Dictionnaire des rimes
Les rimes en : entier
Que signifie "entier" ?
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- Qui a toutes ses parties, ou que l’on considère dans toute son étendue.
- Afin de couvrir les sépultures, ils se sont servi de tuiles, parfois entières, souvent fragmentaires. — (H. Duday, Fanette Laubenheimer & Anne-Marie Tillier, Sallèles d’Aude: nouveau-nés et nourrissons gallo-romains, Presses Univ. Franche-Comté, 1995, page 97)
- A chaque tempête, les dunes progressent vers l’intérieur des terres. […]. Des villages entiers sont engloutis : habitations, église, tout disparaît sous le sable. — (Jean-Henri Fabre, La Plante ; leçons à mon fils sur la botanique, Paris, Delagrave, 1905, 8e éd., p.111)
- Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l'année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine & Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, p. 132)
- Note : On y joint quelquefois le mot tout, pour s’exprimer avec plus de force.
- Attendre une heure tout entière.
- Lire un livre tout entier.
- (Mathématiques) Se dit des nombres composés d’une ou plusieurs unités.
- Les nombres entiers incluent les nombres naturels.
- (Botanique) se dit d’un élément de plante (pétale ou feuille) qui n’a aucune découpure sur ses bords.
- Les feuilles de lilas sont entières.
- Pétale entier.
- (Sens figuré) Qui n’a subi aucune altération.
- La question reste entière : la question reste intacte, est toujours la même.
- Les choses ne sont pas entières : l’état des choses a changé, les circonstances ne sont plus les mêmes.
- Cette affaire, cette fonction, cette science prend l’homme tout entier : (Sens figuré) Il est nécessaire d’y employer tous ses soins, toute son attention et tout son temps.
- On dit dans un sens analogue
- Se donner, se livrer tout entier à un travail, à une étude, etc.
- Mourir tout entier : ne laisser aucun souvenir, aucune renommée après sa mort.
- (Sens figuré) Qui ne supporte aucune atténuation dans ses opinions, dans ses convictions, qui ne se laisse point entamer par la discussion.
- C’est un homme entier, bien entier, fort entier dans ses opinions.
- C’est un esprit très entier.
- (Au masculin) Qui n’a pas été castré. Il faut noter que le cheval entier se distingue de l'étalon par le fait que, même s'il peut se reproduire, ce n'est pas un reproducteur reconnu par les haras et les éleveurs Par extension et anthropomorphisme, les chevaux qui n'ont jamais sailli sont appelés entier, et ceux qui ont sailli sont appelés étalons (même sans être officiellement reconnus)[1]
- Cheval entier.
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "entier".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
voyager
- Faire un ou des voyages, se déplacer selon un itinéraire d’une certaine longueur à destination d’une autre ville, d’un autre pays.
- En sortant de la kasba nous voyons nos chameaux poindre à l'horizon, et la prudence nous commande de les attendre pour voyager de conserve avec eux. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 45)
- L’exploit dont on désespérait était accompli ! Un homme voyageait dans les airs, à son gré et en toute sécurité ! — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 30 de l’édition de 1921)
- À voir ces étrangers courir vers la poste, égarer leurs valises, confondre bureau de tabac et épicerie, photographier un tombereau attelé d’une vache, les habitants de Beaume sentaient plus nettement combien l’on perd de sa dignité à voyager et combien le pays qu’on habite est supérieur à tous les autres. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 60)
- En parlant d'un objet, être transporté d’un lieu à un autre.
- Ce paquet a beaucoup voyagé avant d’arriver à destination.
- Ce vin ne peut pas voyager.
- (Transitif) Transporter pour un voyage.
- Elle a été voyagée en transport adapté, dans une chaise roulante. — (site pages.videotron.com)
- La peinture était la chasse la plus célèbre et le travail réussi et a été voyagée autour du monde. — (site www.worldlingo.com)
-
humanité
- Nature ou condition humaine.
- Les esclaves africains l’avaient bien compris. Ils avaient compris que l’esclavage leur ôterait leur humanité, qu’il ferait d’eux non plus des êtres, mais des choses. Qu’ils aient pris les Blancs pour des cannibales n’a rien de surprenant. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 320)
- Cela est au-dessus de l’humanité, cela passe la portée des forces ordinaires de l’homme.
- (Sens figuré) Payer le tribut de l’humanité, mourir, se laisser aller à quelque faiblesse humaine.
- Genre humain, les hommes en général.
- Nous trouvons ici de plus sombres pressentiments ; l’auteur se demande même si notre humanité atteindra sa véritable fin : […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, page 326)
- Lentement, irrésistiblement, avec ampleur, Bert se rendit compte de l’immense tragédie qui ébranlait l’humanité, et au milieu de laquelle s’écoulait sa petite existence ; […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Ce nouvel enseignement me semble d’autant plus grave qu’il s’adresse à une humanité qui, de son propre chef, se pose aujourd’hui dans le temporel avec une décision inconnue jusqu’à ce jour. — (Julien Benda, La trahison des clercs : Avant-propos de la première édition, 1927, éd. 1946)
- Haï, Épicure le fut et le sera parce qu’il est un des héros de l’humanité. […]. Et si, à sa suite, l’ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c’est parce qu’il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin ! — (Robert Redeker, Les épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, pages 72-73)
- (Par extension) Une partie seulement du genre humain.
- Mais Beaumanoir, qui regardait comme un acte de vertu de réprimer tout sentiment d’humanité qui eût pu s’interposer entre lui et son devoir imaginaire, répéta ses ordres. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Des garnis sans rideaux, des gargotes, des débits grouillants de vermine occupent — entre les loges des filles — la longueur des façades et une humanité malpropre, hébétée, loqueteuse s’y agite machinalement. — (Francis Carco, L’Amour vénal, chapitre I, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 8)
- Bonté, sensibilité ou compassion pour les malheurs d’autrui.
- Or, si je n'avais tardé, par humanité, à prendre les mesures disciplinaires qui s'imposaient, le drame n'aurait sans doute pas éclaté. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IX, Gallimard, 1937)
- J'admets même que votre art cauchemardeux et tératologique, faussement ingénu et savamment puéril, possède une valeur de signe, qu'il soit la transcription symboliquement exacte d'une civilisation qui a perdu sa table de valeurs et d'une humanité qui a peur d'elle-même. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
- Gravement blessés, tombés au pouvoir de l'adversaire, ils craignent pour leur vie mais sont soignés par des mains qui se révèlent fraternelles. Les trois hommes font l'expérience de l’humanité de ceux qu'ils désignaient jusque là par le terme convenu d'ennemi. — (Ennemis fraternels, 1914-1915: Hans Rodewald, Antoine Bieisse, Fernand Tailhades : carnets de guerre et de captivité, édité par Eckart Birnstiel & Rémy Cazals, Presses universitaires du Mirail, 2002, quatrième de couverture.)
- Le respect des procédures est certes essentiel. C’est ainsi qu’une société arrive à de grandes réalisations. Mais toute directive doit passer par le filtre de l’humanité. — (Nathalie Elgrably-Lévy, Exercer son humanité pour contrer les dérapages, Le Journal de Québec, 19 février 2021)
- (Au pluriel) (Belgique) Enseignement secondaire en Belgique.
- On souhaite toujours - ou presque ! - qu’il termine au moins ses humanités et obtienne le CESS. Ça nous rassure. — (Le Ligueur des parents,« On voulait qu’il termine ses humanités, il veut devenir plombier », 29 mai 2013 → lire en ligne)
- (Au pluriel) Les études que l’on faisait dans les lycées ou les collèges où l’on enseignait les langues et littératures grecques et latines.
- Dans les années 1980-1990, le lycée a favorisé les sciences au détriment des humanités classiques, ce qui explique pourquoi tout ce qui touche les matières littéraires a chuté. — (Marie Duru-Bellat, Le bac, un standard bicentenaire, Propos recueillis par Géraldine Véron, Le journal du CNRS, juin 2008)
- (Par extension) (Désuet) Les classes où se donne cet enseignement (rhétorique ou première) inclusivement.
-
mener
- Conduire quelqu’un vers un être ou une chose.
- Quand je la menai à l’autel, j’étais bien convaincu que ma femme l’emportait en beauté sur toutes les femmes belles de la terre […] — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- L’évêque de Luçon ! s’exclama la jeune fille en tressaillant. Menez-moi à lui, monsieur, oh ! je vous en prie… — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Vous savez le chemin, menez-nous. — Si vous n’y êtes jamais allé, je vous y mènerai.
- Mener des troupes au combat, à l’assaut, au feu.
- (Par extension) Aller, se diriger vers, en parlant d’un chemin, d’une route.
- Nous suivons toujours la route qui nous avait menés à Sokhrat Ed-Djeja, il y a près d'un mois. Mais la campagne, verte et fleurie, est infiniment plus jolie qu’alors. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 120)
- […]: il fallait que toute cette décoration et ces jeux d’allées menassent quelque part et ne fussent pas tout à fait gratuits. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 56)
- Viennent ensuite les conduites forcées qui mènent l’eau jusqu’aux turbines. Ces impressionnants tuyaux en acier de 1,9 à 2,3 mètres de diamètre peuvent supporter une pression de 28 bars. — (Ludovic Dupin, La Centrale qui a électrifié la Bavière, dans L’Usine nouvelle, n°3252, 8 septembre 2011, page 8)
- Conduire par force en quelque endroit.
- Mener en prison.
- On le menait au supplice.
- Diriger, entraîner à sa suite.
- Las, dans le petit monde de l’Université, la probité candide ne mène à rien, et l’enthousiasme pèse peu face aux manœuvres misérables de ceux qui ne reculent devant rien pour faire carrière. — (Alexis Liebaert, On achève bien les profs, dans Marianne, n° 758, 29 octobre 2011, page 85)
- Diriger, conduire des animaux.
- Mener les bêtes aux champs, à l’abattoir.
- Mener paître des vaches.
- Mener les chevaux boire, les mener à l’abreuvoir.
- Mener les chevaux au marché.
- Mener un cheval à la main.
- Mener des chiens en laisse.
- Diriger un véhicule, une embarcation.
- Mener une charrette.
- Mener un bateau, une barque. Absolument,
- (Absolument) J’ai un cocher qui mène grand train.
- Voiturer quelqu’un ou quelque chose.
- Mener du blé au marché, des marchandises à la foire, du bois par bateau.
- J’ai là ma voiture, voulez-vous que je vous mène quelque part ?
- Se faire accompagner de ou par.
- Il mène bien des gens à sa suite.
- Il mena tout son monde avec lui.
- (Sens figuré) Faire agir, gouverner quelqu’un à sa guise.
- Il le mène comme il veut.
- C’est un pauvre homme, il se laisse mener par sa femme.
- (Chasse) Forcer à suivre.
- Le cerf a mené bien loin la chasse; il l’a menée jusqu’à tel endroit.
- (Sens figuré) Diriger, déterminer les hommes.
- L’ambition, l’intérêt le mène.
- Le talent mène plus souvent à la réputation qu’à la fortune.
- Le jeu mène loin.
- Administrer, diriger, en parlant des choses.
- Mener la maison, le ménage.
- Mener une négociation, une affaire.
- (Sport) (Intransitif) Avoir un meilleur score que l’adversaire au cours d’un match.
- À la 90e minute du match, la France mène 3-0 face au Brésil, après le but d’Emmanuel Petit, et je sens que Thierry est au paradis. Il pète les plombs pendant trente secondes. Il réalise qu’on est champions du monde et lâche son fameux « Oh, putain ! » — (Jean-Michel Larqué, Vert de rage, Calmann-Lévy, 2010)
- (Jeux de boules) Lancer le but et entamer la partie ou une nouvelle manche (appelée de ce fait une « mène »).
- Pointeur excellent, il mène généralement le but, en d’autres termes, joue le premier ; bien rare est-il si ses deux boules n’en font pas passer 4 à 5 de celles de ses adversaires. — (Lowius-Weigel, Jeux et joueurs de boules de Lyon, L’Écho du Rhône, 13 août 1893, page 4)
- Suzel portera sur ses épaules la lourde responsabilité du tir, Elisabeth devra mener le bouchon et Danielle sera là pour tempérer le tout en milieu. Leurs places ne sont pas fixes et la polyvalence est de mise. — (Roger Gatti, L’aventure de Suzel, Danielle, Elisabeth, La Marseillaise, vendredi 29 juin 2012)
-
retrouver
- Revenir en contact avec quelqu'un ou quelque chose dont on avait été séparé, qu'on avait perdu ou qu'on avait oublié.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Mon père dit toujours que mon sens de l’orientation en forêt est troublant – tout comme mon aptitude à retrouver mon chemin jusqu'au point de départ – mais je ne m'y fiais pas à cet instant. Je m'arrêtai sous un arbre gigantesque. — (Kelley Armstrong, Pouvoirs Obscurs, tome 5 : Soupçons, traduit de l'anglais par Audray Sorio, éditions Castelmore, 2015, chapitre 6)
- Ils se cherchèrent longtemps les uns les autres, mais ils ne purent se retrouver.
- Elle n'était pas rassurée. « On n'a pas de liens ensemble, comment tu m'as retrouvée? »J'allais pleurer, lui sauter dans les bras et l'embrasser, lui chuchoter que tout était correct, qu'il n'y avait plus rien de grave. C'était ma mère. Elle le reconnaissait enfin : je l'avais retrouvée. La puissance du verbe. Mes années de lecture me le confirmaient. Une seule phrase, un seul mot peut tout changer. Le cœur gros du mot retrouvée, j'ai balbutié, une boule dans la gorge : « On a encore du du du temps, on va va apprendre à se connaître. Tu as raison, on on s'est retrouvés. C'est l'essentiel. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 177)
- D'autres seront déportés pour fait de résistance : Benoît Jean, Bombardier Gabriel, Vouaux Jean. Souvent, dans un état de délabrement physique à leur retour, ils retrouveront leur village meurtri, par l’occupation et les luttes qui y eurent lieu. — (Jean Laurain, Brû, l'histoire de mon village, Remiremont : chez G. Louis, 1997)
- Revenir en contact avec quelque chose qui avait été perdu, voire oublié, par quelqu'un d'autre.
- […] ; enfin Thorwaldsen comptait parmi ses ancêtres un certain Snorre Thorfinnson, qui naquit en Amérique en 1008 , plusieurs siècles avant que Christophe Colomb eût retrouvé ce continent, depuis longtemps connu des Islandais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
- Récupérer, rentrer en possession de quelque chose qu'on avait perdu ou oublié.
- Les cuisiniers avaient retrouvé intacts leurs appareils de chauffage sans feu et ils avaient préparé du cacao pour les officiers et de la soupe pour les hommes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 261 de l’édition de 1921)
- Rejoindre.
- Plus d’un jeune instituteur stagiaire a retrouvé dans le siècle celle pour qui s’échafaudaient ses odes et ses sonnets. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Jeudi 5 juin, on va chez toi ou chez moi ? Calmez-vous il ne s'agit que du nom du bar où tous les Parisiens qui cherchent une coloc’ pourront se retrouver autour d'une binche pour faire connaissance. — (« Le jeudi de la colocation », le 04/06/2014, sur le site Le Bonbon (www.lebonbon.fr).)
- (Sens figuré) Reconnaître.
- J’ai retrouvé ici la coutume américaine de ne boire aux repas que de l'eau ou du lait. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 46)
- Je ne le retrouve pas dans cette occasion.
- On ne retrouve presque plus ce poète dans les ouvrages de sa vieillesse.
- On le retrouve toutes les fois qu’il s’agit d’honneur, d’humanité.
- Il se cherche lui-même et ne se retrouve plus.
- (Pronominal) Reconnaître son chemin, s’orienter, se repérer.
- Je connais mal le chemin et je ne suis pas sûr de me retrouver.
- (Pronominal) Prendre ou reprendre une position ou une situation.
- Si vous vous retrouvez pris dans la baïne, ne tentez pas de rejoindre la terre ferme en nageant à contre-courant. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 6)
- Enfin elle se retrouva en position assise, un peu avachie, adossée à la tête de lit, les bras écartés en l'air, les reins calés contre l’oreiller trempé de sueur dans sa taie de coton froissée. — (Stephen King, Jessie, Albin Michel, 1993)
- Le capitaine Zondi préparait mentalement sa riposte. Il ne voulait surtout pas se retrouver avec cette casse-burnes dans les pattes. — (Louis-Ferdinand Despreez, La mémoire courte, Phébus, 2006, page 40)
- Un invité, pensant pouvoir parler dorénavant librement, s'est retrouvé à Oukacha, la prison voisine. — (Rida Lamrini, Le temps des impunis, Marsam Éditions, 2004, page 174)
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recommencer
- Commencer de nouveau à faire ce qu’on a déjà fait, commencer deux fois quelque chose.
- Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l'année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine & Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, p. 132)
- (Intransitif) — Le bavardage continue incessant et ne prendra fin que lorsque sonnera l'heure du repas : il faudra alors à regret rentrer chez soi, mais on recommencera le lendemain et toujours on trouvera matière à commérages ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895, éd.1923)
- (Transitif) — Il recommence son travail qui était mal fait.
- (Impersonnel) — Il recommence à pleuvoir, à faire froid.
- L’amitié de Mlle de Gournay et de Montaigne ne peut-elle se recommencer ? — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (Manège) Remettre un cheval aux premières leçons.
- Il est des chevaux qui oublient et qui se démentent, il faut les recommencer.
-
contrôler
- (Administration) Examiner minutieusement.
- Contrôler les comptes. - La Cour des comptes contrôle les opérations financières des budgets de l’état.
- (Sens figuré) Examiner pour diriger.
- Le pouvoir exécutif contrôle les actes du gouvernement. — Le pilote contrôle son bolide.
- (Par analogie) Examiner avec une curiosité importune.
- Vous contrôlez tout ce qui se fait dans sa maison.
- (Par extension) — Quel droit avez-vous de me contrôler ?
- (Spécialement) (Police) Vérifier sur la base des documents administratifs et particulièrement des documents d'identité.
- Je sais que les schmitts ne vont pas tarder à me contrôler vu qu'il ne reste plus qu'un pèlerin à pied dans tout le Bois et que ce pèlerin, c'est moi. — (Johann Zarca, Le Boss de Boulogne, Don Quichotte éditions, 2014)
- Matignon pourra souligner qu’il n’est pas question, dans son projet de loi, de « contrôler », mais de « vérifier », et que l’on vérifie déjà l’identité des citoyens souhaitant payer par chèque, entrer dans un casino ou voir un film interdit aux moins de 16 ans. — (Henri Seckel;, «Passe vaccinal : les contours flous d’un contrôle d’identité inédit», LeMonde , 27 décembre 2021)
- (En particulier) Marquer du contrôle les ouvrages d’or et d’argent, pour en constater le titre, etc.
- Il a fait contrôler sa vaisselle. - Vaisselle contrôlée.
- (Anglicisme) Diriger, dominer d’une façon précise.
- (Parfois) Maitriser.
- Le bentazone est inefficace contre les graminées, le glyphosate et le vernolate en préplantation, le bentazone en postlevée contrôlent le Cyperus. — (E.M. Lavabre, Le Désherbage des cultures sous les tropiques, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1979, page 129)
- La vitesse des véhicules est contrôlée à l'aide de voies en zigzag ou par le biais d'autres mesures comme des ralentisseurs ou des chicanes (pas encore d'évaluation). — (Sécurité routière : Quelle vision pour demain ?, OCDE, 2002, page 65)
- Sofer se rendit compte qu'il souriait niaisement bien que les questions posées méritassent beaucoup plus de sérieux. Il se contrôla et reprit sa posture distante, plus ironique que vraiment sévère. — (Marek Halter, Le Vent des Khazars, Éditions Robert Laffont, 2011, chap. 4)
- (Échecs) Pour une pièce, pouvoir prendre une pièce adverse qui viendrait sur une case.
-
résonner
- Renvoyer le son ; le concentrer par réflexion.
- Cette voûte résonne bien. Cette salle ne résonne pas, résonne trop. Faire résonner les échos.
- Rendre un grand son, beaucoup de son.
- Entends-tu s’agiter en moi et résonner les puissants refrains des temps anciens, les chants de l’amour et de la gloire ? — (Charles Baudelaire, Du vin et du haschisch -1851)
- Pendant que les lames attaquaient mon vaillant navire et que leurs coups sourds faisaient résonner la coque qui vibrait et se plaignait sous les chocs, je restai allongé sur ma couchette, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Certaines nuits, donc, les murs de la villa de M. et Mme Bourdon se mirent à résonner sous les coups terrifiants d’un esprit frappeur si malin que personne ne put le localiser. — (René Cavanhie, Les esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, n°24, p.28, décembre 1992)
- (Sens figuré) Qu a résonné dans le passé et dont le souvenir se fait encore ressentir.
- — Des nuits entières, durant un mois, j’ai entendu hurler des hommes que l’on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- — Et on entend encore résonner la phrase banale du mari, la phrase étrangère à elle, la phrase blasphématoire dans cette chambre où elle apporte sa nudité. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- (Électronique, Physique) Favoriser une fréquence particulière.
- Cette corde du piano résonne à quatre cent trente cinq hertz. C’est le la du diapason.
- Ce quartz résonne à soixante cinq mille cinq cent trente six hertz. Il est parfait pour équiper une montre.
-
résister
- Ne pas céder, ou céder difficilement au choc, à la pression, à l’action d’un autre corps, à une force, à un effort quelconque.
- Ces pierres factices ont beaucoup mieux résisté aux agents atmosphériques que les pierres de grès ; elles sont composées d’un mortier parfaitement dur, mêlé de cailloux concassés de la grosseur d’un œuf, et ont dû être façonnées dans des caisses de bois. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Nous avons vu disparaître par ce procédé des chéloïdes prépectorales qui avaient résisté pendant des années à tous les autres traitements. — (Louis Anne Jean Brocq , Traité élémentaire de dermatologie pratique comprenant les syphilides cutanées, O. Doin, 1907, vol.2, page 762)
- Le marbre résiste plus au ciseau que la pierre commune.
- Une viande qui résiste au couteau.
- Ce vieux château a jusqu’ici résisté à l’injure, aux injures du temps.
- Vous chargez trop ce plancher, il ne pourra pas résister à un aussi grand poids.
- La toiture a résisté à la violence du vent.
- (Familier) Ne pas céder à la tentation.
- On ne pouvait rien voir de plus gracieux que cette svelte blondine, jeune, gaie, folâtre ; pas un homme qui eût résisté à ses agaceries. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 2)
- Sans rien dire, je découvris ma boîte de biscuit, et je constatai la disparition de plusieurs galettes... Mon factotum n'avait pu résister à la tentation et m'en avait volé cinq ou six. — (Camille Habert de Ginestet, Au Soudan: Excursion dans l'ouest africain, Paris : chez Delagrave, 1798, page 168)
- Se défendre ; opposer la force à la force.
- Résister aux agents de la force publique.
- Une armée à laquelle l’ennemi est hors d’état de résister.
- Les assiégés ont résisté longtemps, ont résisté courageusement.
- La place a résisté plus de trois mois.
- Ce cheval résiste au cavalier.
- (Sens figuré) S’opposer aux desseins, aux volontés de quelqu’un, tenir ferme contre quelque chose de fort, de puissant.
- Mais ces deux gros industriels […] ont un titre de gloire peu commun : voici quelques années, ils ont résisté victorieusement aux assauts répétés de Robert Hersant qui, comme il l'a fait un peu partout en France, a tenté de les mettre à genoux pour racheter leurs journaux. — (Maurice Séveno, Les premiers jours de Mitterrand : l'état de grâce, Éditions Stock, 1981)
- Si ce que vous proposez est dans l’intérêt public, je ne résiste plus.
- Je lui ai résisté en face.
- Résister à la grâce.
- Résister à ses passions.
- Bien supporter l’effort, la souffrance, la maladie, le travail, en parlant des hommes et des animaux, voire des végétaux.
- Dernièrement, j'avais eu la maladresse de m’enrhumer en pleine chaleur. Voilà pourtant ce que c'est que de devenir vieux : on ne peut résister à rien. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 125, Fischbacher, 1896)
- J'essayais, en contractant le gosier, d'absorber le moins possible d'eau et de résister à l'asphyxie en retenant le plus longtemps que je pouvais l'air dans mes poumons. Mais je ne pus tenir plus de quelques instants. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Ces espèces adventices, dont les graines sont apportées avec les semences introduites, ont pu résister à des conditions climatiques défavorables […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 34)
- Vous travaillez trop, votre santé n’y pourra résister.
- (En particulier) Supporter un désagrément moral.
- La conversation avec cet homme est d’un ennui mortel, on n’y peut plus résister.
- Persister, bien supporter l'usure du temps.
- Les calomnies mordent difficilement sur l'amitié; mais quelle amitié résisterait à une suite de rêves qui y serait contraire ? — (Alain, Propos, 1921, page 332)
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frapper
- Donner un ou plusieurs coups à quelqu’un, à quelque chose.
- Le visage de Félicité s’empourpra d’une joie chaude. Elle se mit sur son séant, frappant comme une enfant dans ses mains sèches de petite vieille. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 102)
- Dans les premiers âges historiques, on ne voit pas seulement les maîtres frapper et fouetter leurs esclaves ; les rois eux-mêmes administrent le supplice de la bastonnade. — (La bastonnade et la flagellation légales, dans le Le Magasin pittoresque, 1854, volume 8, page 54)
- Surprenant un homme qui volait la ration d’un camarade, il l’invectiva et le frappa à la face. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 272 de l’édition de 1921)
- Les deux danseurs à tour de rôle s’agitaient en frappant sur un tambourin de peaux de phoque. Ce n’était pas beaucoup plus étrange que le charleston ou le black-bottom. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- L’infortuné n’avait pas eu le temps de presser ce bouton. Déjà ses assaillants le frappaient, sauvagement, par derrière. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 120)
- Il reste à trouver celui qui t’a frappé avec une barre de fer. Celui qui ordonna à quelqu’un d’ordonner à quelqu’un qui ordonna à quelqu’un d’autre de te tuer. — (Vassilis Vassilikos, Z, 1966, traduit du grec par Pierre Comberousse, NRF Gallimard, 1967, page 342)
- (Spécialement) Donner des coups à une porte pour signaler sa présence et se faire ouvrir.
- Ne m’avez-vous pas dit qu’un instant avant que nous arrivassions, un homme sans chapeau, […], était venu frapper à la porte, et qu’on lui avait ouvert ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
- Toute la nuit, nous entendons marcher, devant les chambres, des gens chaussés de souliers. De temps en temps, les pas s’arrêtent : on frappe à quelque porte, d’un doigt seulement, et il est amusant de se dire que malgré cela, la dame qui habite cette chambre a bien reconnu tout de suite, à sa manière de frapper, celui qui est là. — (Sei Shonagon, Notes de chevet (c. 1001-1010), traduit par André Beaujard, Gallimard, Collection Connaissance de l'Orient, format poche (no 5), 1985, pages 97-98)
- (En particulier) Donner une empreinte à quelque chose, au moyen d’une matrice ou autrement.
- Frapper de la monnaie. Frapper des médailles.
- (Sens figuré) Retenant et prodiguant les phrases toutes faites qui se frappent régulièrement à Paris pour donner en petite monnaie aux sots le sens des grandes idées ou des faits, les gens du monde le réputèrent homme de goût et de savoir. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- (Par extension) Battre de la monnaie physique, des espèces.
- Banassac, qui avait fabriqué des poteries sous les Romains, frappa alors des monnaies et ce village peut « revendiquer la dixième partie des monnaies mérovingiennes éparses dans tous les cabinets du monde ». — (J.-B. Delon, Histoire de Gévaudan-Lozère, Mende : Imprimerie Saint-Privat, 1941, page 37)
- Il s'agit d'une version adaptée du portrait créé par le sculpteur Martin Jennings pour Royal Mint, l'organisme chargé de frapper la monnaie britannique. — (AFP, Royaume-Uni: Royal Mail dévoile les premiers timbres à l'image de Charles III, Le Journal de Québec, 7 février 2023)
- (Par extension) Se diriger vers, tomber sur, en parlant de la lumière
- Les parties d’un objet que la lumière frappe, où la lumière frappe.
- (Sens figuré) Faire de l’impression sur les sens, sur l’esprit, sur l’âme.
- Le bruit sourd de la chute, les flots de sang qui jaillirent du corps et diaprèrent au loin le pavé, frappèrent d’épouvante jusqu’au duc lui-même. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
- Ce qui me frappait le plus en lui, c’était le sourire le plus franc, le plus engageant que j’aie jamais vu sur aucune face humaine. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Si l’on met à part les simples témoignages d’argotiers proprement dits ou de personnes les fréquentant professionnellement (policiers, magistrats), ce qui frappe c’est le caractère relativement tardif des études consacrées aux argots. — (Jacques Dargaud, Les argots, réunion du 22 janvier 2011, La Lettre de la DLF Champagne-Ardenne, Reims, lettre no 84 de février 2011)
- Ce qui m’a frappé est la capacité des États à suspendre les libertés en invoquant un principe supérieur qui est « la santé », qui pourrait être très bien un jour la sécurité, qui pourrait être d’autres maladies. Et ce qui m’a frappé aussi est qu’un conseil de défense, occulte et opaque, puisse décider, sans qu’on sache sur quelles bases, qu’on ne peut pas sortir de chez soi sans que la police mette une amende sauf si l’on va travailler et faire des courses. — (Geoffroy de Lagasnerie in Hervé Kempf, Geoffroy de Lagasnerie : « Guérilla juridique, infiltration, action directe… Il faut déployer un autre imaginaire de l’action », Reporterre, 28 novembre 2020 → lire en ligne)
- Faire périr, exterminer, ou affliger par quelque grand malheur, par une calamité.
- C'était un de ces copains-là, un de ceux dont les parents travaillaient depuis toujours dans les usines de « Sainté », et dont les familles étaient frappées de plein fouet par la brutalité des licenciements, qui était venu me parler le lendemain, quand j'étais rentrée de l'enterrement. — (Anne Bennet, Revoir Benny, Éditions du Cerf, 2019)
- Le précédent record de 1,85 million de kilos de denrées avait été établi en janvier. À titre de comparaison, un peu plus de 1,2 million de kilos avaient été distribués en février 2020, avant que l'épidémie ne frappe le Québec. — (François Messier, Moisson Montréal confrontée à une demande sans précédent, site radio-canada.ca, 3 mars 2021)
- (Absolument) — Mais il comprit que oui, ils l'imaginaient et qu'il fallait frapper un grand coup s'il voulait les mettre à genoux, les obliger à capituler et terminer ainsi des combats aussi sanglants qu’inutiles et démoralisants pour ses hommes. — (Françoise Genoud, Les Galiciens, Éditions Flammarion, 1978, chap. 5)
- (Droit) Être établi, assigné sur.
- Je le répète, il n’entre pas dans ma pensée, ni dans mon sujet, d’insister particulièrement sur ce personnage […] qui, d’ailleurs, vient d’être frappé durement par un rigoureux arrêt de cour d’assises. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
- Une hypothèque qui frappe tous les biens du débiteur. Un immeuble frappé d’hypothèques.
- Rafraîchir ; rendre extrêmement frais par le moyen de la glace.
- Frapper le champagne.
- (Pronominal) Se donner des coups à soi-même.
- Se frapper la poitrine, montrer qu’on se sent coupable, qu’on s’en veut d’avoir mal agi. → voir battre sa coulpe.
- Se frapper le front, montrer qu’on vient de trouver la solution d’un problème ou qu’on met en doute la santé mentale de quelqu’un.
- (Pronominal) (Absolument) (Familier) Avoir des pensées négatives, se faire du souci.
- Ne vous frappez pas pour ces balivernes.
- (Marine) Fixer, attacher avec un nœud. Note : Ne pas confondre avec l’expression québécoise frapper un nœud.
- (Cameroun) Escroquer.
-
fierté
- Caractère de celui qui est fier, de celle qui est fière, de ce qui est fier.
- En montant un vaste escalier à tapis, où je remarquai toutes les recherches du comfort anglais, le cœur me battit; j’en rougissais, je démentais mon origine, mes sentiments, ma fierté, j’étais sottement bourgeois. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
- Sa fierté ne descendait pas jusqu’à la hauteur où ces paroles, parties d’en bas, arrivaient. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Jean-Joseph Pasteur, sans qu'on put l'accuser de fierté, ne se liait pas facilement. Dans les habitudes ou le langage, il n'avait rien d'un sous-officier à la retraite. Ne parlant guère de ses campagnes, il n'entrait jamais dans un café. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 12)
- Quelle démission de sa fierté a pu le conduire en cette rue infâme, le jeter dans un lit mercenaire ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Je n’aime pas la fierté. Pourquoi ? Parce qu’elle est toujours associée à la pauvreté et à la honte, quelle qu’elle soit. Je n’aime pas la pauvreté, je n’aime que la richesse, donc je n’aime pas la fierté. — (Christine Angot, La peur du lendemain, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 2000, page 9)
- Non, ne me dis pas merci, c’est tout naturel. C’est notre contrat. Et puis la réussite de ton vol est aussi ma fierté de livre. — (Bernard Werber, Le livre du voyage, 2003)
- Il est grand temps de relever la tête ! les masculinistes sont là pour réaffirmer la fierté d’être un homme, face aux harpies féministes. — (Élise Fontenaille, L’homme qui haïssait les femmes, Grasset, 2011)
-
prisonnier
- (Prison) Personne qui est arrêtée pour être mise en prison, ou qui y est détenue.
- J'ai vu des prisonniers jetés à coups de matraque d'un étage à l'autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient plus que murmurer en arabe les premières paroles d'une ancienne prière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Militaire) Celui qui a été pris à la guerre.
- Faits prisonniers par les dragons prussiens, nous avions été emmenés jusqu’à Vrigne-aux-Bois au grand trot de nos montures. — (Victor Thiéry, Après la défaite : Souvenirs et impressions d’un prisonnier de guerre en Allemagne, Paris : chez Frinzine, Klein & Cie, 1884, page 17)
- Le lieutenant Souchier a reçu de sa femme la nouvelle qu’il y a quarante prisonniers à Roanne! Pas un enfant, pas une vieille paralytique, sur la route de Charlieu, qui ne les ait déjà vus. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Encore en 1870, une servante prussienne disait à un prisonnier français employé dans la ferme où elle travaillait : « Quand la guerre sera finie, je t’épouserai ; cela t’étonne ce que je te dis là, mais tu sais, pour nous, le patriotisme cela ne veut pas dire grand-chose. » — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition 1946)
- (Sens figuré) Personne qui a perdu sa liberté d’action.
- Vous êtes prisonnier de votre parti. — Il est prisonnier de son passé.
-
aimer
- Ressentir un fort sentiment d’attirance pour quelqu’un ou quelque chose.
- Vous aviez été mon nourrisson, car votre mère était morte en vous mettant au monde. De ce jour-là, moi, sœur de lait de votre mère, je vous aimai comme mon propre enfant. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chapitre 1)
- Déjà, Jacques aimait Yasmina, follement, avec toute l’intensité débordante d’un premier amour chez un homme à la fois très sensuel et très rêveur en qui l’amour de la chair se spiritualisait, revêtait la forme d’une tendresse vraie… — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
- Ne plus s’aimer, c’est pire que de se haïr, car, on a beau dire, la mort est pire que la souffrance. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Un autre eût quitté une pareille femme, il l’eût tuée peut-être : moi, je me remis à l’aimer. Et je l’aimai d’autant plus violemment qu’elle était plus laide, plus hargneuse, plus ridicule que jamais. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Tête coupée)
- Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction. — (Antoine de Saint-Exupéry)
- Se dit également en parlant des choses physiques ou morales.
- Cette trahison se colore de grands mots. Aimer son pays c’est toujours, selon l’opinion régnante, aimer la gloire, la richesse, et le pouvoir. Cette vertu est un peu trop facile. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 236)
- Il devrait suffire de s’aimer soi-même pour éviter tout excès.
- Cet homme s’aime trop pour aimer les autres.
- Deux personnes qui s’aiment tendrement.
- Ils s’aiment comme frères.
- (Absolument) L’homme est fait pour connaître et pour aimer.
- Le temps d’aimer.
- Avoir un goût plus ou moins vif pour certaines personnes, pour certains animaux, pour certaines choses.
- Il aimait fort les chansons de table ; et en cela il n'est pas blâmable, car depuis qu'elles ne sont plus d'usage le Français a beaucoup perdu de sa gaîté. — (Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais, volume 2, Paris, 1830, page 13)
- Aimer les enfants, la musique, la société des femmes.
- Aimez-vous l’odeur de cette plante ?
- J’aime beaucoup ce tableau.
- Cet homme n’est pas difficile à nourrir, il aime tout.
- Apprécier, trouver agréable.
- – Nom d’un chien ! – marmonna-t-il. – Je n’ai aucune sympathie pour les cadavres… J’aimerais mieux, ma foi, que l’individu fût vivant. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 331 de l’édition de 1921)
- Les dorades, qui aiment le gros temps, sautent autour du Firecrest qui fait route plein Sud. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Par goût ancien du scepticisme et de l’ironie, l’oncle Camille n’aimait point à être dupe, encore qu’il fût dévoué et même enclin à l’admiration. — (Robert Brasillach, La Conquérante, Sixième partie, ch. ier, Librairie Plon, 1943, p. 316)
- (Intransitif) (Réfléchi) Éprouver de l’amour pour soi-même.
- S’unir charnellement.
- Nous nous aimions sans presque bouger, trouvant d'instinct la houle de nos corps, les laissant frissonner plus que les mouvant, et la double brûlure de nos sexes entremêlés devenait de plus en plus une et indivisible. — (Sylvio Sereno, Latitude 9°-S, Éditions du Faucon Noir, 1956, page 41)
- Ne dis pas ça! Je n'ai pas été violée! Il m'a aimée comme je le voulais; c'était un sentiment partagé. — (Madeleine Mansiet-Berthaud, Wanda, Presses de la Cité, 2017, page 27)
- (Pronominal) Se plaire, trouver plaisir.
- Il s’aime à la campagne.
- Je m’aimerais infiniment chez vous, dans votre société.
- Les pigeons s’aiment où il y a de l’eau.
- Les oliviers s’aiment dans les lieux sablonneux.
- (Internet) Montrer son soutien ou son approbation pour quelque chose, un site web, généralement en cliquant sur un bouton prévu à cet effet en forme de pouce levé ou avec la mention « J’aime ».
-
craignais
- Première personne du singulier de l’imparfait de craindre.
- Je craignais que vous ne vinssiez jamais, répondit Popinot d’un air respectueux. — (Honoré de Balzac, Histoire de la Grandeur et de la Décadence de César Birotteau, 1837, chapitre deuxième)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de craindre.
-
énumérer
- Énoncer une à une les parties d’un tout.
- Durant ces quelques minutes de préparation, le maquignon a le soin d’énumérer toutes ses qualités : son ardeur, si l’on veut une bête fringante ; sa docilité, si l’on désire un cheval de dame ou de famille. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Je ne m'aventurerai pas à énumérer les pantagruéliques quantités de légumes de toute sorte tirées de cette terre chargée de goémon. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
consoler
- Soulager quelqu’un dans son affliction par des discours, par des soins, ou de quelque autre manière que ce soit.
- Mais, dès qu’il voyait qu’elle pleurait, il la prenait dans ses bras et la couvrait de baisers pour la consoler. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Mais les hommes n’échappent pas à leur destinée, et la mienne consiste à gagner deux mille francs. Je ne suis point né pour acquérir de la fortune, et je m’en consolais, jadis, en me disant que chacun, sur la terre, est payé selon ses mérites. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- […] le père de Laforgue, qui s’était depuis quelque temps consolé du refus de son fils d’entrer à Polytechnique, lui parlait d’une thèse de doctorat, après l’agrégation […] — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 52)
- Donner, apporter de la consolation, en parlant d’une chose.
- Cet espoir me console.
- Peu de chose suffit pour consoler un enfant.
- Ce bien le console de la perte de tous les autres.
- Une affliction que rien ne pouvait consoler.
- Ce qui console de la mort des amis, c’est qu’ils laissent des veuves. — (San Antonio, Réflexions définitives sur l’au-delà , S-A 9 , Fleuve noir, 2000)
-
jeter
- Lancer avec la main ou de quelque autre manière.
- De mon cigare il ne me restait plus qu’un bout entre les lèvres, et, après en avoir aspiré les dernières bouffées, je le jette par-dessus le bord. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Or, le bruit se répandit bientôt que le juif avait jeté l’hostie dans une cuve d’eau bouillante, à la suite de quoi l’eau aurait rougi sans s’altérer. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Il saisit rageusement sa perruque, qui lui redonnait pour un soir la chevelure bananoïde de ses chères sixties, et la jette dans le lavabo où elle se met à sombrer comme un transatlantique. — (Jacques Jouet, sur un scénario de François Rivière, Jonathan Cap : Racket à Roland-Garros, Éditions Nathan, 2015, chapitre 1)
- Mes potes de l’internat ont eu la mauvaise idée de mettre tous les lits en cathédrale et même de jeter un matelas par la fenêtre. — (Gérard Raymond Colin, Et toi hein, à quoi tu sers ? L'opiniâtre, Les éditions du Panthéon, 2012, page 34)
- Mettre sur soi avec quelque promptitude, en parlant d’un vêtement
- Leurs bras n'étaient couverts que des manches de leurs chemises, et, lorsqu'elles se retirèrent pour s'en retourner chez elles, elles jetèrent sur leur tête et sur leurs épaules une pièce de soie de la longueur d'un schall de cachemire. — (Les Jeunes voyageurs en Europe ou Description raisonnée des divers pays compris dans cette part du monde, traduit de l’anglais sur la douzième édition par P. C. B., tome 3, Paris, 1823, page 59)
- […], ce même roi de France, faute d'un héraut […], fut contraint de suborner un valet, de l’affubler d'une bannière de trompette avec un trou an milieu , afin que le prétendu héraut passât sa tête au travers, et la jetât sur ses épaules en guise d'une cotte d'armes aux armes de France. — (« Quentin Durward », tome 15 des Œuvres de Walter Scott, traduites et annotées par Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret, Paris : chez Furne, Charles Gosselin & Perrotin, 1835, note (p), page 551)
- (À la voix passive) Disposer avec une négligence qui a de la grâce.
- C'était une grande pièce de laine, de couleur écrue, un habit majestueux mais lourd et encombrant. La toge était jetée sur l'épaule gauche, drapée sous le bras droit, avant de repasser sur le bras et l'épaule gauche. Elle était savamment pliée, enroulée et drapée autour du corps, […]. — (Barry S. Strauss, La mort de César, traduit de l’anglais par Clotilde Meyer, Paris : Albin Michel, 2018)
- (Par analogie) (Peinture) Donner une certaine disposition aux plis d’une draperie dont on revêt une figure.
- Pour les figures vêtues, les membres étaient d'abord dessinés en esquisse rapide, puis la draperie était jetée par-dessus, et avec juste assez de plis pour exprimer clairement la forme même, et aussi l'allure de la draperie. — (Jacob Burckhardt, Le Cicérone: guide de l'art antique et de l'art moderne en Italie, tome 1 (Art antique), traduit par A. Gérard, Paris, 1885, chez Didot, 1900, page 181)
- Fonder ; asseoir ; établir.
- Non seulement il invita ses concitoyens à déposer leurs ressentiments et leurs griefs sur l'autel de la patrie, mais il demanda encore que le bienfait de cette pacification fût étendu aux autres peuples, et que la France, introduisant parmi les nations une nouvelle diplomatie, jetât les fondements d'une alliance universelle. — (« ISNARD (Maximin) », dans la Biographie universelle et portative des contemporains; ou, Dictionnaire historique des hommes vivants et des hommes morts depuis 1788 jusqu'à nos jours, tome 10, Paris : chez l'Éditeur, 1836, page 2141)
- Il pourrait arriver que plusieurs personnes, sans former actuellement une société en nom collectif, convinssent d'en former une à une certaine époque, jetassent les bases de cette société future, et se promissent mutuellement, sous peine de payer une certaine somme à titre de dédit, de régulariser la constitution de cette société par la rédaction d'un acte écrit et par l'accomplissement des formalités de publication. — (D. Dalloz ainé & Armand Dalloz, Répertoire méthodique et alphabétique de législation de doctrine et de jurisprudence, tome 40, Paris, 1859, page 543)
- Construire, établir, en parlant d’un pont, et surtout en parlant des ponts que l’on fait à la hâte pour le passage des troupes, des armées.
- Nous remontâmes alors la Dwina pendant deux jours et jetâmes un pont sur ce fleuve que le deuxième corps entier passa pour atteindre la grande route de Polotsk à Saianétersbourg. — (Campagne de Russie, 1812, d’après le journal illustré d'un témoin oculaire, avec introduction de C-G. Faber Du Faur, Paris : chez Flammarion, 1895, page 23)
- On parle souvent de la rapidité extraordinaire avec laquelle les Américains ont jeté leur voie ferrée à travers les plaines du Far-West. Mais, qu’on le sache, les Russes ne leur cèdent en rien de ce chef, […]. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre V, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- (Sens figuré) Envoyer prestement en parlant de prisonniers que l’on met en prison.
- Quand Napoléon III fut empoigné à Boulogne pour avoir donné une seconde représentation du débarquement à Cannes, on le jeta au cachot et on l'emmena à Paris sans lui donner le temps de changer de chemise. — (Arsène Houssaye, Les Confessions, tome IV : Souvenirs d'un demi-siècle 1830-1880, tome 4, Paris : chez E. Dentu, 1885-1891, chap. 4)
- En 1763, sous un prétexte futile, notre consul, M. Vallière, le vicaire apostolique , le chancelier , les missionnaires , les équipages de quatre navires provençaux, en tout 53 personnes sont jetés aux fers, exposés aux insultes de la populace et employés aux travaux publics. — (Adolphe Berthoud, « Alger avant la conquête », en appendice dans Napoléon III en Algérie, par Octave Teissier, Paris : chez Challamel aîné, Alger : chez Bastide & Toulon : chez J. Renoux, 1865, page 289)
- Les moines et les prêtres surprirent le pauvre homme, le jetèrent en prison, et le firent conduire à Vienne en Dauphiné, où résidait l’archevêque. Rénier préféra être brûlé vif, plutôt que de rien céder. — (Jean-Henri Merle d'Aubigné, Histoire de la Réformation en Europe au temps de Calvin, tome 2, chapitre 12, Paris : chez Michel Lévy frères, 1878, ThéoTex, 2016, page 496)
- (Sens figuré) (Militaire) Faire entrer promptement.
- Rien ne lui étoit plus facile que de disputer le passage en jetant son infanterie dans le bois, et en l'appuyant d'un grand corps de cavalerie. — (Relation des campagnes de Rocroi et de Fribourg par Henri de Bessé, Paris : chez N. Delangle, 1826, page XX)
- Le général Suchet, averti, s'est porté à Rozan, a réuni ses troupes, et a fait reconnaître et observer l'ennemi, qui prit position en avant du camp de Borki, et jeta sa cavalerie dans la plaine. — (Comte Mathieu Dumas, Précis des événemens militaires, ou Essais historiques sur les campagnes de 1800 à 1807, tome 5, Paris : chez Treuttel & Wurtz & Hambourg : chez Perthès & Besser, 1826, page 329)
- Les hommes se jetèrent dans la bagarre et Jonathan finit par ne plus savoir qui se battait contre qui. — (Jennifer Haymore, Les Sœurs Donovan, tome 1 : Confessions d'une fiancée malgré elle, traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie Dubourg, Editions Milady, 2013, chapitre 7)
- (Sens figuré) Mettre, placer, diriger, envoyer, etc., et souvent avec l’idée d’une certaine violence, de quelque soudaineté ou rapidité dans l’action. — Note : S’emploie dans ce sens tant au sens physique qu’au sens moral.
- Les écuries du roi et l'hôtel des gardes-du-corps devinrent pour eux un nouveau sujet de désordre; ils s’y précipitèrent en foule et jetèrent l’effroi parmi les valets d'écurie et les palefreniers. — (Anonyme, Histoire de la révolution française depuis l'année 1789, tome 1, Paris : chez Philippe, 1829, page 164)
- Il fit une fort belle lettre, qu’il alla jeter à la poste lui-même, à Darney, bourg à six lieues de Nancy, sur la route de Paris. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- La gloire et les services du vainqueur de Babek offusquaient ce prince ombrageux. Il l’accusa de pratiquer le magisme du feu et d’avoir cherché à le rétablir en Perse. Accuser et condamner, c'était tout un pour le khalife : Afschin fut jeté en prison et mis à mort. — (Adolphe-Noël Desvergers, Arabie, avec une carte de l'Arabie et note sur cette carte, par M. Jomard, Paris : chez Firmin Didot, 1847, page 443)
- Tenez : faites donc faire un ballot de tout ce qui est envoyable, et me le jetez au roulage. — (L. Spach, Les professeurs de Français en Alsace, dans Revue d’Alsace, volume 14, 1863, page 207)
- Tout à l’heure, […], j’ai vu un corsage de velours noir se pencher à demi au-dessus d’une fenêtre et de grands yeux noirs jeter un éclair. — (Hippolyte Taine, Voyage en Italie, volume 2, 1866)
- Ils jettent bien encore des regards de convoitise sur nos bêtes, mais nous nous tenons sur nos gardes, et, nous voyant disposés à nous défendre, ils doivent se dire que le jeu ne vaudrait peut-être pas la chandelle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 47)
- Il n’avait pas son fusil et, inconsciemment, jetant un regard circulaire autour de lui, chercha une arme meurtrière. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Elle soupira en souriant, me jeta un regard de détresse qui signifiait : « Dieu ! que les hommes sont bêtes ! » — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre I)
- Dans son arrêt rendu le 3 octobre 2019, la CJUE explique que, au regard des motifs mentionnés au paragraphe 4 de l’article 57, la faculté d’exclusion donnée à l’acheteur « est tout particulièrement destinée à lui permettre d’apprécier l’intégrité et la fiabilité de chacun des soumissionnaires » et que son sens est éclairé par le considérant 101 de la directive. Ce dernier mentionne notamment que des candidats doivent pouvoir être exclus lorsqu’ils ont eu, dans l’exécution de marchés, un comportement fautif jetant sérieusement le doute sur leur fiabilité. — (« Le non-respect passé, par une entreprise, d’une obligation de déclaration du recours à la sous-traitance peut constituer une faute grave justifiant l’exclusion d’une procédure de passation de marché public, sous réserve du respect du droit à l’auto-apurement », La Lettre de la DAJ, numéro 282 du 24 octobre 2019)
- Jeter du ridicule sur quelqu’un.
- Jeter des soupçons dans l’esprit de quelqu’un.
- Cette étude historique peut jeter une vive lumière, un grand jour sur les causes de l’événement.
- Jeter quelqu’un dans le péril, dans un danger.
- La surprise où les jeta cette nouvelle me fit sourire.
- Pousser avec violence.
- L'une après l'autre elles tombèrent, se brisant à mes pieds, non pas que je les jetasse à terre de rage, mais parce qu'elles me glissèrent des doigts comme si cette découverte passait vraiment mes forces. — (Joseph Conrad, La ligne d'ombre: une confession, traduit de l’anglais par Hélène et Henri Hoppenot, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1929, page 169)
- […] ; puis deux hommes me saisirent par les bras pour m'entraîner sur une trentaine de mètres. J’eus l’impression de gravir deux marches avant qu'ils me jetassent à même le sol. — (Emad Jarar, Une nuit à Aden, tome 2, Éditions Iggybook, 2018, chapitre 5 (Aden))
- (Sens figuré) — Le vice-chancelier Maupeou manda Mme Calas et ses compagnons d'infortune; il leur annonça lui-même les dons du roi. […]. On leur avait dit que si le roi leur accordait une gratification, c’était pour éviter qu’ils prissent à partie le Parlement qui les avait jetés dans l’indigence en même temps que dans le deuil : […]. — (Athanase Coquerel fils, Jean Calas et sa famille: étude historique d'après les documents originaux, Paris : chez Joël Cherbuliez, 1858, page 280)
- Pousser, envoyer, lancer hors de soi.
- M. Constant pressa le bouton d’une sonnerie et jeta un ordre au gardien qui surgit dans l’entre-bâillement de la porte. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 151)
- Il jeta un crachat qui tomba non loin de Renelle, dit encore : […]. — (Brice Tarvel, Au large des vivants: Ceux des eaux mortes, Éditions Mnémos, 2012, chapitre 3)
- Il est même dangereux de l'approcher lorsqu'il est renfermé dans une cage; s'il est irrité, il imprime à son corps des secousses violentes et jette son venin au travers des barreaux, à plusieurs pieds de distance. — (Emmanuel Le Maout, « Les Reptiles : Ordre des Ophidiens », Le Jardin des Plantes, 2e partie, Paris : chez Curmer, 1843, page 231)
- Faut-il étudier l'homme assagi, endormi sous la cendre, — ou, comme fit Pline l'Ancien pour le Vésuve, s'approcher de lui dans son jeune temps, alors qu'il jette sa lave et son feu ? — (Ernst Bendz, François Mauriac : ébauche d'une figure, Göteborg : Elanders Boktryckeri Aktiebolag, 1944, page 108)
- Le tronc de cet arbre jette une espèce de gomme.
- Il secoua la tête, jeta un soupir puis essuya son front avec le revers de sa manche de chemise : […]. — (Franz-Olivier Giesbert, L'immortel : 22 balles pour un seul homme, Éditions Flammarion, 2011, chapitre 44)
- Cette lampe jette un éclat très vif. — Cette fontaine jette beaucoup d’eau.
- Produire et mettre dehors un nouvel essaim, en parlant des abeilles.
- Ces abeilles n’ont point jeté cette année.
- Produire des bourgeons ou des scions, en parlant des arbres et des plantes.
- Les arbres commencent à jeter.
- Cette vigne a bien jeté du bois.
- Cet arbre a jeté des scions.
- La vigne ne jette pas encore.
- S’enraciner profondément.
-
terminer
- Borner, limiter.
- Ce bois termine agréablement la vue.
- Ces montagnes terminent heureusement l’horizon.
- Être à la fin, marquer la fin, mettre un terme.
- La description qui termine le premier chant de son poème.
- La mort termina les conquêtes d’Alexandre.
- Achever ; finir.
- Les opérations cadastrales ont été commencées dans le département du Rhône en 1808, et ont été terminées en 1830. — (F.-A. Varnet, Géographie du département du Rhône, Lyon : chez tous les libraires (impr. Protat frères à Mâcon),, s.d. (entre 1894 & 1897), p. 13)
- Mais le Firecrest faisait toujours un peu d'eau, et je décidai de le remettre une nouvelle fois à terre et de terminer par là où j'aurais dû commencer en enlevant complétement le doublage en cuivre et en refaisant le calfatage de la coque. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Il a terminé heureusement sa vie, sa carrière.
- Terminer une campagne par une victoire.
- Terminer un ouvrage, une lecture.
- Cette campagne ne se termina pas sans combat.
- Tout cela s’est heureusement terminé.
- (Pronominal) Prendre fin.
- Il jeta un rapide coup d’œil sur la victime et hocha la tête ; il eût préféré que la partie se terminât sans ce coup de feu. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, troisième partie, chapitre II)
- (Pronominal) Être terminé (par).
- Les verbes dont l’infinitif se termine en er, en ir, etc.
-
approuver
- Tenir pour acceptable.
- J'écoute le vaguemestre nous lire le courrier qui part : il approuve sans réserve la carte du colonel : Tout va bien, mais est étonné par celle du capitaine adjoint qui écrit à ses deux fillettes: …. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- Juger louable, trouver digne d’estime.
- J’approuve son style, mais non pas ses idées.
- J’approuve vos sentiments.
- Approuvez-vous une conduite si étrange ? On ne saurait approuver son procédé.
- C’est une action qui mérite d’être approuvée.
- Autoriser par un témoignage authentique.
- Plusieurs conciles ont approuvé cette doctrine.
- Ce livre fut approuvé par les évêques.
- Ce spécifique est approuvé par les autorités médicales.
-
volonté
- Faculté de vouloir, de se déterminer à quelque chose ; en particulier, cette faculté même en tant qu’elle est plus ou moins agissante.
- L’entendement éclaire la volonté. — La volonté est souvent déterminée par la passion.
- Nous croyons que la plus grande partie des maux qui affligent les hommes découle de la mauvaise organisation sociale ; et que les hommes, par leur volonté et leur savoir, peuvent les faire disparaître. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste)
- Supputer ce qui eût été accompli, avec une volonté différente, est une spéculation aussi vaine que magnifique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)
- Ce qui manque aujourd’hui, c’est la volonté politique. La volonté politique de mettre un prix sur le carbone. La volonté politique de mettre fin aux subventions pour les combustibles fossiles. La volonté politique d’arrêter la construction de centrales au charbon à partir de 2020. La volonté politique de faire passer l’imposition du revenu au carbone. Nous devons taxer la pollution plutôt que de taxer les humains. — (António Guterres in Valentin Cimino, Pour le secrétaire général de l’ONU : “l’humanité doit arrêter de faire la guerre à la planète”, Siècle digital, 2 décembre 2019 → lire en ligne)
- Ardeur pour les choses qu’on entreprend ; fermeté du caractère ; capacité à se faire obéir.
- Si un vol facile, même de longue durée, peut enchanter, donner au pilote l’impression qu’il est un être supraterrestre, la difficulté aiguise l’énergie, accroît la volonté et accorde dans la lutte des satisfactions innombrables et dans la victoire un enivrement qui pousse à croire que l’homme est tout-puissant devant les éléments déchaînés. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Se souvenant de la fatigue qui l'avait assommée, pour ne point y succomber, elle s’injectait de la volonté. Toutefois, pour s’économiser, elle ralentit l'allure. — (Christian Paviot, Les fugitifs, 2006)
- Ma myopie renforçait encore l’impression d’irréel, de cauchemar que je ressentais et contre laquelle je m’efforçais de lutter, dans la crainte de voir se briser ma volonté. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Cet homme n’a pas de volonté, il ne peut agir par soi-même, il est incapable de résistance, il cède toujours à autrui.
- Celui-là est défendu contre les quémandeurs trop opiniâtres par une sorte de femelle revêche, bourrue, grimaçante, qui s’entend à merveille à décourager les volontés les plus obstinées. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- Disposition où l’on est pour quelqu’un, pour quelque chose. Désir de bien ou mal faire.
- Il a beaucoup de bonne volonté pour vous. — J’ai reconnu sa mauvaise volonté envers moi.
- Ce bon jeune homme est plein de bonne volonté, alors que ce galopin-là est connu pour sa mauvaise volonté.
- (Par extension) Les actes mêmes de la volonté, de ce qu’une personne veut, prescrit ou désire.
- Je n’ai point d’autre volonté que la vôtre. — Tout plie sous sa volonté. — C'est contre ma volonté.
- Telle est ma volonté. — Exécuter, respecter les volontés de quelqu'un. — Ses volontés sont des ordres pour moi. — Vos volontés sont pour moi des ordres, chère Madame !
- Telle est la liberté de l'homme pécheur.... qui, pour trop faire ses volontés, par une étrange contradiction de désirs, s'empêche lui-même d'être ce qu'il veut, c'est-à-dire, heureux. — (Bossuet, Sermons)
- Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant: monsieur Saito prenait acte de la décision de monsieur Johnson et conformément à ses volontés jouerait au golf avec lui. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
- Exigence, désir, caprice, fantaisie.
- Pour un « niaquoué », S. M. l’Empereur Bao Dai n'est que l’exécutant des volontés françaises, l’exécuteur de nos plus basses œuvres. — (Étiemble, Hygiène des lettres, tome 2, éd. Gallimard,, 1966, page 173)
- Dans bien des cas, la coutume régionale et la pratique traditionnelle préislamique, combinées à la volonté arbitraire du potentat régnant, sont devenues la base légale du gouvernement. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Soumettre tout le monde à ses volontés. — Il semble que ses volontés soient des lois.
- (Militaire) Capacité à exécuter tous les ordres donnés, et même à se porter volontaire pour des opérations risquées.
- Cet officier, ce soldat est de bonne volonté. — Il nous faut pour cette expédition des hommes de bonne volonté. — Une fille de bonne volonté.
- (Psychologie) Capacité à accomplir un acte de façon intentionnelle, consciemment.
-
journée
- Période diurne, du lever au coucher du Soleil.
- Toute la journée, un vent aigre a soufflé de l’Ouest ; le ciel est resté bas et triste, et j’ai vu passer des vols de corbeaux… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Les floraisons intempestives ne sont pas rares, à la suite des printemps ou des étés secs, auxquels succèdent quelques journées de pluies abondantes. — (Pierre Joigneaux, Causeries sur l’agriculture et l’horticulture, La Maison rustique, Paris, 1864, page 152)
- Ce jeune gentilhomme, comme l’avait annoncé l’amiral, entrait à Paris par la porte Saint-Marcel vers la fin de la journée du 24 août 1572 […] — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. IV ; Calmann Lévy éditeurs, Paris, 1886, page 40)
- (Astronomie) Période de rotation d’une planète sur elle-même, en particulier de la Terre.
- (Par extension) Période de 24 heures, en particulier la période qui va de minuit à minuit (historiquement, la journée a aussi été définie dans certaines régions comme débutant avec le coucher du Soleil).
- Il y a 7 journées dans la semaine.
- Travail d’un ouvrier pendant un jour.
- Il travaille à la journée.
- Louer des gens à la journée.
- Perdre sa journée.
- – On allait à journée pour pouvoir manger, reprit ma grand-mère. Mais on ne mangeait pas toujours à sa faim. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 155)
- […] des ressemblances successives, mimétiques, qui l’apparentent à Jeanne, à Sandrine, à Aline la couturière en journées, à la dame du pharmacien et à la demoiselle de la poste. — (Sidonie-Gabrielle Colette, La Maison de Claudine, Hachette, 1922, coll. Livre de Poche, 1960, p. 21)
- Nombre d’heures de travail que doit fournir quotidiennement un ouvrier, en accord avec la loi ou avec les règlements professionnels.
- La journée de huit heures.
- Surface correspondant à une journée de travail d’un jardinier, correspondant à environ 450 mètres carrés.
- (Par extension) Salaire qu’on donne à un ouvrier pour le payer du travail qu’il a fait pendant un ou plusieurs jours.
- Il a bien gagné sa journée.
- Il faut lui payer sa journée. On lui doit quinze journées.
- (Vieilli) Chemin qu’on fait d’un lieu à un autre dans l’espace d’une journée (a donné en anglais journey).
- C’est ici que ça se passe, 30°50’ de latitude nord, 30°50’ de longitude ouest… à une journée de distance pour nous, et ils filent sud-sud-ouest à toute vapeur. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 174 de l’édition de 1921)
- Jour de bataille ou la bataille elle-même.
- On désespéra quelque temps du succès de la journée.
- La journée mémorable de Fontenoy, de Marengo, etc.
- Jour où se sont passés des événements mémorables.
- La journée des barricades.
- Étrelles est une petite commune tranquille à 40 km de Rennes, dans le canton très catholique de Vitré. C'est là, et plus précisément dans le lycée agricole privé, que naît en mars 2006 la « Journée de la jupe et du respect ». — (Christine Bard, Ce que soulève la jupe: Identités, transgressions, résistances, chap. II, éd. Autrement, 2015)
- (Littérature) Division des pièces du théâtre français au Moyen Âge et de l’ancien théâtre espagnol.
- Un mystère de la Passion en trois journées. Une comédie en trois journées.
-
frissonner
- Avoir le frisson, un tremblement causé par le froid ou la fièvre.
- Ce matin-là, dans le petit jour d’un hiver pluvieux, cinglé d’une bise aigre, à Chartres, Durtal, frissonnant, mal à l’aise, quitta la terrasse, se réfugia dans des allées mieux abritées. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Plus loin, une mère frissonnant de fièvre sur sa couche, des bébés hurlant et des puanteurs cruelles, des échos excrémentitiels, imposant sur tout cela leur dictature. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Frémir soudainement à la suite d’une émotion très vive.
- Le peu de forme humaine qu’on entrevoyait sous cette enveloppe de deuil faisait frissonner. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
- C'était au lendemain du prix Goncourt. La gauche germanopratine frissonnait d'aise. Elle avait trouvé un nouveau héros. Une nouvelle héroïne, plutôt. — (Alexis Liebaert, Y a-t-il encore des écrivains engagés, dans Marianne,n°667 du 30 janvier 2010)
- Trembler, frémir, en parlant des objets.
- La feuille frissonne.
- Le théâtre, à découvert sous le ciel, a pour muraille la toile grise qui frissonne au vent et s’en irait sans les pieux qui la retiennent. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 199, 2012)
-
arrêter
- Empêcher quelqu’un ou quelque chose de continuer son déplacement.
- C’est à Rambervillers que Charles IV, duc de Lorraine, se retrancha en 1635, et arrêta l’armée française commandée par le maréchal de la Force. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
- Il n'aimait pas la neige et ne lugeait que si les conditions étaient idéales, ce qui arrivait rarement. Les chutes ne sont pas très importantes dans cette région, sans montagnes pour arrêter les nuages. — (Jérémie Gindre, Pas d’éclairs sans tonnerre, Genève : éditions Zoé, 2017, chapitre 15)
- (Sens figuré) Cesser, ne plus faire quelque chose.
- Depuis son burn-out, Victoire Tuaillon a arrêté de boire de l’alcool. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 12)
- (Chasse) Débusquer le gibier.
- Ce chien arrête bien les perdrix, les cailles.
- (Absolument) — Ce chien arrête bien.
- (Manège) (Absolument) Prendre un demi-temps d’arrêt.
- Arrêter et rendre.
- Empêcher de bouger ; fixer.
- La Sandaraque impure des marchés arabes provient du Thuya et de divers Juniperus. On l'emploie en poudre pour arrêter les petites hémorragies de l’épistaxis. — (Bulletin des sciences pharmacologiques, 1921, volume 28, page 23)
- Arrêter un volet.
- Arrêter son esprit sur quelque chose.
- (Couture) Faire un nœud pour que le fil ne s’échappe pas.
- Arrêter un point
- (Par analogie) (Vieilli) S’assurer le service de quelqu’un ou l’usage de quelque chose en s'engageant.
- Le lendemain, ma mère passa la journée dehors. Elle avait trouvé un logement au coin du faubourg du Temple et du canal; elle l’avait arrêté. Il était vacant; le lendemain nous emménageâmes. — (« Monsieur Vincent », chapitre 5 des Mémoires de Céleste Mogador, tome 1, Paris : Librairie nouvelle, 1858, p. 96)
- (En particulier) Engager un salarié.
- La tournure un peu pudibonde de la phrase anglaise me fit même un peu sourire et j’arrêtai sur-le-champ cette femme de chambre. — (Guy de Maupassant, Rose, 1885)
- (Justice) Prendre et retenir prisonnier.
- Le Saufconduit donné pour un tems marqué expire au bout du terme; & si le porteur ne s’est point retiré avant ce tems là, il peut être arrêté, & même puni, […]. — (Emer de Vattel, Le droit des gens ou principes de la loi naturelle, livre 3, 1758, page 231)
- Il faut entrer de force dans le domicile du citoyen: il faut arrêter administrativement l’homme qui ne peut être arrêté qu’en vertu d’une loi ; il faut violer la liberté de l’opinion et la liberté individuelle; il faut en un mot mettre en péril la constitution même de l’État. — (Résumé politique, dans L’Ambigu : ou Variétés littéraires et politiques, V.56, 1818, page 243)
- La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […], avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C’est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- […]; des agents du préfet se glissèrent dans les marchés : ils arrêtaient les femmes qui portaient des fichus trop courts ou des serre-tête en soie, et les exposaient en public avec leur fichu pendu au cou. — (Aḥmad ʻAbd ar-Rāziq, La femme au temps des Mamlouks en Égypte, volume 5 de Textes arabes et études islamiques, Institut français d'archéologie orientale du Caire, 1973, page 238)
- (Sens figuré) Décider d’une chose individuellement ou de concert avec d’autres.
- Elle décidait de l’entrée au logis et de la mort des cochons, frondait le jardinier, arrêtait le menu du déjeuner et du dîner, allait de la cave au grenier, du grenier dans la cave, en y balayant tout à sa fantaisie sans rien trouver qui lui résistât. — (Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, édition de 1845, chapitre premier)
- Une fois l’avis du Conseil d’État rendu, une réunion de relecture coprésidée par le secrétaire général du Gouvernement et un ou plusieurs membres du cabinet du Premier ministre est organisée pour arrêter le texte définitif du projet de loi et de son étude d’impact en vue de son inscription à l’ordre du jour du conseil des ministres. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- (Comptabilité) Régler un compte, déterminer la période sur laquelle sera calculée le montant de l'impôt sur les bénéfices.
- (Intransitif) Cesser d’avancer.
- Dites au cocher d’arrêter.
- (Pronominal) Cesser d’avancer.
- Arrêtez-vous.
- Pendant que le nouveau venu se débitait à lui-même ce monologue, un autre cavalier, entré par l’autre bout de la rue, […], s’arrêtait et demeurait aussi en extase devant l’enseigne de la Belle-Étoile. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Il contemplait […] les scarabées qui couraient sur le sable chaud et s’arrêtaient tout net à l’approche de son pas. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Un jour dans Fez, le Capitaine de Latte s’arrête à l’éventaire d’un marchand de sucreries arabes. — (Michel Droit, De Lattre, maréchal de France, Pierre Horay, éditions de Flore, 1952, page 21)
- La masse des véhicules s’avançait dans un grondement sur les deux routes Minsk-Vilna et Minsk-Slonin, puis s'arrêtait, bloquée parfois pendant trois heures. — (Georges Blond, L’Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 238)
- (Pronominal) Tarder ; s’amuser ; rester quelque temps dans un lieu sans en sortir.
- Nous nous sommes arrêtés une heure chez lui.
- Il s’arrête à tous les cabarets.
- (Pronominal) (Sens figuré) Ne pas aller au fond des choses, des idées.
- S’arrêter aux apparences, à des bagatelles.
- (Pronominal) (Sens figuré) Fixer son attention sur…
- Nous ne pouvons quitter cette région sans nous arrêter un instant dans les célèbres carrières de Chevroches et d’Armes. Elles s’ouvrent l’une et l'autre dans la couche moyenne de l’étage bathonien. — (Annuaire historique du département de l'Yonne, Auxerre : Perriquet, 1851, volume 15, page 276)
- Après avoir écoulé différentes propositions, il s’arrêta à la première.
- Après avoir vu toutes ces étoffes, mon choix s’arrêta, j’arrêtai mon choix, ou je m’arrêtai à celle-là.
- (Côte d’Ivoire) Positionner en position verticale
- Avant j'avais un petit frigo donc j'étais obligé de coucher mes bouteilles, mais maintenant je peux les arrêter dedans.
- (Côte d’Ivoire) (Pronominal) Se tenir debout
- Je suis dans le taxi j'arrive, arrête-toi devant la pharmacie, comme ça dès que je suis là tu montes en même temps.
- Quand le directeur rentre dans la salle, n'oubliez pas de vous arrêter.
- Proclamer, faire un arrêté
- Régler, décider.
- « Avait-il déjà arrêté son dessein ? — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
-
popularité
- Faveur publique ; crédit parmi le peuple.
- Le capital sympathie associé au vautour fauve ne menace pas vraiment la popularité de l’ours brun ou du pottock (le poney basque), pour ne parler que des animaux des pentes pyrénéennes. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 33)
- Néanmoins, à l'occasion d'une pétition qui réclamait le rappel des bannis indistinctement, il s'exprima en des termes violemment improbatifs, qui lui valurent un jour de popularité à la cour ; mais il paraît qu'en cette occasion, le Maréchal n'avait pas suffisamment pesé ses paroles, […]. — (Jacques-Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique, ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, 4e année, 1823, Paris : Ponthieu, 1824, page 100)
- Quant au duc d’Orléans, il jouissait de peu de popularité et de peu d’influence. C’était l’homme des petites menées ; il rabaissait à sa taille les choses dont il s’occupait. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Mais sa popularité ne survit pas à son mariage avec Marina, Polonaise et catholique, qui amène à la Cour une suite de gentilshommes de son pays dont l’attitude conquérante irrite les Moscovites. — (Albert Mousset, Histoire de Russie, 1945)
- Laurier n’était pas seulement, et à la fois, un dictateur par tempérament, un riche propriétaire foncier et un puissant industriel (…), mais c’était aussi un personnage populaire, fort habile à cultiver l’art de la popularité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 390 de l’édition de 1921)
- Je ne serai jamais populaire. La popularité, c'est pour les filles qui portent des serre-têtes assortis à leurs robes et traînent avec des filles qui portent aussi des serre-têtes assortis à leurs robes. — (Felicia Day, On n'est jamais bizarre sur Internet (ou presque), traduit de l'américain par Marie-Aude Matignon, éd. Bragelonne, 2016)
- Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- La bourgeoisie, les commerçants retirés, les avocats, les notaires, tout le petit monde aisé et ambitieux qui peuple la ville neuve, tâche de donner quelque vie à Plassans. Ceux-là vont aux soirées de M. le sous-préfet et rêvent de rendre des fêtes pareilles. Ils font volontiers de la popularité, appellent un ouvrier « mon brave », parlent des récoltes aux paysans, lisent les journaux, se promènent le dimanche avec leurs dames. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. II ; réédition 1879, pages 45-46)
-
impossibilité
- Défaut de possibilité.
- La faculté de comprendre ou l’impossibilité de comprendre, dit fort judicieusement M. Mill, ne peut, dans aucun cas, être considérée comme un critérium de Vérité axiomatique. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- Quant à Jacques, […] il concevait l'impossibilité d'un mariage entre lui qui avait une famille, là-bas, au pays, et cette petite Bédouine qu'il ne pouvait même pas songer à transporter dans un autre milieu, sur un sol lointain et étranger. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
- Le lendemain, c'est la roupillade prolongée, la courbature au réveil, l’impossibilité de besogner utilement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 103)
- Depuis plusieurs heures, là où la Bar se jette dans la Meuse, venant de gauche, au sud, à l'extrémité de l'Armée Corap, on est dans l’impossibilité de joindre les hommes d'Huntziger. — (Louis Aragon, Les Communistes, tome 2, réédition Messidor/Temps actuels, 1982, p. 218)
- (Par extension) Chose impossible.
- La subordination du mouvement syndical au mouvement socialiste est dans notre pays une impossibilité matérielle et une impossibilité morale. — (Ludovic-Oscar Frossard; Pour la IIIe Internationale, discours prononcé au XVIIIe Congrès de la S.F.I.O. à Tours en décembre 1920)
- Il nous paraît donc impossible que la dame C. ait conservé dans chacune des siennes le rasoir dont on suppose qu’elles étaient armées ; et le lieu où ont été trouvés ces rasoirs, nous paraît une impossibilité, dans l’hypothèse du suicide. — (Encyclographie des sciences médicales, 1836)
-
chevalier
- Noble, chevaleresque.
- Avoir une âme chevalière.
- cette race de grâce, cette race de sainteté si particulière, si chevalière, si généreuse, si libérale, si française. — (Charles Péguy, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910)
- Cavalier.
- Au fond, Gringoire, comme M. Despréaux, était « très peu voluptueux ». Il n’était pas de cette espèce chevalière et mousquetaire qui prend les jeunes filles d’assaut. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Librairie Ollendorff, 1904 (1re édition 1832), page 79)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.