Dictionnaire des rimes
Les rimes en : péteux
Que signifie "péteux" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- (France) Peureux, pleutre.
- Il y a une femme malade. Il faut que je la sorte et que je la mette au soleil pour la réchauffer et pour empêcher que cette bande de péteux ne crève de peur. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 95)
- Chalumot, c’est mon copain, d’accord, mais j’avais repéré, avant, qu’il était à la hauteur, lui. Plus qu’toi, qui t’crois l’caïd parce que t’es d’La Boissière. Sauf qu’avec Moustache t’es drôlement péteux ! — (Yves Gibeau, Allons z’enfants, 1952)
- Toujours prêts comme ils disent à foutre le bordel, au restau, à la cafétéria, devant les portes des amphis, mais bien sages à l’intérieur, un de mes étonnements. Pourtant j’en avais vu des blablateurs de première dans mon café, et des agités sur leur scooter, des péteux en réalité, je ne pensais pas en trouver à la fac, naïveté. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, pages 386-387)
- Il est si péteux qu’il s’est laissé faire sans rien dire.
- Je commence à en avoir plein le dos de votre comportement de péteux ! Vous allez me faire le plaisir de me faire une bonne insulte, et de vous foutre en rogne une bonne fois pour toutes ! — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre II, épisode Les Classes de Bohort)
- Prétentieux et snob, qui se la pète.
Mots qui riment avec "eu"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "péteux".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : eu , eus , eut , eux , eud , eue , eues et oeuds .
-
avantageux
- Qui apporte ou qui produit de l’avantage.
- Si néanmoins les enfans trouvent , que la communauté ne leur soit pas avantageuse , ils y peuvent renoncer , comme le peuvent leurs heritiers en cas de décès. — (Jean Pontas, Dictionnaire de cas de conscience, ou Décisions des plus considérables dificultez touchant la morale & la discipline ecclésiastique., tome 1, Paris : chez Pierre-Augustin Le Mercier (& de nombreux autres libraires), 1726, p. 754)
- Si les engrais verts donnent de fort bons résultats dans les sols infertiles et épuisés, à plus forte raison sont-ils avantageux dans les sols fertiles et riches. — (Charles-Victor Garola, Engrais : Le matières fertilisantes, Paris : J.-B. Baillière & fils, 7e éd., 1925, p.184)
- Qui est à l’avantage de quelqu’un, qui est en sa faveur.
- Avoir une opinion, une idée avantageuse de quelqu’un. — Il m’a parlé de vous d’une manière très avantageuse. — Mettre, présenter quelque chose sous un jour avantageux.
- Il faut que je vous dise la chance qu’elle a eue, avec son plus jeune, un petit garçon très ordinaire à première vue, pareil à n’importe lequel, enfin pas avantageux du tout. — (Léon Frapié, La marchande, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 202)
- Qui sied, en parlant des vêtements.
- Il allait, tête haute, serré dans un complet avantageux, la cravate impeccable, le chapeau désinvolte. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 122)
- (Par extension) Qualifie une taille élevée, avec un port noble.
- Qui se croit et veut se faire croire supérieur aux autres.
- C’est un homme avantageux en paroles.
- Avoir, prendre un ton, un air avantageux.
-
artérioscléreux
- (Médecine) Qui a rapport à l’artériosclérose.
- Souffrant d'artériosclérose.
- Saltas me dit souvent que je ne serai jamais artérioscléreux, avec la tension artérielle qui est la mienne. — (Paul Léautaud, Journal littéraire, 23 décembre 1928 ; Mercure de France, Paris, 1986, vol. II, p. 136)
-
antivenimeux
- Relatif à l’antivenin.
- Sur la standardisation du sérum antivenimeux polyvalent préparé par l'Institut Haffkine contre les venins des quatre serpents les plus communs dans l'Inde (cobra, bongare bleu, vipère de Russell et échide carénée). — (Institut Pasteur de Tunis, Archives de l'Institut Pasteur de Tunis : Volume 43, 1966)
-
doucereux
- Qui est d’une douceur fade et affectée, en parlant des personnes.
- (Par extension) — Un traitement ! répéta le prêtre enhardi par le ton doucereux du capitaine forestier ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Il paraissait plus âgé qu’il ne l’était, parce qu’il manquait tout à fait de cheveux ; mais il avait une vivacité étonnante et portait la grâce dans les manières jusqu’au genre doucereux. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- […] insensiblement la sombre humeur qu’on voyait sur leurs traits s’atténuait, s’effaçait. De menaçants, ils devenaient gouailleurs, puis doucereux, entreprenants. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Se dit d'un aliment qui est doux mais qui a un goût fade et déplaisant.
- Un vin doucereux, une liqueur doucereuse.
-
graphiteux
- Qui contient du graphite.
- Gneiss graphiteux.
-
quartzeux
- (Minéralogie) Qui est de la nature du quartz.
- Les alluvions anciennes […] sont essentiellement formées d’un sable quartzeux dans la masse duquel on rencontre du gravier et des cailloux roulés de nature variable : porphyre pétrosiliceux, brèche, granite à amphibole des Ballons, porphyrites et quartzites, celles-ci provenant du démantèlement des poudingues de grès. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 15)
-
pisseux
- Qui a rapport avec la pisse, l'urine.
- Rien qu'à y penser j'ai déjà l'odeur pisseuse des ascenseurs dans le nez ! — (Didier Daeninckx , Cités perdues, Éd. Verdier, 2005)
- (En particulier) Qui est sali avec de l'urine
- Mort au champ d'honneur pour une femme, sous la lune, c'est quand même autre chose que le lit pisseux d'un hôpital. — (Olivier Germain-Thomas , Soleils de cendre, Éd. A. Michel, 1979)
- [...] il lui devenait impossible de continuer à ignorer les hurlements du chiard et où il lui faudrait changer sa couche pisseuse. — (Jean-Pierre Carasso, Jacqueline Huet, Hubert Jr Selby , Last exit to Brooklyn, Éd. A. Michel, 2014)
- (En particulier) Qui a la couleur de l’urine.
- Pendant qu'elles discutent, le blond pisseux disparaît progressivement sous le produit que la coiffeuse étale sur la chevelure à l'aide d'un pinceau. — (Stéphane Hurel, Tatouée du dragon, Éditions Le Manuscrit, 2004, page 78)
- Une bannette collée à la cloison d'un jaune pisseux se repliait pour mieux faire le lit. — (Pasabaco, L'arbre et la racine, en même temps !, Éd. Société des écrivains, 2019)
- (En particulier) Dont la couleur est passée, affadie, ternie, délavée
- Tiens, vois-tu, petite, disait Ginginet, étendu sur le velours pisseux de la banquette, tu ne chantes pas mal, tu es gracieuse. — (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877)
- J’ai vite arraché mes quatre galons qui faisaient pitié, les pauvres, tant ils étaient fanés, rougeâtres, pisseux… et me voilà libre ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- Il avait une redingote pisseuse, trop large à la taille, trop étroite aux épaules ; et un chapeau de soie qui semblait un gibus greffé sur un bicorne. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 70)
- Dans une sorte d’alcôve, sur un divan pisseux, trois filles se tenaient enlacées. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Au village de Claquebue naquit un jour une jument verte, non pas de ce vert pisseux qui accompagne la décrépitude chez les carnes de poil blanc, mais d’un joli vert de jade. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 5)
- (Par extension) Sale, crasseux, défraîchi, sans que cela ai un quelconque rapport avec la présence d'urine.
- […] Rancy en particulier. On se rend alors compte où qu’on vous a mis. Les maisons vous possèdent, toutes pisseuses qu’elles sont, plates façades, leur coeur est au propriétaire. — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 296)
- Le foyer Sonacotra était un petit immeuble pisseux des années soixante-dix, aux fenêtres déglinguées, de longues traînées de rouille qui dégoulinaient des toits. — (Pierre-Jean Remy, État de grâce, Éd. A. Michel, 2012)
- (Par analogie) Par analogie à la couleur claire de l'urine, de dit de choses très diluées.
- [...] et il restaient là jusqu'au matin à s'agiter , à taper des pieds, à se raconter des blagues,à boire du café pisseux et à se dire que ce purgatoire allait finir, qu'il y aurait bientôt la relève, laquelle (soit dit en passant) ne vint jamais. — (Jean-Pierre Milovanoff, L'offrande sauvage, Éd. Grasset, 2008)
- Guylain qui mangeait et buvait autre chose que des céréales fadasses accompagnées de thé pisseux, [...]. — (Jean-Paul Didierlaurent, Le Liseur du 6h27, Éd. Au diable vauvert, 2014)
- N'empêche que c'est en l'honneur de Chris que nous buvons ce vin pisseux. Depuis que les Bordelais ont frelaté leur mélange pour nous filouter, le diable m'emporte si je dépense jamais une maudite cenne pour du vin hexagonal ! — (Gérard Bessette, La garden-party de Christophine, Éd. Québec/Amérique, 1980)
- (Canada) (Péjoratif) Peureux → voir pisser ou faire dans son froc pour le sens.
- Il n’ira jamais, il est trop pisseux.
- Caractérise un animal d'élevage dont la viande de boucherie laisse exsuder beaucoup d'eau pendant la cuisson.
- [...] porc dont les muscles apparaissent décolorés et laissent facilement exsuder un abondant suc musculaire. Ces carcasses que dans leur langage les charcutiers appellent du porc « pisseux » sont fortement dévalorisées car elles se prêtent très mal à la salaison et donnent des produits de qualité médiocre. — (Recueil de médecine vétérinaire, Éd. Vigot, 1957, volume 133, page 299)
- Vous vous demandez parfois aussi pourquoi votre jambon ou votre côtelette de porc, par exemple, ont un aspect pâle, suintant, « pisseux » (c'est le terme technique). — (Gerald Messadié, L'alimentation suicide, Éd. Fayard, 1973)
- Il y avait autant d'écart qu'entre une tranche de bœuf charolais et un rôti pisseux de baby-beef, gavé à la farine de poisson poison. — (Journal l'Exppress, 1986)
-
cauchemardeux
- Plein de cauchemars.
- Un sommeil cauchemardeux.
- Je passe des nuits cauchemardeuses.
- Et le plus cauchemardeux (ça se dit aussi bien que desque), c’est l’inertie générale. — (Frédéric Dard, Du champagne pour tout le monde, Fleuve noir, Paris, 1981)
-
furieux
- Qui est en fureur ; qui est en furie.
- Il vit, non loin du grand chemin, une femme éplorée qui appelait le Ciel et la Terre à son secours, et un homme furieux qui la suivait. […]. Cet homme l’accablait de coups et de reproches. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, 1748)
- L'homme emporté et furieux ne connaît personne, il se connaît à peine lui-même. Il n'est capable de rien entendre; la colère lui fait prononcer une multitude de paroles vagues, dont il perd jusqu'au souvenir; […]. — (« Œuvres oratoires de Jacques-Denis Cochin, curé de Saint-Jacques du Haut-Pas », dans la Collection intégrale et universelle des orateurs chrétiens, publiés par l'Abbé Migne, tome 98 (vol. 31 de la 2e série), Paris, chez J.-P. Migne, 1866, p. 587)
- Entendant leur cris, Océana sortie de la maison pour se trouver face à face à une quarantaine de femmes furieuses armées de torches. Elles commencèrent par lui crier de quitter l'île, qu'elle n'était pas à sa place ici. — (Viviane Traversy, Des étoiles dans les yeux, page 98, Éditions Melonic, 2004)
- Pour les Grecs, le cheval furieux est terrible à regarder et terrible à entendre, car le grincement des dents, le bruit du mors, rappellent le grondement des Érinyes : […]. — (Bernard Terramorsi, Le fantastique dans les nouvelles de Julio Cortazar: Rites, jeux et passages, page 38, Éditions L'Harmattan, 1994)
- (Par extension) Qui dénote ou qui exprime la fureur.
- J'avais beau plonger des yeux furieux dans ses prunelles sombres, je n'y trouvais ni contact, ni étincelle, rien qu'une veulerie menaçante noyée dans de l'eau morte. — (Max Olivier-Lacamp, Les deux Asies, Grasset, 1967)
- Et pendant ce temps-là voilà la foule qui s'amasse et, comme de juste, prend fait et cause contre moi, pousse des cris furieux et veut qu'on me conduise en prison. — (Anatole France, Rabamor, dans Récits de vieux marins,)
- Dans leurs rangs éclata une furieuse colère : elles ne se sauvèrent pas, mais se jetèrent sur les cailloux et se mirent à bombarder les crânes de la cavalerie qui avait chargé. — (Un militant syndicaliste franco-polonais: La vie errante de Tomasz Olszański (1886-1959), traduit par Mylène Mihout, p.289, Presses universitaires de Lille, 1993)
- Qui, dans sa folie, se porte ou peut se porter à des actes de violence.
- Ainsi il n'a rien à faire dans les premières loges de l'Hôpital-Général en 1717 pour le fou non furieux, pas plus que dans les chambres voûtées réservées au fou furieux en 1722-1723. — (Jacques Laplante, Psychothérapies & impératifs sociaux: Les enjeux de la connaissance de soi, page 29; De Boeck Supérieur, 1995)
- Qui est impétueux, véhément, violent.
- Pour lancer contre nous ces furieux prédicateurs, il faut que les chefs du clergé se soient sentis bien atteints. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, préface de la 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, p.I)
- Il la couvrait avidement de caresses, murmurait les mots d'amour les plus doux, et tous deux se perdaient dans une extase furieuse et passionnée. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
- Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu’ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur par la furieuse certitude, la peur atroce et annihilante, la frayeur immonde de périr en Fagne : […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Vers le soir je remarque que l’étai de foc s’use beaucoup et je me dispose à le réparer lorsqu’un coup de vent arrive si furieux et si sec que l’étai de foc et la bastaque bâbord, cèdent en même temps. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Hans avait une furieuse envie de rire au nez de ce polichinelle grandiloquent, à qui il ne manquait que la redingote, le col à manger de la tarte et l’écharpe mayorale pour personnifier le stupide-fonctionnaire-conscient-de-son-importance. — (Henri Ghils, La mare aux filles, Paris : Éditions du Grand Damier, 1955, chap. 6)
- (Sens figuré) (Familier) Qui est prodigieux, excessif, extraordinaire dans son genre. — Note : Dans cet usage, l’adjectif précède toujours le nom.
- C’est un furieux mangeur, un furieux menteur.
- Il s’est donné un furieux coup, une furieuse entorse.
- Il fait une furieuse dépense.
- (Héraldique) Se dit du taureau élevé sur ses pieds. À rapprocher d’acculé, cabré, effaré, effarouché, effrayé et forcené.
- Du Fenoil — d'azur, au taureau furieux et levé en pied d'or, et un chevron de gueules brochant sur le tout. — (Jacques Paul Migne, Encyclopédie théologique, t.13, p. 662, 1852)
- (Équitation) Qualifie une sorte d'allure de manège.
- Dans les passades, dites furieuses, le cheval est maintenu à la galopade jusqu'au milieu de la ligne droite, d'où il part au galop allongé jusqu'à deux ou trois pas de l'extrémité de cette ligne ; là on le remet à la galopade pour l’exécution de la demi volte ou de la demi pirouette ordinaire. — (Félix van der Meer, Connaissances complètes du cavalier, de l'écuyer et de l'homme de cheval, page 245, Lebègue & Cie à Bruxelles & Dumaine à Paris, 1865)
-
lieue
- (Métrologie) Unité de distance de l’ancien régime, d’environ quatre kilomètres.
- Nous avions fait neuf lieues de pays, qui, sans exagération, en valent bien douze ou quatorze de France ; c’était une bonne journée. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
- Topographiquement parlant, nous avons peu d’observations à faire sur cette chaussée à peu près rectilinéaire de six grandes lieues qui nous reste à parcourir de Thonon à Genève. — (J.-L. Manget, Guide du voyageur autour du lac de Genève et au bassin du Rhône supérieur, Ch. Gruaz, 1859, page 93)
- Dans cet agréable véhicule privé de toute espèce de ressorts, nous faisions quatre lieues d’Espagne à l’heure, c’est-à-dire cinq lieues de France, une lieue de plus que les malles-postes les mieux servies sur la plus belle route. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Tolède est très-certainement une admirable vieille ville, située à une douzaine de lieues de Madrid, des lieues d’Espagne bien entendu, qui sont plus longues qu’un feuilleton de douze colonnes ou qu’un jour sans argent, les deux plus longues choses que nous connaissions. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Je calculai que douze heures me séparaient déjà du moment du départ, que douze lieues me séparaient des Trembles ; je me dis que tout était fini, irrévocablement fini, et j’entrai dans la maison de Mme Ceyssac comme on franchit le seuil d’une prison. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 60)
- Peste ! monsieur l’amiral est donc nécromant, pour savoir ainsi ce qui se fait à trente ou quarante lieues de distance ! — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, C. Lévy, 1886)
- Nonante lieues en quatre étapes et une demie. Tu calcules ? Vingt lieues par jour ! Diâle, on routait dur en ce temps-là. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par extension) Grande distance.
- On cueillait depuis une quinzaine de jours, au long des routes vicinales, aux orées des « longs champs », autour des villages, sur des lieues et des lieues de terroir, par toutes les vallées. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 10)
-
lumineux
- Qui a, qui jette de la lumière.
- Cet événement est d’autant plus rare que cette maman tortue est venue pondre, la nuit, sur une plage « assez hostile », ultrafréquentée la journée, cernée par les réverbères et les enseignes lumineuses. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 31 août 2022, page 7)
- Peu à peu la nuit était venue ; mais la lune était si lumineuse que la chambre s’emplissait de clarté bleue. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
- Une sphère lumineuse, tournant au plafond, scintillait de ses mille petites facettes dont les lueurs éclairaient curieusement les visages. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Les citrouilles lumineuses que l’on voit fleurir un peu partout pour la fête de Halloween sont parfois appelées des « Jack O’Lantern ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 12)
- (Sens figuré) (Mélioratif) Brillant, génial.
- Ce sont des erreurs qu’on rencontre dans les meilleurs ouvrages, à côté des vérités les plus lumineuses et les mieux démontrées […] — (Adriano Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
- Nos pères ont excellé dans cette scolastique, qui comprend la partie lumineuse des discussions politiques. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. IV, La Grève prolétarienne, 1908, page 199)
- (Par extension) (Mélioratif) Ingénieux.
- Une idée lumineuse.
- Un principe fécond et lumineux.
- (Physique) Relatif à la luminosité, qui a rapport avec le taux d’événements qu’un détecteur est susceptible d’enregistrer.
- Nous serons probablement fixés début août, lorsque les membres des collaborations Atlas et CMS feront part de ce qu’ils ont trouvé dans les analyses des collisions effectuées cette année avec des faisceaux toujours plus lumineux. — (Laurent Sacco, Le LHC bat des records et le LHCb découvre des tétraquarks !, futura-sciences.com, 13 juillet 2016)
-
belliqueux
- Qui aime la guerre, qui cherche à la provoquer, à l’encourager.
- A ce belliqueux appel, les âmes tressaillirent, les drapeaux saluèrent, les soldats présentèrent les armes par un mouvement unanime et régulier …. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Si j'avais hésité, si je n'avais pas tenu le langage martial que j'ai tenu, si je n'avais pas eu l'attitude belliqueuse que j'ai eue, […], je me serais considéré comme un de ces Français dégénérés, pour lesquels la patrie n'est qu'un mot, dont souvent même ils se raillent. — (Émile de Girardin, en préface de Le dossier de la Guerre de 1870 - 23 septembre 1877)
- Par la suite, en Europe, des féodaux belliqueux s'entre-déchirèrent pendant un millénaire, tandis que les musulmans arabes et turcs dominaient la méditerranée. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
- Qui manifeste un goût pour la querelle; agressif, batailleur.
- Le parti socialiste allemand tira une force particulière de l'idée catastrophique que ses propagandistes répandaient partout et qui fut prise très au sérieux tant que les persécutions bismarckiennes maintinrent un esprit belliqueux dans les groupes. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 307)
- À la suractivité ordinaire des rues de New York s’ajouta une fièvre belliqueuse. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 213 de l’édition de 1921)
- Une fois amené à l'état d'excitation belliqueuse, le crapaud réagit combativement en présence de tout objet qui se meut. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- "Je m’inquiète qu'un professeur puisse […] bénéficier de sa liberté d’expression sans que l’université ne prenne acte de la nature des propos et se demande si cette conviction profonde, répétée et tellement belliqueuse du professeur ne risque pas de transparaître dans son enseignement", a déclaré M. Blanchet lors d’un point de presse. — (La Presse canadienne, Amir Attaran applaudi par un néo-démocrate, critiqué par les autres partis, radio-canada.ca, 23 mars 2021)
-
bleu
- De la couleur du ciel en plein jour quand il est dégagé. #0000FF
- […] sur toute l’Ardenne, le temps s’était levé. Le ciel était bleu éblouissant, la neige étincelait au soleil. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 155)
- (Par extension) D’une couleur appartenant au champ chromatique du bleu, c’est-à-dire légèrement différente de la couleur originelle mais liée à celle-ci. #DFF2FF #77B5FE #2BFAFA #3A8EBA #0000FF #17657D #686F8C
- On ne pouvait voir de fille plus fraîche, plus riante ; elle était blonde, avec de beaux yeux bleus, des joues roses et des dents blanches comme du lait […] — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Vers l’est, l’océan nuageux s’étendait bleu sombre à perte de vue, et Bert crut qu’il contemplait l’hémisphère entier du monde. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 95 de l’édition de 1921)
- Le surlendemain […] dans la soirée, la couleur bleue de l’eau, indice des grands fonds, m’apprenait ma sortie du golfe de Panama. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Au-delà des bois qui cernaient la ville, on apercevait une longue rangée de collines d’un bleu de fumée. — (Julien Green, « Moïra », 1950, réédition Le Livre de Poche, page 43)
- À mesure que les châteaux de nuages s’éloignaient l’un de l’autre découvrant de plus en plus du ciel, l’azur vira au bleu de gentiane […]. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 274)
- Il n'y avait pas un souffle d'air ni le plus petit mouton dans le ciel, du plus beau bleu ceinture de la Vierge. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 270)
- Gordon portait une veste marron à chevrons, une chemise bleu Oxford et une cravate en tissu de la même couleur que la veste, tachetée de motifs de forme ovale striés de bleu ciel. — (Philippe Labro, L’étudiant étranger, Gallimard, 1986, page 44)
- De la couleur que certains épanchements de sang ou certaines contusions font prendre à la peau.
- Quand le sang lui porte à la tête, il devient tout bleu.
- L’endroit de la contusion est encore bleu.
- (Cynologie) D’une couleur de robe de chien gris clair évoquant le bleu.
- Le berger de Brie peut avoir une robe bleue.
- (Cuisine) Très peu cuit, en parlant d’une viande grillée.
- On m’a servi un bifteck bleu.
- Vivement surpris de quelque chose.
- J’en étais complètement bleue.
- (Argot) (Populaire) Complètement ivre.
- Tu aurais vu le Maurice, avec les canons qu’il s’est mis, il était bleu, il divaguait complètement !Note : Dans les cas extrêmes, on dit aussi bleu nuit.
- (Belgique) Passionnément amoureux de quelqu’un.
- Je suis bleu de Stéph.
- L’amour est comme l’oiseau de Twitter : on est bleu de lui seulement pour 48 heures. — (Stromae, « Carmen », Racine carrée, 2013)
-
dieu
- (Religion) Être surnaturel objet de déférence d’une religion.
- Rôde-t-il de par l’univers je ne sais quel dieu de la malédiction et du carnage ayant pouvoir à de certaines heures d’arracher de la vie les fils aînés de la famille humaine taillés pour lui faire obstacle ? — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Mais le diable a soufflé là-dessus, de son haleine fiévreuse et empestée, et les pires billevesées ont pris leur vol. L’homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
- Malheur dieu pâle aux yeux d’ivoireTes prêtres fous t’ont-ils paréTes victimes en robe noireOnt-elles vainement pleuréMalheur dieu qu’il ne faut pas croire. — (Guillaume Apollinaire, « La Chanson du mal-aimé » in Alcools, 1913)
- Vivre comme un dieu exige que l’on cesse de croire aux dieux. Ainsi, la leçon des épicuriens est que la philosophie change les hommes en dieux en leur enseignant qu’il n’y a pas sur cette terre d’autres dieux qu’eux-mêmes dès lors qu’ils auront cessé de croire et vainement d’espérer. — (Robert Redeker, Les épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, p.72-73)
- (Sens figuré) Celui qui est l’objet d’un grand enthousiasme, d’une vénération profonde, d’une vive reconnaissance, d’un extrême attachement.
- Goldsmith, l’auteur d’Obermann, Charles Nodier, Maturin, les plus pauvres, les plus souffrants étaient ses dieux; elle devinait leurs douleurs, elle s’initiait à ces dénûments entremêlés de contemplations célestes, elle y versait les trésors de son cœur; […] — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (En particulier) Personne qui démontre un talent exceptionnel dans un domaine particulier.
- Il est le dieu du jazz.
- (Islam) Être ou objet adoré.
-
prodigieux
- Qui tient du prodige, qui est extraordinaire.
- Un événement prodigieux.
- (Par hyperbole) (Plus courant) Qualifie quelque chose d’exceptionnel, de plus grand qu’on ne s’y attendait.
- Mais quand il s'aperçut de la vanité de ses efforts et que, d'autre part, il vit l'Église menacée dans son existence par le développement prodigieux pris par les sectes hérétiques, il changea brusquement d'attitude. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- En avril 1872, les mouches de la Saint-Marc envahirent Paris et sa région. Elles volaient en abondance et venaient s'abattre sur les passants. L'apparition surprenante en nombre prodigieux de cet insecte fit craindre à certains l'annonce d'un fléau. — (Vincent Albouy, Des insectes en ville, Éditions Quae, 2017, page 33)
-
dédaigneux
- Qui a ou qui marque du dédain.
- Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Il tira une chaise, s'installa à califourchon et son regard fit le tour de la chambre avec une lippe dédaigneuse et apitoyée. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- Joseph détourna la tête, mais il saisit du coin de l’œil le regard dédaigneux dont on le couvrit en passant, et le sang lui monta aux joues. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 175)
- L’homme revint vers la porte, semblant pressé de refouler ces intrus trop curieux, et dédaigneux de ses richesses : des adonis marmoréens, des chandeliers, des meubles. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre V)
-
ennuyeux
- Qui cause de l’ennui, de la lassitude.
- […] légère, étourdie, folle même, elle riait de tout, ne s’intéressait à rien ; confondait la tristesse avec l’humeur, et ne voyait dans une personne affligée qu’une personne ennuyeuse. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, dans Œuvres complètes de Mme Riccoboni, t. 1, Foucault, 1818)
- Que faire donc ? je ne fume jamais ; la fidélité matrimoniale est bien ennuyeuse ; dans une intrigue où le cœur n'est que chatouillé on ne vise qu'au dénoûment : la promenade est mon unique plaisir ; triste plaisir à vingt ans ! — (Évariste de Parny, « Lettre à Bertin, du Cap de Bonne-Espérance, octobre 1777 », dans le recueil Œuvres d'Évariste Parny, tome 1, Paris : chez Debray, impr. Didot l'aîné, 1808, page 219)
- Le calme et la monotonie, jamais ennuyeuse cependant, de cette existence au grand air provoquaient en moi une sorte d’assoupissement intellectuel et moral très doux, un apaisement bienfaisant. — (Isabelle Eberhardt, Dans la dune, 1906)
- […] je lui dictais sévèrement des choses ennuyeuses qu’elle tapait avec une application timide, toute frêle, toute mièvre dans sa robe de confection simili popeline. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 199)
- Les garçons revenus du service militaire ont trouvé de plus en plus ennuyeuses les soirées du Causse enténébré et silencieux. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Ils ont ainsi émis la thèse selon laquelle la vie de l'homme préhistorique, pour bienheureuse qu'elle était, ainsi que nous l’a enseigné Rousseau, n'en était pas moins aussi ennuyeuse, à telle enseigne que cet homme d’autrefois fut naturellement amené à inventer un art pour se distraire. — (Bénédicte de Villiers, La pré-histoire chez Kant et Rousseau : Roman ou conjecture ?, dans Littérature et savoir(s), sous la direction de Sophie Klimis & Laurent van Eynde, Bruxelles : Publications des Facultés universitaires Saint Louis, 2002, page 102)
- Qui cause du souci.
- J’ai un problème ennuyeux.
-
dangereux
- Qui met en danger, qui expose à un danger ; ou simplement, qui est nuisible, pernicieux.
- La recherche de micro-polluants organiques dangereux s’inscrit dans le concept de développement durable conciliant la protection de l’environnement et le développement économique. — (Nathalie Gyuran-Humbert, Mise au point de méthodes pour l’analyse de micropolluants organiques dans des matrices liquides ou solides en provenance de la filière cuir, 2004)
- Des repaires dangereux existaient où la police n’osait s’aventurer. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 210 de l’édition de 1921)
- Nous parlons sans ménagement de cette paix qui fut jusque-là la seule dangereuse, des deux ou trois camarades communs qu'elle a fait périr. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- Sur Twitter, le professeur en médecine interne Josh Barocas, dans le Colorado, a critiqué l’attitude dangereuse du chef d’État, qu’il a même qualifiée de « préjudiciable ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 23)
- En Europe, au Moyen Âge, on donnait à l’aubergine le nom de malum insanum, ou « pomme de la folie », car, disait-on, elle était dangereuse pour la santé mentale. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 317)
- Qui a les moyens de nuire, ou à qui l’on ne peut se fier sans danger, avec lequel il y a danger à se lier.
- Une presse complaisante jusqu’à la servilité répandait dans le public, depuis les salons jusqu'aux mansardes, les idées les plus fausses et les plus dangereuses. — (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 240)
- Un ennemi dangereux.
- Un dangereux malfaiteur.
- C’est une coquette fort dangereuse.
- C’est un dangereux séducteur.
-
hochequeue
- (Ornithologie) Nom vulgaire des oiseaux du genre Motacilla, à queue longue et très mobile.
- Nous foulions les cressons et les myosotis, et les hochequeues s’envolaient à notre approche. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, 2012, page 149)
- Devant eux, venu de je ne sais où, un petit oiseau surgit, un pitoyable hochequeue. Il les attendait, jusqu’à ce qu’ils fussent presque sur le point de marcher sur lui. Alors, il repartait avec un cri imperceptible, pour aller se poser un peu plus loin, les attendre de nouveau et repartir encore. — (Pierre Benoit, Le lac salé, Albin Michel, 1921, collection Le Livre de Poche, page 121)
-
feu
- Phénomène calorifique et lumineux produit par la combustion d'une matière inflammable ; un des quatre éléments des Anciens. Note : Utilisé avec l’article défini : « le feu ».
- La maîtrise du feu est souvent considérée, avec celle de l’outil, comme une des caractéristiques qui distinguent l’homme de l’animal. — (Jacques Collina-Girard, Le feu avant les allumettes, Paris, éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1998, page 1)
- Brasier de petite envergure allumé à dessein pour éclairer, chauffer ou cuire.
- Lorsqu’une bande de baleines est signalée, la nouvelle se répand aussitôt dans tout l’archipel au moyen de feux allumés sur les montagnes ; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 37)
- Ils arrivèrent à la grotte, tout le monde se les gelait sérieusement. Ils décidèrent de faire un feu pour la nuit. — (Eva Kavian, L'Homme que les chiens aimaient, ONLIT Éditions, 2016, page 98)
- Ils allumèrent des feux qu’ils entretinrent nuit et jour, et les hommes qu’on envoyait à la corvée du bois aux environs devaient tenir les loups en respect. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 271 de l’édition de 1921)
- Je m’habillai hâtivement et redescendis jusqu’à la salle à manger, la température était glaciale, le feu n’avait pas pris, je n’avais jamais été doué pour le feu, je ne comprenais rien à l’assemblage de bûches et de brindilles qu’il convenait de bâtir, c’était un des nombreux points qui me séparaient de l’homme de référence – mettons pour situer Harrison Ford – que j’aurais souhaité d’être, enfin pour l’instant la question n’était pas là. — (Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019, page 280)
- (En particulier) Incendie.
- En saison sèche, les Garde-bœuf suivent les feux de forêt et de savane, pour manger les animaux mis à nu par la disparition de la couverture herbacée. — (Jean Claude Ruwet, Les Oiseaux des plaines et du lac-barrage de la Lufira supérieure (Katanga méridional) : reconnaissance écologique et éthologique, Université de Liège & Fondation pour les recherches scientifiques en Afrique centrale, 1965, page 41)
- (Familier) (Par métonymie) Dispositif autonome destiné à produire une petite flamme (briquet, allumette, allume-cigare…).
- Prête-moi ton feu.
- Avez-vous du feu ?
- Y a-t-il du feu dans la voiture ?
- (Vieilli) Bougie allumée pour indiquer le temps durant une mise aux enchères publiques.
- Deux antres feux successivement allumés sur cette dernière somme s’étant éteints sans enchère, la maison dont il s’agit, a été définitivement adjugée à bail à M. Nicolas Lhérault, sus-nommé, […]. — (F. M. Sellier, Le manuel des notaires, Paris : Librairie Cotillon, 1841, volume 1, page 135)
- (Par métonymie) (Vieilli) Torche.
- Il nous guidait grâce au feu qu’il portait dans la main.
- Source de chaleur pour la transformation des aliments.
- Laissez cuire vingt minutes à feu doux.
- Appareil de cuisson des aliments, cuisinière.
- Des racines coupées et des feuilles de betteraves, bouillant dans une marmite sur le feu, mêlaient leur parfum âcre à l’odeur de renfermé qui semblait stagner dans les encoignures. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Si tu veux, j’ai encore de la soupe sur le feu.
- (Par métonymie) Endroit où l’on fait du feu.
- — Cependant la nuit que tu viens de passer a dû te donner à réfléchir ?— Bien certainement, j’aimerais mieux un bon lit et le coin du feu.— Le veux-tu, le coin du feu et le bon lit, avec le travail bien entendu ? — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- […] et l’on court se mettre en pantoufles et en robe de chambre pour popoter avec lui au coin du feu. — (Octave Uzanne, Les Zigzags d’un curieux, Maison Quantin, 1888, page 218)
- (Par métonymie) (Vieilli) Foyer ; famille.
- Viennent ensuite les pays dont la population a été déterminée par plusieurs méthodes indirectes, telles que l’énumération de toutes les personnes sujettes à un impôt quelconque ; celle des familles ou feux ; celle des maisons, qu’il ne faut pas confondre, comme on le fait souvent, avec la précédente […] — (Adriano Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
- La paroisse compte une trentaine de feux, assez peu de fidèles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Leur population totale, qui en 1504 ne dépassait pas 69 feux ou ménages, comme le précise un compte de cette époque, atteignait 175 feux en 1789 (100 pour Vaux, 40 pour Euilly et 35 pour Tétaigne). — (Georges Hubrecht, Le Bailliage de Mouzon à la veille de la Révolution et ses Cahiers de doléances, Bière, 1969, page 65)
- Le rôle des tailles de Barques pour 1719 porte 41 feux, dont 33 masculins ; celui de Marques : 66 feux, dont 56 masculins. — (Jacques Dupâquier, Statistiques démographiques du bassin parisien, 1636-1720, éditions Gauthier-Villars, 1977, page 530)
- (Par métonymie) (Au pluriel) Lumière.
- Des feux tantôt roses, tantôt d’un bleu acide qui tournait au vert pomme, scintillaient à l’extérieur des Folies. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’hypothèse a été avancée d’une extinction des feux de la piste d’atterrissage au moment de l’approche de l’avion ; mais cette version n’est pas validée, les feux ayant, semble-t-il, été éteints après le crash, dans un mouvement de panique. — (Paul Quilès, Bernard Cazeneuve et Pierre Brana, Enquête sur la tragédie rwandaise (1990-1994), édition Assemblée nationale (rapport), décembre 1998, pages 216-217)
- (Sens figuré) Signal lumineux.
- Un officier de police traverse la rue pour donner une contravention à une dame n'ayant pas immobilisé son véhicule au feu rouge. — (Veronica Brathwaite, Arrête! Le feu est rouge!: Traverser en toute sécurité, Xlibris Corporation, 2013)
- Les signaux A45 et A47 sont accompagnés de feux clignotants rouges ou blancs. — (Claude De Bruyn, Feu vert pour le permis de conduire : Je réussis l’examen, De Boeck, 2008, page 80)
- (Par métonymie) (Familier) (souvent au pluriel) Dispositif électrique qui régule le flux des véhicules et des piétons à l’aide de lumière de différentes couleurs.
- Arrête-toi aux feux !
- Brûler un feu.
- (Par métonymie) Phare maritime.
- Le vendredi 13 mars, j’aurais dû apercevoir dans la soirée le feu de Sombrero, sur lequel je voulais atterrir […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Le ciel, clair au départ de Saint-Louis, devient brumeux vers Dakar. Nous apercevons dans un trou le feu de la pointe du Cap-Vert, à 4 heures. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page84)
- (Par métonymie) Dispositif lumineux permettant de signaler la présence d'un véhicule ou d'un aéronef, ses changements de direction, ses arrêts.
- Le troisième feu stop est maintenant obligatoire.
- Les feux de croisement sont les seuls à servir en ville et sur route.
- Les feux de navigation équipent tous les avions, du petit appareil d'aéroclub au plus gros des avions de commerce.
- (Sens figuré) (Poétique) Étoile, corps céleste brillant.
- Les feux de la nuit.
- (Sens figuré) Éclat, scintillement.
- Dans l’azur à peine noirci du couchant, l’étoile du berger brillait d’un feu paisible, sans un scintillement ; l’air était calme […] — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Jusqu’aux cravates, au petit nœud suavement bloqué par une épingle dans l’échancrure du col, jusqu’au feu d’un vrai diam’ et au cuir mat du bracelet-montre, on sentait ces messieurs soucieux de leur mise. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- (Sens figuré) Saveur brûlante, en particulier d’un alcool.
- Le feu de l’absinthe.
- (Littéraire) Excitation ; passion.
- […] le prince Jean, monté sur un palefroi gris plein de feu, caracola dans la lice à la tête de sa suite joviale […] — (Walter Scott, Ivanhoé, ch. VII, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Cette Gourguin était, comme l'on dit chez nous, un vrai chat noir, qui n’avait que la peau et les os ; toutefois, un grand feu d'esprit, et les plus beaux yeux, avec des manières hautaines : dangereuse, artificieuse, accusée de beaucoup de noirceurs ; […]. — (Élémir Bourges, « Prologue : Le mémoire d'Ivan Manès », avril 1871, dans Les Oiseaux s'envolent: et les Fleurs tombent, en feuilleton dans La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages, Paris : Librairie Plon, novembre 1892 (A1 - T6), page 56 & Éditions Ligaran, 2015)
- Deux ou trois images de femmes rencontrées lui apparaissaient à l’imagination et il les suivait, d’abord pour se délasser. Puis tout le feu de ses vingt ans s’animait, tous ses sens sentaient (sic) ce que contient une femme qui passe. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 60)
- Ainsi songe Thérèse qui voudrait bien ne pas rejoindre les deux hommes ; mais dans le feu de la discussion, ils s'arrêtent au milieu de la route et gesticulent. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
- L’âme de Wesley avait besoin d’un feu plus vif. Un jour (24 mai 1738), dans une sorte d’illumination, il entrevit la vraie foi qui est un lien vivant et non une opération de la raison. — (André Maurois, Histoire de l’Angleterre, 1937)
- Les cerfs, bien qu’imbelles, se livrent des combats lorsque les feux de l'amour les y poussent. — (Les études classiques, volume 65, Université de Namur, 1997, page 124)
- Il y a, ô brahmane, trois sortes de feu qu’il faut abandonner, qu’il faut éloigner, qu’il faut éviter. Quels sont ces trois feux ? Ce sont le feu de l’avidité, le feu de la haine et le feu de l’illusion. — (Bouddha)
- Source d’excitation, de passion.
- Les disciples ont reproduit l’expérience du Sinaï : la Parole est un feu! — (Bruno Chenu, Disciples d’Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, page 81)
- (Littéraire) Passion, amour.
- Brûlé de plus de feux que je n'en allumai (…) — (Jean Racine, Andromaque, 1667)
- De mes feux mal éteints je reconnus la trace, Je sentis que ma haine allait finir son cours,Ou plutôt je sentis que je l’aimais toujours. (ibid.)
- (Argot) (Par ellipse) Arme à feu, pistolet.
- (Militaire) Tirs, lors d’un combat.
- — Il fallait vivre sous Louis XIV ; on passait son temps à la cour, dans la meilleure compagnie du monde, avec madame de Sévigné, M. le duc de Villeroy, M. le duc de Saint-Simon, et l’on n’était avec les soldats que pour les conduire au feu et accrocher de la gloire, s’il y en avait. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Notre régiment était presque à couvert du feu des Russes par un pli de terrain. — (Prosper Mérimée, L’Enlèvement de la redoute)
- Un capitaine réglait le feu : « À vous, Judin ! » Le petit lignard visait soigneusement, lâchait la détente. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e édition, page 168)
- M. de la Ferté s’était séparé de la première demi-section, qui avait obliqué vers la gauche, avec ordre pour Saumabère, dès qu’il entendrait les premiers coups de fusil, d’exécuter un feu à cartouches comptées, afin de donner à l’adversaire qu’il était tourné, ce qui en forêt est le prélude immédiat de la débâcle. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, réédition Cercle du Bibliophile, page 244)
- Le feu des fusils Mauser commença ; ce fut un vacarme épouvantable dans lequel on percevait le ronflement des obus à la lydite, le crépitement des fusils Metford, les éclats des mitrailleuses boers et les sifflements des Mauser. — (Le Mémorial d’Aix, 25 janvier 1900, page 1)
- En cueillant dans les blés le coquelicot rougeLa blanche marguerite et le bleuet si bleu– Ces couleurs du drapeau ! – parmi le blé qui bouge,Songez à nos soldats qui sont tombés au feu ! — (Marie Cassabois, Les Chants de l’écolier, Voix des tombes ; Édouard Privat, Toulouse, 1934, page 94)
- Il a sorti son feu et il a fait feu. — (Jean-Marc Agrati, Le chien a des choses à dire, On foutait que dalle)
- (Sens figuré) (Argot) Enthousiasme, excitation.
- L’autre jour les MCs ont mis le feu à la salle.
- Allumer le feu et faire danser les diables et les dieux. — (Pierre Jaconelli, Allumer le feu)
- (Athlétisme) (Par ellipse) Coup de feu, signal sonore qui autorise le départ d’une course. Départ d’une course.
- Dans les starting-blocks les coureurs attendaient que le feu retentisse pour partir.
- Il est parti dès le feu, sans attendre.
- (Sens figuré) Urgence, presse.
- Y a pas l’feu.
- (Familier) Il a le feu aux fesses.
- (Astrologie) Élément astrologique qui comprend les signes Bélier, Lion et Sagittaire.
- (Familier) Utilisé pour exprimer que quelque chose est génial.
- C’est le feu les licornes !
- Armoiries avec un feu (sens héraldique) (Héraldique) Meuble représentant un ensemble de flammes dans les armoiries. Il est toujours représenté flammes vers le chef. Certains auteurs blasonne le nombre de flammes (trois d’ordinaire). Il peut être meuble seul ou utilisé en complément d’un autre (marmite par exemple). On le trouve également dans des meubles composites mais il porte alors un nom différent : immortalité pour le phénix, patience pour la salamandre. À rapprocher de flamme.
- Écartelé : au 1 d’azur à la tête de loup d’or, au 2 d’or au feu de gueules, au 3 d’or à l’enclume de gueules et au 4 d’azur à la tête de lion d’or, qui est de la commune de Robert-Espagne de la Meuse → voir illustration « armoiries avec un feu »
- (Régional) Brûlure de la peau.
- — Va-t’en à l'Hardilas, dit-elle, et ramène Julie la Rouge qui traite pour le feu. Il faut tout essayer. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- (Théâtre) Gratification accordée à chaque représentation.
- À la suite de cette représentation mémorable, le théâtre resta fermé pendant deux jours. Argent et relâche furent employés en banquets que j'offris, Amphytrion magnifique, à la troupe et aux habitués des coulisses. Je ne répondrais même pas que mes feux de quinze cents francs aient suffi pour acquitter la carte. — (Hippolyte de Villemessant, Mémoires d'un journaliste, tome 1, 1867)
- Un sociétaire à part entière gagne trois mille six cents francs par mois, plus cent cinquante francs « par feu », c’est-à-dire chaque fois qu’il joue. — (Jacques Charon, Moi, un comédien, 1975, page 239)
- Il trafiquait, par procuration, sur les billets, et il s’en était attribué, comme feux de directeur, un certain nombre qui lui permettait de dîmer les recettes. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
-
gélatineux
- Qui est de la nature de la gélatine.
- Thunherg présume que cette dernière en tire les matériaux d'espèces de fucus, notamment du fucus bursa, qui, suivant lui, est aussi gélatineux que la substance même des nids d'hirondelle. — (Jöns Jacob Berzelius, Traité de chimie, t.3, édition refondue par Jean-Benoit Valerius, Bruxelles, Adolphe Wahlen & Cie 1839, p.804)
- Vers le mois de mars ou d'avril, on procède au collage avec du blanc d'œuf ; cette substance a la propriété de former, avec le tannin et une partie des principes colorants, un composé gélatineux qui entraîne, en se coagulant, les matières en suspension dans le vin. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 135)
- On emploie comme matière première soit les déchets de soie naturelle […], soit la substance gélatineuse contenue dans le gros intestin du ver à soie. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
-
anxieux
- Qui a le caractère de l’anxiété, qui exprime l’anxiété.
- Mais il est impossible de décrire les Américains de 1933 et l’espoir anxieux avec lequel ils ont attendu les actes d’un nouveau chef, si l’on ne rappelle d’abord l’étendue de la catastrophe. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
- (Suivi de de et d'un verbe) Impatient, désireux.
- Cher père, si vous saviez comme tous nous nous sommes profondément annuyés de vous, durant ces deux derniers mois, et combien nous sommes anxieux de vous revoir et de vous garder! — (MarcellevGauvreau, Lettre à Marie-Victorin, 24 mai 1940, dans Lettres au frère Marie-Victorin, éditions Boréal, Montréal, 2019, page 188)
-
fangeux
- Qui est plein de fange.
- La lueur blafarde, vacillante, des réverbères agités par la bise, se reflétait dans le ruisseau d’eau noirâtre qui coulait au milieu des pavés fangeux. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, première partie, chapitre I, 1842)
- Au bout d’une demi-heure de galop le long de l’Eyafjord, nous arrivons à l’extrémité méridionale de ce noble bras de mer qui dégénère ici en un marais fangeux. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 79)
- Des cabanes croulantes, des trous, des flaques fangeuses, des terrains vagues semés de cubes de ciment épars, de la boue, des mares croupissantes en pleine rue. — (Georges Arnaud, Le Salaire de la Peur, 1950)
- Ils foulèrent un sol fangeux, maigrement défendu par des graviers et des pierres. — (Jean Ray, Harry Dickson, Les Eaux infernales, 1934)
- (Sens figuré) Abject.
- On se haussait sur le bout des pieds afin de mieux voir, et lui restait interdit sous cette pluie d’injures fangeuses. — (Guy de Maupassant, La femme de Paul, dans La maison Tellier, 1891, collection Le Livre de Poche, page 231)
- La Pauvreté, ah ! la garce ! Elle va dans un cortège d’humiliations, de basses rancunes, de fangeuses abdications. Elle traîne, derrière elle, sa sœur la Misère, au rire édenté, aux orbites desséchées, aux doigts mous. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 34)
- À force d’être plus astucieux, plus morbides, plus pervers que les persécutés les plus détraqués de nos Asiles, de nous vautrer avec une sorte de nouvel orgueil fangeux dans toutes les insanités qu’ils nous présentent, où allons-nous ?… — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 519)
-
infectieux
- Qui produit une infection.
- Le 27 juillet, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le notait aussi : « De plus en plus d’auteurs sont d’avis que la propagation par des aérosols infectieux est plausible et qu’elle devrait être prise en considération ». — (Josée Legault, L’aveu de Christian Dubé, Le Journal de Montréal, 13 novembre 2020)
- Germes infectieux.
- Qui est caractérisé par une infection.
- Maladies infectieuses.
-
crasseux
- Qui est couvert de crasse.
- La toute petite fille était une gaminette de trois ou quatre ans à peine, très crasseuse et très déguenillée, aussi large que haute, et fagotée on ne sait comment, à la je m'en moque. — (Le Journal de Françoise, 1904, vol.3-4, page 651)
- Ce fut une époque de beuveries à décarcasser un veau, parmi les vapeurs des pipes et les proclamations d’esthètes crasseux, toutes lavallières dehors. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 28)
- Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
- En ouvrant la porte, Patrick vit un homme de taille moyenne, vêtu d’un pantalon de velours bleu, d’un pull à col roulé, et d’une paire de basquettes crasseuses. — (Eric Bouillot, Transgression, Éditions Le Manuscrit, page 14)
- (Familier) Qui vit dans une avarice sordide.
- Il vit en crasseux.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.