Dictionnaire des rimes
Les rimes en : manquer
Que signifie "manquer" ?
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- (Vieilli) Faillir ; tomber en faute.
- J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j’ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
- Il y eut un autre coup de tonnerre, suffisamment proche pour que le sol tremble et que Jake manque tomber à l’eau. — (Larry McMurtry, Lonesome Dove I, Gallmeister, 2017)
- Tous les hommes peuvent manquer, sont sujets à manquer. — N’avez-vous jamais manqué?
- (Spécialement) Ne pas partir, en parlant du coup d'une arme à feu, lorsqu’on veut tirer.
- Son revolver, son fusil a manqué.
- (Sens figuré) Tomber, faiblir, défaillir.
- Ce cheval manque par les jambes. — Il ne peut plus se soutenir, les jambes, les forces lui manquent.
- Elle va s’évanouir, le cœur lui manque. — Je suis si interdit que la parole me manque.
- Elle ne put pas y arriver, bien que la distance ne fût pas longue de leur chambre à la rue : le cœur lui manqua, et si Perrine ne l’avait pas soutenue elle serait tombée. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Quand je me retrouvai dans l’appartement de la rue de Rennes, pendant un instant le cœur me manqua : trois années encore à passer entre ces murs ! — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 365)
- (Par extension) Se dérober, s’affaisser, en parlant des choses.
- La terre manqua sous leurs pieds. — Le pied lui a manqué, et il est tombé
- Sa femme était morte depuis moins d’une heure, et déjà tout était bouleversé. Il sentait le monde lui manquer sous le pied. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 57, Robert Laffont, 1968)
- Mourir, disparaître, en parlant de quelqu’un qui est nécessaire.
- Cet homme est bien malade, s’il vient à manquer, sa famille est ruinée.
- Au revoir, dis-je gravement à la jeune fille. Mais écoutez-moi : votre ami est vieux et peut vous manquer. Permettez-moi de ne jamais vous manquer à vous-même, et je serai tranquille. Dieu vous garde, mon enfant ! — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; réédition Le Livre de Poche, 1967, page 196)
- Faire faute, faire défaut.
- Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L'air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
- Aux élections générales de 1837, Cobden se porta candidat à Stockport. Il lui manqua une centaine de voix pour être élu. — (C. Lavollée, Richard Cobden, Revue des Deux Mondes, tome 58, 1883)
- Les gazelles et les outardes ne manquent pas non plus, mais il faudrait organiser des battues pour s'en emparer. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
- Mes gamins y m’manquent grave, dites-leur qu'on se capte la semaine prochaine ici, au supermarché, tiens, prends ça !… 20 keusses, c’est pour la note ! — (Ferréz, Manuel pratique de la haine, traduit du brésilien par Paula Anacaona, Paris : Anacaona éd., 2009)
- (En particulier) Ne pas se trouver là où l'on devrait être.
- La formule du pain perdu s'inspirerait-elle des deux recettes d’Aliter dulcia données par Apicius ? sous le règne de Tibère ? N'y manquent que les œufs. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, éditions Robert Laffont, 2012)
- Il manque deux élèves dans cette classe. — Il manque beaucoup de livres dans cette bibliothèque.
- (Transitif) Ne pas réussir dans ce qu’on a entrepris, ne pas rencontrer ce qu’on cherchait, laisser échapper ce qu’on poursuivait.
- Cependant, au milieu de la chaussée, des nègres se poursuivaient à coup de boules de neige et parfois, une de ces boules, manquant son but, s'écrasait contre une devanture ; […]. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 51)
- De tous les pianistes soviétiques, Sofronitzki fut sans doute le plus adulé du public : Gilels et Richter eux-mêmes le vénéraient et ne manquaient pas ses récitals. — (Alain Lompech, Vladimir Sofronitzki (1901-1961), chapitre 22 de Les Grands pianistes du XXe siècle, version enrichie, Éditions Buchet-Chastel, 2013)
- Je suis arrivé trop tard, j’ai manqué mon ami, je l’ai manqué d’un quart d’heure.
- Il a manqué le train. — Je regrette d’avoir manqué votre visite. — Il a manqué une belle occasion. — Il a manqué son coup. — Il a manqué le but.
- (Transitif) (Spécialement) (Chasse) Tirer un gibier et ne pas l’atteindre.
- J’ai manqué un lièvre qui était au bout de mon fusil.
- (Transitif) (Chasse, Pêche) Ne pas réussir à prendre.
- Les chasseurs ont manqué le cerf.
- (Transitif) (Par extension) Laisser échapper.
- Il s’agit d’un évadé de la Guyane. Je le piste depuis cinq mois et je l’ai manqué une première fois à Nogent dans une guinguette du bord de l’eau, où on l’employait comme garçon. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Par ellipse) (Familier) Faillir ; manquer de.
- Vic en avale de travers son sacro-saint rocher praliné, tousse, manque s'étouffer. Une bonne âme lui frappe dans le dos à tour de bras. — (Anne-Marie Pol, Danse !, tome 36 : La danseuse et le prince, Pocket jeunesse, 2010, chapitre 2)
- La jeune fille s’écarta brusquement, manquant trébucher et chuter au bas de la falaise. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- Être dans le besoin, ne plus avoir d’argent.
- Avoir peur de manquer.
- Les deux sœurs ont toujours été parmi ceux qu’on appelle, à Maupeyrou, les heureux de ce monde. Et, en effet, elles n’ont jamais « manqué ». — (Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; réédition Le Livre de Poche, page 105)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "manquer".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
effet
?- Ce qui est produit par quelque cause.
- La fonction du philosophe consiste exclusivement dans la profanation des idées. Aucune violence n’égale par ses effets la violence théorique. Plus tard, l’action vient… — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 44)
- Les Abenomics, ces solutions proposées par Shinzo Abe pour sortir le pays de l’atonie (croissance autour de 0 % depuis 1992), n’ont pas l’effet attendu. — (Hugo Billard, Mon Atlas de prépa. 80 thèmes pour réussir les concours (Siences Po, Écoles de commerce, ENS), 2018)
- Parmi les fléaux qui s’abattent sur la vigne, le plus terrible, dans ses effets, est évidemment la grêle. Le vignoble est beau, et plein de promesses, et cinq minutes plus tard il n’en reste rien […] — (Sachez soigner vos vignes grêlées, dans Almanach de l’Agriculteur français - 1932, Éditions La Terre nationale, page 59)
- À titre d’exemple, la réaction simplifiée (3) résume la transformation de phosphate tricalcique insoluble en phosphate monocalcique nettement plus soluble sous l’effet d’un acide carboxylique […] — (INRA, coordonné par Pierre Stengel et S. Gelin, Sol : interface fragile, Éditions Quae, 1998, page 85)
- (Billard, Sport) Sorte de rotation imprimée à l’objet que l’on lance (boule de pétanque, boule de quilles, …) ou que l’on frappe (ballon de football, balle de tennis, bille de billard, …) afin de modifier son mouvement ultérieur.
- Faire des effets.
- Penché sur le billard, il est en train de combiner un magnifique effet de recul ; c’est son fort, à lui, les effets de recul !… — (Alphonse Daudet, La partie de billard, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 18)
- Joli coup de deux… Par un effet sur la rouge, il touche la blanche et gagne la partie. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 214)
- (Mécanique) Effort transmis par un mécanisme.
- (Art) (Littéraire) Ce qui frappe, de ce qui attire ou captive les regards ou l’attention.
- Ces arbrisseaux font aussi un très bel effet dans les bosquets et les boulingrins à cause de l’aspect de leurs fruits. — (Th. W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, 1803, page 197)
- Il y a de beaux effets de lumière, de clair-obscur dans ce tableau.
- Les cinquante titres récupèrent et déroutent, avec un zeste d’ironie et, parfois, avec un léger effet captieux, le lexique sur la pandémie de COVID-19, le vocabulaire et les syntagmes titrés dans les journaux. — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, page 8)
- Ce qui est destiné ou ce qui vise à produire de l’effet.
- Le malheureux petit Chose, arraché à son rêve, tombé du ciel, promenait autour de lui de grands yeux étonnés où se peignait un effarement si naturel, si comique, que toute la salle partait d’un gros éclat de rire. En argot de théâtre, c’est ce qu’on appelle un effet. Sans le vouloir, il avait trouvé un effet. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 233)
- Eh ! malheureux ! il y a là, à côté de toi, un pauvre diable qui en passant ses trois sous avec les tiens, au conducteur, vient de laisser tomber des bouts de notes sur lesquels il avait inscrit les deux premières phrases qu’il va prononcer contre ton favori ; plus, quatre ou cinq effets, criards comme des images d’Épinal et qui doivent colorier sa harangue.Tu es peut-être assis dessus — tu as le derrière sur mon éloquence ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- J’aime les phrases courtes, dépassionnées. Je déteste les « effets » si chers aux avocats et, il faut croire, si efficaces. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 239)
- « Johnny se donne à Bercy » pendant trois semaines, à guichets fermés. Dans ce lieu gigantesque où l'on s'attend à une débauche de lumières et d’effets, le spectacle surprend par sa sobriété, […]. — (Frédéric Quinonero, Johnny live : 50 ans de scènes, éd. L'Archipel, 2012)
- Exécution d’une chose.
- En venir à l’effet.
- Des paroles ils en vinrent aux effets.
- Voilà de belles propositions, mais il faut les mettre à effet.
- Il faut que l’effet s’ensuive.
- Il faut en voir l’effet.
- La chose a eu son effet, son plein et entier effet, est demeurée sans effet.
- (Commerce) Billet à ordre, lettre de change, papier de crédit.
- Un effet de commerce.
- Il a beaucoup d’effets en portefeuille.
- Souscrire un effet.
- Effet payable au porteur, ou, simplement, Effet au porteur.
- (Au pluriel) (Spécialement) Les biens, les objets meubles, ou censés tels d’après la loi.
- Les effets d’une succession.
- Mais, Monsieur, je suis chargé de la garde de cette maison […] et je ne connais pas les objets qui sont à vous. Je ne veux pas risquer de voir enlever des effets dont je suis responsable et qui appartiennent à ces gens-là. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange Gardien, 1888)
- (Au pluriel) (Spécialement) Objets meubles qui sont à l’usage d’une personne, il s’agit presque exclusivement aujourd’hui du linge et des vêtements.
- Mon cheval, sellé et bridé, ronge son frein et piaffe à ma porte; mes effets encombrent le patio, ficelés et prêts à être chargés. — (FrédéricWeisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 26)
- Les chemises de mon mari avaient besoin de boutons et le raccommodage de ses effets m’incombait, naturellement ! — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
-
regarder
?- Porter ses regards sur quelque chose ou quelqu’un.
- […] le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin, à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Bien des fois la nuit, de cette fenêtre tapissée de lierre, j’ai regardé avant de m’endormir le grand Orion inclinant vers l’ouest. — (J. Milsand, La Poésie anglaise depuis Byron, dans la Revue des deux mondes, volume 3, 1869, page 338)
- De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Quand nous traversâmes la salle, Saint-Jérome me tenant le bras, Catherine, Lioubotchka et Volodia me regardèrent exactement du même air dont nous regardions la chaîne des forçats, qui passait tous les lundis sous nos fenêtres. — (Léon Tolstoï, Souvenirs, 1851-1857, traduction d’Ardève Barine, édition 1922)
- Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- « REGARDER, c’est diriger ses yeux dans une certaine direction et accommoder. VOIR, c’est simplement recueillir sur sa rétine les images des objets qu’on regarde », expliquais-je à mes élèves.Bien entendu la 5 345 ne se doutait pas que l’action de REGARDER pouvait se diviser en examiner, inspecter, fixer… Ni que celle de VOIR pouvait se nuancer en entrevoir, percevoir, apercevoir… — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- Des play-boys à la barbe de quatre jours regardent si on les regarde, et nous les regardons regarder si on les regarde, et ils nous regardent les regarder regarder si on les regarde et c’est un ballet sans fin qui rappelle le « palais des glaces », une vieille attraction de fête foraine, sorte de labyrinthe de miroirs où l’on se cogne contre son propre reflet. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 189)
- Ça me fait penser à allumer la téloche pour regarder les infos de 9 h. J'attrape la télécommande et je mets la dix. — (Boris Tzaprenko, Noti Flap, volume 2 : Tribulations détectivesques méziguifères, (autoédition), 2013, page 96)
- (Sens figuré) Être vis-à-vis ; être tourné vers, s'ouvrir vers, en parlant des choses.
- Dès huit heures moins le quart, Joseph se trouva le premier dans une grande salle dont les fenêtres ouvertes regardaient vers la campagne. — (Julien Green, « Moïra », 1950, réédition Le Livre de Poche, page 43)
- Cette maison regarde l’orient.
- Le côté du palais qui regarde la rivière.
- L’aiguille aimantée regarde toujours le nord.
- (Sens figuré) Considérer ; examiner avec attention.
- Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Tant qu’on n’enseignera pas une arachnologie dans les écoles, tant que les araignées ne seront pas regardées dans chaque maison comme des animaux sacrés, et conservées avec le même respect que les hirondelles et les cigognes, l’agriculture n’atteindra jamais à un haut degré de perfection. — (Heinrich Zschokke, Le Fugitif du Jura, ou le Grison : simple épisode des troubles de la Suisse en 1799, tome 2, traduit de l’allemand par Adolphe Loève-Veimars, Charles Gosselin, Paris, 1829, page 103)
- Le type assis à la table tenait un Rubik's Cube ; il ne le manipulait pas, il le regardait en faisant la gueule. — (Lawrence Block, Entre deux verres, traduit de l’anglais par Étienne Menanteau, Calmann-Lévy, 2011)
- (Avec la préposition comme) Estimer ; juger ; réputer.
- À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496–519)
- Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
- Un message électronique à caractère impératif adressé par un directeur général d’administration centrale aux directeurs généraux des agences régionales de santé a été regardé comme ayant la nature d’une circulaire (CE, 3 février 2016, Conseil national de l’ordre des infirmiers, n°381203). — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Concerner (en parlant des choses).
- Faites tout ce qu’il vous plaira, cela ne me regarde point.
- C’est vous que cela regarde.
- Pour ce qui regarde cette affaire.
- Cette question regarde la médecine.
- Le génie, c’est Dieu qui le donne ; mais le talent nous regarde. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 23 février 1853)
- Je ne vous dirai point ce que devint le carrosse, ni ce qu’on fit des voyageurs tués; cela ne me regarde point. — (Marivaux, La Vie de Marianne, Folio, page 64)
- Breloc. — C’est une femme mariée.Le commissaire— À qui ?Breloc.— À un pharmacien.Le commissaire— Qui s’appelle ?Breloc.— Ça ne vous regarde pas. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
- (Avec la préposition à) Prendre garde, faire attention à quelque chose.
- Regardez bien à ce que vous allez dire, regardez-y bien.
- Ni l’un ni l’autre ne regardaient au prix ; l’un prêt à accepter ce qu’on lui offrait, l’autre prêt à donner ce qui lui serait demandé. Jamais marché ne fut plus facile à conclure. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, 1867, chapitre 11)
- Et tu sais, Lascoumettes, il n’aurait pas regardé à m’épouser ! — (Colette, Le toutounier, 1939)
- (Pronominal) S’observer mutuellement.
- Nous nous regardons dans les yeux, férocement, ainsi que deux complices prêts à se déchirer et à s’entr’égorger sur leur butin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 198)
- Se regarder l’un l’autre.
- Ils se sont regardés sans se rien dire.
- (Pronominal) Se mirer.
- Elle arrangeait quelques boucles de sa belle chevelure noire, afin d’en marier les touffes avec un nouvel escoffion de velours, et se regardait attentivement dans son miroir. — (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
-
impossibilité
?- Défaut de possibilité.
- La faculté de comprendre ou l’impossibilité de comprendre, dit fort judicieusement M. Mill, ne peut, dans aucun cas, être considérée comme un critérium de Vérité axiomatique. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- Quant à Jacques, […] il concevait l'impossibilité d'un mariage entre lui qui avait une famille, là-bas, au pays, et cette petite Bédouine qu'il ne pouvait même pas songer à transporter dans un autre milieu, sur un sol lointain et étranger. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
- Le lendemain, c'est la roupillade prolongée, la courbature au réveil, l’impossibilité de besogner utilement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 103)
- Depuis plusieurs heures, là où la Bar se jette dans la Meuse, venant de gauche, au sud, à l'extrémité de l'Armée Corap, on est dans l’impossibilité de joindre les hommes d'Huntziger. — (Louis Aragon, Les Communistes, tome 2, réédition Messidor/Temps actuels, 1982, p. 218)
- (Par extension) Chose impossible.
- La subordination du mouvement syndical au mouvement socialiste est dans notre pays une impossibilité matérielle et une impossibilité morale. — (Ludovic-Oscar Frossard; Pour la IIIe Internationale, discours prononcé au XVIIIe Congrès de la S.F.I.O. à Tours en décembre 1920)
- Il nous paraît donc impossible que la dame C. ait conservé dans chacune des siennes le rasoir dont on suppose qu’elles étaient armées ; et le lieu où ont été trouvés ces rasoirs, nous paraît une impossibilité, dans l’hypothèse du suicide. — (Encyclographie des sciences médicales, 1836)
-
devais
?- Première personne du singulier de l’imparfait de devoir.
- Si je devais payer pour me déplacer, j’aurais probablement un peu renoncé au chauffage, confie pour sa part Jordan, 29 ans, habitant Diekirch, qui fait chaque jour cinquante minutes de train pour aller travailler. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 11 janvier 2023, page 6)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de devoir.
- Tu as besoin de picoler dès huit heures du matin… tu es pathétique… c’est toi qui as rompu notre accord… tu devais laisser tomber la dope… les tox, c’est pas fiable… — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 19)
-
accéder
?- Avoir accès (à un endroit, à quelque chose, à une situation).
- Avant, il était impossible d’accéder aux textes autrement qu'en ouvrant mécaniquement le papyrus. Là, avec la tomographie X en contraste de phase (XPCT), on arrive à reconstituer des lettres, un alphabet. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l'impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo n°1240 du 27 avril 2016, p.15)
- Il gardait en mémoire ces imposants pressoirs en bois dans leur cuvage, la macération du moût, son odeur âcre et vinaigrée, la cave humide à laquelle on accédait par un large escalier en pierre. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, p.5, 2018)
- Ce programme de construction permettra à de nombreuses familles d’accéder à la propriété.
- Accéder au pouvoir.
- (Vieilli) Entrer dans des engagements contractés déjà par d’autres.
- Les puissances du Nord ont accédé à ce traité, à cette convention.
- J’accède aux stipulations que mes cohéritiers ont consenties.
- Accepter, donner son aval.
- Accéder à une proposition, à une requête.
- Accéder à une prière, à un vœu.
-
sauter
?- S’élancer en l’air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Le roi, en rocquant, ne doit sauter que deux cases, c'est à-dire, que la tour avec laquelle il rocque, se mettra sur la case attenant immédiatement au roi, et celui-ci, sautant par dessus, se placera de l'autre côté de la tour. — (Hilaire Le Gai, Almanach des jeux : Académie nouvelle, Paris : Passard, 1853, page 168)
- Sauter d’un bateau dans un autre.
- Sauter à terre.
- Il sauta dans la rivière.
- Sauter sur un cheval.
- Sauter en selle.
- Sauter en croupe.
- Sauter de joie.
- Un cheval qui saute.
- Faire sauter un cheval.
- Un oiseau qui saute de branche en branche.
- Faire sauter un chien par-dessus un bâton.
- Sauter à bas de son lit : Descendre vivement de son lit.
- Sauter à la corde : Sauter par-dessus une corde qu’on fait tourner en l’air.
- (Billard) Faire tomber, en jouant, hors de la table du billard, en passant par-dessus les bandes.
- Faire sauter une bille.
- La bille a sauté.
- (Jeux) Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on l’eût coupé.
- Faire sauter la coupe.
- (Cuisine) Cuire à feu vif en agitant de temps en temps la casserole.
- Les aliments détaillés en menus morceaux sont sautés très rapidement avec très peu de matière grasse dans un récipient hémisphérique placé sur un brûleur très puissant. — (Michel Maincent-Morel, Techno Culinaire — Bac Pro, Éditions BPI , 2011, page 270)
- Exploser, se détruire d'un coup, voler en éclats.
- Tout à coup, comme dans le récit de Violetta, le bruit d'un vitrail qui saute en éclats. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. En l’espace de cinq ans, elle fut entièrement ébranlée et détruite. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Forer des carottes dans le roc, en analyser les teneurs, placer des bâtons de cheddite au fond de la galerie, les faire sauter, faire sauter toute la montagne ... — (Michel Goeldlin, Panne de cerveau, Éditions Alban, 2004, page 220)
- Faire sauter la cervelle à quelqu’un : Lui exploser la tête d’un coup de feu.
- Se faire sauter la cervelle.
- (Sens figuré) (Familier) Faire faillite.
- Cette banque a sauté : Elle a fermé ses guichets.
- (Sens figuré) (Familier) Perdre son emploi ou sa place.
- Ainsi suspecté de servir la soupe aux généraux et aux ministres de droite (bien qu'il ait vertement envoyé aux pelotes Alain Peyrefitte lorsque ce dernier prétendit s’inviter lui-même à « Apostrophes »), Pivot eût dû, en bonne logique, « sauter » lorsque advint, en mai 1981, le pouvoir socialiste. — (Édouard Brasey, L’effet Pivot, Editions Ramsay, 1986, chapitre 3, § 2)
- (Sens figuré) (Familier) Être supprimé.
- Je suis déjà rentré, mon prof de physique étant en formation, mon cours a sauté.
- S’élancer avec vivacité sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Sauter au collet, à la gorge de quelqu’un.
- Il a sauté sur ses armes pour se défendre.
- Il a sauté sur lui pour le frapper.
- Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d’une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s’entendait à faire l’amour d’une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l’Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c’était pour eux une manière de faire l’amour — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 204)
- Jean saute dans son short, attrape son sac à dos et dévale les escaliers, accompagné de Brigand, son chien. — (Pascale Chollet/Paskapoo, "Ligne de Crêtes" : nouvelles en Beaufortain et en Savoie, Éditions Lulu (Lulu.com), 2010, 2e édition 2011, page 51)
- Sauter au cou de quelqu’un : L’embrasser avec empressement.
- (Sens figuré) Parvenir d’une place inférieure à une place plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires.
- Cet élève a sauté de la troisième à la première.
- Passer subitement, rapidement d’une chose à une autre qui est différente, qui n’a point de liaison avec elle.
- Sauter d’un sujet à un autre.
- Il saute d’une idée à une autre, sans transition.
- Passer d’un chapitre, d’une phrase, d’un paragraphe à un autre, dans un texte sans s’arrêter à ce qui est entre les deux.
- Vous pouvez sans inconvénient sauter tout de suite au chapitre suivant.
- (Marine) Changer brusquement de direction.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Transitif) Franchir en s’élançant en l’air.
- Sauter un fossé.
- Sauter la barrière.
- Ce cheval saute bien les obstacles.
- (Transitif) Omettre, passer quelque chose en récitant, en lisant, en transcrivant, etc.
- Une feuille verte portait en tête : CONFIDENTIEL. Sautez les questions embarrassantes, mais soyez aussi complet que possible.Il me répugnait de sauter. En classe, dans les versions latines, je ne conseillais pas à mes élèves de sauter les difficultés, pour revenir, plus tard, les résoudre.« Ne soyez pas des sauteurs : » leur disais-je. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 66)
- Sauter un passage.
- Il a sauté deux feuillets.
- Le copiste a sauté deux lignes.
- Le pianiste a sauté une mesure.
- (Transitif) (Haras) (Rare) Saillir, couvrir une jument.
- Cet étalon a sauté tant de juments.
- (Transitif) (Vulgaire) Posséder sexuellement.
- Je comprends le type qui saute une vieille mocharde, parce qu’il se dit : – Elle va me filer le chèque dont j’ai besoin si je l’enfouraille comme elle veut. — (Honoré Bostel, Le roman d'un turfiste, Éditions La Table ronde, 1975)
- Les rombières elles ont les seins remontés au maximum par des soutifs de marque, les dents pourries un peu cachées ainsi par la gouache à lèvres, espérant encore se faire sauter par des amis intimes, […]. — (Marc-Édouard Nabe, Zigzags, éditions Barrault, 1986, page 76)
- […]. Frank est pas con au point d'épouser un paillasson pareil. — T'es jaloux, gros porc, de n'avoir jamais pu me sauter. — J'aurais eu trop peur d’attraper la chtouille ! — (F.-H. Ribes, Lecomte, la toile et l’araignée, Paris : Éditions Fleuve noir, 1985)
- Mutatis mutandis, Hélène fut à M&mnoux ce que Judith Toumignon était à Clochemerle, sans atteindre la chaudasserie extrême de la Jacqueline de La Terre de Zola, qui se fait sauter du soir au matin par tout ce qui porte une queue. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Éditions Publibook, 2018, p. 157)
- (Transitif) (Argot) Arrêter.
- J’aurais dû le calotter, oui, n’est-ce pas, l’arrêter là-bas, et ce serait fini. […] C’est ainsi, fit le policier. On ne saute pas toujours qui on veut, où l’on veut. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Argot) Avoir faim (expression "la sauter").
- — Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l’a peut-être jamais sautée. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 37)
- « Et puis quoi, on ne peut pas tout donner pour rien. Est-ce qu’on a même le droit quand, chez vous, on la saute ? » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 245)
- Au camp, on la sautait, c’est vrai, mais il y avait la démerde. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 25)
- (Transitif) (Argot) Dépasser un véhicule, le doubler à vive allure, en déboitant au dernier moment.
- Quelqu'un a klaxonné derrière nous. [...] - Ta gueule, eh, peau de fesses, a crié Haymann à une Toronado tomate qui nous a sautés en miaulant. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 5, Réédition Quarto Gallimard, page 481)
- (Transitif) (Argot) Passer une ville en la contournant.
- Nous avons sauté Pontoise par la rocade et filé vers Paris. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 527)
-
penser
?- Exercer l’activité de l’esprit ; accomplir quelque opération de l’intelligence ; concevoir ; imaginer ; réfléchir.
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Vous n’êtes pas venu ici pour penser, mais pour faire les gestes qu’on vous commandera d’exécuter… Nous n’avons pas besoin d’imaginatifs dans notre usine. C’est de chimpanzés dont nous avons besoin… — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- Ma tâche vise davantage à leur enseigner comment penser et non que penser. J’espère ainsi que lorsqu’ils auront appris à penser, mes élèves pourront réfléchir par eux-mêmes plutôt que de laisser les autres le faire à leur place. — (David E. Walker, La pauvreté de la foi, dans Le Québec sceptique, n° 21, page 32, hiver 1992)
- Accepter les idées des autres mais être déterminé à garder les siennes, c’est faire semblant de penser. — (Frédéric Tremblay, Porte ouverte, mais esprits fermés, Le Journal de Québec, 21 avril 2021)
- Croire.
- Il ne dit rien qu’il ne pense.
- Dites librement ce que vous pensez.
- J’espère qu’il ne pense pas ce qu’il dit.
- Que pensez-vous de cet homme ?
- C’est un homme qui pense toujours mal des autres.
- Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal.
- La chose n’est pas si facile qu’on le pense.
- Il pense être plus habile que les autres.
- Il ne pensait pas être observé.
- Vous n’en êtes pas où vous pensez.
- Je pensais qu’il était de vos amis.
- Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles.
- Je pense comme vous.
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- Estimer.
- Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi.
- J’irai vous voir demain, je pense.
- Pensez-vous ? c’est-à-dire Vous ne dites pas sérieusement ce que vous dites, vous ne le croyez pas véritablement.
- Avoir une opinion.
- Cette feuille ne craignait pas de dire ce qu'elle pensait, même aux personnages les plus hauts placés. Dans le n° 29 du 30 juin 1793, elle jugeait vertement le général Alexandre Beauharnais , qui venait d'être nommé ministre de la Guerre. — (Fernand Mitton, La Presse française, volume 2 : sous la Révolution, le Consulat, l'Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 172)
- Bien penser, mal penser, avoir en morale, en religion, en politique, des opinions conformes à la vérité ou à ce qu’on croit la vérité.
- Façon de penser, opinion, jugement sur quelque chose.
- Voilà ma façon de penser.
- Faites- moi connaître votre façon de penser.
- Il a sur tout cela une façon de penser singulière.
- Avoir des tendances intellectuelles, des préférences d’esprit et de goût.
- Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment.
- Penser avec justesse.
- Penser juste.
- Avoir dans l’esprit.
- C’est un homme qui ne dit jamais ce qu’il pense.
- Il pense beaucoup de choses qu’il ne dit pas.
- penser tout haut
- Avoir présent à l’esprit ; avoir le cœur occupé de.
- Des larmes lui coulaient bien tranquillement sur les joues, sans qu’il pensât à les essuyer. — (Georges Arnaud, Le salaire de la Peur, 1950)
- Pensez à moi.
- Il ne pense qu’à celle qu’il aime.
- Se souvenir.
- Mais ne nous voilons pas la face : Rebaudengo était une fripouille et, si je pense à tout ce que j'ai fait après, j'ai l'impression de n'avoir fait des fripouilleries qu'à des fripouilles. — (Umberto Eco, Le cimetière de Prague, traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano, éd. Grasset, 2011, chapitre 6)
- Prévoir et pourvoir.
- Le mal vient sans qu’on y pense.
- Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.
- Vouloir, former un dessein, avoir une intention.
- À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi ?
- Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire.
- Je pensais à aller vous voir hier ou
- Je pensais aller vous voir.
- Que pensez-vous faire ?
- Pontagnac. — Mon Dieu, certainement, je serais très heureux et elle aussi ; malheureusement, il n’y a pas à y penser. — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
- Être sur le point de ; faillir.
- J’ai pensé mourir.
- Note : Cette acception n’est évidemment légitime que si le sujet du verbe penser est un être pensant, en situation d’avoir pensé que l’action ou l’état indiqué par le verbe-complément a été sur le point de se produire. Si ce n’est pas le cas, c’est un emploi barbare, mais courant autrefois :
- Le lendemain pensa nous être funeste. — (Marquise Donnissan de Larochejaquelein, Mémoires, chapitre II ; Éditions L.-G. Michaud, Paris, quatrième édition, 1817, page 33)
-
anonymisée
?- Participe passé féminin singulier du verbe anonymiser.
-
exprimer
?- Faire sortir le suc, le jus d’une herbe, d’un fruit, etc., en les pressant.
- Et Cap exprima dans nos verres le jus des limons de Sicile. — (Alphonse Allais, The Perfect Drink dans Deux et deux font cinq, Paul Olendorff, 1895, page 39)
- (Par analogie) (Sens figuré)
- Il se vidait peu à peu de sa haine ; il en exprima une dernière goutte. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 211)
- (Sens figuré) Manifester une pensée, un sentiment, une volonté par tel ou tel moyen, en particulier par le langage.
- Après le plaisir d’être apprécié par les gens intelligents, il n’y en a pas de plus grand que celui de n’être pas compris par les brouillons qui ne savent exprimer qu’en charabia ce qui leur tient lieu de pensée […]. — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
- ...il attendait, près du portant de gauche, le moment de se diriger du pas d’un homme qui rêve dans la direction de Jimmy, son partenaire, dont la mimique exprimait aussitôt une singulière jubilation. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Colossale unité : l'ancienne unité internationale vaut 16,17 nanokatals. Autant exprimer les mensurations d'un top modèle en milles nautiques. Le katal n'est toujours pas entré dans les mœurs des laboratoires d'analyse biologiques. — (Christian Moussard, Biochimie structurale et métabolique, De Boeck Supérieur, 2006, page 46)
- L'autre jour, un ado, dans les clichés de la mode débile des banlieues, parlait à base de « yo » et de « wesh », ne sachant exprimer sa douleur abdominale : le nouveau beauf en quelque sorte ! — (Patrick Pelloux, On ne vit qu'une fois, Le Cherche Midi, 2014)
- (Pronominal) Parler.
- Je puis en dire autant d'El-Haj Ahmed Ben-Chekron qui me sert d’interprète dans mes autres visites et qui, lui, ayant vécu en Espagne, s’exprime correctement en castillan. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 96)
- Il s’exprimait avec retenue, presque en confidence, à raison du sujet. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- C’est un garçon fort agréable que Bernard. Soigné, rasé de près, le teint clair, il s’exprime dans une langue choisie et ne fait usage de l’argot qu’en d’exceptionnelles circonstances. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Exprimons-nous poliment. Rétorquons de même, sans nous départir de sang-froid. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Malgré sa corpulence excessive, l’autorité de M. Hector sur ses subordonnés n’est guère contestable. Il la doit surtout à sa placidité étudiée, au ton solennel et ampoulé qu’il affecte en s’exprimant […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par extension) Faire sortir de soi ce que l’on a à l'intérieur (idées, émotions, sentiments), dans le but de le faire vivre et de le communiquer.
- Tout homme a besoin de s’exprimer. À tous les étages de son être. Expression sous toutes ses formes : parler, rire, pleurer, embrasser, agir, etc. — (Michel Quoist, Construire l’homme, Éditions de l'atelier, Paris, 1997, page 57)
- (Biologie) Fabriquer l’ARN, dont il contient la séquence, en parlant d’un gène.
- (…) génétiquement modifiées pour ne plus exprimer de paroi. — (Une division bactérienne primitive, La Recherche, n° 475, page 20)
-
connecter
?- Joindre ou attacher ensemble deux objets (machines, personne et macine ou serveur distant, concepts, etc.).
- J’ai spoofé ton IP pour la cacher, et j'ai rebondi sur plusieurs bécanes et serveurs avant de me connecter à l’ordi de l'autre con, là. Avec ça, il ne serait jamais remonté jusqu'à toi, mais... — (Dominique Manotti & DOA, L'honorable société, Éditions Gallimard, 2013, chap. 1)
- Elle brancha son ordinateur, se connecta sur Internet et commença par chercher un lieu d'hébergement réservable et payable en ligne, où on ne lui demanderait ni carte de crédit ni papiers d'identité. — (Michelle Gagnon, Expérience Noa Torson #1 : Ne t'arrête pas, éd. Nathan, 2015, chap. 5)
- L’oniroscope. Il avait acheté ce fameux appareil au succès grandissant, qui enregistrait les rêves des gens. On pouvait, en le connectant avec un téléviseur ou un ordinateur, regarder ce qu'on avait rêvé pendant la nuit. — (Gyrdir Eliasson, Entre les arbres, traduit de l'islandais par Robert Guillemette, Paris : Books éd., 2012)
- Mais ils permettaient aussi de surfer anonymement sur Internet car ils s'appuyaient sur des serveurs proxy qui cryptaient les données. Peter pouvait ainsi se connecter facilement, et seul serait visible son accès au serveur VPN – et non à celui de l'AMRF. — (Michelle Gagnon, Expérience Noa Torson, tome 1 : Ne t'arrête pas, traduit de l'américain par Julien Chèvre, Paris : Éditions de Noyelles, 2015, chap. 6)
-
effrayer
?- Remplir de frayeur.
- Des soudacs et des esturgeons tout argentés battaient l'eau de leur queue puissante et effrayaient les sterlets et les ombres-chevaliers. — (Victor Tissot, La Russie et les Russes: Indiscrétions de voyage, Éditions E. Dentu, 1882, page 225)
- J’effraye Michal comme on effraye une cousine en Normandie, avec l’aide d’une rainette, d’une araignée. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Vous me le paierez ! Mais cela ne prenait plus, et tous étaient persuadés qu’il ne gueulait ainsi que pour effrayer les gens. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Pronominal) — T’effraie pas, dit-il. Elle est en sûreté, puisque je la protège. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- (Pronominal) Ahmed Abdou s’effrayait aussitôt, et craignait que la graine dure et traîtresse, cachée sous les fibres, ne blessât la fillette. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
-
nouveauté
?- Caractère de ce qui n'existait pas auparavant ou qui était inconnu.
- La nouveauté nous fait toujours un peu peur, parce que nous nous sentons plus rassurés si nous avons tout sous contrôle. Et cela arrive aussi avec Dieu. Mais quand Dieu se révèle, il apporte la nouveauté - Dieu apporte toujours la nouveauté. Ce n’est pas la nouveauté pour la nouveauté, la recherche du nouveau pour dépasser l’ennui, comme il arrive souvent de nos jours. La nouveauté que Dieu apporte dans notre vie est ce qui vraiment nous réalise, ce qui nous donne la vraie joie, la vraie sérénité. — (Pape François, La nouveauté nous fait toujours un peu peur, Radio Vatican, 19 mai 2013)
- Toutes les lois [sur les brevets] demandent la nouveauté. On trouve si évident qu'une invention soit nouvelle par nature, ou doive l'être pour mériter un brevet, que l'on n'analyse pas les raisons qui ont poussé le législateur à faire de la nouveauté une condition légale de la brevetabilité. [… ] La nouveauté est la caractère essentiel de l'invention. — (Antoine Scheuzer, Nouveauté et Activité Inventive en Droit Européen Des Brevets, Droz, 1981, p. 79)
- Les habitudes freinent notre capacité à apprécier positivement la nouveauté. La nouveauté est la qualité de ce que nous percevons pour la première fois. Il s'agit donc d'un phénomène nécessairement inédit, original. La perception de la nouveauté nécessite que notre esprit soit capable de briser les rapports anciens et de se libérer des liaisons préétablies — (Brigitte Bouillerce et Emmanuel Carré, Savoir développer sa créativité, p. 41)
- La révolution implique une certaine conception du temps historique ordonnée à l'idée de commencement entendu au sens fort d'une nouveauté radicale. « [Un] élément de nouveauté (novelty), écrit-elle, [est] inhérent à toutes les révolutions — (Marc Le Ny, Hannah Arendt ; le temps politique des hommes: Le temps comme dimension de la phénoménologie existentielle et politique, L’Harmattan, 2013, p. 323)
- La première émotion que nous découvrons dans l'esprit humain est la curiosité. Par là, j'entends tout désir éprouvé pour la nouveauté ou tout plaisir qu'elle procure. Regardons les enfants courir de côté et d'autre à l'affut d'un objet nouveau et saisir avec avidité, sans véritable choix, tout ce qui s'offre à eux; il n'est rien qui n'engage leur attention parce qu'à ce stade de la vie, il n'est rien qui ne se pare du charme de la nouveauté. Mais ce qui nous attire seulement par sa nouveauté ne saurait nous attacher durablement. […] Une certaine nouveauté doit entrer dans la composition de tout ce qui agit sur l'esprit. — (Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, 1757, Vrin, 1990, p. 77)
- Nul mérite ne s’acquiert et se perd aussi facilement que celui de la nouveauté. — (Proverbe italien, dans Boiste, Dictionnaire Universel, 1823, p. 458)
- L’innovateur en termes de développement de la nouveauté est une source d’innovation. Il innove toujours plus.
- PHILAMINTECes titres ont toujours quelque chose de rare.ARMANDEÀ cent beaux traits d’esprit leur nouveauté prépare. — (Molière, Les Femmes savantes, 1672)
- Caractère de ce qui est récent, de création récente, qui date de peu, qui existe depuis peu.
- On risquait d'oublier que les aspirations contemporaines doivent s'adapter aux exigences de l'esprit chrétien. N'allait-on pas substituer un mirage moderne à une vérité éternelle et confondre la récence d'une doctrine avec sa nouveauté véritable ? — (Maurice Nédoncelle, La pensée religieuse de Friedrich von Hügel (1852-1925), Vrin, 1935, p. 16)
- La notion de nouveauté regroupe deux critères : la récence, c'est-à-dire le fait qu'un produit soit disponible depuis peu de temps ; et la différence par rapport aux produits existants. — (Emmanuelle Le Nagard-Assayag,Delphine Manceau, Le marketing de l'innovation. De la création au lancement de nouveau produit, 2e édition, p. 28.)
- Caractère de ce qui vient de remplacer ou succéder à quelque chose
- D’autres auteurs proposent de définir la nouveauté comme ce qui est perçu comme récent (temps perçu depuis la découverte ou la première utilisation de l’innovation, ou durée perçue de la disponibilité de l’innovation sur le marché) et différent (caractéristiques de l’innovation perçues différemment de celles des produits typiques de la catégorie de produits, existants déjà sur le marché). — (Josselin Masson, « Effets de la modification d'un attribut constitutif d'un produit sur son adoption par les consommateurs », Montpellier SupAgro, 2010, p. 25)
- (Commerce) Caractéristique innovante, ce qu’il y a d’unique dans un nouveau produit ou un service ; différence avantageuse.
- Nous proposions lundi un résumé des principales nouveautés de la huitième itération d’iOS, revenons dessus en détail aujourd’hui avec ses 10 nouveautés marquantes. — (Le Journal du Geek, 4 juin 2014, iOS 8 : 10 nouveautés marquantes)
- (Psychologie) Situation inédite et inattendue engendrant le sentiment de merveilleux.
- L'émotion de l'étonnement est plus que la simple nouveauté. Le degré au-dessus de la nouveauté est la surprise ou choc produit par ce qui est à la fois nouveau et inattendu — (Alexander Bain, Les émotions et la volonté, Traité de psychologie II, 1859, L'Harmattan, 2006, p. 83)
- De toutes les circonstances qui éveillent le sentiment de merveilleux, la nouveauté est celle dont l'influence est la plus puissante. ; l'aspect d'un objet nouveau produit, à l'instant, une vive impression de surprise qui s'empare de l'esprit pour un temps, à l'exclusion de toute autre idée, — (George Combe, Traité de phrénologie, 1825, p. 407.)
- (Économie) Caractère, qualité éphémère de ce qui est nouveau, récent, présenté pour la première fois ; récence.
- Par définition, toute innovation doit comporter un élément de nouveauté. La notion de nouveauté se décline sous trois formes […] : nouveauté pour l’entreprise, nouveauté pour le marché, nouveauté pour le monde entier. — (Manuel d’Oslo, 2005, p. 67, § 205)
- Phénomène inédit.
- L'apparition de l'automobile dans les années 1870-1880 fut la nouveauté de cette décennie.
- (Commerce) Dernier produit présenté ou exposé par une entreprise.
- La tablette du 21ème siècle est déjà une nouveauté obsolète telle qu'elle est à l’heure actuelle."
- Les dernières nouveautés du Salon de l'électronique de Las Vegas.
- La Golf 7 a été une des grandes nouveautés de l'année automobile 2013
- Les nouveautés du Salon de l'Agriculture
- (Art) Livres qui viennent de paraître, pièces de théâtre qu’on vient de monter pour la première fois, films qui viennent de sortir.
- Mon libraire m’envoie toutes les nouveautés.
- Elle va au théâtre voir toutes les nouveautés.
- (Vieilli) Doctrine nouvelle, en contradiction avec les idées, le régime, la tradition établis.
- Celui qui gagne au changement remercie la fortune et le temps; mais celui qui perd, s'en prend à l'auteur de la nouveauté. Il est bon de ne pas faire de nouvelles expériences pour raccommoder un état sans une extrême nécessité et un avantage visible. — (Diderot, Encyclopédie, Nouveauté, [Morale , Gouvernement , Politique] (Jaucourt), 1772)
- Rappelez-vous le moment terrible qu'elle [l'Église] a passé, au temps du concile de Trente [1545-1563]. La Réforme venait de l'ébranler d'une façon profonde (...) partout, c'était un flot montant de nouveautés, d'idées soufflées par l'esprit du mal, de projets malsains qu'enfantait l'orgueil de l'homme, lâché en pleine licence.— (Émile Zola, Rome, 1895) .
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immortalité
?- Qualité, état de ce qui est immortel ; de ce qui n'est pas soumis à la mort
- Le livre de M. Charles Baudelaire intitulé Les Fleurs du Mal est un défi jeté aux lois qui protègent la religion et la morale. […] À côté de ces pièces et de quelques autres où l’immortalité de l’âme les plus chères croyances du christianisme sont mises à néant, il en est d’autres qui sont l’expression de la lubricité la plus révoltante. — (Rapport de la Direction Générale de la Sûreté publique du 7 juillet 1857, au Ministre de l’Intérieur)
- S’il y a au monde un fait certain, ferme et durable, c’est la croyance de l’homme en son immortalité. — (Constantin de Piétri, De l’Existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme, 1842)
- Il ne s'agit pas d'escamoter la mort par un rêve d'immortalité. — (Bruno Chenu, Disciples d'Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, p. 101)
- J'avais seize ans et des poussières. Je connaissais depuis deux ans l’immense pouvoir de l’immortalité des amants. — (Louise Anne Bouchard, Clélia fait enfin amende honorable, Éditions de l’Age d’Homme, 1997, page 9)
- (Sens figuré) Prolongation sans fin du souvenir d’un homme, d’une œuvre.
- Un auteur qui travaille pour l’immortalité.
- Des actions dignes de l’immortalité.
- Les grands poètes méritent l’immortalité.
- Aspirer à l’immortalité.
- (Héraldique) Nom donné au bûcher enflammé qui sert de nid au phénix.
- D’azur au phénix d’or sur son immortalité de gueules, accompagné en chef de trois besants d’or, qui est de Drouville → voir illustration « phénix avec immortalité de gueules »
-
inactivité
?- Disposition à ne rien faire.
- Son inactivité m’impatiente.
- Il entend à peine Slobodan qui entre, ses reproches devant son inactivité, sa colère qui monte. — (Roland Rossero, Corps à corps, 2015)
- (Administration) État d’un fonctionnaire qui n’exerce pas ses fonctions.
- Traitement d’inactivité.
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tromper
?- (Absolument) Induire en erreur, par artifice.
- Delcassé ne mentait pas, mais il lui arrivait de tromper sur ses intentions, sur ses projets. Il trompait par ses silences, il trompait par des flux de paroles derrière lesquels il abritait des desseins patiemment médités. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Les partis les plus austrophiles comprennent qu'ils ont été trompés et protestent vigoureusement. C'est le cas par exemple du Bloc des Gauches du Royaume de Pologne qui est indigné et indique que le pays de Chelm comporte 66 % de Polonais contre 33,8% d'Ukrainiens. — (Ghislain de Castelbajac, « La France et la question polonaise (1914-1919) », dans Recherches sur la France et le problème des nationalités pendant la Première Guerre mondiale (Pologne, Lituanie, Ukraine) , sous la direction de Georges-Henri Soutou, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1995, page 91)
- (Génériquement) (forme qqn trompe qqn). Abuser de la confiance de quelqu’un.
- La première, selon le même père, est d’éviter la démangeaison de disputer, et une certaine ostentation puérile de tromper son adversaire. — (Démonstrations évangéliques de Tertullien, Chez l'éditeur, 1843, page 1217)
- (Société) Trahir, être infidèle à son partenaire.
- Je ne vous saurois dire lequel étoit le plus aise des deux, ou lui de tromper sa femme ou elle de tromper son mari. — (Les Vieux Conteurs Français, 1841, page 330)
- Malheureusement pour elle, mettant toute son étude à tromper son mari, elle n’était pas assez attentive à tromper ses amants, je veux dire à leur cacher qu’elle les trompait les uns avec les autres. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- — Tu la trompes, ta femme ?— Ça arrive.— Et alors ?— Ça ne compte pas. C’est le rayon d’à côté. — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 160)
-
manquer
?- (Vieilli) Faillir ; tomber en faute.
- J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j’ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
- Tous les hommes peuvent manquer, sont sujets à manquer. — N’avez-vous jamais manqué?
- (Spécialement) Ne pas partir, en parlant du coup d'une arme à feu, lorsqu’on veut tirer.
- Son revolver, son fusil a manqué.
- (Sens figuré) Tomber, faiblir, défaillir.
- Ce cheval manque par les jambes. — Il ne peut plus se soutenir, les jambes, les forces lui manquent.
- Elle va s’évanouir, le cœur lui manque. — Je suis si interdit que la parole me manque.
- Elle ne put pas y arriver, bien que la distance ne fût pas longue de leur chambre à la rue : le cœur lui manqua, et si Perrine ne l’avait pas soutenue elle serait tombée. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- (Par extension) Se dérober, s’affaisser, en parlant des choses.
- La terre manqua sous leurs pieds. — Le pied lui a manqué, et il est tombé
- Mourir, disparaître, en parlant de quelqu’un qui est nécessaire.
- Cet homme est bien malade, s’il vient à manquer, sa famille est ruinée.
- Au revoir, dis-je gravement à la jeune fille. Mais écoutez-moi : votre ami est vieux et peut vous manquer. Permettez-moi de ne jamais vous manquer à vous-même, et je serai tranquille. Dieu vous garde, mon enfant ! — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éditions Le Livre de Poche, 1967, page 196)
- Faire faute, faire défaut.
- Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L'air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
- Aux élections générales de 1837, Cobden se porta candidat à Stockport. Il lui manqua une centaine de voix pour être élu. — (C. Lavollée, Richard Cobden, Revue des Deux Mondes, tome 58, 1883)
- Les gazelles et les outardes ne manquent pas non plus, mais il faudrait organiser des battues pour s'en emparer. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
- Mes gamins y m’manquent grave, dites-leur qu'on se capte la semaine prochaine ici, au supermarché, tiens, prends ça !… 20 keusses, c’est pour la note ! — (Ferréz, Manuel pratique de la haine, traduit du brésilien par Paula Anacaona, Paris : Anacaona éd., 2009)
- (En particulier) Ne pas se trouver là où l'on devrait être.
- La formule du pain perdu s'inspirerait-elle des deux recettes d’Aliter dulcia données par Apicius ? sous le règne de Tibère ? N'y manquent que les œufs. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, éditions Robert Laffont, 2012)
- Il manque deux élèves dans cette classe. — Il manque beaucoup de livres dans cette bibliothèque.
- (Transitif) Ne pas réussir dans ce qu’on a entrepris, ne pas rencontrer ce qu’on cherchait, laisser échapper ce qu’on poursuivait.
- Cependant, au milieu de la chaussée, des nègres se poursuivaient à coup de boules de neige et parfois, une de ces boules, manquant son but, s'écrasait contre une devanture ; […]. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 51)
- De tous les pianistes soviétiques, Sofronitzki fut sans doute le plus adulé du public : Gilels et Richter eux-mêmes le vénéraient et ne manquaient pas ses récitals. — (Alain Lompech, Vladimir Sofronitzki (1901-1961), chapitre 22 de Les Grands pianistes du XXe siècle, version enrichie, Éditions Buchet-Chastel, 2013)
- Je suis arrivé trop tard, j’ai manqué mon ami, je l’ai manqué d’un quart d’heure.
- Il a manqué le train. — Je regrette d’avoir manqué votre visite. — Il a manqué une belle occasion. — Il a manqué son coup. — Il a manqué le but.
- (Transitif) (Spécialement) (Chasse) Tirer un gibier et ne pas l’atteindre.
- J’ai manqué un lièvre qui était au bout de mon fusil.
- (Transitif) (Chasse, Pêche) Ne pas réussir à prendre.
- Les chasseurs ont manqué le cerf.
- (Transitif) (Par extension) Laisser échapper.
- Il s’agit d’un évadé de la Guyane. Je le piste depuis cinq mois et je l’ai manqué une première fois à Nogent dans une guinguette du bord de l’eau, où on l’employait comme garçon. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Par ellipse) (Familier) Faillir ; manquer de.
- Vic en avale de travers son sacro-saint rocher praliné, tousse, manque s'étouffer. Une bonne âme lui frappe dans le dos à tour de bras. — (Anne-Marie Pol, Danse !, tome 36 : La danseuse et le prince, Pocket jeunesse, 2010, chapitre 2)
- La jeune fille s’écarta brusquement, manquant trébucher et chuter au bas de la falaise. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- Être dans le besoin, ne plus avoir d’argent.
- Avoir peur de manquer.
- Les deux sœurs ont toujours été parmi ceux qu’on appelle, à Maupeyrou, les heureux de ce monde. Et, en effet, elles n’ont jamais « manqué ». — (Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; éditions Le Livre de Poche, page 105)
-
mesurer
?- Chercher à connaître, ou déterminer une quantité par le moyen d’une mesure.
- On nomme baromètres des instruments propres à mesurer la pression atmosphérique. Dans les baromètres ordinaires, cette pression est mesurée par la hauteur d’une colonne de mercure dans un tube de verre, comme dans l’expérience de Torricelli ; […]. — (Adolphe Ganot, Traité élémentaire de physique expérimentale et appliquée et de météorologie, Paris : chez l'auteur, 7e éd., 1857, page 118)
- (Sens figuré) — Le ministre mesurera le degré d’adhésion de la population à son plan avant de le mettre en œuvre.
- (Sens figuré) — Le seul recours contre le temps est de le mesurer à ce double pas, comme ceux qui ont affaire personnellement à lui, les sentinelles, les officiers de quart. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- (Transitif) Proportionner.
- Mesurer ses dépenses à son revenu, sur son revenu.
- Mesurer ses entreprises à ses forces.
- C’était une chose touchante de voir le vieux luthier, affaibli par son chagrin et par sa maladie, cheminer pas à pas, la main droite posée sur l’épaule du blond enfant qui mesurait docilement sa marche sur celle de son père, et paraissait tout fier de lui servir de guide et d’appui. — (Xavier Marmier, Histoire d’un pauvre musicien, 1866)
- Régler avec sagesse, avec circonspection.
- Il n’entreprend rien sans avoir bien mesuré toutes choses.
- Prenez garde à ce que vous direz, mesurez vos paroles.
- C’était un petit homme, très maigre, sous un méchant tchapane. Mais, à cause de l’importance de sa mission, il mesurait avec avarice et emphase ses propos aux valets d’écurie et palefreniers qui l’assiégeaient. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- L'odeur de l’ambre solaire avait curieusement un effet aphrodisiaque sur Albert qui devenait infernal. Moi, je mesurais mes élans car je détestais prendre un râteau. — (Michel Charton, Chronique ordinaire d'un baby-boomer, Éditions du Panthéon, 2015)
- (Intransitif) Avoir comme mesure.
- Romain avait 22 ans ; il mesurait exactement un mètre soixante-quatorze, il était même arrivé à atteindre un mètre soixante-quinze sous la toise du conseil de révision, en respirant profondément et en se tenant très droit. — (Guy Marchand, Le soleil des enfants perdus, Éditions Neige/Ginkgo éditeur, 2011, chapitre 1)
- (Pronominal) Lutter contre ; se comparer à ; vouloir s’égaler à.
- Elles en font des chasseresses audacieuses comme elles-mêmes, des guerrières qui se mesurent sans crainte avec les grands fauves, […]. — (Renée Dunan, Ces Dames de Lesbos, 1928)
- Le fils a besoin du père pour contenir sa violence débordante et pour se mesurer à lui. — (Jean Monbourquette, La violence des hommes, Novalis/Bayard, 2006)
- Montréal ne gagne rien à se mesurer à Toronto — (Le Devoir, 4 septembre 2002)
-
reflet
?- Réflexion affaiblie de la lumière, de la couleur, de l’image d’un corps sur un autre.
- […] ; les étoiles se mêlent au feuillage noir ; les lucioles luisent dans l'herbe comme un reflet des étoiles. — (Alphonse Karr, Devant les tisons, Paris : Librairie nouvelle, 1857, p.238)
- […]; de temps en temps seulement un éclair livide illuminait les appartements sombres d’un reflet bleuâtre qui disparaissait aussitôt. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Les reflets du couchant, le vent de la mer nous viennent aussi ce soir de chez nos ennemis, de l’Est, du Rhin. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- L’eau sombre, au bas du parapet, s'étalait silencieuse avec le reflet immobile des lumières, […]. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Un peu plus tard j’aperçus dans le sud un merveilleux reflet vert qui était la réflexion dans le ciel du peu profond lagon de l’atoll d’Anaa, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil; t.1, de New-York à Tahiti, 1929)
- Je me suis dirigée vers le miroir de la coiffeuse et je me suis penchée en avant, les mains posées entre les produits de maquillage. Mon reflet m'a retourné mon regard. — (Gena Showalter, Chroniques de Zombieland , tome 2 :Alice et le miroir des Maléfices, traduit de l'anglais, éd. Mosaïc, 2015, chap. 6)
- Apparence furtive ou affaiblie.
- […]; on eût dit que son regard, triste et lointain comme le regard des hommes qui ont longtemps vécu sur la mer ou dans les solitudes immenses, gardait comme un reflet de l’infini. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
- Il riait de plus en plus fort, férocement joyeux, guettant les reflets de la stupéfaction sur la physionomie du journaliste. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 20)
- (Sens figuré) Image affaiblie d'une chose morale.
- Il avait tiré la bague d’opale de son doigt. Elle chatoyait, dans la fin du jour, comme un reflet de beauté, de jeunesse, de plaisir ; […]. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, p.331, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
- Sa réputation est un reflet, un pâle reflet de la gloire de son père.
- (Sens figuré) Produit de l’influence.
- Cet homme est le reflet de son entourage.
-
rattraper
?- Reprendre, ressaisir.
- On a rattrapé ce prisonnier.
- Je suis une maîtresse de maison désastreuse, mais je rattrape le coup en mettant tout en place à la one again. — (Adama Mané, Rêveuse… en sursis, Les Éditions Numeriklivres, 2012)
- (Sens figuré) (Familier) Rejoindre quelqu’un à qui on a laissé prendre les devants.
- Deux autres voyageurs se trouvant logés à la même enseigne que moi, nous allons trouver un loueur de voitures qui se charge de nous transporter à notre destination pour la somme de 13 pesetas; et, quelques minutes plus tard, nous sommes confortablement installés dans un léger véhicule attelé de deux bons chevaux qui ne tardent pas à rattraper et à dépasser le coche public. — (Frédéric Weisgerber, Huit jours à Ténériffe, dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris : Doin, 1905, vol.16, page 1039)
- Un magnifique paquebot danois, le « Oscar II », couvert de monde, nous rattrapa et changea de route pour passer à proximité de Rockall. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Regagner ce qu’on avait perdu.
- Il la coquait sans arrêt comme s'il avait hâte de rattraper des années d’abstinence forcée et elle s'amusait plus de ce qu'elle tenait pour des gamineries de bougre trop savant, qu'elle ne jouissait vraiment. — (Raphaël Confiant, Le nègre et l'amiral, Éditions Grasset & Fasquelle, 1988, chapitre 5)
- Il avait perdu d’abord cinq cents francs, mais il les a rattrapés. — On ne peut pas toujours rattraper le temps perdu. — Il a rattrapé le mot imprudent qui lui avait échappé.
- (Absolument) et (Sens figuré) Attraper de nouveau, attraper une seconde fois.
- Quand un renard s’est échappé d’un piège, il est bien rare de l’y rattraper.
- Il avait déjà perdu beaucoup d’argent dans cette maison de jeu ; comment s’y est-il laissé rattraper ?
- (Familier) Piéger, tromper de nouveau. (Par extension) Faire prendre des risques.
- On ne m’y rattrapera plus.
- Bien fin qui m’y rattrapera.
- (Voix passive) (Sens figuré) Subir les conséquences de ses actes.
- La particularité principale de cette mouture est qu’elle a été développée sans la supervision de Linus Torvalds. Il est pour rappel « en repos », à méditer sur ses interactions avec les autres. Connu pour sa brutalité dans les rapports humains, les remous ont fini par le rattraper. — (Next INpact, Linux : le noyau 4.19 est disponible, la main repasse à Linus Torvalds, 23 octobre 2018 → lire en ligne)
- (Pronominal) Se retenir, se raccrocher.
- Il s’est rattrapé à une branche.
- (Pronominal) (Sens figuré) Atténuer, compenser une erreur, une faute qu’on était en train de commettre.
- Il allait faire un impair, mais il s’est adroitement rattrapé.
- (Pronominal) Se dédommager, regagner ce qu’on a perdu.
- Longue marche dans le brouillard. Le régiment tousse, moins la compagnie du lieutenant Viard, où la toux est punie et où les soldats se rattrapent sur l'éternuement. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- C’était bien le moins qu’elle se rattrapât de son mauvais déjeuner. — (Émile Zola, La Bête humaine, chapitre V)
-
remercier
?- Rendre grâce, exprimer la gratitude.
- Lorsqu'au bout de quelques semaines Elhamy la remercia, avec une cordialité souriante, du bien qu'elle avait fait à son fils, une émotion sourde étreignit sa gorge. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
- J'allai prendre congé des Danois et les remercier de ce qu'ils avaient fait pour nous être utiles et agréables. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Soyez radin. La prodigalité attire de nombreux amis sur le court terme mais, plus tard, personne ne vous en remerciera jamais. — (Tim Philipps, Machiavel - leçons de réalisme pour devenir un fin stratège, 2009, page 133)
- Après que vous avez aidé le kebabier à tout laver, il vous remercie. – Eh bien, merci du coup de main. — (Kemar, Le livre dont vous êtes le zéro, éd. Michel Lafon, 2016)
- Il ne m’en a pas seulement remercié.
- Il m’a rendu un service essentiel, je ne puis assez l’en remercier.
- (Familier) Il peut bien remercier Dieu que je ne me sois pas trouvé là, C’est une chance pour lui que je ne me sois pas trouvé là.
- (Familier) et (Ironique) Je vous remercie de vos conseils se dit parfois pour marquer qu’on n’est pas disposé à les suivre.
- Se dit, par civilité, pour marquer le refus qu’on fait d’accepter quelque chose.
- Voulez-vous de cette liqueur ? - Je vous remercie.
- (Par euphémisme) Congédier, renvoyer quelqu’un.
- Le très puissant mais très controversé conseiller spécial du premier ministre vient d’être remercié par son chef, avec effet immédiat. — (Cécile Ducourtieux, Royaume-Uni : la chute de Dominic Cummings, l’homme le plus puissant de Downing Street après Boris Johnson, Le Monde. Mis en ligne le 14 novembre 2020)
-
parfait
?- Qui réunit toutes les qualités, sans nul mélange de défauts.
- La télévision retransmettait en boucle la performance parfaite de Nadia Comaneci aux barres asymétriques. [...] La perfection, répétait le commentateur éberlué, qui paraissait à bout de souffle. J'avais presque envie de lui dire : Calmez-vous, mon vieux! Des tas de choses sont parfaites : les aurores boréales, les fjords de la baie d'Ungava, l'obscurité polaire, le moindre flocon de neige est parfait! [...] — (Serge Lamothe, Mektoub, éditions Alto, Québec, 2016, pp. 19-20)
- Deux épéistes se sont livrés à un duel devant un superbe fond de pleine lune. Une initiative qui a permis à un photographe italien, Francesco Fanti, de capturer deux silhouettes parfaites. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 9 septembre 2022, page 22)
- Qui n’a que des qualités ; qui est accompli dans son genre ; qui est au plus haut de l’échelle des valeurs.
- La porcelaine, cette matière céramique la plus parfaite, résulte de la liaison à une température très élevée, de l’infusible kaolin et du fusible feldspath, en une masse homogène. — (Le Siècle du rococo: art et civilisation du XVIIIème siècle, Residenzmuseum München, H. Rinn, 1858, page 223)
- Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut, mais elle sait très bien ce qu’elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. — (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chap. 21)
- Qui est complet, total.
- Dans cette chambre noire, l’obscurité n’est pas parfaite.
- Une solitude parfaite.
- Un repos parfait.
- Sa guérison n’est pas parfaite.
- Un parfait imbécile.
- Un parfait coquin.
- Et le Christ a dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Et parfait ne veut pas dire seulement exempt de péchés, mais de défauts, de manques, c'est-à-dire terminé. — (Arnaud Desjardins, Les chemins de la sagesse, La Table Ronde, Pocket spiritualité, 1999, p. 38)
- Qui répond exactement, strictement à un concept.
- Carré parfait, nombre parfait, consonance parfaite, ensemble parfait, gaz parfait.
- (Topologie) Se dit d’une partie fermée sans points isolés.
-
résonner
?- Renvoyer le son ; le concentrer par réflexion.
- Cette voûte résonne bien. Cette salle ne résonne pas, résonne trop. Faire résonner les échos.
- Rendre un grand son, beaucoup de son.
- Entends-tu s’agiter en moi et résonner les puissants refrains des temps anciens, les chants de l’amour et de la gloire ? — (Charles Baudelaire, Du vin et du haschisch -1851)
- Pendant que les lames attaquaient mon vaillant navire et que leurs coups sourds faisaient résonner la coque qui vibrait et se plaignait sous les chocs, je restai allongé sur ma couchette, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Certaines nuits, donc, les murs de la villa de M. et Mme Bourdon se mirent à résonner sous les coups terrifiants d’un esprit frappeur si malin que personne ne put le localiser. — (René Cavanhie, Les esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, n°24, p.28, décembre 1992)
- (Sens figuré) Qu a résonné dans le passé et dont le souvenir se fait encore ressentir.
- — Des nuits entières, durant un mois, j’ai entendu hurler des hommes que l’on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- — Et on entend encore résonner la phrase banale du mari, la phrase étrangère à elle, la phrase blasphématoire dans cette chambre où elle apporte sa nudité. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- (Électronique, Physique) Favoriser une fréquence particulière.
- Cette corde du piano résonne à quatre cent trente cinq hertz. C’est le la du diapason.
- Ce quartz résonne à soixante cinq mille cinq cent trente six hertz. Il est parfait pour équiper une montre.
-
partager
?- Diviser une chose en plusieurs parties séparées, pour en faire la distribution.
- Souvent deux familles prennent une ferme indivise, et les bénéfices sont partagés proportionnellement au nombre d’enfants et aux services qu’ils rendent. — (Eugène Bonnemère, Histoire des paysans, depuis la fin du moyen âge jusqu’à nos jours : 1200-1850, Paris : F. Chamerot, 1856, volume 2, page 447)
- (En particulier) Donner une partie de ce qu'on détient, physiquement ou non (on peut partager sa connaissance).
- Reste l’art et la manière d’en faire une merveille aérienne et équilibrée, ce que la pâtissier Michel Bartocetti, beau boss sucré d’une légende parisienne, le George V, ne rechigne pas à partager. — (France Mutuelle Magazine, n° 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 54)
- Répartir.
- La cour d’appel partagea alors les dommages, selon les principes de la faute commune, constatant que la victime s’était imprudemment aventurée sur un boulevard passager, sans prendre les précautions nécessaires. — (Orville Frenette, L’incidence du décès de la victime d’un délit ou d’un quasi-délit sur l’action en indemnité, Librairie de l’Université d'Ottawa, 1961, page 85)
- Il partage sa vie, son temps entre ses occupations professionnelles et ses devoirs de famille.
- (Pronominal) Sa tendresse se partage également entre tous ses enfants.
- Avoir une part, avoir droit à une part, prendre sa part d’une chose.
- Partager également un bénéfice avec quelqu’un.
- Ils se sont partagé la somme.
- (Absolument) Il ne partage pas dans cette succession.
- Achetez cette pièce d’étoffe pour nous deux, nous partagerons.
- (Sens figuré) Avoir en commun.
- Il y a aussi deux groupes d’astéroïdes, appelés Troyens, qui partagent l’orbite de Jupiter, précédant et suivant la planète de 60 degrés. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, n° 24, décembre 1992, page 41)
- En ce cas, cela veut dire que l’erreur béhachélienne était largement partagée, y compris dans les médias, où de nombreux articles étaient déjà parus avant qu’Aude Lancelin ne la signale (ça en fait au moins une qui lit). — (François Taillandier, La France de Nicolas Sarkozy: Chroniques de L’Humanité (2007-2011), éditions Desclée De Brouwer, 2012)
- Nous partageâmes notre première nuit au son de Portishead, un disque qu’elle m’offrit bientôt, la voix de la chanteuse me berçait autant que sa douceur, le bungalow devint notre cabane. — (Hervé Commère, Les Ronds dans l’eau, Fleuve Noir, 2011, chapitre XXI)
- (En particulier) (Sens figuré) Accompagner une personne dans ses sentiments.
- Rentrée à la maison, ayant réussi à faire partager aux voisins son inquiétude, Mme Mirondeau les décida, […], à partir sans tarder à la recherche de son époux. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le premier passait son chemin en respirant une fleur et l'on se rendait compte qu'il était à cent lieues de partager l'humeur baroque et déconcertante du second. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Pourquoi ne pouvons-nous pas partager davantage d'histoires de femmes et de leurs obsessions qui ne paraissent pas ringardes et qui servent de piège à clics ? — (Sasha Grey, Juliette Society, tome 2 : La Chambre de Janus, traduit de l’anglais par Pascal Loubet, Le Livre de Poche, 2017)
- Donner en partage à quelqu’un.
- L’idéologie n'est donc qu'un système délirant d'un type un peu particulier. […]. L’idéologie est un système délirant qui se partage, qui se partage tellement qu'il peut servir de base théorique à une réorganisation totalitaire de la société. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 84)
- On vous a bien partagé, mal partagé.
- La nature ne l’a pas mal partagé.
- Diviser, former dans un tout des parties distinctes.
- Partager un nombre en deux.
- Ce fleuve partage le département.
- Le général partagea son armée en deux corps.
- Séparer en partis opposés.
- La Chambre était partagée dans ce temps-là entre azizistes et hafidistes; […]. — (Annales de la Chambre des députés: débats parlementaires, Paris : Impr. du Journal Officiel, 1911, volume 93, part.2, page 1797)
- (Pronominal) — Mais ce ne fut qu'en l'année 363 de l’hégire, sous le khalifat de Mothi l'Illah l'Abbasside, que les Sunnites et les Schiites se partagèren pour ainsi dire en deux peuples distincts ; les Sunnites se rangèrent du côté des Turcs alors tout-puissants à la cour des khalifes, et les Schiites embrassèrent le parti des Bouïdes, qui se rendirent maîtres de la Perse et de quelques autres provinces. — (Encyclopédie théologique, publiée par l’abbé Migne, Paris, 1851, volume 27, page 415)
- Curieux ! C’est lorsqu’on ne partage pas l’avis de quelqu’un que les avis sont partagés. Ah bon ! — (Michel Beaudry, Une vraie histoire, Le Journal de Montréal, 7 novembre 2020)
- (Pronominal) Se répartir dans le temps ou l’espace.
- L’année du crapaud se partage en trois périodes distinctes de longueur inégale. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
-
raconter
?- Conter, narrer, faire le récit d’une histoire vraie ou imaginaire.
- Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m'en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n’hésite, et que l’encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page23)
- Et, d'autre part, les historiens n’ont jamais raconté que Louis XIV ait songé à complimenter Louvois d'avoir réformé les mœurs. — (Anatole Claveau, La Vertu, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 43)
- Une anecdote locale plutôt symbolique raconte que le coq du clocher de l’église de Saint-Vincent, dont la construction fut commencée en 1934, aurait disparu dans de bien mystérieuses circonstances, qu’on attribue à l’archevêque O’Leary. — (Juliette Marthe Champagne, De la Bretagne aux plaines de l'Ouest canadien: lettres d'un défricheur franco-albertain, Alexandre Mahé (1880-1968), CELAT/Presses de l’Université Laval, 2003, page 201)
- Un ami raconte qu’il a pris soin de descendre au village voisin par le sentier mais qu’il s’est fait repérer par la maréchaussée sur un chemin de terre. Heureusement, il avait son attestation. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/2020 de Philosophie Magazine.)
- Raconter, c'est un peu faire ses comptes. Les mots conter et compter ont une origine commune dans l'expression latine computare, « calculer ». Travail minutieux d’artisan, tant de fois avant moi reconduit. Et pourquoi raconter? Pourquoi ressasser ces choses d’un autre temps? Parce que c’est là une faculté de notre espèce, de faire que soient à nouveau les choses qui ne sont plus. […] J’ai voulu raconter dans l’espoir de créer, sinon du réconfort pour quelques vivants, au moins un supplément de sens à mon séjour terrestre. — (Gérald Baril, Si près, si loin, les oies blanches, Montréal, XYZ, 2020, page 321)
- Dans un cas, le sujet désendosse en quelque sorte sa personnalité : il se démet de toute intimité pour mieux se recréer, à savoir se configurer et se raconter au travers de modèles-types ou de formes-schèmes de récits romanesques on ne peut plus distinct du genre autobiographique. — (L’Intime, l’extime, études réunies par Aline Mura-Brunel et Franc Schuerewegen, 2002, page 48)
- Dire avec légèreté ou mauvaise foi.
- On raconte de lui beaucoup de choses que je ne crois pas.
-
lier
?- Serrer avec une corde ou avec toute autre chose flexible.
- Deux autres aides […] enlevèrent rapidement la camisole de Troppmann, lui placèrent les mains derrière le dos, les lièrent en croix et lui couvrirent le corps de courroies. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Lier un fagot, une botte de foin, une gerbe de blé. — Lier avec un mouchoir.
- En ce moment, l'entretien fut interrompu par l'apparition de Tord-Chêne, qui frappa le petit avec un gros gourdin, en lui reprochant de n'avoir pas seulement lié encore un fagot. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854)
- Vous liez ce sac trop lâche, il faut le lier plus serré, plus étroitement.
- Lier des fleurs ensemble pour en faire un bouquet.
- Lier un paquet. — Lier un homme à un arbre, à un poteau. — Lier un fou furieux.
- (Fauconnerie) Saisir l’oiseau avec ses serres, en parlant d'un oiseau de proie.
- Faire un nœud.
- Lier les cordons de ses souliers.
- Lier des rubans.
- Joindre ensemble différentes parties par quelque substance qui s’incorpore dans les unes et dans les autres.
- Seules la testostérone et la dihydrotestostérone sont des androgènes actifs qui se lient spécifiquement aux récepteurs des androgènes. — (Loïc Guillevin, Sémiologie médicale, 2e éd., Lavoisier, 2011, p.343)
- La chaux et le ciment servent à lier les pierres.
- (Cuisine) Donner de la consistance, épaissir une sauce.
- Lier une sauce.
- La farine sert à lier les sauces.
- Il faut remuer cette sauce jusqu’à ce qu’elle se lie.
- Ces ingrédients ne peuvent pas se lier, s’incorporer ensemble.
- Joindre les lettres dans l’écriture.
- Lier les lettres.
- Liez bien vos lettres.
- Liez mieux vos lettres.
- (Musique) Exécuter successivement deux ou plusieurs notes d’un même coup d’archet, ou d’un seul coup de langue sur un instrument à vent, ou d’un seul coup de gosier en chantant.
- Lier des notes.
- Faire une liaison lors d’un énoncé, modifier la prononciation d’un mot en fonction de son contexte dans la phrase.
- Dans le mot « quinquet » le « t » ne se lie pas.
- - Comment allez-vous? demandai-je à Mme Pergamino en veillant à éviter de lier le t de comment à l’a d’allez-vous, car c'est le ton du ton dans les VIIIe et XVIe arrondissements de Paris. — (Maurice Bedel, Mémoire sans malice sur les dames d'aujourd'hui, 1935)
- (Sens figuré) …
- Lier les idées, les propositions, les pensées, les parties d’un discours, etc., Les unir entre elles, les enchaîner les unes aux autres.
- La logique est l’art de lier les idées.
- Ce conférencier n’a pas bien lié les différentes parties de son exposition.
- Toutes les parties de cette démonstration sont étroitement liées.
- Les scènes de cette pièce se lient mal entre elles, Elles ne sont point amenées les unes par les autres.
- Le fait que vous racontez se lie à une aventure dont j’ai connaissance, Il a du rapport avec cette aventure, il s’y rattache.
- Lier partie, Concerter son action, unir ses intérêts avec une ou plusieurs personnes.
- Ils ont partie liée, leurs intérêts dépendent les uns des autres.
- On dit dans le même sens :
- Mon sort est lié au vôtre.
- Jouer en parties liées, Jouer avec la condition que l’enjeu appartiendra à celui qui aura gagné le plus de parties sur un nombre déterminé.
- (Sens figuré) …
- Lier amitié avec quelqu’un, Contracter amitié avec quelqu’un.
- (Sens figuré) Entrer en conversation, en commerce, en relations avec quelqu’un.
- Jean-Joseph Pasteur, sans qu'on put l'accuser de fierté, ne se liait pas facilement. Dans les habitudes ou le langage, il n'avait rien d'un sous-officier à la retraite. Ne parlant guère de ses campagnes, il n'entrait jamais dans un café. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
- (Sens figuré) Attacher, unir, enchaîner ensemble en parlant des personnes.
- La sympathie les a liés autant que l’intérêt.
- Ils sont liés d’une étroite amitié.
- Je me suis liée avec lui.
- Ils se sont liés dès qu’ils se sont connus.
- Nous nous sommes liés d’amitié.
- Astreindre, obliger.
- En règle générale, les avis du Conseil d’État ne lient pas le Gouvernement. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Les paroles, les contrats lient les hommes.
- Son serment, sa parole le lie d’une manière indissoluble.
- Je suis lié par ma promesse.
- Se lier par un serment, un vœu, etc. S’astreindre à quelque obligation par un serment, par un vœu, etc.
- (Religion) Exprime le pouvoir de juridiction spirituelle donné par Jésus-Christ à l’église, au for intérieur et au for extérieur.
- Lier ou délier.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.