Dictionnaire des rimes
Les rimes en : flambart
Que signifie "flambart" ?
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- Nom donné par les marins normands au feu Saint-Elme.
- Petit navire de pêche en usage sur la côte de Normandie, portant deux mâts et un tapecul.
- Grâce au dévouement des gens du port, deux flambarts de pêche avaient été sauvés pendant la tempête, mais on savait qu'un grand navire avait péri dans le voisinage du Plessis, car la mer, de ce côté, rejetait de nombreux débris, des tonneaux, des tronçons de mât. — (Elie Berthet, Le Douanier de mer, 1872, page 131)
- Nom qui s’est donné quelquefois aux pirates portant avec eux le fer et la flamme.
- Charbon à demi consumé qui jette encore de la flamme et de la fumée.
- Graisse que les charcutiers recueillent à la surface de l’eau dans laquelle ils font cuire les diverses parties du porc.
- Ne pourra être employé aucunes graisses appelées flambart pour l’ensimage des draps et serges, mais seulement du saindoux de porc du plus blanc, Règl. sur les manuf. août 1669, art. 53.
- (Familier) Joyeux compagnon, surtout en parlant des masques en temps de carnaval.
Mots qui riment avec "ar"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "flambart".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ar , ars , art , arts , ard , ards , are , ares , arre , arres , oir , oirs , oire et oires .
-
gabare
- (Marine) Embarcation à voile et à rames, qui sert à naviguer sur les rivières, à charger et à décharger les bâtiments, etc.
- Cependant le vent était tombé et la gabare ne gouvernait plus. Il fallut jeter l’ancre et attendre. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, L’Archipel de Chausey, souvenirs d’un Naturaliste, Revue des Deux Mondes, tome 30, 1842)
- La gabare charentaise est un bateau à fond plat qui servait au XIXe siècle au transport des marchandises comme le sel, le bois, l’eau-de-vie, les poteries… — (journal Sud-Ouest, supplément Guide saison 2022 Charente-Maritime, page 40)
- Certains bâtiments de transport.
- (Pêche) Filet qui ne diffère de la seine que par la grandeur.
-
casoar
- (Ornithologie) Genre d'oiseaux paléognathes coureurs et inaptes au vol, comprenant trois espèces distribuées en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie, et dont la tête est couverte d’une espèce de casque osseux et dont le plumage ressemble à du crin.
- Le casoar est un oiseau courageux et, quand il lui faut défendre sa vie, il se sert de ses pattes armées d’ongles redoutables pour porter des coups capables d’éventrer un homme ou de tuer raide un chien. — (Robert Wolff, Oiseaux rares du monde animal, 1968)
- Plumet ornant le shako des élèves de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.
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comminatoire
- (Droit) Qualifie une mesure révocable destinée à faire pression sur un débiteur ; l’astreinte prononcée par le juge est souvent comminatoire.
- Une astreinte comminatoire.
- La loi expliquée resta sans effet. Elle n’était que comminatoire, et ne frappait les nobles et non nobles que jusqu’à ce qu’ils fussent rentrés dans le devoir. — (Michel-Jean-François Ozeray, Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes et du pays Chartrain, vulgairement appelé la Beauce, depuis la première migration des Gaulois jusqu’à l’année de Jésus-Christ 1697, époque de la dernière scission de notre territoire par l’établissement du diocèse de Blois. Chartres : Garnier fils impr., 2 tomes, 1834-1836. Citation en pages 370-371 du tome 1)
- (Finance) Désigne une mesure destinée à faire pression sur un débiteur, mais qui n’est pas définitive et est susceptible d’être révisée après un certain laps de temps.
- L’astreinte présente une vertu comminatoire qui a pour effet d’inciter le débiteur à l’exécution.
- (Par extension) Ce qui implique ou qui contient une menace.
- Le ton comminatoire de cette lettre pouvait faire présager une défense immédiate de jouer les Mariniers de Saint-Cloud. — (Arthur Pougin, L’Opéra-Comique pendant la Révolution de 1788 à 1801 : d’après des documents inédits et les sources les plus authentiques. Paris : éd. Albert Savine, 1891. Citation figurant en page 244, à la suite du texte d’une lettre de Joseph Fouché)
- Personne n’eût pensé à rester chez soi, et surtout personne ne songeait à remettre le pied au Roi Mathias, où des voix comminatoires se faisaient entendre. — (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, page 81)
- « Votre avis, s'il vous plaît ? » Cette question est déjà une réponse et, adressée à des écolières à peine libérées, une réponse comminatoire. — (Remy de Gourmont, Le Chemin de Velours - Nouvelles dissociations d’idées, 1902, édition 1911, page 278)
- – Mais je voudrais que tu me le dises. Dis-le, papa, tu m’aimes ou non ?... sur un ton, cette fois, comminatoire et solennel qui lui fait pressentir ce qui va suivre et l’incite à laisser sortir, c’est juste pour jouer, c’est juste pour rire… ces mots ridicules, indécents : « Mais oui, mon petit bêta, je t’aime. » — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 58)
- […] comme si chacun était mû par une force sans intentionnalité et prenait automatiquement ce masque lisse et cette allure énergique pour le cas où le pas comminatoire de Mlle Anderson retentirait derrière lui. — (Patrick Lapeyre, La vie est brève et le désir sans fin, 2010, page 78)
- Ensuite c’est à chacun de voir en quoi cela l’intéresse, le concerne, lui parle. Il n’y a strictement aucune prétention comminatoire du genre : si vous ne passez pas par là, vous êtes fichu. — (Jacqueline Legaut, La Psychanalyse, l’air de rien, éditions Eres, 2012)
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plupart
- La plus grande partie, le plus grand nombre. Note d’usage : Il est toujours précédé de l’article la.
- La plupart du temps, les véhicules que vous rencontrez sur les routes sont des camions ou des fardiers chargés d’énormes muids… — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- […], et, le lendemain la plupart de mes compagnons franchissaient pour la première fois le cercle polaire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- La plupart de ces messieurs que tu vois là, autour de nous, s’enorgueillissent de casiers judiciaires confortables... — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 19-20)
- Le village de Ngarumaova était composé d’une seule rue, autour de laquelle étaient bâties des case dont j’ai parlé, la plupart construites en tôle ondulée. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Quelquefois) (Absolument) Le plus grand nombre des gens. — Note : S’emploie sans relation à aucun nom qui précède ; et alors il est masculin pluriel.
- Des multitudes d’hommes allaient et venaient ; la plupart, en treillis, travaillaient aux aérostats ; d’autres en uniforme brun faisaient l’exercice. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 112 de l’édition de 1921)
- De même si beaucoup, si la plupart, pour ne pas dire tous, négligeaient depuis de longues années leur devoir pascal, il ne s’en trouvait pas un qui, à l’heure dernière, n’appelât à son chevet ce brave vieux bougre qui les avait vus vivre […]. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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démêloir
- Machine ou instrument qui sert à démêler.
- La laine apparait au mois de septembre, croît pendant l'hiver et tombe au printemps, au moment de la mue; on peigne tous les deux jours, sur l'animal vivant, la toison avec un démêloir jusqu'à ce que celui-ci n'amène plus de duvet. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- (En particulier) Sorte de peigne à grosses dents, fort espacées, qui sert à démêler les cheveux.
- La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d'ébène qui argentait d'une pluie de vers luisants les collines, les prés et les bois. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Mme Pinchard, de l’autre côté du lit. — Mon démêloir, passe-moi mon démêloir. — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
- Elle rangea une paire de chaussures, le pyjama de crêpe satin, un démêloir. — (Colette, Le toutounier, 1939)
-
liard
- Ancienne monnaie française et belge en cuivre qui valait un quart de sou.
- De fait, nous n’avions pas le sou ; nos poches et nos tiroirs fouillés et renversés sur la table, tout compté et recompté, liards, centimes, monnaie de billon et pièces d'argent, – sur dix que nous étions, – nous nous trouvâmes riches d'à peu près quarante francs... Bon Dieu ! quarante francs, pour dix ! — (Léon Guérin, Le Jeune Homme, tome I : La Province, Paris : chez Urbain Canel & chez Adolphe Guyot, 1833)
- Vous êtes un homme dangereux, seigneur Grand-Eunuque. Utile mais dangereux. Si les destinées vous avaient mis à ma place, je ne donnerais pas un rouge liard du bonheur de mon propre peuple. — (Pierre Louÿs, Les Aventures du roi Pausole, 1901)
- J'ai toujours été une voleuse et je le suis restée, bien que depuis trois ans, je n'aie pas fait tort d'un liard à personne, mais l'intention du vol était en moi. — (Jean Ray, Harry Dickson, La Cité de l'étrange peur, 1936)
- (Rare) (Vieilli) Monnaie quelconque, de faible valeur.
- C’était le meilleur mendiant de son couvent. […] car une veuve n’eût-elle pas même de souliers, qu’il avait d’elle un liard, avant de partir. — (Geoffrey Chaucer, Les Contes de Cantorbéry, vers 252 à 255 (p. 40), XIVe siècle)
- …, je ne te refuse pas le secours de mon art ; mais je ne donne pas un liard à ceux qui demandent l’aumône sur la grande route. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- - Cent cinquante francs, pas un liard de plus !… — (Emile Zola, L’Assommoir, 1887,Chapitre IV)
- Le bonheur, a-t-on dit, est plus ami des liards que des louis. — (Victor Cherbuliez, « La Jeunesse de Joseph de Maistre » dans Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 118, 1893, page 217)
- Les choses qui valent vraiment la peine d’être vécues ne coûtent jamais d’argent. Cela ne te coûte pas un liard d’être capable de concevoir la splendeur multiple des choses, la science. Cela ne te coûte pas un liard d’être en Italie, d’avoir le ciel italien au-dessus de toi, de te promener dans des rues italiennes et de t’asseoir à l’ombre d’arbres italiens et le soir venu, de voir le soleil se coucher en italien. Cela ne te coûte pas un liard, si tu plais à une femme et qu’elle se donne à toi. Cela ne te coûte pas un liard d’être heureux quelquefois. Ce qui coûte de l’argent, c’est ce qu’il y a autour du bonheur, des accessoires stupides et ennuyeux. — (Antal Szerb, Le Voyageur et le clair de Lune, 1937, page 210, édition Viviane Hamy, traduction par Charles Zaremba et Natalia Zaremba-Huszvai)
- Pour deux liards de bonne grâce, on s’épargne un assaut cruel… On temporise, on conclut une trêve… — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, collection Le Livre de Poche, page 121)
- « Quelle journée, mon Dieu !– Oui, c’est beaucoup trimer pour deux liards.– Deux liards qu’on n’aura peut-être pas.– Oui, comme vous dites, deux liards qu’on n’aura peut-être pas et qui iront dans la poche des riches. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 21)
- – Non, je ne vous ai jamais aimés tous. Je n’ai jamais aimé que ma mère. Tous, je vous livrerais pour deux liards. Je vous ai livrés pour moins. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 493)
-
centibar
- Unité de mesure inusitée, valant dix kilogrammes, proposée par l'Assemblée nationale en 1793.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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pouvoir
- Être capable de ; avoir la faculté de ; être en état de ; être en mesure de.
- Un léger souffle l’avertissait de ces présences. Geisha le comparait à ces vagues vents coulis traversant certaines pièces bien closes sans qu’on puisse découvrir d’où ils viennent. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 53)
- Elles deux ne pouvaient passer pour des aristocrates ; au mieux pouvait-on les prendre pour des hoberelles d’une lointaine province. — (Gérard Hubert-Richou, Le Sceptre et le Venin, Boulogne-Billancourt : MA éditions, 2013, chap.L.)
- Je ne peux plus me concentrer avec tout ce bruit. — Je n’en peux plus, je suis épuisée.
- Il avoit cependant assez de goût pour sentir qu’on auroit pu choisir un meilleur juge, mais il prenoit la vanité satisfaite pour de la confiance. — (Madame de Genlis, Nouveau contes moraux et nouvelles historiques, Imprimerie de Crapelet, 1802, pages 1-47)
- Avoir la possibilité matérielle de faire quelque chose.
- Je peux venir par le train de 8 h 17 ou celui de 9 h 43.
- Nous n’y pouvons rien. (nous n’avons pas la capacité d’influer sur le cours des choses)
- Avoir la permission de faire quelque chose.
- Parmi ces observations il en est que nous ne pourrons publier que lorsque les événements en cours, sans lesquels, d'ailleurs, nous n'eussions certainement pas vu l’embâcle de la Meuse, seront terminés. — (M. F. Kaisin jr, « Réflexions sur les phénomènes de chevauchement, à propos de l'embâcle de la Meuse en 1940 », dans les Annales de la Société scientifique de Bruxelles, vol. 60, 1940, page 8)
- Tu peux fumer si tu le souhaites.
- Exprime une possibilité, un choix, qui s’offre à une personne.
- Les négociants en ânes qui vivaient hors de chez eux à longueur de temps et étaient absents huit à neuf mois dans l'année ne pouvaient éviter d'avoir une maîtresse quelque part. — (Liu Zhenyun , En un mot comme en mille, traduit du chinois par Isabelle Bijon & Wang Jiann-Yuh, Éditions Gallimard, 2013, chap. 2)
- Je peux appeler un médecin si tu ne te sens pas bien.
- Dans cette affaire, nous pouvons tout nier en bloc, ou décider de faire amende honorable.
- (En particulier) (Ironique) Utilisé pour une proposition insultante, dans le but de faire taire, d’envoyer promener.
- Ta facture ! Mais merde avec ta facture ! Tu peux te la rouler et te l’enquiller où je pense, ta facture !
- Exprime une éventualité, une probabilité, ou une hypothèse. On peut dire aussi : « Il se peut que … » (+ subjonctif).
- Je sais bien que les Français peuvent, en cas de guerre , compter sur leur armée , qui est peut-être la plus brave du monde. Mais est-elle suffisamment organisée ? — (Joseph Grandgagnage, De la Belgique en cas de guerre, Bruxelles : Librairie Polytechnique, 1840, p. 23)
- Ne comptez pas sur lui, il peut partir du jour au lendemain.
- À cette époque, il peut pleuvoir plusieurs fois par jours.
- Si vous ne faites pas attention, vous pouvez vous faire très mal.
- Ne t’impatiente pas ! Elle a pu être prise dans les embouteillages.
- (Interrogatif) Fait appel à la bonne volonté de l’interlocuteur.
- - Peux-tu m’ouvrir ce bocal s’il te plait ? - Oui, je veux bien essayer.
- (Proverbial) Définit un souhait, un désir.
- Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ! Si la jeunesse avait de l’expérience et que la vieillesse eût de la force !
- (Transitif) S’emploie au subjonctif présent par une manière de vœu, de souhait.
- Puissé-je ne pas en arriver là !
- Puisse le ciel vous donner de longs jours !
- Puissiez-vous réussir dans vos projets !
- Puissent vos projets réussir !
- Puisse-t-il arriver bientôt !
- (Intransitif) Se dit encore pour marquer la possibilité de quelque événement, de quelque dessein.
- Un accident pourrait arriver.
- Cela se peut faire.
- Cela pourrait bien être.
- Cela se peut.
- Cela ne se peut pas.
- Il pourrait bien en mourir.
- (Impersonnel) Employé soit seul, soit avec le pronom se, dans cette acception.
- Il se peut que votre projet réussisse.
- Il pourra venir un temps meilleur.
- Il pourra, il pourrait arriver que… Il se pourrait que…
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nasillard
- Qui nasille.
- Et, de ce ton nasillard et monotone qui n’appartient qu’aux fonctionnaires publics, il lut: […]. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes,)
- Ou bien, elle chantait, et cette voix lente, lente, douce et un peu nasillarde était comme la cadence de son rêve, à lui. — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
- S’accompagnant de son gimbri, il nous chante, d'une voix tantôt gutturale, tantôt nasillarde, d’interminables mélopées, que l’assistance reprend aux refrains avec des battements rythmiques des mains. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 33)
- Deux escaliers, sous un maigre lumignon, plongent aussitôt vers un sous-sol d’où la musique sonore et nasillarde de l’accordéon monte avec des accords de banjo. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Sur ces entrefaites elle a rencontré par hasard une de ses anciennes copines, une nommée Suzanne, une brune en minijupe, une sorte de grande sauterelle à la voix nasillarde. — (Daniel Apruz, La Bêlamour, éditions Buschet/Chastel, 1970)
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communard
- Relatif à la Commune de Paris, à son idéologie, à son héritage.
- Il prétendait ne pas connaître son âge mais il avait fait le coup de feu dans les rangs des Versaillais : pour lui, Paris, c’était toujours les communards. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 36)
- « L’étroniforme bourgeois » , le « vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la bourgeoisie » (ces invectives plus pittoresques que pertinentes ne sont pas communardes mais de Flaubert [...]), « l’odieux petit nain » (Reine des Belges), « le singe plein de malice » (Baudelaire), « Monsieur Un-tiers » (Mérimée), Thiers-Pulcinella, la « fleur ministérielle sur le fumier politique » (Balzac), le « père Transnonain » (Belleville), n’a pas raté sa sortie. — (Armand Lanoux, Le coq rouge, Bernard Grasset, Paris, 1972, page 529)
- La définition du régime communard ne saurait omettre cette dernière particularité. Aussi la Commune de Paris peut-elle être analysée comme un régime d’assemblée sous contrôle populaire. — (Gilbert Larguier, Jérôme Quaretti, La commune de 1871 : utopie ou modernité ?, Presses universitaires de Perpignan, 2000, page 52)
- La Commune est d’abord une reprise par les classes populaires de l’espace public, de la ville, comme conséquence de la mise en fuite des autorités. C’est là l’aspect de « Paris libre » qui marque l’expérience communarde. — (Julien Chuzeville, Léo Frankel, communard sans frontières, éditions Libertalia, Montreuil, 2021)
-
choir
- (Vieilli) Tomber.
- « Tire la bobinette et la chevillette cherra ». — (Charles Perrault, Le Petit Chaperon rouge, in Les Contes de ma mère l'Oye, 1697) (Conjugaison archaïque, cf. infra)
- Il chut ensuite tant de neige que les loups quittèrent les bois et entrèrent dans les maisons. — (Charles Deulin, « Le Poirier de Misère », in Cambrinus et autres Contes, circa 1847–1875)
- Il fait choir un jour les marbres les plus solidement assemblés, comme le peuple, introduit dans l’édifice de la Féodalité, l’a jeté par terre. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Cet autre paysan du Danube regagna son toit à Blangy, regarda choir une à une ses illusions, vit sa république finit en queue d’empereur, et tomba dans une complète misère, sous les yeux de Rigou, qui sut hypocritement l’y réduire. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre douzième)
- Vainement il cherchait, à la fois, sa clé et son équilibre. Soudain il faillit choir en avant. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 86)
- Il advient parfois que du haut des loges choie un programme. — (Fédor Dostoïevski, La Femme d’un autre, 1888 ; traduit du russe par Gustave Aucouturier, 1969, page 46)
- J’ai eu deux alertes, coup sur coup. Alors, j’ai laissé choir. — Vous avez aussi laissé choir mon copain ? — (Léo Malet, Les Eaux troubles de Javel, chapitre 4)
- Et surtout, cela pour vous dire, ne cherrez pas dans mes bégonias. — (Roger Peyrefitte, Correspondance Henry de Montherlant/Roger Peyrefitte, lettre du 21 avril 1941, Éditions Robert Laffont, 1983, page 272)
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musoir
- Extrémité d’une jetée, d’une digue, etc.
- Tous les jours donc, du matin au soir, les quais, les musoirs et les jetées du port de Toulon étaient couverts d’une quantité d’oisifs et de badauds. — (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
- L’Argèlès, ses premiers feux allumés, sa cheminée expectorant un tourbillon de fumée noirâtre, était amarré à l’intérieur du vieux bassin, le long de la jetée de Frontignan à l’est. Au nord se dessine, dans sa forme triangulaire, le nouveau bassin auquel vient aboutir le canal maritime. A l’opposé est établie la batterie circulaire qui défend le port et le môle Saint-Louis. Entre ce môle et le musoir de la jetée de Frontignan, une passe, d’un abord assez facile, donne accès dans le vieux bassin. — (Jules Verne, Clovis Dardentor, 10/18, no1308, 1979, p. 35)
- (Sens figuré) — Impuissante à s'étaler au travers de la digue lorraine et de ses rudes musoirs, la marée allemande, glissant vers le Nord, y cherchera donc passage. — (Victor Margueritte, Au bord du Gouffre, 1919)
- (Transport routier) Pointe extrême située à la séparation de deux voies de circulation de même sens.
- Les portes Maillot, d’Orléans, de la Villette, de Sèvres ou encore de Pantin : 12 musoirs vont être sécurisés cette année. — (Île-de-France, no35, page 3, juin 2011, Conseil régional)
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champart
- (Droit féodal) Droit qu’avaient certains seigneurs de fiefs de lever, à leur profit, une certaine quantité de gerbes dans leurs censives. Le champart était d’environ une gerbe sur huit.
- Le nommé Jacques Marguelot a été accusé d'avoir, le 22 juillet 1790, proclamé, à son de tambour, dans un jour de foire, à Montargis , qu'il étoit défendu de payer les droits de champart; que les décrets qui ordonnoient ce paiement, étoient faux ; qu'ils avoient été supposés par la noblesse; et qu'il étoit autorisé, par les magistrats, à proclamer la défense de payer les champarts; […]. — (M. Le Hodey, Journal des états généraux, convoqués par Louis XVI, le 27 avril 1789' ; aujourd'hui Assemblée nationale permanente ou Journal logographique, tome 32, Paris : chez Le Hodey, 1791, p. 130)
- Au surplus, presque dans chaque province le champart avait un nom particulier; ainsi il était appelé, selon les lieux et la nature des productions, terrage, agrier, sixte, yohyde, tasque, parciere, meume, complant, terceau, quart ou tiers raisin, vignage, hostise, fouage, festage, herbaux, bordelage, quarpot, cinquain, vingtain, etc. — (Le droit civil français suivant l'ordre du code, par swahili, tome 18, continuation par J.-B. Duvergier, tome 3, Paris : chez Jules Renouerd, 1836, p. 167)
- Les redevables des champarts, terrages, arrages, agriers, complans, & de toutes autres redevances payables en nature, qui n'ont pas été supprimées sans indemnité, seront également tenus de les payer la présente année & les suivantes, jusqu'au rachat, en la manière accoutumée, […]. — (« Décret rendu sur le rapport ci-dessus, le 18 juin 1790 », dans Procès-verbal de l'Assemblée nationale imprimé par son ordre, 7e livraison, tome 22, Paris : chez Baudoin, s.d., p. 13)
-
voir
- Percevoir l’image des objets par l’organe de la vue.
- […] ; et l’on voyait déjà quelques embarcations filer doucement sur l’eau que battaient les grands avirons, pareils à des vols de goélands lents et bas. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière, 1885, Les Eaux muettes)
- – Pourtant —fit Bert— j’aimerais bien en voir un… rien que pour pouvoir y croire quand je l’aurais vu.– Vous le verrez avant qu’il soit longtemps, promit le soldat. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 27 de l’édition de 1921)
- On ne voyait pas les tramways. […]. Pourtant les quais où ils roulaient, avec des piaulements plaintifs, n'étaient guère éloignés, car la rue, quelquefois, tremblait à leur passage […]. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
- C’est à Namur que Gaspard vit le premier beffroi. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- Il se fabriquait une étrange réputation, personnage de légende qui voyait à travers le brouillard, savait se rendre invisible aux gabelous, capable de tout ! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Absolument) — L’on y voyait à peine, le sanctuaire n’étant éclairé que par des veilleuses pendues au plafond […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- […] puis le voyant mort, car vous le tuâtes du coup, vous prîtes la fuite sur le cheval qu’il vous avait donné. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Donner en vis-à-vis, avoir une vue.
- Cette maison voit sur un jardin, sur une rue.
- (Par extension) (Militaire) Avoir une vue découverte sur une cible en sorte qu’on est à portée de la battre avec le canon.
- Cette hauteur voit la place, voit le rempart de la place.
- Cette hauteur voit tel ouvrage à revers.
- Être le lieu où se déroule une action ; en être le siège.
- Fort peu habitée l'hiver, Ville-d’Avray voit sa population se décupler quand éclosent les premières frondaisons de la forêt ; quand les chauds rayons du soleil de juin font revivre les palmes des grands saules sur le bord des étangs si chers à Corot. — (Jules Mary, Roger la Honte, Paris : chez Jules Rouff & Cie, 1886, page 3)
- Avec l’utilisation d’antigènes de tréponèmes pâles tués, les réactions sérologiques ont vu leur sensibilité et leur spécificité nettement améliorées. — (François Pebret, Maladies infectieuses : toutes les pathologies des programmes officiels des études médicales ou paramédicales, Heures de France, 2003, page 497)
- Vivre pendant une période désignée, avoir connu cette époque.
- J’ai vu le temps où il n’y avait pas d’autre mariage que le mariage religieux. — (George Sand)
- (Sens figuré) (Familier) Imaginer, représenter.
- Dans l’espèce humaine, la Parthénogénèse n’a été vue que par les yeux de la foi ; il n’en est pas ainsi dans les rangs inférieurs de l’animalité […] — (Yves Delage et Marie Goldsmith, La Parthénogénèse naturelle et expérimentale, Flammarion, 1913, page 2)
- Les deux Allemands le tenaient sous la menace de leurs yeux haineux. Pendant un moment Bert vit la mort proche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 353 de l’édition de 1921)
- Prendre soin de quelqu'un, le traiter.
- C’est ce médecin qui voit ce malade.
- Il est vu par ce médecin.
- (Inversement) Consulter.
- Il faut qu’elle aille voir un médecin.
- (Absolument) Être en état de percevoir l’image des objets.
- Voir clair. — Voir trouble. — Voir double.
- Voir confusément. — Voir distinctement.
- Voir de près. — Voir au loin.
- Être témoin de l’état d’une personne ou d’une chose.
- Quelques journaux manquaient à la collection. C’étaient ceux qui relataient comment Charlotte, condamnée à mort, avait vu sa peine commuée en celle des travaux forcés à perpétuité. — (Jules Mary, Les filles de la Pocharde, 1897-1898)
- C'est ici que l'on voit deux choses bien cruelles, Des maris ennuyeux et des femmes fidelles, Car l'Amour, tu le sais, n'est pas luthérien. — (Évariste de Parny, « Lettre à Bertin, du Cap de Bonne-Espérance, octobre 1777 », dans le recueil Œuvres d'Évariste Parny, tome 1, Paris : chez Debray, impr. Didot l'aîné, 1808, page 217)
- Les gens que vous avez vus arriver, que vous avez vu mener en prison. — La maison que j’ai vue s’écrouler, que j’ai vu démolir. —C’est un homme que j’ai vu autrefois bien pauvre, bien malheureux.
- Être témoin de faits, d’événements contemporains, ou en avoir seulement entendu parler.
- L’Afrique du Sud, avec la fin de l’apartheid a vu ainsi affluer des migrants venus du Mozambique, de Zambie ou d’Angola quand les Afrikaners partaient vers l’Australie ou l’Amérique. — (Christian Pradeau et Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/volume 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
- Ce que nous voyons de nos jours, était annoncé depuis longtemps.
- Les événements extraordinaires que nous avons vus s’accomplir.
- Faire des observations et des remarques en lisant ; se reporter à ce que l’on lit.
- Mais nous avons vu comment Saint Louis, poussé par ses convictions religieuses, voulut rendre l’usure impraticable. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- J’ai vu dans Démocrite.
- Où avez-vous vu cette particularité ?
- Dans quel livre avez-vous vu ce passage ?
- Fréquenter.
- Qui voyez-vous le plus souvent ?
- Qui voit-il dans son pays ?
- Nous nous voyons souvent.
- (En particulier) Avoir une relation amoureuse.
- Plus tard, j’appris un absurde mariage d’amour qu’elle fit avec un jeune homme qu’elle devait déjà voir à ce moment-là. — (Marcel Proust, Guermantes, 2, 1921, page 393)
- Je ne le vois plus.
- (En particulier) Avoir une entrevue, une conversation, avec quelqu’un.
- Il faut que je voie le directeur rapidement.
- (Spécialement) (Avec la négation) (Familier) Supporter.
- Celui-là, je ne peux pas le voir !
- Acquérir la connaissance des choses du monde, dans les voyages ou dans le commerce des hommes.
- C’est un homme qui a beaucoup vu.
- Il a vu du pays. - Il a vu les pays étrangers. - Il veut voir l’Italie.
- Regarder, considérer avec attention.
- Voyez ce tableau. — C’est une chose à voir. — Il mérite d’être vu.
- Voir un objet au microscope. — Laissez-moi voir cela. — Voyons un peu ce qu’il va faire.
- Examiner, vérifier, se réserver de prendre un parti.
- Si cela arrive, nous verrons ce qu’il faudra faire.
- Voir une affaire à fond.
- Ceci est à voir. — C’est à voir.
- (Familier) Vérifier par soi-même une assertion, une information.
- Si vous ne le croyez pas, allez-y voir.
- J’aime mieux le croire que d’y allez voir.
- S’apercevoir, se rendre compte, comprendre.
- Il y a longtemps que l’on voit qu’il se ruine.
- Je vis bien qu’il me manquerait de parole.
- Ne voyez-vous pas qu’il vous trompe, qu’il se moque de vous ?
- Je vois ce que vous voulez dire.
- Et il est amusant de penser à cette réponse que nous donnons parfois pour signifier que nous avons compris : « Je vois. » Le verbe voir devient alors synonyme d'intelligence, une autre preuve que l'ultime ou l'essentiel peuvent être invisibles pour les yeux. — (Christine Michaud et Thomas De Koninck, Le Petit Prince est toujours vivant, Gallimard/Édito, 2020, page 37)
- C’est comme ça qu’il faut faire pour retirer son billet ; vous voyez ?
- Inspecter avec autorité, veiller à.
- Cet homme n’a rien à voir à ma conduite, et je n’ai pas le droit de voir à la sienne.
- Qu’avez-vous à voir dans ma maison ?
- Voyez à ce qui se passera. — Voyez à la dépense.
- Éprouver, essayer.
- Voyez si vous pouvez résoudre ce problème.
- Voyons si la chose nous réussira mieux ainsi.
- Je veux voir jusqu’où ira sa patience.
- À toi de voir.
- (Par analogie) Juger par le sens du goût, de l’odorat, du toucher ou de l’ouïe, en parlant des choses que l’on connaît.
- Voyez si le vin est bon. — Voyez un peu si cela est chaud.
- Il faut voir si cet instrument est d’accord.
- Juger ; apprécier ; envisager.
- Jamais nous n'avons eu l’ineptie de penser que les catholiques dussent être opprimés, qu'ils dussent être vus avec défaveur par le gouvernement, qu'ils dussent être exclus des emplois publics, qu'ils dussent même être exclus du ministère. — (« Quelques mots à nos contradicteurs passionnée et modérés », dans la Revue nationale de Belgique, Bruxelles : Librairie Polytechnique, 1840, volume 4, page 85)
- Ensuite c’est à chacun de voir en quoi cela l’intéresse, le concerne, lui parle. Il n’y a strictement aucune prétention comminatoire du genre : si vous ne passez pas par là, vous êtes fichu. — (Jacqueline Legaut, La psychanalyse, l’air de rien, éditions Eres, 2012)
- Chacun a sa manière de voir. — C’est ainsi que je vois. — C’est un homme qui voit tout de travers.
- (Familier) Étudier, apprendre.
- Je ne répèterai pas ce que nous avons vu la semaine passée.
- Aller faire quelque chose.
- Notre mère est malade, papa est mort. Nous allons voir avec mon petit frère à ramasser des pommes de terre dans le champ. » — (Alphonse Daudet, L’enfant espion, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 27)
- (Québec) (Désuet) (Par euphémisme et apocope de voir ses règles) Avoir ses menstruations.
- As-tu vu ce mois-ci?
- (Religion) Connaître par l’intelligence.
- Dieu voit le fond des cœurs, voit toutes choses.
- La béatitude consiste à voir Dieu.
- (Pronominal) (Sens propre) Voir soi-même. Voir l’un l’autre.
- (Pronominal) (Avec un adjectif ou avec un participe passé) Être.
- Après une lutte soutenue entre le gros bon sens du paysan et la folle impulsion donnée par l’administration des haras, celle-ci a été forcée de céder le pas, et s’est vue obligée en 1860 de supprimer les dépôts d’étalons d’Abbeville et de Charleville, […]. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- À ce moment, la guerre tomba brutalement, sans crier gare. Le deuxième jour de mobilisation, Fagerolle se vit jeté dans un wagon à bestiaux, parmi les vomissures et les gueulements patriotiques d’un certain nombre de citoyens français. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 29)
- Mais, à la longue, elle se vit contrainte de renoncer à ses méthodes iniques, parce que trop d’enquêtes s’étaient tournées à la confusion […]. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Pronominal) (Avec un infinitif) Construction pour faire du COD, du COI ou du quelqu’un en question le sujet. Note : La construction passive en français avec être ne peut faire que du COD le sujet.
- — Est-ce qu’il se voit mourir ?Urbaine posait cette question à tous les parents d’agonisants et si l’on se voyait mourir, mon Dieu, tout était fini. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 24)
- Ancien sous-off’ de la Légion, il avait d’abord été cassé de son grade, puis ayant « passé au falot », il s’était vu condamner à trente ans. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 50)
- Il s’est vu obliger de payer ses dettes. : Il a été obligé de payer ses dettes.
- Elle s’est vu conférer un diplôme. : On lui a conféré un diplôme.
- Un touriste s’est vu voler son portefeuille. : On a volé le portefeuille d’un touriste.
-
bobinoir
- (Technique) Machine qui dévide mécaniquement les fils, les matières souples sur des bobines.
- Cette opération du tortillonnage existe donc toujours, et exige, après le bruissage, l’opération contraire de détortillonner, c’est-à-dire de déformer les tortillons, pour pouvoir les soumettre à de nouveaux passages aux défeutreurs simples et doubles, machines à réunir, puis enfin aux bobinoirs. — (M. Armengaud aîné, Publication industrielle des machines: outils et appareils, tome quatrième, 1845, page 180)
- L’enroulemeut des fils sur la casse des fuseaux se pratique avec le concours d’un bobinoir complété par un dévidoir. — (Bulletin des métiers d’art: revue mensuelle, 1910)
-
bougeoir
- Chandelier bas, sans fût, se présentant comme une bobèche fixée sur un pied en forme de coupe et comportant une prise pour son transport.
- À minuit, lorsqu’elle prit le bougeoir de sa mère pour l’accompagner à sa chambre, Mme de La Mole s’arrêta sur l’escalier pour faire un éloge complet de Julien. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
-
goguenard
- Qui affecte la moquerie, la raillerie.
- Et il s’en alla goguenard. — (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 129)
- Le pouce est ce gras cabaretier flamand, d'humeur goguenarde et grivoise, qui fume sur sa porte, à l'enseigne de la double bière de mars. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Un caporal infirmier, face rubiconde et réjouie, un peu goguenarde, l'assistait. — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
- Les autres approchaient, goguenards, hurlant toujours et bientôt les deux groupes s'affrontèrent, l'un joyeux et narquois, l'autre ahuri et digne. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Chemise ouverte, et en pantalon de treillis bleu, ils revenaient, goguenards, faisant sonner clair leur clinquante retraite, dans les services où de blêmes successeurs s’épuisaient à les imiter : sous leur férule, naguère, les choses allaient d’un meilleur train. — (Richard Jorif, Le Burelain, éditions François Bourin, 1989, page 85)
- Un article rapide relatait la venue en fanfare d'une troupe de chasseurs de trésors. Le journaliste, goguenard, taillait un costard aux pollueurs rêveurs qui s'imaginaient trouver le fameux trésor des Templiers... […]. — (Gordon Zola, Nom de Code: Le Dada de Vinci, Paris, Chemins de tr@averse, 2011, page 87)
-
héligare
- (Transport aérien) Gare destinée aux passagers d’hélicoptères.
- Et c’est à peu près la seule héligare existante en France. — (L’Architecture d’aujourd’hui, volume 34, numéros 112 à 115, 1964)
-
arrosoir
- (Jardinage) Outil utilisé pour l’arrosage et qui se compose d’un récipient muni d'une anse et d’un long col (ou queue) qui peut être terminé par une plaque percée de petits trous (pomme).
- Ce jardin est sec, il faut que le jardinier ait toujours l’arrosoir à la main.
- Elle a éprouvé cela, jadis, lorsqu’elle s’amusait avec sa maison de poupées et qu’elle empruntait l’arrosoir du jardin pour faire pleuvoir des averses sur le toit de la bicoque. — (Serge Brussolo, La Fenêtre jaune, 2007)
- — Je n’ai rien fait. Pas un mètre de tuyau. Pas même un arrosoir : rien ! répétait Mitoine. — (Georges Coulonges, Le pays des tomates plates, Presses de la Cité, 2002, page 42)
- (Par extension) Contenu d’un arrosoir (sens 1).
- Vous devez verser deux arrosoirs de 20 litres au moment de la plantation.
- (Médecine) Sonde perforée pour effectuer des lavages de la région prostatique.
- (Zoologie) Mollusque acéphale (Aspergillum) dont la coquille évoque une pomme d’arrosoir (sens 1).
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dénégatoire
- Relatif à une dénégation.
- Exception dénégatoire.
-
hagard
- le vieil anglais hauke, aujourd'hui hawk, « faucon », avec le suffixe péjoratif -ard ;
- le scandinave hak-r, « tête chaude », avec le même suffixe.
- Huet[3] avait proposé l'allemand Hag, ancien français hague[1] (d'où haie), « lieu propre à rendre fier celui qui l'a pour défense » ; l'explication est mauvaise, mais l'étymologie est bonne[3], car un auteur du XIVe siècle dit que le faucon hagard est celui qui est de mue de haie :N'est mestiers c'om m'apaie [apaise]Par tels discours ; ne sui muiers de haie — (Ménagier, II, 317).Le faucon hagard est le faucon qui mue de haie, c'est-à-dire dans les haies, et non en domesticité[3]. Mais il s'agit vraisemblablement d'une étymologie populaire[1].
- Apparenté[1] à l’anglais haggard, lui-même issu du français mais à rapprocher de hag (« sorcière, vieille femme ») ; étymologie avancée[1] par Kluge pour l'allemand hager (« maigre, hâve ») mais non retenue par la suite[1].
-
passoire
- (Cuisine) Récipient percé, permettant de retenir une partie des éléments qu’il contient (les plus gros) et de laisser passer les autres.
- Lorsque toute l’oseille sera régulièrement fondue, qu’il ne restera plus aucune feuille verte, il faut la verser dans une passoire et l’y laisser s’égoutter un certain temps. — (C. Reculet, Le Cuisinier practicien, ou la cuisine simple et pratique, Édouard Dentu, Lacroix et Baudry, Paris, 1859, page 156)
- (Sens figuré) Décrit quelque chose qui a beaucoup de trous.
- « Ça commence à se faire vieux… Regardez-moi ces berges… C’est fendillé de haut en bas… Ça nous fait perdre beaucoup d’eau parce que, par endroits, c’est une passoire. » — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 244)
- Pour ma part je suis plus mort que vif, car plusieurs mitrailleuses ont été actionnées en même temps : si nous étions restés sur la route, nous aurions été réduits à l’état de passoire. — (André Courvoisier, Le Réseau Heckler : De Lyon à Londres, France-Empire, Paris, 1984, page 41)
- (Sens figuré) (Sport) (Familier) Se dit d’un gardien de but qui fait preuve de peu d’adresse pour arrêter les tirs adverses.
- Pas étonnant qu’il eût de l’appréhension à recevoir le ballon de volée, surtout s’il s’agissait d’une chandelle. Il ne le voyait pas bien venir. Parfois, il lui passait même entre les mains, frrrt ! Sans qu’il s’en aperçoive. Les autres riaient. Eh, la passoire ! — (Raymond Guérin, L’Apprenti, Gallimard, Paris, 1946)
-
découpoir
- Instrument qui sert à faire des découpures.
- (Métallurgie) Disque de métal qui constituent les taillants d'une machine destinée à couper le fer comme une cisaille.
-
évocatoire
- (Jurisprudence ancienne) Qui donne lieu à une évocation.
- Cause évocatoire.
- Cédule évocatoire.
-
apercevoir
- Commencer à voir.
- Tantôt il leur semblait apercevoir les soldats alignés, les cavaliers rapides comme une vision d’Ossian ; […]. — (Anonyme, Revue littéraire, 1830, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- En les apercevant, Bert s’aplatit sur le sol, rampa jusqu’à un creux propice et demeura étendu là à contempler leurs efforts. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 357 de l’édition de 1921)
- L'horizon était bouché dans le Nord, et c'est dans une déchirure de la brume que nous aperçûmes la base de l'île Jan-Mayen, puis les mâts de la T.S.F. et le pavillon norvégien. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Je monte sur le pont et aperçois dans la nuit très noire les nombreuses lumières d'un vapeur qui s'éloigne. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- « Mais Nathalie que t’est-il encore arrivé avec ce verbe ‘apercevoir’ ? Tu lui as de nouveau mis deux p ! – Oh mais comment est-ce possible ?... c’est parce que j’ai de nouveau pensé à ‘apparaître’… – Écoute, mon petit, tu sais ce que tu dois faire, tu vas écrire vingt fois : ‘Je n’aperçois qu’un p au verbe apercevoir » Et j’admire tant d’ingéniosité. — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 168)
- (Sens figuré) Remarquer ; comprendre.
- Pour sonder son frère, Aristide, qui n’osait paraître inquiet ouvertement, se contenta de lui demander :— As-tu lu mon article d’hier ? Qu’en penses-tu ?Eugène eut un léger mouvement d’épaules.— Vous êtes un niais, mon frère, répondit-il simplement.— Alors, s’écria le journaliste en pâlissant, tu donnes raison à Vuillet, tu crois au triomphe de Vuillet.— Moi !… Vuillet…Il allait certainement ajouter : « Vuillet est un niais comme toi. » Mais en apercevant la face grimaçante de son frère qui se tendait anxieusement vers lui, il parut pris d’une subite défiance. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99-100)
- A chaque fenêtre on aperçoit, sous les rideaux de mousseline, des fuchsias ou des géraniums cultivés dans des pots avec une touchante sollicitude. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 46)
- Ce relaps ayant été aperçu par ses coreligionnaires dans la procession de la Fête-Dieu, fut pris à partie par eux. Il s'ensuivit une violente bagarre. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Pronominal) Remarquer une chose qui avait échappé d’abord.
- Au moment où il se disposaient à revenir chargés d'or et de perles, ils s'aperçurent que leurs navires faisaient eau, percés à jour par le broma ou ver marin qui fourmille dans les régions de la zone torride. — (Washington Irving, Voyages et découvertes des compagnons de Colomb, Paris : librairie Hachette & Cie, 3e éd., 1893, page 48)
- Jamalou, le concierge, s'apercevant que la voûte se trouvait éclairée, alla se rendre compte du fait et ne vit rien d'abord qui l'étonnât. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- « Singulière affaire, assurément », se disait-elle. Elle en fut si bouleversée qu'elle ne devait même pas s’apercevoir que le coq avait déjà annoncé l'aube et que l'Orient peu à peu s'éclairait. — (Belle de Candeur : Roman érotique de la dynastie Ming, traduit du chinois par Christine Barbier-Kontler, Arles : Éditions Philippe Picquier, 1990, 1994, page 27)
- Pour le cocuage, c'est plus sérieux. Il s'agit, pour employer la langue moderne, d'un traumatisme. L'enfant a quinze ans, et s’aperçoit brutalement que sa mère couche avec son précepteur. — (Hubert Juin, Un grand poète romantique, en préface de Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des races humaines (1853-1855), édition numérique de l’UQAC, 2004)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.