Dictionnaire des rimes
Les rimes en : prouver
Que signifie "prouver" ?
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- Établir la vérité de quelque chose par le raisonnement ou par le témoignage.
- Plus de deux cents auteurs des plus graves et des plus honorables racontent cette histoire aussi prouvée pour le moins que la mort de Henri IV. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
- Elle appelle le délinquant à son tribunal ; elle commence par lui administrer la bâtonnade pour lui rafraîchir la mémoire, et ensuite elle lui dit : Prouve ton innocence. — (Eugène Pelletan, Les droits de l’homme, 1858, page 107)
- Il a été prouvé que la privation de sommeil entraîne une baisse de la résistance aux distractibilités visuelle et auditive (Harrison et Horne, 2000b). — (Florence Guiliani, La vigilance entrepreneuriale: les antécédents liés au sommeil du dirigeant de PME, Thèse de doctorat de Gestion et management, Université Montpellier, 2016, page 102)
- Les premiers principes ne se prouvent pas, ils se supposent.
- Le crime a été suffisamment prouvé.
- On prouva par ses lettres et par sa propre signature qu’il était d’intelligence avec les ennemis.
- Ce que vous dites là me prouve à quel point vous êtes mal renseigné.
- Reste à prouver que… Il n’est pas prouvé que… Condamné faute d’avoir pu prouver l’alibi.
- Qu’est- ce que cela prouve ?
- (Par extension) Montrer, indiquer, marquer.
- J'eus envie de demander où était mon erreur, mais il était clair que mon chef ne tolérait pas les questions, comme l’avait prouvé sa réaction à mon investigation au sujet du destinataire. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- Au lieu de se prouver, comme jadis, par des faits, on le discute, on le disserte, on le met en discours de tribune. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1842, chapitre troisième (en parlant de l’amour))
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "prouver".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
donner
- Faire un don ; transférer, sans rétribution, la propriété d’une chose que l’on possède ou dont on jouit, à une autre personne.
- […] puis le voyant mort, car vous le tuâtes du coup, vous prîtes la fuite sur le cheval qu’il vous avait donné. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Les synagogues furent données au clergé pour qu’il les transformât en églises. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ce n'était pas la première fois que des boîtes de singe entraient dans la maison ; parfois des soldats nous en donnaient, mais jamais nous n’en avions rapporté autant. — (René Lucot, Almanach de la Grande Guerre vers la Victoire de 1917, chapitre 4 de Le grand break, Corps 9 éditions, 1985)
- Offrir à des invités un dîner, une fête, un bal, etc.
- Elle s’enjoyait des après-midi à leur courir après, jouer avec eux dans le parc, leur donner à manger, les dorloter. — (Céline Chevet, La fille qui tressait les nuages, Éditions du Chat Noir, 2018, chapitre 4)
- Donner un dîner, une soirée, une fête, une matinée musicale, dansante, un bal, un concert, la comédie.
- Offrir ; présenter.
- Elles mangent des sandwichs, des wraps et des chips, rient avec leurs collègues et amis, qui sont parfois au bout du fil. Et visiblement désopilants. Des écureuils et des pigeons attendent qu'on leur donne les restes. — (Justin Cartwright, Au paradis par la voie des eaux, traduit de l'anglais par France Camus-Pichon, Éditions Jacqueline Chambon (Actes Sud), 2017, chapitre 8)
-
canapé
- (Mobilier) Sorte de siège long à dossier, où plusieurs personnes peuvent être assises ensemble et qui peut servir aussi de lit de repos.
- Je t’assure, Suzanne, ils feront très bien dans ta salle de séjour, ces fauteuils et ce canapé, bon il est un peu cra-cra, mais tu le recouvres d’un drap fleuri et te voilà vraiment chez toi ! — (Christine Cotaz-Bertholet, Lettres à Talitha, 1996)
- Dans le salon, le canapé était recouvert d’un patchwork représentant des animaux. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 165)
- Victor prit son téléphone, shoota quelques objets, son canapé, sa psyché, son tapis de course et, depuis son balcon en saillie, il immortalisa la ville repoussant la lumière qui l’orangeait. — (Bertrand Latour, La deuxième vie de Victor Hurvoas, Le Passage éditions, 2015, chap.5)
- Tout le monde se servit, même Tauno, qui se leva laborieusement du canapé et prit toute une poignée de grignoteries dans le sachet d’Irma. — (Minna Lindgren, Les Petits vieux d'Helsinki se couchent de bonne heure, traduit du finnois par Martin Carayol, Éditions Calmann-Lévy, 2016, chap. 6)
- (Par analogie) Tranche de pain sur laquelle on dispose certains mets.
- Vêtus de la chemise blanche brodée traditionnelle et portant des gants, des Mexicains discrets circulaient entre les invités avec des plateaux de canapés, foie gras sur toast, caviar sur craquelins, saumon fumé, brochettes de pétoncles miniatures, débarrassant certaines personnes des flûtes vides alors que d'autres serveurs avançaient avec, dans chaque main, des jéroboams de Cordon-Rouge. — (Marie Desjardins, Ambassador Hotel: La mort d’un Kennedy, la naissance d’une rock star, Montréal (Québec) : Éditions du CRAM, 2018, chap. 12)
- (Décorations) (Familier) Demi-nœud.
- Les décorations, lorsqu'elles sont portées sur une tenue civile, une veste par exemple, revêtent des formes réduites à un simple ruban pour les grades de chevaliers, ou de « rosette », ou de « rosette sur canapé » (le « canapé » étant un ruban argenté ou doré mis sous la rosette) lorsque les grades sont supérieurs — (Histoire des décorations et Médailles, [1])
-
envoler
- Voler ailleurs.
- Le Sphinx. − Œdipe ! Où est-il ? Où est-il ?Anubis. − Parti, envolé. Il court à perdre haleine proclamer sa victoire. — (Cocteau, Machine infern., 1934, II, page 85)
-
tirer
- Mouvoir vers soi, amener vers soi ou après soi.
- Il avait tiré la bague d’opale de son doigt. Elle chatoyait, dans la fin du jour, comme un reflet de beauté, de jeunesse, de plaisir ; […]. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e éd., page 331)
- Je mis le moteur en mouvement, le fis tourner quelque minutes, puis je tirai sur la manette des gaz pour démarrer. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 62)
- Tirer quelqu’un par le bras, par l’habit.
- (Par extension) Exercer une traction, un effort pour amener à soi.
- Tirer fortement sur une corde pour amener un fardeau.
- Tirer sur une amarre.
- (Manège) (Sens figuré) Résister à l’action de la bride en parlant d’un cheval.
- Après une heure de course, le cavalier tira sur la bride de sa jument, et sauta à terre. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- Tendre, allonger.
- Tirer une courroie.
- Tirer un câble.
- (En particulier) Allonger en fils déliés divers métaux, afin de s’en servir ensuite pour divers usages.
- Tirer l’or, l’argent, etc.
- Ôter, faire sortir une chose d’une autre, extraire d’un lieu, soustraire.
- Tirer du fer d’une mine, du marbre d’une carrière, du sable du bord d’une rivière.
- Tirer de l’argent de sa bourse, de sa poche.
- Tirer une écharde du doigt.
- Tirer une épine du pied.
- Tirer une bague de son doigt.
- Tirer l’épée du fourreau.
- Tirer de l’eau d’un puits, du vin d’un tonneau.
- (Absolument) Tirer de l’eau, tirer du vin.
- Voler à la tire, en tirant le butin du vêtement ou du sac de la victime. Se disait aussi autrefois pour le vol d’un manteau : voir tire-laine.
- Un soir, il s’installa sur le Pont-Neuf et essaya de tirer le manteau du premier bourgeois qu’il vit passer. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Par extension) (Argot) Voler, dérober de quelque manière que ce soit.
- Il s’est fait tirer sa bagnole cette nuit.
- (Marine) S’enfoncer dans le liquide à une certaine profondeur, en parlant d’un objet flottant.
- Ce navire tire tant d’eau, tant de mètres d’eau.
- Choisir au sort, faire sortir au hasard de la boîte qui les contient des billets, des noms, des numéros.
- Le président de la cour a tiré au sort les noms de ceux qui doivent former le jury.
- Tirer les numéros gagnants d’une loterie.
- — Je suis allé une fois à Guérande pour tirer à la milice, et suis allé à Savenay pour me faire voir à des messieurs qui m’ont mesuré. Si j’avais eu un pouce de plus, j’étais soldat. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 77)
- (En particulier) Choisir au sort des cartes de tarot en vue d’établir une prédiction.
- Mais enfin, reprit tout à coup Léonora, comment et pourquoi cette funeste idée t’est-elle venue de tirer l’horoscope de ces deux êtres ? — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Faire venir certains produits d’un pays plus ou moins éloigné.
- Les blés que Rome tirait de l’Égypte, de la Sicile.
- Faire sortir une personne d’un endroit, l’éloigner de quelque chose.
- On ne l’a tiré de cette prison que pour le conduire dans une autre.
- On ne l’a tiré qu’à grand-peine de l’eau où il était tombé.
- On ne saurait le tirer de son cabinet, de ses livres.
- (Sens figuré) (Familier) On ne peut le tirer de là se dit en parlant d’un homme qui se tient attaché à une idée et qui répond toujours la même chose.
- (En particulier) Dégager, délivrer quelqu’un.
- C’était sa rencontre dans les bois de Meudon, avec cette jeune fille qu’il avait tirée des mains de Concini. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tirer quelqu’un de prison, de captivité.
- Tirer son ami d’un danger, d’un péril.
- Qui le tirera de cet embarras ?
- On l’a tiré de la misère.
- Il m’a tiré de peine.
- Tirez-moi de souci, d’inquiétude.
- Je l’ai tiré d’erreur.
- Se tirer d’affaire.
- Extraire.
- Tirer le suc des herbes, le suc des viandes.
- (Intransitif) Aspirer pour absorber la fumée d’une pipe, d’un cigare, etc.
- J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Le Père Directeur, qui était venu me rejoindre dans mon bureau de l’hôpital, ne me répondit rien et continua à tirer silencieusement sur son long fume-cigare. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 31)
- (Vieilli) (Familier) Étendre, étirer, de manière à ne plus faire de plis.
- Tirer ses bas, ses chaussettes.
- Tirer la nappe.
- (Vieilli) (Familier) Ôter, en parlant des bottes, des chaussures, d'un chapeau, d'un vêtement.
- (Sens figuré) Recueillir, percevoir, obtenir, recevoir d’une source donnée.
- Maître Lureau, quand il louait cette chambre qui, effectivement, était la plus belle de l’auberge, en tirait quinze à vingt livres. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tirer du profit.
- Quel avantage tirez-vous de là ?
- Il tire dix mille francs de rente de sa terre.
- Il a tiré de cette affaire tout ce qu’on en pouvait tirer.
- Il a tiré de grands services de cet homme.
- Les leçons qu’on peut tirer de l’histoire.
- (Sens figuré) Extraire, puiser, emprunter.
- Il a tiré une infinité de belles sentences des anciens.
- C’est de tel auteur qu’il a tiré tout ce qu’il sait sur ce sujet.
- Les mots que nous avons tirés du latin.
- Mais si M. Caterna l’eût entendu, je pense qu’il ne m’aurait pas demandé d’en tirer le sujet d’une opérette turkestane.— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XXII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Inférer, conclure.
- En combinant avec les observations si précises de M. Edwards celles de ses devanciers et de ses successeurs, nous pouvons en tirer une conclusion générale. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, page 508)
- De cela je tire une conséquence.
- On tire de là un grand argument contre lui.
- La conclusion que vous voulez tirer de ce fait n’est pas juste.
- Tirer un bon, un mauvais augure, un fâcheux, un heureux présage de quelque chose.
- Tracer.
- Tirer une ligne sur du papier.
- Tirer un trait sur ce qu’on a écrit.
- Tirer une allée au cordeau.
- Tirer le plan d’une forteresse, d’une maison.
- (Commerce, Finance) Signer un effet de commerce.
- Tirer une lettre de change, tirer un chèque,
- Imprimer.
- Ici, voyez-vous, mon cher Nicolas, j'ai besoin de recourir aux formes solennelles d'un premier-pariste bien connu, et dont la prose sublime se tire à 217.830 exemplaires. — (Dr Maximin Legrand, « Feuilleton », dans L'union médicale, n° 117, du samedi 30 septembre 1865, page 627)
- (Sens figuré) — Un intérieur qui venait tout droit d’un grand magasin, un intérieur tiré à des milliers d’exemplaires, y compris les coussins du divan, avec chat noir découpé dans du velours ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VII, Gallimard, 1937)
- (Photographie) Réaliser une épreuve sur papier à partir d’une image originale sur film ou support informatique.
- Faire le récit de ce récit, ce sera en finir avec le flou du vécu, comme entreprendre de développer une pellicule photo conservée dans un placard depuis soixante ans et jamais tirée. — (Annie Ernaux, L'Autre fille, éditions NiL, 2011, page 14)
- Faire partir une arme de trait, une arme à feu, un feu d’artifice, une fusée.
- D’un autre côté, pour ne pas augmenter la furie déjà assez violente des naturels, nous ne tirions qu’en cas de nécessité absolue. — (Peter Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- Il regarda le flingot, un Lefaucheux à deux coups, et constata, circonstance aggravante, que le coup de gauche avait été tiré. — (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (En particulier) (Industrie minière) Faire exploser une charge pour abattre la roche.
- Chercher à atteindre avec une arme de trait, avec une arme à feu.
- […] il éprouvait le besoin de tirer sur ces deux hommes. Il voulait tirer dessus, et se disait en même temps que les tuer ainsi serait une action horrible. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 354 de l’édition de 1921)
- Au détour d'un amas de roches buissonneuses, je tire sur une gazelle. Un bellah arrête le dernier bourriquot du convoi pour emporter ce gibier — notre repas, ce soir. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 24)
- – Venez donc jeudi tirer le sanglier, cela vous reposera, dit-il. — (Louise de Vilmorin, Madame de, Gallimard, 1951, réédition Folio, page 25)
- Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. […]. Puisque la chasse est fermée, il ne peut s’agir que de braconniers, à moins qu’un fraudeur, surpris par des gabelous ne leur ait tiré dessus. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Intransitif) Faire usage d’une arme de trait ou d’une arme à feu, la faire partir.
- Tirer en l’air.
- Tirer à blanc, à la cible.
- Tirer de l’arc, de l’arbalète.
- Tirer au pistolet, à la carabine.
- Pas plus tard qu’avant-hier, M. Ludwig Roller, un ex-officier très brave, dont le domestique a été tué par hasard, lors des affaires du 3 avril, m’a offert de venir tirer le pistolet hors des limites de la division. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- — On sait généralement dans le monde comment je tire le pistolet, et cela refroidit ceux qui seraient disposés me chercher querelle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Sens figuré) (Familier) Offenser, attaquer, dire des choses offensantes.
- Tirer sur quelqu’un.
- Partir en parlant d’arme à feu.
- Dès que le canon eut commencé à tirer, les ennemis capitulèrent.
- Ribadier. — Vous pouvez parler sans crainte, monsieur, ma femme dort et quand elle est dans cet état, on pourrait tirer le canon à côté qu’elle ne l’entendrait pas ! — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892, acte II, scène 3)
- (Escrime) Combattre, faire des armes.
- Tirer de tierce, de quarte.
- Tirer en tierce.
- Tirer à la muraille, au mur.
- S’en remettre à la décision du sort.
- On les fit tirer au sort.
- Ils tirèrent tous deux à la courte paille, au doigt mouillé.
- Tirer à qui fera, à qui commencera, à qui donnera les cartes.
- (Familier) Aller, s’acheminer.
- Tirons de ce côté.
- En tirant vers la droite.
- En tirant sur la gauche.
- (Sens figuré) Avoir quelque rapport ou quelque ressemblance.
- Leur vanité, leur patriotisme tirant sur le nationalisme, donnèrent lieu à beaucoup de critiques ; ils leur prêtaient le flanc. — (Sophie Basch et Robert A. Jouanny, Le Mirage grec : la Grèce moderne devant l’opinion française depuis la création de l’École d’Athènes jusqu’à la guerre civile grecque (1846-1946), Hatier, 1995, page 495)
- (En particulier) Être en ressemblance, en parlant des couleurs.
- Cette pierre tire sur le vert.
- Le plumage de cet oiseau tire sur le violet.
- Joueur de foot s’apprêtant à tirer. (40) (Familier) Effectuer.
- Vint l’heure du noble devoir patriotique. Fagerolle tira ses mois d’embastillement militaire sans trop de dommages, dans un régiment de marsouins, à Toulon. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- — J’viens d’décarrer, Dussèche. J’ai tiré dix berges pour avoir refroidi ma belledoche. — (Stephen Coulter, La vie passionnée de Guy de Maupassant, Éditions Seghers, 1959, page 259)
- (Familier) Terminer
- Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, vol. 6, 1936)
- (Jeux de boules) (Transitif ou intransitif) Lancer la boule avec l’intention de heurter violemment une ou (plus rarement) plusieurs cibles parmi les boules jouées et le but, afin de la ou les chasser.
- Tu la tires ou tu la pointes ? — (Marcel Pagnol, César, 1936)
- (Sports de balle) (Transitif ou intransitif) Lancer une balle en la frappant (avec son pied, sa main, etc., selon le sport).
- « Avec quel pied avez-vous tiré ? » « Avec celui-ci, mon fils, lui montre Ghiggia, surpris. Avec le droit.» - (sofoot.com: Le fantome du Maracanã)
- On s’en souvient, le gardien reste finalement droit et immobile, et l’avant-centre lui tire le ballon dans les mains… - (France culture. Le journal des idées.)
- (Par métonymie) (Construction) Installer des câbles.
- L’idée de cet article va être de vous partager des astuces, ou simplement des bonnes idées pour vous faciliter votre rénovation, lorsque vous avez des câbles RJ45 à tirer. — (Morgan, Rénovation : Astuces pour tirer vos câbles RJ45 !, 15 juillet 2018 → lire en ligne)
- (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, qui se montre impétueux, brillant, qui va plus vite que ne le voudrait son cavalier, qui a besoin d'être retenu au risque de s'épuiser et de ne pas garder un bon rythme sur le parcours.
- Produire une impression de tension.
- La peau de ma joue droite me « tirait ». J'y portai la main, pour la frictionner, mais ma paume y resta collée : en m'appuyant contre le pin quand les oiseaux bleus m'avaient fait peur, je l'avais enduite de résine. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 329)
- (Argot) (Vulgaire) Baiser, avoir des rapports sexuels
- (Argot) (Vulgaire) Branler, masturber
- (Boxe) Combattre, faire un match, boxer.
- — Et si j’ai compris, tu n’es pas sûr de tirer ?— Tirer ? Tu causes comme un boxeur, maintenant, père abbé ?— Tirer, boxer, c’est du pareil au même, non ?— Pour nous, les boxeurs, oui, c’est deux synonymes. — (Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, 2018, page 121)
- (Fumisterie) Évacuer les fumées et les gaz chauds tout en attirant l’air frais nécessaire à la combustion.
- J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- (Familier) (Électricité) Consommer, en parlant d’un ou plusieurs appareils électriques.
- Les appareils électriques monophasés vont « tirer » une certaine valeur de courant électrique sur la phase sur laquelle ils sont branchés. — (Guillaume, Déséquilibre de tension en triphasé, explications et solutions, 7 décembre 2020 → lire en ligne)
-
papier
- (Papeterie) Matière faite à partir de la pâte de chiffons ou de fibres végétales étalée en couches minces que l’on fait sécher et qu’on débite par feuilles pour écrire, imprimer, envelopper, etc.
- La flamme se communiqua aussitôt de la mèche au papier, qui en un instant fut consumé ; […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Grégoire ! cria La Hurière, du papier blanc pour écrire une lettre, des ciseaux pour en tailler l’enveloppe ! — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VII)
- Telcide abaisse le panneau de son haut secrétaire d’acajou, et prend deux feuilles de ce papier qui est fait pour écrire aux ministres et dont elle se sert le vendredi pour faire cuire les maquereaux. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 112.)
- Il posa sur la table un sac en papier rempli de croissants. Il les avait achetés spécialement pour moi. — (Marc Charuel, Les Soldats de papier, Albin Michel, 2012)
- Je chiffonnai le papier. Le bruit attira l'attention du cheval, qui releva la tête et hennit dans ma direction. — Qu'est-ce que tu me veux, sale bourrique, dis-je en lui lançant la boule de papier que je tenais encore dans ma main. — (Noémie Plante-Nappert, Les Chroniques de Clara, Québec : chez l'auteur, 2014, vol.1, chap.1)
- Le disque de papier gommé est un petit disque dont l’expéditeur se sert pour compléter la dépendance des deux cylindres et assurer par suite le secret de sa dépêche. — (Ernest Arnoux, La Lettre électrique - Nouveau service télégraphique, Arthus Bertrand, Paris, 1867, page 6)
- Le papier filigrané destiné à former le devant des cartes désignées ci-dessus, sera fabriqué et fourni par la régie ; les fabricans ne pourront point en employer d'autre. — (Arrêté du Directoire exécutif qui détermine le mode de perception et fixe le montant du droit de timbre sur les cartes à jouer, 3 pluviôse an VI, dans Collection général des lois, décrets, arrêtés, sénatus-consultes, Paris : Imprimerie Royale, juin 1818, vol.6, page 727)
- (En particulier) (Par ellipse) Papier peint.
- La chambre vibrait, claire et simple, avec ses murs tapissés d’un papier gris pâle à fleurettes roses.— (Octave Mirbeau, La Chambre close, Ernest Flammarion, Paris, 1920)
- Cet intérieur de célibataire, tout de même, ça manquait de ménage. Cette table de bois nu, jamais lessivée sans doute, et ce papier des murs méritait d'être changé. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par analogie) Feuille très mince d’une autre matière que celle du sens précédent.
- La première opération consiste à coller le papier d'argent sur carte lorsqu'il est sec; on le saupoudre de tripoli , qu'on frotte à sec avec du coton. — (L. Malapeyre, Le technologiste ou archives du progrès de l'industrie française et étrangère, Paris : librairie encyclopédique de Roret, 1840, page 423)
- Si l'on applique sur le cylindre d'Hasslinger une feuille de papier d'étain, après un ou deux jours le métal devient mat par endroit […]. — (Omnia: revue pratique de l'automobile, 1910, vol.5, page 458)
- Emballez le camembert dans une feuille de papier d'aluminium en fermant le dessus puis enfournez pendant environ 25 min. Ouvrez le papier d'aluminium, versez le miel puis passez le camembert de 2 à 3 min sous le grill […]. — (Anne de la Forest, La petite touche qui change tout, Tana éditions, 2015, page 89)
- (Par métonymie) Document important de nature juridique, officielle, comptable, etc. — Note : Ce terme est généralement utilisé au pluriel.
- Il farfouilla dans les papiers qui gisaient sur la table. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Elle prit son temps, elle calcula ses mouvements, et, avec une agilité de chatte, elle saisit les deux interrogatoires et les lança dans le feu ; mais Camusot les y reprit, la comtesse s’élança sur le juge et ressaisit les papiers enflammés. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- Il trouvait aux Archives, non pas seulement les papiers administratifs des derniers siècles, mais les chartes du moyen âge. — (Henri Wallon, Notice sur la vie et les travaux de M. Joseph-Natalis de Wailly, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres , dans les Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1888, volume 32, n° 6, page 556)
- En arrivant ici, les Canadiens montrent leurs papiers de douane […]. — (17 Eldorado, Qualigram/Linguatech, Montréal, 2006)
- […] il venait de recevoir un papier, sans doute bleu horizon, qui l’invitait à se présenter incessamment sous peu dans un quelconque bureau de la caserne de Gap (Hautes-Alpes). La feuille indiquait sans équivoque que l’on envisageait de l’incorporer de force, […]. — (Albert Spaggiari, Journal d'une truffe, A. Michel, 1983, page 183)
- (Par métonymie) (Désuet) Journal ou revue.
- Dans le temps des nombreuses représentations de Roméo et Juliette, qui se donnaient à Drury-lane, feu sir John Hill, […], publiait un papier intitulé, je crois, Gray’s inn Journal, dans lequel il avait mis plusieurs articles à ma louange, quoique je ne le connusse nullement. — (Mémoires de Mistriss Bellamy , actrice du théâtre Covent-Garden, volume 2, lettre 88, Collection des mémoires sur l’art dramatique, volume 12, Paris : chez Ponthieu, 1822, page 294)
- (Par métonymie) Article ou éditorial de journal.
- Eugène le tuyaute sur le « père Dreyfous » afin de faire un « papier » pour le Figaro. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 95, 7 janvier 1918, page 19)
- Ses premiers papiers sont lourds, pâteux. Il émonde, il allège sa prose. A force de travail il devient un des premiers journalistes du temps. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Dans son édition du 9 juin 1999, Le Point publiait un papier intitulé « Interventions dangereuses » ; son auteur, Olivier Toscer, écrit que DSK est dans une situation plutôt inconfortable vis à vis du scandale du Crédit Lyonnais […]. — (Pierre Péan, La République des mallettes: Enquête sur la principauté française de non-droit, Fayard, 2011, chapitre 8 (notes de fin de chapitre))
- (En particulier) (Anglicisme) Référence nécessaire (Familier) Article d’une revue scientifique.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Administration) (généralement pluriel) Passeport, livret ou autre pièce d’identité certifiant la qualité, la profession, l’état civil d’une personne → voir sans-papier.
- Des adolescents parmi des mobylettes, devant le bistrot de la placette, c'est leur quartier général, bien connu de la police qui pour l'instant contrôle les papiers. Sans raison, routine. Ça rassure la population […]. — (Christiane Rochefort, Encore heureux qu'on va vers l'été, Grasset, 1975)
- On peut voir vos papiers ? À bord du car, le policier qui conduisait éteignit sa cigarette et ralluma le gyrophare. C’était un deuxième signe. Karim sortit ses papiers. — (Didier Decoin, La Route de l’aéroport, Fayard, 1997, chapitre 4)
- Elle brancha son ordinateur, se connecta sur Internet et commença par chercher un lieu d'hébergement réservable et payable en ligne, où on ne lui demanderait ni carte de crédit ni papiers d'identité. — (Michelle Gagnon, Expérience Noa Torson #1 : Ne t’arrête pas, éditions Nathan, 2015, chap. 5)
- (Vieilli) Lettres de change, traite, billet payable au porteur ou autre effets de cette nature représentant de l’argent comptant.
- En définitive, le mode de payement en papier sur Londres est préférable à celui en papier sur France; et comme il est à présumer que l'on choisira toujours le mode le plus avantageux, nous adopterons les prix résultant du payement fait en papier sur Londres. — (M. Bajot, Annales maritimes et coloniales, Pais : Imprimerie Royale, 1833, tome 1, 2e série, 18e année, page 284)
-
quantité
- Tout ce qui peut être mesuré par un nombre, et par conséquent susceptible d’accroissement ou de diminution.
- […] ; une petite quantité de farine de seigle, mêlée à la farine de blé, lui communique une saveur agréable. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 117)
- Les petits faux sauniers imaginaient aussi toutes sortes de camouflages pour passer de faibles quantités de faux sel. — (Bernard Briais, Contrebandiers du sel : La vie du faux saunier au temps de la gabelle, Paris : Éditions Aubier Montaigne, 1984, page 74)
- Nombre plus ou moins grand, proportion plus ou moins grande de personnes ou de choses.
- Devant une table, encombrée par un chanteau de pain, une demi-meule de gruyère et une innombrable quantité de bouteilles vides, les deux amis qu’on croyait morts devisaient paisiblement comme des sages. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- L’opération a donc pris quatre jours. Elle a entraîné la perte de nombreuses vies humaines et d’une quantité de bêtes et de bagages. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 143)
- Multitude, abondance.
- Même alors, son esprit n’en fut pas autrement frappé. Ce n’était qu’un fait de plus au milieu d’une innombrable quantité de faits extraordinaires et inévitables. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
- La qualité des choses est souvent préférable à la quantité.
- (Linguistique) (Prosodie) Quantité vocalique. Durée longue ou brève des syllabes.
- La versification latine et la versification grecque sont fondées sur la quantité.
- Les règles de la quantité.
- Il y a une faute de quantité dans ce vers.
- Je souffre de me voir accablé d’éloges que je ne mérite pas, on me prend pour un fort, je ne suis qu’un simple filou. Je vole à droite, à gauche, je ramasse des rejets au coin des livres. Je suis même malhonnête quelquefois. J’ai besoin d’une épithète ; peu m’importe de sacrifier la vérité ! Je prends dans le dictionnaire le mot qui fait l’affaire, quand même il dirait le contraire de ce que je voulais dire. Je perds la notion juste ! Il me faut mon spondée ou mon dactyle, tant pis ! — la qualité n’est rien, c’est la quantité qui est tout. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
- Et qu’ai-je fait de mal ? des fautes de quantité et de grammaire, voilà tout. Puis j’ai, sur un faux renseignement, dit qu’il y avait huit facultés de l’âme quand il n’y en a que sept. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
- Les Américains, quand ils sont nouveaux ici, prononcent le latin à l’espagnole ; mais on leur apprend bien vite à le prononcer à la française. Il ne s’agit pas seulement de certaines lettres ; il s’agit aussi de la quantité des voyelles. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, pages 144-145)
- (Musique) Durée relative que les notes ou les syllabes doivent avoir.
- La quantité produit le rythme.
-
laisser
- Quitter quelqu’un ou quelque chose.
- Je te laisse maintenant.
- Plus de 400 rescapés laissés en suspens au large de Malte. — (« Ocean Viking, Journal de Bord : Un printemps chaotique en Méditerranée », 6 mai 2020, sur le site SOS Méditerranée)
- Ne pas emmener, ne pas emporter avec soi.
- Jim manœuvra le cordon d’un vasistas, mais l’ouverture donnait sur la loge de Gaby Million où la vedette avait laissé ses chiens. Les bêtes se mirent à aboyer. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Laissez-nous vos enfants jusqu’à ce soir.
- Laissez ici votre manteau.
- Oublier de prendre avec soi.
- J’ai laissé ces papiers sur mon bureau.
- Confier, mettre en dépôt.
- Il a laissé tous ses papiers à son avocat.
- Je vous en laisse le soin, la responsabilité, etc.
- Je ne l’ai point trouvé chez lui, j’ai laissé votre lettre à son domestique.
- Ne pas ôter, ne pas retirer.
- Laissez ces livres sur mon bureau.
- Ne pas changer l’état où se trouve une personne, une chose.
- Laisser un champ en friche, ne pas le cultiver.
- Laisser un ouvragé imparfait, ne pas l’achever.
- Laisser une chose intacte, ne pas l’endommager, ou n’en rien prendre, etc.
- Ne pas importuner, ne pas tourmenter.
- Laissez-moi donc.
- Laisser quelqu’un tranquille.
- Ne pas prendre, ne pas enlever, ne pas détruire ce qu’on pourrait prendre, enlever, détruire, etc.
- Les voleurs lui ont laissé la vie sauve.
- Ils ont tout mangé, ils n’ont rien laissé.
- Abandonner.
- Ils l’entourèrent, discourant tous à la fois et voulant, comprit-il, qu’il les menât immédiatement à l’endroit où il avait laissé l’aéroplane. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 387 de l’édition de 1921)
- Les ennemis ont laissé des milliers d’hommes sur le champ de bataille, ils ont eu beaucoup d’hommes tués ou blessés.
- Passer sous silence.
- Je laisse une infinité d’autres preuves, d’autres détails.
- Laissons cela, ne parlons plus de cela.
- Contourner.
- Après avoir laissé derrière nous les Orcades, nous entrâmes en plein Atlantique, et la mer s’enfla prodigieusement. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 29)
- Laisser un chemin, une maison, etc., à droite, sur la droite, Prendre sur la gauche, en sorte que le chemin, la maison, etc., soit sur la droite.
- Interrompre une relation, une conversation, etc.
- Laisser là quelqu’un, quelque chose.
- Laissez là votre travail, vous le reprendrez plus tard.
- Accorder.
- Préviens ta femme de ton arrivée. Ça me laissera le temps de passer tranquillement mon froc et de ne pas enfiler, dans la précipitation, mon slip à l'envers. — (Florentino Dos Santos, Les Cocus : Ces innocentes victimes des feux de l'amour… charnel, Éditions Le Manuscrit, 2003, page 58)
- Ne pas épuiser un thème.
- Laisser beaucoup à dire, à faire, ne pas donner tous les arguments, toutes les idées.
- Céder.
- Je lui en laisse le profit.
- Vendre bon marché.
- Je vous laisse cette voiture à moitié prix.
- Ne pas vouloir se mettre en concurrence avec quelqu’un, ou abandonner ses prétentions.
- Laisser le champ libre à quelqu’un.
- Laissons ces basses intrigues à ceux qui en sont capables.
- Léguer, transmettre par des dispositions testamentaires.
- Il a laissé par testament sa bibliothèque à son frère.
- Il ne laisse rien à ses enfants.
- Il se dit en parlant des personnes ou des choses qui ont été à quelqu’un et qui subsistent après sa mort, qui lui survivent.
- Il laisse une femme et des enfants dans la misère.
- Laisser plusieurs ouvrages manuscrits.
- Il se dit, dans un sens analogue, en parlant du souvenir, de l’opinion, etc., qui reste de quelqu’un.
- Il a laissé une bonne, une mauvaise réputation après lui.
- Il a laissé de grands regrets partout où il a passé.
- Il se dit de la sensation, de l’impression qui reste de quelque chose ou de ses suites, etc.
- Sous une toilette criarde, ton corps mouvant laisse derrière lui flotter un sillage embaumé. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, page 121, Québec Amérique, 2009)
- Cette liqueur laisse un goût amer dans la bouche.
- Mon voyage m’a laissé des souvenirs agréables.
- Suivi d’un infinitif :
- Permettre ; souffrir ; ne pas empêcher.
- Parfois les rênes s’échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d’avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
- Le signataire de ces lignes, en 1918, a vu transporter des malheureux attaqués par le gaz moutarde, alors que rien ne le laissait prévoir, plusieurs jours après un bombardement. — (Victor Méric, La guerre qui revient : Fraiche et Gazeuse, page 161, Sirius, 1932)
- J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. — (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre I, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
- Elle était demeurée longtemps debout devant ces hautes coques dont les hublots laissaient voir l’intérieur des cabines éclairées. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 52)
- Avec faire et dire : ne pas se soucier, ne pas se mettre en peine de ce que fait ou dit quelqu’un.
- Laissez-les faire.
- On n’a qu’à le laisser faire.
- (Proverbial) Il faut bien faire et laisser dire.
- Je me suis laissé dire telle chose, J’ai entendu dire telle chose, mais sans y ajouter grande foi.
- (Vieilli) Cesser, manquer, en finir. — Note : En ce sens, il est suivi d’une négation, et s’emploie avec la préposition de.
- Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup dans son empire. — (Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier, 1662 ; GF, 2017.)
- Quand nous regardons le soleil, nous imaginons qu’il est distant de nous d’environ deux cent pieds, […] plus tard, tout en sachant que le soleil est distant de plus de six cent fois le diamètre terrestre, nous ne laisserons pas néanmoins d’imaginer qu’il est près de nous. — (Baruch Spinoza, Ethique, II, scholie de la proposition XXXV, 1677.)
- De temps à autres naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface de l’eau m'offrait l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui sans aucun concours actif de mon âme ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort. — (Jean-Jacques Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire, Cinquième promenade, 1776-1778 ; éditions Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 1969, page 1045)
- Le souci fiévreux d’Eschyle de préserver le visage de l’humanité (de cette humanité dont, mieux que tout autre, il connaissait les faiblesses, mais qu’il ne laissait pas d’aimer) a inspiré l’un de ses messages les plus universels. C’est cette angoisse qui détermine le caractère titanesque de Prométhée. — (Ismaïl Kadaré, Eschyle ou l’éternel perdant, traduction par Alexandre Zotos, Fayard, Paris, 1988, page 68)
-
débuter
- Commencer.
- Si, au contraire, la claudication est dans le train postérieur, on débute par l’allure la plus lente, et, au retour, l’on vous gratifie d’un peu de trot, […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Bien que ce passage chez sa mère ait débuté par une séance d’engueulade en bonne et due forme, c'est tout revigoré que papa en repart. — (Yan Ge, Une famille explosive, traduit du chinois par Alexis Brossollet, Presses de la Cité, 2017)
- Faire les premières démarches dans un genre de vie, dans une entreprise ; faire les premiers actes dans une profession, les premiers pas dans une carrière.
- Il a mal débuté dans le monde.
- Il a bien débuté.
- Débuter dans une carrière.
- Il débute dans sa carrière de chef d’orchestre. — (« Débuter / démarrer » → lire en ligne)
- (En particulier) Faire ses premiers essais sur le théâtre, sur un théâtre.
- — Maintenant que voilà ta toilette terminée, me dit Vitalis quand je me fus coiffé de mon chapeau, nous allons nous mettre au travail, afin de donner demain, jour de marché, une grande représentation dans laquelle tu débuteras.Je demandai ce que c’était que débuter, et Vitalis m’expliqua que c’était paraître pour la première fois devant le public en jouant la comédie. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Jim et Jimmy, qui devaient débuter le surlendemain à Genève, avaient craint qu’on ne les empêchât de partir. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- — Elle m’a chargé de t’apprendre… Elle débute, cette semaine…— Elle débute ?— Oui… au studio de Castan. Paraît qu’elle est tout ce qu’il y a de photogénique… Ils disent tous qu’elle va réussir.— Elle a un rôle ? — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 170)
- (Jeux de boules) (Désuet) Tirer sur une boule du camp adverse pour l’écarter du but.
- Débuter, v. a. Ce mot est un terme de jeu de boule. Il signifie pousser une boule de dessus le but, ou d’auprès du but. Le mot de débuter en ce sens ne se dit presque point à Paris, & en sa place on se sert du mot tirer. — (César-Pierre Richelet, Dictionnaire françois, J.-H. Widerhold, 1680, page 212)
- J’ai bien vu quelquefois des acteurs débuter au théâtre des Célestins, mais des boules, jamais ! Paraît cependant que c’est le terme, selon le dictionnaire de l’Académie ; mais quelle drôle de langue ! Allez donc aux Brotteaux dire à un tireur de débuter une boule ! Les enfants eux-mêmes vous riront au nez. — (Nizier du Puitspelu, Les vieilleries lyonnaises, Bernoux et Cumin, 1891, page 84)
-
satisfait
- Qui est content.
- « Satisfait est le mot, me dit-il avec une expression à moitié comique. Chaque homme a le vocabulaire de ses ambitions. Oui, je suis à peu près satisfait dans ce moment, et si je m’en tiens à des satisfactions qui n’ont rien de chimérique, ma vie se passera dans un équilibre parfait et sera comblée jusqu’à satiété ». — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 129)
- Je pouvais être satisfait de mon atterrissage. Après quarante -huit jours de mer, mon erreur de longitude était inférieure à deux milles. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
-
née
- Féminin singulier de né.
- Madame du Barry, née Jeanne Bécu.
-
congé
- Permission d’aller, de venir, de s’absenter, de se retirer.
- Cet employé a obtenu un congé de huit jours.
- Lui-même, à son dernier congé, en plaisantait devant moi, d'être un gradé de la marine qui, comme le petit navire de la chanson, n'avait ja-ja-jamais navigué. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 151)
- Congé de convalescence. Être en congé.
- Accorder un congé de huit jours.
- Ce député a demandé un congé à la Chambre, pour cause de maladie.
- (En particulier) (Vieilli) En parlant d’un domestique, action de se retirer tout à fait ou fait d'être renvoyé par son maître. Note : Dans ce sens, s'emploie généralement avec l'adjectif possessif.
- Un domestique qui demande son congé.
- Son maître lui a donné congé, son congé.
- Vacances scolaires.
- Jours de congé.
- Les élèves ont eu congé.
- C’est demain congé.
- Les congés de Noël, de Pâques.
- (Simplement) Permission, autorisation.
- Se marier sans le congé de ses parents.
- (Fiscalité) (Vieilli) Permission de transporter la marchandise dont les droits ont été acquittés.
- On peut expédier ce vin, voici le congé.
- Le 29 janvier 1686, il stipule que tout canot chargé de marchandises et ne possédant pas de congé dûment signé sera confisqué. — (Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, vol. 1, « Des origines à 1791 », 2013, page 244)
- (Mécanique) Arrondi rentrant créant un raccordement progressif entre deux surfaces.
- (Architecture) Raccordement d'une moulure et d'un parement.
- Outil de sculpteur pour faire un congé.
- (Marine) Laissez-passer que le capitaine d'un navire doit avoir quand il quitte le port pour prendre la mer.
- Acte, écrit ou verbal, par lequel le propriétaire ou le principal locataire d’une maison, d’une ferme, etc., signifie à un locataire ou fermier qu’il ait à vider les lieux dans un certain temps.
- Ce propriétaire a donné congé à son fermier, à son locataire.
- Recevoir congé.
- À sa sortie de l’hôpital, elle réintégra son petit appartement de la rue des Entrepreneurs (Justine avait réussi à convaincre sa propriétaire de ne pas tenir compte du congé que celle-ci lui avait adressé). — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- On le dit également d’un locataire à l’égard du propriétaire ou du principal locataire.
- Lorsque le locataire se marie en cours de bail, le conjoint qui n'a pas signé le contrat peut quand même se prévaloir du bail. Il faudra donc que le renon donné par les locataires soit signé par les deux époux et si l'un ne le fait pas, le bailleur pourra considérer que le congé est nul. — (Pierre Jammar, Guide du propriétaire bailleur et de ses conseillers, EdiPro, 2e édition, 2016)
-
société
- (Nom collectif) (Droit des sociétés) Assemblage d’hommes qui sont unis par la nature ou par des lois ; commerce que les hommes réunis ont naturellement les uns avec les autres.
- Lorsqu’ils entreront en société et qu’ils feront entr’eux des conventions pour leur avantage réciproque, ils augmenteront beaucoup la jouissance de leur droit naturel. — (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
- L’avenir est à ceux qui savent le prédire. Se réformer, c’est se conformer à l’évolution irrésistible et lente des sociétés en marche vers le but inconnu. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- L’individualisme libertaire, l’insoumission aux nécessités fondamentales d’une société la dissolvent. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Cette transformation générale de la société ne se fera pas par la prise du pouvoir d’État par une majorité de gauche ; elle suppose une myriade de luttes locales et globales. — (Jean-Paul Russier, Plutôt Proudhon que Marx, 2005)
- (Nom collectif) (Par extension) Classe dirigeante de cet assemblage.
- La société enrichie la veille par des spéculations, honnêtes ou non, joignait à ses richesses des titres nobiliaires ; chacun s’improvisait comte, marquis ou baron. — (Général Ambert, Récits militaires : L’Invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, p. 240)
- Je suis entré ce soir au café « Sturm ». Les Berlinois de la Société ne fréquentent jamais ce dancing vulgaire où la jeunesse brune et les « sous-offs » de la garnison fraternisent. — (Xavier de Hauteclocque, La Tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 77)
- (Nom collectif) (Par analogie) Assemblage naturel de certains animaux qui vivent réunis.
- Les abeilles, les fourmis vivent en société.
- Les sociétés animales.
- (Nom collectif) Réunion de plusieurs personnes associées pour quelque intérêt, pour quelque affaire et sous certaines conditions.
- Alexandre de Gavinard, le grand financier […] rédigeait […] le septième rapport qu’il devait présenter, le jour même, à la septième société de crédit dont il était l’inévitable président. Il s’agissait, comme bien vous pensez, de mettre dedans une quantité, incalculable d’actionnaires, et Alexandre de Gavinard —Gavinard, comme on l’appelait— se trouvait très en verve. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
- Autant dire que le départ des cinq sociétés industrielles nationalisables de leurs syndicats respectifs laisserait un trou de plusieurs millions de francs par an dans les caisses du patronat. — (Jean-Gabriel Fredet & Denis Pingaud, Les patrons face à la gauche, Éditions Ramsay, 1982, chap. 10)
- Les géants de l’acier ont détrôné les rois du pétrole en 2004 […] Les dix hommes d’affaires qui se sont le plus enrichis l’an dernier détiennent tous des parts dans les sociétés métallurgiques. — (Pascal Airault, Russie : les magnats de l’acier roulent sur l’or, Jeuneafrique.com, 14 février 2005)
- […], néanmoins l'émergence des premières sociétés à caractère compagnonnique se situe bien dans ce champ de l'histoire où le triptyque corporations-cathédrales-croisades contribue fondamentalement à forger la première identité compagnonnale. — (François Icher, Les compagnons ou l'amour de la belle ouvrage, 1995, Découvertes Gallimard n° 255, 2005, page 29)
- (Christianisme) Compagnie de gens qui s’assemblent pour vivre selon les règles d’un institut religieux.
- Rien n’irrite davantage les gens raisonnables, que des hommes qui ont renoncé au monde, et qui cherchent à le gouverner. Tel était, aux yeux des sages, le crime de la Société le moins pardonnable […] — (Jean le Rond d’Alembert, La Suppression des jésuites (éd. populaire abrégée), Édouard Cornély, 1888)
- […] au temps de la République cléricale, la Société de Saint-Vincent-de-Paul était une belle officine de surveillance sur les fonctionnaires de tout ordre et de tout grade […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. VI, La Moralité de la violence, 1908, page 277)
- (Sciences) Groupement de spécialistes ou d’amateurs éclairés, pour conférer ensemble sur certaines sciences.
- […]; et le 27 novembre suivant il fut élu président aux termes des statuts qui venaient d'être votés. Ce mandat, renouvelé le 6 août 1866, fut rempli jusqu'au 2 août 1869, jour où la Société accorda à l'unanimité le titre de président d'honneur ad vitam à M. Th. Harou. — (Nécrologie , dans les Documents & rapports de la Société paléontologique et archéologique de l'arrondissement judiciaire de Charleroi, Mons : chez Hector Manceaux, 1872, vol. 5, page 293)
- Dans nos Sociétés médicales, il y a des chefs d'emploi, des docteurs idémistes et des muets. La séance est intéressante si les muets sont intéressés. — (Lyon médical: organe officiel de la Société médicale des hôpitaux de Lyon et de la Société médico-chirurgicale des hôpitaux de Saint-Étienne, 1893, page 309)
- Réunions qui ont un objet politique.
- Sociétés populaires.
- Sociétés secrètes.
- Petit groupe de personnes entretenant des liens plus ou moins étroits.
- La lettre de cette sensible et vertueuse demoiselle fit verser des larmes à toute la famille. Sa mère lui répondit, au nom de la société, de rester ou de revenir, à son gré, [...]. — (Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, 1788)
- […] nous remontons au sommet du Hohneck par un sentier à nombreux zigzags, et bientôt toute la société réunie s’entasse pour déjeuner dans le restaurant en planches établi près de la table d’orientation du Club alpin. — (Bulletin de la Société d’histoire naturelle des Ardennes, 1907 (vol. 14-18), page 56)
- (En général) Compagnie que forment entre eux les habitants les plus distingués d’une ville.
- …il était admis, sans la moindre contestation, dans les sociétés de la haute ville, espèce de monde supérieur vers lequel un riche bourgeois de Genève aspirait toujours, mais où il n’y avait place que pour un petit nombre d’élus. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
- …moi, ça me lève le cœur, des fois, cette ivrognerie de personnes de la société, vicieuses et sans aucune tenue. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Commerce ordinaire, habituel que l’on a avec certaines personnes.
- Si nous apprenions que cet homme […] a rapproché de lui une fille juive ; qu’il a erré dans cette société lubrique, et parcouru dans cette compagnie impure des lieux solitaires […] que pourrions-nous dire, si ce n’est que le noble chevalier était possédé par quelque démon malin ou influencé par quelque sortilège sinistre ? — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Petit groupe de personnes réuni autour de quelqu’un.
- — Tout de même, continua Léonard en riant, il y en a une de vous autres, les jolies filles, qui ne veut plus aller aux champs avec vous, parce qu’elle dit que vous attirez trop la société. C’est peut-être qu’elle voudrait garder la société pour elle seule. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- — Voici le premier sujet de ma troupe, dit Vitalis, c’est M. Joli-Cœur. Joli-Cœur, mon ami, saluez la société.Joli-Cœur porta sa main fermée à ses lèvres et nous envoya à tous un baiser. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- (Sports hippiques) Lot, ensemble des chevaux concurrents d'une course hippique.
- Il revoit ses ambitions à la baisse et aura son mot à dire en pareille société. — (Fiche d'Eclat du Buisson, geny.com)
-
joker
- (Cartes à jouer) Carte qui peut prendre à certains jeux n’importe quelle valeur, selon la volonté de celui qui la détient.
- Ainsi du joker dans le jeu de cartes ou de l'avantage d'une pièce dans le jeu des échecs pour rétablir l'équilibre entre deux joueurs d'inégale force. — (Jeux et sports, 1967)
- (Scrabble) Lettre blanche à laquelle on peut désigner l’identité de n’importe quelle lettre.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Sens figuré) Avantage quelconque que l’on emploie si besoin est.
- Avancer un joker, donner son joker, refuser de répondre à une question.
- Sortir son joker, se sortir d’une situation embarrassante par un moyen inattendu.
- (Programmation) Métacaractère passe-partout, utilisé pour désigner un caractère quelconque, comme le point dans /file.*/ dans les expressions rationnelles, ou un ou plusieurs caractères quelconques, comme l’astérisque dans *.txt sur un shell.
- Dans le cadre d’une recherche par mots-clés également, les troncatures sont des signes permettant de remplacer un ou plusieurs caractères d’un mot par un astérisque ou par une lettre « joker ». — (Nathalie Favre, Céline Kramer, La recherche documentaire au service des sciences infirmières, Initiatives Santé, 2013, ISBN 978-2-7573-0677-2)
-
mer
- (Linguistique) Code ISO 639-3 du meru.
-
épais
- Qui a une certaine mesure dans la dimension transversale.
- La seconde édition des recherches de M. Parent est en trois volumes in-12 fort épais. — (Bernard le Bouyer de Fontenelle, Parent.)
- Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d’un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
- Le pain à mie compacte et bise, à la croûte épaisse couleur de couque, sent la farine honnête. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les petits coups de freins de Chak et l’épais tapis de neige se conjuguèrent pour ralentir le camion, et ce fut quasiment au pas qu'il s'engagea dans l'ouverture. — (Pierre Bordage, Les Derniers Hommes, épisode 3 : Les légions de l'Apocalypse, éd. Au Diable Vauvert, 2010)
- Fort, solide.
- Drap épais. Étoffe épaisse.
- Langue épaisse — (Par extension) langue pâteuse, lourde, articulant difficilement.
- Taille épaisse — taille grosse, peu élégante.
- Cheval épais — cheval gros, lourd, sans élégance.
- Nombreux, serré, touffu.
- Des cheveux épais. Les bois épais. D’épais bataillons.
- J’ai craint que de ces bois l’épaisse solitudeNe cachât un ramas de brigands révoltés. — (Ducis, Lear, I, 1)
- Tissure épaisse — (Pêche) tissure d’un filet à mailles serrées.
- Qui a une grande consistance ou une grande densité.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Le 22 Août, la marche vers le Nord devait être continuée. Mais un épais brouillard couvrait le sol empêchant les reconnaissances. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), page 5)
- […] cette liqueur épaisseMêle du sang de l’hydre avec celui de Nesse. — (Pierre Corneille, Médée, IV, 2.)
- Une épaisse vapeur s’est du temple élevée. — (Pierre Corneille, Oed., II, 3.)
- Ils l’ont enveloppé d’une épaisse fumée. — (Pierre Corneille, Tois. d’or, v, 2.)
- Mais quelle épaisse nuit tout à coup m’environne ? — (Jean Racine, Andr., V, 5.)
- Climats qu’un ciel épais ne couvre que d’orages. — (Voltaire, Orphel., I, 1.)
- (Sens figuré) (Littéraire) Lourd ; grossier ; lent à comprendre.
- De ces cervelles fines, la plus fine était la petite Brulette, emmi les filles, et des plus épaisses, la plus épaisse paraissait celle de Joseph, emmi les garçons. — (George Sand, Les Maitres sonneurs, Londres : George Bell & Sons (Les Classiques Français Illustrés, publiés sous la direction de Daniel O’Connor), 1908, p.4)
- Montchevreuil était un fort honnête homme, modeste, brave, mais des plus épais. — (Louis de Rouvroy, 4, 64.)
- Les Béotiens, les plus épais de tous les Grecs, prenaient le moins de part qu’ils pouvaient aux affaires générales. — (Montesquieu, Rom. 5.)
- Et la grosse gaieté de l’épaisse opulence. — (Jean-Baptiste Louis Gresset, Méch., II, 3.)
- (Québec) (Courant) (Familier) Imbécile. → voir épais dans le plus mince
- Pompidou, Baudouin, Trudeau sont corrects. Ils ne veulent rien changer ; ils sont contents que nous restions épais comme nous sommes. — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, p. 16)
- Dans un groupe, tu prends les décisions à cinq. Tu fais des gaffes à cinq, tu dis des niaiseries à cinq, quand un a l’air d’un épais, y’en a cinq qui ont l’air épais. — (Voir, 30 mars 2006)
- (Botanique) Se dit de toutes les parties dont l’épaisseur, comparée à celles d’organes analogues, est plus grande que ne semblerait le comporter leur étendue.
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accepter
- Agréer ce qui est offert.
- A Rouen, les autorités firent savoir que ceux qui n’accepteraient pas le baptême seraient considérés comme hors-la-loi. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Il prit un siège, alluma une cigarette et accepta sans se faire prier un verre de vin de messe. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, p.32-33)
- […], on lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Mais cette même classe allait accepter, au lendemain de la guerre du Pacifique, durant la même décennie 1880-1890, de se livrer à l’impérialisme britannique, plus puissant et doté d’une plus forte hégémonie : […]. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
- Un jour il se présente au Colonel avant un départ en mission : « Mon Colonel, je venais vous prier déféremment d’accepter mes respects ». L'adverbe était si bien dans la note professionnelle que tous les assistants, dont le Colonel, ont éclaté de rire, sans que le type comprenne leur hilarité. — (Daniel Gallois, Inédits, Association des amis de Daniel Gallois, 1979, page 87)
- Il fallut qu’Abdel Latif insistât, et elle accepta enfin, comme à regret. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Absolument) — 4 avril 1871. Ils n’ont encore rien compris. De toute façon les vaincus, ça n’a pas besoin de comprendre. Ça doit accepter. — (Jean-Pierre Brésillon, Le père Leuleu Troglodyte, Avallon : éd. de Civry, 1981, page 11)
- Approuver une chose, la considérer comme juste.
- Accepter une théorie.
- Faire rentrer une personne dans un groupe.
- Henri s’était rapidement familiarisé avec la plupart de ces messieurs. Grâce à Tacherot, il était accepté ; il appartenait maintenant à leur monde. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 89)
- Comme dans les prépas scientifiques, il est tout à fait possible de la redoubler (on dit « cuber ») en espérant être accepté dans une école plus prestigieuse. — (Philippe Mandry, Bien choisir son école de commerce et sa filière d’économie-gestion à la fac, page 20, Éditions l’Étudiant, 2007)
- (Droit) S’engager à payer un effet de commerce à son l’échéance.
- Pour accepter une lettre de change, le tiré inscrit à l’emplacement prévu la mention « accepté », suivie de sa signature. — (H. Bloch, M. Bordenave-Guillou, J. Abourachid, Correspondance commerciale 1ère G 1, G 2, G 3, B.E.P, Éditeur Sirey, 1980)
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unité
- Élément singulier, qui a le nombre un.
- (Didactique) Quantité élémentaire qui est à la base d’un calcul.
- La première classe comprend les centaines, les dizaines et les unités simples ; la seconde classe comprend les centaines, les dizaines et les unités de mille; la troisième classe comprend les centaines, les dizaines et les unités de millions, etc., etc. — (Jean-Henri Fabre, Nouvelle arithmétique à l’usage de tous les établissements d’instruction publique, 1870)
- Il s’ensuit un prix nettement supérieur au coût de la dernière unité produite, ce qui va permettre de maximiser le profit en situation d’oligopole. — (Pierre Jeanblanc, Analyse stratégique - Les fondements économiques, Dunod, 2011)
- Plusieurs unités font un nombre.
- Tout nombre est composé d’unités.
- Grandeur finie, choisie arbitrairement pour servir de terme de comparaison aux autres grandeurs de même espèce.
- Unité de volume, de poids.
- Unité de mesure.
- Le mètre a été adopté en France comme unité de longueur.
- Caractère de ce qui est singulier, par opposition à pluralité.
- L’unité de Dieu.
- L’unité de l’église.
- L’unité du moi.
- Unité de sentiments.
- Caractère de ce qui offre un ensemble, une suite où tout se tient.
- L’unité physionomique d’un paysage provient de ce que certaines plantes se répétant très fréquemment lui impriment une allure particulière. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 101)
- En dépit du morcellement législatif des coutumes, nous avons une unité remarquable de législation en cette matière, car c’est l’Église qui seule légifère et juge. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, page 126)
- Les trois unités : l’unité d’action, l’unité de lieu et l’unité de temps, les règles du théâtre classique veulent qu’il n’y ait qu’une action dans une pièce, que cette action se passe dans le même lieu et qu’elle ne dure pas plus de vingt-quatre heures.
- Nous allons user des mêmes droits sans avoir le même génie, nous ne voulons pas nous asseoir plus que lui sur le trépied des unités, et jetant les yeux sur Paris et sur le vieux et noir palais du Louvre, nous passerons tout à coup l’espace de deux cents lieues et le temps de deux années. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Aux fameuses « trois unités », volontiers j’ajouterais une quatrième : « l’unité du spectateur ». Elle impliquerait qu’il importe que, pièce ou livre, la création poétique s’adresse, d’un bout à l’autre de sa durée, au même lecteur ou auditeur. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 351)
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disputer
- Être en discussion plus ou moins vive à propos d’opinions, d’intérêts.
- Interrompez-moi donc si vous voulez, je ne saurais disputer si l’on ne m’interrompt — (Molière, Don Juan, acte III scène I)
- Dans la rue, au lieu de cheminer de ce pas méthodique et qui révèle une machine nerveuse parfaitement équilibrée, il se pressait, il s’arrêtait, il gesticulait, comme disputant avec lui-même. — (Paul Bourget, Le Disciple, page 322, 1899)
- Comme on disputait de la divinité de Jésus, un étourdi – probablement un jéciste, une fois de plus, avait dû penser Patrice – avait déclaré hautement – et courtement ! – que pour lui, l'essentiel, c'était le Christ. — (Philippe Warnier, La décision, Éditions Nouvelle Cité, 1990, page 151)
- (Transitif) Contester pour obtenir ou pour conserver quelque chose.
- Comme, parmi les perdrix, il naît un tiers plus de mâles que de femelles, il arrive, dans le temps de la pariade, que plusieurs coqs se disputent la même poule qui, à force d'être tourmentée, déserte souvent le canton; […]. — (Dictionnaire des forêts et des chasses publié par le Journal des Chasseurs, sous la direction de Léon Bertrand, Paris, 1846, page 346)
- Mon compagnon préféra dormir, et moi, déjà plus familiarisé avec la cuisine espagnole, je me mis à disputer mon dîner à d’innombrables essaims de mouches. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- J’ai disputé à mes frères les biens terrestres, opposant la ruse à la ruse, la violence à la violence, j'ai tué et j'ai été moi-même à deux pas de la mort, tout cela pour l’amour de cet or infernal… — (Chevalier Léopold de Sacher-Masoch, Le Legs de Caïn, dans les Contes Galiciens, traduction anonyme de 1874)
- En même temps plusieurs Chouans se jettent sur les provisions, se les disputent, se les arrachent, et donnent enfin tout l’ignoble spectacle d'une scène de bandits. — (Jacques Duchemin Descepeaux , Lettres sur l'origine de la Chouannerie et sur les Chouans du Bas-Maine, tome 1, Imprimerie royale, 1825, page 325)
- Devant la porte, trois gniards se disputent à grands coups de pied un ballon crevé. — (Denis Guelpa, La branche de Muandapa, L'Âge d'Homme, 1990, page 126)
- (Transitif) (Sens figuré) soutenir avec force son opinion, ses intérêts ou ceux d’autrui.
- Son adversaire lui a bien disputé le terrain.
- (Transitif) (Familier) Gronder ; réprimander.
- « Il y a eu un temps que je sacrais pas mal, et M. le curé Tremblay m’a disputé une fois parce que j’avais dit devant lui que je n’avais pas peur du diable. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- — Tu as peut-être eu tort de le disputer… répliqua Françoise. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 59)
- Il se rendit compte qu'elle pensait se faire disputer pour avoir pris les transports en commun. — (Sam Hayes, Étienne Ménanteau (traduit par) Les liens du sang, Éd. City, 2011)
- (Sport) Soutenir une compétition ; lutter pour la victoire.
- La rue est obstruée sur tout sa largeur par les premiers combattants qui disputent pied à pied le sol aux Saxons. — (Vicomte Ulric-Guelfe de Civry, Un engagement de cavalerie, le combat de Buzancy, 27 Août 1870, Londres : Arliss Andrews, 1878)
- Les matches se disputaient au milieu d'un grand vacarme produit par les cris des parieurs comme les parties de chistera en Espagne. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Pronominal) (Familier) Se quereller.
- (En particulier) Raisonner, argumenter pour ou contre sur un sujet donné.
- Disputer sur telle proposition.
- Nous disputâmes un moment ces divers points. — (Roger Vailland, 325.000 francs, 1954, réédition Le Livre de Poche, page 123)
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accrocher
- Attacher, suspendre à un crochet, à un clou, à un portemanteau, etc.
- Tous les bras disponibles travaillaient à la confection d’un mât, auquel les électriciens du Vaterland accrocheraient les longues antennes de l’appareil de télégraphie sans fil […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 270 de l’édition de 1921)
- Accrocher un tableau.
- Arrêter, retenir par quelque chose de crochu ou de pointu.
- Prenez garde que l’on n’accroche votre habit.
- Je demeurai accrochée par ma robe.
- (Marine) Jeter des grappins et des crocs d’un vaisseau à un autre pour venir à l’abordage.
- - Les grappins d’abordage ! cria le lieutenant.Et le Saint-Ferdinand fut accroché par l’Othello avec une promptitude miraculeuse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Heurter ou arrêter une voiture en passant trop près avec une autre.
- Prenez garde à cette grosse charrette, elle accrochera votre voiture.
- Les deux voitures se sont accrochées.
- (Absolument)
- Ce conducteur est maladroit, il accroche souvent.
- (Sens figuré) (Familier) Retarder ; arrêter.
- Le lieutenant-colonel Andolenko, chef de corps du 5e régiment étranger d'infanterie, sursaute en apprenant la nouvelle. Il vient tout juste de débarquer pour prendre le commandement du sous-secteur de Turenne, et déjà on lui annonce que ses troupes sont accrochées, pratiquement au sortir de la ville. — (Patrick-Charles Renaud, Se battre en Algérie, Éditions Grancher, 2008)
- On a accroché cette affaire.
- Cette négociation est accrochée.
- Ce procès est accroché depuis longtemps.
- (Sens figuré) (Familier) Attirer à soi ; gagner ou obtenir quelque chose.
- Cette fille aura bien de la peine à accrocher un mari.
- À force de sollicitations, il a accroché une bonne place.
- (Cuisine) (Intransitif) Coller au fond d’un récipient pendant la cuisson, attacher, en parlant d’aliments.
- A table, sa bonne lui sert un potage, qui a accroché au fond de la casserole et qui a le goût de brûlé. Il y a seulement deux mois, il aurait repoussé l’assiette avec colère. Aujourd’hui, il mange ce potage sans protestations. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 279.)
- (Argot) Arrêter ou aborder quelqu’un.
- Jour après jour, elle guettait le moment où elle pourrait enfin l’accrocher. Elle n’avait rien de particulier à lui dire. Elle n’espérait rien de lui pour le moment, mais elle ne supportait pas de vivre avec, entre eux, ce vide hostile. — (Georges Simenon, Strip-tease, Presses de la Cité, 1958, Deuxième partie, ch. 2)
- (Argot poilu) (Aviation) Attaquer un autre avion.
- (Argot) (Vieilli) (Rare) (XIXe siècle) Mettre au mont-de-piété ; mettre au clou.
- (Argot) (Vieilli) (Rare) (XIXe siècle) Consigner un soldat.
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réinventer
- Inventer de nouveau.
- Des procédés industriels oubliés depuis longtemps ont été réinventés de nos jours.
- Les réponses types évitent alors d’avoir à réinventer des finalités, des procédés et des significations à chaque cas qui se présente. Dès lors, le travailleur peut « suivre » le chemin tracé par l’expérience des autres et en bénéficier. — (Marie-Anne DUJARIER, Le management désincarné, Enquête sur les nouveaux cadres du travail, La Découverte, 2015.)
- Renouveler.
- Bientôt, il lui faudrait affronter la rentrée, commencer une nouvelle année. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Lucile détestait cette période. Chaque année, il fallait réinventer les horaires, redéfinir les itinéraires, tout recommencer. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- Réinventer le passé, inventer le futur, se désappuyer du poteau « sens interdit ». — (Jacques Arnould, Lucienne D. Rousseau, Le parfum et les larmes, 1999)
- Mais cette série aime se réinventer. — (journal 20 minutes, 7 décembre 2018, page 28)
- Cette crise est l’occasion pour tout un secteur d’être créatif, de se réinventer. — (Catherine Rollot, Et si l’Oise était le nouveau Sri Lanka ? Le « staycation » ou les vacances près de chez soi, Le Monde. Mis en ligne le 15 mai 2020)
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éternité
- Durée qui n’a ni commencement ni fin.
- De toute éternité, de temps immémorial.
- Pour de nombreux croyants, Dieu est de toute éternité.
- Le temps n’est qu’une partie de l’éternité.
- Comme si on pouvait tuer le temps sans blesser l’éternité. — (Henry David Thoreau)
- Durée qui a un commencement, mais qui n’aura pas de fin. — Note : Dans ce sens on l’emploie surtout en parlant de la vie à venir.
- […]; et, quand M. de Bonald est venu réclamer à la Chambre, en 1816, au nom de la religion catholique redevenue religion de l’État, le rétablissement de l’indissolubilité du mariage, il s'est bien gardé de réclamer en même temps et au même titre le rétablissement de l’éternité des vœux ecclésiastiques. — (Alexandre Dumas fils, La question du divorce, 12e édition, 1880, page 176)
- […] ils n’ignorent rien de tout cela et savent notamment fort bien que c’est en l’affirmant qu’ils créeront cette éternité de barbarie nécessaire au maintien des institutions qui leur sont chères. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue et augmentée, Grasset, 1946, page 194)
- En outre, l’organisation de la famille française s’est achevée sous l’influence du droit canon et du droit romain qui revêtaient hier encore un aspect d’éternité et qui nous surprennent aujourd’hui par l’imminence de leur déclin. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- (Par hyperbole) Temps qui semble durer trop longtemps.
- Le doigt sur la détente de nos armes, tous les muscles tendus, ne respirant plus, nous attendons… et il me semble qu’il se passe une éternité… — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 47)
- (Langage savant) Caractère de ce qui est éternel.
- L'éternité de la matière
- (Religion) La vie éternelle après la mort.
- Le passage de la vie à l’éternité est court mais terrible ; il ne me reste que bien peu d’instants pour me préparer à la mort. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- L’éternité c'est long, surtout vers la fin. — (Woody Allen)
- (Héraldique) (Très rare) Meuble représenté par un serpent en anneau se mordant la queue dans certaines armoiries. Cette terminologie du blason n’est utilisée que par quelques auteurs à titre symbolique. On lui préfère ouroboros ou ourobore.
- Éternité : Quelques auteurs la symbolisent ainsi, avec un serpent, formant un cercle, en se mordant le bout de la queue. — (Le Blason, dictionnaire et remarques, Amédée de Foras, 1883, consultable sur Gallica)
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effet
- Ce qui est produit par quelque cause.
- La fonction du philosophe consiste exclusivement dans la profanation des idées. Aucune violence n’égale par ses effets la violence théorique. Plus tard, l’action vient… — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 44)
- Les Abenomics, ces solutions proposées par Shinzo Abe pour sortir le pays de l’atonie (croissance autour de 0 % depuis 1992), n’ont pas l’effet attendu. — (Hugo Billard, Mon Atlas de prépa. 80 thèmes pour réussir les concours (Siences Po, Écoles de commerce, ENS), 2018)
- Parmi les fléaux qui s’abattent sur la vigne, le plus terrible, dans ses effets, est évidemment la grêle. Le vignoble est beau, et plein de promesses, et cinq minutes plus tard il n’en reste rien […] — (Sachez soigner vos vignes grêlées, dans Almanach de l’Agriculteur français - 1932, Éditions La Terre nationale, page 59)
- À titre d’exemple, la réaction simplifiée (3) résume la transformation de phosphate tricalcique insoluble en phosphate monocalcique nettement plus soluble sous l’effet d’un acide carboxylique […] — (INRA, coordonné par Pierre Stengel et S. Gelin, Sol : interface fragile, Éditions Quae, 1998, page 85)
- (Billard, Sport) Sorte de rotation imprimée à l’objet que l’on lance (boule de pétanque, boule de quilles, …) ou que l’on frappe (ballon de football, balle de tennis, bille de billard, …) afin de modifier son mouvement ultérieur.
- Faire des effets.
- Penché sur le billard, il est en train de combiner un magnifique effet de recul ; c’est son fort, à lui, les effets de recul !… — (Alphonse Daudet, La partie de billard, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 18)
- Joli coup de deux… Par un effet sur la rouge, il touche la blanche et gagne la partie. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 214)
- (Mécanique) Effort transmis par un mécanisme.
- (Art) (Littéraire) Ce qui frappe, de ce qui attire ou captive les regards ou l’attention.
- Ces arbrisseaux font aussi un très bel effet dans les bosquets et les boulingrins à cause de l’aspect de leurs fruits. — (Th. W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, 1803, page 197)
- Il y a de beaux effets de lumière, de clair-obscur dans ce tableau.
- Les cinquante titres récupèrent et déroutent, avec un zeste d’ironie et, parfois, avec un léger effet captieux, le lexique sur la pandémie de COVID-19, le vocabulaire et les syntagmes titrés dans les journaux. — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, page 8)
- Ce qui est destiné ou ce qui vise à produire de l’effet.
- Le malheureux petit Chose, arraché à son rêve, tombé du ciel, promenait autour de lui de grands yeux étonnés où se peignait un effarement si naturel, si comique, que toute la salle partait d’un gros éclat de rire. En argot de théâtre, c’est ce qu’on appelle un effet. Sans le vouloir, il avait trouvé un effet. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 233)
- Eh ! malheureux ! il y a là, à côté de toi, un pauvre diable qui en passant ses trois sous avec les tiens, au conducteur, vient de laisser tomber des bouts de notes sur lesquels il avait inscrit les deux premières phrases qu’il va prononcer contre ton favori ; plus, quatre ou cinq effets, criards comme des images d’Épinal et qui doivent colorier sa harangue.Tu es peut-être assis dessus — tu as le derrière sur mon éloquence ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- J’aime les phrases courtes, dépassionnées. Je déteste les « effets » si chers aux avocats et, il faut croire, si efficaces. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 239)
- « Johnny se donne à Bercy » pendant trois semaines, à guichets fermés. Dans ce lieu gigantesque où l'on s'attend à une débauche de lumières et d’effets, le spectacle surprend par sa sobriété, […]. — (Frédéric Quinonero, Johnny live : 50 ans de scènes, éd. L'Archipel, 2012)
- Exécution d’une chose.
- En venir à l’effet.
- Des paroles ils en vinrent aux effets.
- Voilà de belles propositions, mais il faut les mettre à effet.
- Il faut que l’effet s’ensuive.
- Il faut en voir l’effet.
- La chose a eu son effet, son plein et entier effet, est demeurée sans effet.
- (Commerce) Billet à ordre, lettre de change, papier de crédit.
- Un effet de commerce.
- Il a beaucoup d’effets en portefeuille.
- Souscrire un effet.
- Effet payable au porteur, ou, simplement, Effet au porteur.
- (Au pluriel) (Spécialement) Les biens, les objets meubles, ou censés tels d’après la loi.
- Les effets d’une succession.
- Mais, Monsieur, je suis chargé de la garde de cette maison […] et je ne connais pas les objets qui sont à vous. Je ne veux pas risquer de voir enlever des effets dont je suis responsable et qui appartiennent à ces gens-là. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange Gardien, 1888)
- (Au pluriel) (Spécialement) Objets meubles qui sont à l’usage d’une personne, il s’agit presque exclusivement aujourd’hui du linge et des vêtements.
- Mon cheval, sellé et bridé, ronge son frein et piaffe à ma porte; mes effets encombrent le patio, ficelés et prêts à être chargés. — (FrédéricWeisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 26)
- Les chemises de mon mari avaient besoin de boutons et le raccommodage de ses effets m’incombait, naturellement ! — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
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subtilité
- Caractère de ce qui est subtil, aux divers sens du mot.
- La subtilité des atomes, des parties de la matière. - La subtilité de l’air. - La subtilité d’un poison. - La subtilité des sens.
- Il reconnut, quoique rien ne soit défini en Grèce, […] que lutter de subtilité avec les Grecs, c’était s’exposer à être vaincu. — (Anonyme, Grèce. - Administration intérieure, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
- Dennis incarne la subtilité.
- (Surtout au pluriel) Distinctions ou raisonnements qui sont trop raffinés et qui échappent à l’intelligence.
- […] : rien n'est plus gênant en pareil cas que d’être aux prises avec un homme ouvert et franc, qui , sans combattre avec vous de subtilités et de ruses, vous rompt en visière à tout moment. — (Jean-Jacques Rousseau, « Lettre à M. Du Peyrou », le 8 août 1765, dans Oeuvres, Correspondance, tome 2, Paris : chez Lefèvre, 1820, p. 133)
- Les subtilités de l’ontologie ont fait tout au plus des sceptiques ; c’est à la connaissance de la nature qu’il était réservé de faire de vrais déistes. — (Denis Diderot, Pensées philosophiques, Texte établi par J. Assézat, Garnier, 1875-77)
- Dans l’Aurore du 4 septembre 1905, Clemenceau reproche à Jaurès d'embrouiller l'esprit de ses partisans « en des subtilités métaphysiques où ils sont incapables de le suivre » ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, p.160)
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proposer
- Mettre en avant, de vive voix ou par écrit, pour qu’on l’examine, pour qu’on en délibère.
- C'est en 1875 que Copeman a proposé la dilatation du col par l’introduction du doigt contre l’hyperemesis gravidarum ; l'auteur publie deux faits favorables à la méthode. — (Lyon médical, 1880, vol. 33, page 289)
- Roger, le patron, apportait naturellement un soin maniaque à sélectionner les produits qu'il proposait à sa clientèle, qu'il s'agisse de charcutaille, de fromage ou de pichtegorne. — (Maurice Léger, Moi, Antoinette Védrines, thanatopractrice et pilier de rugby, Editions Publibook, 2006, page 239)
- Proposer son sentiment, son avis, son opinion. — Proposer un plan.
- Il se propose à lui-même des difficultés pour avoir le plaisir de les résoudre.
- On lui a proposé un parti pour sa fille.
- Mettre au concours, donner une matière à traiter, en parlant d'un sujet.
- L’Académie a proposé ce sujet pour le prix d’éloquence.
- Offrir, en parlant des personnes et des choses.
- Sans doute étonné par l'absence de nouvelles de Ned, George Brough, le constructeur de motocyclettes, lui a proposé, il y a quelques semaines, la dernière-née de ses ateliers : une nouvelle version du modèle Brough SS 100. — (Julien Jean Loup, Lawrence d'Arabie, Éditions Chronique/Dargaud, 2006)
- Puis je lui proposai, à l’occasion, de livrer ses chapeaux les jours de pluie pour qu'elle ne crottât pas ses bottines. De politesse en politesse, je gagnais du terrain. — (Isabelle Bricard-Glaunes, Moi, Léon, fils de l'empereur, éditions Albin Michel, 1998)
- On lui a proposé cent mille francs de sa maison.
- Il lui a proposé sa fille en mariage.
- Il m’a proposé de faire ce voyage avec lui.
- (En particulier) Offrir, promettre, en parlant d'un prix, d'une récompense.
- On a proposé un prix pour celui qui résoudrait tel problème.
- On proposa telle récompense celui qui tenterait cet essai.
- Indiquer en motivant l'indication.
- Proposer une personne pour un emploi, pour une dignité.
- On proposa plusieurs personnes pour cette charge, cet emploi, cette place.
- On vient de le proposer pour une sous-préfecture.
- Mettre en avant comme règle, comme modèle.
- Proposer quelqu’un pour modèle.
- On peut proposer ce prince pour exemple à tous les rois.
- (Pronominal) Se mettre en avant se présenter pour.
- Plusieurs candidats se sont proposés pour cet emploi.
- (Pronominal) Avoir dessein, former le dessein de faire quelque chose.
- L’énorme hydravion Do X avec lequel les Allemands se proposent de transporter un nombre important de passagers et du fret d’Allemagne aux États-Unis, apparaîtra comme trop grand pour son utilisation dans un but pratique. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Il se propose de partir dans peu de jours. — Il se propose de vivre désormais dans la retraite.
- (Pronominal) S’assigner à soi-même.
- Pour élucider cette idée, je me propose d’embrasser l’Univers dans un seul coup d’œil, de telle sorte que l’esprit puisse en recevoir et en percevoir une impression condensée, comme d’un simple individu. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire,)
- Il se fit admettre à bord d’un brick qui partait de Boston sans son fret habituel de bois, et dont le capitaine se proposait de « rentrer chez lui », à South Shields. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 418 de l’édition de 1921)
-
allongé
- Ce qui est long, par opposition aux choses de même espèce qui ont une forme plus ramassée.
- Ce poisson a une tête allongée.
- Un fruit de forme allongée.
- En position horizontale.
- Elle est allongée sur le sol.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.