Dictionnaire des rimes
Les rimes en : moitir
Que signifie "moitir" ?
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- Rendre moite.
- Le bracelet moitissait sa peau sous le vieux cuir. — (Tito Topin, 55 de fièvre, Série noire, Gallimard, 1983, page 20)
- Une chaleur humide moitissait tout ; les pierres transpiraient, les granits avaient de l’humeur ; les rameaux les plus secs, le houx, le chardon, tout exhalait des senteurs puerpérales qui faisaient froncer les narines. — (Martine Le Coz, La Beauté, éditions du Rocher, 2000, page 73)
- Mouiller, imbiber d’eau.
- — Nous pourrions commencer par l’enduire de notre salive, proposa Mican sans autre idée. [...]— J’y vais la première, dit Hila en moitissant la surface de la porte à différents endroits afin de déceler le symbole triangulaire. — (Dany Desjean, Les frères humains d’Agartha, Guérin, Montréal, 2011)
- (Intransitif) (Rare) Devenir moite.
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "moitir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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bleuir
- Rendre bleu.
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L'Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Il étalait un coup de poing qui lui bleuissait la joue, tout gonflé de la joie d’être remarqué. — (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883)
- Ce bain me procurait plus encore de sensations agréables que je ne l'avais escompté; j'abandonnais plus que la crasse de deux journées de voyage dans l'eau qu'avait bleuie les sels puisés dans un prétentieux bocal en porcelaine pour pharmacie à l'ancienne : j'y laissais une fatigue immense […]. — (Angelo Rinaldi, L'éducation de l'oubli, Denoël, 1974, pages 300-301)
- À l’heure du couchant, c’est l’inverse, il fait déjà obscur et les lanternes s’allument dans les maisons pendant que, des fenêtres, on aperçoit encore à l’horizon un disque qui rougit puis bleuit jusqu’à ne plus éclairer que le puits de mer où il sombre. — (Amin Maalouf, Le rocher de Tanios, Grasset, 1993, Le Livre de Poche, pages 293-294)
- (Intransitif) Devenir bleu.
- Certaines substances bleuissent à l’air.
- La peau bleuit au froid.
- Miette avait refusé le bras de Silvère ; elle marchait bravement, ferme et droite, tenant le drapeau rouge à deux mains, sans se plaindre de l’onglée qui lui bleuissait les doigts. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- (France) (Droit public) Rendre définitif, confirmer une décision, un arbitrage.
- L’enveloppe de 200 millions d'euros sur le PIA pour les biocarburants aériens vient d'être bleuie ce matin.
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roussir
- Rendre roux.
- Et de son côté, le récent hiver a roussi les oliviers, dépenaillé les grands mimosas, pareils à des mâts dont les haubans sont coupés, et où pendent des paquets de vieilles voilures déralinguées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- La sécheuse idéale doit aussi être sûre pour tous les tissus, sans risque de brûlure, certaines sécheuses roussissent le linge ou l'exposent aux éléments chauffants. — (Sélection du Reader's digest, vol. 33, 1963, p. 85)
- Le fer chaud a fait roussir ce linge.
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devenir
- Situation à venir, évolution future de quelque chose ou de quelqu’un, de plusieurs personnes, jugée comme incertaine.
- La presse londonienne s’interroge sur le devenir de la « britannité », cette identité collective dans laquelle se reconnaissent Anglais, Écossais, Gallois et habitants d'Irlande du Nord. — (Alain Frachon, Que reste-t-il du Royaume-Uni ?, Le Monde, 25/09/2014)
- Au bilan, tout se passe comme si le devenir de la planète avait occulté celui de l’humanité. — (Sylvie Brunel, Les ambiguïtés du développement durable, Sciences Humaines, 01/07/2005)
- La prospective a pour rôle, en particulier, d’interroger la science et la technologie, de conjecturer leurs devenirs possibles. — (Jean-Marie Mur, L’émergence des risques, page 203, EDP sciences, 2008)
- Mouvement par lequel une chose, un être se forme ou se transforme.
- […] le progrès est un perpétuel devenir, nulle méthode ne saurait être considérée comme immuable, tout est en mouvement, tout est continuellement améliorable, tout ce qui existe aujourd’hui sera demain mieux encore… — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- J’ai été horrifié d’entendre un jour un de nos ministres de l’Éducation dire dans un discours : « L’enfant, ce petit homme en devenir… »Non, pas en devenir, et pas petit. — (Philippe Delerm, La vie en relief, Seuil, 2021, page 214)
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écatir
- Donner aux draps un apprêt, un lustre qui en raidit l'aspect.
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cuire
- Préparer les aliments par le moyen du feu, de la chaleur, pour les rendre propres à être mangés. Devenir propre à être mangé ou propre à tel ou tel usage par le moyen du feu, de la chaleur.
- Si l'on blanchit trop ce chou , il se réduira en bouillie en le cuisant pour la table : et s'il ne l'est pas suffisamment, on ne pourra le cuire assez pour le rendre mangeable; l'expérience seule apprend le point juste ; […]. — (François Rozier, Cours complet d'agriculture ou Nouveau dictionnaire d'agriculture, Paris: Pourrat Frères, 1834, vol. 6, page 361)
- J'essaie bien de cuire du porridge sur le réchaud à cadran, mais une vague plus forte envoie le porridge se coller au plafond et aux parois du poste. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Arsène André avait commencé de laver quelques pommes de terres qu'il cuirait sans les peler - à la baïenne - à l'étouffée. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Dans Mythologiques , Claude Lévi-Strauss écrit que cuire un aliment, c’est couper court au processus naturel qui fait qu’à terme un aliment cru (un légume, un fruit, un morceau de viande) devient une chose pourrie. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 320)
- […] en cuisine, un de leurs camarades cuit des pommes de terre et réchauffe des kippers, ces harengs ouverts par le dos salés et fumés. — (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, pages 30-31)
- (Vieilli) (Absolument) Cuire du pain.
- Ce boulanger cuit deux fois par jour.
- Tous les habitants d’un village étaient obligés d’aller cuire au four banal.
- (Suisse) Bouillir ou faire bouillir.
- Cuire de l’eau pour le café. L’eau cuit.
- Cuire du linge.
- (Par extension) Chauffer certaines choses pour les rendre propres à l’usage qu’on en veut faire.
- Cuire du plâtre, de la chaux.
- Un fourneau à cuire de la brique, etc.
- Cuire du fil, de la soie.
- Statue, vase de terre cuite.
- Transformer par la chaleur selon les effets souhaités ; antonyme : bruler.
- Un trop grand feu brûle les viandes, au lieu de les cuire.
- La chaleur naturelle de ces eaux est telle, qu’elles cuisent un œuf en moins de cinq minutes.
- Mûrir.
- C’est le soleil qui cuit tous les fruits.
- Le soleil n’est pas assez chaud dans ce pays-là pour bien cuire les melons.
- (Par analogie) Causer une douleur âpre et aiguë, comme celle que fait éprouver une brûlure ou une écorchure.
- Je me suis brûlé, je me suis écorché la main, cela me cuit.
- La main me cuit.
- Les yeux me cuisent, ils me cuisent comme du feu.
- La tête me cuit.
- (Sens figuré) (Familier) Nuire, causer un dommage, une vive douleur.
- Il vous en cuira quelque jour ; il m’en cuit ; il pourrait bien vous en cuire.
- — Michel est un mauvais gars qui veut rire... S’il lui en cuit, tant mieux ! — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- Son adresse ! Et exacte, hein ! Sinon, il vous en cuira… — (Georges Simenon, Pietr-le-Letton, Fayard, 1931, réédition Le Livre de Poche, page 109)
- Vous oubliez que je suis la fille du plus grand maquignon de tout le Limousin. À Paris aussi, j’ai des relations très haut placées, il pourrait vous en cuire. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 144)
- (Cuisine) Coaguler en parlant de jaunes d’œufs que l’on fait blanchir sans avoir pris soin de les fouetter énergiquement.
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pétrir
- Malaxer de la farine détrempée avec de l’eau pour en faire de la pâte.
- Pétrir du pain, un gâteau.
- Ce boulanger pétrit bien sa pâte, son pain.
- Ce boulanger pétrit bien.
- (Par extension) Presser et malaxer pour faire prendre une forme, modeler, façonner.
- Pétrir de l’argile.
- On dit que pétrir, c’est modelerMoi je dis que péter, c’est démolir. — (Stupeflip. L.E.C.R.O.U., extrait de l’album Stupeflip, 2003.)
- (Par extension) Presser fortement avec les mains pour donner une autre forme ou pour assouplir.
- Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel… qu’il hurlait… et de flancher du genou, et de pétrir son menton à main que veux-tu, et de piauler, les yeux au blanc. — (Gérard-Fernand Bianchi, Brune intestine, Éditions Éphémère/Lulu.com, 2015, chapitre 12)
- Anaïs pétrissait son grand mouchoir, puis le dépliait pour le refroisser à nouveau. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre II)
- (Sens figuré) Façonner, travailler en profondeur.
- À ses débuts, il avait acquis une véritable célébrité par la façon habile dont il pétrissait la matière électorale et en tirait ce qu’il voulait. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Sens figuré) Produire un bruit désagréable semblable à ces cris et gémissements.
- Certains peuples sauvages pétrissent la tête des enfants nouveau-nés.
- Façonner d’une matière, d’un matériau, etc.
- J’ai vu, dans ma longue carrière d’ingénieur acousticien, bien des matières excellentes conductrices du son, mais jamais je n’en rencontrerai une seule comparable, même de loin, à celle dont sont pétris les murs de l’hôtel Terminus à Marseille. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895)
- « L’être humain est pétri de contradictions », dit l’adage. — (Richard Martineau, Qui est la vraie Lise Payette?, Le Journal de Québec, 27 janvier 2021)
- (Sens figuré) (Voix passive) Imbiber de sentiments.
- Être pétri d’orgueil, de bons sentiments, etc.
- On pourrait dire de son beau visage aux traits délicats, comme d’ailleurs de toute sa personne, qu’ils sont « pétris de bonté »… elle irradie des plis autour de ses lèvres, de ses yeux clairs délavés, et même des petites poches qu’il a sous les yeux… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 196)
- Son visage avait la pâleur et l’éclat des perles, ses cheveux la profondeur sombre des nuits étoilées et son tempérament était pétri de bonté et de tendresse. — (David Lelait-Helo, Si l’amour m’était conté: 50 passions du monde entier, Univers Poche, 4 février 2016)
- Mais l’impérialisme, de par ses progrès mêmes, est pétri de contradictions ; les forces révolutionnaires doivent savoir préparer leur action pour être prêtes au moment où ces contradictions éclateront, et profiter ainsi du déséquilibre pour faire sauter le maillon le plus faible du système. — (Nguyen Khac Vien, propos cités par Jean Chesneaux, Le Vietnam : études de politique et d’histoire, éditions François Maspero, collection « Petite collection Maspero » no 24, 1968, pages 101-102 → lire en ligne)
- Pour les sceptiques pyrrhoniens, le monde semble à tel point pétri de contradictions qu’il vaut mieux s’abstenir de s’interroger, afin de ne pas déchoir dans une agitation frénétique. Peu importe que le monde soit porteur d’une vérité ou d’une autre : ses contradictions apparentes le rendent trop complexe pour qu’on puisse y réfléchir sans trouble. — (Thibault Isabel, Manuel de sagesse païenne, Le Passeur éditeur, 2020, page 33 → lire en ligne)
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saisir
- Prendre vivement, rapidement, délibérément, avec vigueur.
- Elle saisit le feuillage d’une façon très-singulière, faisant sortir pour cet effet une langue longue, rugueuse, très-étroite et noire, en l’entortillant autour de l’objet qu’elle convoîte. — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
- D’une main, l’assassin avait dû saisir la vieille femme à la gorge et, de l’autre main, la bâillonner pour l’empêcher d’appeler au secours. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Mais, pas un instant, Virginie n'avait tenté de saisir le flingue que Coste avait confisqué dans son baisenville. — (André Caroff, La roue de l'écureuil, Fleuve Noir, 1983)
- Il saisit rageusement sa perruque, qui lui redonnait pour un soir la chevelure bananoïde de ses chères sixties, et la jette dans le lavabo où elle se met à sombrer comme un transatlantique. — (Jacques Jouet, sur un scénario de François Rivière, Jonathan Cap : Racket à Roland-Garros, Éditions Nathan, 2015, chapitre 1)
- Au moment précis où les mouchards accostaient les fugitifs et tendaient la main pour les saisir, Mme Hyde braqua sur eux le volumineux parapluie qu'elle tenait à la main et l'ouvrit subitement; […]. — (G. Lenotre, Femmes, amours évanouies: ouvrage orné de quatre héliogravures, Éditions Bernard Grasset, 1933, page 133)
- Saisir l’occasion, saisir le moment favorable, Se hâter d’en profiter.
- Saisir un prétexte, Prendre la première raison qui se présente, bonne ou mauvaise, pour faire une chose, ou se justifier de l’avoir faite.
- Saisir une chose du regard, L’apercevoir rapidement et avec netteté.
- Il saisit d’un regard la configuration du terrain.
- Prendre une chose de manière à pouvoir la tenir, la porter, à ne pas la laisser échapper.
- Il saisit Héloïse, l’enlève entre ses bras comme une balle de fougère, une sachée de linaigrettes floconneuses, et la transporte doucement, parmi les couvertures qu’il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le manche de cet outil est trop gros, est trop court, on a de la peine à le saisir, on ne peut le saisir commodément.
- Saisir par l’anse une marmite qui est sur le feu, pour l’en retirer.
- L'explication parfois proposée après un incident est "le saisissage a lâché". Cependant, c'est rarement la cause principale si les conteneurs ont été arrimés et saisis selon les stipulations du manuel de saisissage. — (Transport de conteneurs en sécurité, Dossier MARS 200885, afcan.org)
- Inscrire de façon à avoir une trace tangible, comptabiliser, noter.
- Tu as saisi cette écriture comptable dans le compte de report à nouveau ?
- Saisir des données dans un ordinateur et les sauvegarder ensuite.
- (Sens figuré) Discerner, concevoir nettement, comprendre.
- Bien sûr, il n’y pige rien et comme il croit, dur comme fer, qu’on lui débite des cochoncetés, il voudrait bien saisir. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Tu saisis ? Moi, sur la banquette arrière, bien assis, et le cigare au bec, comme le gros patron avec sa dactylo. La môme à mes pieds, tu saisis ? Le grand patron, tu saisis ? — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 20)
- Je ne saisis pas, quant à moi, un seul mot de leur jargon. Ni le maire, ni le curé je ne les entends. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Il a saisi sur-le-champ mon intention.
- Vous n’avez pas bien saisi le sens de ses paroles.
- Saisissez bien ce que je vous dis.
- Représenter, croquer avec exactitude, esquisser avec précision.
- Ce poète comique saisit parfaitement les ridicules.
- Cet artiste a bien saisi la ressemblance de son modèle, il a su le représenter d’une manière très ressemblante.
- (Cuisine) Brûler modérément la partie extérieure d’un solide.
- Il faut d’abord cuire à la vapeur un potimarron une dizaine de minutes jusqu’à ce qu’il soit tendre. Ensuite, saisir rapidement au wok dans l’huile d’olive chaude les blancs de dinde (320 g) découpés en dés et les remuer souvent. — (Dinde et potimarron : une recette pour célébrer le nouvel an chinois de Clémentine Gallot pour Libération du 27 janvier 2017)
- (Sens figuré) S’emparer vivement et fortement d’une personne, en parlant des maux du corps, des maladies, des passions, des sentiments.
- Le froid l’a saisi.
- La douleur, la crainte, le désespoir l’a saisi.
- Cette pensée m’a saisi.
- Être saisi de joie, de peur, d’étonnement, de respect, etc.
- (Absolument) Être saisi, être frappé subitement, touché de plaisir, pénétré de douleur.
- Quand on lui dit cette nouvelle, elle fut tellement saisie, qu’elle perdit connaissance.
- J’en suis encore saisi, tout saisi.
- Yves demanda pourquoi on ne lui avait pas télégraphié ou téléphoné.— J’ai eu peur qu’une dépêche te saisisse. Au téléphone, on ne se comprend pas. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 184)
- (Droit) Confisquer, arrêter, retenir par voie de saisie.
- J'avais voulu inscrire l'avion à son nom. On m'a charitablement avertie que le premier soin des créanciers serait de le saisir... — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IV, Gallimard, 1937)
- Saisir les revenus d’une terre entre les mains des fermiers.
- Il y a des objets qui ne peuvent être saisis pour aucune créance.
- Saisir des objets de contrebande.
- Le garde-chasse lui a saisi son fusil.
- On a saisi ce numéro de journal.
- (Marine) Utiliser un matériel adéquat, en particulier des saisines, pour immobiliser ou au contraire transporter un objet volumineux dans la cale ou sur le pont d’un navire.
- La présente partie de l’ISO 9367 prescrit les caractéristiques minimales permettant d’arrimer et de saisir efficacement les véhicules routiers embarqués à bord des navires rouliers et spécifie, en particulier, les points de saisissage sur les véhicules et le mode de fixation à utiliser. — (ISO 9367-1:1989 Dispositifs d’arrimage et de saisissage des véhicules routiers en transport maritime sur navires rouliers -- Conditions générales -- Partie 1: Véhicules utilitaires et ensembles de véhicules, semi-remorques exceptées, iso.org)
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abonnir
- (Transitif) (Vieilli) Rendre bon, rendre meilleur.
- Les caves fraîches abonnissent le vin.
- Le feu est en marche, le feu multiple et brutal, qui réchauffe ou brûle, qui débusque le gibier, détruit les serpents, effraie les fauves, abat l’orgueil des herbes et des arbres, le feu qui défriche les terrains propices aux prochaines semailles et , en passant, les abonnit. — (René Maran, Batouala, Albin Michel, Paris, 1921)
- J’avais peut-être l’espoir que la maternité l’abonnirait. — (Henri Calet, Monsieur Paul, Gallimard, Paris, 1950)
- À propos de glace, et puisque vous la rompez si vite, je me suis permis de vous apporter un petit cadeau, qui, je crois, n'abonnira ni votre narcissisme naissant ni l'image déjà peu favorable que vous avez de mon gouvernement, mais qui peut toutefois vous amuser. — (Alain Damasio, La Zone du dehors, éditions La Volte, 2007, Gallimard Folio SF, 2009, page 223)
- (Intransitif) (Vieilli) ou (Familier) Devenir meilleur.
- C’est un vieux pécheur, il n’abonnit point en vieillissant.
- (Pronominal) (Vieilli) Devenir meilleur.
- Depuis son arrivée, il s'abonnit.
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épanouir
- (Transitif) Ouvrir, faire ouvrir une fleur.
- Voyez-vous comme ce rosier a épanoui ses fleurs !
- (Transitif) (Sens figuré) (Familier) Réjouir, faire rire.
- Je lui ai fait un conte qui lui a épanoui la rate.
- La gaieté, la joie épanouit le visage.
- (Pronominal) Déployer les pétales d’une fleur.
- Un bouton de rose qui s’épanouit.
- (Pronominal) (Sens figuré) Se dérider, devenir serein.
- Son visage, son front s’épanouit, ses traits s’épanouissent.
- Rébecca, le vin aidant, s'épanouissait dans une humeur heureuse. — (Eric-Emmanuel Schmitt, L'Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000. Prologue)
- (Pronominal) Se dit des nerfs, des fibres, des vaisseaux qui s’étendent et se ramifient en se terminant.
- Les nerfs s’épanouissent sous la peau.
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cire
- Matière molle, très fusible et jaunâtre, avec laquelle les abeilles construisent les gâteaux de leurs ruches et qu’on emploie à différents usages, dans les arts, dans l’économie domestique, etc.
- Il faut débarrasser le coton des produits ligneux, pectiques, mucilagineux ainsi que des gommes, résines et cires qu'il peut renfermer …. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- J’ai, comme elle, frotté les meubles à l’eau japonaise, collectionné toutes sortes de cires, rangé de façon presque maniaque les différentes brosses ou plumeaux par tailles ou selon l'usage auquel ils étaient réservés. — (Catherine Guillebaud, Les Souliers lilas, 2009)
- Frotter un parquet, un meuble avec de la cire.
- Boucher de petits trous avec de la cire.
- (Par analogie) (Art) Matière plastique à chaud et rigide à froid.
- Depuis l'Argonne de 1914, le chant d’abeilles des balles s'est inscrit dans mes circonvolutions cérébrales comme, dans la cire d'un disque, un refrain prêt à jouer dès le premier tour de manivelle […]. — (Marc Bloch, L'étrange défaite : La déposition d'un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, p.86)
- (Vieilli) (Par extension) Luminaire d’une église.
- Il connait les tarifs mieux que moi, discute le prix des cires, et a désigné lui-même d’un trait de plume, sur le plan de l’église, la place exacte où il désire que soit dressé le catafalque. — (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, 1936, réédition Le livre de poche, 1968, page162)
- La cire appartient au curé.
- Les funérailles ont coûté tant pour la cire.
- (Par analogie) Composition faite de laque et d’autres matières, à laquelle on donne diverses couleurs et dont on se sert pour cacheter les lettres.
- Un bâton de cire d’Espagne, de cire à cacheter.
- Un cachet de cire rouge, de cire noire.
- (Anatomie) Humeur épaisse et jaune qui se forme dans les oreilles. → voir cérumen
- (Botanique) Résine, assez semblable à la cire des abeilles, qui coule de certains arbres et qu’on appelle cire végétale.
- (Zoologie) Membrane ayant l’aspect de la cire, qu’on remarque à la base du bec de certains oiseaux.
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garnir
- (Militaire) Armer, munir un dispositif de défense d'éléments ou de troupes nécessaires à sa défense, à sa protection.
- Le gouverneur de la forteresse avait fait ses préparatifs de défense. Des monceaux de pavés garnissaient le haut des tours, entourant les canons, pour lesquels on avait élargit les meurtrières. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Ce n’est pas tout : le sommet des tours était garni de hourds en charpente que l’on posait également en temps de guerre. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Garnir un port de vaisseaux.
- Fournir, pourvoir des choses nécessaires.
- Garnir une maison de meubles.
- Garnir une bibliothèque de livres, un buffet de vaisselle.
- (Absolument) Garnir un étui, un nécessaire.
- Avoir la bourse bien garnie, le gousset bien garni.
- Garnir un lit, y mettre des matelas, des draps, des couvertures.
- (En particulier) Meubler.
- Chambre garnie, maison garnie, chambre, maison que l’on loue fournie de toutes les choses nécessaires.
- Chambre garnie, appartement garni à louer.
- Loger en garni, c’est-à-dire en chambre garnie.
- Habiter en garni, un garni.
- Orner ; accessoiriser.
- Le fruit de l’épine-vinette est utile pour conserver et confire et pour garnir les plats. — (Th.W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, page 197, 1803)
- Les cordons ovigères ressemblent à de flexibles tubes de cristal, que garniraient de petites perles noires. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Pour ne pas se griser, malgré les nombreuses libations inhérentes à des fêtes de ce genre, on garnissait de lierre, bouteilles, lampes et meubles ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Rembourrer.
- Renaud leva ses bras maigres que les gants de six onces garnissaient comme deux paquets de pansement et sourit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Faire garnir une porte de bourrelets, pour empêcher le vent de pénétrer.
- Garnir des fauteuils, un canapé, etc. Les rembourrer de crin, de laine, etc.
- Compléter.
- Pour remettre la machine en mouvement, on dirige d'abord l'arbre moteur dans le sens du vent, puis on écarte les voiles afin de garnir de nouveau les ailes. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 116)
- Les meubles qui garnissent un appartement.
- Les statues qui garnissent une terrasse.
- Les cheveux qui garnissent le derrière de la tête.
- (Cuisine) Enrichir ; rendre plus copieux.
- Faites une pâte à koulibiac, puis garnissez l'intérieur de tranches de saumon épluché et débarrassé des arêtes. — (Tante Marie, La véritable Cuisine de Famille, Paris : A. Taride, s.d., 30e éd., p.339)
- Choucroute garnie, choucroute à laquelle sont ajoutées des saucisses ou des tranches de jambon, etc.
- Assiette garnie, assiette de charcuteries diverses.
- Remplir ou occuper un certain espace.
- De hautes et superbes futaies garnissent encore une grande partie de nos vallées et de nos montagnes. Elles recouvrent un sol riche et fertile, et tout à fait propre à la culture. — (Thomas Couët, Le bois, voilà l’ennemi !, Revue Franco-Américaine, 1909)
- Une foule de curieux garnissaient les deux côtés de la route.
- La salle se garnit, commence à se garnir de monde, elle s’est garnie en un instant.
- Doubler ou renforcer avec quelque chose, pour faire durer plus longtemps, en parlant de choses.
- Garnir des bas.
- Garnir un chapeau en dedans d’une coiffe et d’un cuir.
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rassortir
- Constituer de nouveau un assortiment, remplacer la marchandise vendue.
- Il faut rassortir ce magasin.
- Trouver une chose assortie à ce qu’on a déjà.
- Il manque un mètre de tissu à ma robe ; il faut que je trouve à le rassortir.
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ameublir
- (Agriculture) Rendre meuble.
- Cette terre est trop compacte, il faut l’ameublir.
- En fonction des conditions, ce travail initial a pour but dʼameublir, de brasser ou de retourner le sol superficiel. — (Paul W. Unger, Conservation des sols et des eaux : façons culturales appropriées, 1989)
- (Droit) Faire entrer dans la communauté conjugale tout ou partie des immeubles des époux, par une convention formelle, comme les meubles y entrent par l’effet de la loi.
- Ameublir un héritage, un domaine pour telle somme, jusqu’à concurrence de telle somme.
- Mais il faut que lʼintention dʼameublir soit certaine, cʼest-à-dire que les juges du fait puissent la constater et lʼaffirmer sans témérité. — (Gabriel Baudry-Lacantinerie, Louis Joseph Barde, Joseph Le Cortois, Traité théorique et pratique de droit civil, 1906)
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gémir
- Exprimer sa souffrance d’une voix plaintive et non articulée.
- Je l’entendis gémir toute la nuit.
- Il se drapa en vitesse dans son hermine et ouvrit la porte à la volée, ignorant la plainte gémie par son épouse —ah, les femmes ! — (Dave Duncan, Sous une autre lune, 2012)
- (Sens figuré) Se plaindre sous l’excitation de la tyrannie, de l’injustice, du malheur, etc.
- Gémir sous le joug.
- Gémir dans l’oppression, dans l’esclavage, dans les fers.
- La nation avait longtemps gémi sous le poids des impôts.
- Gémir sous le poids des afflictions.
- Il gémissait de voir triompher l’injustice.
- Pousser un cri languissant et plaintif, en parlant de certains oiseaux.
- La colombe, la tourterelle gémissent.
- (Sens figuré) (Poétique) Faire entendre quelque bruit, quelque murmure, en parlant de choses inanimées.
- Le vent gémit dans les forêts.
- (En particulier) Se dit des choses qui s’affaissent bruyamment sous le poids, sous la pression d’une autre, ou que l’on suppose ne pouvoir la soutenir qu’avec effort.
- […] dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Il fait gémir les coussins, les coussins gémissent sous le poids de son corps. — La terre gémit sous ses pas.
- (Sens figuré) Par plaisanterie, Faire gémir la presse : Faire beaucoup imprimer. Se dit surtout des écrivains qui sont plus remarquables par leur fécondité que par leur talent.
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dégarnir
- Dépouiller de ce qui garnissait.
- Dégarnir une terrasse des arbres qui l’ombrageaient.
- Dégarnir une chambre, une maison des meubles qu’elle contenait, ou simplement Dégarnir une chambre, une maison.
- Les bancs se dégarnissaient, la salle se dégarnissait peu à peu, et bientôt il n’y eut plus personne.
- (Militaire) Diminuer le nombre des troupes qui forment un bataillon, une armée.
- Dégarnir le centre d'une armée, pour fortifier l’aile droite.
- (En particulier) (Militaire) Retirer une partie considérable d'une garnison ou de ses munitions.
- Dégarnir une place.
- (Par extension) — Dégarnir les côtes, les frontières, etc.
- (En particulier) Dépouiller de sa garniture.
- Dégarnir une chemise, une robe. - Dégarnir un lit. - Dégarnir un chapeau de femme.
- (Pronominal) (Vieilli) Se vêtir, se couvrir plus légèrement.
- Il s’est enrhumé pour s’être dégarni trop tôt.
- (Pronominal) (Sens figuré) (Commerce) Se dessaisir de son argent comptant.
- Vous avez eu tort de vous dégarnir.
- (Pronominal) (Familier) Perdre ses cheveux, devenir chauve.
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obscurcir
- Rendre obscur.
- Les nuages obscurcissent le jour, le soleil.
- Les fumées obscurcissent l’air.
- (Sens figuré) Devenir peu clair.
- Quand l’intelligence est obscurcie par les passions, par les préjugés.
- Le code est obscurci par des commentaires abscons.
- Rendre confus.
- Quelquefois le commentaire obscurcit le texte en voulant l’éclaircir.
- Son principal talent était de démêler la vérité, que tous les hommes cherchent à obscurcir. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
- (Pronominal) Devenir obscur, perdre sa clarté.
- L’air, le jour, le temps s’obscurcit.
- (Pronominal) (Sens figuré) Devenir peu clair, confus.
- Quand la raison vient à s’obscurcir.
- Sa gloire s’est obscurcie peu à peu.
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assoupir
- Endormir à demi.
- Les quelques verres de laffitte, que j'avais bu à petits coups, avaient eu l'effet de m'assoupir, et je sentis l'envie de faire une sieste de quinze ou vingt minutes, comme c'est ma coutume après le dîner. — (Edgar Poe, L'Ange du bizarre, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire)
- La campagne s’assoupissait déjà dans ce beau silence des nuits d’été. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 174, 2012)
- Parfois elle restait de longues minutes sans parler, soit qu’entre ses longs doigts minces, elle égrenât son chapelet, soit qu’elle s’assoupît, mais d’un sommeil si léger qu’au plus faible craquement je voyais ses yeux s’entrouvrir. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 29)
- Les fumées du vin l’assoupissent.
- Un discours monotone assoupit ordinairement les auditeurs.
- (Sens figuré) Suspendre pour un temps l’effet d’une chose.
- Un remède qui assoupit les grandes douleurs.
- (Sens figuré) Empêcher l’éclat, le progrès, les suites de quelque chose de fâcheux.
- Cette affaire est capable de vous ruiner, de vous perdre, il faut l’assoupir.
- La guerre fut assoupie.
- Assoupir un différend, une querelle.
- (Pronominal) (Sens figuré) Se calmer, s’affaiblir.
- De la même façon, la France de la Libération s'assoupit comme si rien ne s'était produit entre 1940 et 1944. — (François Mitterrand, Le coup d'État permanent, 1965)
- La douleur va bientôt s’assoupir.
- Avec le temps, les haines s’assoupissent.
- La querelle s’est enfin assoupie.
- Le risque est grand que l'on s'endorme dans le couple, que la relation s'assoupisse. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, p. 62)
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ramollir
- Amollir, rendre mou et maniable.
- J’haïssais la St-Valentin, jusqu’à cette année. Je ne sais pas si c’est la pandémie qui m’a fait ramollir le cœur ou si c’est le manque de chaleur humaine qui me fait soudainement avoir le goût de passer une soirée digne d’une finale de télé-réalité, mais j’ai vraiment hâte à dimanche. — (Geneviève Pettersen, Je hais la St-Valentin, mais pas cette année, Le Journal de Québec, 12 février 2021)
- La chaleur ramollit la cire.
- Les pluies ramollissent la terre.
- La cire se ramollit dès qu’on l’approche d’une flamme.
- Dans certaines maladies les os se ramollissent, le cerveau se ramollit.
- (Fauconnerie) Redresser son pennage avec une éponge trempée, en parlant d'un oiseau.
- (Pronominal) (Sens figuré) (Familier) Perdre peu à peu ses facultés mentales.
- (voix passive) Avoir perdu ses facultés mentales.
- Il est complètement ramolli.
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abrutir
- Rendre stupide comme une bête brute.
- Le sentiment de révolte que l'on rencontre dans les classes pauvres se colorera dès lors d'une atroce jalousie. Nos journaux démocratiques entretiennent cette passion avec beaucoup d'art, dans la pensée que c'est le meilleur moyen d’abrutir leur clientèle et de se l’attacher ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre V, La grève générale politique, 1908, page 227)
- Pour que le téléspectateur ne soit pas totalement abruti par des talk-shows et leurs têtes à clashs ou des téléréalités avec des personnages ignares et exubérants. — (Jean-Marc Gheraille, La culture à la télévision: encore quelques îlots de résistance, le 10 novembre 2019, sur le site de La DH Les Sports+ (www.dhnet.be))
- (Pronominal) Devenir stupide comme une bête brute.
- Cet homme s’abrutit devant sa télé.
- Sur le perron, Édolfius s'abrutissait de cognac. — (Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehors, Gallimard (folio), 2009, page 31)
- (Familier) Accabler ; éreinter.
- Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Ça m’abrutissait à tel point que je butai sur un gosse qui tenait un sac : « Tu peux pas faire attention, saligaude ! » hurla-t-il. — (Calixthe Beyala, Assèze l'Africaine, Albin Michel, 2012, chapitre 14)
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affermir
- Rendre stable.
- […]; le sol s'affaisse en s’asséchant. Pour l’affermir, il faut d'abord brûler les choins, massettes, roseaux, et, pour cela, tenir le marais le plus à sec possible, […]. — (François Rozier, Cours complet d’agriculture ou Dictionnaire universel d’agriculture, tome 11, 1805, page 480)
- Il y eut un silence pendant lequel l’homme affermit son lorgnon, fouilla dans la poche intérieure de sa veste et en retira son passeport. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, page 227)
- Rendre consistant.
- Affermir sa voix.
- La gelée affermit les chemins.
- Les chemins s’affermiront bientôt.
- Des piqûres propres à affermir les gencives.
- Ce poisson s’est affermi en cuisant. Dans ce sens on dit plus souvent « raffermir ».
- (Sens figuré) Rendre plus assuré, plus difficile à ébranler.
- Le noyau d’une kabila est constitué par des bonda reliées entre elles : leur relation se fonde sur la parenté et un lien qui s’est affermi au fil du temps. — (Jan Jansen, Épopée, histoire, société : le cas de Soundjata: Mali et Guinée, Karthala, 2001, page 73)
- Nous devons nous affermir mutuellement. — (Timothy Radcliffe, Que votre joie soit parfaite, 2002)
- Ce mot d’« ami » venant d’un homme d’expérience affermissait mon courage. — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 297)
- (Droit) Rendre ferme ce qui était optionnel ou conditionnel.
- Le marché doit comporter une tranche ferme et une ou plusieurs tranches conditionnelles, que le pouvoir adjudicateur peut ou non affermir, chaque tranche devant former un ensemble cohérent. — (Direction des affaires juridiques, Les marchés à tranches conditionnelles, site economie.gouv.fr, consulté le 19 juin 2020)
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reconstruire
- Construire à nouveau (par exemple une maison démolie, un raisonnement oublié, etc.).
- En un mot elle reconstruisait par la pensée la série d’événements auxquels le chasseur s’était subitement mêlé […] — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- En fait, Sédille venait souvent en Villeneuvien séjourner dans sa belle-famille, pour laquelle il reconstruisit la villa de Boisrond (1878-1879) à Bussy-le-Repos. C'est ainsi qu'il se fit connaître dans la région. — (Monuments historiques, Caisse nationale des monuments historiques, 1994, n° 191-194, page 74)
- Vous devez vous marrer, vous autres Américains. Après, y aura plus qu’à nous ramasser à la petite cuillère, à nous aider à reconstruire ce qu'on aura dégommé et à nous vendre ce qu'on ne sera plus foutu de produire ! — (Lionel Chouchon, L'homme qui ne supportait pas les infos, Le Pré aux Clercs, 1996, chap. 5)
- (Linguistique) Proposer une forme théorique pour un mot ancien qui serait à l’origine d’un ou plusieurs mots dans une langue en particulier.
- En comparant les mots des langues indoeuropéennes un linguiste a pu reconstruire la forme *dwóh₁ pour deux
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déguerpir
- (Transitif) (Ancien droit administratif) Abandonner la possession (d'un bien, d'une maison, etc.)[1].
- Déguerpir une rente, une dette, un immeuble, etc.
- Sortir, se retirer hâtivement et malgré soi ; fuir.
- Il eut peur de revoir le comte, et retrouva l'usage de ses jambes pour déguerpir et gagner l'escalier. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- A leur pied, une fosse est ouverte, à moitié pleine ; sur le bord oscille un cadavre qu'étaient en train d'y jeter les ensevelisseurs déguerpis. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l'Yser, Paris, Perrin & Cie, 1918, p.355)
- En lui-même, il souhaitait que Feempje déguerpît, car les colères brusques du Hollandais le faisait trembler pour ses vitres. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 39)
- Mais alors que l’un d’entre eux, titubant, est emmené vers la sortie, l’homme au jogging rayé de jaune fait irruption pour le frapper, avant de déguerpir. Quelques secondes plus tard, sa victime s’effondre à terre. — (Eric Zemmour à Villepinte : ce que les images montrent des violences à son meeting, William Audureau, Arthur Carpentier et Adrien Sénécat → lire en ligne)
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assainir
- (Sens propre) Rendre sain.
- Du devoir pour les municipalités d'assainir les quartiers insalubres des villes manufacturières. — (Emile Bères, Les classes ouvrières: moyens d'améliorer leur sort sous le rapport du bien-être matériel, 1836, chapitre 7)
- Après son départ, j’assainissais moi-même la partie de ma table où ses coudes s’étaient posés, en l’essuyant avec des serviettes que j’allais ensuite clandestinement porter au linge sale. — (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
- Habituellement les terrains mouilleux qu'on veut planter sont assainis au préalable et le creusement des fossés de drainage set à faire des buttes ou des remblais. — (A. Fron, Forêts, Pâturages et Prés-Bois, Encyclopédie des connaissances agricoles, Hachette, 1909, page 137)
- (Sens figuré) Rendre acceptable, décent, rééquilibrer, stabiliser.
- Assainir avant tout les mœurs des gens, et celles des institutions de l’État, mais également surveiller la salubrité matérielle de la cité. — (Eugenio Corti, Caton l’Ancien : roman, éditions de Fallois : l’âge d’homme, 2005, page 241)
- (Finance) Débarrasser un outil financier de ses effets pervers.
- Pour Assainir les finances publiques, il faudrait s’attaquer au cœur du problème, qui réside partiellement dans les relations budgétaires entre les différents niveaux d’administration. — (OCDE, Études économiques de l'OCDE : Danemark 2012, Éditions OCDE, page 43)
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ressortir
- Sortir de nouveau.
- Pour preuve, Netflix, avec une série animée, et Mattel, avec une nouvelle gamme de jouets, ont ressorti Musclor de la naphtaline. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 8)
- Sortir après être entré.
- Une jeune fille a été frappée d’un coup de baïonnette à la mâchoire gauche et l’arme est ressortie par la pommette droite. — (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
- […], il entra dans le bois, d’où il ressortit un peu après, écorçant avec son couteau une trique de grosseur assez respectable. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 381 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) Apparaître en opposition frappante, saillante.
- Les malléoles ressortaient nettement. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 105)
- Les ombres font ressortir les lumières. – De légers défauts semblent faire valoir davantage d’heureuses qualités.
- Résulter, se dégager, apparaître comme conséquence.
- Il en ressort que la présence de MCPA a pour effet de réduire la période d'emploi du mélange ternaire (3,6-DCP + mécoprop + MCPA) par rapport au binaire (3,6-DCP + mécoprop) de la mi-tallage au début montaison au lieu de début tallage au début montaison. — (Compte rendu de la Conférence du COLUMA, Comité français de lutte contre les mauvaises herbes, 1977, vol.4, page 1062)
- Il ressort des termes mêmes de l’article 38 de la Constitution que c’est à sa demande que le Gouvernement peut être autorisé par le Parlement à prendre par ordonnances des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
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éblouir
- Frapper la vue par un éclat très vif que les yeux ne peuvent soutenir.
- …à 1 heure du matin, je pénétrais dans le port de Colon. Entre les deux jetées j'étais ébloui par de nombreuses lumières et j'évitais de justesse un vapeur qui sortait. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Absolument) — L’éclat des diamants éblouit. - La neige, la blancheur de la neige éblouit.
- (Sens figuré) Toucher la vue par quelque chose de remarquable.
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- (Sens figuré) Surprendre par quelque chose de vif, de brillant ou de spécieux.
- Sur deux pages, la spécialiste internationale du jupon nous éblouit de son savoir encyclopédique et de son sabir savant. — (François-Xavier Ajavon, Comment se libérer de ce foutu... Libé !, sur RING : News, culture & société (www.surlering.com), le 27 mars 2010)
- (Par extension) Fasciner ; séduire.
- Je ne me laisse pas éblouir par les bobards : je suis pour les actes, moi, mon cher monsieur. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Les grandeurs l’ont ébloui.
- Être ébloui de l’éclat des richesses, par les richesses.
- Les promesses qu’on lui a faites l’ont ébloui.
- Il est tout ébloui de sa fortune.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.