Dictionnaire des rimes
Les rimes en : injure
Que signifie "injure" ?
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- Insulte, outrage, ou de fait, ou de parole, ou par écrit.
- Louer les princes des vertus qu’ils n’ont pas, c’est leur dire impunément des injures. — (François de La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales (320), 1664)
- La veille du jour où il arrêta Eugène sur le cours Sauvaire, il avait publié, dans l’Indépendant, un article terrible sur les menées du clergé, en réponse à un entrefilet de Vuillet, qui accusait les républicains de vouloir démolir les églises. Vuillet était la bête noire d’Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- Il cracha une injure, s’élança et réempoigna la jeune femme qui, cette fois, se débattit en vain. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, première partie, chapitre V)
- J'aurais voulu qu'ils se missent en colère, qu'ils me dissent des injures ou qu'ils me montrassent le poing, car c'était leur impassibilité qui me rendait fou. — (Jacques Boucher de Perthes, Voyage a Constantinople par l'Italie, la Sicile et la Grèce, 1855, vol.2, chap.68, p.494)
- (En particulier) Parole offensante, outrageante.
- […] les discussions avec les camarades se réglaient toujours à la manière antique, par des bordées d’injures qui précédaient le crêpage en règle des tignasses. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
- Ainsi, lorsque l’injurieur (celui qui prononce l’injure) s'adresse à un injuriaire (celui à qui s'adresse l’injurieur) à propos d'un injurié (celui dont parle l’injure) : c'est l’injure référentielle, car l’injurié dans le discours est le référent, et l’injurieur ne s'adresse pas directement à lui mais à l’injuriaire. La relation est, schématiquement de type triangulaire.Ou bien , lorsqu'un injurieur s'adresse à un injuriaire qui est en même temps l’injurié : c'est l’injure interpellative. La relation est ici duelle. — (Évelyne Larguèche, L’injure, la société, l’islam. Une anthropologie de l’injure, dans la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Aix-en-Provence : Édisud, 2004, no 103-104, page 31)
- (Sens figuré) Dégradation, la ruine, la perte de certaines choses par l’effet des intempéries, de la durée, de l’âge.
- Ces monuments, ces édifices ont éprouvé, ont ressenti l’injure du temps.
- Cette statue est exposée aux injures de l’air, du temps.
- L’injure de l’âge.
Mots qui riment avec "ur"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "injure".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ur , urs , ure , ures , ûre et ûres .
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engelure
- Enflure causée par le froid, surtout aux pieds et aux mains et accompagnée d’inflammation, quelquefois même de crevasses.
- Tu n’es pas un de ceux qui nourrissent la flamme, mais tu la protèges de tes pauvres mains, et j’ai la rage au cœur de les voir pleines d’engelures, parce que tu n’as jamais pu te payer ces gants de peau grise fourrée de lapin que tu regardes depuis trois ans dans la vitrine d’un magasin. — (Marcel Pagnol, Topaze, IV, 4, 1928)
- Les engelures et des conditions météo difficiles avaient forcé la cordée à redescendre la voie, sonnant le glas de la mission. — (François-David Rouleau, L'histoire se souvient du Québec au K2, Le Journal de Montréal, 13 février 2021)
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égratignure
- Action d’égratigner ou résultat de cette action.
- Une égratignure au visage.
- Se faire une égratignure.
- ne pouvoir souffrir la moindre égratignure, être peu endurant ou trop délicat.
- (Sens figuré)
- De Gaulle que tant de tempêtes avaient assailli sans jamais l'ébranler, s'évanouit et disparut à la première égratignure que lui fit un parlement-croupion. — (François Mitterrand, Le coup d'État permanent, 1965)
- (Par extension) Blessure légère et peu dangereuse.
- Ce n’est qu’une égratignure.
-
relecture
- Lecture d’un texte écrit à des fins de correction.
- Lecture à nouveau d’un texte pouvant amener à une nouvelle interprétation.
- Cette remarque pose, d'ailleurs, à l'historien, un problème. L'analyse qui est la sienne s'appuie sur SA lecture, véritable relecture dans un contexte parfaitement différent. — (Yvonne Turin, Littérature engagée et anticolonialisme européen dans l'Algérie du Centenaire: le cas singulier d'Albert Truphémus, dans la Revue d'Histoire moderne et contemporaine, tome XXIII, 1976, page 617)
- Pratique spirituelle.
- La relecture nous permet de nous rappeler les événements que nous venons de traverser, pour y discerner Dieu et son action.— (LA RELECTURE SPIRITUELLE, 2022 → lire en ligne)
-
coupure
- Séparation ou division faite en tranchant dans un corps continu.
- Le drame ivoirien mêle inextricablement ces deux dimensions et a abouti à partir de la tentative d’instauration du concept d’« ivoirité » à une coupure du pays en deux et à une situation de guerre civile. — (Christian Pradeau & Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d’Outre-Mer n° 234/vol. 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006, page 199)
- J’ai une coupure au doigt.
- Il y a une coupure à cette étoffe, à ce cuir.
- Cette coupure a été faite avec un canif.
- (Sens figuré) (Littérature) Retranchement que l’on fait dans une composition littéraire.
- Pendant les répétitions, il a fait des raccords, ajouté des béquets, et aussi pratiqué des coupures qui ont précisément pour but de lui rendre ce public indulgent et favorable. — (Anatole Claveau, Le Tout-Paris, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 26)
- Fragment.
- (En particulier) Fragment détaché d’un journal pour le conserver ou pour le reproduire.
- Il sort d’un vieux portefeuille une coupure de L’Unité reproduisant une lettre d’un lecteur écrivant qu’André Bergeron avait fait, à une question précise, une réponse de Normand. — (Michèle Cotta, Cahiers secrets de la Ve République : 1965-1977, Fayard, 2007)
- (Finance) Fraction du billet de banque type.
- Quelle déconvenue ! mais la petite pastoure, têtue et grêlée, qui, contre la promesse d’une assez forte coupure, avait consenti à me servir de guide, n’en démordait pas et m’affirmait que c’était bien là Barenton. — (Charles Le Goffic, Brocéliande, avec la collaboration de Auguste Dupouy, La Renaissance du Livre, 1932, page 83)
- La Première Guerre mondiale est l’événement catalyseur pour la création de monnaie de nécessité : d’août 1914, première émission de coupures, à novembre 1922, dernière émission de jetons. Les institutions consulaires sont, durant cette périodes les principales émettrices : […]. — (Catherine Vuillermot, La Monnaie, personnage historique, Librairie Droz, 2007, page 177)
- Rigole, petit canal pour faciliter l’écoulement ou changer le cours des eaux.
- Saigner une rivière, des étangs, un marais par des coupures.
- (Militaire) Séparations pratiquées dans les lignes ennemies, dans les groupements adverses.
- (Électricité) Coupure de courant, arrêt de l'alimentation en électricité.
- Elle pourrait sans tiquer passer les fêtes à Pont-l’Abbé, dans le Finistère, où le maire, Stéphane Le Doaré, a pris « la lourde, mais nécessaire décision, de ne pas faire d’illuminations de Noël » après avoir vu la facture énergétique exploser « de plus de 223 % » et pris en compte les risques de coupures hivernales pour les particuliers. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 10)
- (Cartographie) Unité de fractionnement d'un découpage[2].
- (Cartographie) Champ d'une carte constituant ou non une unité de découpage[2].
- (Géométrie) Sur un dessin technique, symbole graphique sur un axe, permettant la représentation des certaines données difficilement observables à cause de l’échelle.
- Au besoin, il peut être important d’utiliser une coupure d’axe pour avoir une meilleure représentation des données. — (Les graphiques scientifiques, site alloProf)
- Coupure d’échelle.
-
confiture
- Mélange gélifié de sucre, de pulpe ou de purée d'une ou plusieurs espèces de fruits.
- Après ce premier exploit, les époux se partagèrent une grosse poire de Saint-Germain, et mangèrent un peu de confiture d'orange. — (Brillat-Savarin, La physiologie du goût)
- Fouquet commanda qu'on portât les bassins de confiture et les fontaines de liqueurs dans le salon attenant à la galerie. — (Alexandre Dumas, Le Vicomte de Bragelonne)
- … sur la partie haute, on voyait de la volaille, du daim, […], accompagnés de pains massifs, de galettes et de différentes confitures faites de fruits et de miel. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- … elle lui met dans la bouche une cuillerée de confitures, en symbole des douces pensées qu’il faut apporter en passant le seuil nuptial. — (Pierre Louÿs, Lesbos aujourd’hui, 1901, dans Archipel, 1932)
- La préparation des confitures nous réjouissait. C'était un rite immuable. Notre mère se servait d'un grand chaudron en cuivre rouge et d’une écumoire à trous pour clarifier le jus et surveiller sa consistance. Elle mettait au fur et à mesure l'écume dans une assiette et laissait cuire jusqu'à la perle. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 162)
- Le premier livre français sur les confitures est celui de Michel de Notre-Dame – plus connu pour ses prophéties ou « centuries » sous le nom de Nostradamus –, qui parut en 1555. — (Jean Vitaux, « Le sucre », La mondialisation à table. sous la direction de Jean Viteaux. Presses Universitaires de France, 2009, pp. 133-140.)
- (Par analogie) (Péjoratif) (Peinture) Couleur qui manque de naturel, de réalisme.
- Sur les murs nus, on avait peint des chameaux et des palmiers, noyés dans une confiture rose et violette — (Camus - L'exil et le royaume)
- (Par analogie) (Péjoratif) Galimatias.
- Le contraste de ces confitures philosophiques et de ces sépulcrales abominations formait un plat hybride, peu comestible, mais d’un goût étrange, qui plaisait à ces jolies dames, vêtues si drôlement, avec des bagues aux orteils, la ceinture au-dessus du sein, la hanche dans un fourreau de parapluie et la tête sous une gigantesque feuille de chicorée. — (Paul Féval, La Vampire, E. Dentu, 1891, pages 5-13)
- (Par analogie) (Argot) Substance hallucinogène.
-
enture
- (Agriculture) Ouverture où l’on place une ente, une greffe.
- Il faut faire l’enture avant que de placer l’ente.
- Dans le langage ordinaire, se dit des petites pièces de bois qui en traversent une grosse pour former des échelons des deux côtés.
- (Bijouterie) Fraude consistant à reporter d’authentiques marques de poinçons sur une pièce d’orfèvrerie ou sur un bijou de moindre valeur.
- (Menuiserie) Assemblage de deux pièces bout à bout.
- L’entage consiste à faire une enture.
- Les entures droites les plus courantes sont : les entures à enfourchement; à mi-bois sans tenons, ou avec tenons; à sifflet; à enfourchement d’équerre; à double queue d’aronde; à trait de Jupiter avec clés sans tenons, communément employée en menuiserie; à trait de Jupiter avec tenons, soit à joints droits, soit à joints obliques. Les deux pièces d’une enture étant identiques, le plein de l’une des pièces assemblées doit entrer exactement dans le vide de l’autre.
-
nouure
- État de ce qui est noué.
- L'Académie vient de voir que la même incertitude, la même divergence existe à l'égard de la question de savoir si la nouure du cordon ombilical est susceptible de causer la mort du fœtus, […]. — (Bulletin de l’Académie de médecine, Paris : chez G. Masson, 1880, p. 1359)
- (Sens figuré)
- Le contenu du nœud émotionnel ancré dans le corps que l'on nomme la nouure est une énergie de nature astrale qui n'a pu être évacuée lors d'un stress ancien, par les émonctoires naturels : l'intestin, la peau, l'urine, les larmes, les menstrues, la parole. — (Bruno Repetto, De la thérapie au chamanisme: Les principes chamaniques pour l'évolution du thérapeute, éd. Medicis, 2e éd., 2016, chap. 2)
- Lieues après lieues, la même phrase mélodique chantait dans ma mémoire sans que je puisse m’en délivrer. […] Très lâche au début, il me semblait qu’elle entortillait progressivement son fil, comme pour dissimuler l’extrémité qui la terminerait. Cette nouure devenait inextricable, […] — (Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, Plon, Paris, 1955)
- (Art) Action de nouer les fils de la trame ou de la chaîne.
- En effet, la chaîne du badan est brun-rouge, celle du baoa est blanche. Le passage d'une chaîne à l'autre ou plus exactement le prolongement de l'une par l'autre ne se fait pas par nouures mais par le travail dit manoloeki. — (Bulletin des Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, 1941, p. 98)
- (Agriculture) Commencement de la formation du fruit ; nouaison.
- La floraison a été forte dans les autres arbres fruitiers aussi, mais la nouure des poires a été irrégulière. […]. La floraison des fraises a été forte, la nouure bonne sur les sortes hâtives et le froid n'a pas causé de dégâts sérieux. — (Quarterly bulletin of agricultural statistics/Bulletin trimestriel de la statistique agricole, Ottawa, 1954, vol. 47-48, p. 131)
- (Sens figuré) (Médecine) Déformations des épiphyses de certains os, chez l'enfant, caractéristique du rachitisme.
- Il seroit peut-être important , pour bien tracer la marche de cette maladie , de distinguer la nouure du rachitis , parce que ces deux altérations des os arrivent à des époques différentes de l'enfance : […]. — (C.-M. Gardien, Traité complet d'accouchemens et des maladies des filles, des femmes et des enfans, Paris : chez Crochard & chez Gabon, 1816, vol. 4, p. 505)
- (Médecine) Induration hypodermique pouvant atteindre 3 cm de diamètre. C'est une des lésions liées à l' Érythème noueux, mais elle n'en est pas spécifique.
- À la palpation on remarque une nouure hypodermique, de la grosseur d'une noix, plus ou moins dure pâteuse et bien limitée. — (Acta Dermato-venereologica, volume 27, page 183, 1947)
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chamarrure
- (Sens propre) (Vieilli) Manière de chamarrer, (assemblage d’ornements sur des habits, des meubles...)
- Je ne puis pas supporter les nombreuses réunions mondaines, les cohues d’habits, de chamarrures et de bijoux, où les vieilles dames, décolletées jusqu’aux reins, me font mal au cœur et les vieux messieurs, chargés de récits et d’honneurs, mal au ventre. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux, Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, page 272)
- Cela commença par un petit livre bleu de nuit avec des chamarrures d’or un peu noircies, dont les feuilles épaisses sentaient le cadavre et qui s’intitulait : « L’Enfance des hommes illustres ». — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 170)
- Il est revêtu du même uniforme, étincelant des mêmes chamarrures et des mêmes croix. Ce contraste inspire à Octave de sombres réflexions dont il fera part à José. Pulvis et Umbra. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 207)
- À l'origine, « être cousu d'or », c'est « avoir de l'or sur toutes les coutures », par allusion aux chamarrures et aux fils d'ors sur les vêtements des gens de cour. — (Geneviève Peillon, Cousu d’or, journal La Croix, 1-2 août 2015, page 24)
- (Par extension) (Sens figuré) (par dénigrement, moquerie) Assemblage de couleurs éclatantes et disparates.
- Quelle chamarrure que son accoutrement!
- La chamarrure de son style.
- Peut-être pensaient-ils qu'en changeant de prénom ils changeraient le sens de ce qui était écrit au livre de leur destin, qu'en s'appelant Charles, comme M. l'ambassadeur de France, ils verraient les taches et les reprises de leur veston se changer en chamarrures […]. — (Maurice Bedel, Zulfu, 1932)
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injure
- Insulte, outrage, ou de fait, ou de parole, ou par écrit.
- Louer les princes des vertus qu’ils n’ont pas, c’est leur dire impunément des injures. — (François de La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales (320), 1664)
- La veille du jour où il arrêta Eugène sur le cours Sauvaire, il avait publié, dans l’Indépendant, un article terrible sur les menées du clergé, en réponse à un entrefilet de Vuillet, qui accusait les républicains de vouloir démolir les églises. Vuillet était la bête noire d’Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- Il cracha une injure, s’élança et réempoigna la jeune femme qui, cette fois, se débattit en vain. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, première partie, chapitre V)
- J'aurais voulu qu'ils se missent en colère, qu'ils me dissent des injures ou qu'ils me montrassent le poing, car c'était leur impassibilité qui me rendait fou. — (Jacques Boucher de Perthes, Voyage a Constantinople par l'Italie, la Sicile et la Grèce, 1855, vol.2, chap.68, p.494)
- (En particulier) Parole offensante, outrageante.
- […] les discussions avec les camarades se réglaient toujours à la manière antique, par des bordées d’injures qui précédaient le crêpage en règle des tignasses. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
- Ainsi, lorsque l’injurieur (celui qui prononce l’injure) s'adresse à un injuriaire (celui à qui s'adresse l’injurieur) à propos d'un injurié (celui dont parle l’injure) : c'est l’injure référentielle, car l’injurié dans le discours est le référent, et l’injurieur ne s'adresse pas directement à lui mais à l’injuriaire. La relation est, schématiquement de type triangulaire.Ou bien , lorsqu'un injurieur s'adresse à un injuriaire qui est en même temps l’injurié : c'est l’injure interpellative. La relation est ici duelle. — (Évelyne Larguèche, L’injure, la société, l’islam. Une anthropologie de l’injure, dans la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Aix-en-Provence : Édisud, 2004, n° 103-104, page 31)
- (Sens figuré) Dégradation, la ruine, la perte de certaines choses par l’effet des intempéries, de la durée, de l’âge.
- Ces monuments, ces édifices ont éprouvé, ont ressenti l’injure du temps.
- Cette statue est exposée aux injures de l’air, du temps.
- L’injure de l’âge.
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chiure
- Excrément de mouches ou d’autres insectes.
- Mais tous ses soins furent pour le salon. Elle réussit presque à en faire un lieu habitable. Il était garni d’un meuble de velours jaunâtre, à fleurs satinées. Au milieu se trouvait un guéridon à tablette de marbre ; des consoles, surmontées de glaces, s’appuyaient aux deux bouts de la pièce. Il y avait même un tapis qui ne couvrait que le milieu du parquet, et un lustre garni d’un étui de mousseline blanche que les mouches avaient piqué de chiures noires. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. II ; réédition 1879, p. 82)
- La vitre constellée de chiures de mouches renvoyait à Tsi-Tsi le reflet chatoyant de son corsage jaune canari […]. — (Robert Modigliani, Le Bâton et l’eau chaude, L’Harmattan, 2009, page 10)
- (Argot) (Péjoratif) Personne ou chose qui ne mérite pas de considération.
- Un morceau de plage insulaire est porteur d’une vaste signification. Une terreur panique. Une chiure bénie, calcinée sans pitié par le soleil. — (Zoé Valdés, Soleil en solde, nouvelle, 1999, traduit de l’espagnol par Carmen Val Julián, page 13.)
- Dis-moi-le donc pourquoi je devrais pas te traiter comme la petite chiure prétentieuse que t'as l'air d'être? — (Thomas Ouellet St-Pierre, Même ceux qui s'appellent Marcel, Leméac, 2014, page 225)
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hure
- Tête de sanglier.
- On trouvera [dans La Nouvelle Librairie] toutes les publications de la Nouvelle Droite [...]. Les livres d'Alain de Benoist à eux seuls occuperont plusieurs rayons. Ils côtoieront les auteurs du renouveau intellectuel actuel et les classiques du combat des idées. [...] Le tout sous les auspices d'une magnifique hure de sanglier, l'animal totémique des Gaulois. — (« Éléments parraine une Nouvelle Librairie dans le Quartier latin ! », Blog Éléments, 17 juillet 2018.)
- (Par extension) Tête d'animal à l'allure ou à la réputation féroce.
- Hure « d'un sanglier, d'un ours, d'un loup, et autres bestes mordantes » — (Antoine Furetière, Dictionnaire universel, 1690.)
- Anaxandrides, cité par Athénée, déclare que Nérée seul a pu le premier imaginer de manger la hure de cet excellent poisson. — (François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811)
- [...] Ayant courage, intelligence,Et belle hure outre cela.Voici comment il en alla.Un lion de haut parentageEn passant par un certain pré,Rencontra bergère à son gré :Il la demande en mariage. [...] — (Jean de La Fontaine, Le Lion amoureux, 1668.)
- (Sens figuré) (Vieilli) Tête hérissée et en désordre, mal peignée.
- Avoir une vilaine hure, avoir une physionomie déplaisante et un air négligé.
- (Charcuterie) Préparation faite de la chair d’une hure de sanglier, de cochon.
- Mangez donc, lui dit la jeune fille en lui servant un morceau de la hure d’un sanglier. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Et il y avait encore des plats ronds et ovales, les plats de la langue fourrée, de la galantine truffée, de la hure aux pistaches. — (Émile Zola, Le Ventre de Paris, Georges Charpentier, Paris, 1873)
- Espèce de brosse garnie de tous les côtés et adaptée à un manche, nommé aussi tête de loup.
- Genre d'euphorbiaceae nommé aussi noyer de la Jamaïque. Hura crepitans.
- (Héraldique) Meuble représentant une tête de sanglier dans les armoiries. Elle est représentée de profil et tournée à dextre. À rapprocher de caboché, massacre, massacre crucifère, rencontre et tête.
- D’argent à une hure de sanglier de sable, allumée et défendue du champ, accompagnée de trois croissants de gueules, qui est de Argœuves de la Somme → voir illustration « armoiries avec une hure »
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ligure
- Relatif à la Ligurie ou sa culture.
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guillochure
- L’un des traits formant un guillochis.
- De temps en temps le gel faisait éclater en pluie sonore sur la tôle des poubelles un lanternon, un hermès, une guillochure de la pierre orgueilleuse. — (Olivier Rolin, Phénomène futur, 1983)
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paumure
- (Chasse) → voir empaumure
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sertissure
- (Bijouterie) Manière dont une pierre est sertie.
- Sertissure à griffe, à filet, etc.
- (Bijouterie) Partie du chaton qui retient la pierre.
- Je n’accorde qu’une mention aux bijoux achetés « pour les femmes », broche en mosaïque représentant le Colisée sous une pleine lune romantique, camée offrant aux yeux un profil de modèle pour Canova ou pour Thorvaldsen, camaïeu où s’ébattent des nymphes, le tout encadré de massives sertissures d’or. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 151)
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jure
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de jurer.
- Je vous jure que l’artiste a fait celui-là dans un intervalle de bonne santé ; et que, si j’étais jeune, libre, et qu’on me proposât cet honnête Russe pour beau-père, et pour femme cette jeune fille qui tient si modestement un cierge à côté de lui, avec un peu d’aisance, tout autant qu’il en faudrait pour que ma petite Russe pût, quand il lui plairait, dormir la grasse matinée, moi lui faire compagnie sur le même oreiller, et élever sans peine les petits bambins que ces vénérables papas viendraient anabaptiser chez moi tous les neuf à dix mois ; ma foi, je serais tenté d’aller voir quel temps il fait dans ce pays-là. — (Denis Diderot, Salons : Salon de 1761, 1765. Essai sur la peinture, 1821, page 309)
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de jurer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent de jurer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de jurer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de jurer.
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arcature
- (Architecture) Suite de petites arcades en saillie ou simulées sur un mur, portées par des colonnettes ou des corbeaux.
- À ce moment, tout de suite après la descente de Latone, s’ouvrira une demi-lune soutenue par des arcatures fort heureuses d’effet puisqu’elles relient les supports de Versailles en rappelant les arcades de l’Orangeraie (mais dont je ne crois pas qu’elles existassent en dehors des gravures). — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 76)
- Dans une ligne d’arcatures surmontant une des portes de la mosquée des morts, l’arc à lambrequins apparaît, appareillé en briques, sous une forme trilobée et élémentaire : un lobe supérieur en arc brisé retombant par des décrochements sur deux cavets. — (Henri Terrasse & Gaston Deverdun, La Mosquée al-Qaraouiyin à Fès, Éditions C. Klincksieck, 1968, p. 29)
- La nef est un long rectangle couvert d’une seule toiture dont les murs sont animés à la partie inférieure par une série d’arcades et à la partie supérieure par une arcature percée à intervalles réguliers de baies. — (Alain Erlande-Brandeburg, Saint-Nectaire, page 8, 2003, Édition Jean-Paul Gisserot)
-
cadrature
- (Horlogerie) Assemblage des pièces qui servent à faire marcher les aiguilles d’un cadran et à faire aller la répétition quand la montre ou l’horloge est à répétition.
- On appelle cadrature l’assemblage des pièces qui meuvent les aiguilles d’un chronomètre. — (Jules Thomas, Epigraphie de l'église Notre-Dame de Dijon, 1904)
-
polysulfure
- (Chimie) Se dit d’un sulfure sulfuré, c’est-à-dire combiné avec du soufre, en proportions nombreuses et variées.
-
dérayure
- Sillon distinguant deux champs ou deux billons l’un de l’autre.
- Ce n’était nullement une maison, mais de hautes armoises qui avaient poussé dans une dérayure et qui s’agitaient désespérément sous la poussée du vent qui les courbait d’un côté et sifflait dans les ramures. — (Léon Tolstoï, Maître et Serviteur, 1895 ; traduit du russe par Boris de Schlœzer, page 153)
- Le labour à la Fellemberg présente un grand inconvénient, la dérayure qui reste au milieu de la parcelle. — (F. Raymaekers, Diagnostic des itinéraires techniques suivis en riziculture intensive à l'Office du Niger au Mali, décembre 1989)
-
écalure
- Pellicule dure de certaines graines ou fruits.
- Le commerce de ces écalures est considérable, parce que les Arabes de tout le Yeman ne boivent point de Caffé du grain même, mais ils sont toujours grand usage de la boisson dite Kahoua Kecher, faite avec lesdites écalures , tant les pauvres que les riches; […]. — (Claude-Marie Guyon, Histoire des Indes orientales anciennes et modernes, Paris : chez Jean Dessaint & Charles Saillant, 1744, vol.3, chap.2, p.903)
- Les producteurs n'utilisent aucun produit chimique et emploient comme engrais du fumier, de l’écalure de café et du tourteau de ricin. — (Études rurales : Cafés et caféiers : Singularités et universalité d'une production mondialisée, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, n°180, juil.-déc. 2007, page 225)
- Cependant, autour des tombes, le Champ-de-Mars est tout boueux, couvert d'ordures, de mégots, d’écalures de tournesol. — (Alexandre Soljénitsyne, La Roue Rouge: Quatrième nœud : Avril Dix-Sept, traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, Geneviève et José Johannet, Fayard, 2009, vol.1)
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brunissure
- Poli d’un ouvrage qui a été bruni.
- (Par extension) Art du brunisseur.
- (Teinturerie) Façon donnée aux étoffes que l’on teint, pour diminuer et brunir leurs teintes, afin de mieux assortir les nuances des couleurs.
- (Viticulture) Brunissement des feuilles de vigne sous l’effet, semble-t-il, d’une carence en potassium.
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épissure
- (Marine) Jonction, assemblage de deux bouts de corde ou de câble métallique par l’entrelacement de leurs torons.
- Nous eûmes à nous transporter par équipes, jusqu'à des villages habitables où l'on nous apprit à tendre des fils sur des perches et à faire des épissures, ce que nous savions très bien. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 94)
- En prenant son poste, il faisait sauter l’épissure nouée quatre heures plus tôt par le Bressan, nettoyait les fils avec son canif et les fixait dans le coupe-circuit, avec un tournevis qui demeurait caché en permanence entre le réservoir et le cylindre, à côté du chasse-tétons. À la relève, le Bressan tirait les fils et refaisait l’épissure. Avec l’entraînement qu’ils avaient acquis, chaque opération ne durait pas plus de deux minutes. — (Roger Vailland, 325.000 francs, 1954, réédition Le Livre de Poche, page 204)
- (Électricité) Manière obsolète — et considérée aujourd'hui comme dangereuse — d'assembler deux fils conducteurs, consistant à les tresser ou les entortiller. Les épissures sont maintenant remplacées par des connecteurs, de type domino ou connecteur automatique, et placés dans des boîtiers isolants (boîtes de jonction ou de dérivation).
- Pendant trois ans, une prise de courant demeura défectueuse, sans qu’ils se décident à faire venir un électricien, cependant que couraient, sur presque tous les murs, des fils aux épissures grossières et des rallonges disgracieuses. — (Georges Perec, Les Choses, Julliard, 1965, réédition 1984, page 22)
- (Télécommunications) Jonction entre deux fibres optiques.
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friture
- Action ou manière de frire.
- Friture au beurre.
- Friture à l’huile.
- (Par extension) (Cuisine) Beurre, huile, saindoux ou graisse qui sert à frire, et qu’on garde ensuite pour le même usage.
- Acheter de la friture.
- De la friture trop vieille.
- (Par extension) (Cuisine) Mets que l’on fait frire.
- Quoi ! Sans même tâter de cette friture de goujons de Seine qui est la renommée de cette auberge ! — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- C’étaient des restes de bœuf bouilli achetés chez un rôtisseur tant soit peu regrattier, et fricassés au beurre avec des oignons coupés en tranches minces, jusqu’à ce que le beurre fût absorbé par la viande et par les oignons, de manière que ce mets de portier présentât l’aspect d’une friture. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
- (Absolument) (Cuisine) Poisson frit.
- « Une friture de Seine, un lapin sauté, une salade et du dessert », articula Mme Dufour, d’un air important. — (Guy de Maupassant, Une partie de campagne, dans La maison Tellier, 1891, collection Le Livre de Poche, page 190)
- Il en résulta qu'avant de se mettre en selle, le chevalier s'attabla dans la grande salle déserte du rez-de-chaussée, et se mit à déjeuner de friture qu'il arrosa de saumur. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Par analogie) (Familier) Grésillement importun qu’on entend dans un appareil de télécommunication, provenant d'une défectuosité dans la communication.
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lémure
- (Mythologie étrusque, Mythologie romaine) Ombre des morts revenant tourmenter les vivants.
- Les Lémures étaient les fantômes malfaisants des morts que l'on conjurait lors des Lemuria romaines (9, 11 et 13 mai de chaque année) : ces journées étaient funestes, les temples étaient fermés, les mariages n'avaient pas lieu. — (Philippe Charlier, Médecin des morts, 2006)
- Ce n’est pas une bête en son gîte éveillée, Ce n’est pas un fantôme éclos sous la feuillée,Ce n’est pas un morceau de l’ombre du rocherQu’on voit là-bas au fond des clairières marcher ;C’est un vivant qui n’est ni stryge ni lémure ;Celui qui marche là, couvert d’une âpre armure,C’est le grand chevalier d’Alsace, Éviradnus. — (Victor Hugo La Légende des siècles, 1859-1883)
- […] une scène mythologique d'Eugène Lami montrant Bacchus, Pan et Silène accompagnés de ribambelles de satyres, hémipans, aegipans, sylvains, faunes, lémures, lares, farfadets et lutins. — (Georges Perec, « La Vie mode d’emploi », in Œuvres, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », vol. II, 2017, p. 480)
- […] ses bandes étaient composées aussi de Satyres, Hémipans, Aegypans, Sylvains, Faunes, Lémures, Lares, Farfadets et Lutins […] — (François Rabelais, Œuvres complètes, Seuil, 1973, p. 893)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.