Dictionnaire des rimes
Les rimes en : réinitialiser
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "réinitialiser".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
entrer
- Aller de dehors vers dedans.
- Une porte latérale s'ouvrit, et nous entrâmes dans une pièce voûtée où, sur un long potager, bouillaient dix ragoûts. — (Amans-Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles, page 11, 1841)
- Dès qu’il fut descendu de voiture, celui-ci, contrairement à toutes ses habitudes, ne monta pas directement à sa chambre, il entra dans le salon et s’y promena, le visage à l’orage, très agité, très nerveux, s’impatientant de ce qu'on ne servît pas. — (Revue des deux mondes, 1890, volume 102, page 502)
- Il continua sa marche, pénétrant dans la vieille ville, et entra dans un petit restaurant qui servait de la socca, un plat traditionnel qu'il appréciait. — (Michael Genelin, Les jeunes filles et la mort, 2013)
- Ruisselant de sueur, Jimmy tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, fit entrer Jim et la referma derrière lui. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Comment Fagerolle était-il entré ? Il se souvint plus tard que Tacherot l'avait poussé en avant d'une bourrade. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 51)
- Passer par une ouverture.
- La porte de la rue céda. Trois matelots entrèrent en saluant. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 180)
- Le carré n’entre pas dans le trou rond.
- Se mettre ; se placer ; s’engager dans quelque autre chose.
- Ce couteau n’entre pas facilement dans sa gaine. Les dents de la roue entrent dans ce pignon.
- (Sens figuré) Commencer d’intervenir à un moment donné.
- C’est alors qu’il entra en scène.
- (Par extension) Commencer à réaliser quelque chose.
- J’entre dans la phase de conception.
- (Sens figuré) Être admis quelque part, ou être reçu dans une compagnie, dans un corps, pour en faire partie.
- Entrer au collège. Entrer dans une administration. Entrer dans une association, dans un parti.
- (Sens figuré) Commencer à travailler comme employé.
- Pierre Laporte entre au Devoir en mars 1944. — (Jean-Charles Panneton, Pierre Laporte, Septentrion, 2012, page 57)
- (Sens figuré) Commencer à faire quelque chose; être au commencement de quelque chose.
- Entrer dans la politique. Entrer en guerre, en procès, en dispute. Entrer en conférence, en pourparlers, en négociation.
- Entrer en lutte, en concurrence avec quelqu’un. Entrer en jouissance, en possession. Entrer en colère, en fureur, en rage.
- (Rare) Tenir, être contenu dans quelque chose.
- Jamais tout cela n’entrera dans ma poche. Combien peut-il entrer de tonneaux dans cette cave ?
- (Sens figuré) Cette partie de la science n’entre pas dans le programme des études.
- (Impersonnellement) Être employé dans la composition ou à la confection d’une chose.
- Il entre telle substance dans ce remède. Il y entre du quinquina. Il entre tant de drap, tant d’étoffe dans cet habit, dans cet ameublement.
- (Sens figuré) (Sens moral) Se mêler, contribuer, ou concourir à quelque chose.
- Cela n’entre pour rien dans ma résolution. Il entre un peu d’animosité dans cette critique, d’aigreur dans ces observations.
- (Transitif) (Familier) Introduire.
- Entrer du tabac, du gibier en fraude.
-
afficher
- Apposer une affiche.
- Afficher une loi, une ordonnance de police, une vente publique.
- Afficher le spectacle.
- Le tribunal a ordonné que son jugement serait affiché à cent exemplaires.
- Non seulement je le dirai, mais je l’afficherai partout, se dit par exagération en parlant d’une Chose qu’on voudrait faire savoir à tout le monde.
- Nous avons été enchantés de pouvoir afficher sur notre mur une lettre nous disant que nous étions trop chers pour Exxon ! — (Georges Charpak, Dominique Saudinos, La vie à fil tendu, 1993)
- (Sens figuré) Faire étalage de quelque chose.
- Ces étudiantes national-socialistes cent pour cent affichent volontiers une allure soldatesque qui contraste , étrangement, avec leur pruderie réelle et touchante. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, p.57)
- La primatologue Sarah Hrdy, auteure de Des guenons et des femmes – Essai de sociobiologie, a toujours affiché ses convictions féministes. — (La démagogie est-elle génétique ?, dans Le Québec sceptique, nº 58, p. 17, automne 2005)
- L’idée de déployer tous les fastes de la République et d’afficher une solennité churchillienne pour annoncer une augmentation de 1,6 point de la TVA ne peut venir que de cerveaux hallucinés. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), nº 772 du 4 février 2012, p. 3)
- Rendre public le commerce de galanterie qu’on a ou qu’on veut passer pour avoir avec une femme.
- S’afficher avec une femme, se montrer avec elle en public.
- (Informatique, Télédétection spatiale) Représenter des données sur un écran, visualiser.
- Afficher/désafficher les barres de défilement. — (Elisa de Castro Guerra, Inkscape: Apprenez, pratiquez, créez, 2007)
- (Maçonnerie) Dresser la première banche d’un coffrage, avant de procéder à la mise en place des ferrailles.
- (Pronominal) Étaler ses défauts, ses vices.
- Un homme de goût ne s’affiche point.
- Cette femme s’affiche, elle brave les convenances.
- (Populaire) Humilier publiquement
-
commencer
- Engager une action, entreprendre une tâche, donner à une chose un commencement d’existence.
- Georges poussa la porte, ouverte comme d’habitude. Il traversa à pas comptés le hall au carrelage glissant, trop bien astiqué, et commença de monter l'escalier. — (Laurent Adler, À fleur de peau, Paris : Éditions de Paris, 1956)
- Méthodique, ce connaisseur des métiers d'art, ne s’intéressait pas moins à l’architecture qu'au mobilier domestique, indissociable de celle-ci, et dont il avait commencé une étude inachevée. — (Ali Amahan & Catherine Cambazard-Amahan, « Hommage à Jacques Revault (1902-1986) », note de Pierre Pinon, dans Espace centré : figures de l'architecture domestique dans l'Orient méditerranéen, Éditions Parenthèses, 1987, page 127)
- Une anecdote locale plutôt symbolique raconte que le coq du clocher de l'église de Saint-Vincent, dont la construction fut commencée en 1934, aurait disparu dans de bien mystérieuses circonstances, qu'on attribue à l’archevêque O’Leary. — (Juliette Marthe Champagne, De la Bretagne aux plaines de l'Ouest canadien: lettres d'un défricheur franco-albertain, Alexandre Mahé (1880-1968), CELAT/Presses de l'Université Laval, 2003, page 201)
- Bien sûr vous avez commencé votre visite par la salle des fêtes, mais Patelin vaut vraiment le détour, puisque dans le genre, c'est le nec plus ultra des trous paumés. — (Jérôme Attal, Presque la mer, Hugo & Compagnie, 2014, chap. 7)
- Entrer dans un nouvel état, dans une nouvelle situation.
- […], l’hiver arriva plus tôt que d’habitude, vers le commencement de novembre. Il ne commença point par de la neige, mais par un froid sec et de grandes gelées. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Être au début d'une période de temps.
- Quoiqu'on en ait dit, non seulement il y avait des soldats dans Albert quand le bombardement commença, mais un état-major s'y trouvait. — (Maurice Thiéry, La Guerre en Picardie - 1914-1918, Paris : chez Bloud & Gay, 1920, p. 50)
- Les vacances commencent demain !
- (Impersonnel) — Ça commence à m’énerver. - Il commence à se faire tard.
- Être encore dans les premiers temps d'une période déterminée.
- Commencer l’année, commencer la journée, etc. - On ne fait que de commencer la campagne.
- Faire une première chose au début d'une période donnée.
- Ce prince a commencé son règne en rétablissant le bon ordre dans ses états.
- Donner, à quelqu’un, les premières leçons, les premiers commencements d'un art, d'une science.
- Ce maître de danse n’est bon qu’à commencer les enfants. - C’est cet écuyer qui l’a commencé. - Ce jeune homme a été bien commencé.
- (Absolument) — Ce jeune homme a mal commencé.
- (Manège) Donner les premières leçons de manège à un cheval.
- (Intransitif) Entrer dans son commencement.
- Les opérations cadastrales ont été commencées dans le département du Rhône en 1808, et ont été terminées en 1830. — (F.-A. Varnet, Géographie du département du Rhône, Lyon : chez tous les libraires (impr. Protat frères à Mâcon),, s.d. (entre 1894 & 1897), page 13)
- À 10 heures j’avais trouvé un calfat, un charpentier et un forgeron, et les réparations commençaient. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Impersonnel) - Il commence déjà à faire jour. - Il commençait à pleuvoir quand nous partîmes.
-
remémorer
- Remettre en mémoire.
- On ne saurait assez remémorer ce que des hommes compétents ont pu dire dans l'intérêt de l'humanité, surtout en France où les choses les plus sérieuses sont généralement accueillies par l'indifférence et ne parviennent que lentement à prendre place dans les meilleurs esprits. — (Projet de réformes et institutions salutaires dans l'intérêt des travailleurs, page de titre, 1852)
- C'était une curieuse chose que l'émotion avec laquelle il se remémorait à présent les deux années qu'ils avaient passées ensemble à Polytechnique. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 95)
- À côté de ces noms si chargés de prestige, il semble dérisoire de mentionner Rémo, gisant, ainsi que le disait son frère, comme sans sépulture, entouré par l’indifférence publique, et le pâle Octave faiblement remémoré dans les manuels de littérature belge. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 257)
- Le Great Debate qui confronta à Washington en 1920 CURTIS, porte-parole de cette dernière tendance, et SHAPLEY, n'est pas sans remémorer, à trois siècles d'intervalle, le Dialogue imaginaire de Galilée. — (René Dumont, Histoire et mémoire de nos représentations de l'univers, dans La mémoire, tome 2 : Le concept de mémoire, L’Harmattan, 1989, page 26)
- Il ne l’avait guère eue en main que quelques secondes lors d’une visite à Drouot, pourtant l’impression demeurait encore saisissante, effroyable à ses yeux : il se remémorait avec précision le totem, le collier de fer mat et, derrière, le filetage et son volant de fonte, larges et brillants comme une presse de notaire ; la pointe de fer peint, surtout, qui vient se ficher dans la nuque afin de disjoindre les vertèbres et d’écraser la moelle épinière. — (Jean-Yves Lacroix, Pechblende, 2016)
-
conserver
- Maintenir en bon état ; apporter le soin nécessaire pour empêcher qu’une chose ne se gâte ou ne dépérisse.
- Un nouveau réservoir d’eau claire de 200 litres conservera l’eau, mieux que des barils de chêne. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Cueillie avant sa complète maturité, la baie s’y conservera sans moisir, […], affinant la saveur de sa pulpe qui affriande merles et grives mieux que cenelles d’épine blanche, […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les « chons » permettent de faire de bonnes quiches et les pots de saindoux de conserver des saucisses, des morceaux de volailles pour tout l’été. — (Annales de géographie: bulletin de la Société de géographie, vol.80, A. Colin, 1971, page 18)
- Le monastère avait donc conservé son église médiévale, qui faisait également office de paroissiale. — (Philippe Bonnet, Les constructions de l'ordre de Prémontré en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Genève : Droz, 1983, p.165)
- Les yaourts se font de préférence avec du lait de vache entier ou bio. […]. S'il s'agit de lait UHT, vous pourrez conserver vos yaourts faits maison pendant une semaine. — (Caroline Wietzel, Mes yaourts faits maison, Éditions First, 2014, page 5)
- (Simplement) Maintenir dans un certain état. — Note : Le complément est alors accompagné d’un adjectif qui exprime cet état.
- A. Comte avait fabriqué une caricature du catholicisme, dans laquelle il n’avait conservé que la défroque administrative, policière et hiérarchique de cette Église ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, p.194)
- Son ouïe, très fine ainsi que la conservent certains vieillards, lui laissa percevoir, […], le bruit particulier, sorte de grincement aigu […]. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Ne pas perdre, empêcher qu’une personne ou qu’une chose ne périsse.
- Encore aujourd’hui, quand le vieux papa Eyssette (que Dieu me le conserve !) sent venir son accès de goutte, il s’étend péniblement sur sa chaise longue, et nous l’entendons dire : « Oh ! ces révolutionnaires !… » — (Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 9)
- Ceux-là le croiront qui admettent que Guibour, femme de Guillaume d'Orange, a pu entrer dans la légende sans le concours des moines de Gellone, lesquels conservaient son nom dans leur cartulaire; […]. — (Joseph Bédier, La légende de Raoul de Cambrai, 1926, dans Revue historique, Vol.97, Librairie G. Baillière, 1965, p.10)
- Il a conservé tous ses enfants. - Les secours de l’art n’ont pu le conserver à sa famille. - Tout ce qui contribue à conserver notre vie.
- Aucune partie de ce bel édifice ne put être conservée. - C’est un dépôt que je dois défendre et conserver au prix de mon sang.
- (Pour les choses morales) — L’histoire conserve la mémoire des grandes actions.
- (En particulier) Assurer sa longévité en prenant beaucoup de soin de sa santé.
- C’est un homme qui se conservera longtemps, qui sait se conserver, qui a soin de se conserver.
- Garder quelque chose, ne pas s’en défaire, ne pas y renoncer.
- L’eau de mer, solidifiée par la congélation, se libère du chlorure de sodium, mais conserve les sulfates ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- — Qu’adviendrons-nous demain ? se demandait à haute voix le vieux banquier dont le parler conservait les mauvaises tournures de ses origines plébéiennes. — (Camille Pascal, L'Été des quatre rois : Juillet-août 1830, Éditions Plon, 2018)
- À la paix, on ne conserva que tant de régiments. - Il a conservé ses anciens domestiques. - Il n’a conservé de ses livres, de ses meubles que ceux qui lui étaient absolument nécessaires.
- Je conserve cela pour vous. - Je vous conserve cela. - Ils ont toujours conservé cet usage. - Conservez-moi votre amitié, votre protection, vos bonnes grâces, etc.
- Je conserve encore un peu d’espoir. - Je conserverai toujours la mémoire de ce bienfait. - Ils conservent encore le souvenir de ce grand jour.
- Ne pas perdre ce qu’on a ; ne pas en être dépossédé ou privé.
- La profusion de détails gracieux ne nuit en rien à l'ensemble qui conserve toute sa majesté. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Le projet était hardi, mais le fait de l'entreprendre prouvait que le Danemark entendait conserver son hégémonie sur tout le Groenland. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Dans le même souci de protection du lignage, le père pouvait cependant, s’il se méfiait de ses enfants, les obliger à conserver le patrimoine pour leurs propres enfants : […]. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.205)
- Les seuls marchés qui aient conservé quelque importance sont ceux de Formerie, de Gournay et de Songeons. Le premier dépasse de beaucoup tous les autres, même celui de Gournay. — (Th Leroux & M. Lenglen, L'agriculture dans le département de l'Oise, J.B. Baillière, 1909, page 379)
- Conserver sa tranquillité. - Conserver son sang-froid, toute sa présence d’esprit. - Conserver le jugement. - Conserver son innocence, son honneur, sa réputation.
- (Absolument) — Ce n’est pas tout que d’acquérir, il faut savoir conserver.
- (Soutenu) Conserver l’écoute : rester en ligne (au téléphone) ; quelques fois utilisé de manière intransitive. Note : la locution verbale « conserver l’écoute » est principalement utilisée par les standardistes.
- Veuilez conserver l’écoute, je vais rechercher votre correspondant.
- Veuillez conserver, s’il vous plaît.
-
flatter
- Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire, d’exploiter.
- Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les hommes aiment ordinairement ceux qui les flattent.
- Elle aime à s’entendre flatter.
- (Absolument) Il ne sait point flatter.
- Complaire aux passions, aux caprices, aux goûts de quelqu’un, leur donner son approbation, des louanges.
- Comment l’amant prime-t-il sur le mari? moins par la passion, le plus souvent, que par l’assiduité et la complaisance, en flattant la fantaisie. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, page 83)
- Cet orateur flattait les passions de la multitude.
- Il flatte jusqu’aux caprices du prince.
- Il flatte tous ses goûts.
- (Par analogie) Dépeindre, représenter une personne plus belle qu’elle n’est.
- Le peintre l’a un peu flattée.
- Portrait flatté, portrait où la personne est peinte en beau.
- Flatter une personne, en faire de vive voix ou par écrit un portrait flatté, en dire plus de bien qu’elle ne mérite.
- Vous nous l’avez représenté comme un homme de beaucoup d’esprit, ne l’avez-vous point flatté ?
- Il a fait de ce ministre un portrait qui n’est point flatté.
- Caresser.
- Les femmes « youyoutèrent » à gorge déployée, et nous échangeâmes congratulations et compliments, l’un flattant l’encolure du mulet, notre héros, l’autre exagérant les mérites du conducteur bédouin, […]. — (Évelyne Berriot-Salvadore, La Méditerranée et ses cultures, Éd. du Cerf,, 1992, page 184)
- Une musique qui flatte l’oreille.
- Un spectacle qui flatte les yeux.
- Ils voudraient que la société ressemble à un gros Justinland, un royaume pastel peuplé de licornes gentilles qui suintent des étoiles quand on les flatte. — (Richard Martineau, Français : les lapins s’en tapent, Le Journal de Montréal, 17 novembre 2020)
- Entrer dans les vues, partager les sentiments de quelqu’un.
- Flatter la peine, les ennuis, la douleur, le chagrin de quelqu’un.
- Flatter les manies, la folie de quelqu’un.
- Flatter quelqu’un de quelque chose, Lui faire espérer quelque chose, l’amuser de l’espérance de quelque chose.
- Il y a longtemps qu’on le flatte de cette espérance.
- Causer un vif plaisir, une grande satisfaction.
- Voilà qui est bien capable de flatter le cœur d’une mère.
- Une telle préférence me flatte et m’honore.
- Flatter l’orgueil, la vanité, l’ambition, les désirs, les espérances.
- Ce petit succès a flatté son amour-propre.
- Tout flatte vos désirs, votre ambition.
- Voici un événement qui flatte mes espérances.
- (Pronominal) Avoir ou vouloir donner une trop haute idée de soi-même, de son habileté, de ses ressources, etc.
- C’est un homme vain qui se flatte toujours.
- Il est ridicule de se flatter.
- Je ne me flatte point, je connais mes défauts.
- Je puis dire, sans me flatter, que j’ai raison.
- (Pronominal) S’entretenir dans l’espérance, s’amuser de l’espérance de quelque chose, prétendre, espérer à tort ou à raison.
- D’abord Mme Brochard fit quelque résistance. Elle s’était flattée qu’Hélène épouserait un avocat, ou un notaire, ou un officier de cavalerie, car son éducation avait été soignée par les demoiselles Hermeline qui tenaient une pension très bien. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 23)
- Il se flattait de ne croire à Dieu ni diable. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 178)
- Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Elle s’était flattée de réussir.
- Il se flatte qu’on aura besoin de lui.
- J’y parviendrai, je m’en flatte.
- Il se flatte que vous approuverez sa conduite.
- Je me flatte que vous ne doutez point de mes sentiments.
-
préciser
- Fixer, déterminer davantage, voire exactement.
- Malgré les soleillées qui précisaient les dessins délicats des ramilles s’enchevêtrant, la forêt de la Côte, dominant le village, restait maussade et grise. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Vous verrez voir qu’il va revenir ! précisa d’un ton narquois la débitante. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Marchand avait coutume de ne jamais donner d’instructions détaillées à ses collaborateurs, se bornant à leur préciser l’orientation qu'il souhaitait les voir adopter. — (Sandford F. Borins, Le français dans les airs: le conflit du bilinguisme dans le contrôler de la circulation aérienne au Canada, Institut d’administration publique du Canada, 1983, page 47)
- Dans la pratique il est difficile de préciser les points de coagulation d’un mélange aussi complexe que la crème anglaise, par exemple. — (Henri Dupin, Alimentation et nutrition humaines, ESF Éditeur, 1992, page 185)
- (Pronominal) Devenir plus clair, plus net, plus sûr.
- La vision du noyau atomique se précise quand le neutron, pressenti dès 1920 par Rutherford, est découvert en 1932 par James Chadwick. — (Constitution de la matière dans la bibliothèque Wikilivres )
-
résister
- Ne pas céder, ou céder difficilement au choc, à la pression, à l’action d’un autre corps, à une force, à un effort quelconque.
- Ces pierres factices ont beaucoup mieux résisté aux agents atmosphériques que les pierres de grès ; elles sont composées d’un mortier parfaitement dur, mêlé de cailloux concassés de la grosseur d’un œuf, et ont dû être façonnées dans des caisses de bois. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Nous avons vu disparaître par ce procédé des chéloïdes prépectorales qui avaient résisté pendant des années à tous les autres traitements. — (Louis Anne Jean Brocq , Traité élémentaire de dermatologie pratique comprenant les syphilides cutanées, O. Doin, 1907, vol.2, page 762)
- Le marbre résiste plus au ciseau que la pierre commune.
- Une viande qui résiste au couteau.
- Ce vieux château a jusqu’ici résisté à l’injure, aux injures du temps.
- Vous chargez trop ce plancher, il ne pourra pas résister à un aussi grand poids.
- La toiture a résisté à la violence du vent.
- (Familier) Ne pas céder à la tentation.
- On ne pouvait rien voir de plus gracieux que cette svelte blondine, jeune, gaie, folâtre ; pas un homme qui eût résisté à ses agaceries. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 2)
- Sans rien dire, je découvris ma boîte de biscuit, et je constatai la disparition de plusieurs galettes... Mon factotum n'avait pu résister à la tentation et m'en avait volé cinq ou six. — (Camille Habert de Ginestet, Au Soudan: Excursion dans l'ouest africain, Paris : chez Delagrave, 1798, page 168)
- Se défendre ; opposer la force à la force.
- Résister aux agents de la force publique.
- Une armée à laquelle l’ennemi est hors d’état de résister.
- Les assiégés ont résisté longtemps, ont résisté courageusement.
- La place a résisté plus de trois mois.
- Ce cheval résiste au cavalier.
- (Sens figuré) S’opposer aux desseins, aux volontés de quelqu’un, tenir ferme contre quelque chose de fort, de puissant.
- Mais ces deux gros industriels […] ont un titre de gloire peu commun : voici quelques années, ils ont résisté victorieusement aux assauts répétés de Robert Hersant qui, comme il l'a fait un peu partout en France, a tenté de les mettre à genoux pour racheter leurs journaux. — (Maurice Séveno, Les premiers jours de Mitterrand : l'état de grâce, Éditions Stock, 1981)
- Si ce que vous proposez est dans l’intérêt public, je ne résiste plus.
- Je lui ai résisté en face.
- Résister à la grâce.
- Résister à ses passions.
- Bien supporter l’effort, la souffrance, la maladie, le travail, en parlant des hommes et des animaux, voire des végétaux.
- Dernièrement, j'avais eu la maladresse de m’enrhumer en pleine chaleur. Voilà pourtant ce que c'est que de devenir vieux : on ne peut résister à rien. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 125, Fischbacher, 1896)
- J'essayais, en contractant le gosier, d'absorber le moins possible d'eau et de résister à l'asphyxie en retenant le plus longtemps que je pouvais l'air dans mes poumons. Mais je ne pus tenir plus de quelques instants. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Ces espèces adventices, dont les graines sont apportées avec les semences introduites, ont pu résister à des conditions climatiques défavorables […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 34)
- Vous travaillez trop, votre santé n’y pourra résister.
- (En particulier) Supporter un désagrément moral.
- La conversation avec cet homme est d’un ennui mortel, on n’y peut plus résister.
- Persister, bien supporter l'usure du temps.
- Les calomnies mordent difficilement sur l'amitié; mais quelle amitié résisterait à une suite de rêves qui y serait contraire ? — (Alain, Propos, 1921, page 332)
-
figer
- Fixer ; rendre immobile ou invariable.
- Le réflexe jacobin, aggravé par le réflexe conservateur, condamnerait le français au ghetto, à un pittoresque archaïsant. Tout bouge, tout évolue. Le pédantisme, qui veut figer la langue, est la lettre morte d'une science vétilleuse. — (Pol Vandromme, Jours d'avant, L'Âge d'Homme, 1993, page 81)
- Des expressions figées, des termes que l’usage a rendus invariables.
- Congeler, coaguler, condenser par le froid, par le refroidissement. Il se dit surtout en parlant des huiles.
- L’air froid fige la graisse des viandes.
- On a prétendu que certains poisons figeaient le sang dans les veines.
- L’huile se fige très facilement.
- Ainsi il se détache du monde et de la société, il se construit un univers qui se suffit à lui-même et qui, à force de se déconcrétiser et de se dématérialiser, se fige, se pétrifie pour n’être plus qu’une image, qu’une ombre idéalisée, une illusion, une chimère. — (Raymond Lauener, Robert Walser ou La primauté du jeu, 1970, page 201)
- (Sens figuré) Immobiliser, paralyser, en parlant des personnes qu’un sentiment de peur, de surprise, de timidité cloue sur place.
- Dans l'espoir de revenir ce soir à la maison couvert de bleus, Pablo saute dans l'arène, ramasse une cape et se fige droit comme un piquet face à la vachette et interpelle la bête. « Hooy toro », de sa petite voix. — (Ellande Bakean, Papa j'aime un homme, Société des Écrivains, 2014, page 22)
- Je me figeai illico. — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 1)
- Ce jeune homme semble un peu figé. — Une attitude figée. Les paroles se figent sur ses lèvres.
-
vrai
- Qui est conforme à la vérité, à ce qui est réellement.
- Cette proposition est vraie, sera toujours vraie.
- Dites des choses vraies, si vous voulez qu’on vous croie.
- Dites vrai, comment trouvez-vous sa statuette ? — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy, réédition Le Livre de Poche, 1967, page 109)
- Cette nouvelle n’est pas vraie.
- S’il est vrai que vous ayez fait telle chose.
- Il n’est pas vrai qu’on l’ait maltraité.
- Il n’en reste pas moins vrai que…
- Bien est-il vrai que le public n’est guère indulgent pour les toreros. — (Prosper Mérimée, Lettres d’Espagne, 1832, rééd. Éditions Complexe, 1989, page 51)
- – « C’est vrai ce que vous dites là ! » La patronne s’exclame, puis, plus fort, répète : « C’est vrai ce que vous dites ! », en insistant sur le vrai, qui ici ne s’opposait pas à « faux », mais signifiait l’émerveillement d’une découverte, d’une idée que la patronne de la quincaillerie n’avait pas eue, qu’elle s’étonne de ne pas avoir eue quand son employée, elle, l’avait déjà, apparemment sans effort. — (Annie Ernaux, Journal du dehors, 1993, réédition Quarto Gallimard, pages 521-522)
- Qui est réellement ce qu’on le dit être ou qu’il doit être, qui a toutes les qualités essentielles à sa nature. — Note : En ce sens, il se met le plus souvent avant le nom.
- Le vrai Dieu. — La vraie religion.
- Du vrai marbre. — Un vrai diamant.
- Un vrai talent. — Le vrai bonheur.
- (Familier) (Par hyperbole) Qui a les qualités de.
- Cet homme est un vrai cheval, un vrai lion, etc.
- (Familier) (Par hyperbole) Qui a l'apparence de.
- Quand j'étais à Hollywood, j’ai remarqué que tous les acteurs américains ne buvaient pas. Nous, les Britanniques, on est des vrais alcolos, à côté. — (Lucinda Riley, La Rose de Minuit, traduit de l'anglais par Jocelyne Barsse, City Editions, 2014)
- C’est un vrai supplice, un vrai martyre, etc.
- (Sens figuré) Qui est unique, essentiel, principal.
- La vraie cause, le vrai motif de son action est le désir de vous être utile.
- Qui convient.
- Voilà la vraie place de ce tableau.
- Voilà des rubans de la vraie couleur qu’il fallait à sa robe.
- C’est la vraie manière de s’y prendre.
- (Art, Littérature) Qui exprime, qui rend avec vérité la nature, les pensées, les objets.
- Un style vrai. — Des caractères vrais.
- Un coloris vrai. — Des tons vrais.
- (Astronomie) Qui est conforme à la marche réelle du soleil.
- Midi vrai. — Jour vrai.
- Qui parle, qui agit sans déguisement, en parlant des personnes.
- Une personne vraie. — Cet homme est vrai.
- On a attaché beaucoup d’importance à définir ce qu’est un vrai homme ou une vraie femme, j’ai hâte qu’on s’attarde à ce qu’est une femme vraie et un homme vrai. — (Manon Massé, citée par Judith Lussier, « Manon Massé : par-delà la moustache », Urbania, 7 août 2012)
- (Mathématiques) Qui indique un résultat affirmatif ou positif, en parlant d’un état dans une logique booléenne.
- (Pris adverbialement) Vraiment.
- — J’en ai un superbe à la maison. Je vous l’apporterai demain.— Demain, vrai ? — (George Sand, Jeanne, 1844)
- Non, vrai ! il n’y a pas de pièces de théâtre capables de vous donner de ces émotions-là. — (Alphonse Daudet, Les trois sommations, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, page 173)
- – Vrai ! Alissa et toi, vous êtes stupéfiants d’égoïsme. — (André Gide, La porte étroite, 1909, réédition Le Livre de Poche, page 61)
- Vrai, vrai, elle n’aurait pas dû nous raconter cette histoire-là ! — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, réédition Casterman Poche, page 201)
- — Vrai de vrai, c'est monsieur Jean ! reprit-elle. J'étais petiote à son départ, mais je le remets bien. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 72)
- Vrai que j’aimais ma vie, que je voyais l’avenir sans désespoir. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 390)
-
voulais
- Première personne du singulier de l’imparfait de vouloir.
- Je voulais les désattrouper, les disperser… — (Robert Poudérou, Le jour du diable, 1998, page 77)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de vouloir.
-
nommer
- Attribuer, imposer un nom à une personne, une chose ou une collectivité.
- Il fut le premier qui découvrit cette île et il la nomma de son nom.
- Nommer une maladie est la plus sûre façon de la faire apparaître. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, page 363)
- Christophe Colomb, on le sait, lorsqu'il aborda en Amérique, crut avoir atteint les Indes par une nouvelle route maritime et nomma en conséquence « Indiens » les premiers habitants qu'il rencontra. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 13)
- « Que ces choses ne soient même pas nommées parmi nous », fit une voix ironique.Joseph recula d’un pas et s’assit sur son lit, le cœur battant. De tout ce qu’il venait d’entendre et ne comprenait qu’à moitié, ce verset biblique l’atteignait seul, flamboyait dans sa tête. Il y avait en effet des mots qu’on ne prononçait pas, comme si l’on eût craint d’attirer la colère de Dieu. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 57)
- On peut généralement reconnaître qu'il y a identité collective lorsque les membres d'un groupe humain se nomment, qu'ils s'attribuent un nom qui les désigne comme appartenant à ce groupe. Ce pouvoir de nommer n'est jamais utilisé en vain. C'est bien parce que le besoin est là, parce que le concept existe, qu'il appelle une dénomination. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal (PUM), 2020, page 31)
- Qualifier, décerner une épithète.
- Louis XII a été nommé le Père du peuple.
- Nommer quelqu’un son protecteur, son maître, son bienfaiteur, le reconnaître comme son protecteur, son maître, son bienfaiteur.
- Dire le nom d’une personne, d’une chose ; dire comment une personne, une chose s’appelle.
- Si vous voulez, je vous nommerai mon auteur.
- Je vous nommerai plusieurs personnes.
- Il y a des choses qu’on ne saurait nommer par leur nom.
- Désigner, énumérer.
- Dans son intervention, il a nommé les personnes responsables des fautes.
- Nommer ses complices, les déclarer, les faire connaître.
- Désigner, choisir ou instituer pour une fonction ou un poste.
- A son retour d'Espagne, le général Beurnonville épousa Mlle de Durfort. Le 5 février 1805, il fut nommé sénateur, et bientôt titulaire de la sénatorerie de Limoges. — (Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité, par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , volume 2, Paris : à la Librairie historique, 1821, page 468)
- On a nommé des experts, des arbitres.
- Élire.
- Les magistrats de cette république étaient nommés tous les ans par le peuple.
- À Rome, on nomma des décemvirs pour composer les lois, et des questeurs pour faire juger les crimes publics.
- (Pronominal) Appeler, avoir pour nom.
- Je suis né dans un village près de Reims et je me nomme Cupidonnet. Dès mon enfance, j’aimais les jolies filles. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, L’Anti-Justine, 1798)
- Je me nomme Marie. — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Comment se nomme celle place, cette rue ?
- (Pronominal) Déclarer son nom.
- Vous êtes obligé de vous nommer.
-
rentrer
- (Sauf au Canada) Entrer de nouveau, entrer après être sorti, revenir à.
- La mer est dure et houleuse, le remorquage pénible. A midi, la remorque casse et le motor yacht me quitte fort vite en me saluant, car il désire rentrer avant l'arrivée du grain. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Les truands se dissimulaient dans toutes les encoignures des maisons, et gare au bon bourgeois cousu d'or, qui rentrait trop tard chez lui. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 43)
- Avant que le train atteignît la station de Ghéok-Tepé, je suis rentré dans le wagon. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VIII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Daumier montre à ses lecteurs ce qui se passe lorsque les louis-philippards se rendent à la revue et veulent rentrer chez eux. Ils sont trempés par l'eau qui tombe à foison. — (Paul Ducatel, Les premières années de caricatures politiques d'Honoré Daumier 1830-1835, éd. J. Grassin, 2000, page 202)
- Il faisait un froid de gueux. Dans la ville, sous un ciel plus que sombre les rares passants se pressaient de rentrer au plus tôt chez eux ou à leur travail, pour ceux qui en avaient. — (A. M. Ivankov-Diaz, Moi, Jean Thomas Collot, fils de gueux, Lyon : L'encre et le grattoir, 2017, page 126)
- Rentrer en soi-même, faire réflexion sur soi-même.
- La Reine réfléchit un moment, comme pour rentrer en elle-même, en mettant son doigt sur ses lèvres. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Entrer.
- Elle est rentrée dans l’armée.
- (Sens figuré) Recouvrer.
- Rentrer dans son bien, dans ses droits.
- Rentrer dans ses débours. recouvrer les sommes que l’on a dépensées.
- Pénétrer.
- Il pleuvait, je suis rentré dans le hall pour m'abriter.
- Faire rentrer quelqu’un sous terre, accabler quelqu’un, le confondre.
- S’emboîter ou s’enfoncer dans une chose.
- Il n'y avait aucun risque de collision, car le schnorchel avait été rentré pour cette raison même, et le submersible vivait sur ses réserves d'air. — (Arthur C. Clarke, Le Laboureur de la mer, Brage, 2014)
- Tous ces vêtements ne rentreront jamais dans ma valise.
- Le cou lui rentre dans les épaules, Son cou s’enfonce entre ses épaules.
- Les jambes me rentrent dans le corps, je suis très fatigué.
- Enfoncer, percuter.
- Un camion est rentré dans ma portière.
- La rue est verglacée. Le voisin est rentré dans un arbre.
- (Sens figuré) Être contenu, renfermé.
- Le second article de la loi rentre dans le premier.
- Reprendre le travail, après les vacations, après les vacances, après une interruption pour congé-maladie ou autre.
- Les tribunaux, les collèges rentrent à telle époque.
- Ce comédien rentre ce soir dans le rôle d’Oreste.
- Et qu'ont-ils à rentrer chaque année les artistes ? — (Léo Ferré, « Word… words… words… »)
- Arriver, être touché, être perçu, en parlant des revenus, des sommes à recouvrer,.
- Ce revenu a peine à rentrer.
- Il doit lui rentrer des fonds dans quelques jours.
- (Familier) Il se dit des humeurs dont on arrête l’épanchement au-dehors.
- Un charlatan lui a fait rentrer ses dartres.
- (Gravure) Repasser la pointe ou le burin dans les tailles déjà faites, pour les approfondir.
- (Cartes à jouer) il se dit des cartes que l’on prend au talon à la place de celles qu’on a écartées.
- Il m’est rentré deux as, deux atouts.
- (Transitif) Porter ou reporter dedans, ramener dedans ce qui était dehors.
- J’ai pas de conseils à te donner, mais si tu ne votes pas pour ma liste, tu peux te fouiller pour que je te prête le carcan pour rentrer tes foins et faire tes charrois. — (Louis Pergaud, Deux Électeurs sérieux, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Rentrer des marchandises dans le magasin.
- Rentrer des pots de fleurs, des orangers.
- Voici le moment de rentrer les foins.
- C’est l’heure de rentrer les bestiaux.
- Je vais rentrer les enfants.
- (Transitif) (Imprimerie) Renfoncer.
- Rentrer, faire rentrer une ligne.
-
apporter
- Porter quelque chose à quelqu’un. — Note d’usage : L’objet du verbe apporter est toujours un inanimé.
- Madame Hanson a la gracieuseté de nous apporter des fleurs, la chose la plus précieuse qu'elle puisse nous offrir sous ce triste climat; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 34)
- Le problème des maisons transportables est chose résolue par ici. Huit solides gaillards indigènes nous ont apporté, l'une après l'autre, sur leurs épaules, trois grandes paillotes où nous allons nous loger extérieurement au village. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 33)
- Fournir soi-même une partie de quelque chose.
- Un baryton, Monsieur Lavallée, avait apporté une bouteille de porto, et il en proposa à la ronde. Mademoiselle Bidoun, alto, avait confectionné un quatre-quart. — (Catherine Rihoit, Le plus beau jour de votre vie : nouvelles,Éditions Écriture, 1994, p. 236)
- Il apporte dans l’équipe un esprit de conciliation qui le fait généralement apprécier.
- Donner, procurer un conseil. Alléguer, citer.
- Il apporta son avis.
- Causer, produire.
- L’électricité a apporté le confort.
- Employer, mettre.
- Il a apporté tous les soins nécessaires à cet arrangement.
- Annoncer.
- Des aides de camp, des estafettes apportaient des nouvelles. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, p.168, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
-
pied
- (Anatomie) Partie du corps humain située à l’extrémité des jambes.
- Leste, menue, elle trottinait, les pieds enfouis dans des chaussons. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Son pied gauche, dont l’orteil rongeait la chaussette dix fois raccommodée, déchiquetant les mailles et creusant sa trouée, le faisait souffrir cruellement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 9)
- (Par métonymie) Chaussure correspondant à un pied particulier.
- Depuis la Renaissance, les souliers d’homme sont en général identiques pour le pied droit et pour le pied gauche. — (boucle de chaussure)
- (Par extension) (Cuisine) Membre cuisiné d’un animal.
- Les oreilles de veau ont de commun avec les pieds et les cervelles, l’avantage de pouvoir être frites ou mangées à la poulette; et de plus elles se laissent farcir, accommoder aux pois, aux oignons, au fromage, etc. — (Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, Almanach des gourmands : servant de guide dans les moyens de faire la bonne chère, Paris : Maradan, an XII, page 12)
- (Par extension) (Chasse) Trace de la bête qu’on chasse.
- Le veneur a reconnu au pied que c’était une biche.
- (Zoologie) Organe musculeux typique chez les mollusques permettant le déplacement ou de se fixer.
- Avant de se fixer, la moule sort son pied d’entre les valves de la coquille. — (les moules)
- Le pied permet la locomotion, il est très peu développé chez les mollusques vermiformes. — (pied des mollusques)
- Partie non séparable d’une chose située à la base.
- Mesurer la hauteur d’une tour ou de tout autre objet, lorsque le pied est inaccessible. — (Vincent Croizet, Géodésie générale, problème 545, page 137)
- Il était allé lui cueillir un bouquet de coucous pour mettre au pied de la statue de la Vierge qui trônait sur un vieux confiturier reconverti en fourre-tout de laines et de tissus où elle puisait pour occuper ses doigts. — (Élise Fischer, Le Rêve de la Grenouille : une enfance lorraine, Paris : Presses de la Cité, 2011, chapitre 9)
- (Architecture) Partie d’une construction proche du sol.
- Un plan publié en 1893 indique l’existence d’une plage au pied du rempart. — (remparts d’Essaouira)
- (Géographie) Endroit le plus bas d’un site.
- Le plateau sur lequel est assise la cité de Carcassonne commande la vallée de l’Aude, qui coule au pied de ce plateau, […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- L’embarquement et le débarquement s’opèrent à l’aide de barcasses d’un faible tirant d’eau, pouvant pénétrer dans une petite anse où les vagues viennent mourir au pied même des murs de la ville. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 21)
- La plaine de Konya s’ouvre au pied septentrional de la chaîne du Taurus, dans la partie centrale des plateaux anatoliens, région élevée (1 000-1 500 m) caractérisée par l’endoréisme de plusieurs dépressions jointives. — (Catherine Kuzucuoglu & Delphine Gramond, Contexte et indicateurs de tensions à propos de l’eau de la plaine de Konya (Turquie) , part.1, chapitre 5 de Temps et espaces des crises de l’environnement, éditeurs scientifiques : Corinne Beck, Yves Luginbühl et Tatiana Muxart, Éditions Quae, 2006, page 84)
- (Botanique) Partie du tronc ou de la tige en rapport avec le sol. Un pied de tomate dans un potager (2c).
- Il y avait plus de deux heures que les quatre hommes, descendus dans le fossé creusé autour de l’ormeau, un ormeau gigantesque, entaillaient le pied à grands coups de hache. — (Alphonse de Châteaubriant, Monsieur des Lourdines, chapitre 1, 1910)
- Camus, au pied de l’arbre, gisait couché sur le dos, tout pâle, les yeux clos. — (Louis Pergaud, La Traque aux nids, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Géométrie, Mathématiques) Point d’une droite située à l’intersection avec une droite perpendiculaire.
- Le point d’intersection de la hauteur et du côté opposé est le pied de la hauteur. — (lexique de géométrie)
- Élément séparable soutenant une chose et la liant avec le sol[1].
- Pied de plan de travail cylindrique réglable inox brossé … — (quincaillerie)
- (Botanique) (Par extension) Ensemble de la plante.
- (Viticulture) Plant de la vigne, cep de vigne.
- Il faut bien regarder chaque pied de vigne, afin de lui laisser le nombre exact de bourgeons.
- (Jardinage) Plante dans son ensemble.
- Amendez le sol lors de la plantation avec du compost, plantez un pied isolé de framboisier à proximité d’un tuteur. — (plantation de framboisiers)
- La première chose à faire, c’est de prendre une bêche et son courage à deux mains pour arracher méthodiquement le maximum de pieds.— (Jacky la Main Verte vous répond. Comment se débarrasser des marguerites qui détruisent ma pelouse ?, Le Parisien le 28 janvier 2017)
- (Mycologie) Partie du carpophore entre le sol et le chapeau.
- Le chapeau, bien ferme, doit être solidement attaché au pied. — (champignon de Paris)
- (Ameublement) Partie qui sert à soutenir un objet mobilier.
- Puis, çà et là, des escabelles à trois pieds, formées par des bâtons fichés dans une simple planche de fayard, une huche à pain, une grosse cuiller en bois pour puiser de l’eau, un seau et des poteries pour le lait, un rouet sur la huche, quelques clayons à fromages, des murs noirs, une porte vermoulue ayant une imposte à claire-voie ; tels étaient la décoration et le mobilier de cette pauvre demeure. — (Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, édition de 1845, chapitre premier)
- Sur l’établi du charpentier, un pied de chaise en réparation gisait à côté du ciseau qui ne l’avait qu’entamé, […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Décoration) Partie d’un objet servant de base.
- J’ai déjà deux pieds de chandelier dont les vis ont cassé net à ras du pont. — (réparation de pied de chandelier)
- (Musique) Base des tuyaux parlant de la facture d’orgues.
- on a ainsi les tierces de 6 pieds 2/5, 4 p. 1/5, 1 p. 3 /5. — (imago mundi)
- (Métrologie) Unité de mesure de longueur.
- Avec la coudée et le doigt, le pied est l’unité de mesure la plus ancienne de l’histoire de l’humanité.
- Puis ils ont connu les privations de liberté et la misère économique. Les appréhensions de ceux qui ont vécu cette misère devraient être entendues comme une expérience de vie plutôt que comme une déviation politique. Pas avec une perche de 100 pieds ! (…) Mais je constate que ceux qui ont connu les révolutions gauchistes de près ne veulent rien savoir. — (Mario Dumont, Les Latinos méfiants , Le journal de Montréal, 6 novembre 2020)
- (Commonwealth) Unité de longueur du système impérial britannique (symbole : ft). → voir foot.
- Personne de vraiment grand, sentait-on, n’aurait eu une expression si virulente et si agressive, bien qu’en réalité Butteridge eût une taille de six pieds deux pouces (1m88) et un poids exactement proportionnel. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 34 de l’édition de 1921)
- (Désuet) Ancienne unité de mesure de longueur française (symbole : P).
- Le mètre est égal à 3 pieds et 11,296 lignes de la toise de Paris, — (Loi du 19 frimaire an VIII)
- Dans un triangle rectangle dont la mesure en pieds de l’hypoténuse est de 25 pieds. — (J.-Y. Guillaumin, Corpus Agrimensorum Romanorum II & III, 1996, Podismus, page 8)
- N’avais-je pas entendu dire qu’à Paris on enterrait à six pieds de profondeur ? — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, 1879)
- À nos côtés s’ouvrait l’abîme, droit, à pic, immense, épouvantable, où la mer hurlait à cinq cents pieds au-dessous de nous. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, 2012, page 157)
- (Linguistique, Poésie) Unité rythmique d’un vers ou d’une phrase permettant la scansion, comprenant un nombre déterminé de syllabes.
- Ainsi le dithyrambe, chant liturgique en l’honneur de Dionysos diffère de l’iambe dont le pied comporte un son bref suivi d’un long avec des vers dodécamétriques alternant avec des octamétriques. — (Louis Lefroid, Esthétique: l’harmonie des formes, éditions Opéra, 1998, page 36)
- L’alexandrin français comporte douze syllabes. Et pas un seul pied. — (Bernard Cerquiglini)
- En français on ne doit pas parler du nombre de pieds mais des syllabes d’un vers. — (Syllabes, vers et rimes)
- (Familier) (France) Plaisir extrême.
- Il paraît que c’est le pied, en plein hiver. — (Madeleine Chapsal, Meurtre en thalasso, Stock, page 79)
- Inclinaison que l’on donne à des objets pour assurer leur assise, leur stabilité.
- Donner du pied à un mur, c’est le monter en le diminuant d’épaisseur à partir de sa base. — (J. Justin Storck, Le Dictionnaire Pratique de Menuiserie - Ébénisterie - Charpente, édition de 1900, donner du pied)
- Représentation entière d’un être.
- (Héraldique) Ours en pied : Ours debout ; on dit plus fréquemment ours levé.
- (Photographie) Portrait debout.
- Il est toujours bon d’avoir plusieurs photos à proposer, en particulier pour les mannequins qui auront intérêt à proposer par exemple des photos en pied et des portraits. — (casting)
- (Sens figuré) Place qu'on commence à occuper dans un endroit.
- 23 septembre 1941 – En somme, j’ai un pied dans la vie d’étudiante cette année encore, et cela me rassure de n’être pas tout à fait au pied du mur… je peux encore me faire des illusions sur mes talents. — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 181)
- Statut ; condition sociale.
- Par sa façon d’être, il s’était montré assez gênant dans une maison qui se mettait sur un certain pied de respectabilité. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Conformément à ce qui a été établi.
- Celui-ci aimait à expliquer qu’il n’y avait de repos et de tranquillité pour la France qu’à la condition de remettre précisément toutes choses sur le pied où elles se trouvaient en 1786. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
-
changer
- (Intransitif) Devenir autre.
- Plus ça change, plus c'est la même chose. — (Alphonse Karr, Les Guêpes, janvier 1849)
- Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change. — (Guiseppedi Tomasi di Lampedusa, Le Guépard, 1958)
- L’attitude de l’occupant vis-à-vis de l’occupé évolue aussi. Elle change même du tout au tout. La poigne de fer de l’hitlérisme, relâchée les premiers mois, se resserre brutalement. — (Robert Bailly, Les feuilles tombèrent en avril, Paris, Éditions sociales, 1977)
- Choisir un roi jeune, beau et bien portant n'empêchait pas qu'il vieillît, enlaidît, tombât malade, ni qu'il perdît ses vertus, ses qualités morales – bref, qu'il changeât et cessât d'être adéquat. — (Jean-Paul Roux, >Le Roi: Mythes et symboles, Fayard, 1995)
- Il dégèlera si le vent change.
- Son visage a bien changé.
- (Sens figuré) Vos sentiments ont bien changé, sont bien changés.
- Comme tout est changé!
- Changer en bien.
- S’il est honnête homme, il a bien changé.
- Ce jeune homme est changé à son avantage.
- (Intransitif) Avoir de l’inconstance dans ses projets, ses goûts, ses affections, en parlant d’une personne.
- C’est un homme qui change aisément, on ne peut se fier à lui.
- Aimer à changer.
- Un amant jure de ne jamais changer.
- (Transitif) Échanger une chose contre une autre.
- Quand Napoléon III fut empoigné à Boulogne pour avoir donné une seconde représentation du débarquement à Cannes, on le jeta au cachot et on l'emmena à Paris sans lui donner le temps de changer de chemise. — (Arsène Houssaye, Les Confessions, tome IV : Souvenirs d'un demi-siècle 1830-1880, tome 4, Paris : chez E. Dentu, 1885-1891, chap. 4)
- Au Tchad, nous changerons nos chevaux de réquisition (qui sont d’insignes rosses) et nos bêtes de somme contre des chameaux pour continuer notre route dans la zone désertique d'Agadem. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 23)
- Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement. — (Francis Blanche, Les Pensées de Francis Blanche, Le Cherche Midi , 2011)
- (Absolument) Je ne veux pas changer avec lui.
- (Transitif) Remplacer une personne ou une chose par une autre.
- Ce rappel à la réalité quotidienne et aux occupations usuelles change momentanément le cours de mes pensées. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Cet intérieur de célibataire, tout de même, ça manquait de ménage. Cette table de bois nu, jamais lessivée sans doute, et ce papier des murs méritait d’être changé. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Si l'on suit les magazines de mode, la garde-robe de la fashion victim devrait changer toutes les semaines en passant d'un extrême à un autre, du rose au bleu canard qui seront complètement démodés dans un mois. — (Bénédicte Régimont, La very stylish girl, Éditions Open Way, 2005)
- (Transitif) Rendre une personne ou une chose différente de ce qu’elle était, transformer, modifier.
- La tentation d’être un chef juste et humain est naturelle dans un homme instruit ; mais il faut savoir que le pouvoir change profondément celui qui l’exerce ; et cela ne tient pas seulement à une contagion de société ; la raison en est dans les nécessités du commandement, qui sont inflexibles. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 235)
- Changer sa manière de vivre.
- On a changé l’ordre.
- Il a changé toute sa maison.
- Cet événement allait changer la face des affaires.
- Rien ne peut changer les lois de la nature.
- Cela ne change rien à mes résolutions.
- (Transitif) (Par hyperbole) Devenir méconnaissable.
- Cet homme est changé, bien changé, changé à ne pas le reconnaître : Il a le visage bien changé, soit par l’âge, soit par la maladie.
- (Sens figuré) Il a changé entièrement de mœurs et de conduite.
- Remplacer des vêtements ou du linge par d’autres.
- Changer d’habit, de chemise, de linge.
-
prêter
- Fournir, donner.
- Elle s'était levée et prêtait l'oreille à des bruits imaginaires. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tous les hommes, […], écoutaient nonchalamment, sans y prêter grande attention, un mauvais phonographe, aux accents métalliques. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 385 de l’édition de 1921)
- Historiquement, la « tête gouvernante » de l'impérialisme nord-américain prête une attention supérieure au contrôle militaire, tandis que sa « tête privée » se consacre au contrôle économique. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
- La nuit lui prêtait son ombre.
- Prêter secours, aide, faveur, etc., secourir, aider, favoriser quelqu’un en quelque chose.
- Prêter la main à quelque chose, aider à faire quelque chose, être complice de quelque chose.
- Il a prêté la main à ce vol, à ce meurtre.
- Prêter la main à quelqu’un, l’aider à porter quelque chose de pesant, à remuer, à soulever quelque fardeau ; et, figurément, l’aider à réussir dans une entreprise.
- Prêtez-moi un peu la main.
- Prêter l’épaule.
- Prêter serment, faire serment devant témoins.
- Prêter serment devant un tribunal.
- Il fut admis à prêter serment.
- Prêter foi et hommage se disait d’un vassal qui rendait foi et hommage au seigneur duquel il relevait.
- Prêter son nom, laisser faire en son nom un acte où l’on n’a point d’intérêt, dont un autre a les avantages et les charges. Il se dit aussi de celui qui autorise un autre à se servir de son nom en quelque occasion → voir prête-nom.
- Prêter sa voix, prêter son ministère à quelqu’un, parler pour lui, s’employer pour lui.
- Fournir une chose sous condition que celui qui la reçoit la rendra ; permettre l’usage temporaire d’une chose. Il s’emploie absolument dans ce sens; c’est alors le plus souvent d’argent qu’il s’agit.
- Les machines seront toutes prêtées par l’entreprise Caterpillar, qui en profitera pour proposer des démonstrations. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 23)
- Prêter sa voiture.
- Prêter des meubles.
- Il nous a prêté sa maison.
- Prêtez-moi cette brochure.
- Il ne rend jamais les livres qu’on lui prête.
- C’est un homme qui n’aime pas à prêter.
- Prêter à intérêt.
- Prêter à la petite semaine, prêter pour un temps très court et à un intérêt très élevé.
- Attribuer, imputer.
- Prêter à quelqu’un des propos, des opinions, des projets, des intentions, une action, un ouvrage, une chanson, une plaisanterie.
- Prêter à une personne des torts, un ridicule, un travers.
- (Intransitif) Fournir matière à ; donner lieu à.
- Envisagé du bord, un débarquement semblait d’autant plus difficile qu’outre les remous et les brisants qui encerclaient l’îlot, la configuration du rocher ne s’y prête guère. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Sa présence à Sagra ne prêtait pas moins à cent explications banales. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
- Mais à cette réunion, j’eus le tort de présenter mes idées sous une forme édulcorée (la théorie de l’onde-pilote) qui prêtait à de nombreuses objections. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l’Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
- Nul ne sait si l'histoire d'un automobiliste faisant marche arrière pour « confisquer » le « barbecue » (le surnom du radar mobile) qui venait de le griller» est vraie. Ou juste imaginaire parce que prêtant à sourire. — (Denis Boulard, Radar Business, Éditions First-Gründ, 2012 chapitre 7)
- Ce que vous me dites prête à penser.
- S’étendre aisément quand on les tire, en parlant du cuir, des étoffes, et autres choses de même nature.
- Du cuir qui prête.
- Un bas qui prête.
- Une étoffe qui prête.
- C’est un sujet qui prête, se dit, en parlant des ouvrages de l’esprit, d’un sujet qui peut fournir des développements brillants, suggérer des idées intéressantes.
- J’ai fait de la poésie, de l’éloquence là-dessus. Le sujet prêtait : Guillaume amoureux d’une paysanne !… son père pouvait bien l’avoir été. Guillaume cédant à sa passion !… son père y avait cédé. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- (Pronominal) S’adonner, se laisser aller momentanément à quelque chose.
- Se prêter à l’espérance, à l’illusion.
- (Pronominal) Consentir par complaisance à quelque chose ; se plier à.
- Notons que le terme association a été très mal choisi. Il n'implique pas que les plantes se prêtent une aide quelconque. En général, elles sont concurrentes. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 114)
- On n'a jamais très bien compris ce qu'on reprochait aux poses très prudes et un rien mélancolique de l'étudiante génépiste qui s’y était prêtée. — (Louis Perego, Le coup de grâce, Les Éditions de l'Atelier/Éditions ouvrières, 1995, p. 88)
- Convenir à ; être utilisable pour.
- Ces lignes pures, ce ton fauve et doré, prêteraient merveilleusement à la peinture, et il est fâcheux que Léopold Robert, ce Raphaël des paysans, soit mort si jeune et n’ait pas fait le voyage d’Espagne. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
- (Pronominal) Convenir à ; être utilisable pour.
- Grâce à la nature du sol (tirs et hamri) et à l’abondance des précipitations, une grande partie de la zone côtière se prête admirablement à l’exploitation agricole. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 219)
- Le sol argilo-calcaire, parfois décalcifié en surface — devenant argilo-siliceux au contact des grès bigarrés — se prête bien à la culture des céréales. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 13)
- Un sandwich enroulé (wrap en anglais) dans une tortilla de blé, voilà l'idée toute simple née en Californie dans les années 1990. Digne descendant du burrito, le wrap n'a pas tardé à conquérir le monde, tant il se prête à toutes les variations. — (Estérelle Payany, Wraps, éditions Variations gourmandes/Solar éditions, 2012, introduction)
-
inspirer
- Faire pénétrer artificiellement de l’air dans les poumons.
- Inspirer de l’air dans les poumons d’un noyé, d’un enfant nouveau-né.
- (Physiologie) Faire entrer naturellement de l’air dans ses poumons.
- (Absolument) — L’acte de la respiration consiste à inspirer et à expirer.
- (Par analogie) Faire naître dans le cœur, dans l’esprit, quelque mouvement, quelque dessein, quelque pensée.
- En Occident, on sait combien le règne végétal a inspiré l'art du moyen âge. Dans les cathédrales s'épanouit une flore de pierre aussi riche que la flore persane, aussi merveilleuse par les formes que celle-ci l'est par les couleurs. — (Léon Lagrange, L'Art et l'Industrie, dans Le Correspondant, Paris : Charles Douniol, octobre 1865, volume 66, page 352)
- La musique exprime les sentiments, mais elle serait bien empêchée de les définir, et, sans le commentaire des paroles, absent de la musique instrumentale, l’auditeur reste toujours dans un certain vague quant à la nature et à l'objet du sentiment dont s’est inspiré le musicien. — (Pierre Lasserre, Philosophie de Goût musical, Les Cahiers verts n° 11, Grasset, 1922, page 50)
- Convenons-en, les exemples de bombance qui lui sont ici donnés ne sont pas faits pour lui inspirer des idées de modération. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Enguerrand de Marigny, le ministre des finances qui avait inspiré à Philippe le Bel sa politique d'altération des monnaies, fut pendu au gibet de Montfaucon. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Il n'existe plus de communauté humaine, d'unité de civilisation qui s'inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 228)
- Nous travaillions toute la semaine, et le week-end, je rentrais à la maison auprès de Billie et de ma famille. Tyler restait à South Beach, où les skateuses en bikini l’inspiraient. — (Joe Perry & David Ritz, Rocks : Ma vie avec et sans Aerosmith, traduit par Adrienne Bernardi, éd. Camion blanc, 2015)
- (Par analogie) (Religion) Recevoir des lumières surnaturelles par une sorte de souffle divin.
- Les païens croyaient qu’Apollon inspirait la pythie.
- Les poètes disent qu’Apollon, que les muses les inspirent.
- Ces événements l’inspirèrent, et nous leur devons le beau poème qu’il a laissé.
- (Par extension) Conseiller, diriger, animer.
- À cette conduite du président on reconnut le conseiller qui l’inspirait.
- (À la voix passive) (Familier) Être avisé, avoir l'idée.
- Je fus bien inspiré quand je fis telle chose.
- Il était bien mal inspiré de te faire confiance.
- Interrogée, la CNIL vient de nous confirmer qu’elle « n’a pas à ce stade été saisie officiellement » par Bercy. Néanmoins, elle tient à rappeler qu’ « une base légale claire et explicite est en tout état de cause nécessaire ». Un message adressé à Bercy qui sera ainsi bien inspiré de la saisir comme ce fut fait en 2017 à l’occasion de l’extension du « data mining » sur des dizaines de fichiers déjà à disposition des services. — (Marc Rees, Surveillance des réseaux sociaux par le fisc : les réserves de la CNIL, Next INpact, 13 novembre 2018 → lire en ligne)
-
fossé
- Fosse creusée en long pour clore, pour enfermer quelque espace de terre, ou pour faire écouler les eaux, ou anciennement pour la défense d’une place, d’une ville, d’un château.
- Ce sont ces chemins qu'il s'agit de macadamiser; non pas au moyen de pierres jetées à tort et à travers, mais au moyen d'un macadam de 2m. 50 c. de large, avec fossés pour l'écoulement des eaux; un macadam bien fait, recouvert en matière dure, quoique tendre au fond. — (Observations sur les routes dites Mac Adam, par Auguste Jones, suivies d'une réponse de W. Mac Adam à M. Haussmann & à M. C. D. Versluys, Bruxelles : chez A. Lacroix, Van Meelen & Cie, 1861, page 39)
- Habituellement les terrains mouilleux qu’on veut planter sont assainis au préalable et le creusement des fossés de drainage sert à faire des buttes ou des remblais. — (A. Fron, Forêts, Pâturages et Prés-Bois, Encyclopédie des connaissances agricoles, Hachette, 1909, page 137)
- La ville avait la réputation d’être imprenable ; son château s’élevait à l’est et la ceinture de murailles qui entourait la cité venait s’y attacher; des portes, des bastions, des fossés formaient un respectable appareil de défense. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
- Après le « mur murant » de 1786, les fortifications de 1840 ont été démolies pierre par pierre, et la terre de leurs glacis à servi à combler les fossés de défense dont on l’avait tirée. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 243)
- Il atteint le fossé qui délimite la Belgique et la France et, en dépit des feuilles pourries qui l’entravent, il le suit à toute allure. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Sens figuré) Séparation profonde.
- C’est pour cette raison qu’on a confondu, très souvent, la piraterie avec la course ; en droit pur, c’est chose différente, en pratique, le fossé qui les sépare est beaucoup moins profond. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, page 46)
- Si profond était le fossé entre la bourgeoisie manufacturière et les ouvriers du textile que les luttes révolutionnaires, dans Sedan, prirent comme nulle part ailleurs le caractère d’un conflit entre classes. — (Henri Manceau, Des luttes ardennaises, 1969)
- Le fossé des générations existe à toute époque, même quand poussent sur ses bords les fleurs des bons sentiments. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, pages 141-142)
- Des fossés déjà présents, notamment ceux entre public et privé, entre la réussite ici et dans les autres provinces, semblent s’être accentués. — (Antoine Robitaille, Après la pandémie, relançons aussi l’éducation, Le Journal de Québec, 16 janvier 2021)
-
remet
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de remettre.
- La limande qui mouillait pour sa correspondance respire, elle glose et reglose sur les contrôleurs qui blablabla et remet une couche de sale satisfaction de vieille morue recrépie sûre de son « bon droit » - et une bonne droite dans ta gueule de bourgeoise, vieillasse ?… — (Michel Kessler, Joséphine, 2002)
-
univers
- Le monde entier, l’ensemble de tout ce qui existe.
- La prière, c’est […] une sorte de tapage doublé de flagornerie. Ainsi en jugent […] les rationalistes qui affirment que rien n’est aussi absurde que de s’adresser à un Dieu immuable pour lui demander de bouleverser les lois de son univers en notre faveur. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 248)
- Rôde-t-il de par l’univers je ne sais quel dieu de la malédiction et du carnage ayant pouvoir à de certaines heures d’arracher de la vie les fils aînés de la famille humaine taillés pour lui faire obstacle? — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Selon la plupart des scientifiques, l’univers existe depuis environ treize milliards d’années ; la Terre depuis quatre milliards et demi, et la vie depuis environ trois milliards d'années. — (L’insoutenable légèreté du darwinisme, dans Le Québec sceptique, n°60, pp.40-47, été 2006)
- Mais dans les univers courbés du second système einsteinien, des boucles temporelles pourraient autoriser une certaine exploration du passé, sans condition de vitesse, le principe de causalité étant dans ce cas invalidé. — (Jacqueline Sessa, Du mouvement dans l'espace au déplacement du temps : l'Uchronie, dans le recueil Le cours du temps, Centre d'études comparatistes/Université de Saint-Étienne, 1998, page 13)
- (Vieilli) Notre galaxie, la Voie lactée, et par extension toute autre galaxie.
- Mais l’on disputait toujours de leur véritable nature : nébuleuses gazeuses, nuages de matière ou atmosphères d’étoiles à haute température ; ou bien vrais univers, confédérations stellaires analogues à la Voie Lactée, distinctes d’elle? — (André Georges, L’Univers humain : Naissance des mondes in « Études, Revue catholique d’intérêt général », 1939)
- Remarquons, d’autre part, que les nébuleuses extragalactiques, qui sont des univers analogues au nôtre (univers-îles), possèdent elles aussi leurs novæ ordinaires. Elles ont les mêmes propriétés que les novæ de notre Voie Lactée. — (Annuaire pour l’an 1954, Le Bureau des longitudes, ca. 1953)
- (Par métonymie) Ensemble du globe terrestre.
- La grande Limagne ! N’est-elle pas l’une des plus féconde plaine de l’univers ? — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- L'univers ne s'étendait pas, pour moi, beaucoup au-delà du quai Malaquais, où j'avais commencé de respirer le jour, comme dit cette tendre vierge d'Albe. — (Anatole France, Pierre Nozière ; livre 1 : Enfance, ch. I, 1899)
- (En particulier) Ensemble des habitants de la planète.
- Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle,Femme impure ! L’ennui rend ton âme cruelle. — (Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal,)
- […], il se senti assez fort pour lancer un cartel à l’univers. Sa personnalité s’enflait. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 31)
- […], Bert se rendit compte de l’immense tragédie qui ébranlait l’humanité, […] ; il comprit qu’arrivait une époque où l’univers se désorganisait effroyablement, où c’en était fini de la sécurité, de l’ordre, de l’habitude… — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Ensemble de ce qui constitue le monde des personnages dans une œuvre de fiction.
- L’univers de Jules Verne.
- Ce qui se passe dans ce jeu, c’est grave. C’est grave. Et en plus, si on est fan de l’univers de Batman, mais… jouer à ce jeu, … c’est aussi plaisant que de se prendre un concombre dans le cul. — (Joueur du Grenier, Batman & Robin - Playstation, 18 mai 2011)
- Groupe organisé formé d’une multitude d’êtres.
- À chaque pas que l’homme fait, il écrase des univers, empêche l’éclosion d’un peuple innombrable d’infiniment petits. — (Émile Zola, Fécondité, 1899, page 75)
- Pour les non-baiseuses, toutes les baiseuses sont des salopes, mais ce n'est pas ce genre de dénonciation qui rendra l’univers des chastes plus attrayant. — (Christian Coffinet, La jambe de mon père, Éditions Jean-Claude Lattès, 1977)
- Cette anthropologie approximative du peuple satyresque laisse de côté l'embarrassante question des satyreaux, dont on se demande comment ils ont bien pu être engendrés dans cet univers sans femmes: […]. — (Françoise Lavocat, La syrinx au bûcher: Pan et les satyres à la Renaissance et à l'âge baroque, Librairie Droz, 2005, page 357)
- Ensemble de personnes considérées dans leur environnement (matériel, psychologique, social, moral) et constituant une communauté à part.
- L’univers hospitalier, scolaire.
- Ensemble de personnes formant un groupe social, un milieu particulier.
- « Au niveau » est certes déjà une vieille connaissance, et même une vieille tarte à la crème, puisque l'expression fit irruption dans l’univers branchouillard voilà une bonne vingtaine d'années. — (Pierre Merle, Le nouveau charabia: le français est une langue étrangère!, Milan, 2005, p.192)
- Ce qui embrasse un champ d’activité, un domaine artistique, intellectuel, psychologique, moral.
- Enfin, dans l’univers du web 2.0, en particulier autour des blogs, on a vu se développer la pratique d'une indexation publique et collective ou « partagée » autour des tags. — (Alain Giffard, Bernard Stiegler & Christian Fauré, Pour en finir avec la mécroissance : Quelques réflexions d'Ars industrialis, Éditions Flammarion, 2009, chap. 12)
- Système, ensemble d’objets abstraits formant un tout harmonieusement organisé.
- Cette Antigone voyoute pourrait courir toutefois le risque d'énoncer un univers d’indifférenciation où l'ordre légal et la transgression s’égaleraient sur un seuil éthique au-delà du bien et du mal, […]. — (Rose Duroux, Les Antigones contemporaines: de 1945 à nos jours, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2010, page 310)
- (Mathématiques) (Par métonymie) Ensemble des issues possibles, résultats d’une expérience aléatoire.
-
éternité
- Durée qui n’a ni commencement ni fin.
- De toute éternité, de temps immémorial.
- Pour de nombreux croyants, Dieu est de toute éternité.
- Le temps n’est qu’une partie de l’éternité.
- Comme si on pouvait tuer le temps sans blesser l’éternité. — (Henry David Thoreau)
- Durée qui a un commencement, mais qui n’aura pas de fin. — Note : Dans ce sens on l’emploie surtout en parlant de la vie à venir.
- […]; et, quand M. de Bonald est venu réclamer à la Chambre, en 1816, au nom de la religion catholique redevenue religion de l’État, le rétablissement de l’indissolubilité du mariage, il s'est bien gardé de réclamer en même temps et au même titre le rétablissement de l’éternité des vœux ecclésiastiques. — (Alexandre Dumas fils, La question du divorce, 12e édition, 1880, page 176)
- […] ils n’ignorent rien de tout cela et savent notamment fort bien que c’est en l’affirmant qu’ils créeront cette éternité de barbarie nécessaire au maintien des institutions qui leur sont chères. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue et augmentée, Grasset, 1946, page 194)
- En outre, l’organisation de la famille française s’est achevée sous l’influence du droit canon et du droit romain qui revêtaient hier encore un aspect d’éternité et qui nous surprennent aujourd’hui par l’imminence de leur déclin. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- (Par hyperbole) Temps qui semble durer trop longtemps.
- Le doigt sur la détente de nos armes, tous les muscles tendus, ne respirant plus, nous attendons… et il me semble qu’il se passe une éternité… — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 47)
- (Langage savant) Caractère de ce qui est éternel.
- L'éternité de la matière
- (Religion) La vie éternelle après la mort.
- Le passage de la vie à l’éternité est court mais terrible ; il ne me reste que bien peu d’instants pour me préparer à la mort. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- L’éternité c'est long, surtout vers la fin. — (Woody Allen)
- (Héraldique) (Très rare) Meuble représenté par un serpent en anneau se mordant la queue dans certaines armoiries. Cette terminologie du blason n’est utilisée que par quelques auteurs à titre symbolique. On lui préfère ouroboros ou ourobore.
- Éternité : Quelques auteurs la symbolisent ainsi, avec un serpent, formant un cercle, en se mordant le bout de la queue. — (Le Blason, dictionnaire et remarques, Amédée de Foras, 1883, consultable sur Gallica)
-
confirmer
- Faire persister quelqu’un dans une opinion, dans une résolution, l’affermir dans cette opinion, dans cette résolution.
- Cela m’a confirmé dans la croyance que j’avais.
- Tout me confirme dans l’idée qu’il a péri.
- Ce miracle le confirma dans la foi chrétienne, confirma sa foi.
- Vos avis l’ont confirmé dans sa résolution.
- Je me confirme dans cette résolution.
- (Sens figuré) Rendre plus ferme, plus stable.
- Les persécutions ne servirent qu’à confirmer l’église naissante.
- Sanctionner, ratifier.
- Il fallut que Graux confirmât l'ordre d'un battement de paupières et elle s'en fut en dansant presque, sans savoir pourquoi elle était joyeuse. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre III, Gallimard, 1937)
- Le Pape confirma les décisions du concile.
- Confirmer une alliance.
- La Cour d’appel confirma le jugement rendu par le tribunal de première instance.
- Confirmer un acte.
- Confirmer des privilèges, des donations, Les sanctionner par un acte officiel.
- Prouver plus fortement quelque chose, l’appuyer de quelque preuve décisive.
- Finalement, en 1610, des observations faites par Galileo Galilei, à l'aide du tout premier télescope, ont fourni les preuves confirmant la vision de Copernic. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L'astrologie confrontée aux progrès de l'astronomie, dans Le Québec sceptique, n°24, p.41, décembre 1992)
- L'inhibition diaphragmatique postopératoire a été confirmée plus récemment par des études faisant appel à l’électromyographie du diaphragme qui témoigne de façon plus directe de la fonction du diaphragme. — (J. Hollande, A. Cheffi & F. Clergue, Complications respiratoires postopératoires, dans Insuffisances respiratoires aiguës, Wolters Kluwer France, 1998, page 316)
- L’échographie cardiaque transthoracique (présence de valves remaniées ou/et de végétations) et les hémocultures confirment le diagnostic évoqué par la clinique : streptococcémies, staphylococcémies, etc. — (Edmond Bertrand, Urgences médicales en Afrique, De Boeck Supérieur, 2005, page 7)
- Rendre plus certaine, plus assurée une chose qui avait déjà été donnée ou reçue pour vraie.
- Le bruit court que c'est dimanche. Ce n'est pas le curé qui le confirmera. Il a refusé de dire la grand’messe et a célébré l'office dans sa chambre, tout seul. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- […]; un radiogramme du « Gustav Holm » confirmait leurs dires en félicitant notre compagnon, fou de joie. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Tous ces préparatifs confirmaient ce que j'appréhendais. Ils allaient expérimenter sur moi le « sérum de vérité ». — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- J’ai reçu une lettre qui me confirme ce bruit, cette nouvelle.
- Son témoignage confirme le vôtre. — Mes soupçons se trouvèrent confirmés.
- Je vous confirme mes précédentes instructions.
- Confirmer une commande. — Cette nouvelle, ce bruit ne se confirme pas.
- (Impersonnel) — Il se confirme qu’il est tout à fait ruiné.
- (En particulier) (Théologie) Conférer le sacrement de confirmation.
- C’est tel évêque qui l’a confirmé.
- Il n’a pas encore été confirmé.
-
épais
- Qui a une certaine mesure dans la dimension transversale.
- La seconde édition des recherches de M. Parent est en trois volumes in-12 fort épais. — (Bernard le Bouyer de Fontenelle, Parent.)
- Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d’un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
- Le pain à mie compacte et bise, à la croûte épaisse couleur de couque, sent la farine honnête. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les petits coups de freins de Chak et l’épais tapis de neige se conjuguèrent pour ralentir le camion, et ce fut quasiment au pas qu'il s'engagea dans l'ouverture. — (Pierre Bordage, Les Derniers Hommes, épisode 3 : Les légions de l'Apocalypse, éd. Au Diable Vauvert, 2010)
- Fort, solide.
- Drap épais. Étoffe épaisse.
- Langue épaisse — (Par extension) langue pâteuse, lourde, articulant difficilement.
- Taille épaisse — taille grosse, peu élégante.
- Cheval épais — cheval gros, lourd, sans élégance.
- Nombreux, serré, touffu.
- Des cheveux épais. Les bois épais. D’épais bataillons.
- J’ai craint que de ces bois l’épaisse solitudeNe cachât un ramas de brigands révoltés. — (Ducis, Lear, I, 1)
- Tissure épaisse — (Pêche) tissure d’un filet à mailles serrées.
- Qui a une grande consistance ou une grande densité.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Le 22 Août, la marche vers le Nord devait être continuée. Mais un épais brouillard couvrait le sol empêchant les reconnaissances. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), page 5)
- […] cette liqueur épaisseMêle du sang de l’hydre avec celui de Nesse. — (Pierre Corneille, Médée, IV, 2.)
- Une épaisse vapeur s’est du temple élevée. — (Pierre Corneille, Oed., II, 3.)
- Ils l’ont enveloppé d’une épaisse fumée. — (Pierre Corneille, Tois. d’or, v, 2.)
- Mais quelle épaisse nuit tout à coup m’environne ? — (Jean Racine, Andr., V, 5.)
- Climats qu’un ciel épais ne couvre que d’orages. — (Voltaire, Orphel., I, 1.)
- (Sens figuré) (Littéraire) Lourd ; grossier ; lent à comprendre.
- De ces cervelles fines, la plus fine était la petite Brulette, emmi les filles, et des plus épaisses, la plus épaisse paraissait celle de Joseph, emmi les garçons. — (George Sand, Les Maitres sonneurs, Londres : George Bell & Sons (Les Classiques Français Illustrés, publiés sous la direction de Daniel O’Connor), 1908, p.4)
- Montchevreuil était un fort honnête homme, modeste, brave, mais des plus épais. — (Louis de Rouvroy, 4, 64.)
- Les Béotiens, les plus épais de tous les Grecs, prenaient le moins de part qu’ils pouvaient aux affaires générales. — (Montesquieu, Rom. 5.)
- Et la grosse gaieté de l’épaisse opulence. — (Jean-Baptiste Louis Gresset, Méch., II, 3.)
- (Québec) (Courant) (Familier) Imbécile. → voir épais dans le plus mince
- Pompidou, Baudouin, Trudeau sont corrects. Ils ne veulent rien changer ; ils sont contents que nous restions épais comme nous sommes. — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, p. 16)
- Dans un groupe, tu prends les décisions à cinq. Tu fais des gaffes à cinq, tu dis des niaiseries à cinq, quand un a l’air d’un épais, y’en a cinq qui ont l’air épais. — (Voir, 30 mars 2006)
- (Botanique) Se dit de toutes les parties dont l’épaisseur, comparée à celles d’organes analogues, est plus grande que ne semblerait le comporter leur étendue.
-
associer
- Prendre quelqu’un pour compagnon, pour collègue dans une dignité, dans un emploi, dans une entreprise, etc.
- Dioclétien associa Maximien à l’Empire.
- Les entrepreneurs de cette manufacture l’ont associé à eux.
- Je commençai par voler deux chevaux ; je m'associai des camarades ; je me mis en état de voler de petites caravanes. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XIV. Le brigand, 1748)
- (Sens figuré) L’y faire participer, unir, joindre.
- Le pain perdu est un en-cas parfait, car il associe différents aliments rassasiants comme les œufs, le lait, mais aussi la cannelle. — (Gaëlle Van Ingelgem, Grignoter malin: 25 trucs et astuces de grand-mère, Lemaitre Publishing, 2015, page 27)
- Associer quelqu’un à son crime, à ses dangers, à son triomphe, etc.
- L’intérêt qui associe deux personnes.
- Associer des idées.
- (Pronominal) (En particulier) Hanter, fréquenter quelqu’un, avoir liaison, avoir commerce avec quelqu’un.
- Il ne faut pas qu’un jeune homme s’associe avec toute espèce de gens.
- (Pronominal) (Économie) Fonder une société commerciale avec d'autres sociétaires.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.