Dictionnaire des rimes
Les rimes en : réalité
Que signifie "réalité" ?
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- Existence effective.
- La réalité d’un paiement.
- Ce qui existe effectivement, chose réelle.
- Ce rappel à la réalité quotidienne et aux occupations usuelles change momentanément le cours de mes pensées. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- En ouvrant les yeux, je mis quelques secondes à reprendre contact avec la réalité. J’étais étendu, détaché et nu, au milieu des paras. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en tolère. Or ces réalités, quoiqu’on en juge, sont au moins aussi quotidiennes et obsédantes que les réalités économiques, […]. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 41)
- Tout à la fois thriller haletant et chronique d’une Amérique en crise, le dernier roman de Douglas Kennedy nous plonge dans les réalités socio-économiques d’un pays où les idéologies extrêmes s’affrontent violemment. — (France Mutuelle Magazine, no 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 63)
- Que la réalité ne corresponde pas au rêve, seuls les naïfs s'en étonneront. D’abord, il y eut autant de rêves que de rêveurs. […]. Enfin, et surtout, si les hommes pouvaient réaliser leurs utopies, cela se saurait. — (Élie Barnavi, L'Europe comme utopie, dans Marianne du 13 août 2011, page 81)
- Mythologie du village français ? Oui, complètement ! C’est même drôle à quel point nous recouvrons la réalité par des métaphores et des mythes. Actuellement, ce sont l’image de la guerre et de l’abri qui dominent. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
- Nous créons la réalité rien qu’en existant.Ceci est tout aussi vrai pour la chouettequi somnole en ce moment sur une branche. — (Etel Adnan, Nuit, Éditions de l’Attente, 2017)
- (Par extension) Ce qui est admis pour vrai.
- Avec l'expérience, il se confirme que la valeur d'une oeuvre n'est pas tant liée à sa qualité qu'au battage médiatique dont elle fait l'objet, une réalité qui m'a amené à l'unique et seule conclusion qu'il faut être populaire pour exister. — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "réalité".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
défiler
- Détacher une chose du fil du cordon où elle était passée.
- Défiler les perles d’un collier, les grains d’un chapelet. Son collier s’est défilé. Ce chapelet va se défiler.
- Défiler son chapelet.
- Défiler une fortification, la disposer de manière à le protéger contre l’enfilade du feu des ennemis.
- Énumérer en enfilade, comme on récite les grains d’un chapelet.
- Je lui promets de lui confier des péchés plus rares, plus extraordinaires et plus intéressants, bien sûr, que tous ceux que peuvent lui défiler ses péronnelles de pénitentes. Vous pouvez l’avertir qu’on le demande pour une belle confession. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 118)
- Aller en file.
- Tacherot est formidablement tuyauté sur la plupart d'entre eux, grâce au génial Pelletier, qui voit défiler dans ses soirées partouzardes les personnalités les plus variées de la politique, de la littérature, du théâtre, des Banques, de l'Industrie. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 184)
- Là, tous le notables défilèrent pour lui baiser la main. Il dit à chacun quelques mots. — (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
- Dans leur moitié de monde, sans doute, un orchestre jouait au loin, des oiseaux bleus gazouillaient, des petits nuages roses défilaient en trombe dans le ciel, enfin tout ce qui se passe dans ces moments-là. — (Terry Pratchett, Les Annales du Disque-monde, tome 5 : Sourcellerie, traduit de l'anglais par Patrick Couton, Nantes : L'Atalante, 2012)
- (Intransitif) Exhiber, en marchant, des atours de mode.
- Défiler en public sur un podium représente l'épreuve du feu pour une mannequin. Il faut savoir marcher, porter le vêtement, faire son cinéma... Personnellement, j'ai commencé à défiler très jeune. — (Rebecca Ayoko, avec Carol Mann, Quand les étoiles deviennent noires : Des rues d'Abidjan aux podiums d'Yves Saint Laurent, éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2012)
- (Intransitif) (Politique) Marcher, en file nombreuse, dans les rues, pour revendiquer.
- Depuis quelque temps on faisait défiler les veuves de guerre sous nos fenêtres. Des centaines de veuves de guerre. Elles criaient de leurs voix aiguës : « Clemenceau assassin, Clemenceau assassin. » — (Gilbert Prouteau, Le dernier défi de Georges Clémenceau, Éditions France-Empire, 1979, page 249)
- L'hymne des hirakistes, les manifestants antirégime qui défilent pacifiquement dans les rues chaque vendredi en Algérie, est une adaptation de La Casa del Mouradia, une célèbre chanson des supporters de l'équipe de football USM Alger. — (Petit Futé Algérie 2020/2021, sous la direction de Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, 2020)
- (Par extension) (Par ellipse) (Impersonnel) Se dit d’un lieu où de nombreuses personnes passent régulièrement.
- Elle l’a annoncé sobrement vendredi dernier, avec l’air de ne pas trop vouloir déranger l’internaute occupé à faire défiler les publications de son fil Instagram. La chanteuse de rock britannique PJ Harvey republie son album To Bring You My Love en vinyle […]. — (Victorine de Oliveira, La lettre de Philosophie Magazine, du 16 septembre 2020)
- Tu sais, en vingt ans de nounou, ça a défilé, les gosses mal élevés !
- (En particulier) (Par euphémisme) Se dit d’une maison dont l’occupant accueille régulièrement des relations extra-conjugales.
- J’habite en face de chez elle, alors je peux te dire que ça défile.
- Faire faire un mouvement à des troupes pour les voir plus en détail.
- Après la revue, on fit défiler les troupes par compagnies.
- (Militaire) Disposer les hommes d'une troupe de façon à éviter l’enfilade du feu ennemi.
- Il avait donc sous la main une vingtaine d’hommes, bien défilés, disposant d’un admirable champ de tir, le lit même de l’arroyo, avec le gué au beau milieu. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 244)
- (Pronominal) (Militaire) Couvrir sa marche à la faveur d’un abri.
- On avait bien là-haut, comme disait le zouave, l'inconvénient des obus qui tombaient çà et là; mais on pouvait aisément se défiler des balles. — (Amédée Achard; Récits d'un soldat - Une Armée Prisonnière; Une Campagne Devant Paris -1871)
- (Pronominal) (Sens figuré) Se dérober.
- Ils se sont défilés l’un après l’autre.
-
trouver
- Rencontrer la personne ou la chose que l’on cherche.
- Deux autres voyageurs se trouvant logés à la même enseigne que moi, nous allons trouver un loueur de voitures qui se charge de nous transporter à notre destination pour la somme de 13 pesetas; et, quelques minutes plus tard, nous sommes confortablement installés dans un léger véhicule attelé de deux bons chevaux qui ne tardent pas à rattraper et à dépasser le coche public. — (Frédéric Weisgerber, Huit jours à Ténériffe, dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris : Doin, 1905, volume 16, page 1039)
- Par bonheur, au bout d’un certain temps, il trouva une place de manipulateur au laboratoire d’Oustimovitch, professeur de physiologie à l’institut vétérinaire ; […]. — (E. Asratian, I. Pavlov : sa vie et son œuvre, page 11, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1953)
- On dit que ces professionnelles ont des charmes secrets, […]; qu’un homme vicieux trouve en elles des partenaires expertes, aux impudeurs extraordinaires, aux habiles jeux de la débauche et de la lubricité. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- D’après une étude réalisée en Côte d’Ivoire, dans les lieux où les éléphants avaient disparu depuis longtemps on ne trouvait plus de plants de certaines espèces forestières qu’ils ont coutume de disséminer (Alexandre, 1978). — (Yaa Ntiamoa Baidu, La faune sauvage et la sécurité alimentaire en Afrique, FAO, 1998, page 52)
- Les deux officiers avaient trouvé plusieurs clés USB, ainsi que trois disques durs externes et des brouillons de formules mathématiques, certainement le fruit des recherches du défunt chercheur. — (Mirabelle C. Vomscheid, Meurtres à la Pépinière, BoD/Books on Demand, 2014, chap. 20)
- Rencontrer par hasard.
- J’allais en ville, et sur le chemin j’ai trouvé ce petit chien.
- Parvenir à l'état ou à la situation que l'on souhaite.
- J'avais les membres roidis et ressentais une si pénible lassitude, que je restai longtemps sans pouvoir trouver le sommeil. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
- Surprendre.
- On le trouva prêt à s’évader.
- Découvrir, inventer par un effort intellectuel.
- Trouver la solution d’un problème, le mot d’une énigme.
- Il a trouvé un beau sujet de poème.
- Newton a trouvé la loi de la gravitation.
- Remarquer ou reconnaître en quelqu’un ou en quelque chose une qualité bonne ou mauvaise.
- […] une décence qu’on ne trouve pas à ce point dans les campagnes où la trivialité est si commune. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 31)
- L’autre jour, en me promenant le long du ruisseau qui coule à l’Est du camp, je l’ai trouvé littéralement bloqué de charognes en putréfaction; […] — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 97)
- Estimer ; juger.
- On trouverait aujourd’hui étrange que des magistrats se missent à la tête de bandes armées, comme cela avait lieu à Rome durant les dernières années de la République. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, page 275)
- L'Autriche déclarait en outre, qu’elle trouvait inadmissible que, dans l’article 3, les puissances se congratulassent de la signature de la paix entre la Prusse et le Danemarck, les hostilités ayant formellement repris. — (Eugène de Guichen, Les grandes questions européennes et la diplomatie des puissances sous la seconde république française, Paris : chez Victor Attinger, 1929, page 112)
- Ah ! digne Corse que tu es ! Chez vous, vous vous régalez de merles et ici tu trouves détestable un gibier qui vaut bien mieux. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Se donner le moyen, obtenir l’occasion de.
- trouver à — Note d’usage : Il est alors suivi d'un verbe à l'infinitif
- Cet avoué trouve enfin à se défaire de son étude.
- Cette jeune fille doit trouver facilement à se marier.
- (Pronominal) Se rencontrer en un lieu, y être, en parlant des personnes et des choses.
- Près du hameau de Bellevillotte se trouvait un dolmen dit la Pierre-couverte, dont les supports seuls restent en place. — (Dictionnaire archéologique de la Gaule: époque celtique, publié par la commission instituée au Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, tome 1 (A - G), Paris : Imprimerie nationale, 1875, page 186)
- Autour de ce poêle se trouvaient un vieillard sur une chaise et, sur des escabeaux, trois individus pensifs et mal vêtus. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- La route passe devant le cimetière où se trouvent toutes les tombes des premiers travailleurs français du canal victimes de la terrible fièvre jaune. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Nous nous sommes trouvés nez à nez sur le boulevard.
- Impersonnellement :
- Il se trouva un homme assez hardi pour lui dire la vérité.
- Lorsque nous croyions finir cette affaire, il se trouva qu’on y mit de nouveaux obstacles.
- (Pronominal) (Sens figuré) Être en situation de ; être en état de ; en parlant d’une personne ou d’une chose.
- Ailleurs, elles relèvent leur châle sur leur tête, et se trouvent toutes drapées pour un peintre. — (Hippolyte Taine, Voyage en Italie, vol.2, 1866)
- Le secours allait venir aux révisionnistes du côté où on l’attendait le moins. Une pièce du dossier secret, deux fois rendue publique, se trouva être un faux. — (Jean Roget, L’affaire Dryfus, page 61, Action française, 1925)
- J’avais été beaucoup plus rarement bombardé du haut des airs, et je me trouvai, devant ce danger-là, presque aussi béjaune que mes conscrits. — (Marc Bloch, L’étrange défaite : La déposition d’un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, page 86)
- Mais aussi parce que nous nous trouvons à la veille d’une tragédie. L’angoisse monte, celle de perdre nos proches, ou simplement celle de mourir. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
-
monnaie
- (Économie) Unité de mesure de la valeur et d’échange commerciaux (généralement émise par une institution officielle).
- La vitesse de circulation de la monnaie croissait ainsi de jour en jour et sa répudiation définitive semblait devoir être prochaine. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.93)
- La monnaie est un attribut de souveraineté nationale jalousement gardé et chaque État-nation tient à avoir sa propre monnaie et à en fixer la valeur comme il lui plaît, par des décisions intérieures, nationales, souveraines. — (Emery Reves, Anatomie de la Paix, 1945)
- En 1921, un triumvirat dirigé par le général José Maria Orellana (1921-1926) renversa Herrera. Orellana entreprit de renégocier avec l'entreprise d'électricité Bond & Share ; il créa le quetzal comme monnaie en parité avec le dollar, ce qui était une dévaluation de fait, au bénéfice des producteurs de café. — (L'enfer guatémaltèque, 1960-1996: le rapport de la Commission « Reconstitution de la mémoire historique », sous la direction de Maurice Barth, Karthala éditions, 2000, page 248)
- Le bitcoin est défini comme une donnée informatique qui passe directement de l'ordinateur du vendeur à celui de l'acheteur en P2P (peer to peer, d'ordinateur à ordinateur). Ces monnaies virtuelles représentent donc l'outil rêvé pour les transactions qui nécessitent une opacité extrême et une discrétion totale comme celles qui participent au blanchiment de l’argent sale. — (Michel Hautefeuille & Emma Wieviorka, La Légalisation des drogues: Une mesure de salut public, Odile Jacob, 2014)
- Ensemble des billets ou pièces utilisés comme monnaie dans les échanges commerciaux (par opposition aux chèques, aux cartes bancaires, à la monnaie électronique).
- (Spécialement) Ensemble des pièces d’or, d’argent, de bronze, de nickel, etc., frappées d’une empreinte légale, qui servent aux échanges et dont la valeur varie suivant le métal, le poids, le titre et la convention.
- Abus et fraudes qui se commettent au pèsement des monnaies et des autres matières d’or et d’argent. — (Catalogue de l’histoire de France, page 273, Bibliothèque nationale, 1861)
- Or, jusqu’au 19ème siècle, il y a convertibilité de ces trois valeurs : la monnaie or, de bon aloi, est thésaurisable. — (Laurent Gille, Aux sources de la valeur: des biens et des liens, 2006, page 226)
- Il tira une poignée de monnaie et l’examina : trois pennies, une pièce de six pence et une d’un shilling. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 384 de l’édition de 1921)
- (Par extension) Tout bien utilisé par une société comme ayant une valeur définie.
- En Mélanésie, surtout aux îles Salomon, où les Cyprées sont très courantes, on utilisait d’autres coquillages comme monnaie.[…]. A présent encore, à Malaïta, les femmes de l’atoll Langa Langa fabriquent de la monnaie avec les Chama que pêchent les hommes. — (R. Tucker Abbott, Kingdom of the seashell,)
- Balzac n’a pas payé... Il n’a payé qu’en chefs-d'œuvre : monnaie qui n’a pas cours à l'Académie. — (Octave Mirbeau, La Mort de Balzac, 1907)
- Petites espèces.
- N’avez-vous point de monnaie sur vous ?
- [...] si bien qu'elle rencontra effectivement un coureur sur la route, à qui, faute de monnaie, elle remit cent francs de pourboire. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IX, Gallimard, 1937)
- Pièces ou billets de moindre valeur que l’on donne en échange d’une pièce ou d’un billet, ou que l’on rend pour faire la différence entre le prix à payer et la somme versée.
- La boulangère lui rendit la monnaie.
- Je ne peux pas vous rendre la monnaie.
- Donnez-moi la monnaie de cent francs.
- Avez-vous la monnaie de ce billet de cent francs ?
- (Par extension) Atelier où l'on bat monnaie et qui en garantit la valeur.
- C'est cette industrie privée qui fondra les métaux , les alliera entre eux , les laminera , les décapera , les découpera, etc. , et la monnaie de Paris viendra seulement leur imprimer le sceau de l’État; c'est cependant de la fonte et de toutes les opérations qui la suivent que dépend l'identité de la monnaie. — (Jean-François Terme, Discours sur les monnaies: prononcé dans la séance de la chambre des députés du 1er juin 1843, p. 15)
- (Sens figuré) Paroles dont il se fait une sorte d’échange dans la société.
- Les compliments sont une monnaie dont chacun connaît la valeur.
- (Sens figuré) Bien qui subsiste correspondant à un bien disparu.
- Si ce n’est point un harmonium, c’est sa monnaie, du moins. Un accordéon s’essouffle entre les mains de M. Caterna. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XIX, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
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inexploré
- Qui n’a pas été exploré.
- Cette séparation, dont les phénomènes étonnent, provient d’un mystère inexploré, peut-être inexplorable. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- La vallée de la Lanterne dans son cours supérieur et moyen est restée longtemps à peu près inexplorée, l’attention des botanistes ayant été plutôt sollicitée par les deux chaînes voisines du Jura et des Vosges […] — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 2)
- On se figure sans peine l’empressement que je mis à me rendre à une invitation qui me permettait de voir le Sultan, sa cour, son armée et une région à peu près inexplorée. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 12)
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vanter
- Louer, exalter.
- Ce fut un événement parisien du plus haut chic. Les gazettes vantèrent, sur le mode pindarique, la richesse de la mariée, l’élégance entraînante du marié, l’extraordinaire probité, l’inépuisable bienfaisance et les goûts artistiques d’Alexandre de Gavinard. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
- La moindre photographie nous apprend cent fois plus sur le Parthénon qu’un volume consacré à vanter les merveilles de ce monument. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, La Grève prolétarienne, 1908, page 195)
- Ainsi nous entraîne-t-on à la découverte de ces petits restaurants inconnus, dont on nous vante telle « spécialité » mystérieuse, simplement pour que nous puissions être les premiers à nous rengorger devant nos amis. — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- (Pronominal) S’attribuer des qualités, des mérites que l’on n’a pas.
- (Pronominal) (Avec de) Se glorifier, se faire honneur de.
- Après s’être vanté d’avoir travaillé à éteindre les lampions célestes par un geste magnifique, il se donne les allures d’un matador aux pieds duquel va tomber le taureau furieux. — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
- Il affirme ainsi sa puissance, un peu par défi contre ceux de Vencimont ou de Vinemme, des Belges qui viennent se vanter en France de leurs forces pour enjôler les filles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Quel pensez-vous que soit l'objet de ces gens qui jouent à la paume avec tant d'application d'esprit et d'agitation du corps? Celui de se vanter le lendemain avec leurs amis qu'ils ont mieux joué qu'un autre. — (Blaise Pascal, Pensées)
- Il m’a rendu des services, mais il s’en vante trop.
- (Avec de) Se faire fort de, prétendre être capable de.
- Il s’était vanté de le faire consentir.
- Il se vante d’en venir à bout.
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brasier
- Feu de charbons ardents.
- Il déposa le guide auprès d’un brasier à demi éteint dans lequel il jeta quelques brassées de bois sec pour le raviver. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Il y a en elle quelque chose d’ardent, de concentré qui attire : on dirait un brasier de charbon qui n’attend qu’un souffle pour flamber. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Mon père l'avait installé commodément dans notre fauteuil Voltaire, et ma mère avait jeté une charpagnée de souches dans le brasier, qui pétillait gaîment. — (André Theuriet, L’Écureuil, dans La Revue des deux Mondes, vol. 42, 1880, page 344 ; puis dans Les enchantements de la forêt ..., Hachette, 1901, page 111)
- (Par extension) Grand feu ; incendie.
- Obsédées par la crainte des « francs-tireurs », les troupes d'invasion ont déjà, le 24 août, incendié Haybes, […]; demain, elle vont pétroler Rethel, faire de la moitié des maisons de la ville un immense brasier… — (Henri Manceau, Des luttes ardennaises, 1969)
- Une exemplarité qui n’a pas empêché d’autres brasiers dévastateurs, comme à Saint-Jean-d’Illac en juillet 2015 ou à Lacanau en juillet 2011. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 16 juillet 2022, page 6)
- Bassin de métal pour la braise ardente.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Sens figuré) Feu d'amour; corps brûlé de fièvre.
- Telle est la chair des femmes, un abîme où s'engloutir sans recours, et celle des vierges un brasier qui consume l'âme. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
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classifier
- Organiser des informations en catégories en fonction de certains critères ; déterminer les classes dans lesquelles les éléments pourront être classés.
- Le législateur de 1810 a traité séparément des contraventions de simple police et les a classifiées ordinairement selon leur objet , la plupart de ces contraventions étant culpeuses de leur nature. — (Adolphe Roussel, Encyclopédie du Droit , Bruxelles : à l'Imprimerie de J. Delfosse, 1843, page 246)
- Cependant, intelligent, peu expansif, il était déjà porté à analyser ses sensations, à classifier en quelque sorte ses pensées. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- (Par extension) (Militaire) Protéger des documents contenant des informations intéressant la sûreté de l'État, en limitant leur consultation aux seules personnes autorisées par une habilitation particulière (secret défense, confidentiel défense).— (Dictionnaire Larousse → lire en ligne)
- Les faits ont eu lieu en Allemagne où un site d’actualités a diffusé un rapport militaire qu’il avait réussi à se procurer, alors que celui-ci était classifié. — (Lionel Maurel, La Propriété de l'État et le Crépuscule du Léviathan intellectuel, 29 octobre 2018 → lire en ligne)
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démasquer
- Faire reconnaître quelqu’un en ôtant le masque qu’il a sur le visage.
- Elle se démasqua en entrant.
- Pas un des masques ne voulut se démasquer.
- (Sens figuré) Faire connaître quelqu’un pour ce qu’il est ; dévoiler, mettre en évidence la conduite secrète, les intentions cachées de quelqu’un.
- Les faux Américains furent démasqués et capturés. Leur procès s'ouvrit le 22 décembre à Henri-Chapelle, en Belgique. Ils furent condamnés à mort et passés par les armes, […]. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, p.143)
- Pour ceux, plus cyniques, qui n’ont strictement rien à faire de l’autre, une meilleure identification des conséquences des violences leur ferait davantage craindre d’être repérés et démasqués et de perdre leur statut de personnes « bien sous tout rapport » auquel ils tiennent beaucoup. La connaissance des mécanismes serait un frein intellectuel à leur fonctionnement, un petit caillou susceptible d’enrayer leur système bien huilé, en démontant les rationalisations absurdes imposées jusque-là. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 5 « L’agresseur dans tous ses états : Pourquoi commet-on des violences ? », Dunod, 2013 (1re édition), page 273)
- (Par analogie) (Militaire) Découvrir une batterie de canons, de mitrailleuses, jusque-là dissimulée et la mettre en état de tirer.
- Démasquer une batterie.
- (Par analogie) Faire apparaître quelque chose jusque-là dissimulé.
- Admettez qu’en passant là vous tombiez juste sur une ronde qui démasquera brusquement ses lanternes (car ils ont une prime chaque fois qu’ils attrapent quelqu’un), vous en avez pour quarante jours. Et, en ce moment-ci, il s’en passe des choses en quarante jours. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, pages 232-233)
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alimenter
- Nourrir ; pourvoir des aliments nécessaires.
- Les provisions s’épuisèrent et l’équipage s’alimenta du produit de sa pêche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
- 3° - Après cette période, s'alimenter pendant une semaine à peu près de la manière suivante : a - le matin : une assiettée de potage Julienne ou un fruit avec une tasse de café ou de thé peu sucré. — (Docteur Pierre Vachet, Vivre mieux, rester jeune, éd. Grasset, 1958, 1975)
- (Par analogie) Pourvoir pour assurer le fonctionnement.
- Ce moulin donne son nom à un ruisseau qui alimente les moulins à blé de Suzy, de Maneux, de Tervannes et de Barthel et se jette dans l’Ailette à Suzy, après avoir fait la séparation des territoires d’Anizy-le-Château, de Lizy et de Wissignicourt. — (Auguste Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne, Imprimerie nationale, 1871, p. 18)
- Un groupe de trois générateurs dont un fournit la vapeur nécessaire au réchauffage de l'air dans les locomoteurs et dont les deux autres alimentent le chauffage de la gare et la bouillotterie pour le chauffage des trains. — (Revue générale des chemins de fer, éd. Dunod, 1900, vol. 23, part. 2, p. 534)
- Aucune classe d'hommes n’alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d’Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. — (Jules Michelet, Tableau de la France, dans le vol.2 de Histoire de France, Hetzel, 1831 — éd. Paris : Les Belles Lettres & Offenbourg/Mayence : Lehrmittel, 1947, p.65)
- Un aqueduc du IIe siècle, long de 3 km amenait l’eau de la fontaine Bonnet pour alimenter des thermes gallo-romains, situés à un carrefour des voies antiques près de l’actuel presbytère d’Arthon. — (Le Petit Futé Loire-Atlantique 2012-2013, p.119)
- Aussi, pour alimenter d’hommes ses casernes, pour donner des valets aux officiers, des tueurs à la société bourgeoise, Napoléon, organisateur du despotisme en France, imagina le service obligatoire, les armées permanentes ignorées jusqu’à lui. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, p. 21-30)
- (Sens figuré) Entretenir quelque chose.
- Ces matières alimentaient l’incendie.
- Les journaux et les magazines qui alimentaient les cerveaux américains (car les livres, sur ce continent impatient, n’intéressaient plus que les collectionneurs) devinrent instantanément un feu d’artifice […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 212 de l’édition de 1921)
- La société Cockerill tenait à alimenter les hauts fourneaux de son usine de Rehon, dans le bassin lorrain, de manière optimale. — (Alain Schärlig, Décider sur plusieurs critères, 1985)
-
énumérer
- Énoncer une à une les parties d’un tout.
- Durant ces quelques minutes de préparation, le maquignon a le soin d’énumérer toutes ses qualités : son ardeur, si l’on veut une bête fringante ; sa docilité, si l’on désire un cheval de dame ou de famille. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Je ne m'aventurerai pas à énumérer les pantagruéliques quantités de légumes de toute sorte tirées de cette terre chargée de goémon. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
complet
- À quoi il ne manque aucune des parties nécessaires.
- La farine constitue, comme le lait, un aliment complet, […]. On y trouve en effet une matière azotée, appelée gluten, comparable au caséum, une matière grasse analogue au beurre, une matière amylacée qui correspond au sucre de lait, et enfin des sels minéraux. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 116)
- On sait que, si le centre d’un cyclone passe sur un navire, le calme est parfois si complet qu’une bougie tient allumée sur le pont. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Qui est entièrement occupé, plein.
- L’autobus est complet.
- (Populaire) Complètement ivre.
- Justin.– Il est complet, l’ami de Monsieur. […] Il a bu tout le genièvre… Dans ce moment, il fait cuire un soulier sur le gril et il pleure dessus ! — (Eugène Labiche, L’affaire de la rue de Lourcine, 1857, Scène 15)
- (Topologie) Se dit d’un espace métrique
- E
- {displaystyle E,}
- tel que toute suite de Cauchy d’éléments de
- E
- {displaystyle E,}
- converge dans
- E
- {displaystyle E,}
- .
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
persévérer
- Persister, demeurer ferme et constant dans un sentiment, dans une manière d’être ou d’agir, dans une résolution.
- Persévérer dans l’étude, dans le travail. Persévérer dans une résolution, dans un dessein.
- Persévérer dans ses erreurs. Persévérer dans ses refus. Persévérer dans son silence, dans ses dénégations.
- Si Trump déteste à ce point perdre, on peut se demander pourquoi il persévère dans des démarches judiciaires perdantes sur toute la ligne. — (Pierre Martin, « La sombre comédie d’un président qui s’accroche désespérément au pouvoir », Le journal de Québec, 22 novembre 2020)
- (Sens figuré) Persister, résister, durer, en parlant des choses.
- …, je n'ai jamais éprouvé un pareil froid, et pour tout dire, s'il eût persévéré quelques jours encore, je crois que nous étions véritablement perdus. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- (Absolument) Persister dans le bien.
- Ce n’est pas tout que de bien commencer, il faut persévérer.
-
été
- La plus chaude des quatre saisons de l’année. Dans l’hémisphère nord, l’été astronomique s’étend du 7 mai au 7 août, le solstice d’été représentant le milieu de l’été. L’été météorologique, qui comprend les mois les plus chauds de l’année, comprend les mois de juin, juillet et août. L’été calendaire français, enfin, s’étend du 21 juin (solstice d’été) au 22 septembre (équinoxe d’automne). Dans l’hémisphère sud, ce découpage correspond à la saison d’hiver.
- Seuls, dans un des versants caillouteux de la forêt, deux ou trois vieux hêtres accusaient, par quelques feuilles roussies prématurément, l’arrivée prochaine de l’automne et la mort de l’été. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C’était l’été austral ; le jeudi 19 novembre, je passai exactement sous le soleil à midi par un ciel sans nuages, sur un océan sans rides. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Parmi les facteurs locaux, nous citerons d’abord la dégradation des pâturages causée par les abus de la transhumance, d’immenses troupeaux ayant été amenés des pays du Sud pour y trouver, pendant l’été, leur pâture. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il était entièrement vêtu de casimir noir, ainsi qu’il convient à un notaire. Mais comme on se trouvait au plus fort de l’été, M. Bernard avait cru pouvoir égayer sa tenue sévère d’une ombrelle d’alpaga blanc. — (Octave Mirbeau, La Mort du chien)
- Gasbieha et sa mère passaient le printemps au Caire, l’été à Alexandrie, et suivaient fréquemment le Pacha à Hélouan, où il soignait ses rhumatismes. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
-
internet
- (Internet) (Indénombrable) Réseau informatique mondial.
- Une dame de 52 ans de Sherbrooke a porté plainte au Service de police de Sherbrooke (SPS) après avoir été fraudée via l’internet. — (« Fraude sur l’internet : une Sherbrookoise flouée de 60 000 $, Radio-Canada.ca, 5 mars 2015)
- […], Nath a dû contracter un crédit revolving à la con. Merci internet qui permet de trouver un crédit aussi facilement qu'une baguette dans une boulangerie. — (Laurent, Un serment au-dessus des lois: Plus qu'un livre ou un témoignage, un cri un hurlement, un SOS, Librinova, 2020)
- Sous-ensemble d’ordinateurs reliés à Internet, limité à une région ou une fonction particulière.
- Selon les experts, Moscou craint que d’éventuelles futures sanctions occidentales n’aient un impact sur l’internet russe. — (AFP, « Moscou envisagerait de couper internet en Russie en cas de guerre », Libération.fr, 19 septembre 2014)
- Le dernier ouvrage de Frédéric Martel, Smart (Stock, 2014), montre précisément comment les internets l’emportent sur la notion d’Internet. — (Cynthia Fleury, « Les internets », L’Humanité.fr, 16 mai 2014)
- (Par métonymie) Le monde virtuel formé par l’ensemble des réseaux.
- Longtemps proclamée boss final des internets, son effet de mode a fini par se dissiper il y a quelques années. — (Oriane Alcarini, « Que devient Grumpy Cat ? », Programme-tv.net, 8 août 2017)
-
concret
- (Philosophie) Concept distinguant le réel de l’imaginaire.
- Nous allons voir à présent que la distinction entre l’abstrait et le concret que les linguistes cherchent à établir à l’aide de différents critères a une très grande importance dans de nombreux domaines. — (Olga Anokhina, L’ABSTRAIT ET LE CONCRET : APPROCHE LINGUISTIQUE DE L’ABSTRACTION, CNRS, p. 7)
- M. Laporte dit que l’on abstrait lorsqu’on pense à l’état isolé ce qui n’est point fait pour exister isolément. Le concret, par opposition, est une totalité qui peut exister par soi seule. — (Sartre, L’Être et le Néant, Gallimard, « Tel », 2000, page 37)
- (Chimie) (Par ellipse) Résidu solide ou épais.
- […] avec la mixtion du souphre, le concret qui s’en forme, est soluble dans l’esprit de vin. — (M. Grothe, Introduction à la chimie, accompagnée de deux traitez, à Paris chez Guérin, 1741, page 485)
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pousser
- Faire pression contre quelqu’un ou contre quelque chose, pour le déplacer ou l’ôter de sa place.
- Un petit levier, qui jusqu’ici s’obstinait à ne pas fonctionner, était devenu mobile. Il le poussa doucement vers la droite : l’aile gauche modifia mystérieusement sa bordure extrême, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 376 de l’édition de 1921)
- Comment Fagerolle était-il entré ? Il se souvint plus tard que Tacherot l’avait poussé en avant d’une bourrade. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 51)
- Il poussa la porte si fort que le fer à cheval suspendu au linteau de chêne tinta faiblement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Après s'être empêtrés à plusieurs reprises dans les roulières boueuses et avoir poussé sur la voiture dans le but d'alléger la charge de Grattan, Elwin et Mary arrivèrent enfin à la cabane. — (Lina Savignac, L'Irlandais, tome 1 : Elwin, Québec : Éditions la Caboche, 2011)
- Toucher doucement pour avertir quelqu’un de quelque chose ou pour lui faire prendre garde à quelque chose.
- Pousser quelqu’un du coude, du genou.
- Il me poussa pour m’avertir que j’allais dire quelque chose de trop.
- Imprimer quelque mouvement à un corps, soit en le lançant, soit en le frappant.
- […] il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Quand il pousse la porte du Café du Pont, à Vrigne-aux-Bois, la tante est derrière le comptoir. Le café est à elle. C’est elle qui a fait dire qu’il n'avait qu'à venir. — (Michel Séonnet, Le vent vivant des peuples : récits et légendes de Champagne-Ardenne : 1945-2005, Creaphis Éditions, 2006, page 73)
- Les vents ont poussé le navire dans le port, contre des récifs.
- (Escrime) Porter un coup.
- Pousser un coup de fleuret, un coup d’épée, une botte à quelqu’un.
- (Reliure) Imprimer sur le cuir des ornements, par le moyen de roulettes ou de fers à dorer.
- Pousser des filets, des nervures, etc.,
- Sortir avec force en parlant des paroles, des sons.
- Chacun s’époumonnait à célébrer, en cette union charmante, la grâce parisienne et l’art ultra-moderne de l’Italie nouvelle, lorsque Paul Fort réclama le silence et me pria de « pousser » une chanson. — (Francis Carco raconté par lui-même, Éditions Sansot, Paris, 2e édition, 1921)
- […] et sa mère, tout en cardant à gestes secs et comme rageurs un paquet de laine, poussait de temps à autre une virulente malédiction. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Durant la même nuit, Feempje qui n'avait jamais de cauchemar s'était débattu, en grognant et en poussant des plaintes, contre il n'aurait pu dire quelles terrifiantes figures. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 55)
- Monsieur Saito lut mon travail, poussa un petit cri méprisant et le déchira: [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 10)
- Le buraliste, plutôt lève-tard et de mauvaise humeur, montait à peine son rideau de fer récalcitrant en poussant quelques jurons. — (Jean-Pierre Serreau, La Souris en caramel, Éditions Publibook, 2008, page 95)
- Porter plus loin ; reculer.
- La pièce de terre qu’il vient d’acheter le force à pousser son mur de clôture plus loin.
- Le traité de paix a poussé nos frontières jusqu’à tel fleuve.
- Prolonger ; étendre.
- Un reporter qui ne précise pas, c’est un géomètre qui néglige de pousser ses calculs jusqu’à la dixième décimale. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Il faudrait pousser ce parterre plus loin.
- Il faut pousser cette allée jusqu’à tel endroit.
- Alexandre a poussé ses conquêtes jusqu’à l’Indus.
- (Sens figuré) Presser, attaquer, choquer quelqu’un.
- Vous me poussez trop.
- Si vous le poussez davantage, il sera obligé de se défendre.
- Il l’a poussé vivement dans la dispute.
- Engager fortement, inciter quelqu’un.
- Il était question dans la complainte d’un assassin qui expose aux juges les raisons qui l’ont poussé à tuer sa maîtresse. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- On n'avait pas besoin de la pousser à parler. Quand il n'y avait personne dans la maison, elle devait parler toute seule ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- — Fous ou pas, on ne tombera pas dans leur piège, lance Ahmad. Ils pensent qu'en étant si violents, ils vont nous pousser à prendre les armes pour les affronter. C'est exclu. Hors de question. — (Sofia Amara, Infiltrée dans l'enfer Syrien: Du Printemps de Damas à l’État islamique, Éditions Stock, 2014)
- Agir comme un connard irresponsable ne me ressemble pas. Ce n'est pas moi. Mes valeurs auraient dû me pousser à réfléchir davantage avant de devenir le raté qui me fixe chaque matin dans le miroir. — (Juliette Mey, Entre Deux, Butterfly Éditions, 2016, chap. 5)
- (Sens figuré) Porter en avant quelqu’un, le faire avancer.
- C’est un tel qui l’a poussé.
- Pour réussir dans cette carrière, il faut être poussé par des gens influents.
- Se pousser dans l’industrie, dans les finances.
- Pousser quelqu’un dans le monde, Lui faciliter les moyens d’y faire sa fortune, d’accéder à une situation supérieure.
- Faire faire des progrès, en parlant d’un écolier, d’un élève.
- Ce maître ne pousse pas assez ses élèves.
- Il l’a poussé assez loin dans les mathématiques.
- Il ne s’occupe guère de sa classe, mais il pousse les premiers.
- En même temps que je donnerai mes leçons, je m’occuperai à instruire deux chiens pour remplacer Zerbino et Dolce. Je pousserai leur éducation, et au printemps nous pourrons nous remettre en route tous les deux, mon petit Rémi. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Faire donner tout l’effort dont il est capable, en parlant de choses ou d’animaux.
- Pousser un cheval. Pousser son automobile.
- Il ne faut pas pousser à fond le moteur.
- (Sens figuré) Porter, étendre, en parlant des choses.
- Le cabotinage était poussé par Murat jusqu’au grotesque, et les historiens n’ont pas assez remarqué quelle responsabilité incombe à Napoléon dans cette dégénérescence du véritable esprit guerrier. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, page 359)
- Pousser la raillerie trop loin.
- Pousser un raisonnement jusqu’au bout.
- (Absolument) A 55 francs, les habitués et M. Techener lui-même abandonnèrent le livre : une seule personne poussait contre moi. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- Faire croître, faire se développer, en parlant des arbres, des plantes, des racines, des branches, des fleurs, etc.
- L’asperge des boutiques est de deux sortes, savoir la semable, & la sauvage; l’asperge semable pousse quantité de racines […]. — (Joseph Pitton de Tournefort, Traite de la matière médicale, ou l’histoire et l’usage des médicaments, et leur analyse chymique, tome 1, 1717, page 289)
- Les arbres commencent à pousser des boutons, des feuilles.
- Cet arbre pousse ses racines entre deux terres.
- (Par extension) Un Paradis pousse ses palmiers et fait chanter ses sources dans la mémoire de tous les peuples. — (Maurice Bedel, Traité du plaisir, 1945)
- Offrir un prix d'achat plus élevé lors d’une vente aux enchères.
- À la vente Vianello du 17 septembre 1895 au Palazzo Sarezin, il poussa jusqu’à deux cent mille francs un Saint Jean-Baptiste du Groziano avant de l’abandonner à sa concurrente. — (Georges Perec, Un cabinet d’amateur, 1979, Le Livre de Poche, page 61)
- (Intransitif) Croître, se développer, en parlant des végétaux, mais aussi des parties du corps.
- Au Mexique, où il pousse librement, on assure que le bégonia est charmant. Que ne l’a-t-on laissé là-bas ! — (Octave Mirbeau, Le Concombre fugitif, édition 1921)
- Et pourtant les figuiers s’obstinent à pousser spontanément parmi les gravats et je me gorge, sans rien payer, de leurs fruits cramoisis. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- C’est avec de telles calembredaines que le prêtres s’imaginent piper la confiance des enfants à l’âge où, précisément, ils commencent à discerner qu’ils n’ont pas poussé dans les choux. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 247)
- Les enfants et les chats nés en hiver poussaient moins bien que les autres […]. » — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 33.)
- […] ; des multitudes éperdues grimpèrent par d’effrayants sentiers jusqu’à ces régions si élevées que les arbres ne poussaient plus. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Chaque pièce est protégée par un toit plat fait de ce même roseau : le berdi, qui pousse en abondance dans les bas-fonds humides de l'oued. — (René Pottier, Au pays du voile bleu, Nouvelles Éd. Latines, 1945, page 194)
- Il fauchait les touffes d’échaudures qui poussaient dans la pâture de derrière. — (Daniel Bernier, Les terres meurtries, volume 2 : Léona, Éditions l'Archipel, 2004)
- (Intransitif) (Architecture) Exercer une poussée, une pression, en parlant des terres, des voûtes, etc., par leur poids, s’appuient contre les constructions destinées à les soutenir.
- Les terres ont poussé contre le mur du quai, de la terrasse.
- L’arche a poussé contre les culées du pont.
- Ce mur pousse en dehors, Une pression le porte en dehors, il subit une déformation et menace ruine.
- (Intransitif) Se porter en avant, s’avancer.
- La vieille et solide baleinière, construite pour l’Antarctique, ainsi qu’un bon canot poussèrent du bord. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Intransitif) (Familier) Continuer sa route, sa marche.
- Pousser jusqu’à tel endroit, jusqu’à tel endroit.
- Nous poussâmes jusqu’à la ville.
- Poussons jusqu’à ce village, et là nous ferons une halte.
- Allez voir la presqu'île de Penmarch, cette langue de sable éternellement balayée par le vent : l'engrais de mer en a fait une Beauce. Si vous avez le temps, poussez jusqu'aux sables de Roscofï : l'engrais de mer les a métamorphosés en jardin. — (Edmond About, Causeries, 1865)
- Ce tableau pousse au noir, Ses couleurs noircissent.
- (Intransitif) (Élevage) Avoir la respiration difficile, en parlant des chevaux.
- Un cheval qui pousse.
- Ce cheval pousse beaucoup.
- (Intransitif) (Familier) Exagérer, abuser.
- Tu pousses un peu, là.
- Faut quand même pas pousser.
- Exercer une contraction musculaire pour faciliter la défécation, l’accouchement.
- Le petit poussait parce qu'il était constipé.
- Allez-y, madame, poussez, je vois la tête.
- (Pronominal) (Familier) Se mettre en avant.
- Qu’il n’y ait pas une once de christianisme authentique chez ces prétendus chrétiens, et qu’ils soient traités comme ils méritent de l’être dès ce monde-ci, cela ne change rien aux données du problème posé à un jeune abbé désireux de se pousser à la première place. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 61)
- (Informatique) Envoyer un élément vers une machine distante.
- Il reste maintenant à générer les fichiers compilés en appelant la configuration par son nom, puis ensuite on va pousser la configuration sur le nœud ciblé. — (IT-connect.fr, Installer et configurer le SNMP avec PowerShell DSC → lire en ligne)
-
regarder
- Porter ses regards sur quelque chose ou quelqu’un.
- […] le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin, à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Bien des fois la nuit, de cette fenêtre tapissée de lierre, j’ai regardé avant de m’endormir le grand Orion inclinant vers l’ouest. — (J. Milsand, La Poésie anglaise depuis Byron, dans la Revue des deux mondes, volume 3, 1869, page 338)
- De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Quand nous traversâmes la salle, Saint-Jérome me tenant le bras, Catherine, Lioubotchka et Volodia me regardèrent exactement du même air dont nous regardions la chaîne des forçats, qui passait tous les lundis sous nos fenêtres. — (Léon Tolstoï, Souvenirs, 1851-1857, traduction d’Ardève Barine, édition 1922)
- Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- « REGARDER, c’est diriger ses yeux dans une certaine direction et accommoder. VOIR, c’est simplement recueillir sur sa rétine les images des objets qu’on regarde », expliquais-je à mes élèves.Bien entendu la 5 345 ne se doutait pas que l’action de REGARDER pouvait se diviser en examiner, inspecter, fixer… Ni que celle de VOIR pouvait se nuancer en entrevoir, percevoir, apercevoir… — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- Des play-boys à la barbe de quatre jours regardent si on les regarde, et nous les regardons regarder si on les regarde, et ils nous regardent les regarder regarder si on les regarde et c’est un ballet sans fin qui rappelle le « palais des glaces », une vieille attraction de fête foraine, sorte de labyrinthe de miroirs où l’on se cogne contre son propre reflet. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 189)
- Ça me fait penser à allumer la téloche pour regarder les infos de 9 h. J'attrape la télécommande et je mets la dix. — (Boris Tzaprenko, Noti Flap, volume 2 : Tribulations détectivesques méziguifères, (autoédition), 2013, page 96)
- (Sens figuré) Être vis-à-vis ; être tourné vers, s'ouvrir vers, en parlant des choses.
- Dès huit heures moins le quart, Joseph se trouva le premier dans une grande salle dont les fenêtres ouvertes regardaient vers la campagne. — (Julien Green, « Moïra », 1950, réédition Le Livre de Poche, page 43)
- Cette maison regarde l’orient.
- Le côté du palais qui regarde la rivière.
- L’aiguille aimantée regarde toujours le nord.
- (Sens figuré) Considérer ; examiner avec attention.
- Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Tant qu’on n’enseignera pas une arachnologie dans les écoles, tant que les araignées ne seront pas regardées dans chaque maison comme des animaux sacrés, et conservées avec le même respect que les hirondelles et les cigognes, l’agriculture n’atteindra jamais à un haut degré de perfection. — (Heinrich Zschokke, Le Fugitif du Jura, ou le Grison : simple épisode des troubles de la Suisse en 1799, tome 2, traduit de l’allemand par Adolphe Loève-Veimars, Charles Gosselin, Paris, 1829, page 103)
- Le type assis à la table tenait un Rubik's Cube ; il ne le manipulait pas, il le regardait en faisant la gueule. — (Lawrence Block, Entre deux verres, traduit de l’anglais par Étienne Menanteau, Calmann-Lévy, 2011)
- (Avec la préposition comme) Estimer ; juger ; réputer.
- À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496–519)
- Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
- Un message électronique à caractère impératif adressé par un directeur général d’administration centrale aux directeurs généraux des agences régionales de santé a été regardé comme ayant la nature d’une circulaire (CE, 3 février 2016, Conseil national de l’ordre des infirmiers, n°381203). — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Concerner (en parlant des choses).
- Faites tout ce qu’il vous plaira, cela ne me regarde point.
- C’est vous que cela regarde.
- Pour ce qui regarde cette affaire.
- Cette question regarde la médecine.
- Le génie, c’est Dieu qui le donne ; mais le talent nous regarde. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 23 février 1853)
- Je ne vous dirai point ce que devint le carrosse, ni ce qu’on fit des voyageurs tués; cela ne me regarde point. — (Marivaux, La Vie de Marianne, Folio, page 64)
- Breloc. — C’est une femme mariée.Le commissaire— À qui ?Breloc.— À un pharmacien.Le commissaire— Qui s’appelle ?Breloc.— Ça ne vous regarde pas. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
- (Avec la préposition à) Prendre garde, faire attention à quelque chose.
- Regardez bien à ce que vous allez dire, regardez-y bien.
- Ni l’un ni l’autre ne regardaient au prix ; l’un prêt à accepter ce qu’on lui offrait, l’autre prêt à donner ce qui lui serait demandé. Jamais marché ne fut plus facile à conclure. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, 1867, chapitre 11)
- Et tu sais, Lascoumettes, il n’aurait pas regardé à m’épouser ! — (Colette, Le toutounier, 1939)
- (Pronominal) S’observer mutuellement.
- Nous nous regardons dans les yeux, férocement, ainsi que deux complices prêts à se déchirer et à s’entr’égorger sur leur butin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 198)
- Se regarder l’un l’autre.
- Ils se sont regardés sans se rien dire.
- (Pronominal) Se mirer.
- Elle arrangeait quelques boucles de sa belle chevelure noire, afin d’en marier les touffes avec un nouvel escoffion de velours, et se regardait attentivement dans son miroir. — (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
-
résonner
- Renvoyer le son ; le concentrer par réflexion.
- Cette voûte résonne bien. Cette salle ne résonne pas, résonne trop. Faire résonner les échos.
- Rendre un grand son, beaucoup de son.
- Entends-tu s’agiter en moi et résonner les puissants refrains des temps anciens, les chants de l’amour et de la gloire ? — (Charles Baudelaire, Du vin et du haschisch -1851)
- Pendant que les lames attaquaient mon vaillant navire et que leurs coups sourds faisaient résonner la coque qui vibrait et se plaignait sous les chocs, je restai allongé sur ma couchette, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Certaines nuits, donc, les murs de la villa de M. et Mme Bourdon se mirent à résonner sous les coups terrifiants d’un esprit frappeur si malin que personne ne put le localiser. — (René Cavanhie, Les esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, n°24, p.28, décembre 1992)
- (Sens figuré) Qu a résonné dans le passé et dont le souvenir se fait encore ressentir.
- — Des nuits entières, durant un mois, j’ai entendu hurler des hommes que l’on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- — Et on entend encore résonner la phrase banale du mari, la phrase étrangère à elle, la phrase blasphématoire dans cette chambre où elle apporte sa nudité. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- (Électronique, Physique) Favoriser une fréquence particulière.
- Cette corde du piano résonne à quatre cent trente cinq hertz. C’est le la du diapason.
- Ce quartz résonne à soixante cinq mille cinq cent trente six hertz. Il est parfait pour équiper une montre.
-
déguiser
- Travestir une personne de telle sorte qu’il soit difficile de la reconnaître.
- Le capitaine Mondelli part pour Bordeaux afin d'y chercher des ordres. Les Allemands ne lui donnant pas de sauf-conduit, l’intrépide officier est contraint de se déguiser […]. — (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), page 439, Bloud & Barral, 1883)
- Un jour pourtant, il revint tout heureux. Il avait trouvé une entremetteuse qui l'introduirait auprès de sa bien-aimée. Il se déguiserait en femme, et pénétrerait ainsi dans le harem. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
- (Par extension) — Déguiser sa voix, son écriture.
- (Sens figuré) Cacher quelque chose sous des apparences trompeuses.
- Les crins sont artistement faits, car il faut ou élargir le membre trop grêle ou déguiser l’arqure acquise ou innée ; […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Quand une femme dit la vérité, c’est pour déguiser un mensonge. — (Henri Jeanson, dialogues du film Fanfan la Tulipe, de Christian-Jaque, 1952)
- Cet homme fait toutes sortes de personnages, il se déguise de mille manières, en mille manières. - Déguiser son ambition sous des dehors modestes.
- Changer pour tromper.
- Déguiser son nom.
-
embrasser
- Serrer, étreindre avec les deux bras.
- Priam se jeta aux pieds d’Achille et lui embrassa les genoux.
- Cet arbre est si gros, que deux personnes ne sauraient l’embrasser.
- J’embrassai en partant le bon colonel et son ami le docteur comme on le fait au théâtre, en nous pressant dans les bras l'un de l'autre et en détournant la tête. — (François Auguste Biard, Deux années au Brésil, 1862)
- (Par analogie) Entourer, contourner.
- Le lierre embrasse cet ormeau.
- Cette rivière se sépare en deux et embrasse une grande étendue de terrain.
- Contenir quelque chose dans toute son étendue.
- L’ancien empire germanique embrassait une grande partie de l’Europe.
- (Sens figuré) Saisir par le regard, par la pensée quelque chose dans toute son étendue.
- Je me fis conduire les yeux fermés, par mon guide, à l’endroit le plus favorable pour embrasser d’un seul coup-d’œil la double chaîne des Alpes. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
- Quand on sait peu, on éprouve le besoin de tout embrasser ; quand on sait beaucoup, on sent la nécessité de tout résumer. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, tome 8, 1832)
- Pour élucider cette idée, je me propose d’embrasser l’Univers dans un seul coup d’œil, de telle sorte que l’esprit puisse en recevoir et en percevoir une impression condensée, comme d’un simple individu. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire)
- La conviction de l’existence d’un objet éternel, embrassée quand on est jeune, donne à la vie une assiette particulière de solidité. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 193)
- La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en tolère. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l’Amour, Albin Michel, 1961, page 41)
- (Manège) Serrer avec les cuisses son cheval pour être plus ferme.
- Embrasser bien son cheval.
- (Sens figuré) S’attacher à quelque chose par choix, par préférence.
- Toute la situation résulte du progrès de la Révolution contre le Christianisme. Eh bien, devons-nous embrasser le dogme de la Révolution ou celui de l'Église ? Pour nous, c'est toute la question — (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai, Casterman, 1873, page 31).
- Ces docteurs confondent, par un grossier sophisme, un idéal qui, en tant que non changeant, peut par pure métaphore être qualifié de mort, avec les hommes, les êtres charnels qui embrassent cet idéal, lesquels, en cet embrassement, peuvent être si peu morts qu’ils se battront avec acharnement pour le défendre. — (Julien Benda, La Trahison des clercs, 1927, édition 1946)
- De très bons dessinateurs embrassent d’autres métiers parce qu’ils estiment que c’est dangereux et que ça ne nourrit pas son homme. — (Emeline Wuilbercq, En Afrique, « la caricature est dangereuse et ne nourrit pas son homme », Le Monde. Mis en ligne le 6 mai 2019)
- (Par extension) Serrer quelqu’un entre ses bras et lui donner un baiser.
- Je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait. Durant sa maladie, on m’avait défendu de pénétrer dans sa chambre, et il était parti sans que je l’eusse embrassé. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Mme Pasteur pouvait bientôt écrire : « Grandeau vient d’annoncer au laboratoire que Roux et Chamberland sont décorés et que Pasteur est grand-cordon . On s’est embrassé cordialement au milieu des cochons d’Inde et des lapins. » — (Victor Fraitot, Une page d’histoire du XIXe siècle - Pasteur (l’œuvre, l’homme, le savant), Paris : librairie Vuibert, 1905, page 47)
- (Par extension) Donner un ou des baisers à quelqu’un.
- Ils mangent et boivent, font ripaille, remuent leurs membres, embrassent les filles, sonnent les cloches, s’emplissent de bruit : rudes bacchanales où l’homme se débride, et qui sont la consécration de la vie naturelle : les puritains ne s’y sont pas trompés. — (Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise, volume 1, 1856, page 255)
- Puis, lorsqu’ils arrivèrent à la maison des mégers, ils tombèrent justement sur les amoureux, Sophie et son meunier, qui s’embrassaient à pleine bouche, près du puits. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VIII)
- Des messieurs parfumés, que d’affreux gigolos embrassaient sur la bouche, poussaient des gloussements et, tournoyant avec ivresse, s’abandonnaient. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Un mec qui ne s'encombrera pas des convenances et de la séduction à deux balles, qui rentrera, posera le kébab et sans dire un mot, m’embrassera fougueusement en me disant de ne pas m'inquiéter pour toutes les histoires de couple pourries […]. — (Laura Bernard, Football, amour, kébab, Éditions Publibook, 2012, page 49)
- Accepter une idée, adhérer à un concept.
- Mais apparemment, le gouvernement pense serrer la vis encore un peu plus que prévu. Il joue avec l’idée d’un couvre-feu. (…). L’embrassera-t-il vraiment ou la fait-il circuler pour donner un air de modération à ses autres mesures ? — (Mathieu Bock-Côté, Couvre-feu: résolution ou désespoir?, Le Journal de Québec, 6 janvier 2021)
-
masquer
- Mettre un masque à quelqu’un.
- À de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
- (Par extension) Le déguiser en lui mettant, outre le masque, des habits qui ne soient pas les siens.
- Je vous masquerai, et vous ne serez pas reconnu.
- On le masqua en arlequin.
- Nous nous masquâmes pour aller au bal.
- (Sens figuré) Un hypocrite qui se masque sous les dehors de la dévotion.
- (Sens figuré) Le vice se masque souvent sous l’apparence de la vertu.
- (Par extension) Couvrir ou cacher une chose de manière à en ôter la vue.
- C'est ainsi qu'à la ferme de la Faille près de Sainte-Marie-en-Chaux, […], le Ranunculus fluitans déploie seul ses longues chevelures sur de larges étendues, masquant presque totalement les galets du fond. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 61)
- Nos animaux porteurs, débarrassés de leurs bâts, se sont égaillés parmi les arbres dans la direction d'une vallée boisée qui masque une mare saline. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 34)
- Un camion de transport, un grumier, chargé de billes de sapins et dérobé par l'auteur du larcin, avait été placé sur la place, devant le monument pour masquer ce dernier. — (Pierre Pellegrini, Monumental, Librinova, 2017)
- (Sens figuré) Cacher quelque chose sous de fausses apparences.
- Masquer ses desseins, sa conduite.
- La Cibot monta, vola, pour être exact, de la loge à l’appartement de ses deux messieurs, et se montra le visage masqué de tendresse, sur le seuil de la chambre où gémissaient Pons et Schmucke. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847, chapitre XXX, page 116 de l'édition Garnier)
- (Militaire) Positionner des troupes devant une place forte ou une armée pour la neutraliser sans pour autant l'attaquer.
- Tandis qu'une partie de l’Armée Française recevait de front, dans la région de Charleroi. le choc de l'ennemi, la IIIe Armée masquant la place forte de Metz, devait attaquer celui-ci de flanc, de Virton au nord de Longuyon. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), page 5)
- (Militaire) Élever un ouvrage, disposer un obstacle ou un rideau devant une batterie pour que l’ennemi ne l’aperçoive pas.
- Masquer une batterie.
- (Cuisine) Recouvrir un mets d'une préparation quelconque.
- Faire la tête, se renfrogner.
- Lyse se masque immédiat [...]. — (Jean-Patrick Manchette, L'Affaire N'Gustro, 1971, Réédition Quarto Gallimard, Chapitre 2, page 128)
- Il ne se masque pas. Rien ne les masque, les flics. Ils ont déjà accepté d'être flics, alors ils peuvent bien accepter tout le reste, après ça. — (Jean-Patrick Manchette, L'Affaire N'Gustro, 1971, réédition Quarto Gallimard, chapitre 6, page 142)
- (Marine) (Intransitif) (Par ellipse) Masquer en grand.
- Le 10 février 1828, par 30° S. et 46° E. (43° 40' m. P. ), le navire de la compagnie le Buckingamshire éprouva un ouragan de la partie de l'E., qui, après avoir sauté au N. O., ne souffla pas avec moins de violence. Ce navire masqua après avoir eu ses huniers enlevés, ainsi que son porte-manteau et ses bastingages. — (James Horsburgh, Instructions nautiques sur les mers de l'Inde, traduit par le capitaine Le Prédour, tome 1, 1837, page 167)
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vesprée
- (Désuet) Orthographe désuète de vêprée.
- Mignonne, allons voir si la roseQui se matin avoit décloseSa robe de pourpre au Soleil,A point perdu ceste vespréeLes plis de sa robe pourprée,Et son teint au vostre pareil. — (Pierre de Ronsard, À ma maîtresse, dans Odes, 1550-1552)
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cacher
- Mettre (une personne ou une chose) en un lieu où on ne peut pas la voir, la recouvrir.
- Cacher un trésor.
- Il se cache pour ne pas être arrêté.
- Cacher des papiers, des pierreries, de l’argent, etc.
- Couvrir une chose, empêcher qu’on ne la voie.
- Rien de gracieux comme ses mouvements d’épaules, lorsqu’elle attire le menton pour se cacher entièrement la figure, qui, par instants, se montre à la dérobée. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
- Elle a remis une robe ; elle me cache tous les beaux secrets qu’elle cache à tous ; elle est rentrée dans le deuil de sa pudeur. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l'horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
- Quand il mettait un ortolan entier dans sa bouche, il cachait dans ses deux mains sa face rouge et bleue comme le cou des dindons quand on les siffle, et il fallait que les enfants fissent silence. — (François Mauriac, « Pour un livre de Raymond Oliver », octobre 1963, reproduit dans les Nouveaux cahiers François Mauriac n°4, Éditions Grasset & Fasquelle, 1996)
- Taire ; celer ; dissimuler.
- Quand Eugène fut parti, Félicité essaya de pénétrer le secret qu’on lui cachait. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 101)
- Mettez-vous en garde contre ces belles promesses, elles cachent souvent la plus infame des tromperies. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Notre homme était un officier supérieur à la retraite qui cachait, j’allais l'apprendre assez vite, une fine culture littéraire derrière son côté scrogneugneu. — (Georges-Noël Jeandrieu, La société Jupiter, Éditions du Seuil, 1988, page 115)
- N’avoir rien de caché pour quelqu’un, Ne rien lui cacher de ce qu’on pense ou de ce qu’on projette
- Je ne vous cache pas que cela m’inquiète beaucoup.
- Sous cet air d’indifférence il cachait une ambition démesurée.
- (Informatique) Placer en mémoire cache.
- À titre d'exemple, Windows exploite une partie de la mémoire centrale pour "cacher" les données accessibles sur les lecteurs de disques durs, de disquettes et de CD-ROM. — (Michel Martin, Dépanner et upgrader son PC, Pearson Education France, 2007)
-
pardonner
- Accorder le pardon d’une faute commise, ne garder aucun ressentiment d’une injure reçue. — Note d’usage : En ce sens il a toujours le nom de la chose pour complément direct et le nom de la personne pour complément indirect avec la préposition.
- Je lui pardonne de bon cœur tout le mal qu’il m’a fait.
- Je vous pardonne pour cette fois, mais n’y revenez plus.
- J'imagine que, tout au long de leurs amours intermittentes, toujours traversées et toujours renaissantes, Romain et Meg, puis Romain et Margault avaient eu, l'un et l'autre, chacun de son côté, beaucoup à se pardonner et à se faire pardonner. — (Jean d'Ormesson, Voyez comme on danse, éd. Robert Laffont, 2001)
- « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font », telles sont les paroles du Christ condamné à mourir injustement. — (Jean Proulx, Grandir en humanité, Fides, 2018, page 140)
- Excuser, supporter, tolérer.
- C’est une insolence qui ne peut se pardonner.
- Pardonnez mes craintes, mes soupçons, mon oubli.
- Je ne me pardonnerai jamais la faute que j’ai commise, la sottise que j’ai faite.
- Je ne me pardonne pas de m’être fié à ce malhonnête homme.
- Dans l’amitié, dans le commerce de la vie, il faut se pardonner mutuellement beaucoup de choses.
- Voir sans chagrin, sans dépit, sans jalousie.
- Elle lui pardonna une légèreté d'esprit, dont, après tout, elle n'avait jamais souffert : quand les défauts des autres ne nous nuisent pas, il est rare qu'ils nous choquent beaucoup. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- On lui pardonne ses succès à cause de sa modestie.
- Cette femme a bien de la peine à pardonner aux autres leur beauté.
- (Désuet) Avec la préposition à.
- Pardonnez à ma franchise, à mon amitié les reproches que je vous fais.
- Je pardonne cela à l’état où vous êtes.
- S’emploie souvent comme un terme de civilité.
- Pardonnez-moi/Pardonnez si je vous contredis.
- Pardonnez-moi la liberté que je prends.
- Vous me pardonnerez de vous dire que l’affaire ne se passa pas de la sorte. Note : Dans cette acception, on dit quelquefois simplement, et sans rien ajouter, Pardonnez-moi, vous me pardonnerez pour exprimer avec politesse qu’on n’est pas d’accord de ce qu’un autre dit.
- Excepter, épargner. — Note d’usage : En ce sens, il ne s’emploie guère qu’avec la particule négative.
- On dit encore que, profondément atteint, sous la rongeure d'un mal qui ne pardonne pas, Abd-ul-Hamid est préoccupé de sa succession. — (Victor Bérard, Le sultan, l'islam et les puissances, page 62, Armand Colin, 1907)
- La phalloïde ne pardonne pas, la panthère non plus. Pour la fausse oronge, elle est toxique ; elle tue les mouches, dit-on ; pourtant dans les pays du nord, les gens en usent pour donner de beaux rêves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- La mort ne pardonne à personne.
- Le temps ne pardonne à aucune chose.
- Cette maladie ne pardonne point, on y succombe tôt ou tard.
- (Intransitif) Faire grâce.
- C'était à qui danserait, jouerait ou chanterait avec le plus d’entrain. Les casseux-de-veillée comme moi n'étaient pas populaires. Mais comme j'étais "nouveau", on me pardonnait. — (Jean-Claude Castex, Rivière-Rouge, Vancouver : Éditions P.O., 2015, page 296)
- Cet écolier avait mérité une punition, son maître lui a pardonné.
-
effet
- Ce qui est produit par quelque cause.
- La fonction du philosophe consiste exclusivement dans la profanation des idées. Aucune violence n’égale par ses effets la violence théorique. Plus tard, l’action vient… — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 44)
- Les Abenomics, ces solutions proposées par Shinzo Abe pour sortir le pays de l’atonie (croissance autour de 0 % depuis 1992), n’ont pas l’effet attendu. — (Hugo Billard, Mon Atlas de prépa. 80 thèmes pour réussir les concours (Siences Po, Écoles de commerce, ENS), 2018)
- Parmi les fléaux qui s’abattent sur la vigne, le plus terrible, dans ses effets, est évidemment la grêle. Le vignoble est beau, et plein de promesses, et cinq minutes plus tard il n’en reste rien […] — (Sachez soigner vos vignes grêlées, dans Almanach de l’Agriculteur français - 1932, Éditions La Terre nationale, page 59)
- À titre d’exemple, la réaction simplifiée (3) résume la transformation de phosphate tricalcique insoluble en phosphate monocalcique nettement plus soluble sous l’effet d’un acide carboxylique […] — (INRA, coordonné par Pierre Stengel et S. Gelin, Sol : interface fragile, Éditions Quae, 1998, page 85)
- (Billard, Sport) Sorte de rotation imprimée à l’objet que l’on lance (boule de pétanque, boule de quilles, …) ou que l’on frappe (ballon de football, balle de tennis, bille de billard, …) afin de modifier son mouvement ultérieur.
- Faire des effets.
- Penché sur le billard, il est en train de combiner un magnifique effet de recul ; c’est son fort, à lui, les effets de recul !… — (Alphonse Daudet, La partie de billard, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 18)
- Joli coup de deux… Par un effet sur la rouge, il touche la blanche et gagne la partie. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 214)
- (Mécanique) Effort transmis par un mécanisme.
- (Art) (Littéraire) Ce qui frappe, de ce qui attire ou captive les regards ou l’attention.
- Ces arbrisseaux font aussi un très bel effet dans les bosquets et les boulingrins à cause de l’aspect de leurs fruits. — (Th. W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, 1803, page 197)
- Il y a de beaux effets de lumière, de clair-obscur dans ce tableau.
- Les cinquante titres récupèrent et déroutent, avec un zeste d’ironie et, parfois, avec un léger effet captieux, le lexique sur la pandémie de COVID-19, le vocabulaire et les syntagmes titrés dans les journaux. — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, page 8)
- Ce qui est destiné ou ce qui vise à produire de l’effet.
- Le malheureux petit Chose, arraché à son rêve, tombé du ciel, promenait autour de lui de grands yeux étonnés où se peignait un effarement si naturel, si comique, que toute la salle partait d’un gros éclat de rire. En argot de théâtre, c’est ce qu’on appelle un effet. Sans le vouloir, il avait trouvé un effet. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 233)
- Eh ! malheureux ! il y a là, à côté de toi, un pauvre diable qui en passant ses trois sous avec les tiens, au conducteur, vient de laisser tomber des bouts de notes sur lesquels il avait inscrit les deux premières phrases qu’il va prononcer contre ton favori ; plus, quatre ou cinq effets, criards comme des images d’Épinal et qui doivent colorier sa harangue.Tu es peut-être assis dessus — tu as le derrière sur mon éloquence ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- J’aime les phrases courtes, dépassionnées. Je déteste les « effets » si chers aux avocats et, il faut croire, si efficaces. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 239)
- « Johnny se donne à Bercy » pendant trois semaines, à guichets fermés. Dans ce lieu gigantesque où l'on s'attend à une débauche de lumières et d’effets, le spectacle surprend par sa sobriété, […]. — (Frédéric Quinonero, Johnny live : 50 ans de scènes, éd. L'Archipel, 2012)
- Exécution d’une chose.
- En venir à l’effet.
- Des paroles ils en vinrent aux effets.
- Voilà de belles propositions, mais il faut les mettre à effet.
- Il faut que l’effet s’ensuive.
- Il faut en voir l’effet.
- La chose a eu son effet, son plein et entier effet, est demeurée sans effet.
- (Commerce) Billet à ordre, lettre de change, papier de crédit.
- Un effet de commerce.
- Il a beaucoup d’effets en portefeuille.
- Souscrire un effet.
- Effet payable au porteur, ou, simplement, Effet au porteur.
- (Au pluriel) (Spécialement) Les biens, les objets meubles, ou censés tels d’après la loi.
- Les effets d’une succession.
- Mais, Monsieur, je suis chargé de la garde de cette maison […] et je ne connais pas les objets qui sont à vous. Je ne veux pas risquer de voir enlever des effets dont je suis responsable et qui appartiennent à ces gens-là. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange Gardien, 1888)
- (Au pluriel) (Spécialement) Objets meubles qui sont à l’usage d’une personne, il s’agit presque exclusivement aujourd’hui du linge et des vêtements.
- Mon cheval, sellé et bridé, ronge son frein et piaffe à ma porte; mes effets encombrent le patio, ficelés et prêts à être chargés. — (FrédéricWeisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 26)
- Les chemises de mon mari avaient besoin de boutons et le raccommodage de ses effets m’incombait, naturellement ! — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.