Dictionnaire des rimes
Les rimes en : obscurcir
Que signifie "obscurcir" ?
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- Rendre obscur.
- Les nuages obscurcissent le jour, le soleil.
- Les fumées obscurcissent l’air.
- (Sens figuré) Devenir peu clair.
- Quand l’intelligence est obscurcie par les passions, par les préjugés.
- Le code est obscurci par des commentaires abscons.
- Rendre confus.
- Quelquefois le commentaire obscurcit le texte en voulant l’éclaircir.
- Son principal talent était de démêler la vérité, que tous les hommes cherchent à obscurcir. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
- (Pronominal) Devenir obscur, perdre sa clarté.
- L’air, le jour, le temps s’obscurcit.
- (Pronominal) (Sens figuré) Devenir peu clair, confus.
- Quand la raison vient à s’obscurcir.
- Sa gloire s’est obscurcie peu à peu.
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "obscurcir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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mugir
- (Sens propre) Pousser son cri, en parlant des bovins.
- Ses concitoyens le regardaient comme un homme d’une grande opulence. Il possédait cinquante feddans de bonne terre ; cinq gamousses, dix bœufs mugissaient dans ses étables. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- (Sens figuré) Donner de la voix, quand on la force et qu’elle approche du mugissement, pour un humain.
- Entendez-vous dans les campagnesMugir ces féroces soldats ? (paroles extraites de l’hymne national français ‘’La Marseillaise’’, 1792)
- Cet homme mugissait de colère, de fureur, de rage, de douleur.
- (Par extension) Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Faire le bruit des flots de la mer, des vents, des torrents, etc., quand ils sont violemment agités.
- En effet, on entendait la tempête mugir autour de la maison. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
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applaudir
- (Intransitif) Battre des mains en signe d’approbation.
- Des gens applaudirent à la fin. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 47)
- (Transitif) Donner son complet assentiment à une chose, en ce sens, il est le plus souvent suivi de la préposition « à ».
- […] et, si elles ont été portées à applaudir à la sagacité du philosophe, elles ont été sur le point de condamner la philosophie. — (Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc., volume 35, 1816, page 376)
- En cette fin d'année 1937, des ateliers de flottage sont en projet ou en cours d'installation dans plusieurs charbonnages français. On doit y applaudir puisqu'il n'y a pas moyen meilleur d'épurer les schlamms et les poussiers. — (Ch. Berthelot, Épuration, séchage, agglomération et broyage du charbon, Paris : chez Dunod, 1938, page 8)
- (Transitif) Battre des mains en signe d’approbation à l'adresse de quelqu'un.
- Pour de pareils applaudissements, je conçois qu’on risque sa vie à chaque minute ; ils ne sont pas trop payés. Ô chanteurs au gosier d’or, danseuses au pied de fée, comédiens de tous genres, empereurs et poëtes, qui vous imaginez avoir excité l’enthousiasme, vous n’avez pas entendu applaudir Montès ! — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
- (Pronominal) Se vanter, se glorifier.
- C’est un homme vain qui s’applaudit sans cesse.
- (Pronominal) Se féliciter de quelque chose.
- Je m’applaudis de mes erreurs si elles tournent à votre gloire, je ne vois que votre bonheur dans ma faute. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIV, 1826)
- Au moment où elle s’applaudissait du bonheur négatif qu’elle avait su conquérir, elle entrevit d’effroyables abîmes. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Le duc et la duchesse mouraient de rire à tous ces propos , comme gens qui avaient fabriqué l'aventure, s’applaudissant de la finesse et de la dissimulation que montrait la Trifaldi. — (Miguel de Cervantes Saavedra, L'ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche, traduction L. Viardot, 1836, tome 2, page 402)
- — Vous ne sauriez croire, continua Sainte-Austreberthe, combien je m’applaudis maintenant d’avoir employé auprès de vous les bons offices de M. de Mériolle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Je m’en applaudissais, il est vrai, dans mon for intérieur. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
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expire
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de expirer.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de expirer.
- Elle possède au plus haut degré cette science de l’existence qui bonifie les moindres parcelles de la matérialité, qui fait que votre pantoufle est la plus exquise pantoufle du monde, qui donne à votre linge une saveur indicible, qui double de cèdre et parfume les commodes ; qui verse à l’heure dite un thé suave, savamment déplié, qui bannit la poussière, cloue des tapis depuis la première marche jusque dans les derniers replis de la maison, brosse les murs des caves, polit le marteau de la porte, assouplit les ressorts du carrosse, qui fait de la matière une pulpe nourrissante et cotonneuse, brillante et propre au sein de laquelle l’âme expire sous la jouissance, qui produit l’affreuse monotonie du bien-être, donne une vie sans opposition, dénuée de spontanéité et qui pour tout dire vous machinise. — (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836 (en parlant de l’Angleterre))
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de expirer.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de expirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de expirer.
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finir
- Achever, terminer, arriver à échéance, cesser, finaliser.
- Finir une tâche.
- Finir un discours par une belle péroraison.
- Finir une affaire, un ouvrage.
- Finissons ce badinage.
- J’ai fini par apprendre ce que veut dire finir.
- (Art) Exécuter avec un soin minutieux.
- Ce peintre finit patiemment, finit trop.
- Cet artiste ne sait pas finir.
- Être la fin ou le terme de quelque chose.
- La période qui finit son discours est remarquable.
- Cette campagne finira la guerre.
- L’instant qui doit finir sa vie, le cours de sa vie.
- J’ai commencé par où il avait fini.
- Je ne finirai pas sans un mot d’espoir.
- Finissez donc, vous êtes bien long.
- Finissez donc, vous me faites mal.
- Cet enfant ne finira pas, si on ne le châtie.
- Faites-le donc finir.
- Savoir finir à propos.
- Terminer l’action indiquée par le verbe à l’infinitif.
- Finir de parler, d’écrire, de jouer, etc.
- Cesser des choses trop longues, ennuyeuses, désagréables ou intolérables.
- Nous n’en finirions pas si nous voulions tout rapporter.
- Cette discussion a trop duré, il est temps d’en finir.
- En finir avec une question.
- En finir avec les rebelles, avec une sédition.
- En finir avec un ennemi, le détruire.
- Je suis pressé d’en finir avec cet homme.
- Dès qu’il s’y met, il n’en finit plus.
- C’est un homme qui n’en finit jamais.
- (Intransitif) Se terminer ou être terminé.
- Ce mur finit à tel endroit.
- C’est là que finit mon champ.
- Ce mot finit par une voyelle.
- Cela finit en pointe.
- Prendre fin, arriver à son terme.
- Le sermon finissait.
- Laisse-moi te finir.
- Son bail finira à Pâques.
- Tout finit en ce monde.
- Il est temps que cela finisse.
- Avoir une certaine fin ou une certaine issue ; arriver à un certain résultat.
- Elle a tenu les emplois les plus divers, pour finir dans les vestiaires d’une boîte de nuit. — (Mohed Altrad, Éden : l’extrême tu éviteras, L’Harmattan, 1998, page 98)
- Désormais, pour continuer de se voir, il faut aux amants user de subterfuges. Après tout, il est prêtre, elle est mariée, tous deux savent ou devraient savoir que cela finira mal. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750), Communications, 1987, volume 46, no 46, page 119)
- – Vous finirez chez Renault ! — (David McNeil, 28 boulevard des Capucines, Gallimard, 2012, collection Folio, page 50)
- (En particulier) Mourir.
- Ainsi finit ce prince.
- Suivi de « par » et d’un infinitif il indique que l’action est le terme ou le résultat de ce qui a précédé. → voir finir par
- […]; tout le monde dit que la France se dépeuple, qu’il naît de moins en moins d’enfants, et que l’Allemagne, dont la population augmente toujours, finira par avoir deux fois autant de soldats que nous. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 321)
- […], on lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Pronominal) (Familier) Assouvir un désir jusqu’à l’épuisement et l’oubli.
- […] se finir au whisky dans les bras d’un clochard ou qui sait du Prince Charmant sur son beau cheval blanc ? — (Françoise Payot, Le loup noir, 2007)
- (Familier) Jouir, avoir un orgasme jusqu’à atteindre la période réfractaire, éjaculer.
- Est-ce que tu as fini ?
-
assouplir
- Rendre souple.
- Ces caboches ne sont pas perdues, mais utilisées pour la fabrication du tabac à priser. On fait un premier mouillage des feuilles, destiné à les assouplir. Puis on examine chaque feuille une à une, c'est ce qu'on appelle l’époulardage. — (Aimé Riant, L'alcool et le tabac, Paris : Librairie Hachette, 1879, p. 143)
- Assouplir une étoffe, un ressort. — Le cuir s’assouplit à l’eau.
- (Manège) Habituer un cheval à se mouvoir avec souplesse.
- Tout en les fortifiant, ces exercices les assouplissaient, les habituaient au travail et leur donnaient du fonds ; c'était un véritable entraînement pour la haute école. Ces leçons étaient suivies des airs du manège les plus faciles, […]. — (Victor Franconi, L'écuyer: cours d'équitation pratique, Paris : Michel Lévy frères, 1860, p. 30)
- (Sens figuré) Donner de la souplesse dans les manières.
- Pour en triompher, pour ravir à la cause victorieuse ses plus forts arguments et ses plus spécieux prétextes, il fallait que cette politique s’épurât et s’assouplît , qu'en effaçant la rouille des préjugés révolutionnaires, elle achevât de se réconcilier avec l'humanité, la justice, la sagesse. — (Charles de Rémusat, De l'Esprit littéraire sous la Restauration et depuis 1830, Revue des deux mondes, tome 2, Bruxelles : chez Meline, Cans & Cie, 1847, p. 374)
- Assouplir le caractère de quelqu’un. — Assouplir une langue rude et grossière.
- (Pronominal) Devenir souple.
- Le massage fut pratiqué de bas en haut en refoulant les liquides ; peu à peu les membres s’assouplirent, l’enfant commença à crier de plus en plus fort, la coloration devint rosée, la respiration était plus forte, les mouvements plus libres. — (« Du sclérème œdémateux des enfants nouveau-nés ; son traitement par le massage et l'excitation musculaire », Extrait de la Gazette des Hôpitaux, dans L'Abeille médicale : revue des journaux et des ouvrages de médecine, de chirurgie, de pharmacie , rédigée par le docteur Comet, tome 13, Paris, 1856, p. 264)
- Les entrainements lui ont permis de s’assouplir.
- Son caractère altier n’a pu s’assouplir.
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encourir
- Attirer sur soi, faciliter la survenue, la réalisation, d'un châtiment, d'une peine venant d’une autorité supérieure, d'une pénalité, d'un jugement moral. Le sens de ce verbe contient une connotation de probabilité mais non de certitude : l'objet encouru n'est pas systématiquement réalisé (une peine encourue n'est pas systématiquement appliquée).
- Schomberg, qui le connaissait bien, avait agi précisément comme le maître avait écrit, ne compromettant que quelques troupes légères, et combattant assez pour ne pas encourir de reproche d’inaction, et pas assez pour obtenir un résultat quelconque. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Encourir les peines portées par la loi.
- Encourir le blâme.
- Il avait encouru l’excommunication.
- Sous peine d’encourir…
- Vous encourrez l’indignation de votre famille.
- Encourir la disgrâce, le déshonneur, l’infamie.
- Encourir la haine publique, le mépris public.
- Subir la peine encourue.
- (Par extension) Mériter un châtiment, une peine, un jugement moral.
- Hélas ! si la dame de Montragoux n’avait attenté qu’à l’honneur de son époux, sans doute, elle encourrait le blâme de la postérité […] — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- En réalité, la Justice n'encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu'elle n'a besoin de soutiens d'où qu'ils viennent. — (Communiqué du premier président et du procureur général de la Cour de cassation, président du Conseil supérieur de la magistrature, 1er mars 2017)
- (Par extension) Risquer d'être condamné à une peine, risquer d'être sanctionné.
- Ils seront jugés devant le tribunal correctionnel d'Epinal et encourent cinq ans d'emprisonnement. — (Laurence Munier, Mort par overdose : trois interpellations, Vosges Matin, 13 mai 2016)
- Il encourt une amende — ("Rubrique Dire, Ne pas dire" du site de l'Académie Française)
- (Par extension) Être susceptible de devoir payer une somme.
- En cas de retard de livraison, le fournisseur encourt des frais supplémentaires dont le montant est détaillé en annexe.
- Pour tout Go de données au-delà des 5 Go offerts, l’utilisateur encourt des frais à hauteur de 5€ par tranche de 2 Go supplémentaire.
- (Pronominal) S'esquiver rapidement.
- Là-dessus, Camille Pierrotte s’encourt vite, toute confuse et le feu aux joues, comme si elle venait de mentir. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 271)
- Pris d’une folle peur, je m’encourus vers le chemin, tandis que le jeune M. de V… que son chien entraînait me poursuivait en se moquant de moi. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 30)
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engloutir
- Avaler gloutonnement.
- Il tenait levée une pleine fourchette de haricots qu'il allait engloutir. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Pendant les trois semaines précédant le Carême 1667, la maison de la princesse Palatine aura ainsi englouti 200 unités vendues par le marchand de volailles, dont une quinzaine de chapons et autant de chapons gras. — (Jérôme Fehrenbach, La princesse Palatine : L'égérie de la Fronde, Éditions du Cerf, 2016)
- Un gros brochet engloutit une carpe tout entière.
- (Absolument) Il ne mange pas, il engloutit.
- (Sens figuré) Consumer des biens, en parlant de la fortune.
- Il a englouti en peu de temps cette riche succession.
- La faillite de cette banque a englouti les économies de beaucoup de gens.
- (Par extension) Engouffrer, faire disparaître dans un gouffre, dans un abîme, submerger.
- Tout un crépitement de coups de feu et d’éclatements de projectiles commença, et Bert vit autour de lui, l’enveloppant, l’engloutissant, le submergeant, une immense fulguration blanche accompagnée d’un coup de tonnerre semblable à l’explosion d’un monde. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
- Telle est la chair des femmes, un abîme où s’engloutir sans recours, et celle des vierges un brasier qui consume l'âme. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- A chaque tempête, les dunes progressent vers l'intérieur des terres. […]. Des villages entiers sont engloutis : habitations, église, tout disparaît sous le sable. — (Jean-Henri Fabre, La Plante ; leçons à mon fils sur la botanique, Paris, Delagrave, 1905, 8e édition, page 111)
- Nous n’étions pas nous-mêmes à l’abri des plus grandes frayeurs ; un de ces débris pouvait nous atteindre et engloutir notre frêle nacelle. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 51)
- J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j'ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
- (Sens figuré) Tous ces petits états furent engloutis par cet empire formidable.
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crépir
- (Architecture) Enduire, badigeonner de crépi.
- Il faut crépir cette muraille.
- La chaux crépit bien cette muraille.
- (Art, Travail du cuir) Faire venir le grain au cuir.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Art) Faire bouillir le crin dans l’eau pour le friser
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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accourcir
- (Désuet) ou (Acadie) Rendre plus court.
- Une des plus difficiles entreprises du fondateur fut d’accourcir les robes & de faire raser les barbes de son peuple. — (Voltaire, Œuvres complètes, Tome Vingt-Quatrieme, De L’Imprimerie De La Société Littéraire-Typographique, 1784, page 405)
- (Désuet) ou (Acadie) (Spécialement) Prendre une route de traverse qui rende plus court le chemin habituel.
- C’est avec le secours de cette Méthode, que le capitaine Marchand, assuré, autant qu’il est possible de l’être, de la véritable position du Vaisseau , pouvoit, par des routes directes , accourcir ses Traversées. — (Étienne Marchand, Voyage autour du monde, pendant les années 1790, 1791 et 1792, Imprimerie de la République, 1797)
- (Pronominal) (Désuet) Devenir plus court.
- L’ombre des vieux platanes qui bordaient la route s’accourcissait de plus en plus. — (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
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endormir
- Faire dormir.
- Endormez cet enfant.
- Il est difficile à endormir.
- Commencer à dormir, s’assoupir.
- La lumière, dans cet air humide et épais, colorait les objets de teintes un peu pâles et en émoussait les angles, comme il arrive quand on s'endort et que rien ne se voit plus distinctement. — (Jules Michelet, Journal, 1820)
- (Sens figuré) Ennuyer, fatiguer jusqu’à provoquer le sommeil.
- Cette pièce est si ennuyeuse qu’elle endort.
- Ce livre endort.
- La conversation de cet homme m’endormait.
- Amuser quelqu’un, afin de le tromper et de l’empêcher d’agir.
- Les terribles prêcheurs de Seize, les moines qui portaient le mousquet aux processions de la Ligue, s'humanisent tout à coup ; les voilà devenus bénins. C'est qu'il faut bien essayer d’endormir ceux qu'on n'a pas pu tuer. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page 17)
- (Par analogie) Engourdir.
- Cette attitude forcée m’a endormi la jambe.
- Endormir la douleur.
- (Par euphémisme) Euthanasier.
- Il n’y avait plus rien à faire, nous avons dû faire le choix de l’endormir.
- (Populaire) Dérober, voler, chourer.
- Je me suis fait endormir mon briquet !
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régir
- Gouverner, diriger, conduire.
- L'usage coutumier et les habitudes traditionnelles ont régi les relations commerciales et les transactions en affaires. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.64)
- Régir un état.
- Ce monarque a sagement régi son royaume.
- Les lois qui régissent l’univers.
- Administrer, gérer.
- Ce ministre a bien régi les finances de l’état.
- Il fait régir ses biens, sa terre par un homme de confiance.
- Il a régi ce théâtre pendant plusieurs années.
- Régir une succession par autorité de justice.
- Il a été ordonné que les biens seraient régis par un curateur.
- (Grammaire) Avoir ou exiger pour régime, pour complément.
- La préposition sert ordinairement à exprimer le rapport du mot qu’elle régit avec ce qui la précède.
- Ce verbe, cette préposition régit tel cas.
- Le verbe transitif régit l’accusatif.
- La préposition latine de régit l’ablatif.
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amincir
- Rendre plus mince.
- Amincir une pièce de bois.
- Cette lame s’est amincie en passant au laminoir.
- Abattre une arête, tailler un surplus, biseauter un rebord, amincir localement représentent autant d’actions propres aux percussions de ce type. — (Jean-Claude Dupont, Jacques Mathieu, Les Métiers du cuir, 1981)
- Faire paraître plus mince.
- Un vêtement qui amincit la taille.
- Le noir amincit.
- (Pronominal) Devenir plus mince.
- La Thève bruissait de nouveau parmi les grès et les cailloux, s'amincissant au voisinage de sa source, où elle repose dans les prés, formant un petit lac au milieu des glaïeuls et des iris. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Ses lèvres serrées s’amincissaient déjà sous le doigt de la mort. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- Ses souliers particulièrement s’étaient si bien amincis que la semelle fléchissait sous le doigt quand elle la tâtait : il n’était pas difficile de calculer le moment où elle se détacherait de l’empeigne. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- L'exposition en adret provoque la disparition du pergélisol et celui-ci s'y réduit comme une peau de chagrin et s’amincit. — (Jean-Noël Salomon & Marian Pulina, Les karsts des régions climatiques extrêmes, Presses universitaires de Bordeaux, 2005, page 59)
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pâtir
- Souffrir, être dans la misère.
- — Si j’étais leur mère je gagerais un petit bout de servante qui m’enlèverait un peu de travail au dehors… et je m’occuperais d’eux… Comme cela, je n’ai pas le temps ; ils pâtissent, ils jouent sans moi et je n’ai pas leur amitié s’ils ont la mienne. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- Si Misère avait connu cet effroyable désastre, elle n’eût point voulu le prolonger, même au prix de la vie ; mais, habitués de longue date aux privations et aux infirmités, elle et Faro en pâtissaient moins que les autres : […]. — (Charles Deulin, Le Poirier de Misère)
- Être puni de quelque chose, en souffrir, en éprouver du dommage.
- — Quand même il ne viendrait personne, dit-elle, ce n’est pas une raison pour nous laisser pâtir. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- Davantage tournée vers l’extérieur que ses partenaires européens, l’industrie allemande pâtit sévèrement de la contraction de la demande mondiale. — (Marc Cohen-Solal & Chantal Chaussy, La chute de la production industrielle s’accélère au 4ème trimestre 2008, DGSIS, 2009)
- Il ne faut pas que l’innocent pâtisse pour le coupable : souvent les bons pâtissent pour les méchants.
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gésir
- Être étendu ; être couché.
- Çà et là gisaient des cadavres à demi dévorés par les bêtes fauves et les vautours. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Une centaine d’hommes gisent sur le pavé ; les uns sont tués roides, d’autres atteints mortellement. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Camus, au pied de l’arbre, gisait couché sur le dos, tout pâle, les yeux clos. Nul doute qu’il n’était monté à l’arbre et avait dégringolé. — (Louis Pergaud, La Traque aux nids, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Un scaphandrier islandais a plongé. Il a constaté que le Pourquoi pas ? gisait par 15 m de fond et que son étrave était brisée en quatre endroits. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, vol. 6, 1936)
- Sur l’établi du charpentier, un pied de chaise en réparation gisait à côté du ciseau qui ne l’avait qu’entamé […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- L’île de Makemo gisait à près de quatre-vingt milles de Raroia. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil; t. 1, de New-York à Tahiti, 1929)
- Il farfouilla dans les papiers qui gisaient sur la table. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Ici-gît une feuille morteIci finit mon testament. — (Georges Brassens, Le Testament, in Je me suis fait tout petit, 1956)
- Je voyais donc que j’étais Ulysse après le naufrage, échoué sur une plage indéterminée, et avant d’y élaborer un plan je savourais l’étonnement d’avoir survécu, de posséder des organes intacts et un cerveau pas plus atteint qu’avant, et de gésir sur la partie solide de la planète. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, p. 13)
- (Sens figuré) Être caché, se trouver, consister.
- J’ai moi-même gardé longtemps une sensation d’inquiétude générale […] Elle a eu pour origine le résidu, gisant dans le tréfonds de mon être, des conversations dont ma jeunesse fut bercée. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- La question de savoir si une infraction a été commise dans une intention frauduleuse ou à dessein de nuire gît donc en fait et est dès lors laissée à l’appréciation souveraine du juge du fond. — (Laurence Deklerck, Roland Forestini et Philippe Meurée, Manuel pratique d’impôt des sociétés, De Boeck Supérieur, 2003, page 369)
- La difficulté gît dans notre laborieux consentement à vraiment porter un autre regard sur l'autre. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, page 125)
- Tous les étangs gisent gelés,Mon âme est noire ! où-vis-je ? où vais-je ? — (Émile Nelligan, Soir d'hiver (poème), 1898)
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ressaisir
- Reprendre ; se remettre en possession de quelque chose.
- Elle prit son temps, elle calcula ses mouvements, et, avec une agilité de chatte, elle saisit les deux interrogatoires et les lança dans le feu ; mais Camusot les y reprit, la comtesse s’élança sur le juge et ressaisit les papiers enflammés. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- (Pronominal) — Je me suis ressaisi de mes biens.
- (Pronominal) — Se ressaisir du pouvoir.
- (Pronominal) (Absolument) Redevenir maître de soi.
- Personne ne parla plus d’abandonner la culture ; les femmes les moins courageuses, les vieillards les plus fatigués se ressaisirent ; les champs qui étaient restés en friche furent bien vite ensemencés. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 87)
- […] mais quand Habib, rendu furieux par un uppercut qui faillit l’envoyer à terre, se ressaisit et fonça bestialement sur l’homme au beau visage, le combat prit une allure saisissante. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- — Jules !… Je t’en supplie… Ressaisis-toi…Justement, il ne lui plaisait pas de se ressaisir. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 124)
- Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
-
resalir
- Salir à nouveau.
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encire
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe encirer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe encirer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe encirer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe encirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif présent du verbe encirer.
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recuire
- Cuire de nouveau.
- Il faut recuire ces confitures.
- Recuire du pain.
- (Spécialement) (Art) Remettre un ouvrage au feu pour sa perfection et sa conservation, pour lui donner une plus grande solidité, etc.
- On recuit le verre soufflé et façonné pour éviter qu’il ne se casse.
- On recuit le fer forgé pour le convertir en acier.
- On recuit le flan des médailles.
- On recuit le cuivre écroui pour le rendre moins cassant et pouvoir le ployer.
- (Intransitif) Subir une nouvelle cuisson.
- Ce verre a recuit.
- Il faut mettre cette viande à recuire.
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abrutir
- Rendre stupide comme une bête brute.
- Le sentiment de révolte que l'on rencontre dans les classes pauvres se colorera dès lors d'une atroce jalousie. Nos journaux démocratiques entretiennent cette passion avec beaucoup d'art, dans la pensée que c'est le meilleur moyen d’abrutir leur clientèle et de se l’attacher ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre V, La grève générale politique, 1908, page 227)
- Pour que le téléspectateur ne soit pas totalement abruti par des talk-shows et leurs têtes à clashs ou des téléréalités avec des personnages ignares et exubérants. — (Jean-Marc Gheraille, La culture à la télévision: encore quelques îlots de résistance, le 10 novembre 2019, sur le site de La DH Les Sports+ (www.dhnet.be))
- (Pronominal) Devenir stupide comme une bête brute.
- Cet homme s’abrutit devant sa télé.
- Sur le perron, Édolfius s'abrutissait de cognac. — (Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehors, Gallimard (folio), 2009, page 31)
- (Familier) Accabler ; éreinter.
- Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Ça m’abrutissait à tel point que je butai sur un gosse qui tenait un sac : « Tu peux pas faire attention, saligaude ! » hurla-t-il. — (Calixthe Beyala, Assèze l'Africaine, Albin Michel, 2012, chapitre 14)
-
sentir
- Recevoir quelque impression par le moyen des sens, éprouver en soi quelque chose d’agréable ou de pénible.
- Sentir le chaud, le froid.
- Je sentais battre mon cœur.
- Sentir la faim, la soif.
- Elle ne sentait pas son ridicule, mais perdait cependant de sa contenance. Elle me rappelait les brebis imbéciles qui s’agitent au milieu des buissons, et, sans sentir les ronces, laissent cependant un flocon de laine à chacune. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 47)
- Zaheira sentait grandir son antipathie pour elle. Elle sentait aussi que la jeune femme n’était pas aimée dans la maison […] — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », Édition Corrêa, 1940)
- (En particulier) Action qui résulte de l’utilisation de son odorat.
- Je sens une odeur bizarre tout à coup.
- (En particulier) Action qui résulte de l’utilisation du toucher.
- J’ai senti sa main sur mon épaule.
- (Par extension) (Pronominal) Avoir une impression, ressentir.
- Je ne me sens pas bien aujourd’hui.
- Rêvé-je ? Est-ce que je sommeille ? Ai-je l’esprit troublé par des transports puissants ?Ne sens-je pas bien que je veille ?Ne suis-je pas dans mon bon sens ? — (source à préciser)
- Être ému, touché, affecté de quelque chose d’extérieur.
- Il ne sent point les affronts.
- Je sens toute l’horreur de votre situation.
- Sentir la poésie, la musique, etc., en être ému, touché.
- Avoir un sentiment, aimer, être disposé à aimer.
- Je ne sens rien pour elle.
- Ce que je sens pour lui ne saurait s’exprimer.
- Discerner, connaître directement, par intuition.
- Zaheira sentait grandir son antipathie pour elle. Elle sentait aussi que la jeune femme n’était pas aimée dans la maison […] — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », Édition Corrêa, 1940)
- Les affaires de banque je n'y comprends peut-être pas grand-chose, mais les mauvais coups, je les sens et je dis que cette affaire n'est pas catholique. — (Jacqueline Mirande, Étranger, d'où viens-tu ?, Éditions Casterman, 1974, chapitre 2)
- Je ne me sentais pas la force de lui en dire davantage.
- Sentir de loin, découvrir, prévoir les choses de loin.
- Flairer.
- Sentir une tubéreuse.
- (Sens figuré) (Familier) Avec la négation, avoir de la répugnance, de l’aversion.
- Trop heureux de ne pas recevoir mon beau-père et son fils qui, entre nous, ne peuvent pas me sentir. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre XI, Série noire, Gallimard, 1956, page 101)
- Exhaler, répandre une certaine odeur.
- Il a eu la vie plus belle que ceux qui sentent, jusqu’à leur mort, l’odeur des ministères, le moisi des commandes. — (Jules Vallès, Courbet, dans Le Réveil, 6 janvier 1878)
- Les oignons de l’Église, ça devait être, sans doute, pour le général, les sacristies sentant le moisi, les nonciatures, les pastorales d'ensemble, et tout notre bazar extérieur. — (Guy Gilbert, La Rue est mon église, Stock, 1980)
- S’emploie absolument dans cette acception avec les mots bon, mauvais, fort, etc.
- Cela sent bon.
- Cette chose sent mauvais.
- Ce poisson sent fort.
- Exhaler une mauvaise odeur, puer.
- Cette viande commence à sentir.
- Ça pue, ça sent.
- Avoir du goût, de la saveur, en parlant d’un aliment ou d’une boisson.
- Cette soupe ne sent rien.
- Ce vin sent la framboise, sent le fût, le terroir.
- Ce cidre sent le moisi.
- (Sens figuré) Avoir le caractère, les manières, l’air, l’apparence de.
- Sentir le terroir se dit de même des ouvrages de l’esprit, quand ils ont le caractère qu’on attribue au pays d’où l’auteur est, où il a vécu.
- [À Gravesend], les rues plus étroites que larges, et bâties en brique, étaient encombrées sur plusieurs points d’une population qui sentait son marin d’une lieue à la ronde. — (François-Xavier Garneau, Voyage en Angleterre et en France dans les années 1831, 1832 et 1833, 1855)
- — La petite aurait pu nous prévenir qu'elle allait à Segré !Puis coupée en deux par une quinte, elle s'était réfugiée dans l'ombre et Marthe n'avait plus trouvé que moi devant elle pour souffler :— Ça sent le galant ! — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 233)
- (En particulier) à propos du climat.
- Un petit vent sec les saisit. Un de ces vents froids d'été, qui sentent déjà l'automne. — (Guy de Maupassant, Une Vie, 1883, p. 59)
- Dehors, il faisait presque nuit, sans doute à cause des nuages d'un gris jaune qui sentait la neige. — (Jacques Decrest, Six bras en l'air, 1954)
- (Pronominal) Connaître, percevoir en quel état, en quelle disposition on est.
- Il y a présentement ce qu’on appelle une crise dans le monde. […] Cette crise est arrivée au moment même où le monde se sentait de nouveau prospère et confiant […] — (Paul Nizan, Les Chiens de garde, 1932)
- Des chut ! s’élevèrent aussitôt, mais les deux acrobates avaient compris l’allusion et ils se sentirent mal à l’aise. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Vous vous sentez rebelle. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
- Et l’estomac lesté, tonifiés par quelques verres de thé bouillant, nous nous sentons prêts pour une nouvelle étape, quelle qu'elle soit. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 41)
- Il ne se sent pas de joie, il ne se sent pas d’aise : il est si pénétré de sa joie qu’elle lui ôte tout autre sentiment.
- Se sentir de quelque chose : sentir, éprouver quelque chose.
- Se sentir de quelque mal, de quelque bien : En avoir quelque reste.
- – Est-ce qu’elle a beaucoup souffert ? […]« Non, elle ne s’est guère sentie. C’est une attaque qui l’a prise. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 85)
-
avertir
- Informer quelqu’un de quelque chose, prévenir quelqu'un.
- Oui, c’était son devoir de les avertir ; il fallait qu’il le fît, qu’il le fît avec force, qu’il le fît avec éclat, qu’il le clamât en pleine chaire, un beau dimanche, car cela devenait scandaleux à la fin ! — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Nous venions de repartir et de regagner un peu d’altitude, quand on vint m’avertir qu’une chaîne de montagnes était signalée dans notre ouaiche. Je me rendis immédiatement au poste de cartographie, dans la tourelle arrière. — (L’Esprit nouveau, no 7 à 9, 1968, page 795)
- Avertir par une lettre, par un cri, par un signal, par un geste, etc.
- (Équitation) Exciter un cheval au moyen de quelques aides lorsqu’il se néglige dans son exercice.
- L’aide des gras de jambes, qui se fait en les approchant délicatement du ventre, est pour avertir le cheval qui n’a point répondu à l’aide des jarrets, que l’éperon n’est pas loin , s’il n'est point sensible à leur mouvement. — (M. de la Guérinière, Aides du cavalier, dans le Journal des haras, chasses, et courses de chevaux, édition belge, volume 5, Bruxelles, 1837, page 115)
- (Sport) Donner un avertissement, symbolisé généralement par un carton jaune, à la suite d'une faute ou d'un comportement déplacé.
- Afin de lutter contre le jeu dur, il dispose depuis 1970 de cartons jaunes et rouges qui lui permettent d’avertir puis de renvoyer le joueur fautif et/ou récidiviste. — (Benoît Heimermann, Alain Constant & Thierry Hubac, L’ABCdaire du football, Flammarion, 1998, page 32)
- Cette dernière locution, qui désignait déjà au XVIIe siècle un joueur de cartes gagnant, s'utilise également à propos d'un arbitre trop prompt à avertir les joueurs. — (Baptiste Blanchet & Jean-Damien Lesay, Le Dico du parler sport, Fetjaine, 2012, § : Avoir la main chaude)
-
acquérir
- Devenir possesseur par le travail, par l’achat, par l’échange, par contrat ou alors par donation, par succession ; particulièrement en parlant d’immeubles et d’autres choses qui procurent des profits ou des avantages d’une certaine durée.
- Il existe plusieurs modes d’acquérir. — (Jean Carbonnier, Droit civil. 3. Les biens, 1973)
- Une campagne de crowdfunding a d’ailleurs été lancée. Le but est de réunir la maximum de dons pour aider les clubs de sauvetage côtier de Nouvelle-Aquitaine à acquérir du matériel et développer la formation des jeunes MNS. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 6)
- Certains membres du Politburo souhaitent au départ conserver son corps par cryogénisation (le congeler, donc) puis le ressusciter lorsque les développements de la médecine auront fait suffisamment de progrès — les autorités vont même jusqu’à acquérir le matériel nécessaire pour y parvenir. — (Mikal Hem, Et si je devenais dictateur, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Gaïa, 2017, page 217)
- Réussir à obtenir un savoir, un savoir-faire ou un savoir-être.
- […] c’est ce qui explique le grand prestige qu’acquirent immédiatement sur de jeunes troupes, tant de sous-officiers de l’Ancien Régime que l’acclamation unanime des soldats porta aux premiers rangs, au début de la guerre. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La Morale des producteurs, 1908, page 350)
- Il n’était pas devenu le « Monsieur instruit », selon les désirs du paternel, mais il avait acquis d’indiscutables qualités de débrouillage. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- La société universelle de gains renferme tout ce que les parties acquerront par leur industrie, à quelque titre que ce soit, pendant le cours de la société. — (Code civil de 1804, Titre IX, Du contrat de société)
- Prendre position pour une idée, une idéologie.
- Être acquis à la cause de la lutte contre le racisme.
- Le public, tout acquis à l’oratrice, saluait chacun de ses bons mots d’un tonnerre d’applaudissements. — (Antoine Bello, Les Producteurs, 2015, édition Blanche, page 195)
- (Sens figuré) Accumuler, recevoir en parlant de toutes les choses qui peuvent être mises au nombre des biens et des avantages réels.
- Mais les hommes n’échappent pas à leur destinée, et la mienne consiste à gagner deux mille francs. Je ne suis point né pour acquérir de la fortune, et je m’en consolais, jadis, en me disant que chacun, sur la terre, est payé selon ses mérites. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Acquérir de l’honneur, de la réputation, du crédit, de l’autorité, de la science, du savoir, de la gloire.
- Acquérir des droits à l’estime publique. — Il y a des qualités naturelles et des qualités acquises.
- (Par extension) Obtenir.
- Les magistrats acquirent bientôt la conviction que l’empoisonneur était… une empoisonneuse : la propre mère du petit Henri, Charlotte Lamarche […] — (Jules Mary, Les Filles de la Pocharde, 1897-1898)
- Acquérir un nouvel ordinateur.
- Gagner ; s’améliorer.
- Le chanvre femelle continuant à végéter jusqu’à la maturité de la graine, sa tige acquiert plus de force, sa fibre plus de dureté et on ne peut en tirer parti que dans les carderies. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 148)
- Ce vin acquiert de la force. On dit absolument : Ce vin acquiert.
- Je vous suis acquis : Vous êtes assuré de mon attachement, de mon zèle à vous servir.
- (Militaire) Verrouiller sur une cible les instruments de guidage qui permettent la poursuite continuelle de celle-ci.
- acquérir / track (to) : Verrouiller un équipement de détection électromagnétique sur un écho afin de l’utiliser pour un guidage. — (AAP-6 (2005) : Glossaire OTAN de termes et définitions, Agence OTAN de normalisation, Organisation du traité de l’Atlantique Nord, 2005)
- (Pronominal) Obtenir de soi-même.
- Il s’est acquis quantité d’amis.
- Il s’est acquis les bonnes grâces de son supérieur.
- Appartenir incontestablement à une personne ; ne pouvoir lui être disputé.
- Ce droit m’est acquis.
-
cônir
- (Désuet) (Argot) Mourir.
- De temps en temps, quelque moribond était emmené à l’hôpital et il éveillait à la fois l’envie et la compassion de toute la chiourme. — Encore un qui se met à l’abri du froid, gouaillait l'Avocat. — Encore un qui va cônir, répondait le Croc qui avait une peur panique de la mort, même quand il s'agissait de la mort des autres. — (André Chamson, La Superbe, Éditions Plon, 1967, p. 237)
-
réussir
- Avoir une bonne ou une mauvaise issue.
- Il faut voir comment ce projet réussira.
- Cela lui a mal réussi.
- Cette affaire a bien réussi.
- Avoir une issue heureuse.
- Fouché, dans ses Mémoires, avoue que ses plans ne réussirent pas; Talleyrand fut plus heureux, il contribua grandement à la restauration des Bourbons. — (François-Cécile Drujon de Beaulieu, Napoléon jugé par l'histoire, ou précis historique et critique de la vie de cet empereur, chez Maison, Paris 1844, page 133)
- Quelques graveurs, surtout M. Marcellin-Legrand, ont cherché et ont réussi en partie à modifier l’œil des sept chiffres grands devenus pour ainsi dire les plus petits (depuis le 3 jusqu’au 9), afin de pallier leur disparate intolérable.. — (A. Frey, Nouveau manuel complet de Typographie, nouvelle édition revue, corrigée & augmentée par M.E. Bouchez, Manuels-Roret, 1857, partie 1, page 98)
- Par quel biais le remettre sur la bonne voie ? Ni menaces, ni gronderies n'ont réussi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- En réfléchissant différemment sur l’installation des équipements, en refusant d’utiliser les équipements disponibles sur étagère, en traquant les poids inutiles, nous avons réussi à gagner 300 kilos sur le bateau proposé par les architectes. — (Michel Desjoyeaux, Coureur des océans, Éditions Odile Jacob, 2009, chapitre 1)
- (En particulier) Donner un produit ou un résultat satisfaisant.
- Les pommiers, les poiriers, etc., réussissent dans ce terrain. — Les vignes, les blés ont bien réussi cette année.
- Arriver à une issue heureuse.
- Dans la première année, c’est-à-dire immédiatement après l’endiguement, on a l'habitude d’ensemencer le polder en orge. C'est l’ensemencement qui réussit le mieux dans la terre imparfaitement desséchée et dessalée. — (Achille Le Cler, « Mémoire sur l’endiguement et la mise en culture des polders de la baie de Bourneuf (Vendée) », dans les Mémoires et compte-rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils de France, année 1867, Paris : chez Eugène Lacroix, 1867, page 201)
- On y plante principalement des pins, des bouleaux, des marsaults, et des aulnes ; quelques-unes de ces essences réussissent assez bien. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 159)
- — Elle m’a chargé de t’apprendre… Elle débute, cette semaine…— Elle débute ?— Oui… au studio de Castan. Paraît qu’elle est tout ce qu’il y a de photogénique… Ils disent tous qu'elle va réussir. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 170)
- Enfin, ayant réussi à se mettre sur son séant, le malheureux frotta sa joue contusionnée. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
- (Familier) — T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chapitre 5)
- Cet avocat réussit au barreau.
- Cet auteur réussit mieux dans la prose que dans les vers.
- Cet homme a du mérite, il réussira.
- Il est étourdi, il ne réussira à rien.
- Accomplir quelque chose avec succès ; mener à bien quelque chose ; venir à bout de quelque chose.
- A propos, monsieur Vincent, aimez-vous le quatre-quart ? Anne le réussit admirablement. — (Charlotte Nielsen, Anne, ma sœur Anne !!, Presses de la Cité, 1945, page 48)
- J’ai réussi mon examen de la Royal Society of Arts. Un beau diplôme calligraphié qui fera sûrement la joie de ma mère. — (Barbara Ogier, Les bals de Douvres, 2010, Éditions Le Manuscrit, page 206)
-
anoblir
- Rendre noble, donner à quelqu’un le titre et les droits de noblesse.
- Pour le prince, Othon n’était qu’un archer, plus adroit que les autres, il est vrai ; mais l’adresse n’anoblissait point, et les nobles seuls avaient droit de porter des cheveux longs. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Tandis qu'on contestait aux juifs les droits de bourgeoisie, un juif parvint à se faire anoblir : Liefman Calmer, devint baron de Picquigny et vidame d'Amiens. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle ne fait nul cas du prestige et de l'ancienneté des familles : celle de Charles-Augustin et la sienne lui paraissent assez bonnes pour n'y pas ajouter un éclat emprunté. Dans son langage dru de femme bien née d'ancien régime, Reine dirait que la truie n'anoblit pas le cochon. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 160)
- Donner à quelque chose un caractère noble.
- Et la vanille Bourbon, à la puissance aromatique enivrante, d’anoblir flans, macarons, riz au lait, tartes aux pommes, gaufres, crèmes pâtissières et autres vanillades. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 53)
- (Pronominal) Devenir noble.
- Ce métal s'anoblit avec le temps.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.