Dictionnaire des rimes
Les rimes en : filet
Que signifie "filet" ?
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- Fil délié, petit fil.
 - Technique de couture.
 - Elle est en train de se confectionner au filet le manteau le plus adorables que vous puissiez imaginer. — (Jane Austen, Northanger Abbey, ch. vi, traduction de Josette Salesse-Lavergne, Christian Bourgois Éditeur, 1980)
 - Maillage de cordes ou de fils destiné à empêcher le passage ou à capturer des objets de taille supérieure aux mailles.
 - « Toi, tu crois les affaires et les hommes plus grands qu’ils ne sont, et tu fais des héros, en bien ou en mal, de tous les interlocuteurs. Tu tends tes filets trop haut, comme dit Thucydide des Béotiens. » Et Lucien répéta les mots grecs que j’ignore. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - Jean Donnard et Pierre Kerhuon embarquaient les filets dans la chaloupe, amarrée au quai, près de la cale qu’ensanglantaient des débris de poissons fraîchement éventrés. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
 - […], n’avait-il point remarqué une superbe truite qui se calait sous un rocher de la rive.[…]. La question se posait seulement de savoir s’il la prendrait au filet ou à la main. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Les bêtes si méfiantes qui s'abattaient à la croûle sur les fagnes pour en extraire les vers, ne prenaient point garde aux filets tendus à plat sur le sol; elles s'y empêtraient et tous leurs efforts étaient vains. Elles ne pouvaient s'en dépêtrer ou arracher le bâtonnet qui les fixe. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Sport ludique et convivial, le Padel est un jeu à l'aspect familier car il emprunte sa technicité et son règlement à nombre de jeux que nous connaissons bien : le tennis dont il a hérité du filet, de la balle, et du décompte des points, […]. — (Petit Futé; Vendée, 2009-2010, page 49)
 - Sac en mailles.
 - Tout à coup, une commère qui, un filet de provisions à la main et le visage congestionné d'émotion, absorbait, le nez en l'air, ce récit sensationnel, poussa un hurlement d'effroi, [...]. — (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
 - (Technique) Usinage en forme d'hélice cylindrique sur une vis ou autre tige filetée ainsi que dans un écrou ou autre taraudage.
 - Les vis peuvent être à filet rond, trapézoïdal ou triangulaire.
 - (Par analogie) Qui ressemble à un petit fil, particulièrement en parlant des petites fibres des plantes.
 - Cette herbe, cette racine est pleine de filets.
 - (Botanique) Partie inférieure de l’étamine qui supporte l’anthère, et qui est ordinairement plus ou moins déliée.
 - Quant aux anthères réellement unilobées, il est évident qu'elles s'ouvrent par une seule fente, qui, bien que longitudinale, paraît transversale, si cette anthère est, comme cela arrive fréquemment dans ce cas, renversée sur le dos à l'extrémité du filet. — (Ernest Germain de Saint-Pierre, Nouveau dictionnaire de botanique, Éditions J.-B. Baillière et fils, 1870, page 65)
 - Les filets de cette fleur sont velus. Filets plus longs que le tube de la corolle.
 - (Anatomie) Ramifications les plus ténues des nerfs.
 - Les filets nerveux.
 - (Anatomie) (En particulier) Pli membraneux qui est sous la langue et qui en règle les mouvements.
 - Faire l’opération d'entailler le filet d'un nouveau-né pour le libérer d’un handicap de succion dû à un filet de langue trop court.
 - Couper le filet : (Sens figuré) Empêcher de parler.
 - Cette réponse inattendue lui a coupé le filet. → voir couper le sifflet
 - Il a le filet bien coupé : (Par plaisanterie) Il est bavard.
 - (Art) Se dit de certains ornements linéaires.
 - La façade était peinte en blanc et les arêtes de la corniche se rehaussaient d'un filet rouge qui en accentuait le profil. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Couverts d’argent à filets.
 - Faire un filet sur le bord de la couverture d’un livre.
 - Reliure de veau avec filets.
 - Orner une pièce de serrurerie d’un filet en relief.
 - Cette moulure est accompagnée d’un filet.
 - (Typographie) Zone libre de texte entre deux colonnes imprimées.
 - (Typographie) Se dit de certains traits qui ont diverses formes et divers usages.
 - Le lendemain, les nombreux abonnés d’un journal libéral lurent dans les premiers-Paris un article entre filets, inséré d’autorité par Chaboisseau et Métivier, actionnaires dans deux journaux, escompteurs de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie, et à qui nul rédacteur ne pouvait rien refuser. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
 - Mettre un filet au-dessous d’un titre.
 - Filet double.
 - Filet maigre.
 - Lames de métal qui servent à imprimer ces sortes de traits.
 - Filets d’acier, filets de cuivre.
 - (Sens figuré) Liquide coulant en petite quantité mais sans interruption.
 - Ajoutez un généreux filet d’huile d’olive, un petit de citron, une pincée de fleur de sel, une de sumac, et parsemez le plat de quelques feuilles de coriandre. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 2 décembre 2022, page 14)
 - On traverse l'oued Isten, il contient du berdi (roseau) en abondance, et a un tout petit filet d'eau. On campe à 9 h 30 devant Idelès. — (Bulletin du Comité de l'Afrique française, 1908, volume 8, page 122)
 - Les enfants courant entre les jambes de grand-maman pendant que grand-papa ronfle sur sa chaise, un filet de salive au coin des lèvres ? — (Richard Martineau, Chronique pascale, Le Journal de Québec, 4 avril 2021)
 - Le plastron de sa chemise portait la trace séchée d'un filet de vodka. — (Charles Dantzig, Paris dans tous ses siècles, Grasset, 2024, page 326)
 - (Boucherie, Cuisine) La partie charnue qui est le long de l’épine dorsale de quelques animaux ; on ne l’appelle ainsi que quand ces animaux ont été dépecés pour être mangés.
 - La viande, qui doit se révéler un peu ferme, provient souvent de tranche grasse, de rond de gîte, de gîte à la noix, mais les rosbifs aristocratiques peuvent être taillés dans le filet, le faux-filet ou le romsteck. — (Jacques-Louis Delpal, Comment marier les mets et les vins, Éditions Artemis, 2007, page 110)
 - (Par analogie) — Il s'adressa au cuistot : — Je prends un guéridon, tu m'enverras des filets d’harengs pour commencer, une double saucisse-frites, un calendo, un kil, et que ça saute. — (Robert Giraud, La petite gamberge : roman, Éditions Denoël, 1961, page 67)
 - Mettez les filets de haddock dans un plat creux, versez le lait par-dessus et laissez tremper pendant 30 minutes. — (Le Cookbook Masterchef, Solar Éditions, 2010, page 56)
 - (Équitation) Embouchure, bride. Il est souvent composé d’une muserolle, d’une sous-gorge, de montants et de rênes : il sert à diriger le cheval.
 - (Architecture) Baguette moulurée en bois utilisée pour la couverture des joints.
 - (Architecture) Moulure rectangulaire située soit le long d'une moulure plus importante, soit entre deux moulures, on le trouve généralement sur des façades.
 - (Agriculture) (Populaire) Rejeton d’une plante qui s’allonge en tige rampante sur le sol; stolon.
 - La culture potagère fournit un remarquable exemple de marcottage dans la multiplication du fraisier par filets, coulants ou stolons. — (Odette Bussard, Cultures légumières, Paris : Baillière, 1943)
 - (Ornithologie) Rectrice externe allongée, comme chez l'hirondelle rustique.
 - (Héraldique) Bande plus fine que la cotice.
 - (Cartographie) Trait d'épaisseur donnée faisant partie du cadre[1].
 - (Charpenterie) Ensemble d'une ou de plusieurs poutrelles métallique utilisé pour renforcer un plancher ou le linteau d'une ouverture.
 - (Maçonnerie) Bandeau réalisé en mortier pour parfaire l'étanchéité entre le rang supérieur du toit d'une ferme en appentis et un mur
 - (Chasse) Technique de chasse, de braconnage.
 - Chacun sa préférence ; la mienne c'est le filet : tu t'amènes tout à la douce, tu tends, tu rabats les lapins, tu les récoltes, et en route ! — (Maurice Genevoix, Raboliot, 1925, troisième partie, chapitre 2, page 146 de l'édition du Livre de Poche)
 - (Sport) (Sens figuré) (Québec) (Populaire) Le but de chaque équipe, lors d’une partie de hockey.
 - Mais ce filet du défenseur russe a causé tout un émoi. — (Kevin Dubé, Les Remparts de Québec remportent une victoire dramatique, Le Journal de Québec, 25 mai 2022)
 
Mots qui riment avec "é"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "filet".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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                                            fermer
                                                                                            
?- Clore ce qui était ouvert, par une porte, un couvercle, une trappe, etc.
 - Elle vit plusieurs fois s’ouvrir et se fermer la porte, et à chaque fois, par l’entrebâillement, elle aperçut Catherine rajeunie par l’action, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre X)
 - L’entrée était d’abord fermée par une chaîne dont les attaches sont encore à leur place […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
 - Fermer une chambre.
 - Fermer une armoire, un secrétaire, une malle.
 - Fermer une boîte.
 - Fermer une cour.
 - Clore un édifice, un établissement, un lieu de réunion, etc., en vue d'interrompre ce qui s'y faisait, momentanément ou définitivement.
 - Fermer un théâtre.
 - Fermer un bureau.
 - (Absolument) Les maisons de commerce ferment les dimanches et les jours de fête.
 - Interdire ; mettre en interdiction.
 - Faire fermer une école pour cause d'épidémie.
 - Cette maison de jeu, cette salle de bal a été fermée par ordre supérieur.
 - Cesser un commerce, une occupation.
 - La plupart des commerces devant lesquels je passai en bringuebalant sur Main Street avaient déjà fermé pour la journée… si tant est qu'ils se soient donné la peine d’ouvrir. — (Elizabeth Little, Les réponses, traduit de l’anglais (États-Unis) par Julie Sibony, Paris : Sonatine éditions, 2015)
 - Fermer boutique, cesser son commerce.
 - Boucher une ouverture, une entrée, un passage et se dit en parlant des objets qui servent à la clôture.
 - […] il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
 - Fermer la porte.
 - Fermer une trappe, un judas.
 - Fermer une écluse.
 - Fermer la porte à clef, au verrou.
 - La porte n’était fermée qu’au loquet.
 - Fermer la porte en dedans, en dehors.
 - Fermer un robinet.
 - (Absolument) On ferme ! on va fermer les portes.
 - Fermer un tiroir, le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté.
 - Fermer les rideaux, tirer les rideaux pour se garantir du froid, de la chaleur, du grand jour, etc.
 - Interrompre un passage, le rendre impossible ou très difficile.
 - Fermer un chemin, une allée, une issue.
 - Faire fermer des fenêtres avec des grilles.
 - Des portes de bronze fermaient l’entrée du temple.
 - L’avenue est fermée à chaque extrémité par des barrières.
 - Des bancs de sable ferment l’entrée du port.
 - Des broussailles fermaient l’entrée de la grotte.
 - (Par extension) Empêcher, par une résistance, par une défense quelconque, l’accès, l’entrée ou la sortie.
 - Ce corps d'armée ferme le passage à l’ennemi.
 - Fermer les ports, les mers, les chemins.
 - (Sens figuré) Fermer à quelqu’un le chemin des honneurs.
 - Cette carrière lui est à jamais fermée.
 - Enclore.
 - Fermer une ville, un parc, un jardin, enclore de murailles, de haies, de fossés.
 - La grande muraille qui ferme la Chine au nord.
 - Rapprocher l’une contre l'autre des parties dont l’écartement formait une ouverture.
 - Fermer un sac, une bourse.
 - Fermer la bouche.
 - Fermer la main.
 - Fermer un livre.
 - Cette plaie se fermera bientôt.
 - Les fleurs de cette plante se ferment dès que le soleil paraît.
 - Fermer une lettre, un paquet, plier et cacheter une lettre, un paquet.
 - Clore, arrêter, terminer.
 - Fermer un compte.
 - Fermer une discussion.
 - Fermer les débats.
 - Fermer une liste, une souscription.
 - Son nom ferme la liste.
 - (Vosges) Fermer la lumière : arrêter l’éclairage.
 - (Intransitif) Être clos, se clore.
 - Ce coffre ferme à clef.
 - Ces fenêtres ne ferment pas bien.
 - Cette porte ferme mal.
 - La Bourse a fermé à tel cours.
 - Cette valeur a fermé à tel cours, le cours des valeurs ou de cette valeur était tel à la fin de la Bourse.
 - (Vosges) Éteindre.
 - Tu pourrais fermer la lumière en sortant !
 - (Sens figuré) (Pronominal) Se renfermer sur soi-même, stopper tout dialogue.
 - C’était incroyable comme le visage de Niclas se transformait quand il souriait. Puis le sérieux repris le dessus et il se ferma de nouveau. — (Camilla Läckberg, traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re édition 2005), page 315)
 
 - 
                                            emporter
                                                                                            
?- Porter hors d’un lieu.
 - Une cage à serins était pendue au plafond ; les oiseaux avaient été emportés, mais la mangeoire était pleine de chenevis. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - La viticulture auvergnate fut à son apogée vers le milieu du XIXe siècle […] Les bateaux qui descendaient l’Allier emportaient des vins d’Auvergne jusqu’à Paris. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Un matin du mois de Juin, il mousine un petit crachin froid. Un gros camion vient de quitter le Champ du Trou : il emporte nos meubles. — (Bernard Kuntz, Planète Rimbe, Éditions Edilivre, 2007, page 160)
 - Je n’emporterai de ces lieux qu’un souvenir agréable.
 - Le secret qu’il emporte avec lui dans la tombe.
 - Entraîner, arracher, enlever ou emmener avec effort, avec rapidité ou avec violence.
 - Il y a le nageur intrépide qui, sourd aux appels du maître baigneur, dépasse les limites du bain surveillé, gagne la pleine mer et est emporté par une lame de fond. — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
 - Son cheval prit le mors aux dents et l’emporta à travers les champs.
 - Il eut le bras emporté par un obus.
 - (Sens figuré) Causer la mort rapidement, en parlant d’une maladie.
 - Trois ans après, Burrhus mourait de maladie ou empoisonné. Ceux qui crurent sa mort naturelle dirent qu'il avait été emporté par une esquinancie qui lui avait fait perdre tout d'un coup la respiration ; […]. — (U. Barrière, « BURRHUS (Africanus) », dans le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, tome 56 (4e du supplément), Paris : chez Garnier frères, 1845, p. 32)
 - Détruire ; faire disparaître.
 - Il ne retira de sa créance qu’un millier de francs, les frais emportèrent le reste.
 - Le jus de citron emporte les taches d’encre, emporte la couleur des étoffes sur lesquelles il tombe.
 - Les canons et les fusils, les torpilleurs et les cuirassés, la poudre et la dynamite, la fumée et le massacre emportent des milliards, des sommes plus que suffisantes à nourrir tout ce que l’Europe compte de faméliques et de va-nu-pieds. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
 - (En particulier) (Médecine) Guérir.
 - Ce remède emporte la fièvre.
 - (Sens figuré) Tirer l’âme de sa situation ordinaire, jeter dans quelque excès, en parlant des passions.
 - Lui non plus n’aurait pas voulu choquer Jim par son manque de délicatesse, mais sa nature brutale subitement l’emportait. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - La colère l’emporta bien loin.
 - Se laisser emporter à sa vengeance.
 - La douleur l’a emporté jusqu’à dire, jusqu’à faire…
 - La jeunesse se laisse emporter aux plaisirs.
 - (Sens figuré) Gagner ; obtenir.
 - Il emporta l’avantage sur tous ses rivaux.
 - Dans son art il emporte le prix.
 - Il emporta la gloire d’avoir triomphé de l’ennemi.
 - (Spécialement) Obtenir par une sorte de violence.
 - Cet homme a tant de crédit qu’il emporte tout ce qu’il veut.
 - Il emporta cette affaire à force de sollicitations.
 - (Militaire) Conquérir, se rendre maître, en peu de temps.
 - La veille même du combat de Zouafques, le prince Thomas avait emporté plusieurs redoutes à la faveur desquelles il rétablit aussitôt ses communications avec les assiégés […] — (Mémoires authentiques du duc de La Force, maréchal de France, et de ses deux fils, volume 1, Paris, 1843, page C)
 - Entraîner par une suite nécessaire ; comprendre ; impliquer.
 - Le droit de justice des seigneurs hauts justiciers était absolu. Il emportait la plénitude de la juridiction civile et criminelle, limitée seulement par les cas royaux. — (Alfred Franklin, La Vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Plon, Paris, 1899, page 9)
 - Un soin particulier doit donc être apporté, dans la discussion des options, à la vérification de la conformité aux principes et règles supérieurs, qu’ils soient constitutionnels, internationaux ou européens, ainsi qu’aux conséquences indirectes que la modification législative envisagée est susceptible d’emporter sur d’autres pans du droit. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
 - (Pronominal) Se livrer à un excès d’orgueil, d’audace, et en général à un sentiment immodéré.
 - Quand bien même seraient-ils cinq mille ! s’emporta le lieutenant qui, décidément, me surprenait par la hargne qu’il démontrait. On n’a point éprouvé deux jours d’emmouscaillement dans cette forêt du diable pour s’en retourner quinauds. — (Camille Bouchard, Un massacre magnifique, Éditions Hurtubise, 2010, page 236)
 - (Pronominal) (Absolument) Se fâcher violemment, s’abandonner à la colère.
 - Eh bien ! jurez, sacrez, emportez-vous, votre contraction peut vous faire encore plus de mal que la colère. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre septième)
 - (Pronominal) Ne pouvoir être retenu par celui qui le monte ou qui le conduit, en parlant d’un cheval.
 - Les chevaux s’emportèrent et la voiture versa.
 - (Par analogie) La Girafe, excitée à fuir, se presse, s’emporte, et est bientôt hors de vue ; mais elle ne soutient point longtemps cet effort, qu’elle ressent comme une fatigue […] — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
 - (Pronominal) (En particulier) (Sports hippiques) Se dit d'un cheval de trot qui se montre fautif dans ses allures et est par suite susceptible d'être disqualifié.
 
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                                            monnaie
                                                                                            
?- (Économie) Unité de mesure de la valeur et d’échange commerciaux (généralement émise par une institution officielle).
 - La vitesse de circulation de la monnaie croissait ainsi de jour en jour et sa répudiation définitive semblait devoir être prochaine. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.93)
 - La monnaie est un attribut de souveraineté nationale jalousement gardé et chaque État-nation tient à avoir sa propre monnaie et à en fixer la valeur comme il lui plaît, par des décisions intérieures, nationales, souveraines. — (Emery Reves, Anatomie de la Paix, 1945)
 - En 1921, un triumvirat dirigé par le général José Maria Orellana (1921-1926) renversa Herrera. Orellana entreprit de renégocier avec l'entreprise d'électricité Bond & Share ; il créa le quetzal comme monnaie en parité avec le dollar, ce qui était une dévaluation de fait, au bénéfice des producteurs de café. — (L'enfer guatémaltèque, 1960-1996: le rapport de la Commission « Reconstitution de la mémoire historique », sous la direction de Maurice Barth, Karthala éditions, 2000, page 248)
 - Le bitcoin est défini comme une donnée informatique qui passe directement de l'ordinateur du vendeur à celui de l'acheteur en P2P (peer to peer, d'ordinateur à ordinateur). Ces monnaies virtuelles représentent donc l'outil rêvé pour les transactions qui nécessitent une opacité extrême et une discrétion totale comme celles qui participent au blanchiment de l’argent sale. — (Michel Hautefeuille & Emma Wieviorka, La Légalisation des drogues: Une mesure de salut public, Odile Jacob, 2014)
 - Ensemble des billets ou pièces utilisés comme monnaie dans les échanges commerciaux (par opposition aux chèques, aux cartes bancaires, à la monnaie électronique).
 - (Spécialement) Ensemble des pièces d’or, d’argent, de bronze, de nickel, etc., frappées d’une empreinte légale, qui servent aux échanges et dont la valeur varie suivant le métal, le poids, le titre et la convention.
 - Abus et fraudes qui se commettent au pèsement des monnaies et des autres matières d’or et d’argent. — (Catalogue de l’histoire de France, page 273, Bibliothèque nationale, 1861)
 - Or, jusqu’au 19ème siècle, il y a convertibilité de ces trois valeurs : la monnaie or, de bon aloi, est thésaurisable. — (Laurent Gille, Aux sources de la valeur: des biens et des liens, 2006, page 226)
 - Il tira une poignée de monnaie et l’examina : trois pennies, une pièce de six pence et une d’un shilling. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 384 de l’édition de 1921)
 - (Par extension) Tout bien utilisé par une société comme ayant une valeur définie.
 - En Mélanésie, surtout aux îles Salomon, où les Cyprées sont très courantes, on utilisait d’autres coquillages comme monnaie.[…]. A présent encore, à Malaïta, les femmes de l’atoll Langa Langa fabriquent de la monnaie avec les Chama que pêchent les hommes. — (R. Tucker Abbott, Kingdom of the seashell,)
 - Balzac n’a pas payé... Il n’a payé qu’en chefs-d'œuvre : monnaie qui n’a pas cours à l'Académie. — (Octave Mirbeau, La Mort de Balzac, 1907)
 - Petites espèces.
 - N’avez-vous point de monnaie sur vous ?
 - [...] si bien qu'elle rencontra effectivement un coureur sur la route, à qui, faute de monnaie, elle remit cent francs de pourboire. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IX, Gallimard, 1937)
 - Pièces ou billets de moindre valeur que l’on donne en échange d’une pièce ou d’un billet, ou que l’on rend pour faire la différence entre le prix à payer et la somme versée.
 - La boulangère lui rendit la monnaie.
 - Je ne peux pas vous rendre la monnaie.
 - Donnez-moi la monnaie de cent francs.
 - Avez-vous la monnaie de ce billet de cent francs ?
 - (Par extension) Atelier où l'on bat monnaie et qui en garantit la valeur.
 - C'est cette industrie privée qui fondra les métaux , les alliera entre eux , les laminera , les décapera , les découpera, etc. , et la monnaie de Paris viendra seulement leur imprimer le sceau de l’État; c'est cependant de la fonte et de toutes les opérations qui la suivent que dépend l'identité de la monnaie. — (Jean-François Terme, Discours sur les monnaies: prononcé dans la séance de la chambre des députés du 1er juin 1843, p. 15)
 - (Sens figuré) Paroles dont il se fait une sorte d’échange dans la société.
 - Les compliments sont une monnaie dont chacun connaît la valeur.
 - (Sens figuré) Bien qui subsiste correspondant à un bien disparu.
 - Si ce n’est point un harmonium, c’est sa monnaie, du moins. Un accordéon s’essouffle entre les mains de M. Caterna. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XIX, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 
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                                            enflammer
                                                                                            
?- Mettre en flamme.
 - En un instant, une nappe de feu se propage autour de la coque du paquebot. Ce bouillonnement provenait d’une source sous-marine de naphte, et il a suffi de ce fragment de cigare pour l’enflammer. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 - François s'exécuta, puis, d'un coup de pouce, il enflamma son briquet d'amadou et le tendit, en silence, à la fille. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 40)
 - Celui-ci enflammait des torches de papier toutes préparées et me chauffait la plante des pieds. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - (Sens figuré) La colère enflamme les yeux, le visage.
 - (Médecine) Causer une inflammation.
 - Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L’air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
 - Le mal de dos prend souvent pour noms : « lumbago » (ou « tour de reins »), lié à un début de détérioration du disque intervertébral qui se fissure et s’enflamme à certains endroits, « hernie discale », résultant d’une dégénérescence d’un disque intervertébral, et « sciatique », conséquence de la hernie qui vient comprimer le nerf sciatique, à la jonction entre les deux dernières vertèbres lombaires et le sacrum. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 23)
 - (Sens figuré) Animer d’une vive passion, particulièrement en parlant des effets de l’amour.
 - Leurs chansons et les gestes de leur danse étaient d’une impudeur ardente qui enflammait peu à peu les spectateurs très nombreux ce soir-là. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
 - Quelques jeunes clubmen, dont l’imagination aventureuse s’était enflammée de patriotisme, s’entassèrent dans cinq ou six automobiles et partirent clandestinement pour Beacon Hill. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 234 de l’édition de 1921)
 - Une heure auparavant, j’avais cru que Mauricette serait l’héroïne de mon aventure… Sa mère m’enflammait dix fois davantage. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
 - Ce 4 mars, Hébert, hargneux, enflammait les tribunes du club des Cordeliers pleines à craquer de « bonnets rouges ». Comme ceux qui venaient de le précéder au perchoir, il désignait Robespierre et ses alliés sans les nommer, préférant employer le mot faction. — (Jean-Pierre Fournier La Touraille, Le jeu de quilles en or, Paris : Éditions Plon, 2014, chap. 26)
 
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                                            conserver
                                                                                            
?- Maintenir en bon état ; apporter le soin nécessaire pour empêcher qu’une chose ne se gâte ou ne dépérisse.
 - Un nouveau réservoir d’eau claire de 200 litres conservera l’eau, mieux que des barils de chêne. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Cueillie avant sa complète maturité, la baie s’y conservera sans moisir, […], affinant la saveur de sa pulpe qui affriande merles et grives mieux que cenelles d’épine blanche, […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Les « chons » permettent de faire de bonnes quiches et les pots de saindoux de conserver des saucisses, des morceaux de volailles pour tout l’été. — (Annales de géographie: bulletin de la Société de géographie, vol.80, A. Colin, 1971, page 18)
 - Le monastère avait donc conservé son église médiévale, qui faisait également office de paroissiale. — (Philippe Bonnet, Les constructions de l'ordre de Prémontré en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Genève : Droz, 1983, p.165)
 - Les yaourts se font de préférence avec du lait de vache entier ou bio. […]. S'il s'agit de lait UHT, vous pourrez conserver vos yaourts faits maison pendant une semaine. — (Caroline Wietzel, Mes yaourts faits maison, Éditions First, 2014, page 5)
 - (Simplement) Maintenir dans un certain état. — Note : Le complément est alors accompagné d’un adjectif qui exprime cet état.
 - A. Comte avait fabriqué une caricature du catholicisme, dans laquelle il n’avait conservé que la défroque administrative, policière et hiérarchique de cette Église ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, p.194)
 - Son ouïe, très fine ainsi que la conservent certains vieillards, lui laissa percevoir, […], le bruit particulier, sorte de grincement aigu […]. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Ne pas perdre, empêcher qu’une personne ou qu’une chose ne périsse.
 - Encore aujourd’hui, quand le vieux papa Eyssette (que Dieu me le conserve !) sent venir son accès de goutte, il s’étend péniblement sur sa chaise longue, et nous l’entendons dire : « Oh ! ces révolutionnaires !… » — (Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 9)
 - Ceux-là le croiront qui admettent que Guibour, femme de Guillaume d'Orange, a pu entrer dans la légende sans le concours des moines de Gellone, lesquels conservaient son nom dans leur cartulaire; […]. — (Joseph Bédier, La légende de Raoul de Cambrai, 1926, dans Revue historique, Vol.97, Librairie G. Baillière, 1965, p.10)
 - Il a conservé tous ses enfants. - Les secours de l’art n’ont pu le conserver à sa famille. - Tout ce qui contribue à conserver notre vie.
 - Aucune partie de ce bel édifice ne put être conservée. - C’est un dépôt que je dois défendre et conserver au prix de mon sang.
 - (Pour les choses morales) — L’histoire conserve la mémoire des grandes actions.
 - (En particulier) Assurer sa longévité en prenant beaucoup de soin de sa santé.
 - C’est un homme qui se conservera longtemps, qui sait se conserver, qui a soin de se conserver.
 - Garder quelque chose, ne pas s’en défaire, ne pas y renoncer.
 - L’eau de mer, solidifiée par la congélation, se libère du chlorure de sodium, mais conserve les sulfates ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - — Qu’adviendrons-nous demain ? se demandait à haute voix le vieux banquier dont le parler conservait les mauvaises tournures de ses origines plébéiennes. — (Camille Pascal, L'Été des quatre rois : Juillet-août 1830, Éditions Plon, 2018)
 - À la paix, on ne conserva que tant de régiments. - Il a conservé ses anciens domestiques. - Il n’a conservé de ses livres, de ses meubles que ceux qui lui étaient absolument nécessaires.
 - Je conserve cela pour vous. - Je vous conserve cela. - Ils ont toujours conservé cet usage. - Conservez-moi votre amitié, votre protection, vos bonnes grâces, etc.
 - Je conserve encore un peu d’espoir. - Je conserverai toujours la mémoire de ce bienfait. - Ils conservent encore le souvenir de ce grand jour.
 - Ne pas perdre ce qu’on a ; ne pas en être dépossédé ou privé.
 - La profusion de détails gracieux ne nuit en rien à l'ensemble qui conserve toute sa majesté. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
 - Le projet était hardi, mais le fait de l'entreprendre prouvait que le Danemark entendait conserver son hégémonie sur tout le Groenland. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Dans le même souci de protection du lignage, le père pouvait cependant, s’il se méfiait de ses enfants, les obliger à conserver le patrimoine pour leurs propres enfants : […]. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.205)
 - Les seuls marchés qui aient conservé quelque importance sont ceux de Formerie, de Gournay et de Songeons. Le premier dépasse de beaucoup tous les autres, même celui de Gournay. — (Th Leroux & M. Lenglen, L'agriculture dans le département de l'Oise, J.B. Baillière, 1909, page 379)
 - Conserver sa tranquillité. - Conserver son sang-froid, toute sa présence d’esprit. - Conserver le jugement. - Conserver son innocence, son honneur, sa réputation.
 - (Absolument) — Ce n’est pas tout que d’acquérir, il faut savoir conserver.
 - (Soutenu) Conserver l’écoute : rester en ligne (au téléphone) ; quelques fois utilisé de manière intransitive. Note : la locution verbale « conserver l’écoute » est principalement utilisée par les standardistes.
 - Veuilez conserver l’écoute, je vais rechercher votre correspondant.
 - Veuillez conserver, s’il vous plaît.
 
 - 
                                            patauger
                                                                                            
?- Marcher dans une eau bourbeuse.
 - Tournant sur le tronc, il fit tout de même demi-tour en reposant le pied libre ; mais pendant qu’il dépêtrait l’autre, le premier se réenfonçait de nouveau, de sorte qu’il déployait de surhumains efforts à patauger sur place, […]. — (Louis Pergaud, « Un sauvetage », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - S'amuser dans une eau peu profonde en la faisant éclabousser.
 - Elle recrachait une bonne partie de la pluie qui formait un peu partout des glôyes où ils pataugeaient comme des canards, en faisant cliffer l'eau et la boue. — (Charles Thibault, Contes de Champagne, Éditions des quatre jeudis, 1960, page 51)
 - La caméra se transporte chez le voisin, où une demi-douzaine d'adolescentes pataugent dans une piscine avec force cris et gestes. — (Hélène Vachon, La manière Barrow, Éditions Alto, 2013, page 48)
 - (Sens figuré) (Familier) S’embarrasser dans un raisonnement, dans un discours, dans une affaire.
 - Dans la seconde partie de son discours, cet orateur s’est mis à patauger.
 - Laissez le cher Aristide patauger, cela forme les jeunes gens. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1870)
 - – A-t-elle continué vers Le Havre ou bifurqué vers Fécamp ? Impossible de le savoir. Disparition totale. Nous pataugeons. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
 - Lambert, triste poulet de troisième zone, je suis obligé de constater que, sans le secours d’un homme renseigné sur le milieu artistique comme Jo le baryton, que vous aimez mettre en boîte, vous en seriez encore à patauger dans la boue des suppositions et dans la vase des contradictions. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre V, Série noire, Gallimard, 1956, page 43)
 
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                                            vérifier
                                                                                            
?- Examiner, rechercher si une chose est vraie, si elle est telle qu’elle doit être ou qu’on l’a déclarée.
 - Vérifiez certains points de détail. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
 - A plat ventre, près de la rampe, l'électricien vérifiait les ampoules sans s'occuper de la vedette. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Elle vérifia que la mentonnière maintenait bien la mâchoire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 121)
 - Les bancs d’essai automatiques de dosage des protéines dans les céréales seront vérifiés globalement à l'aide de farines de référence. — (L’audit de la métrologie dans le cadre des certifications de systèmes de management, Collège Français de Métrologie & Lexitis Éditions, 2014, page 10)
 - Gorbatchev y affirme bien que l'élargissement de l' OTAN constituerait une trahison de ce qu'était selon lui «l'esprit» des discussions de l'époque, mais réaffirme qu'aucun engagement formel n'avait été pris. Les Russes continuent d'affirmer que les Occidentaux auraient néanmoins offert des garanties informelles. Une théorie qui a l'avantage d'être par nature impossible à vérifier. — (Elie Guckert, Cette promesse de l'OTAN à la Russie qui n'a jamais existé, 14 décembre 2021 → lire en ligne)
 - Dans l’ancienne législation, enregistrer un édit.
 - Vérifier un édit en parlement.
 - Faire voir la vérité ou l’exactitude d’une chose, d’une proposition ou d’une assertion ; les confirmer.
 - Ces photographies étaient cependant fort intéressantes : elles vérifiaient ce que la méthode graphique m’avait fait saisir relativement au mécanisme du vol, […]. — (Étienne-Jules Marey, Le Fusil photographique, dans La Nature - Revue des sciences, page 326, 1882)
 - Dans le deuxième cas, montrer que le mouvement est uniformément accéléré en vérifiant que la vitesse varie linéairement avec le temps (v = at + b) ou, ce qui est équivalent, en vérifiant que les intervalles entre les points forment une progression arithmétique de raison r = a(Δt)2. — (Roger Duffait, Expériences de physique: CAPES de sciences physiques, Éditions Bréal, 2e éd., 1996, p. 213)
 - Si vous voulez mon avis, Œdipe et tout ça, c'est des conneries. Et Freud est un malin et un sacré branleur parce que toutes ses théories reposent sur des suppositions et qu'on ne pourra jamais rien vérifier. — (Olivier Martinelli, Une Légende, E-fractions éditions, 2014, chap. 15)
 - L’évènement a vérifié votre prédiction.
 - Matignon pourra souligner qu’il n’est pas question, dans son projet de loi, de « contrôler », mais de « vérifier », et que l’on vérifie déjà l’identité des citoyens souhaitant payer par chèque, entrer dans un casino ou voir un film interdit aux moins de 16 ans. — (Henri Seckel;, «Passe vaccinal : les contours flous d’un contrôle d’identité inédit», LeMonde , 27 décembre 2021)
 
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                                            fierté
                                                                                            
?- Caractère de celui qui est fier, de celle qui est fière, de ce qui est fier.
 - En montant un vaste escalier à tapis, où je remarquai toutes les recherches du comfort anglais, le cœur me battit; j’en rougissais, je démentais mon origine, mes sentiments, ma fierté, j’étais sottement bourgeois. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
 - Sa fierté ne descendait pas jusqu’à la hauteur où ces paroles, parties d’en bas, arrivaient. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - Jean-Joseph Pasteur, sans qu'on put l'accuser de fierté, ne se liait pas facilement. Dans les habitudes ou le langage, il n'avait rien d'un sous-officier à la retraite. Ne parlant guère de ses campagnes, il n'entrait jamais dans un café. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 12)
 - Quelle démission de sa fierté a pu le conduire en cette rue infâme, le jeter dans un lit mercenaire ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Je n’aime pas la fierté. Pourquoi ? Parce qu’elle est toujours associée à la pauvreté et à la honte, quelle qu’elle soit. Je n’aime pas la pauvreté, je n’aime que la richesse, donc je n’aime pas la fierté. — (Christine Angot, La peur du lendemain, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 2000, page 9)
 - Non, ne me dis pas merci, c’est tout naturel. C’est notre contrat. Et puis la réussite de ton vol est aussi ma fierté de livre. — (Bernard Werber, Le livre du voyage, 2003)
 - Il est grand temps de relever la tête ! les masculinistes sont là pour réaffirmer la fierté d’être un homme, face aux harpies féministes. — (Élise Fontenaille, L’homme qui haïssait les femmes, Grasset, 2011)
 
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                                            caresser
                                                                                            
?- Faire des caresses de la main ou des lèvres.
 - Pan dansa comme les autres & en suite prit une satyrelle qu'il caressa de la bonne maniere au milieu de la chambre, alors on n'entendit de tous côtez que cris de joye. — (Dialogues, ou Les Fables les plus curieuses de l'Antiquité sont expliquées d'une maniere fort agreable, Cologne : chez Pierre du Martau, 1672, page 140)
 - Et tandis qu’elle lui caressait ses cheveux blancs, exténué et rassuré, trop rassuré, il s’endormit sur la descente de lit, et, un bon moment, alors qu’elle le croyait encore éveillé, elle ne caressa plus que son sommeil. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 146)
 - Helmy buvait ses paroles, contemplait ses yeux alternativement enflammés et tendres, et caressait lentement la main qu’elle lui abandonnait. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - (Sens figuré) (Poétique) Frôler.
 - Le zéphyr caresse les fleurs.
 - (Sens figuré) Flatter ; cajoler.
 - Les sœurs de la Belle manquèrent mourir de douleur quand elles la virent habillée comme une princesse, et plus belle que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne put étouffer leur jalousie, qui augmenta beaucoup quand elle leur eut conté combien elle était heureuse. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1756)
 - Elle caressait, en lui témoignant de la confiance, un des faibles de son mari. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)
 - Attiré par la gloire de Canalis, […] un jeune Référendaire à la Cour des Comptes se constitua le secrétaire bénévole du poète, et fut caressé par lui comme un spéculateur caresse son premier bâilleur de fonds. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - À quoi servent les faits divers ? […]. En règle générale, à faire du très mauvais journalisme, caressant le lecteur dans ses pulsions malsaines quitte à pulvériser les lignes jaunes du métier. — (Nicolas Demorand, Trouble, dans Libération, no 9 535, 7 et 8 janvier 2012, page 3)
 - (Sens figuré) Se complaire dans un travail ou dans une pensée.
 - Mais il trouvait un secret plaisir à se dire qu’à sa place bien d’autres n’eussent pas été aussi délicats, et tout en caressant en lui-même le sentiment de sa propre vertu, il arrivait à trouver cette vertu plus méritoire qu’il ne l’aurait imaginé une heure auparavant. — (George Sand, Jeanne, 1844)
 - Le Valdemar devait pousser son voyage de circumnavigation jusqu'à Seidisfiord, station située sur la côte orientale de l'Islande ; mais comme je caressais toujours l'idée de gagner Reykjavík par terre en franchissant le désert du Stórisandr, le moment était venu de prendre congé du capitaine Kihl et de mes compagnons de traversée. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 70)
 - Ai-je donc la figure d’un homme qui caresse de mauvais desseins ? — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
 - Fin février, on se rendait compte dans tous les milieux français et indigènes qu’il fallait faire une fois de plus son deuil des espérances que l’on avait caressées. — (R.-A. Lortat-Jacob, Sauvons l’Indo-Chine ! Politique & Vérité, Paris : Éditions de La Griffe, sans date (fin 1926-début 1927), chapitre 4, page 30)
 - Dire qu’il y a des années que je caresse cette chimère, que je vis avec cette idée folle : mon journal à moi […]. Je l’ai réalisé, ce rêve impossible, je le tiens, l’oiseau bleu, entre mes doigts. Le Justicier. C’est un journal de finance. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 171)
 - Elle ne manque pas d’allure la Porsche 912 coupé, couleur crème, millésime 1968, garée sur un boulevard parisien. Un vrai petit bijou pour collectionneurs que plusieurs passants caressent d’un œil connaisseur. — (Eric Béziat, La France devrait autoriser en 2020 la conversion électrique des véhicules thermiques, Le Monde. Mis en ligne le 17 décembre 2019)
 - (Vieilli) (Art) Donner un beau fini à une œuvre, un ouvrage.
 - Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - (Spécialement) (Par euphémisme) pronominal Se masturber.
 - En attendant, je devais me caresser pour me calmer. J'ai ouvert un autre classeur à souvenirs. La langue de Mandy m'est venue en tête, au creux de la main. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 181)
 
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                                            subsister
                                                                                            
?- Exister encore, continuer d’être ; dans ce sens, ne peut se dire que des choses.
 - Les pyramides d’Égypte subsistent depuis bien des siècles.
 - La plupart des grands édifices des romains ne subsistent plus.
 - Le Panthéon subsiste en son entier à Rome.
 - Demeurer en force et en vigueur ; se dit particulièrement des lois, des traités qu’on invoque, des propositions qu’on avance, etc.
 - Cette loi subsiste encore.
 - On a révoqué cette ordonnance, elle ne subsiste plus.
 - Tant que les traités subsisteront.
 - Malgré vos objections, ma remarque subsiste.
 - L’amitié ne peut subsister sans l’estime.
 - Vivre et s’entretenir.
 - Quant à ceux qui, dans ce monde de richards, n'ont pour subsister que leurs salaires, il enragent, ils maugréent; ils se considèrent comme des déshérités. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 
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                                            refuser
                                                                                            
?- Rejeter une demande, ne pas accorder ce qui est demandé ; ne pas vouloir faire ce qui est exigé, prescrit, ordonné.
 - Parfois les rênes s’échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d’avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
 - Le bruit court que c’est dimanche. Ce n’est pas le curé qui le confirmera. Il a refusé de dire la grand’messe et a célébré l’office dans sa chambre, tout seul. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
 - Un monsieur et une dame passent devant moi, interrompant leur conversation pour que je ne les entende pas, comme s’ils me refusaient l’aumône de ce qu’ils pensent. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
 - Tout se tassera après les premiers kilomètres; à présent, la pagaye est intense. Il y a des chameaux à la traîne qui se refusent à avancer, d’autres dont les colis mal équilibrés tombent à terre… — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 22)
 - L’unilatéralisme américain et la mondialisation libérale procèdent d’une même logique. Ils refusent la suprématie du droit et de la délibération collective. — (Pour un autre monde ; Un autre chemin, motion pour le congrès socialiste de Dijon du 16 au 18 mai 2003)
 - (Absolument) — Sommé de rompre son second mariage par saint Germain, évêque de Paris, il refusa obstinément, et fut excommunié. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833–1837)
 - (Par extension) Rejeter la fréquentation
 - Cet homme refuse ses meilleurs amis, quelque chose qu’ils lui demandent.
 - Il a déjà refusé tous ceux qui l’en ont prié. — Il refuse tout le monde.
 - Rejeter une offre ; ne pas accepter ce qui est offert.
 - Je leur offris de les rapatrier, mais ils refusèrent, préférant accomplir leur devoir jusqu'au bout et parachever leur œuvre. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - On lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Pronominal) — Un correspondant du Daily Herald voulut interviewer Guimauve sur son système de socialisation des femmes, mais Guimauve se refusa à tout entretien. Il avait avalé sa langue. — (Ça ira : revue mensuelle d'art et de critique, avril 1920, réédition Anvers : J. Antoine, 1973, page 169)
 - On lui a offert un bon prix de cette terre, de ces meubles, mais il l’a refusé. — J’ai refusé d’aller chez lui.
 - Ne pas admettre.
 - On a refusé du monde à la porte.
 - Il a été refusé à son examen.
 - (Sens figuré) Ne pas donner ; ne pas accorder.
 - Nous n'avons pas l'intention de tracer un tableau exhaustif et minutieux de tous ceux à qui la sépulture ecclésiastique peut être refusée. — (Jacqueline Thibaut-Payen, Les morts, l'Église et l'État, Fernand Lanore, 1977, page 94)
 - En réfléchissant différemment sur l’installation des équipements, en refusant d’utiliser les équipements disponibles sur étagère, en traquant les poids inutiles, nous avons réussi à gagner 300 kilos sur le bateau proposé par les architectes. — (Michel Desjoyeaux, Coureur des océans, Éditions Odile Jacob, 2009, chapitre 1)
 - La nature lui a refusé la beauté. — La nature ne lui a refusé aucun de ses dons. — On ne peut refuser son assentiment à une vérité si évidente.
 - (Tactique) Éviter d’engager, ne pas avancer.
 - L’ennemi refusait le combat.
 - (Intransitif) (Marine) Devenir contraire, en parlant du vent.
 
 - 
                                            mesurer
                                                                                            
?- Chercher à connaître, ou déterminer une quantité par le moyen d’une mesure.
 - On nomme baromètres des instruments propres à mesurer la pression atmosphérique. Dans les baromètres ordinaires, cette pression est mesurée par la hauteur d’une colonne de mercure dans un tube de verre, comme dans l’expérience de Torricelli ; […]. — (Adolphe Ganot, Traité élémentaire de physique expérimentale et appliquée et de météorologie, Paris : chez l'auteur, 7e éd., 1857, page 118)
 - (Sens figuré) — Le ministre mesurera le degré d’adhésion de la population à son plan avant de le mettre en œuvre.
 - (Sens figuré) — Le seul recours contre le temps est de le mesurer à ce double pas, comme ceux qui ont affaire personnellement à lui, les sentinelles, les officiers de quart. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
 - (Transitif) Proportionner.
 - Mesurer ses dépenses à son revenu, sur son revenu.
 - Mesurer ses entreprises à ses forces.
 - C’était une chose touchante de voir le vieux luthier, affaibli par son chagrin et par sa maladie, cheminer pas à pas, la main droite posée sur l’épaule du blond enfant qui mesurait docilement sa marche sur celle de son père, et paraissait tout fier de lui servir de guide et d’appui. — (Xavier Marmier, Histoire d’un pauvre musicien, 1866)
 - Régler avec sagesse, avec circonspection.
 - Il n’entreprend rien sans avoir bien mesuré toutes choses.
 - Prenez garde à ce que vous direz, mesurez vos paroles.
 - C’était un petit homme, très maigre, sous un méchant tchapane. Mais, à cause de l’importance de sa mission, il mesurait avec avarice et emphase ses propos aux valets d’écurie et palefreniers qui l’assiégeaient. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
 - L'odeur de l’ambre solaire avait curieusement un effet aphrodisiaque sur Albert qui devenait infernal. Moi, je mesurais mes élans car je détestais prendre un râteau. — (Michel Charton, Chronique ordinaire d'un baby-boomer, Éditions du Panthéon, 2015)
 - (Intransitif) Avoir comme mesure.
 - Romain avait 22 ans ; il mesurait exactement un mètre soixante-quatorze, il était même arrivé à atteindre un mètre soixante-quinze sous la toise du conseil de révision, en respirant profondément et en se tenant très droit. — (Guy Marchand, Le soleil des enfants perdus, Éditions Neige/Ginkgo éditeur, 2011, chapitre 1)
 - (Pronominal) Lutter contre ; se comparer à ; vouloir s’égaler à.
 - Elles en font des chasseresses audacieuses comme elles-mêmes, des guerrières qui se mesurent sans crainte avec les grands fauves, […]. — (Renée Dunan, Ces Dames de Lesbos, 1928)
 - Le fils a besoin du père pour contenir sa violence débordante et pour se mesurer à lui. — (Jean Monbourquette, La violence des hommes, Novalis/Bayard, 2006)
 - Montréal ne gagne rien à se mesurer à Toronto — (Le Devoir, 4 septembre 2002)
 
 - 
                                            léger
                                                                                            
?- Dont le poids est faible, qui ne pèse guère.
 - Avant d’être envoyé au moulin, le blé est préalablement soumis chez les cultivateurs à un vannage qui en sépare une partie des corps les plus légers. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 107)
 - Dressé sur l’échelle légère et tremblante, en saule de marais, il cueillait sans relâche, leste comme un écureuil, promptement quoique sans se hâter, […]. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 35)
 - C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise.— (Philippe Claudel, La Petite Fille de Monsieur Linh, Éditions Stock, 2005, page 9, ISBN 9782253115540)
 - L’État a choisi le dossier Cofiroute et son tunnel de dix kilomètres à deux niveaux de circulation superposés réservé aux seuls véhicules légers : les poids lourds n’emprunteront pas l'ouvrage, ils auront le leur. — (Denis Lemarié, Chroniques de Versailles : Janvier à juillet 2005, Éditions Publibook, 2005, page 181)
 - Qui pèse le poids d’une petite chose.
 - Ce louis d’or est léger d’un grain, de deux grains.
 - Qui se manie facilement, meuble, malléable.
 - Dans les sols légers et perméables la potasse sera fournie sous forme de kaïnite. Dans les sols argileux, il faut éviter de l'employer. — (René Lafon, La culture du blé dans l'arrondissement de Barbezieux avec une étude de sols de l'arrondissement, Barbezieux : Imprimerie Émile Venthenat, 1913, page 28)
 - (Militaire) Qui se déplace facilement.
 - Troupes légères, troupes qu’on emploie hors de ligne pour reconnaître, harceler, poursuivre l’ennemi.
 - Dont la densité est faible.
 - Ce gaz est léger.
 - Dont l’épaisseur est faible.
 - Ce tissu est léger.
 - (Par extension) Transparent, par opposition à opaque.
 - Une vapeur légère.
 - Dont le goût est faible.
 - Des bières légères. Il faut placer dans cette division la plus grande partie des bières blanches légères et peu colorées, de Paris et des départemens du nord de la France, l’uytzet légère de Wotteren , les petites bières de toute la Belgique, et la plupart des ailes des Anglais : […]. — (Dictionaire des sciences medicales, vol.3 (Ban—Can), Paris : Charles-Louis-Fleury Panckoucke, 1812, page 115)
 - Les marcs ou aines, sont souvent retaillés, humectés d’un peu d’eau et repressés ; ils donnent ainsi un cidre léger, dit retaille. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 138)
 - Qui est facile à digérer, en parlant des aliments.
 - Prendre un léger repas, un repas léger, prendre un repas frugal, où l’on mange peu.
 - Allégé, dont on a enlevé totalement ou partiellement la graisse ou le sucre.
 - J’ai trouvé une nouvelle recette de gâteau au yogourt léger.
 - Libre de soucis.
 - […] : légère, étourdie, folle même, elle riait de tout, ne s’intéressait à rien ; confondait la tristesse avec l’humeur, et ne voyait dans une personne affligée qu’une personne ennuyeuse. — (Marie-Jeanne Riccoboni , Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
 - Il a le cœur léger.
 - Qui est dispos et agile.
 - Marcher d’un pied léger, d’un pas léger.
 - Qui manque de réflexion, de prudence.
 - Quand la belle comprend qu’elle a fait une démarche un peu légère, après avoir présidé au souper, elle « fait la morte », et les trois cavaliers sont assez naïfs pour se prendre à cette feinte. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
 - Agréable et facile.
 - Cet auteur a le style léger.
 - (Art) Qui porte un caractère de délicatesse et de facilité.
 - Cette broderie est légère, est d’un dessin léger.
 - (Art) Dont les sujets sont menus et dont le principal caractère est la facilité, l’abandon. Par opposition à grossier, grand, grandiose.
 - Poésie légère.
 - (Sens figuré) Qui est peu important, peu considérable.
 - Une peine, une pénitence légère.
 - Elle avait un léger problème de lange.
 - Qui est superficiel.
 - Une légère blessure.
 - Vague, imprécis.
 - N’avoir qu’une légère notion de quelque chose.
 - Les cinquante titres récupèrent et déroutent, avec un zeste d’ironie et, parfois, avec un léger effet captieux, le lexique sur la pandémie de COVID-19, le vocabulaire et les syntagmes titrés dans les journaux. — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, page 8)
 - Qui est volage, inconstant dans ses sentiments ou dans ses opinions.
 - C’est un homme léger, une femme de mœurs légères.
 - De mœurs faciles, libertin.
 - On a réuni en un volume toutes ses poésies légères.
 
 - 
                                            sauter
                                                                                            
?- S’élancer en l’air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace.
 - Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
 - Le roi, en rocquant, ne doit sauter que deux cases, c'est à-dire, que la tour avec laquelle il rocque, se mettra sur la case attenant immédiatement au roi, et celui-ci, sautant par dessus, se placera de l'autre côté de la tour. — (Hilaire Le Gai, Almanach des jeux : Académie nouvelle, Paris : Passard, 1853, page 168)
 - Sauter d’un bateau dans un autre.
 - Sauter à terre.
 - Il sauta dans la rivière.
 - Sauter sur un cheval.
 - Sauter en selle.
 - Sauter en croupe.
 - Sauter de joie.
 - Un cheval qui saute.
 - Faire sauter un cheval.
 - Un oiseau qui saute de branche en branche.
 - Faire sauter un chien par-dessus un bâton.
 - Sauter à bas de son lit : Descendre vivement de son lit.
 - Sauter à la corde : Sauter par-dessus une corde qu’on fait tourner en l’air.
 - (Billard) Faire tomber, en jouant, hors de la table du billard, en passant par-dessus les bandes.
 - Faire sauter une bille.
 - La bille a sauté.
 - (Jeux) Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on l’eût coupé.
 - Faire sauter la coupe.
 - (Cuisine) Cuire à feu vif en agitant de temps en temps la casserole.
 - Les aliments détaillés en menus morceaux sont sautés très rapidement avec très peu de matière grasse dans un récipient hémisphérique placé sur un brûleur très puissant. — (Michel Maincent-Morel, Techno Culinaire — Bac Pro, Éditions BPI , 2011, page 270)
 - Exploser, se détruire d'un coup, voler en éclats.
 - Tout à coup, comme dans le récit de Violetta, le bruit d'un vitrail qui saute en éclats. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. En l’espace de cinq ans, elle fut entièrement ébranlée et détruite. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
 - Forer des carottes dans le roc, en analyser les teneurs, placer des bâtons de cheddite au fond de la galerie, les faire sauter, faire sauter toute la montagne ... — (Michel Goeldlin, Panne de cerveau, Éditions Alban, 2004, page 220)
 - Faire sauter la cervelle à quelqu’un : Lui exploser la tête d’un coup de feu.
 - Se faire sauter la cervelle.
 - (Sens figuré) (Familier) Faire faillite.
 - Cette banque a sauté : Elle a fermé ses guichets.
 - (Sens figuré) (Familier) Perdre son emploi ou sa place.
 - Ainsi suspecté de servir la soupe aux généraux et aux ministres de droite (bien qu'il ait vertement envoyé aux pelotes Alain Peyrefitte lorsque ce dernier prétendit s’inviter lui-même à « Apostrophes »), Pivot eût dû, en bonne logique, « sauter » lorsque advint, en mai 1981, le pouvoir socialiste. — (Édouard Brasey, L’effet Pivot, Editions Ramsay, 1986, chapitre 3, § 2)
 - (Sens figuré) (Familier) Être supprimé.
 - Je suis déjà rentré, mon prof de physique étant en formation, mon cours a sauté.
 - S’élancer avec vivacité sur quelqu’un, sur quelque chose.
 - Sauter au collet, à la gorge de quelqu’un.
 - Il a sauté sur ses armes pour se défendre.
 - Il a sauté sur lui pour le frapper.
 - Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d’une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s’entendait à faire l’amour d’une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l’Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c’était pour eux une manière de faire l’amour — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 204)
 - Jean saute dans son short, attrape son sac à dos et dévale les escaliers, accompagné de Brigand, son chien. — (Pascale Chollet/Paskapoo, "Ligne de Crêtes" : nouvelles en Beaufortain et en Savoie, Éditions Lulu (Lulu.com), 2010, 2e édition 2011, page 51)
 - Sauter au cou de quelqu’un : L’embrasser avec empressement.
 - (Sens figuré) Parvenir d’une place inférieure à une place plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires.
 - Cet élève a sauté de la troisième à la première.
 - Passer subitement, rapidement d’une chose à une autre qui est différente, qui n’a point de liaison avec elle.
 - Sauter d’un sujet à un autre.
 - Il saute d’une idée à une autre, sans transition.
 - Passer d’un chapitre, d’une phrase, d’un paragraphe à un autre, dans un texte sans s’arrêter à ce qui est entre les deux.
 - Vous pouvez sans inconvénient sauter tout de suite au chapitre suivant.
 - (Marine) Changer brusquement de direction.
 - Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 - (Transitif) Franchir en s’élançant en l’air.
 - Sauter un fossé.
 - Sauter la barrière.
 - Ce cheval saute bien les obstacles.
 - (Transitif) Omettre, passer quelque chose en récitant, en lisant, en transcrivant, etc.
 - Une feuille verte portait en tête : CONFIDENTIEL. Sautez les questions embarrassantes, mais soyez aussi complet que possible.Il me répugnait de sauter. En classe, dans les versions latines, je ne conseillais pas à mes élèves de sauter les difficultés, pour revenir, plus tard, les résoudre.« Ne soyez pas des sauteurs : » leur disais-je. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 66)
 - Sauter un passage.
 - Il a sauté deux feuillets.
 - Le copiste a sauté deux lignes.
 - Le pianiste a sauté une mesure.
 - (Transitif) (Haras) (Rare) Saillir, couvrir une jument.
 - Cet étalon a sauté tant de juments.
 - (Transitif) (Vulgaire) Posséder sexuellement.
 - Je comprends le type qui saute une vieille mocharde, parce qu’il se dit : – Elle va me filer le chèque dont j’ai besoin si je l’enfouraille comme elle veut. — (Honoré Bostel, Le roman d'un turfiste, Éditions La Table ronde, 1975)
 - Les rombières elles ont les seins remontés au maximum par des soutifs de marque, les dents pourries un peu cachées ainsi par la gouache à lèvres, espérant encore se faire sauter par des amis intimes, […]. — (Marc-Édouard Nabe, Zigzags, éditions Barrault, 1986, page 76)
 - […]. Frank est pas con au point d'épouser un paillasson pareil. — T'es jaloux, gros porc, de n'avoir jamais pu me sauter. — J'aurais eu trop peur d’attraper la chtouille ! — (F.-H. Ribes, Lecomte, la toile et l’araignée, Paris : Éditions Fleuve noir, 1985)
 - Mutatis mutandis, Hélène fut à M&mnoux ce que Judith Toumignon était à Clochemerle, sans atteindre la chaudasserie extrême de la Jacqueline de La Terre de Zola, qui se fait sauter du soir au matin par tout ce qui porte une queue. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Éditions Publibook, 2018, p. 157)
 - (Transitif) (Argot) Arrêter.
 - J’aurais dû le calotter, oui, n’est-ce pas, l’arrêter là-bas, et ce serait fini. […] C’est ainsi, fit le policier. On ne saute pas toujours qui on veut, où l’on veut. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
 - (Argot) Avoir faim (expression "la sauter").
 - — Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l’a peut-être jamais sautée. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 37)
 - « Et puis quoi, on ne peut pas tout donner pour rien. Est-ce qu’on a même le droit quand, chez vous, on la saute ? » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 245)
 - Au camp, on la sautait, c’est vrai, mais il y avait la démerde. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 25)
 - (Transitif) (Argot) Dépasser un véhicule, le doubler à vive allure, en déboitant au dernier moment.
 - Quelqu'un a klaxonné derrière nous. [...] - Ta gueule, eh, peau de fesses, a crié Haymann à une Toronado tomate qui nous a sautés en miaulant. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 5, Réédition Quarto Gallimard, page 481)
 - (Transitif) (Argot) Passer une ville en la contournant.
 - Nous avons sauté Pontoise par la rocade et filé vers Paris. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 527)
 
 - 
                                            changer
                                                                                            
?- (Intransitif) Devenir autre.
 - Plus ça change, plus c'est la même chose. — (Alphonse Karr, Les Guêpes, janvier 1849)
 - Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change. — (Guiseppedi Tomasi di Lampedusa, Le Guépard, 1958)
 - L’attitude de l’occupant vis-à-vis de l’occupé évolue aussi. Elle change même du tout au tout. La poigne de fer de l’hitlérisme, relâchée les premiers mois, se resserre brutalement. — (Robert Bailly, Les feuilles tombèrent en avril, Paris, Éditions sociales, 1977)
 - Choisir un roi jeune, beau et bien portant n'empêchait pas qu'il vieillît, enlaidît, tombât malade, ni qu'il perdît ses vertus, ses qualités morales – bref, qu'il changeât et cessât d'être adéquat. — (Jean-Paul Roux, >Le Roi: Mythes et symboles, Fayard, 1995)
 - Il dégèlera si le vent change.
 - Son visage a bien changé.
 - (Sens figuré) Vos sentiments ont bien changé, sont bien changés.
 - Comme tout est changé!
 - Changer en bien.
 - S’il est honnête homme, il a bien changé.
 - Ce jeune homme est changé à son avantage.
 - (Intransitif) Avoir de l’inconstance dans ses projets, ses goûts, ses affections, en parlant d’une personne.
 - C’est un homme qui change aisément, on ne peut se fier à lui.
 - Aimer à changer.
 - Un amant jure de ne jamais changer.
 - (Transitif) Échanger une chose contre une autre.
 - Quand Napoléon III fut empoigné à Boulogne pour avoir donné une seconde représentation du débarquement à Cannes, on le jeta au cachot et on l'emmena à Paris sans lui donner le temps de changer de chemise. — (Arsène Houssaye, Les Confessions, tome IV : Souvenirs d'un demi-siècle 1830-1880, tome 4, Paris : chez E. Dentu, 1885-1891, chap. 4)
 - Au Tchad, nous changerons nos chevaux de réquisition (qui sont d’insignes rosses) et nos bêtes de somme contre des chameaux pour continuer notre route dans la zone désertique d'Agadem. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 23)
 - Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement. — (Francis Blanche, Les Pensées de Francis Blanche, Le Cherche Midi , 2011)
 - (Absolument) Je ne veux pas changer avec lui.
 - (Transitif) Remplacer une personne ou une chose par une autre.
 - Ce rappel à la réalité quotidienne et aux occupations usuelles change momentanément le cours de mes pensées. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
 - Cet intérieur de célibataire, tout de même, ça manquait de ménage. Cette table de bois nu, jamais lessivée sans doute, et ce papier des murs méritait d’être changé. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Si l'on suit les magazines de mode, la garde-robe de la fashion victim devrait changer toutes les semaines en passant d'un extrême à un autre, du rose au bleu canard qui seront complètement démodés dans un mois. — (Bénédicte Régimont, La very stylish girl, Éditions Open Way, 2005)
 - (Transitif) Rendre une personne ou une chose différente de ce qu’elle était, transformer, modifier.
 - La tentation d’être un chef juste et humain est naturelle dans un homme instruit ; mais il faut savoir que le pouvoir change profondément celui qui l’exerce ; et cela ne tient pas seulement à une contagion de société ; la raison en est dans les nécessités du commandement, qui sont inflexibles. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 235)
 - Changer sa manière de vivre.
 - On a changé l’ordre.
 - Il a changé toute sa maison.
 - Cet événement allait changer la face des affaires.
 - Rien ne peut changer les lois de la nature.
 - Cela ne change rien à mes résolutions.
 - (Transitif) (Par hyperbole) Devenir méconnaissable.
 - Cet homme est changé, bien changé, changé à ne pas le reconnaître : Il a le visage bien changé, soit par l’âge, soit par la maladie.
 - (Sens figuré) Il a changé entièrement de mœurs et de conduite.
 - Remplacer des vêtements ou du linge par d’autres.
 - Changer d’habit, de chemise, de linge.
 
 - 
                                            récupérer
                                                                                            
?- Recouvrer.
 - Je n’ai jamais pu récupérer mes débours dans cette affaire.
 - Jusqu’à présent, j’ai mis quatre cent mille francs dans la plantation, mais j’arriverai peut-être à les récupérer.. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre III, Gallimard, 1937)
 - Retrouver des forces après un effort physique ou une maladie.
 - Attends un peu! Le temps de récupérer… — (Franquin, Gaston — Gala de gaffes à gogo, éditions J.Dupuis Fils, 1973, page 28)
 - Je suis épuisé, il faut que je récupère.
 - Rétablir un usage pour un objet hors service, redonner une nouvelle fraicheur pour une chose vieillie.
 - Les acides ayant servi à la nitration peuvent aussi être récupérés à l’aide de dénitrants. Ces appareils sont à notre avis les plus économiques à employer pour la récupération des acides ayant servi à la fabrication des nitro-celluloses. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
 - Les cinquante titres récupèrent et déroutent, avec un zeste d’ironie et, parfois, avec un léger effet captieux, le lexique sur la pandémie de COVID-19, le vocabulaire et les syntagmes titrés dans les journaux.— (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, page 8)
 - (Par extension) Collecter.
 - Placée au congélateur, la propolis devient friable et peut être récupérée. — (L’Abeille de France et l’apiculteur, n° 900 à 920, 2004, page 5)
 - Ses voiles délavées par le soleil et la pluie mais qui paraissaient blanches sur le gris du ciel, essayaient de récupérer les rares frissons de brise pour améliorer la lente progression du bateau. — (Jean Petot, Histoire contemporaine de l'or de Guyane (de 1947 à nos jours), Éditions de l'Harmattan, 1994)
 - Alors, c'était du neuf, à part un lot d’outils de jardin et quelques meubles en plastique que j’avais récupérés dans une vente de garage. — (Luc Baranger & André Marois, « Servez-vous, c'est gratis », dans Tab’arnaques : nouvelles, Québec Amérique, 2011)
 - Récupérant une pierre plate, je m'en sers comme corps mort en l'enfonçant dans la neige, trois mètres au-dessus du gouffre. — (Anselme Baud, Neiges éternelles : chroniques d'un héritage, Éditions Nevicata, 2014)
 - (Pronominal) Se remettre en possession de ce qu’on a perdu.
 - Se récupérer de ses pertes.
 
 - 
                                            raconter
                                                                                            
?- Conter, narrer, faire le récit d’une histoire vraie ou imaginaire.
 - Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m'en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n’hésite, et que l’encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page23)
 - Et, d'autre part, les historiens n’ont jamais raconté que Louis XIV ait songé à complimenter Louvois d'avoir réformé les mœurs. — (Anatole Claveau, La Vertu, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 43)
 - Une anecdote locale plutôt symbolique raconte que le coq du clocher de l’église de Saint-Vincent, dont la construction fut commencée en 1934, aurait disparu dans de bien mystérieuses circonstances, qu’on attribue à l’archevêque O’Leary. — (Juliette Marthe Champagne, De la Bretagne aux plaines de l'Ouest canadien: lettres d'un défricheur franco-albertain, Alexandre Mahé (1880-1968), CELAT/Presses de l’Université Laval, 2003, page 201)
 - Un ami raconte qu’il a pris soin de descendre au village voisin par le sentier mais qu’il s’est fait repérer par la maréchaussée sur un chemin de terre. Heureusement, il avait son attestation. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/2020 de Philosophie Magazine.)
 - Raconter, c'est un peu faire ses comptes. Les mots conter et compter ont une origine commune dans l'expression latine computare, « calculer ». Travail minutieux d’artisan, tant de fois avant moi reconduit. Et pourquoi raconter? Pourquoi ressasser ces choses d’un autre temps? Parce que c’est là une faculté de notre espèce, de faire que soient à nouveau les choses qui ne sont plus. […] J’ai voulu raconter dans l’espoir de créer, sinon du réconfort pour quelques vivants, au moins un supplément de sens à mon séjour terrestre. — (Gérald Baril, Si près, si loin, les oies blanches, Montréal, XYZ, 2020, page 321)
 - Dans un cas, le sujet désendosse en quelque sorte sa personnalité : il se démet de toute intimité pour mieux se recréer, à savoir se configurer et se raconter au travers de modèles-types ou de formes-schèmes de récits romanesques on ne peut plus distinct du genre autobiographique. — (L’Intime, l’extime, études réunies par Aline Mura-Brunel et Franc Schuerewegen, 2002, page 48)
 - Dire avec légèreté ou mauvaise foi.
 - On raconte de lui beaucoup de choses que je ne crois pas.
 
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                                            nudité
                                                                                            
?- État d’une personne qui est nue.
 - La nudité est un état naturel, le nu un genre artistique, le naturisme une philosophie… — (Marc Lemonier, Petites histoires de la nudité : Histoire du nu, 2018, Jourdan)
 - Mais leur nudité ne choquait personne, car elles n’en eussent pas ainsi exposé tous les détails au soleil, si l’un d’eux se fût signalé par le moindre défaut qui prêtât aux railleries des femmes mariées. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
 - État de ce qui n’est pas recouvert, en parlant des choses.
 - […] il ne demeura plus que la route, la britchka, les trois chevaux […], Sélifane, Tchitchikov, la vaste nudité des champs. — (Nicolas Gogol ; Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault -1949)
 - (Peinture) (Surtout au pluriel) Figure nue.
 - Les bons moines de Châalis auraient voulu supprimer quelques nudités trop voyantes du "style Médicis". — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
 - […] je lis avec effarement, à plusieurs encoignures, des affiches enluminées […]. « Engagez-vous dans l’armée coloniale! » s’écrie l’autre, toute enluminée de perroquets, toute rehaussée de nudités affriolantes. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - (Sens figuré) Se dit en parlant d’un style sec, sans couleur, sans agrément.
 - Formulé dans sa nudité, ce problème révèle son obscène banalité. Nous engendrons des vies précaires, nous créons des œuvres périssables. — (Marianne Durano, « Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible », Le Monde. Mis en ligne le 24 juillet 2019)
 
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                                            quantité
                                                                                            
?- Tout ce qui peut être mesuré par un nombre, et par conséquent susceptible d’accroissement ou de diminution.
 - […] ; une petite quantité de farine de seigle, mêlée à la farine de blé, lui communique une saveur agréable. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 117)
 - Les petits faux sauniers imaginaient aussi toutes sortes de camouflages pour passer de faibles quantités de faux sel. — (Bernard Briais, Contrebandiers du sel : La vie du faux saunier au temps de la gabelle, Paris : Éditions Aubier Montaigne, 1984, page 74)
 - Nombre plus ou moins grand, proportion plus ou moins grande de personnes ou de choses.
 - Devant une table, encombrée par un chanteau de pain, une demi-meule de gruyère et une innombrable quantité de bouteilles vides, les deux amis qu’on croyait morts devisaient paisiblement comme des sages. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - L’opération a donc pris quatre jours. Elle a entraîné la perte de nombreuses vies humaines et d’une quantité de bêtes et de bagages. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 143)
 - Multitude, abondance.
 - Même alors, son esprit n’en fut pas autrement frappé. Ce n’était qu’un fait de plus au milieu d’une innombrable quantité de faits extraordinaires et inévitables. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
 - La qualité des choses est souvent préférable à la quantité.
 - (Linguistique) (Prosodie) Quantité vocalique. Durée longue ou brève des syllabes.
 - La versification latine et la versification grecque sont fondées sur la quantité.
 - Les règles de la quantité.
 - Il y a une faute de quantité dans ce vers.
 - Je souffre de me voir accablé d’éloges que je ne mérite pas, on me prend pour un fort, je ne suis qu’un simple filou. Je vole à droite, à gauche, je ramasse des rejets au coin des livres. Je suis même malhonnête quelquefois. J’ai besoin d’une épithète ; peu m’importe de sacrifier la vérité ! Je prends dans le dictionnaire le mot qui fait l’affaire, quand même il dirait le contraire de ce que je voulais dire. Je perds la notion juste ! Il me faut mon spondée ou mon dactyle, tant pis ! — la qualité n’est rien, c’est la quantité qui est tout. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
 - Et qu’ai-je fait de mal ? des fautes de quantité et de grammaire, voilà tout. Puis j’ai, sur un faux renseignement, dit qu’il y avait huit facultés de l’âme quand il n’y en a que sept. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
 - Les Américains, quand ils sont nouveaux ici, prononcent le latin à l’espagnole ; mais on leur apprend bien vite à le prononcer à la française. Il ne s’agit pas seulement de certaines lettres ; il s’agit aussi de la quantité des voyelles. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, pages 144-145)
 - (Musique) Durée relative que les notes ou les syllabes doivent avoir.
 - La quantité produit le rythme.
 
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                                            percuter
                                                                                            
?- Frapper, avec l’idée d’un choc violent.
 - Par un manque de chance pervers, il apparut à l'autre bout du couloir à l’instant où elle s’y précipitait, et il s'en fallut de peu qu'elle le percutât. — (Kathryn Ross, Dans les bras d’Alexi Demetri, traduit de l'anglais, Éditions Harlequin, 2010, chap. 5)
 - Fin de pause, la route nous attend. Les biquettes me narguent tout le long du chemin, sont-elles des amies de celle que j’avais percutée lors du dernier voyage ? — (Dominique Demange, TOUBABOUS : 2 ans au Mali, chez l'auteur/Lulu.com, 2011, page 229)
 - Le chauffard qui a mortellement percuté une femme sur le parking d'un restaurant de Béziers (Hérault) dans la nuit de samedi à dimanche a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire — («Femme percutée mortellement à Béziers : le chauffard mis en examen pour assassinat», Le Figaro avec AFP, 26 décembre 2021)
 - Deux voitures se sont percutées sur le Quai national
 - (Par extension) Affronter ; s’opposer.
 - Bien que la forte personnalité de mon père et celle de ma grand-mère se percutassent parfois, l’entente régna, et quand mon oncle Juan, le fils de ma grand-mère, disparut pendant la guerre civile, mon père fut d'un grand soutien pour ma grand-mère. — (Paul Alvarez, Combat en sourdine, Société des Écrivains, 2010, page 38)
 - (Médecine) Frapper, selon certaines règles, telle ou telle partie du corps pour en reconnaître l’élasticité ou la sonorité ou pour apprécier les réflexes que l’on provoque ainsi.
 - D'ailleurs, s'il arrivait qu'ils percutassent ensuite, comme ils n'employaient pas la plessimétrie avec toute l'exactitude qu'elle comporte et avec toute l'habitude qu'elle exige , ils supposaient que ceux qui se livraient avec zèle à la pratique de la percussion s'en exagéraient de beaucoup l'importance. — (Pierre-Adolphe Piorry, Traité de pathologie iatrique ou médicale et de médecine pratique, Paris : chez Pourchet & chez J.-B. Baillière, 1841, p. 279)
 - Cette sensation se produisait, soit que l'on percutât sur les doigts de cette main, soit, mieux encore lorsqu'une autre personne pratiquait la percussion, sur un point quelconque de la région hépatique, en avant.— (Dr T. Gallard, « Traitement des kystes et des abcès du foie », dans le Journal de thérapeutique n° 13 du 10 juillet 1877, en recueil : tome 4 - 1877, Paris : chez G. Masson, p. 502)
 - (Familier) (Sens figuré) Comprendre ; se rendre compte.
 - Le cerveau de Looger ne percuta pas, comme si un voile le séparait du carnage qui se déroulait à quelques mètres de lui. Il était sonné, ébranlé, incapable de mettre des mots sur ce que ses yeux captaient. — (Yves Puechavy, Pas d’ailleurs pour nulle part, Mon Petit Éditeur, 2010, page 325)
 - « Si tu veux savoir, c’est pas ma jambe dont j’ai besoin qu’elle s’occupe. Et ça tombe bien parce qu’elle n’est pas infirmière, justement, si tu vois ce que je veux dire ! » L’autre resta encore quelques secondes avant de percuter puis explosa de rire. — (Ian Manook, Yeruldelgger, chapitre 45, éditions Albin Michel, 2013 → lire en ligne)
 - Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
 - Activer ou déclencher par une action manuelle assez violente un mécanisme.
 - — Je suis chez moi, je fais ce que je veux et là, j'arrose mes plantes, rétorqua Josh sur le même ton. Il percuta l’extincteur, l'aspergeant d'une giclée glaciale. — (Pauline Libersart, Pari entre amants, Hachette Livres, 2015, chap. 7)
 
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                                            aimer
                                                                                            
?- Ressentir un fort sentiment d’attirance pour quelqu’un ou quelque chose.
 - Vous aviez été mon nourrisson, car votre mère était morte en vous mettant au monde. De ce jour-là, moi, sœur de lait de votre mère, je vous aimai comme mon propre enfant. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chapitre 1)
 - Déjà, Jacques aimait Yasmina, follement, avec toute l’intensité débordante d’un premier amour chez un homme à la fois très sensuel et très rêveur en qui l’amour de la chair se spiritualisait, revêtait la forme d’une tendresse vraie… — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
 - Ne plus s’aimer, c’est pire que de se haïr, car, on a beau dire, la mort est pire que la souffrance. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
 - Un autre eût quitté une pareille femme, il l’eût tuée peut-être : moi, je me remis à l’aimer. Et je l’aimai d’autant plus violemment qu’elle était plus laide, plus hargneuse, plus ridicule que jamais. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Tête coupée)
 - Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction. — (Antoine de Saint-Exupéry)
 - Se dit également en parlant des choses physiques ou morales.
 - Cette trahison se colore de grands mots. Aimer son pays c’est toujours, selon l’opinion régnante, aimer la gloire, la richesse, et le pouvoir. Cette vertu est un peu trop facile. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 236)
 - Il devrait suffire de s’aimer soi-même pour éviter tout excès.
 - Cet homme s’aime trop pour aimer les autres.
 - Deux personnes qui s’aiment tendrement.
 - Ils s’aiment comme frères.
 - (Absolument) L’homme est fait pour connaître et pour aimer.
 - Le temps d’aimer.
 - Avoir un goût plus ou moins vif pour certaines personnes, pour certains animaux, pour certaines choses.
 - Il aimait fort les chansons de table ; et en cela il n'est pas blâmable, car depuis qu'elles ne sont plus d'usage le Français a beaucoup perdu de sa gaîté. — (Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais, volume 2, Paris, 1830, page 13)
 - Aimer les enfants, la musique, la société des femmes.
 - Aimez-vous l’odeur de cette plante ?
 - J’aime beaucoup ce tableau.
 - Cet homme n’est pas difficile à nourrir, il aime tout.
 - Apprécier, trouver agréable.
 - – Nom d’un chien ! – marmonna-t-il. – Je n’ai aucune sympathie pour les cadavres… J’aimerais mieux, ma foi, que l’individu fût vivant. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 331 de l’édition de 1921)
 - Les dorades, qui aiment le gros temps, sautent autour du Firecrest qui fait route plein Sud. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Par goût ancien du scepticisme et de l’ironie, l’oncle Camille n’aimait point à être dupe, encore qu’il fût dévoué et même enclin à l’admiration. — (Robert Brasillach, La Conquérante, Sixième partie, ch. ier, Librairie Plon, 1943, p. 316)
 - (Intransitif) (Réfléchi) Éprouver de l’amour pour soi-même.
 - S’unir charnellement.
 - Nous nous aimions sans presque bouger, trouvant d'instinct la houle de nos corps, les laissant frissonner plus que les mouvant, et la double brûlure de nos sexes entremêlés devenait de plus en plus une et indivisible. — (Sylvio Sereno, Latitude 9°-S, Éditions du Faucon Noir, 1956, page 41)
 - Ne dis pas ça! Je n'ai pas été violée! Il m'a aimée comme je le voulais; c'était un sentiment partagé. — (Madeleine Mansiet-Berthaud, Wanda, Presses de la Cité, 2017, page 27)
 - (Pronominal) Se plaire, trouver plaisir.
 - Il s’aime à la campagne.
 - Je m’aimerais infiniment chez vous, dans votre société.
 - Les pigeons s’aiment où il y a de l’eau.
 - Les oliviers s’aiment dans les lieux sablonneux.
 - (Internet) Montrer son soutien ou son approbation pour quelque chose, un site web, généralement en cliquant sur un bouton prévu à cet effet en forme de pouce levé ou avec la mention « J’aime ».
 
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                                            rappeler
                                                                                            
?- Appeler de nouveau.
 - Je l’ai appelé et rappelé sans obtenir de réponse.
 - Il ne vous a pas entendu, rappelez-le.
 - Ne laissez pas les messages de vos interlocuteurs s'entasser sur votre bureau, rappelez-les sur-le-champ.
 - Faire revenir une personne qui s’en va, une personne absente.
 - La cloche venait de « piquer » 19 heures, et nous descendions dîner quand le cri « un ours! » nous rappela sur le pont. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Je m’en allais lorsqu’il m’a rappelé. — Rappeler quelqu’un en toute hâte.
 - (En particulier) Faire revenir un acteur sur la scène pour l’applaudir.
 - Les girls passaient la tête hors de la loge en se bousculant pour admirer les duettistes qu’elles avaient entendu si flatteusement rappeler. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - (Sens figuré) Presser, obliger.
 - Mes affaires me rappellent à la ville et m’obligent d’y retourner.
 - (Sens figuré) (Familier) (Vieilli) Inciter, exciter.
 - Ce vin rappelle son buveur.
 - Faire revenir quelqu’un d’un lieu où on l’avait envoyé pour y exercer certaines fonctions, pour y remplir un emploi ; en parlant tant de ceux qu’on révoque par des raisons de mécontentement que de ceux qu’on fait revenir par quelque autre motif.
 - Les maladresses de cet ambassadeur l’ont fait rappeler.
 - La guerre étant à la veille d’être déclarée, les deux puissances ont rappelé leurs ambassadeurs.
 - Faire revenir ceux qui ont été disgraciés, chassés ou exilés.
 - Après une injuste disgrâce, le roi l’a rappelé. — Il fut rappelé à la cour. — Il a été rappelé d’exil, de l’exil.
 - (Sens figuré) Invoquer à nouveau.
 - Rappelez votre vertu, votre courage. — Il rappela son ancienne audace.
 - Rappeler ses esprits, ses sens, Reprendre ses esprits, ses sens.
 - (Sens figuré) Faire revenir dans la mémoire.
 - Il nous a semblé superflu, au début de ce chapitre, de rappeler la terminologie employée par l’École zuricho-montpelliéraine, […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 21)
 - […] elle se contenta de regarder les adresses, comme si à l’inspection de ces seules adresses sa mémoire lui rappelait ce que contenaient ces lettres ; […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
 - Il avait oublié cette affaire, je lui en ai rappelé la mémoire.
 - Rappelez-vous, rappelez-lui le souvenir de notre ancienne amitié.
 - Rappeler la mémoire, le souvenir de quelque chose se dit dans le même sens.
 - C’est un souvenir qu’il ne faut pas rappeler.
 - Rappeler sa mémoire, Tâcher de se ressouvenir.
 - Il fit de vains efforts pour rappeler sa mémoire et ne put jamais retrouver ce nom.
 - (Par extension) Indiquer pour information.
 - […] ; ses variantes successives ont abouti à l'échelle MSK 64 (Medvelev, Sponheuer, Karnik) que l'on modifie de temps en temps, de sorte que l'on doit toujours rappeler l'année de la dernière mise à jour. — (Pierre Martin, Géotechnique : Ces risques que l'on dit naturels, Eyrolles, 2011, page 139 (§.1.5.4.2.2.1.1))
 - (Par extension) Évoquer par une certaine ressemblance la pensée de quelqu’un ou de quelque chose.
 - Cet écrivain rappelle Sénèque.
 - Ce paysage provençal me rappelle la Grèce.
 - (Marine) Tirer fortement.
 - Cette amarre rappelle le navire sur bâbord. Intransitivement,
 - Rappeler sur une amarre, sur son ancre.
 - (Intransitif) (Militaire) (Vieilli) Battre le tambour d’une certaine manière, pour rassembler une troupe, pour faire revenir les soldats au drapeau, ou pour rendre honneur à certaines personnes.
 - On a rappelé à telle heure.
 
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                                            comprenais
                                                                                            
?- Première personne du singulier de l’imparfait de comprendre.
 - Une fois de plus, je comprenais parfaitement qu’une espèce d’hommes voulût vivre autrement que selon les groupes et les plans, autrement que selon la multitude terne et désassouplie. — (Marcel Moreau, Quintes, 1962, page 169)
 - Deuxième personne du singulier de l’imparfait de comprendre.
 
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                                            modeler
                                                                                            
?- Façonner une matière molle pour en faire une forme.
 - On dit que pétrir, c’est modelerMoi je dis que péter, c’est démolir — (Stupeflip. L.E.C.R.O.U., extrait de l’album Stupeflip, 2003.)
 - Modeler une statue, un groupe.
 - (Absolument) Figure bien modelée.
 - (Peinture) Rendre exactement, par le moyen du clair-obscur, le relief des figures, les méplats et les détails du système musculaire.
 - (Sens figuré) Régler, conformer.
 - Il a modelé sa conduite sur celle de ses aïeux.
 - On doit se modeler sur les gens de bien.
 
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                                            musicalité
                                                                                            
?- Caractère musical.
 - Fort habilement, grâce aux sollicitations lentes de sa musicalité toujours contestable mais toujours suggestive, M. Massenet déshérisse et déraidit l’âpre conception du poète. — (Camille Le Senne, Le théâtre à Paris, volume 5, 1890, page 399)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.