennes connues! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Spirillum minus est l’agent causal du Sodoku sévissant surtout au Japon (de so = rat et doku = poison) et Streptobacillus moniliformis provoque la Streptobacillose ou fièvre d'Haverhill. — (Henri Le Louarn et Jean-Pierre Quéré, Les Rongeurs de France: Faunistique et biologie, page 78, Éditions Quae, 2003)
- Pour les « défenseurs de la liberté » qui sévissent sur internet, les citoyens qui se comportent de façon responsable et qui respectent les consignes sanitaires sont des peureux, des moutons. — (Richard Martineau, Le Journal chez les résistants!, Le journal de Québec, 29 décembre 2020)
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maigrir
?- Devenir maigre.
- Tu maigris à vue d’œil, tu ne te nourris plus assez. — (Chantal Chawaf, Issa, Éditions Flammarion, 1999, page 30)
- (Transitif) Faire paraître maigre.
- Ce costume et cette coiffure vous maigrissent.
- Je l’ai trouvé bien maigri à la suite de cette maladie.
- (Transitif) (Désuet) Faire maigrir.
- Et pourquoi la maigrissez-vous ? — (Honoré de Balzac, Maître Cornélius, 1831)
- De trop fortes pluies pourrissaient les semences, des coups de grêle hachaient le blé en herbe, un vent de foudre versait les tiges, deux mois de sécheresse maigrissaient les épis ; et c’étaient encore les insectes qui rongent, les froids qui tuent, des maladies sur le bétail, des lèpres de mauvaises plantes mangeant le sol : tout devenait une cause de ruine, la lutte restait quotidienne, au hasard de l’ignorance, en continuelle alerte. — (Émile Zola, La Terre, première partie, chapitre V)
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parcourir
?- Traverser un espace en divers sens.
- La route parcourt une campagne fertile et variée par des jardins, par des plantations de noyers, et par des coteaux plantés de vignes: à gauche, ou suit presque constamment le cours de l'Yonne; […]. — (Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France, Firmin Didot frères, 1837, vol.1 (Route de Paris à Genève : Département de l'Yonne), page 1)
- […] ; il vous disait comment le noble seigneur régentait le pays quand […] les pataches et les diligences parcouraient la grand’route, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 7 de l’édition de 1921)
- […] ; les bourrasques qui parcourent, sans que rien les puisse arrêter, la Beauce, hurlaient sans interruption, depuis des heures ; il avait plu et l’on clapotait dans des mares ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Dans l’intérieur, qui paraissait impraticable, des routes se sont miraculeusement ouvertes, parcourues aussitôt par des automobiles. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Des escouades de camelots ont parcouru les boulevards en hurlant le titre d’une nouvelle feuille : « Demandez Le Glaive ! » — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 207)
- John Wesley seul prêcha quarante mille sermons et parcourut deux cent cinquante mille milles. — (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard & Cie, 1937, p.601)
- La lumière rasante faisait paraître d’un noir intense les nuées qui furent déchirées bientôt par cent autres lumières, lorsque les éclairs les parcoururent. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (Par extension) Traverser un espace jusqu’à un but déterminé.
- Ce cheval a parcouru le champ de courses en cinq minutes.
- Le soleil parcourt tout le zodiaque en un an.
- (Sens figuré) Passer sur ; envahir.
- Une expression matoise parcourut le visage de l’homme aux lunettes noires sans qu'il me fût possible d'en deviner la cause. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 79)
- […] ; et le gros des troupes était une horde de barbares dans toute la force du terme. C’était de ces figures étranges qui avaient parcouru la Gaule au temps d’Attila et de Chlodowig, […]. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
- Le fait est que, bon an, mal an, Garrote avait eu le temps de parcourir sur les galères du roi la côte de Barbarie et les îles d'Orient, dévastant les terres des infidèles, pillant leurs caramousals et leurs navires de guerre. — (Arturo Pérez-Reverte, Les Aventures du Capitaine Alatriste, vol.3 : Le Soleil de Breda, Seuil, 2013, chap.7)
- (Sens figuré) Passer, examiner rapidement.
- […], mais vous comprenez bien qu’on ne donne pas une égale attention à tout ce qu’on lit ou qu’on parcourt dans les colonnes des journaux […]. — (Louis Pergaud, Un point d’histoire, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- De cette hauteur, la vue, l’œil parcourt tout l’horizon.
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découvrir
?- Dégarnir de ce qui couvrait.
- Découvrir un pot, un plat, un panier. — Découvrir les racines d’un arbre.
- Découvrir l’os, pour voir s’il n’est pas atteint.
- Ce malade s’est découvert en s’agitant dans son lit.
- Il ne faut pas se découvrir dès les premiers jours du printemps.
- (Absolument) Se retirer, en parlant de la mer.
- Au point du jour, on essaye de déséchouer le navire, mais cela n'a d'autre effet que celui de l'enfoncer plus profondément dans la boue, car le "Yuen-tze-Fee" cale dix pieds et demi, et à marée haute, il n'y a encore aujourd'hui que huit pieds et demi sur la barre, tandis qu'il n'y a pas trois pieds à marée basse et que la mer découvre complètement tout près de nous. — (Eugène Buissonnet, De Pékin à Shanghai : souvenirs de voyages, 1871)
- (En particulier) Laisser voir ou laisser trop voir.
- Arrondissant félinement sa longue échine, dressant la tête, montrant son corsage et son blanc tablier, elle découvrit aussi, sous un troussement de babines, deux rangées solides de dents prêtes à une rude défensive. — (Louis Pergaud, « L'Exécution du traître », chap. 1, dans La Revanche du corbeau: Nouvelles histoires de bêtes, Mercure de France, 1911, p. 73)
- La barbe de l'homme pointait, la bouche ouverte découvrait des dents gâtées, il s'était étalé, la tunique déboutonnée, et avait posé une de ses jambes, revêtue d'une molletière en cuir, sur le siège en face de lui, […]. — (Sándor Márai, Les Étrangers, traduit du hongrois par Catherine Fay, Paris : Albin Michel, 2014, livre 1, chap. 1)
- (Militaire) Dégarnir de ce qui mettait à couvert.
- La cavalerie en se retirant risquait de découvrir l’infanterie.
- Ce corps était trop découvert, aussi a-t-il beaucoup souffert.
- Cette place, cette ville, cette frontière, est entièrement découverte.
- (Sens figuré) Révéler, déclarer, faire connaître ce qu’on tenait ou ce qui était tenu caché, secret.
- Il m’a découvert son secret. — Je n’ai découvert cela à personne.
- Il vint leur découvrir tout ce qu’il savait du complot. — Je ne me suis découvert qu’à lui seul, tous les autres ignorent qui je suis.
- Je me suis entièrement découvert à lui, et tous mes sentiments, tous mes projets lui sont connus.
- Voir, apercevoir d’un lieu élevé.
- Du haut de cette montagne, on découvre une vaste étendue de pays.
- (Simplement) Commencer d’apercevoir, de connaître.
- Si, avec un télescope d’une profonde puissance, nous examinons soigneusement le firmament, nous découvrirons une ceinture de groupes faite de ce que nous avons jusqu’à présent nommé des nébuleuses, […]. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- Malgré tout, la pensée de Catherine me réchauffait le cœur, et bientôt je découvris les premières maisons des Quatre-Vents. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Des souvenirs lui revenaient par bribes. Il se remémorait le bonheur qu’il avait découvert à marcher dans les champs ou à travers les bois. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- […]: c’est qu’on mesure mal l’état de divertissement où sont ravis tant de jeunes gens qui découvrent à la fois les livres et les femmes. — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p.44)
- Un léger souffle l'avertissait de ces présences. Geisha le comparait à ces vagues vents coulis traversant certaines pièces bien closes sans qu'on puisse découvrir d'où ils viennent. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 53)
- Trouver ce qui n’était pas connu, ce qui était resté ignoré ou caché.
- Les Féroë furent connues des pirates norwégiens longtemps avant qu'ils eussent découvert l'Islande; mais elles ne furent peuplées qu'à l'époque des guerres du roi Harald. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 36)
- Rentré en Russie, Pavlov […] découvrit les nerfs réglant la sécrétion pancréatique et réalisa son expérience classique sur l’alimentation fictive. — (E. Asratian, I. Pavlov : sa vie et son œuvre, page 13, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1953)
- Un anneau composé de soluble dans la pyridine pour 64 % en poids, de silice (sable, diatomées, foraminifères) pour 18 % et de sulfate de calcium pour 12 %, et datant de 3500 avant J.C. a été découvert à Ur en Irak du Sud. — (Georges Aussedat, Utilisation des ultrafines naturelles dans les enrobés fillerisés, CEBTP, février 1996)
- Malgré cette alerte, il guérit et le morticole pontifia, proclamant à qui voulait l'entendre qu’il avait découvert le remède héroïque contre la fièvre typhoïde. — (Léon Jouhaud, Souvenirs de la grande guerre, 1919, Presses Univ. Limoges, 2005, p.70)
- (En particulier) Parvenir à connaître ce qui était tenu caché.
- Avant de le quitter, le capitaine Romiati alla explorer les campagnes environnantes et ne découvrit rien d'alarmant. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, p.273)
- J’ai découvert son dessein. — On a découvert le mystère.
- J’ai découvert sa manœuvre. — Je découvrirai le coupable.
- Je parviendrai bien à découvrir la vérité sur tout cela.
- (Pronominal) (En particulier) Ôter son chapeau, en parlant des hommes.
- Se découvrir par respect devant quelqu’un.
- (Pronominal) (Spécialement) (Escrime) Donner prise à son adversaire, ne pas se mettre bien en garde.
- Il eut l’imprudence de se découvrir et reçut un coup d’épée dans la poitrine.
- Prenez garde, vous vous découvrez trop.
- (Pronominal) (Militaire) S’exposer aux coups, au danger.
- Cet officier se découvre imprudemment.
- (Pronominal) (En particulier) Parvenir à connaître ce qui était tenu caché.
- Il se découvrit une nouvelle passion en la broderie.
- Je me découvris un allié de choix en la personne du policier.
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reblanchir
?- Blanchir de nouveau.
- […]: avec les sous que nous allons recevoir du Pape, nous pourrons refaire la grange, repaver l’écurie et reblanchir la cuisine, […]. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- On ne revient pas en arrière. On ne se reblanchit pas. — (Christian Brulls (pseudonyme de Georges Simenon), L’Amant sans Nom, éditions Arthème Fayard, 1929, réédition 1980, troisième partie, chapitre II)
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réassortir
?- Assortir de nouveau.
- Liénard plaisantait avec une grande fille en cheveux, une ouvrière du quartier, envoyée par sa patronne pour réassortir du mérinos. — (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883)
- La mercière avait bien des maillots, mais un seul de chaque modèle. Elle aurait sans doute pu se réassortir, mais c’était une brave petite vieille qui ne voulait pas se compliquer l’existence, elle se contentait d’écouler son stock. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 88)
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élixir
?- (Pharmacie) Liqueur spiritueuse qui résulte du mélange de certains sirops avec de l’alcool.
- Dites-moi bien tout alors, ne me cachez rien, j’aurai des élixirs pour toutes vos douleurs. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 180 de l’édition Houssiaux de 1855)
- [L]e curé de Graveson me versa deux doigts d’une liqueur verte, dorée, chaude, étincelante, exquise… J’en eus l’estomac tout ensoleillé.— C’est l’élixir du Père Gaucher, la joie et la santé de notre Provence, me fit le brave homme d’un air triomphant […]. — (Alphonse Daudet, « L’élixir du révérend père Gaucher », Lettres de mon moulin, 1887)
- (Désuet) La substance la plus pure que l’on tire de certaines choses.
- Leur ignominie, que j’avais estimée complète, irréprochable et savoureuse autant que peut l’être un élixir de malédiction, n’avait plus la moindre sapidité et ressemblait à de la noblesse en comparaison de cet indévoilable cauchemar d’opprobre. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, 1906)
- (Par extension) Liqueur réputée dotée d’effets magiques.
- Il a connu Cagliostro et le comte de Saint-Germain : il prétend être de leur famille, avoir comme eux le secret de l’élixir de longue vie. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes, 1849)
- Baume universel, élixir composé par les alchimistes : c’est, disent-ils, le remède souverain et infaillible de toutes les maladies. Il peut même, au besoin, ressusciter des morts. — (Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1863)
- (Sens figuré) La quintessence d’une chose.
- Tout mes travaux et expos se rejoignent dans l’humour et le dessin pour en extraire l’élixir de l'auto[-]dérision — (Nicolas Caudeville, BD / Coronavirus : « l’origine avant le confinement » 3 par l’artiste perpignanais Quentin Harel sur L’archipel contre-attaque, 20 avril 2020. Consulté le 17 juin 2020)
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aplanir
?- Rendre plan, uni.
- Le vent étant tombé vers les huit heures du soir, et la mer s’étant aplanie, le vaisseau demeura immobile. — (François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811)
- De gros scrapers décapaient le sol et stockaient les roches, d'autres ratissaient et aplanissaient la surface dégagée pour délimiter nettement le trou circulaire que les ingénieurs avaient décidé de creuser pour atteindre le minerai. — (Jean Darmen, P900, tome 3: Les Pirates, Numeriklivres, 2016, chap. 4)
- (Sens figuré) — Au milieu du siècle dernier, on traitait de songe-creux et de lunatiques ceux qui prétendaient aplanir les hiérarchies traditionnelles et renverser même la personne du Roi. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l'amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- (Pronominal) — Ces montagnes, en raison de leur constitution géologique, sont plus que n'importe quelles autres soumises à l'influence de l'érosion. Les Basses-Alpes s'usent, s'écroulent lentement, modifient leurs contours, tendent à s'aplanir. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Lever les difficultés, les obstacles, les empêchements qui se rencontrent dans une affaire.
- Le souci d'aplanir les voies devant la réforme fiscale m'amena à reprendre dès mon retour au Louvre les conversations avec la haute finance commencées sous mon premier ministère. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- (Pronominal) — Toutes les difficultés, tous les obstacles s’aplanissent devant lui.
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contenir
?- Avoir une certaine contenance, comprendre dans certain espace, dans certaine étendue.
- Ce vase contient tant de litres.
- Cette salle de spectacle contient, peut contenir deux mille personnes.
- Cette pièce de terre contient tant d’hectares.
- Renfermer.
- Si donc, dans ces conditions, on veut mécher le tonneau, celui-ci ne contenant plus assez d’oxygène dans l'air qu'il renferme, ne pourra entretenir la combustion du soufre, et la mèche s’éteindra dès qu'elle sera introduite. — (Claude Ladrey, L'art de faire le vin, 1863, page 217)
- Au retour, ils rencontrèrent un officier et deux hommes qui procédaient à un inventaire sommaire des marchandises utilisables que contenaient les magasins. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
- L’eau-de-vie ordinaire est généralement à 49°, et l’esprit connu sous le nom de trois-six à 84° ; cela signifie que ces esprits contiennent respectivement 49 et 84 % d'alcool pur. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 142)
- La salive contient abondamment de l’enzyme protéolytique qui attaque les albumines. — (René Guy Busnel, Études physiologiques sur le Leptinotarsa decemlineata Say, Paris : libr. E. Le François, 1939, p.91)
- (Sens figuré) Renfermer.
- […] elle se contenta de regarder les adresses, comme si à l’inspection de ces seules adresses sa mémoire lui rappelait ce que contenaient ces lettres ; […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Cette histoire contient des détails fort intéressants.
- La définition doit contenir le genre et la différence.
- Ce précepte contient tous les autres.
- Retenir dans certaines bornes.
- Ces digues, ces levées ont été faites pour contenir la rivière dans son lit.
- (Sens figuré) Retenir dans certaines bornes.
- Le fracas de l'orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu'ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Il se contint, cette fois encore et prit un air de grand frère qui morigène son cadet. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- Secoué des pieds à la tête, il atchoumait jusqu'à épuisement. L’expuition catarrhale était d'autant plus stridente qu'elle était longtemps contenue. — (Patrick Roegiers, La Nuit du monde, Éditions du Seuil, 2013, chap. 3)
- La police avait peine à contenir la foule. — contenir quelqu’un dans le devoir, dans l’obéissance. — contenir son indignation, sa fureur, ses transports.
- Et si l'offre était honnête, l'attitude révélait une insolence si mal contenue que le sang monta à la tête du jeune homme. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Pronominal) Résister à la tentation de se mettre en colère.
- Nabet vit rouge et sentit monter en lui une colère irrationnelle. Pourtant il se contint, l'angoisse était plus forte que son ressentiment. — (Bernadette Boissié-Dubus, Sous les pavés, la plage... est rouge, éd. Clair de Plume 34, 2015, page 40)
-
fleurir
?- Produire des fleurs, se couvrir de fleurs, ou être en fleurs.
- Mon Dieu, mon Dieu ! quand on vient des pays où fleurit l’oranger, où trillent les cigales saoulées de soleil, comment se plaire ici ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- C’était un soir de mai. Les marronniers venaient de fleurir devant la mairie. On guettait les asperges dans les jardins. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (Sens figuré) Être dans un état de prospérité, de splendeur ; être en crédit, en honneur, en réputation.
- Dans un siècle où fleurissent les arts.
- Les peintres et les poètes qui fleurissent à cette époque.
- Les sciences et les beaux-arts fleurissaient.
- (Sens figuré) Se développer, apparaître.
- Il se gratte le front qu’un prurit tenace ne cesse de taquiner, et où fleurissent des taches rougeâtres. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 257)
- Joseph le vit disparaître avec une certaine irritation et il le jugea un peu dur, malgré ce sourire de pasteur qui fleurissait à tout moment sur sa bouche. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 194)
- Et si, aujourd’hui, il devient possible de tendre la perche, ce n’est pas comme une invitation à l’échange, au dialogue ou au débat d’idées… C’est un selfie stick uniquement destiné à prendre un reflet de soi-même qui fleurit sur les lieux touristiques. — (Elsa Godart, Je selfie donc je suis: Les métamorphoses du moi à l'ère du virtuel, éd. Albin Michel, 2016, chapitre 1)
- [Les grelots] ont d’abord chanté dans mon cœur, puis ils ont fleuri à mon chaperon— (Farce enfantine de la tête du dragon, in Tréteau de marionnettes, traduction de Robert Marrast et Pierre Darmangeat, 1971)
- (Transitif) Parer d’une fleur, d’un bouquet.
- Qui vous a fleuri de la sorte ? — Cette année, on ne fleurira pas la tombe du soldat inconnu.
- (Par extension) (Sens figuré) Orner.
- Les Palmes académiques, dont le Quatorze Juillet va fleurir tant de boutonnières, m'ont laissé toute une suite d'impressions désastreuses. — (Maurice Talmeyr, « Causerie », dans la La Revue hebdomadaire, 1re année, tome 2, Paris : Librairie Plon, 1892, page 153)
- (Pronominal) Prendre des fleurs pour en faire un bouquet ou pour s’en parer.
- – Madame, Monsieur, en voulez-vous de nos belles violettes, de nos jonquilles ? C’est deux sous. Fleurissez-vous ! Fleurissez-vous ! — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 17)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.