Dictionnaire des rimes
Les rimes en : estacade
Que signifie "estacade" ?
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- (Marine) Sorte de digue faite avec de grands pieux plantés dans une rivière, dans un chenal, pour en fermer l’entrée, ou pour en détourner le cours, ou pour protéger les bateaux contre les débâcles.
- Il y avait encore peu de monde sur le Dampfschiff, mais chaque fois que l’on passait devant une petite ville ou un bourg, la Concordia, opérant une évolution sur elle-même, se rapprochant de l’estacade, ou, brassant l’eau à rebours, se laissait rejoindre par des barques chargées de voyageurs et de paquets. — (Théophile Gautier, Ce qu’on peut voir en six jours, 1858, réédition Nicolas Chadun, page 96)
- L’estacade, étageant ses madriers, ses contreforts de cathédrale gothique, et le pont de Constantine, léger, se balançant comme une dentelle sous les pieds des passants. — (Émile Zola, La Curée, 1871)
- […] et déjà nous accostions à l’estacade du bois de la Chaise, un bois de pins tristes et d’yeuses superbes, aux troncs tordus, au feuillage presque noir. — (Octave Mirbeau, Notes de voyage, dans La vache tachetée, 1918)
- Au haut d’une éminence, Zénon aperçut enfin le village de Heyst, avec son estacade à l’abri de laquelle reposaient quatre ou cinq barques. — (Marguerite Yourcenar, L’Œuvre au Noir, Gallimard, 1981, page 234)
- Les flancs chatouillés par un clapotis égrillard, la petite pirogue, le cayuco d'acajou, se dandinait le long d’une fragile estacade à l’extrémité de laquelle s’élevait une sorte de guérite intime. — (Jacques Perret, Ernest le rebelle)
- (Marine) Barrière flottante formée d'un ensemble de radeaux, de câbles, de dromes ou de chaînes, destinée à bloquer l’entrée d'un port, ou d’une rade.
- Or, donc on a béni la mer :Oh ! les trois fois heureuses vagues…On nous purgea le flot amer À grand renfort d’oraisons vagues. On a béni sans doute aussi Du même coup, les estacades. Voilà, mesdames, Dieu merci !De quoi refroidir vos cascades… — (Théo Hannon, Eau bénite, « Au clair de la dune », 1909 → lire en ligne)
- Ulysse est sur l'estacade, Priam! — (Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, éditions Livre de poche, 1963, page 120)
- (Architecture) Dispositif destiné à protéger les piles d’un pont des corps flottants.
- (Chemin de fer) Plate-forme à partir de laquelle on chargeait le combustible des locomotives à vapeur.
Mots qui riment avec "ade"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "estacade".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ade , ades , oide , oides et ad .
-
noyade
- Action de noyer une personne. Il se dit surtout en ce sens, au pluriel, en parlant des exécutions ordonnées à Nantes en 1793 par le représentant Carrier.
- Les noyades de Nantes.
- Mort due à une privation d’oxygène prolongée provoquée par l’immersion du sujet.
- L’article relate la noyade tragique d’un baigneur qui, s’étant éloigné de la rive a été surpris par un fort courant contre lequel il n’a pas pu lutter.
- On note aussi, à partir des années 50, un contraste entre l'augmentation de la mortalité par chute et la diminution de la mortalité par noyade. — (Jacques Dupâquier, Histoire de la population française: De 1914 à nos jours, 1988)
- Accident grave, mortel ou non, consistant en une privation d’oxygène prolongée provoquée par l’immersion du sujet.
- Au début des années 1990, une étude britannique a rapporté que sur l’ensemble des enfants âgés de moins de 14 ans qui avaient été admis à l’hôpital après une noyade, 8 % étaient décédés et 5 % souffraient d’un déficit neurologique grave. — (Margie Peden & al., Rapport mondial sur la prévention des traumatismes chez l'enfant, OMS, page 62 (seconde colonne, premier paragraphe))
- L’abbé intégriste Jean-Yves Cottard a été condamné en décembre 2000 à quatre ans de prison après la noyade de quatre scouts et d’un plaisancier qui avait tenté de les secourir. — (Josselin Tricou, « Entre masque et travestissement : Résistances des catholiques aux mutations de genre en France: le cas des "Hommen" », dans la revue Estudos de Religião, vol. 30, n° 1, jan.-avr. 2016, note n° 10 p. 54)
- peyrade
-
attrapade
- Dispute soudaine.
- Au grand étonnement du géant, son étoile, qu'il croyait ternie depuis son attrapade avec le cardinal de Lorraine, brille dans la ciel des milieux catholiques comme une auréole d'apôtre. — (Bernard Tirtiaux, Les sept couleurs du vent, Denoël, p. 195)
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oniroide
- Oniroïde, qui est proche du rêve.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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rebuffade
- Attitude de refus brutal d’une demande ou d’une attente.
- Il m’a dit les larmes aux yeux que son assuidité au presbytère lui valait beaucoup de rebuffades, de railleries. — (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, 1936, réédition Le livre de poche, 1968, page 87)
- J’aime à trouver, quand je rentre, quelqu’un qui me connaît, qui a subi mes rebuffades et ne me pose pas de questions. — (Paul Lévy, Ouragans, 1959, page 106)
- La décision de Barack Obama de renoncer à un sommet prévu entre l’Union européenne et les États-Unis, au printemps, constitue une rebuffade de plus pour les Européens. — (Ouest France n° 19897, 3 février 2010, page 2)
- Je subis notamment quelques rebuffades de retraités anglais (ce qui n’était pas très grave, on ne peut jamais être bien accueilli par l’Anglais, l’Anglais est presque aussi raciste que le Japonais dont il constitue en quelque sorte une version allégée). — (Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019, pages 33-34.)
- Je lui ai tendu une perche en lui demandant directement, et j'ai essuyé une rebuffade, puis une pirouette. — (site forum.psychologies.com)
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dégoulinade
- Liquide pâteux ou visqueux qui s'écoule lentement.
- C’est quoi ça? s'exclama-t-elle, montrant du doigt une dégoulinade de vomi qui séchait sur la manche. — (Sylvain Meunier, Lovelie D'Haïti, Éditions La courte échelle, 2003).
- Trace laissée par la coulure de ce liquide.
- « Tu feras un excellent garçon de café, me confia le vieil homme en vérifiant l’état de son verre plein à ras bord sans aucune dégoulinade. — (Kaléidoscope)
- (Sens figuré) Excès dans un sens péjoratif.
- Ce film est une dégoulinade de bons sentiments.
- La dégoulinade de choix, impossible de trouver quelque chose simplement, il y a vingt mayonnaises, trente huiles d’olive, cent types de yaourts différents. — (Christophe André, Les états d’âme: un apprentissage de la sérénité, Éditeur Odile Jacob, 2009)
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pignade
- Variante de pignada.
- Les pignades (bois de pins) de futaie n’étaient guère plus gaies que les surettes (bois de liéges). — (George Sand, Histoire de ma vie, Wolfgang Gerhard, 1855, page 53)
- Thérèse trouvait étrange d'évoquer l'après-midi accablant, le ciel gorgé de fumée, le fuligineux azur, cette pénétrante odeur de torche qu'épandent les pignades consumées – et son propre cœur ensommeillé où prenait forme lentement le crime. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
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alidade
- Règle mobile qui tourne sur le centre d’un instrument avec lequel on prend la mesure des angles.
- […] on procéda à ce relèvement au moyen d’un niveau spécialement construit à cet effet, formé d’une alidade mobile autour d’une charnière placée au sommet d’une équerre en bois. — (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 1872)
- Je passe donc la nuit dans cet observatoire où je pointe l’alidade du triangle de visée sur les lueurs des canons boches. — (Guillaume Apollinaire, lettre à Madeleine Pagès du 30 août 1915)
- Vaste et vide comme, à l’aube, une salle des pas perdus, la passerelle était vitrée sur toute sa périphérie. Sous le contrôle somnolent d’un officier, deux timoniers s’y relayaient toutes les quatre heures devant les consoles, sondeurs et radars, l’œil rivé sur l’alidade de visée. — (Jean Echenoz, Je m’en vais, Les Éditions de Minuit, Paris, 1999, page 34)
-
vade
- (Vieilli) (Rare) Mise au jeu.
- Quand l’on est à la dernière ronde, la vade ne peut être moins de dix jetons, reste ou non reste. — (Jeu de prime de Lyon, 1693)
- Faire vatout en termes de jeux, c'est faire la vade ou le renvoi de tout ce qu'on a devant soi. — (Nouveau dictionnaire universel des arts et des sciences, français, latin et anglais : contenant la signification des mots de ces trois langues et des termes propres de chaque état et profession: avec l'explication de tout ce que renferment les arts et les sciences, T. 2 / trad. de l'anglais de Thomas Dyche ; par le P. E. Pézenas et l'abbé J.-F. Féraud, Thomas Dyche, Avignon, 1756)
- (Par extension) (Vieilli) Intérêt, participation dans une affaire.
-
ramade
- (Pyrénées) Réunion de plusieurs centaines de moutons.
- Le troupeau était si nombreux qu’on le divisa en trois ramades, dont chacune avait près d’un millier de têtes. — (Legoarant, cité par Littré)
- (Rare) Ensemble de branches feuillues.
- […] presque en même temps la lumière s’alluma sous la ramade et Jeanne apparut. — (Anne Philippe, Un été près de la mer, France Loisirs, page 83)
- (Occitanie) Giboulée.
- (Occitanie) Sévère réprimande.
-
dérobade
- Action de se dérober.
- Ceux qui traitent la dérobade de lâcheté ne devaient pas reprocher à Abel de ne pas s’être enfui devant la provocation de Caïn, mais bien de n’avoir pas su se préparer à de tels affrontements. — (Richard Goulet, La philosophie de Moïse: essai de reconstitution d’un commentaire philosophique préphilonien du Pentateuque, 1987)
- Enfin, il souffrait physiquement. Cette souffrance était grande ; mais, même si elle eût été moindre, elle eût encore été terrible pour un être dont toutes les lâchetés devant la rudesse de la vie s’étaient conjurées depuis longtemps pour le maintenir dans cette dérobade complète du paradis artificiel. Il n’y avait en lui aucune ressource qui puisse le défendre contre la douleur. — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
- Marcel Drouin […] me fit sentir l’incorrection [d’une telle démarche], et je la sentais bien de moi-même ; mais rien ne m’est plus difficile qu’un geste qui peut paraître une dérobade. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 327)
- Ce cheval a fait une dérobade.
- (Sens figuré) Cette réponse n’est qu’une dérobade.
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capilotade
- (Cuisine) Sorte de ragoût fait de plusieurs morceaux de viandes déjà cuites.
- Faire une capilotade de perdrix, de poulets.
- (Sens figuré) (Familier) (Désuet) Très mauvaise situation, à la suite d'une série de coups, d’attaques médisantes.
- […] ; sur cette ligne étroite, à une seule voie, le train longeait, d’un côté, les quartiers accumulés de pierre et, de l’autre, le vide. Seigneur ! si l’on déraillait ! Quelle capilotade ! se disait-il. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Ils étaient là une vingtaine de solides quadragénaires et, profitant de la capilotade généralisée, ils avaient pris les choses en main. — (Romain Gary, La promesse de l'aube, Folio)
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cabrade
- Action de se cabrer, de se lever sur les pattes arrière pour un quadrupède.
- D'abord, la maison où nous sommes n'avait qu'un étage au lieu de deux ; puis c'est moi qui fis agrandir les étables où renfermer plus commodément en hiver la cabrade, le troupeau de chèvres, si vous entendez mal les mots du pays. — (Ferdinand Fabre (1827 - 1898), Le Chevrier (1867), éd. Miroirs, 1992, pp. 41.42)
- (Médecine) (Anesthésiologie) Mouvement de redressement qu’esquisse le corps d’un sujet au début d’une anesthésie générale.
- laparade
-
mitraillade
- Tir, décharge d'armes à feu en rafales.
- Des isolés tirent toujours.À 22 heures, forte mitraillade. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 322.)
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roide
- (En particulier) Ce qui manque ou paraît manquer de souplesse, de grâce.
- Il était si roide et si compassé à cheval, qu’il s’y fatiguait vite, et j’allais trop vite aussi pour lui. — (George Sand, Histoire de ma vie, réédition Le Livre de Poche, 2004, page 446)
- Elle prend du tabac, se tient roide comme un pieu, se pose en femme considérable, et ressemble parfaitement à une momie à laquelle le galvanisme aurait rendu la vie pour un instant. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- La peste soit des Nains et de leur nuque roide ! dit Legolas. — (J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau)
- À son image, j’essayais de rester droit et roide sur ma chaise et de me garder digne de la belle en détournant mon regard de son sein généreux […] — (Guy Goffette, Presqu’elles, Gallimard, 2009, page 108)
- Qui est inflexible, opiniâtre, dur.
- Des sentences brèves et roides prescrivent une vertu inflexible. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, tome 8, 1832)
- Qui a une pente difficile à monter ou à descendre.
- Il nous fit monter par un escalier fort roide à une toute petite chambre éclairée par une microscopique fenêtre sur le bord de laquelle végétaient de pauvres plantes. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 70)
- […] la roide pente de la rue bousculait un peu sa gravité. — (Sidonie-Gabrielle Colette, La Maison de Claudine, 1922)
- Nous nous trouvâmes bientôt au pied du Sacré-Cœur et de roides escaliers que de vagues réverbères éclairent parcimonieusement. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Qui a un mouvement rapide et violent, une trajectoire très tendue.
- Je glissai mon journal dans la boîte, sonnai roide et m’allai cacher dans l’embrasure d’une porte voisine. — (Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy, réédition Le Livre de Poche, 1967, page 218)
- Qui est difficile à admettre, dur à accepter.
- — Si tu ne dis pas de bêtises, toi, tu te rattrapes sur les grossièretés ; sais-tu que c’est roide de me demander si je parle pour le compte de Virrieux ? — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
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carbonade
- (Cuisine) Variante orthographique de carbonnade.
- Chez les bouchers, quand la vieille Annou demandait une carbonade, l’étalier lui riait au nez ; il ne savait pas ce que c’était une « carbonade », ce sauvage !… — (Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 19)
- Je comprends pourquoi on ne trouve pas de cassoulet ni de carbonade flamande aux USA. — (René Goscinny, Strapontin - Ruée vers l’ivoire, 1961, réédition Le Lombard, 1998, page 100)
- Les bières brunes s'associent pour un accord de caractère avec des rognons grillés ou un civet de marcassin, sans oublier la fameuse carbonade, du boeuf en sauce à base de bière. — (Olivier Bompas, On pousse et ça mousse !, journal Le Point, n° 2222, 9 avril 2015, page 132)
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enfilade
- Suite de choses qui sont sur une même ligne et communiquent. — Note : Il se dit surtout des pièces d’un appartement.
- elle portait de longues boucles d’oreilles, une chaîne de cou, une broche, des enfilades de bagues à deux doigts de la main gauche et à un doigt de la main droite. — (Émile Zola, Le Ventre de Paris, Georges Charpentier, Paris, 1873)
- En ornant la façade, il contribuait à donner des dégagements aux pièces d’enfilade. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 21)
- Je poussai d'un coup de pied la porte de la salle à manger, à demi éclairée, comme le salon d'enfilade, par les vitrages donnant sur la serre. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 76)
- (Sens figuré) (Péjoratif) Suite ou série longue et ennuyeuse.
- Une longue enfilade de phrases, d’épithètes.
- C’est comme si ce président qui déteste par-dessus tout perdre s’infligeait à lui-même une enfilade de défaites assurées par pur masochisme. — (Pierre Martin, La sombre comédie d’un président qui s’accroche désespérément au pouvoir, Le journal de Québec, 22 novembre 2020)
- (Marine, Militaire) Action de tirer des coups de canon sur une troupe, une fortification, un navire dans le sens de leur longueur.
- Donner, recevoir une enfilade.
- Tirer des coups d’enfilade.
- Prendre en enfilade.
- (Mobilier) Meuble composé d’au moins trois éléments à la suite l’un de l’autre et sur le même plan.
- (Échecs) Situation dans laquelle une pièce attaque deux pièces alignées où la pièce ennemie de plus grande valeur fait l’objet de l’attaque directe, à la différence d’un clouage.
- (Informatique, Internet) Suite de messages consécutifs portant sur un même objet.
- D'un point de vue technique, on parle d'une enfilade, comportant un message initial portant x en objet, suivi de n messages portant Re: x. — (Florence Mourlhon-Dallies, Les discours de l'internet : nouveaux corpus, nouveaux modèles ?, Presses Sorbonne Nouvelle, 2004, ISBN 9782878543148, page 43 → lire en ligne)
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persillade
- (Cuisine) Préparation à base de persil.
- Du bœuf à la persillade.
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estocade
- (Anciennement) Épée longue et droite, sans tranchant.
- Ambroise parut bientôt au réfectoire, où les bénédictins récitaient malines en l’attendant ; il n’avait pas quitté son froc et sa cagoule, mais endossé par-dessous une cotte de mailles et posé sur sa tête un heaume dont la visière et le ventail fermés se recourbaient comme un bec d’aiglon, et dont le cimier représentait des os de mort en croix ; il s’était précautionné de deux épées, l’une courte dite braquemard, l’autre nommée estocade ou épée de longueur, outre une miséricorde pour achever un vaincu à terre. — (Paul Lacroix, Les Francs-Taupins, histoire du temps de Charles VII, Imprimerie de Walder, Paris, 1834, page 75)
- Grand coup allongé d’épée ou de fleuret donné avec la pointe de l’arme.
- Encore un mot. Ne vous faites pas un point d’honneur de ne pas rompre ; au contraire, faites-le marcher ; il manque d’haleine, essoufflez-le, et, quand vous trouverez votre belle, une bonne estocade dans la poitrine, et votre homme est à bas. — (Prosper Mérimée, Chronique du règne de Charles IX, Charpentier, 1842, page 100)
- La Goberge n’était brave naturellement qu’à coup sûr, et depuis que ses estocades lui avaient failli, ce spadassin frissonnait en regardant seulement la poignée de sa rapière. — (Auguste Maquet, Le Comte de Lavernie, L. de Potter, 1853, t. 3, page 256)
- De Morguen se rua sur lui tête baissée et lui porta sous le busc de la cuirasse une estocade bien roide, pour lui transpercer le ventre. — (Maurice Maindron, Le Tournoi de Vauplassans, E. Plon, Nourrit et Cie, 1895, page 184)
- Au commandement d’Alcide, péremptoire, ces ingénieux guerriers, posant à terre leurs sacs fictifs, couraient dans le vide décocher à d’illusoires ennemis, d’illusoires estocades. — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Stelle, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 189)
- (Par extension) (Tauromachie) Coup d’épée porté par le matador pour achever le taureau.
- L’épée lui était entrée dans le front et avait piqué la cervelle, coup défendu par les lois de la tauromachie, le matador devant passer le bras entre les cornes de l’animal et lui donner l’estocade entre la nuque et les épaules, ce qui augmente le danger de l’homme et donne quelque chance à son bestial adversaire. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
- Les estocades produisent immédiatement la mort lorsque, pénétrant entre deux vertèbres, le fer tranche la moelle épinière, ou atteint ce que les toreros appellent la erradura. Le coup tue le taureau, même quand l’épée n'est entrée qu’à moitié. — (Théophile Gautier, La Peau de tigre, H. Souverain, 1858, t. 3, page 58)
- (Littéraire) (Sens figuré) Attaque violente et soudaine.
- Pour moi chétif, je fais la guerre jusqu’au dernier moment, jansénistes, molinistes, Frérons, Pompignans, à droite, a gauche, et des prédicants, et J. J. Rousseau. Je reçois cent estocades, j’en rends deux cents, et je ris. Je vois à ma porte Genève en combustion pour des querelles de bibus, et je ris encore ; et, Dieu merci, je regarde ce monde comme une farce qui devient quelquefois tragique. — (Voltaire, Correspondance, lettre à M. le cardinal de Bernis, 22 décembre 1766, dans Œuvres complètes, t. 41, L. Hachette, 1890, page 160)
- Brutalement, il se précipita sur elle, et, sans une parole, sans une caresse non plus, mais avec une force de rut extraordinaire, avec un élan de tout son être et de toute sa volonté, par une brève et décisive et profonde estocade d’étalon, il la viola, les yeux fermés lui aussi, et s’imaginant qu’il engrossait la terre elle-même. — (Jean Ridhepin, Le Cadet, G. Charpentier, 1890, page 121)
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estrapade
- Supplice qu’on faisait subir à un condamné, en l’élevant en haut d’une longue pièce de bois, les mains liées derrière le dos avec une corde qui soutenait tout le poids du corps, puis en le faisant tomber avec force jusqu’à quelques décimètres du sol, dans l’eau, parfois dans un bucher. Cela lui disloquait les bras.
- Le monde venait de subir le supplice de l’estrapade : soulevé par de grands espoirs au sortir de la guerre froide, il était tombé de très haut.— (Stephen Smith, La Ruée vers l’Europe, Grasset, 2018, page 67)
- L’estrapade, ou les baptêmes de feu consistaient à suspendre un protestant au-dessus d'un bûcher, à le plonger à différentes reprises dans la flamme en abaissant et en relevant la corde. — (François-René de Chateaubriand, Études historiques, 1831)
- (Sexualité) — Notre étreinte fut foudroyante. Il me gougnotta le cul, en fit ce que l’estrapade avait omis de commettre, et je plantai moi-même les ongles dans ses cicatrices qui versèrent à nouveau leur nectar. — (Céline W. Barney, Guillotine !, collection Gore, n° 95, Fleuve Noir, 1989, chapitre 10)
- (Par métonymie) Potence.
- Ah! te voilà enfin, gibier d’estrapade ! s’écria le capitaine en frappant du poing sur la table. — (George Sand, Les Beaux Messieurs de bois-doré, 1868, page 140)
- (Gymnastique) Action de se suspendre par les mains à une corde et de faire passer le corps entre les deux bras écartés.
- Les écarts et les estrapades gymnastiques de mon avocat. — (Charles Nodier, Fée Miettes, 1831)
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panade
- (Cuisine) Soupe ou bouillie ordinairement faite avec de la croûte de pain, de l’eau, du sel, du beurre et un jaune d’œuf.
- Une panade bien mijotée.
- Au milieu de la table, une casserole de soupe panade. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 13)
- Ma mère mettait le pain rassis dans une grande boîte en fer à gâteaux Lu et une fois par semaine, elle faisait une panade au lait qu’elle rendait onctueuse en ajoutant un œuf et un morceau de beurre. Qui mange de la panade aujourd’hui ? — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 161)
- (Cuisine) Mélange d'eau, de beurre, de farine et de sel constituant le résultat de la première étape de fabrication de la pâte à choux.
- Il faut bien dessécher la panade avant d'y ajouter les œufs pour réussir la pâte à choux.
- (Cuisine) (Belgique) Repas pour bébé, composé de fruits ou de légumes écrasés.
- Snif… Mais ce n'est pas du tout ça, Modeste ! Ça peut être très mauvais pour un bébé, une panade faite n'importe comment. — (Greg et Franquin, Modeste et Pompon, 1958)
- Nous allons aborder un sujet (presque) tabou. Vaut-il mieux donner des petits pots industriels ou de la panade ? — (« Dossier : petits pots contre panades », Père au foyer, <pereaufoyer.be>, 12 mai 2010)
- [Le bébé] comprend que le monde des bruits et des sons est intimement lié à celui des personnes et qu’on peut en tirer avantage pour obtenir certains services et prévoir le comportement des autres personnes (par exemple, l’arrivée de la mère dans la chambre, la rentrée du père à la maison, la préparation du biberon et de la panade). — (Jean-Adolphe Rondal, Votre enfant apprend à parler, 2001)
- (Sens figuré) Mauvaise posture.
- Il me saute au cou et m’invite immédiatement à son club, où, nouveau hasard – je te raconte tout cela uniquement pour que tu saches combien de hasards doivent se donner rendez-vous pour sortir quelqu’un de la panade – il y avait là celle qui est devenue ma femme. — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 269)
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millade
- (Botanique) (Occitanie) Petit mil.
- L’une de ces antiques métairies au bord d’un immense champ de millade, j’aime à penser que nous sommes issus de l’une d’elles. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 93)
- (Occitanie) Bouillie de mil.
- Henri IV, dans son enfance, partagea souvent la millade des Béarnais.
- Les poulardes engraissées à la millade, les lièvres, les pâtés de bécasses, n’éveillaient en moi aucune idée de luxe. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 25)
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berquinade
- (Littérature) Ouvrage d’un caractère sentimental et un peu enfantin.
- Ses nuits d’amour les plus mouvementées n’étaient plus que d’inoffensives berquinades, comparées à certains épisodes des amours de Jacques et d’Anne, épisodes dont la façon toute en sous-entendus dont ils étaient rapportés ne faisait qu’accentuer le mystère scabreux. — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, 4e partie)
- Il paraît que ce prologue est une berquinade en comparaison des actes qui vont suivre ! Peut-on laisser jouer de telles horreurs ! — (Pierre Henri Cami, Dupanloup ou les prodiges de l’amour)
- Quant à la pieuse tradition qui veut que les paysans aient rendu spontanément certains biens achetés par eux aux enchères, sans prétendre à des bénéfices d'aucune sorte, c'est peut-être plus qu'une berquinade. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, pages 93-94)
- regades
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.