Dictionnaire des rimes
Les rimes en : européanisme
Que signifie "européanisme" ?
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- Caractère, goût de ce qui est européen.
- Je penchais pour vous par européanisme. — (Napoléon Ier)
- L’européanisme, terme qu’il empruntait sans lui donner la signification commune, avait pour lui une acception non politique, strictement culturelle : il s’agissait uniquement de relations individuelles entre écrivains et intellectuels. — (Sébastien Laurent, Daniel Halévy, 2001)
- Mot ou locution emprunté à une langue européenne et utilisé dans une autre langue non européenne, sans être encore bien intégré dans le vocabulaire de celle-ci.
- Les traducteurs d’ouvrages européens se garantissent difficilement des européanismes.
- Européisme, position politique favorable à l’unification de l’Europe.
Mots qui riment avec "isme"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "européanisme".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : isme et ismes .
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manichéisme
- (Religion) Doctrine religieuse conçue par Mani, fondée sur la coexistence et l'antagonisme de deux principes cosmiques égaux et éternels : le bien et le mal ; conception qui admet le dualisme antagoniste d'un principe du bien et d'un principe du mal.
- Le manichéisme […] n’est pas seulement une secte ou une hérésie chrétienne […], mais une apparition religieuse entée, comme le christianisme, l’islamisme et le budhisme, sur une religion antérieure — (Renan, Avenir sc., 1890, page 282)
- (Par extension) Propension à considérer que l’on représente le bien, face au mal.
- On condamne volontiers ici et là le manichéisme, même si des deux côtés de l’Atlantique on ne s’abstient pas de s’enferrer dans son concept deux fois asservissants — Des bons et des méchants aux keufs et joueurs de grinche, en passant par les cow-boys et les indiens ou les rupins et les miskines, le sage a appris à ne dépendre pas moins du bien que du mal comme d’une paire de menottes. — (Jean-Laurent Pawlowski, Fils de chien!, Toulouse : La Vie en rose, 1998, page 22)
- Le manichéisme quasi infantile d’Éric Zemmour obère sa capacité future à unir les Français, décrédibilisant résolument sa candidature à la magistrature suprême. — (Manuel Valls, Zemmour, l’antirépublicain, Éditions de l’Observatoire, Paris, 2022, ISBN 979-10-329-2527-0, p. 35)
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bonapartisme
- (Politique) Attachement au gouvernement impérial fondé par Napoléon, et à sa dynastie.
- Il parlait à son père du prince Louis Bonaparte comme de l’homme nécessaire et fatal qui seul pouvait dénouer la situation. Il avait cru en lui avant même son retour en France, lorsque le bonapartisme était traité de chimère ridicule. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- Les premières formes du nationalisme à la française, le bonapartisme et le boulangisme, doivent aussi composer avec l’individualisme égalitaire du fond anthropologique. — (Daniel Azuélos, L’entrée en bourgeoisie des Juifs allemands ou le paradigme libéral (1800-1933), 2005)
- Autrement dit, en toute société démocratique, et bien plus encore dans les bonapartismes, on ne peut que constater un décalage entre le mode de légitimité du pouvoir et la vérité effective de son fonctionnement. — (Serge Audier, Machiavel, conflit et liberté, 2005)
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athlétisme
- Ensemble des exercices auxquels on se livre afin d’amener le corps à son entier développement et à son maximum de force et de souplesse.
- L’athlétisme, c’est bon pour la santé.
- (En particulier) Ensemble des sports de course, de saut et de lancer pratiqués par l'athlète.
- « Je crois qu’il y a deux athlétismes, il y a deux vitesses, il y a un double langage. Ou on fait des contrôles efficaces ou on n’en fait pas. — (Christian Plaziat dans L’Équipe, 3 aout 1996)
- Les règles du sprint en athlétisme stipulent depuis 2002 que, si un athlète quitte les starting blocks en moins de 100 ms (0,1 s) après le coup de feu, il sera sanctionné d'un faux départ. — (Alexandre Dellal, De l'entraînement à la performance en football, page 374, De Boeck, 2008)
- L'équipe des hockeyeuses avait disparu, mais il trouva sans mal le gymnase, un bâtiment bas près d'une piste d’athlétisme, avec sur le devant une grande statue représentant un discobole. — (Ken Follett, Le Troisième jumeau, traduit de l'anglais par Jean Rosenthal, Éditions Robert Laffont, 2012, chap. 1)
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gnosticisme
- (Religion) L’ensemble des croyances hérétiques de la gnose.
- Le gnosticisme ancien était religieux -il entendait, par la connaissance du vrai Dieu, libérer l'esprit de toute attache au monde matériel, abandonné aux forces mauvaises. Le gnosticisme moderne, quant à lui, entend par la technique, soumettre le monde à l'esprit. — (Olivier Rey, Une question de taille, Stock, 2014)
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monolinguisme
- Fait d’être monolingue, de ne parler qu’une seule langue.
- La logique du monolinguisme, qui fonde le modèle scolaire français, est la conséquence de ce processus d’unification nationale et de construction de la nation française. — (Christine Hélot, Du bilinguisme en famille au plurilinguisme à l’école, 2007)
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catéchisme
- (Religion) Instruction sur les doctrines de la foi chrétienne, particulièrement destinée aux enfants.
- […] il se meut à l’aise dans le bel univers sphérique de son catéchisme, où la Sainte Trinité garantit tout : l’incorruptibilité des essences, la bonté de la création, le sens providentiel de l’histoire, l’infaillibilité du Pape, le dogmatisme ingénu des vicaires de village et des poètes catholiques. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
- […], quelqu’un aurait dit aux parents du gamin : « C’est bien fait pour vous ! Si vous l’aviez mis à l’école des Frères, on lui aurait fait apprendre son catéchisme, au lieu de lui faire perdre son temps à apprendre l’histoire et la géographie de la France ». — (Émile Thirion, La Politique au village, page 325, Fischbacher, 1896)
- Je me revois tout chétif, tout mièvre, suivant les cours du catéchisme, où j’arrivais bon premier. Ma piété, mon application épataient le bon curé […] — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 247)
- Le 30 avril 1752, huit enfants du pays, dont l’histoire a conservé les noms, se rendaient à Villers-le-Tourneur, dont Neuvizy était alors l’annexe, pour assister au catéchisme de première Communion. — (A. Deville, Rapport sur la Maison de Neuvizy, dans Missions de la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, Rome, Maison générale O.M.I., 1932, page 27)
- Le catéchisme consiste en notions à croire et à apprendre et il est contredit par toutes les affirmations et suggestions de la société moderne. — (Arnaud Desjardins, Les chemins de la sagesse, La Table Ronde, Pocket spiritualité, 1999, page 447)
- (Par extension) (Religion) Livre qui contient cette instruction.
- Qu’un catholique romain qui n’a jamais vu que le clocher de son village, qui n’a lu que son catéchisme et son livre d’heures, reproche aux chrétiens évangéliques leur défaut d’unité, à la bonne heure ! mais cet homme ne sera pas vous monsieur le vicaire ; […]. — (Questions d’un vicaire et réponses d’un suffragant, page 15, Georges Bridel à Lausanne, 1845)
- Son oubli vaut algarade et répétition, semaine après semaine, d’une identique sentence, martelée avec un fort accent breton : « Celui qui vient au catéchisme sans son catéchisme est comme le chasseur qui va à la chasse sans son chien. » Nous ouvrons donc le livre dès l’arrivée pour lire la leçon du jour, que le père Dagorn ne commente guère. — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, page 143)
- (Par extension) (Sens figuré) Titre donné à certains ouvrages de vulgarisation, qui contiennent l’exposition abrégée d’une science, et qui sont rédigés par questions et réponses.
- Catéchisme d’économie politique.
- Vuillet était la bête noire d’Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. En province, où l’on cultive encore la périphrase, la polémique met le catéchisme poissard en beau langage : Aristide appelait son adversaire « frère Judas », ou encore « serviteur de saint Antoine », et Vuillet répondait galamment en traitant le républicain de « monstre gorgé de sang dont la guillotine était l’ignoble pourvoyeuse. » — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99)
- (Péjoratif) Ensemble de doctrines que l’on assène péremptoirement.
- L’historien n’a pas à délivrer des prix de vertu, à proposer des projets de statues, à établir un catéchisme quelconque ; son rôle est de comprendre ce qu’il y a de moins individuel dans les événements […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence - Avant-propos de la première publication (1906), 1908)
- Chaque Français de douze ans puise dans l’École l’essence extraite pour lui de la Philosophie. Un catéchisme moral est enseigné. Un catéchisme où les démonstrations ne sont pas faites. Mais ce catéchisme est donné comme le résultat des méditations pénibles et consciencieuses et méritoires des hommes de bien qui fabriquent la Philosophie. — (Paul Nizan, Les Chiens de garde, 1932)
- Épris d’absolu, s’étant fabriqué une sorte de catéchisme de principes et d’idées auquel il n’admettait d’autres modifications que celles qu’il apportait lui-même, il écrasait de son mépris, il combattait avec une violence effrénée les idées qui s’opposaient aux siennes, les hommes qu’il rencontrait en face de lui. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
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beylisme
- Attitude des héros de Stendhal, caractérisée par une conscience de soi, une énergie, une recherche du bonheur.
- Nous savons des jeunes hommes qui, dans le beylisme, trouvent encore de quoi « ennoblir leur type ». — (François Mauriac, Petits essais de psychologie religieuse, L’Artisan du Livre, 1933, page 93)
- Culte de Stendhal, de sa vie, de son œuvre, de sa pensée.
- Gourmont pousse peut-être le beylisme un peu loin, si imiter, lui, à son âge, avec sa valeur, et imiter des amusements de Stendhal, mérite cette appréciation. — (Paul Léautaud, Journal littéraire, Folio, 2013, page 275)
- (Rare) Passion pour les études consacrées à Stendhal.
- On ne saurait guère être dit stendhalien si l’on n'est pas un peu beyliste, et si l'on n'a pas lu non seulement Stendhal, mais les classiques du beylisme. — (Albert Thibaudet, Réflexions sur la littérature, La Nouvelle Revue française, 1938, page 256)
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antiracisme
- Opposition philosophique au racisme et à ses diverses manifestations.
- Je mentirais si je dissimulais cette perpétuelle défensive, le sentiment de percevoir, avant même qu’il ne soit né, l’hostilité ou la condescendance de ceux avec qui vous êtes apparemment au mieux ou qui vont clamer par exemple leur antiracisme pur et dur. — (Claude Olievenstein, L’Homme parano, page 34, 1992, Odile Jacob)
- Prenez certains militants de l’antiracisme. Leur attitude a aussi, très souvent, tous les traits d’une foi. — (Joseph Facal, Tous les costumes de la religion, Le Journal de Montréal, 15 octobre 2020)
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gongorisme
- Écriture précieuse caractérisée par ses recherches de style.
- J’ai décidément peur qu’il n’y ait abus de métaphores et gongorisme d’homme du Midi, chez ce terrible Saint ! — (Joris-Karl Huysmans, En route, 1895)
- Avez-vous une montre malade, un tourne-disques qui s’enrhume, un stylo embouteillé ? Provence saute sur l’objet comme la misère sur le pauvre monde et s’enferme dans son atelier. Ses interventions sont en général heureuses, parfois visibles un peu trop, souvent stupéfiantes d’ingéniosité, mais toujours marquées au coin d’un certain sens de la mécanique qui est à l’autre ce que le gongorisme est au langage vulgaire. — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, pages 36-37)
- Il appartient à l’époque où la poésie cherche à se démarquer du gongorisme. — (Eugène Tavares, Littératures lusophones des archipels atlantiques, 2009)
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égotisme
- Étude sans complaisance qu’un écrivain fait de lui-même, de son physique et de son caractère, de sa personnalité ; tendance, disposition à parler de soi-même.
- On peut reprocher de l'égotisme à la forme que j'ai adoptée. On permet à un voyageur de dire : « J’étais à New-York, de là je m’embarquai pour L'Amérique du sud, je remontai jusqu’à Santa-Fé-de-Bogota. Les cousins et les moustiques me désolèrent pendant la route, et je fus privé, pendant trois jours, de l’usage de l’œil droit. » On n’accuse point ce voyageur d’aimer à parler de soi ; on lui pardonne tous ces je et tous ces moi, parce que c’est la manière la plus claire et la plus intéressante de raconter ce qu’il a vu. — (Stendhal, De l'Amour, 1re préface de 1826,)
- Moi, j’ai un heureux naturel, – que l’on me pardonne si je fais un abus de l’égotisme dans ce récit, car il est rare que la personnalité d’un auteur ne se mêle pas à ce qu’il raconte – voir Hugo, Dumas, Lamartine et tant d’autres. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Jouissance raffinée de sa propre personne ; culte du moi, intérêt excessif accordé à sa propre personnalité, au développement de celle-ci.
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mithridatisme
- Synonyme de mithridatisation, immunité acquise à l'égard d'un poison par ingestion répétée de doses croissantes de ce poison.
- L'usage de certaines substances actives établit une tolérance, un mithridatisme ; cela se voit même pour les substances alimentaires. — (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, page 234)
- Immunité naturelle ou mithridatisme spontané, notre tante à héritage possédait sans nul doute ce talent inhabituel ! — (Alain Demouzon, Mes crimes imparfaits, 1978)
- (Sens figuré) (Littéraire) Insensibilité, indifférence acquise par l'habitude.
- En disant « Babal », « Mémé », pour désigner des gens qu'elle ne connaissait pas, l'ambassadrice de Turquie suspendait les effets du « mithridatisme » qui, d'ordinaire, me la rendait tolérable. — (Proust, Sodome, 1922, page 660)
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empirisme
- (Philosophie) Système de philosophie dans lequel l’origine de nos connaissances est uniquement attribuée à l’expérience.
- Mais, avec le triomphe du Newtonisme et de l’Empirisme en Angleterre, du Cartésianisme en France, le règne de la Scolastique prend fin. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
- Après des années de clivage idéologique fédéralistes-souverainistes, lucides-solidaires, « on verra » était une expression de pragmatisme. Un empirisme, diraient les philosophes, antonyme de l’idéalisme, base des idéologies. — (Antoine Robitaille, CAQ: le fabuleux destin d’une «patente», Le Journal de Québec, 13 février 2021)
- L’empirisme de Locke fut combattu par Leibnitz.
- (Médecine) Pratique de la médecine exercée sans connaissances théoriques et fondée sur la seule expérience.
- L’empirisme le désolait. Du moment que la médecine n’était pas une science expérimentale, mais un art, il demeurait inquiet devant l’infinie complication de la maladie et du remède, selon le malade. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre IX)
- (Par extension) Toute méthode qui prétend ne s’appuyer que sur l’expérience.
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pessimisme
- (Philosophie) Doctrine philosophique selon laquelle le mal l’emporte sur le bien.
- J’imagine que le pessimisme grec provient de tribus pauvres, guerrières et montagnardes, qui avaient un énorme orgueil aristocratique, mais dont la situation était par contre fort médiocre […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, p. 15)
- (Courant) Opinion, état d’esprit, de ceux qui sont portés à croire que tout va mal.
- Vous voulez sans doute dire, monsieur, que la vie est sans but? N'est-ce pas ce qu'on appelle le pessimisme? — (Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938)
- En dépit du mauvais pressentiment qui s'insinue en moi, je continue d'espérer. Il m'arrive parfois d'outrepasser mon pessimisme et de me retrouver « déçu en bien », comme disent les Suisses romands. — (Patrice Dard , Les nouvelles aventures de San-Antonio : Macchab Academy, Fayard, 2007, p.45)
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extrémisme
- Opinion politique, économique, sociale, religieuse ou philosophique radicale, et qui peut servir de base théorique à des actions qui vont à l'encontre de la volonté ou des intérêts de tous.
- L’extrémisme a de nombreux visages. Nous le rencontrons dans un skinhead, tatoué d’une croix gammée, en train de se battre comme dans le rédacteur en chef du journal du parti communiste, dans le maître-chanteur étranger extorquant des cotisations comme dans la sûreté de la Scientologie. — (Portail du Land de Brandeburg)
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exorcisme
- (Théologie) Pratique religieuse ou magique, comportant certaines formules, certaines prières et certains gestes rituels, destinée à chasser le démon d’un endroit qu’il occupe : du corps d’un possédé, d’une chose, d’un lieu.
- Je me rappelai ce que les saintes Écritures disaient des exorcismes et du cri que poussent les démons en sortant du corps des possédés. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
- […] c’est ainsi qu’en 1872 un écrivain belge recommandait de remettre en honneur les exorcismes, qui lui semblaient être un moyen efficace pour combattre les révolutionnaires. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, page 28)
- En cas de doute sur la pertinence de l’exorcisme, mieux vaut alors faire appel aux chérifs détenteurs d’une baraka reconnue pour sa puissance thérapeutique. — (Inversion sociale et pouvoir thérapeutique au Maroc, dans Convocations thérapeutiques du sacré, Karthala, 2002, page 256)
- Formule, prière par laquelle on exorcise.
- Ou bien, s’il persiste à te croire possédé, tu auras en partage la paille, les chaînes et les ténèbres dans quelque couvent éloigné, tu seras étourdi d’exorcismes et trempé d’eau bénite afin de chasser le malin esprit qui te domine. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Alors on le proclame à tout vent, le plus possible, en exorcisme ; on l’étale devant soi comme un palladium […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Stratagème de délivrance, “pour en sortir”.
- Si selon Henri Michaux, il existe un « exorcisme » en général, par le martèlement des mots introduisant dans la souffrance une exaltation telle que le mal en est dissous, il existe aussi, à côté de cela, des « exorcismes par ruse » : exorcismes obvies et torsadés qui en passent, sans s’avouer leur fonction véritable, par l’articulation scripturale et chantée du poème, par la systématicité logique du philosophème. — (Ut talpa, Qu’est-ce qu’un stratagème onirique ?, dans Lundimatin #294, 1er juillet 2021)
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laïcisme
- (Religion) Position qui tend à donner aux institutions un caractère non religieux.
- Ce que l’école primaire de la troisième République et le laïcisme intégral ont pu créer de valable se trouve en toute sa force représenté dans l’Yonne mieux qu’en aucune autre région. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- C’était plus qu’il n’en fallait pour inquiéter les partisans des régimes d’autorité […] Pour enrayer les progrès du laïcisme et des mouvements revendicatifs, ceux-ci mirent tout en action, essayant jusqu’à des coups d’État. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Malheureusement, il n’existait aucun attachement philosophique au laïcisme et à ses valeurs de scepticisme, d’expérimentation et de tolérance, si essentielles au pluralisme politique. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- (Péjoratif) (Politique) Défense excessive de la laïcité, notamment par prise de position anti-religieuse.
- Il convient de répéter ici qu'il ne s'agit pas de ce que certains appellent un « laïcisme » ou pire une « laïcardise ». La religion et les institutions religieuses, les postures religieuses, les pensées religieuses, font partie de notre histoire et elles participent au débat démocratique et à la société civile, […]. — (Jean-Michel Quillardet, « La laïcité à la française a-t-elle vécu ? », le 7 avril 2007, sur le site Le Figaro / FigaroVox (www.lefigaro.fr))
- (Religion) (XVIe siècle) Doctrine tendant à réserver aux laïcs une certaine part dans le gouvernement de l’église.
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hippocratisme
- (Médecine) Doctrine qui s’attache à l’imitation d’Hippocrate, donnant à cette imitation le sens particulier de suivre la nature, c’est-à-dire d’étudier les efforts spontanés qu’elle fait et les crises qu’elle produit.
- Il représente une fois de plus un essai de rationalisation de l’hippocratisme au regard des connaissances et des nouvelles méthodes de recherche. — (Sylvain Villaret, Naturisme et éducation corporelle (XIXe - milieu du XXe siècles), 2006)
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mesmérisme
- Hypnotisme.
- Le comité formé par les enquêteurs déclara que l’effet du mesmérisme était fort probablement dû à la croyance et à l’imagination plutôt qu’à une énergie invisible, tout en admettant de mauvaise grâce que les patients traités au moyen du magnétisme animal allaient mieux. — (Valerie Austin, Le pouvoir de l’auto-hypnose, 2018)
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esthétisme
- (Art) Courant artistique et littéraire anglais du dernier quart du XIXe siècle, repris en France vers 1890-1900.
- (Par extension) Tendance à évaluer les choses du seul point de vue esthétique, le beau étant alors considéré comme une valeur absolue.
- La distance créée par le vieillissement du texte est certes goûtée et entre dans le jeu de l’esthétique littéraire. Mais, s’il faut répéter cette évidence, elle est aussi et d’abord subie. Elle est source d’incompréhension. — (Michel Zink, Lire un texte vieilli, du Moyen Âge à nos jours, dans La lettre du Collège de France [En ligne], 26 juin 2009)
- (Par extension) Jugement particulier sur les caractéristiques de ce qui est beau ou non.
- « Défendre la liberté du langage musical contre tous les esthétismes tyranniques », telle était la devise du groupe « Zodiaque », fondé en 1947 par Maurice Ohana. — (Christian Leblé, « Maurice Ohana », in Musiciens de notre temps depuis 1945, éditions Plume et SACEM, Paris, 1992, page 385)
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zwinglianisme
- (Religion) Doctrine réformatrice chrétienne, initiée par Ulrich Zwingli, prêtre zurichois du XVIe siècle.
- Ainsi, ceux qui s'étaient séparés de l'Église romaine appartenaient déjà à deux sectes très distinctes : les uns au luthéranisme, les autres au zwinglianisme, précurseur du calvinisme. — (Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, Vol.6, 1858, page 158)
- […] le luthéranisme. Celui-ci occupe une place intermédiaire entre le zwinglianisme et le calvinisme, surtout à l’égard des rapports de l’Église et de l’État, et de la discipline. Le zwinglianisme penchait plutôt du côté de la césaréopapie et d'un nationalisme étroit, et le calvinisme du côté de la théocratie et d’un cosmopolitisme ecclésiastique. — (Louis Thomas, La Confession Helvétique: études historico-dogmatiques sur le XVIe siècle, 1853, p.103)
- Il y a un genre de zwinglianisme sec et superficiel qui réduit la cène du Seigneur à n’être qu’un souvenir vide, et le baptême une pantomime à laquelle on se soumet par obéissance seulement. — (Le Chrétien évangélique, Vol.11, 1860, page 311)
- «Ulrich Zwingli a une affreuse réputation. Le «zwinglianisme» évoque la timidité, la modestie, le zèle. Mais aussi l’incapacité à jouir de la vie», note Peter Opitz, spécialiste du personnage. — (Céline Zünd, Zwingli, ce rebelle qui agite Zurich depuis cinq siècles, Le Temps SA. Mis en ligne le 17 février 2017, consulté le 18 février 2017)
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fédéralisme
- (Politique) Système politique ou social de groupement en un seul État de plusieurs États ou en une seule société de plusieurs sociétés.
- Les chiites voient dans le fédéralisme une protection contre le retour d’un pouvoir dictatorial centralisateur à Bagdad, comme celui de Saddam Hussein qui a favorisé les sunnites. — (Le Monde, 11 octobre 2006)
- Il va de soi que nous assistons à un dialogue de sourds. Entre la banalisation des vicissitudes du fédéralisme canadien et leur extrême dramatisation, il n’y a aucune discussion possible. — (Michel David, Le Devoir, 3 octobre 2006)
- Je pense que les péquistes, qui veulent diviser le pays, ne veulent pas que le fédéralisme fonctionne. Car si le fédéralisme fonctionne, il n’y a pas de raison que la population du Québec prenne le grand risque de la séparation. — (Stephen Harper, entrevue au Devoir, 27 septembre 2006)
- Le fédéralisme, modèle de répartition des pouvoirs appelé plus exactement régime fédéral (régime vient de regere, diriger et fédérer de foederar, rapprocher par une alliance, réunir), avec ce que ce mot comporte de relatif, de transitoire, comme le sont les gouvernements successifs, le fédéralisme, donc, devient l'objet principal du politique. — (Anne Légaré, « Le fédéralisme, une idéologie qui occule l'État », in Argument, vol. 19, n° 2, printemps-été 2017, p. 106)
- (Canada) Option politique selon laquelle le Québec devrait rester au sein de la Confédération canadienne.
- Fédéralisme, néo-fédéralisme, quasi-fédéralisme, souveraineté-association, tout cela, finalement, au-delà de la satisfaction symbolique, n’est que technique de gestion. Mais que le Québec soit reconnu comme État français en Amérique du Nord, avec le français comme seule langue officielle, ça me paraissait un objectif essentiel sur le plan historique. — (Robert Bourassa, Gouverner le Québec, Montréal, Fides, 1995)
- Les historiens doivent sans doute éviter de faire la promotion d’une quelconque idéologie politique particulière. Ils doivent notamment éviter de faire dans leur classe la promotion du fédéralisme canadien ou de la souveraineté du Québec. — (Le Devoir, 28 septembre 2006)
- (Histoire) Pendant la Révolution, projet attribué aux Girondins de constituer la France en une fédération de ses départements.
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mentisme
- (Psychologie) Défilement rapide des idées lors d’états anxieux ou insomniaques.
- Le mentisme est une rumination intellectuelle avec défilé idéique rapide et incoercible. — (Thérèse Lempérière, André Féline, Jean Adès, Patrick Hardy, Frédéric Rouillon, Psychiatrie de l’adulte, 2e édition, 2006)
- Ma tête me fait mal dès que j’ouvre les yeux, surtout si je fais des projets. Il m’a coupée : quel genre de projets ? J’hésitais à lui répondre : je ne sais pas, j’invente des solutions, je saute d’une pensée à une autre. Il a ajouté ravi : c'est ce qu’on appelle des mentismes, la fuite des pensées. — (Marie-Christine Rosse, L’Umbral, Publibook, 2011, page 138)
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maniérisme
- Tendance à l’affectation, à la manière ; ensemble des procédés d’un peintre, d’un écrivain maniéré.
- Cette école est tombée dans le maniérisme.
- (Peinture) (Sculpture) Mouvement artistique de la Renaissance allant de 1520 (mort du peintre Raphaël) à 1580, qui visait à rompre avec la perfection recherchée jusqu’alors et à provoquer des émotions.
- Son style est influencé par le maniérisme italien.
- La Babylone imaginaire qui occupe tout le fond de la toile est souvent citée comme exemple de ce maniérisme hambourgeois dont on ne connaît que trop peu d’œuvres. — (Georges Perec, Un cabinet d’amateur, 1979, Le Livre de Poche, page 110)
- (Médecine) Trouble du comportement qui se traduit par des tics ou des états psychotiques.
- Elle peut être désordonnée et maladroite, rigide ou très minimaliste. On constate aussi des maniérismes moteurs. — (Camilla Läckberg, traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re édition 2005), page 258)
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luthéranisme
- (Christianisme) Doctrine de Luther ; religion des luthériens.
- Ainsi, ceux qui s'étaient séparés de l'Église romaine appartenaient déjà à deux sectes très distinctes : les uns au luthéranisme, les autres au zwinglianisme, précurseur du calvinisme. — (Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, Vol.6, 1858, page 158)
- Mais enfin c'était un flot de luthéranisme qui envahissait l’Angleterre consentante. — (Berthe Gavalda, Les Églises en Grande-Bretagne, PUF, Que sais-je?, 1959, page 7)
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fanatisme
- Zèle outré, et souvent cruel, pour une religion, ou, par extension, attachement opiniâtre et violent à un parti, à une opinion, etc.
- Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend ses songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Le plus détestable exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris, qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélémy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Lorsqu’une fois le fanatisme a gangréné un cerveau, la maladie est presque incurable. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Quand le fanatisme, né de l'union monstrueuse de l'ignorance et du despotisme, inventa à son tour les crimes de lèse-majesté divine, quand il conçut, dans son délire, le projet de venger Dieu lui-même, ne fallut-il pas qu'il lui offrit aussi du sang, et qu'il le mit au moins au niveau des monstres qui se disaient ses images ? — (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
- … ; mais différant en cela de l’audacieux Bois-Guilbert, qu’il savait étendre sur son ambition le voile de l’hypocrisie, et remplacer son manque de religion par une apparence de fanatisme superstitieux. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- D'abord, il faut dire que le fer et le feu, aux mains du fanatisme religieux et philosophique, n'avaient pas suffi à extirper radicalement le bouddhisme du sol de l'Inde. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
- En effet, l’histoire du Nouveau Monde n’est qu’un lamentable martyrologe, dans lequel le fanatisme et la cupidité marchent continuellement côte à côte. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- A l'antisémitisme politique s'associe immanquablement l'antisémitisme religieux : le chauvinisme exploite le fanatisme et le fanatisme se fait le paravent du chauvinisme. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ici encore, règne un fanatisme d’autant plus dangereux qu’il est armé. — (Pascal Chabot, L’âge des transitions, 2015)
- C'est dans le même esprit mélioriste que Condorcet prône un enseignement élémentaire, moral et civique qui constitue la meilleure réponse au fanatisme religieux. — (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, dans Marianne, n°878 du 8 janvier 2016, p. 58)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.