Dictionnaire des rimes
Les rimes en : peuplade
Que signifie "peuplade" ?
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- (Collectif) Rassemblement d’hommes, fixe ou errant, dans les pays non encore civilisés.
- Des espaces considérables de sa surface sont couverts de marais et sur son territoire vivent plusieurs peuplades plus ou moins sauvages qui ont besoin d’un grand espace pour y trouver leur nourriture. — (Adriano Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
- Personne n’ignore ce que fut cette aventureuse campagne du général Skobeleff contre les peuplades turkomènes, – campagne dont la création du chemin de fer transcaspien assura le succès définitif. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre V, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Lesbos […] est encore habitée par une peuplade grecque, de mœurs à demi orientales, comme au temps où le Lydiens leur envoyaient leurs étoffes de soie et passaient dans ses ports en faisant voile vers Athènes. — (Pierre Louÿs, « Lesbos aujourd’hui », 1901, dans Archipel, 1932)
- Le site archéologique représente désormais la preuve la plus ancienne de présence humaine en Wallacea, mais les chercheurs espèrent que des fouilles plus approfondies permettront de démontrer que des peuplades étaient présentes dans la région bien avant, permettant de résoudre le mystère du peuplement de l'Australie. — (AFP, La plus ancienne peinture rupestre au monde découverte dans une grotte indonésienne, radio-canada.ca, 14 janvier 2021)
- (Sens figuré) — Nous sommes d’abord une peuplade de soi-disant grands poètes ! — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
Mots qui riment avec "ade"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "peuplade".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ade , ades , oide , oides et ad .
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façade
- (Architecture) Un des côtés d’un bâtiment, d’un édifice, lorsqu’il se présente au spectateur.
- Manuelle Gautrand, elle, propose des structures en verre massif, conçues à partir de façades vitrées recyclées. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 septembre 2022, page 4)
- La façade qui regarde la rivière.
- (En particulier) (Architecture) Le côté où se trouve l'entrée principale.
- Sur la rue, la maison présentait cette façade de moellons ravalée en plâtre, ondée par le temps et rayée par le crochet du maçon de manière à figurer des pierres de taille. — (Honoré de Balzac, Les Petits Bourgeois, 1844, version écrite par Balzac d’un roman inachevé, repris ensuite par un autre auteur)
- De style ogival flamboyant, à ornementation très fouillée, surtout dans la façade et les tours, ses arcs-boutants, ses clochetons, ses pinacles gothiques sont remarquables. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, éd. 1923)
- Sa maison était propre, bien tenue; elle tranchait avec la blancheur gaie de sa façade et le luisant de ses meubles, sur les taudis immondes où, d’ordinaire, croupissent dans la fange et dans la vermine, les marins bretons. — (Octave Mirbeau, Les Eaux muettes )
- Mon hôtel, en façade sur l’une des principales voies, a vraiment noble allure : des portiers corrects gardent son huis. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- […], et une peinture sous verre, fixée sur la façade, représentait une femme appétissante aux yeux noirs qui, frileusement, s’emmitouflait de fourrures. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Émile vit dans une ville, petite, quiète, une ville aux rues propres, aux trottoirs nets et les façades des maisons rénovées, […]. — (Marcelle Gay, Profil perdu, L’Âge d’Homme, 1984, page 38)
- Aussi, je me cachai derrière la première, à l’angle de la rue, dotée d’un gazon envahi par les mauvaises herbes et d’un grand lantana aux fleurs rouge et jaune couvertes de poussière qui luttait sur la façade contre un chèvrefeuille. — (Raymond Chandler, L’Homme qui aimait les chiens, traduction de Michel Philip et Andrew Poirier, dans Les ennuis, c’est mon problème, 2009)
- (Maçonnerie) Face des murs en contact avec l’extérieur.
- Isolation des façades d’une maison.
- (Sens figuré) Apparence qui trompe sur la réalité.
- Talent qui n’est qu’en façade.
- Cet homme est tout en façade.
- Derrière une satisfaction de façade, voter cette motion dut être pénible à beaucoup de sénateurs à une époque où l’avènement de Claude demeurait une blessure ouverte. — (Pierre Renucci, Claude, Perrin, Paris, 2012, page 273)
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tribade
- (Désuet) Lesbienne.
- Telles femmes qui aiment cet exercice ne veulent souffrir les hommes, mais s’adonnent à d’autres femmes, ainsi que les hommes mêmes, s’appellent tribades, mot grec dérivé, ainsi que j’ai appris des Grecs, de τρἱβω, τρἱβειν, qui est autant à dire que fricare, frayer, ou friquer, ou s’entrefrotter. — (Brantôme, Vies des dames galantes, 1666, Gallimard (Folio classique), 1995)
- La belle vierge Camille, belle et généreuse […] le [Turnus] vint trouver seulement avec trois fort honnêtes et belles dames de ses compagnes, qu’elle avait élues pour ses grandes amies et fidèles confidentes, et tribades pensez, et pour friquarelle ; et pour l’honneur en tous lieux s’en servait, comme dit Virgile en ses Æneïdes [sic]. — (Brantôme, Vies des dames galantes, 1666, Gallimard, Folio classique, 1995)
- La Novice devait au moins en montrer seize. Chaque tribade chuchotait à la Présidente son opinion. Sapho fut élue à l’unanimité. — (Mathieu-François Pidansat de Mairobert, Confession d’une jeune fille, Gallimard, 2006)
- C’était une tribade, qui n’aimait des plaisirs de l’amour que ceux que lui donnait la femme. — (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1879, cité par CNRTL)
- N’entrez jamais dans un bordel pour demander une tribade quand vous n’avez pas vingt francs sur vous. — (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926)
- Toute femme suspectée d’avoir des rapports avec une autre femme était considérée comme une tribade, comme une fricatrice, car elle usurpait à l’homme le rôle qui procédait du frottement. — (Georges Zimra, La Passion d’être deux : le sexe ineffable, Érès, 1998, page 191)
- Les jardins publics, les commerces ou les cafés deviennent autant de lieux de dépravation encouragée. Acclimatée, Fernande devient tribade ordinaire de la princesse Alice, 19 ans, « bouche très sensuelle, fesses peu développées ». — (Nicolas Dufour, Tribade, disciple saphique)
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ramade
- (Pyrénées) Réunion de plusieurs centaines de moutons.
- Le troupeau était si nombreux qu’on le divisa en trois ramades, dont chacune avait près d’un millier de têtes. — (Legoarant, cité par Littré)
- (Rare) Ensemble de branches feuillues.
- […] presque en même temps la lumière s’alluma sous la ramade et Jeanne apparut. — (Anne Philippe, Un été près de la mer, France Loisirs, page 83)
- (Occitanie) Giboulée.
- (Occitanie) Sévère réprimande.
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gueulade
- (Populaire) Cri ou suite de cris, vociférations, d'une personne qui gueule, de personnes qui gueulent.
- Le seul bruit humain que j’aie perçu depuis tantôt a été une gueulade d’hommes soûls qui ont passé tout à l’heure, en chantant. — (Gustave Flaubert, lettre à Louis Bouilhet, 10 décembre 1853, dans les Œuvres de Gustave Flaubert, tome VII : Correspondance 1853-1856 ; Éditions Rencontre, Lausanne, 1964, page 314.)
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couvade
- (Ethnologie) Acte symbolique par lequel le père participe à l’accouchement, se substituant par exemple à la mère après la naissance.
- (Ethnologie) Coutume de certains peuples d'Amérique du Sud qui veut que le père se couche contre son nouveau-né comme pour le couver.
- (Par analogie) Ensemble de symptômes que présentent parfois les futurs pères durant la grossesse de leur compagne.
- Ma couvade a été spectaculaire, j’ai pris dix kilos pendant la grossesse de ma femme ! En quelque sorte, je l’ai accompagnée. — (etreenceinte.com)
- Action de couver.
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brandade
- (Languedoc-Roussillon) (Provence) (Cuisine) Plat cuisiné à base de poisson, principalement de la morue ou de merluche, qui consiste à l’émincer et à la faire cuire avec de l’ail haché, et de l’huile.
- Des messieurs congestionnés, comblés d’olives noires, de brandade et de safran, y parlent littérature avec autorité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- […] dans la cuisine nîmoise […] une mention spéciale à la brandade. L’histoire fait naître ce plat au XVIe siècle, d’un mélange d’huile d’olive, d’herbes parfumées de la garrigue et surtout de filets de morue, abondants sur les marchés de l’époque ; ils servaient aux Malouins de monnaie d’échange contre le précieux sel d’Aigues-Mortes. — (Véronique Mure, Jardins de garrigue, Édisud, 2007, page 81)
- (Péjoratif) Injure inexplicable.
- lestrade
- varioloide
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ballade
- Poème à forme fixe, composé de couplets faits sur les mêmes rimes avec refrain et d’un envoi.
- […] il était à peine remis de cette émotion, lorsque, d’une voix douce et à la fois profonde, la jeune fille commença une ballade dont les paroles avaient, avec la situation où il se trouvait, une telle analogie, qu’on eût pu croire que la mystérieuse virtuose improvisait. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Je vais — hop ! — à l’improvisade, vous composer une ballade. — (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Acte I, scène 4)
- Récit en vers, divisé en strophes avec ou sans refrain, reproduisant le plus souvent des traditions historiques ou légendaires.
- En ce cas, reprit le chevalier, je vais essayer une ballade composée par un Saxon que j’ai connu en Terre sainte. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- (Par extension) Nom donné à des compositions musicales et à des chansons, bien qu’elles ne retiennent que rarement la forme fixe d’origine.
- Les quatre ballades pour piano de Frédéric Chopin. – La ballade du genre humain.
- (Musique) Morceau de jazz, généralement de 32 mesures, joué sur tempo lent, voire très lent.
- Trane dépossède littéralement le pianiste de sa musique. Attaque à main armée. À l’exception peut-être des ballades : Ruby my dear et Monk’s mood. Le saxophoniste y joue comme un digne fils de Hawkins : la mélodie d’abord. Il les respecte, les caresse, ces ballades, et ne s’envole en arpèges que lorsqu’elles veulent bien le lui permettre. — (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 196)
- bagdad
- couvertoirade
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dead
- Mort, sans vie. Qui était en vie mais ne l’est plus.
- Dead Men tell no Tales
- Les Morts ne parlent pas
- Qui est détesté au point d’être ignoré.
- He is dead to me.
- Pour moi il n’existe plus.
- (Électronique) Qui ne fonctionne plus ; qui n’est pas en marche.
- (Sport) Au cricket, se dit de la balle lorsqu’elle n'est pas en jeu, qu’il n’y a aucune possibilité de marquer de point et qu’aucun batteur ne peut être retiré.
- cousteillades
- lupoide
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capucinade
- Plat discours ou acte de dévotion qui paraît ridicule et peu sincère.
- Ce sermon n’est qu’une capucinade. Il est tombé dans les capucinades.
- Rien ne manquait que deux ou trois capucinades pour que le malheur de sa vie fût en règle. — (Alfred de Musset, Fantasio dans la bibliothèque Wikisource , Acte II scène 7, Charpentier, 1888 → lire en ligne)
- – Vous l’entendez ? Eh bien ! il est pareil à cela tous les jours ; il n’a plus en bouche que des capucinades ; et quand j’ai bien trimé, faisant marché, cuisine et ménage, Monsieur cite son Évangile, trouve que je m’agite pour bien des choses et me conseille de regarder les lis des champs. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
- Toutes les autorités sont réunies, ce 2 décembre 1804, à Notre-Dame : la famille impériale, les ministres, les maréchaux, les sénateurs, les conseillers d’État, les députés du corps législatif et les représentants des départements. Mais quelle signification peut avoir pour eux cette messe solennelle avec chœurs et grandes orgues ? Maréchaux et généraux viennent de cette armée de la République qui se moque des “capucinades” ; Talleyrand est un évêque apostat et Fouché le déchristianisateur de la Nièvre. — (Jean Tulard, “Napoléon Ier : le sacre ou la comédie du pouvoir”, Le Point, 28 novembre 2014)
- (Par analogie) — […] & on commente beaucoup sur cette effigie. On prétend que ce n’est qu’une copie, & que l’original est à Rome. En général, c’est un barbouillage, une peinture d’hôtellerie. Les gens sensés regardent toute cette allégorie comme une capucinade fort en vogue du tems de la Ligue. — (Note du 8 mars 1763, dans les Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France, […], depuis 1762 jusqu'à nos jours, par feu M. de Bachaumont, tome 1, Londres ; chez John Adamsohn, 1777, page 212)
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estocade
- (Anciennement) Épée longue et droite, sans tranchant.
- Ambroise parut bientôt au réfectoire, où les bénédictins récitaient malines en l’attendant ; il n’avait pas quitté son froc et sa cagoule, mais endossé par-dessous une cotte de mailles et posé sur sa tête un heaume dont la visière et le ventail fermés se recourbaient comme un bec d’aiglon, et dont le cimier représentait des os de mort en croix ; il s’était précautionné de deux épées, l’une courte dite braquemard, l’autre nommée estocade ou épée de longueur, outre une miséricorde pour achever un vaincu à terre. — (Paul Lacroix, Les Francs-Taupins, histoire du temps de Charles VII, Imprimerie de Walder, Paris, 1834, page 75)
- Grand coup allongé d’épée ou de fleuret donné avec la pointe de l’arme.
- Encore un mot. Ne vous faites pas un point d’honneur de ne pas rompre ; au contraire, faites-le marcher ; il manque d’haleine, essoufflez-le, et, quand vous trouverez votre belle, une bonne estocade dans la poitrine, et votre homme est à bas. — (Prosper Mérimée, Chronique du règne de Charles IX, Charpentier, 1842, page 100)
- La Goberge n’était brave naturellement qu’à coup sûr, et depuis que ses estocades lui avaient failli, ce spadassin frissonnait en regardant seulement la poignée de sa rapière. — (Auguste Maquet, Le Comte de Lavernie, L. de Potter, 1853, t. 3, page 256)
- De Morguen se rua sur lui tête baissée et lui porta sous le busc de la cuirasse une estocade bien roide, pour lui transpercer le ventre. — (Maurice Maindron, Le Tournoi de Vauplassans, E. Plon, Nourrit et Cie, 1895, page 184)
- Au commandement d’Alcide, péremptoire, ces ingénieux guerriers, posant à terre leurs sacs fictifs, couraient dans le vide décocher à d’illusoires ennemis, d’illusoires estocades. — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Stelle, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 189)
- (Par extension) (Tauromachie) Coup d’épée porté par le matador pour achever le taureau.
- L’épée lui était entrée dans le front et avait piqué la cervelle, coup défendu par les lois de la tauromachie, le matador devant passer le bras entre les cornes de l’animal et lui donner l’estocade entre la nuque et les épaules, ce qui augmente le danger de l’homme et donne quelque chance à son bestial adversaire. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
- Les estocades produisent immédiatement la mort lorsque, pénétrant entre deux vertèbres, le fer tranche la moelle épinière, ou atteint ce que les toreros appellent la erradura. Le coup tue le taureau, même quand l’épée n'est entrée qu’à moitié. — (Théophile Gautier, La Peau de tigre, H. Souverain, 1858, t. 3, page 58)
- (Littéraire) (Sens figuré) Attaque violente et soudaine.
- Pour moi chétif, je fais la guerre jusqu’au dernier moment, jansénistes, molinistes, Frérons, Pompignans, à droite, a gauche, et des prédicants, et J. J. Rousseau. Je reçois cent estocades, j’en rends deux cents, et je ris. Je vois à ma porte Genève en combustion pour des querelles de bibus, et je ris encore ; et, Dieu merci, je regarde ce monde comme une farce qui devient quelquefois tragique. — (Voltaire, Correspondance, lettre à M. le cardinal de Bernis, 22 décembre 1766, dans Œuvres complètes, t. 41, L. Hachette, 1890, page 160)
- Brutalement, il se précipita sur elle, et, sans une parole, sans une caresse non plus, mais avec une force de rut extraordinaire, avec un élan de tout son être et de toute sa volonté, par une brève et décisive et profonde estocade d’étalon, il la viola, les yeux fermés lui aussi, et s’imaginant qu’il engrossait la terre elle-même. — (Jean Ridhepin, Le Cadet, G. Charpentier, 1890, page 121)
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barricade
- Retranchement qu’on fait avec des barriques remplies de terre ou avec des pieux, des chaînes, des pavés, etc. pour se défendre, pour se mettre à couvert de l’ennemi.
- Quelques habitants avaient cru devoir barricader les portes de la ville ; mais Henri IV s'écria : Plus de barricades ! S'ils ne croient pas à mon pardon ou s'en jugent indignes, qu'ils accompagnent l'ambassadeur d'Espagne ou le cardinal légat. — (César Cantu, Histoire universelle, 1855)
- Deux cents barricades sont formées en un instant; on les pousse jusqu'à cent pas du Palais-Royal. Tous les soldats, après avoir vu tomber quelques-uns des leurs, reculent et regardent faire les bourgeois. Le parlement en corps marche à pied vers la reine, à travers les barricades qui s'abaissent devant lui, et redemande ses membres emprisonnés. — (Voltaire, Le Siècle de Louis XIV)
- Il n'y a plus de motifs de lutte. M. Lanza, qui préside, fait sur-le-champ afficher une proclamation où il demande au peuple la destruction des barricades, afin que le parlement puisse s'ouvrir paisiblement.[…]. Tout doit rentrer dans l'ordre. Il faut renverser les barricades. Plus de combats ! plus de sang inutile à répandre ! — (Louis-Antoine Garnier-Pagès, Histoire de la révolution de 1848, 1861)
- En moins d'une heure vingt-sept barricades sortirent de terre dans le seul quartier des halles.[…] Au centre était cette fameuse maison n° 50, qui fut la forteresse de Jeanne et de ses cent six compagnons, et qui, flanquée d'un côté par une barricade à Saint-Merry, et de l'autre par une barricade à la rue Maubuée, commandait trois rues. — (Victor Hugo, Les Misérables)
- La chaussée, couverte de neige, était bloquée par une barricade et des deux côtés de l'étroit passage des sentinelles veillaient, la mitraillette sur la poitrine. — (Alexandre Tchakovski, C'était à Léningrad, traduit du russe par Julia et Georges Soria, 1951)
- (Sens figuré) Tout ce qui fait obstacle ou peut protéger.
- Il n’empêche que Chateaubriand, Lamartine, Hugo (sans parler des autres) sont de gigantesques barricades à eux seuls contre l’ignorance, la bêtise et la régression en cours. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, page 451)
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satinade
- (Textile) Étoffe de soie très mince qui imite le satin.
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annonciade
- Religieuse d’un couvent de l’Annonciade.
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grenade
- (Botanique) Fruit du grenadier, grosse baie ronde, de la taille d’une grosse orange, à écorce dure et coriace, de couleur rouge ou jaune-beige, qui renferme dans des loges délimitées par des cloisons épaisses, de nombreux pépins de couleur rose-saumon à rouge rubis, d’une forme caractéristique en gemme de rubis, et dont seul l'arille qui entoure chacun d'eux est comestible. Sa peau est toxique car elle contient divers alcaloïdes telle la pelletiérine.
- Le petit Chose se lève, rouge comme un pépin de grenade, et s’incline avec modestie. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 77)
- Des filles bronzées, hibiscus sur l’oreille, portaient fièrement leurs seins gonflés comme des grenades où perlait la rosée. — (Christophe Carlier, L’Euphorie des places de marchés, Serge Safran Éditeur, Paris, 2013, p. 21)
- Elle rappelait ainsi, plus encore qu’il ne le trouvât d’habitude, les figures de femmes du peintre de la Primavera. Elle avait en ce moment leur visage abattu et navré qui semble succomber sous le poids d’une douleur trop lourde pour elles, simplement quand elles laissent l’enfant Jésus jouer avec une grenade ou regardent Moïse verser de l’eau dans une auge. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, pages 121-122)
- (Par analogie de forme) (Armement) Arme de jet explosive composée de deux parties, la goupille et un dispositif (bombe) explosif qui détone à la suite de la soustraction de la goupille et explose après quelques secondes.
- Des grenades et un bon petit crapouillot… — (Christian Brulls (pseudonyme de Georges Simenon), L’Amant sans Nom, éditions Arthème Fayard, 1929, réédition 1980, cinquième partie, chapitre III)
- Ce fut la vraie guerre, je connus avec mon équipage les longues alertes, le survol incessant des « Marauders » de l'U.S. Navy, à qui rien n'échappait, sous le marmitage des grenades sous-marines que nous envoyaient en grappes serrées les destroyers des flottes de surface. — (Sylvio Sereno, Latitude 9°-S, Éditions du Faucon Noir, 1956, page 10)
- Un père et son enfant ont découvert un objet ressemblant à une grenade, qui serait en fait «un vieux fumigène de l'armée», près d'une école de Québec, hier. — (Jérémy Bernier et Dominique Lelièvre, Papa, j'ai trouvé une grenade, Le Journal de Montréal, 9 novembre 2020)
- Ornement de l’uniforme des pompiers et des sapeurs, qui représente une grenade enflammée.
- (Architecture, Ornement) Motif d’ornement architectural représentant une grenade enflammée.
- (Héraldique) Meuble représentant le fruit du même nom dans les armoiries. Elle est généralement représentée sous la forme d'une coque avec un orifice oblong laissant voir les fruits. Elle est également souvent tigée et feuillée.
- Écartelé d’argent et de gueules : au 1er au lion d’azur, au 2e à la fleur de lis d’or, au 3e au fruit de grenade tigé et feuillé d’or, ouvert du champ, au 4e au tourteau d’azur, qui est d’Ecalles-Alix de Seine-Maritime → voir illustration « armoiries avec une grenade »
- Meuble représentant l’arme du même nom dans les armoiries. Elle est généralement stylisée sous la forme d'une sphère qui explose. Elle souvent confondue avec la bombe.
- D’or à la grenade d’azur à dextre et au sapin arraché de sinople à senestre ; au chef-pal de gueules chargées d’une crosse d’or accostée en chef d’un cristal de neige d’argent et à senestre d’une colombe en vol du même, qui est de Nompatelize des Vosges → voir illustration « armoiries avec une grenade explosée »
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couillonnade
- Bêtise, imbécilité, sottise.
- La petite presqu’îleOù jadis, bien tranquille,Moi je suis né natif,Soit dit sans couillonnadeAvait le nom d’un adjectif démonstratif. — (Georges Brassens, Jeanne Martin)
- Chose sans valeur, arnaque, duperie, foutaise.
- Le nouveau plan gouvernemental n’est qu’une vaste couillonnade, et de plus, il va coûter cher au contribuable !
- Pour autant que je puisse en juger, tout le business des banques de dépôt n’est qu’une immense couillonnade. — (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)
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limonade
- (Vieilli) (Médecine) ou (Canada) Boisson à base de sucre, de jus de citron et d’eau.
- Si vous aviez des citrons frais, je me ferais une limonade, répondit Rigou, la soirée est chaude. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre troisième)
- — Voulez-vous me permettre d’offrir un verre de limonade à mademoiselle votre sœur et me faire le plaisir d’accepter quelque chose aussi ? — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 72)
- — Mademoiselle ma sœur s’assiéra si elle veut. Elle boira votre limonade, si elle y tient, pour vous faire plaisir, et bien qu’elle sache ce que la limonade lui réserve. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 172)
- (Absolument) (Courant) Limonade gazeuse.
- Le père commande une bouteille de bière et une bouteille de limonade. Pour le père un verre de bière. La mère boit moitié bière, moitié limonade. Pour le grand frère a droit à un quart de bière, trois quarts de limonade, pour elle, […]. — (Dominique Moaty, À l’ombre de la guerre, éditions Au pont 9, 2017)
- Commerce des limonadiers.
- (Familier)(Vieilli) Commerce de débit de boisson, bar.
- Mais la vocation de tout Aveyronnais est dans la limonade. Avec ses pourboires, il avait acquis un fond de commerce, traiteur-marchand de vin, rue Lesueur dans le XVIe près de l'Étoile. — (Guillaume Hanoteau, Gilles Cutulic, Le Red Star, éditions Seghers, 1983)
- Et puis ça fait vingt ans qu'il est dans la limonade, il en connaît un bout. Y nous fera avoir des prix. — (Jean-Pierre Conty, Mabrouk s'en va-t-en terre, éditions Presse de la cité, 1954)
- Dans un café-restaurant, service des boissons, par opposition au service des repas.
- villemade
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orangeade
- (Boisson) Boisson qui se fait avec du jus d’orange, du sucre et de l’eau.
- c’est la mode aujourd’hui de prévenir ainsi la soif : les uns prennent de l’orangeade ou de l’eau de limon, les autres de l’eau de mélisse. — (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1846)
- Mais elle avait pris la route avant l'aube et sous l’orage. Pour voir sa fille, pour l'entendre, pour ne pas l’inquiéter. Après avoir bu son orangeade... — (Caroline Pascal, Juste une orangeade, Les Éditions de l'Observatoire/ Humensis, 2018)
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galéjade
- (Familier) (Provence) Façon exagérée et plaisante de raconter une aventure ou de peindre les choses.
- C’était un Marseillais qui ne parlait que de la Canebière, du cabanon, d’Olive, de Marius, de pêche à la rascasse. On l’aurait laissé faire, il eût entremêlé "L’Internationale" de galéjades. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- […] et ce fut le départ pour la « Gare de l’Est ».Cette « gare » n’était rien d’autre que le terminus souterrain d’un tramway, et son nom même était une galéjade. — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 204)
- Nous allions témoigner en faveur de Pétugue, et sur la place du village, en jurant « croix de bois croix de fer », nous pourrions réhabiliter ce martyr de la galéjade, qui nous serrerait sur son cœur en pleurant. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, pages 226-227)
- Il n’y a qu’à Marseille qu’on peut faire d’un mouvement syndical une grosse galéjade ! — (Jean-Pierre Foucault, Les cigales sont de retour, 2006)
- Tout autant qu'un type de récit ou une posture, et beaucoup plus qu'un simple mensonge ou seulement une « blague », la galéjade est pour certains une manière d'être plaisante en société, un style de conversation fondé sur la surenchère, une sorte de « convention de bonne compagnie », voire un moyen pour tester les réactions d'un interlocuteur :
- Tout ce qui vient du sud demeure toutefois suspect d'affabulation, et devient aussitôt « histoire marseillaise ». Pourtant il est bien moins aisé de mentir en Provence que partout ailleurs. En fait, nous ne pratiquons que la galéjade. C'est un mot intraduisible en langue d’oïl et qui nous a fait du tort, faute d'être compris. Il s'agit en fait d'une convention de bonne compagnie, un jeu subtil qui consiste à rapporter un événement à la limite de la crédibilité. (Rien d'ailleurs ne l'empêche d'être vrai, et c'est précisément ce qui fait l'intérêt du jeu.) Celui qui vous écoute fera de toute façon semblant de vous croire. Ce qui lui permettra de renchérir avec une autre histoire encore plus incroyable dont, par simple courtoisie, vous feindrez à votre tour d'admettre la véracité. Dans cette joute, personne n'est dupe. On ne s'affronte que pour le plaisir. Quand nous galéjons entre nous bien entendu, car avec les « étrangers » la galéjade est une manière d'examen de passage qui nous permet de mesurer le degré de crédulité d'un partenaire de hasard avec lequel nous ne nous sommes jamais affrontés. — (Yvan Audouard, Ma Provence : romans et contes, Plon, 1993, collection « Omnibus », pages 73-74)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.