Dictionnaire des rimes
Les rimes en : iré
Que signifie "iré" ?
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- En colère.
 - Tut est irez & plein de maltalant — (La Chanson de Guillaume, f. 13v., fin de la 2e colonne, manuscrit de la British Library)
 - La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
 - Quant [Amaugis] le voit, s’en a le cuer iré. — (Chanson des quatre fils Aymon, vers 4866, ca XIIe siècle, transcription de Ferdinand Castets, 1909)
 - Quand Amaugis le voit, il en a le cœur en colère.
 
Mots qui riment avec "é"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "iré".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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                                            familier
                                                                                            
?- Qui est considéré comme appartenant à la famille.
 - Aucun animal familier n’est autorisé dans l’avion.
 - Qui vit dans l’intimité de quelqu’un.
 - Un ami familier.
 - Qui a rapport à l’intimité d’une personne avec une autre, en parlant des choses.
 - Ils vivent dans un commerce familier. Avoir des relations familières avec quelqu’un. La conversation prit un tour plus familier.
 - (Par extension) Qui se comporte librement à l’égard de quelqu’un, surtout en parlant des choses.
 - Vous devenez trop familier avec vos supérieurs.
 - Prendre un air, un ton familier.
 - S’exprimer en termes familiers.
 - Et puis presque sans transition, ni pause, quatre femmes pénétrèrent dans la pièce, fardées, mûres, charnues, du muscle et des bijoux, fortement familières.' — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 265)
 - Je pensai que j’avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : […]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
 - (Par extension) Qui est devenu facile, aisé, par la pratique, l’habitude.
 - Le débarquement d’une automobile à quai était une manœuvre peu familière aux employés de la petite station, et le train s’attardait, et Psyché devenait impatiente. — (Pierre Louÿs, Psyché, 1927, page 137)
 - Il se plongeait dans l’aridité des études financières, le jargon des affaires, la jonglerie des chiffres et, lentement, ces choses, hier hermétiques, lui devenaient familières. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 116)
 - Qualifie les choses devenues ordinaires ou habituelles.
 - Elles accomplissaient des tâches qui leur étaient a priori familières : elles nettoyaient le riz, pilaient l'igname et moulaient le maïs. Elles travaillaient aussi comme cuisinières, […]. — (Marcus Rediker, À bord du négrier. Une histoire atlantique de la traite, traduit de l'anglais par Aurélien Blanchard, éditions du Seuil, 2013)
 - Qualifie les choses que l’on reconnaît aisément pour les avoir vues souvent.
 - Du lit nuptial au bobinard, il n’y eut alors qu’un pas que les péripatéticiennes vénitiennes familières du Ponte delle Tette, le pont des Tétons, eurent vite fait de franchir, boulottant du tiramisu pour se donner du nerf à l’ouvrage, tout comme leurs clients, soucieux de « tirer vers le haut » ce qui tendait à fléchir… — (France Mutuelle Magazine, n° 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 53)
 - Cette figure m’est familière. Ces notions lui sont familières. Tout m’est familier dans cette ville, les choses et les gens.
 - (Par extension) (Linguistique) Qui se dit dans la conversation, qui ne convient qu’à la conversation, en parlant de la langue parlée, par opposition à la langue écrite.
 - Elle est pleine : terme assez familier je vous l'accorde, pour dire que la patiente est en occlusion intestinale, comprenez de façon très grossière que le caca est québlo. D'accord d'accord, je rectifie avant que mon éditrice ne me gronde : le transit intestinal étant à l'arrêt complet, les selles ne peuvent plus s'évacuer. — (Caroline Estremo, #Infirmière, First Éditions, 2017, chap. 6)
 - (Vieilli) (Désuet) Qui est de la famille.
 - Note : Il n’a plus ce sens que dans les expressions les dieux familiers des anciens et démon, génie familier.
 
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                                            transmet
                                                                                            
?- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de transmettre.
 - Le réfractaire-né avait reproché à son confrère et ami, dans son article du Citoyen libre, du 15 février 1881 : « d’offrir une prime à la servilité, de présenter aux loups la pâtée des chiens, de nouer un bouchon de paille à la queue d’un pur-sang, d’émasculer les forts, d’abeilardiser les virils, de sembler croire, enfin, que la littérature se transmet comme une couronne et qu’il y a une dynastie d’idées à répandre »… — (Lucien Descaves , Souvenirs d’un ours, 1946, pages 158-159)
 
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                                            ciller
                                                                                            
?- Fermer et rouvrir l’œil rapidement en rapprochant puis séparant les paupières.
 - (Absolument) Je ne bougeai pas et n’articulai plus un cri : j’étais devenu tout à fait insensible, et tandis qu’Ir… me brûlait, je pouvais le regarder sans ciller. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - La reprise de l'épidémie de Covid-19 en Chine est «la source d'une inquiétude légitime pour l'Europe», a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, assurant, en réponse aux protestations de Pékin, que les tests obligatoires seraient appliqués «sans ciller». — (AFP, Reprise épidémique en Chine: une «inquiétude légitime», les tests appliqués «sans ciller», a affirmé Paris, Le Journal de Québec, 4 janvier 2023)
 - (Absolument) On ne peut regarder le soleil sans ciller.
 - Il ne fait que ciller les yeux.
 - (Familier) S’imposer, revendiquer.
 - On le craint trop, personne n’ose ciller devant lui.
 - Il drague Isabelle Adjani venue à son JT, en 1997, et cille à peine lorsque, un soir de 1992, Béatrice Dalle, pour mieux le moucher, révèle qu’il lui a envoyé des lettres.— (Raphaëlle Bacqué, Patrick Poivre d’Arvor, Nicolas Hulot, Gérard Louvin… Retour sur l’âge d’or des intouchables de TF1, Le Monde, 19 janvier 2022)
 - (Fauconnerie) Coudre ensemble les paupières d’un oiseau.
 - On met les jeunes faucons dans un cabinet ouvert de deux fenêtres, et ceux qui sont prêts à être affairés dans un endroit obscur pour les rendre dociles, ou bien on leur cille les yeux avec une aiguillée de fil en cette manière. […] Il faut que l’oiseau ne puisse voir que devant lui. — (L. Liger, Dictionnaire pratique du bon ménager…, Paris, Vve Pierre Ribou, 1722) (graphie modernisée)
 - (Pronominal) ou (Intransitif) Se dit du cheval qui commence à avoir quelques poils blancs au-dessus des yeux, vers l’arcade orbitaire.
 - On dit qu’un cheval ne cille point avant l’âge de quatorze ans, mais toujours avant l’âge de seize. Les chevaux qui tirent sur l’alzan et ceux qui sont noirs, cillent plutôt que les autres. — (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1747-1765)
 
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                                            rattraper
                                                                                            
?- Reprendre, ressaisir.
 - On a rattrapé ce prisonnier.
 - Je suis une maîtresse de maison désastreuse, mais je rattrape le coup en mettant tout en place à la one again. — (Adama Mané, Rêveuse… en sursis, Les Éditions Numeriklivres, 2012)
 - (Sens figuré) (Familier) Rejoindre quelqu’un à qui on a laissé prendre les devants.
 - Deux autres voyageurs se trouvant logés à la même enseigne que moi, nous allons trouver un loueur de voitures qui se charge de nous transporter à notre destination pour la somme de 13 pesetas; et, quelques minutes plus tard, nous sommes confortablement installés dans un léger véhicule attelé de deux bons chevaux qui ne tardent pas à rattraper et à dépasser le coche public. — (Frédéric Weisgerber, Huit jours à Ténériffe, dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris : Doin, 1905, vol.16, page 1039)
 - Un magnifique paquebot danois, le « Oscar II », couvert de monde, nous rattrapa et changea de route pour passer à proximité de Rockall. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Regagner ce qu’on avait perdu.
 - Il la coquait sans arrêt comme s'il avait hâte de rattraper des années d’abstinence forcée et elle s'amusait plus de ce qu'elle tenait pour des gamineries de bougre trop savant, qu'elle ne jouissait vraiment. — (Raphaël Confiant, Le nègre et l'amiral, Éditions Grasset & Fasquelle, 1988, chapitre 5)
 - Il avait perdu d’abord cinq cents francs, mais il les a rattrapés. — On ne peut pas toujours rattraper le temps perdu. — Il a rattrapé le mot imprudent qui lui avait échappé.
 - (Absolument) et (Sens figuré) Attraper de nouveau, attraper une seconde fois.
 - Quand un renard s’est échappé d’un piège, il est bien rare de l’y rattraper.
 - Il avait déjà perdu beaucoup d’argent dans cette maison de jeu ; comment s’y est-il laissé rattraper ?
 - (Familier) Piéger, tromper de nouveau. (Par extension) Faire prendre des risques.
 - On ne m’y rattrapera plus.
 - Bien fin qui m’y rattrapera.
 - (Voix passive) (Sens figuré) Subir les conséquences de ses actes.
 - La particularité principale de cette mouture est qu’elle a été développée sans la supervision de Linus Torvalds. Il est pour rappel « en repos », à méditer sur ses interactions avec les autres. Connu pour sa brutalité dans les rapports humains, les remous ont fini par le rattraper. — (Next INpact, Linux : le noyau 4.19 est disponible, la main repasse à Linus Torvalds, 23 octobre 2018 → lire en ligne)
 - (Pronominal) Se retenir, se raccrocher.
 - Il s’est rattrapé à une branche.
 - (Pronominal) (Sens figuré) Atténuer, compenser une erreur, une faute qu’on était en train de commettre.
 - Il allait faire un impair, mais il s’est adroitement rattrapé.
 - (Pronominal) Se dédommager, regagner ce qu’on a perdu.
 - Longue marche dans le brouillard. Le régiment tousse, moins la compagnie du lieutenant Viard, où la toux est punie et où les soldats se rattrapent sur l'éternuement. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
 - C’était bien le moins qu’elle se rattrapât de son mauvais déjeuner. — (Émile Zola, La Bête humaine, chapitre V)
 
 - 
                                            sabatier
                                                                                            
?- Cordonnier.
 
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                                            enflammer
                                                                                            
?- Mettre en flamme.
 - En un instant, une nappe de feu se propage autour de la coque du paquebot. Ce bouillonnement provenait d’une source sous-marine de naphte, et il a suffi de ce fragment de cigare pour l’enflammer. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 - François s'exécuta, puis, d'un coup de pouce, il enflamma son briquet d'amadou et le tendit, en silence, à la fille. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 40)
 - Celui-ci enflammait des torches de papier toutes préparées et me chauffait la plante des pieds. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - (Sens figuré) La colère enflamme les yeux, le visage.
 - (Médecine) Causer une inflammation.
 - Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L’air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
 - Le mal de dos prend souvent pour noms : « lumbago » (ou « tour de reins »), lié à un début de détérioration du disque intervertébral qui se fissure et s’enflamme à certains endroits, « hernie discale », résultant d’une dégénérescence d’un disque intervertébral, et « sciatique », conséquence de la hernie qui vient comprimer le nerf sciatique, à la jonction entre les deux dernières vertèbres lombaires et le sacrum. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 23)
 - (Sens figuré) Animer d’une vive passion, particulièrement en parlant des effets de l’amour.
 - Leurs chansons et les gestes de leur danse étaient d’une impudeur ardente qui enflammait peu à peu les spectateurs très nombreux ce soir-là. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
 - Quelques jeunes clubmen, dont l’imagination aventureuse s’était enflammée de patriotisme, s’entassèrent dans cinq ou six automobiles et partirent clandestinement pour Beacon Hill. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 234 de l’édition de 1921)
 - Une heure auparavant, j’avais cru que Mauricette serait l’héroïne de mon aventure… Sa mère m’enflammait dix fois davantage. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
 - Ce 4 mars, Hébert, hargneux, enflammait les tribunes du club des Cordeliers pleines à craquer de « bonnets rouges ». Comme ceux qui venaient de le précéder au perchoir, il désignait Robespierre et ses alliés sans les nommer, préférant employer le mot faction. — (Jean-Pierre Fournier La Touraille, Le jeu de quilles en or, Paris : Éditions Plon, 2014, chap. 26)
 
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                                            déguiser
                                                                                            
?- Travestir une personne de telle sorte qu’il soit difficile de la reconnaître.
 - Le capitaine Mondelli part pour Bordeaux afin d'y chercher des ordres. Les Allemands ne lui donnant pas de sauf-conduit, l’intrépide officier est contraint de se déguiser […]. — (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), page 439, Bloud & Barral, 1883)
 - Un jour pourtant, il revint tout heureux. Il avait trouvé une entremetteuse qui l'introduirait auprès de sa bien-aimée. Il se déguiserait en femme, et pénétrerait ainsi dans le harem. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
 - (Par extension) — Déguiser sa voix, son écriture.
 - (Sens figuré) Cacher quelque chose sous des apparences trompeuses.
 - Les crins sont artistement faits, car il faut ou élargir le membre trop grêle ou déguiser l’arqure acquise ou innée ; […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
 - Quand une femme dit la vérité, c’est pour déguiser un mensonge. — (Henri Jeanson, dialogues du film Fanfan la Tulipe, de Christian-Jaque, 1952)
 - Cet homme fait toutes sortes de personnages, il se déguise de mille manières, en mille manières. - Déguiser son ambition sous des dehors modestes.
 - Changer pour tromper.
 - Déguiser son nom.
 
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                                            préciser
                                                                                            
?- Fixer, déterminer davantage, voire exactement.
 - Malgré les soleillées qui précisaient les dessins délicats des ramilles s’enchevêtrant, la forêt de la Côte, dominant le village, restait maussade et grise. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Vous verrez voir qu’il va revenir ! précisa d’un ton narquois la débitante. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Marchand avait coutume de ne jamais donner d’instructions détaillées à ses collaborateurs, se bornant à leur préciser l’orientation qu'il souhaitait les voir adopter. — (Sandford F. Borins, Le français dans les airs: le conflit du bilinguisme dans le contrôler de la circulation aérienne au Canada, Institut d’administration publique du Canada, 1983, page 47)
 - Dans la pratique il est difficile de préciser les points de coagulation d’un mélange aussi complexe que la crème anglaise, par exemple. — (Henri Dupin, Alimentation et nutrition humaines, ESF Éditeur, 1992, page 185)
 - (Pronominal) Devenir plus clair, plus net, plus sûr.
 - La vision du noyau atomique se précise quand le neutron, pressenti dès 1920 par Rutherford, est découvert en 1932 par James Chadwick. — (Constitution de la matière dans la bibliothèque Wikilivres )
 
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                                            écouter
                                                                                            
?- Faire attention, prêter l’oreille pour entendre.
 - – Je suis citoyen britannique ! – continua Bert, obstiné. – Vous n’êtes pas obligés d’écouter, mais rien ne me force à me taire. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 352 de l’édition de 1921)
 - J’ai à la main gauche un mange-disques sur lequel nous écoutons un quarante-cinq tours de Barry Whit et un autre de Guitar Boogie. — (Azouz Begag, La guerre des moutons, éd. Fayard, 2008, page 91)
 - De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps. — (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express n° 3081, 21 juillet 2010)
 - Camille demanda à ses hôtes ce qu’ils buvaient, chercha les alcools avec des hésitations qu’on pouvait prendre pour de la distraction, puis s’assit avec un verre de jus d’orange, la mit en veilleuse et écouta. — (Tom Verdier, « Le beauf », dans Lucie dans le ciel, Éditions Albin Michel, 2011)
 - […] – au moment où j’écris ces lignes, mon voisin de palier, un Napolitain d’origine dont le restaurant a fermé, écoute de la variété italienne kitschissime en chantant à tue-tête. — (Victorine de Oliveira, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 20/03/2020 de Philosophie Magazine)
 - À 19 h 20, après avoir dîné, les Washington ont entamé une partie de mistigri en écoutant de vieux succès de l’ère doo-wop. La conversation, en partie masquée par la musique, était banale. — (Dean Koontz, L'escalier du diable, traduit de l’américain par Sébastien Danchin, Éditions de L’Archipel, 2020)
 - (Théâtre) Cet acteur sait écouter, il écoute bien.
 - Écoute, écoutez, à l’impératif, s’emploient souvent pour appeler quelqu’un, ou pour éveiller fortement son attention.
 - Écoutez, j’ai quelque chose à vous dire.
 - Un écoute s’il pleut s’est dit d’un Moulin qui n’allait que par des écluses.
 - (Sens figuré)
 - C’est un écoute s’il pleut se dit d’un Homme faible qui se laisse arrêter par les moindres obstacles, ou qui attend toujours pour agir une aide incertaine.
 - Prêter l’oreille, prêter attention avec plus ou moins de bienveillance.
 - Silence, voyons, dit le maire. Chacun doit écouter avec courtoisie l’adversaire, même s’il est de mauvaise foi, même s’il manque de civilité ! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Pendant qu’il se débondait avec rage dans un besoin d’évacuer toute sa purulence, les autres écoutaient, vivement intéressés, presque apitoyés. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 18)
 - Les chanteurs que nous écoutions lorsque nous étions ados nous paraissent un peu nian-nian, nous sommes passées à autre chose tout en les conservant dans notre cœur. — (Sioux Berger, Ma to-do list pour bien m'organiser : 100 listes pour aller à l'essentiel, éd. Marabout, 2013)
 - Donner quelque croyance, quelque consentement à ce qu’une personne propose ; prendre plaisir à l’entendre.
 - On ne voulait pas écouter la proposition de paix qu’il faisait.
 - S’il me propose cela, je l’écouterai volontiers.
 - Il parla d’accommodement, mais il ne fut pas écouté.
 - Écoutez la voix, les inspirations de Dieu.
 - Écouter les conseils, les avis de quelqu’un.
 - Apaisement ! apaisement ! Hélas ! nous écoutera-t-on ? — (Victor Hugo, Actes et paroles — Avant l’exil, chapitre Le Droit et la Loi, 1875, page 34)
 - Obtempérer ou obéir à quelqu’un.
 - Cet enfant ne veut écouter personne.
 - Ces soldats indisciplinés n’écoutèrent pas leur chef. (Sens figuré)
 - Écouter la raison.
 - Écouter la voix de la nature.
 - N’écouter que sa passion, sa colère, son désespoir.
 - N’écouter que soi-même, Ne consulter que ses propres inspirations, bonnes ou mauvaises.
 - (Sens figuré) Se laisser aller à un sentiment ou à une passion.
 - Au contraire, le roi Hilperik, sorte d’esprit fort à demi sauvage, n’écoutait que sa propre fantaisie, même lorsqu’il s’agissait du dogme et de la foi catholique. L’autorité du clergé lui semblait insupportable, […]. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
 - J’en aurais long à vous narrer sur son compte si je m’écoutais, mais il faut me borner et m’en tenir à cette frasque, qui, rien que d’y songer, amène encore le rire sur mes lèvres. — (Albert Cim (1845-1924), Mes amis et moi (1893))
 - (Canada) Regarder (un film, la télévision).
 - Les 13–14 enfants de l’étude écoutaient en moyenne 8h50 de télévision par semaine à l’âge de deux ans et demi. — (Mathieu Perreault, « La télévision plus néfaste que prévu », dans La Presse, 3 mai 2010 [texte intégral])
 - (Pronominal) Parler lentement, avec apprêt en croyant bien dire.
 - C’était un gros homme blond et pâle, de beaucoup d’instruction et d’un peu d’esprit, qui s’écoutait parler et disait une fois au moins par jour qu’il n’avait pas encore quarante ans, ce qui était vrai : il avait trente-neuf ans passés. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - (Pronominal) S’inquiéter à tout propos de sa santé.
 
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                                            tomber
                                                                                            
?- Être entraîné en bas par son poids.
 - Le ciel était nuageux, l’humidité pénétrante. Entre des éclaircies de soleil, des averses tombaient. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, 86e édition, Plon-Nourrit & Cie, page 255)
 - Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
 - Par cette matinée glaciale d’octobre, où tombait un mélange de pluie et de neige fondue, les deux enfants, faute de places dans l’intérieur et la rotonde, durent se blottir sous la bâche, derrière le conducteur. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 16)
 - La grande forêt des Ardennes est une des plus chargée de mystères. […] L’hiver, lorsque la neige a cessé de tomber depuis quelques jours, lorsque l’armée des sapins noirs immobiles se détache sur le sol blanc, le voyageur solitaire doit se défendre contre un sentiment de crainte, presque d’angoisse. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 130)
 - Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, Québec Amérique, 2009, page 121)
 - (Impersonnel) — La pluie se remet à tomber, drue et froide, et la nuit s’approche à grands pas. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 28)
 - (Sens figuré) Descendre rapidement.
 - Nous atteignons bientôt la région des nuages, et la température tombe si bas, que le froid nous mord horriblement les mains et les pieds. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 82)
 - Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - À de grandes altitudes planaient les frégates et les phaétons, qui tombaient souvent avec une rapidité vertigineuse pour arracher en l’air leur proie aux oiseaux de mer plongeurs. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Mon père était dans le bureau de Rempart Street quand le baromètre est tombé. Il dit que c’était incroyable, terrifiant. — (J. M. G. Le Clézio, Le Chercheur d’or, Gallimard, 1985)
 - Perdre son équilibre ; être renversé ou abattu.
 - Tomber à terre, par terre ; tomber dans l’eau ; tomber dans un fossé.
 - Tomber de son haut, de toute sa hauteur ; tomber tout à plat, tout de son long.
 - Tomber sur les genoux ; tomber à la renverse.
 - Tomber d’une fenêtre, par la fenêtre.
 - Tomber de cheval.
 - Il tomba percé de coups.
 - Il a failli tomber ; il a voulu courir et il est tombé.
 - Elle releva son enfant qui était tombé.
 - Cet homme est tombé les quatre fers en l’air : Il est tombé à la renverse.
 - La chaise tomba par terre.
 - Tomber aux pieds, aux genoux de quelqu’un : S’y jeter. (Sens figuré) S’abaisser devant lui aux plus humbles supplications.
 - Tendre vers le bas, de l’autre côté.
 - La salle des fêtes était habillée pour une grande cérémonie, de somptueux rideaux blancs et pourpres qui tombaient du haut plafond jusqu’au bas des portes et des fenêtres. — (Maboa Bebe, Ewande Amours, peurs, espoir, L’Harmattan Cameroun, 2014, page 7)
 - Sa robe tombe bien.
 - (Sens figuré) Laisser tomber sur quelqu’un un regard de pitié, de dédain, etc. : Le regarder avec pitié, avec dédain, etc.
 - (Sens figuré) Surprendre, être extrêmement surpris de quelque chose, dans les expressions :
 - Tomber de haut.
 - Quand je vois cela, je tombe de mon haut.
 - Les bras m’en tombent, m’en sont tombés : Ma surprise fut si grande que je demeurai comme paralysé.
 - Tomber du ciel : Survenir à l’improviste.
 - Cet homme est tombé du ciel pour nous venir en aide.
 - Ce secours nous est tombé du ciel.
 - Tomber des nues.
 - Se détacher.
 - Toutes ses dents sont tombées ; ses cheveux tombent.
 - Ce fruit est tombé ; les feuilles commencent à tomber.
 - (Sens figuré) Mes illusions sont tombées une à une.
 - Faire tomber la tête de quelqu’un : Le décapiter ; sa tête tomba sur l’échafaud.
 - (Sens figuré) Faire tomber les armes des mains : Fléchir quelqu’un, l’apaiser.
 - Les soumissions de ses ennemis lui firent tomber les armes des mains.
 - (Sens figuré) Faire tomber la plume des mains : Décourager quelqu’un, le dégoûter d’écrire, faire qu’il s’interrompe tandis qu’il écrit.
 - Cette funeste nouvelle m’a fait tomber la plume des mains.
 - (Sens figuré) Se jeter, se précipiter, fondre sur quelqu’un, sur quelque chose, le charger, l’attaquer vigoureusement.
 - Il tomba sur lui avec fureur et le frappa.
 - Ils sont tombés l’un sur l’autre avec impétuosité, à bras raccourcis.
 - Les ennemis, qui étaient en embuscade, tombèrent sur la patrouille.
 - Six vaisseaux de guerre tombèrent tout à coup sur une flotte de navires marchands.
 - (Sens figuré) Tomber sur quelqu’un : Dire de quelqu’un des choses dures et désobligeantes.
 - Et voilà qu’Eugène passait les soirées entières dans le salon jaune, écoutant religieusement ces grotesques que lui, Aristide, avait si impitoyablement raillés. Quand il sut, par les bavardages de la ville, que son frère donnait des poignées de main à Granoux et en recevait du marquis, il se demanda avec anxiété ce qu’il devait croire. Se serait-il trompé à ce point ? Les légitimistes ou les orléanistes auraient-ils quelque chance de succès ? Cette pensée le terrifia. Il perdit son équilibre, et, comme il arrive souvent, il tomba sur les conservateurs avec plus de rage, pour se venger de son aveuglement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
 - (Sens figuré) Découvrir par hasard, fortuitement (toujours suivi de sur).
 - Près de Maidstone, ils tombèrent sur une rangée de onze canons automobiles de construction spéciale, autour desquels des artilleurs affairés surveillaient avec des jumelles une sorte de retranchement qu’on établissait sur la crête de la colline. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 54 de l’édition de 1921)
 - […] à ce moment mes yeux tombèrent sur le baromètre enregistreur qui marquait une chute subite de 1 mm. 8. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Il y a une grande ironie : on cherche la perle rare et on tombe sur quelqu’un de banal. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l’impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo no 1240 du 27 avril 2016, page 15)
 - Arriver inopinément.
 - Cela m’est tombé sous les yeux : Je l’ai vu par hasard.
 - Tomber bien : Arriver au bon moment, rencontrer heureusement.
 - Vous tombez bien : j’ai justement quelque chose à vous dire.
 - Tomber sur les bras de quelqu’un : Se trouver inopinément à sa charge.
 - Si, en rangeant votre bibliothèque, ce volume vous tombe sous la main, je vous prie de le mettre à part.
 - Se trouver fortuitement, subitement dans une situation désavantageuse, dans une position fâcheuse.
 - Ce coin de campagne agricole était tombé au pouvoir d’une bande de malandrins que commandait un certain Bill Gore, […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 428 de l’édition de 1921)
 - Tomber entre les mains des ennemis, au pouvoir de l’ennemi.
 - Tomber dans une embuscade, dans un piège. — Ces navires marchands tombèrent dans une flotte de vaisseaux ennemis.
 - Il tomba au milieu de gens qui lui étaient inconnus.
 - (Sens figuré) Tomber sous la main de quelqu’un : Se trouver sous sa dépendance, à portée de sa colère, de son ressentiment.
 - S’il tombe jamais sous ma main, il se repentira de m’avoir offensé.
 - Devenir, en parlant d’un état physique ou moral, le plus souvent fâcheux, où l’on se trouve plus ou moins brusquement.
 - Tomber en défaillance, en démence, en syncope.
 - Tomber en pâmoison, en langueur, en enfance, en léthargie.
 - Tomber dans l’erreur, dans la contradiction, dans le ridicule.
 - Tomber amoureux, enceinte, malade.
 - Tomber du haut mal, avoir une crise d’épilepsie.
 - Tomber de faiblesse, d’inanition : Être dans une extrême faiblesse, être près de se trouver mal, faute de nourriture.
 - Tomber dans la misère, dans le malheur : Devenir pauvre, malheureux.
 - Tomber dans le mépris : Devenir un objet de mépris.
 - Tomber en disgrâce : N’être plus dans les bonnes grâces de quelqu’un, n’avoir plus de part à sa bienveillance, à sa faveur.
 - Faire tomber quelqu’un en confusion : Lui faire éprouver, lui causer une grande confusion.
 - Tomber dans la dévotion : Devenir dévot.
 - Tomber dans l’aveuglement, dans l’endurcissement : Devenir insensible aux vérités de la religion.
 - (Religion) Pécher.
 - Tomber dans le péché : Commettre une faute, céder au péché.
 - Le juste tombe sept fois le jour.
 - Dégénérer, descendre, se laisser aller à quelque chose de blâmable.
 - Ce Comté est tombé en décadence sous le règne précédent mais la Reine aujourd’hui régnante accorda la permission en 1747 au Comte Ladislas Vagay Baron de Vis cap de gouverner ce Comté […] — (Jean Hubner, La géographie universelle, où l’on donne une idée abrégée des quatres parties du monde, 1756)
 - Le christianisme est tombé dans l’idolâtrie avec la théorie de la Trinité, l’invocation des saints, la mariolâtrie, et surtout la démonophobie. — (Charles Hacks et Imbert, Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme, Delhomme et Briguet, 1892, page 216)
 - Cet auteur prétend au sublime et tombe souvent dans le galimatias.
 - Passer d’un état positif à un état défavorable.
 - Tomber en désuétude.
 - Cela est tombé dans l’oubli.
 - Tomber à rien : se réduire à très peu de chose.
 - Toute sa fortune est tombée à rien.
 - Cette maison est tombée en quenouille : Il n’en reste que des filles.
 - Cette couronne, cette souveraineté tombe en quenouille : Les filles en peuvent hériter au défaut des mâles.
 - Tomber en putréfaction, en pourriture : Pourrir.
 - Tomber en poussière : Se réduire en poussière.
 - Les choses y marchaient de mal en pis, car les salines ne rapportaient presque plus rien, et le pays tombait à une grande misère. — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, G. Charpentier, 1879)
 - Déchoir de réputation, de crédit, perdre de sa vogue.
 - Ce livre a eu d’abord quelque succès, mais il est tombé.
 - Cet homme n’a pas été longtemps en crédit, il est bientôt tombé.
 - Ces fabriques, ces manufactures sont tombées.
 - Cette mode commence à tomber.
 - Ces études sont tombées : On les néglige beaucoup aujourd’hui.
 - Son goût pour les tableaux, pour la musique est bien tombé : Il s’est bien affaibli.
 - Succomber ; périr ; s’anéantir.
 - Toutes les parties idéologiques des traités locarniens sont tombées l’une après l’autre. Et le résidu constitue l’alliance. — (André Géraud, L’assistance mutuelle franco-britannique, dans la revue Politique étrangère, 1937, volume 2, n° 2, page 111)
 - Tomber raide mort, tomber mort : Mourir tout d’un coup en tombant.
 - Il est tombé sur le champ de bataille.
 - On vit ces empires tomber les uns après les autres.
 - Le ministère est tombé : Il a été mis en minorité, il est obligé de quitter le pouvoir.
 - Ne pas réussir.
 - Cette pièce est tombée à la première représentation.
 - C’est tombé à plat.
 - (Argot) Être arrêté ou se faire prendre, en parlant d’un acte de délinquance.
 - Cette fois, les douanes ont été mystérieusement informées… A-t-on voulu faire tomber Sofiane Hambli ? — (L’ex-chef des stups lié à un vaste trafic ?, Vosges Matin, 23 mai 2016)
 - Quelques mois plus tard, on lui avait conseillé de prendre sa retraite puisqu'il était persona non grata et comme il avait réussi à faire tomber les ripous, il ne s'était pas fait prier. — (Patrick Florès, Dernier tango à Kaboul, Mon Petit Éditeur, 2014, page 197)
 - Les multirécidivistes sont paranos, ils connaissent le travail de la police et font des contre-observations. À chaque fois qu'ils tombent, ils analysent en détail le dossier judiciaire pour connaître ce qui leur a été fatal, apprenant de leurs maladresses. — (Fabio Benoit, Mauvaise personne, Lausanne & Paris : Éditions Favre, 2019)
 - Cesser ; discontinuer.
 - Comme le vent tombe, les deux galères voguent à quartier, puis avant tout jusqu’à Sète, où elles entrent à l’aube… et n’en sortent pas de sitôt, […]. — (André Zysberg, Les Galériens : vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France 1680-1748, Éditions du Seuil, 1991, page 361)
 - Les illusions tombent l’une après l’autre, comme les écorces d’un fruit, et le fruit, c’est l’expérience. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
 - Elle soutint presque à elle seule le poids d’une conversation qui menaçait à chaque instant de tomber et de nous laisser béants. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 181)
 - […] la discussion ne paraissant point épuisée, ils continuèrent, dans le crépuscule qui tombait, à marcher en devisant […] — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Le vent est tombé graduellement pendant la journée du 22. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)'
 - La fièvre est tombée.
 - Le jour tombe : La nuit approche.
 - Il faut laisser tomber cela : Il faut, pour empêcher qu’on n’y fasse attention, paraître n’y pas faire attention soi-même.
 - Laisser tomber la conversation : Ne pas l’entretenir, ne pas l’alimenter.
 - Sa voix tombe : Sa voix faiblit.
 - Il ne faut pas laisser tomber sa voix à la fin des phrases.
 - Cette approche conduit, lorsqu’un amendement est adopté, à faire « tomber » (c’est-à-dire à rendre sans objet) tous les amendements qui portaient sur un élément plus précis au sein de la disposition en discussion. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
 - Se porter sur ; atteindre ; frapper.
 - Le bruit du bombardement au-dessus de l’abri devient formidable. Les obus tombent sur la Chancellerie avec une précision inquiétante. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 319)
 - Pourquoi faut-il que ce genre de situation chiante et délicate tombe sur moi ? — (Katell Curcio, Lorsque le bandeau tombe…, éditions Librinova, 2017)
 - Les coups tombaient sur lui.
 - Le soupçon tomba sur lui.
 - Il cherchait à faire tomber les soupçons sur cette personne.
 - Un grand malheur est tombé sur elle.
 - Sa colère tomba sur ceux qui l’entouraient.
 - Faire tomber la conversation sur quelque sujet : L’y amener.
 - L’entretien tomba sur un tel.
 - Échoir.
 - Cette terre est tombée en partage au cadet.
 - Cela est tombé dans son lot.
 - Cela est tombé en de bonnes mains, en bonnes mains.
 - Cet ouvrage est tombé dans le domaine public : Il a cessé d’être une propriété privée.
 - Ce document, cet écrit est tombé entre mes mains, le hasard l’a fait tomber entre mes mains : C’est à une circonstance fortuite que je dois la possession, la connaissance de ce document, de cet écrit.
 - Il m’est tombé entre les mains une pièce fort curieuse.
 - Les biens de cette maison sont tombés dans telle autre par un mariage : Ils y sont passés.
 - Le sort tomba sur lui : Ce fut lui que le sort désigna.
 - Joindre, coïncider, aboutir, tant au sens physique qu’au sens moral.
 - Ce chemin tombe dans tel autre, cette rivière tombe dans telle autre.
 - La rue Saint-Benoît tombe dans la rue Jacob.
 - (Familier) Avoir lieu, se dérouler.
 - Cette fête tombe un jeudi.
 - Faire tomber les pages les unes sur les autres en imprimant : Faire que les pages imprimées sur l’un des côtés d’une feuille répondent exactement à celles qui sont imprimées sur l’autre côté.
 - (Impersonnel) (Moins courant) (Courant) Utilisé pour donner une menace de correction, de châtiment.
 - Séli : Et vous, c’est pas parce que vous êtes reine que ça peut pas tomber aussi ! — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre I, épisode Dîner dansant)
 - Zehirmann : Trichelieu, ça va tomber ! — (JBX, Reflets d’Acide, épisode Le Mont Mucus)
 - (Populaire) (Transitif) Ôter ; enlever.
 - Alors qu’il fait encore lui-même l’objet de contrôles d’identité réguliers lorsqu’il tombe l’uniforme, Ali, policier en banlieue et natif d’un quartier, est bien placé pour comprendre le ressenti des jeunes. — (Camille Bordenet, Le difficile dialogue sur les contrôles policiers : « J’ai vite capté qu’il fallait que j’aie le moins de contact possible avec le bleu-blanc-rouge », Le Monde. Mis en ligne le 26 juin 2020)
 - Les habitants de la capitale qui le souhaitent peuvent ainsi signaler des cas de femmes tombant leur voile en voiture, ou de personnes organisant des « soirées dansantes mixtes », ou encore ceux qui « publient du contenu immoral sur Instagram », a ajouté M. Hajmohammadi. — (Le Monde avec AFP, A Téhéran, la police ferme des centaines de restaurants « portant atteinte à la morale islamique », Le Monde. Mis en ligne le 9 juin 2019)
 - Je n’ai pas le temps de continuer mon laïus : H. tombe le froc et je me retrouve à bouffer de la tarte aux poils, tandis qu’elle m’agace le gland du bout de la langue. — (Jérôme Fansten, L’amour viendra, petite !, Flamant Noir Éditions, 2014, page 114)
 - (Sport) Vaincre, l’emporter sur quelqu’un.
 - Il fallait cependant le prendre et le tomber réglementairement, ou s’exposer aux moqueries lancinantes de la foule, qui grommelait encore sur les gradins.
 - (Familier) (Transitif) Séduire.
 - Tomber une fille.
 - Il n’était pas comme Miles le dandy, qui tombait toutes les poules, ou Bird le génie qui laissait derrière lui une traînée de bouches béantes et de regards humides. — (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 131)
 
 - 
                                            frapper
                                                                                            
?- Donner un ou plusieurs coups à quelqu’un, à quelque chose.
 - Le visage de Félicité s’empourpra d’une joie chaude. Elle se mit sur son séant, frappant comme une enfant dans ses mains sèches de petite vieille. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 102)
 - Dans les premiers âges historiques, on ne voit pas seulement les maîtres frapper et fouetter leurs esclaves ; les rois eux-mêmes administrent le supplice de la bastonnade. — (La bastonnade et la flagellation légales, dans le Le Magasin pittoresque, 1854, volume 8, page 54)
 - Surprenant un homme qui volait la ration d’un camarade, il l’invectiva et le frappa à la face. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 272 de l’édition de 1921)
 - Les deux danseurs à tour de rôle s’agitaient en frappant sur un tambourin de peaux de phoque. Ce n’était pas beaucoup plus étrange que le charleston ou le black-bottom. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - L’infortuné n’avait pas eu le temps de presser ce bouton. Déjà ses assaillants le frappaient, sauvagement, par derrière. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 120)
 - Il reste à trouver celui qui t’a frappé avec une barre de fer. Celui qui ordonna à quelqu’un d’ordonner à quelqu’un qui ordonna à quelqu’un d’autre de te tuer. — (Vassilis Vassilikos, Z, 1966, traduit du grec par Pierre Comberousse, NRF Gallimard, 1967, page 342)
 - (Spécialement) Donner des coups à une porte pour signaler sa présence et se faire ouvrir.
 - Ne m’avez-vous pas dit qu’un instant avant que nous arrivassions, un homme sans chapeau, […], était venu frapper à la porte, et qu’on lui avait ouvert ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
 - Toute la nuit, nous entendons marcher, devant les chambres, des gens chaussés de souliers. De temps en temps, les pas s’arrêtent : on frappe à quelque porte, d’un doigt seulement, et il est amusant de se dire que malgré cela, la dame qui habite cette chambre a bien reconnu tout de suite, à sa manière de frapper, celui qui est là. — (Sei Shonagon, Notes de chevet (c. 1001-1010), traduit par André Beaujard, Gallimard, Collection Connaissance de l'Orient, format poche (no 5), 1985, pages 97-98)
 - (En particulier) Donner une empreinte à quelque chose, au moyen d’une matrice ou autrement.
 - Frapper de la monnaie. Frapper des médailles.
 - (Sens figuré) Retenant et prodiguant les phrases toutes faites qui se frappent régulièrement à Paris pour donner en petite monnaie aux sots le sens des grandes idées ou des faits, les gens du monde le réputèrent homme de goût et de savoir. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - (Par extension) Battre de la monnaie physique, des espèces.
 - Banassac, qui avait fabriqué des poteries sous les Romains, frappa alors des monnaies et ce village peut « revendiquer la dixième partie des monnaies mérovingiennes éparses dans tous les cabinets du monde ». — (J.-B. Delon, Histoire de Gévaudan-Lozère, Mende : Imprimerie Saint-Privat, 1941, page 37)
 - Il s'agit d'une version adaptée du portrait créé par le sculpteur Martin Jennings pour Royal Mint, l'organisme chargé de frapper la monnaie britannique. — (AFP, Royaume-Uni: Royal Mail dévoile les premiers timbres à l'image de Charles III, Le Journal de Québec, 7 février 2023)
 - (Par extension) Se diriger vers, tomber sur, en parlant de la lumière
 - Les parties d’un objet que la lumière frappe, où la lumière frappe.
 - (Sens figuré) Faire de l’impression sur les sens, sur l’esprit, sur l’âme.
 - Le bruit sourd de la chute, les flots de sang qui jaillirent du corps et diaprèrent au loin le pavé, frappèrent d’épouvante jusqu’au duc lui-même. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
 - Ce qui me frappait le plus en lui, c’était le sourire le plus franc, le plus engageant que j’aie jamais vu sur aucune face humaine. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
 - Si l’on met à part les simples témoignages d’argotiers proprement dits ou de personnes les fréquentant professionnellement (policiers, magistrats), ce qui frappe c’est le caractère relativement tardif des études consacrées aux argots. — (Jacques Dargaud, Les argots, réunion du 22 janvier 2011, La Lettre de la DLF Champagne-Ardenne, Reims, lettre no 84 de février 2011)
 - Ce qui m’a frappé est la capacité des États à suspendre les libertés en invoquant un principe supérieur qui est « la santé », qui pourrait être très bien un jour la sécurité, qui pourrait être d’autres maladies. Et ce qui m’a frappé aussi est qu’un conseil de défense, occulte et opaque, puisse décider, sans qu’on sache sur quelles bases, qu’on ne peut pas sortir de chez soi sans que la police mette une amende sauf si l’on va travailler et faire des courses. — (Geoffroy de Lagasnerie in Hervé Kempf, Geoffroy de Lagasnerie : « Guérilla juridique, infiltration, action directe… Il faut déployer un autre imaginaire de l’action », Reporterre, 28 novembre 2020 → lire en ligne)
 - Faire périr, exterminer, ou affliger par quelque grand malheur, par une calamité.
 - C'était un de ces copains-là, un de ceux dont les parents travaillaient depuis toujours dans les usines de « Sainté », et dont les familles étaient frappées de plein fouet par la brutalité des licenciements, qui était venu me parler le lendemain, quand j'étais rentrée de l'enterrement. — (Anne Bennet, Revoir Benny, Éditions du Cerf, 2019)
 - Le précédent record de 1,85 million de kilos de denrées avait été établi en janvier. À titre de comparaison, un peu plus de 1,2 million de kilos avaient été distribués en février 2020, avant que l'épidémie ne frappe le Québec. — (François Messier, Moisson Montréal confrontée à une demande sans précédent, site radio-canada.ca, 3 mars 2021)
 - (Absolument) — Mais il comprit que oui, ils l'imaginaient et qu'il fallait frapper un grand coup s'il voulait les mettre à genoux, les obliger à capituler et terminer ainsi des combats aussi sanglants qu’inutiles et démoralisants pour ses hommes. — (Françoise Genoud, Les Galiciens, Éditions Flammarion, 1978, chap. 5)
 - (Droit) Être établi, assigné sur.
 - Je le répète, il n’entre pas dans ma pensée, ni dans mon sujet, d’insister particulièrement sur ce personnage […] qui, d’ailleurs, vient d’être frappé durement par un rigoureux arrêt de cour d’assises. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
 - Une hypothèque qui frappe tous les biens du débiteur. Un immeuble frappé d’hypothèques.
 - Rafraîchir ; rendre extrêmement frais par le moyen de la glace.
 - Frapper le champagne.
 - (Pronominal) Se donner des coups à soi-même.
 - Se frapper la poitrine, montrer qu’on se sent coupable, qu’on s’en veut d’avoir mal agi. → voir battre sa coulpe.
 - Se frapper le front, montrer qu’on vient de trouver la solution d’un problème ou qu’on met en doute la santé mentale de quelqu’un.
 - (Pronominal) (Absolument) (Familier) Avoir des pensées négatives, se faire du souci.
 - Ne vous frappez pas pour ces balivernes.
 - (Marine) Fixer, attacher avec un nœud. Note : Ne pas confondre avec l’expression québécoise frapper un nœud.
 - (Cameroun) Escroquer.
 
 - 
                                            surchargé
                                                                                            
?- Participe passé masculin singulier de surcharger.
 - (Héraldique) Se dit d’un élément (meuble ou pièce) sur lequel se trouve un meuble ou une pièce alors qu’il est lui-même déjà placé sur un autre élément. Qualifie donc le second élément d’un empilement de 3 éléments (le premier est dit chargé, le second surchargé).
 - D'azur à la bande d'argent chargée d'une bande de sable surchargée de trois flanchis d'or, accompagnée en chef d'une colombe du Saint Esprit aussi d'argent fondant et tenant en son bec la Sainte Ampoule aussi d'or, qui est de Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson → voir illustration « bande de sable surchargée »
 
 - 
                                            constater
                                                                                            
?- (Vieilli) Rendre évident.
 - Rentrons donc au Louvre, monseigneur, dit monsieur de Montmorency, et constatons-y bien notre présence. — (Alexandre Dumas, Les deux Diane, chapitre XXII ; Calmann-Lévy éditeurs, Paris, s. d., volume Ier, page 169)
 - Établir pour réel.
 - Mais montrez-nous d'abord un louche, un bègue, puis opérez-les, et rendez-nous ensuite témoins des résultats de vos opérations sur ce bègue, sur ce louche; alors, si vous réussissez, il ne pourra plus rester de doute; les plus incrédules seront forcés de rendre les armes et de constater vos succès. — (Note du docteur J. A. Henroz au compte-rendu de séance de l'Académie des Sciences du 15 février 1841, L'expérience: journal de médecine et de chirurgie, numéro 190, 18 février 1841)
 - La cour d’appel partagea alors les dommages, selon les principes de la faute commune, constatant que la victime s’était imprudemment aventurée sur un boulevard passager, sans prendre les précautions nécessaires. — (Orville Frenette, L'incidence du décès de la victime d'un délit ou d'un quasi-délit sur l'action en indemnité, Librairie de l'Université d'Ottawa, 1961, page 85)
 - Il faut constater ce fait avant que d’en tirer aucune induction.
 - C’est un fait bien constaté.
 - Il est constaté par un grand nombre de pièces, de preuves, d’expériences.
 - Consigner une chose dans un acte fait dans les formes.
 - Constater une chose par procès-verbal.
 - Les changements qu’on fait à un contrat de mariage doivent être constatés par acte notarié.
 - S’emploie également à propos des actes, des écrits qui font foi de quelque chose.
 - Toutes les pièces de la procédure constatent que…
 - Observer en faisant remarquer.
 - Ces symptômes correspondent sans doute à des lésions du myocarde ou du péricarde qui ont été constatées en effet quelquefois. — (Charles-Albert Vibert, Précis de toxicologie clinique et médico-légale, Baillière, Paris, 1907, page 224)
 - J’avais pu constater, parmi cette cinquantaine de squales presque noirs, la présence d’un énorme requin blanc sale. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Mais, en regardant la liste des invités, on constate que, sur la cinquantaine de streameurs présents, le nombre de femmes ne dépasse pas la dizaine. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 9 septembre 2022, page 14)
 - Celui qui consulte les différentes flores françaises constate rapidement que l’accord est loin d’être général sur le nom scientifique attribué à telle espèce. — (Philippe Jauzein, Flore des champs cultivés, Éditions Quae, 2011, page 26)
 
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                                            dépenser
                                                                                            
?- (Commerce) Employer telle ou telle somme à l’achat de telle ou telle chose.
 - Ai-je besoin de vous dire, après cela, que tout notre argent était dépensé en fantaisies inutiles de toilettes ? — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
 - On ne voit pas que, puisque notre bourgeois a dépensé six francs à une chose, il ne pourra plus les dépenser à une autre. On ne voit pas que s’il n’eût pas eu de vitre à remplacer, il eût remplacé, par exemple, ses souliers éculés ou mis un livre de plus dans sa bibliothèque. Bref, il aurait fait de ses six francs un emploi quelconque qu’il ne fera pas. — (Frédéric Bastiat, Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, 1850)
 - […] en Angleterre, c’est une aristocratie puissante qui élève le cheval de course, et elle est bien libre de dépenser son argent comme bon lui semble, personne, que nous sachions, ne s’est encore avisé de lui contester ce droit. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
 - (Absolument) — Il aime à dépenser. — Il dépense follement en habits, en chevaux.
 - (Sens figuré) Employer, prodiguer, consumer ses efforts, son temps, etc.
 - Eufrosinia raisonne comme Ivan, comme Staline. On dira qu'elle s'affaire cupidement pour elle et pour son parentage quand Ivan et Staline se dépensent héroïquement pour la nation. La fin justifie les moyens mais ce ne sont pas les mêmes fins. — (Barthélemy Amengual, Que viva Eisenstein!, Éditions de L’Âge d’Homme, 1980, page 358)
 - Il a dépensé ses forces pour rien. — Il s’est dépensé en pure perte. — Il se dépense trop, il ruinera sa santé.
 
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                                            personnaliser
                                                                                            
?- Adapter pour donner un caractère personnel à un objet ou une création.
 - Il est conseillé de personnaliser votre messagerie par une annonce d’accueil qui vous est propre et de la protéger par un code d'accès. — (Pierre Mainguenaud, Vous avez une messagerie..., dans Mobiles magazine, juin 2001, page 60)
 - (Économie) Adapter des produits à la demande exprimée par chaque client pour les rendre plus conformes aux goûts de celui-ci.
 - Il est également possible de personnaliser le lapinou avec ses propres musiques, histoires ou comptines, depuis un ordinateur, en le branchant en USB et en effectuant des copier/déposer de fichiers audio. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 novembre 2022, page 8)
 - (Vieilli) Prêter des sens, une existence personnelle à une abstraction pure, ou à un être inanimé.
 - Personnaliser la justice, la prudence.
 - Personnaliser le vice, la vertu.
 - (Vieilli) Dire des personnalités, lancer des traits piquants, injurieux et personnels contre quelqu’un.
 - […] ; exposons aux regards du peuple, non pas leurs portraits , […], mais leurs horribles faits et gestes.Ils finiront par en rougir; ils finiront par nous savoir gré de leur épargner l'innocente représaille de les personnaliser, de les montrer aux regards des passans dans leur hideuse nudité , […]. — (Bernard-François-Anne Fonvielle, La théorie des factieux dévoilée et jugée par ses résultats ou essai sur l'état actuel de la France, Paris : chez J. G.Dentu, août 1815, page 71)
 - (Vieilli) Rapporter tout à soi, à sa personne.
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 
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                                            effacé
                                                                                            
?- Qualifie une personne qui est discrète, voire timide.
 - Ahurissant : on la juge pour la complicité dans des crimes abominables, et Monique Olivier se dépeint en ménagère effacée, régalant son tyran de mari de cacasse à cul nu et de tarte au sucre. — (Stéphane Durand-Souffland, Frissons d'assises: L'instant où le procès bascule, Denoël, 2012)
 
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                                            lamenter
                                                                                            
?- Manifester sa douleur, ses regrets avec plaintes et gémissements.
 - Vous avez beau pleurer et lamenter.
 - Le crocodile lamente.
 
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                                            suggérer
                                                                                            
?- Insinuer ou faire entrer dans l’esprit de quelqu’un ; inspirer à une personne une opinion ou un dessein.
 - La maison de production fournissait les choristes et les musiciens, suggérait fortement les chansons, déterminait les arrangements, et quelques choubidous plus tard, Françoise Deldick, Agnès Loti, Michèle et ses Wouaps sortaient de l'ombre. — (Luc Mercure, La mort de Blaise, Editions Leméac, 2008, p. 35)
 - Laisser entendre ; donner à penser.
 - Cependant, la croissance de L. pneumophila a été récemment décrite par nécrotrophie sur des bactéries, des amibes ou des biofilms tués par la chaleur, suggérant que L. pneumophila pourrait survivre et se répliquer extracellulairement en présence de bactéries mortes présentes par exemple au sein des biofilms ou dans les systèmes d'eau chauffée. — (Maëlle Molmeret, « Réplication intracellulaire de Legionella », dans Legionella, coordonné par Sophie Jarraud et Jean Freney, Éditions Tec & Doc, 2011, 2e éd. : 2012, p. 98)
 
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                                            alimenter
                                                                                            
?- Nourrir ; pourvoir des aliments nécessaires.
 - Les provisions s’épuisèrent et l’équipage s’alimenta du produit de sa pêche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
 - 3° - Après cette période, s'alimenter pendant une semaine à peu près de la manière suivante : a - le matin : une assiettée de potage Julienne ou un fruit avec une tasse de café ou de thé peu sucré. — (Docteur Pierre Vachet, Vivre mieux, rester jeune, éd. Grasset, 1958, 1975)
 - (Par analogie) Pourvoir pour assurer le fonctionnement.
 - Ce moulin donne son nom à un ruisseau qui alimente les moulins à blé de Suzy, de Maneux, de Tervannes et de Barthel et se jette dans l’Ailette à Suzy, après avoir fait la séparation des territoires d’Anizy-le-Château, de Lizy et de Wissignicourt. — (Auguste Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne, Imprimerie nationale, 1871, p. 18)
 - Un groupe de trois générateurs dont un fournit la vapeur nécessaire au réchauffage de l'air dans les locomoteurs et dont les deux autres alimentent le chauffage de la gare et la bouillotterie pour le chauffage des trains. — (Revue générale des chemins de fer, éd. Dunod, 1900, vol. 23, part. 2, p. 534)
 - Aucune classe d'hommes n’alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d’Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. — (Jules Michelet, Tableau de la France, dans le vol.2 de Histoire de France, Hetzel, 1831 — éd. Paris : Les Belles Lettres & Offenbourg/Mayence : Lehrmittel, 1947, p.65)
 - Un aqueduc du IIe siècle, long de 3 km amenait l’eau de la fontaine Bonnet pour alimenter des thermes gallo-romains, situés à un carrefour des voies antiques près de l’actuel presbytère d’Arthon. — (Le Petit Futé Loire-Atlantique 2012-2013, p.119)
 - Aussi, pour alimenter d’hommes ses casernes, pour donner des valets aux officiers, des tueurs à la société bourgeoise, Napoléon, organisateur du despotisme en France, imagina le service obligatoire, les armées permanentes ignorées jusqu’à lui. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, p. 21-30)
 - (Sens figuré) Entretenir quelque chose.
 - Ces matières alimentaient l’incendie.
 - Les journaux et les magazines qui alimentaient les cerveaux américains (car les livres, sur ce continent impatient, n’intéressaient plus que les collectionneurs) devinrent instantanément un feu d’artifice […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 212 de l’édition de 1921)
 - La société Cockerill tenait à alimenter les hauts fourneaux de son usine de Rehon, dans le bassin lorrain, de manière optimale. — (Alain Schärlig, Décider sur plusieurs critères, 1985)
 
 - 
                                            nommer
                                                                                            
?- Attribuer, imposer un nom à une personne, une chose ou une collectivité.
 - Il fut le premier qui découvrit cette île et il la nomma de son nom.
 - Nommer une maladie est la plus sûre façon de la faire apparaître. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, page 363)
 - Christophe Colomb, on le sait, lorsqu'il aborda en Amérique, crut avoir atteint les Indes par une nouvelle route maritime et nomma en conséquence « Indiens » les premiers habitants qu'il rencontra. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 13)
 - « Que ces choses ne soient même pas nommées parmi nous », fit une voix ironique.Joseph recula d’un pas et s’assit sur son lit, le cœur battant. De tout ce qu’il venait d’entendre et ne comprenait qu’à moitié, ce verset biblique l’atteignait seul, flamboyait dans sa tête. Il y avait en effet des mots qu’on ne prononçait pas, comme si l’on eût craint d’attirer la colère de Dieu. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 57)
 - On peut généralement reconnaître qu'il y a identité collective lorsque les membres d'un groupe humain se nomment, qu'ils s'attribuent un nom qui les désigne comme appartenant à ce groupe. Ce pouvoir de nommer n'est jamais utilisé en vain. C'est bien parce que le besoin est là, parce que le concept existe, qu'il appelle une dénomination. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal (PUM), 2020, page 31)
 - Qualifier, décerner une épithète.
 - Louis XII a été nommé le Père du peuple.
 - Nommer quelqu’un son protecteur, son maître, son bienfaiteur, le reconnaître comme son protecteur, son maître, son bienfaiteur.
 - Dire le nom d’une personne, d’une chose ; dire comment une personne, une chose s’appelle.
 - Si vous voulez, je vous nommerai mon auteur.
 - Je vous nommerai plusieurs personnes.
 - Il y a des choses qu’on ne saurait nommer par leur nom.
 - Désigner, énumérer.
 - Dans son intervention, il a nommé les personnes responsables des fautes.
 - Nommer ses complices, les déclarer, les faire connaître.
 - Désigner, choisir ou instituer pour une fonction ou un poste.
 - A son retour d'Espagne, le général Beurnonville épousa Mlle de Durfort. Le 5 février 1805, il fut nommé sénateur, et bientôt titulaire de la sénatorerie de Limoges. — (Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité, par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , volume 2, Paris : à la Librairie historique, 1821, page 468)
 - On a nommé des experts, des arbitres.
 - Élire.
 - Les magistrats de cette république étaient nommés tous les ans par le peuple.
 - À Rome, on nomma des décemvirs pour composer les lois, et des questeurs pour faire juger les crimes publics.
 - (Pronominal) Appeler, avoir pour nom.
 - Je suis né dans un village près de Reims et je me nomme Cupidonnet. Dès mon enfance, j’aimais les jolies filles. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, L’Anti-Justine, 1798)
 - Je me nomme Marie. — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
 - Comment se nomme celle place, cette rue ?
 - (Pronominal) Déclarer son nom.
 - Vous êtes obligé de vous nommer.
 
 - 
                                            baie
                                                                                            
?- L’espagnol bahía, le portugais baía sont attestés bien plus tardivement que le mot français, au quinzième siècle.
 - Le bas latin baia (« port ») que l’on trouve chez Isidore de Séville, est sans doute le nom du port de Baiae en Campanie, qu’Isidore aurait pris pour un nom commun, il est sans descendance en latin médiéval.
 - L’ancien frison *baga (« courbe ») reste tout à fait hypothétique et aurait dû pénétrer en France par l’intermédiaire de l’ancien bas français, or, il n’a laissé aucune trace en latin médiéval.
 - Metzeltin a proposé comme étymon le latin abbatia (« abbaye »), qui aurait désigné d’abord Noirmoutier et la baie de Bourgneuf, lieu célèbre à la fois pour son abbaye et pour ses salines ; la forme s’expliquerait par une séparation erronée de l’article, l’abaie étant devenue la baie. Aucune forme française ne confirme cette hypothèse → voir badia en italien.
 - L’hypothèse la plus satisfaisante serait celle proposée d’abord par Diez : baie est le déverbal de l’ancien français baer, beer (« être ouvert, béer ») → voir baie, une baie étant une côte formant comme une bouche ouverte, une embouchure sur la mer. La Baie de Bourgneuf, connue pour ses salines, aurait été contaminée par le moyen français baee (« grenier à sel, saline ») de même origine. L’occitan baia et l’espagnol bahía seraient, comme l’anglais bay, des emprunts au français, le portugais baía et l’italien baia étant empruntés à l’espagnol. Le catalan badia a pour radical badiu (« ouvert, béant »).
 
 - 
                                            commenter
                                                                                            
?- Interpréter par un commentaire, par des commentaires.
 - (Transitif) — C'est ici qu'intervient le « Sturm-Lokal », la brasserie qui sert d'annexe à chaque « Sturm-Kaserne ». On s'y réunit le soir pour commenter le Coran brun en buvant des chopes. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, p.78)
 - Le pire dans tout ça c'est que Coco a posté la vidéo sur le net, la garce, pleins de gens l’ont vue et commentée, il n'y avait que des « lol, mdr, xptdr, lmao... ». — (Carol L. Bing, Madi, un conte de faits : Une comédie romantique déjantée, traduit de l'anglais (Inde), éd. Publishroom, 2016, chap. 7)
 - Mon père avait déplié son journal, L'Express de l'Est', dirigé par M. Chatelain, un ex-Kédale. Il commentait les nouvelles. — (Marcel Thomas, L'enfant du siècle se souvient: Mémoires, Éditions Criterion, 2018)
 - (Absolument) — Il sait très bien commenter.
 - (Intransitif) — Il commente sur tout. - Je ne crains point que l’on commente sur mes actions. - Il n’y a point à commenter là-dessus.
 - (Par extension) Ajouter malignement à la vérité de la chose.
 - Ces propos seront répétés, déformés, commentés.
 - (Programmation) Désactiver temporairement une partie d’un code source en la transformant en commentaire.
 - Commente cette ligne pour voir si c’est elle qui cause l’erreur de segmentation.
 
 - 
                                            avancer
                                                                                            
?- Pousser en avant ; porter en avant.
 - La région que nous parcourons est une vaste plaine monotone, sans arbres et presque sans reliefs, qui s'élève insensiblement à fur et à mesure que nous avançons. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
 - Vers le sud, à cent mètres environ au-dessus des eaux, chevauchant, telles des Valkyries, les étranges montures dont la mécanique européenne avait été l’inspiratrice, les Japonais s’avançaient sur leurs monoplans rouges. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 312 de l’édition de 1921)
 - Recule vite, cherche le dur, le sec, ou tu es perdu. Tu croiras t'échapper en avançant […]. Tu t'enfonces davantage. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Bien qu’il connût la route, il s’avançait avec précaution, dans cette avenue que bordaient d’énormes arbres dont les cimes se perdaient dans l’ombre. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
 - La masse des véhicules s'avançait dans un grondement sur les deux routes Minsk-Vilna et Minsk-Slonin, puis s'arrêtait, bloquée parfois pendant trois heures. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 238)
 - Rapprocher un objet de quelqu’un ou de quelque chose.
 - Avancez cette table vers moi, vers le feu.
 - Avancez-moi un fauteuil.
 - Porter à un moment antérieur dans le temps.
 - Avancer son départ.
 - Les chagrins ont avancé sa mort.
 - La chaleur avance la végétation.
 - Avancer une montre, une pendule, une horloge. Pousser les aiguilles en avant pour qu’elles marquent un moment de la durée en avance sur celui qu’elles marquaient.
 - Faire progresser quelque chose.
 - Avancer un ouvrage.
 - Il a bien avancé ses affaires en peu de temps.
 - Cela n’avancera pas les affaires.
 - (Vieilli) Faire progresser quelqu'un dans sa carrière, procurer de l'avancement.
 - Il envoya chercher le brigand Arbogad, auquel il donna un grade honorable dans son armée, avec promesse de l'avancer aux premières dignités s'il se comportait en vrai guerrier, et de le faire pendre s'il faisait le métier de brigand. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XIX. Les énigmes, 1748)
 - Quelques très rares Annamites frayaient avec les Français. Un fonctionnaire annamitophile était en principe condamné à ne jamais « avancer ». Nous étions, du fait de la condition de ma mère, au dernier échelon de l'échelle des fonctionnaires. — (Marguerite Duras, Cahiers de la guerre et autres textes, POL Éditeur, 2006)
 - Payer par avance, payer avant que l’argent soit dû.
 - Avancer un terme à son propriétaire.
 - Avancer la moitié d’une somme convenue.
 - Payer une somme pour le compte de quelqu’un, fournir aux frais de quelque entreprise.
 - Comme il était absent, j’ai avancé cet argent pour lui.
 - Il est juste qu’on lui rende ce qu’il a avancé.
 - (Sens figuré) Mettre en avant ; proposer une chose comme véritable.
 - Elles sont confuses et mêlées de légendes ; plusieurs de ces dernières avancent que Joseph d'Arimathée, possédant des mines d'étain en Cornouailles (les Cassitérides des Phéniciens), était venu s'installer à Glastonbury. — (Berthe Gavalda, Les Églises en Grande-Bretagne, PUF, Que sais-je?, 1959, page 7)
 - Elle n'avait en rien conforté la thèse du rédacteur en chef, considérant leur rencontre au salon de thé comme une tentative de manipulation par un pseudo-privé en manque de clientèle et qui avançait des révélations sans la queue d'une preuve. Autant dire, intox, bidon, pipeau et couille de loup dans le jargon professionnel. — (Michel Embareck, La mort fait mal, éd. Gallimard, 2000, éditions Archipoche, 2013, chapitre 9)
 - Le capotier de Lyon, vendeur ambulant, a fait quelques calculs à partir du nombre de préservatifs qu’il écoule chaque année auprès des prostituées. Il avance le chiffre invérifiable d’un million de passes par an sur la région lyonnaise. — (Alice Géraud, Loi: les prostitués font corps avec les clients, dans Libération (journal) du 1er avril 2011)
 - (Intransitif) Faire des progrès dans un travail, dans une carrière.
 - Il avance rapidement dans son œuvre.
 - Il a trop de protecteurs pour ne pas avancer.
 - (Intransitif) ou (Pronominal) Faire saillie.
 - Les rochers qui avançaient (ou s'avançaient) sur nos têtes.
 - Ce promontoire avance (ou s'avance) trop loin dans la mer.
 - (Intransitif) ou (Pronominal) Aller, se porter en avant.
 - J’ai donc repris la file des passants qui s’engageaient dans une des rues aboutissantes et nous avançâmes par saccades. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932, édition mars 1942, page 154)
 - Si elle n'a pas complètement réussi, cette attaque n'a pas été sans quelque résultat, car nos soldats ont pris deux tranchées et se sont avancées de deux cents mètres. — (Pierre-Louis Péchenard, La grande guerre: le martyre de Soissons (août 1914-juillet 1918), Paris : G. Beauchesne, 1918, p. 100)
 - (Intransitif) ou (Pronominal) (Par extension) Aller plus tard dans l’écoulement du temps.
 - La nuit avance (ou s'avance).
 - La saison avance (ou s'avance).
 - Il était arrivé à un âge fort avancé.
 - (Intransitif) Prendre de l'avance, aller trop vite (en parlant d'une montre, d'une horloge etc.).
 - — Monsieur, dit Cogolin, il s'en faut d'une bonne demi-heure. Seulement, quand il s'agit du dîner ou du souper, mon estomac avance toujours. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - (Sens figuré) Faire des progrès, en parlant des personnes ou des choses.
 - Un travail qui n’avance (ou ne s'avance) pas.
 - L’enquête avance (ou s'avance).
 - Mais à présent il faut parler raison ; c’est un langage étranger pour Madame ; elle l’apprendra avec le temps ; il faut se donner patience : je ferai de mon mieux pour l'avancer. — (Marivaux, L’Île des esclaves, 1725)
 - (Ironique) S’être donné une peine inutile ou que l’on a compromis ses intérêts par de fausses démarches, par une conduite maladroite.
 - Vous êtes bien avancé, vous voilà bien avancé,
 - Tout mon ouvrage est à refaire, me voilà bien avancé!
 - Il a voulu faire l’insolent, on l’a mis à la porte ; le voilà bien avancé!
 - (Pronominal) En matière d’affaires et de négociations, mettre en avant quelque chose qui fait contracter une sorte d’engagement.
 - Je me suis avancé jusqu’à lui offrir telle somme.
 - Cet ambassadeur s’est trop avancé.
 
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                                            met
                                                                                            
?- (Linguistique) Code ISO 639-3 du mato.
 
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                                            spontanéité
                                                                                            
?- Caractère de ce qui est spontané.
 - Zaheira, à la dérobée, la regardait. Elle la trouvait belle et savante dans sa toilette et ses gestes calculés dans leur spontanéité même. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - Le Sapin (Abies pectinata) se rencontre aussi en Normandie ; sa spontanéité paraît certaine. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p. 86)
 - Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s'efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d'une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol.46, n°46, page 120)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.