Dictionnaire des rimes
Les rimes en : personnalité
Que signifie "personnalité" ?
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- (Didactique) Ce qui appartient essentiellement à la personne, ce qui lui est propre, ce qui fait qu’elle est elle-même, et non pas une autre.
- Non contents d’être inexistants eux-mêmes, les gens voulaient encore annihiler sa personnalité à lui, réglementer ses idées, enrayer l’indépendance de ses actes… — (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
- Les psychiatres soulignent notre volonté de nous tenir à l’écart du conflit parental. En ce qui me concerne, le test de personnalité révèle une forte quête d’indépendance. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- (Droit, Philosophie) Qualité de personne juridique.
- La déclaration effectuée aurait pour effet d’attribuer la personnalité juridique à l’enfant conçu, qui disposerait alors de droits subjectifs. La détermination du représentant légal de l’embryon pourrait alors être aisée. — (Xavier Labbée, La condition juridique du corps humain avant la naissance et après la mort, Presses Universitaires du Septentrion, 2012)
- Ce qui est attaché à la personne.
- Il remarquait que, parmi les impôts institués au commencement du dix-neuvième siècle, il en était un, la contribution mobilière, qui avait justement ce caractère de personnalité. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Personne connue.
- Tacherot est formidablement tuyauté sur la plupart d’entre eux, grâce au génial Pelletier, qui voit défiler dans ses soirées partouzardes les personnalités les plus variées de la politique, de la littérature, du théâtre, des Banques, de l’Industrie. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 184)
- Harcelé par ses supérieurs, eux-mêmes en butte à de pressantes interventions émanant de personnalités influentes et même du « Château », l’inspecteur Duval en arrivait à se demander si le rédacteur du bordereau gagnant — puisque ce bordereau gagnant existe, se disait-il avec rage en contemplant la souche correspondante, hélas anonyme — finirait par présenter, dans l’espoir d’empocher ses gains, un titre sur lequel il aurait certaines explications à fournir… — (Bernard de Fligny, Le tiercé de la mort, Librairie des Champs-Élysées, 1981, chapitre IV)
- C'est dans ce cercle de personnages politiques réservés et non de personnalités politiciennes et paradeuses qu'il convient de rechercher le profil du remplaçant que Paul Biya prépare pour le Cameroun », précise le politologue. — (Michel Roger Emvana, Paul Biya: les secrets du pouvoir, Karthala Éditions, 2005, page 233)
- Caractère de ce qui est personnel, originalité.
- Avoir de la personnalité. La personnalité de La Fontaine apparaît dans ses fables, dans ses poésies familières.
- Défaut, vice d’une personne qui n’est occupée que d’elle-même, qui est égoïste ou peu sensible.
- Cet homme est d’une personnalité odieuse, insupportable.
- (Désuet) Trait piquant, injurieux et personnel, contre quelqu’un.
- Ce propos est une personnalité offensante. – En discutant, on ne doit faire aucune personnalité.
- Encore des personnalités, dites-vous, voilà maintenant que vous faites des personnalités contre Dieu. — (Claude Tillier, Mon oncle Benjamin, W. Coquebert, Nevers, 1843)
- Malheureusement, au fur et à mesure qu’il avançait, la colère l’aveuglant de plus en plus, au lieu de discours digne et hautain qu’il avait préparé pour formuler sa provocation, il ne trouva plus au bout de sa langue qu’une personnalité grossière qu’il accompagna d’un geste furieux. — (Alexandre Dumas, Les trois Mousquetaires, Baudry, Paris, 1844)
- Les journalistes qui font profession de science, en lutte avec ceux qui font profession d’esprit, versèrent des flots d’encre pendant cette mémorable campagne ; quelques-uns même, deux ou trois gouttes de sang, car du serpent de mer, ils en vinrent aux personnalités les plus offensantes. — (Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, Pierre-Jules Hetzel, Paris, 1869-1870)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "personnalité".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
dignité
- Gravité noble qui inspire la considération, commande le respect, les égards.
- Elle retira son voile et laissa voir un visage où la dignité le disputait à la timide modestie. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- En revanche, la plus stupide de leurs tristes conceptions, l'esprit de dignité, est venu remplacer parmi nous la gaieté française. — (Stendhal, De l'Amour, 1822, 3e préface du 15 mars 1843)
- …elles étaient, l’une pour l’autre, l’idéal d’une certaine perfection de manières tant soit peu froides et composées, qu’elles appelaient décence et dignité. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
- Il arborait une manière de dignité burlesque qui préparait la salle en sa faveur, […]. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Révolte de la dignité de la bête contre l'asservissement de l'homme. — (Philippe Delaroche, Caïn et Abel avaient un frère, Éditions de l'Olivier / Le Seuil, 2000, p. 124)
- (Droit, Philosophie, Politique) Fait que la personne humaine ne doive jamais être traitée seulement comme un moyen, mais toujours aussi comme une fin en soi.
- La dignité humaine.
- Pour agir ainsi, il ne faut pas avoir le sentiment, la conscience de sa dignité.
- Poste, grade éminent, charge ou office considérable.
- Il fit sentir à tout le monde le pouvoir sacré des lois, et ne fit sentir à personne le poids de sa dignité. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
- Dans mon dernier passage à Francfort, j’avais trouvé mon oncle en possession de la maison et du jardin ; en sage fils, semblable à son père, il s’éleva aux plus hautes dignités de la république. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 138)
- Un riche propriétaire, M. Roudier, au visage grassouillet et insinuant, y discourait des heures entières, avec la passion d’un orléaniste que la chute de Louis-Philippe avait dérangé dans ses calculs. C’était un bonnetier de Paris retiré à Plassans, ancien fournisseur de la cour, qui avait fait de son fils un magistrat, comptant sur les Orléans pour pousser ce garçon aux plus hautes dignités. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 93)
- La vérité est qu’en tout ils auraient voulu dominer, être les premiers, être chefs, et que ni Lebrac, ni Camus, forts du sentiment populaire qui les avaient portés à ces dignités, n’avaient l’intention de leur céder ces postes d’ailleurs tenus par eux avec une majesté en tout digne de l’investiture dont ils avaient été revêtus. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Astrologie) Fait qu'une planète soit valorisée par le lieu où elle est située dans un thème astral.
- Lorsqu'une planète est complètement - ou un peu - chez elle, elle est en dignité. En dignité, car elle dispose de plus de pouvoir que si elle logeait chez quelqu'un d'autre. — (Denis Labouré, Cours Pratique d'Astrologie: Secrets de l'Astrologie des Anciens, 2004, Éditions Chariot d'Or, p. 133)
-
subsister
- Exister encore, continuer d’être ; dans ce sens, ne peut se dire que des choses.
- Les pyramides d’Égypte subsistent depuis bien des siècles.
- La plupart des grands édifices des romains ne subsistent plus.
- Le Panthéon subsiste en son entier à Rome.
- Demeurer en force et en vigueur ; se dit particulièrement des lois, des traités qu’on invoque, des propositions qu’on avance, etc.
- Cette loi subsiste encore.
- On a révoqué cette ordonnance, elle ne subsiste plus.
- Tant que les traités subsisteront.
- Malgré vos objections, ma remarque subsiste.
- L’amitié ne peut subsister sans l’estime.
- Vivre et s’entretenir.
- Quant à ceux qui, dans ce monde de richards, n'ont pour subsister que leurs salaires, il enragent, ils maugréent; ils se considèrent comme des déshérités. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
gagner
- Acquérir par son travail, par son initiative ou par l’effet des circonstances, du hasard.
- Des négociants viennent acheter à Méru les dentelles qu'ils ont commandées à S.-Crépin, à Valdampierre, à Lormaison, à Corbeil-Cerf, au Déluge, à Montherlant, à la Villeneuve-le-Roi. Les femmes gagnent par jour 10 à 12 sous; quelques unes sont payées 15 sous. — (Description du département de l'Oise, par le citoyen Cambry, tome 1er, Paris ,: chez Didot l'ainé, an XI, page 163)
- […], je me demande un peu s’ils sont contents de nourrir le père et la mère, quand ils ne gagnent seulement pas assez pour ribotter tout leur content. — (Émile-Ambroise Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 139)
- (Absolument) — Le bois ! Un simple chantier pour eux, où gagner mieux qu’en usine […]. Ceints de soleil, d’air vif, on tâche à sa guise, à son allure, sans surveillants. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par analogie) — Gagner sa vie, gagner de quoi vivre.
- (Par analogie) — Il gagne largement sa vie.
- Obtenir un profit financier.
- Le maquignon de bas étage […] tripote, drogue, maquille, défigure un cheval sur lequel il veut gagner quelques pistoles. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Percevoir, en parlant des gains que l’on fait au jeu, aux loteries ou dans un tirage financier.
- Landiras jouait gros et, surtout, gagnait gros. On avait pu penser un instant qu'un joueur plumé avait voulu se venger de lui : l'homme se serait rendu chez Landiras pour régler ses comptes […]. — (Alain Moury, Cale sèche, Paris : chez Robert Laffont (collection "Agent secret"), 1965)
- — Ah, oui ! Tu continues d'espérer. La chasse aux yoyettes, c'est de la pure loterie. Dénicher l’oiseau rare équivaut à gagner le jackpot au loto ou au tiercé. — (Soh Magne, Le bourreau de Marie, Yaoundé : SOPECAM, 2003, page 79)
- (Vieilli) Être le vainqueur d’un autre joueur.
- Comme j'aime les jeux d'exercice, j'y jouois deux heures le matin et autant l’après-dînée. Mon mail s'acheva, à quoi je jouai avec madame de Frontenac, qui me disputoit sans cesse, quoiqu'elle me gagnât toujours : car, quoique je jouasse avec plus d'adresse, sa force l’emportoit par-dessus. — (Mémoires de Mlle de Montpensier, petite-fille de Henri IV, collationnés sur le manuscrit autographe, par A. Chéruel, tome 2, Paris : chez Charpentier, 1858, page 250)
- Une vieille marquise, fort mauvaise joueuse, disait à un seigneur qui la gagnait au jeu : “Pardi, Monsieur, il faut convenir que vous êtes bien heureux ...” — (s. n. d'auteur, Le bouffon français ou Recueil d'Anecdotes ; Blankenstein libraire, Paris, 1812, page 194)
- Obtenir, remporter quelque chose que l’on désire.
- Il a gagné le prix. — Vous ne gagnerez rien à lui tenir ce langage.
- Je n’ai pu le décider : voyez si vous y pourrez gagner quelque chose.
- Vous vous tourmentez inutilement pour cette affaire, vous n’y gagnerez rien.
- (Ironique) Subir un désagrément, un désavantage.
- Je me souviendrai de ce voyage, j’y ai gagné un bon rhume. — Il n’y a que des coups à gagner.
- Remporter un avantage dans une lutte ou un débat quelconque. — Note d’usage : Alors le complément direct indique l’espèce de lutte ou de débat.
- Je jouai même aussi une exhibition de tennis contre le champion de Panama, que je gagnai malgré mon peu d’entraînement […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Gagner une bataille, la bataille.
- Gagner sa cause.
- Gagner une gageure, un pari.
- Gagner la partie.
- (En particulier) (Droit) Avoir gain de cause, même quand il ne s’agit pas d’une affaire portée devant les juges.
- Gagner son procès.
- Acquérir, en parlant des avantages, des qualités, qu’une personne ou qu’une chose acquiert.
- Nous avons constaté l’essor d’Alès, et Nîmes même a gagné quelques milliers d’âmes de 1912 à 1926. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le langage perdit en naïveté ce qu’il gagnait en élégance et en finesse.
- L’art ne gagne rien à ces innovations bizarres.
- (Sens figuré) Se concilier, se rendre favorable.
- « Et une telle femme me fait presque la cour ! pensait Lucien, tout en donnant à madame Grandet le plaisir de le gagner. Il faut que je sois un être bien singulier pour n’être pas heureux. » — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Gagner le cœur de quelqu’un.
- Sa bonté lui gagne tous les cœurs.
- Ce ton de franchise me gagna.
- Gagner l’amitié, l’affection, la bienveillance, la confiance.
- Gagner les bonnes grâces de quelqu’un.
- Gagner les suffrages, les voix.
- Il faut gagner cet homme-là, à quelque prix que ce soit, et l’avoir pour nous.
- Gagner le geôlier.
- Gagner les témoins.
- Gagner quelqu’un à force d’argent.
- Se diriger vers un endroit, et y arriver, y parvenir.
- Il gagna la grande salle de réception aux fauteuils surmontés de dorures. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Ayant franchi quelques glaces serrées, nous gagnâmes un chenal d’eau libre le long de terre où nous draguâmes, sondâmes et recueillîmes des températures et échantillons d’eau de mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- A quoi servait ce passage clouté, cependant indispensable pour gagner le monument fameux, à défaut d'un passage souterrain encore en construction, s'il était, en fait, mortellement dangereux de s'y aventurer ? — (Raymond Lindon, « La voiture d'enfant », dans Quand la justice s'en mêle, Robert Laffont, 1965)
- En 1145, un légat pontifical prêcha contre eux. Eudes et sa troupe d’« éonites » gagnèrent alors la Gascogne, puis la Champagne, […]. — (Michel Roquebert, L’Épopée cathare, Privat, 1970, volume 1, page 55)
- S’étendre, se propager, en parlant de choses qui progressent.
- Après la Coupe du monde de 2022, l’humanité entière fut gagnée par la fièvre du ballon rond et ce sport s’imposa comme la meilleure façon de régler les problèmes internationaux. — (Bernard Werber, « Du pain et des jeux », dans L'Arbre des possibles et autres histoires, Éditions Albin Michel, 2002)
- Le feu gagnait déjà la maison voisine. — Le feu a gagné jusqu’au toit.
- L’eau a gagné le second étage, jusqu’au second étage.
- La gangrène a gagné rapidement. — La contagion gagna plusieurs quartiers de la ville.
- Ces idées gagnèrent la jeunesse, gagnèrent parmi le peuple.
- Rejoindre ; rattraper.
- - Il nous gagne, s’écria le Français.- C’est un corsaire colombien, lui dit à l’oreille le capitaine. Nous sommes encore à six lieues de terre, et le vent faiblit. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Bellonte a suffisamment à faire, derrière moi, pour déterminer notre dérive et choisir les meilleurs caps, pour que nous puissions gagner au plus vite possible New-York […] — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- (Religion) — Gagner le ciel, gagner le paradis.
- (Religion) — Gagner le jubilé, les indulgences.
- (Familier) (Sens figuré) Se diriger vers.
- La rue de la République, à Nouméa, partait d’une jetée de bois sur la mer et gagnait, après le palais blanc du gouverneur, une autre rue, que des maisons, […], flanquaient à droite. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- […] et les deux acrobates, gagnant à pied le métro le plus proche, s’éloignèrent rapidement. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Mais à Château-Landon il était possible de gagner directement La Chapelle-la-Reine sans traverser Nemours, vraisemblablement en passant par Verteau et Maison-Rouge. — (Bulletin philologique et historique (jusqu’à 1715), Comité des travaux historiques et scientifiques, Imprimerie nationale, 1961, page 137)
- (Intransitif) (Par extension) Procurer un gain à son détenteur, en parlant des gains que l’on fait au jeu, aux loteries ou dans un tirage financier.
- Telle carte gagne.
- Tel billet, tel numéro gagne.
- (Intransitif) Acquérir, en parlant des avantages, des qualités, qu’une personne ou qu’une chose acquiert.
- (Absolument) — Ce jeune homme a gagné depuis que je ne l’ai vu.
- (Absolument) — Cette statue gagne à être vue de ce côté.
- (Absolument) — Cette pièce de théâtre gagne beaucoup à la lecture.
- (Intransitif) (Familier) (Sens figuré) Mériter.
- Il gagne à être connu.
- Il ne gagne pas à être connu.
- (Transitif) Atteindre en parlant des besoins, des maux qui se font sentir par degrés, et, par extension en parlant de sentiments pesants.
- La faim me gagne.
- Le sommeil commençait à me gagner.
- Le froid m’avait déjà gagné.
- — Tout d’abord, ce qu’il faut, c’est que vous soyez attentive à veiller sur la santé de mon frère et à prendre toutes les précautions possibles pour qu’il ne gagne pas un coup de froid qui peut être mortel, en lui donnant une de ces congestions pulmonaires, auxquelles il est sujet, ou qui aggrave sa bronchite. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- (Par extension) — Sa tristesse me gagne.
- (Par extension) — L’ennui nous gagne.
- (Pronominal) (Médecine) Se communiquer, se propager, en parlant de maladies.
- La rougeole se gagne facilement.
- La scarlatine se gagne.
- Catherine. – Ma pauvre mère, vos larmes se gagnent. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte I, scène 6, 1834)
- Allez rire et ne restez pas ici. C’est malsain : la vieillesse se gagne. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; réédition Le Livre de Poche, 1967, page 192)
-
attendais
- Première personne du singulier de l’imparfait de attendre.
- Quand il m’a agriché sur la pelouse à Auteuil alors que j’étais en train d’essayer de lui faire son porte-pèze, je m’attendais pas à ce que j’aurais à travailler pour son compte. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le Jockey masqué, 1913, chapitre XII)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de attendre.
-
soigner
- Avoir soin de quelqu’un ou de quelque chose.
- Gasbieha et sa mère passaient le printemps au Caire, l’été à Alexandrie, et suivaient fréquemment le Pacha à Hélouan, où il soignait ses rhumatismes. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Gravement blessés, tombés au pouvoir de l'adversaire, ils craignent pour leur vie mais sont soignés par des mains qui se révèlent fraternelles. — (Ennemis fraternels, 1914-1915: Hans Rodewald, Antoine Bieisse, Fernand Tailhades : carnets de guerre et de captivité, édité par Eckart Birnstiel et Rémy Cazals, Presses universitaires du Mirail, 2002, quatrième de couverture.)
- Les abords désobstrués et sablés étaient soignés par l’homme chargé d’entretenir les allées du parc. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre dixième)
- (Familier) Apporter de l’intérêt à quelqu’un, dans l’espoir d’une contrepartie.
- Il aura bientôt besoin de lui, alors il le soigne.
- Apporter de l’attention, du soin à quelque chose.
- Il soigne beaucoup son style.
- Ce peintre ne soigne pas assez les accessoires, les détails.
-
anonymisée
- Participe passé féminin singulier du verbe anonymiser.
-
comptabilité
- Tenue des comptes, la manière, l’action de rendre et d’établir des comptes.
- Si Ripoil tombe, je risque gros. On va enquêter, fouiller dans la comptabilité. Et le bougre est capable de manger le morceau. Nous avons touché Barnold et moi. L'extorsion de fonds est indéniable. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 230)
- Après un gigot flageolets avalé chez belle-maman, qu'il appelle « ma mère », monsieur met à profit l'après-midi dominical pour s'immerger dans la comptabilité familiale. — (Patrick de Funès, Médecin malgré moi, 2008)
- Il a mis beaucoup d’ordre dans sa comptabilité.
- Il aime bien la comptabilité.
- Être chargé de la comptabilité.
- Bureau de la comptabilité.
- Le chef de la comptabilité va comptabiliser cette facture.
-
difficulté
- Ce qui rend une chose difficile.
- […], il était inutile de nous adresser au ministère où nous aurions, sans doute, les plus grandes difficultés à nous faire expliquer comment, pour la Gironde, on avait trouvé cette somme de 4.950 francs par kilomètre de routes nationales à départementaliser. — (Raymond Brun, débat de la séance du 5 décembre 1972 (sur la loi de finance 1973), dans les Comptes-rendus des débats parlementaires du Sénat (France), n° 69 S, Imprimerie des Journaux officiels, mercredi 6 décembre 1972, p. 2705)
- La difficulté d’une opération.
- La difficulté des chemins, des passages.
- Ce travail est pour lui sans difficulté.
- Manque de facilité pour quelque action que ce soit.
- Dans ce cauchemar, je ne séparais plus qu’avec difficulté les menaces qu’il fallait prendre au sérieux, du chantage gratuit. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Le général était podagre depuis longtemps et ne pouvait se déplacer qu'avec d'extrêmes difficultés ; aussi se faisait-il porter par ses soldats. — (Augustin Redondo, Antonio de Guevara (1480? - 1545) et l'Espagne de son temps, page 423, Droz, 1976)
- À cause des obstacles de chaque côté de la grand-route, il éprouva des difficultés à faire tourner ses chars et half-tracks pour les lancer à l'attaque. — (Charles B. Mac Donald, Noël 44 : La bataille d'Ardenne, traduit par Paul Maquet & Josette Maquet-Dubois, Bruxelles : Luc Pire Éditions, 1984, page 287)
- Il résume ses deux grandes difficultés actuelles: « J'ai de la difficulté à m’intégrer. J'ai de la misère à approcher les filles. […] J'ai appris une façon de les approcher, mais je ne sais pas si c'est la meilleure. » — (Danielle Laberge, L'errance urbaine, Éditions MultiMondes, 2000, page 154)
- (Au pluriel) Misère.
- Les difficultés, les mécomptes, les conséquences de la guerre et de la révolution même se font sentir de plus en plus vivement. — (Léon Trotsky, Le drame du prolétariat français, 1922, annexe à l’édition de 1964 de Littérature et Révolution (les Lettres Nouvelles, éditeur))
- La période du travail au laboratoire fut marquée de grandes privations et de difficultés dans la vie familiale de Pavlov ; […]. — (E. Asratian, I. Pavlov : sa vie et son œuvre, page 12, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1953)
- Ce qu’il y a de difficile en quelque chose, obstacle, empêchement, traverse, opposition.
- Si un vol facile, même de longue durée, peut enchanter, donner au pilote l’impression qu’il est un être supraterrestre, la difficulté aiguise l’énergie, accroît la volonté et accorde dans la lutte des satisfactions innombrables et dans la victoire un enivrement qui pousse à croire que l’homme est tout-puissant devant les éléments déchaînés. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Cette affaire est pleine, est hérissée de difficultés.
- Surmonter, vaincre, toutes sortes de difficultés.
- Examiner, lever, résoudre une difficulté.
- (Absolument) — Faire des difficultés. — Elle ne se décida qu’après avoir fait beaucoup de difficultés.
- Cela peut rencontrer, souffrir quelque difficulté, de grandes difficultés.
- (Par antiphrase) Pour marquer l’adhésion, le consentement.
- Cela ne fait aucune difficulté.
- Je n’y vois pas de difficulté.
- Il n’y a pas de difficulté.
- Obscurité d’un texte, passage difficile à comprendre.
- La pensée bourgeoise dit toujours au Peuple : « Croyez-moi sur parole ; ce que je vous annonce est vrai. Tous les penseurs que je nourris ont travaillé pour vous. Vous n’êtes pas en état de repenser toutes leurs difficultés, […]. » — (Paul Nizan, Les chiens de garde, 1932)
- (Au pluriel) (Musique) Morceaux de musique d’une exécution difficile.
- Les difficultés d’une sonate.
- Objection, raison alléguée contre.
- La métaphysique tout entière est attachée à la détermination de l’idée d’infini ; il n’est point de difficulté métaphysique qui ne naisse de l’opposition entre le fini et l’infini ; […]. — (Jules Simon, Introduction de : « Œuvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
- (Au pluriel) Problèmes embarrassants.
- Les difficultés que soulève une question.
- (Familier) Différend, contestation.
- Les deux frères ont eu entre eux quelques difficultés.
-
familier
- Qui est considéré comme appartenant à la famille.
- Aucun animal familier n’est autorisé dans l’avion.
- Qui vit dans l’intimité de quelqu’un.
- Un ami familier.
- Qui a rapport à l’intimité d’une personne avec une autre, en parlant des choses.
- Ils vivent dans un commerce familier. Avoir des relations familières avec quelqu’un. La conversation prit un tour plus familier.
- (Par extension) Qui se comporte librement à l’égard de quelqu’un, surtout en parlant des choses.
- Vous devenez trop familier avec vos supérieurs.
- Prendre un air, un ton familier.
- S’exprimer en termes familiers.
- Et puis presque sans transition, ni pause, quatre femmes pénétrèrent dans la pièce, fardées, mûres, charnues, du muscle et des bijoux, fortement familières.' — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 265)
- Je pensai que j’avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : […]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- (Par extension) Qui est devenu facile, aisé, par la pratique, l’habitude.
- Le débarquement d’une automobile à quai était une manœuvre peu familière aux employés de la petite station, et le train s’attardait, et Psyché devenait impatiente. — (Pierre Louÿs, Psyché, 1927, page 137)
- Il se plongeait dans l’aridité des études financières, le jargon des affaires, la jonglerie des chiffres et, lentement, ces choses, hier hermétiques, lui devenaient familières. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 116)
- Qualifie les choses devenues ordinaires ou habituelles.
- Elles accomplissaient des tâches qui leur étaient a priori familières : elles nettoyaient le riz, pilaient l'igname et moulaient le maïs. Elles travaillaient aussi comme cuisinières, […]. — (Marcus Rediker, À bord du négrier. Une histoire atlantique de la traite, traduit de l'anglais par Aurélien Blanchard, éditions du Seuil, 2013)
- Qualifie les choses que l’on reconnaît aisément pour les avoir vues souvent.
- Du lit nuptial au bobinard, il n’y eut alors qu’un pas que les péripatéticiennes vénitiennes familières du Ponte delle Tette, le pont des Tétons, eurent vite fait de franchir, boulottant du tiramisu pour se donner du nerf à l’ouvrage, tout comme leurs clients, soucieux de « tirer vers le haut » ce qui tendait à fléchir… — (France Mutuelle Magazine, n° 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 53)
- Cette figure m’est familière. Ces notions lui sont familières. Tout m’est familier dans cette ville, les choses et les gens.
- (Par extension) (Linguistique) Qui se dit dans la conversation, qui ne convient qu’à la conversation, en parlant de la langue parlée, par opposition à la langue écrite.
- Elle est pleine : terme assez familier je vous l'accorde, pour dire que la patiente est en occlusion intestinale, comprenez de façon très grossière que le caca est québlo. D'accord d'accord, je rectifie avant que mon éditrice ne me gronde : le transit intestinal étant à l'arrêt complet, les selles ne peuvent plus s'évacuer. — (Caroline Estremo, #Infirmière, First Éditions, 2017, chap. 6)
- (Vieilli) (Désuet) Qui est de la famille.
- Note : Il n’a plus ce sens que dans les expressions les dieux familiers des anciens et démon, génie familier.
-
onglet
- Embout de faible épaisseur, de forme courbée, et de silhouette pointue, que l’on porte sur l’extrémité d’un doigt, et qui imite un ongle à la manière d’une prothèse.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Musique) Plectre.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
paraitrait
- Troisième personne du singulier du conditionnel du verbe paraitre.
-
lisais
- Première personne du singulier de l’imparfait de lire.
- Je lisais de vieux Wodehouse. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 228)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de lire.
- À Maisons-Alfort, tu me lisais des vers de Leopardi et je m’endormais parce que je n’y comprenais rien ! — (Françoise Bourdin,Gran Paradiso, 2018, chapitre 8)
-
soulager
- Délivrer, débarrasser d’une partie de quelque fardeau.
- Il faut soulager ce mulet, sa charge est trop lourde.
- Diminuer, adoucir le travail, la peine, le mal, la douleur de quelqu’un.
- Enfin, une frotteuse de caractères d’imprimerie, qui était en proie à une colique saturnine des plus violentes, fut soulagée comme par enchantement par l'arrivée inespérée de ses règles. — (Louis Tanquerel des Planches, Traité des maladies de plomb ou saturnines, tome 1, Paris : chez Ferra, 1839, p. 223)
- Elle allait mourir dans des souffrances atroces, sans que rien pût la soulager. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Base d'une sorte de médecine coranique, la graine de nigelle, elle aussi recommandée par un hadith (une parole rapportée) du Prophète et réputée soulager les maux les plus divers, se décline en poudre ou en huile essentielle. — (Bernadette Sauvaget, Halal est grand, dans Libération (journal), des 8 & 9 janvier 2011)
- (Pronominal) (Par euphémisme) Satisfaire un besoin naturel, faire ses besoins.
- Médor s’est soulagé sur la moquette.
- (Pronominal) Se procurer du soulagement.
- Il s’est soulagé par cet aveu.
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valider
- Rendre valide ou déclarer valide.
- Le 13 mai 1781, treize signataires valident la première nomination d’un « collecteur des deniers pour la confection de la grand’route ». — (Antoine Follain, Le village sous l’Ancien Régime, Fayard, 2008)
- Or, il est constant que la loi romaine autorisait, validait ces unions contractées par suite du divorce. — (Jacques-Pierre-Joseph Lesurre, De la juridiction de l’église sur le contrat de mariage considéré comme matière su sacrement, Lyon : Perisse frères, 1836, 2e éd., page 67)
- Une étude récente a démontré que les chances de valider son billet de train dès la première introduction dans le composteur sont de 1 sur 200 000 […]. — (Pascal Fioretto, Petit dictionnaire énervé de nos vies de cons, Paris : Éditions de l'Opportun, 2011)
- […], vous désarmiez des critiques qui ne nous avaient guère épargnés au départ, […] lesquels ne s’attendaient sans doute pas à ce que vous validassiez ainsi des choix qui au départ étaient loin d’être assurés du succès. — (Jean Chesneaux, L'engagement des intellectuels : 1944-2004, Éditions Privat, 2004, page 44)
- Ensuite, si ces Églises eussent voulu contester l’œcuménicité du concile jusqu’à leur réunion, elles auraient exigé que tout ce qui avait été fait jusque-là, fût recommencé, ou, tout au moins, qu’elles le confirmassent, et le validassent par une approbation formelle, […]. — (César-Guillaume de La Luzerne, Sur la Déclaration de l’Assemblée du Clergé de la France en 1682, Paris : Potey, 1821, page 398)
- (Moderne) (Management) Confirmer.
- À côté des verbes irréguliers, s’est constituée depuis les années 1980 une nouvelle famille, celle des verbes laids. Sont apparus valider, checker, initier, générer, impacter. Ils font autorité plus qu’ils ne signifient. Ils attestent de l’appartenance du locuteur à la sphère manageuriale. C’est un sabir qui se parle dans l’industrie, dans les services, dans les administrations, et demain, qui sait, dans les abbayes. — (Philippe Delaroche, Caïn et Abel avaient un frère, Éditions de l'Olivier / Le Seuil, 2000, page 23)
-
cesser
- Discontinuer ; arrêter ; finir ; interrompre ; terminer.
- Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. Le mal cessa avec l’application de ce remède. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Les tramways, les chemins de fer, les bacs à vapeur avaient cessé de circuler, et seule la lumière des flammes éclairait la route des fugitifs affolés dans cette ténébreuse confusion. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
- Plût aux dieux que Teresa fût restée muette elle aussi ! Elle ne cessait de crier. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre X)
- Simon a passé une heure sur ce toboggan, hier soir, en présence de son père. Il n'est pas tombé une seule fois. Alors cesse de jouer les rabat-joie et écoute ce que j'ai à te dire. — (Kay Stockham, Les promesses du Tennessee, traduit de l'anglais par Isabel Wolff-Perry, éd.Harlequin, 2010, chap. 8)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
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transmet
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de transmettre.
- Le réfractaire-né avait reproché à son confrère et ami, dans son article du Citoyen libre, du 15 février 1881 : « d’offrir une prime à la servilité, de présenter aux loups la pâtée des chiens, de nouer un bouchon de paille à la queue d’un pur-sang, d’émasculer les forts, d’abeilardiser les virils, de sembler croire, enfin, que la littérature se transmet comme une couronne et qu’il y a une dynastie d’idées à répandre »… — (Lucien Descaves , Souvenirs d’un ours, 1946, pages 158-159)
-
taper
- (Familier) Frapper du plat de la main, battre, donner un ou plusieurs coups.
- Taper un enfant.
- Si vous désobéissez, je vous taperai.
- Elles se tapèrent comme les laveuses tapent leur linge, rudement, en cadence. Quand elles se touchaient, le coup s’amortissait, on aurait dit une claque dans un baquet d’eau. — (Émile Zola, L’Assommoir, 1877, page 400)
- Se taper le front.
- Ça riait en se tapant les cuisses. — (Jean Giono, Un de Baumugnes, 1929, page 67)
- Frapper, cogner, toquer pour produire un bruit.
- Dedans on buvait des boissons variées qu’à la couleur on reconnaissait pour du cidre, du café ou de l’eau-de-vie, et l’on tapait les verres ou les tasses sur les tables avec des éclats de voix qui ressemblaient à des disputes. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Il faisait joyeusement taper ses béquilles sur le pavé. — (René Benjamin, Gaspard, 1915, page 150)
- Taper trois coups à la porte.
- (Théâtre) Frapper trois coups pour annoncer le début du spectacle.
- L’Annoncier tape fortement le sol avec sa canne, et lorsque le silence règne, il annonce : Le Soulier de satin ou Le Pire n’est pas toujours sûr — (Paul Claudel, Le Soulier de satin, 1944)
- (Musique) Mal jouer de la musique en frappant sans nuance sur un instrument.
- Il n’y avait guère là, le soir, que la seconde des corsets, miss Powell, qui tapait sèchement du Chopin sur le piano. — (Émile Zola, Au Bonheur des dames, 1883, page 648)
- Dactylographier, écrire à la machine ou à l'ordinateur, les doigts frappant le clavier.
- Je lui dictais sévèrement des choses ennuyeuses qu’elle tapait avec une application timide, toute frêle, toute mièvre dans sa robe de confection simili popeline. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 199)
- J’étais écœurée de son attitude, elle jouait les étonnées et essayait de me persuader que c'était Jojo qui avait tapé ce courrier. — (Catherine Podgorski, Charlatan, Scélérat, Menteur! Je vous présente mon employeur, Éditions Publibook, 2001, page 68)
- Je tapai un début de phrase, sans conviction. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 30)
- Jouer, le complément d’objet désignant des cartes (→ voir taper le carton) ou un jeu de cartes.
- Il regarda dans la glace quatre vieux qui tapaient une belote en silence. — (René Fallet, Banlieue sud-est, 1947, page 33)
- Les vrais « hommes » se réfugient chez Dupont tout est bon, où la banalité est encore de mise, dans les tabacs rebelles aux effets, et tapent leurs parties de cartes sur le tapis de tout le monde sans verser dans un académisme de sages-femmes. — (Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, page 137)
- (Argot) Prendre.
- On pique, on avale… on tape dans le tas avec les doigts… le tout c’est de s’y mettre… Et c’est excellent ! — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 324)
- (Populaire) Se faire donner ou prêter de l'argent.
- Mon fils m’a tapé vingt euros.
- Gontran.— Non, je viens pour le taper, ainsi vous comprenez…Moricet.— Le taper !… Vous frappez votre famille ?Gontran.— Mais non… Je voudrais qu’il me prête cinq cents francs. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- Je ne sais pas si vous savez que vous êtes comtesse de Combray et que le chapitre vous doit une redevance ?— Je ne sais pas ce que me doit le chapitre, mais je sais que je suis tapée de cent francs tous les ans par le curé, ce dont je me passerais. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 198)
- L’idée du mariage flottait autour de Jacques : « Je ne puis pourtant plus taper maman », pensait-il ; de fait, la marquise d’Iscamps était bien capable de se ruiner toute seule et sans qu’on l’y aidât. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
- Lecouvreur était encore un bleu dans le métier de bistrot. Il ne savait pas se débarrasser des raseurs qui le tapaient d’une tournée. — (Eugène Dabit, L’Hôtel du Nord, 1929, page 60)
- Entre vingt et trente ans, on peut taper les copains pour finir le mois, ça n’a pas d’importance. Entre trente et quarante, ça commence à devenir pénible. Au-dessus de quarante, c’est intolérable. — (Roger Vailland, Drôle de jeu, 1945, page 206)
- (Intransitif) Frapper, donner un ou plusieurs coups, rosser, heurter, cogner.
- Taper sur quelque chose.
- Il lui tapa sur le ventre.
- Elles couraient et couraient. Leur cœur tapait ; bientôt le souffle leur manqua. — (Henri Pourrat, Gaspard des montagnes, 1930, page 242)
- Ce fut lui, enfin, qui enfonça les crochets pour les fameux rideaux, non sans taper du marteau sur ses doigts. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- Levaque, délassé et excité d’avoir tapé sur sa femme, tâcha vainement d’entraîner Maheu chez Rasseneur. — (Émile Zola, Germinal, 1885, page 1233)
- (Intransitif) (Par extension) En parlant du soleil, frapper par sa puissance ou sa luminosité.
- Le soleil tapait à travers la vitre, je comptais les gares et je lisais et relisais l’adresse et le numéro de téléphone sur la carte de Georges. — (Lolita Pille, Bubble gum, Bernard Grasset, Paris, 2004, ISBN 2-246-64411-9, chapitre III, page 43)
- Mets-toi une casquette, le soleil va taper fort aujourd'hui. — (Michel Rabagliati, Paul à la pêche, éditions la Pastèque, Montréal, 2006, page 75)
- (Intransitif) Frapper, atteindre.
- Taper à côté : Échouer.
- Taper dans le mille : Réussir.
- (Intransitif) Monter à la tête, enivrer.
- Tu monteras deux bouteilles de notre Lunel… du deux francs… de celui qui tape. — (Edmond et Jules de Goncourt, Germinie Lacerteux, 1864, page 129)
- Prendre au nez, à la gorge, puer.
- Ça tape ici !
- Il tape des arpions que c’est pas croyable… On se recule nauséeux. — (Bertrand Blier, Les Valseuses, 1972)
- (Pronominal) (Populaire) Manger, boire.
- J’avais de quoi alimenter la conversation chez Lipp où j’avais l’intention d’aller me taper une choucroute. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre II, Série noire, Gallimard, 1956, page 19)
- Tiens, ma vieille elle a soixante-cinq ans, j’habite avec elle. Eh bien, à son âge, elle se tape encore son kil de rouge dans la journée. — (Jean-Paul Sartre, Les Chemins de la liberté : La Mort dans l’âme, 1949, page 247)
- (Pronominal) Faire, être obligé, contraint de faire.
- C’est moi qui ait dû me taper tout le travail.
- «Qu’il se débrouille. Je me suis déjà tapé les mesures à défendre», souffle à Chez Pol un cador du groupe LREM à l’Assemblée. — (Sylvain Chazot, Etienne Baldit et Chez Pol, À LREM, la patience envers Jean-Michel Blanquer a des limites, Libération, 18 janvier 2022)
- J’ai dû me taper tout le trajet à pied.
- (Pronominal) Être atteint par, subir.
- Se taper une angine.
- (Pronominal) (Vulgaire) Se faire, faire l’amour avec.
- Se taper un mec.
- Se taper une meuf.
- (Pronominal) (Populaire) Faire coup blanc, ne rien obtenir, faire des efforts en vain.
- Tu peux toujours te taper.
- (Pronominal) (Vulgaire) Se branler, n’en avoir rien à foutre.
- Je m’en tape !
- Je n’en ai rien à taper.
- Nous faisons des confidences, toujours des confidences – « grande rencontre », « profonde générosité », « c’est un homme formidable » – d’une impudeur démente et dont tout le monde se tape. — (Fabrice Luchini, Comédie française, Flammarion, J’ai lu, 2016, page 198)
- (Familier) Consommer de la drogue par le nez.
- […] ce n’est pas parce que 11% des fumeurs de cannabis vont ensuite se taper une ligne de coke qu’ils le font à cause de la ganja qu’ils ont fumée. — (Théo Chapuis, Une fois pour toutes, le cannabis conduit-il à la consommation d'autres drogues ?, site konbini.com, 29 avril 2015)
-
retourner
- Aller de nouveau en un lieu.
- Mordi ! dit-il, j’espère qu’il est mort, ou sans cela je retournerais au Louvre pour l’achever. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IX)
- Il nous semble être retourné au collège, de nouveau nous marchons en rang, nous faisons des devoirs et surtout des pensums, et l’on nous astreint au silence… — (Jean Heimveh, Question d’Alsace, 1889)
- Revenir au lieu d’où l’on est venu.
- Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut, mais elle sait très bien ce qu’elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. — (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chapitre 21)
- (Sens figuré) — Dès qu'il s'éloigne du sol natal, sa pensée y retourne avec un charme douloureux et persistant. Dole, Dijon, Auxerre, Joigny, Sens, Fontainebleau, tous ces grands relais de poste, n'intéressaient que médiocrement les deux enfants. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 16)
- C'est au moment où les eaux retournent à la mer qu'on fait dans ces graux la singulière pêche du turbot, qui rappelle celle des Écossais, décrite dans le Redgauntlet de Walter-Scott. — (M. de Rivière, « Mémoire sur la Camargue », dans les Annales de l'agriculture française, 2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard, avril 1826, page 74)
- En effet, mon arrière-arrière-grand-père avait fui la Chine, vers 1890, pour aller au Cambodge, à cause de la misère et de la pauvreté. Il n’est jamais retourné en Chine. — (David Lepoutre, avec Isabelle Cannoodt, Souvenirs de familles immigrées, Éditions Odile Jacob, 2005)
- Recommencer à faire les mêmes choses, les mêmes actions.
- Retourner à l’ouvrage.
- Retourner au travail.
- Retourner au combat.
- Retourner à la charge.
- (Droit) Faire retour.
- Les biens, en certains cas, retournent au propriétaire qui en a disposé.
- Tourner d’un autre côté.
- Les hommes, y disait-on, ne valent pas mieux que la pâte que tourne et retourne dans le pétrin, la main de la ménagère. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Alors les retournant et les soupesant : « Charcot, me dit-il, y a-t-il de l’or ou de l’argent là-dedans ? » et devant ma négation, il me les rendit avec mépris. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le donneur distribue 7 cartes à chaque joueur et retourne la première carte de la pioche, qui constitue l’entame. — (Yann Caudal, Le grand guide des jeux de cartes, Éditions Eyrolles, 2011, page 71)
- Dans « Remarques sur le rapport de D. Lagache », Lacan donne à penser le corps comme un gant que l'on pourrait retourner, ce qui donne à la peau cette réversibilité à partir des anneaux orificiels : […]. — (Bernard Andrieu, La Nouvelle Philosophie du corps, Toulouse : éditions Erès, 2002, chapitre 5)
- (Par analogie) Imputer à autrui ses propres turpitudes.
- Lorsque a commencé en Afrique la colonisation à proprement parler, la métaphore du cannibalisme a été adoptée par les Européens, qui l’ont retournée contre les Africains. C’étaient maintenant les Africains qui étaient les cannibales, mangeurs de missionnaires. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 320)
- (Vieilli) (Couture) Refaire, réparer, un vêtement, en mettant en dehors l’envers du tissu quand l’endroit est usé.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Cuisine) Remuer en tous sens pour lui faire prendre l’assaisonnement, en parlant d’une salade.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Agriculture) Bêcher, labourer, pour implanter une culture.
- Il s’appliquait à retourner une terre noirâtre dans laquelle son chien, un jeune setter anglais, enfouissait déjà un os avant de recommencer à tournailler autour de son maître. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre I)
- (Sens figuré) (Familier) Faire changer d’avis ou de parti à quelqu’un.
- J’ai su depuis qu’elle m’accusait d’avoir, pendant ces quelques secondes, « retourné » Janine et de m’être amusé « à lui mettre un tas d’idées en tête ». — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 154)
- Il fallait l'entendre ! En trois coups de cuiller à pot, il les a tous retournés. Il leur a boni un coup de sentiment à faire renifler le diable et l’enfer ! — (Marcel Aymé, Vogue la galère, Éditions Bernard Grasset, 1944, page 117)
- En quarante-huit heures la môme le retourne comme un vieux pardessus et depuis il n’a plus jamais été le même. — (Peter Cheyney, La Môme vert-de-gris, chapitre V, traduction de Marcel Duhamel, Gallimard, 1945)
- S’il a peu d’affinités avec l’impénétrable Robespierre que tous ces jeunes queutards traitent d’eunuque, il est fasciné en revanche par l’éloquence de l’avocat Danton qui n’a pas son pareil pour retourner un auditoire hostile. — (Alain Bouzy, La loi de la guillotine: La véritable histoire de la bande d’Orgères, Le Cherche-Midi, 2016, part. 4, chap. 1)
- (Sens figuré) Remuer pour chercher.
- Il a dû retourner son appartement de fond en comble pour trouver cette lettre.
- (Anglicisme) (Informatique) Renvoyer une information, une valeur après l’exécution d’une commande ou d’une instruction dans le cadre d’une fonction. (anglicisme : à préciser ou à vérifier)
- Cette option retourne VRAI si la commande exécutée retourne un code retour (exit code) valant 0. — (Martial Bornet, Expressions régulières, Éditions ENI, 2015, page 75)
- (Sens figuré) Renvoyer.
- Retourner un envoi, un compliment.
- (Sens figuré) (Familier) Émouvoir.
- Ce qui tourmentait et désolait et retournait le curé de Melotte, c’était le dévergondage des filles et des garçons du pays. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Impersonnel) De quoi il retourne équivaut à de quoi il s’agit, ce dont il est question.
- le consentement de l’enfant est maintenant nécessaire si l’enfant comprend suffisamment de quoi il retourne. — (fiche d’information sur l’adoption du Conseil de l’Europe)
- Je m’étais dit : « Je vais faire un tour du côté des coulisses, pour savoir ce qui en retourne. » (au lieu de : ce qu’il en est) — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre II, Série noire, Gallimard, 1956, page 16)
- (Anjou) Ressembler à l’un de ses parents.
- Eh bien le petit Édouard, je trouve qu’il retourne sur sa mère.
- (Pronominal) Se tourner dans un autre sens.
- J’arrêtai mon geste en pleine course et me retournai avec un air soupçonneux. — (Alain Demouzon, Mes crimes imparfaits, 1978)
- Durant ces années, tu t'imagines, j'ai vécu tous les cas de figure possibles. Les louloutes qui s'éloignent sans un mot, celles qui se retournent brusquement et vous fusillent du regard. Celles qui vous traitent calmement de vieux salaud. — (Marc Bressant, Assurez-vous de n'avoir rien oublié, éd. de Fallois, 2010, page 128)
- (Pronominal) (Sens figuré) (Familier) Prendre d’autres moyens, prendre d’autres arrangements en rapport avec des circonstances, des conditions nouvelles.
- Ses affaires traversent une crise ; mais il saura bien se retourner.
- Laissez- lui le temps de se retourner.
- — Mauvaise nouvelle, mauvaise nouvelle ! répéta-t-il plusieurs fois. Et comment comptes-tu te retourner ? — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Familier) Donner un coup.
- Léodagan : Sans blague ? Et vous avez rien d'autre à foutre, à part retourner le pain ? Arthur : Si… j’peux vous retourner une tarte si le cœur vous en dit… — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre III, épisode Le Porte-bonheur)
-
maturité
- État de développement complet des forces intellectuelles et physiques.
- Le stéréotype de l'immaturité de la prostituée sera, on le sait, promis à un long avenir; il provient de la confusion, délibérément opérée, entre maturité et acceptation des valeurs de la société globale. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
- (Biologie) État où sont les fruits, les grains, les légumes quand ils ont muri.
- Le fruit nommé cul-de-chien, nèfle d'Allemagne, est astringent avant sa maturité ; lorsqu'il a molli sur la paille c'est un aliment fort agréable ; […]. — (Édouard Adolphe Duchesne, Répertoire des plantes utiles et des plantes vénéneuses du globe, Paris, Jules Renouard, 1836, page 249)
- Cet arbuste donne des fruits qui sont cueillis avant maturité, séchés sur des claies puis distillés. — (Marcel Hégelbacher; La Parfumerie et la Savonnerie, 1924, page 29)
- La fenaison commence généralement dès les premiers jours de juin, époque à laquelle, dans les années sèches, beaucoup des Graminées sont arrivées à maturité ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 84)
- Cueillie avant sa complète maturité, la baie s'y conservera sans moisir, […], affinant la saveur de sa pulpe qui affriande merles et grives mieux que cenelles d'épine blanche. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par analogie) État des abcès lorsque la matière qu’ils contiennent va suppurer.
- Cet abcès est ou n’est pas à son point de maturité.
- (Par extension) (Plus rare) Femme mûre.
- Je n'ai jamais été de ces adolescents qui dépérissent pour les maturités : mais une pécheresse de trente-six ans, quand elle est belle de la tête aux pieds, c'est un « morceau », disent les sculpteurs ; c'est une femme, disent les amants. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
- (Suisse) (Belgique) Baccalauréat, certificat attribué à la fin des études secondaires.
- Jeunes gens et jeunes filles participent ensemble aux cours car les classes sont mixtes depuis 1969 ; 824 élèves de quatrième année ont obtenu leur certificat de maturité. — (André Petitat, La Sociologie de l’éducation en Suisse romande, Revue européenne des sciences sociales, 1982)
- Les garçons font leur maturité, les trois filles arrêteront l’école juste avant cette échéance, l’une pour commencer la physiothérapie, l’autre pour faire sa BA, la troisième travailler et se payer le Conservatoire à Paris. — (Danièle Mermoud, Les heures tardives, 2015)
- (Suisse) (Belgique) (Par ellipse) Ce diplôme lui-même.
- Natif de Carouge dans le canton de Genève, c'est dans cette ville que ce petit fils d'horloger fait son collège, passe sa maturité et commence des études de lettres classiques.— (Sébastien Maillard, Georges Cottier, l’exigence du « penser juste », journal La Croix, 4 avril 2016, page 17)
-
lancé
- (Tissage) Trame supplémentaire, passée d’une lisière à l’autre d’un tissu façonné, servant à colorer un motif.
- (Chasse) Moment de la chasse où l’animal chassé se lève et sort de l’endroit où il se terrait.
- On appelle lancé l’instant où les chiens mettent la bête debout et, pour l’annoncer, on sonne le ton suivant, qui est un ton pour chiens ; mais, avant de le sonner, il faut être sûr de sa bête, car il peut arriver, par exemple, qu’en cherchant un lièvre dans un bois, vos chiens y lancent un renard ou quelque autre mauvaise bête, sur laquelle on ferait une grande faute de les appuyer pour les rompre aussitôt à coups de fouet. — (Jean-Baptiste-Jacques Le Verrier de La Conterie, L’École de la chasse aux chiens courants; ou; Vénerie normande, 1763)
- (Chasse, Musique) Ton de chasse que l’on sonne lorsque l’animal chassé est debout.
- La bête est debout; on sonne le lancé ; mais il ne faut sonner qu’à coup sûr; il faut savoir si l’animal qui se trouve devant les chiens est bien celui que l’on veut chasser. Le lancé ne doit par conséquent être sonné que par le valet de limier qui a fait le bois, ou par le chef de la chasse. — (Elzéar Blaze, La Musique de chasse, La France musicale, 1842)
- Les chevreuils attaqués sautent à une ligne. Un veneur sonne « le lancé », « la vue », « les animaux de compagnie » ; pas la tête ni la fanfare de l’animal : cela ne se fait que pour le loup et le sanglier. — (La Chasse moderne. Encyclopédie du chasseur, Larousse, 1912)
- Du moment que la bête est debout, on sonne le lancé; mais on ne doit sonner qu’à coup sûr, c'est-à-dire qu'il faut savoir si c’est bien l’animal que l’on veut chasser qui court devant les chiens ; dans ce dernier cas, loin de les appuyer en sonnant, il faudrait les rompre le plus tôt possible. — (Elzéar Blaze, Le Chasseur au chien courant : contenant les habitudes, les ruses des bêtes ; l’art de les quêter, de les juger et de les détourner ; de les attaquer, de les tirer ou de les prendre à force ; l’éducation du limier ; des chiens courants, leurs maladies, etc ; formant, avec le Chasseur au chien d’arrêt, un cours complet de chasse à tir et à courre, Volume 1, 1838)
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maquiller
- (Cosmétologie) Farder ; recouvrir de fard.
- […] à la fin du mois, je pouvais apporter à ma femme, une centaine de francs, qu’elle dépensait aussitôt en pommades, en glycérine, en menus objets avec lesquels elle se parait, se maquillait, se pomponnait. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Je la revois avec ses toilettes, pas très jolies mais tapageuses, ses beaux bras gras, sa croupe bien en chair, ses seins bien lourds de belle brune au calme de génisse, et ses cheveux si noirs, ses lèvres si rouges, sa peau si fraîche, ses yeux superbes toujours trop charbonnés, car elle savait très mal se maquiller. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 90.)
- (Par extension) Travestir une chose, la faire passer pour ce qu’elle n’est pas pour l’occulter.
- Le maquignon de bas étage […] tripote, drogue, maquille, défigure un cheval sur lequel il veut gagner quelques pistoles. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Honoré connaissait toutes les ficelles du métier de maquignon, mais l’exemple de son père n’avait jamais pu le décider à maquiller une bête ou à dissimuler les imperfections d’un cheval. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 28.)
- La violence [...] doit donc être en même temps escamotée et utilisée. Pour cela il peut suffire de la maquiller pour qu’elle n’apparaisse pas comme une violence : maquillée en amour (violence sexuelle et violence éducative), en nécessité pour le bien et la défense de la patrie, pour que règnent l’ordre et la sécurité, etc.. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 6 « Violence impensée et impensable : Comment y survivre ? », Dunod, 2013 (1re édition), page 278)
- (Sens figuré) Maquiller un manuscrit.
- Cet auteur a su habilement maquiller tous ses emprunts.
- (Argot) Faire : le sens étymologique a été conservé.
- - Qu’est-ce que nous maquillons icigo ? — (Victor Hugo, Les Misérables — Tome IV : L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis (1862), Émile Testard, 1890, pages 264-265)
- Depuis une semaine, ayant strictement rien à maquiller, elle venait de filer le tarin dans une série de volumes, hérités, avec le toutim, du baronnet, et qu’elle avait jusqu’alors conservés, bicause les reliures qui cadraient parfaitement avec les boiseries de la bibliothèque. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 130)
- (Pronominal) [...] de ma planque, je peux voir ce qui se maquille dans le hall.— (Frédéric Dard (San-Antonio), Le Secret de Polichinelle, Fleuve Noir, 1958, page 179)
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année
- Subdivision du temps, correspondant à la durée d’une révolution de la Terre autour du Soleil, qui comporte 365 jours (ou 366 jours dans l’année bissextile), 52 semaines environ, 12 mois solaires.
- L’année du crapaud se partage en trois périodes distinctes de longueur inégale. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l’année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine et Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, page 132)
- Si la pêche du sandre est théoriquement possible toute l’année, les deux meilleures périodes semblent être la fin du printemps, juste après le frai, puis l'automne. — (Pascal Durantel, Pêche, l'encyclopédie, page 230, Éditions Artemis, 2003)
- Selon la plupart des scientifiques, l'univers existe depuis environ treize milliards d’années ; la Terre depuis quatre milliards et demi, et la vie depuis environ trois milliards d’années. — (L’insoutenable légèreté du darwinisme, dans Le Québec sceptique, n° 60, été 2006, pages 40-47)
- (Au pluriel) Décennie commençant en multiple de dix. — Note : Par exemple, les années 1980, c’est la décennie de 1980 à 1989.
- Des marchands avisés lancent le scoubidou : l'objet le plus inutile mais le plus rigolo de la fin des années cinquante. — (Catherine Rihoit, Brigitte Bardot: Un mythe français, Éditions Olivier Orban, 1986 & Éditions Frédérique PATAT, 2016)
- L’utilisation des pesticides a beaucoup augmenté dans les pays en développement à la fin des années 60 et pendant les années 70, à mesure que l’agriculture se modernisait. — (Agriculture mondiale: horizon 2010, page 174, FAO, 1995)
- Avec la crise pétrolière des années 1970, la SNCF relance l'étude de l'électrification de son réseau. — (Michel Raclin, Une Mémoire sur les gares d’Angers, Éditions Cheminements, 1999, page 221)
- […] il était très facile, même en France au milieu des années 70, de trouver des chercheurs mettant la communauté scientifique en garde contre la démonisation de cette discipline, […]. — (La démagogie est-elle génétique ?, dans Le Québec sceptique, n° 58, automne 2005, page 17)
- Dès la fin des années 1880, en effet, des « bandits » se prévalent de l’anarchisme pour opérer non des vols ou des cambriolages, mais des « reprises individuelles ». — (Gilles Ferragu, Histoire du terrorisme, sous la direction éditoriale d’Olivier Wieviorka, Éditions Perrin (EDI8), 2014)
- (Par extension) Temps nécessaire à la révolution d’une planète autour de son étoile.
- Le temps utile aux mesures est relatif aux objets : ainsi l’année et le jour jupitériens ne sont pas l’année et le jour terrestres. Les rotations sur soi ou autour du soleil ne sont pas les mêmes, les objets célestes n'ont pas la même vitesse, etc... — (Bernard Bachelet, Sur quelques figures du temps, Librairie J. Vrin, 1996, page 260)
- Se dit souvent par rapport au climat ou aux cultures agricoles.
- Il y a des risques d’inondations lors des années pluvieuses.
- L’année a été bonne.
- Durée de douze mois, sans égard à l’époque où elle commence ni à l’époque où elle finit.
- Un « muchacho » d’une dizaine d’années, à la tignasse embroussaillée, essaya de me démontrer les inconvénients de voyager seul, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il y a bien des années que je ne vous ai vu.
- Ce qu’on doit recevoir ou payer par année.
- Son locataire lui doit deux années.
- […], nous embarquâmes des explosifs, des munitions, des vêtements chauds et une année de vivres. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Au pluriel) Les différents âges de la vie.
- Dans ses dernières années.
- Les belles années de la vie.
- Niveau de classe.
- Aujourd’hui, on sent que les dernière année sont tous mus par une énergie nouvelle, saisis par la folie du dernier jour. — (Veronica Roth, Divergente I, 2011 ; traduit de l’anglais par Anne Delcourt, 2014, page 11)
- Il est en 2e année du primaire.
-
cliquer
- (Vieilli) Émettre un bruit retentissant, résonner.
- Et les cigales cliqueront sur les roses.
- (Informatique) Enfoncer et relâcher le bouton-poussoir (ou cliquet) d’une souris ou d’un dispositif similaire.
- Cliquer sur un bouton, une icône, un hyperlien.
- C’est un super-média pour vos super-vidéos de pubs car si elles sont cliquées et recliquées maintes fois, elles seront reprises à l’œil par les grands médias tels que la presse ou la télévision.. — (Babette Auvray-Pagnozzi, Langue de pub : le kit de survie du publicitaire, 2012)
- (Argot) Comprendre.
-
expliquer
- Rendre clair ; faire comprendre.
- Cela est difficile à expliquer.
- Cela peut s’expliquer de deux façons.
- Expliquer une énigme.
- Ces deux passages s’expliquent l’un par l’autre.
- Faire connaître la cause, le motif d’une chose qui paraît extraordinaire, qui est difficile à concevoir.
- Le docteur Paul était ensuite venu, brillamment expliquer à la barre comment les coups avaient occasionné, en effet, seize blessures […]. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- […], il était inutile de nous adresser au ministère où nous aurions, sans doute, les plus grandes difficultés à nous faire expliquer comment, pour la Gironde, on avait trouvé cette somme de 4.950 francs par kilomètre de routes nationales à départementaliser. — (Raymond Brun, débat de la séance du 5 décembre 1972 (sur la loi de finance 1973), dans les Comptes-rendus des débats parlementaires du Sénat (France), n° 69 S, Imprimerie des Journaux officiels, mercredi 6 décembre 1972, p. 2705)
- Expliquer un phénomène.
- Je ne puis m’expliquer votre conduite.
- Expliquez-moi ce que cela signifie. Il se dit dans le même sens avec un nom de chose pour sujet.
- Sa maladie explique pourquoi il n’est pas venu.
- Ses défauts comme ses qualités expliquent son succès.
- Sa conduite s’explique d’elle-même.
- Rendre intelligible par l’enseignement ou la démonstration.
- Fort heureusement pour moi, il n’eut pas le temps de m’expliquer plus avant tout l'intérêt qu’offrait la manière dont il eût souhaité que je conjuguasse mes verbes. Quelqu'un, en effet, venait d'arriver, interrompant dans l’œuf un développement qui risquait d'être plus passionné que passionnant. — (Jean Stratonovitch, Le roman périodique, éd. Aléas, 1999, page 26)
- Expliquer le jeu d’une machine ou une doctrine.
- Un soir j’y ai frissonné : le vent avait fait tourner une vieille girouette rouillée, dont les cris ressemblèrent à un gémissement poussé par la maison au moment où j’achevais un drame assez noir par lequel je m’expliquais cette espèce de douleur monumentalisée. — (Honoré de Balzac, Autre Étude de Femme, 1839-1842)
- Interpréter un auteur, le traduire de vive voix.
- Cet écolier commence déjà à expliquer Cicéron, Virgile.
- Il explique les poètes.
- Expliquez-moi en français ce texte latin.
- Comment expliquez-vous ce passage de Platon ?
- Déclarer, développer, faire entendre nettement sa pensée.
- Comme Lagardère jouait les étonnés, le fonctionnaire lui expliqua qu'une caméra de surveillance avait filmé un triple assassinat dans ce quartier. — (Louis Langlois, Doigt donneur, Evidence Éditions, 2017)
- Je vais vous expliquer ma pensée.
- Expliquer ses intentions, ses desseins, ses motifs.
- Cette proposition vous semble hardie, attendez que je l’explique.
- Je le ferai s’expliquer.
- Je vais m’expliquer.
- Je m’explique.
- Je ne sais si je m’explique bien, si vous me comprenez.
- Il s’en est expliqué.
- S’expliquer avec quelqu’un, Avoir une explication avec lui.
- Se faire comprendre, plus ou moins violemment :
- « Sors de là ! On va s’expliquer ! ».
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nudité
- État d’une personne qui est nue.
- La nudité est un état naturel, le nu un genre artistique, le naturisme une philosophie… — (Marc Lemonier, Petites histoires de la nudité : Histoire du nu, 2018, Jourdan)
- Mais leur nudité ne choquait personne, car elles n’en eussent pas ainsi exposé tous les détails au soleil, si l’un d’eux se fût signalé par le moindre défaut qui prêtât aux railleries des femmes mariées. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
- État de ce qui n’est pas recouvert, en parlant des choses.
- […] il ne demeura plus que la route, la britchka, les trois chevaux […], Sélifane, Tchitchikov, la vaste nudité des champs. — (Nicolas Gogol ; Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault -1949)
- (Peinture) (Surtout au pluriel) Figure nue.
- Les bons moines de Châalis auraient voulu supprimer quelques nudités trop voyantes du "style Médicis". — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- […] je lis avec effarement, à plusieurs encoignures, des affiches enluminées […]. « Engagez-vous dans l’armée coloniale! » s’écrie l’autre, toute enluminée de perroquets, toute rehaussée de nudités affriolantes. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Se dit en parlant d’un style sec, sans couleur, sans agrément.
- Formulé dans sa nudité, ce problème révèle son obscène banalité. Nous engendrons des vies précaires, nous créons des œuvres périssables. — (Marianne Durano, « Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible », Le Monde. Mis en ligne le 24 juillet 2019)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.