Dictionnaire des rimes
Les rimes en : iré
Que signifie "iré" ?
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- En colère.
 - Tut est irez & plein de maltalant — (La Chanson de Guillaume, f. 13v., fin de la 2e colonne, manuscrit de la British Library)
 - La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
 - Quant [Amaugis] le voit, s’en a le cuer iré. — (Chanson des quatre fils Aymon, vers 4866, ca XIIe siècle, transcription de Ferdinand Castets, 1909)
 - Quand Amaugis le voit, il en a le cœur en colère.
 
Mots qui riment avec "é"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "iré".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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                                            préférer
                                                                                            
?- Mettre au-dessus, aimer mieux, se déterminer en faveur d’une personne, d’une chose plutôt que d’une autre. Privilégier une chose au détriment d'une autre. — Note d’usage : Quelqu’un ou quelque chose que le sujet aime moins peut être introduit par à, que ou plutôt que. La construction avec que sans plutôt est condamnée par les puristes[1].
 - Quand j’aime, je ne vis plus en moi ; je préfère ce que j’aime à moi-même. — (George Sand, Aldo le rimeur, 1833)
 - Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 95-96)
 - Il hocha la tête, soupirant, s’avouant très bas, que peut-être il eût préféré que Jeanne noçât sans rien lui dire, plutôt que de l’abandonner brutalement ainsi. — (Joris-Karl Huysmans, En ménage, Paris : chez Charpentier, 1881 ; édition critique de Gilles Bonnet, Librairie Droz, 2005, p. 254)
 - J’eusse préféré mourir plutôt que d’exister sans tendresse, sans une pensée toujours attachée à moi. — (Guy de Maupassant, Confession d’une femme, 1882)
 - Mais je préfère attendre que les autres arrivent jusqu’à vous, au petit bonheur. — (Jules Huret, « M. Edmond Picard », in Enquête sur l’évolution littéraire, 1891)
 - Je préfère disparaître que de renoncer à cette chose unique, et, en vérité, où il y a déclin et chute des feuilles, c’est là que se sacrifie la vie —pour la puissance ! — (Friedrich Nietzsche, « De la victoire sur soi-même », in Ainsi parlait Zarathoustra, IIe partie, traduction par Henri Albert, 1903)
 - Je leur offris de les rapatrier, mais ils refusèrent, préférant accomplir leur devoir jusqu’au bout et parachever leur œuvre. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Je me livrais souvent à la pêche. L’humidité avait enlevé beaucoup d’élasticité à mon arc et je préférais harponner les dorades lorsqu’elles passaient à ma portée. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - (Par extension) Être à son aise dans.
 - L’actinobacille préfère donc de beaucoup les milieux légèrement alcalins et redoute les milieux acides. — (XIVe Congrès international de médecine, Madrid, avril 23-30, 1903 : Section de physiologie, physique et chimie biologiques, Imprenta de J. Sastre y ca., 1904, p. 279)
 - Désirer ; vouloir.
 - Mais il a dit aussi qu'il préférerait partir pour ne plus revenir, ajouta Melody d'un ton morne qui ne lui ressemblait guère. — (Victoria Morgan, La fille d'un comte, Éditions J'ai Lu, 2016, chap. 3)
 - Je voulais rester voir la fin des événements, mais tonton a préféré qu'on s'en aille. — (Albert Russo, Zapinette et son tonton homo découvrent l'Italie, Éditions Culture commune, 2016, chap. 5)
 - Si le reste de l’Europe voit en cette probable victoire l’ombre d’un « Italexit », les Italiens, eux, préfèrent rester optimistes. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 6)
 
 - 
                                            synthétiser
                                                                                            
?- (Biochimie, Chimie) Faire la synthèse de.
 - Les lichens produisent les acides lichéniques, substances dues aux filaments du champignon, mais qui ne sont synthétisées qu’en présence de l’algue ; […] — (Aline Raynal-Roques, La Botanique redécouverte, éditions Quae, 1994, p. 157)
 - La plupart des enzymes protéolytiques sont habituellement synthétisées sous forme de précurseurs inactifs plus longs appelés zymogènes […] — (Donald Voet & Judith G. Voet, Biochimie, p. 527, De Boeck Supérieur, 2005)
 - Un nanotube de carbone, c’est aussi une usine. Des chercheurs finlandais (université Aalto) ont synthétisé des nanorubans de graphène - autre variété de carbone - à l’intérieur de nanotubes. — (Un nanoréacteur, dans L’Usine nouvelle, n° 3256, 6 octobre 2011, page 19)
 - Résumer, faire la synthèse de.
 
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                                            propriété
                                                                                            
?- Droit par lequel une chose appartient en propre à quelqu’un.
 - Le droit de clore et de déclore ses héritages, résulte essentiellement de celui de propriété, et ne peut être contesté à aucun propriétaire. — (Art. 4, Loi du 28 septembre 1791 publiée le 6 octobre 1791, dans Recueil général des Lois et des Arrêts, part.1 : Jurisprudence de la cour de cassation, par J.-B. Sirey, Paris, 1809, page 74)
 - La propriété individuelle était encore très peu développée. Il y a cinquante ans, les rares propriétaires fonciers étaient de chorfa, des zaouïas, des dignitaires du makhzen qui avaient obtenu leurs terres par dahir chérifien. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 115)
 - Enfin, en pays de droit écrit, au moins après la renaissance du droit de Justinien, la femme pouvait avoir des paraphernaux dont elle gardait la propriété, la jouissance et même l'administration, […]. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e édition, 1956, page 189)
 - Le voleur ne met pas en question dans les livres sophistiques la propriété, l’hérédité, les garanties sociales ; il les supprime net. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
 - Chose qui appartient en propre à quelqu’un.
 - Les proscrits avaient le droit d'emporter leurs biens meubles. Mais leurs biens de mainmorte (immeubles, champs, vignobles, caves greniers) furent décrétés propriété royale et confisqués. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - (Absolument) Biens fonciers, comme les terres, les maisons.
 - Le général annamite mit le comble au mécontentement du peuple en ordonnant que l'on cadastrât les propriétés et que l'on fît le recensement de la population. — (Jean Moura, Le Royaume du Cambodge, Cambridge University Press, 2015, volume 2, page 114)
 - Cet homme a des propriétés considérables dans tel département.
 - Qualité propre d’une chose.
 - L’alcool donne au vin sa force et sa propriété enivrante ; il dérive du sucre, et n’existe jamais tout formé dans le raisin. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 135)
 - Si une partie de la propriété édulcorante du sucre lui est enlevée pendant la pulvérisation, elle lui est rendue pendant sa transformation en sirop. — (Jean-Baptiste Deschamps (d’Avallon), Compendium de pharmacie pratique: guide du pharmacien établi et de l'élève en cours d'études, París : Germer Baillière , 1868, page 110)
 - La fragilité des aciers carburés trempés, comparable à celle du verre, semble, elle aussi, une propriété caractéristique du carbure trempant du fer β plutôt que du fer β lui—même. — (Bulletin de la Société d’encouragement pour l'industrie nationale, 1896, volume 95, page 266)
 - Solanum anomalum restera un légume-fruit secondaire. Sa taxinomie, sa composition nutritionnelle et ses propriétés médicinales nécessitent des recherches. — (Ressources végétales de l'Afrique tropicale2 : Légumes, Wageningen (Pays-Bas) : Fondation Prota, 2004, page 543)
 - Vertu particulière, caractères particuliers qui différencient une chose d’avec une autre.
 - On emploie aussi les semences de la nigelle de Damas en médecine ; on leur accorde à peu près les mêmes propriétés que celles de la Nigelle cultivée (Nigella sativa L.), espèce qu’on cultive aussi dans les jardins pour sa graine qu’on emploie comme condiment. — (Gustave Heuzé, Les plantes industrielles, seconde partie, page 361, 1860)
 - Quant au lysol, nous avons déjà noté, à plusieurs reprises, ses remarquables propriétés insecticides, en particulier dans nos études sur l’acariose. — (Chronique agricole, viticole et forestière du Canton de Vaud, volume 20, Institut agricole de Lausanne, 1907, page 509)
 - La fonction exponentielle possède la propriété remarquable d'être égale à sa dérivée. — (P. Thuillier ET J.-C. Belloc, Mathématiques, tome : Analyse, 1971, page 155)
 - En 1938, le suisse Paul Muller, prix Nobel 1939, découvre les propriétés insecticides du dichloro-diphényltrichloroéthane ou DDT pourtant synthétisé depuis 1874 par l'autrichien Zeidler. — (Guy Riba et Christine Silvy, Combattre les ravageurs des cultures : enjeux et perspectives, 1989, page 20)
 - Emploi du mot propre, du terme propre.
 - La propriété des termes est la marque de tout ce qu’il écrit.
 - Parler, s’exprimer avec propriété.
 - (Programmation orientée objet) Synonyme de attribut.
 - Une propriété est une variable contenue dans l'objet, elle contient des informations nécessaires au fonctionnement de ce dernier. — (Sébastien de la Marck, Johann Pardanaud, Découvrez le langage JavaScript, Editions Eyrolles, 2 février 2017)
 
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                                            nommer
                                                                                            
?- Attribuer, imposer un nom à une personne, une chose ou une collectivité.
 - Il fut le premier qui découvrit cette île et il la nomma de son nom.
 - Nommer une maladie est la plus sûre façon de la faire apparaître. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, page 363)
 - Christophe Colomb, on le sait, lorsqu'il aborda en Amérique, crut avoir atteint les Indes par une nouvelle route maritime et nomma en conséquence « Indiens » les premiers habitants qu'il rencontra. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 13)
 - « Que ces choses ne soient même pas nommées parmi nous », fit une voix ironique.Joseph recula d’un pas et s’assit sur son lit, le cœur battant. De tout ce qu’il venait d’entendre et ne comprenait qu’à moitié, ce verset biblique l’atteignait seul, flamboyait dans sa tête. Il y avait en effet des mots qu’on ne prononçait pas, comme si l’on eût craint d’attirer la colère de Dieu. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 57)
 - On peut généralement reconnaître qu'il y a identité collective lorsque les membres d'un groupe humain se nomment, qu'ils s'attribuent un nom qui les désigne comme appartenant à ce groupe. Ce pouvoir de nommer n'est jamais utilisé en vain. C'est bien parce que le besoin est là, parce que le concept existe, qu'il appelle une dénomination. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal (PUM), 2020, page 31)
 - Qualifier, décerner une épithète.
 - Louis XII a été nommé le Père du peuple.
 - Nommer quelqu’un son protecteur, son maître, son bienfaiteur, le reconnaître comme son protecteur, son maître, son bienfaiteur.
 - Dire le nom d’une personne, d’une chose ; dire comment une personne, une chose s’appelle.
 - Si vous voulez, je vous nommerai mon auteur.
 - Je vous nommerai plusieurs personnes.
 - Il y a des choses qu’on ne saurait nommer par leur nom.
 - Désigner, énumérer.
 - Dans son intervention, il a nommé les personnes responsables des fautes.
 - Nommer ses complices, les déclarer, les faire connaître.
 - Désigner, choisir ou instituer pour une fonction ou un poste.
 - A son retour d'Espagne, le général Beurnonville épousa Mlle de Durfort. Le 5 février 1805, il fut nommé sénateur, et bientôt titulaire de la sénatorerie de Limoges. — (Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité, par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , volume 2, Paris : à la Librairie historique, 1821, page 468)
 - On a nommé des experts, des arbitres.
 - Élire.
 - Les magistrats de cette république étaient nommés tous les ans par le peuple.
 - À Rome, on nomma des décemvirs pour composer les lois, et des questeurs pour faire juger les crimes publics.
 - (Pronominal) Appeler, avoir pour nom.
 - Je suis né dans un village près de Reims et je me nomme Cupidonnet. Dès mon enfance, j’aimais les jolies filles. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, L’Anti-Justine, 1798)
 - Je me nomme Marie. — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
 - Comment se nomme celle place, cette rue ?
 - (Pronominal) Déclarer son nom.
 - Vous êtes obligé de vous nommer.
 
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                                            consoler
                                                                                            
?- Soulager quelqu’un dans son affliction par des discours, par des soins, ou de quelque autre manière que ce soit.
 - Mais, dès qu’il voyait qu’elle pleurait, il la prenait dans ses bras et la couvrait de baisers pour la consoler. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
 - Mais les hommes n’échappent pas à leur destinée, et la mienne consiste à gagner deux mille francs. Je ne suis point né pour acquérir de la fortune, et je m’en consolais, jadis, en me disant que chacun, sur la terre, est payé selon ses mérites. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
 - […] le père de Laforgue, qui s’était depuis quelque temps consolé du refus de son fils d’entrer à Polytechnique, lui parlait d’une thèse de doctorat, après l’agrégation […] — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 52)
 - Donner, apporter de la consolation, en parlant d’une chose.
 - Cet espoir me console.
 - Peu de chose suffit pour consoler un enfant.
 - Ce bien le console de la perte de tous les autres.
 - Une affliction que rien ne pouvait consoler.
 - Ce qui console de la mort des amis, c’est qu’ils laissent des veuves. — (San Antonio, Réflexions définitives sur l’au-delà , S-A 9 , Fleuve noir, 2000)
 
 - 
                                            tablier
                                                                                            
?- (Habillement) Pièce de toile, de serge, de cuir, etc., que les domestiques, les artisans, etc., mettent sur leurs habits pour les préserver tout en travaillant.
 - Cela intéressait vivement notre maître d’hôtel pourtant, car le voici ceint de son blanc tablier, la mine souriante, la bouche en cœur, le visage jambonné par la chaleur des fourneaux et venant connaître notre opinion sur sa cuisine. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
 - […]; et le maréchal, avec son tablier de cuir et ses manches de chemise retroussées jusqu’à l'épaule, tenait le cheval par la bride, […]. — (Gilbert Guisan, C.-F. Ramuz ou Le génie de la patience, E. Droz, 1958, page 43)
 - Ses rasoirs, à manche d’agate, coupaient bien, et il arborait un tablier de basaine blanche, immaculé, détail dont il n’aurait eu cure douze ans auparavant. — (Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, Éditions Gallimard, 2011)
 - (Habillement) Vêtement de toile que les enseignants et les écoliers portent sur leurs habits pour préserver ceux-ci pendant la classe.
 - Elle porte un tablier noir d’institutrice, avec des poches où il y a des bons points, des crayons d’ardoise, de la craie ; ce vêtement à lui seul caractérise mademoiselle et il est comme une partie d’elle-même. — (Léon Frapié, Le tablier, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 69)
 - Un peu engoncée dans mon épais tablier noir à longues manches fermé dans le dos, pas commode à boutonner, je me penche sur mon pupitre avec toutes les autres filles de ma classe, à peu près de la même taille et du même âge que moi… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 166)
 - Morceau de cuir attaché sur le devant d’une voiture découverte, pour garantir de la pluie et des éclaboussures.
 - Panneau rigide.
 - Dehors les dernières gerbes montent sur le tablier de la batteuse et disparaissent à jamais. — (Charles Briand, La Batteuse, Le Cherche Midi, 1996, éditions De borée, 2005, page 117)
 - (Art) Rideau composé de plusieurs plaques de tôle qu’on lève ou qu’on baisse devant le foyer d’une cheminée.
 - (Art) Ornement sculpté sur la face d’un piédestal.
 - (Militaire) Partie d’un pont-levis qui s’abaisse pour donner passage sur le fossé.
 - Un châtelet, qui peut être isolé de la barbacane, la précède, à cheval sur le pont qui était composé de deux tabliers mobiles en bois, dont les tourillons sont encore à leur place. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
 - (Mobilier) Abattant d’un meuble.
 - En haut, dans sa chambre, devant elles, il abattit triomphalement le tablier du secrétaire. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre X)
 - (Construction) Plate-forme, plancher d’un pont.
 - Ali et moi déambulons sous le tablier du métro aérien qui abrite, entre les étals du marché, les bicraves, les petits trafics du trabendo, […]. — (Jack-Alain Léger, Tartuffe fait ramadan, Denoël, 2003, page 30)
 - Avant 1789, l'hôtel de ville était situé sur le tablier de ce pont. — (Jean-Luc Kourilenko, Mémoire en Images, Caen, éditions Alan Sutton, 1995, p.36)
 - (Transport) (Vieilli) Plancher d’un scooter.
 - Sur une Vespa ces fictions s’effondraient. Juliette serait assise, les deux pieds posés à plat sur le tablier de sa machine. De toute la surface de ses semelles elle affirmerait sa prééminence. Moi je serais à califourchon, derrière. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 186)
 - (Marine) Doublure que l’on met à certaines voiles pour les garantir du frottement des hunes et des barres.
 - (Jeux) (Vieilli) Support de jeu de société sur lequel on dispose des éléments du jeu comme les pions (ce tablier peut avoir un nom spécifique : échiquier pour les échecs, damier pour les dames, othellier pour Othello, goban pour le go…) ; et plus particulièrement, planche du jeu (médiéval) des « tables » (trictrac). C’est sans doute le premier sens du mot. On remplace fréquemment ce mot par le terme plateau.
 - Le tablier est disposé, et les pièces bougent — (JRR Tolkien, Le Retour du Roi, 1955)
 - (Sénégal) (Rare) Marchand tablier.
 
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                                            épopée
                                                                                            
?- (Littérature) Long poème narratif racontant les actions célèbres d’un héros ou d’un peuple dans un contexte souvent merveilleux.
 - Dans cet enfer, comme aujourd’hui, les poètes chantaient l’épopée qu’on allait vivre et mourir ; les uns en strophes ardentes, les autres avec un rire amer. — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, p. 7)
 - « Kevin contre la GroKo », cela pourrait être le titre d'une épopée enfantine et chevaleresque où un jeune héros finit par terrasser le monstre et réveiller la belle princesse endormie. Mais c'est bien autre chose. — (Thomas Schnee, Kevin contre la GroKo, dans Marianne, n° 1092 du 16 au 22 février 2018, page 44)
 - Vêtus de feuilles, les derniers bardes folklorisaient à l'envi, mais le goût des mythes, la mise en place des aventures, des épopées, l'instinct d'aller voir dans les âmes désertaient la lande […]. — (Charles Le Quintrec, La Bretagne de Charles Le Quintrec, Éditions C. Bonneton, 1984, p. 118)
 - (Par extension) Suite de faits historiques qui, par leur caractère héroïque, rappellent les récits merveilleux des poètes.
 - Qui oserait blasphémer contre cette sublime épopée, qui commence à Valmy, et qui se déroule, en traits de feu, jusqu’à la sombre catastrophe de Waterloo ; épopée qui débute par un hymne de triomphe, et qui se ferme sous les plaintes d'une douloureuse élégie ? — (« Charlet », dans L'Urne : Recueil des travaux de J. Ottavi, avec une biographie de l'auteur, par Léon Gozlan, Paris : chez Paulin, 1843, p. 254)
 - L'histoire de Leclerc va se confondre dès lors avec l’épopée de la 2e DB qui, au terme d'un entraînement intensif, débarque le 1er août 1944 à Utah-Beach et se trouve aussitôt engagée dans l'encerclement des armées allemandes dans la poche de Falaise-Chambois. […]. L’épopée de Leclerc, à la silhouette désormais célèbre avec sa canne et son éternel képi, ne s'arrête pas là. Il libère Strasbourg (23 novembre 1944) […]. — (Claude Quétel, Le Débarquement : Pour les Nuls, Éditions First, 2014)
 - Voyage mouvementé, généralement connoté négativement.
 - Certes, Jean-Luc en tira l’avantage essentiel en utilisant ses talents de conteur qui transformaient en acte de bravoure sa fuite devant les policiers. Mais il eut le bon goût de m’associer dans le récit de son épopée. — (Jean-Pierre Hoss, Impasse Valmy, Mon Petit Éditeur, 2013, page 41)
 
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                                            exister
                                                                                            
?- Être actuellement, ne pas être imaginé mais avoir une réalité.
 - Il y a donc eu certainement une époque où ce que nous voyons maintenant autour de nous n’existait pas. Qui l'a donc fait ? Qui ? si ce n'est l’Être Suprême. — (Chanoine Kir, Le problème religieux à la portée de tout le monde, Paris : imp. des Orphelins d'Auteuil, 1923, réédition 1950, page 47)
 - Tous les objets avaient la force et la volonté de s’affirmer qu’on remarque dans le trompe-l’œil de certaines chromos. Ils disaient à la mer : Nous existons. Je ne suis qu’une carafe de série, semblable à tant d’autres, mais, même au milieu de la mer, au-dessus du gouffre de Romanche, j’existe, j’existe, j’existe. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, réédition Folio, page 149)
 - […] : l’Atlantide. Que cette contrée ait existé, cela est hors de doute. Mais il paraît certain qu'elle avait déjà disparu, bien avant l'apparition de l’homme sur la terre, […]. — (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., page 15)
 - Sartre a raison : exister, c’est d’abord être de trop, absolument pas nécessaire, gratuit et absurde… — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 98)
 - Être, se trouver ou avoir lieu actuellement.
 - Des communications fréquentes, sinon continues, existaient à l’Éocène entre les contrées du Sud de l’Europe et le continent africain. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 55)
 - Pour accuser avec une telle assurance, il fallait qu’existât la preuve indéniable de la félonie de François. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
 - Dans les vallées de la Meuse et de la Chiers, il existe également de belles prairies qui sont souvent d'une étendue immense. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
 - Il existe en France huit stations de radiosondage, dont la plus importante est celle de l'Observatoire Teisserenc de Bort, à Trappes, à 30 kilomètres de Paris. — (Pierre Rousseau, La Terre, ma Patrie, collection "Savoir', librairie Arthème Fayard, 1947, page 341)
 - Vivre.
 - Vous n’existiez pas encore à cette époque.
 - Quand j’aurai cessé d’exister.
 - (Sens figuré) (Avec la négation : ne pas exister, au sens figuré) Ne pas avoir l’importance qu’on pense.
 - Sans les peaux des agneaux tués chaque été, les ganteries de Millau n’existeraient pas. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - (Philosophie) Être au monde sous une forme neutre et matérielle.
 - Exister, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire être dehors, sistere ex. Ce qui est l’extérieur existe. Ce qui est à l’intérieur n’existe pas. […] C’est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes, désirs, obsessions. Ce qui n’ex-siste pas in-siste. Insiste pour exister. — (Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1967)
 - Elle [la douleur] n'existe pas, puisqu'elle n'a rien de trop : c'est tout le reste qui est de trop par rapport à elle. Elle est. — (Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938)
 - Exister, c'est devenir dans l'espace et dans le temps. — (Etienne Klein, D'où vient l'efficacité des mathématiques en physique?, 2016 → lire en ligne)
 
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?- Situer ; mettre dans un lieu.
 - Au commencement Dieu créa de rien le ciel, la terre, l’air, le feu, et l’eau ; il créa aussi les Anges et la lumière, puis il fit le soleil et les étoiles qu'il plaça dans le ciel. — (Bonnaire-Mansuy, Cosmogonie, ou De la formation de la terre et de l'origine des pétrifications, chap. 3, Paris : Librairie ecclésiastique de Rusand & Lyon : chez Rusand, 1824, p. 25)
 - Le liquide qui s’écoule est recueilli dans des tonneaux, qu’on place dans les celliers où doit s’opérer la fermentation. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 138)
 - Deux autres aides […] enlevèrent rapidement la camisole de Troppmann, lui placèrent les mains derrière le dos, les lièrent en croix et lui couvrirent le corps de courroies. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française d’Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
 - Au lit, ils enlevaient leurs lunettes d’abord et leurs râteliers ensuite dans un verre et plaçaient le tout en évidence. — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932, édition 1942, page 155)
 - Le boiteux empoigna sa valise par terre, la plaça sur une chaise et souleva le couvercle. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Un camion de transport, un grumier, chargé de billes de sapins et dérobé par l'auteur du larcin, avait été placé sur la place, devant le monument pour masquer ce dernier. — (Pierre Pellegrini, Monumental, Librinova, 2017)
 - (Sens figuré) — Quoique la marquise se plaçât, pendant cette première visite, sur ce terrain neutre, elle sut y conserver une haute dignité de femme. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, 1842, chapitre troisième)
 - Positionner dans une série.
 - Son génie l’a placé au premier rang des écrivains de son siècle.
 - La croissance économique de la Mongolie en 2008 est estimée à 8,9 %, ce qui place ce pays au 12e rang mondial selon ce critère.
 - (Absolument) Indiquer les places, dans une cérémonie, dans une assemblée, en parlant de celui qui est chargé de les donner.
 - Il fut chargé de placer.
 - (Commerce) Vendre pour le compte d’autrui.
 - Ils plaçaient aussi des phonographes à bon marché et tiraient quelques profits de la vente des boîtes à musique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 44 de l’édition de 1921)
 - (Sport) Lancer de manière qu’elle aille tomber où le joueur le veut, en parlant d’une balle.
 - Il place bien la balle.
 - Il place bien son coup.
 - Un coup bien placé.
 - On dit aussi, en termes d’escrime,
 - Placer bien son coup.
 - (Manège) Apprendre les bonnes positions.
 - Placer un homme à cheval : Lui enseigner les premiers principes de l’équitation.
 - Placer un cheval : Le mettre bien en main, de façon qu’il exécute avec aisance tous les mouvements que lui commande le cavalier.
 - Trouver le moyen d’exprimer.
 - Personne n’arrivait à placer un mot ni à proférer une consolation, toute la ville avait avalé sa langue dépassée par le triste sort du jeune homme. — (Lidya Kastoryano, Quand l’innocence avait un sens: Chronique d’une famille juive d’Istanbul d’entre les deux-guerres, Éditions Isis (Collection Les cahiers du Bosphore, n°9), 1993, page 143)
 - Placer un propos, un mot, etc. : Le dire en un certain moment, en une certaine occasion et pour un certain effet.
 - Il place à tort et à travers ses anecdotes.
 - Attribuer avec discernement.
 - Placer bien ses charités, ses aumônes : Faire ses charités, ses aumônes avec discernement.
 - Placer bien son affection, son amitié, sa confiance : Donner son affection, son amitié, sa confiance à des personnes qui en sont dignes.
 - Investir.
 - Placer de l’argent : Le prêter à intérêt, lui faire rapporter un intérêt, l’employer d’une façon qui permette d’en tirer profit.
 - Il a beaucoup d’argent et il ne trouve pas où le placer.
 - Placer des marchandises : Se dit du fait de servir d’intermédiaire entre les producteurs ou fabricants et les marchands au détail ou les acheteurs.
 - Trouver une situation à une personne, procurer un emploi.
 - Et grand-père se mit à raconter d’une gaieté un peu fausse comment il avait été placé au lendemain de ses dix ans dans une métairie d’un hameau voisin de la Sabotterie ; « l’Ânerie ». — (Norbert Adam, Alfred Maizières, L’Harmattan, 2008)
 - Amenée dans une des grandes villes de l'Est, la demoiselle est placée comme bonne, puis initiée à la prostitution. — (Régis Latouche, Une maison de tradition : le 52 ; Bruyères et la prostitution, 1800-1946, Journées d'études vosgiennes, 2005)
 - Se placer : Entrer dans une maison pour quelque travail, pour quelque service rétribué.
 - Il cherche à se placer.
 - Mettre (quelqu’un) dans une situation administrative ou judiciaire particulière.
 - Les trois mis en examen n’ont pas été placés en détention provisoire. — (Laurence Munier, Mort par overdose : trois interpellations, Vosges Matin, 13 mai 2016)
 - (Usage du participe passé à sens passif) Être situé.
 - Avoir le corps bien placé, la poitrine, les épaules bien placées : Les avoir dans la position où il convient.
 - (Sens figuré) Avoir le cœur bien placé : Avoir de l’honneur, de la vertu, n’avoir que des sentiments d’honnête homme.
 - C’est un homme qui serait bien placé partout : C’est un homme fait pour être admis dans les sociétés les plus fermées, c’est un homme qui se montrerait apte aux emplois les plus divers.
 - (Courses) Qui a une place.
 - Chevaux placés : ceux qui arrivent dans les premiers (en particulier dans les trois premiers, mais ce terme faisant partie du vocabulaire des paris, le sens peut dépendre de la règle précise appliquée).
 - Être bien placé pour : Se dit d’une personne en situation de…
 - Je suis très bien placé pour vous renseigner.
 - (Jeux) Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
 - Placer un pari.
 
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?- (Vieilli) (Rare) Donner une forme, une figure.
 - La cristallisation configure les sels de diverses manières.
 - Dans un cas, le sujet désendosse en quelque sorte sa personnalité : il se démet de toute intimité pour mieux se recréer, à savoir se configurer et se raconter au travers de modèles-types ou de formes-schèmes de récits romanesques on ne peut plus distinct du genre autobiographique. — (L’Intime, l’extime, études réunies par Aline Mura-Brunel et Franc Schuerewegen, 2002, page 48)
 - (Informatique) Définir les sous-ensembles constituant un matériel, un logiciel, ou agir sur leurs paramètres pour en assurer la mise en œuvre.
 
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?- Diversifier.
 - Dans la peinture, il faut varier les airs de tête et l’attitude des figures.
 - Varier les mets, les ornements.
 - Varier ses expressions.
 - Varier son style.
 - Varier ses plaisirs, ses occupations.
 - (Musique) Varier un air : le changer en y ajoutant des notes et des ornements qui en laissent subsister le motif, la mélodie.
 - (Intransitif) Changer, se modifier, présenter des changements successifs.
 - L’effectif de la brigade n’avait pas varié : il s'était maintenu au chiffre de 6.000 hommes, grâce à l'apport régulier des dépôts. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.90)
 - L’amplitude ou marnage est un caractère essentiel des marées qui varie dans le temps (pendant les mortes-eaux le marnage est plus faible que pendant les vives-eaux) et dans l’espace (côtes microtidales avec un marnage moyen inférieur à 2 m, côtes mésotidales avec un marnage moyen compris entre 2 et 4 m, côtes macrotidales avec un marnage moyen supérieur à 4 m). — (Roland Paskoff, Les littoraux : Impact des aménagements sur leur évolution, 2010)
 - Être d’avis différent, rapporter diversement le même fait.
 - Les historiens varient sur ce point.
 - On varie sur le lieu de la naissance d’Homère.
 - Avoir des formes, des qualités différentes, suivant les diverses circonstances.
 - Les mœurs varient selon les pays, les époques.
 - Ce plan, qui devra être transmis à Québec d'ici mardi midi, devra prévoir le report ou l'abandon progressif de rendez-vous et d'opérations non urgentes afin d'atteindre le 17 décembre un certain nombre de "lits désignés COVID", qui varie d'un établissement à l'autre.— (Jérôme Labbé, « Québec demande aux hôpitaux de mettre en branle leur plan de délestage », radio-canada.ca, 8 décembre 2020)
 - (Marine) S’écarte du nord, en parlant de l’aiguille aimantée de la boussole, soit du côté de l’est, soit du côté de l’ouest.
 - À telle hauteur, l’aiguille varie de tant de degrés.
 
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?- Faire qu’une chose soit plus haut qu’elle n’était.
 - Depuis deux heures Rabalan travaillait avec acharnement. Son casse-pierres se levait et s’abaissait en un mouvement rythmique, sur les cailloux. — (Octave Mirbeau, Rabalan,)
 - A l’en croire, c’était lui qui dansait, qui levait la jambe, qui se dandinait, tellement il se donnait de mal pour communiquer à ces merveilleuses mais stupides créatures un peu du feu sacré dont il les prétendait dépourvues. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Levez la lampe plus haut.
 - Cet objet est si pesant qu’on ne saurait le lever de terre.
 - Lever la bonde d’un étang, la pale d’un moulin.
 - Lever la vanne d’une écluse.
 - Une femme qui lève son voile.
 - Redresser une personne ou une chose qui était dans une position horizontale.
 - Lever un enfant sur ses pieds, un malade sur son séant.
 - Lever un pont-levis, une herse.
 - Lever l’abattant d’un meuble.
 - (Sens figuré) Porter.
 - Je levais une belle toge blanche.
 - (Par extension) Aider quelqu’un à sortir du lit et à s’habiller.
 - Son valet de chambre le lève, est allé le lever.
 - (Chasse) Faire partir un gibier de son gîte, de sa cachette.
 - Sur le chemin du retour Djinn leva deux lapins et une outarde, que nous fléchâmes aussi, enrichissant notre tableau de chasse en le diversifiant. — (Laurent Sauphanor, Mona raconte Lisa, chez l'auteur/Iggybook, 2018)
 - (Par extension) Réussir à séduire quelqu’un.
 - Un de mes amis leva un jour dans la rue, comme un perdreau, une fille ravissante d’une trentaine d’années – il en avait alors quarante – qui se donna à lui fougueusement et ne voulut ensuite accepter aucune rétribution. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Au temps de Judas, Grasset, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 348)
 - Le soir, quand munis de bouteilles, mes camarades faisaient irruption dans ma chambre en criant « Ce soir, on lève », je savais que, pour cette fois du moins, je ne m’ennuierais pas. — (Philippe Sollers, Une curieuse solitude, Seuil, 1958, réédition Le Livre de Poche, pages 88-89)
 - Pour un ou une prostitué(e), réussir à convaincre un client.
 - Embêté par une vieille putain fardée qui s'était mis en tête de me lever. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 143, 15 juillet 1930, page 149)
 - (Sens figuré) (Familier) Être le premier à soulever une question embarrassante ou un fait dissimulé.
 - Ce journaliste venait de lever une sinistre affaire.
 - (Sens figuré) (Familier) Ramasser au hasard.
 - Se finir avec un film X dans une chambre d’hôtel plutôt que de lever une pute… — (Le journal de Max, 2004).
 - Ôter, enlever, retirer, écarter.
 - Le chirurgien a levé le premier appareil.
 - Lever le scellé ou les scellés. — Lever le couvercle d’une marmite.
 - (Pêche) Retirer de l’eau
 - Lever des filets, des lignes.
 - (Jardinage) Arracher, avec la portion de terre qui tient à leurs racines, afin de les transplanter, en parlant d’un arbre, d’une plante.
 - (Sens figuré) Faire cesser, écarter, dissiper.
 - Le rachat de Red Hat doit donc jouer un grand rôle en levant les hésitations des entreprises, qui craindraient la nature propriétaire des clouds concurrents. — (Next INpact, IBM rachète Red Hat pour conquérir le cloud hybride, 29 octobre 2018 → lire en ligne)
 - (Sens figuré) Révoquer.
 - Lever les défenses, la consigne.
 - Lever l’interdit, l’excommunication, une opposition.
 - La première répartition, en 2011, a été mise en pièces par le rachat de SFR par Numericable, qui a décidé de geler les déploiements fibre en 2014 pour moderniser son réseau câble, jugé équivalent. L'année suivante, l'Autorité de la concurrence a donc levé l'exclusivité de SFR sur ses communes câble abandonnées, soit environ 3 millions de lignes (10 % de celles attendues sur toute la France d'ici 2022), dont le déploiement revenait donc à Orange. — (Guénaël Pépin, L’État brandit fièrement des engagements flous sur la fibre, un nouvel observatoire 4G, Next INpact → lire en ligne)
 - Couper une partie sur un tout, surtout en parlant des étoffes.
 - Lever sur la longueur de la toile de quoi faire les poignets des chemises.
 - (Cuisine) Couper un membre ou quelque partie d’un animal qui sert à la nourriture.
 - Lever un aloyau.
 - Lever une épaule, un gigot de mouton.
 - Lever une cuisse, une aile de poulet.
 - les idées conçues, après boire, dans le cerveau de quelques-uns de ces Parisiens en apparence oisifs, mais qui livrent des batailles morales en vidant bouteille ou levant la cuisse d’un faisan, furent livrées, le lendemain de leur naissance cérébrale, à des Commis-Voyageurs […] — (Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1832)
 - Percevoir, recueillir, rassembler, ramasser, emporter.
 - Lever les impôts, des impôts.
 - On lève un droit sur cette denrée.
 - Lever les rentes seigneuriales, la dîme.
 - (En particulier) Emprunter des fonds.
 - Netflix a annoncé son souhait de lever 2 milliards de dollars de dettes sur les marchés dans les prochaines semaines. — (Next INpact, Netflix veut emprunter 2 milliards de dollars pour du contenu, 23 octobre 2018 → lire en ligne)
 - (Militaire) Enrôler et armer.
 - Lever des soldats, une compagnie, un régiment, des troupes, une armée,
 - (Droit) Se faire délivrer l’expédition d’un arrêt, d’une sentence, d’un acte.
 - Lever un acte chez un notaire.
 - (Topographie) Mesurer pour tracer un plan.
 - Lever le plan d’un terrain, d’une propriété, d’une place.
 - (Intransitif) Commencer à pousser et à sortir de terre, en parlant des plantes, des graines.
 - Les blés commencent à lever.
 - (Intransitif) (Cuisine) Fermenter en parlant de la pâte.
 - Le levain fait lever la pâte.
 - La pâte commence à lever.
 - (Pronominal) Se dresser, se mettre debout sur ses pieds.
 - Se lever de son siège.
 - Levez-vous de là, ce n’est pas votre place.
 - Les deux disciples ne construisent par un sanctuaire sur le lieu de leur expérience révélatrice. Ils veulent communiquer leur découverte et partager leur joie. Aussi leur premier geste consiste-t-il à « se lever ». Verbe peu banal puisqu'il s'agit d'un des deux verbes du Nouveau Testament qui disent la résurrection. — (Bruno Chenu, Disciples d'Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, page 80)
 - Quand il entra, on se leva pour lui faire honneur.
 - (Pronominal) Quitter une position assise pour partir, à table, au bureau, dans une assemblée.
 - Tout le monde se servit, même Tauno, qui se leva laborieusement du canapé et prit toute une poignée de grignoteries dans le sachet d’Irma. — (Minna Lindgren, Les Petits vieux d'Helsinki se couchent de bonne heure, traduit du finnois par Martin Carayol, Éditions Calmann-Lévy, 2016, chap. 6)
 - Se lever pour une proposition, contre une proposition, dans une assemblée délibérante, pour l’admission ou le rejet d’une proposition.
 - (Pronominal) (Sens figuré) se soulever, s’insurger.
 - Pas une goutte de sang n’avait été versée ; l’empire s’était écroulé tout seul ; personne ne se leva pour le défendre, nul n’osa protester. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
 - (Pronominal) (Absolument) Sortir du lit.
 - Madame C*** se levait ordinairement vers les cinq heures du matin pour aller se promener dans un petit bosquet au bout de son jardin. — (Anonyme, Thérèse philosophe, 1748)
 - Bakounine se levait tard, nous ne pouvions donc nous rendre chez lui que vers les dix heures. — (Debagori-Mokrievitch, Souvenirs sur Bakounine, traduits par Marie Stromberg, La Revue blanche, 1895)
 - Comme aux longs jours, on s’était couché tard pour se lever matin. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 17)
 - (Pronominal) Commencer à paraître sur l’horizon, en parlant du soleil et des astres.
 - Au même moment le soleil se couchait derrière les hautes montagnes pour se lever presque aussitôt, il incendia la côte Nord du Sund et colora d’un rose tendre et féerique la splendide ligne des glaciers de la rive Sud. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Je fus aidé par la clarté de la lune qui venait de se lever doucement sur le lagon à peine ridé entre les îles Tupua et Porapora. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil; t.1, de New-York à Tahiti, 1929)
 - (Pronominal) (Par extension) Commencer à poindre, en parlant du jour.
 - Le jour se lève de bonne heure dans ce mois-ci.
 - (Pronominal) (Par analogie) Commencer à souffler, en parlant du vent.
 - (Pronominal) (Par analogie) Devenir moins maussade, en parlant du temps.
 - Sur toute l’Ardenne, le temps s’était levé. Le ciel était bleu éblouissant, la neige étincelait au soleil. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 155)
 
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?- Collection de fiches ayant trait à un même sujet.
 - Une base de données spécifique au hooliganisme recense les actes violents et racistes et mettent régulièrement à jour les fichiers concernant leurs perpétrateurs. — (Agnès-Catherine Poirier, Grande-Bretagne : Les nouveaux hooloigans, dans Marianne, n°932, du 27 février 2015)
 - (Par extension) Meuble ou boîte spéciaux destinés au rangement et au classement de ces fiches.
 - (Informatique) Contenant électronique auquel est assigné un nom unique, permettant de stocker dans une même entité un ensemble de données, situé dans un système de fichiers, et dont le contenu est souvent structuré en suivant un certain format.
 
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                                            résister
                                                                                            
?- Ne pas céder, ou céder difficilement au choc, à la pression, à l’action d’un autre corps, à une force, à un effort quelconque.
 - Ces pierres factices ont beaucoup mieux résisté aux agents atmosphériques que les pierres de grès ; elles sont composées d’un mortier parfaitement dur, mêlé de cailloux concassés de la grosseur d’un œuf, et ont dû être façonnées dans des caisses de bois. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
 - Nous avons vu disparaître par ce procédé des chéloïdes prépectorales qui avaient résisté pendant des années à tous les autres traitements. — (Louis Anne Jean Brocq , Traité élémentaire de dermatologie pratique comprenant les syphilides cutanées, O. Doin, 1907, vol.2, page 762)
 - Le marbre résiste plus au ciseau que la pierre commune.
 - Une viande qui résiste au couteau.
 - Ce vieux château a jusqu’ici résisté à l’injure, aux injures du temps.
 - Vous chargez trop ce plancher, il ne pourra pas résister à un aussi grand poids.
 - La toiture a résisté à la violence du vent.
 - (Familier) Ne pas céder à la tentation.
 - On ne pouvait rien voir de plus gracieux que cette svelte blondine, jeune, gaie, folâtre ; pas un homme qui eût résisté à ses agaceries. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 2)
 - Sans rien dire, je découvris ma boîte de biscuit, et je constatai la disparition de plusieurs galettes... Mon factotum n'avait pu résister à la tentation et m'en avait volé cinq ou six. — (Camille Habert de Ginestet, Au Soudan: Excursion dans l'ouest africain, Paris : chez Delagrave, 1798, page 168)
 - Se défendre ; opposer la force à la force.
 - Résister aux agents de la force publique.
 - Une armée à laquelle l’ennemi est hors d’état de résister.
 - Les assiégés ont résisté longtemps, ont résisté courageusement.
 - La place a résisté plus de trois mois.
 - Ce cheval résiste au cavalier.
 - (Sens figuré) S’opposer aux desseins, aux volontés de quelqu’un, tenir ferme contre quelque chose de fort, de puissant.
 - Mais ces deux gros industriels […] ont un titre de gloire peu commun : voici quelques années, ils ont résisté victorieusement aux assauts répétés de Robert Hersant qui, comme il l'a fait un peu partout en France, a tenté de les mettre à genoux pour racheter leurs journaux. — (Maurice Séveno, Les premiers jours de Mitterrand : l'état de grâce, Éditions Stock, 1981)
 - Si ce que vous proposez est dans l’intérêt public, je ne résiste plus.
 - Je lui ai résisté en face.
 - Résister à la grâce.
 - Résister à ses passions.
 - Bien supporter l’effort, la souffrance, la maladie, le travail, en parlant des hommes et des animaux, voire des végétaux.
 - Dernièrement, j'avais eu la maladresse de m’enrhumer en pleine chaleur. Voilà pourtant ce que c'est que de devenir vieux : on ne peut résister à rien. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 125, Fischbacher, 1896)
 - J'essayais, en contractant le gosier, d'absorber le moins possible d'eau et de résister à l'asphyxie en retenant le plus longtemps que je pouvais l'air dans mes poumons. Mais je ne pus tenir plus de quelques instants. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - Ces espèces adventices, dont les graines sont apportées avec les semences introduites, ont pu résister à des conditions climatiques défavorables […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 34)
 - Vous travaillez trop, votre santé n’y pourra résister.
 - (En particulier) Supporter un désagrément moral.
 - La conversation avec cet homme est d’un ennui mortel, on n’y peut plus résister.
 - Persister, bien supporter l'usure du temps.
 - Les calomnies mordent difficilement sur l'amitié; mais quelle amitié résisterait à une suite de rêves qui y serait contraire ? — (Alain, Propos, 1921, page 332)
 
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                                            masquer
                                                                                            
?- Mettre un masque à quelqu’un.
 - À de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
 - (Par extension) Le déguiser en lui mettant, outre le masque, des habits qui ne soient pas les siens.
 - Je vous masquerai, et vous ne serez pas reconnu.
 - On le masqua en arlequin.
 - Nous nous masquâmes pour aller au bal.
 - (Sens figuré) Un hypocrite qui se masque sous les dehors de la dévotion.
 - (Sens figuré) Le vice se masque souvent sous l’apparence de la vertu.
 - (Par extension) Couvrir ou cacher une chose de manière à en ôter la vue.
 - C'est ainsi qu'à la ferme de la Faille près de Sainte-Marie-en-Chaux, […], le Ranunculus fluitans déploie seul ses longues chevelures sur de larges étendues, masquant presque totalement les galets du fond. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 61)
 - Nos animaux porteurs, débarrassés de leurs bâts, se sont égaillés parmi les arbres dans la direction d'une vallée boisée qui masque une mare saline. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 34)
 - Un camion de transport, un grumier, chargé de billes de sapins et dérobé par l'auteur du larcin, avait été placé sur la place, devant le monument pour masquer ce dernier. — (Pierre Pellegrini, Monumental, Librinova, 2017)
 - (Sens figuré) Cacher quelque chose sous de fausses apparences.
 - Masquer ses desseins, sa conduite.
 - La Cibot monta, vola, pour être exact, de la loge à l’appartement de ses deux messieurs, et se montra le visage masqué de tendresse, sur le seuil de la chambre où gémissaient Pons et Schmucke. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847, chapitre XXX, page 116 de l'édition Garnier)
 - (Militaire) Positionner des troupes devant une place forte ou une armée pour la neutraliser sans pour autant l'attaquer.
 - Tandis qu'une partie de l’Armée Française recevait de front, dans la région de Charleroi. le choc de l'ennemi, la IIIe Armée masquant la place forte de Metz, devait attaquer celui-ci de flanc, de Virton au nord de Longuyon. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), page 5)
 - (Militaire) Élever un ouvrage, disposer un obstacle ou un rideau devant une batterie pour que l’ennemi ne l’aperçoive pas.
 - Masquer une batterie.
 - (Cuisine) Recouvrir un mets d'une préparation quelconque.
 - Faire la tête, se renfrogner.
 - Lyse se masque immédiat [...]. — (Jean-Patrick Manchette, L'Affaire N'Gustro, 1971, Réédition Quarto Gallimard, Chapitre 2, page 128)
 - Il ne se masque pas. Rien ne les masque, les flics. Ils ont déjà accepté d'être flics, alors ils peuvent bien accepter tout le reste, après ça. — (Jean-Patrick Manchette, L'Affaire N'Gustro, 1971, réédition Quarto Gallimard, chapitre 6, page 142)
 - (Marine) (Intransitif) (Par ellipse) Masquer en grand.
 - Le 10 février 1828, par 30° S. et 46° E. (43° 40' m. P. ), le navire de la compagnie le Buckingamshire éprouva un ouragan de la partie de l'E., qui, après avoir sauté au N. O., ne souffla pas avec moins de violence. Ce navire masqua après avoir eu ses huniers enlevés, ainsi que son porte-manteau et ses bastingages. — (James Horsburgh, Instructions nautiques sur les mers de l'Inde, traduit par le capitaine Le Prédour, tome 1, 1837, page 167)
 
 - 
                                            remémorer
                                                                                            
?- Remettre en mémoire.
 - On ne saurait assez remémorer ce que des hommes compétents ont pu dire dans l'intérêt de l'humanité, surtout en France où les choses les plus sérieuses sont généralement accueillies par l'indifférence et ne parviennent que lentement à prendre place dans les meilleurs esprits. — (Projet de réformes et institutions salutaires dans l'intérêt des travailleurs, page de titre, 1852)
 - C'était une curieuse chose que l'émotion avec laquelle il se remémorait à présent les deux années qu'ils avaient passées ensemble à Polytechnique. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 95)
 - À côté de ces noms si chargés de prestige, il semble dérisoire de mentionner Rémo, gisant, ainsi que le disait son frère, comme sans sépulture, entouré par l’indifférence publique, et le pâle Octave faiblement remémoré dans les manuels de littérature belge. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 257)
 - Le Great Debate qui confronta à Washington en 1920 CURTIS, porte-parole de cette dernière tendance, et SHAPLEY, n'est pas sans remémorer, à trois siècles d'intervalle, le Dialogue imaginaire de Galilée. — (René Dumont, Histoire et mémoire de nos représentations de l'univers, dans La mémoire, tome 2 : Le concept de mémoire, L’Harmattan, 1989, page 26)
 - Il ne l’avait guère eue en main que quelques secondes lors d’une visite à Drouot, pourtant l’impression demeurait encore saisissante, effroyable à ses yeux : il se remémorait avec précision le totem, le collier de fer mat et, derrière, le filetage et son volant de fonte, larges et brillants comme une presse de notaire ; la pointe de fer peint, surtout, qui vient se ficher dans la nuque afin de disjoindre les vertèbres et d’écraser la moelle épinière. — (Jean-Yves Lacroix, Pechblende, 2016)
 
 - 
                                            profiter
                                                                                            
?- Tirer un émolument, faire un gain.
 - Il a beaucoup profité sur les marchandises qu’il a vendues.
 - Il profite à ce marché.
 - Il s’est associé à des gens avec lesquels il a beaucoup profité.
 - Tirer avantage, tirer parti de quelque chose que ce soit.
 - […] la mère Paul était rouée et profitait des pièces qu'on lui remettait de temps en temps pour jurer qu'on avait dû se tromper en la gratifiant d'un jeton de bar. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Quelques hommes seulement prirent part aux obsèques et peu de femmes même, de celles qui profitent de toutes les occasions pour sortir leurs vêtements noirs, leurs toquets de crêpe et qui aiment renifler l'odeur de l'encens. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - La grande avenue était complètement déserte : on avait accordé trois heures aux habitants pour vider les lieux, et tout le monde, semblait-il, s’était hâté d’en profiter. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
 - […] ; Hilperik, profitant de l’absence de son frère Sighebert, qui guerroyait en Germanie, attaqua Reims à l’improviste, et s’empara de cette ville, ainsi que de plusieurs autres également à sa portée. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833–1837)
 - Faire du progrès en quelque chose, en vertu, en sagesse, en science.
 - Il a beaucoup profité avec ce précepteur.
 - Il a profité dans le commerce des gens instruits, à fréquenter la bonne compagnie.
 - Se développer, se fortifier, en parlant des personnes ou des animaux.
 - « Oui, monsieur Caillaux, le maréchal c'est bien... en attendant que le petit profite » — (Dans le parler sarthois, profiter signifie grandir.) — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
 - Il ne profite plus depuis qu’on l’a sevré.
 - Ce pâturage est mauvais, les bestiaux n’y profitent point.
 - Bien venir, en parlant des arbres, des plantes, etc.
 - Les arbres profitent dans une terre nouvellement défoncée.
 - C’est un terrain où les arbres ne profitent pas.
 - Rapporter du profit, procurer du gain, en parlant des choses.
 - Ce commerce lui a bien profité, lui a peu profité.
 - Son argent ne lui profite pas, il aime mieux le garder chez lui que de le placer.
 - Être utile, servir.
 - Tous les avis qu’on lui a donnés ne lui ont profité de rien.
 - Cela n’a profité ni à lui ni aux siens.
 - Rien ne lui profite.
 - De quoi, en quoi cela vous profitera-t-il ?
 - (Par euphémisme) Être métabolisé en graisses et provoquer la prise de poids (en parlant d’aliments).
 - Je dois faire très attention à mon régime car malheureusement, un rien me profite.
 
 - 
                                            proposer
                                                                                            
?- Mettre en avant, de vive voix ou par écrit, pour qu’on l’examine, pour qu’on en délibère.
 - C'est en 1875 que Copeman a proposé la dilatation du col par l’introduction du doigt contre l’hyperemesis gravidarum ; l'auteur publie deux faits favorables à la méthode. — (Lyon médical, 1880, vol. 33, page 289)
 - Roger, le patron, apportait naturellement un soin maniaque à sélectionner les produits qu'il proposait à sa clientèle, qu'il s'agisse de charcutaille, de fromage ou de pichtegorne. — (Maurice Léger, Moi, Antoinette Védrines, thanatopractrice et pilier de rugby, Editions Publibook, 2006, page 239)
 - Proposer son sentiment, son avis, son opinion. — Proposer un plan.
 - Il se propose à lui-même des difficultés pour avoir le plaisir de les résoudre.
 - On lui a proposé un parti pour sa fille.
 - Mettre au concours, donner une matière à traiter, en parlant d'un sujet.
 - L’Académie a proposé ce sujet pour le prix d’éloquence.
 - Offrir, en parlant des personnes et des choses.
 - Sans doute étonné par l'absence de nouvelles de Ned, George Brough, le constructeur de motocyclettes, lui a proposé, il y a quelques semaines, la dernière-née de ses ateliers : une nouvelle version du modèle Brough SS 100. — (Julien Jean Loup, Lawrence d'Arabie, Éditions Chronique/Dargaud, 2006)
 - Puis je lui proposai, à l’occasion, de livrer ses chapeaux les jours de pluie pour qu'elle ne crottât pas ses bottines. De politesse en politesse, je gagnais du terrain. — (Isabelle Bricard-Glaunes, Moi, Léon, fils de l'empereur, éditions Albin Michel, 1998)
 - On lui a proposé cent mille francs de sa maison.
 - Il lui a proposé sa fille en mariage.
 - Il m’a proposé de faire ce voyage avec lui.
 - (En particulier) Offrir, promettre, en parlant d'un prix, d'une récompense.
 - On a proposé un prix pour celui qui résoudrait tel problème.
 - On proposa telle récompense celui qui tenterait cet essai.
 - Indiquer en motivant l'indication.
 - Proposer une personne pour un emploi, pour une dignité.
 - On proposa plusieurs personnes pour cette charge, cet emploi, cette place.
 - On vient de le proposer pour une sous-préfecture.
 - Mettre en avant comme règle, comme modèle.
 - Proposer quelqu’un pour modèle.
 - On peut proposer ce prince pour exemple à tous les rois.
 - (Pronominal) Se mettre en avant se présenter pour.
 - Plusieurs candidats se sont proposés pour cet emploi.
 - (Pronominal) Avoir dessein, former le dessein de faire quelque chose.
 - L’énorme hydravion Do X avec lequel les Allemands se proposent de transporter un nombre important de passagers et du fret d’Allemagne aux États-Unis, apparaîtra comme trop grand pour son utilisation dans un but pratique. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
 - Il se propose de partir dans peu de jours. — Il se propose de vivre désormais dans la retraite.
 - (Pronominal) S’assigner à soi-même.
 - Pour élucider cette idée, je me propose d’embrasser l’Univers dans un seul coup d’œil, de telle sorte que l’esprit puisse en recevoir et en percevoir une impression condensée, comme d’un simple individu. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire,)
 - Il se fit admettre à bord d’un brick qui partait de Boston sans son fret habituel de bois, et dont le capitaine se proposait de « rentrer chez lui », à South Shields. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 418 de l’édition de 1921)
 
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                                            lisais
                                                                                            
?- Première personne du singulier de l’imparfait de lire.
 - Je lisais de vieux Wodehouse. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 228)
 - Deuxième personne du singulier de l’imparfait de lire.
 - À Maisons-Alfort, tu me lisais des vers de Leopardi et je m’endormais parce que je n’y comprenais rien ! — (Françoise Bourdin,Gran Paradiso, 2018, chapitre 8)
 
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                                            baiser
                                                                                            
?- Contact de la bouche sur le visage, sur les lèvres, sur quelque partie du corps d’une personne, par amitié, par amour, par civilité, par respect.
 - Par le baiser que me donne ma pauvre Modeste, je devine ce qui se passe en elle : si elle a reçu ce qu’elle attend, ou si elle est inquiète. Il y a bien des nuances dans les baisers, même dans ceux d’une fille innocente […] — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - Il y avait en outre une dent d’Abeilard et une dent d’Héloïse, deux blanches incisives, qui, du temps où elles étaient recouvertes par leurs lèvres frémissantes, s’étaient peut-être rencontrées dans un baiser. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
 - Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé. — (Guy de Maupassant)
 - Poète, prend ton luth et me donne un baiser. — (Alfred de Musset, La Nuit de mai)
 - […] Julie se baissa, lui présenta son front, et y reçut le baiser du soir, ce baiser machinal, sans amour, espèce de grimace qui lui parut alors odieuse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ?Pas sur la boucheUn baiser ? Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ?Ça m'effarouche,Pas sur la bouche,Ça l'effaroucheLa bouche c'est fait pour causer,Pas pour baiser— (Yves Mirande, Albert Villemetz, Ta bouche, opérette, 1920)
 - Elle ne me demanda ni une parole, ni un baiser. Elle vit que je laissais une distance entre nos bouches. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IX)
 - Un baiser sans moustache, disait-on alors, c’est comme un œuf sans sel ; j’ajoute : et comme le Bien sans Mal, comme ma vie entre 1905 et 1914. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 36.)
 - couvrir de baisers, dévorer de baisers
 - prendre, cueillir, dérober, ravir un baiser
 - Geste de simulation d’un baiser où l’on porte sa main aux lèvres, à l’adresse d’une ou plusieurs personnes.
 - Les girls saluaient en ployant les genoux, ainsi que des petites filles qui font la révérence et en envoyant des baisers. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - (Pâtisserie) (Belgique) Sorte de meringue double, spécialité de la ville belge de Malmedy, en Wallonie.
 
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                                            consacrer
                                                                                            
?- (Religion) Dédier à Dieu, à une divinité, à un saint, avec certaines cérémonies.
 - L’église est consacrée, son nom le dit assez, à saint Nicolas, évêque de Myre, patron des enfants et patron de la Lorraine. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
 - Le 19 septembre de l’an 1846, la Vierge s’était montrée à deux enfants sur une montagne, un samedi, le jour qui lui était consacré et qui était, cette année, un jour de pénitence, à cause des Quatre-Temps. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
 - (Religion) Donner, dévouer à Dieu, sans observer aucune cérémonie particulière.
 - Après soixante heures de traversée, nous jetons l'ancre devant Thorshavn, capitale des Féroë. […]. Les Féroésiens l’ont consacrée à Thor : de tous les dieux de l'ancienne mythologie scandinave, Thor est celui qui a la vie la plus dure. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 31)
 - Après tant de temps donné au monde, il a consacré le reste de ses jours à Dieu.
 - (Sens figuré) Dévouer, destiner ou employer quelque chose à un certain usage.
 - Louis Pasteur, dont la vie exemplaire a été consacrée au service de l’humanité, fut ce savant modeste, parfois incompris, qui a fécondé par ses travaux de nombreuses branches de l’art de guérir. — (Pierre Chanlaine, Pasteur et ses découvertes, 1966)
 - Aux vacances de l’année suivante, j’appris que cette belle à peine entrevue était consacrée par sa famille à la vie religieuse. — (Gérard de Nerval, « Sylvie », in Les Filles du feu, 1854)
 - La Centre de Documentation du C.N.R.S. publie mensuellement un « BULLETIN SIGNALÉTIQUE » en plusieurs fascicules […].Quatre fascicules d'entre eux sont consacrés à la Philosophie et aux Sciences Humaines et paraissent trimestriellement. — (Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 36e année : 1961, Paris : Librairie J. Vrin, 1962, Notice du CNRS, non paginée (328e page))
 - (En particulier) Employer son temps à une action.
 - Oui, comme par hasard, c’est le seul auteur dont nous n’ayons rien brûlé, et, comme par hasard, c’est aussi celui auquel vous avez consacré votre thèse de doctorat. — (Amélie Nothomb, Les Combustibles, Paris : chez Albin Michel, 1994)
 - Il peut-être intéressant de noter que l’architecte naval norvégien Colin Archer (1832-1921) consacra sa vie à dessiner et construire des "cutters". — (Freddy Philips et Jacques Leblanc, Voiliers-pilotes des Bancs de Flandres, Éditions du Gerfaut, 2004, page 78)
 - Vous vous consacrez à votre famille. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 19 septembre 2022, page 13)
 - (Religion) Rendre sacré, saint, vénérable.
 - Ce lieu fut consacré par le sang des martyrs.
 - (Par extension) Sanctionner ; rendre durable.
 - Les Flamands, soucieux de protéger leur langue, l'ont pour leur part envisagé comme permettant aux autorités d'imposer la langue de Vondel, voire d'interdire l'usage d'une autre langue. Le principe du double unilinguisme a été consacré dans divers textes législatifs et ensuite constitutionnels. — (Adèle Remiche et Laura Van den Eynde, La nouvelle procédure de nomination des bourgmestres des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise, dans La sixième réforme de l'État (2012-2013): Tournant historique ou soubresaut ordinaire, sous la direction de Joëlle Sautois & Marc Uyttendaele, Limal (Belgique) : éditions Anthémis, 2013)
 - [Ce principe] est consacré par l’article L.311-5 du code des relations entre le public et l’administration, aux termes duquel les avis du Conseil d’État ne sont pas des documents administratifs communicables. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
 - Un monument fut élevé pour consacrer le souvenir de cette victoire. - Une gloire que les siècles ont consacrée. - Les erreurs, les préjugés que le temps consacre.
 - (En particulier) Adopter, rendre constant par l’usage en parlant des mots, des locutions.
 - Il eut même cette bonne fortune d’inventer à plusieurs reprises un de ces vocables essentiellement parisiens que la mode consacre pendant quelques mois et qui reçoivent toujours l’accueil le plus enthousiaste […] — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
 - Cette expression est consacrée par l’usage. - C’est le terme consacré.
 - (Théologie) Déterminer le sens d’un mot, de manière qu’il ne puisse être pris dans une autre signification.
 - L’église a consacré ce mot.
 - (En particulier) (Rite chrétien) Prononcer les paroles sacramentelles en vertu desquelles le pain et le vin sont changés en corps et sang de Jésus-Christ, en parlant du prêtre.
 - Le prêtre consacra autant d’hosties qu’il y avait de communiants. - Hostie consacrée.
 
 - 
                                            déterminer
                                                                                            
?- Fixer les limites de, délimiter précisément.
 - Obtenir la connaissance (d'une information), trouver la valeur (d'une donnée), par la recherche, la réflexion, le calcul.
 - Sur l'itinéraire Bilma-Agadem, les altitudes n'ont pu être déterminées jusqu'à présent d'une manière précise. Bilma et Agadem sont à peu près à la même altitude : environ 305 mètres. — (Maurice Abadie, Afrique centrale; la colonie du Niger, Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1927, page 56)
 - Bellonte a suffisamment à faire, derrière moi, pour déterminer notre dérive et choisir les meilleurs caps, pour que nous puissions gagner au plus vite possible New-York. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
 - Déterminer le sens d’un mot, la véritable signification d’un mot.
 - Déterminer le mode suivant lequel on doit faire certaines réclamations.
 - Déterminer l’heure à laquelle une éclipse doit avoir lieu.
 - Déterminer une chose par le calcul.
 - Définir ou spécifier.
 - La maison de production fournissait les choristes et les musiciens, suggérait fortement les chansons, déterminait les arrangements, et quelques choubidous plus tard, Françoise Deldick, Agnès Loti, Michèle et ses Wouaps sortaient de l'ombre. — (Luc Mercure, La mort de Blaise, Éditions Leméac, 2008, page 35)
 - Pour contourner la difficulté liée à cette imputation, la loi a parfois déterminé expressément les personnes physiques pénalement responsables des faits infractionnels commis au sein de la personne morale. — (Philippe T’Kint, Le droit des ASBL, tome 1 : Aspects civils et commerciaux, Bruxelles : Éditions Larcier, 2013, §. 4.6.7.3.4)
 - (En particulier) (Grammaire) Préciser ou restreindre le sens d’un mot, d’une expression, d’une phrase.
 - Ce mot est déterminé par celui qui précède.
 - Dans la phrase : Le livre de Pierre, le mot Pierre détermine le mot livre.
 - (Par extension) Causer ; produire ; faire qu’une chose ait lieu ou s’accomplisse.
 - L’inflammation consécutive peut en même temps, déterminer le gonflement des ganglions sous-glossiens. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
 - Plusieurs fois, des écrivains éloquents crurent qu'ils pourraient déterminer un courant de réaction contre ces doctrines. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre III, Les préjugés contre la violence, 1908, page 125)
 - La bataille était douteuse, cette habile manœuvre en détermina le succès.
 - Faire résoudre, faire prendre une résolution.
 - Il était irrésolu sur le parti qu’il devait prendre, cette nouvelle le détermina.
 - Je le déterminai à partir.
 - — J’ai cru que vous aimiez mieux faire vos affaires tout seul, et j’ai compris cela, sans me permettre, de chercher les raisons qui vous déterminaient. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
 - — Oui, c’est moi, mignonne, et pour que je remette les pieds ici, il faut, tu le comprends, que de biens graves raisons me déterminent… — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XI)
 - (Pronominal) Se résoudre, s’arrêter à un parti.
 - Il était indécis, mais il s’est déterminé.
 - Vous avez l’esprit bien irrésolu, déterminez-vous à quelque chose.
 - (Absolument) — Sachez enfin vous déterminer.
 
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                                            emmener
                                                                                            
?- Mener hors du lieu où l’on est vers un autre lieu ; utilisé plutôt en parlant de personnes ou d’objets capables de se déplacer, comme par exemple des véhicules.
 - Nous avions combattu et couru toute la journée. Faits prisonniers par les dragons prussiens, nous avions été emmenés jusqu’à Vrigne-aux-Bois au grand trot de nos montures. — (Victor Thiéry, Après la défaite : Souvenirs et impressions d'un prisonnier de guerre en Allemagne, Paris : chez Frinzine, Klein & Cie, 1884, page 17)
 - Quand Napoléon III fut empoigné à Boulogne pour avoir donné une seconde représentation du débarquement à Cannes, on le jeta au cachot et on l’emmena à Paris sans lui donner le temps de changer de chemise. — (Arsène Houssaye, Les Confessions, tome IV : Souvenirs d'un demi-siècle 1830-1880, tome 4, Paris : chez E. Dentu, 1885-1891, chapitre 4)
 - Après une minutieuse préparation, tant de la machine que du passager, à 4 heures du matin, je décolle dans les ténèbres, emmenant un solide gaillard Serbe, ex-chef célèbres de comitadjis. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 223)
 - D’un seul coup, brutalement, le flotteur gauche s’engagea. Je fus emmené dans un « cheval de bois » à gauche, que je pus contrecarrer quelque peu en accélérant. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 62)
 - Une peste de psychologue, que mes parents m’avaient emmené voir sur le conseil d’une prof complètement tarée, avait parlé de « nonchaloir oriental » pour expliquer ces accès de paresse. — (Bernard Du Boucheron, Long-courrier, Éditions Gallimard, 2013)
 
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                                            renverser
                                                                                            
?- Mettre à l’envers ; inverser.
 - Un long baiser rescella leur pacte. Aïssa, lourde de langueur, avait renversé sa tête sur l’épaule de son amant. — (Victor Margueritte, Un cœur farouche, Paris : Ernest Flammarion, 1921 p. 61)
 - L’image d’un objet est renversée sur la rétine.
 - (Pronominal) (Médecine) Être à l’envers de la position normale, en parlant d’un organe.
 - Cet organe se renverse, il est renversé.
 
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                                            inexploré
                                                                                            
?- Qui n’a pas été exploré.
 - Cette séparation, dont les phénomènes étonnent, provient d’un mystère inexploré, peut-être inexplorable. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - La vallée de la Lanterne dans son cours supérieur et moyen est restée longtemps à peu près inexplorée, l’attention des botanistes ayant été plutôt sollicitée par les deux chaînes voisines du Jura et des Vosges […] — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 2)
 - On se figure sans peine l’empressement que je mis à me rendre à une invitation qui me permettait de voir le Sultan, sa cour, son armée et une région à peu près inexplorée. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 12)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.