Dictionnaire des rimes
Les rimes en : mansuétude
Que signifie "mansuétude" ?
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- Douceur d’âme qui porte à être indulgent, patient, clément.
- Il portait soixante ans, et c’était assurément un noble vieillard, à la physionomie pleine de mansuétude et de fierté. — (Paul Féval, Jean Diable, tome 1, 1862, Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits », page 107)
- Cependant, le caractère vraiment ornemental et architectural des armoiries, qui ne tolérait pas une représentation des objets sous leur forme parfaitement naturelle, se conserva […] jusqu’au milieu du XVIe [siècle]. Depuis, les bonnes traditions allèrent s’affaiblissant, jusqu’au XIXe qui a été témoin de la décadence complète de cet art vénérable, dont il semble qu’on eût oublié même les principes les plus élémentaires. Les armoiries qui offrirent le spectacle écœurant de lions pleins de mansuétude dont l’attitude chancelante fit supposer qu’ils étaient pris de vin, de sauvages minés par la phtisie ou bien se pavanant en petits-maîtres sauf le costume, d’aigles à l’air de serins de canarie, de casques en forme de melon ou de bonnet de nuit, inondèrent le monde. — (Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, tome 1 (A–K), G. B. van Goor Zonen, Gouda, 1884)
- Par une inconcevable mansuétude, Elle avait toléré l’affront des fêtes décadaires, l’outrage de la déesse Raison vautrée sur l’autel à sa place […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- D’autre part, cette mansuétude et cette bonté vraiment chrétiennes lui avaient assis, parmi les ouailles, une solide réputation de brave et d’honnête homme […] — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le souci de venger un outrage est considéré comme un mobile honorable, qui conduit naturellement les juges à la mansuétude. — (Benoît Garnot, Justice et société en France aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, 2000)
- Ce qui m’étonne, c’est la mansuétude des Naturels (tibétains) qui n’ont pas massacré ces intrus mal élevés. — (Alexandra David-Néel, Journal de voyage, 2004)
Mots qui riment avec "ude"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "mansuétude".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ude , udes et ud .
-
attitude
- Situation, position du corps.
- Belle, noble attitude.
- L’attitude d’une statue.
- Mettre le modèle, le peindre dans une certaine attitude.
- L’attitude du commandement.
- Attitude respectueuse.
- Une humble attitude.
- L’attitude qu’il faut prendre pour écrire.
- (Sens figuré) Apparence que l’on se donne, sentiments que l’on affecte.
- Une pareille entreprise est une insanité ; aussi aboutit-elle à des équivoques, quand elle n'oblige pas les députés à des attitudes d'une déplorable hypocrisie. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitreII, La décadence bourgeoise et la violence, 1908)
- Et rien en effet dans son langage, pas plus que dans ses silences ni dans son attitude, ne décela à sa bourgeoise qu’il avait les sens aux aguets et faisait bonne garde. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Une religion qui serait seulement faite de conventions extérieures, d’attitudes et de formes serait sans action sur la conscience et ne changerait rien aux secrets de la vie intime. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Tout dépend de l’attitude à la fois culturelle, ecclésiale et personnelle de ceux qui adoptent une telle posture intellectuelle (nous avons personnellement cessé depuis longtemps de croire que la posture intellectuelle suffisait à rendre compte de l’attitude réelle d'un intellectuel !). — (Denis Müller, Les passions de l'agir juste: fondements, figures, épreuves, Fribourg (Suisse) : chez Saint-Paul, 2000, page 13)
- Je pense que si Strauss-Kahn avait adopté une espèce d’attitude rocardienne, c'est-à-dire bien ancrée à gauche mais moderne, il se serait trouvé très haut dans les sondages, et en bonne posture pour être finalement désigné par le PS. — (Claude Allègre, La défaite en chantant, conversations avec Dominique de Montvalon, éditions Plon & éditions Fayard, 2013)
- (Sens figuré) Situation dans laquelle on se trouve, on se maintient à l’égard de quelqu’un, des résolutions, des dispositions où l’on paraît être.
- L’attitude de l’occupant vis-à-vis de l’occupé évolue aussi. Elle change même du tout au tout. La poigne de fer de l’hitlérisme, relâchée les premiers mois, se resserre brutalement. — (Robert Bailly, Les feuilles tombèrent en avril, Paris, Éditions sociales, 1977)
- Quand elle comprend l'importance de rester fidèle à ses aspirations, elle mesure, avec le recul, toutes les conséquences de son attitude de dévalorisation tant sentimentalement que professionnellement. — (Christian Bourit, Je m'autorise au bonheur ! En finir avec les problèmes à répétition, Thonex : Éditions Jouvence, 2006, chap. 11)
- (Astronautique) (Pilotage) Orientation.
-
rectitude
- Conformité à la règle droite, aux vrais principes, à la saine raison.
- Le rapport qui existe entre la doctrine chrétienne et la rectitude des mœurs, Taine le lui avait montré : chaque fois que l’homme se fait païen, il se retrouve voluptueux et dur. — (Abbé Paul Buysse, Vers la Foi catholique : L’Église de Jésus, 1926, page 189)
- La conception coranique de la politique n’est pas irénique. Elle est d’affrontement, ou plutôt manichéenne, met l’accent sur la rectitude opposée à l’erreur et sur un affrontement armé entre les deux. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.39)
- Il était habillé avec cette rectitude et cette propreté méticuleuse caractéristique des Anglais qui arpentent les sables du désert dans la même tenue qu’ils auraient en se promenant sur la jetée de Ramsgate ou sur les larges trottoirs du West-End. — (Théophile Gautier, Le Roman de la momie (1858).)
- Qualité de ce qui est droit.
- La rectitude d’une ligne.
- Par exemple, la méthode suédoise, la plus usitée à l'époque, avait pour but de travailler la rectitude de la colonne vertébrale et l'amplitude respiratoire. — (Pascal Charroin dans La différence des sexes sous la direction de Nicolas Mathevon et Éliane Viennot, Belin, 2017, page 217.)
-
exsude
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de exsuder.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de exsuder.
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de exsuder.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de exsuder.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de exsuder.
-
rude
- Âpre au toucher ; brut ; dur.
- Le poil du mouflon, que l’on trouve en Asie, est plutôt rude et ressemble à celui de la chèvre ordinaire avec lequel on le confond souvent. Il est employé pour la confection des tapis et feutres grossiers, …. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Elle ne pleurait plus, sa voix était caressante, elle appuyait sur sa gorge blanche et délicate la grosse main rude de Javert, et elle le regardait en souriant. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 5, 13 ; 1862)
- Les sables sont les matières que l'on mélange le plus habituellement à la chaux pour former les mortiers ; ils doivent être rudes au toucher et crier quand on les serre dans la main. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 21)
- Âpre au goût ; corsé.
- On but à larges goulées le vin rude qui vous râpait la gorge et chantait aux tempes ; à grandes bâfrées, on s'empifra de viandes. Oui, jamais ne fut plus joyeux réveillon. — (Yvonne Pagniez, Pêcheurs des côtes de France, Fernand Lanore, 1977, page 124)
- Raboteux.
- Les chemins en ce pays-là sont fort rudes.
- (Sens figuré) Pénible ; fatigant.
- Sa jeunesse se dépensait ainsi dans un travail rude et mal payé. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 6 ; 1862)
- Manier du fer quand il y a de la glace entre les pavés, c'est rude. Ça vous use vite un homme. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 10 ; 1862)
- On a marché depuis le point du jour, on est au soir d’une longue et rude journée ; on a fait le premier relais avec Mirabeau, le second avec Robespierre, le troisième avec Bonaparte; on est éreinté. Chacun demande un lit. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 1, 1 ; 1862)
- Violent ; impétueux.
- – Ah! monsieur le prêtre, vous n’aimez pas les crudités du vrai. Christ les aimait, lui. Il prenait une verge et il époussetait le temple. Son fouet plein d’éclairs était un rude diseur de vérités. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 1, 10 ; 1862)
- La roue du tilbury reçut un choc assez rude. Le courrier cria à cet homme d’arrêter, mais le voyageur n’écouta pas, et continua sa route au grand trot. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 5 ; 1862)
- L’impression de cette première décharge fut glaçante. L’attaque était rude et de nature à faire songer les plus hardis. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 14, 1 ; 1862)
- Tous les actes extérieurs de sa vie, son âpre ambition, sa rude soif de l'or, tout cela n'était qu'un moyen et non un but. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Essuyer une rude tempête.
- Difficile à supporter ; rigoureux.
- Il arriva qu'un hiver fut rude. Jean n’eut pas d’ouvrage. La famille n’eut pas de pain. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 6 ; 1862)
- Il se rappelait ses anciens compagnons ; comme ils étaient misérables ; ils se levaient dès l’aube et travaillaient jusqu’à la nuit ; à peine leur laissait-on le sommeil ; ils couchaient sur des lits de camp, où l’on ne leur tolérait que des matelas de deux pouces d’épaisseur, dans des salles qui n’étaient chauffées qu’aux mois les plus rudes de l’année. — (Victor Hugo, Les Misérables, II, 8, 9 ; 1862)
- L'hiver 1953-1954 fut particulièrement rude. Des clochards moururent de froid, ainsi qu'un enfant dans une famille mal logée. — (Bertrand Marchand, Paris, histoire d'une ville XIXe-XXe siècle, Éditions du Seuil, 1993, p.279)
- Un rude hiver s’est abattu sur la campagne bourguignonne : les quelques arpents de vigne qui font vivre la famille ont gelé. — (Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L'Humanité, 7 septembre 2011)
- Les temps sont rudes se dit du temps où l’on a beaucoup à souffrir, surtout lorsqu’il y a peu de travail et beaucoup de misère.
- C’est un rude coup pour lui, cet événement est très fâcheux pour lui.
- Une rude épreuve, une situation difficile et pénible.
- Sa vertu fut mise à une rude épreuve, à de rudes épreuves.
- Une rude tentation, une tentation à laquelle il est difficile de ne pas succomber.
- Ce trait est un peu rude, se dit d’un propos ou d’un procédé difficile à supporter, à accepter.
- (Familier) Difficile à croire.
- Cela me paraît rude.
- Bah ! Tant pis ! Ce n’est pas ma faute. C'est l’affaireDu bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?C’est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.— (Victor Hugo, La Légende des siècles, Les Pauvres gens, X ; 1859)
- Choquant, grossier, désagréable.
- Il avait son sac sur l’épaule, son bâton à la main, une expression rude, hardie, fatiguée et violente dans les yeux. Le feu de la cheminée l’éclairait. Il était hideux. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 3 ; 1862)
- Tout à coup, la voix rude de la Thénardier la rappela à la réalité : – Comment, péronnelle, tu n’es pas partie ! — (Victor Hugo, Les Misérables, II, 3, 4 ; 1862)
- Un auteur qui a le style rude.
- Ces vers-là sont rudes.
- Ce peintre a le pinceau rude, il peint sans grâce.
- Ce coiffeur a la main rude, il ne rase pas légèrement.
- Ce cavalier a la main très rude, il mène durement son cheval.
- Des mœurs rudes, des mœurs d’une simplicité grossière.
- Fâcheux, dur, sévère.
- Il lui était resté juste assez d’âpreté pour assaisonner sa bonté ; c’était un esprit rude et un cœur doux. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 3, 4 ; 1862)
- Un maître qui est rude envers ses domestiques.
- Dire des paroles rudes à quelqu’un.
- Il a reçu un traitement très rude.
- Il est rude en affaires, se dit d’un homme qui traite avec dureté ceux qui ont affaire à lui.
- Rigide, austère.
- La règle de ces religieux, de cet ordre est très rude.
- (Familier) Redoutable.
- Vous avez là un rude adversaire.
- C’est un rude dialecticien.
- C’est un rude jouteur, c’est un homme avec lequel il ne fait pas bon se mesurer.
-
altitude
- (Géographie) Hauteur d’un lieu par rapport au niveau de la mer.
- À de grandes altitudes planaient les frégates et les phaétons, qui tombaient souvent avec une rapidité vertigineuse pour arracher en l’air leur proie aux oiseaux de mer plongeurs. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Puisqu’au ras de l’eau il n’y avait pas de passage libre, nous avons pensé en trouver en altitude. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- L’érosion et la sédimentation glaciaires avaient laissé de nombreux points tourbeux parfois à des altitudes assez basses. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p. 58)
- Épinal! — Nous descendons. À 425 kilomètres de Paris — 326 mètres d'altitude, nous apprend la plaque bleue aux lettres blanches apposée dans la gare. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, éd. 1923)
- Cette bande qui s’étend sur les villages de Brotte, Ailloncourt, Éhuns, Citers, etc., est représentée par des collines ou des croupes mollement ondulées de 300 mètres d’altitude moyenne. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 13)
- L’organosol insaturé, constitué d'un hydromor à sphaignes, repose sur un pergélisol d'environ 15 mètres d'épaisseur, et ceci à une altitude de 1100 mètres seulement! — (Jean-Michel Gobat, Michel Aragno & Willy Matthey, Le sol vivant: bases de pédologie, biologie des sols, Lausanne : PPUR Presses polytechniques romandes, 2010, page 192)
- (Par analogie) – Nous venions de repartir et de regagner un peu d’altitude, quand on vint m’avertir qu’une chaîne de montagnes était signalée dans notre ouaiche. Je me rendis immédiatement au poste de cartographie, dans la tourelle arrière. — (L’Esprit nouveau, N°7 à 9, 1968, page 795)
- (Par extension) (Rare) (Littéraire) Hauteur.
- (Par extension) Qualifie les lieux situés à haute altitude.
- Le séisme a été enregistré à environ 109 kilomètres à l’ouest de la ville d’altitude de Mourgab située dans la partie orientale de la région tadjike du Pamir, à une profondeur de 28 kilomètres, précise l’USGS.— (Séisme au Tadjikistan, Le Monde le 7 décembre 2015)
- (Cartographie) (COORD. & PROJECTIONS) Distance verticale d'un lieu à une surface de référence[1].
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multitude
- (Nom collectif) Grand nombre.
- Les vestiges du culte primitif et du druidisme sont assez rares, grâce au zèle des chrétiens des premiers siècles, qui renversèrent, brisèrent et enfouirent une multitude de pierres-fittes. — (Alexandre Ducourneau, Histoire nationale des départements de France : Guienne, Paris : chez Marescq & Cie, 1845, page 3)
- Ce gouvernement était fédératif ; c'est-à-dire que la Gaule était divisée en une multitude de petits états indépendants, ayant leur vie propre, et ne se rattachant les uns aux autres que par une association peu étroite. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, 1861, page 29)
- Des multitudes d’hommes allaient et venaient ; la plupart, en treillis, travaillaient aux aérostats ; d’autres en uniforme brun faisaient l’exercice. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 112 de l’édition de 1921)
- La commune peut ne comprendre qu'un chef-lieu, […], ou, un chef-lieu et une multitude d'écarts (maisons isolées, groupements élémentaires et localités autres que le chef-lieu…), dans le pays bocager aux allures de Puisaye. Lorris n'en compte pas moins de 83 et Montereau 111. — (Bruno Martinet, Maisons et paysages du Loiret, Nonette : Editions Créer, 1988, page 25)
- (Nom collectif) (Absolument) (Péjoratif) La masse du peuple.
- Je fis entendre à la multitude que, si on nous tuait, ces huit prisonniers seraient mis à mort.— (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- Othon choisit la toque et alla s’agenouiller devant la princesse, au milieu d’une triple acclamation de la multitude. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Pendant que des mortels la multitude vileSous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,Va cueillir des remords dans la fête servile,Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici… — (Charles Baudelaire, Recueillement)
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vastitude
- Vaste étendue.
- La vastitude immémoriale du désert — (Tahar Djaout, L’invention du désert, 1987:44)
- Pendant six cents kilomètres, vers le sud, il n’y a rien qu’un désert de galets ocres et les vastitudes salées du lac Eyre avec leur marées de natron figées pour l’éternité. — (Marc Heimer, Manuel Litran, Australie continent de l’aventure, page 112, 1974, Mondo)
- La lune, quand on levait le tête la nuit, brillait fixement sur un monde dont on ressentait en soi la vastitude, le grouillement, sur des milliards d’individus. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 236)
- Notre culture, nos us et coutumes, notre histoire, notre avenir incertain, nos combats de résistance (2% au milieu de la vastitude anglo-saxonne), c'est de la schnoutte! Ils n'aiment que la mosaïque de ghettos du centre-ville. — (Claude Jasmin, Écrivain chassant aussi le bébé écureuil: journal, avril à août 2002, Éditions Trois-Pistoles, 2003, p. 291)
- (Littéraire) État de ce qui est très étendu.
- Et ce livre est magnifique, précisément parce qu’il montre la vastitude du sujet. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, page 951)
- D’autres l’ont dit avant moi : le plus grand titre de votre confrère à une gloire durable fut d’avoir été l’incomparable restaurateur de ce qu’il appelle « le fort langage » : celui qui va de Bossuet et Saint-Simon à Rousseau et à Chateaubriand, et qui, comme il l’écrit à propos de ce dernier : « dans de brusques déchirures de la page, développe soudain une vastitude pleine de musiques ». — (Claude Lévi-Strauss, Discours de réception à l'Académie française, 27 juin 1974)
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élude
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de éluder.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de éluder.
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de éluder.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de éluder.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de éluder.
- tallud
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cistude
- (Zoologie) Genre de tortues au plastron large et mobile.
- (Zoologie) Synonyme de cistude d’Europe (espèce d’animal).
- Avec un peu de chance, en étant discret et attentif, vous apercevrez peut-être une cistude, petite tortue d’eau dont le marais de Brouage est l’un des derniers habitats français. — (journal Sud-Ouest, supplément Guide saison 2022 Charente-Maritime, page 30)
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longitude
- (Cartographie, Géographie) Angle formé par le méridien astronomique d’un lieu et le méridien de référence. La longitude est exprimée en degrés par les géographes, en heures par les astronomes.
- C’est ici que ça se passe, 30°50’ de latitude nord, 30°50’ de longitude ouest… à une journée de distance pour nous, et ils filent sud-sud-ouest à toute vapeur. À ce train-là nous ne verrons rien, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 174 de l’édition de 1921)
- Bellonte faisait des calculs pour situer la position des paquebots aux heures où ne passerions certaines longitudes. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Le Scoresby Sund est le plus vaste fjord du monde entier. Il est découpé dans la côte Orientale [sic : orientale] du Groenland entre 70° et 72° de latitude Nord et 22° et 30° de longitude Ouest de Greenwich ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- L’ancre tombe, une fumée de sable s’épanouit dans la mer : 12°45’ de latitude Nord, 45°4’ de longitude Est : c’est Aden. — (Paul Nizan, Aden Arabie, chap. III., Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
- La longitude est la distance du méridien de Greenwich. On l’obtient en calculant la différence entre l’heure locale obtenue par une hauteur d’astre et l’heure du premier méridien donnée par le chronomètre de bord. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Astronomie) Distance, en degrés, qui existe entre un astre rapporté à l’écliptique et le point équinoxial du printemps.
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interlude
- (Musique, Poésie) Pièce de poésie ou de musique écrite ou exécutée entre des ouvrages plus importants.
- Le programme comprendra une conférence et des interludes.
- (Par extension) (Audiovisuel) Court programme inséré entre deux émissions plus importantes, ou lors d'une panne.
- (Sens figuré) Période transitoire.
- Ce que nous appelons la paix pourrait n’être finalement qu’un interlude entre deux guerres. — (Georges Clemenceau, cité par Jean Garrigues dans Le monde selon Clemenceau : Formules assassines, traits d’humour, discours et prophéties, Tallandier, Paris, 2014, page 253)
- rictrude
- lapalud
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mansuétude
- Douceur d’âme qui porte à être indulgent, patient, clément.
- Cependant, le caractère vraiment ornemental et architectural des armoiries, qui ne tolérait pas une représentation des objets sous leur forme parfaitement naturelle, se conserva […] jusqu’au milieu du 16e [siècle]. Depuis, les bonnes traditions allèrent s’affaiblissant, jusqu’au 19e qui a été témoin de la décadence complète de cet art vénérable, dont il semble qu’on eût oublié même les principes les plus élémentaires. Les armoiries qui offrirent le spectacle écœurant de lions pleins de mansuétude dont l’attitude chancelante fit supposer qu’ils étaient pris de vin, de sauvages minés par la phtisie ou bien se pavanant en petits-maîtres sauf le costume, d’aigles à l’air de serins de canarie, de casques en forme de melon ou de bonnet de nuit, inondèrent le monde. — (Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : précédé d’un Dictionnaire des termes du blason, tome 1 (A–K), G. B. van Goor Zonen, Gouda, 1884)
- Par une inconcevable mansuétude, Elle avait toléré l’affront des fêtes décadaires, l’outrage de la déesse Raison vautrée sur l’autel à sa place […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- D’autre part, cette mansuétude et cette bonté vraiment chrétiennes lui avaient assis, parmi les ouailles, une solide réputation de brave et d’honnête homme […] — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le souci de venger un outrage est considéré comme un mobile honorable, qui conduit naturellement les juges à la mansuétude. — (Benoît Garnot, Justice et société en France aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, 2000)
- Ce qui m’étonne, c’est la mansuétude des Naturels (tibétains) qui n’ont pas massacré ces intrus mal élevés. — (Alexandra David-Néel, Journal de voyage, 2004)
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étude
- Apprentissage, travail pour apprendre ou approfondir des savoirs.
- Pour l’étude du comportement du vacuome au cours de la phagocytose, c'est l'amidon de riz qui représente le matériel phagocytaire le plus commode. — (« Réaction des amibocytes à l'ingestion de particules étrangères », dans le Bulletin biologique de la France et de la Belgique, vol. 66-67, Paris : Laboratoire d'évolution des êtres organisés, 1932, page 181)
- J'estimais fort l’éloquence, et j'étais amoureux de la poésie ; mais je pensais que l’une et l’autre étaient des dons de l’esprit plutôt que des fruits de l’étude. — (René Descartes, Méth. I, 9)
- L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n'ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n'ait dissipé. — (Montesquieu, Pens. div.)
- (Au pluriel) Instruction scolaire.
- Faire de bonnes études ou de mauvaises études.
- L'abbé d’Olivet avait dirigé au collége des jésuites les premières études de cet écrivain célèbre [Voltaire]. — (Jean le Rond D’Alembert, Éloges, d’Olivet.)
- Travail préparatoire.
- Quant au lysol, nous avons déjà noté, à plusieurs reprises, ses remarquables propriétés insecticides, en particulier dans nos études sur l’acariose. — (Chronique agricole, viticole et forestière du Canton de Vaud, volume 20, page 509, Institut agricole de Lausanne, 1907)
- D'après une étude réalisée en Côte d’Ivoire, dans les lieux où les éléphants avaient disparu depuis longtemps on ne trouvait plus de plants de certaines espèces forestières qu'ils ont coutume de disséminer (Alexandre, 1978). — (Yaa Ntiamoa Baidu, La faune sauvage et la sécurité alimentaire en Afrique, page 52, FAO, 1998)
- Examen préliminaire d’une question ou d’un projet.
- Une étude plus large et plus scientifique des dialectes locaux établira que, par son origine et par ses caractères essentiels, le slovaque appartient au groupe yougoslave. — (Ernest Denis, La Question d'Autriche ; Les Slovaques, Paris, Delagrave, 1917, in-6, page 97)
- Nous allons procéder maintenant à une étude d'ensemble des principaux modèles de déschisteurs automatiques pour bac à piston. — (Ch. Berthelot, Épuration, séchage, agglomération et broyage du charbon, Paris : chez Dunod, 1938, page 43)
- Le 13 novembre 1970, dans les premiers jours du gouvernement Allende, on réalisa au Chili une étude préliminaire sur les relations militaires de ce pays avec les USA. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
- (Art) Ébauche préparatoire, dessin, peinture, sculpture, etc., exécuté en préparation d’une œuvre.
- Une étude de draperie, de paysage.
- Les études de Raphaël.
- (Musique) Composition faite pour exercer au doigté, au jeu d’un instrument.
- Des études pour le violon.
- (Littérature) Type d’ouvrage proche de l'essai.
- Étude sur la musique grecque.
- (Théâtre) Action d’apprendre par cœur un rôle. On dit plutôt aujourd'hui étudier un rôle.
- Il ne lui est rien arrivé que je ne lui aie prédit à elle-même, en lui disant adieu, quand je sus l’étude qu’elle faisait de ce rôle. — (Pierre Corneille, Lett. à l’abbé de Pure, 12 mars 1659)
- (Par métonymie) Lieu de ce travail d’apprentissage, de ce travail intellectuel ; en particulier :
- Lieu où l’on réunit les élèves pour étudier leurs leçons et faire leurs devoirs. Synonyme : salle d’étude.
- Les études de ce collège sont vastes et bien aérées.
- Pour arriver à la cour de récréation, il me fallut traverser ce que le surveillant général avait appelé « l’étude ». C’était une classe, où trois colonnes de pupitres à deux places s’avançaient vers une chaire, installée sur une estrade d’une hauteur qui me parut anormale. Contre les murs, à la hauteur de ma tête, une longue rangée de petites armoires mitoyennes. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 269)
- Bureau d’un notaire, d’un avoué, d’un huissier.
- Il cède son étude à son premier clerc.
- (Vieilli) Chambre, cabinet où l’on étudie, où l’on compose.
- Ces vers, produits dans mon étude, Récitent tes commandements. — (Racan, Psaume 118)
- Le temps de ces exercices.
- L’étude la plus longue est celle du soir.
- (Vieilli) Connaissances acquises.
- Avoir de l’étude.
- Mais je ne trouve point de fatigue si rude Que l’ennuyeux loisir d’un mortel sans étude. — (Nicolas Boileau-Despréaux, Épit. XI.)
- (Vieilli) Soin particulier que l’on apporte à quelque chose.
- Je mettrais toute mon étude à rendre ce quelqu'un jaloux. — (Molière, Sicil. 7)
- Elles étaient coiffées avec étude et portaient de fraîches toilettes. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 221)
- (Vieilli) Préméditation.
- L’indignation qu’on prend avec étude augmente avec le temps et porte un coup plus rude. — (Pierre Corneille, Pomp. IV, 1)
- Tranquille en me frappant, barbare avec étude. — (Voltaire, Irène, IV, 4)
- (Vieilli) Objet d’étude, de soin.
- Votre exemple est partout une étude pour moi. — (Pierre Corneille, Sert. III, 2)
- J'ai […] de l’inquiétude de voir qu’un sot amour fait toute votre étude. — (Molière, Sgan. 7)
- Je me suis fait une étude de cet endroit d’une de vos lettres. — (Marquise de Sévigné, 437)
- (Vieilli) (Péjoratif) Affectation, recherche.
- Que ne puis-je vous représenter cet homme simple et sans étude ? — (Esprit Fléchier, II, 124)
- Toute notre vie est une étude de vanité. — (Jean-Baptiste Massillon, Myst. Ass.)
-
solitude
- État d’une personne qui est seule, qui est retirée du commerce du monde.
- Les hommes peuvent être considérés dans l’état de solitude et dans l’état de multitude. — (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
- Parfois, dans sa solitude désolée, elle se mettait à chanter les complaintes qu’il avait aimées, et alors elle pleurait, entrecoupant de sanglots déchirants les couplets mélancoliques, […]. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Il essaya de se persuader qu’il était à l’aise et en sécurité ; mais bientôt, l’indéfinissable inquiétude de l’animal sociable, abandonné dans la solitude, le tourmenta. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 328 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) Sentiment d'être seul ou abandonné.
- La fatigue, le temps morne (j’entends de la pluie dans le soir), l’ombre qui augmente ma solitude et m’agrandit malgré tous mes efforts et puis quelque chose d’autre, je ne sais quoi, m’attristent. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Il savait d’expérience que la pire souffrance est dans la solitude qui l’accompagne. — (André Malraux, La condition humaine, 1946, réédition Folio Plus Classiques, 2019, page 205)
- Elle ne voulait pas être seule. Elle sentait déjà l’horreur de sa solitude, l’insomnie prolongée, le tête-à-tête décevant avec Dieu. — (Albert Camus, L'Envers et l'Endroit, Gallimard, 1958, page 41)
- (Par extension) Lieu éloigné du commerce, de la vue, de la fréquentation des hommes.
- […] ; le 19, il arriva à El-Araouan et quitta cette ville commerçante pour franchir, à travers mille dangers, les vastes solitudes comprises entre le Soudan et les régions septentrionales de l’Afrique ; enfin il entra à Tanger, et, le 28 septembre, il s’embarqua pour Toulon ; […]. — (Jules Verne, Cinq semaines en ballon, chapitre 228, J. Hetzel et Cie, Paris, 1863)
- Le désert déroulait maintenant devant nous ses solitudes démesurées. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Et puis le silence , ce grand silence qui plane au-dessus des solitudes islandaises , et que trouble seul le sifflement du vent ou le cri des pluviers dorés. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 81)
- La première sensation, poignante jusqu’à l’angoisse, fut pour Jacques celle de l’emprisonnement dans tout ce sable, derrière toutes ces solitudes, que pendant huit jours, il avait traversées, […]. — (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
- […]; on eût dit que son regard, triste et lointain comme le regard des hommes qui ont longtemps vécu sur la mer ou dans les solitudes immenses, gardait comme un reflet de l’infini. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
- Et tu auras beau houpper, hurler à l'aide, hululer comme une hulotte, la fagne est une solitude, un désert funeste à qui la nargue ; personne ne t'entendra. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
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incomplétude
- Caractère, état de ce qui est incomplet, de ce à quoi il manque quelque chose.
- Le premier théorème d’incomplétude de Gödel énonce que, sous des hypothèses raisonnables, aucune théorie arithmétique cohérente n’est complète.
- …le théorème dit d’incomplétude de Gödel qui énonce le fait qu’il existe des énoncés vrais mais indémontrables.— (Frédéric MOUNIER – Françoise Nyssen, éditrice bienveillante - Journal La Croix, page 6, 11-12 octobre 2014)
- L’amour est une maladie d’incomplétude. — (Jean-Paul Enthoven, Aurore, Livre de Poche, page 149)
- Selon la préfecture, huit candidatures “se sont vu délivrer un récépissé de refus d'enregistrement pour cause d’incomplétude du dossier déposé”, dans les communes de moins de 1.000 habitants. — (Adrien Vergnolle, article « La préfecture a fait le tri dans les candidatures en Dordogne », Sudouest.fr, 7 mars 2014, consulté le 8 mars 2014.)
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plénitude
- État de ce qui est plein. — Note : Il n’est guère d’usage, au propre, que comme terme de médecine.
- Le vidage effectué, les assistants ont pu s'assurer que le réservoir vide ne répandait pas plus d'odeur que dans l'état de plénitude; et que si quelques traces d'odeur apparaissaient, dans le cabinet, en niveau seulement de la cuvette, — […] — elles disparaissent immédiatement et complétement par le remplissage, à nouveau, de ce dernier. — (Annales d'hygiène publique et de médecine légale, Paris : chez J.-B. Baillière et Fils, 1883, page 46)
- La plénitude de l’estomac. — La plénitude des vaisseaux par surabondance du sang, des humeurs.
- Le petit corps robuste fait penser à celui des jeunes chiens qui semblent contenir dans leur plénitude potelée tous les éléments qui leur serviront à grandir. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 200)
- (Sens figuré) Qualité d'une chose qui est absolue, entière, complète.
- Le droit de justice des seigneurs hauts justiciers était absolu. Il emportait la plénitude de la juridiction civile et criminelle, limitée seulement par les cas royaux. — (Alfred Franklin, La vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Paris, Plon, 1899, page 9)
- C’est par plénitude de puissance que les rois accordaient certaines grâces, certaines rémissions qui n’étaient point fondées en droit.
- Il a recouvré la plénitude de ses facultés, de ses forces, de sa santé, de sa raison.
- La totalité des sentiments dont le cœur est rempli.
- Je vous parle dans la plénitude de mon cœur.
- (Sens figuré) Sentiment de pleine satisfaction physique et morale.
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fortitude
- Énergie morale devant le danger ou dans la souffrance ; courage en endurant ou en subissant (par opposition au courage d’entreprendre des actions périlleuses).
- On a vu des Français supporter les tourments du cadre de feu avec la fortitude des Indiens mêmes. — (François-René de Chateaubriand, Les Natchez VIII)
- Pour le bénéfice du secrétaire qui ramassait ses papiers avant d’aller copier dans la pièce voisine, le gros Philibert observa révérencieusement qu’on parlait beaucoup du courage des rebelles exécutés par ordre du duc (on en doublait d’ailleurs le nombre), mais pas assez de la fortitude de cet homme d’État et de guerre mourant sous le harnois de son maître. — (Marguerite Yourcenar, L'Œuvre au Noir, Troisième Partie « La prison », chapitre « L’acte d’accusation », Gallimard, Paris, 1968, page 332)
- Nous sommes tous à bord du “Titanic”. La fortitude des uns et la lâcheté des autres. — (Julien Green, Journal, 30 mai 1966)
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vicissitude
- Révolution, changement par lequel des choses différentes se succèdent les unes aux autres.
- La vicissitude des saisons.
- Sa vie est une vicissitude continuelle de repos et de travail, de plaisirs et de peines, de sagesse et de joie.
- Instabilité, disposition qu’ont toutes les choses à changer rapidement de mal en bien, de bien en mal.
- L’Espagne, au milieu de ses vicissitudes politiques, ne renonça jamais à l’espoir de ressaisir un jour ses anciennes colonies d’Amérique. — (Anonyme, Espagne. - Cadiz et Gibraltar, La Revue des deux Mondes, 1829, tome 1)
- C’était d’ailleurs par l’église qu’il avait la première fois fait connaissance avec les misères et les vicissitudes de la vie, sous forme d’une taloche administrée par sa mère pour avoir déchiré une culotte neuve en s’accrochant au banc d’œuvre. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Telle est la vicissitude des choses humaines, que de ce fameux traité des Pyrénées il n’y a pas deux articles qui subsistent aujourd’hui. Le roi de France garda le Roussillon, qu’il eût toujours conservé sans cette paix ; mais à l’égard de la Flandre, la monarchie espagnole n’y a plus rien. Nous étions alors les amis nécessaires du Portugal. Nous ne le sommes plus ; nous lui faisons la guerre, tout est changé. — (article « Pyrénées » in Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des Arts et des Métiers)
- Ces changements mêmes.
- Malgré son antiquité et les vicissitudes de son histoire, elle n’a rien de bien intéressant à offrir au visiteur, si ce n’est l’aspect d’une vieille ville maure dépérissante : […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 146 (à propos d’Azemmour))
- Entrepris dès cette époque, l’indispensable relevage de cet instrument ne sera achevé, après bien des vicissitudes, qu’en 1989. — (Article « Jean Guillou », dans le Guide de la musique d'orgue, sous la direction de Gilles Cantagrel, nouvelle édition revue et augmentée, Librairie Arthème Fayard, 2012)
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servitude
- Esclavage, captivité ; état d’un peuple entièrement subjugué.
- Historiquement, lorsqu'une ethnie envahit le territoire d'une autre ethnie, elle la réduit habituellement en servitude. — (« L’insoutenable légèreté du darwinisme », dans Le Québec sceptique, n° 60, été 2006, pages 40-47)
- Le joug de la servitude.
- Délivrer, tirer de servitude.
- Sortir de servitude.
- (Sens figuré) État d’un homme assujetti, livré à ses passions.
- Je percevais au tremblement de leur voix, au miel de leurs paroles, cette terrible servitude qui les liait à ce qu'on nomme l'amour, d'un mot trop doux parce qu'on ne veut pas lui donner son véritable visage de bestialité et d'animalité. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 32)
- Contrainte ; assujettissement.
- La servitude militaire est lourde et inflexible comme le masque de fer du prisonnier sans nom, et donne à tout homme de guerre une figure uniforme et froide. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- De fastidieuses productions de généalogies, de froides disquisitions sur les faits, d'insipides vérifications de dates sont les charges et les servitudes de l'écrivain. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 3e partie, livre 19, chapitre 1, Paris, chez Boulanger et Legrand, 1851, tome 3, page 4)
- Pourtant, il s’en trouvera pour voter pour lui avec enthousiasme. Pourquoi certains, demandait Spinoza il y a 350 ans, « combattent-ils pour leur servitude comme si c’était pour leur salut ? » — (Joseph Facal, Comment peut-on sérieusement appuyer Justin?, Le Journal de Montréal, 9 février 2021)
- (Droit de propriété) Assujettissement, une charge que doit supporter le propriétaire d’une maison, d’une terre, comme un passage, une vue, l’écoulement des eaux, etc.
- Imposer une servitude.
- Racheter une servitude.
- Il y a de fâcheuses servitudes sur cette maison.
- Servitudes urbaines.
- Servitudes rurales.
- Servitude de passage, de vue.
- Servitude de tréfonds.
- (Au pluriel) (Technique) Installation, réseau, alimentation auxiliaire qui est nécessaire au fonctionnement d’un appareil, d’un système, d’un laboratoire.
- Servitudes d’habitacle (climatisation, éclairage interne d’une voiture, d'un avion)
-
amplitude
- Étendue considérable.
- Amplitude de la nature.
- (Physique) Grandeur linéaire ou angulaire servant à mesurer un phénomène.
- L’amplitude ou marnage est un caractère essentiel des marées qui varie dans le temps (pendant les mortes-eaux le marnage est plus faible que pendant les vives-eaux) et dans l’espace (côtes microtidales avec un marnage moyen inférieur à 2 m, côtes mésotidales avec un marnage moyen compris entre 2 et 4 m, côtes macrotidales avec un marnage moyen supérieur à 4 m). — (Roland Paskoff, Les littoraux : Impact des aménagements sur leur évolution, 2010)
- La table I donne, en fonction de la durée totale de la montée ou la baissée […], le nombre de centièmes de l'amplitude dont la mer a monté ou baissé depuis l'instant de référence. — (Annuaire des marées pour l'an 1973, t. I - Ports de France, Service hydrographique de la Marine, 1971)
- (Botanique, Écologie) Plage d’acidité du sol acceptée par une plante.
- [H]umus : mull légèrement carbonaté à hémimoder (optimum : eumull et mésomull) ; sols à richesse minérale variable (optimum sur sols riches) ; pH basique à moyennement acide ; […] caractère indicateur : neutrocline à large amplitude […]. — (Carpinus betulus / Charme in Gérard Dumé, Christian Gauberville, Dominique Mansion, Jean-Claude Rameau, Jacques Bardat, Éric Bruno, René Keller, Alain Lecointe et Jean Timbal, Flore forestière française — Plaines et collines, Institut pour le développement forestier, 2018, ISBN 978-2-916525-47-1)
-
hébétude
- (Médecine) Engourdissement des facultés cérébrales dans certaines maladies, l’anémie cérébrale, par exemple.
- (Par métonymie) Apparence ou comportement d’une personne qui semble soudain engourdie ou sidérée.
- Un monsieur, courant, une serviette sous le bras, le heurta sans ménagements et l’arracha à son hébétude. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 21)
- Il se tut et retomba dans son hébétude. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 251)
- Il la pénétrait bestialement, dans une hébétude sensuelle qui n'atteignait à la lucidité qu'à la minute où l'on voit, par une nuit d'été, la fusée d'un feu d'artifice fondre en un riche bouquet d'étoiles pâmées qui retombent au néant. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
- Cette considération le plongea dans une sorte d’hébétude douloureuse. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- De sa bouche lisse, Amédée souriait, repris par l’hébétude de l’enfance. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- À présent, une émission télévisée fera l’affaire. La plus idiote conviendra. Ah – regarder pour regarder, sans alibi, sans désir, sans excuse ! C’est comme l’eau du bain : une hébétude qui vous engourdit d’un bien-être palpable. — (Philippe Delerm, La Première Gorgée de Bière et autres plaisirs minuscules, Gallimard, 1997, page 52)
- Pour une fois que j’ai l’occasion de parler de cette histoire… Elle a pourtant quelque chose d’une vieille putain réduite à l’hébétude par l’excès des hommes, cette histoire. — (Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête, 2013, page 61)
-
gratitude
- Reconnaissance d’un bienfait, d’un service reçu.
- Ah ! Quel cri de reconnaissance, quelles exclamations de gratitude s’élevèrent de la poitrine du digne savant ! — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- La Fédération Française à qui revient l'initiative de ce travail, les SS∴ Steen et Félix qui en ont rassemblé les éléments, ont fait œuvre pie et méritent à ce titre notre profonde gratitude. — (Marguerite Martin, préface de Hommage à nos aînés, Comité d'édition de l'Ordre maç∴ mixte international « Le Droit Humain », 1954, page 5)
- C'est en prenant conscience de l'enfant ingrat que j'ai été et que je suis encore parfois que je suis rempli de gratitude pour l'amour indéfectible de mes parents. — (Raphaël Arteau, La perte et l'héritage, Boréal, Montréal, 2018, p. 149)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.