Que signifie "pousser" ?

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  • Faire pression contre quelqu’un ou contre quelque chose, pour le déplacer ou l’ôter de sa place.
  • Un petit levier, qui jusqu’ici s’obstinait à ne pas fonctionner, était devenu mobile. Il le poussa doucement vers la droite : l’aile gauche modifia mystérieusement sa bordure extrême, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 376 de l’édition de 1921)
  • Comment Fagerolle était-il entré ? Il se souvint plus tard que Tacherot l’avait poussé en avant d’une bourrade. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 51)
  • Il poussa la porte si fort que le fer à cheval suspendu au linteau de chêne tinta faiblement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  • L’une poussant l’autre, et chacune avec sa tâche bien chevillée au corps, les années avaient passé sans apporter jamais que des surprises désagréables. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, Robert Laffont, 1968)
  • Après s'être empêtrés à plusieurs reprises dans les roulières boueuses et avoir poussé sur la voiture dans le but d'alléger la charge de Grattan, Elwin et Mary arrivèrent enfin à la cabane. — (Lina Savignac, L'Irlandais, tome 1 : Elwin, Québec : Éditions la Caboche, 2011)
  • Toucher doucement pour avertir quelqu’un de quelque chose ou pour lui faire prendre garde à quelque chose.
  • Pousser quelqu’un du coude, du genou.
  • Il me poussa pour m’avertir que j’allais dire quelque chose de trop.
  • Imprimer quelque mouvement à un corps, soit en le lançant, soit en le frappant.
  • […] il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  • Quand il pousse la porte du Café du Pont, à Vrigne-aux-Bois, la tante est derrière le comptoir. Le café est à elle. C’est elle qui a fait dire qu’il n'avait qu'à venir. — (Michel Séonnet, Le vent vivant des peuples : récits et légendes de Champagne-Ardenne : 1945-2005, Creaphis Éditions, 2006, page 73)
  • Les vents ont poussé le navire dans le port, contre des récifs.
  • (Escrime) Porter un coup.
  • Pousser un coup de fleuret, un coup d’épée, une botte à quelqu’un.
  • (Reliure) Imprimer sur le cuir des ornements, par le moyen de roulettes ou de fers à dorer.
  • Pousser des filets, des nervures, etc.,
  • Sortir avec force en parlant des paroles, des sons.
  • Chacun s’époumonnait à célébrer, en cette union charmante, la grâce parisienne et l’art ultra-moderne de l’Italie nouvelle, lorsque Paul Fort réclama le silence et me pria de « pousser » une chanson. — (Francis Carco raconté par lui-même, Éditions Sansot, Paris, 2e édition, 1921)
  • […] et sa mère, tout en cardant à gestes secs et comme rageurs un paquet de laine, poussait de temps à autre une virulente malédiction. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  • Durant la même nuit, Feempje qui n'avait jamais de cauchemar s'était débattu, en grognant et en poussant des plaintes, contre il n'aurait pu dire quelles terrifiantes figures. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 55)
  • Monsieur Saito lut mon travail, poussa un petit cri méprisant et le déchira: [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 10)
  • Le buraliste, plutôt lève-tard et de mauvaise humeur, montait à peine son rideau de fer récalcitrant en poussant quelques jurons. — (Jean-Pierre Serreau, La Souris en caramel, Éditions Publibook, 2008, page 95)
  • Porter plus loin ; reculer.
  • La pièce de terre qu’il vient d’acheter le force à pousser son mur de clôture plus loin.
  • Le traité de paix a poussé nos frontières jusqu’à tel fleuve.
  • Prolonger ; étendre.
  • Un reporter qui ne précise pas, c’est un géomètre qui néglige de pousser ses calculs jusqu’à la dixième décimale. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
  • Il faudrait pousser ce parterre plus loin.
  • Il faut pousser cette allée jusqu’à tel endroit.
  • Alexandre a poussé ses conquêtes jusqu’à l’Indus.
  • (Sens figuré) Presser, attaquer, choquer quelqu’un.
  • Vous me poussez trop.
  • Si vous le poussez davantage, il sera obligé de se défendre.
  • Il l’a poussé vivement dans la dispute.
  • Engager fortement, inciter quelqu’un.
  • Il était question dans la complainte d’un assassin qui expose aux juges les raisons qui l’ont poussé à tuer sa maîtresse. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  • On n'avait pas besoin de la pousser à parler. Quand il n'y avait personne dans la maison, elle devait parler toute seule ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
  • — Fous ou pas, on ne tombera pas dans leur piège, lance Ahmad. Ils pensent qu'en étant si violents, ils vont nous pousser à prendre les armes pour les affronter. C'est exclu. Hors de question. — (Sofia Amara, Infiltrée dans l'enfer Syrien: Du Printemps de Damas à l’État islamique, Éditions Stock, 2014)
  • Agir comme un connard irresponsable ne me ressemble pas. Ce n’est pas moi. Mes valeurs auraient dû me pousser à réfléchir davantage avant de devenir le raté qui me fixe chaque matin dans le miroir. — (Juliette Mey, Entre Deux, Butterfly Éditions, 2016, chap. 5)
  • (Sens figuré) Porter en avant quelqu’un, le faire avancer.
  • C’est un tel qui l’a poussé.
  • Pour réussir dans cette carrière, il faut être poussé par des gens influents.
  • Se pousser dans l’industrie, dans les finances.
  • Pousser quelqu’un dans le monde, Lui faciliter les moyens d’y faire sa fortune, d’accéder à une situation supérieure.
  • Faire faire des progrès, en parlant d’un écolier, d’un élève.
  • Suivie avec soin dans ses études, elle fit au bout de peu de temps le plus grand honneur à ses professeurs ; alors elle fut, comme on dit en termes de classe, poussée, et devint une sorte de réclame vivante de l’institution. — (Léonie d’Aunet, Un mariage en province, Hachette, Paris, 1857, page 52)
  • Ce maître ne pousse pas assez ses élèves.
  • Il ne s’occupe guère de sa classe, mais il pousse les premiers.
  • En même temps que je donnerai mes leçons, je m’occuperai à instruire deux chiens pour remplacer Zerbino et Dolce. Je pousserai leur éducation, et au printemps nous pourrons nous remettre en route tous les deux, mon petit Rémi. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
  • Faire donner tout l’effort dont il est capable, en parlant de choses ou d’animaux.
  • Pousser un cheval. Pousser son automobile.
  • Il ne faut pas pousser à fond le moteur.
  • (Sens figuré) Porter, étendre, en parlant des choses.
  • Le cabo­tinage était poussé par Murat jusqu’au grotesque, et les historiens n’ont pas assez remarqué quelle responsabilité incombe à Napoléon dans cette dégénérescence du véritable esprit guerrier. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, page 359)
  • Pousser la raillerie trop loin.
  • Comme si Roberto Martinez faisait subitement son retour. Mais le sélectionneur allemand des Diables pourrait pousser la ressemblance avec son prédécesseur encore plus loin pendant ce rassemblement d'octobre en déterrant la défense à trois. — (Dh.net, 8/10/2024)
  • Pousser un raisonnement jusqu’au bout.
  • (Absolument) A 55 francs, les habitués et M. Techener lui-même abandonnèrent le livre : une seule personne poussait contre moi. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
  • Faire croître, faire se développer, en parlant des arbres, des plantes, des racines, des branches, des fleurs, etc.
  • L’asperge des boutiques est de deux sortes, savoir la semable, & la sauvage; l’asperge semable pousse quantité de racines […]. — (Joseph Pitton de Tournefort, Traite de la matière médicale, ou l’histoire et l’usage des médicaments, et leur analyse chymique, tome 1, 1717, page 289)
  • Les arbres commencent à pousser des boutons, des feuilles.
  • Cet arbre pousse ses racines entre deux terres.
  • (Par extension) Un Paradis pousse ses palmiers et fait chanter ses sources dans la mémoire de tous les peuples. — (Maurice Bedel, Traité du plaisir, 1945)
  • Offrir un prix d'achat plus élevé lors d’une vente aux enchères.
  • À la vente Vianello du 17 septembre 1895 au Palazzo Sarezin, il poussa jusqu’à deux cent mille francs un Saint Jean-Baptiste du Groziano avant de l’abandonner à sa concurrente. — (Georges Perec, Un cabinet d’amateur, 1979, Le Livre de Poche, page 61)
  • (Intransitif) Croître, se développer, en parlant des végétaux, mais aussi des parties du corps.
  • Je me développais : « On le voit pousser tous les jours, » disait la bonne. — (Octave Mirbeau, Le Calvaire, 1887)
  • Au Mexique, où il pousse librement, on assure que le bégonia est charmant. Que ne l’a-t-on laissé là-bas ! — (Octave Mirbeau, Le Concombre fugitif, édition 1921)
  • Et pourtant les figuiers s’obstinent à pousser spontanément parmi les gravats et je me gorge, sans rien payer, de leurs fruits cramoisis. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  • C’est avec de telles calembredaines que le prêtres s’imaginent piper la confiance des enfants à l’âge où, précisément, ils commencent à discerner qu’ils n’ont pas poussé dans les choux. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 247)
  • Les enfants et les chats nés en hiver poussaient moins bien que les autres […]. » — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 33)
  • […] ; des multitudes éperdues grimpèrent par d’effrayants sentiers jusqu’à ces régions si élevées que les arbres ne poussaient plus. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  • Chaque pièce est protégée par un toit plat fait de ce même roseau : le berdi, qui pousse en abondance dans les bas-fonds humides de l'oued. — (René Pottier, Au pays du voile bleu, Nouvelles Éd. Latines, 1945, page 194)
  • Il fauchait les touffes d’échaudures qui poussaient dans la pâture de derrière. — (Daniel Bernier, Les terres meurtries, volume 2 : Léona, Éditions l'Archipel, 2004)
  • (Intransitif) (Architecture) Exercer une poussée, une pression, en parlant des terres, des voûtes, etc., par leur poids, s’appuient contre les constructions destinées à les soutenir.
  • Les terres ont poussé contre le mur du quai, de la terrasse.
  • L’arche a poussé contre les culées du pont.
  • Ce mur pousse en dehors, Une pression le porte en dehors, il subit une déformation et menace ruine.
  • (Intransitif) Se porter en avant, s’avancer.
  • La vieille et solide baleinière, construite pour l’Antarctique, ainsi qu’un bon canot poussèrent du bord. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  • (Intransitif) (Familier) Continuer sa route, sa marche.
  • Pousser jusqu’à tel endroit, jusqu’à tel endroit.
  • Nous poussâmes jusqu’à la ville.
  • Poussons jusqu’à ce village, et là nous ferons une halte.
  • Allez voir la presqu’île de Penmarch, cette langue de sable éternellement balayée par le vent : l’engrais de mer en a fait une Beauce. Si vous avez le temps, poussez jusqu’aux sables de Roscofï : l’engrais de mer les a métamorphosés en jardin. — (Edmond About, Causeries, 1865)
  • — Tiens, on veille chez les Lardonnet, se dit Pierre, je vais pousser jusque-là. — (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
  • Ce tableau pousse au noir, Ses couleurs noircissent.
  • (Intransitif) (Élevage) Avoir la respiration difficile, en parlant des chevaux.
  • Un cheval qui pousse.
  • Ce cheval pousse beaucoup.
  • (Intransitif) (Familier) Exagérer, abuser.
  • Tu pousses un peu, là.
  • Faut quand même pas pousser.
  • Exercer une contraction musculaire pour faciliter la défécation, l’accouchement.
  • Le petit poussait parce qu'il était constipé.
  • Allez-y, madame, poussez, je vois la tête.
  • (Pronominal) (Familier) Se mettre en avant.
  • Qu’il n’y ait pas une once de christianisme authentique chez ces prétendus chrétiens, et qu’ils soient traités comme ils méritent de l’être dès ce monde-ci, cela ne change rien aux données du problème posé à un jeune abbé désireux de se pousser à la première place. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 61)
  • (Informatique) Envoyer un élément vers une machine distante.
  • Il reste maintenant à générer les fichiers compilés en appelant la configuration par son nom, puis ensuite on va pousser la configuration sur le nœud ciblé. — (IT-connect.fr, Installer et configurer le SNMP avec PowerShell DSC → lire en ligne)
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Mots qui riment avec "é"

Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "pousser".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.

Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .

  • ennuyer
    • Causer de l’ennui, fatiguer l’esprit par quelque chose d’insignifiant, de monotone, de déplaisant, ou de trop long.
    • Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • Je craignais que toutes mes lettres ne l’ennuyassent. Je faisais ce que je pouvais pour qu'elles ne fussent pas longues. J'y réussissais rarement; elle me plaignait; elle m'écrivait souvent, cela est vrai; je vivais de ses lettres. — (Mémoires de M. le duc de Lauzun, Paris : chez Barrois l'Aîné, 1822, page 385)
    • (Impersonnel) — Il m’ennuie d’être si longtemps séparé de vous. — J’ai cessé de les fréquenter, il m’ennuyait d’entendre toujours déraisonner.
    • Causer du désarroi, contrarier quelqu’un.
    • Sa défaite l’ennuie beaucoup.
    • (Pronominal) Éprouver de l’ennui, se morfondre, ne pas savoir s’occuper.
    • Vous vous ennuierez bien ici. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre deuxième)
    • (Pronominal) (Par extension) Éprouver de la contrariété à cause d'une absence. Note : l'objet de l'absence est introduit par la préposition de ou, plus rarement, par la préposition après.
    • Revenez au plus vite : je m’ennuie de vous.
    • (Pronominal) Être ennuyé, avoir du souci.
    • — Le petit est malade. Je ne sais pas ce qu’il a… Je m’ennuie. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
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  • enfer
    • (Antiquité) (Au pluriel) Séjour des morts, avant le christianisme.
    •  Teutatès, Tut-tat, père des hommes. […] César a cru reconnaître en lui, Dis, dieu des enfers ou Pluton ; mais César ne savait pas que les Gaulois n’avaient point d’enfer, et, par conséquent, pas de dieux infernaux. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, page 61)
    • Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, […], est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, […]. — (Prière catholique dite « Je crois en Dieu »)
    • (En particulier) (Au pluriel) Lieux souterrains où les Grecs et les Romains croyaient que les âmes allaient après la mort.
    • Orphée alla chercher Eurydice aux Enfers.
    • Héraclès descendit aux Enfers.
    • Je l’aime, non point tel que l’ont vu les Enfers, volage adorateur de mille objets divers — (Jean Racine, Phèdre, 1661)
    • (Religion) Lieu destiné au supplice des damnés.
    • Les prêtres, ses confrères, déposèrent ce juge indulgent ; l’un d’eux lui dit : « Mon ami, je ne crois pas plus l’enfer éternel que vous ; mais il est bon que votre servante, votre tailleur, et même votre procureur, le croient. » — ( Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764)
    • Que je le plains, pécheur, en ton heure dernière!Les maux les plus affreux sont amassés sur toi ;Le noir enfer, séjour rempli d’effroi,T’attend au bout de la carrière. — (Félix Dupanloup, Manuel des petits séminaires et des maisons d’éducation chrétienne : Mort du pécheur, 1844, 2e édition, page 106)
    • L’église chrétienne va transformer les fantômes et les revenants en âmes en peine en même temps qu’elle met en place le Purgatoire entre l’Enfer et le Paradis. Les morts ont besoin des vivants et les moines de Cluny mettent en place la fête des morts. — (Claude Nachin, Les fantômes de l’âme : à propos des héritages psychiques, 1993, page 21)
    • [Selon le recueil de superstitions Yü-Li], les méchants sont tués par le tonnerre, ou tourmentés de diverses façons dans l’enfer : plongés dans un trou à fumier ; jetés sur des sabres et des couteaux ; condamnés à la faim et à la soif, à suer leur sang, à revêtir des habits de fer rougi au feu, à être jetés dans la chaux, à être hachés et mis en pièces, à être gelés… — (Émile Bard, Les Chinois chez eux, A. Colin et Cie, Paris, 1899)
    • (Sens figuré) (Familier) Lieu où l’on souffre, où l’on est au supplice, où l’on est extrêmement gêné, tourmenté, où il y a beaucoup de confusion et de désordre.
    • Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, De New-York à Tahiti, tome 1, 1929)
    • C'était l’enfer quand je devais débarquer tout seul des frigos américains, et il y en avait beaucoup. Ils faisaient au moins dans les 40 kilos. C’était très dur aussi quand il fallait se mettre à deux pour superposer tout un stock de lave-linge très lourds aussi. — (Anonyme, Moi, Anthony, ouvrier d’aujourd’hui, Raconter la Vie, « 3 », Éditions du Seuil, 2014)
    • Avoir l’enfer dans le cœur se dit d’une personne tourmentée de remords, ou agitée par la haine.
    • Je suis une pauvre rateMa vie est un enfer.Mon frère est un banditMa mère une sorcière. — (Les Enquêtes de Chlorophylle, 1992–1995)
    • (Par métonymie) Démons ; puissances de l’enfer.
    • L’enfer en gémit.
    • L’enfer se déchaîne contre lui.
    • (Sens figuré) Partie réservée d’une bibliothèque où sont conservés les ouvrages dont la communication est jugée dangereuse, considérés comme licencieux ou « contraires aux bonnes mœurs ». Créé au début du XIXe siècle, il s’agissait au départ d’une simple pièce dans laquelle on enfermait ou cadenassait toutes les œuvres (livres, médailles, etc.) ou objets le plus souvent à caractère érotique et qui étaient interdits au grand public, mais accessible uniquement sur recommandation.
    • Citerne où se recueillent les eaux mêlées au marc d’olive dans les huileries. On en tire une huile de basse qualité dite « huile d’enfer ».
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    ?
  • refuser
    • Rejeter une demande, ne pas accorder ce qui est demandé ; ne pas vouloir faire ce qui est exigé, prescrit, ordonné.
    • Parfois les rênes s’échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d’avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
    • Le bruit court que c’est dimanche. Ce n’est pas le curé qui le confirmera. Il a refusé de dire la grand’messe et a célébré l’office dans sa chambre, tout seul. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Un monsieur et une dame passent devant moi, interrompant leur conversation pour que je ne les entende pas, comme s’ils me refusaient l’aumône de ce qu’ils pensent. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Tout se tassera après les premiers kilomètres; à présent, la pagaye est intense. Il y a des chameaux à la traîne qui se refusent à avancer, d’autres dont les colis mal équilibrés tombent à terre… — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 22)
    • L’unilatéralisme américain et la mondialisation libérale procèdent d’une même logique. Ils refusent la suprématie du droit et de la délibération collective. — (Pour un autre monde ; Un autre chemin, motion pour le congrès socialiste de Dijon du 16 au 18 mai 2003)
    • (Absolument) — Sommé de rompre son second mariage par saint Germain, évêque de Paris, il refusa obstinément, et fut excommunié. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833–1837)
    • (Par extension) Rejeter la fréquentation
    • Cet homme refuse ses meilleurs amis, quelque chose qu’ils lui demandent.
    • Il a déjà refusé tous ceux qui l’en ont prié. — Il refuse tout le monde.
    • Rejeter une offre ; ne pas accepter ce qui est offert.
    • Je leur offris de les rapatrier, mais ils refusèrent, préférant accomplir leur devoir jusqu'au bout et parachever leur œuvre. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • On lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • (Pronominal) — Un correspondant du Daily Herald voulut interviewer Guimauve sur son système de socialisation des femmes, mais Guimauve se refusa à tout entretien. Il avait avalé sa langue. — (Ça ira : revue mensuelle d'art et de critique, avril 1920, réédition Anvers : J. Antoine, 1973, page 169)
    • On lui a offert un bon prix de cette terre, de ces meubles, mais il l’a refusé. — J’ai refusé d’aller chez lui.
    • Ne pas admettre.
    • On a refusé du monde à la porte.
    • Il a été refusé à son examen.
    • (Sens figuré) Ne pas donner ; ne pas accorder.
    • Nous n'avons pas l'intention de tracer un tableau exhaustif et minutieux de tous ceux à qui la sépulture ecclésiastique peut être refusée. — (Jacqueline Thibaut-Payen, Les morts, l'Église et l'État, Fernand Lanore, 1977, page 94)
    • En réfléchissant différemment sur l’installation des équipements, en refusant d’utiliser les équipements disponibles sur étagère, en traquant les poids inutiles, nous avons réussi à gagner 300 kilos sur le bateau proposé par les architectes. — (Michel Desjoyeaux, Coureur des océans, Éditions Odile Jacob, 2009, chapitre 1)
    • La nature lui a refusé la beauté. — La nature ne lui a refusé aucun de ses dons. — On ne peut refuser son assentiment à une vérité si évidente.
    • (Tactique) Éviter d’engager, ne pas avancer.
    • L’ennemi refusait le combat.
    • (Intransitif) (Marine) Devenir contraire, en parlant du vent.
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  • liré
  • risquer
    • Hasarder, exposer à un danger possible, à une chance douteuse.
    • Risquer sa vie, son honneur, sa réputation, son argent.
    • Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 95-96)
    • Courir le risque, oser le hasard de.
    • J’avais dénoué cent fois ce sophisme, en montrant que le ressort des guerres n’était pas tant l’intérêt que l’honneur ; chose bien aisée à comprendre pour des hommes qui présen­tement risquaient tout, avec une faible chance de gagner, et de gagner fort peu. — (Alain, Souvenirs de guerre, p. 215, Hartmann, 1937)
    • Ils se sentaient en sécurité comme les spectateurs d’une course de taureaux : ils risquaient peut-être leur argent sur le résultat, mais c’était tout. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 211 de l’édition de 1921)
    • (Absolument) — Avignon, Carpentras, Cavaillon, regorgent, pour la malédiction des familles, de tripots où de grosses sommes sont à chaque instant risquées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Oser une parole.
    • Et l’air, mon Claudin, l’air reniflable, risquais-je avec rusticité ? — Tu renifles ? Et les microbes ! Prends garde ! — (Émile Bergerat, Souvenirs d’un enfant de Paris, 1912, p. 218)
    • (Pronominal) S’aventurer ; se hasarder.
    • C'était la première fois qu'il se risquait au Montparnasse. Ses regards inspectèrent la salle et, finalement, se fixèrent sur la grosse nuque puissante de Feempje. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 143)
    • (Québec) Pouvoir, avoir une possibilité ou une occasion de.
    • Tôt ou tard, sur la patinoire comme à l'extérieur, Perry risque d'être très utile au Canadien, lui qui compte 1045 matchs d'expérience en saison régulière et 145 autres en séries éliminatoires. — (Benoit Rioux, Corey Perry veut faire sa place, Le Journal de Montréal, 9 janvier 2021)
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  • montrer
    • Faire voir ; exposer aux regards.
    • Il allongeait sa jambe, sèche comme un échalas, qui flottait dans une molletière trop large et sans couleur, pour montrer fièrement sa chaussure. — (François Barberousse, L'Homme sec, Paris : Gallimard, 1935 & Romorantin : Marivole Éditions, 2013, chap. 7)
    • L'air maussade, il portait un jean et un tee-shirt orné d'un vélociraptor qui montrait les crocs, à cheval sur un chat géant arborant lui-même un tee-shirt sur lequel était écrit « XPTDR ». — (Chloe Neill, Les Vampires de Chicago, tome 7 : Permis de mordre, traduit de l'anglais (États-Unis) par Sophie Barthélémy, Paris : éditions Milady, 2013)
    • Le soleil ne s’est point montré aujourd’hui. — Cet ouvrage serait meilleur, si l’art s’y montrait un peu moins.
    • Faire voir par un geste, indiquer.
    • — Vous ne voyez pas ? dit la Thénardier en montrant du doigt le corps du délit qui gisait aux pieds de Cosette. — (Victor Hugo. Les misérables.)
    • Montrez-moi l’homme dont vous parlez.
    • Montrer le chemin à quelqu’un.
    • (Sens figuré) Faire paraître ; manifester.
    • L’homme montre de trente à trente-cinq ans, la femme, de vingt-cinq à trente ans, […]. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Nous sommes en chemin vers une affirmation paradoxale : plus je suis croyant, moins je devrais le montrer. La laïcité est anticléricale et non antireligieuse, comme l’actera la loi de décembre 1905. — (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, dans Marianne, n°878 du 8 janvier 2016, page 58)
    • Donner des marques, des preuves de quelque qualité bonne ou mauvaise.
    • Ces gens là, quelque pitoyables que nous nous montrions pour eux, nous garderont jusqu’au bout la même haine inexpiable ; […]. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.59)
    • Montrer de la patience, de la faiblesse, de la sagesse, de la retenue.
    • Montrer son courage, sa générosité.
    • Montrer un bon, un mauvais cœur.
    • Faire connaître ; prouver ; démontrer.
    • Le lendemain, au petit jour, je n’aperçois plus la terre et mes observations me montrent que j’ai été déporté à trente milles au Sud-Est. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Je commence à leur montrer que ça vaut n(n-1)/2, avec une méthode simple – un grand classique. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une démonstration élégante. — (Victor Beauvais, Économie de l'amour, éd. Jean-Claude Lattès, 2011)
    • Je lui montrerai qu’il a tort, qu’il ne devait pas en user ainsi.
    • Enseigner.
    • Montrer à lire, à écrire, à calculer, à danser, à monter à cheval.
    • Montrer à quelqu’un ce qu’il faut qu’il fasse ; lui montrer son devoir, ses obligations; lui montrer à vivre.
    • (Par menace)— Je lui montrerai bien à vivre.
    • (Pronominal) (Sens figuré) Faire contenance, paraître, dans les occasions qui exigent de la résolution et de la fermeté.
    • Au début de son pontificat, il s’était, il est vrai, montré bienveillant, moins par générosité naturelle, que dans le dessein de favoriser la conversion des juifs. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Le 19 septembre de l’an 1846, la Vierge s’était montrée à deux enfants sur une montagne, un samedi, le jour qui lui était consacré et qui était, cette année, un jour de pénitence, à cause des Quatre-Temps. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Antoine et ma belle-sœur jouaient bien leur jeu ; ils se montraient, à mon égard, pitoyables, ils ne procédaient que par des allusions contristées. J'étais presque leur dupe, mais non pas entièrement ! — (Pierre Mille, Christine et lui, Librorium Éditions, 2019, p. 123)
    • (Pronominal) Manifester par son attitude qu’on est décidé à agir, à réclamer son droit, à ne pas laisser faire une chose qu’on désapprouve, à en favoriser une qu'on approuve.
    • Les Cimbres et les Teutons, chassés de la Chersonèse cimbrique par un débordement de la mer Baltique, se montrèrent aux Romains sous les Alpes tridentines, au nombre de plus de trois cent mille. — (Abbé Claude Joseph Drioux, Abrégé de l'histoire de France, depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, 6e éd., Paris : chez Eugène Belin, 1855, p. 24)
    • Vous avez fait assez de concessions : il est temps de vous montrer.
    • (Pronominal) Faire voir par des actes ce que l’on est.
    • De l’autre côté, quelques-uns parmi nous discutaient s’il fallait ajouter foi aux affirmations du criminel qui s’était montré menteur incorrigible. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
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  • figer
    • Fixer ; rendre immobile ou invariable.
    • Le réflexe jacobin, aggravé par le réflexe conservateur, condamnerait le français au ghetto, à un pittoresque archaïsant. Tout bouge, tout évolue. Le pédantisme, qui veut figer la langue, est la lettre morte d'une science vétilleuse. — (Pol Vandromme, Jours d'avant, L'Âge d'Homme, 1993, page 81)
    • Des expressions figées, des termes que l’usage a rendus invariables.
    • Congeler, coaguler, condenser par le froid, par le refroidissement. Il se dit surtout en parlant des huiles.
    • L’air froid fige la graisse des viandes.
    • On a prétendu que certains poisons figeaient le sang dans les veines.
    • L’huile se fige très facilement.
    • Ainsi il se détache du monde et de la société, il se construit un univers qui se suffit à lui-même et qui, à force de se déconcrétiser et de se dématérialiser, se fige, se pétrifie pour n’être plus qu’une image, qu’une ombre idéalisée, une illusion, une chimère. — (Raymond Lauener, Robert Walser ou La primauté du jeu, 1970, page 201)
    • (Sens figuré) Immobiliser, paralyser, en parlant des personnes qu’un sentiment de peur, de surprise, de timidité cloue sur place.
    • Dans l'espoir de revenir ce soir à la maison couvert de bleus, Pablo saute dans l'arène, ramasse une cape et se fige droit comme un piquet face à la vachette et interpelle la bête. « Hooy toro », de sa petite voix. — (Ellande Bakean, Papa j'aime un homme, Société des Écrivains, 2014, page 22)
    • Je me figeai illico. — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 1)
    • Ce jeune homme semble un peu figé. — Une attitude figée. Les paroles se figent sur ses lèvres.
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  • mer
    • (Linguistique) Code ISO 639-3 du meru.
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  • beautez
  • différencier
    • Distinguer par telle ou telle différence.
    • Les conditions générales de vente peuvent être différenciées selon les catégories d’acheteurs de produits ou de demandeurs de prestation de services. — (Article L441-6 du Code de commerce français -2008)
    • À l’inverse, l’étendue de telle plaine divisée en une mosaïque de parcelles culturalement distinctes se verra différenciée par des contenus, eux aussi dotés d’attributs géométriques et de surface, mais sans que des discontinuités topologiques les séparent pourtant. — (Yves Poinsot, Comment l’agriculture fabrique ses paysages, p. 15, Karthala Éditions, 2008)
    • En pratique, il est cliniquement impossible de différencier un impétigo staphylococcique d’un impétigo streptococcique. — (Patrice Morel, La Dermatologie du généraliste, Springer, 2001, p. 26)
    • (Mathématiques) Prendre l’accroissement infiniment petit.
    • Différencier une quantité variable.
    • Hormis la cellule œuf, la totipotence repose sur l’aptitude de certaines cellules végétales à se dédifférencier puis à se différencier à nouveau. — (Daniel Richard, ‎Lou Barbe, ‎Loïs Morel, Mémo visuel de biologie végétale, 2019, page 8)
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  • frissonner
    • Avoir le frisson, un tremblement causé par le froid ou la fièvre.
    • Ce matin-là, dans le petit jour d’un hiver pluvieux, cinglé d’une bise aigre, à Chartres, Durtal, frissonnant, mal à l’aise, quitta la terrasse, se réfugia dans des allées mieux abritées. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Plus loin, une mère frissonnant de fièvre sur sa couche, des bébés hurlant et des puanteurs cruelles, des échos excrémentitiels, imposant sur tout cela leur dictature. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Frémir soudainement à la suite d’une émotion très vive.
    • Le peu de forme humaine qu’on entrevoyait sous cette enveloppe de deuil faisait frissonner. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
    • C'était au lendemain du prix Goncourt. La gauche germanopratine frissonnait d'aise. Elle avait trouvé un nouveau héros. Une nouvelle héroïne, plutôt. — (Alexis Liebaert, Y a-t-il encore des écrivains engagés, dans Marianne,n°667 du 30 janvier 2010)
    • Trembler, frémir, en parlant des objets.
    • La feuille frissonne.
    • Le théâtre, à découvert sous le ciel, a pour muraille la toile grise qui frissonne au vent et s’en irait sans les pieux qui la retiennent. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 199, 2012)
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  • remonter
    • Monter une seconde fois, monter de nouveau.
    • Remontons à âne et continuons notre promenade. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
    • Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Ma mort du Pourquoi pas ?, 1936)
    • Il avait repassé le Doubs à la minuit, au lac de Chaillon, puis il avait remonté les crêts par un des milles[sic] sentiers que l’ingéniosité des contrebandiers leur fait sans cesse frayer à travers ces prés-bois et ces boqueteaux de sapins. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Après s’être retiré du théâtre, cet acteur est remonté sur la scène.
    • Retourner où l’on était avant de descendre.
    • Nous en avons assez des dentellières et de leurs racontars, et nous remontons vers la ville haute. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
    • L’avion revient vers nous, plane un moment sur nos têtes, glisse, remonte et, dans une dernière caracole, pique vers son hangar. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, pages 203-204)
    • Lors d’une halte, en remontant dans le truck, Paul montre à Stacy les cookies qu’il a dérobés. — (Philippe Onagre, Runaways : Fugues, BoD-Books on Demand France, 2010, page 35)
    • Le baromètre remonte.
    • Retourner vers le lieu ou le point d’où elles étaient descendues, en parlant des choses.
    • Pareil à une bête tapie dans les hauteurs, le lourd rideau s'abattait, puis remontait au cintre, tandis que les duettistes venaient saluer. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • L’hiver dernier, ça a gelé dur, très dur, la terre a gonflé et les pavés sont remontés comme des dents qui se déchaussent. — (Christian Gailly, L’Air, Les Éditions de Minuit, 1991, chap. 12)
    • Les fleuves remonteront vers leur source avant que cela arrive. — Cette digue fait remonter l’eau jusqu’à tel endroit.
    • Aller vers le haut après avoir descendu.
    • Dès la fin novembre, les plantations de peupliers peuvent débuter, […]. À l’exception toutefois des stations où la nappe remonte près de la surface en hiver. Dans ces parcelles, mieux vaut attendre mars, voire avril. — (Vincent Thècle, Peupliers : comment réussir les nouvelles plantations., dans La France agricole, n° 3361 du 26 novembre 2010)
    • Après une longue descente, la route remonte vers le plateau.
    • Se diriger dans une direction septentrionale.
    • J’ai grimpé avec le pilote à mon poste dans les barres de perroquet ; il gelait et nous remontions vers le Nord, les voiles serrées, contre un vent coupant et froid. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Quand on remonte de Toul vers le Nord-Ouest, le paysage n'est pas sans grandeur. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 9)
    • Reprendre la valeur qu’elles avaient perdues.
    • Les actions remontent.
    • Les fonds publics remontent.
    • (Médecine) Aller vers le cœur, en parlant d’une humeur qui semblait s’être portée sur les extrémités.
    • La goutte remonte.
    • Aller dans la direction contraire au courant, au flux.
    • Il vente très fort, des goélands passent, emportés par la tempête, et essaient vainement de remonter le vent. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil ; tome 1, de New-York à Tahiti, 1929)
    • Du reste, l’histoire ne remonte jamais son cours et il n'est au pouvoir de personne de vivre l’histoire à reculons. — (Les Communistes expliquent: l'autonomie démocratique et populaire, Parti communiste martiniquais, 1978, page 140)
    • (En particulier) Aller vers la source d’un cours d’eau, soit en naviguant, soit en suivant à terre l’une de ses rives.
    • Le tarif des droits à percevoir sur les marchandises transportées par le Rhin , sera réglé de manière , que la totalité du droit à payer entre Strasbourg et la frontière du Royaume des Pays-Bas soit , en remontant, de deux francs , et en descendant, d'un franc trente-trois centimes par quintal, […]. — (Annales maritimes et coloniales, 1818, page 374)
    • Nous reçûmes l’ordre de côtoyer en le remontant le ruisseau de la Tourbe, qui arrose la plus triste vallée du monde, entre des collines basses, sans arbres et sans buissons. — (Johann Wolfgang von Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 52)
    • Nous remontâmes alors la Dwina pendant deux jours et jetâmes un pont sur ce fleuve que le deuxième corps entier passa pour atteindre la grande route de Polotsk à Saianétersbourg. — (Campagne de Russie, 1812, d’après le journal illustré d’un témoin oculaire, avec introduction de C-G. Faber Du Faur, Paris : chez Flammarion, 1895, page 23)
    • (Sens figuré) Reprendre les choses de plus loin, dans un discours ou dans une narration.
    • Mais pour que vous pigiez l’histoire, faut que j’remonte à 1919, au temps qu’Milo-la-Graisse terrorisait le quartier. C’est à Grenelle qu’il habitait. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Sans remonter à l’événement traumatique fondateur que furent les massacres de la Saint-Barthélemy, on rappellera que la minorité réformée fut l'objet, sous Louis XIV, d'un « mémoricide » sans précédent : […]. — (Chantal Bordes-Benayoun, Patrick Cabanel et Colette Zytnicki, Les musées protestants et juifs dans le midi de la France, dans Une histoire à soi: Figurations du passé et localités, sous la direction de Alban Bensa et Daniel Fabre, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015)
    • Considérer une chose dans son origine.
    • Hormis quelques scènes isolées, mes premiers souvenirs ne remontent guère au-delà de 1910 et à notre jardin de Sanvic, près du Havre, si grand à mes yeux d'enfant, agrémenté d'une pelouse encadrée de rhododendrons. — (Louis Néel, Un siècle de physique, éditions Odile Jacob, 1991)
    • À ce signal, le portier vint, armé d’une lanterne, prendre Godefroid, le conduisit jusque dans la rue, et referma l’énorme porte jaunâtre, pesante comme celle d’une prison, et décorée de serrureries en arabesques, qui remontaient à une époque difficile à déterminer. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
    • Déterminer depuis l’origine.
    • […]; Azemmour, la ville maure remontant à l’antiquité, en plein déclin aujourd'hui par suite de l’ensablement de son port et l’indolence de sa population; […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 148)
    • Les seules traces de civilisation rencontrées remontaient à dix-huit siècles avec des oppida romaines. — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963, page 119)
    • De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps. — (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express n° 3081, 21 juillet 2010)
    • — Oh alors, ça remonte à longtemps, dit l’homme. Mais on peut le savoir. J’ai de l’ordre dans mes affaires. » — (Nicolas Saudray, Voyage au pays des frogs, 1990, Balland, page 60)
    • Mais oui, ça remonte à longtemps. Elle vendait des beignets de morue. Elle avait fait fortune dans le commerce — le plus grand commerce de Trinité lui appartenait —. Puis elle a disparu. — (Christian Paviot, La demoiselle des mornes, 2002, page 354)
    • Se diriger en suivant une piste.
    • Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, Québec Amérique, 2009, page 121)
    • (Transitif) Monter de nouveau.
    • Il ne fait que monter, descendre et remonter l’escalier.
    • (Transitif) Parcourir de bas en haut une chose que l’on avait descendue.
    • La nuit est chaude. Vous remontez en flânant la Canebière et vous la quittez au boulevard Dugommier. Vous arriver vite au bel escalier monumental, tout battant neuf, qui monte à la gare. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Nous contournâmes, sans l’apercevoir, la colonne, puis le taxi remonta le faubourg Saint-Antoine, prit à gauche. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Après avoir descendu cette pente rapide, il fallut la remonter.
    • (Transitif) Suivre un parcours en sens contraire d’un courant, du cours d’un fleuve.
    • Remonter le courant.
    • Remonter le cours d’un fleuve, d’une rivière
    • (Transitif) (Par extension) Naviguer contre le courant.
    • Remonter un fleuve, une rivière.
    • (Transitif) (Par extension) Côtoyer un cours d’eau en se dirigeant vers sa source.
    • (Transitif) Porter de nouveau en haut ; remettre une chose en un point d’où on l’avait descendue, d’où elle était descendue.
    • Pour la garder dans son lit, à l'instar des producteurs d’Alerte à Malibu et Cie, son mari avait exigé qu'elle redressât son nez, ravalât sa façade, repulpât ses lèvres, retendît son ventre, remontât ses fesses et siliconât ses seins. — (Catherine Gaillard-Sarron, « Le pygmalion », dans Paquet surprise : nouvelles, Éditions Librinova, 2016)
    • Ils remontent au total quatre lingots de cuivre et 84 barres de quartzite. — (journal Le Télégramme, édition Morlaix, 29 juillet 2022, pages locales, page 1)
    • (Transitif) (Par ellipse) (Horlogerie) Tendre de nouveau le ressort d’un mécanisme d’horlogerie.
    • Remonter une horloge, une pendule, une montre, une mécanique.
    • Le mouvement, excellent sans doute, n’avait pas été remonté depuis deux siècles. - Ce n’était pas pour savoir l’heure que j’avais acheté cette pendule en Touraine. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
    • Sa montre qu’il tira de sa poche s’était arrêtée à six heures. Il avait oublié de la remonter, la veille. La veille, à onze heures du soir, il avait oublié de remonter cette montre qu’il tenait dans le creux de sa main et qu’il regardait comme s’il ne l’avait jamais vue. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 229)
    • (Par extension) Remonter un ressort.
    • (Transitif) (Sens figuré) Relever ce qui était abattu dans l’âme d’une personne.
    • Remonter le courage, le moral de quelqu’un.
    • (Transitif) Réconforter.
    • Prenez quelques gouttes de ce cordial, il vous remontera.
    • — Fichtre ! dit-il, tu n’es pas dans ton assiette. Veux-tu un petit verre de liqueur pour te remonter ? — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
    • Apprenant que je n’ai pu venir à bout d’une demi-bouteille de champagne, achetée pour me « remonter », il [Count Basie] s’en empare et l’achève d’une seule lampée. — (Hugues Panassié, Cinq mois à New-York, Éditions Corrêa, 1947, page 149)
    • (Transitif) (Spécialement) Donner un degré d’alcool plus élevé en y ajoutant de l’alcool.
    • Remonter un vin, un cidre, une liqueur.
    • (Transitif) Remettre en état ce qui était démonté.
    • […], et commence la cueillette du butin. N'ayant plus ni chaussettes, ni bottines, ni sac, les déguenillés remontent tranquillement leur garde-robe. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l'Yser, Paris, Perrin & Cie, 1918, page 359)
    • Remonter un moteur, un lit, une armoire.
    • (Transitif) (Bijouterie) Donner une nouvelle monture.
    • Remonter un diamant.
    • (Transitif) Garnir de pièces neuves.
    • Remonter des bottes. — Remonter un fusil, un pistolet. — Remonter un violon, une guitare : Les garnir de cordes neuves.
    • (Transitif) (Équitation) Doter de nouvelles montures ; acheter de nouveaux chevaux.
    • Remonter un régiment de cavalerie. — Remonter un cavalier.
    • Remonter une écurie.
    • (Transitif) Remettre en état, pour faire valoir.
    • À la première chute, je n'ai décroché qu'un cale-pied que j'ai ramassé pour le remonter moi-même peu après ; à la deuxième chute, j'ai largué une sacoche, qu'il allait falloir faire réparer avant de la réinstaller ; à la troisième, j'ai perdu ma pompe à vélo, que je ne pourrais remplacer que moyennant finances. — (Louis Harenger, La planète des pauvres : le tour du monde à vélo des communautés Emmaüs, Éditions 1, 1999)
    • Remonter une ferme, une métairie. — Remonter une affaire. — Remonter une fabrique, une imprimerie, remonter sa maison.
    • (Transitif) Signaler, transférer, escalader à une autorité compétente.
    • Remonter un problème. — Remonter une alerte.
    • (Transitif) Remettre à la scène.
    • Remonter une pièce de théâtre.
    • (Transitif) Regarnir.
    • Remonter un magasin de marchandises, une maison de meubles, une bibliothèque de bonnes éditions, etc.
    • (Pronominal) Se fournir de nouveau de toutes les choses nécessaires pour une exploitation, pour son ménage, pour son propre entretien, et qui étaient venues à manquer.
    • Je me suis remonté en linge.
    • (Familier) Élever ; soulever ; hisser.
    • Pour piter, ça pitait ce jour-là. A telle enseigne qu’accaparé par les girelles et les sarans que je remontais par paquets, je n'ai pas fait gaffe au mistral qui se levait… — (Jean Bazal, Panique dans le pastis, Marseille : Éditions I.N.A., 1964, chapitre 3)
    • — La belote est finie pour aujourd'hui, il faut remonter le calen. Un banc vient de passer sous le pont. — (Sigolène Vinson, Maritima, Éditions de l'Observatoire/Humensis, 2019, partie 1, chapitre 2)
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  • classifier
    • Organiser des informations en catégories en fonction de certains critères ; déterminer les classes dans lesquelles les éléments pourront être classés.
    • Le législateur de 1810 a traité séparément des contraventions de simple police et les a classifiées ordinairement selon leur objet , la plupart de ces contraventions étant culpeuses de leur nature. — (Adolphe Roussel, Encyclopédie du Droit , Bruxelles : à l'Imprimerie de J. Delfosse, 1843, page 246)
    • Cependant, intelligent, peu expansif, il était déjà porté à analyser ses sensations, à classifier en quelque sorte ses pensées. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
    • (Par extension) (Militaire) Protéger des documents contenant des informations intéressant la sûreté de l'État, en limitant leur consultation aux seules personnes autorisées par une habilitation particulière (secret défense, confidentiel défense).— (Dictionnaire Larousse → lire en ligne)
    • Les faits ont eu lieu en Allemagne où un site d’actualités a diffusé un rapport militaire qu’il avait réussi à se procurer, alors que celui-ci était classifié. — (Lionel Maurel, La Propriété de l'État et le Crépuscule du Léviathan intellectuel, 29 octobre 2018 → lire en ligne)
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  • raturer
    • Effacer ce qui est écrit, en passant dessus des traits de plume.
    • Yves avait raturé chaque ligne, et il en était de même au verso et sur le feuillet suivant. Il ne lui avait pas suffi de barrer les pages, mais le moindre mot disparaissait sous un gribouillis dont les boucles s’enchevêtraient. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 158)
    • Lui qui, d'habitude, d'une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s'exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait, repoussait soudain une feuille avec violence […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
    • (Technique) Enlever le dessus des peaux pour le transformer en parchemin
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    ?
  • douter
    • Être dans l’incertitude, n’être pas sûr.
    • Toutefois, pas un seul d’entre nous ne douta que nous arriverions à y prendre pied : ce n’était à nos yeux, qu’une question de patience. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Il se rappelait qu’il y avait deux mois à peine que sa mère était morte, et moins que personne il doutait qu’elle ne fût morte empoisonnée. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
    • Depuis lors, nombre de livres ont été écrits sur son compte, et l’on sait exactement ce qu’il a fait, ce qu’il a empêché ou négligé de faire ; mais à cette époque, il n’était pas rare que des hommes jeunes, parfaitement au courant de l’état des sciences et des arts, doutassent s’il existait du tout. — (Robert Musil, L’Homme sans qualités, 1930-1932 ; traduction de Philippe Jaccottet, 1956, p. 103.)
    • Je doute fort que cela soit.
    • J’en doute.
    • Je doute qu’il vienne.
    • Je ne doute pas qu’il ne vienne bientôt.
    • Doutez-vous que je sois malade ?
    • Doutez-vous que je ne tombe malade, si je fais cette imprudence ?
    • (Absolument) Être troublé dans sa foi, la mettre en cause, en parlant des dogmes religieux, des opinions philosophiques.
    • En philosophie, en critique, c’est avoir beaucoup profité que d’avoir appris à douter.
    • Après avoir longtemps douté, il est mort dans la foi chrétienne.
    • Hésiter, balancer.
    • Il a longtemps douté avant de tenter cette entreprise.
    • Ne douter de rien, être hardi, aller de l’avant, sans tenir compte des difficultés, des obstacles.
    • (Ironique) Ce jeune homme a trop d’assurance : il ne doute de rien.
    • À n’en pas douter s’emploie pour exprimer une Affirmation, une certitude.
    • (Pronominal) Imaginer, penser, croire.
    • Je me doutais bien d’une supercherie, alors même que rien ne me permettait de supposer que vous ne fussiez pas Butteridge. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 171 de l’édition de 1921)
    • Qui pouvait se douter que la vieille possédât de l’argent. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • (Pronominal) Croire sur quelque apparence, conjecturer, soupçonner.
    • Oh! vous savez, vous ne seriez pas prévenu, vous vous douteriez pas des opérations qui s’y goupillent. C’est pépère, même coquet et bien propre. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Il déroulait les curiosités, dépistait les espionnages, se servant de ses amis, sans qu’ils se doutassent du rôle qu'il leur faisait jouer. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
    • Je m’en suis toujours douté.
    • Il a été pris lorsqu’il s’en doutait le moins.
    • Il ne se doutait pas qu’on eût des preuves contre lui.
    • (Familier) Il se croit très habile dans cet art, mais il ne s’en doute pas.
    • Il ne le connaît que fort imparfaitement.
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  • rouler
    • Faire avancer une chose en la faisant tourner sur elle-même.
    • … Blanchette […] fit un écart terrible, et, bondissant en avant, envoya son conducteur rouler les quatre fers en l’air, toutes paumes ouvertes, en plein milieu du taillis. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Rouler une boule, des pierres du haut d’une montagne, un tonneau.
    • Une rivière qui roule ses eaux.
    • Un torrent qui roule des cailloux.
    • (Sens figuré) Tourner de côté et d’autre avec violence, effort ou affectation, en parlant des yeux.
    • Ses sentiments ne se faisaient jour que par ses yeux, qu’il roulait d’une manière effroyable. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
    • Une douzaine de jeune gens entouraient une sorte de croquant endimanché, coiffé d’un chapeau melon qui roulait des yeux ahuris et s’efforçait d’éviter la bousculade systématique dont il se voyait l’objet. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 94)
    • Il roulait les yeux comme un possédé.
    • Il roulait les yeux dévotement.
    • Les yeux lui roulaient dans la tête.
    • (Par extension) Avancer comme dans un roulement.
    • Raclant, ravageant, dévastant la côte ouest de l’Île, le cyclone roula vers la mer Polaire, mettant à mal bateaux, engins de pêche, quais, maisons, bétail, récoltes. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
    • (Sens figuré) Méditer.
    • Rouler de grands projets dans sa tête, de grands desseins.
    • Voilà à peu près ce que roulait sous sa tête chauve le Cardinal-Duc avant l’attaque dont on vient de voir une partie. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
    • Il considéra sa mère en roulant dans son cerveau ces apparences de pensées profondes, ces banalités religieuses et philosophiques qui hantent les intelligences moyennes en face de la mort. — (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, pages 154-155)
    • Il cessait de songer à Odette ; même il arrivait, tout en se déshabillant, à rouler en lui des pensées assez joyeuses. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 167)
    • Transporter au moyen de quelque chose qui roule et qu’un homme pousse ou tire (charrette à bras, diable, etc.).
    • Combien dois-je, mademoiselle, à l’homme qui a roulé mon bagage depuis la gare jusqu’ici ? — (Abel Hermant, L’Esbroufe, acte Ier, scène 3, Ernest Flammarion éditeur, Paris, 1904, page 32)
    • (Sens figuré) (Familier) Avoir le dessus sur quelqu’un dans la discussion.
    • Il l’a roulé avec beaucoup d’esprit.
    • Duper ; rouler dans la farine.
    • Il retrouve de temps en temps des malfaiteurs imbéciles dont l'audace est toute l'habileté ; mais qu'il tombe sur un malin, comme vous et moi, et il sera roulé, foi de marquis ! — (Henry Hazart, Trente ans, ou La vie d'un joueur, 1890-1891)
    • En dépit des mauvais présages, je pensais que ce mariage marcherait. Comme je l'écrivais dans mon journal : « Si Jeff n'est qu'un faux-jeton, comme certains le prétendent encore, alors, je me suis fait rouler. » — (Bill Clinton, Ma vie, traduction de l'anglais (États-Unis) par un collectif, Éditions Odile Jacob, 2004, chap. 15/page 159)
    • Un escroc peut prendre plaisir à ce qu’il fait. C’est pourquoi il constitue un héros acceptable pour les fils hollywoodiens. Être forcé de rouler quelqu’un, c’est complètement différent. — (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)
    • Mettre en rouleau.
    • Elle avait roulé au-dessus des coudes le pyjama du père Eudes, et manœuvrait les pédales à l’aide de ses pieds nus. — (Colette, Le toutounier, 1939)
    • Avec une joie d’enfant, Gasbieha se mettait à transfigurer Zaheira, à relever ses longues nattes, à les lui rouler autour de la tête. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
    • Tavannes remit la pie sur son bâton, et s’amusa à rouler et à dérouler les oreilles d’un lévrier. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
    • (Spécialement) Mettre du tabac dans un papier que l’on roule autour.
    • Du gris que l'on prend dans ses doigtsEt qu'on rouleC'est fort, c'est âcre comme du boisÇa vous saoule. (chanson Du gris, paroles d'Ernest Dumont, musique de Ferdinand-Louis Bénech, 1920)
    • Godefroy d’Étigues roulait du tabac dans une feuille de papier. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
    • A l'intérieur, il y avait de quoi rouler quelques pets. Une herbe très parfumée, toute violette. Ça devait être une variété comme de la “Sweet Purple”. […]. Elle montra la beuze à Bob et entreprit de se rouler un pet, et il fit de même. Ils fumèrent tranquillement. — (Marilyn Lapin, Apocalpse, Éditions Edilivre, 2015)
    • Aplanir à l’aide d’un rouleau.
    • Rouler la pâte d’une pâtisserie.
    • Rouler le gazon d’une pelouse.
    • Rouler sa bosse : (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
    • Il y a longtemps qu’il roule sa bosse par le monde.
    • (Intransitif) Avancer en tournant sur soi-même.
    • Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
    • L’embarcation roula fortement d’un bord à l’autre, faillit chavirer, mais se maintint à flot. — (Caroline Quine, Alice au camp des biches, 1930, texte français d’Hélène Commin, Librairie Hachette, coll. “Bibliothèque verte”, Paris, 1957, chapitre II, page 23)
    • Une boule qui roule.
    • Une boule de neige grossit en roulant.
    • Il tomba et roula du haut en bas de l’escalier.
    • Les flots roulent sur le gravier, sur le sable.
    • Le ciel, les astres roulent sur nos têtes : Se dit en parlant du mouvement circulaire apparent du ciel et des astres.
    • Faire rouler la presse : Faire imprimer des ouvrages → voir rotative.
    • (Imprimerie) Une presse roule lorsque la mise en train est terminée et que le tirage se poursuit sans interruption.
    • (Intransitif) (Sens figuré) Circuler ; tourner.
    • Rien ne leur répondit que les fidèles échos de la vallée qui, dans la nuit étoilée et paisible, roulaient ironiques en se répercutant au loin. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • L’argent roule dans ce pays : L’argent circule dans le commerce, il passe fréquemment d’une main à une autre.
    • (Sens figuré) Mille pensées différentes lui roulent dans l’esprit : Les projets les plus divers lui roulent dans la tête, ils lui passent et lui repassent dans l’esprit sans qu’il s’arrête, sans qu’il se fixe à aucun.
    • (Intransitif) Tourner sur soi-même sans avancer.
    • La porte roula sur ses gonds.
    • (Intransitif) Avancer à l’aide de roues.
    • On ne voyait pas les tramways. […] Pourtant les quais où ils roulaient, avec des piaulements plaintifs, n’étaient guère éloignés, car la rue, quelquefois, tremblait à leur passage […] — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
    • Midi et demi… Le convoi roule, précédé de quelques jeeps… — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963, page 58)
    • La McQueen, elle, roulait à l'ultracoke®, le dernier-né des carburants Porf, un combustible extrêmement calorifique qui se consumait fort et longtemps. — (Raphaël Albert, Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, tome 2 : Avant le déluge, Saint-Laurent-d’Oingt : Éditions Mnémos, 2013, chapitre 3)
    • (Intransitif) (Par extension) Voyager dans un véhicule à roues.
    • J’avais acheté une vieille 4L dont les cardans exténués rendaient d’inquiétants sons de castagnettes et je roulais des journées entières sur des routes où la mort guettait à chaque virage. — (Bernard Fauconnier, Kaïros, Grasset, 1997, chapitre 3)
    • (Intransitif) (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
    • Il y a longtemps qu’il roule par le monde.
    • Il a roulé dans tous les pays de l’Europe.
    • — Si nous ne vous avions pas recueillie, que seriez-vous devenue ? où auriez-vous roulé ? Dieu seul le sait. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 339)
    • (Intransitif) Produire un bruit continu, comparable à celui d’une voiture qui roule.
    • Les tambours roulent.
    • Le tonnerre roula au loin.
    • (Intransitif) Avoir pour sujet, pour objet.
    • La conversation roulait sur une guerre que le roi venait de terminer heureusement contre le prince d’Hyrcanie, son vassal. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, IV, L’Envieux, 1748)
    • Le plus important de ce que disait ma tante roulait sur les imperfections de mon oncle et sur l’extrême patience qu’il fallait déployer pour vivre chrétiennement avec lui. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, réédition Le Livre de Poche, pages 26-27)
    • Ce discours, cette dissertation roule sur telle matière.
    • La discussion roule sur ce point.
    • Tout roule là-dessus : C’est là le point principal, l’affaire principale dont tout le reste dépend.
    • (Intransitif) (Sens figuré) L’affaire roule sur lui : Il en est principalement chargé, ou il y a la principale influence.
    • Tout roule sur lui dans cette maison : Il y est chargé de toutes les affaires.
    • (Intransitif) (Marine) Pencher alternativement à gauche et à droite, sous l’effet du roulis.
    • Nous étions dans la région des vagues espagnoles, […]. Le pauvre petit Valdemar roulait, tanguait, et tout ce qu'il contenait d'animé et d'inanimé se livrait à une sarabande désordonnée. Nous aurions pu nous croire dans une baratte américaine. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 29)
    • Le bateau roulait beaucoup, mais il semblait que la houle diminuât et je restai sur la passerelle, prêt à agir. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Le mât de flèche plie sous l’effort et à sec de toile, le bateau roule terriblement. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • (Intransitif) (Populaire) Avancer vers quelque chose.
    • La petite, qui roulait sur ses vingt ans, était aguichante au possible, mince et rembourrée, les yeux clairs, mouillés de candeur vicieuse. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 30)
    • (Intransitif) (Sens figuré) Progresser ; marcher ; tourner.
    • Trois ans plus tard, sa petite affaire roule, et Mathilde livre ­des supermarchés bio, des entreprises et des particuliers. — (Anne-Laure Pineau, Reconversion : redémarrer derrière les fourneaux, Le Monde. Mis en ligne le 15 février 2019)
    • Avoir une circulation fluide en parlant de trafic routier.
    • Ça roule mal aujourd’hui, il y a des bouchons.
    • (Sylviculture) Former des roulures.
    • On a constaté que le châtaignier ne devait pas être freiné dans sa croissance. Quand il est éclairci régulièrement et à temps, il ne roule pas. — (René Lempire in Pascal Charoy, Quand les sylviculteurs se retroussent les manches, Forêts de France, décembre 2019)
    • (Transitif) Faire avancer à l’aide de roues.
    • Nous vîmes toute une famille travaillant au même endroit : le père piochait, la mère chargeait la brouette, et leurs enfants la roulaient tour à tour. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 155)
    • (Péjoratif) Changer fréquemment de partenaire sexuel.
    • – Oh ! mais une merveille, monsieur Moricet ! un vrai Greuze !… C’est jeune, c’est frais… ça n’a pas encore roulé. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
    • Donner le nom de Frontenac à une femme de rien, qui avait roulé, l’introduire dans la maison de ses parents ; et surtout la présenter à la femme de Michel, aux enfants de Michel, de tels sacrilèges n’étaient pas concevables. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 42)
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  • idée
    • Suggestion.
    • Une accusation de complot contre la vie de Napoléon III fut abandonnée par prudence ; l’idée était dans l’air, on craignait d’évoquer l’événement. — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, page 22)
    • Une idée intéressante, qui pourrait améliorer très sensiblement le prix de revient total du transport, est celle de la récupération des frigories disponibles à la regazéification. — (Annales des mines, 1959, volume 148, page 343)
    • Possibilité.
    • Pétrifiée, je suis restée longtemps immobile, les yeux fixés sur la fente sombre, aussi effrayée à l’idée que le papillon surgisse qu'à l’idée de l'avoir tué. Comme il ne ressortait pas, je me suis lavé les mains frénétiquement. — (Tatiana Vialle, Belle-fille, NIL éditions, 2019)
    • Dans ce guide, 100 idées de vacances à tous les prix.
    • Façon de faire, plus ou moins originale, qu’un individu ou un groupe d’individus imagine dans le domaine de la connaissance, de l’action ou de la création artistique.
    • Personne de nous ne comprend un mot d’esquimau. Inutile d'ajouter que pour leur part nos deux naturels n'ont aucune idée d'un idiome européen. — (Charles-Edmond Chojecki, Voyage dans les Mers du Nord à bord de la corvette La Reine Hortense, Paris : Michel Lévy frères, 1857, Cambridge University Press, 2012, page 236)
    • Solution nouvelle et adaptée au problème de l’interlocuteur (quelque chose qui résout son problème de façon inattendue, quelque chose d’efficace à quoi il n’avait pas pensé ou qu'il n’avait pas envisagé).
    • Représentation d’un être ou d’une chose dans l’esprit ; notion que l’esprit reçoit ou se forme de quelque chose.
    • Et pendant ce temps, en Europe, on se frotte les mains en se félicitant de la très haute idée qu’on a donnée aux émissaires du Sultan de la culture et de la civilisation européennes. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 110)
    • Le succès des combats de gladiateurs est en grande partie dû à l’idée que les Romains se faisaient de la vie morale plus forte que la mort. — (Jean-Pierre Mohen, Les Rites de l’au-delà, Odile Jacob, 1995, p.219)
    • Mon esprit marinait dans un bain de départ d’idées, au sens étymologique : une idée est d’abord quelque chose que l’on voit. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, p. 12)
    • Que sont-elles donc et que signifie ce problème : concevoir les idées transcendentales comme représentant des réalités ? Les idées ne sont ni des concepts ni des intuitions. Donc elles ne représentent rien de réel. — (Émile Boutroux, La philosophie de Kant, Librairie Philosophique J. Vrin, 1926, page 168)
    • (Philosophie) Archétype, modèle éternel et absolu de toutes les choses créées.
    • Les idées de Platon.
    • (Par extension) Pensée ; conception de l’esprit ; opinion ; réflexion, etc.
    • La réputation de ce grand homme reposait principalement sur l’autorité avec laquelle il démontrait que l’éternument était une prévoyance de la nature, au moyen de laquelle les penseurs trop profonds pouvaient chasser par le nez le superflu de leurs idées ; […]. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
    • À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pages 496-519))
    • Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
    • Mais à cette réunion, j’eus le tort de présenter mes idées sous une forme édulcorée (la théorie de l’onde-pilote) qui prêtait à de nombreuses objections. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l’Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
    • Camille-Eugène-Marie Dieudonné. Il a vingt six ans, quand éclate l’affaire Bonnot. De métier, il est ouvrier ébéniste ; d’idées : anarchiste. — (Albert Londres, L’homme qui s'évada, Les Éditions de France, 1928, page 9)
    • Disposition d’esprit, direction de pensée et de sentiment, particuliers à un peuple, à une classe.
    • Une presse complaisante jusqu’à la servilité répandait dans le public, depuis les salons jusqu'aux mansardes, les idées les plus fausses et les plus dangereuses. — (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), page 240, Bloud & Barral, 1883)
    • La clé de l’énigme ? C'est qu’on ne saurait fonder un parti sur une seule idée, si grande soit-elle. Toute idée seule est une idée fixe, et toute idée fixe est une idée folle. — (Jacques Julliard, Impression, soleil couchant, dans Marianne (magazine), n° 772 du 4 février 2012, page.3)
    • Système de pensée.
    • La fonction du philosophe consiste exclusivement dans la profanation des idées. Aucune violence n’égale par ses effets la violence théorique. Plus tard, l’action vient… — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 44)
    • Quelles sont sur ce point les idées de Descartes ?
    • Les idées de Newton, de Buffon, de Pasteur.
    • (Philosophie) Forme immuable d’une réalité perçue par la raison, essence intelligible et éternelle des choses sensibles.
    • Préoccupation d’un caractère morbide.
    • Il se disait qu'il était seul au monde, affreusement seul, misérable. Cette idée l’affligeait. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
    • (Rare) Souvenir.
    • Je ne me souviens de rien, je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé à ce moment là.
    • (En particulier) Invention, en parlant d’une production des arts.
    • Ses idées avaient révolutionné la vie sur la planète. Ulfète était une cité des merveilles, comme l’étaient aussi Ixrid, Poltum et Pranfar. — (Benjamin De Casseres, Arcvad le terrible, traduction de Émile Armand, dans Les Réfractaires, n° 1, janvier 1914)
    • L’idée de ce tableau est gracieuse.
    • Il n’y a point d’idées dans cet ouvrage, dans ce tableau, etc.
    • Cet auteur, cet artiste manque d’idées, n’a point d’idées.
    • (Familier) Avoir des idées.
    • C’est un homme à idées.
    • — Ces gens à idées nous tueront avec leurs explications. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
    • (Littéraire) Esquisse, ébauche rapide d’un ouvrage.
    • Il a jeté l’idée de son article sur le papier.
    • (Par extension) (Péjoratif) Ouvrage trop peu achevé.
    • Ce n’est qu’une première idée, qu’une idée informe.
    • (Au pluriel) Les visions chimériques, les choses qui ne sauraient avoir lieu, qui ne peuvent se réaliser.
    • Ce ne sont que des idées creuses.
    • Il prend ses idées pour des choses réelles.
    • Il nous a entretenus de ses idées.
    • (Familier) Pensée, esprit, imagination.
    • J’ai dans l’idée qu’il ne viendra pas.
    • Ils vont se mettre dans l’idée que vous êtes brouillé avec eux.
    • Il me revient à l’idée que j’ai promis à mon ami de lui écrire.
    • On ne peut lui ôter cela de l’idée.
    • Quand je me tiens renfrognée dans un coin et que maman me demande… mais peut-être que je me tiens ainsi ostensiblement pour qu’elle le remarque et qu’elle me pose la question… « Qu’est-ce que tu as encore ? Pourquoi est-ce que tu ne joues pas ? Pourquoi ne lis-tu pas ?… » je lui réponds seulement… et c’est quand même un soulagement : « J’ai mes idées. »Comme on dit : « J’ai mes douleurs. J’ai ma migraine », mais avec cette différence que c’est là un mal honteux, un mal secret, qu’elle seule connaît. Il n’est pas possible que je le confie à quelqu’un d’autre. — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, pages 100-101)
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  • exister
    • Être actuellement, ne pas être imaginé mais avoir une réalité.
    • Il y a donc eu certainement une époque où ce que nous voyons maintenant autour de nous n’existait pas. Qui l'a donc fait ? Qui ? si ce n'est l’Être Suprême. — (Chanoine Kir, Le problème religieux à la portée de tout le monde, Paris : imp. des Orphelins d'Auteuil, 1923, réédition 1950, page 47)
    • Tous les objets avaient la force et la volonté de s’affirmer qu’on remarque dans le trompe-l’œil de certaines chromos. Ils disaient à la mer : Nous existons. Je ne suis qu’une carafe de série, semblable à tant d’autres, mais, même au milieu de la mer, au-dessus du gouffre de Romanche, j’existe, j’existe, j’existe. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, réédition Folio, page 149)
    • […] : l’Atlantide. Que cette contrée ait existé, cela est hors de doute. Mais il paraît certain qu'elle avait déjà disparu, bien avant l'apparition de l’homme sur la terre, […]. — (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., page 15)
    • Sartre a raison : exister, c’est d’abord être de trop, absolument pas nécessaire, gratuit et absurde… — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 98)
    • Être, se trouver ou avoir lieu actuellement.
    • Des communications fréquentes, sinon continues, existaient à l’Éocène entre les contrées du Sud de l’Europe et le continent africain. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 55)
    • Pour accuser avec une telle assurance, il fallait qu’existât la preuve indéniable de la félonie de François. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
    • Dans les vallées de la Meuse et de la Chiers, il existe également de belles prairies qui sont souvent d'une étendue immense. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
    • Il existe en France huit stations de radiosondage, dont la plus importante est celle de l'Observatoire Teisserenc de Bort, à Trappes, à 30 kilomètres de Paris. — (Pierre Rousseau, La Terre, ma Patrie, collection "Savoir', librairie Arthème Fayard, 1947, page 341)
    • Vivre.
    • Vous n’existiez pas encore à cette époque.
    • Quand j’aurai cessé d’exister.
    • (Sens figuré) (Avec la négation : ne pas exister, au sens figuré) Ne pas avoir l’importance qu’on pense.
    • Sans les peaux des agneaux tués chaque été, les ganteries de Millau n’existeraient pas. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • (Philosophie) Être au monde sous une forme neutre et matérielle.
    • Exister, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire être dehors, sistere ex. Ce qui est l’extérieur existe. Ce qui est à l’intérieur n’existe pas. […] C’est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes, désirs, obsessions. Ce qui n’ex-siste pas in-siste. Insiste pour exister. — (Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1967)
    • Elle [la douleur] n'existe pas, puisqu'elle n'a rien de trop : c'est tout le reste qui est de trop par rapport à elle. Elle est. — (Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938)
    • Exister, c'est devenir dans l'espace et dans le temps. — (Etienne Klein, D'où vient l'efficacité des mathématiques en physique?, 2016 → lire en ligne)
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  • chevalier
    • Noble, chevaleresque.
    • Avoir une âme chevalière.
    • cette race de grâce, cette race de sainteté si particulière, si chevalière, si généreuse, si libérale, si française. — (Charles Péguy, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910)
    • Cavalier.
    • Au fond, Gringoire, comme M. Despréaux, était « très peu voluptueux ». Il n’était pas de cette espèce chevalière et mousquetaire qui prend les jeunes filles d’assaut. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Librairie Ollendorff, 1904 (1re édition 1832), page 79)
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  • activité
    • État de celui, celle, ce qui est actif, qui agit.
    • Être en activité, servir, exercer un métier, une fonction.
    • Elle est nommée depuis un an, mais il n’y a que six mois qu’elle est en activité.
    • Ce qui se fait.
    • Il avait pris le maquis un an plus tôt : arrêté par les gendarmes d’Alès, en avril 1943, pour ses activités politiques, il s’était évadé et avait trouvé refuge chez les francs-tireurs et partisans (FTP). — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 8)
    • Ce système, du fait de l’hyper-croissance des activités humaines, est entré en phase chaotique et, s’il veut survivre, doit inventer des « bulles » néguentropiques ultradenses pour expulser son trop-plein de tensions. — (Marc Halévy, Où va l’humanité ?, 2021)
    • (Philosophie) Faculté active, puissance d’agir.
    • L’activité de l’esprit.
    • (Sens figuré) Promptitude, vivacité dans l’action, dans le travail.
    • Shinzo Abe s’était aussi distingué par son intense activité diplomatique, renforçant notamment l’alliance nippo-américaine — il était proche du président américain Donald Trump, avec qui il partageait la passion du golf. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 5)
    • L'expression de la liberté à travers l'activité est un trait distinctif et essentiel de l'organisme animal. — (Marie-Geneviève Pinsart, Hans Jonas et la liberté, 2002)
    • (Éducation) Actes coordonnés en vue d'un processus d’apprentissage.
    • Les activités d'éveil.
    • Une activité occupationnelle ou de passe-temps.
    • (Informatique) Tâche en cours d'exécution (thread en anglais).
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
    • (Physique) Grandeur physique représentant le nombre de désintégrations par unité de temps d’un matériau radioactif. — Note : cette grandeur a pour unité le becquerel.
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  • tirer
    • Mouvoir vers soi, amener vers soi ou après soi.
    • Il avait tiré la bague d’opale de son doigt. Elle chatoyait, dans la fin du jour, comme un reflet de beauté, de jeunesse, de plaisir ; […]. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e éd., page 331)
    • Je mis le moteur en mouvement, le fis tourner quelque minutes, puis je tirai sur la manette des gaz pour démarrer. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 62)
    • Tirer quelqu’un par le bras, par l’habit.
    • (Par extension) Exercer une traction, un effort pour amener à soi.
    • Tirer fortement sur une corde pour amener un fardeau.
    • Tirer sur une amarre.
    • (Manège) (Sens figuré) Résister à l’action de la bride en parlant d’un cheval.
    • Après une heure de course, le cavalier tira sur la bride de sa jument, et sauta à terre. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
    • Tendre, allonger.
    • Tirer une courroie.
    • Tirer un câble.
    • (En particulier) Allonger en fils déliés divers métaux, afin de s’en servir ensuite pour divers usages.
    • Tirer l’or, l’argent, etc.
    • Ôter, faire sortir une chose d’une autre, extraire d’un lieu, soustraire.
    • Tirer du fer d’une mine, du marbre d’une carrière, du sable du bord d’une rivière.
    • Tirer de l’argent de sa bourse, de sa poche.
    • Tirer une écharde du doigt.
    • Tirer une épine du pied.
    • Tirer une bague de son doigt.
    • Tirer l’épée du fourreau.
    • Tirer de l’eau d’un puits, du vin d’un tonneau.
    • (Absolument) Tirer de l’eau, tirer du vin.
    • Voler à la tire, en tirant le butin du vêtement ou du sac de la victime. Se disait aussi autrefois pour le vol d’un manteau : voir tire-laine.
    • Un soir, il s’installa sur le Pont-Neuf et essaya de tirer le manteau du premier bourgeois qu’il vit passer. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • (Par extension) (Argot) Voler, dérober de quelque manière que ce soit.
    • Il s’est fait tirer sa bagnole cette nuit.
    • (Marine) S’enfoncer dans le liquide à une certaine profondeur, en parlant d’un objet flottant.
    • Ce navire tire tant d’eau, tant de mètres d’eau.
    • Choisir au sort, faire sortir au hasard de la boîte qui les contient des billets, des noms, des numéros.
    • Le président de la cour a tiré au sort les noms de ceux qui doivent former le jury.
    • Tirer les numéros gagnants d’une loterie.
    • — Je suis allé une fois à Guérande pour tirer à la milice, et suis allé à Savenay pour me faire voir à des messieurs qui m’ont mesuré. Si j’avais eu un pouce de plus, j’étais soldat. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 77)
    • (En particulier) Choisir au sort des cartes de tarot en vue d’établir une prédiction.
    • Mais enfin, reprit tout à coup Léonora, comment et pourquoi cette funeste idée t’est-elle venue de tirer l’horoscope de ces deux êtres ? — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Faire venir certains produits d’un pays plus ou moins éloigné.
    • Les blés que Rome tirait de l’Égypte, de la Sicile.
    • Faire sortir une personne d’un endroit, l’éloigner de quelque chose.
    • On ne l’a tiré de cette prison que pour le conduire dans une autre.
    • On ne l’a tiré qu’à grand-peine de l’eau où il était tombé.
    • On ne saurait le tirer de son cabinet, de ses livres.
    • (Sens figuré) (Familier) On ne peut le tirer de là se dit en parlant d’un homme qui se tient attaché à une idée et qui répond toujours la même chose.
    • (En particulier) Dégager, délivrer quelqu’un.
    • C’était sa rencontre dans les bois de Meudon, avec cette jeune fille qu’il avait tirée des mains de Concini. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Tirer quelqu’un de prison, de captivité.
    • Tirer son ami d’un danger, d’un péril.
    • Qui le tirera de cet embarras ?
    • On l’a tiré de la misère.
    • Il m’a tiré de peine.
    • Tirez-moi de souci, d’inquiétude.
    • Je l’ai tiré d’erreur.
    • Se tirer d’affaire.
    • Extraire.
    • Tirer le suc des herbes, le suc des viandes.
    • (Intransitif) Aspirer pour absorber la fumée d’une pipe, d’un cigare, etc.
    • J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
    • Le Père Directeur, qui était venu me rejoindre dans mon bureau de l’hôpital, ne me répondit rien et continua à tirer silencieusement sur son long fume-cigare. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 31)
    • (Vieilli) (Familier) Étendre, étirer, de manière à ne plus faire de plis.
    • Tirer ses bas, ses chaussettes.
    • Tirer la nappe.
    • (Vieilli) (Familier) Ôter, en parlant des bottes, des chaussures, d'un chapeau, d'un vêtement.
    • (Sens figuré) Recueillir, percevoir, obtenir, recevoir d’une source donnée.
    • Maître Lureau, quand il louait cette chambre qui, effectivement, était la plus belle de l’auberge, en tirait quinze à vingt livres. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Tirer du profit.
    • Quel avantage tirez-vous de là ?
    • Il tire dix mille francs de rente de sa terre.
    • Il a tiré de cette affaire tout ce qu’on en pouvait tirer.
    • Il a tiré de grands services de cet homme.
    • Les leçons qu’on peut tirer de l’histoire.
    • (Sens figuré) Extraire, puiser, emprunter.
    • Il a tiré une infinité de belles sentences des anciens.
    • C’est de tel auteur qu’il a tiré tout ce qu’il sait sur ce sujet.
    • Les mots que nous avons tirés du latin.
    • Mais si M. Caterna l’eût entendu, je pense qu’il ne m’aurait pas demandé d’en tirer le sujet d’une opérette turkestane.— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XXII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Inférer, conclure.
    • En combinant avec les observations si précises de M. Edwards celles de ses devanciers et de ses successeurs, nous pouvons en tirer une conclusion générale. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, page 508)
    • De cela je tire une conséquence.
    • On tire de là un grand argument contre lui.
    • La conclusion que vous voulez tirer de ce fait n’est pas juste.
    • Tirer un bon, un mauvais augure, un fâcheux, un heureux présage de quelque chose.
    • Tracer.
    • Tirer une ligne sur du papier.
    • Tirer un trait sur ce qu’on a écrit.
    • Tirer une allée au cordeau.
    • Tirer le plan d’une forteresse, d’une maison.
    • (Commerce, Finance) Signer un effet de commerce.
    • Tirer une lettre de change, tirer un chèque,
    • Imprimer.
    • Ici, voyez-vous, mon cher Nicolas, j'ai besoin de recourir aux formes solennelles d'un premier-pariste bien connu, et dont la prose sublime se tire à 217.830 exemplaires. — (Dr Maximin Legrand, « Feuilleton », dans L'union médicale, n° 117, du samedi 30 septembre 1865, page 627)
    • (Sens figuré) — Un intérieur qui venait tout droit d’un grand magasin, un intérieur tiré à des milliers d’exemplaires, y compris les coussins du divan, avec chat noir découpé dans du velours ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VII, Gallimard, 1937)
    • (Photographie) Réaliser une épreuve sur papier à partir d’une image originale sur film ou support informatique.
    • Faire le récit de ce récit, ce sera en finir avec le flou du vécu, comme entreprendre de développer une pellicule photo conservée dans un placard depuis soixante ans et jamais tirée. — (Annie Ernaux, L'Autre fille, éditions NiL, 2011, page 14)
    • Faire partir une arme de trait, une arme à feu, un feu d’artifice, une fusée.
    • D’un autre côté, pour ne pas augmenter la furie déjà assez violente des naturels, nous ne tirions qu’en cas de nécessité absolue. — (Peter Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
    • Il regarda le flingot, un Lefaucheux à deux coups, et constata, circonstance aggravante, que le coup de gauche avait été tiré. — (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • (En particulier) (Industrie minière) Faire exploser une charge pour abattre la roche.
    • Chercher à atteindre avec une arme de trait, avec une arme à feu.
    • […] il éprouvait le besoin de tirer sur ces deux hommes. Il voulait tirer dessus, et se disait en même temps que les tuer ainsi serait une action horrible. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 354 de l’édition de 1921)
    • Au détour d'un amas de roches buissonneuses, je tire sur une gazelle. Un bellah arrête le dernier bourriquot du convoi pour emporter ce gibier — notre repas, ce soir. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 24)
    • – Venez donc jeudi tirer le sanglier, cela vous reposera, dit-il. — (Louise de Vilmorin, Madame de, Gallimard, 1951, réédition Folio, page 25)
    • Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. […]. Puisque la chasse est fermée, il ne peut s’agir que de braconniers, à moins qu’un fraudeur, surpris par des gabelous ne leur ait tiré dessus. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • (Intransitif) Faire usage d’une arme de trait ou d’une arme à feu, la faire partir.
    • Tirer en l’air.
    • Tirer à blanc, à la cible.
    • Tirer de l’arc, de l’arbalète.
    • Tirer au pistolet, à la carabine.
    • Pas plus tard qu’avant-hier, M. Ludwig Roller, un ex-officier très brave, dont le domestique a été tué par hasard, lors des affaires du 3 avril, m’a offert de venir tirer le pistolet hors des limites de la division. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • — On sait généralement dans le monde comment je tire le pistolet, et cela refroidit ceux qui seraient disposés me chercher querelle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
    • (Sens figuré) (Familier) Offenser, attaquer, dire des choses offensantes.
    • Tirer sur quelqu’un.
    • Partir en parlant d’arme à feu.
    • Dès que le canon eut commencé à tirer, les ennemis capitulèrent.
    • Ribadier. — Vous pouvez parler sans crainte, monsieur, ma femme dort et quand elle est dans cet état, on pourrait tirer le canon à côté qu’elle ne l’entendrait pas ! — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892, acte II, scène 3)
    • (Escrime) Combattre, faire des armes.
    • Tirer de tierce, de quarte.
    • Tirer en tierce.
    • Tirer à la muraille, au mur.
    • S’en remettre à la décision du sort.
    • On les fit tirer au sort.
    • Ils tirèrent tous deux à la courte paille, au doigt mouillé.
    • Tirer à qui fera, à qui commencera, à qui donnera les cartes.
    • (Familier) Aller, s’acheminer.
    • Tirons de ce côté.
    • En tirant vers la droite.
    • En tirant sur la gauche.
    • (Sens figuré) Avoir quelque rapport ou quelque ressemblance.
    • Leur vanité, leur patriotisme tirant sur le nationalisme, donnèrent lieu à beaucoup de critiques ; ils leur prêtaient le flanc. — (Sophie Basch et ‎Robert A. Jouanny, Le Mirage grec : la Grèce moderne devant l’opinion française depuis la création de l’École d’Athènes jusqu’à la guerre civile grecque (1846-1946), Hatier, 1995, page 495)
    • (En particulier) Être en ressemblance, en parlant des couleurs.
    • Cette pierre tire sur le vert.
    • Le plumage de cet oiseau tire sur le violet.
    • Joueur de foot s’apprêtant à tirer. (40) (Familier) Effectuer.
    • Vint l’heure du noble devoir patriotique. Fagerolle tira ses mois d’embastillement militaire sans trop de dommages, dans un régiment de marsouins, à Toulon. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
    • — J’viens d’décarrer, Dussèche. J’ai tiré dix berges pour avoir refroidi ma belledoche. — (Stephen Coulter, La vie passionnée de Guy de Maupassant, Éditions Seghers, 1959, page 259)
    • (Familier) Terminer
    • Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, vol. 6, 1936)
    • (Jeux de boules) (Transitif ou intransitif) Lancer la boule avec l’intention de heurter violemment une ou (plus rarement) plusieurs cibles parmi les boules jouées et le but, afin de la ou les chasser.
    • Tu la tires ou tu la pointes ? — (Marcel Pagnol, César, 1936)
    • (Sports de balle) (Transitif ou intransitif) Lancer une balle en la frappant (avec son pied, sa main, etc., selon le sport).
    • « Avec quel pied avez-vous tiré ? » « Avec celui-ci, mon fils, lui montre Ghiggia, surpris. Avec le droit.» - (sofoot.com: Le fantome du Maracanã)
    • On s’en souvient, le gardien reste finalement droit et immobile, et l’avant-centre lui tire le ballon dans les mains… - (France culture. Le journal des idées.)
    • (Par métonymie) (Construction) Installer des câbles.
    • L’idée de cet article va être de vous partager des astuces, ou simplement des bonnes idées pour vous faciliter votre rénovation, lorsque vous avez des câbles RJ45 à tirer. — (Morgan, Rénovation : Astuces pour tirer vos câbles RJ45 !, 15 juillet 2018 → lire en ligne)
    • (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, qui se montre impétueux, brillant, qui va plus vite que ne le voudrait son cavalier, qui a besoin d'être retenu au risque de s'épuiser et de ne pas garder un bon rythme sur le parcours.
    • Produire une impression de tension.
    • La peau de ma joue droite me « tirait ». J'y portai la main, pour la frictionner, mais ma paume y resta collée : en m'appuyant contre le pin quand les oiseaux bleus m'avaient fait peur, je l'avais enduite de résine. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 329)
    • (Argot) (Vulgaire) Baiser, avoir des rapports sexuels
    • (Argot) (Vulgaire) Branler, masturber
    • (Boxe) Combattre, faire un match, boxer.
    • — Et si j’ai compris, tu n’es pas sûr de tirer ?— Tirer ? Tu causes comme un boxeur, maintenant, père abbé ?— Tirer, boxer, c’est du pareil au même, non ?— Pour nous, les boxeurs, oui, c’est deux synonymes. — (Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, 2018, page 121)
    • (Fumisterie) Évacuer les fumées et les gaz chauds tout en attirant l’air frais nécessaire à la combustion.
    • J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
    • (Familier) (Électricité) Consommer, en parlant d’un ou plusieurs appareils électriques.
    • Les appareils électriques monophasés vont « tirer » une certaine valeur de courant électrique sur la phase sur laquelle ils sont branchés. — (Guillaume, Déséquilibre de tension en triphasé, explications et solutions, 7 décembre 2020 → lire en ligne)
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  • voiler
    • Couvrir d’un voile.
    • L’adoption de ce châle a rendu leur costume plus décent en voilant, dans son ampleur, le nu et les formes un peu trop fortement dessinées. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
    • […] je regardais les gens entrer dans la cour, les hommes en redingotes sombres, les femmes long voilées de noir. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
    • Malika Boussouf, trente ans de journalisme, nous renvoie à une de ses dernières chroniques, cinglante, porteuse d'une grande colère, intitulée "Je voile ma sœur, et toi je te viole". — (Vincent Remy, Opprimer, c'est sacré, Télérama n°3460, mai 2016)
    • Se voiler le visage ou absolument se voiler.
    • (Par extension) Dérober la vue de quelque chose, en le couvrant comme d’un voile.
    • Le brouillard du matin voilait encore les collines environnantes.
    • Des nuages voilaient le soleil.
    • (Sens figuré) Cacher.
    • L’homme argue de son droit avec une suffisance presque impertinente, une humilité feinte qui voile une ironie bien claire […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • (Technique) Déformer (en forme de voile de navire) une surface plane, courber une barre.
    • J’ai voilé ma roue.
    • Déblayer les décombres, choisir sur pied les fûts de pesses et de feuillards où il débiterait le solivage, la charpente et les planchers, les abattre, approcher les billes du chantier, attendre qu'elles sèchent, les écorcer, les équarrir, tailler mille et une tuiles de tavaillon, voilées à la hachette sur un billot scarifié. — (Jean-Baptiste Harang, Nos cœurs vaillants, Grasset, Paris, 2010, p. 76)
    • (Pronominal) S'estomper, se dissimuler partiellement à la vue, comme caché par un voile.
    • L'été avait effacé tous les mois précédents, comme une photo exposée au soleil se voile peu à peu. — (Patrick Modiano, Chevreuse, Gallimard, 2021, page 141)
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  • commenter
    • Interpréter par un commentaire, par des commentaires.
    • (Transitif) — C'est ici qu'intervient le « Sturm-Lokal », la brasserie qui sert d'annexe à chaque « Sturm-Kaserne ». On s'y réunit le soir pour commenter le Coran brun en buvant des chopes. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, p.78)
    • Le pire dans tout ça c'est que Coco a posté la vidéo sur le net, la garce, pleins de gens l’ont vue et commentée, il n'y avait que des « lol, mdr, xptdr, lmao... ». — (Carol L. Bing, Madi, un conte de faits : Une comédie romantique déjantée, traduit de l'anglais (Inde), éd. Publishroom, 2016, chap. 7)
    • Mon père avait déplié son journal, L'Express de l'Est', dirigé par M. Chatelain, un ex-Kédale. Il commentait les nouvelles. — (Marcel Thomas, L'enfant du siècle se souvient: Mémoires, Éditions Criterion, 2018)
    • (Absolument) — Il sait très bien commenter.
    • (Intransitif) — Il commente sur tout. - Je ne crains point que l’on commente sur mes actions. - Il n’y a point à commenter là-dessus.
    • (Par extension) Ajouter malignement à la vérité de la chose.
    • Ces propos seront répétés, déformés, commentés.
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  • palais
    • (Anatomie) Paroi supérieure qui sépare la fosse nasale de la bouche, chez les êtres humains.
    • Marcoul ne peut s'abstenir de trinquer avec son sauveur. Il n'aime pourtant guère cet alcool lourd et râpeux, si dur au palais. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • J’avalai une trop grande gorgée de café et me brûlai le palais. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 67)
    • (18e et 19e siècles) Cette même paroi, chez les animaux dont l'homme se nourrit.
    • Un palais de bœuf, un palais de mouton, un ragout de palais de bœuf, etc. — (Dictionnaire de l’Académie (de 1718 à 1878))
    • Goût ; sens du goût.
    • Les arômes contribuent à rendre le produit agréable au palais, ce qui dépend essentiellement de la présence de produits laitiers ou de la matière édulcorante dans la formule. — (Germain Ménard et al., « La Biscuiterie industrielle », dans Armand Boudreau et Germain Ménard (coordonnateurs), Le Blé: éléments fondamentaux et transformation, Presses de l’Université Laval, Québec (QC), 1992, page 305)
    • Je me demande même si le contrôle de la fermentation malolactique, en atténuant l’acerbité habituelle, n'a pas aidé nos vins à conquérir le palais de nos compagnes. — (Émile Peynaud, Le vin et les jours, Bordas, 1988, Dunod, 2012)
    • Le condiment (littéraire) n'a que peu ou point d'action sur le palais de la foule. — (Baudelaire, l'Art romantique, XX, i.)
    • Grâce à cette méthode, les cuisiniers peuvent donc créer des recettes surprenantes mais qui ne décevront pas votre palais.— (Jacques Pezet, Le secret de la cuisine indienne percé par un algorithme, L’Obs, 4 juin 2015)
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  • apprivoiser
    • Rendre un animal moins sauvage.
    • Le petit prince a apprivoisé le renard.
    • Faire d’un animal sauvage un animal privé.
    • Le coq de Sonnerat est plein de courage et de résolution; aussi est-il très estimé dans l’Indoustan comme oiseau de combat. Les vrais amateurs indiens ne se servent pas de coqs élevés à l'état domestique, mais bien de sujets sauvages, que du reste ils apprivoisent en assez peu de temps; […]. — (Charles et Édouard Morren, Journal de l'agriculture pratique, […], du Royaume de Belgique, Bruxelles & Liège, 1857, volume 9, page 4)
    • (Sens figuré) Rendre quelqu’un plus doux, plus traitable.
    • Apprivoiser un sauvage.
    • C’était un homme peu sociable, on a eu bien de la peine à l’apprivoiser.
    • La fille demeura. Tout doucement il vous l’apprivoisa ; Lui prit d’abord son joli bras d’ivoire; Puis s’approcha, puis en vint au baiser — (Jean de La Fontaine, L’Ermite, œuvres complètes, page 177)
    • Rendre familier.
    • La mécanique d’Akropolis, possible As d’or au festival de Cannes la semaine prochaine, est plutôt simple, mais elle s’apprivoise. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 17 février 2023, page 16)
    • (Pronominal) Devenir moins sauvage (animal).
    • Les loups s’apprivoisent facilement.
    • (Pronominal) (Sens figuré) Devenir plus doux, plus sociable, s’accoutumer, s’habituer (personne).
    • Cet enfant était bien farouche, il s’est apprivoisé peu à peu à notre contact.
    • (Pronominal) (Vieilli) S’accoutumer à la vue du danger, à l’exemple du vice.
    • S’apprivoiser avec le danger, avec le vice,
    • C’est donc ainsi qu’insensiblement on avance vers le précipice ; …] on s’apprivoise avec le danger, on commence à n’en avoir plus tant de peur, […]. — (« Réflexions d’un Évêque de Languedoc sur quelques nouveaux Arrêts du Parlement de Toulouse », circa 1753, page 66)
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Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.