Dictionnaire des rimes
Les rimes en : hégire
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "hégire".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
maintenir
- Tenir ferme et fixe.
- Les cordelettes m’entraient dans la chair, les mains me faisaient mal et la position dans laquelle mes bras étaient maintenus me brisaient les épaules. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- […] ; l'armée permanente de l'Islande se réduit à deux policemen, dont les gourdins suffisent à maintenir l'ordre le plus parfait sur toute l'étendue du territoire. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 48)
- Cette barre de fer maintient la charpente.
- (Sens figuré) Conserver dans le même état.
- Les forces américaines maintiennent une base militaire à Al-Tanf (dans le sud du pays, à la frontière de la Syrie avec l’Irak et la Jordanie). — (Swann Bommier et Victoire Caïla, Face à l’impunité des multinationales, in revue Études, janvier 2020)
- Ayant réquisitionné une bicyclette dans une boutique abandonnée, Bert l’enfourcha, et, maintenant en équilibre son chargement pharmaceutique, il revint à l’hôtel-hôpital. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
- Le soir, dédaignant les taxis, je rentrais à bord presque toujours en courant pour me maintenir en bonne condition physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Tant que l’homme est comprimé, tant que la contrainte des iniquités sociales le maintient prostré, l’on est en droit d’espérer beaucoup de l’inéclos qu'il porte en lui. — (André Gide, Retouches à mon "Retour de l’U.R.S.S." -1937)
- Or, nous devons tout essayer pour maintenir peuplés ces plateaux de sol ingrat et non chercher à éloigner la population, l’obligeant à vivre dans des usines malsaines, […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Je maintiendrai la vertu et noblesse. Je maintiendrai de mon nom la haultesse. Je maintiendrai l'honneur, la foy, la loy de Dieu, du Roy, de mes amys et moy. — (w:Je maintiendrai, Guillaume Ier d'Orange-Nassau, janvier 1565)
- (Par extension) Affirmer ; soutenir.
- Son monocle a l’air de ne servir qu’à maintenir son arrogance. — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, p.88)
- Je maintiendrai partout que cela est vrai. Je maintiens que cette opinion est fausse.
- (Informatique) Assurer la maintenance.
- Maintenir un logiciel.
-
fuir
- S’éloigner à toute vitesse, par peur.
- Et il fuit, il fuit toujours, et il bute contre les pierres, contre les mottes de terre, contre les touffes d’herbe, poursuivi sans cesse par les cris de mort. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
- En effet, mon arrière-arrière-grand-père avait fui la Chine, vers 1890, pour aller au Cambodge, à cause de la misère et de la pauvreté. Il n’est jamais retourné en Chine. — (David Lepoutre, avec Isabelle Cannoodt, Souvenirs de familles immigrées, Éditions Odile Jacob, 2005)
- (Sens figuré) Différer, éluder, empêcher qu’une chose ne se termine, se dérober à une explication.
- Je ne puis terminer avec cet homme, il fuit toujours.
- Il fuit habilement, mais je l’atteindrai.
- (Par analogie) Courir ou se mouvoir avec rapidité, s’éloigner ou sembler s’éloigner, en parlant des choses qui s’échappent ou semblent s’échapper.
- Un ruisseau qui fuit dans la prairie.
- Les nuages fuient et le ciel se découvre.
- Du vaisseau qui nous emportait nous voyions fuir le rivage.
- Nos beaux jours fuient rapidement.
- Hâtons-nous, le temps fuit.
- Le terrain fuyait sous leurs pas.
- (Sens figuré) S’échapper à notre pensée, à notre mémoire.
- Ce souvenir me fuit.
- (Peinture) Paraître s’enfoncer et s’éloigner de la vue du spectateur, en parlant des parties d’un tableau.
- Cette partie ne fuit pas assez.
- On fait fuir les objets en diminuant la proportion, en affaiblissant la couleur, etc.
- (Par analogie) — Son front fuit.
- S’échapper d’un réceptacle, par quelque fêlure, quelque fente, en parlant du liquide qu’il contient.
- Les boues toxiques fuyaient du réservoir par une fissure sur l'un des côtés de la digue.
- Laisser échapper, par quelque fêlure, quelque fente, le liquide qu’il contient, en parlant d’un réceptacle.
- Tu devrais réparer ce robinet qui fuit.
- Ce tonneau, ce pot, ce vase fuit. — Il faut l’empêcher de fuir.
- Cette conduite de gaz fuit.
-
ahurir
- (Familier) Jeter dans le trouble, étonner fortement.
- Hein, de quoi ? s’écria le Carcan, ahuri par ce déballage de mots inconnus. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Vous l’avez ahuri à force de questions. — N’ahurissez pas cet enfant.
- (Littéraire) Hérisser.
- A la fin, le paysage, tondu court, fut méconnaissable, rajeuni, ahuri. — (Henri Troyat, Sophie ou la Fin des combats, Flammarion, Paris 1963, page 97)
-
retire
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de retirer.
- Je retire bien les aiguilles sans décontourner préalablement le fil avec lequel ont été faits, tant dans le sens horizontal que dans le sens vertical, les huit de chiffre dont les anneaux en embrassent les bouts ; mais aussitôt qu’elles sont retirées, j’enlève toute la masse du fil. — (Philippe-J. Roux, Quarante années de pratique chirurgicale, 1854, tome premier, page 197)
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de retirer.
- Et quand j’ai posé les doigts sur les barres de métal un contact tiède et mou, plus proche du plastique que du fer, m’a étonné plus encore : j’ai tâté, forcé un peu, et réalisé que ce morceau que je touchais, là, juste à mon niveau, mais aussi en levant la tête toute la structure du pied, et à coup sûr la tour entière, était en réalité en clipo, oui en clipo, en clipo gris foncé, en millions de morceaux identiques de clipo, de petite taille, ceux des jouets pour enfants, qu’il suffisait de décliper puis de recliper, alors j’ai déclipé, un morceau puis l’autre, puis bientôt dix, vingt, cinquante, trop peu encore pour déséquilibrer cette zone-ci du pied, ni même me faire voir par un gardien ou un touriste délateur, mais assez pour ressentir au bout des doigts le plaisir incomparable de décliper, de désimbriquer, de déloger, même geste cent fois répété comme on casse des crackers ou retire des boulons, et assez pour que mes doigts sachent, pour que mon corps entier sache que tous les monuments de ma ville étaient en clipo, mitraillés l’année durant par des armadas de touristes mais n’en attendant pas moins, placides comme l’est désormais la modernité révolue, que je vienne enfin les décliper, les déloger, les désimbriquer, l’un après l’autre jusqu’au dernier, et qu’on demande alors à tous les morpions des écoles élémentaires de la ville de consacrer l’année prochaine à reconstruire la ville clipo, tous ensemble, de préférence en un peu plus fantaisiste. — (François Cusset, Les jours et les jours, 2015)
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de retirer.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de retirer.
- Mais… mais…, monsieur Dupré, je n’ai pas envie qu’on bolchévise mon pays, qu’on nous retire nos enfants ! — (Pierre Lemaitre, Couleurs de l’incendie, éditions Albin Michel, 2018, chapitre 30)
- Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de retirer.
-
rabougrir
- Gêner, empêcher le développement d’un arbre, d’une plante. Il ne se dit proprement qu’en parlant des arbres et des plantes que la mauvaise nature de la terre, les vents ou quelque autre cause empêchent de profiter.
- Quand les racines touchent le tuf, les arbres se rabougrissent.
- sur ces landes élevées les vents âpres rabougrissent les maigres bouquets d’arbres qui dressent çà et là leurs branches tordues et tourmentées.— (Hector Malot, Sans famille, Dentu E., 1887)
- Pendant trois quarts de siècle, il a gardé la vigueur de ces fleurs printanières qui jaillissent dès la fonte des neiges; ce n'est qu'au soir d'un long automne qu'il semble se rabougrir, à l'arrivée de la mauvaise saison. — (François Weil, Les Franco-américains: 1860-1980, 1989)
- (Par extension) Décroître, rétrécir.
- Les maisons du village sont de brique, sans étage. Entre les deux alignements la route se rabougrit, mais ce n'est quand même pas une rue malgré les trottoirs asphaltés et minutieusement laqués d'habitude par la pluie. — (Pascal Lainé, La dentellière, Gallimard, 1974, réédition Folio, page 11)
- L’homme contemporain transforme son domicile, autant qu’il le peut, en prison dorée. Il devient progressivement asocial. Il se rabougrit mentalement. Il se désengage de la société et devient étranger à ses charmes. — (Mathieu Bock-Côté, La face cachée du télétravail : comment nos domiciles se transforment en prisons dorées, Le Journal de Québec, 17 janvier 2023)
-
bondir
- Sauter, en parlant de certains animaux, et même des personnes.
- Sur ces entrefaites, la portière se souleva et Henri de Navarre parut. La petite levrette, qui dormait sur le trône, bondit et courut à lui. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Autour de la chambre, le long de la plinthe, des belettes courent, bondissent, se poursuivent… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Blanchette […] fit un écart terrible, et, bondissant en avant, envoya son conducteur rouler les quatre fers en l’air, toutes paumes ouvertes, en plein milieu du taillis. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Il les aurait gardées les bouteilles. Assurément personne ne se serait aventuré à pénétrer dans sa réserve sans qu'il ne bondisse aussitôt sur le gredin une zerouata à la main. — (Ahmed Ismaïli, Le rêveur, le vendeur et les voleurs, dans Côté Maroc, Rabat : Éditions Marsam, 2007, tome 4, page 128)
- Faire un ou plusieurs bonds.
- Mon guide me fit voir […] l’endroit où le pied avait manqué à ce malheureux, l’espace effrayant qu’il avait parcouru, bondissant de rocher en rocher comme une avalanche vivante ; puis enfin au fond du précipice, la place où il s’était arrêté, masse de chair informe et hideuse à laquelle il ne restait aucune apparence humaine. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
- Le seul bateau en vue était un vieux brigantin battant pavillon anglais, qui bondissait à la crête des grandes vagues et plongeait dans leur creux. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 179 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) S’émouvoir vivement.
- Il bondissait de fureur, de rage.
- Ces mots font bondir les opposants à Netflix en France, qui, de leur côté, qualifient Alberto Barbera de traître. — (Michel Guerrin, Venise qui rit, Cannes qui pleure, Le Monde. Mis en ligne le 14 septembre 2018)
- (Sens figuré) Se hâter.
- Avant-guerre, du temps de sa généreuse et brillante jeunesse de bohème malchanceux, il bondissait avec légèreté vers la thune quotidienne. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
- Aussitôt, une vingtaine de cavaliers du maghzen, moukkala en travers de la selle, bondirent au galop dans cette direction. — (Roger Frison-Roche, Djebel Amour, Éditions Flammarion, 1978, rééd. Arthaud, 2011, chapitre 6)
-
accourir
- Courir, venir promptement en un lieu où quelque chose ou quelqu’un nous attire.
- Mais quand tout fut fini, les magnats accoururent des quatre coins de la Pologne, en qualité de sauveurs de la patrie. Les sauveurs sont la plaie des révolutions populaires. — (François-Vincent Raspail, De la Pologne — Les deux insurrections, 1839)
- De tous les pays circonvoisins, des campagnes et des villes, malades et infirmes, paralytiques, culs-de-jatte et pieds-bots accouraient dans des carrioles, dans des calèches, sur des ânes, sur leurs moignons calleux. — (Octave Mirbeau, « Rabalan », in La Pipe de cidre, 1919)
- Mais un grand escogriffe en smoking et coiffé d’une casquette à carreaux sortait de la limousine et accourait vers les trois femmes qui l’accueillirent fraîchement. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le bruit, les allées et venues des gens m’alertèrent. J’accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
-
évanouir
- Détruire, dissiper, faire disparaître.
- Voilà donc de quoi dépendent les destins des hommes ! Mais, ajouta-t-il, un bonheur si étrange sera peut-être bientôt évanoui. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
- Le spectacle de la mort de Virginia, immolée par son père à la pudeur et à la liberté, fit évanouir la puissance des décemvirs. — (Montesquieu)
- Il soupesa ce scrupule et le trouva bien léger en face de cette femme honnête dont il évanouissait la douleur. — (Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil, partie I (« Des enfants pour les cannibales »), chapitre 3, page 43, éditions Gallimard, 2001)
- (Pronominal) Tomber en faiblesse, perdre connaissance.
- Cette femme s’évanouit en apprenant la mort de son mari.
- (Pronominal) Disparaître sans laisser de traces, en parlant des choses et, plus rarement, des personnes.
- Mais le moment était arrivé où la terre et tous ses trésors allaient s’évanouir devant ses yeux, […], alors que ses regards plongeaient sur le sombre abîme de la vie future. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Elle s’était évanouie comme un silphe sans laisser de traces de sa fuite. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858, page 341)
- Ces légers événements s’évanouissent comme des scènes de comédie sur lesquelles le rideau tombe. — (Henri Barbusse, L’Enfer, chapitre III, Éditions Albin Michel, Paris, 1908 ; éditions G. Crès, Paris, 1925, page 23)
- De Gaulle que tant de tempêtes avaient assailli sans jamais l’ébranler, s’évanouit et disparut à la première égratignure que lui fit un parlement-croupion. — (François Mitterrand, Le coup d’État permanent, 1965)
- Perdre conscience, perdre connaissance, tomber en pâmoison, en syncope.
- Quand on commence à s’évanouir, il y a une douceur à se sentir le cœur s'en aller. — (Goncourt, R. Mauperin, 1864)
- Je vis tourner devant moi les verres et les fleurs ; je crus que j'allais m’évanouir. — (Maurois, Climats, 1928)
-
bannir
- Condamner une personne à sortir d’un pays, à être chassée ou transportée hors d’un territoire, avec défense d’y rentrer.
- Peter Schwarber fut même déchu de ses droits de bourgeoisie et banni de la ville. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Bannir à temps.
- Bannir à perpétuité.
- Il fut banni de sa patrie.
- On l’a banni du pays.
- (Par extension) Expulser, éloigner, exclure, en parlant des choses aussi bien que des personnes.
- Remplacez encore l’outremer par le bleu de Thénard n.° 19, mais bannissez le bleu de Prusse lorsque vous achevez les chairs; il est trop acre, et il change toujours davantage en vieillissant, […]. — (Pierre Louis Bouvier, Manuel des jeunes artistes et amateurs en peinture, Paris : Alph. Giroux, 1832, page 36)
- […] mais, comme on n’avait jamais eu en mains de preuves palpables, on ne pouvait bannir des jeux quotidiens, ni mettre en quarantaine les deux traîtres présumés, […]. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C’est un fripon que l’on a banni de toutes les maisons honnêtes.
- Il a banni de son ouvrage les expressions trop techniques.
- Cette contrainte bannirait tout agrément de notre société.
- Se bannir d’un lieu, d’une maison, d’une société, Cesser ou s’abstenir d’y aller, quoique à regret.
- (Sens figuré) Éloigner de son âme, de son souvenir.
- Bannir toute crainte, toute honte.
- Bannir le chagrin de son esprit.
- Bannissez les scrupules.
- Bannir un ingrat de sa mémoire.
- Publier, proclamer par ban.
- Surpris que Pennec eût tant d’argent, je fis bannir (publier) sur la croix : mais personne ne se plaignit d’avoir perdu ou d’avoir été volé. — (Stendhal, Mémoires d’un touriste, t. 2, 1838, page 41)
-
gémir
- Exprimer sa souffrance d’une voix plaintive et non articulée.
- Je l’entendis gémir toute la nuit.
- Il se drapa en vitesse dans son hermine et ouvrit la porte à la volée, ignorant la plainte gémie par son épouse —ah, les femmes ! — (Dave Duncan, Sous une autre lune, 2012)
- (Sens figuré) Se plaindre sous l’excitation de la tyrannie, de l’injustice, du malheur, etc.
- Gémir sous le joug.
- Gémir dans l’oppression, dans l’esclavage, dans les fers.
- La nation avait longtemps gémi sous le poids des impôts.
- Gémir sous le poids des afflictions.
- Il gémissait de voir triompher l’injustice.
- Pousser un cri languissant et plaintif, en parlant de certains oiseaux.
- La colombe, la tourterelle gémissent.
- (Sens figuré) (Poétique) Faire entendre quelque bruit, quelque murmure, en parlant de choses inanimées.
- Le vent gémit dans les forêts.
- (En particulier) Se dit des choses qui s’affaissent bruyamment sous le poids, sous la pression d’une autre, ou que l’on suppose ne pouvoir la soutenir qu’avec effort.
- […] dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Il fait gémir les coussins, les coussins gémissent sous le poids de son corps. — La terre gémit sous ses pas.
- (Sens figuré) Par plaisanterie, Faire gémir la presse : Faire beaucoup imprimer. Se dit surtout des écrivains qui sont plus remarquables par leur fécondité que par leur talent.
-
compatir
- Être touché de compassion pour les maux d’autrui.
- On semble plutôt compatir au chagrin que dissimule son visage fermé, admettre sa réserve et la dignité qu'il met dans ces formalités pénibles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Compatir, c'est communier avec cette personne qui souffre. C'est prêter attention à ce que te disent, bien souvent sans aucun mot, son corps et son esprit. C'est lui offrir ta pure présence, parfois par la simple lumière de ton regard, parfois par l'entremise de ta main doucement caressante. — (Jean Proulx, Grandir en humanité, Fides, 2018, p. 144)
- Souffrir les fautes, les faiblesses de son prochain avec indulgence.
- La multitude elle-même, qui est la critique la plus sévère de la conduite des classes supérieures, compatissait aux folies du prieur Aymer. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
-
endormir
- Faire dormir.
- Endormez cet enfant.
- Il est difficile à endormir.
- Commencer à dormir, s’assoupir.
- La lumière, dans cet air humide et épais, colorait les objets de teintes un peu pâles et en émoussait les angles, comme il arrive quand on s'endort et que rien ne se voit plus distinctement. — (Jules Michelet, Journal, 1820)
- (Sens figuré) Ennuyer, fatiguer jusqu’à provoquer le sommeil.
- Cette pièce est si ennuyeuse qu’elle endort.
- Ce livre endort.
- La conversation de cet homme m’endormait.
- Amuser quelqu’un, afin de le tromper et de l’empêcher d’agir.
- Les terribles prêcheurs de Seize, les moines qui portaient le mousquet aux processions de la Ligue, s'humanisent tout à coup ; les voilà devenus bénins. C'est qu'il faut bien essayer d’endormir ceux qu'on n'a pas pu tuer. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page 17)
- (Par analogie) Engourdir.
- Cette attitude forcée m’a endormi la jambe.
- Endormir la douleur.
- (Par euphémisme) Euthanasier.
- Il n’y avait plus rien à faire, nous avons dû faire le choix de l’endormir.
- (Populaire) Dérober, voler, chourer.
- Je me suis fait endormir mon briquet !
-
ressurgir
- Surgir une autre fois, de nouveau.
-
intervertir
- Renverser en dérangeant l’ordre.
- Pour qu’Uthacalthing pût parvenir à ses fins – jouer aux envahisseurs un mauvais tour de son cru – il lui faudrait effacer quelques mégafichiers spécifiques et en intervertir quelques autres, un acte que seul le chaos actuel permettrait d’accomplir de façon discrète. — (David Brin, La Guerre de l’Élévation: Élévation, Tome 3, 1987)
- Intervertir l’ordre des facteurs dans une multiplication.
- Intervertir l’arrangement des mots d’une phrase.
-
endurcir
- Rendre dur.
- Donner une nouvelle trempe à du fer pour l’endurcir davantage.
- Le corail s’endurcit à l’air.
- La plante des pieds s’endurcit à la marche.
- (Par extension) Rendre fort, rendre robuste.
- Le travail endurcit le corps.
- (Sens figuré) Accoutumer à ce qui est dur, fâcheux, pénible.
- Il est bon d’endurcir de bonne heure les jeunes gens au travail, aux intempéries de l’air, aux privations.
- S’endurcir à la peine.
- S’endurcir à la douleur, à la fatigue.
- S’endurcir aux injures, aux affronts.
- (Par extension) Contracter une mauvaise habitude, au point de n’en avoir ni honte, ni remords.
- S’endurcir dans le vice, dans le crime.
- S’endurcir au crime.
- Rendre impitoyable, insensible.
- L’avarice lui avait endurci le cœur.
- S’endurcir aux misères d’autrui.
- Un cœur qui s’est endurci.
-
flétrir
- Décolorer, faner entièrement, en parlant de fleurs, de feuillages.
- Le vent de bise flétrit les fleurs.
- Les roses se flétrissent.
- (Par analogie) Donner l’aspect de la vieillesse, en parlant de certaines parties du corps humain.
- […] il serait délicat d’insister sur l’apparence regrettable qu’ont prise certains visages féminins qui ont été trop longtemps exposés aux attaques des fards ; ceux-ci ont pu à un certain moment donner un éclat particulier au visage, mais ils l’ont souvent irrémédiablement flétri. — (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie., 1924, page 126)
- Avoir la peau, le visage, les yeux flétris.
- (Sens figuré) Rendre dépourvu de sa fraîcheur, de son éclat, de son intégrité.
- Les chagrins ont flétri sa jeunesse.
- Leur jeunesse s’est flétrie dans les larmes.
- Flétrir les grâces du jeune âge.
- Le malheur flétrit l’âme.
- Flétrir l’innocence.
- Flétrir la réputation, la mémoire, la gloire de quelqu’un.
-
proscrire
- (Histoire romaine) Condamner à mort sans forme judiciaire et en publiant simplement par une affiche le nom des condamnés.
- Sylla proscrivit trois ou quatre mille citoyens romains. Les triumvirs proscrivirent tous leurs ennemis.
- (Par extension) Prendre certaines mesures violentes contre les personnes dans les temps de troubles civils, et spécialement, condamner au bannissement.
- (Familier) Éloigner, chasser, bannir.
- Un grand nombre d’écrivains vertueux ont cherché à faire proscrire cette abomination, et l’espèce de tolérance accordée à ces êtres corrompus indigne les citoyens honnêtes. — (Comte de Sanois, Questions proposées à toutes les assemblées, par un membre de la noblesse de celle de Meaux, 13 mars 1789)
- Le pape Urbain VIII proscrivit, en 1649, l’Augustinus de Corneille Jansénius, comme renouvelant les erreurs du bayanisme. — (« Jansénisme », dans le Dictionnaire encyclopédique , réédité dans les Œuvres complètes de Diderot: revues sur les éditions originales, tome 15, Paris : chez Garnier frères, 1876, page 257)
- Elles n’étaient pas de ces désœuvrées qui proscrivent, comme déshonorant, le saint calus du travail, et n’en rougissaient point. — (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éd. J. Corti, 1954, vol. 1, p. 5)
- (Sens figuré) Rejeter, abolir, supprimer.
- À qui pouvait-elle dire : Je souffre ! Ses larmes auraient offensé son mari, cause première de la catastrophe. Les lois, les mœurs proscrivaient ses plaintes. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Les jésuites excitèrent la Sorbonne contre Descartes, et l'on demanda la proscription de sa philosophie, d'abord au parlement, qui refusa d'intervenir; ensuite au conseil du roi, qui la proscrivit en effet. — (Jules Simon, Introduction de: « Œuvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
- Le balayage est impitoyablement proscrit, les poussières pouvant être mortelles pour les vers à soie. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature ; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Enfin, pour conserver les berges et la ripisylve en bon état, les plantations à moins de 5 mètres de la rivière sont à proscrire. — (Vincent Thècle, Peupliers : comment réussir les nouvelles plantations., dans La France agricole, n° 3361 du 26 novembre 2010)
-
asservir
- Réduire, un être, un peuple ou une nation à la servitude.
- Coriolan conçut le projet d’asservir son propre pays.
- Mettre dans une extrême dépendance.
- Il n'y a pas de corporation ecclésiastique qui ait plus asservi aux circonstances ses doctrines et sa conduite que le haut clergé anglican. — (Ferdinand Goldschmidt, Histoire politique de Guillaume III, Paris : chez Adolphe Blondeau & au Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1847, page 21)
- Soumettre autrui à sa volonté.
- Repaire de fanatiques fascistes dont le seul mot d’ordre est de tuer tous ceux qui ne sont pas de leur avis, voire de ceux qui se foutent de leur gueule et d’asservir les autres… — (Jean Pierre Bonnavion, Métaphysique de mes deux, Société des Écrivains, 2012, page 330)
- (Technique) Réguler ; contrôler.
- Lorsque le local n’est pas occupé, l’installation d’éclairage doit permettre soit l’abaissement à un niveau déterminé, soit l’extinction de l’éclairage si aucune règlementation n’impose un niveau minimum. Il faut donc une détection de présence qui asservit la commande d’éclairage. — (Pascal Poggi, « A quoi sert la RT Existant par élément ? », batirama.com, article du 20 février 2020, consulté le 21 février 2020)
- (Pronominal) Se mettre dans une extrême dépendance.
- S’asservir aux caprices de quelqu’un.
- S’asservir à l’étiquette.
- Tu t’es servi de lui. Tu ne t’es pas asservi à lui. Il est temps aujourd’hui d’écrire avec ta propre tête. — (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, pages 96-97)
-
pervertir
- Faire changer de bien en mal, corrompre avec intention.
- Les mauvaises compagnies le pervertiront.
- Pervertir la jeunesse.
- Pervertir l’ordre des choses, troubler un ordre établi.
- Dénaturer, altérer, changer.
- Pervertir le sens d’un passage.
- (Pronominal) (réfléchi) Devenir pervers.
- Ce jeune homme s’est promptement perverti.
-
rugir
- (Zoologie) Pousser son cri, en parlant du lion, du tigre, de la panthère et de plusieurs autres animaux féroces.
- En même temps, le ministre des jeux s'avança pour demander s'il fallait lâcher contre le bestiaire un lion ou un taureau furieux, qu'on entendait rugir dans leurs cages. — (Alexandre Guiraud, Flavien ou de Rome au désert, Paris : chez Levavasseur, 1835, vol. 3, page 185)
- Rugir comme un lion, se dit d’un homme qui pousse des cris de fureur, de colère.
- (Par analogie) Hurler, crier.
- Rugir de colère.
- (Sens figuré) Émettre un son ressemblant à un rugissement.
- Seul témoin de cette époque révolue où la forge de Vendresse sortait 3 tonnes de fonte par jour, rugissant jour et nuit, où la sidérurgie ardennaise battait son plein, son haut-fourneau est d'ailleurs un lieu incontournable. — (Le Petit Futé Champagne-Ardenne 2018)
- (Transitif)
- Il y avait beaucoup de femmes parmi les gens qui frappaient. Elles rugissaient une sorte de grondement sourd qui venait de la gorge et avait beaucoup de rapport avec la volupté. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 143)
-
dormir
- (Intransitif) Se reposer dans un état inconscient, de sommeil.
- […] tout le monde dort, essaie au moins de dormir […]. — (Guy de Maupassant, Mademoiselle Fifi)
- Nous dormîmes honteusement jusqu'à huit heures, et je ne sais combien de temps nous aurions prolongé cette grasse matinée, si l’hôtesse n'était venue nous apporter le café, […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
- Elle savait que la belle au Bois dormant reçut le Prince dans son lit, qu’on « leur tira le rideau » et qu’« ils dormirent peu », sans que l’auteur les plaigne. — (Pierre Louÿs; Les aventures du roi Pausole, 1901)
- Ils devaient être épuisés de fatigue, car ils dormaient profondément, l’un près de l’autre, allongés, les bras collés au corps, comme des cadavres. — (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
- […] je vis toute la famille de mon hôte, une vingtaine de personnes, dont une dizaine d’enfants, qui dormaient, serrés les uns contre les autres, sur des nattes de pandanus. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Et ils continuent de giberner, mais un tel sommeil s’était emparé de moi que je m’en allai dormir dans la grange. — (Władysław Stanisław Reymont, Pèlerinage à Czestochowa, L’Âge d’Homme, 1984, page 21)
- (Transitif) Vivre un rêve, une sieste… en état de sommeil.
- Saül but de l’eau du ruisseau, s’étendit à l’ombre du grenadier et dormit un rêve comme rafraîchi du vol, tout près de sa face, d’oiseaux frais et soyeux. — (Gustave Kahn, Terre d’Israël, 1933)
- Marie dort une sieste. — (Anne-Marie Brousseau, Emmanuel Nikiema, Phonologie et morphologie du français, 2001)
- Le vieux Pontife dormait sa sieste après-midi, lorsque le général Cervoni vint lui annoncer qu’il n’était plus souverain temporel. — (François Rohrbacher, Franz Hülskamp, Hermann Rump, Histoire universelle de l’église catholique, 1849)
- Est-ce que les heures dormies avant minuit sont plus efficaces? — (site fr.answers.yahoo.com)
- (Intransitif) (Sens figuré) Être immobile ou avoir un mouvement imperceptible.
- Quand tout dort encore, les larges avenues de Carpentras voient affluer des amoncellements d’asperges, de petits pois, de pomme de terre, de cerises et de fraises. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Cette toupie dort, elle tourne si vite que le mouvement en est imperceptible.
- (Sens figuré) Gésir dans la mort.
- On peut découvrir autour de l'église, à l'ombre de vieux hêtres et de vieux tilleuls, une tombe presque envahie par l'herbe. Quelques-uns des parents de Pasteur dorment sous la pierre où est gravée l'inscription très simple : « Ici reposent à côté les uns des autres… » — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 6)
-
avachir
- Rendre, devenir mou, sans vigueur.
- Ces bottes sont avachies.
- Sa taille s’avachit.
- Cet habit commence à s’avachir.
- Écrire une langue avachie.
- Rendre incapable de produire un effort.
- Il est avachi dans le divan.
- S’avachir sur le divan.
- Mais s’avachir devant un poste de télévision quand les forêts sont profondes, quand l’eau promet la fraîcheur, la lumière ! Pourtant on a le droit, si c’est pour regarder le Tour de France. — (Philippe Delerm, La Première Gorgée de Bière et autres plaisirs minuscules, Gallimard, 1997, page 39)
-
refleurir
- Fleurir de nouveau.
- Les orangers, après avoir porté des fleurs au printemps, refleurissent ordinairement en automne.
- (Sens figuré) Reprendre de l’éclat, mériter et obtenir plus d’estime, plus d’admiration.
- Alice se remit à manger, imitée par Colombe qui refleurissait sous le bienfait de la viande rouge et du vin honnête […] — (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Toutounier, 1939)
- La jeune fille arabe est toujours un enfant, et c’est par là qu’elle donne le ton (de même que la vierge hellène) à la poésie amoureuse toute naïve qui refleurit depuis trois mille ans autour des mers levantines. — (Pierre Louÿs, « La Femme dans la poésie arabe », 1901, dans Archipel, 1932)
-
tenir
- (Transitif) Garder fermement dans la main ou dans les mains.
- Demain, par exemple, il tiendra dans son bras un portefeuille de maroquin rouge. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1886, page 39)
- Voyez, je vous tiens la main ; ainsi vous saurez que je suis auprès de vous. — (Dorothy Garlock, Prisonnière des mirages, FeniXX, 1984)
- Il tenait une lettre à la main, il leva les yeux me regarda puis de nouveau la lettre puis de nouveau moi. — (Claude Simon, La Route des Flandres, Éditions de Minuit, 1960, page 7)
- Le maréchal […] tenait le cheval par la bride, parce que le cheval était un peu nerveux. — (Gilbert Guisan, C.-F. Ramuz ou Le Génie de la patience, E. Droz, 1958, page 43)
- Destiné souvent à mieux tenir l’outil lorsque la main glisse sur le bois à cause de la transpiration. — (Georges Comet, L’outillage agricole médiéval et moderne et son histoire, Presses Univ. du Mirail, 2003, page 161)
- Il n’existe également pas de reliefs où le dadophore de gauche tiendrait un pedum et celui de droite une torche. Au cas où un seul dadophore tient le pedum, il s’agit toujours du dadophore de droite. — (Ljubica Zotović, Les Cultes orientaux sur le territoire de la Mésie supérieure, E. J. Brill, 1966, page 15)
- Portez votre bébé contre votre hanche, tenez-le bien et balancez-vous doucement de gauche à droite en musique. — (Liesbeth Verhoeven, Bien bouger pour bien grandir : 0 à 6 ans, De Boeck Superieur, 2017, page 118)
- […] je me revois petite fille à deux ans. “Tu me tiens hein ? — Mais oui je te tiens.” — (COLLECTIF LA VIE, Faut-il avoir peur ?, Place des éditeurs, 2011)
- Rinri me tenait la main, ainsi que chaque amoureux du parcours tenait la main de celle qui l’accompagnait. — (Amélie Nothomb, Ni d’Ève ni d’Adam, 2007, page 65)
- Le militaire le suit de près ; il attrape un pan d’étoffe ; il croit tenir son homme par l’habit […] — (Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire, 1818, page 30)
- Il se servira de la gauche pour tenir et suspendre la partie qu’il veut disséquer […] — (Theophile Gelée, L’Anatomie françoise, En forme d’Abregé, Chez Jean Gregoire, 1655, page 17)
- (Transitif) Maîtriser, avoir le contrôle (d'un animal, par exemple), d'un lieu (dans le langage militaire), de quelqu'un, etc.
- Il observera de tenir son cheval dans une position qui lui laisse de la liberté pour embrasser ses voltes. — (J. B. Von Sind, L'art du manege pris dans ses vrais principes, G. Desprez, 1774, page 38)
- Ce Metier qui leur a paru plus dans l’ordre, est celui de tenir des Chiens. — (Le Philosophe nouvelliste, volume 2, 1735, page 290)
- Abattre l’Oiseau , c'est le tenir & serrer entre deux mains pour le Garnir de jets, le Poivrer & luy donner quelque medicament : on dit, il faut Abattre ce Faucon. — (Delices de la campagne, volume 2, M.C. Le Cene, 1732, page 272)
- Désormais seul, le 10e CA doit renoncer à son offensive et défendre ses positions, qu’il réussit à tenir jusqu’au soir. — (Damien Baldin, Emmanuel Saint-Fuscien, Charleroi : 21-23 août 1914, Tallandier, 2012)
- […] pour le prévenir des événements et du dessein qu’avait le maréchal de porter l’armée dans le Tras-os-Montes. On l’invitait å tenir poste à Mezenfrio et Povoa-da. — (chevalier Pierre-Madeleine Le Noble, Mémoires sur les opérations militaires des Français en Galice, en Portugal, et dans la Vallée du Tage, en 1809, Barrois l’aîné, 1821, page 244)
- […] pensant ôter aux peuples la connaissance de cette mesure funeste au commerce, il exigea des officiers des monnaies le serment de tenir l’opération secrète. — (Antoine Bailly, Histoire financière de la France, Moutardier, 1830, page 99)
- Vous irez avec moi partout. Je vous l’ai dit, je vous tiens. Pour de bon et pour une durée indéterminée. — (Lisa Barel, De l’odeur de l’encre, Le Serpent à Plumes, 2018)
- […] et puisque nous vous tenons, vous allez venir souper et loger avec nous. — (Alexandre Dumas, Romans et Nouvelles)
- Et pourtant elle (la dépendance NDLR) nous tient, par définition, nous retient… peut-être même qu’elle nous maintient, voire nous soutient. — (Michel Bille, Marie-Françoise Bonicel, Didier Martz, Dépendance, quand tu nous tiens !, Eres, 2014)
- — « C’est plus fort que moi ; faut que j’y aille. Ça me tient depuis ce matin. » — (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 157)
- Ils passaient leur temps enlacés sous les arbres, entre les rochers et, finalement, dans une cabane, sur de la paille… Il fallait que cela les tînt pour que Catherine se passât de confort, pour qu’Alexis oubliât les mille yeux de la campagne, […] — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 148)
- Dans un vent léger, lorsqu'il n’y a pas de turbidité et que le bateau tient la vague, la pêche peut réussir. — (Pêche sur la Volga fin juillet sur murmanprokat.ru. Consulté le 9 novembre 2020)
- (Transitif) (Société) Occuper (un poste, un rôle…).
- De 1567 à sa mort, en 1590, il a tenu la fonction de mathématicien du duc de Savoie, c’est-à-dire qu’il a eu à s’occuper de nombreux problèmes techniques, qu’il a été socialement un théoricien chargé de la science appliquée. — (P. Costabel, Vers une mécanique nouvelle, dans Sciences de la Renaissance : VIIIe Congrès International de Tours, J. Vrin, 1973, page 135)
- Elle a tenu les emplois les plus divers, pour finir dans les vestiaires d’une boîte de nuit. — (Mohed Altrad, Éden : l’extrême tu éviteras, L’Harmattan, 1998, page 98)
- Quant aux artistes qui se sont engagés à jouer tous les rôles qui leur seront assignés par le directeur , il est incontestable qu’ils ne peuvent, sous aucun prétexte, se refuser à tenir ceux qui leur sont distribués. — (Charles Le Senne, Code du théâtre : lois, règlements, jurisprudence, usages, Tresse, 1878, page 269)
- Quelle place tenez-vous au château ? — J’étais la femme de l’intendant. — (Daniel Tharaud, Le temps d’éveil, Éditions Publibook, 2016, page 215)
- (Transitif) Obtenir la réponse à une question qu'on se posait, après des difficultés.
- Si je n’ai réponse à la première question, qui devient en fait la seconde, je tiens la réponse à la seconde, qui est en fait la première. — (Jean-Louis Major, Appartenances : essai en pièces détachées, Éditions David, 2010, page 113)
- On sait d’ailleurs, puisqu’il nous l’a dit dès l’abord, que, s’il pose cette difficile question, c’est parce qu’il tient la réponse. — (André Combes, Essai sur la critique de Ruysbroeck par Gerson, volume 1, J. Vrin, 1945, page 208)
- (Transitif) Exprimer quelque chose, oralement, par écrit, ou mentalement, de façon contrôlée.
- Je revendique en revanche la liberté de tenir des raisonnements, d’argumenter à-propos de toutes les opinions. — (Albert Jacquard, Huguette Planès, Nouvelle petite philosophie, Stock, 2005)
- Comment la mère peut-elle tenir le fil quand celles qui écoutent piaffent d’impatience dès les premières paroles pour faire de cette histoire leur propre histoire ? — (Claude de La Genardière, Encore un conte ? Le Petit Chaperon Rouge à l’usage des adultes , L’Harmattan, 1996, page 192)
- (Transitif) S'occuper de quelque chose (qui exige des compétences).
- Ne regardez pas la maison aujourd'hui : je n’ai plus le courage de nettoyer, ni de surveiller le boy. Mais je vous jure que je sais tenir un ménage… — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, 1937)
- L’Art de bien tenir les Livres de Comptes en parties doubles à l’italienne, avec une table alphabétique des termes en usage dans le commerce, etc. — (J. Isler, Nouvelle méthode suisse, pour tenir les livres en partie double, Weissenbruch, 1810, page 264)
- Il y a deux boutiques où l'on vend de la viande rôtie, kebab. Ces boutiques sont tenues par des Turcs, le kebab n'étant pas un mets arabe. — (Burckhardt, « Voyages en Asie », dans Histoire universelle des voyages effectués par mer ou par terre dans les cinq parties du Monde, revus ou traduits par Albert Montémont, Paris : chez Armand-Aubrée, 1833, page 31)
- Il y avait en outre, au finage de Launay, au lieu dit Vauvagis, 400 arpents de bois que divers habitants de Barrault, tenaient à bail emphytéotique de la commanderie, moyennant la redevance annuelle d'un bichet de blé, d’un bichet d'avoine, et d'un denier par chaque arpent. — (Eugène Mannier, Ordre de Malte : les commanderies du grand prieuré de France, Paris : Auguste Aubry & Dumoulin, 1872, page 336)
- La caisse tient un registre ou grand-ivre sur présent décret et qui sont inscrits sous la rubrique […] — (Journal officiel de la République française, 1951, page 11839)
- (Transitif) Maintenir.
- Il avoit même écrit à l’empereur pour implorer sa clémence en faveur de ce criminel, et pour le prier de se contenter de le tenir en prison perpétuelle loin de l’Italie. — (Ch. Le Beau, Histoire du Bas-Empire, commençant a Constantin-le-Grand, volume 6, de l’imprimerie de Didot le jeune, 1819, page 453)
- Il tressaille de joie, il vit en liberté : Rien ne peut le tenir dans la captivité. — (abbé L.-Clément Gerard, L’imitation de Jésus-Christ traduite en vers français, J.-B. Mensio, 1873, page 123)
- Un clou à vis tient le bout inférieur du crochet […] — (François Bedos de Celles, L’art du facteur d’orgues, partie 1, L. F. Delatour, 1766, page 208)
- Cette chaîne tient l’ancre pendue dehors contre la coque. — (Philippe de Boissy, Bonhomme Ecriture : Naissance à l’écriture, éditions du Jasmin, 2018)
- Cette règle souffre cependant des exceptions, et parfois le chant peut commencer une mesure et réciter sans accompagnement sur un accord qui ne s’est point fait encore entendre, et réciproquement les instruments peuvent tenir un accord avant que la voix attaque le récitatif. — (Alexandre Choron, Nouveau manuel complet de musique vocale et instrumentale, Roret, 1838, page 235)
- Le lecteur lui-même sera tenu dans l’incertitude, sachant de moins en moins au fur et à mesure qu’il avance dans le texte, si les événements qu’on lui rapporte sont réels ou illusoires. — (Bulletin de psychologie, volume 31, n° 332 à 337, 1977, page 668)
- (Transitif) Respecter (une promesse).
- Tenez vos engagements. Cela découragera totalement vos adversaires. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
- (Transitif) (Politique) (Vieilli) Rester sur les termes d’un accord.
- Le lendemain matin il envoïa sommer Vitellius de tenir l’accord qu’il avoit fait (sic). — (Lawrence Echard, Histoire romaine depuis la translation de l’empire par Constantin, jusqu’à la prise de Constantinople par Mahomet II, volume 4, 1730, page 422)
- (Tenir pour) Considérer comme.
- Il faut […] tenir pour maxime que chaque partie qu’on écrit en débit doit avoir son encontre en crédit. — (Le stile des marchands pour tenir liures de raison, ou de comptes, de l’imprimerie de Claude Cayne, 1631, page 2)
- En conséquence , nous vous tenons pour parjure, et dans cette conviction , nous ne saurions vous obéir plus longtemps. — (John Allen Giles, Saint Thomas Becket … sa vie et ses lettres, volume 2, Ambroise Bray, Libraire-Éditeur, 1860 , page 24)
- Il y avait, aux carmélites de Lerma, une béate, tenue pour sainte, la mère Agueda.— (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 178)
- Organiser (une réunion, etc.).
- Le lendemain, le conseil général de salut public tient sa séance dans l’église des ci-devant Cordeliers de Lons-le-Saunier, afin d-y admettre une plus nombreuse assistance.-— (Désiré Monnier, Souvenirs d'un octogénaire de province, Gauthier, 1871, page 103)
- (Transitif) Occuper (de la place, la place nécessaire pour quelque chose).
- La laine est un des principaux articles d’exportation. Une certaine quantité en reste dans le pays, où elle sert à rembourrer les matelas qui tiennent une place prépondérante dans l’ameublement des maisons marocaines, […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 229)
- On voudrait savoir si vos pichets de grès tiennent le litre. Ce monsieur, que vous voyez, qui a le nez rouge, prétend que oui ; moi je prétends que non. Il y a un pari d’engagé. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 7)
- (Tenir à (premier sens)) Être très attaché à quelque chose ou à quelqu'un.
- Le 25 novembre dernier est décédé, à Dergneau, M. Léopold Bruneau qui, depuis plus de 30 ans, vulgarisait l'apiculture raisonnée dans sa région. Ses funérailles ont eu lieu au milieu d’une grande affluence de monde ; tous les apiculteurs du pays avaient tenu à conduire, à sa dernière demeure, leur bien-aimé conseiller. — (« Fédération apicole du Hainaut et environs », dans L’Apiculture rationnelle et l’utilisation des produits du rucher, tomes 8-9, éditions E. Palate-Snappe, 1924, page 15)
- Est-ce que tu peux dire que tu as eu des ennemis, Ivo ? Je n’ai pas l’impression : des ennemis, tu en as si tu tiens à quelque chose, si tu agis, si tu essaies de te faire une place quelque part […] — (Francesco Pecoraro, La vie en temps de paix, JC Lattès, 2017)
- Je veux uniquement savoir si tu tiens à moi ou non. — (Victory Storm, Tu Es À Moi, Litres, 2020)
- (Tenir à (deuxième sens)) Être contigu ; jouxter.
- J’occupais, il y a quinze ans, dans un quartier fort solitaire, une maison dont le jardin tenait à celui d’un couvent de femmes. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 246)
- (Tenir à (troisième sens)) Dépendre de (cf. tenir de).
- L’oracle répondit ce peu de mots : « La couronne tient à la jarretière ». — (François Félix {Nogaret, Podalire et Dirphé, ou la couronne tient à la Jarretière, Louis, 1800 , page 273)
- Cette fragilité est-elle propre aux os des cancéreux, ou tient-elle au développement des cancers multiples dans le système osseux ? — (Eugène Follin, Traité élémentaire de pathologie externe, Paris : Victor Masson & fils, 1869, volume 1, page 299)
- (Tenir de) Être lié à, avoir pour cause.
- Cet enfant tient du miracle, vous savez. Nous avons essayé si longtemps et me voilà enceinte, à quarante et un ans ! — (Louisa George, Karin Baine, Marie Ferrarella, Un enfant pour le Dr Braird, Harlequin, 2018)
- Celte Piéride nouvelle tient de la Napi et de la Callidice […] — (Société linnéenne de Lyon, Annales , volume 9, 1863, page 3)
- Et comme Félicité prenait l’attitude d’une femme piquée, il ajouta à son oreille, en l’embrassant de nouveau :— Je tiens de toi, bien que tu m’aies renié. Trop d’intelligence nuirait en ce moment. Lorsque la crise arrivera, c’est toi qui devras conduire l’affaire. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 101)
- Vous savez que la créature tient de vous toute sa force et toute sa vertu […] — (Nouveau formulaire de prières : dédié aux enfants de marie, Vanryckegem, 1853 , page 204)
- La Bible tient largement de la fiction, mais elle peut encore procurer de la joie à des milliards de gens et encourager les humains à la compassion, au courage et à la créativité - à l’instar d’autres grands œuvres de fiction comme « Don Quichotte », « Guerre et Paix » et « Harry Potter ». — (Yuval Noah Harari, 21 leçons pour le XXIe siècle, traduit de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat, Albin Michel, 2018)
- il tient cela de vous, d’être aimé de toutes les femmes — (Molière, Les Femmes savantes)
- Si ce que nous ressentons vient de l’Inferno, cela tient du fantasme et non de la réalité. — (Day Leclaire, Trish Wylie, Captive du destin, Harlequin, 2009)
- Il ne tiendra qu’à vous beau sire,D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.— (Jean de La Fontaine, Le Loup et le Chien, Fables, Livre I, 5)
- (Tenir pour) (Politique) Rester partisan de.
- Paris fut dès ce moment divisé en deux camps : l’un qui embrassait dans son enceinte les Tuileries, le Carrousel, le Palais-Royal, tous les quartiers opulents ou commerçants de la ville dont les bataillons, composés de citoyens amis de l’ordre tenaient encore pour les Girondins. — (Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins, 1847, page 99)
- (Intransitif) Pouvoir être contenu.
- En nous serrant bien, nous pouvons tenir tous les cinq : Nadir au volant, Violet à la place du passager et les trois autres derrière. — (Fabrice Colin, Passeurs de mort, Flammarion Jeunesse, 2014)
- Tout tient dans ces quelques mots, je vais te les répéter une dernière fois. — (Michel Moatti, Et tout sera silence, HC éditions, 2019)
- (Intransitif) Résister, perdurer dans l’espace ou le temps, résister aux critiques, convenir…
- Justin. – (Il éternue.) Cré rhume !… ça me tient dans le cerveau ! — (Eugène Labiche, L’affaire de la rue de Lourcine, 1857, Scène 1)
- Le roman s’est détaché de ses sources, de ses référents historiques ou géographiques : il tient tout seul « sans attache extérieure » […] — (Sylvia Roustant, Françoise Cahen-Pinon, Annales ABC du BAC 2016 Littérature Term L, Nathan,, 2016)
- Celui-ci a un doute, au dernier moment. — Vous pensez que cela va tenir ? — (Pierre Bellemare, Jean-François Nahmias, Derniers Voyages : Quand la mort est au bout du chemin, Flammarion, 2013)
- Combien de temps croient-ils que nous pouvons tenir ? J’ignore tout des intentions du commandement, et ce que je sais des chances de Dien-Bien-Phu, je ne peux pas le lui dire. — (Jean Pouget, Nous étions à Dien-Bien-Phu, FeniXX, 1964)
- Les potamologues savent que les levées de la Loire ne tiendront pas si des crues comme celles de 1854 et 1864 se reproduisent. Les renforcer coûterait cher et obligerait à déplacer des gens. — (Daniel Zajdenweber, Regard sur l'assurance des catastrophes, Propos recueillis par Margueritte Laforce et Guillaume Maujean, Les Échos (www.lesechos.fr), le 18/04/2006)
- Les desservants peuvent, désormais, disparaître ; le peuple tiendra. Il tiendra, car il est, par caractère, obstiné ; car il vit groupé dans un rayon peu étendu. Il tiendra, car, de son sein, des chefs surgissent qui organisent un nouveau culte. — (Auguste Billaud, La Petite Église dans la Vendée et les Deux-Sèvres, 1800-1830, Nouvelles Éditions Latines, 1961, page 594)
- Mais tout cela ne tient pas ni ne résiste à l’analyse. — (Jean-Paul Betbèze, La Peur économique des Français, Odile Jacob, 2004)
- Cette musique tient dans un salon certes ; mais est tout sauf salon, et amabilités. — (André Tubeuf, Dictionnaire amoureux de la Musique, Place des éditeurs, 2012)
- (Intransitif) (Jeux de boules) Avoir le point ; être la plus proche du but.
- Le Lyonnais à une boule qui tient, la première jouée par Boério. Deux boules niçoises sont seulement dans le cadre. Dubois, d’un seul coup, les nettoie et fait ainsi 7 points facilement. — (Boules : le concours de la Côte-Saint-André, Le Petit Dauphinois, 8 août 1933, page 5)
- (Faire tenir) Faire tenir = faire parvenir.
- Lettre du général de Gaulle à Sir Alexander Cadogan, Sous-secrétaire d'État permanent au Foreign Office. Londres, le 21 janvier 1941. Mon cher sous-secrétaire d’État, Vous avez bien voulu me faire tenir un mémorandum exprimant le point de vue du Gouvernement britannique au sujet de la situation en Indochine. — (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1954, page 338)
- (À l’impératif) Formule sans sens particulier, pouvant servir quand on vient de penser à quelque chose.
- Patience, Vial, bientôt je viendrai ici au printemps… et à l’automne… et aussi pendant les mois qui servent à bourrer les intervalles entre deux saisons… février, tiens, ou bien la deuxième quinzaine de novembre. — (Colette, La Naissance du jour, Flammarion, 1960, page 351)
- Quoi ? Chez moi ?. — Évidemment, tiens. — Et suppose que je tombe sur moi ? — Et alors, tu es toujours très fort pour te faire des amis. — (Terry Pratchett, Johnny et la bombe: Les aventures de Johnny Maxwell, volume 3, L'Atalante, 2017)
- Tenez, mon cher papa, il est tems (sic) que je m’explique franchement. — (Paul de Kock, L’Agnès de Belleville, Imprimerie Dondey-Dupré, 1835, page 19)
- (À l’impératif singulier seulement) A un rôle d'interjection marquant la surprise. Note d’usage : Souvent doublé ou triplé.
- Tiens tiens tiens. Elle avait le nez tordu. Et maintenant il est droit. — (Sarah Mlynowski, Claudine Richetin, Parle-moi !, Albin Michel, 2012)
- (À la forme passive) Être obligé de faire quelque chose.
- Dans toute obligation, nous sommes tenus à réparer le dommage apporté à la chose d’autrui […] — (Leopold August Warnkönig, Éléments de droit romain privé, Deschamps, 1827, page 148)
- Vous êtes tenus de ne pas ajouter aux convoitises de la nature, funestes compagnes du péché d’origine […] — (Jacques Monsabré, Conférences de Notre-Dame de Paris, Année dominicaine, 1891, page 91)
- […] faire quelques traffique dont je nay nulle volenté ; mais suis délibéré de servir loyaument et faire ce que je suis tenu. — (Philippe Augustin Chrétien Kervyn de Volkaersbeke, Les missions diplomatiques de Pierre Anchemant, E. & S. Gyselinck, 1873, page 106)
- […] je suis tombé dans une vie si pénible que je n’en veux plus … et je suis tenu, toujours tenu. - Est - ce l’habitude ? — (Archives d'anthropologie criminelle, de médecine légale et de psychologie normale et pathologique, volume 11, Rey, page 321)
- (Pronominal) (Se tenir à, s’en tenir à) Se limiter à quelque chose.
- Floche.— J’ai eu vingt-cinq ans ! Oui, parbleu ! Seulement, le jour où je les eus, je me suis dit à moi-même : "Bel âge ! Tenons-nous-y ! " Je m’y suis donc tenu, je continue à m’y tenir, et je m’y tiendrai jusqu’à ce que mort s’ensuive, avec votre permission. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
-
pire
- Comparatif de mauvais. Plus mauvais, plus défectueux, plus nuisible.
- La dernière faute sera pire que la première, elle aura des suites, des conséquences plus fâcheuses.
- Se venger, les tuer ! La violence naturelle à son tempérament sanguin lui dicta les pires conseils. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Ne plus s’aimer, c’est pire que de se haïr, car, on a beau dire, la mort est pire que la souffrance. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Pauvre Bernard – non pire qu’un autre ! — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.