Dictionnaire des rimes
Les rimes en : malgré
Que signifie "malgré" ?
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- Contre le vouloir de quelqu’un, contre le gré de.
- Cette muraille est à portée d’arbalète des tours 11, 12 et 40 et est commandée par celles-ci. Il était donc fort difficile d’arriver, en descendant la rive droite de l’Aude, jusqu’à la barbacane, malgré la garnison de la cité. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- En dépit d’un objet faisant obstacle ou contrariant l’action.
- Avant-hier il a plu toute la journée, mais le soir, malgré le ciel couvert, tout le monde guettait anxieusement l’apparition de la lune nouvelle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 131)
- L’idée d’une sépulture intentionnelle est donc d’emblée refusée, malgré la présence d’une vingtaine de cyprées d’origine méditerranéenne disposées par paire à divers endroits du corps, […]. — (Marc Groenen, Pour une histoire de la préhistoire: le Paléolithique, Éditions Jérôme Millon, 1994, page 227)
- Il disait que malgré les arbres, malgré les villes et les villages, malgré les côtes, les esquifs et le sombre, un homme mourant en mer pouvait voir sa clarté. — (Sorj Chalandon, Une promesse, Éditions Le Livre de Poche, 2008, ISBN 978-2-2531-2114-5, page 114)
- En dépit d’une considération abstraite susceptible d’en modifier l’appréciation.
- Le climat arctique n’est pas le même que le climat alpin malgré certaines analogies qui sont indiscutables (enneigement, courte période de végétation, température moyenne basse). — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 143)
- Le 15 avril, comme on meurt toujours malgré les déclarations encourageantes du corps médical et de la presse, on triture les chiffres pour trouver des raisons d’espérer. — (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s’abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, page 101)
- L'héritière médiévale, malgré la fidélité aux sources antiques dont elle se réclame, malgré une connaissance minutieuse des agronomies orientale et byzantine contemporaines, s'avère plus expérimentale et libre de superstitions. — (Lucie Bolens, Agronomes andalous du Moyen-Age, Librairie Droz, 1981, p. 219)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "malgré".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
volonté
- Faculté de vouloir, de se déterminer à quelque chose ; en particulier, cette faculté même en tant qu’elle est plus ou moins agissante.
- L’entendement éclaire la volonté. — La volonté est souvent déterminée par la passion.
- Nous croyons que la plus grande partie des maux qui affligent les hommes découle de la mauvaise organisation sociale ; et que les hommes, par leur volonté et leur savoir, peuvent les faire disparaître. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste)
- Supputer ce qui eût été accompli, avec une volonté différente, est une spéculation aussi vaine que magnifique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
- Ce qui manque aujourd’hui, c’est la volonté politique. La volonté politique de mettre un prix sur le carbone. La volonté politique de mettre fin aux subventions pour les combustibles fossiles. La volonté politique d’arrêter la construction de centrales au charbon à partir de 2020. La volonté politique de faire passer l’imposition du revenu au carbone. Nous devons taxer la pollution plutôt que de taxer les humains. — (António Guterres in Valentin Cimino, Pour le secrétaire général de l’ONU : “l’humanité doit arrêter de faire la guerre à la planète”, Siècle digital, 2 décembre 2019 → lire en ligne)
- Ardeur pour les choses qu’on entreprend ; fermeté du caractère ; capacité à se faire obéir.
- Si un vol facile, même de longue durée, peut enchanter, donner au pilote l’impression qu’il est un être supraterrestre, la difficulté aiguise l’énergie, accroît la volonté et accorde dans la lutte des satisfactions innombrables et dans la victoire un enivrement qui pousse à croire que l’homme est tout-puissant devant les éléments déchaînés. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Se souvenant de la fatigue qui l'avait assommée, pour ne point y succomber, elle s’injectait de la volonté. Toutefois, pour s’économiser, elle ralentit l'allure. — (Christian Paviot, Les fugitifs, 2006)
- Ma myopie renforçait encore l’impression d’irréel, de cauchemar que je ressentais et contre laquelle je m’efforçais de lutter, dans la crainte de voir se briser ma volonté. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Cet homme n’a pas de volonté, il ne peut agir par soi-même, il est incapable de résistance, il cède toujours à autrui.
- Celui-là est défendu contre les quémandeurs trop opiniâtres par une sorte de femelle revêche, bourrue, grimaçante, qui s’entend à merveille à décourager les volontés les plus obstinées. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- Disposition où l’on est pour quelqu’un, pour quelque chose. Désir de bien ou mal faire.
- Il a beaucoup de bonne volonté pour vous. — J’ai reconnu sa mauvaise volonté envers moi.
- Ce bon jeune homme est plein de bonne volonté, alors que ce galopin-là est connu pour sa mauvaise volonté.
- (Par extension) Les actes mêmes de la volonté, de ce qu’une personne veut, prescrit ou désire.
- Je n’ai point d’autre volonté que la vôtre. — Tout plie sous sa volonté. — C'est contre ma volonté.
- Telle est ma volonté. — Exécuter, respecter les volontés de quelqu'un. — Ses volontés sont des ordres pour moi. — Vos volontés sont pour moi des ordres, chère Madame !
- Telle est la liberté de l'homme pécheur.... qui, pour trop faire ses volontés, par une étrange contradiction de désirs, s'empêche lui-même d'être ce qu'il veut, c'est-à-dire, heureux. — (Bossuet, Sermons)
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant: monsieur Saito prenait acte de la décision de monsieur Johnson et conformément à ses volontés jouerait au golf avec lui. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- Exigence, désir, caprice, fantaisie.
- Pour un « niaquoué », S. M. l’Empereur Bao Dai n'est que l’exécutant des volontés françaises, l’exécuteur de nos plus basses œuvres. — (Étiemble, Hygiène des lettres, tome 2, éd. Gallimard,, 1966, page 173)
- Dans bien des cas, la coutume régionale et la pratique traditionnelle préislamique, combinées à la volonté arbitraire du potentat régnant, sont devenues la base légale du gouvernement. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Soumettre tout le monde à ses volontés. — Il semble que ses volontés soient des lois.
- (Militaire) Capacité à exécuter tous les ordres donnés, et même à se porter volontaire pour des opérations risquées.
- Cet officier, ce soldat est de bonne volonté. — Il nous faut pour cette expédition des hommes de bonne volonté. — Une fille de bonne volonté.
- (Psychologie) Capacité à accomplir un acte de façon intentionnelle, consciemment.
-
jugez
- Deuxième personne du pluriel du présent de l’indicatif de juger.
- Deuxième personne du pluriel de l’impératif de juger.
-
gagner
- Acquérir par son travail, par son initiative ou par l’effet des circonstances, du hasard.
- Des négociants viennent acheter à Méru les dentelles qu'ils ont commandées à S.-Crépin, à Valdampierre, à Lormaison, à Corbeil-Cerf, au Déluge, à Montherlant, à la Villeneuve-le-Roi. Les femmes gagnent par jour 10 à 12 sous; quelques unes sont payées 15 sous. — (Description du département de l'Oise, par le citoyen Cambry, tome 1er, Paris ,: chez Didot l'ainé, an XI, page 163)
- […], je me demande un peu s’ils sont contents de nourrir le père et la mère, quand ils ne gagnent seulement pas assez pour ribotter tout leur content. — (Émile-Ambroise Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 139)
- (Absolument) — Le bois ! Un simple chantier pour eux, où gagner mieux qu’en usine […]. Ceints de soleil, d’air vif, on tâche à sa guise, à son allure, sans surveillants. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par analogie) — Gagner sa vie, gagner de quoi vivre.
- (Par analogie) — Il gagne largement sa vie.
- Obtenir un profit financier.
- Le maquignon de bas étage […] tripote, drogue, maquille, défigure un cheval sur lequel il veut gagner quelques pistoles. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Percevoir, en parlant des gains que l’on fait au jeu, aux loteries ou dans un tirage financier.
- Landiras jouait gros et, surtout, gagnait gros. On avait pu penser un instant qu'un joueur plumé avait voulu se venger de lui : l'homme se serait rendu chez Landiras pour régler ses comptes […]. — (Alain Moury, Cale sèche, Paris : chez Robert Laffont (collection "Agent secret"), 1965)
- — Ah, oui ! Tu continues d'espérer. La chasse aux yoyettes, c'est de la pure loterie. Dénicher l’oiseau rare équivaut à gagner le jackpot au loto ou au tiercé. — (Soh Magne, Le bourreau de Marie, Yaoundé : SOPECAM, 2003, page 79)
- (Vieilli) Être le vainqueur d’un autre joueur.
- Comme j'aime les jeux d'exercice, j'y jouois deux heures le matin et autant l’après-dînée. Mon mail s'acheva, à quoi je jouai avec madame de Frontenac, qui me disputoit sans cesse, quoiqu'elle me gagnât toujours : car, quoique je jouasse avec plus d'adresse, sa force l’emportoit par-dessus. — (Mémoires de Mlle de Montpensier, petite-fille de Henri IV, collationnés sur le manuscrit autographe, par A. Chéruel, tome 2, Paris : chez Charpentier, 1858, page 250)
- Une vieille marquise, fort mauvaise joueuse, disait à un seigneur qui la gagnait au jeu : “Pardi, Monsieur, il faut convenir que vous êtes bien heureux ...” — (s. n. d'auteur, Le bouffon français ou Recueil d'Anecdotes ; Blankenstein libraire, Paris, 1812, page 194)
- Obtenir, remporter quelque chose que l’on désire.
- Il a gagné le prix. — Vous ne gagnerez rien à lui tenir ce langage.
- Je n’ai pu le décider : voyez si vous y pourrez gagner quelque chose.
- Vous vous tourmentez inutilement pour cette affaire, vous n’y gagnerez rien.
- (Ironique) Subir un désagrément, un désavantage.
- Je me souviendrai de ce voyage, j’y ai gagné un bon rhume. — Il n’y a que des coups à gagner.
- Remporter un avantage dans une lutte ou un débat quelconque. — Note d’usage : Alors le complément direct indique l’espèce de lutte ou de débat.
- Je jouai même aussi une exhibition de tennis contre le champion de Panama, que je gagnai malgré mon peu d’entraînement […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Gagner une bataille, la bataille.
- Gagner sa cause.
- Gagner une gageure, un pari.
- Gagner la partie.
- (En particulier) (Droit) Avoir gain de cause, même quand il ne s’agit pas d’une affaire portée devant les juges.
- Gagner son procès.
- Acquérir, en parlant des avantages, des qualités, qu’une personne ou qu’une chose acquiert.
- Nous avons constaté l’essor d’Alès, et Nîmes même a gagné quelques milliers d’âmes de 1912 à 1926. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le langage perdit en naïveté ce qu’il gagnait en élégance et en finesse.
- L’art ne gagne rien à ces innovations bizarres.
- (Sens figuré) Se concilier, se rendre favorable.
- « Et une telle femme me fait presque la cour ! pensait Lucien, tout en donnant à madame Grandet le plaisir de le gagner. Il faut que je sois un être bien singulier pour n’être pas heureux. » — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Gagner le cœur de quelqu’un.
- Sa bonté lui gagne tous les cœurs.
- Ce ton de franchise me gagna.
- Gagner l’amitié, l’affection, la bienveillance, la confiance.
- Gagner les bonnes grâces de quelqu’un.
- Gagner les suffrages, les voix.
- Il faut gagner cet homme-là, à quelque prix que ce soit, et l’avoir pour nous.
- Gagner le geôlier.
- Gagner les témoins.
- Gagner quelqu’un à force d’argent.
- Se diriger vers un endroit, et y arriver, y parvenir.
- Il gagna la grande salle de réception aux fauteuils surmontés de dorures. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Ayant franchi quelques glaces serrées, nous gagnâmes un chenal d’eau libre le long de terre où nous draguâmes, sondâmes et recueillîmes des températures et échantillons d’eau de mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- A quoi servait ce passage clouté, cependant indispensable pour gagner le monument fameux, à défaut d'un passage souterrain encore en construction, s'il était, en fait, mortellement dangereux de s'y aventurer ? — (Raymond Lindon, « La voiture d'enfant », dans Quand la justice s'en mêle, Robert Laffont, 1965)
- En 1145, un légat pontifical prêcha contre eux. Eudes et sa troupe d’« éonites » gagnèrent alors la Gascogne, puis la Champagne, […]. — (Michel Roquebert, L’Épopée cathare, Privat, 1970, volume 1, page 55)
- S’étendre, se propager, en parlant de choses qui progressent.
- Après la Coupe du monde de 2022, l’humanité entière fut gagnée par la fièvre du ballon rond et ce sport s’imposa comme la meilleure façon de régler les problèmes internationaux. — (Bernard Werber, « Du pain et des jeux », dans L'Arbre des possibles et autres histoires, Éditions Albin Michel, 2002)
- Le feu gagnait déjà la maison voisine. — Le feu a gagné jusqu’au toit.
- L’eau a gagné le second étage, jusqu’au second étage.
- La gangrène a gagné rapidement. — La contagion gagna plusieurs quartiers de la ville.
- Ces idées gagnèrent la jeunesse, gagnèrent parmi le peuple.
- Rejoindre ; rattraper.
- - Il nous gagne, s’écria le Français.- C’est un corsaire colombien, lui dit à l’oreille le capitaine. Nous sommes encore à six lieues de terre, et le vent faiblit. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Bellonte a suffisamment à faire, derrière moi, pour déterminer notre dérive et choisir les meilleurs caps, pour que nous puissions gagner au plus vite possible New-York […] — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- (Religion) — Gagner le ciel, gagner le paradis.
- (Religion) — Gagner le jubilé, les indulgences.
- (Familier) (Sens figuré) Se diriger vers.
- La rue de la République, à Nouméa, partait d’une jetée de bois sur la mer et gagnait, après le palais blanc du gouverneur, une autre rue, que des maisons, […], flanquaient à droite. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- […] et les deux acrobates, gagnant à pied le métro le plus proche, s’éloignèrent rapidement. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Mais à Château-Landon il était possible de gagner directement La Chapelle-la-Reine sans traverser Nemours, vraisemblablement en passant par Verteau et Maison-Rouge. — (Bulletin philologique et historique (jusqu’à 1715), Comité des travaux historiques et scientifiques, Imprimerie nationale, 1961, page 137)
- (Intransitif) (Par extension) Procurer un gain à son détenteur, en parlant des gains que l’on fait au jeu, aux loteries ou dans un tirage financier.
- Telle carte gagne.
- Tel billet, tel numéro gagne.
- (Intransitif) Acquérir, en parlant des avantages, des qualités, qu’une personne ou qu’une chose acquiert.
- (Absolument) — Ce jeune homme a gagné depuis que je ne l’ai vu.
- (Absolument) — Cette statue gagne à être vue de ce côté.
- (Absolument) — Cette pièce de théâtre gagne beaucoup à la lecture.
- (Intransitif) (Familier) (Sens figuré) Mériter.
- Il gagne à être connu.
- Il ne gagne pas à être connu.
- (Transitif) Atteindre en parlant des besoins, des maux qui se font sentir par degrés, et, par extension en parlant de sentiments pesants.
- La faim me gagne.
- Le sommeil commençait à me gagner.
- Le froid m’avait déjà gagné.
- — Tout d’abord, ce qu’il faut, c’est que vous soyez attentive à veiller sur la santé de mon frère et à prendre toutes les précautions possibles pour qu’il ne gagne pas un coup de froid qui peut être mortel, en lui donnant une de ces congestions pulmonaires, auxquelles il est sujet, ou qui aggrave sa bronchite. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- (Par extension) — Sa tristesse me gagne.
- (Par extension) — L’ennui nous gagne.
- (Pronominal) (Médecine) Se communiquer, se propager, en parlant de maladies.
- La rougeole se gagne facilement.
- La scarlatine se gagne.
- Catherine. – Ma pauvre mère, vos larmes se gagnent. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte I, scène 6, 1834)
- Allez rire et ne restez pas ici. C’est malsain : la vieillesse se gagne. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; réédition Le Livre de Poche, 1967, page 192)
-
arriver
- Parvenir à destination. — Note : Sans complément, on sous-entend que la destination est le lieu où se tient le locuteur.
- Soudain retentit un bruit lourd de roues ; et quelques moments après, on vint nous dire que la guillotine était arrivée. Nous nous jetâmes tous dans la rue, comme réjouis. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Quelquefois, lorsque j’arrive, je préviens qu’on envoie une voiture me chercher à la gare ; souvent je ne préviens pas, […]. — (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
- Lorsque nous arrivâmes à destination, la mer trop houleuse nous interdisait toute nouvelle tentative de débarquement. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Chaque semaine, des paquebots arrivaient de New-York et débarquaient des touristes américains qui venaient se reposer de leurs affaires, à l’abri des lois de la prohibition. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- « Arriver ne veut rien dire… seul compte le chemin… et le mien s’arrête ici », pensa Ouroz. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- Ils arrivent par vagues successives à partir de mai pour démarier, puis biner deux fois les betteraves, certains repartent dans leur pays et reviendront au moment de l'arrachage, […]. — (Françoise Bourquelot, La main-d’œuvre saisonnière, à cent ans d'intervalle, dans deux secteurs de pointe de l'agriculture française, dans La moisson des autres: les salariés agricoles aux XIXe et XXe siècles, sous la direction de Ronald H. Hubscher et Jean Claude Farcy, Créaphis éditions, 1996, page 146)
- Réussir.
- Comme autres pigistes, il y avait Jean-Joël, que je trouvais un pipoteur de première, je n’arrivais même pas à comprendre comment les gens pouvaient acheter ses bobards […]. — (Marie de Biet, Marie, un peu de biais, Mon Petit Éditeur, 2013, page 200)
- Je fourre l’énorme pistolet dans mon froc et voilà le canon qui glisse dans mon slip. Je n’arrive pas, assis, à l’extirper. — (Michel-Jacques Aubin, Les Caractériels, Éditions Publibook, 2007, page 391)
- Toutefois, pas un seul d’entre nous ne douta que nous arriverions à y prendre pied : ce n’était à nos yeux, qu’une question de patience ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- — On arrivera peut-être à faire quelque chose de toi, tout de même.— Oui, si les petits cochons ne me mangent pas... — (Henri Duvernois, Faubourg Montmartre, Paris : chez Ernest Flammarion, 1914, page 68)
- Survenir, se produire. Note : Souvent impersonnel dans ce sens.
- Il importe donc fort peu de savoir ce que les mythes renferment de détails destinés à apparaître réellement sur le plan de l'histoire future; […]; il peut même arriver que rien de ce qu'ils renferment ne se produise, […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, page 166)
- Il y a présentement ce qu’on appelle une crise dans le monde. […]. Cette crise est arrivée au moment même où le monde se sentait de nouveau prospère et confiant, […]. — (Paul Nizan, Les chiens de garde, 1932)
- La fenaison commence généralement dès les premiers jours de juin, époque à laquelle, dans les années sèches, beaucoup des Graminées sont arrivées à maturité ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 84)
- – Alexis ! qu’est qu’il nous arrive ? — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 158)
- Il est arrivé un grand malheur.
- Être sur le point de survenir.
- La nuit arrive.
- (Sens figuré) Atteindre une étape dans l’exécution d’une tâche, dans le temps.
- Cet enfant arrive à l’âge de la puberté.
- Quant à la seconde objection, ne m’interrompez pas, j’y arrive. Je vais bientôt l’examiner.
- Se rendre jusqu'à un point donné.
- L’ouvrier se sert d'une lame courte et tranchante, engagée dans un manche d’os, avec laquelle il pratique, au bas de l’arbre, une entaille circulaire et assez profonde pour arriver jusqu'à l’aubier. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 174)
- J'ignore quel est le crétin qui est arrivé à la conclusion qu’une image vaut mille mots, et si je le savais, je trouverais le moyen de lui régler son compte en chambre noire. — (Ofir Touché Gafla, Le Monde de la fin, Éditions Actes Sud, 2015, chapitre 5)
- (Absolument) Aboutir dans une tentative.
- – J'ai la clé quelque part, dit l'agent en fouillant péniblement dans ses poches.– Allons, dépêchez-vous, dit Geneviève, on ne va pas y passer la nuit!– J'arrive, j'arrive… — (Pierre Lemaître, Le Grand Monde, Calmann-Lévy, 2022, page 261)
- Venir ; s’approcher.
- Le fracas de l'orchestre leur arrivait, assourdissant. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Enfin, comme à dessein de le rendre plus complexe, des odeurs de caroube, de denrées coloniales, de goudron, d'air marin arrivaient puissamment du port et se mêlaient à celles qui montaient des pavés et des caves. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 42)
- Devenir riche, de haut niveau social.
- Il s’agit de faire son sillage dans cet encombrement de toutes les carrières. Ce n’est rien d’arriver, si l’on n’arrive vite ; on se presse, on monte les uns sur les autres. — (Gisèle d’Estoc, Lettres de Gyzèle – Six merles blancs, Le Petit Nancéien, 9 octobre 1883)
- (Vieilli) Aborder, approcher de la rive.
- La tempête nous obligea de relâcher, et nous arrivâmes à une plage déserte.
- Arriver au port.
- (Vieilli) (Marine) Se dit d’un bâtiment qui se dirige, qui vient sur un autre.
- Ce vaisseau arriva sur l’autre et lui lâcha sa bordée.
- (Marine) S'écarter du lit du vent.
-
vrai
- Qui est conforme à la vérité, à ce qui est réellement.
- Cette proposition est vraie, sera toujours vraie.
- Dites des choses vraies, si vous voulez qu’on vous croie.
- Dites vrai, comment trouvez-vous sa statuette ? — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy, réédition Le Livre de Poche, 1967, page 109)
- Cette nouvelle n’est pas vraie.
- S’il est vrai que vous ayez fait telle chose.
- Il n’est pas vrai qu’on l’ait maltraité.
- Il n’en reste pas moins vrai que…
- Bien est-il vrai que le public n’est guère indulgent pour les toreros. — (Prosper Mérimée, Lettres d’Espagne, 1832, rééd. Éditions Complexe, 1989, page 51)
- – « C’est vrai ce que vous dites là ! » La patronne s’exclame, puis, plus fort, répète : « C’est vrai ce que vous dites ! », en insistant sur le vrai, qui ici ne s’opposait pas à « faux », mais signifiait l’émerveillement d’une découverte, d’une idée que la patronne de la quincaillerie n’avait pas eue, qu’elle s’étonne de ne pas avoir eue quand son employée, elle, l’avait déjà, apparemment sans effort. — (Annie Ernaux, Journal du dehors, 1993, réédition Quarto Gallimard, pages 521-522)
- Qui est réellement ce qu’on le dit être ou qu’il doit être, qui a toutes les qualités essentielles à sa nature. — Note : En ce sens, il se met le plus souvent avant le nom.
- Le vrai Dieu. — La vraie religion.
- Du vrai marbre. — Un vrai diamant.
- Un vrai talent. — Le vrai bonheur.
- (Familier) (Par hyperbole) Qui a les qualités de.
- Cet homme est un vrai cheval, un vrai lion, etc.
- (Familier) (Par hyperbole) Qui a l'apparence de.
- Quand j'étais à Hollywood, j’ai remarqué que tous les acteurs américains ne buvaient pas. Nous, les Britanniques, on est des vrais alcolos, à côté. — (Lucinda Riley, La Rose de Minuit, traduit de l'anglais par Jocelyne Barsse, City Editions, 2014)
- C’est un vrai supplice, un vrai martyre, etc.
- (Sens figuré) Qui est unique, essentiel, principal.
- La vraie cause, le vrai motif de son action est le désir de vous être utile.
- Qui convient.
- Voilà la vraie place de ce tableau.
- Voilà des rubans de la vraie couleur qu’il fallait à sa robe.
- C’est la vraie manière de s’y prendre.
- (Art, Littérature) Qui exprime, qui rend avec vérité la nature, les pensées, les objets.
- Un style vrai. — Des caractères vrais.
- Un coloris vrai. — Des tons vrais.
- (Astronomie) Qui est conforme à la marche réelle du soleil.
- Midi vrai. — Jour vrai.
- Qui parle, qui agit sans déguisement, en parlant des personnes.
- Une personne vraie. — Cet homme est vrai.
- On a attaché beaucoup d’importance à définir ce qu’est un vrai homme ou une vraie femme, j’ai hâte qu’on s’attarde à ce qu’est une femme vraie et un homme vrai. — (Manon Massé, citée par Judith Lussier, « Manon Massé : par-delà la moustache », Urbania, 7 août 2012)
- (Mathématiques) Qui indique un résultat affirmatif ou positif, en parlant d’un état dans une logique booléenne.
- (Pris adverbialement) Vraiment.
- — J’en ai un superbe à la maison. Je vous l’apporterai demain.— Demain, vrai ? — (George Sand, Jeanne, 1844)
- Non, vrai ! il n’y a pas de pièces de théâtre capables de vous donner de ces émotions-là. — (Alphonse Daudet, Les trois sommations, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, page 173)
- – Vrai ! Alissa et toi, vous êtes stupéfiants d’égoïsme. — (André Gide, La porte étroite, 1909, réédition Le Livre de Poche, page 61)
- Vrai, vrai, elle n’aurait pas dû nous raconter cette histoire-là ! — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, réédition Casterman Poche, page 201)
- — Vrai de vrai, c'est monsieur Jean ! reprit-elle. J'étais petiote à son départ, mais je le remets bien. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 72)
- Vrai que j’aimais ma vie, que je voyais l’avenir sans désespoir. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 390)
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capturer
- S’emparer d’un être vivant ou d’une chose.
- À Mogador, nouvelle relâche, mais la barque envoyée à terre pour rapporter de l’eau fraîche faillit être capturée par les Arabes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
- Guerre vaine, où l’on ne capturera pas des chevau-légers bleus, des hussards blancs, mais dans la même veste grise, des garçons de café, des peintres de Dresde qui découpent déjà en cubes la sentinelle berrichonne qui les conduit à l’arrière. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- (Sens figuré) — Simulait-elle l’espièglerie, la naïveté pour mieux le captiver, le capturer. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Sens figuré) Photographier ou filmer.
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fossé
- Fosse creusée en long pour clore, pour enfermer quelque espace de terre, ou pour faire écouler les eaux, ou anciennement pour la défense d’une place, d’une ville, d’un château.
- Ce sont ces chemins qu'il s'agit de macadamiser; non pas au moyen de pierres jetées à tort et à travers, mais au moyen d'un macadam de 2m. 50 c. de large, avec fossés pour l'écoulement des eaux; un macadam bien fait, recouvert en matière dure, quoique tendre au fond. — (Observations sur les routes dites Mac Adam, par Auguste Jones, suivies d'une réponse de W. Mac Adam à M. Haussmann & à M. C. D. Versluys, Bruxelles : chez A. Lacroix, Van Meelen & Cie, 1861, page 39)
- Habituellement les terrains mouilleux qu’on veut planter sont assainis au préalable et le creusement des fossés de drainage sert à faire des buttes ou des remblais. — (A. Fron, Forêts, Pâturages et Prés-Bois, Encyclopédie des connaissances agricoles, Hachette, 1909, page 137)
- La ville avait la réputation d’être imprenable ; son château s’élevait à l’est et la ceinture de murailles qui entourait la cité venait s’y attacher; des portes, des bastions, des fossés formaient un respectable appareil de défense. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
- Après le « mur murant » de 1786, les fortifications de 1840 ont été démolies pierre par pierre, et la terre de leurs glacis à servi à combler les fossés de défense dont on l’avait tirée. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 243)
- Il atteint le fossé qui délimite la Belgique et la France et, en dépit des feuilles pourries qui l’entravent, il le suit à toute allure. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Sens figuré) Séparation profonde.
- C’est pour cette raison qu’on a confondu, très souvent, la piraterie avec la course ; en droit pur, c’est chose différente, en pratique, le fossé qui les sépare est beaucoup moins profond. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, page 46)
- Si profond était le fossé entre la bourgeoisie manufacturière et les ouvriers du textile que les luttes révolutionnaires, dans Sedan, prirent comme nulle part ailleurs le caractère d’un conflit entre classes. — (Henri Manceau, Des luttes ardennaises, 1969)
- Le fossé des générations existe à toute époque, même quand poussent sur ses bords les fleurs des bons sentiments. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, pages 141-142)
- Des fossés déjà présents, notamment ceux entre public et privé, entre la réussite ici et dans les autres provinces, semblent s’être accentués. — (Antoine Robitaille, Après la pandémie, relançons aussi l’éducation, Le Journal de Québec, 16 janvier 2021)
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comparer
- Examiner les rapports de ressemblance et de différence entre une chose et une autre, entre une personne et une autre.
- En comparant ce tableau avec celui fourni par le cadastre de 1810 que nous donnons ci-dessous, on est frappé des immenses changements survenus dans l’état de la culture du terroir de Laon depuis moins d’un demi-siècle. — (Maximilien Melleville, Histoire de la ville de Laon et de ses institutions, V.1, 1846, p.11)
- Mais on n'en finira pas, en revanche, de « comparer » : comparer est inexhaustible. On n'en finira pas d'enfiler les recoupements, d'aller chercher plus loin, ailleurs, des rapprochements. — (François Jullien, Entrer dans une pensée ou des possibles de l'esprit, Éditions Gallimard, 2014, chap. 10)
- Nora Blume fixait ses ongles, absorbée. Elle les comparait à ceux parsemés de brillants de Madame Hermani. Elle se demanda si Maria les soignait seule ou si elle était cliente de l'une des nombreuses ongleries de la ville. — (Claudia Quadri, Joue, Nora Blume, traduit de l'italien (Suisse) par Danielle Benzonelli, Éditions Plaisir de Lire, 2018, chap. 6)
- Rapprocher, avec la pensée d’égaler.
- D’obséquieux flatteurs le comparaient au prince Noir,à Alcibiade, à César. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 129 de l’édition de 1921)
- Gardez-vous de comparer Lucain à Virgile.
- Il n’y a point d’église qu’on puisse comparer à Pierre de Rome.
- On est forcé d’être modeste, quand on se compare avec lui.
- Osez-vous bien vous comparer à un si grand homme ?
- Rien ne peut se comparer au bonheur d’une conscience tranquille.
- Marquer les rapports de ressemblance entre des choses ou des personnes qui sont de nature ou d’espèce différente.
- Marx comparait le changement d'ère historique à une succession civile ; les temps nouveaux héritent des acquisitions antérieures. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.II, Les préjugés contre la violence, 1908)
- Céline Thiébault était alors une jeune fille « bienfaisante », une de ces grandes filles brunes qui paraissent vingt ans au lieu de quinze, de celles qu’à la campagne on compare volontiers à une pouliche et que les hommes, vieux et jeunes, détaillent avec une basse envie, un violent désir. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
- Anatomie comparée, science qui établit les rapports et les différences qu’on découvre dans la structure des hommes et celle des animaux.
- Philologie comparée, science du langage fondée sur la comparaison des langues.
- Homère compare Diomède, au milieu des Troyens, à un lion au milieu d’une bergerie.
- On compare les conquérants à des torrents impétueux.
- Confronter et examiner si deux choses sont de la même main.
- Comparer des écritures.
- Comparez ma feuille avec la sienne et vous verrez qu’il a triché.
- (Rhétorique) Assimiler deux idées.
- (En particulier) (Mathématiques) Déterminer le classement relatif de plusieurs éléments (typiquement des nombres) dans une relation d’ordre.
- Comparer deux nombres, c'est dire s'ils sont égaux ou si l'un est supérieur ou inférieur à l'autre. . — (Comparer des nombres entiers, maxicours.com → lire en ligne)
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remonter
- Monter une seconde fois, monter de nouveau.
- Remontons à âne et continuons notre promenade. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
- Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Ma mort du Pourquoi pas ?, 1936)
- Il avait repassé le Doubs à la minuit, au lac de Chaillon, puis il avait remonté les crêts par un des milles[sic] sentiers que l’ingéniosité des contrebandiers leur fait sans cesse frayer à travers ces prés-bois et ces boqueteaux de sapins. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Après s’être retiré du théâtre, cet acteur est remonté sur la scène.
- Retourner où l’on était avant de descendre.
- Nous en avons assez des dentellières et de leurs racontars, et nous remontons vers la ville haute. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
- L’avion revient vers nous, plane un moment sur nos têtes, glisse, remonte et, dans une dernière caracole, pique vers son hangar. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, pages 203-204)
- Lors d’une halte, en remontant dans le truck, Paul montre à Stacy les cookies qu’il a dérobés. — (Philippe Onagre, Runaways : Fugues, BoD-Books on Demand France, 2010, page 35)
- Le baromètre remonte.
- Retourner vers le lieu ou le point d’où elles étaient descendues, en parlant des choses.
- Pareil à une bête tapie dans les hauteurs, le lourd rideau s'abattait, puis remontait au cintre, tandis que les duettistes venaient saluer. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’hiver dernier, ça a gelé dur, très dur, la terre a gonflé et les pavés sont remontés comme des dents qui se déchaussent. — (Christian Gailly, L’Air, Les Éditions de Minuit, 1991, chap. 12)
- Les fleuves remonteront vers leur source avant que cela arrive. — Cette digue fait remonter l’eau jusqu’à tel endroit.
- Aller vers le haut après avoir descendu.
- Dès la fin novembre, les plantations de peupliers peuvent débuter, […]. À l’exception toutefois des stations où la nappe remonte près de la surface en hiver. Dans ces parcelles, mieux vaut attendre mars, voire avril. — (Vincent Thècle, Peupliers : comment réussir les nouvelles plantations., dans La France agricole, n° 3361 du 26 novembre 2010)
- Après une longue descente, la route remonte vers le plateau.
- Se diriger dans une direction septentrionale.
- J’ai grimpé avec le pilote à mon poste dans les barres de perroquet ; il gelait et nous remontions vers le Nord, les voiles serrées, contre un vent coupant et froid. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Quand on remonte de Toul vers le Nord-Ouest, le paysage n'est pas sans grandeur. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 9)
- Reprendre la valeur qu’elles avaient perdues.
- Les actions remontent.
- Les fonds publics remontent.
- (Médecine) Aller vers le cœur, en parlant d’une humeur qui semblait s’être portée sur les extrémités.
- La goutte remonte.
- Aller dans la direction contraire au courant, au flux.
- Il vente très fort, des goélands passent, emportés par la tempête, et essaient vainement de remonter le vent. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil ; tome 1, de New-York à Tahiti, 1929)
- Du reste, l’histoire ne remonte jamais son cours et il n'est au pouvoir de personne de vivre l’histoire à reculons. — (Les Communistes expliquent: l'autonomie démocratique et populaire, Parti communiste martiniquais, 1978, page 140)
- (En particulier) Aller vers la source d’un cours d’eau, soit en naviguant, soit en suivant à terre l’une de ses rives.
- Le tarif des droits à percevoir sur les marchandises transportées par le Rhin , sera réglé de manière , que la totalité du droit à payer entre Strasbourg et la frontière du Royaume des Pays-Bas soit , en remontant, de deux francs , et en descendant, d'un franc trente-trois centimes par quintal, […]. — (Annales maritimes et coloniales, 1818, page 374)
- Nous reçûmes l’ordre de côtoyer en le remontant le ruisseau de la Tourbe, qui arrose la plus triste vallée du monde, entre des collines basses, sans arbres et sans buissons. — (Johann Wolfgang von Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 52)
- Nous remontâmes alors la Dwina pendant deux jours et jetâmes un pont sur ce fleuve que le deuxième corps entier passa pour atteindre la grande route de Polotsk à Saianétersbourg. — (Campagne de Russie, 1812, d’après le journal illustré d’un témoin oculaire, avec introduction de C-G. Faber Du Faur, Paris : chez Flammarion, 1895, page 23)
- (Sens figuré) Reprendre les choses de plus loin, dans un discours ou dans une narration.
- Mais pour que vous pigiez l’histoire, faut que j’remonte à 1919, au temps qu’Milo-la-Graisse terrorisait le quartier. C’est à Grenelle qu’il habitait. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Sans remonter à l’événement traumatique fondateur que furent les massacres de la Saint-Barthélemy, on rappellera que la minorité réformée fut l'objet, sous Louis XIV, d'un « mémoricide » sans précédent : […]. — (Chantal Bordes-Benayoun, Patrick Cabanel et Colette Zytnicki, Les musées protestants et juifs dans le midi de la France, dans Une histoire à soi: Figurations du passé et localités, sous la direction de Alban Bensa et Daniel Fabre, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015)
- Considérer une chose dans son origine.
- Hormis quelques scènes isolées, mes premiers souvenirs ne remontent guère au-delà de 1910 et à notre jardin de Sanvic, près du Havre, si grand à mes yeux d'enfant, agrémenté d'une pelouse encadrée de rhododendrons. — (Louis Néel, Un siècle de physique, éditions Odile Jacob, 1991)
- À ce signal, le portier vint, armé d’une lanterne, prendre Godefroid, le conduisit jusque dans la rue, et referma l’énorme porte jaunâtre, pesante comme celle d’une prison, et décorée de serrureries en arabesques, qui remontaient à une époque difficile à déterminer. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
- Déterminer depuis l’origine.
- […]; Azemmour, la ville maure remontant à l’antiquité, en plein déclin aujourd'hui par suite de l’ensablement de son port et l’indolence de sa population; […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 148)
- Les seules traces de civilisation rencontrées remontaient à dix-huit siècles avec des oppida romaines. — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963, page 119)
- De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps. — (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express n° 3081, 21 juillet 2010)
- — Oh alors, ça remonte à longtemps, dit l’homme. Mais on peut le savoir. J’ai de l’ordre dans mes affaires. » — (Nicolas Saudray, Voyage au pays des frogs, 1990, Balland, page 60)
- Mais oui, ça remonte à longtemps. Elle vendait des beignets de morue. Elle avait fait fortune dans le commerce — le plus grand commerce de Trinité lui appartenait —. Puis elle a disparu. — (Christian Paviot, La demoiselle des mornes, 2002, page 354)
- Se diriger en suivant une piste.
- Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, Québec Amérique, 2009, page 121)
- (Transitif) Monter de nouveau.
- Il ne fait que monter, descendre et remonter l’escalier.
- (Transitif) Parcourir de bas en haut une chose que l’on avait descendue.
- La nuit est chaude. Vous remontez en flânant la Canebière et vous la quittez au boulevard Dugommier. Vous arriver vite au bel escalier monumental, tout battant neuf, qui monte à la gare. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Nous contournâmes, sans l’apercevoir, la colonne, puis le taxi remonta le faubourg Saint-Antoine, prit à gauche. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Après avoir descendu cette pente rapide, il fallut la remonter.
- (Transitif) Suivre un parcours en sens contraire d’un courant, du cours d’un fleuve.
- Remonter le courant.
- Remonter le cours d’un fleuve, d’une rivière
- (Transitif) (Par extension) Naviguer contre le courant.
- Remonter un fleuve, une rivière.
- (Transitif) (Par extension) Côtoyer un cours d’eau en se dirigeant vers sa source.
- (Transitif) Porter de nouveau en haut ; remettre une chose en un point d’où on l’avait descendue, d’où elle était descendue.
- Pour la garder dans son lit, à l'instar des producteurs d’Alerte à Malibu et Cie, son mari avait exigé qu'elle redressât son nez, ravalât sa façade, repulpât ses lèvres, retendît son ventre, remontât ses fesses et siliconât ses seins. — (Catherine Gaillard-Sarron, « Le pygmalion », dans Paquet surprise : nouvelles, Éditions Librinova, 2016)
- Ils remontent au total quatre lingots de cuivre et 84 barres de quartzite. — (journal Le Télégramme, édition Morlaix, 29 juillet 2022, pages locales, page 1)
- (Transitif) (Par ellipse) (Horlogerie) Tendre de nouveau le ressort d’un mécanisme d’horlogerie.
- Remonter une horloge, une pendule, une montre, une mécanique.
- Le mouvement, excellent sans doute, n’avait pas été remonté depuis deux siècles. - Ce n’était pas pour savoir l’heure que j’avais acheté cette pendule en Touraine. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Sa montre qu’il tira de sa poche s’était arrêtée à six heures. Il avait oublié de la remonter, la veille. La veille, à onze heures du soir, il avait oublié de remonter cette montre qu’il tenait dans le creux de sa main et qu’il regardait comme s’il ne l’avait jamais vue. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 229)
- (Par extension) Remonter un ressort.
- (Transitif) (Sens figuré) Relever ce qui était abattu dans l’âme d’une personne.
- Remonter le courage, le moral de quelqu’un.
- (Transitif) Réconforter.
- Prenez quelques gouttes de ce cordial, il vous remontera.
- — Fichtre ! dit-il, tu n’es pas dans ton assiette. Veux-tu un petit verre de liqueur pour te remonter ? — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- Apprenant que je n’ai pu venir à bout d’une demi-bouteille de champagne, achetée pour me « remonter », il [Count Basie] s’en empare et l’achève d’une seule lampée. — (Hugues Panassié, Cinq mois à New-York, Éditions Corrêa, 1947, page 149)
- (Transitif) (Spécialement) Donner un degré d’alcool plus élevé en y ajoutant de l’alcool.
- Remonter un vin, un cidre, une liqueur.
- (Transitif) Remettre en état ce qui était démonté.
- […], et commence la cueillette du butin. N'ayant plus ni chaussettes, ni bottines, ni sac, les déguenillés remontent tranquillement leur garde-robe. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l'Yser, Paris, Perrin & Cie, 1918, page 359)
- Remonter un moteur, un lit, une armoire.
- (Transitif) (Bijouterie) Donner une nouvelle monture.
- Remonter un diamant.
- (Transitif) Garnir de pièces neuves.
- Remonter des bottes. — Remonter un fusil, un pistolet. — Remonter un violon, une guitare : Les garnir de cordes neuves.
- (Transitif) (Équitation) Doter de nouvelles montures ; acheter de nouveaux chevaux.
- Remonter un régiment de cavalerie. — Remonter un cavalier.
- Remonter une écurie.
- (Transitif) Remettre en état, pour faire valoir.
- À la première chute, je n'ai décroché qu'un cale-pied que j'ai ramassé pour le remonter moi-même peu après ; à la deuxième chute, j'ai largué une sacoche, qu'il allait falloir faire réparer avant de la réinstaller ; à la troisième, j'ai perdu ma pompe à vélo, que je ne pourrais remplacer que moyennant finances. — (Louis Harenger, La planète des pauvres : le tour du monde à vélo des communautés Emmaüs, Éditions 1, 1999)
- Remonter une ferme, une métairie. — Remonter une affaire. — Remonter une fabrique, une imprimerie, remonter sa maison.
- (Transitif) Signaler, transférer, escalader à une autorité compétente.
- Remonter un problème. — Remonter une alerte.
- (Transitif) Remettre à la scène.
- Remonter une pièce de théâtre.
- (Transitif) Regarnir.
- Remonter un magasin de marchandises, une maison de meubles, une bibliothèque de bonnes éditions, etc.
- (Pronominal) Se fournir de nouveau de toutes les choses nécessaires pour une exploitation, pour son ménage, pour son propre entretien, et qui étaient venues à manquer.
- Je me suis remonté en linge.
- (Familier) Élever ; soulever ; hisser.
- Pour piter, ça pitait ce jour-là. A telle enseigne qu’accaparé par les girelles et les sarans que je remontais par paquets, je n'ai pas fait gaffe au mistral qui se levait… — (Jean Bazal, Panique dans le pastis, Marseille : Éditions I.N.A., 1964, chapitre 3)
- — La belote est finie pour aujourd'hui, il faut remonter le calen. Un banc vient de passer sous le pont. — (Sigolène Vinson, Maritima, Éditions de l'Observatoire/Humensis, 2019, partie 1, chapitre 2)
-
simplicité
- Qualité de ce qui n’est pas composé.
- Le lendemain, j’ai vu la chambre dans la simplicité de la lumière du jour. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Caractère de ce qui n’est pas compliqué.
- Le mécanisme de ce cylindre, quoique de la dernière simplicité, ne fut d'abord que très-embrouillé dans ma tête; mais, en attendant que mes premières idées se nettoyassent, je fus si aise de les avoir eues, que j'en tressaillis, […]. — (« Quatrième mémoire : Projet d'un nouvel orgue... », dans les Œuvres complètes de Diderot, tome 9, Paris : chez Garnier frères, 1875, page 158)
- Quels termes saurai-je trouver, suffisamment simples dans leur sublimité, — suffisamment sublimes dans leur simplicité, — pour la simple énonciation de mon thème ? — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire)
- Même s’ils en font rêver plus d’un, tout le monde n’investit pas des tracteurs high-tech. À tous ceux qui recherchent la simplicité et l’efficacité avant tout, cet essai est fait pour vous. — (« Essais de tracteurs : John Deere 6195 M contre 7810 : le choc des générations », le 8 novembre 2017, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr).)
- Caractère de ce qui est sans apprêt, sans recherche.
- Il est d’une grande simplicité dans ses vêtements, dans ses manières, dans son langage.
- Cet écrivain a une grande simplicité de style.
- D'ailleurs, j'aime rappeler que la simplicité n'est nullement absence de profondeur. — (Nuit blanche, n° 166, printemps 2022, page 23)
- Qualité de ce qui est sans détours, sans déguisement.
- Pendant un moment, la morgue germanique lutta en lui avec la simplicité anglaise, et aussi avec sa bienveillance naturelle et sa loquacité, et elle eut le dessous. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 174 de l’édition de 1921)
- La simplicité d’un enfant.
- Simplicité de cœur.
- Aimable simplicité.
- La simplicité a deux sœurs : la grâce et la dignité. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, p. 76)
- Naïveté, trop grande facilité à croire, à se laisser tromper.
- Je ne vis jamais une si grande simplicité.
- C’est une grande simplicité de croire cela.
- Il y a de la simplicité dans son cas.
-
donner
- Faire un don ; transférer, sans rétribution, la propriété d’une chose que l’on possède ou dont on jouit, à une autre personne.
- […] puis le voyant mort, car vous le tuâtes du coup, vous prîtes la fuite sur le cheval qu’il vous avait donné. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Les synagogues furent données au clergé pour qu’il les transformât en églises. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ce n'était pas la première fois que des boîtes de singe entraient dans la maison ; parfois des soldats nous en donnaient, mais jamais nous n’en avions rapporté autant. — (René Lucot, Almanach de la Grande Guerre vers la Victoire de 1917, chapitre 4 de Le grand break, Corps 9 éditions, 1985)
- Offrir à des invités un dîner, une fête, un bal, etc.
- Elle s’enjoyait des après-midi à leur courir après, jouer avec eux dans le parc, leur donner à manger, les dorloter. — (Céline Chevet, La fille qui tressait les nuages, Éditions du Chat Noir, 2018, chapitre 4)
- Donner un dîner, une soirée, une fête, une matinée musicale, dansante, un bal, un concert, la comédie.
- Offrir ; présenter.
- Elles mangent des sandwichs, des wraps et des chips, rient avec leurs collègues et amis, qui sont parfois au bout du fil. Et visiblement désopilants. Des écureuils et des pigeons attendent qu'on leur donne les restes. — (Justin Cartwright, Au paradis par la voie des eaux, traduit de l'anglais par France Camus-Pichon, Éditions Jacqueline Chambon (Actes Sud), 2017, chapitre 8)
-
renverser
- Mettre à l’envers ; inverser.
- Un long baiser rescella leur pacte. Aïssa, lourde de langueur, avait renversé sa tête sur l’épaule de son amant. — (Victor Margueritte, Un cœur farouche, Paris : Ernest Flammarion, 1921 p. 61)
- L’image d’un objet est renversée sur la rétine.
- (Pronominal) (Médecine) Être à l’envers de la position normale, en parlant d’un organe.
- Cet organe se renverse, il est renversé.
-
échapper
- Se sauver des mains de quelqu’un, d’une prison, de quelque péril, etc.
- La partie basse de New York ne fut bientôt plus qu’une fournaise d’où nul n’avait chance d’échapper. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
- En pleine mer, des bâtiments sombrèrent, ou, désemparés par la tempête, n’échappèrent au naufrage que par des efforts inouïs. — (Frédéric {Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chap. 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 185)
- Ne pas saisir ; laisser sortir.
- Votre observation m’avait d’abord échappé.
- La patience lui échappe : Il commence à perdre patience, il a témoigné de l’impatience ; il s’emporte, il s’est emporté, après s’être longtemps contenu.
- (Absolument) Se dérobe à la discussion.
- Il est fuyant, il échappe.
-
sensibilité
- Qualité par laquelle un sujet est sensible aux impressions physiques.
- Avec l’utilisation d’antigènes de tréponèmes pâles tués, les réactions sérologiques ont vu leur sensibilité et leur spécificité nettement améliorées. — (François Pebret, Maladies infectieuses : toutes les pathologies des programmes officiels des études médicales ou paramédicales , page 497, Heures de France, 2003)
- Il est d’une grande sensibilité à toutes les impressions de l’air.
- Avoir une égale sensibilité pour le froid et pour le chaud.
- La sensibilité des parties nerveuses.
- La sensibilité de l’œil, de l’oreille.
- Cet organe est d’une extrême sensibilité.
- Les espèces montrent des sensibilités différentes à ces deux voies d’accès, comme l’ont montré des expériences effectuées avec le métolachlor et le norflurazon (Walsh et al., 1991). — (Michel Bounias, Traité de toxicologie générale : du niveau moléculaire a l'échelle planétaire, Springer Verlag France, 1999, page 421)
- De même en parlant des impressions morales.
- Tous les états de la sensibilité sont moteurs. Le langage lui-même en contient la preuve. Il les appelle des émotions. — (Pierre Lasserre, Philosophie de Goût musical, Les Cahiers verts no 11, Grasset, 1922, p.82)
- (Par extension) Ce à quoi l'on est sensible.
- Il faut aussi bénéficier d'une relation de confiance et celle-ci s'établit avec la population quand le candidat à la députation a su démontrer sa compétence comme élu local en étant tout à la fois l'élu de tous, mais aussi l'expression d'une fraction d'entre eux ; sa sensibilité politique est aussi un des facteurs de sa légitimité à court terme et à moyen terme. — (Jacqueline Sainclivier, « La légitimité des députés bretons dans l'entre-deux-guerres : approche prosopographique », dans L’Ouest et le politique: Mélanges offerts à Michel Denis, textes réunis par Michel Lagrée & Jacqueline Sainclivier, Presses universitaires de Rennes, 1997, page 154)
- Les juifs originaires d’Algérie, qui ont très tôt bénéficié du décret Crémieux, sont donc tous français depuis des générations et ont une sensibilité très nettement consistoriale (cf. p.315) agrémentée d’un esprit autant yekke (cf. p. 76) que méditerranéen. — (Gilbert Werndorfer, Juifs d'Algérie, Soline éditions, 2003, page 148)
- Sentiment d’humanité, de pitié, de tendresse.
- Il a beaucoup de sensibilité, une grande sensibilité.
- Il est d’une extrême sensibilité.
- Une fausse sensibilité.
- Une sensibilité affectée.
- (Philosophie) Ensemble des opérations qui constituent la vie sensitive et la vie affective.
- (Physique) Propriété de marquer les plus légères différences, les moindres variations.
- La sensibilité d’une balance, d’un thermomètre, etc.
- (Statistiques) Capacité d’un test à donner un résultat positif lorsqu’une hypothèse est vérifiée.
-
trouver
- Rencontrer la personne ou la chose que l’on cherche.
- Deux autres voyageurs se trouvant logés à la même enseigne que moi, nous allons trouver un loueur de voitures qui se charge de nous transporter à notre destination pour la somme de 13 pesetas; et, quelques minutes plus tard, nous sommes confortablement installés dans un léger véhicule attelé de deux bons chevaux qui ne tardent pas à rattraper et à dépasser le coche public. — (Frédéric Weisgerber, Huit jours à Ténériffe, dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris : Doin, 1905, volume 16, page 1039)
- Par bonheur, au bout d’un certain temps, il trouva une place de manipulateur au laboratoire d’Oustimovitch, professeur de physiologie à l’institut vétérinaire ; […]. — (E. Asratian, I. Pavlov : sa vie et son œuvre, page 11, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1953)
- On dit que ces professionnelles ont des charmes secrets, […]; qu’un homme vicieux trouve en elles des partenaires expertes, aux impudeurs extraordinaires, aux habiles jeux de la débauche et de la lubricité. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- D’après une étude réalisée en Côte d’Ivoire, dans les lieux où les éléphants avaient disparu depuis longtemps on ne trouvait plus de plants de certaines espèces forestières qu’ils ont coutume de disséminer (Alexandre, 1978). — (Yaa Ntiamoa Baidu, La faune sauvage et la sécurité alimentaire en Afrique, FAO, 1998, page 52)
- Les deux officiers avaient trouvé plusieurs clés USB, ainsi que trois disques durs externes et des brouillons de formules mathématiques, certainement le fruit des recherches du défunt chercheur. — (Mirabelle C. Vomscheid, Meurtres à la Pépinière, BoD/Books on Demand, 2014, chap. 20)
- Rencontrer par hasard.
- J’allais en ville, et sur le chemin j’ai trouvé ce petit chien.
- Parvenir à l'état ou à la situation que l'on souhaite.
- J'avais les membres roidis et ressentais une si pénible lassitude, que je restai longtemps sans pouvoir trouver le sommeil. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
- Surprendre.
- On le trouva prêt à s’évader.
- Découvrir, inventer par un effort intellectuel.
- Trouver la solution d’un problème, le mot d’une énigme.
- Il a trouvé un beau sujet de poème.
- Newton a trouvé la loi de la gravitation.
- Remarquer ou reconnaître en quelqu’un ou en quelque chose une qualité bonne ou mauvaise.
- […] une décence qu’on ne trouve pas à ce point dans les campagnes où la trivialité est si commune. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 31)
- L’autre jour, en me promenant le long du ruisseau qui coule à l’Est du camp, je l’ai trouvé littéralement bloqué de charognes en putréfaction; […] — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 97)
- Estimer ; juger.
- On trouverait aujourd’hui étrange que des magistrats se missent à la tête de bandes armées, comme cela avait lieu à Rome durant les dernières années de la République. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, page 275)
- L'Autriche déclarait en outre, qu’elle trouvait inadmissible que, dans l’article 3, les puissances se congratulassent de la signature de la paix entre la Prusse et le Danemarck, les hostilités ayant formellement repris. — (Eugène de Guichen, Les grandes questions européennes et la diplomatie des puissances sous la seconde république française, Paris : chez Victor Attinger, 1929, page 112)
- Ah ! digne Corse que tu es ! Chez vous, vous vous régalez de merles et ici tu trouves détestable un gibier qui vaut bien mieux. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Se donner le moyen, obtenir l’occasion de.
- trouver à — Note d’usage : Il est alors suivi d'un verbe à l'infinitif
- Cet avoué trouve enfin à se défaire de son étude.
- Cette jeune fille doit trouver facilement à se marier.
- (Pronominal) Se rencontrer en un lieu, y être, en parlant des personnes et des choses.
- Près du hameau de Bellevillotte se trouvait un dolmen dit la Pierre-couverte, dont les supports seuls restent en place. — (Dictionnaire archéologique de la Gaule: époque celtique, publié par la commission instituée au Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, tome 1 (A - G), Paris : Imprimerie nationale, 1875, page 186)
- Autour de ce poêle se trouvaient un vieillard sur une chaise et, sur des escabeaux, trois individus pensifs et mal vêtus. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- La route passe devant le cimetière où se trouvent toutes les tombes des premiers travailleurs français du canal victimes de la terrible fièvre jaune. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Nous nous sommes trouvés nez à nez sur le boulevard.
- Impersonnellement :
- Il se trouva un homme assez hardi pour lui dire la vérité.
- Lorsque nous croyions finir cette affaire, il se trouva qu’on y mit de nouveaux obstacles.
- (Pronominal) (Sens figuré) Être en situation de ; être en état de ; en parlant d’une personne ou d’une chose.
- Ailleurs, elles relèvent leur châle sur leur tête, et se trouvent toutes drapées pour un peintre. — (Hippolyte Taine, Voyage en Italie, vol.2, 1866)
- Le secours allait venir aux révisionnistes du côté où on l’attendait le moins. Une pièce du dossier secret, deux fois rendue publique, se trouva être un faux. — (Jean Roget, L’affaire Dryfus, page 61, Action française, 1925)
- J’avais été beaucoup plus rarement bombardé du haut des airs, et je me trouvai, devant ce danger-là, presque aussi béjaune que mes conscrits. — (Marc Bloch, L’étrange défaite : La déposition d’un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, page 86)
- Mais aussi parce que nous nous trouvons à la veille d’une tragédie. L’angoisse monte, celle de perdre nos proches, ou simplement celle de mourir. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
-
raturer
- Effacer ce qui est écrit, en passant dessus des traits de plume.
- Yves avait raturé chaque ligne, et il en était de même au verso et sur le feuillet suivant. Il ne lui avait pas suffi de barrer les pages, mais le moindre mot disparaissait sous un gribouillis dont les boucles s’enchevêtraient. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 158)
- Lui qui, d'habitude, d'une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s'exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait, repoussait soudain une feuille avec violence […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
- (Technique) Enlever le dessus des peaux pour le transformer en parchemin
-
enfer
- (Antiquité) (Au pluriel) Séjour des morts, avant le christianisme.
- Teutatès, Tut-tat, père des hommes. […] César a cru reconnaître en lui, Dis, dieu des enfers ou Pluton ; mais César ne savait pas que les Gaulois n’avaient point d’enfer, et, par conséquent, pas de dieux infernaux. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, page 61)
- Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, […], est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, […]. — (Prière catholique dite « Je crois en Dieu »)
- (En particulier) (Au pluriel) Lieux souterrains où les Grecs et les Romains croyaient que les âmes allaient après la mort.
- Orphée alla chercher Eurydice aux Enfers.
- Héraclès descendit aux Enfers.
- Je l’aime, non point tel que l’ont vu les Enfers, volage adorateur de mille objets divers — (Jean Racine, Phèdre, 1661)
- (Religion) Lieu destiné au supplice des damnés.
- Les prêtres, ses confrères, déposèrent ce juge indulgent ; l’un d’eux lui dit : « Mon ami, je ne crois pas plus l’enfer éternel que vous ; mais il est bon que votre servante, votre tailleur, et même votre procureur, le croient. » — ( Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764)
- Que je le plains, pécheur, en ton heure dernière!Les maux les plus affreux sont amassés sur toi ;Le noir enfer, séjour rempli d’effroi,T’attend au bout de la carrière. — (Félix Dupanloup, Manuel des petits séminaires et des maisons d’éducation chrétienne : Mort du pécheur, 1844, 2e édition, page 106)
- L’église chrétienne va transformer les fantômes et les revenants en âmes en peine en même temps qu’elle met en place le Purgatoire entre l’Enfer et le Paradis. Les morts ont besoin des vivants et les moines de Cluny mettent en place la fête des morts. — (Claude Nachin, Les fantômes de l’âme : à propos des héritages psychiques, 1993, page 21)
- [Selon le recueil de superstitions Yü-Li], les méchants sont tués par le tonnerre, ou tourmentés de diverses façons dans l’enfer : plongés dans un trou à fumier ; jetés sur des sabres et des couteaux ; condamnés à la faim et à la soif, à suer leur sang, à revêtir des habits de fer rougi au feu, à être jetés dans la chaux, à être hachés et mis en pièces, à être gelés… — (Émile Bard, Les Chinois chez eux, A. Colin et Cie, Paris, 1899)
- (Sens figuré) (Familier) Lieu où l’on souffre, où l’on est au supplice, où l’on est extrêmement gêné, tourmenté, où il y a beaucoup de confusion et de désordre.
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, De New-York à Tahiti, tome 1, 1929)
- C'était l’enfer quand je devais débarquer tout seul des frigos américains, et il y en avait beaucoup. Ils faisaient au moins dans les 40 kilos. C’était très dur aussi quand il fallait se mettre à deux pour superposer tout un stock de lave-linge très lourds aussi. — (Anonyme, Moi, Anthony, ouvrier d’aujourd’hui, Raconter la Vie, « 3 », Éditions du Seuil, 2014)
- Avoir l’enfer dans le cœur se dit d’une personne tourmentée de remords, ou agitée par la haine.
- Je suis une pauvre rateMa vie est un enfer.Mon frère est un banditMa mère une sorcière. — (Les Enquêtes de Chlorophylle, 1992–1995)
- (Par métonymie) Démons ; puissances de l’enfer.
- L’enfer en gémit.
- L’enfer se déchaîne contre lui.
- (Sens figuré) Partie réservée d’une bibliothèque où sont conservés les ouvrages dont la communication est jugée dangereuse, considérés comme licencieux ou « contraires aux bonnes mœurs ». Créé au début du XIXe siècle, il s’agissait au départ d’une simple pièce dans laquelle on enfermait ou cadenassait toutes les œuvres (livres, médailles, etc.) ou objets le plus souvent à caractère érotique et qui étaient interdits au grand public, mais accessible uniquement sur recommandation.
- Citerne où se recueillent les eaux mêlées au marc d’olive dans les huileries. On en tire une huile de basse qualité dite « huile d’enfer ».
-
épopée
- (Littérature) Long poème narratif racontant les actions célèbres d’un héros ou d’un peuple dans un contexte souvent merveilleux.
- Dans cet enfer, comme aujourd’hui, les poètes chantaient l’épopée qu’on allait vivre et mourir ; les uns en strophes ardentes, les autres avec un rire amer. — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, p. 7)
- « Kevin contre la GroKo », cela pourrait être le titre d'une épopée enfantine et chevaleresque où un jeune héros finit par terrasser le monstre et réveiller la belle princesse endormie. Mais c'est bien autre chose. — (Thomas Schnee, Kevin contre la GroKo, dans Marianne, n° 1092 du 16 au 22 février 2018, page 44)
- Vêtus de feuilles, les derniers bardes folklorisaient à l'envi, mais le goût des mythes, la mise en place des aventures, des épopées, l'instinct d'aller voir dans les âmes désertaient la lande […]. — (Charles Le Quintrec, La Bretagne de Charles Le Quintrec, Éditions C. Bonneton, 1984, p. 118)
- (Par extension) Suite de faits historiques qui, par leur caractère héroïque, rappellent les récits merveilleux des poètes.
- Qui oserait blasphémer contre cette sublime épopée, qui commence à Valmy, et qui se déroule, en traits de feu, jusqu’à la sombre catastrophe de Waterloo ; épopée qui débute par un hymne de triomphe, et qui se ferme sous les plaintes d'une douloureuse élégie ? — (« Charlet », dans L'Urne : Recueil des travaux de J. Ottavi, avec une biographie de l'auteur, par Léon Gozlan, Paris : chez Paulin, 1843, p. 254)
- L'histoire de Leclerc va se confondre dès lors avec l’épopée de la 2e DB qui, au terme d'un entraînement intensif, débarque le 1er août 1944 à Utah-Beach et se trouve aussitôt engagée dans l'encerclement des armées allemandes dans la poche de Falaise-Chambois. […]. L’épopée de Leclerc, à la silhouette désormais célèbre avec sa canne et son éternel képi, ne s'arrête pas là. Il libère Strasbourg (23 novembre 1944) […]. — (Claude Quétel, Le Débarquement : Pour les Nuls, Éditions First, 2014)
- Voyage mouvementé, généralement connoté négativement.
- Certes, Jean-Luc en tira l’avantage essentiel en utilisant ses talents de conteur qui transformaient en acte de bravoure sa fuite devant les policiers. Mais il eut le bon goût de m’associer dans le récit de son épopée. — (Jean-Pierre Hoss, Impasse Valmy, Mon Petit Éditeur, 2013, page 41)
-
patauger
- Marcher dans une eau bourbeuse.
- Tournant sur le tronc, il fit tout de même demi-tour en reposant le pied libre ; mais pendant qu’il dépêtrait l’autre, le premier se réenfonçait de nouveau, de sorte qu’il déployait de surhumains efforts à patauger sur place, […]. — (Louis Pergaud, « Un sauvetage », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- S'amuser dans une eau peu profonde en la faisant éclabousser.
- Elle recrachait une bonne partie de la pluie qui formait un peu partout des glôyes où ils pataugeaient comme des canards, en faisant cliffer l'eau et la boue. — (Charles Thibault, Contes de Champagne, Éditions des quatre jeudis, 1960, page 51)
- La caméra se transporte chez le voisin, où une demi-douzaine d'adolescentes pataugent dans une piscine avec force cris et gestes. — (Hélène Vachon, La manière Barrow, Éditions Alto, 2013, page 48)
- (Sens figuré) (Familier) S’embarrasser dans un raisonnement, dans un discours, dans une affaire.
- Dans la seconde partie de son discours, cet orateur s’est mis à patauger.
- Laissez le cher Aristide patauger, cela forme les jeunes gens. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1870)
- – A-t-elle continué vers Le Havre ou bifurqué vers Fécamp ? Impossible de le savoir. Disparition totale. Nous pataugeons. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- Lambert, triste poulet de troisième zone, je suis obligé de constater que, sans le secours d’un homme renseigné sur le milieu artistique comme Jo le baryton, que vous aimez mettre en boîte, vous en seriez encore à patauger dans la boue des suppositions et dans la vase des contradictions. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre V, Série noire, Gallimard, 1956, page 43)
-
vitalité
- Disposition des corps organisés à opérer les mouvements, les actions qui constituent la vie.
- La vitalité d’un tissu.
- Force de vie.
- Il y avait chez cet homme une grande vitalité.
- Il est doué d’une vitalité singulière.
- L’on reste vraiment atterré en présence de pareilles œuvres, et l’on se demande avec inquiétude si la vitalité se retire chaque siècle du monde vieillissant. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne/XIVVoyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- « Eh bien ! ce n’est pas pour demain mon enterrement ! Je vivrai jusqu’à cent ans : il faudra me tuer. » Le docteur P. était perplexe. « Avec elle on ne peut faire aucune prévision : elle a une telle vitalité ! » J’ai rapporté à maman ce dernier mot : « Oui, j’ai de la vitalité ! » a-t-elle constaté avec satisfaction. — (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 102)
- (Sens figuré) Dynamisme.
- Les petits districts très différents qui se trouvent soudés artificiellement dans le Tarn-et-Garonne retrouveront leur vitalité quand, échappés à un compartimentage mal conçu, ils seront de nouveau mêlés aux vastes divisions provinciales commandées par la nature des choses. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Ma présence lui avait redonné de la vitalité, il doit avoir un faible pour mes fesses, car le voilà qui bande comme un cerf. — (Jean Pierre Bassus, Les rêves érotiques d'une jeune femme, Publibook, 2006, page 78)
- Partout, l’idée anti-germanique prend corps, et l’esprit slave, si longuement tenu sous séquestre, affirme sa vitalité. — (La Nouvelle revue, 1890, volume 67, page 182)
-
déposer
- Ôter un objet de la place où on l’avait fixé.
- Déposer un tableau, des rideaux.
- Le monument a été déposé en 2018 par les nouveaux acquéreurs [...]. — (Secrets d'histoire, n° 35, sept.-oct.-nov. 2022, page 69)
- Enlever une chose que l’on portait, et la poser.
- Au cours de l’entretien, C. A. reconstitue le circuit d'une information qui a fait l'objet d'un mél. Celui-ci a été imprimé par une personne qui le lui a déposé sur son bureau. — (Lire, écrire, récrire: Objets, signes et pratiques des médias informatisés, sous la direction de Emmanuel Souchier, Jean Davallon & Joëlle le Marec, Éditions de la Bibliothèque publique d'information, 2003, note 181, page 189)
- Un homme, mort a priori quelques heures plus tôt, a été déposé vers 5 h ce mardi matin devant le service des urgences de l’hôpital. — (Claude Girardet, Un mort déposé à l’hôpital, Vosges-matinn 22 août 2018, p. 1)
- (Par extension) Se débarrasser (d’une couronne, d’une dignité, d’une charge, etc.)
- Sylla déposa la dictature. - Déposer son pouvoir.
- (Sens figuré) — Déposer sa fierté. - Ils paraissaient avoir déposé leurs mutuels ressentiments.
- Placer ou laisser une chose quelque part, dans l'intention de la reprendre après.
- Notre paysan avait un faible bien marqué pour le péket. Il entre donc dans le premier cabaret qu'il rencontra après avoir au préalable déposé son sac à la porte. — (Alfred Harou, Littérature orale anecdotique : « Le petit cochon et le paysan », dans la Revue des traditions populaires, vol. 31, n° 1-2, Société des traditions populaires, 1916, p. 47)
- La « grande bouffe » n'était ni la première, ni la dernière opération farfelue ayant pour cadre le sommet du mont Blanc. Le 17 janvier 1982, le cascadeur Michel Chirouze fait déposer au sommet une voiture par un hélicoptère venu de Berne et passé par le versant italien. — (François Labande, Sauver la montagne, Editions Olizane, 2004, page 29)
- Faire descendre d’un véhicule un ou des passagers que l’on a amenés jusque là.
- L’humoriste Aït Méziane vient d’être assassiné. Il déposait sa fille au collège lorsque deux individus armé lui ont tiré trois balles dans la nuque... — (Yasmina Khadra, Morituri, éditions Baleine, 1997, page 90)
- Cahin-caha, après avoir déposé tous ses passagers palestiniens et franchi encore quelques passages difficiles sur une route semée de chicanes, de ralentisseurs et de nids-de-poule, le taxi atteint notre troisième checkpoint, Zatara. — (Anne Brunswic, Bienvenue en Palestine: Chroniques d’une saison à Ramallah, Éditions Actes Sud, 2017)
- (En particulier) Mettre en dépôt, donner en garde, confier, remettre.
- A sa mort, le « Berryer » est rendu aux Compagnons Soubise qui le déposent dans leur cayenne de La Villette où il est encore visible aujourd'hui. — (François Icher, Les compagnons ou l'amour de la belle ouvrage, 1995, Découvertes Gallimard n°255, 2005, page 64)
- Déposer une somme d’argent dans une banque, à la caisse d’épargne. - Déposer un contrat, un testament chez le notaire.
- Poser délicatement.
- Il s’inclina, prit, comme on cueille sur une branche un oiseau frissonnant, la main restée sur son bras et, la retournant paume vers le ciel, y déposa un baiser. — (Caroline Tillon, Le Baiser de l’orme, Siloë, 1998)
- Marie-Claude commande deux steamés et deux Pepsi. Moins de cinq minutes plus tard, la serveuse dépose devant elles deux assiettes dont émane un arôme divin. — (Joanna Goodman, Le Pavillon des orphelines, Place des éditeurs, 2019, chap. 46)
- Laisser des parties grossières et hétérogènes au fond d’un vase ou d’un récipient.
- Cette eau a déposé beaucoup de sable. - Ce vin a déposé beaucoup de lie.
- (Intransitif) — Cette liqueur a beaucoup déposé.
- (Pronominal) (réfléchi) Former un dépôt, une couche sur une surface.
- Le calcium est véhiculé par le sang jusqu’à la glande nidamentaire (dite aussi coquillière). Là, le carbonate de calcium quitte le sang et se dépose en couches sur l'œuf. — (David George Haskell, Un an dans la vie d'une forêt, traduit de l'anglais (États-Unis) par Thierry Piélat, Éditions Flammarion, 2014)
- (Cyclisme) (Familier) Distancer facilement et rapidement.
- Une fois rentré sur la tête, il s'offrait même le luxe de déposer ses compagnons pour s'imposer en solitaire ! — (les-actus-du-cyclisme.com, [1], 25 avril 2016)
- (Sens figuré) Confier une chose immatérielle.
- Déposer son autorité entre les mains de quelqu’un.
- (Justice) Déclarer une version des faits, enregistrée par la justice.
- […], et ils déposèrent, avec une précision qui aurait paru suspecte à des juges plus impartiaux, des faits tout à fait faux ou au moins insignifiants et des plus naturels, …. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Dès l’ouverture du procès, McNab a vite annoncé que son client, Mr Arbuckle, viendrait déposer à la barre […] — (Hédi Kaddour, Les Prépondérants, Gallimard, Paris, 2015)
- (Par analogie)
- Les rares propos qu’un étonnement extrême permit à mesdames d’Hocquincourt et de Puylaurens furent choisis de façon à pousser l’impertinence jusqu’au point précis où elle devient de la grossièreté, et peut déposer contre le savoir-vivre de la personne qui l’emploie. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- (Droit) Faire enregistrer officiellement (un brevet, une marque...).
- A l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi), des dizaines d'allégation halal sont déposées, sans cahier des charges précis. — (Patrick Déniel, Dans le maquis du marché halal, dans L'Usine Nouvelle n° 3185, du 25 mars 2010)
- Chaque pensionnaire [de maison close] a une chambre attitrée dont le numéro est déposé à la mairie. — (Régis Latouche, Une maison de tradition : le 52 ; Bruyères et la prostitution, 1800-1946, Journées d'études vosgiennes, 2005)
- Destituer, priver ou dépouiller quelqu’un de son autorité, de sa dignité, de sa charge, etc.
- Louis la donnait pour femme au roi Alphonse VI, avec lequel il désirait resserrer son alliance. Deux ans plus tard cette princesse déposa son mari, et épousa Don Pedro son beau-frère, […]. — (Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des Français, Bruxelles : à la Société typographique belge, 1842, volume 17, page 255)
- Le législateur canonique intervient aussi pour réprimer le rapt ; le Concile de Chalcédoine de 451 (canon 27) dépose les clercs coupables de complicité de rapt et excommunie les laïques dans ces cas. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e édition, 1956, page 93)
- Le plus connu des Skires fut Odoacre qui, entre 473 et 476, s’empara de l’Italie et déposa le dernier empereur, Romulus Augustule, entrant ainsi dans la légende comme celui qui avait mis fin à l’Empire romain d’Occident.
-
différencier
- Distinguer par telle ou telle différence.
- Les conditions générales de vente peuvent être différenciées selon les catégories d’acheteurs de produits ou de demandeurs de prestation de services. — (Article L441-6 du Code de commerce français -2008)
- À l’inverse, l’étendue de telle plaine divisée en une mosaïque de parcelles culturalement distinctes se verra différenciée par des contenus, eux aussi dotés d’attributs géométriques et de surface, mais sans que des discontinuités topologiques les séparent pourtant. — (Yves Poinsot, Comment l’agriculture fabrique ses paysages, p. 15, Karthala Éditions, 2008)
- En pratique, il est cliniquement impossible de différencier un impétigo staphylococcique d’un impétigo streptococcique. — (Patrice Morel, La Dermatologie du généraliste, Springer, 2001, p. 26)
- (Mathématiques) Prendre l’accroissement infiniment petit.
- Différencier une quantité variable.
- Hormis la cellule œuf, la totipotence repose sur l’aptitude de certaines cellules végétales à se dédifférencier puis à se différencier à nouveau. — (Daniel Richard, Lou Barbe, Loïs Morel, Mémo visuel de biologie végétale, 2019, page 8)
-
apprivoiser
- Rendre un animal moins sauvage.
- Le petit prince a apprivoisé le renard.
- Faire d’un animal sauvage un animal privé.
- Le coq de Sonnerat est plein de courage et de résolution; aussi est-il très estimé dans l’Indoustan comme oiseau de combat. Les vrais amateurs indiens ne se servent pas de coqs élevés à l'état domestique, mais bien de sujets sauvages, que du reste ils apprivoisent en assez peu de temps; […]. — (Charles et Édouard Morren, Journal de l'agriculture pratique, […], du Royaume de Belgique, Bruxelles & Liège, 1857, volume 9, page 4)
- (Sens figuré) Rendre quelqu’un plus doux, plus traitable.
- Apprivoiser un sauvage.
- C’était un homme peu sociable, on a eu bien de la peine à l’apprivoiser.
- La fille demeura. Tout doucement il vous l’apprivoisa ; Lui prit d’abord son joli bras d’ivoire; Puis s’approcha, puis en vint au baiser — (Jean de La Fontaine, L’Ermite, œuvres complètes, page 177)
- Rendre familier.
- La mécanique d’Akropolis, possible As d’or au festival de Cannes la semaine prochaine, est plutôt simple, mais elle s’apprivoise. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 17 février 2023, page 16)
- (Pronominal) Devenir moins sauvage (animal).
- Les loups s’apprivoisent facilement.
- (Pronominal) (Sens figuré) Devenir plus doux, plus sociable, s’accoutumer, s’habituer (personne).
- Cet enfant était bien farouche, il s’est apprivoisé peu à peu à notre contact.
- (Pronominal) (Vieilli) S’accoutumer à la vue du danger, à l’exemple du vice.
- S’apprivoiser avec le danger, avec le vice,
- C’est donc ainsi qu’insensiblement on avance vers le précipice ; …] on s’apprivoise avec le danger, on commence à n’en avoir plus tant de peur, […]. — (« Réflexions d’un Évêque de Languedoc sur quelques nouveaux Arrêts du Parlement de Toulouse », circa 1753, page 66)
-
amitié
- Sentiment réciproque qui engage deux personnes l'une envers l'autre.
- Une des choses les plus recommandées au séminaire était d’éviter « les amitiés particulières ». De telles amitiés étaient présentées comme un vol fait à la communauté. Cette règle m’est restée très profondément gravée dans l’esprit. J’ai peu encouragé l’amitié ; j’ai fait peu de chose pour mes amis, et ils ont fait peu de chose pour moi. Une des idées que j’ai le plus souvent à combattre, c’est que l’amitié, comme on l’entend d’ordinaire, est une injustice, une erreur, qui ne vous permet de voir que les qualités d’un seul et vous ferme les yeux sur les qualités d’autres personnes plus dignes peut-être de votre sympathie. Je me dis quelquefois, selon les idées de mes anciens maîtres, que l’amitié est un larcin fait à la société humaine et que, dans un monde supérieur, l’amitié disparaîtrait. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 205.)
- L'admiration se transforme en amitié. Pacaud sera loyal à Laurier toute sa vie. Ce dernier lui rendra la pareille. — (Louis-Guy Lemieux, Le roman du Soleil: un journal dans son siècle, Les éditions du Septentrion, 1997, page 49)
- Une amitié se mesure surtout à celles qu’elle rend superflues. — (Maurice G. Dantec, Le théâtre des opérations : Journal métaphysique et polémique 1999, Paris, Éditions Gallimard, 2000)
- L'amitié, c'est une question de sentiment, non pas de fréquence. — (Edgar Fruitier, Mémoires, propos recueillis par Jean Faucher, éd. Québec Amérique, 2009, p. 137)
- En un mot comme en cent, l’amitié se monnaye-t-elle ? Donne-t-elle lieu à une sorte d'échange marchand ? Pourquoi dit-on parfois qu'un bon ami n’a pas de prix ? Est-ce donc qu'il est hors de prix ou alors qu'il vaut trois francs six sous ? — (Bertrand Betsch, Depuis la chambre, Les éditions La Matière noire, 2015)
- Faut-il en conclure que la plurivocité de l’amitié est du même type que celle du bon ? Non, car les deux ne se recouvrent pas : la plurivocité du bon s'étend au-delà de ces trois sortes, dans des domaines où l’amitié n'est pas concernée. — (Annick Stevens, L'ontologie d'Aristote au carrefour du logique et du réel, Librairie J. Vrin, 2000, page 113)
- Il n’y a guère de véritable amitié qu’entre égaux.
- Le prince l’honore de son amitié.
- Il y a peu d’amitiés qui puissent résister à cette épreuve. On dit de même
- Il y a paix et amitié entre ces deux nations, entre ces deux puissances, etc.
- (Familier) Bon office ; service.
- Et vous, mon hôte, faites-moi l’amitié de me montrer le chemin de ma chambre. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VII)
- L'intendant reçut les deux visiteurs avec la même amitié que chacun témoignait à la femme, et la même déférence que tous paraissaient accorder au jeune homme. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chap.1)
- Affection que certains animaux ont pour les êtres humains.
- Ce chien a de l’amitié pour son maître.
- (Vieux français, français classique au pluriel) Paroles obligeantes, qui marquent de l’affection.
- Il m’a fait des amitiés.
- Il m’a fait mille amitiés.
- Faites-lui mes amitiés.
- Je m'assis et écrivis une lettre cordiale: monsieur Saito se réjouissait à l'idée de jouer au golf le dimanche suivant avec monsieur Johnson et lui envoyait ses amitiés. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 10)
- On dit quelquefois avec le singulier, dans la même acception, faire amitié à quelqu’un.
- Il m’a fait amitié en cette occasion.
-
souhaiter
- Former un souhait.
- On peut être marri, ou plutôt s’attrister du bien d'autrui, à cause que nous ne l’avons pas & que nous souhaiterions le posséder aussi bien que lui. — (Vincent Houdry, La Bibliothèque Des Prédicateurs, V.3, § 5, page 598, 3e édition, 1733)
- En lui-même, il souhaitait que Feempje déguerpît, car les colères brusques du Hollandais le faisait trembler pour ses vitres. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 39)
- Marchand avait coutume de ne jamais donner d’instructions détaillées à ses collaborateurs, se bornant à leur préciser l’orientation qu’il souhaitait les voir adopter. — (Sandford F. Borins, Le français dans les airs: le conflit du bilinguisme dans le contrôler de la circulation aérienne au Canada, page 47, Institut d’administration publique du Canada, 1983)
- Fort heureusement pour moi, il n’eut pas le temps de m'expliquer plus avant tout l'intérêt qu’offrait la manière dont il eût souhaité que je conjuguasse mes verbes. Quelqu'un, en effet, venait d'arriver, interrompant dans l’œuf un développement qui risquait d'être plus passionné que passionnant. — (Jean Stratonovitch, Le roman périodique, éditions Aléas, 1999, page 26)
- Suivi d'un infinitif, ce verbe s'emploie sans préposition ou avec la préposition de (Littré).
- — Tout au plus souhaiterais-je de rentrer dans une partie des dépenses que nécessite l’opération. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 48)
- Elle ne souhaitait pas de la voir tous les jours. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
- Je souhaitais de le voir avec une passion démesurée et me défendais d’y croire, par cette superstition que j’ai depuis l’enfance que les choses n’arrivant jamais comme nous les attendons, il ne fallait pas les fixer d’avance dans notre esprit telles que nous exigeons qu’elles soient. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 141)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.