Dictionnaire des rimes
Les rimes en : jouer
Que signifie "jouer" ?
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- En parlant d'un enfant, se plonger dans un monde imaginé appuyé par des éléments de la réalité dans un but de divertissement, de développement ou d'apprentissage.
- L’enfant a besoin de jouer, et jouer ici n’est pas vide de sens et synonyme de perte de temps. Jouer, c’est développer son intelligence, son jugement, son imagination, sa créativité, son sens de l’organisation, son sens de la collaboration, son sens de l’entraide, du compromis et de l’empathie, c’est aussi être capable de faire des choix. — (Michelle Chamard, « Que voulons-nous pour nos enfants? », le 3 janvier 2015, sur le site du quotidien Le Devoir, (www.ledevoir.com))
- Je me replie dans ma chambre, après être redescendue dans le salon où j'ai trouvé Papa, Henri et Mayeul en plein fou-rire […], et après avoir tenté de m’insérer dans le jeu de Jean-Baptiste et Diane qui jouaient au papa et à la maman, mais qui voulaient que je fasse le chien. — (Élisabeth Lucas, Les tribulations d'Aliénor en milieu étudiant (et parfois hostile), Paris : Éditions Emmanuel, 2018)
- Les don Quichotte qui pourfendent la « théorie du genre » s’effraient en effet que des filles jouent avec des voiturettes ou que des garçons changent les couches d'un poupon ou jouent à la dînette. — (Thierry Hoquet, Des sexes innombrables. Le genre à l'épreuve de la biologie, Éditions du Seuil, 2016, introduction)
- (Transitif indirect) (En particulier) Jouer à un jeu : s’adonner à ce jeu identifié comme tel, en respectant ses règles précises ; le pratiquer.
- Comme j'aime les jeux d'exercice, j'y jouois deux heures le matin et autant l'après-dînée. Mon mail s'acheva, à quoi je jouai avec madame de Frontenac, qui me disputoit sans cesse, quoiqu'elle me gagnât toujours : car, quoique je jouasse avec plus d'adresse, sa force l'emportoit par-dessus. — (Mémoires de Mlle de Montpensier, petite-fille de Henri IV, collationnés sur le manuscrit autographe, par A. Chéruel, tome 2, Paris : chez Charpentier, 1858, page 250)
- On se marre comme des fous en jouant à chat, chat perché, et même chat-bite quand on a un peu trop picolé. — (Bérengère Krief, La prochaine fois je vous montre mon chat, Flammarion, 2015, prologue)
- À peine fûmes-nous dans le salon, qu'elle se mit au piano, répéta les airs qu'il préfère, chanta les chansons qu'il aime, voulut qu'il jouât aux échecs avec moi. Il céda à tous ses désirs, écouta la musique, joua aux échecs, mais fut pensif le reste de la soirée; […]. — (Adélaïde de Souza, Adèle de Sénange, Londres, 1792, Éditions Payot & Rivages, 2018, lettre XV)
- Ensemble, ils jouaient à la belote ou aux petits chevaux. Quand il y avait la foire aux Tuileries, ils y passaient des heures. — (Amélie Nothomb, Riquet à la houppe, Éditions Albin Michel, 2016)
- Durant l'après-midi, les jeunes jouèrent au badminton dehors. Les dames se balancèrent. — (Carole Thibault, Série policière : L' Horloge: Les Jumeaux, Osmora Incorporated, 2018, chapitre 8)
- Il n'y avait alors que les gens de l'aristocratie qui jouassent aux échecs en Angleterre, et ce noble jeu était fort à la mode parmi eux, grâce à Philidor, le plus habile et le plus célèbre joueur d’échecs du monde entier. — (« Le secret du fameux automate joueur d'échecs », dans Les Modes parisiennes illustrées, no 1081 du 14 novembre 1863, page 548)
- Béru et Pinuche y jouent à la belote en buvant du vin rouge. Je m'amène en plein carré de dames. Il appartient au Gros, lequel ne se tient plus de joie. — (Frédéric Dard, San-Antonio : Le coup du père François, Paris : Éditions Fleuve noir, vers 1952, réédition 1972 & 1980, chapitre 3)
- (Absolument) Pratiquer un jeu (un complément circonstanciel peut préciser la façon dont il est pratiqué).
- — Complètement épuisé, j’ai commencé à mal jouer. Et là, j’ai découvert un truc intéressant. Quand son adversaire jouait mal, Kučera prenait le pli, signant lui aussi une piètre performance. — (Gustavo Kuerten, Guga : Un Brésilien, une passion française, Éditions Talent Sport, Paris, 2015)
- (Transitif) Déplacer, mouvoir, faire bouger, en parlant d'un élément dans un jeu.
- Livka qui avait un temps d'avance dans le développement du jeu entama la partie en jouant le pion à d4. L'Arménien répliqua par un pion à e6. Livka sortit ensuite son Cavalier à f3 et son adversaire joua un pion à f5. — (Alain Pujol, Cocktail négus, Paris : Presses de la Cité (Collection Espionnage), 1960, chapitre 7)
- Quand les attaquants jouent le ballon dans la zone de danger, le défenseur a 50 pour cent de chances de pouvoir le dégager - ce qui signifie envoyer le ballon haut et loin des buts. — (« L'enseignement des techniques et tactiques défensives », chapitre 8 de Entraîner les jeunes footballeurs, ASEP, traduit de l'américain & révisé par Alexandre Dellal, Marion Derand & Pierre Barrieu, Éditions De Boeck, 2009, page 105)
- Ils allèrent ensemble sur le départ des femmes, Catherine, joua sa balle rapidement, le même claquement, la même direction qui me fit tourner la tête sur la gauche attendant le bruit caractéristique de la balle dans les branches, […]. — (Gilles Berlit, Été 60... Catherine Buckaert-Weiss, Le Petit-Quevilly : Éditions Gilbert Berrubé, 2010, page 32)
- Jouer un jeu, Le savoir bien jouer, le jouer par préférence, être dans l’usage, dans l’habitude de le jouer.
- (Transitif) Aux cartes, poser sur la table pour mettre en jeu conformément aux règles.
- Si, à la seconde levée, A avait joué son 7 de cœur au lieu de son roi d’atout, cette manière inattendue de jouer aurait dû mettre votre défiance en éveil, car elle aurait indiqué soit que A est un joueur extraordinaire, soit qu'il emploie certains moyens pour deviner votre jeu. — (« Les jeux de cartes », dans la Grande encyclopédie méthodique, universelle, illustrée des jeux et des divertissements de l'esprit et du corps, Librairie illustrée, 1888, page 545)
- (Dans une tournure ancienne et intransitive) — Il en est de même du Deux de Trèfle, quand on joue en trèfle. Quand on joue en rouge, le Sept de cœur ou le Sept de Carreau sont la seconde Triomphe : c'est-à-dire, le Sept de Cœur quand on joue en Cœur, & le Sept de Carreau quand on joue en Carreau, & pour lors s'apellent aussi Manille. — (« Le Jeu de l'Hombre à Trois », dans l’Académie universelle des jeux: avec des instructions faciles pour apprendre à les bien jouer, nouvelle édition, 1re partie, Amsterdam, 1763, page 148)
- (Par extension) Choisir la stratégie d'une action ; agir avec tactique.
- Si le RPR espérait consolider ses positions lors des élections sénatoriales de 1998, il ne pouvait gagner le « plateau » qu'avec l’appui des centristes. Or Jacques Chirac avait tout intérêt à jouer l’union des forces de droite plutôt que la division […]. — (René Monory, La Volonté d'agir, Éditions Odile Jacob, 2004)
- (Spécialement) (Sport) S’adonner à un sport d’équipe.
- À quelques mètres des grilles, le bus est stoppé par des « supporters » qui lancent des pierres et des bombes agricoles sur le véhicule. Bloqués pendant de longues minutes et traumatisés, les joueurs rentrent en Normandie sans avoir joué. — (Tony Chapron, en collaboration avec Patrick Lafayette, Enfin libre ! Itinéraire d'un arbitre intraitable, Arthaud/Flammarion, 2018)
- Passer le temps à des jeux de commerce ou de hasard.
- Jouons donc jusqu’à concurrence de vos six écus, et, si vous les perdiez par malheur et que vous voulussiez continuer le jeu, eh bien, vous êtes gentilhomme, et votre parole vaut de l’or. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VII)
- (Transitif indirect) Jouer à un jeu de hasard : y engager de l’argent.
- Pierre Guyon tenta de ramener le débat à de justes proportions : « Chaque dimanche, plus de six millions de personnes jouent au tiercé dans le PMU de leur quartier ou de leur localité. » — (Paul Chantrel & Jean-Claude Hallé, Le marginal, Éditions Julliard, 1979, chapitre 58)
- La reine était dans la plus grande détresse de voir son fils compromis dans une telle affaire. À elle, il donna l’assurance qu’il ne jouerait plus à des jeux de hasard, et qu’il ne permettrait pas en sa présence que l’on jouât au baccara. — (Léon Lemonnier, Édouard VII: le roi de l’Entente cordiale, Librairie Hachette, 1949, page 142)
- Il était d'un rat ! imaginez-vous, le soir, en se couchant, il cachait ses louis dans ses bottes, et quand nous jouions au bésigue, il mettait des haricots, parce qu'un jour j'avais fait la blague de sauter sur l'enjeu. — (Zola, Nana, 1880, page 1482)
- (Transitif) Jouer une somme d’argent, un objet de valeur : l’hasarder au jeu ou en bourse ; la miser ; spéculer.
- J'allai trouver M. J. N., agent de change, qui voulait absolument que je jouasse à la baisse, mais je me gardai bien d'écouter ses conseils. J’opérai à 53, et un peu plus tard je réalisai à 62. — (Adélaïde Millo de Campestre, Mémoires de madame de Campestre, tome 1, Paris : chez M. Antenor de Campestre, 1827, page 325)
- Le marquis faisait des affaires avec sagacité ; à portée de savoir des nouvelles, il jouait à la rente avec bonheur. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830, page 264)
- Je suis un joueur, moi (...). Je joue sur les chevaux, je joue sur les cotons, je joue sur les cailloux et sur les perles... Je joue sur les jolies filles. — (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, page 83)
- Le ministre des finances, sans le vouloir, précipita les événements. En ce moment il jouait à la baisse : pour déterminer une panique, il fit courir à la bourse le bruit que la guerre était désormais inévitable. L’empereur voisin, trompé par cette manœuvre et s’attendant à voir son territoire envahi, mobilisa ses troupes en toute hâte. — (France, Île ping. ,1908, page 390)
- (Sens figuré) Le jeune homme qui courtise la fortune doit savoir jouer sur la vanité des salons qu'il fréquente. — (Stendhal, Mémoires d’un touriste, t. 2, 1838, page 358)
- (Par analogie) (Transitif) Jouer sa vie, un sentiment fort, une reconnaissance : l’exposer témérairement.
- Mais quand il s'y risqua , il aurait dû savoir qu'il jouait sa vie. Jamais on n'a vu de gouvernement , quelque libéral qu'il puisse être , admettre la pratique que l’insurrection contre lui doit rester impunie. — (John Lingard, Histoire d'Angleterre, depuis la première invasion des Romains, traduite de l'anglais par M. le Chevalier de Ronjoux, tome 12, Louvain : chez Vanlinthout & Vandenzande, 1831, page 190)
- Tous les journaux en étaient pleins. Des millions et des millions de regards étaient fixés sur la scène où défilaient ces acteurs qui jouaient leur honneur et leur vie. — (Joseph Reinach, Histoire de l'affaire Dreyfus, tome 3 : La crise : Procès Esterhazy - Procès Zola, Éditions de la Revue blanche, 1903, page 404)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "jouer".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
maquiller
- (Cosmétologie) Farder ; recouvrir de fard.
- […] à la fin du mois, je pouvais apporter à ma femme, une centaine de francs, qu’elle dépensait aussitôt en pommades, en glycérine, en menus objets avec lesquels elle se parait, se maquillait, se pomponnait. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Je la revois avec ses toilettes, pas très jolies mais tapageuses, ses beaux bras gras, sa croupe bien en chair, ses seins bien lourds de belle brune au calme de génisse, et ses cheveux si noirs, ses lèvres si rouges, sa peau si fraîche, ses yeux superbes toujours trop charbonnés, car elle savait très mal se maquiller. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, collection Folio, page 90.)
- (Par extension) Travestir une chose, la faire passer pour ce qu’elle n’est pas pour l’occulter.
- Le maquignon de bas étage […] tripote, drogue, maquille, défigure un cheval sur lequel il veut gagner quelques pistoles. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Honoré connaissait toutes les ficelles du métier de maquignon, mais l’exemple de son père n’avait jamais pu le décider à maquiller une bête ou à dissimuler les imperfections d’un cheval. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 28.)
- La violence [...] doit donc être en même temps escamotée et utilisée. Pour cela il peut suffire de la maquiller pour qu’elle n’apparaisse pas comme une violence : maquillée en amour (violence sexuelle et violence éducative), en nécessité pour le bien et la défense de la patrie, pour que règnent l’ordre et la sécurité, etc.. — (Muriel Salmona, Le Livre noir des violences sexuelles, chap. 6 « Violence impensée et impensable : Comment y survivre ? », Dunod, 2013 (1re édition), page 278)
- (Sens figuré) Maquiller un manuscrit.
- Cet auteur a su habilement maquiller tous ses emprunts.
- (Argot) Faire : le sens étymologique a été conservé.
- - Qu’est-ce que nous maquillons icigo ? — (Victor Hugo, Les Misérables — Tome IV : L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis (1862), Émile Testard, 1890, pages 264-265)
- Depuis une semaine, ayant strictement rien à maquiller, elle venait de filer le tarin dans une série de volumes, hérités, avec le toutim, du baronnet, et qu’elle avait jusqu’alors conservés, bicause les reliures qui cadraient parfaitement avec les boiseries de la bibliothèque. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 130)
- (Pronominal) [...] de ma planque, je peux voir ce qui se maquille dans le hall.— (Frédéric Dard (San-Antonio), Le Secret de Polichinelle, Fleuve Noir, 1958, page 179)
-
souhaiter
- Former un souhait.
- On peut être marri, ou plutôt s’attrister du bien d'autrui, à cause que nous ne l’avons pas & que nous souhaiterions le posséder aussi bien que lui. — (Vincent Houdry, La Bibliothèque Des Prédicateurs, V.3, § 5, page 598, 3e édition, 1733)
- En lui-même, il souhaitait que Feempje déguerpît, car les colères brusques du Hollandais le faisait trembler pour ses vitres. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 39)
- Marchand avait coutume de ne jamais donner d’instructions détaillées à ses collaborateurs, se bornant à leur préciser l’orientation qu’il souhaitait les voir adopter. — (Sandford F. Borins, Le français dans les airs: le conflit du bilinguisme dans le contrôler de la circulation aérienne au Canada, page 47, Institut d’administration publique du Canada, 1983)
- Fort heureusement pour moi, il n’eut pas le temps de m'expliquer plus avant tout l'intérêt qu’offrait la manière dont il eût souhaité que je conjuguasse mes verbes. Quelqu'un, en effet, venait d'arriver, interrompant dans l’œuf un développement qui risquait d'être plus passionné que passionnant. — (Jean Stratonovitch, Le roman périodique, éditions Aléas, 1999, page 26)
- Suivi d'un infinitif, ce verbe s'emploie sans préposition ou avec la préposition de (Littré).
- — Tout au plus souhaiterais-je de rentrer dans une partie des dépenses que nécessite l’opération. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 48)
- Elle ne souhaitait pas de la voir tous les jours. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
- Je souhaitais de le voir avec une passion démesurée et me défendais d’y croire, par cette superstition que j’ai depuis l’enfance que les choses n’arrivant jamais comme nous les attendons, il ne fallait pas les fixer d’avance dans notre esprit telles que nous exigeons qu’elles soient. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 141)
-
critiquer
- (Péjoratif) Faire des critiques, des reproches, faire ressortir uniquement les défauts.
- Sur Twitter, le professeur en médecine interne Josh Barocas, dans le Colorado, a critiqué l’attitude dangereuse du chef d’État, qu’il a même qualifiée de « préjudiciable ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 23)
- Faire ressortir, par le discours ou par l’écrit, les défauts ou les qualités des choses ou des personnes.
- Critiquer un ouvrage, un écrivain. - Il critique les actions, la conduite de tout le monde.
- Critiquer un tableau, un édifice. - Critiquer les actes d’un ministre.
- Exercer son intelligence à démêler le vrai du faux, le bon du mauvais, le juste de l’injuste, en vue d’estimer la valeur de l’être ou de la chose qui est soumise à cet examen.
-
raconter
- Conter, narrer, faire le récit d’une histoire vraie ou imaginaire.
- Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m'en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n’hésite, et que l’encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page23)
- Et, d'autre part, les historiens n’ont jamais raconté que Louis XIV ait songé à complimenter Louvois d'avoir réformé les mœurs. — (Anatole Claveau, La Vertu, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 43)
- Une anecdote locale plutôt symbolique raconte que le coq du clocher de l’église de Saint-Vincent, dont la construction fut commencée en 1934, aurait disparu dans de bien mystérieuses circonstances, qu’on attribue à l’archevêque O’Leary. — (Juliette Marthe Champagne, De la Bretagne aux plaines de l'Ouest canadien: lettres d'un défricheur franco-albertain, Alexandre Mahé (1880-1968), CELAT/Presses de l’Université Laval, 2003, page 201)
- Un ami raconte qu’il a pris soin de descendre au village voisin par le sentier mais qu’il s’est fait repérer par la maréchaussée sur un chemin de terre. Heureusement, il avait son attestation. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/2020 de Philosophie Magazine.)
- Raconter, c'est un peu faire ses comptes. Les mots conter et compter ont une origine commune dans l'expression latine computare, « calculer ». Travail minutieux d’artisan, tant de fois avant moi reconduit. Et pourquoi raconter? Pourquoi ressasser ces choses d’un autre temps? Parce que c’est là une faculté de notre espèce, de faire que soient à nouveau les choses qui ne sont plus. […] J’ai voulu raconter dans l’espoir de créer, sinon du réconfort pour quelques vivants, au moins un supplément de sens à mon séjour terrestre. — (Gérald Baril, Si près, si loin, les oies blanches, Montréal, XYZ, 2020, page 321)
- Dans un cas, le sujet désendosse en quelque sorte sa personnalité : il se démet de toute intimité pour mieux se recréer, à savoir se configurer et se raconter au travers de modèles-types ou de formes-schèmes de récits romanesques on ne peut plus distinct du genre autobiographique. — (L’Intime, l’extime, études réunies par Aline Mura-Brunel et Franc Schuerewegen, 2002, page 48)
- Dire avec légèreté ou mauvaise foi.
- On raconte de lui beaucoup de choses que je ne crois pas.
-
incompatibilité
- Contrariété, opposition qui fait que deux personnes, que deux choses ne peuvent s’accorder, exister ensemble.
- Au premier regard jeté sur cette femme, qu'il n'avait pas encore vue, le jeune diplomate reconnut alors des disproportions, des incompatibilités, employons le mot légal, trop fortes entre ces deux personnes pour qu'il fût possible à la marquise d'aimer son mari. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d'essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d'échanges et de compénétrations n'ont pas entamés. — (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d'Orléans, 1985)
- De même que les représentants plus militants de l'islam radical, qui réclament aujourd'hui, à cor et à cri, le retour de la religion au cœur de la vie politique, insistent sur l’incompatibilité entre l'islam et la notion laïque de nationalisme arabe. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.132)
- (Principalement) Antipathie des caractères, des esprits.
- Il est évident que la seule voie restée libre aux deux pouvoirs en conflit, c'est la voie ouverte aux époux mal assortis, le divorce et, de préférence, le divorce par consentement mutuel.Je n'ajoute pas, remarquez-le, pour cause d'incompatibilité d'humeur. Car il ne saurait être question, dans l'espèce, d'accès d'irritation et de mauvaise humeur. Il s'agit d'une chose bien autrement sérieuse et grave; il s'agit d'une incompatibilité radicale de principes. — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
- L'incompatibilité d'humeur entre le père et le fils régnait en souveraine et se traduisait par, d'une part, des gifles, d'autre part, des jurons et des blasphèmes étouffés. — (René Fallet, Le Triporteur, chapitre 3 ; Éditions Denoël, Paris, 1951)
- (Administration) Impossibilité qu’il y a, selon les lois, que deux places soient remplies en même temps par la même personne.
- Il y a incompatibilité entre les fonctions de ministre et celles de député.
- Il y a incompatibilité entre ces deux emplois, il faut que vous optiez pour l’un ou pour l’autre.
- Il y a incompatibilité à ce que le père et le fils soient juges dans un même tribunal.
- (Mathématiques) En probabilités, propriété que deux ou plusieurs événements soient deux à deux incompatibles, c'est-à-dire d'intersections vides.
- (Biologie, Médecine) Défaut de compatibilité entre le greffon et l’hôte.
-
identité
- Ce qui fait qu’une chose est la même qu’une autre, que deux ou plusieurs choses ne sont qu’une ou sont comprises sous une même idée.
- Joseph Halévy (1827-1917) qui, le premier défendit la thèse de l’identité entre Hammurabi et l’Amraphel biblique, ont aidé à la compréhension des inscriptions suméro-akkadiennes. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Pour confirmer l’identité du diamant et du carbone pur, M. Hachette avoit proposé à ses amis , MM. Clouet et Welter, de convertir le fer en acier par le diamant; […] — (Extrait de plusieurs Mémoires sur le Diamant; par M. Guyton-de-Morveau, dans la Correspondance sur l'École impériale Polytechnique, Paris : Veuve Courcier, 1814, vol. 2 (janvier 1809-janvier 1813), page 458)
- (Droit) Personnalité civile d’un individu, légalement reconnue ou constatée.
- Si le déporté rentre sur le territoire du Royaume, il sera, sur la seule preuve de son identité, condamné aux travaux forcés à perpétuité. — (Code pénal, livre 1, article 17, dans Louis Tripier, Les Codes collationnés sur les éditions officielles, Paris, Cotillon, 1852, page 826)
- […] ; le chatbot CYBERLOVER a attiré l'attention des autorités en raison de son penchant à amener les internautes à divulguer suffisamment d'informations personnelles pour que leur identité puisse être usurpée. — (Stuart Russell & Peter Norvig, Intelligence artificielle, édition française supervisée par Fabrice Popineau, Pearson Éducation France, 3e éd., 2010, page 1076)
- En 2009, le CAAC a reçu le signalement de fraude d’identité de la part de 11,095 victimes au pays, pour des pertes de plus de 10 millions de dollars, ce qui représente une hausse de plus de 1 million de dollars par rapport à 2008. — (GRC, Vol d’identité et fraude d’identité , Gouvernement du Canada, 2010)
- Une page Facebook au nom de votre entreprise, même vide, est une manière d'éviter le « cybersquat», c'est-à-dire que quelqu'un usurpe votre identité. — (Pierre Mongin & Franck Tognini, Petit manuel d'intelligence économique au quotidien : Gérer ses données à l'ère de Big Brother, 2e édition, Dunod, 2015, page 97)
- (Politique) Caractère unique d'une communauté humaine formant une unité, une nation.
- Sur un plan plus particulier, quiconque a lu mes textes sait que j'ai toujours fustigé les identités, les sectes et les folklores, ironisé sur la « gouroufication » et les « japoniaiseries ». — (Kenneth White, Dialogue avec Deleuze: politique, philosophie, géopoétique, Ed. Isolato, 2007, page 23)
- Les violations des droits de l’homme y prennent un caractère distinct car elles ont pour but d’empêcher les Tibétains en tant que peuple d’affirmer leur identité propre et leur culture spécifique ainsi que leur désir de les défendre. — (Dalaï Lama, Message du Dalaï Lama à l’occasion du 40e anniversaire du soulèvement de Lhassa, 1999)
- La France est sans doute la seule nation à laquelle il était loisible d'adhérer par autre chose que son identité, la seule nation à laquelle on puisse se rallier par sa culture et par sa langue. Je n'aime d'ailleurs pas la référence, omniprésente actuellement, à l'identité. Et je me méfie des raisonnements sur l'identité. — (Jean-Louis Crémieux-Brilhac, « Ce qui reste du gaullisme, c'est un sens aigu du social », dans Marianne, 12 juin 2010)
- Le coup de sang du directeur général, très enclin il est vrai à de telles impétuosités, renvoie sans aucun doute à un élément essentiel de l'identité des cheminots : on ne plaisante pas avec la sécurité. — (Christian Chevandier,Cheminots en grève, ou, La construction d'une identité, Éditeur Maisonneuve et Larose, 2002)
- (Sociologie) Ensemble de caractères attribués à une personne et influençant son comportement et ses relations sociales.
- Comment définir mon identité : par ma ou mes langue(s), mon sexe, mon occupation et mon expérience de travail, mon âge,... Mon identité m’apparaît complexe, multi-dimensionnelle. Les mots me manquent. — (Dyane Adam, Femmes francophones et pluralisme en milieu minoritaire, Réseau des chercheures féministes de l’Ontario français. Colloque, Éditeur Les presses de l’Université d’Ottawa, 1996)
- Et cette identité peut fort bien se décliner de la façon la plus typée qui soit : non seulement ces jeunes refusent d’abandonner leur identité Beatles au seuil de l'établissement qu'ils fréquentent, mais ils se réclament d'une posture rebelle qui ne prédispose ni à la discrétion ni à l’invisibilité. — (Christian Le Bart, Les fans des Beatles: Sociologie d'une passion, Presses universitaires de Rennes, 2000, page 151)
- La capacité à ne pas se percevoir uniquement comme une junkie, une looser ou une prostituée, mais d'imaginer d'autres identités, semble contribuer de manière déterminante à engager, avec une chance de succès, un processus de sortie de la drogue […]. — (Marie-Louise Ernst, « Approche et rencontre des femmes enceintes toxicomanes », dans Grossesse et toxicomanies: état des lieux en l'an 2000, actes du séminaire de Strasbourg du Groupe de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite des stupéfiants des 29 & 30 mai 2000, Srasbourg : Editions du Conseil de l'Europe, 2001, page 107)
- Notre vie de table, notre identité ou non de gastronome, nous permet de gravir pas à pas l'échelle allant des besoins physiologiques aux plaisirs alimentaires. Penser sa nourriture, c'est réfléchir au rapport qui existe entre l'homme, ce qui l'entoure et ce qui le fait grandir. — (Kilien Stengel, Hérédités alimentaires et identité gastronomique : suis-je réellement ce que je mange ?, collection Questions alimentaires et gastronomiques, L'Harmattan, 2014)
- Conquérir notre identité sexuelle, c'est apprendre à l'assumer, à lui donner sa juste place autant dans notre identité interpersonnelle et sociale que dans notre façon d'être en relation avec notre environnement et dans notre comportement — (Michelle Larivey, La conquête de l'identité sexuelle, 2004)
- (Algèbre) Espèce d’équation ou d’égalité dont les deux membres sont identiquement les mêmes, quelles que puissent être les valeurs attribuées aux lettres qui constituent cette équation.
- Les identités ne peuvent conduire à aucune solution ; elles se réduisent toutes à celle-ci : 0 = 0.
- (Théorie des ensembles) La fonction identité est la fonction mathématique dont tout élément image est égal à son unique antécédent.
-
léger
- Dont le poids est faible, qui ne pèse guère.
- Avant d’être envoyé au moulin, le blé est préalablement soumis chez les cultivateurs à un vannage qui en sépare une partie des corps les plus légers. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 107)
- Dressé sur l’échelle légère et tremblante, en saule de marais, il cueillait sans relâche, leste comme un écureuil, promptement quoique sans se hâter, […]. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 35)
- C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise.— (Philippe Claudel, La Petite Fille de Monsieur Linh, Éditions Stock, 2005, page 9, ISBN 9782253115540)
- L’État a choisi le dossier Cofiroute et son tunnel de dix kilomètres à deux niveaux de circulation superposés réservé aux seuls véhicules légers : les poids lourds n’emprunteront pas l'ouvrage, ils auront le leur. — (Denis Lemarié, Chroniques de Versailles : Janvier à juillet 2005, Éditions Publibook, 2005, page 181)
- Qui pèse le poids d’une petite chose.
- Ce louis d’or est léger d’un grain, de deux grains.
- Qui se manie facilement, meuble, malléable.
- Dans les sols légers et perméables la potasse sera fournie sous forme de kaïnite. Dans les sols argileux, il faut éviter de l'employer. — (René Lafon, La culture du blé dans l'arrondissement de Barbezieux avec une étude de sols de l'arrondissement, Barbezieux : Imprimerie Émile Venthenat, 1913, page 28)
- (Militaire) Qui se déplace facilement.
- Troupes légères, troupes qu’on emploie hors de ligne pour reconnaître, harceler, poursuivre l’ennemi.
- Dont la densité est faible.
- Ce gaz est léger.
- Dont l’épaisseur est faible.
- Ce tissu est léger.
- (Par extension) Transparent, par opposition à opaque.
- Une vapeur légère.
- Dont le goût est faible.
- Des bières légères. Il faut placer dans cette division la plus grande partie des bières blanches légères et peu colorées, de Paris et des départemens du nord de la France, l’uytzet légère de Wotteren , les petites bières de toute la Belgique, et la plupart des ailes des Anglais : […]. — (Dictionaire des sciences medicales, vol.3 (Ban—Can), Paris : Charles-Louis-Fleury Panckoucke, 1812, page 115)
- Les marcs ou aines, sont souvent retaillés, humectés d’un peu d’eau et repressés ; ils donnent ainsi un cidre léger, dit retaille. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 138)
- Qui est facile à digérer, en parlant des aliments.
- Prendre un léger repas, un repas léger, prendre un repas frugal, où l’on mange peu.
- Allégé, dont on a enlevé totalement ou partiellement la graisse ou le sucre.
- J’ai trouvé une nouvelle recette de gâteau au yogourt léger.
- Libre de soucis.
- […] : légère, étourdie, folle même, elle riait de tout, ne s’intéressait à rien ; confondait la tristesse avec l’humeur, et ne voyait dans une personne affligée qu’une personne ennuyeuse. — (Marie-Jeanne Riccoboni , Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Il a le cœur léger.
- Qui est dispos et agile.
- Marcher d’un pied léger, d’un pas léger.
- Qui manque de réflexion, de prudence.
- Quand la belle comprend qu’elle a fait une démarche un peu légère, après avoir présidé au souper, elle « fait la morte », et les trois cavaliers sont assez naïfs pour se prendre à cette feinte. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- Agréable et facile.
- Cet auteur a le style léger.
- (Art) Qui porte un caractère de délicatesse et de facilité.
- Cette broderie est légère, est d’un dessin léger.
- (Art) Dont les sujets sont menus et dont le principal caractère est la facilité, l’abandon. Par opposition à grossier, grand, grandiose.
- Poésie légère.
- (Sens figuré) Qui est peu important, peu considérable.
- Une peine, une pénitence légère.
- Elle avait un léger problème de lange.
- Qui est superficiel.
- Une légère blessure.
- Vague, imprécis.
- N’avoir qu’une légère notion de quelque chose.
- Les cinquante titres récupèrent et déroutent, avec un zeste d’ironie et, parfois, avec un léger effet captieux, le lexique sur la pandémie de COVID-19, le vocabulaire et les syntagmes titrés dans les journaux. — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, page 8)
- Qui est volage, inconstant dans ses sentiments ou dans ses opinions.
- C’est un homme léger, une femme de mœurs légères.
- De mœurs faciles, libertin.
- On a réuni en un volume toutes ses poésies légères.
-
glacée
- Féminin singulier de glacé.
-
épopée
- (Littérature) Long poème narratif racontant les actions célèbres d’un héros ou d’un peuple dans un contexte souvent merveilleux.
- Dans cet enfer, comme aujourd’hui, les poètes chantaient l’épopée qu’on allait vivre et mourir ; les uns en strophes ardentes, les autres avec un rire amer. — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, p. 7)
- « Kevin contre la GroKo », cela pourrait être le titre d'une épopée enfantine et chevaleresque où un jeune héros finit par terrasser le monstre et réveiller la belle princesse endormie. Mais c'est bien autre chose. — (Thomas Schnee, Kevin contre la GroKo, dans Marianne, n° 1092 du 16 au 22 février 2018, page 44)
- Vêtus de feuilles, les derniers bardes folklorisaient à l'envi, mais le goût des mythes, la mise en place des aventures, des épopées, l'instinct d'aller voir dans les âmes désertaient la lande […]. — (Charles Le Quintrec, La Bretagne de Charles Le Quintrec, Éditions C. Bonneton, 1984, p. 118)
- (Par extension) Suite de faits historiques qui, par leur caractère héroïque, rappellent les récits merveilleux des poètes.
- Qui oserait blasphémer contre cette sublime épopée, qui commence à Valmy, et qui se déroule, en traits de feu, jusqu’à la sombre catastrophe de Waterloo ; épopée qui débute par un hymne de triomphe, et qui se ferme sous les plaintes d'une douloureuse élégie ? — (« Charlet », dans L'Urne : Recueil des travaux de J. Ottavi, avec une biographie de l'auteur, par Léon Gozlan, Paris : chez Paulin, 1843, p. 254)
- L'histoire de Leclerc va se confondre dès lors avec l’épopée de la 2e DB qui, au terme d'un entraînement intensif, débarque le 1er août 1944 à Utah-Beach et se trouve aussitôt engagée dans l'encerclement des armées allemandes dans la poche de Falaise-Chambois. […]. L’épopée de Leclerc, à la silhouette désormais célèbre avec sa canne et son éternel képi, ne s'arrête pas là. Il libère Strasbourg (23 novembre 1944) […]. — (Claude Quétel, Le Débarquement : Pour les Nuls, Éditions First, 2014)
- Voyage mouvementé, généralement connoté négativement.
- Certes, Jean-Luc en tira l’avantage essentiel en utilisant ses talents de conteur qui transformaient en acte de bravoure sa fuite devant les policiers. Mais il eut le bon goût de m’associer dans le récit de son épopée. — (Jean-Pierre Hoss, Impasse Valmy, Mon Petit Éditeur, 2013, page 41)
-
activité
- État de celui, celle, ce qui est actif, qui agit.
- Être en activité, servir, exercer un métier, une fonction.
- Elle est nommée depuis un an, mais il n’y a que six mois qu’elle est en activité.
- Ce qui se fait.
- Il avait pris le maquis un an plus tôt : arrêté par les gendarmes d’Alès, en avril 1943, pour ses activités politiques, il s’était évadé et avait trouvé refuge chez les francs-tireurs et partisans (FTP). — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 8)
- Ce système, du fait de l’hyper-croissance des activités humaines, est entré en phase chaotique et, s’il veut survivre, doit inventer des « bulles » néguentropiques ultradenses pour expulser son trop-plein de tensions. — (Marc Halévy, Où va l’humanité ?, 2021)
- (Philosophie) Faculté active, puissance d’agir.
- L’activité de l’esprit.
- (Sens figuré) Promptitude, vivacité dans l’action, dans le travail.
- Shinzo Abe s’était aussi distingué par son intense activité diplomatique, renforçant notamment l’alliance nippo-américaine — il était proche du président américain Donald Trump, avec qui il partageait la passion du golf. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 5)
- L'expression de la liberté à travers l'activité est un trait distinctif et essentiel de l'organisme animal. — (Marie-Geneviève Pinsart, Hans Jonas et la liberté, 2002)
- (Éducation) Actes coordonnés en vue d'un processus d’apprentissage.
- Les activités d'éveil.
- Une activité occupationnelle ou de passe-temps.
- (Informatique) Tâche en cours d'exécution (thread en anglais).
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Physique) Grandeur physique représentant le nombre de désintégrations par unité de temps d’un matériau radioactif. — Note : cette grandeur a pour unité le becquerel.
-
laver
- Nettoyer avec de l’eau, pure ou savonneuse ou de lessive, ou, avec tout autre liquide.
- Il poussait ma porte, et je le voyais tout gris, tout chauve, en manches de chemise, le cou nu, qui se lavait la figure dans la cuvette. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Moi, des micropes (sic), j’en ai pas. Je sais même pas comment ça se dit en patois ! Je me lave que le dimanche, comme tout le monde ! Et même Baptistin dit que c’est pas naturel et que ça donne des maladies ! Et Mond de Parpaillouns, il s’est jamais lavé de sa vie, il a plus de septante, et regarde comme il est gaillard ! — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, pages 161-162)
- Les betteraves, après avoir été lavées, sont découpées en cossettes très minces par un coupe-racines. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 144)
- Arsène André avait commencé de laver quelques pommes de terres qu’il cuirait sans les peler - à la baïenne - à l’étouffée. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- On me lavait les cheveux avec du shampoing Dop. On l’achetait en berlingots. J’aimais bien. — (Béatrice Courraud, Non, je n’ai rien oublié, mes années 60, 2011, page 15)
- (En particulier) Enlever une tache, une salissure, au moyen d’un lavage ou en la frottant au moyen d’un produit chimique ou autre.
- (Sens figuré) Enlever, en parlant de choses qui flétrissent l’honneur, qui ternissent la réputation.
- Le patron de Roscosmos, l’agence spatiale russe, caresse un rêve, celui d’envoyer des astronautes russes laver l’affront de 1969, quand Neil Armstrong a posé pour la première fois le pied sur la Lune, « visitée » par la suite par onze autres astronautes, tous Américains, dans le cadre du programme Apollo. — (Isabelle Mandraud, La Lune, nouveau Graal de Roscosmos ?, Le Monde. Mis en ligne le 3 décembre 2018)
- Yohanân se tient au bord du Jourdain et lave de leurs péchés les hommes qui viennent le voir en leur mettant la tête sous l’eau. — (Eric-Emmanuel Schmitt, L’Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000, Prologue)
- (Sens figuré) Débarrasser.
- Son visage était comme lavé de toute expression. — (Antoine de Saint-Exupéry, Pilote de guerre, II, 1942)
- (Art) Ombrer, colorier un dessin en étendant une ou plusieurs teintes d’encre de Chine, de bistre ou d’autre couleur délayée dans de l’eau de gomme.
- Elle savait laver une sépia, peindre à la gouache et à l’aquarelle. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
- Laver, dans un plan, les masses de construction en rouge et les masses de verdure en vert.
- (Sens figuré) Vendre ou revendre, généralement à perte, quelque chose dont on veut se débarrasser.
- Cependant, j’ai là quelques bouquins que vous pourriez aller laver. — (Henry Murger, Scènes de la vie de bohème)
- Un poëme ? — Merci, mais j’ai lavé ma lyre. — (Tristan Corbière, « Ça », in Les Amours jaunes, 1873)
-
pleurer
- Répandre des larmes.
- […] des hommes mûrs pleuraient à la vue du drapeau étoilé soutenu par tout le corps de ballet noyé sous les clartés des projecteurs. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 213 de l’édition de 1921)
- Elle avait dû, jadis, pleurer deux fois chaque chagrin, car ses prunelles aussi étaient rouillées. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 24)
- Elle mit un instant à recouvrer son souffle. Non ! Elle ne pleurerait pas devant lui. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Elle pleurait simplement, sans aucun sanglot, mais n’en paraissait que plus pitoyable. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
- Autant pour moi monsieur le directeur, autant pour moi. Si ça continue, c’est moi qui vais finir par pleurer ! Mais rassurez-vous, juste des larmes d’expert-comptable, monsieur le directeur. — (Emmanuelle Ménard, Deux jours comme l’hiver, L’Harmattan, 2012, page 41)
- Déplorer les fautes quelqu’un, ses égarements, ses malheurs, sa perte.
- Et quand ils ont bien buSe plantent le nez au cielSe mouchent dans les étoilesEt ils pissent comme je pleureSur les femmes infidèles. — (Jacques Brel, Amsterdam, 1964)
- Faire apparaître un écoulement de larmes déterminé par une cause physique.
- Les yeux lui pleurent, ses yeux pleurent.
- (Agriculture) Dégoutter de la sève du bois d’un arbre ou d’un arbuste, après qu’il a été fraîchement taillé.
- La vigne pleure.
- (Sens figuré) (Familier) Faire pitié pour obtenir quelque chose.
- Pleurer pour avoir quelque chose.
- Se dit du cri du goéland, du crocodile.
- L’oiseau de mer n’a pas de ramage, mais un cri qui varie du rauque au lugubre ; certaines espèces de goélands se plaignent comme des enfants qui pleurent ; d’autres, nommés par les matelots goddes, poussent des ricanements étranges. — (Victor Tissot, Constant Améro, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus, Librairie de Firmin-Didot et Cie, Paris, 1884)
- Où semblent dans la nuit flotter des linceuls blancs,Passer, creusant les flots, chassant les goëlands,Populaces d’oiseaux qui pleurent et qui huent,L’aquilon, fossoyeur des fosses qui remuent ; […] — (Victor Hugo, La Fin de Satan (1886), in Œuvres complètes de Victor Hugo, Éditions Hetzel-Quantin, tome 23, 1962)
- Pourquoi pleurent les goélands ? Tournant au-dessus du port, au-dessus de la maison ? — (Tudi Kernalegenn, Luttes écologistes dans le Finistère : les chemins bretons de l’écologie, Yoran Embanner, 2006)
- (Transitif) Regretter ou déplorer la perte de quelque chose ou quelqu’un ; s’en affliger.
- La douleur d’Ernestine était plus profonde qu’on ne devait l’attendre d’une personne de son âge : elle pleurait madame Dufresnoi, elle la pleurait amèrement […] — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Or, n’ayant à pleurer personne à Paris, sur le soir, j’eus l’idée d’aller au moins jusqu’à Bagneux visiter la tombe d’un poète que tous ces gens […] ne devaient pas connaître. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Y a un mort à la maison, si le cœur vous en ditVenez le pleurer avec nous sur le coup de midi… — (Georges Brassens, Les Funérailles d’antan, 1960)
- Pleurait-elle ces nouveaux morts, venus rejoindre, dans des tombes aux couronnes fleuries, les 10 000 jeunes hommes et femmes tombés au combat ? Ou pleurait-elle la fin d’un monde ? — (Allan Kaval, Réduits à solliciter le renfort de Damas, les Kurdes pleurent la fin d’un monde, Le Monde. Mis en ligne le 14 octobre 2019)
-
caresser
- Faire des caresses de la main ou des lèvres.
- Pan dansa comme les autres & en suite prit une satyrelle qu'il caressa de la bonne maniere au milieu de la chambre, alors on n'entendit de tous côtez que cris de joye. — (Dialogues, ou Les Fables les plus curieuses de l'Antiquité sont expliquées d'une maniere fort agreable, Cologne : chez Pierre du Martau, 1672, page 140)
- Et tandis qu’elle lui caressait ses cheveux blancs, exténué et rassuré, trop rassuré, il s’endormit sur la descente de lit, et, un bon moment, alors qu’elle le croyait encore éveillé, elle ne caressa plus que son sommeil. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 146)
- Helmy buvait ses paroles, contemplait ses yeux alternativement enflammés et tendres, et caressait lentement la main qu’elle lui abandonnait. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Sens figuré) (Poétique) Frôler.
- Le zéphyr caresse les fleurs.
- (Sens figuré) Flatter ; cajoler.
- Les sœurs de la Belle manquèrent mourir de douleur quand elles la virent habillée comme une princesse, et plus belle que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne put étouffer leur jalousie, qui augmenta beaucoup quand elle leur eut conté combien elle était heureuse. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1756)
- Elle caressait, en lui témoignant de la confiance, un des faibles de son mari. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)
- Attiré par la gloire de Canalis, […] un jeune Référendaire à la Cour des Comptes se constitua le secrétaire bénévole du poète, et fut caressé par lui comme un spéculateur caresse son premier bâilleur de fonds. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- À quoi servent les faits divers ? […]. En règle générale, à faire du très mauvais journalisme, caressant le lecteur dans ses pulsions malsaines quitte à pulvériser les lignes jaunes du métier. — (Nicolas Demorand, Trouble, dans Libération, no 9 535, 7 et 8 janvier 2012, page 3)
- (Sens figuré) Se complaire dans un travail ou dans une pensée.
- Mais il trouvait un secret plaisir à se dire qu’à sa place bien d’autres n’eussent pas été aussi délicats, et tout en caressant en lui-même le sentiment de sa propre vertu, il arrivait à trouver cette vertu plus méritoire qu’il ne l’aurait imaginé une heure auparavant. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- Le Valdemar devait pousser son voyage de circumnavigation jusqu'à Seidisfiord, station située sur la côte orientale de l'Islande ; mais comme je caressais toujours l'idée de gagner Reykjavík par terre en franchissant le désert du Stórisandr, le moment était venu de prendre congé du capitaine Kihl et de mes compagnons de traversée. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 70)
- Ai-je donc la figure d’un homme qui caresse de mauvais desseins ? — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
- Fin février, on se rendait compte dans tous les milieux français et indigènes qu’il fallait faire une fois de plus son deuil des espérances que l’on avait caressées. — (R.-A. Lortat-Jacob, Sauvons l’Indo-Chine ! Politique & Vérité, Paris : Éditions de La Griffe, sans date (fin 1926-début 1927), chapitre 4, page 30)
- Dire qu’il y a des années que je caresse cette chimère, que je vis avec cette idée folle : mon journal à moi […]. Je l’ai réalisé, ce rêve impossible, je le tiens, l’oiseau bleu, entre mes doigts. Le Justicier. C’est un journal de finance. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 171)
- Elle ne manque pas d’allure la Porsche 912 coupé, couleur crème, millésime 1968, garée sur un boulevard parisien. Un vrai petit bijou pour collectionneurs que plusieurs passants caressent d’un œil connaisseur. — (Eric Béziat, La France devrait autoriser en 2020 la conversion électrique des véhicules thermiques, Le Monde. Mis en ligne le 17 décembre 2019)
- (Vieilli) (Art) Donner un beau fini à une œuvre, un ouvrage.
- Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Spécialement) (Par euphémisme) pronominal Se masturber.
- En attendant, je devais me caresser pour me calmer. J'ai ouvert un autre classeur à souvenirs. La langue de Mandy m'est venue en tête, au creux de la main. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 181)
-
exagérer
- Donner à une chose plus d’importance qu’elle n’en a en réalité.
- Le caricaturiste exagère les traits les plus marquants de son modèle.
- Un comique outre sur la scène ses personnages ; un poète charge ses descriptions ; un peintre qui fait d’après nature force et exagère une passion, un contraste, des attitudes. — (Jean de La Bruyère, Les Caractères - Des femmes)
- Vous n’avez pas le sens de la mesure, vous exagérez toujours tout !
- La cravache ou la gaule est aussi nécessaire pour le travail de la haute école que pour celui du dressage, car elle doit servir à exagérer la puissance de l’écuyer pour stimuler le cheval […]. — (Félix van der Meer, Connaissances complètes du cavalier, de l'écuyer et de l'homme de cheval, Lebègue & Cie à Bruxelles & Dumaine à Paris, 1865, page 238)
- Sa chevelure, relevée par un peigne, exagérait la longueur de son front. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Hérodias, 1897)
- Faire valoir, faire ressortir[1].
- J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très-profane. — (Montesquieu, Lettres Persanes - Lettre XXVIII)
- (Intransitif) Dépasser la juste mesure dans ses propos ou ses actes.
- N’exagère pas ou je vais me fâcher !
- Je ne crois pas exagérer en disant qu’il faisait au moins deux mètres.
- (Pronominal) Se faire de quelque chose une idée excessive.
- Dans l’obscurité, elle s’était exagéré la hauteur de l’obstacle.
-
remémorer
- Remettre en mémoire.
- On ne saurait assez remémorer ce que des hommes compétents ont pu dire dans l'intérêt de l'humanité, surtout en France où les choses les plus sérieuses sont généralement accueillies par l'indifférence et ne parviennent que lentement à prendre place dans les meilleurs esprits. — (Projet de réformes et institutions salutaires dans l'intérêt des travailleurs, page de titre, 1852)
- C'était une curieuse chose que l'émotion avec laquelle il se remémorait à présent les deux années qu'ils avaient passées ensemble à Polytechnique. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 95)
- À côté de ces noms si chargés de prestige, il semble dérisoire de mentionner Rémo, gisant, ainsi que le disait son frère, comme sans sépulture, entouré par l’indifférence publique, et le pâle Octave faiblement remémoré dans les manuels de littérature belge. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 257)
- Le Great Debate qui confronta à Washington en 1920 CURTIS, porte-parole de cette dernière tendance, et SHAPLEY, n'est pas sans remémorer, à trois siècles d'intervalle, le Dialogue imaginaire de Galilée. — (René Dumont, Histoire et mémoire de nos représentations de l'univers, dans La mémoire, tome 2 : Le concept de mémoire, L’Harmattan, 1989, page 26)
- Il ne l’avait guère eue en main que quelques secondes lors d’une visite à Drouot, pourtant l’impression demeurait encore saisissante, effroyable à ses yeux : il se remémorait avec précision le totem, le collier de fer mat et, derrière, le filetage et son volant de fonte, larges et brillants comme une presse de notaire ; la pointe de fer peint, surtout, qui vient se ficher dans la nuque afin de disjoindre les vertèbres et d’écraser la moelle épinière. — (Jean-Yves Lacroix, Pechblende, 2016)
-
curiosité
- Passion, désir, empressement de voir, d’apprendre des choses nouvelles, intéressantes, rares, etc.
- Il y a tantôt soixante-sept ans que les ballons sillonnent l'espace, et cependant, à chaque ascension, une sorte de curiosité inquiète rassemble autour de l'aérostat une foule aussi nombreuse que si c'était la première fois que ce spectacle fût donné aux hommes. — (Julien Turgan, Les Ballons: histoire de la locomotion aérienne, 1851, préface, page II)
- La volonté humaine sera complètement annihilée. Plus de crimes, plus de vertus, plus de physionomies, plus d’originalités. Il deviendra impossible de distinguer un Russe d’un Espagnol, un Anglais d’un Chinois, un Français d’un Américain. L’on ne pourra plus même se reconnaître entre soi, car tout le monde sera pareil. Alors un immense ennui s’emparera de l’univers, et le suicide décimera la population du globe, car le principal mobile de la vie sera éteint : la curiosité. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Tout ce qui existe de documents, sa piété fureteuse, sa curiosité passionnée l'ont rassemblé. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Les avironneurs de tous âges et représentant plus de dix nationalités ont ainsi éveillé la curiosité des badauds aux abords de l’île Saint-Louis, ou surpris les passagers du métro aérien. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 5 septembre 2022, page 2)
- Le garde-chiourme parlait à une voisine. Son képi à visière carrée, son ceinturon, son dolman noir et son pantalon bleu, à passepoil jonquille, provoquaient dans la rue une grandissante curiosité. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 169)
- Quand on a une relation objective avec l’Antiquité romaine, les timbres-poste ou le football, on ne se demande pas si cela doit apporter plaisir ou avantage à qui que ce soit ; on aime, c’est tout. Pour Husserl, la curiosité est un des trois instincts fondamentaux, avec l’instinct de conservation et l’instinct grégaire. — (Paul Veyne, Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas. Souvenirs, Albin Michel, 2014, page 37 note 1)
- (En particulier) Grande envie, trop grand empressement de savoir les secrets, les affaires d’autrui.
- […] ; et M. Duménil l'accompagnant jusqu'à son carosse, satisfit sa curiosité, en l'instruisant du sort de son élève. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Il déroulait les curiosités, dépistait les espionnages, se servant de ses amis, sans qu'ils se doutassent du rôle qu'il leur faisait jouer. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Le vêtement renfermait des papiers dans la doublure. Mais, quelle que fût sa curiosité, l’obscurité était trop profonde pour qu’il les sortît de leur cachette et les examinât. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 98 de l’édition de 1921)
- Goût qui porte à rechercher les objets curieux, rares, nouveaux, etc.
- Objets de curiosité.
- Donner dans la curiosité.
- (Surtout au pluriel) Chose rare ou curieuse.
- Il entra chez le marchand de curiosités d’un air dégagé, laissant voir sur ses lèvres un sourire fixe comme celui d’un ivrogne. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
- Au reste, les gens qui vont en Espagne pour acheter des curiosités sont fort désappointés : pas une arme précieuse, pas une édition rare, pas un manuscrit, rien. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Le maïs fut d'abord cultivé en Europe comme une curiosité, mais fut très vite reconnu comme culture valable.— (Patrick Allain et Joaquim Galarza, Glyphes de plantes de la vie quotidienne des Aztèques dans le Codex Mendoza (XVIe siècle) publié dans Les Cahiers d'Outre-Mer, 1992)
- Pour le moment j'ai l'impression d'être une créature de foire, une curiosité pour hétéros paumés, pour homos refoulés, qui ont envie de se cogner un transgenre... une fiotte. — (Jérémy Bouquin, Sois belle et t'es toi !, Éditions Lajouanie, 2016, chapitre 8)
-
canapé
- (Mobilier) Sorte de siège long à dossier, où plusieurs personnes peuvent être assises ensemble et qui peut servir aussi de lit de repos.
- Je t’assure, Suzanne, ils feront très bien dans ta salle de séjour, ces fauteuils et ce canapé, bon il est un peu cra-cra, mais tu le recouvres d’un drap fleuri et te voilà vraiment chez toi ! — (Christine Cotaz-Bertholet, Lettres à Talitha, 1996)
- Dans le salon, le canapé était recouvert d’un patchwork représentant des animaux. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 165)
- Victor prit son téléphone, shoota quelques objets, son canapé, sa psyché, son tapis de course et, depuis son balcon en saillie, il immortalisa la ville repoussant la lumière qui l’orangeait. — (Bertrand Latour, La deuxième vie de Victor Hurvoas, Le Passage éditions, 2015, chap.5)
- Tout le monde se servit, même Tauno, qui se leva laborieusement du canapé et prit toute une poignée de grignoteries dans le sachet d’Irma. — (Minna Lindgren, Les Petits vieux d'Helsinki se couchent de bonne heure, traduit du finnois par Martin Carayol, Éditions Calmann-Lévy, 2016, chap. 6)
- (Par analogie) Tranche de pain sur laquelle on dispose certains mets.
- Vêtus de la chemise blanche brodée traditionnelle et portant des gants, des Mexicains discrets circulaient entre les invités avec des plateaux de canapés, foie gras sur toast, caviar sur craquelins, saumon fumé, brochettes de pétoncles miniatures, débarrassant certaines personnes des flûtes vides alors que d'autres serveurs avançaient avec, dans chaque main, des jéroboams de Cordon-Rouge. — (Marie Desjardins, Ambassador Hotel: La mort d’un Kennedy, la naissance d’une rock star, Montréal (Québec) : Éditions du CRAM, 2018, chap. 12)
- (Décorations) (Familier) Demi-nœud.
- Les décorations, lorsqu'elles sont portées sur une tenue civile, une veste par exemple, revêtent des formes réduites à un simple ruban pour les grades de chevaliers, ou de « rosette », ou de « rosette sur canapé » (le « canapé » étant un ruban argenté ou doré mis sous la rosette) lorsque les grades sont supérieurs — (Histoire des décorations et Médailles, [1])
-
casser
- Briser ; rompre.
- M. Eyssette hausse les épaules :— Si c’est Jacques qui y va, dit-il, la cruche est cassée, c’est sûr.— Tu entends, Jacques, — c’est madame Eyssette qui parle avec sa voix tranquille, — tu entends, ne la casse pas, fais bien attention. M. Eyssette reprend : — Oh ! tu as beau lui dire de ne pas la casser, il la cassera tout de même. Ici, la voix éplorée de Jacques : — Mais enfin, pourquoi voulez-vous que je la casse ? — Je ne veux pas que tu la casses, je te dis que tu la casseras, répond M. Eyssette, et d’un ton qui n’admet pas de réplique. — (Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 20)
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L’Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Le thermomètre est descendu à -6° ; tout le gréement était couvert de givre et de glace que je dus casser en montant dans la mâture. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Soudain, la chaîne du vélo casse alors que je suis tout près du village de Voves en Eure-et-Loir, à une vingtaine de kilomètres de Chartres. — (Josette Lassalle, Une Bordelaise dans la Résistance: entretiens avec Jacques Balié, Imprimerie Fanlac, 1996, page 41)
- (Par extension) (Cuisine) Se dit lorsqu’une mousse retombe après avoir été battue ou remuée trop énergiquement, ce qui la liquéfie en brisant les bulles d’air qu’elle contient et en chassant l’air de l’émulsion.
- Mais ne fouette pas tant les blancs en neige, malheureux ! Tu vas les casser !
- (Sens figuré) Imprimer un angle à une ligne ou un objet droit.
- Lorsqu’on manie un fusil il existe quelques règles primordiales. Ainsi, lorsqu’on se déplace il faut toujours casser le fusil, voire le décharger. Lors d’un rassemblement entre chasseurs, casser et décharger sont nécessaires. Ces mesures s’imposent aussi lorsque le chasseur franchit un obstacle. — (Jean-Louis Barrère, Chasseurs, « cassez vos fusils », La Dépêche du Midi, 21 avril 1999 → lire en ligne)
- (Sens figuré) Affaiblir.
- Abdu et Hamid font partie des chanceux ; d’autres le sont moins. Les plus fragiles se sont « clochardisés », trop abîmés, cassés au terme de leur périple par l’ultime épreuve de la rue, témoigne une habitante du quartier Jaurès. — (Solène Cordier, Paroles de migrants : « Je ne pensais pas vivre un jour comme ça » sur LeMonde.fr. Mis en ligne le 6 avril 2017, consulté le 7 avril 2017)
- Les fatigues de la guerre, les débauches l’ont bien cassé.
- Il a la voix cassée.
- Après cette séance de musculation, j’étais cassé.
- (En particulier) (Vêtement) Assouplir une chaussure, souvent par un usage modéré après leur acquisition.
- Si vous songez à vous lancer dans un trek au long cours juste après avoir acheté ces Chameleon, renoncez tout de suite à cette idée. Prenez le temps de les casser lors de petites marches. — (Trek Magazine, Test chaussures de randonnée : 16 tiges basses et mid au banc d'essai)
- (Droit) Annuler, déclarer nul.
- Afin d'obtenir la révision du procès, Voltaire publie, en 1763, l’ouvrage Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas, tandis que la famille obtient un entretien à Versailles auprès de Louis XV. Après deux ans d’instruction, le Conseil du roi casse l’arrêt du parlement de Toulouse le 4 juin 1764 pour vice de procédure et renvoie l’affaire devant le tribunal des Requêtes pour qu’il soit statué au fond. — (Affaire Calas sur l’encyclopédie Wikipédia )
- Casser un mariage.
- Casser un testament, un contrat.
- Rétrograder ; renvoyer.
- À bout de patience, Bïin de Bourdon se rendit chez l'alcade, et le somma de s'occuper immédiatement de cette affaire, criant, tapant sur la table et le menaçant, s'il ne se dépêchait, de le faire casser par son ministre. — (Alexis de Gabriac, Promenade à travers l'Amérique-du-Sud, 1868)
- Ancien sous-off’ de la Légion, il avait d’abord été cassé de son grade, puis ayant « passé au falot », il s’était vu condamner à trente ans. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 50)
- (Argot) Humilier, brocarder quelqu’un par des paroles.
- J’t’ai cassé. — (Brice de Nice)
- (Argot) (Vieilli) Dire, parler.(Voir casser le morceau)
- Depuis dix secondes qu’il savait, il en cassait plus une, Léo s’inquiétait. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 112)
- (Argot) Cambrioler, faire un casse.
- Ils vont toujours par trois, soit pour serrer, soit pour casser…— Casser ?— J’veux dire cambrioler. Comprenez-vous, C’est l’terme. Un casseur, ça signifie un cambrio et son boulot s’appelle un cassement. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Familier) Faire la monnaie d’un billet de banque.
- Dix mille francs, c’était donc plus que son butin habituel, mais ce n’était pas assez. Ce n’était rien. Il avait deux cent mille francs de dettes, d’abord ; et puis sa faculté de dépenser, sa brusquerie à casser un billet dans une soirée avait crû d’année en année. — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
- Pourrais-tu me casser ce vingt ?
- (Intransitif) ou (Pronominal) Se briser, se rompre.
- La mer est dure et houleuse, le remorquage pénible. À midi, la remorque casse et le motor yacht me quitte fort vite en me saluant, car il désire rentrer avant l’arrivée du grain. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Finalement, les cornes du bouc se cassèrent net et elles restèrent fichées dans la caboche du malin. — (Damien Tracqui, Les contes de la Lombarde, 2005)
- (Intransitif) (Familier) Rompre une relation amoureuse.
- — Qui gage qu'ils vont casser samedi soir, vers 17h34? — (Camille Beaumier & Sylviane Beauregard, Ouate de phoque, éditions de Mortagne, Ottawa, 2012, page 60)
- Je pleure parce que je viens de casser avec mon mec.
- (Pronominal) (Familier) Partir, s’en aller.
- Casse-toi, pauv’ con ! — (Nicolas Sarkozy, à une personne qui refuse de lui serrer la main au Salon international de l’agriculture le 23 février 2008)
- On se casse, les gars ! Les flics se pointent !'
- (Équitation) Débourrer un cheval.
- Pour l’ébahissement de cette famille fermière, nous débourrâmes, ou – pour employer l’argot du cow-boy – nous « cassâmes » les deux rouans. — (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, page 46)
- (Billard) Faire la casse, débuter une partie en envoyant la boule blanche dans les autres disposées en triangle.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
risquer
- Hasarder, exposer à un danger possible, à une chance douteuse.
- Risquer sa vie, son honneur, sa réputation, son argent.
- Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 95-96)
- Courir le risque, oser le hasard de.
- J’avais dénoué cent fois ce sophisme, en montrant que le ressort des guerres n’était pas tant l’intérêt que l’honneur ; chose bien aisée à comprendre pour des hommes qui présentement risquaient tout, avec une faible chance de gagner, et de gagner fort peu. — (Alain, Souvenirs de guerre, p. 215, Hartmann, 1937)
- Ils se sentaient en sécurité comme les spectateurs d’une course de taureaux : ils risquaient peut-être leur argent sur le résultat, mais c’était tout. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 211 de l’édition de 1921)
- (Absolument) — Avignon, Carpentras, Cavaillon, regorgent, pour la malédiction des familles, de tripots où de grosses sommes sont à chaque instant risquées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Oser une parole.
- Et l’air, mon Claudin, l’air reniflable, risquais-je avec rusticité ? — Tu renifles ? Et les microbes ! Prends garde ! — (Émile Bergerat, Souvenirs d’un enfant de Paris, 1912, p. 218)
- (Pronominal) S’aventurer ; se hasarder.
- C'était la première fois qu'il se risquait au Montparnasse. Ses regards inspectèrent la salle et, finalement, se fixèrent sur la grosse nuque puissante de Feempje. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 143)
- (Québec) Pouvoir, avoir une possibilité ou une occasion de.
- Tôt ou tard, sur la patinoire comme à l'extérieur, Perry risque d'être très utile au Canadien, lui qui compte 1045 matchs d'expérience en saison régulière et 145 autres en séries éliminatoires. — (Benoit Rioux, Corey Perry veut faire sa place, Le Journal de Montréal, 9 janvier 2021)
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musicalité
- Caractère musical.
- Fort habilement, grâce aux sollicitations lentes de sa musicalité toujours contestable mais toujours suggestive, M. Massenet déshérisse et déraidit l’âpre conception du poète. — (Camille Le Senne, Le théâtre à Paris, volume 5, 1890, page 399)
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comparer
- Examiner les rapports de ressemblance et de différence entre une chose et une autre, entre une personne et une autre.
- En comparant ce tableau avec celui fourni par le cadastre de 1810 que nous donnons ci-dessous, on est frappé des immenses changements survenus dans l’état de la culture du terroir de Laon depuis moins d’un demi-siècle. — (Maximilien Melleville, Histoire de la ville de Laon et de ses institutions, V.1, 1846, p.11)
- Mais on n'en finira pas, en revanche, de « comparer » : comparer est inexhaustible. On n'en finira pas d'enfiler les recoupements, d'aller chercher plus loin, ailleurs, des rapprochements. — (François Jullien, Entrer dans une pensée ou des possibles de l'esprit, Éditions Gallimard, 2014, chap. 10)
- Nora Blume fixait ses ongles, absorbée. Elle les comparait à ceux parsemés de brillants de Madame Hermani. Elle se demanda si Maria les soignait seule ou si elle était cliente de l'une des nombreuses ongleries de la ville. — (Claudia Quadri, Joue, Nora Blume, traduit de l'italien (Suisse) par Danielle Benzonelli, Éditions Plaisir de Lire, 2018, chap. 6)
- Rapprocher, avec la pensée d’égaler.
- D’obséquieux flatteurs le comparaient au prince Noir,à Alcibiade, à César. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 129 de l’édition de 1921)
- Gardez-vous de comparer Lucain à Virgile.
- Il n’y a point d’église qu’on puisse comparer à Pierre de Rome.
- On est forcé d’être modeste, quand on se compare avec lui.
- Osez-vous bien vous comparer à un si grand homme ?
- Rien ne peut se comparer au bonheur d’une conscience tranquille.
- Marquer les rapports de ressemblance entre des choses ou des personnes qui sont de nature ou d’espèce différente.
- Marx comparait le changement d'ère historique à une succession civile ; les temps nouveaux héritent des acquisitions antérieures. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.II, Les préjugés contre la violence, 1908)
- Céline Thiébault était alors une jeune fille « bienfaisante », une de ces grandes filles brunes qui paraissent vingt ans au lieu de quinze, de celles qu’à la campagne on compare volontiers à une pouliche et que les hommes, vieux et jeunes, détaillent avec une basse envie, un violent désir. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
- Anatomie comparée, science qui établit les rapports et les différences qu’on découvre dans la structure des hommes et celle des animaux.
- Philologie comparée, science du langage fondée sur la comparaison des langues.
- Homère compare Diomède, au milieu des Troyens, à un lion au milieu d’une bergerie.
- On compare les conquérants à des torrents impétueux.
- Confronter et examiner si deux choses sont de la même main.
- Comparer des écritures.
- Comparez ma feuille avec la sienne et vous verrez qu’il a triché.
- (Rhétorique) Assimiler deux idées.
- (En particulier) (Mathématiques) Déterminer le classement relatif de plusieurs éléments (typiquement des nombres) dans une relation d’ordre.
- Comparer deux nombres, c'est dire s'ils sont égaux ou si l'un est supérieur ou inférieur à l'autre. . — (Comparer des nombres entiers, maxicours.com → lire en ligne)
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marcher
- Déplacement par mouvements alternatifs des jambes ou des pattes ; démarche.
- Quel marcher !
- Mais la Grand’Gothe, survenant avec son marcher et son parler masculin, ne lui laissa pas le loisir de s’abandonner à sa douleur. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- (Spécifiquement) (Basket-ball) Faute d’un joueur qui fait plus de deux pas sans dribbler, sanctionnée par la récupération du ballon par l’équipe adverse.
- Sur une remise en jeu, le Marsupilami cale le ballon sous le bras et commence à marcher tranquillement comme à l'entraînement, pour signer l’un des marchers les plus fous de l’histoire de la NBA. Le pire étant que le numéro 0 et favori au titre de MVP cette saison s’étonne lui même de se faire sanctionner. — (Le Dauphiné, NBA : un marcher d'anthologie signé Russell Westbrook, ledauphine.com, 19/01/2017)
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dompter
- Réduire sous son obéissance un animal sauvage.
- Dompter un cheval, un taureau.
- (Par extension) Faire obéir.
- Dompter un enfant rebelle.
- (Sens figuré) Dominer, maitriser, soumettre ou vaincre.
- Mais il a vu, aussi, quelle force mentale habite le Maillot jaune, décramponné de deux longueurs, mais capable, sur les dix derniers mètres, de venir dompter son assaillant à l’arraché. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 9 juillet 2022, page 30)
- On sentait une puissante individualité, que la foi s’était assujettie, mais que la règle ecclésiastique n’avait pas domptée. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 137.)
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accorder
- Mettre d’accord.
- Accorder les cœurs.
- Accorder une personne avec une autre.
- Ces deux hommes étaient en procès, en querelle, on vient de les accorder.
- Nous tâcherons de nous accorder.
- Ne pas rejeter ce qu'on vous propose, ne pas refuser ce qui est demandé ; reconnaître pour vrai.
- Les successeurs de Descartes nient l'efficace des causes secondes; Descartes en partie la nie et en partie l’accorde. Il l'accorde explicitement, mais implicitement il la nie. — (Jules Simon, Introduction de: « Œuvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
- Deux marchands qui se rendent au camp nous demandent la permission de voyager avec nous pour plus de sécurité. Elle leur est accordée, […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 52)
- Concilier de façon à ôter l’apparence de contradiction.
- Accorder les Écritures.
- Il n’est pas facile d’accorder ces deux textes, ces deux passages.
- Comment accorder toutes ces lois ?
- (Régionalisme) Convenir.
- Tu passes me voir quand ça t’accorde.
- J'avais déjà trouvé un navire en partance pour l'Amérique et accordé pour mon passage. — (Philippe Suchard, Un voyage aux États-Unis d'Amérique, chapitre III ; Éditions de la Baconnière, Boudry [Suisse], 1947, page 12)
- (Musique) Mettre plusieurs instruments au même diapason.
- Accorder les tons.
- Ces voix s’accordent parfaitement.
- (Peinture) Assortir les couleurs et les nuances de manière à produire un effet harmonieux.
- Ces deux couleurs s’accordent bien.
- Octroyer ; concéder.
- Cela est absolument inadmissible. Il ne faut jamais accorder à une seule personne, fût-elle en danger de mort, le privilège exorbitant de mettre en péril, et en péril très grave, toutes les personnes qui font partie d'un train. — (Maxime Du Camp, Les chemins de fer à Paris, dans la Revue des deux mondes, V.74, 1868, page 127)
- Il accordait à son frère une grande habileté. Selon lui, ce gros garçon endormi ne sommeillait jamais que d’un œil, comme les chats à l’affût devant un trou de souris. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, pages 98-99)
- La grande avenue était complètement déserte : on avait accordé trois heures aux habitants pour vider les lieux, et tout le monde, semblait-il, s’était hâté d’en profiter. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
- Aujourd'hui, on fait grief à la France de ne pas concéder à l'Alsace cette même autonomie que l'Allemagne avait accordée au Reichsland. Mais quelle était donc cette autonomie ? — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- À une date indéterminée, le Capétien aurait accordé aux « habitants de la ville où il avait été sacré roi » et à ses faubourgs […] divers privilèges : […]. — (Eric Bournazel, Louis VI le Gros, Fayard, 2007)
- (Grammaire) Mettre entre les mots d'une même phrase la concordance que prescrit la syntaxe.
- D. Quand les participes passifs sont déclinables , à quoi les fait-on accorder ?R. On les fait accorder ou avec un nom substantif, ou avec le nominatif du verbe, ou avec le régime absolu du verbe. — (Pierre Restaut, Principes généraux et raisonnés de la grammaire françoise, Paris : chez Jean Dessain, 1730, 5e édition revue & corrigée, Paris : chez Lottin, 1745, chapitre 3, article 2 , page 351)
- M. Copernic lui a chanté une chanson […] sur la grammaire telle qu’on l’apprend au pays des rêves. C’et sur l’air du Bon tabac :Tous les mots s’accordent au pays des rêvesEt dansent ensemble le long des cahiers ;Le pluriel et le singulierEt tous les participes passés ;Les noms composés par deux se promènent
- Et font des sourires aux mots dérivés ! — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, page 189.)Et les cédilles, ça ressemblait à rien ces zigouigouis, quant au verbe avoir qui s'accordait tantôt avec le complément d'objet direct tantôt pas, c'était un cauchemar. — (Akli Tadjer, Alphonse, Jean-Claude Lattès, 2005)
- (Marbrerie) Joindre, c'est en montant les pièces de marbre, les faire affleurer, les faire joindre avant de les polir.
- (Pronominal) Se mettre d'accord ; s'entendre sur un sujet.
- Les deux chevaliers s'étant donc accordés avec un égal plaisir à se reconnaître frères d'armes , ils se séparèrent pour ce moment, après mille protestations d’amitié. — (Pierre Louis de Rigaud Vaudreuil , Tableau des mœurs françaises aux temps de la chevalerie, Paris : Adrien Égron, 1825, volume 1, page 65)
- Ils sont de même humeur, ils s’accorderont bien ensemble.
- Les deux esprits n’auront pas de peine à s’accorder.
- (Pronominal) (Désuet) Se fiancer.
- On s’aime, on « s’accorde, » on s’épouse ! — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
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entendais
- Première personne du singulier de l’imparfait de entendre.
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de entendre.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.